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France : le regroupement familial s’invite dans le débat à droite pour les primaires de la présidentielle. Prétendre vouloir le réduire de façon drastique l’immigration ne revient-il pas à poursuivre une chimère

jeu, 01/09/2016 - 09:37

En prétendant que la suspension du regroupement familial permettrait de juguler la principale source de l’immigration, outre l’erreur sur les chiffres, cette démarche révèle la poursuite d’une chimère : régler à relativement peu de frais un problème d’une ampleur considérable voire insoluble, en tout cas un problème avec lequel il faudrait apprendre à vivre durablement . L’immigration s’est invitée dans la campagne de la primaire à droite en vue de la présidentielle, avec un retour du débat autour du regroupement familial, qui reste pourtant une source modeste de titres de séjour.

« Je ne serai pas le candidat des compromis bancals, des dénis de réalité et des demi-solutions sur l’immigration comme sur le reste », a affirmé Nicolas Sarkozy. L’ex-président propose de « suspendre » le regroupement familial en France, « tant qu’il n’y aura pas en Europe une authentique et réelle politique migratoire commune et de frontières européennes protégées ».

L’idée ne fait pas l’unanimité: son rival à la primaire Alain Juppé a répliqué qu’une telle suspension ne serait « pas une attitude humaine » et a dénoncé l’absurdité d’une démarche qui supposerait entre autres choses de sortir de la Convention européenne des droits de l’Homme et mettre à mal la Directive de l’Union européenne.

Le regroupement familial, qui revient régulièrement dans le débat à droite, constitue aujourd’hui une part limitée de l’immigration légale dans le pays, où 215.220 titres de séjour ont été délivrés en 2015, selon les chiffres de la Direction générale des étrangers en France.

L’immigration familiale dans son ensemble concerne en effet 89.500 personnes. Mais il s’agit à 55% de Français qui font venir leur famille (50.000 titres au total).

Le reste concerne surtout ce qu’on appelle les « membres de famille » (24.000). Au sein de cette sous-catégorie, le regroupement familial stricto sensu, concernant les étrangers en situation régulière depuis 18 mois au moins faisant déménager conjoint et enfants, a représenté 11.500 titres environ l’an dernier. A ceux-ci s’ajoutent notamment les membres de famille d’un ressortissant de l’Union européenne (5.200), et les parents d’enfants scolarisés (2.800).

La seconde source d’immigration est étudiante, avec près de 70.000 titres délivrés l’an dernier.

– Durcissement en Allemagne –

François Baroin (Les Républicains), soutien de Nicolas Sarkozy, a souligné que sa proposition sur le regroupement familial visait à « lancer le débat au niveau européen » et rappelé le durcissement récent décidé en Allemagne, où les migrants bénéficiant de la « protection subsidiaire », qui se situe un cran en dessous du statut de réfugié, n’auront désormais plus le droit pendant deux ans de faire venir leur famille.

En France, cette « réunification familiale », distincte du regroupement, permet aux membres de famille d’un réfugié (conjoint, enfants de 19 ans ou moins) de solliciter un visa de long séjour, qui a bénéficié à 4.150 personnes l’an dernier.

A titre de comparaison, l’asile a été accordé à près de 80.000 personnes, soit une hausse de 22% sur un an.

A l’heure de la crise économique et des attentats jihadistes, les sondages font apparaître une inquiétude diffuse autour de l’immigration. Une récente étude Ipsos révélait que 57% de Français jugent les immigrés « trop nombreux ». La France comptait début 2013 quelque 5,8 millions d’immigrés (c’est-à-dire nés étrangers à l’étranger), selon les chiffres de l’Insee. (cf. autre article dans Eulogos)

La députée Front national Marion Maréchal-Le Pen avait estimé après l’attentat de Nice que « dorénavant, les conditions d’acquisition de la nationalité doivent être intégralement revues pour éviter la fabrication de Français de papier, en supprimant le regroupement familial et évidemment le droit du sol ».

Sur ce thème, Nicolas Sarkozy a estimé que le droit du sol devait rester « un principe de base », mais « plus aussi automatique »: ne pourraient ainsi pas accéder à la nationalité française à leurs 18 ans les personnes possédant un casier judiciaire, ou nées en France de parents en situation irrégulière.

Restreint en 1993 par la « loi Pasqua-Méhaignerie », le droit du sol avait été rétabli en 1998 par la « loi Guigou ». L’idée de le réformer revient de façon sporadique à droite.

La loi prévoit aujourd’hui que tout enfant né en France de parents étrangers acquière de plein droit la nationalité à sa majorité s’il y réside depuis au moins cinq ans. L’an dernier, 24.159 l’ont obtenue par déclaration anticipée (avant leurs 18 ans) et 1.730 sans formalité à leur majorité. Que dit l’Union européenne ? Dans le débat actuel on a perdu de vue qu’existe une Directive européenne, elle-même solidement encadrée par toute une jurisprudence de la Cour de Justice dont un arrêt récent (printemps 2016) qui a réaffirmé la conditionnalité des ressources financières qui doit être introduite de façon « prospective ». C’est donc par cet aspect sinon un durcissement une précision supplémentaire contraignante qui est demandée. Au niveau national la jurisprudence est également. Appliquons la loi plutôt que d’enflammer inutilement la(es) campagne(s) électorale(s). cf. infra « Pour en savoir plus » pour retrouver le texte de la directive et la jurisprudence de la Cour, les rapports de la Commission européenne sur l’application de la Directive accompagnée de ses principes directeurs.

 

 

 

Pour en savoir plus : principales sources d’information

     -. Dossier des articles de Eulogos sur le regroupement familial http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3900&nea=175&lang=fra&arch=0&term=0

     -. La Cour de justice européenne et le regroupement familial http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3725&nea=175&lang=fra&lst=0

-. Eulogos : regroupement familial, l’examen des ressources financières d’un ressortissant d’un pays tiers demandeur peut être fait de façon prospective https://europe-liberte-securite-justice.org/2016/04/26/regroupement-familial-lexamen-des-ressources-financieres-dun-ressortissant-de-pays-tiers-demandeur-peut-etre-fait-de-facon-prospective-selon-larret-de-la-cour-de-justice/

https://eulogos.blogactiv.eu/2016/04/26/regroupement-familial-lexamen-des-ressources-financieres-dun-ressortissant-de-pays-tiers-demandeur-peut-etre-fait-de-facon-prospective-selon-larret-de-la-cour-de-justice/

http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3819&nea=172&lang=fra&lst=0

 

 

 

 


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Catégories: Union européenne

Burkini : pour l’ONU, les arrêtés anti-burkini favorisent la « stigmatisation » des musulmans et alimentent l’intolérance religieuse. Une mise en garde adressée à la France ?

mar, 30/08/2016 - 22:25

C’est par Twitter que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, mandaté par l’ONU pour veiller sur le respect des libertés fondamentales, s’est attaqué aux décisions toujours en vigueur dans plusieurs communes françaises, d’interdire aux femmes le port du burkini. Le propos est simple, sans excès, un simple rappel des grands principes gouvernant les droits de l’homme. Puis dans un deuxième temps pour bien marquer le coup , c’était le bureau du Haut-Commissaire qui réagissait.

Mardi, c’est sur Twitter que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU (HCDH) a décidé de réagir à l’interdiction du port du burkini décrété en France dans 26 communes, et pour le moment annulé par le Conseil d’État dans la seule commune de Villeneuve-Loubet.

Alors que les annulations des arrêtés de quatre autres communes sont attendus cette semaine (à moins d’une rébellion des juges administratifs), le HCDH a fait savoir sur Twitter qu’il se félicitait de la décision du Conseil d’État, tout en appelant les maires à abroger d’eux-mêmes les arrêtés toujours en vigueur sur leur territoire.

« Nous appelons toutes les autorités locales ayant adopté des interdictions similaires et qui ne l’auraient pas encore fait à les annuler immédiatement, plutôt que de mettre à profit la portée géographique limitée de cette décision [du Conseil d’État] afin de maintenir leurs interdictions hautement discriminatoires jusqu’à la fin de la période des vacances », écrit Rubert Colville, le porte-parole du HDCH.

Dans d’autres tweets, le HCDR rappelle que « les limites à la liberté de toute personne de manifester sa religion ne sont autorisées que dans des circonstances très limitées », et que « l’égalité des genres ne peut être obtenue en réglementant les vêtements  que les femmes décident de porter» Selon les standards internationaux concernant les droits de l’homme, les limites à la liberté de toute personne de manifester sa religion ou ses convictions, y compris par le choix de tenue vestimentaire, « ne sont autorisées que dans des circonstances très limitées, y compris pour la protection de l’ordre public, la santé ou la morale ». De plus en vertu du droit international des droits de l’homme, « les mesures adoptées au nom de l’ordre public, doivent être appropriée, nécessaires et proportionnées »rappelle le communiqué.

Plus claire encore le bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme a publié, dans un deuxième temps, un communiqué qui est plus qu’une annonce d’une prise de position sur twitter.

Dans son communiqué, le Haut-Commissariat appelle « toutes les autorités locales ayant adopté des interdictions » à les retirer. Les codes vestimentaires, tels que les décrets anti-burkini, affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles et sapent leur autonomie en niant leur aptitude à prendre des décisions indépendantes sur leur manière de se vêtir.

Pour le bureau du Haut-Commissaire, « l’égalité des genres ne peut être obtenue en réglementant les vêtements que les femmes décident de porter ». Ces arrêtés « n’améliorent pas la situation sécuritaire ; ils tendent au contraire à alimenter l’intolérance religieuse et la stigmatisation des personnes de confession musulmane en France, en particulier les femmes », a dénoncé le Haut-Commissariat.

« En favorisant la polarisation entre les communautés, ils n’ont réussi qu’à aggraver les tensions et pourraient, en réalité, miner les efforts destinés à combattre et prévenir l’extrémisme violent, des efforts qui dépendent de la coopération et du respect mutuel entre les communautés », relève le communiqué, qualifiant ces interdictions de « hautement discriminatoires ».

Les derniers mots sont loin d’avoir été prononcé, compte tenu du contexte politique français, le candidat à la présidentielle française, Nicolas Sarkozy, entendant bien en faire un élément majeur d’instrumentalisation de sa campagne électorale. Sont aussi susceptible d’intervenir outre de Conseil constitutionnel français, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), voire la Cour de Justice de l’Union européenne.

Pour en savoir plus : principales sources d’information

     -. Journal Libération, état des lieux à la date du 29 août concernant les arrêtés municipaux http://www.liberation.fr/france/2016/08/29/les-arretes-anti-burkini-de-quatre-communes-devant-les-tribunaux-cette-semaine_1475318

 


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Catégories: Union européenne

Immigration: Trop de migrants ? Sondage Ipsos sur la perception mondiale vis-à-vis de l’immigration.

mar, 30/08/2016 - 09:06

L ’enquête a été menée dans 23 pays et révèle qu’en Europe, l’immigration est rarement considérée par les sondés comme un apport pour le pays d’accueil. « Global view on immigration » : la vague d’août du Global @dvisor montre une crispation de l’opinion publique sur les questions d’immigration commune à tous les pays. Le symbole de cette crispation est représenté par le lien qui est fait entre immigration et terrorisme, une tendance qui grandit. Partout, la majorité des interviewés estime que l’immigration a augmenté ces cinq dernières années et a un impact plutôt négatif pour le pays. L’enquête qui vaut aussi beaucoup par les commentaires de Brice Teinturier montre bien l’écart entre la réalité et la perception qu’en a l’opinion publique, réduire cet égard est une nécessité urgente sinon un préalable à une politique européenne de l’Union en matière de migration, c’est dire quelle est l’ampleur de la tâche. L’étude montre également que les contextes nationaux jouent dans la perception de l’immigration, les héritages culturels et identitaires restent fondamentaux. Une double difficulté donc. De cette étude il ressort également que la France présente une situation singulière, a-part !

Un peu plus de la moitié des 17 600 personnes interrogées pense qu’il y a trop d’immigrés dans son pays. La récente annonce du Ministre de l’Intérieur de 17 500 reconduites à la frontière depuis janvier, pour un objectif « historique » de 30 000 pour la fin 2011, sonne comme une tentative de réponse à une inquiétude devenue majoritaire dans la société française, sur la question de l’immigration : 79% des Français estiment que la proportion d’immigrés dans la population a augmenté ces cinq dernières années, 54% d’entre eux pensent que l’immigration a un impact négatif pour le pays et 52% jugent « qu’il y a trop d’immigrés ». Le niveau d’inquiétude relevé en France est dans la moyenne des 23 pays testés, moyenne qui masque toutefois des situations très contrastées. L’opinion publique est ainsi nettement plus radicale en Russie, en Belgique et en Grande-Bretagne, où plus de 70% des personnes interrogées pensent qu’il y a trop d’immigrés, quand à l’inverse, moins de 30% de la population est de cet avis en Pologne, en Corée du Sud ou au Japon. L’image de l’immigration est en fait étroitement corrélée aux difficultés économiques du pays. Les trois-quarts des Russes jugent ainsi que l’immigration a rendu la recherche d’emploi plus difficile, 76% des Britanniques, 70% des Espagnols ou 68% des Belges estiment que l’immigration provoque un engorgement des services publiques (santé, transports, éducation), soit autant de pays où la part de ceux qui pensent qu’il y a trop d’immigrés est importante. En France les avis sont un peu plus partagés, avec 41% des sondés qui déclarent que l’immigration aggrave les problèmes d’emploi et 56% qui relient immigration et problèmes des services publics. Plus globalement, l’idée que l’immigration est une bonne chose pour l’économie n’est majoritaire dans aucun pays. On s’en approche tout de même au Brésil (47%) ou au Canada (43%). Près de la moitié des Brésiliens (49%) et des Canadiens (48%) considèrent d’ailleurs aussi que « les immigrés contribuent à faire du pays un endroit plus intéressant à vivre ». Ils y gagnent pour cette enquête la palme des pays les plus accueillants.

Comment l’immigration et la crise des réfugiés sont-elles perçues dans le monde ? Négativement, selon un sondage Ipsos réalisé dans 22 pays.

Alors que les populations ont le sentiment que l’immigration augmente (78%), seules 20% des personnes interrogées estiment que son impact est positif. Et si moins de la moitié (38%) souhaite fermer les frontières aux migrants, c’est sur ces derniers que se concentrent les angoisses. En moyenne, 61% des sondés pensent qu’il y a dans leur pays « des terroristes qui prétendent être réfugiés » (67% en France).

« La thématique de l’immigration prend de l’ampleur au niveau mondial, accentuée ces deux dernières années par la crise des migrants et les attentats », souligne Brice Teinturier, directeur général délégué France d’Ipsos. L’institut, qui traite du sujet à travers le monde depuis 2011, a mené cette dernière enquête entre le 24 juin et le 8 juillet 2016, avant les attentats de Nice et de Saint-Étienne-du- Rouvray.Dans cette étude mondiale, la France se singularise à bien des égards.

D’abord sur le sentiment que l’immigration augmente. L’Hexagone se situe au-dessus de la moyenne (+ 9 points, à 87%). « C’est le pays où l’on observe le plus de décalage entre la perception et la réalité sur la question de l’immigration. Ce n’est pas le cas par exemple pour le chômage, où le décalage entre perception et réalité peut être plus fort dans d’autres pays », explique Brice Teinturier, qui y voit le témoignage d’une « extrême sensibilité sur le sujet ».

Rares sont les pays qui pensent aujourd’hui que l’immigration a un impact positif.

Mais là encore, c’est encore plus vrai pour les Français : 11% le pensent, contre 18% pour les Allemands, 20% pour les Espagnols. Pourquoi ce sentiment exacerbé ? Plus que la moyenne, les Français s’inquiètent de la pression exercée sur les services publics. « L’idée que les immigrés viennent s’installer pour profiter de la Sécurité sociale est partagée par une partie importante de la population, a fortiori quand elle est relayée par des responsables politiques de premier plan », observe Brice Teinturier. Cette inquiétude prend d’ailleurs le pas sur la question de l’emploi. « Le lien immigration-chômage était un argument historique du Front national, rappelle-t-il. Au bout de quarante ans de chômage de masse, les Français ont intégré d’autres facteurs explicatifs que l’immigration, comme, par exemple, l’enjeu de la compétitivité ou la concurrence de pays à faibles coûts de main-d’œuvre. »

Si les contextes nationaux jouent dans la perception de l’immigration, les héritages culturels et identitaires restent aussi prégnants. Ainsi l’« impact culturel» de l’immigration est vu plus positivement aux États-Unis (42%) et en Angleterre (45%) qu’en France (17%). « En France, la mondialisation est ressentie comme un accélérateur du déclin du pays, une menace et une fragilisation de l’identité nationale », précise Brice Teinturier. Reste que dans le contexte actuel, les pays européens ont globalement tendance à être moins confiants sur l’intégration des réfugiés.

 

Pour en savoir plus : sources principales des informations

     -. IPSOS @Visor : Global Views on immigration (august 2016) http://www.ipsos.fr/sites/default/files/attachments/globaladvisor_immigration.pdf

       -. Commentaires du journal le Figaro http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/08/22/sondage-ipsos-seuls-11-des-francais-pensent-que-l-immigratio-5838774.html

 

 


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Catégories: Union européenne

Les six pays les plus riches (51% de la richesse mondiale) accueillent 9% des réfugiés

dim, 28/08/2016 - 22:07

Des chiffres destinés aux candidats aux prochaines élections (dont Nicolas Sarkozy et bien d’autres).Les six pays les plus développés n’accueillent que 2,1 millions de réfugiés, souligne un rapport de l’ONG d’Oxfam. C’est l’occasion de passer en revue non seulement la réalité des flux migratoires mais aussi les insuffisances de l’aide au développement.

Les 6 pays les plus riches de la planète participent très peu à l’accueil des réfugiés dans le monde, dont une grande partie trouve refuge dans les pays en développement limitrophes. Comment remédier à cette situation aussi déplorable que bien connue même si insuffisamment connue. Le commissaire au Développement Neven Mimica rappelle la doctrine de la Commission européenne, du simple bon sens. Mais il n’existe aucune solution durable aussi longtemps que l’image, que l’opinion publique des pays développés a de l’immigration, n’est pas radicalement modifiée.

Les États-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et le Japon pèsent à eux six plus de 50% de l’économie mondiale. Mais selon une analyse (cf. Pour en savoir Plus) publiée le 18 juillet par Oxfam, ces grandes économies participent seulement à l’accueil de 9% des réfugiés à l’échelle mondiale, soit 2,1 millions de personnes.

A l’inverse, le rapport de l’ONG souligne la participation des pays tels que Jordanie, la Turquie, le Pakistan, le Liban, l’Afrique du Sud et le Territoire palestinien occupé, qui pèsent pour moins de 2 % dans l’économie mondiale, mais accueillent  50 % des réfugiés, soit 12 millions de personnes. «Le Liban et la Jordanie se sont endettés pour accueillir les réfugiés»

« Les déplacements internationaux que nous observons sont sans précédent et constituent un défi complexe, nécessitant une réponse mondiale coordonnée. Les pays les plus riches doivent participer à la solution et faire leur part en accueillant et protégeant un plus grand nombre de réfugiés » a déclaré Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International.

L’accueil de l’Allemagne Parmi les 6 pays développés cités par le rapport d’Oxfam, l’Allemagne est le pays à avoir le plus largement ouvert ses portes. Sur les 2,1 millions de demandeurs d’asile, 736 000 personnes se sont rendues en Allemagne.

Pour Oxfam, si Berlin a accueilli davantage de réfugiés que les autres pays, « l’écart avec les pays pauvres qui […] reste considérable ».

Aide insuffisante et contributions au HCR

Au-delà de l’accueil des réfugiés, le rapport d’Oxfam détaille également les contributions financières des principales économies mondiales à la gestion de la crise migratoire.

En 2015, les six pays les plus riches ont par ailleurs contribué à près de 2 milliards de dollars d’aide au Haut-Commissariat pour les réfugiés, souligne le rapport d’Oxfam. L’agence des Nations Unies assure notamment la coordination internationale en matière d’aide aux réfugiés.

Avec  1,35 milliard de dollars, les États-Unis sont le principal pays contributeur au HCR. Le Royaume-Uni a de son côté apporté une contribution annuelle de 262 millions, suivi par le Japon (173 millions), l’Allemagne (142 millions) et la France (42 millions).

Les trois pays européens contribuent par ailleurs au HCR au travers de l’Union européenne, qui a    contribué en 2015 à hauteur de 191 millions.

Contrôle des frontières

Le rapport d’Oxfam dénonce pourtant en partie l’aide de certains pays européens en matière de migration, davantage orientée vers le contrôle des flux et des frontières que sur l’aide aux réfugiés.

« L’aide internationale est essentielle pour lutter contre la pauvreté et les inégalités dans les pays en développement, mais les gouvernements européens sont prêts à collaborer avec des régimes comme le Soudan et l’Érythrée et à leur verser des aides, afin d’empêcher les migrations » souligne le rapport.

Que pense la Commission européenne ?

Lors du sommet de l’UE avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique à Dakar, le commissaire européen Neven Mimica , en charge du développement et de la coopération internationale, a accordé une interview à EurActiv pour aborder la stratégie pour lutter contre la migration illégale.

« Ce sont les pays les plus pauvres qui sont concernés par le Fonds Fiduciaire pour l’Afrique, et 1,8 milliard du Fonds Fiduciaire pour l’Afrique ne changeront peut-être pas la donne, mais il faut regarder l’ensemble, avec toutes nos actions d’aide au développement, d’un montant de 20 milliards en Afrique, notamment pour les pays les moins développés du monde.

Ce que nous devons changer est l’état d’esprit et l’approche de nos projets à deux niveaux : nous devons d’abord les orienter le plus possible vers les causes de la migration, puis, les rendre le plus rapide, opérationnel possible. La plupart de nos projets pour le développement – dans le cadre du programme indicatif national ou du programme indicatif régional – ont une durée de vie beaucoup trop longue, de cinq ou six ans. Avec le fonds fiduciaire, ces deux projets ont été approuvés seulement deux mois après La Valette (sommet de novembre 2015) et cinq mois plus tard, nous en sommes déjà au stade opérationnel.

La durée de vie d’un projet devrait être d’un an, de deux ans, mais pas plus. Si nous ramenons ce sens de l’urgence dans les 20 milliards d’euros d’aide au développement générale en Afrique, nous pourrions vraiment avoir un meilleur impact sur le développement dans les régions les plus fragiles et vulnérables du monde. Nous devons donc progresser dans cette direction et nous concentrer sur les résultats plus que sur les sommes d’argent que nous mettons.

En réalité, toutes mes discussions avec les dirigeants africains et mes visites dans ces pays ou à Bruxelles sont plus que jamais tournées vers ce lien et cette interdépendance avec la migration. C’est une question très sensible, mais nous devons travailler à la mise en place complète d’une politique de retour et de réadmission.

Notre but n’est pas de mettre un terme à la migration ou de renvoyer vers l’Afrique les gens qui travaillent en Europe, y vivent depuis des années, font partie de l’histoire des relations africano-européennes. Nous objectif est d’endiguer l’afflux de migrants illégaux vers l’Europe, qui profite aux trafiquants et met la vie des migrants en danger. Nous devons mettre en place un cadre juridique qui ne donne pas accès à l’asile ou à une protection internationale aux migrants économiques.

Nous essayons d’analyser ces flux de personnes arrivant en Europe et d’évaluer comment nous pouvons les rendre les plus légaux possible. Nous sommes en train de développer un cadre juridique pour la migration. Dans un mois ou deux, la Commission proposera un plan pour cette migration légale.

Nos partenaires africains comprennent que nous devons travailler ensemble afin de stopper la migration illégale, et non pas celle des réfugiés, vers l’Europe.

Tout est une question de meilleure gestion des frontières et d’une plus grande sécurité dans la région et dans ces pays. Je ne sens donc pas de résistance particulière à discuter de cela dans le cadre d’une stratégie commune pour la migration.

Les retours et les réadmissions ne devraient pas être politisés, c’est un enjeu de coopération administrative et d’amélioration de la coordination entre les États membres de l’Union européenne et les partenaires africains.

Pour limiter l’impact du flux migratoire illégal, nous avons besoin de toute sorte de partenariats. Celui avec la Turquie est un partenariat d’urgence, plus rapide que ce que nous avons ou voulons réaliser avec les partenaires africains. Cela ne veut pas dire que nous abandonnons l’idée de rassembler développement et migration sous la même bannière dans les pays africains. C’est ici, en Afrique, que le flux migratoire grandit.

Il ne faut jamais oublier que sur les 60 millions de personnes actuellement en mouvement, plus de 80 % se trouvent ici en Afrique, dans les pays en développement. Certains pays africains, comme l’Éthiopie, le Kenya, et même le Sénégal, accueillent plus de migrants que l’Europe. Le Sénégal est à la fois un pays d’origine, un pays de transit et un pays de destination pour les migrants. »

C’est en s’engageant à transformer la migration illégale en migration légale que ce partenariat fonctionnera. Nous devons lier la migration et le développement ainsi que les partenariats privés et publics. Cela ressemble peut-être à un projet à long terme, mais il fonctionnera, et plus vite que les autres. »

Comment l’immigration et la crise des réfugiés sont-elles perçues dans le monde ? Négativement selon un sondage IPSOS réalisé récemment (juillet 2016) dans 22 pays. Ce n’est pas une surprise mais aussi longtemps que l’opinion publique restera dans cet état, il est difficile d’imaginer une quelconque amélioration, mais les chiffres vont et viennent : récemment nous faisions état d’un sondage de l’Eurobaromètre selon lequel 73% des européens souhaitaient que l’Union européenne en fasse plus en matière de migration (cf. autre article http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3911&nea=175&lang=fra&lst=0&arch=0 )

 

Pour en savoir plus : principales sources d’information

     -. Compte rendu de l’étude Oxfam fait par la Ligue des droits de l’homme http://ldh49.over-blog.org/2016/07/les-six-plus-grandes-puissances-economiques-mondiales-accueillent-moins-de-9-des-refugies.html

      -. The Guardian https://www.theguardian.com/world/2016/jul/18/refugees-us-china-japan-germany-france-uk-host-9-per-cent

     -. UNHCR Global Trends forced deplacement in 2015 http://www.unhcr.org/statistics/unhcrstats/576408cd7/unhcr-global-trends-2015.html

     -. Communiqué de presse de OXFAM http://www.oxfam.org.uk/media-centre/press-releases/2016/07/six-richest-countries-host-less-than-9-percent-of-refugees

      – . OXFAM : a Poor Welcome from the World’s Wealthy http://policy-practice.oxfam.org.uk/publications/a-poor-welcome-from-the-worlds-wealthy-616919

     -. Interview du Commissaire au développement Neven Mimica à Euractiv http://www.euractiv.fr/section/aide-au-developpement/interview/mimica-emergency-trust-fund-for-africa-might-not-be-a-game-changer/

 

 

 

 

 

 

 


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Catégories: Union européenne

Les enfants dans la guerre : un rapport de plus. Mais la guerre a, elle, un impact terrible, vingt ans après la création par les Nations Unies du bureau du représentant spécial.

jeu, 25/08/2016 - 21:34

La Représentante spéciale du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, a dénoncé le 24 août dernier dans son rapport annuel l’échec collectif à prévenir et à mettre fin aux conflits dans lesquels les enfants paient un lourd tribut.

Dans ce rapport à l’Assemblée générale des Nations Unies, Mme Zerrougui met en évidence l’impact dévastateur sur les enfants de conflits de plus en plus complexes, en dépit des efforts concertés et des progrès importants réalisés au cours de l’année écoulée.

Selon elle, cette situation découle directement de l’érosion du respect du droit international humanitaire et des droits humains par les parties en conflit.

Le rapport, qui couvre la période allant d’août 2015 à juillet 2016, note que la prolifération des acteurs impliqués dans un conflit armé et des opérations aériennes transfrontalières a créé des environnements très complexes pour la protection des garçons et des filles.

En 2015 et pendant la première moitié de 2016, l’Afghanistan a enregistré le plus grand nombre de décès et de blessés parmi les enfants depuis que l’ONU a commencé en 2009 à documenter systématiquement les victimes civiles. En outre, en Syrie et en Iraq, la violence a continué sans relâche.

Et au Soudan du Sud, après une année au cours de laquelle les enfants ont été victimes de violations brutales, les espoirs d’amélioration se sont complètement évaporés avec la reprise du conflit le mois dernier. Au Yémen, l’escalade du conflit a continué avec des niveaux alarmants d’enfants morts, d’enfants mutilés, d’enfants recrutés et d’attaques contre des écoles et des hôpitaux.

Le rapport marque le vingtième anniversaire du mandat « Enfants dans les conflits armés » et fait le point sur les réalisations accomplies depuis la publication par Graça Machel d’un rapport historique, intitulé « Impact des conflits armés sur les enfants », qui a conduit à la création du mandat du Représentant spécial par l’Assemblée générale. Elle dénonçait alors le fait que au cours des dix dernières années 2 millions d’enfants étaient morts dans les conflits. Ce qu’un enfant endure un adulte ne pourrait le supporter. Le prochain passage de ce dernier rapport devant le Conseil des droits de l’homme et devant l’assemblée générale ne devrait pas passer inaperçu et rester sans réaction ;

 

Pour en savoir plus : principales sources d’informations

     -. Conseil des droits de l’homme : Leila Zerrougi présente son rapport annuel 2015 sur les enfants dans la guerre.

     -. Bureau du représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés https://childrenandarmedconflict.un.org/fr/

     -. Texte du rapport (20 avril 2016) http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/70/836&Lang=F&Area=UNDOC

 

 


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Déclaration de M. Timmermans, vice-président de la Commission européenne, Mme Jourová et M. Navracsics, commissaires,sur la «Journée européenne du souvenir» pour la commémoration des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires

jeu, 25/08/2016 - 19:35

Déclaration de M. Timmermans, vice-président de la Commission européenne, Mme Jourová et M. Navracsics, commissaires,sur la «Journée européenne du souvenir» pour la commémoration des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires

Qui s’en est soucié ? N’oubliez jamais !(Eulogos)

« Le 23 août 1939, l’Allemagne nazie et l’Union soviétique signaient le pacte Ribbentrop-Molotov. Celui-ci a marqué le début de l’une des périodes les plus sombres de l’histoire récente de notre continent, conduisant à la déportation, à la torture et à l’assassinat de dizaines de millions de personnes vivant sous des régimes totalitaires. Si la fin de la Seconde Guerre mondiale a signifié la défaite du régime nazi, de nombreux pays d’Europe centrale et orientale ont continué de souffrir sous d’autres régimes totalitaires.

Demain, 77 ans après la signature du pacte Ribbentrop-Molotov, nous nous souviendrons de toutes les victimes des régimes totalitaires et autoritaires qui ont dévasté une partie de l’Europe durant le 20e siècle. La «Journée européenne du souvenir» pour la commémoration des victimes des régimes totalitaires et autoritaires perpétue le souvenir des victimes et rend hommage à celles-ci. Cette commémoration nous aide aussi à nous souvenir des enseignements tirés de ce sombre chapitre de l’histoire européenne.

Heureusement, les jeunes générations d’Européens n’ont pas connu la vie sous un régime totalitaire ou autoritaire. Il ne faut toutefois jamais considérer nos libertés comme un acquis. C’est la raison pour laquelle la préservation de la mémoire historique et notre attachement à la démocratie, aux droits fondamentaux et à l’état de droit restent plus importants que jamais.

Le souvenir de l’histoire de l’Europe doit nourrir notre détermination à défendre nos valeurs et nos principes communs.

Contexte

La «Journée européenne du souvenir» pour la commémoration des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires est célébrée depuis 2009.

Le 23 août 2016, à l’occasion de cette journée, M. Tibor Navracsics, membre de la Commission chargé de l’éducation, de la jeunesse, de la culture et du sport, participera à un programme commémoratif et à une conférence ministérielle organisés à Bratislava par la présidence slovaque du Conseil de l’Union européenne. »

 

Texte en anglais http://europa.eu/rapid/press-release_STATEMENT-16-2844_en.htm

 

 

 

 


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Pas de médailles pour l’équipe des réfugiés aux Jeux Olympiques .Mais ils ont su écrire une nouvelle page glorieuse de l’histoire de l’Olympisme.

mer, 24/08/2016 - 15:31

Eulogos, bien avant l’ouverture des jeux a signalé l’existence de cette délégation pas comme les autres et a donné régulièrement des informations les concernant. Euractiv vient dans un article de clôturer, provisoirement ,cette belle histoire. Nous le reproduisons ci-dessous .

« Dix athlètes réfugiés, originaires de quatre pays différents, ont écrit une nouvelle page dans l’histoire des JO à Rio. En mettant en lumière la volonté d’acier des réfugiés.

Ils viennent de Syrie, de la République démocratique du Congo, d’Éthiopie et du Soudan du Sud, où les populations doivent chaque jour payer un prix très élevé face aux guerres et aux conflits qui y font rage. Lors des JO, dix réfugiés se sont réunis sous un même drapeau. Pendant l’ouverture des Jeux, ils ont été acclamés par le public lors de leur entrée dans l’arène.

Plus tard, l’équipe s’est dotée d’un drapeau orange et noir, qui rappelle les gilets de sauvetage utilisés lors de trajets maritimes dangereux. Un drapeau conçu par Yara Said, une artiste syrienne réfugiée, qui a fui le régime de Bachar el-Assad après avoir obtenu son diplôme à l’université de Damas. « Les couleurs orange et noire sont devenues des symboles de solidarité pour tous ceux qui ont traversé la mer à la recherche d’un nouveau foyer », a-t-elle explique-t-elle.

Un autre diplômé de l’université de Damas, Moutaz Arian, a composé l’hymne de l’équipe. Il a quitté la Syrie pour éviter d’être incorporé dans l’armée du gouvernement d’Assad. L’hymne témoigne de la détermination à rechercher une vie meilleure, cette même volonté qui a permis aux dix sportifs de fuir la guerre.

Une équipe hors du commun :Yusra Mardini, une jeune nageuse, réfugiée syrienne, a conquis Internet du jour au lendemain, lorsque sa participation aux JO a été annoncée. Elle avait effectué son voyage vers l’Europe accompagnée d’autres réfugiés, dans une petite embarcation qui a fini par tomber en panne. Elle a sauvé plus de vingt personnes qui, grâce à ses talents de nageuse, ont pu arriver à bon port et trouver refuge en Allemagne. Elle s’est présentée à plusieurs compétitions de natation pendant les Jeux de Rio.

James Chiengjiek fait également partie de l’équipe des réfugiés. Il a quitté le sud du Soudan pour ne pas devenir enfant-soldat. Il a couru sur des centaines de kilomètres, malgré ses blessures aux pieds. Il a finalement réussi à atteindre le camp de réfugiés de Kakuma au Kenya.

Le nageur syrien Ramis Anis, les athlètes soudanais Yiech Pur Biel, Anjelina Nada Lohalith, Rosa Nathike Lokonyen et Paulo Lokoro, le marathonien Yonas Kinde, originaire d’Éthiopie, ainsi que les judokas congolais Popole Misenga et Yolande Mabika constituent le reste de l’équipe.

Les cinq athlètes se sont entrainés dans le camp de réfugiés de Kakuma, proche de la frontière entre le Kenya et la Somalie. Un entraînement offert par la Tegla Loroupe Fundation, une fondation qui porte le nom d’une athlète kényane très célèbre, qui avait été la toute première femme à remporter le New York City Marathon et détient de nombreux records.

Bien qu’aucun des réfugiés n’ait remporté de médaille, leur esprit de battant a jeté une nouvelle fois la lumière sur la détresse des réfugiés, et mis en évidence l’urgence de trouver une solution mondiale pour la plus grande crise depuis les guerres mondiales. Actuellement, près de 65 millions de personnes dans le monde entier fuient la guerre ou des conflits, selon les estimations du HCRNU. Un chiffre qui a presque augmenté de 6 millions depuis l’an dernier.

Pour renforcer le sentiment d’appartenance des réfugiés du monde entier, les organisateurs des Jeux ont installé des écrans dans le camp de réfugiés de Kakuma, avec l’aide d’Amnesty International et l’ONG FilmAID. Ainsi près de 200 000 personnes, vivant dans le plus grand camp de réfugiés du monde, ont puis suivre en direct les JO.

La participation des réfugiés à Rio et la diffusion en direct dans le camp ont eu un impact plus important que n’importe quelle stratégie de gestion de crise, estime Julius Tembo, un expert en études internationales et en prévention de conflits de Nairobi.

« Les réfugiés dans les camps ont le sentiment d’avoir du pouvoir, en regardant un événement aussi prestigieux et en encourageant leur propre équipe. Ce sentiment associé à l’implication passionnée des sportifs, qui ont conquis le cœur de millions de personnes à Rio, peut donner un nouvel élan à la gestion de la crise des réfugiés. ‘Nous sommes comme vous’, c’est le message qu’ont fait passer les dix athlètes au reste du monde. ‘Nous voulons seulement une vie meilleure.’ C’est suffisant pour pousser le monde entier à agir », souligne Julius Tembo. »

 

Pour en savoir plus :

     -. Dossier des articles publiés par Eulogos sur les jeux Olympiques http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3900&nea=175&lang=fra&arch=0&term=0

 


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Pas de jeux paralympiques pour la Russie

mer, 24/08/2016 - 15:12

La Russie a perdu, encore une fois. Déjà annoncé, il y a quelques semaines par Eulogos, l’information vient d’être confirmée officiellement. Peu de chances d’un recours éventuel en appel. Ecartée en partie des Jeux olympiques de Rio, elle ne verra pas du tout la version paralympique, prévue du 7 au 18 septembre 2016. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a annoncé, mardi 23 août, sa décision de rejeter l’appel du Comité paralympique russe contre son exclusion des Jeux. En cause, le dopage.

L’audience du TAS s’est déroulée lundi 22 août à Rio de Janeiro. Les juges du tribunal ont précisé, dans un communiqué publié le lendemain, que le Comité international paralympique (CIP) n’avait « violé aucune règle de procédure » en procédant deux semaines plus tôt à l’exclusion de l’équipe russe dans son intégralité. Ils ont jugé sur la forme. Imparable. « La décision d’interdire l’équipe russe a été faite conformément aux règles du CIP et était proportionnelle aux circonstances », a tranché le TAS.

A la différence du CIO, l’IPC avait souhaité prendre les grands moyens. Philip Craven, le président de l’organisation paralympique, avait annoncé pendant les Jeux de Rio que la Russie n’était plus la bienvenue au Brésil. Il avait pointé, pour justifier la décision de l’IPC, l’existence d’échantillons suspects concernant 44 sportifs paralympiques russes aux Jeux d’hiver de Sotchi en 2014. A ses yeux, la Russie avait démontré son « incapacité à respecter ses obligations vis-à-vis du Code mondial antidopage. » Elle devait être sanctionnée. Au risque de priver ses athlètes propres d’un événement préparé et attendu depuis quatre ans.

Après la décision du TAS, mardi 23 août, Philip Craven n’a pas fait mystère de sa satisfaction. « La décision prise aujourd’hui renforce notre conviction dans le fait que le dopage n’a absolument pas sa place dans le sport paralympique, a expliqué Philip Craven dans un communiqué. Nous exprimons notre sympathie aux athlètes russes qui manqueront les Jeux paralympiques. C’est un triste jour pour le mouvement paralympique mais aussi, nous l’espérons, un nouveau départ. Nous espérons que cette décision servira de catalyseur pour un changement en Russie. »

Les Russes s’y attendaient. Mais ils ont malgré tout contesté la sanction de l’IPC et la position du TAS. « Je trouve que cette décision est très cruelle et sans base réelle, déclaré à l’AFP Dmitry Svishchev, le chef du comité des sports au Parlement russe. Vous pouvez punir n’importe qui, ministres, officiels du sport, médecins, entraîneurs, mais les athlètes paralympiques ne devraient pas être sanctionnés, ils ne méritent pas ça. »

Réaction également de l’ex perchiste Yelena Isinbayeva, privée des Jeux de Rio pour les mêmes raisons, sur son compte Instagram. « Chers athlètes paralympiques, nous partageons cette injustice flagrante avec vous, soyez forts! Vous avez été, êtes et serez nos héros! », a suggéré Yelena Isinbayeva. Un message adressé aux athlètes russes, mais curieusement dépourvu des attaques envers les institutions dont la recordwoman du monde du saut à la perche s’était pourtant fait une spécialité. Un changement de ton derrière lequel il est facile de deviner les effets de son nouveau statut de membre du CIO.

Un appel du Comité paralympique russe auprès de la Cour fédérale de Suisse est toujours possible bien que peu probable avant l’ouverture des jeux, a analysé Alexei Karpenko, un avocat représentant les athlètes russes, lors d’une intervention télévisée. La Cour suprême suisse pourrait intervenir s’il y a eu vice de procédures, mais elle n’aurait pas autorité à se pencher sur les mérites de la preuve.

Pour en savoir plus : principales sources d’informations

     -. L’exclusion de la Russie des jeux paralympiques confirmée http://ici.radio-canada.ca/sports/Jeux-Olympiques/2016/08/23/001-tas-dopage-paralympique-russie-exclusion.shtml

     -. Journal l’Equipe l’exclusion de la Russie confirmée http://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/Jeux-paralympiques-le-tribunal-arbitral-du-sport-tas-confirme-la-suspension-des-russes/720097

     -. BBC Afrique : confirmation de l’exclusion de la Russie des jeux paralympiques http://www.bbc.com/afrique/sports-37167270

     -. Dossier des articles de Eulogos sur les jeux olympiques http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3900&nea=175&lang=fra&arch=0&term=0

 


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Sommet de Ventotene ou sommet de l’après Brexit. L’Europe n’est pas finie. La relance ? Plus d’Europe ? ou une meilleure Europe avec des résultats ?

mar, 23/08/2016 - 18:33

Merkel, Hollande et Renzi appellent à une relance du projet européen, un nouveau souffle. Un accord sur les intentions, mais cela suffit-il ? «Le risque majeur, c’est la dislocation, la fragmentation, l’égoïsme, le repli», a averti François Hollande…

«Le risque majeur, ça vaut pour l’Europe comme pour les nations, c’est la dislocation, la fragmentation, l’égoïsme, le repli», a averti le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse commune avec la chancelière allemande et le chef du gouvernement italien sur le pont du porte-aéronefs Giuseppe Garibaldi, ancré au large de la petite île italienne de Ventotene. L’Europe n’est «pas finie» depuis le coup de tonnerre du Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, a assuré pour sa part le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, hôte de ce mini-sommet à trois.

Le Brexit et ses conséquences sur l’avenir de l’UE avaient déjà rassemblé les trois dirigeants le 27 juin à Berlin où ils avaient appelé à une «nouvelle impulsion» pour l’Europe, au moment où les mouvements populistes ont le vent en poupe sur le Vieux continent. Mais forger une position commune à Bratislava, au coeur d’une Europe de l’Est qui regarde avec une grande circonspection tout projet de relance de l’intégration européenne, ne sera pas aisé. «Il est très facile de se plaindre, de trouver des boucs émissaires. L’Europe est le bouc émissaire parfait», a lancé Matteo Renzi, rappelant que l’Europe signifiait aussi et avant tout «liberté, paix et prospérité». «L’Europe est la plus importante opportunité qu’ont les jeunes générations», a-t-il encore assuré.

François Hollande a de son côté énuméré trois «priorités» pour parvenir à cette relance d’une Union européenne en pleine crise existentielle. La première, selon lui, doit être la sécurité avec la protection des frontières extérieures de l’UE grâce à un corps de gardes-frontières et de gardes-côtes.

La seconde, a-t-il poursuivi, doit être la défense avec «davantage de coordination, de moyens supplémentaires et de forces de projection». Et la troisième, la jeunesse avec un programme Erasmus d’échanges universitaires «amplifié».

Mais il faut aussi prendre des «mesures fortes pour relancer la croissance et lutter contre le chômage des jeunes», et «revenir à l’Europe des valeurs, plutôt qu’à celle de la finance», a averti de son côté le président du Conseil italien. Ce dernier ne cesse de dénoncer l’austérité et l’équilibre des comptes publics comme seul horizon en Europe, et réclame, à l’instar de la France, davantage d’investissements et de flexibilité en matière de discipline budgétaire.

Autres sujets de discussions : une meilleure répartition des réfugiés dans les pays de l’Union européenne, création d’un Schengen de la défense pour répondre aux défis du terrorisme qui comprendrait le renforcement des capacités militaires et de l’industrie d’armement communes également au menu une extension du « plan Juncker » pour les investissements européens dans les transports propres, la modernisation numérique, le développement de l’économie verte et l’enseignement ainsi que l’élargissement du programme Erasmus. Une énumération qui donne du crédit aux paroles que venait de prononcer Matteo Renzi : « beaucoup pensaient que l’Europe était finie. Ce n’est pas le cas ».Angela Merkel et François Hollande lui ont fait écho, la chancelière soulignant « l’exigence de prospérité et de sécurité » d’une Union européenne pour la quelle le président français a demandé qu’on «  lève les incertitudes et de donner une impulsion supplémentaire ».Devant les doutes qui se manifestent, notamment dans la montée des extrémistes de droite comme de gauche, les populismes sur tout le continent, le président français a redit les enjeux d’une période historique. « On peut encore faire avec l’Europe ou on peut faire sans » a-t-il rappelé « Ma réponse est claire:il faut faire avec l’Europe, dans l’Europe mais avec une Europe qui protège et qui donne de la force aux économies nationales ou en assurant les échanges indispensables ».

Quant au Brexit proprement dit, qu’en dire ? jusqu’ici tout va bien pour paraphraser l’histoire de ce personnage qui se jette dans le vide du haut de la Tour Eiffel et interrogé à la hauteur du premier étage, répond : « jusqu’ici tout va bien ! ». Les effets sont pour plus tard, le Brexit a lui aussi du mal à se concrétiser : soixante jours après le vote, l’article 50 du Traité de Lisbonne qui entamera le processus de sortie n’a pas été invoqué et pendant ce temps le plan de Theresa May reste toujours aussi flou : « Brexit means Brexit ». Comprenne qui pourra ! Ce que l’on peut noter c’est que la victoire du Brexit a ouvert la boîte de Pandore du racisme, de l’islamophobie, de la xénophobie, du nationalisme étroit et de courte vue. A ce jour pas de quoi alimenter sérieusement la feuille de route du prochain sommet alors que pointe toujours le risque d’une contagion de l’exemple, bien que ce danger semble s’éloigner à petits pas. Il revient au prochain sommet de le confirmer.


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Catégories: Union européenne

La jeunesse européenne au cœur de la renaissance européenne, une urgence vitale. L’esprit de Ventotene soufflera-t-il à nouveau sur ce glorieux petit ilot rocheux ?

lun, 22/08/2016 - 13:57

mprisonnés par le régime de Mussolini les militants communistes et autres opposants au fascisme, notamment Altiero Spinelli et Ernesto Rossi. Mais aussi l’ancien président de la République italienne, Sandro Pertini. C’est de cette île, au printemps 1941, qu’est écrit un « Projet de Manifeste » « Pour une Europe libre et unie » (Per un’Europa libera e unita. Progetto d’un manifesto), un des principaux textes fondateurs de l’idée européenne, qui a irrigué la résistance italienne durant la guerre, et au-delà, et a servi de fondement au Mouvement fédéraliste européen créé à Milan en 1943. C’est là qu’Altiero Spinelli est enterré, en 1986, dans le cimetière de Ventotene. Le manifeste a une idée simple : retirer au nationalisme les moyens de nuire et sauver la civilisation européenne. La façon même dont ce texte a vu le jour, permet d’en mesurer la teneur. « Il fallait tenir ce texte secret et ils le cachèrent dans le double fond d’une boîte en fer ». « Ils n’avaient pas de papier, matériau jugé dangereux par les fascistes. Ils l’écrirent par conséquent sur du papier à cigarettes. »

Se plaçant sous le parrainage de l’esprit de Ventotene, Europa Nova renouvelle son appel du 9 mai : écrivains, philosophes, personnalités politiques et des affaires écrivent une lettre ouverte à Angela Merkel, François Hollande et Matteo Renzi qui se rencontrent le 22 août précisément à Ventotene.

« Le 9 mai dernier, anticipant le vote britannique, nous, personnalités de toutes sensibilités et de tous horizons, nous avons mis sur la table une feuille de route pour une Renaissance du projet européen. Le 5 juillet dernier le Parlement européen a voté une résolution reprenant nos orientations. Le Conseil européen du 26 juin s’est, comme nous le recommandions, accordé sur la nécessité d’une nouvelle impulsion, à conduire indépendamment du calendrier du Brexit. Nous souhaitons aujourd’hui que nos propositions, en matière de démocratie, de sécurité des citoyens de l’Union, de croissance économique, de migrations et de jeunesse, nourrissent la réunion préparatoire entre François Hollande, Angela Merkel et Matteo Renzi qui se tiendra ce 22 août à Ventotene. Nos propositions sont concrètes et remettent l’homme au cœur du projet européen : qu’elles soient la base un nouveau consensus européen ; et nous invitons la chancelière allemande, le président français et le président du Conseil italien à mettre les jeunes au cœur de cette relance.

Les nouvelles générations sont la clef de la cohésion de l’Europe et de son succès futur. Elles sont les principaux soutiens du projet européen ; mais elles doutent de ce que l’Union européenne peut leur apporter et se sentent négligées. Elles demandent une union puissante, servant les intérêts concrets des Européens dans un monde que nous ne dominons plus.

La jeunesse européenne est en quête d’idéaux. En leur absence, elle peut être tentée par les radicalismes, comme le fanatisme religieux ou les courants populistes. Si quatre jeunes européens sur cinq croient encore en l’Union européenne, ils veulent une Union qui leur offre un horizon où se projeter et construire leur avenir. Loin d’opposer appartenance nationale et européenne, ils souhaitent les combiner.

Comment faire de l’Europe un projet d’avenir pour les jeunes ? Comment faire en sorte que les jeunes se pensent européens ? Voilà deux questions indissociables auxquelles nos dirigeants doivent maintenant répondre.

Nous distinguons trois priorités : faire connaître l’Europe, faire vivre une vraie expérience européenne aux jeunes et inventer les métiers de demain.

Faire connaître l’Europe

Comment se penser européen sans un minimum de culture et d’éducation communes ? Or l’Europe n’est pas enseignée partout de la même façon. Nous proposons d’instaurer un socle d’enseignement commun de notre culture européenne. Les enseignements civiques, historiques et culturels seront privilégiés.

Donnons également à nos jeunes la fierté d’être européens, en leur faisant découvrir les grandes réalisations de leurs concitoyens. Mettons en avant la créativité artistique et scientifique de notre continent. Proposons aux historiens des sciences et aux savants d’écrire une histoire européenne des sciences. Dans le domaine des arts, suggérons aux artistes et aux chercheurs d’illustrer les rencontres et la coexistence des civilisations au sein du continent. Faisons des anciens Erasmus des ambassadeurs de l’Europe auprès de leur communauté.

Quant aux médias, leur rôle est primordial : il s’agit de promouvoir toutes formes de coproduction. L’Union doit par exemple investir dans la coproduction de séries européennes, mettant en scène des récits dans lesquels les jeunes pourront s’identifier et associer leur imaginaire à la géographie et à la diversité de notre continent.

Faire vivre une vraie expérience européenne aux jeunes

Pour apprendre, il faut expérimenter et sortir de son cocon. La mobilité est indispensable. C’est un vecteur majeur d’intégration sociale et de réussite professionnelle, mais aussi d’apprentissage de l’autre. Depuis sa création en 1987, le programme Erasmus a permis à plus de 3 millions de jeunes d’aller étudier dans un autre pays. Cette expérience doit se faire plus tôt encore, et sur une base plus large et moins élitiste. Faisons davantage voyager nos jeunes. Démocratisons vraiment Erasmus : chaque jeune sans exception doit avoir, avant ses trente ans, l’opportunité d’une mobilité européenne. Saisissons l’occasion de la prochaine révision du cadre financier pluriannuel de l’Union pour mobiliser de nouveaux moyens. Doubler la mise implique de dégager un demi-milliard d’euros supplémentaires sur un budget annuel de l’Union de 145 milliards. Renforçons le rôle de la Banque européenne d’investissement pour garantir des prêts à taux 0. Mobilisons des consortiums d’entreprises pour compléter les financements. En développant d’une part Erasmus, et en soutenant d’autre part le Service volontaire européen, nous dessinons l’avenir de notre identité collective.

En outre, rappelons que pour dépasser les frontières nationales, réelles et virtuelles, il est fondamental de maîtriser les langues. L’immense culture européenne est sous-utilisée car elle n’est que trop peu traduite et diffusée. L’Europe doit renforcer les moyens d’apprentissage des langues, former ses professeurs, privilégier le sous-titrage au doublage dans les médias, et investir dans des programmes de traduction, notamment automatiques. C’est ainsi que les jeunes pourront maîtriser les langues et les cultures de leurs voisins, et se sentir vraiment européens.

Inventer les métiers de demain

L’éducation et la recherche jouent un rôle majeur dans l’invention des métiers de demain. Investissons massivement dans les technologies d’avenir (Future Emerging Technologies), qui transforment nos industries et créeront des emplois au niveau local. Sensibilisons à la créativité et aux technologies du numérique. Ce sont ces investissements qui favoriseront la naissance de nouveaux métiers intégrant les enjeux du développement durable, du numérique et des nouveaux matériaux et affirmeront le leadership industriel de nos entreprises.

Investir dans la jeunesse et valoriser ses compétences impliquent d’assurer aux jeunes une entrée sur le marché du travail plus sereine, via une meilleure coopération entre les établissements d’enseignement et de formation, les services pour l’emploi des jeunes et les employeurs. Renforçons ainsi la « Garantie pour la jeunesse » et pérennisons son financement dans l’ensemble de l’Union.

Ces mesures sont concrètes. Elles dessinent l’avenir de l’Europe, encouragent la créativité et l’ouverture d’esprit, et préparent l’épanouissement d’une nouvelle génération d’Européens pleinement intégrés professionnellement et à l’aise dans un monde en mouvement. Il faut les mettre en œuvre. »

Rejoignez-nous et signez la feuille de route sur http://www.m9m.eu/FR/. Eulogos a signé l’appel du 9 mai, invitant tout un chacun à, en faire autant. Eulogos renouvelle cet appel

Pour en savoir plus :

     -. Texte du manifeste de Ventotene http://www.bruxelles2.eu/wp-content/uploads/2016/08/le-manifeste-de-ventotene.pdf

 


Classé dans:Citoyenneté européenne, Dignité humaine, Interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants, Liberté d'expression et droit à l'information, Liberté de circulation des personnes, Liberté de pensée, d'expression, de religion, Non-discrimination
Catégories: Union européenne

Pas de médaille d’or pour la lutte antidopage : Rio les pires Jeux olympiques selon « The Telegraph »

sam, 20/08/2016 - 09:31

Les conroles anti-dopage en question: une enquête réalisée aux Jeux de Rio par les journalistes du quotidien britannique The Telegraph pose de sérieuses questions sur la qualité des contrôles antidopage effectués aux JO de 2016.

L’enquête pointe un manque de personnel, la présence d’individus non autorisés dans les zones où sont effectués les tests et plusieurs autres manquements dans l’organisation mise en place à Rio. Le nœud du problème: les volontaires. Certains sont venus récupérer leur uniforme, le premier jour, mais ne sont jamais revenus. D’autres émargent bien sur leur feuille de présence quotidienne, mais ils quittent les lieux une fois les repas servis. Selon The Telegraph, des échantillons prélevés sur les sites de compétition ne seraient jamais arrivés à temps aux laboratoires.

 

 

Pour en savoir plus : principales sources d’information

     -. http://www.telegraph.co.uk/olympics/2016/08/17/rio-2016-olympics-anti-doping-branded-worst-in-games-history/


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Catégories: Union européenne

Quinze détenus de la prison militaire de Guantanamo ont été envoyés aux Emirats arabes unis (EAU), a annoncé le Pentagone, lundi 15 août.

jeu, 18/08/2016 - 10:32

« Les Etats-Unis sont reconnaissants au gouvernement des Emirats arabes unis pour son geste humanitaire et sa volonté de soutenir les efforts en cours des Etats-Unis pour fermer le centre de détention de Guantanamo. » Selon un responsable du département d’Etat, ce transfert concerne douze Yéménites et trois Afghans. Washington avait des difficultés à trouver un pays tiers acceptant d’accueillir les premiers, qui ne peuvent pas être pris en charge dans leur pays à cause de la guerre civile en cours depuis 2015. Ce refus de prendre en charge les prisonniers de Guantanamo est une longue tradition, y compris de la part des européens . C’est le tranfert le plus important de l’administration Obama a annoncé dans son titre le Washington Post.

Après avoir été transférés, les anciens détenus de Guantanamo sont en général remis en liberté sous conditions de dispositifs de surveillance et de suivi de programmes de réinsertion.

Le centre de détention de Guantanamo a été mis en place après les attentats du 11 septembre pour y regrouper les prisonniers de la « guerre contre le terrorisme » menée par le président George W. Bush. Barack Obama s’était engagé, en janvier 2009, à fermer ce camp contesté.

Au cours de ces derniers mois les libérations se sont accélérées (cf. dossier de Eulogos), Obama souhaitant tenir sa promesse, même avec retard. Avec le départ de ces quinze détenus, il reste désormais 61 prisonniers, contre 242 quand le président démocrate est arrivé. Il y a eu 780 prisonniers depuis son ouverture en 2001.« [L’annonce de ce transfert] contredit nettement l’idée que Guantanamo sera ouverte pour toujours », s’est réjoui Amnesty International. Mais ce n’est pas demain qu’il sera fermé. La fermeture définitive du centre de Guantanamo paraît cependant impossible avant la fin du mandat de M. Obama en janvier 2017, faute de pouvoir trouver un endroit aux Etats-Unis où transférer la cinquantaine de prisonniers jugés non libérables. Ce serait une condamnation à la perpétuité sans qu’un jugement quelconque ait été prononcé. Les élus républicains, majoritaires au Congrès, bloquent en effet toute initiative. Ces détenus ne peuvent pas non plus être jugés par un tribunal classique, certains ayant été torturés ou arrêtés dans des circonstances illégales aux yeux de la loi américaine.

Le centre de détention de Guantanamo a accueilli au total 780 prisonniers depuis son ouverture, peu après l’intervention américaine en Afghanistan en octobre 2001. Il devait détenir « les pires parmi les pires », selon les mots du vice-président de George W. Bush, Dick Cheney. Il s’est avéré que de nombreux prisonniers étaient des personnages secondaires , voire des personnes n’ayant commis aucun crime mais qui s’étaient trouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Guantanamo est devenue très rapidement un puissant symbole antiaméricain et un argument politique contre l’administration Obama. Il a nourri puissamment la rhétorique terroriste et djihadiste et contribué à ce que le terrorisme se répende comme l’ a reconnu Obama.

Pour en savoir plus : principales sources d’information

     -.Journal le monde : http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/08/16/etats-unis-quinze-detenus-de-guantanamo-transferes-aux-emirats_4983143_3222.html

     -. Le Washington post  :https://www.washingtonpost.com/news/checkpoint/wp/2016/08/15/obama-administration-its-largest-single-release-of-guantanamo-detainees-ever/

     -. Dossier des articles de Eulogos consacrés à Guantanamo http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3900&nea=175&lang=fra&arch=0&term=0

     -. NewYork Times : A History of the detainee population http://projects.nytimes.com/guantanamo

 

 

 


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Jeux olympiques : l’équipe des réfugiés immortalisée sur une fresque faite par des street artists

mer, 17/08/2016 - 21:13

Les dix athlètes réfugiés sélectionnés par le Comité international olympique pour participer aux Jeux olympiques ont été honorés d’une fresque gigantesque, peinte sur le boulevard olympique de Rio de Janeiro (Brésil).

Des artistes de rue brésiliens ont peint les portraits de ces dix sportifs venus de Syrie, du Congo ou encore du Soudan. Cette équipe de réfugiés est une première dans l’histoire de l’olympisme et l’honore .

Les concepteurs de la fresque souhaitent que leur œuvre fasse réfléchir les passants. « Ce sont les visages de l’espoir, ce sont les visages de la lutte et j’espère que les gens seront émus par ces portraits et se poseront les bonnes questions » a commenté une personne anonyme !

https://www.youtube.com/watch?v=BQYGy7hSUF8

 


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Catégories: Union européenne

Affaire Barroso, le Médiateur, Emily O’Reilly demande un durcissement des règles éthiques pour les-commissaires.Syndicats de fonctionnaires, ONG sont sur la même ligne.

mer, 17/08/2016 - 18:14

Les vacances estivales ne suffiront pas à faire oublier les turpitudes d’avant. Chacun entend bien demander des comptes. La médiatrice, Emily O’Reilly, a demandé le 12 juillet à la Commission européenne de renforcer les règles sur les postes que les présidents de la Commission et anciens commissaires occupent après avoir quitté l’institution, suite à la controverse suscitée par la nomination de José Manuel Barroso comme président non exécutif de Goldman Sachs International.

La médiatrice se demande si les règles « sont suffisantes pour protéger l’Intérêt public (…) Les anciens commissaires doivent techniquement notifier à la Commission s’ils envisagent d’exercer une activité professionnelle dans les 18 mois après leur mandat, de manière à évaluer les conflits d’intérêts potentiels. Mais le respect technique des règles établies et mises en œuvre par la Commission elle-même pourrait ne pas être pleinement conforme à l’article 245 du traité. L’article ne fait aucune référence à une échelle de temps à cet égard » a déclaré Emily O’Reilly. Cet article stipule que les membres de la Commission doivent respecter « pendant la durée de leurs fonctions et après la cessation de celles-ci » les obligations découlant de leur charge, notamment les devoirs d’honnêteté et de délicatesse quant à l’acceptation, après cette cessation, de certaines fonctions ou de certains avantages. En cas de violation de ces obligations, la Cour de justice , saisie par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, ou par la Commission, peut , selon le cas, prononcer la démission d’office dans les conditions de l’article 247 ou la déchéance du droit à la pension de l’intéressé ou d’autres avantages en tenant lieu.

Pour la médiatrice, si l’esprit de la loi vient à être bafoué , cela risque de miner la confiance des citoyens en l’UE et de remettre en cause les mesures positives prise à ce jour par la Commission sur les questions éthiques. « Le traité de l’UE stipule que les anciens commissaires doivent se comporter avec intégrité et discrétion en ce qui concerne certains postes et avantages. Les citoyens ont besoin de clarté sur ce que cela signifie précisément en pratique », telle est la conclusion de la Médiatrice, qui a déjà demandé à la Commission de réviser le code de conduite et de prévoir des sanctions en cas de violation de ce code.

Il n’y a pas que les citoyens qui sont en droit de demander des comptes comme le souligne la Médiatrice, les fonctionnaires des Institutions également. Ils ont eu le sentiment d’avoir été bafoués dans leur honneur, leur dignité et leur professionnalisme. Dans une lettre ouverte adressée le 9 juillet au collège des commissaires européens (cf. « Pour en savoir plus »), le syndicat de fonctionnaires U4U se dit choqué. Pour lui cette nomination soulève des problèmes éthiques : « cette nomination ne peut qu’alimenter la propagande europhobe de tous les populismes et extrémismes selon laquelle l’intégration européenne est au service des intérêts de la finance ». Selon ce syndicat du personnel il ne s’agit pas ici d’un banal conflit d’intérêts, mais d’un évènement qui pourrait rendre encore plus impopulaire la construction européenne et qui pourrait discréditer notre institution ». Il serait particulièrement malvenu, selon U4U, que l’ancien président de la Commission puisse, pour le compte de son nouvel employeur, intervenir sur des dossiers sur l’union bancaire, la supervision des banques, les questions financières et fiscales et celles relatives au « passeport unique » qui « dans le cas du Brexit doit fortement préoccuper Goldman Sachs ».

Le syndicat s’inquiète de savoir si M. Barroso a consulté le collège avant d’accepter ce poste et si le comité d’éthique ad hoc a rendu un avis préalable. La Commission a déjà précisé qu’après un délais de 18 mois après l’exercice des anciennes fonctions, les membres de la Commission ne sont plus tenus de le notifier à la Commission. Passé ce délais les anciens commissaires sont toutefois tenus pour toujours à une obligation de discrétion, d’intégrité et au secret professionnel, conformément à l’article 245, paragraphe 2 et à l’article 339 du traité.

Les eurodéputés socialistes ont demandé que José Manuel Barroso soit privé de sa pension !

On aurait tort de sous-estimer l’importance et le retentissement de cette « affaire Barroso » .Pour preuve l’écho qu’en donne Corporate Europe Observatory qui a recensé un certain nombre de prises de positions (cf. « Pour en savoir plus »).

 

Pour savoir plus : principales sources d’information

     -. Corporate Europe Observatory http://corporateeurope.org/revolving-doors/2016/07/barroso-and-goldman-sachs-dangerous-liaison

 -. U4U letter ouverte au college concernant la nomination de M. Barroso comme président non executif de Goldman Sachs International http://u4unity.eu/dochtm2/communik20160709.htm

     -. Site de Union for Unity U4U http://www.u4unity.eu/

     -. Site de l’Ombudsman Emily O’Reilly http://www.ombudsman.europa.eu/fr/home.faces

     -. Barroso chez Goldman Sachs : un bras d’honneur à l’Europe, Jean Quatremer , Liberation http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2016/07/09/barroso-chez-goldman-sachs-un-bras-dhonneur-europe/

     -. Les eurodéputés socialistes demandent que José Manuel Barroso soit privé de sa pension http://lelab.europe1.fr/les-eurodeputes-ps-veulent-que-barroso-soit-prive-de-sa-retraite-de-lue-apres-son-embauche-chez-goldman-sachs-2797018

 

 

 


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Catégories: Union européenne

Un grand et beau projet éducatif pour l’Europe : vivre ensemble sur un pied d’égalité, dans des sociétés démocratiques et culturellement diverses. Comment jouer un rôle actif dans une société démocratique.

mar, 16/08/2016 - 17:43

Y-a-t-il priorité plus grande que celle que nous propose le Conseil de l’Europe ? Axer les programmes d’enseignement sur vingt principes directeurs destinés à lutter contre la radicalisation et promouvoir des sociétés plus tolérantes plutôt que l’exclusion et la stigmatisation. C’est la proposition qui a été mise sur la table de la Conférence du Conseil de l’Europe des 11 et 12 avril dernier.

Une initiative judicieuse qui à ce jour est passée totalement inaperçu, pourtant depuis avril dernier les occasions de porter sous le feu de l’actualité cette initiative n’ont pas manqué. On a préféré multiplier des discours sécuritaires , identitaires et stigmatisants, tous plus inefficaces les uns que les autres. Parlant d’éducation, les plus lucides battent leur coulpe : « Nous avons donné trop d’importance à l’employabilité par le passé. Aujourd’hui , il faut redonner toute son importance à l’éducation, » a déclaré à l’issue de la conférence Snezama Samardzic-Markovic, directrice générale pour l’éducation au Conseil de l’Europe.

Le « projet sur les compétences pour une culture de la démocratie », développé bien avant les attentats de Paris a reçu depuis sa présentation une justification singulière. Il s’articule autour de 20 compétences considérées comme nécessaires pour jouer un rôle actif dans une société démocratique. Ces compétences sont réparties en 4 groupes :

-.valeurs (valoriser la dignité humaine et les droits humains ; valoriser la diversité culturelle, valoriser la démocratie, la justice l’équité, l’égalité et la loi) ;

-.attitudes (ouverture à la différence culturelle et aux autres croyances, visons du monde, respect, esprit civique, responsabilité, auto-efficacité, tolérance de l’incertitude );

-. compétences (apprentissage autonome, esprit critique et analytique, savoir écouter et observer, empathie, flexibilité et adaptabilité, compétences linguistiques et de communication, coopération et résolution des conflits) ;

-. Connaissances et compréhension critique (de soi, du monde ainsi que du langage et de la communication).

Le texte explique également le sens de ces différents concepts, comment définir et mesure ces compétences .Il s’adresse aux écoles ainsi qu’à l’enseignement supérieur et à l’enseignement professionnel. Il peut aussi être utilisé dans l’enseignement et l’éducation non formels ou continus ainsi que dans la formation de la police ou les programme d’intégration pour les migrants ou les réfugiés.

Les ministre de 50 pays( les 47 du Conseil de l’Europe ainsi que ceux de la Bielorussie, le Vatican et le Kazakhstan) apporte leur soutien et ont convenu de tester dans différents contextes.

Pourquoi ?

Les sociétés européennes sont confrontées à de nombreux défis :

-.taux de participation électorale en baisse ;

-. défiance croissante à l’égard des responsables politique ;

-. forte prévalence des infractions motivées par la haine, l’intolérance, les préjugés à l’égard des groupes ethniques et religieux minoritaires ;

-. soutien croissant à l’extrémisme violent.

Ces défis menacent la légitimité des institutions démocratiques et la coexistence politique au sein des pays européens. L’éducation formelle est un outil essentiel pour répondre à ces défis. Toute fois pour atteindre ces objectifs, il faut que les éducateurs comprennent parfaitement quelles compétences démocratiques doivent être acquises dans le cadre du programme d’études.

D’où ce nouveau modèle théourope,rique des compétences qui permettent aux citoyens de participer à une culture de la démocratie et de vivre ensemble dans des sociétés culturellement si diverses.

 

Mais ce n’est qu’un cadre conceptuel, théorique reconnait le Conseil de l’Europe, qui devra être mis en application par les systèmes éducatifs en préparant les élèves à devenir des citoyens tolérants et engagés. Un vaste effort de sensibilisation des opinions s’impose ; comment le mener à bien ? Là est toute la question. Il n’y a pas d’alternative ! Eulogos salue tout particulièrement cette initiative qu’il souhaite accompagner du mieux qu’il peut avec les moyens qui sont les siens. Une initiative qui rejoint son manifeste rendu public en juillet dernier et qui sera lancé à l’automne. Ce manifeste n’a pas d’autres objectifs que de porter la réplique à la propagande europhobe de tous les populismes et extrémismes .

 

 

Pour en savoir plus  : principales sources d’informations

 

     -. Conseil de l’Europe compétences pour un culture de la démocratie http://www.coe.int/t/dg4/education/Source/competences/competences-for-democratic-culture_fr.pdfhttp://www.coe.int/t/dg4/education/competences_en.asp

 -. Compétences pour une culture démocratique http://www.coe.int/t/dg4/education/competences_en.asp

     -. Facts sheets http://www.coe.int/t/dg4/education/Source/MED25/Factsheet-ConfMinEdu-Med25-Brussels2016_en.pdf

     -. Déclaration finale de la conférence du 16 avril 2016 http://www.coe.int/t/dg4/education/Source/MED25/MED_25_Final-Declaration_en.pdf

     -. Questions et réponses http://www.coe.int/t/dg4/education/competences/CDCID_FAQ_en.asp

     -. Executive summary http://www.coe.int/t/dg4/education/Source/competences/competences-for-democratic-culture_en.pdf

     -. Liens utiles http://www.coe.int/t/dg4/education/competences/CDCID_Useful_links.asp

 

 


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Turquie, réfugiés : le Conseil de l’Europe souligne la nécessité de lutter contre le travail des enfants, de favoriser la scolarisation et d’améliorer la situation des réfugiés qui vivent dans la précarité.

mar, 16/08/2016 - 16:22
 « Le Conseil de l’Europe devrait aider les autorités turques à mener des politiques permettant d’éviter que des enfants réfugiés ou migrants ne travaillent et favorisant leur scolarisation », estime le Représentant spécial du Secrétaire Général sur les migrations et les réfugiés, l’ambassadeur Tomáš Boček, dans un rapport. Il appelle aussi le Conseil de l’Europe à collaborer avec les autorités turques pour améliorer la situation des millions de réfugiés qui vivent hors des camps, dans des conditions très précaires, notamment en facilitant l’accès au marché de l’emploi pour les personnes en âge de travailler.

Les efforts considérables déjà déployés par les autorités turques méritent d’être salués. La Turquie compte en effet la plus grande population de réfugiés au monde : 3,1 millions de personnes, dont environ 2,75 millions de Syriens. Il serait cependant utile que le Conseil de l’Europe apporte son soutien à la Turquie pour lui permettre de continuer à gérer la situation des réfugiés conformément aux normes de l’Organisation en matière de droits de l’homme, souligne le rapport. Entre le 30 mai et le 4 juin 2016, le Représentant spécial a effectué des visites sur le terrain, à Istanbul et dans les environs, et s’est rendu dans des camps et des centres de rétention situés en Thrace orientale, dans le sud-est de la Turquie et sur la côte égéenne. Il a aussi rencontré des représentants des autorités turques compétentes et d’OING et ONG travaillant avec les migrants et les réfugiés. Cette mission d’information visait à évaluer la situation des réfugiés et des migrants en Turquie et à recenser les domaines où le Conseil de l’Europe pourrait apporter une aide concrète, notamment en ce qui concerne les enfants et les mineurs non accompagnés.

Conclusions du rapport

Du rapport, très détaillé, on entend extraire les conclusions qui recensent les domaines dans lesquels le Conseil de l’Europe peut proposer son aide à la Turquie, avec l’accord du pays. L’essentiel dans cet exercice, précise-t-il, est de veiller à ce que les droits de l’homme des migrants et des réfugiés, tels que garantis par les divers instruments de l’Organisation soient pleinement respectés. A cet effet, plusieurs recommandations ont été élaborées à son intention. Le Conseil de l’Europe devrait :

  • encourager les autorités turques à lever la limitation géographique mise par la Turquie à la Convention de 1951 relative aux réfugiés ;
  • aider les autorités turques à réexaminer leur législation (dispositions statutaires et réglementaires) relative au traitement des étrangers – y compris leur rétention – à la lumière des normes internationales régissant la protection des réfugiés et des migrants ;
  • aider les autorités turques à renforcer le dispositif – notamment la législation – concernant les mineurs non accompagnés ;
  • aider les autorités turques à organiser une formation aux normes de droits de l’homme – y compris le principe de non-refoulement et les obligations découlant pour le pays de l’article 5 de la Convention européenne des droits de l’homme – destinée aux agents de la DGMM ;
  • aider les autorités turques à mettre en place des alternatives à la rétention pour les familles ;
  • demander aux autorités turques de régulariser sans tarder la situation concernant l’enregistrement de tous les réfugiés syriens présents sur le territoire turc et de fournir aux réfugiés et demandeurs d’asile toutes les informations dont ils ont besoin pour être à même d’exercer leurs droits au titre de la législation interne ;
  • aider les autorités turques à proposer une formation aux juges des tribunaux administratifs sur les questions que soulève la Convention européenne des droits de l’homme dans l’application de la législation relative au traitement des étrangers ;
  • demander la mobilisation des ressources (via sa coopération avec la CEB (Banque de développement du Conseil de l’Europe) et ses contacts avec d’autres donateurs)) pour aider les autorités turques à

o   construire des centres supplémentaires d’accueil et « d’hébergement temporaire »  et transformer les camps de tentes en camps de conteneurs

o   offrir une protection sociale supplémentaire aux réfugiés et migrants vivant en dehors des camps

o   offrir aux réfugiés et migrants les services d’un interprète chaque fois que nécessaire dans leurs contacts avec les offreurs des principaux services publics (par exemple, dans les domaines de la santé, l’éducation, la lutte contre la délinquance, la justice civile et administrative et pour les questions liées au statut civil et au droit familial

o   construire des infrastructures, renforcer les capacités et fournir le soutien financier nécessaire pour encourager la fréquentation scolaire ;

  • prendre contact avec les autres parties prenantes pour

o   renforcer le secteur de la société civile afin qu’il puisse fournir aux réfugiés et migrants toutes les informations nécessaires concernant l’application de la législation turque qui régit leur traitement et

o    permettre aux barreaux d’offrir une aide juridique à tous les réfugiés et migrants qui y ont droit conformément à la législation interne ;

  • doter les autorités turques de l’expertise voulue pour garantir à tous les migrants, indépendamment de leur situation en termes d’enregistrement, la jouissance des droits sociaux fondamentaux, conformément aux normes internationales pertinentes de droits de l’homme ;
  • aider les autorités turques à organiser pour les forces de l’ordre une formation sur le respect par le pays des obligations découlant de l’article 5 de la Convention européenne des droits de l’homme ;
  • aider les autorités turques à élaborer des politiques efficaces de lutte contre le travail des enfants et à revoir leur législation sur les permis de travail afin de faciliter l’accès des demandeurs d’asile et des réfugiés au marché du travail ;
  • doter les autorités turques de l’expertise requise pour adapter les programmes scolaires turcs pour une meilleure prise en charge des enfants syriens, proposer un soutien linguistique approprié aux enfants migrants intégrant le système scolaire turc et mettre en place des mesures incitatives de fréquentation scolaire ;
  • aider les autorités turques à mettre en place un système de reconnaissance des qualifications universitaires/professionnelles des réfugiés ;
  • aider les autorités turques à élaborer des politiques d’inclusion sociale pour les réfugiés, par le transfert de savoir-faire et le partage de bonnes pratiques ; certains des principaux mécanismes de suivi de l’Organisation, comme la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) ont développé une importante expertise en la matière sur laquelle l’on pourra utilement s’appuyer pour atteindre ces objectifs ; c’est le cas du programme des villes interculturelles ; l’intégration linguistique pour les enfants d’âge scolaire et pour les adultes doit être une composante clé de telles politiques ;
  • soutenir les efforts déployés par les autorités turques pour se doter des capacités nécessaires pour pouvoir mettre en œuvre les normes du Conseil de l’Europe dans les domaines suivants : lutte contre la traite des êtres humains, protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels et prévention et lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique ;
  • exhorter les autorités turques à veiller à faire respecter le principe de non-refoulement par ceux qui gardent la frontière avec la Syrie ; aider les autorités turques à offrir une formation à ces gardes-frontières de manière à s’assurer qu’ils s’acquittent de leurs tâches dans le respect des obligations de droits de l’homme du pays ; renforcer la capacité des autorités de mener des enquêtes rapides et efficaces sur les allégations d’insuffisance à cet égard ; et
  • lancer un appel à davantage d’offres de réinstallation en faveur des réfugiés souhaitant quitter la Turquie

 

Pour en savoir plus : principales sources d’information

Council of Europe Communications Texte du rapport (FR) (EN) councilofeuropecommunications@emailing.coe.int

 


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Peut-on continuer à croire au rêve de l’olympisme et tout oublier ?

jeu, 11/08/2016 - 10:03

Dopage, corruption, impréparation du pays organisateur, rien n’a manqué. Certes on peut saluer l’initiative d’accueillir pour la première fois sous la bannière olympique une délégation de dix athlètes réfugiés. Dix athlètes contre des dizaines de millions de réfugiés et de déplacés, la caisse de résonance planétaire sera-t-elle suffisamment forte ?on peut en douter. La crédibilité de la Russie de Poutine est totalement discréditée depuis les révélations d’un dopage d’Etat généralisé et cela de longue date. Mais la tolérance zéro proclamé par le CIO à de nombreuses reprises a failli lui aussi : en n’ excluant pas la Russie, le CIO a démontré, s’il en était besoin, que le principe de la tolérance zéro s’atténue considérablement quand les enjeux géopolitiques deviennent trop puissants. Incohérence portée à son plus haut niveau quand dans le cadre des jeux paralympiques, c’est l’ensemble de la délégation russe qui a été exclues. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.

Dopage ou retour de la guerre froide ? Non mais il a fallu attendre la veille de l’ouverture officielle pour connaître la liste définitive des athlètes russes autorisés à participer (271 sur 189). La Russie de Poutine ne s’en sort pas si mal, le CIO a joué la montre, entretenu le flou, renonçant au bout du compte à une disqualification collective, préférant que les fédérations nationales tranchent cas par cas, tout en faisant valider par une commission de trois membres du CIO. Cette décision s’appuie sur les relations personnelles, bonnes ou mauvaises où la diplomatie du sport l’emporte sur la bonne organisation des épreuves .Qu’importe la souillure du scandale soulevé par le rapport Mac Laren. On avait renoncé à « l’option nucléaire » selon l’expression de Dick Pound ancien président de l’Agence antidopage (Ama) partisan d’une solution plus radicale. Rappelons que le CIO n’a plus en charge la question du dopage depuis 1999.La décision s’est donc appuyé sur un partage obscure, celle-ci dépend maintenant de l’AMA et la polémique forte entre les deux organisations a surgi avec toute son âpreté à l’ouverture des jeux.

Le résultat a été ce timing peu judicieux des annonces et les polémiques entre les différents pouvoirs de l’organisation sportive internationale, qui en ont été les résultats les plus visibles mais qui n’ont en rien redoré le blason de l’olympisme. Relisons ce bref échanges entre CIO et AMA : à quelques jours de l’ouverture des jeux, Thomas Bach a suggéré à l’occasion d’une conférence de presse à Rio que la confusion quant à la participation de la Russie aux Jeux de Rio était le fait de l’AMA et de son mauvais « timing » pour la publication du rapport McLaren. Le 1er août, l’AMA a répliqué via un communiqué, assurant qu’elle avait agi dès qu’elle avait eu les éléments pour le faire. « Le timing de la publication du rapport McLaren a été déstabilisant pour de nombreuses organisations, mais l’AMA a agi immédiatement concernant les allégations visant la Russie, dès qu’elle a disposé de preuves corroborées et du pouvoir de le faire dans le cadre du Code antidopage mondial », précise l’organisation présidée par Craig Reedie. La Russie pourtant bien reconnue coupable sera à Rio. Cela ne plaira pas à tout le monde (c’est le moins qu’on puisse dire) a admis le président du CIO, Thomas Bach. La réaction de l’AMA n’a pas d’autre effet que de mettre en évidence l’existence du système de dopage russe. « L’AMA est déçue selon son président, si le CIO avait suivi sa recommandation d’exclure la Russie, cela aurait assuré une approche, claire, forte et harmonisée ». Au lieu de cela, l’approche adoptée, demander aux fédérations nationale de faire le tri (« le sale boulot ») les critères décidés vont inévitablement mener à un manque d’harmonisation, à des recours potentiels (ils n’ont pas manqué, et à une protection moindre des athlètes propres » Triste jour pour le sport. D’où une avalanche de critiques qui divisent un peu tout le monde à commencer par le monde sportif confronté à un véritable casse-tête : à 11 jours de l’ouverture des jeux comment permettre à la Russie d’être présente à Rio alors que le CIO lui-même l’a reconnue coupable d’avoir instauré un système de dopage d’Etat dans tous les sports de 2011 à 2015.Lorsque tombe la décision, l’Agence mondiale anti corruption se déclare déçue au lieu d’une « approche claire forte et harmonisée » qu’elle avait demandée on demande aux fédérations de faire le tri « et les critères décidés vont mener immanquablement à un manque d’harmonisation, à des recours potentiels et à une protection moindre des athlètes. La puissante et Influente USADA, l’agence américaine antidopage qui a fait tomber le cycliste Lance Armstrong, parle de « désordre ». C’est bien le mot et elle ajoute que c’est si « frustrant », de constater que le CIO demande aux fédérations internationales de prendre le relais, elles qui peuvent ne pas avoir l’expertise nécessaire ou la volonté d’agir, commente le directeur exécutif de l’Agence. L’INADO, Institut international des agences antidopage, résume le sentiment général de ceux qui luttent contre le dopage en déclarant : « c’est un triste jour pour le sport. « Journée noire pour les athlètes propres, a renchéri l’agence antidopage de Nouvelle –Zélande fustigeant le CIO qui n’a pas su faire preuve des qualités attendues en matière de bonne gouvernance. Et pourtant le président du CIO, Thomas Bach, avait déclaré qu’il s’agissait d’une attaque choquante et sans précédente à l’intégrité du sport et des JO » . Plusieurs voix s’étaient élevées pour déclarer à l’image de l’AMA qu’il était indispensable d’empêcher la participation des sportifs russes aux compétitions internationales y compris les JO de Rio tant que la Russie n’aura pas réalisé un changement de culture. Plus rare étaient ceux qui voyaient dans l’autorisation de la participation des sportifs russes un message positif envoyé à la jeunesse « qui mérite qu’on lui donne des preuves d’amitié et non d’une guerre froide » avait tenté de plaidé l’autrichien Marius Vizer, président du judo mondial, une discipline que Poutine s’efforce de contrôler autant qu’il le peut. Pour sa part, l’ancienne ministre des sports française Valérie Fourneyron, actuellement présidente de la commission, médecine santé recherche de l’Agence mondiale antidopage faisait entendre en marge des Jeux de Rio son très vif mécontentement en affirmant que « le CIO rate la marche de l’histoire, en ne suspendant pas collectivement les sportifs russes ».Mais la Russie n’est pas seule, l’ANOC, puissante association des Comités olympiques nationaux s’est félicité que le CIO ait privilégié la justice individuelle à la responsabilité collective et le président des comités olympiques européens, Pat Hickey, a apporté son « soutien total » au CIO.

Le CIO en tant qu’autorité symbolique dont le rôle réel est plutôt de trouver l’équilibre toujours instable entre les fédérations, les comités olympiques nationaux etc. C’est la poursuite des grandes traditions, celles des pratiques soviétiques et celles des complicités occidentales plus ou moins embarrassées. Autre avantage que tire le pouvoir russe de cette cacophonie, cela permet de « communiquer », une fois de plus, sur le complot politique occidental, voire le retour de la guerre froide, cela convaincra le russe moyen à défaut de la communauté international et cela est bien pratique par ces temps si troublés.

Le CIO aurait pu frapper un grand coup, il a préféré la voie de la faiblesse face à Poutine qui a fait du sport un élément central de sa politique et de son image. Un naufrage moral du sport pris en otage par le culte de la performance et la politisation géopolitique. Les résultats « définitifs » seront proclamés dans dix ans si l’on veut avoir la certitude que les vainqueurs ne seront pas rattrapés par la science susceptible de  détecter enfin des substances interdites non détectables au moment des compétitions. C’est quelques jours avant le lancement des jeux de Rio qu’étaient révélés quarante-cinq cas de dopage d’athlètes ayant participé aux jeux de Pékin et Londres, 30 aux jeux de Pékin dont 23 médaillés. Provisoirement dernier chapitre de cette longue et folle histoire du dopage, on fait comme si on découvrait quelque chose alors que cela fait des années que l’on en connaît tous les mécanismes .

Rapports Pound et Mc Laren, suspension de l’accréditation de laboratoires, exclusions des athlètes russes, résultats d’analyse anormaux d’échantillons prélevés lors des Jeux Olympiques de Pékin et Londres… 2016 restera marquée par l’explosion des scandales de dopage. La crédibilité du sport, en particulier des Jeux Olympiques d’été qui se déroulent à Rio de Janeiro, est en jeu. Jour après jour, scandale après scandale, revient la même question : que faire contre ce fléau qui menace le sport ?

Renforcer la répression ? L’arsenal normatif est déjà particulièrement complet. Aux normes privées (Code mondial antidopage, règlements des fédérations sportives…) s’ajoutent les normes publiques (conventions internationales, législations nationales…). A la suite de l’adoption de la dernière version du Code mondial antidopage, de nouvelles violations des règles antidopage ont été créées, la période de suspension encourue a été augmentée, certains Etats, comme le Kenya ou l’Allemagne, ont adopté une législation pénale…

Pour quel résultat ? On ne peut manifestement pas affirmer que le renforcement de l’arsenal répressif aurait diminué les pratiques de dopage. On pourrait certes se réjouir qu’à peine 2 % des contrôles pratiqués se révèlent positifs. On pourrait interpréter cette donnée en pensant que le dopage est finalement contenu dans des limites « raisonnables ». On serait probablement plus proche de la réalité en considérant que les contrôles et les analyses effectués ne reflètent pas suffisamment les pratiques réelles de dopage. Des scandales révélés récemment ont montré que certaines organisations chargées de la lutte contre le dopage auraient plutôt cherché à cacher des affaires plutôt qu’à sanctionner les fautifs. Le fait que les affaires les plus retentissantes aient été révélées par des enquêtes de journalistes et des lanceurs d’alerte, auxquels on peine à trouver un statut, et non par les organisations chargées de la lutte contre le dopage devrait faire réfléchir…

Il faut agir et vite pour ne pas dégrader encore plus sévèrement l’image de l’olympisme mais à y regarder de plus près la lutte contre le dopage est plus sévère que jamais et les évènements spectaculaires qui déchirent l’actualité ne doivent pas cacher le fait que des résultats positifs sont obtenus, leur nombre va grandissant même s’ils restent insuffisants. Les athlètes qui à la fin des jeux défileront le 21 août pour la clôture, combien conserveront leurs médailles ? Selon le décompte du journal le Monde plus d’une cinquantaine de médailles ont changé de main depuis 2000, n’oublions pas que les échantillons de sang sont conservés pendant 10 ans ! Ce sont les jeux d’Athènes qui ont connu le plus grand nombre d’athlète sanctionnés, la Russie est le pays le plus lourdement sanctionné, l’athlétisme la discipline la plus touchée. Mais les athlètes sanctionnés ne le sont pas à vie. On peut aussi s’interroger sur la hausse des performances réalisées au cours de ces dernières années, atteignant des niveaux insoupçonnable il y a encore peu d’années.

La mise à jour en novembre 2015 d’un dopage organisé dans l’athlétisme russe a provoqué un ébranlement du monde olympique et créé un interminable feuilleton qui a démarré avant l’ouverture des jeux et se poursuivra bien après sa clôture. Hésitations et atermoiements se sont multipliés, des promesses politiques de fermeté ont reçues finalement des conclusions politiques. Le président du CIO va se trouver face à un chantier immense, non seulement il devra restaurer une image malmenée, mais surtout il devra réformer de fond en comble la gouvernance dans tous les domaines, le juridique comme l’économique c’est-à-dire le financement dans ses sources, ses montants et sa destination. Toutes les institutions devront être inévitablement touchées : les athlètes, les fédérations nationales et internationales, les Comité nationaux et au bout du compte le CIO lui-même. Les problèmes juridiques n’ont été évoqué qu’à la marge des affaires, mais à l’avenir ils se feront de plus insistants et un avant-goût transparait déjà dans le communiqué du CIO : « les sportifs russes des vingt-huit sports olympiques doivent assumer les conséquences de la responsabilité collective de leur pays et la présomption d’innocence ne peut leur être appliquée. D’un autre côté, la justice individuelle doit être appliquée et tout athlète doit prouver que la responsabilité collective ne doit pas être appliquée dans son cas ». En effet quelle régression du droit que l’application d’une sanction à une collectivité. Si l’on faisait remarquer que le CIO n’a pas jugé bon d’ouvrir sa propre enquête sur le Comité olympique russe, la commission exécutive du Comité olympique russe a beau jeu de faire remarquer à son tour que le fameux rapport d’enquête indépendante de Richard Mac Laren ne tirait aucune conclusion visant le Comité olympique russe. Que dire encore du sort des lanceurs d’alerte dont certains n’ont gère été protégés, bien au contraire, mais c’est un vaste problème qui n’est pas propre aux Jeux. Beaucoup d’impréparation et d’improvisations.

Le CIO a pris une décision éminemment politique, géopolitique devrait-on dire, alors que les preuves étaient d’une évidence sans pareil. Mais le CIO n’a pas voulu imposer à la Russie l’humiliation d’être le troisième pays à être exclu de jeux de façon globale après l’Afrique du sud de l’apartheid pendant de nombreuses années (sept Jeux olympiques consécutifs), et l’Afghanistan après la prise du pouvoir par les talibans et l’interdiction faite aux femmes de faire du sport. Le CIO a voulu prendre une sanction médiane : sanctionner des sportifs russes convaincus de dopage sans sanctionner la Russie comme nation alors que la main de l’Etat était présente partout. Le CIO a préféré se rabattre de façon misérable en sanctionnant globalement les jeux paralympiques et les athlètes russes handicapés même si nombre d’entre eux ont été pris la main dans le sac !

Triste jour pour le sport. Doit-on avoir des jeux à n’importe quel prix, moral ou financier ? Non bien sûr ! Une fois de plus il faut dire que le sport est en danger(dopage, violences, racismes, match et paris truqués, graves problèmes liés au genre etc …). L’Union européenne serait bien avisé de ses saisir du dossier et de faire valoir son soft power dont elle se vante. Le Parlement européen a un intergroupe parlement, sa présidence (le député belge socialiste Marc Tarabella) active et vigilante ferait bien d’en saisir les instances du Parlement européen.

 

 

Pour en savoir plus : principales sources d’information

     -. Le journal le Monde fait le bilan des médailles olympiques retirées http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/08/09/dopage-plus-de-50-medailles-olympiques-retirees-depuis-2000_4980538_4355770.html

     -. https://www.washingtonpost.com/news/sports/wp/2016/07/24/ioc-decides-against-complete-ban-of-russian-team-from-rio-olympics/

     -. http://sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/medias/2016/07/25/27005-20160725ARTFIG00107-dopage-la-presse-se-dechaine-contre-la-decision-du-cio.php#xtor=AL-201

     -. le Monde http://www.lemonde.fr/jeux-olympiques-rio-2016/article/2016/07/24/rio-2016-pas-d-exclusion-collective-pour-la-russie_4974046_4910444.html

     -. la Libre Belgique http://www.lalibre.be/sports/omnisports/dopage-la-reputation-du-sport-russe-aneantie-579645a1357086b3e0d908fd

 -. l’AMA Déçue http://www.eurosport.fr/jeux-olympiques/rio/2016/jo-russie-l-ama-decue-de-la-decision-du-cio.-et-inquiete-pour-les-lanceurs-d-alerte_sto5697758/story.shtml

     -. le Figaro http://sport24.lefigaro.fr/jeux-olympiques/rio-2016/actualites/dopage-le-cio-ne-va-pas-exclure-la-russie-des-jo-816517

-. Dossier des articles sur le sport publiés par eulogos http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3900&nea=175&lang=fra&arch=0&term=0

 

 

 

 

 


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Le pape aux Jeux olympiques : il écrit à l’équipe des réfugiés

lun, 08/08/2016 - 08:27

Eulogos a été parmi les premiers à signaler la possible présence d’une équipe composée de réfugiés. C’est chose faite 10 athlètes concourent sous les couleurs de l’olympisme.

Mieux encore, l’équipe des réfugiés a visiblement frappé l’attention du Vatican. Le pape François a envoyé à ses membres une lettre d’encouragement, au premier jour des compétitions olympiques à Rio de Janeiro. « Que le courage et la force que vous portez en vous puissent exprimer à travers les Jeux olympiques un cri de fraternité et de paix », a écrit l’évêque de Rome.


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Catégories: Union européenne

Aux sources des violences religieuses .

dim, 07/08/2016 - 21:12

Les explications multiples s’affrontent , obscurcissent la compréhension et renforcent les affrontements. Pour les uns c’est le silence religieux(1) dans le quel s’engouffrent les obscurantismes dont l’obscurantisme meurtrier du terrorisme islamique, pour d’autres nous assistons au retour du religieux qui s’accommode mal de la sécularisation triomphante. Pour d’autres encore c’est la détresse humaine qui s’étend sur la planète entière qui génère les formes de religion les plus violentes. Ce serait même le goût pour la violence qui serait à l’origine de ces actes qui font la « une » des journaux plus que la fascination pour l’islam proprement dit.

C’est dans la connaissance des causes profondes que l’on trouvera les remèdes et à cet égard rare sont ceux qui cherchent du côté des causes sociétales. Parmi ceux-ci il convient de signaler les travaux de Tarek Oubrou, iman de Bordeaux, dont la modération, la tolérance et la finesse des observations ont retenu l’attention.

Que nous dit-il ?

Réformer l’islam, oui, mais c’est une illusion de croire que cela va éradiquer la radicalisation des jeunes. C’est même créer une diversion pour ne pas voir les causes profondes de ce phénomène. La radicalisation comme première cause originelle et préliminaire au terrorisme s’explique, nous dit Tarek Oubrou, en tout premier lieu par un mal être de « personnes mal installés » dans la société, mal intégrées. L’allégeance, tout virtuelle, faite à l’Etat islamique n’est qu’un alibi, un faux fuyant pour se venger de la société dans laquelle ils vivent et retrouver ainsi leur amour propre. On leur reproche de ne pas respecter les valeurs de la République ou les valeurs européennes telles qu’elles sont inscrites dans les traités mais ils constatent que ces valeurs sont peu ou mal pratiquées, notamment à leur égard par ceux qui sont censés les défendre ou les incarner. Aujourd’hui c’est l’Etat islamique, demain se pourrait être une toute autre cause, à laquelle ils pourraient adhérer, une cause tout aussi fausse pourvu qu’elles naissent de la société dans laquelle ils vivent.

Cette radicalisation est le résultat d’un échec de l’intégration et la solution passerait donc par plus de « social » et moins de « sécuritaire ». Echec d’intégration par la famille, le scolaire, le travail, démission des parents, manque d’affection à cause de la disparition des liens traditionnels familiaux ou de voisinage. En conséquence, le phénomène concerne tous ceux qui ont des responsabilités éducatives, politiques, médiatiques, religieuses et pas principalement le policier ou le juge..

Les autres sujets du débat ont certes un réel intérêt, mais ils sont d’un deuxième niveau pour ne pas dire secondaire : ajuster les pratiques musulmanes visibles ou invisibles, interdiction des signes religieux dans les écoles, l’université, dans l’espace publique, la perception d’une société sécularisée fortement marquée par l’histoire d’une laïcité à dominante culturelle chrétienne, respect de l’égalité hommes- femmes d’ailleurs souvent mis à mal par les occidentaux eux-mêmes , une égalité et qui reste en occident imparfaite dans la loi et la pratique de tous les jours.

Surmontant le tout il ya une mauvaise connaissance et une mauvaise compréhension de cette notion complexe de laïcité : il faut bien faire comprendre que la laïcité a émancipé le fonctionnement de l’Etat de la loi religieuse, mais en contrepartie elle protège les religions de l’ingérence du politique. On a parfaitement le droit de ne pas être d’accord avec une religion aussi longtemps que ses pratiques ne s’opposent pas au droit du pays.

La pensée de Tarek Oubrou rejoint celle de Jürgen Habermas . telle qui l’a exprimée au lendemain des massacres à Paris le 13 novembre 2015. Dans le journal le Monde, le 23 novembre 2015, il écrit : « le djihadisme , réaction moderne au déracinement ». Le fondamentalisme djihadisme n’est en rien une religion souligne le philosophe allemand et il plaide pour que la France s’interroge sur les ratés de l’intégration sociale. « L’absence de perspective et d’espoir en l’avenir qui afflige les jeunes générations de ces pays, avides de mener une vie meilleure, avide aussi de reconnaissance, est en partie le fait de la politique Occidentale. Ces jeunes générations, lorsque échouent toutes les tentatives politiques, se radicalisent. »Parlant des politiques de l’occident Habermas énumère successivement le fait colonial, l’expédition de Suez de 1956, l’intervention américaine de George Bush en Irak…C’est à partir de cette intervention en Iraq que ce sont déchainées les violences du terrorisme. On a tendance à l’oublier trop vite !

 

 


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The European Post-Brexit scenario: An opportunity for a re-launch of the European Project?

ven, 05/08/2016 - 13:46

While the direction of Theresa May’s new cabinet seems to be further in line with the concrete development of Brexit negotiations, notably with the appointment of Boris Johnson to Foreign Minister, the rest of Europe has been reflecting on the outcome of 23 June referendum. “Those who thought that a PM who had backed Remain (albeit reluctantly) would, over time, slide back on the EU verdict, were put right in an instant. As long as Theresa May is in charge Britain will be marching, head down against the wind, towards the door marked Exit”, reported The Telegraph last Monday 17 July. During the subsequent reunion of the European Council in Brussels and the discussion of its first declaration within the European Parliament, it a strong unity was evident in denying consultation to British representatives before a clear position was stated (and a clear counterpart, as Brexit campaigners quickly left the stage – see previous article).

Prime Minister May having already stated that her government will not trigger article 50 before late December this year, the European leaders have followed Angela Merkel’s approach, that is to say no negotiation of any sort before a clear and formal statement. The Kanzlerin has met French President François Hollande and Italian Prime Minister Matteo Renzi in Berlin, right before the reunion of the 27 (United Kingdom excluded) of 28 June. The three leaders of founder member states decided during their meeting that a new initiative to re-launch the European Project was needed. But in which direction? Following the dynamics of the European integration, two options are possible, namely the enlargement of new members or the deepening of the cohesion among existing ones. Recent reports have explored the trend of citizens and politicians’ support to both possibilities, showing international and cross-country difference that offer a narrow window of opportunity in terms of feasibility of a re-launching initiative. A resolution on the result of the UK referendum, calling for the re-launch of EU integration and a revision of the Treaties has been voted during an extraordinary assembly called the 28 of June at the European Parliament in Brussels, approved with a 59% majority. A compromise between several Groups (Socialist&Democrats, Alliance of Liberals and Democrats of Europe, European People’s Party, Greens) was behind the motion, but the vote showed contrasts across nationalities and parties affiliation, as showed by recent report published by European think thank VoteWatch.

Furthermore, a research conducted in six Member States by IFOP on behalf of the Jean-Jaurès Foundation and the European Foundation for Progressive Studies concluded that the UK referendum results brought a new impulse to a pro-European stance among citizens. The survey took place online between 28 June and 6 July, with a sample of 1000 people in each of the following countries: Belgium, France, Germany, Italy, Spain and Poland. Confronting the information provided by these reports and international press, the one and only option that appears feasible in the short term is that of a deepening European integration around core countries, as the support for an extended phenomenon is far from homogeneous. Moreover, it is clear that the (perceived) current state of the European Union discourages any proposal of access to candidate countries such as Ukraine and Turkey (the opinion being expressed before recent coup d’Etat in Istanbul).

 

Core Europe or the “Founding Fathers”: back to the sources

Four of the States chosen as sample by IFOP are founding members of the European Union since the birth of the European Communities in 1957, and already part of its forerunner, the European Coal and Steel Community (1951). The survey shows that in these countries the Brexit vote has triggered a growth of the pro-European feeling, almost 20% more in France and Germany of people declaring that “Be part of the Union is a positive fact”. Among the founders, the Germans are the most optimistic in foreseeing that “the Union will restart on new basis and strengthened by this crisis” (54%), followed by 41% of Belgians, 37% of French citizens, and, lastly, only 36% in Italy. The Italian pessimism is motivated by having heavily suffered the consequences of the financial and sovereign debt crisis as part of the Euro, and being, together with Greece, one of the States of the Union that currently suffers the most of the migration crisis. Moreover, 41% of the Italian sample adhered to the assumption that the “exit” of other members will entail the EU disappearance, against 32% in France and only 19% in Germany. Furthermore, Italians are the less attached to the Euro: only 57% of them declared to be against dismissal of the unique currency to reintroduce national one, against 67% for Germany, 71% for France and 75% for Belgium.

German pro-European stance deserves a closer look. In the national political discourse, a little wider opening has been opened with respect to pre-referendum rigidity. The main signal has been the commentary by German Finance Minister Wolfgang Schäuble, which called “reasonable” the demand for British financial services firms to maintain an access to the EU Single market, while his position a month ago was a total denial of such eventuality. Approaching next G20 meeting in China, Mr Schäuble adopted a more flexible attitude and, in line with the goal of containing the negative consequences of Brexit, stated that his government is willing to work with the UK, specifying that “In Germany we have had good experience with putting comments made during a campaign into the file for election campaign, and forgetting them on the day after the democratic decision has been made” (hinting at Boris Johnson comparison of the EU with Nazis). But when the “Re-launch” resolution was voted in Brussels, several MEPs belonging to Angela Merkel’s CDU opposed the group indication (EPP). In fact, they didn’t vote against a general proposal of closer cooperation, but specifically because the indication of “more Europe” regarded economic and monetary union. These areas have proved to be equally controversial for Swedish Members of the Moderate Party (EPP) and Dutch Members of Liberal Party (ALDE). The party of Dutch Prime Minister Mark Rutte has been the solely voting against the resolution: the Netherlands, one of the six founders, are in a delicate phase of the electoral cycle, where the European Union is playing a decisive role. Recent referendum on Dutch ratification of the EU-Ukraine agreement put mounting euroscepticism under the spotlight, while next general elections are due for spring 2017 and The Hague position towards European membership will much depend on the outcomes of the poll.

 

Around the core: peripheral countries and centrifugal tendencies

If core countries are clearly oriented towards the option of deepening integration among a bulk of member countries, the position of peripheral states is less edge-cut. This is reflected by a more cautious stance towards future negotiations with the UK and more flexible vision of enlargement.

As said before, among the countries surveyed by IFOP, Spain and Poland are non-founder members. Part of the then European Communities since 1985, Spain is currently in a difficult phase of transition: economically, the recession triggered by the financial crisis is still undermining the economy, with severe consequences on young job seekers prospects. The rollercoaster vicissitudes of Podemos entailed the end of two-party system, confronting traditional main parties to rethink their strategies and identities.

Poland became a member in 2004, having been negotiating with the EU since 1989. Currently under scrutiny by EU institutions over the controversy of respect of the rule of Law, Poland was issued a Recommendation by the European Commission the 27 of July, as the Commission “believes that there is a systemic threat”. If Spain took part to European integration after the fall of Franco’s authoritarian regime while Poland’s accession followed the fall of Communism, both countries adhered to the Union in order to anchor their young democracies to the European institutional framework and its enforcement of democracy and fundamental rights. This historical factor may still be a valuable component of the strong pro-European stance both countries proved in IFOP study, compared to EU core countries.

When asked if they would agree to a consultation similar to the UK referendum, a strong opposition rose up: 66% in Spain and 67% in Poland, a result similar only to Belgium (65%) but nearly 10 points higher than the other three countries. And in the eventuality of such a referendum, Poland shows the highest percentage of “Remainers” (84%) and the lowest of “exiters” (17%), while Spain qualifies for the second position among the six, with 67% pro-remain and 17% of pro-exit. If we consider that in a core country like Italy 31% would vote to exit and in France only the 53% would vote to remain, the position of peripheral countries should be carefully handled by decision makers in the future.

Regarding enlargement, Poland recorded a 55% favourable to Ukraine UE membership, and 58% favourable to the entry of one of the Balkans countries, while in France and Germany it is narrowed to less then a third of the population. Taking into account that the survey was conducted before the military golpe in Istanbul, Spanish and Polish citizens were less reticent to consider negotiations with Ankara and a privileged economic relation: 56% favourable in Poland and 59% in Spain, while in Germany, France and Italy the result was between 42 and 44%.

If we go back to consider the European Parliament resolution voted after the Brexit vote, several divisions in the European Parliament where reflected also by the position taken by peripheral countries. Even if there is no mention in the adopted text, the debate over the situation in Scotland and Northern Ireland, where the majority of the citizens voted in favour of remaining, was particularly controversial. On the Spanish side, the divide was reflected in the contrast between Prime Minister Mariano Rajoy (Popular Party) and the pro-independence Democratic Convergence of Catalonia. These last endorsed the GUE-NGL amendment asking for the permanence of Northern Ireland in the EU by “whatever arrangement necessary”, along with the Scottish National Party and the New Flemish Alliance and the majority of UKIP. The issue split several national parties, even the Spanish Popular Party: four Members voted in favour, while premier Rajoy strongly opposed this ‘defection’. After the European Council reunited the 28 of June, he told a press conference that: “If the United Kingdom leaves [the EU], so does Scotland. (..) Scotland has no competences to negotiate with the EU. The Spanish government rejects any negotiation with anyone other than the United Kingdom”.

Polish first minister Beata Szylo contributed to the debate over Scotland’s and Northern Ireland’s entitlement of having a say in Brexit negotiations. Basically following Rajoy’s position, Szylo affirmed that the Scottish question is an internal affair matter to manage at UK –and not at European – level. She insisted adding that: “Politicians, in Brussels too, should not use this topic in order to pursue their own goal”. Poland’s overall position towards UK is definitely more assertive, the main reason being the consistent number of Polish citizens living and working there. According with IFOP’s study, 54% of the surveyed stated that “Brexit is a worrying result”, with the highest ratio among the sample (73%) of people wishing a conciliating approach from the EU side. At the same time, Poland shows less confidence in a in a re-launch initiative: only seven to ten surveyed believe in such a possibility. The Polish government, together with the other Visegrad Group’s executives, alimented the controversy over European Commission President, Jean-Claude Juncker, blaming him for being unable to listen to Cameron’s government.

 

Who could be the leader of this initiative?

If the re-launch initiative could count on a stronger pro-European stance in peripheral Europe, core members’ leaders appear to be directed towards deepening and re-launch integration among a narrow ensemble of countries would certainly be easier than trying to lead all the voices inside the European Council and the EU Council towards a consistent change.

First of all, we are currently under a rotational presidency that is against major reforms. Slovak Prime Minister Robert Fico, currently in charge of the presidency of the EU Council, has assumed at the plenary of 6 July that “The EU must serve citizens, as the UK referendum has shown”, a vote that, in his opinion, has been determined by that lack of communication on the EU added value to citizens life. The lesson is to lessen the bureaucratic and elitist nature of the EU, trying to achieve a “smoother Union”, more careful and responsive to citizens’ critiques. Waiting for the 27 members European Council reunion in Bratislava, scheduled for September, Mr Fico has declared himself supportive of a new fuel to the European project, notably in finding a ‘new cooperative solution to the migrant crisis. In Bratislava “the ideas of each member state will be welcomed”, a proposal that clash with his support of a long term migration management solution and brings back to mind his insulting proposals towards Muslim migrants and his attempt to contest migration quotas in front of the European Court of Justice. Clearly the semester presidency initiatives will not be framing a truly deepening integration initiative.

Secondly, a true leadership is missing. A common pattern that emerged from IFOP survey is the lack of trust of citizens towards their own national leaders, excluding the German case. Less than 30% of the surveyed in France, Spain and Italy thinks that national politicians will endorse and commit to re-launch the European Project. In Germany 62% indicated that their leaders were the most suitable to put an end to the European crisis. While German hegemony perception has grown after the UK referendum, with the media pointing at Merkel as the new referee capable of reprimand Theresa May’s far-reaching requests, the prime minister doesn’t seem willing to cover the role of a ‘federalist’ re-launcher. As deeply analysed by philosopher and sociologist Jürgen Habermas in an interview released to Die Zeit, “Germany is a reluctant but insensitive and incapable hegemon that both uses and ignores the disturbed European balance of power at the same time. This provokes resentments, especially in other Eurozone countries”. Habermas highlighted how Merkel’s executive is not aiming at the deepening core Europe, even if promoting the “common front” stance towards UK: “When Frank-Walter Steinmeier (German foreign affairs minister) on the morning after Brexit seized the initiative with an invitation to the foreign ministers of the six founding states of the EU, Angela Merkel had sensed the danger straight away. This constellation could have suggested to some that the real wish was to reconstruct Europe out of its core after this series of tremors. To the contrary, she insisted on seeking first an agreement among the remaining 27 member states. Aware that a constructive agreement in this circle and with authoritarian nationalists such as Orban or Kaszinski is impossible, Angela Merkel wanted to kill any thought of further integration stone dead”.

What about European leaders? The presidents of the institutions, Jean-Claude Juncker (Commission), Donald Tusk (European Council) and Martin Schulz (European Parliament) can count upon the trust of Northern Europe, but the same is not valid for Southern and Eastern Members of the Union. For example, if in Germany the trust in the European leaders is at 57%, in Spain it plunges at less than 40%. After the results of the UK referendum were made public, critiques cumulated towards President of Commission Juncker, for what has been defined an “ambiguous inertia”. Juncker’s detractors plaid against his silence during the referendum campaign, bringing against his open declarations on the previous referendum in the Netherlands. Far-right group Europe of Nations and Freedom tabled a strong-worded amendment to the draft resolution on the re-launch of European integration, calling for Juncker’s resignation. Only a weak opposition backed the amendment, notably the Eurosceptic groups of EFDD and ENF, while the majority of Conservatives (ECR) abstained, along with the majority of UK Conservatives and Poland’s ‘Law and Justice’ governmental party. German MEP Manfred Weber (PPE) stated that “For two years the Commission directed by M. Juncker has accomplished a good job” and the silence of the president has been motivated by a general agreement of not interfering in the British decision. The president of the Socialist and Democrats Group at the European Parliament, Gianni Pittella, took the side of president Juncker, as “true representative of the communitarian method”. If 81% of European Parliament Members voted against Juncker’s resignation, indicating at least a certain legitimacy of his leadership, his eventual involvement in the supposed re-launch is doubtful. Already at the plenary session in Strasbourg on 5 July he affirmed that the line of action will be an enforcement of the ‘European agenda of reforms’, excluding the possibility, in the actual context, of starting consultations over Treaties’ reform.

To sum up, among Merkel’s aversion for a true deepening of existing policies such as monetary and economical union, and Juncker and Fico’s denial of the possibility to start reforming the Treaties, and a general no-go for enlargement, the prospect for the dramatic change needed are really weak. After the referendum, the IMF has downgraded Eurozone growth projections for this year, claiming that UK’s decision to leave the EU will dent the area’s economic recovery over the next two years. Quoting again Habermas’ reflection, “Compromises can only be reached if the partners are ready to compromise and that means their interests shouldn’t be too divergent. This modicum of convergence of interests is what one can at best expect from members of the Eurozone. The crisis story of the common currency, whose origins have been thoroughly analysed by experts, closely ties these countries together for several years – albeit in an asymmetrical manner. Therefore, the Eurozone would delimit the natural size of a future core Europe”. Will the urgency motivate Eurozone Members to new more cohesive European core?

Knowing that the past has taught us the opposite, in the short term new dynamics are foreseeable. A little step forward is waited for next September, thanks to good éntente among the main centrist parties in the European Parliament. A common action involving the Liberals, the Social-democrats and the Populars, as president of ALDE group Guy Verhofstadt promised a new report, signed by the European Parliament, to a step to the future capable of integrate the ideas of the founding fathers of European Integration. To conclude with his words: “If the Union doesn’t change, it will entail its death”.

 

Francesca Sanna

 

 

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