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Mis à jour : il y a 1 mois 2 semaines

Fact Of The Day: turbulent contradictory elections’ weekend for the EU:

lun, 05/12/2016 - 18:47

Renzi’s ambitious reform proposition has not been approved by the referendum. As a consequence, he resigns and Italia renews with instability. He proposed to change the balance between the Chambers and the government, modify the Italian Constitution and allow the executive to speed up the legislative process.
The leader of the center-left Democratic Party, Matteo Renzi, announced before the vote that he would resign as Prime Minister if his proposal was defeated. With this announcement, he turned the referendum – which is mandatory by the Italian Constitution for a global reform – into a plebiscite and focused the consultation not on the constitutional reform, but on his person and his position as a leader. That was his mistake: fortified by a large unlikeable personality, Mr. Renzi’s disdainful behaviour eclipsed the benefit that his reform could provide to the Italian balance of power and played into the hands of the conservators and populists.
The major issue is that the result of this consultation threw together a new indicator of the EU’s difficulties: after Brexit, a new drop of pro-European parties and leaders frightens economic partners and markets. As a result of the “NO” vote, the euro value has decreased this morning, and above all, it strengthens populist parties across the EU.

Hopefully, the EU is not blamed in each of its members states: in Austria, the Ecologist and pro-EU Alexander Van der Bellen won the Head of State elections against the populist and eurosceptic Norbert Hofer (FPÖ).
After a first victory in May, results were contested and annulled after Mr. Hofer had submitted the case to the Constitutional Court. Then, the elections were postponed to October, but a technical method issue with the ballots’ adhesive put it off until December the 4th. Mr. Van der Bellen’s win is a fundamental event that shows that pro-Europeans have not fully disappeared across the EU. This is a strong sign, especially for Austria, which was the first European country to have a governmental coalition with a far-right party. This victory could mark the beginning of the decline of populism and the FPÖ in Austria, especially as their strategy was to use this election to project themselves and their extreme ideas to the true heart of the Austrian power and decision-making: the Chancellery. Austrian were able to see other alternatives than populism. As a majority of populist parties do, the FPÖ uses cyberspace and social media as a fundamental communication channel. Although their opponents have difficulties assessing the power of Internet, Mr. Van der Bellen did not make this mistake and let the Fachospere grew without responses and counter-speeches.

These two ballots show the dissents inside the EU and the necessity to reshape the European model.

To find out more:

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/12/05/referendum-italien-presidentielle-autrichienne-le-pire-n-est-pas-toujours-sur_5043518_3232.html

http://www.rtbf.be/info/monde/detail_quel-futur-pour-l-italie-apres-le-non-au-referendum-les-differents-scenarios?id=9472025

http://www.wsj.com/articles/austrian-center-left-candidate-van-der-bellen-to-win-presidential-election-projections-show-1480870229

Emmanuelle Gris


Classé dans:BREVES Tagged: against populism, extreme right, factoftheday, referendum, reform of the EU
Catégories: Union européenne

Des élections américaines aux élections autrichiennes, un réveil difficile pour les européens. Faut-il avoir peur ? 2016 Annus Horribilis

dim, 04/12/2016 - 21:45

De l’accablement américain au soulagement autrichien, l’effet domino n’a pas joué, il faut s’en réjouir fortement, mais de l’un à l’autre il y a plus de ressemblances que de différences.

L’élection de Donald Trump au poste de 45ᵉ président des États-Unis, le 9 novembre, est tombée exactement le jour du 27ᵉ anniversaire de la chute du mur de Berlin. En résultera-t-il une rupture comparable sur le plan de la politique internationale ?Comme au lendemain du Brexit  et bien d’autres élections (y compris en partie les primaires françaises), comme pour les élections autrichiennes, l’élection américaine a été l’expression d’un rejet de la politique établie par les élites dirigeantes, le résultat d’un clivage social fort et d’un clivage politique exacerbé: républicains contre démocrates, blancs contre noirs, Hispaniques contre Anglo-Saxons, villes contre campagnes, jeunes contre vieux, Américains diplômés du supérieur contre Américains sans diplôme et même hommes contre femmes. Les polarisations se sont cristallisées autour des questions liées à l’immigration, aux impôts, au salaire minimum, à la pauvreté, aux accords de libre-échange, au changement climatique et à l‘avortement. Ce sont les analyses qui reviennent le plus fréquemment sous la plume des journalistes.

Mais ne sommes nous pas largement atteints du même mal ? Ces traits américains nous les retrouvons en Europe dans les élections autrichiennes qui présentaient un enjeu considérable avec leur lot d’arguments biaisés

Dans sa rhétorique électorale, Trump s’est fait le porte-parole du climat «anti-establishment» lié à ces facteurs. La marginalisation politique, sociale et économique de beaucoup d’électeurs a été l’un des thèmes récurrents de sa campagne. La puissance économique de l’Amérique et le nombre d’emplois ont certes enregistré une hausse pendant les années Obama, mais la répartition des revenus est inégale, les inégalités s’accroissent dangereusement la prospérité là où elle susbsiste Le FMI, sa présidente Christine Lagarde s’en alarme. Le nombre des travailleurs pauvres a augmenté. Trump a promis une politique commerciale protectionniste, une politique migratoire xénophobe allant jusqu’à une politique d’expulsion active, une politique climatique autonome allant jusqu’à la résiliation de traités déjà conclus comme l’accord de Paris. Reste à voir dans quelle mesure, une fois président, il les mettra également en œuvre.

Les populistes de droite européens ont fêté l‘événement. Marine Le Pen a félicité Trump avec enthousiasme et a voulu voir dans la victoire de Trump le signal d’un vent favorable pour ses propres ambitions présidentielles en France. Elle ne fut pas la seule. Nigel Farage a désigné l’année 2016 comme l’année de «deux grandes révolutions politiques» : le Brexit et l’élection de Trump. Geert Wilders a tweeté: «Les Américains reprennent possession de leur pays.». A tous ceux qui expriment avec force ce sentiment de liberté et d’indépendance retrouvées comme après la décolonisation, on a envie de poser la question à qui reprenez-vous la possession de votre pays ? A ceux qui ne craignant aucune outrance et assimilent Bruxelles à Moscou et au régime soviétique, on est tenté de poser la question : dans le Pacte de Varsovie de sinistre mémoire où trouve-t-on plus ou moins l’équivalent d’un acte fondateur comme le Traité de Rome ? Les traités d’adhésion ont-ils leur équivalent dans le pacte de Varsovie ?

Les musulmans, les Latinos et les migrants sans papiers prennent peur tout comme les minorités. Si Trump met à exécution les promesses de sa campagne, ils devront s’attendre à des expulsions. Et après les élections autrichiennes à quoi devons nous nous attendre ? S’apaiser en constatant qu’il s’agit d’un petit pays, de petites élections pour un président sans grand pouvoir et que finalement l’extrême droite sort battue. Au contraire ne faudrait-il pas sonner le tocsin avec plus d’ardeur. Dans la pratique les autrichiens ne viennent-ils pas de tourner une page sans avoir eu conscience qu’ils avaient eu entre leur main une partie du destin de l’Europe ? Les européens qu’ont-ils fait pour prévenir une telle dérive ?malgré tout le populisme ne vient-il pas de franchir un saut qualitatif majeur, accentuant l’impact idéologique du conservatisme, du souverainisme, le refus des solidarités communautaires, donnant un élan aux mouvements dits « identitaire » autant d’éléments déjà si forts en Europe centrale et orientale et qui ne demandent qu’à contaminer plus fortement encore le reste de l’Europe. Les occasions à venir restent nombreuses, la prochaine sera peut-être la « bonne » pensent-ils.

Sommes-nous à la fin d’un système politique et au début d’une nouvelle idéologie inquiétante ? Ces forces obscures, malfaisantes engrangent des succès dans les urnes. Une offre politique, cohérente, structurée, déterminée pour s’y opposer ne s’est pas encore mise en place. Ces forces rétrogrades ont généré leurs propres élites partisanes, bureaucratiques, médiatiques, elles gèrent des villes, des régions. Elles structurent le débat politique. Elles agitent des thèmes bien connus opposent en proposant des choix simplificateurs, amputant nos valeurs traditionnelles qu’elles démonétisent. De façon abusive la chrétienté, incontestable sur le plan historique, social et spirituel est enrôlée pour lutter contre l’islam, refuser les quotas des demandeurs d’asile , brimer les minorités, développer leurs affinités avec les démocraties « illibérales » de l‘Europe centrale, et celles de Poutine déniant tout droit aux minorités et faisant éclater les solidarités nées dans le cadre de l’Union européenne. La confessionnalisation de la vie publique se développe : le christianisme est détourné de ses origines, instrumentalisé pour mettre en difficulté la démocratie, les fondamentaux d’une Union européenne bien affaiblie pour faire face aux rhétoriques eurosceptiques totalement irréalistes. Irréalistes mais aussi d’une grande violence, une violence qui les apparente à des propos quasi insurrectionnels d’un autre temps et d’un autre lieu.

Malgré toutes les craintes associées à l’élection de Trump et associées aux succès électoraux présents et à venir, l’Amérique, l’Europe d’aujourd’hui ne peuvent être comparées à la République de Weimar et aux années  30. Le grand historien Ian Kershaw, spécialiste incontesté de la période réfute cette comparaison. Il fait observer que les sociétés européennes d’alors étaient fortement militarisées et qu’au sein des gouvernements, la présence des militaires était forte et influente, chacun sait que leur rôle, en maintes occasions, fut déterminent dans le déclenchement des guerres et la chute des démocraties mais il aurait pu s’interroger pour savoir si les militaires n’ont pas été remplacés par la finance, les puissances de l’argent qui semblent tout conduire. Ian Kershaw fait observer aussi que dans les années vingt et trente, les régimes autoritaires et dictatoriaux étaient infiniment plus nombreux qu’aujourd’hui. Accordons à l’historien le mérite de l’observation. Nos démocraties fonctionnent encore tant bien que mal, les équilibres, les régulations, les contrepoids et contrôles divers subsistent mais pour combien de temps ? L’Etat de droit subit, partout, des atteintes plus ou moins graves, les institutions de l’Union européenne s’en inquiètent : lisez l’article de Victoria Bonaert vient de consacrer au Rapport de Sophie In’t Veld. Forts de ce constat battons- nous pour préserver nos démocraties : compte tenu des nouvelles technologies, du comportement des médias, la démocratie et son bon fonctionnement ne vont pas de soi. Ce n’est pas un acquis qui va de soi et pour toujours.

Que nous-reste-il ? Répliquer ! Répliquer est désormais le mot d’ordre chez Eulogos. Il n’est pas nécessaire de polémiquer et de montrer du doigt en permanence l’adversaire. Montrer les choses positives, inconnues ou méconnues ou volontairement tues est aussi une forme de réplique. En montrant dans son article (« Solidarity cities : la réponse local à la crise des migrants ») Victoria Bonaert à sa façon réplique. La peste n’ a pas encore gagné

 

 


Classé dans:#LaReplique, Citoyenneté européenne, Face au populisme, Notre Manifeste
Catégories: Union européenne

Fact of the day: Trump and the Wall on the South border

ven, 02/12/2016 - 16:48

President-Elect Donald Trump delivered his first speech after the election in Cincinnati, Ohio, during which he thanked citizens of the state for helping him win the election. The president-elect also reiterated many of his campaign promises, which pleased some supporters who worried he could abandon his pledges. In particular, Trump once again discussed building a wall along the southern border.

The ostensible purpose of the event was to stress a message of national unity after a fractious campaign and to lay out a road map for Trump’s presidency. He notably reiterated his vows to build a wall on the border with Mexico, to restrict Muslim immigration into the US and to repeal and replace the Obamacare. He renewed his promise to prioritize American interests over the rest of the world and warned that the Monday knife attack at Ohio State University by a radicalized student, was the result of lax refugee policies backed by « stupid people. »; referring to the recent attack by a Somali student who injured 11 people.

He made clear he wanted to ensured the solving of the immigration issue; openly linking it to terrorism: ‘ We do not know who they are, where they come from, what they think,keep them out of the country. The violent atrocities at the University of Ohio demonstrates the security threat created by our very stupid programs on political refugees  ».

Two weeks after winning the challenge against Hillary Clinton, and after meeting Obama at the White House, it seemed that the idea of the Wall was over. Yet, during his first speech after the election, Donald Trump stressed his promise to erect a wall on the border with Mexico.

Watch the video: https://www.youtube.com/watch?v=o0fbDUWe4ko


Classé dans:MIGRATIONS ET ASILE
Catégories: Union européenne

Solidarity cities : la réponse locale à la crise des migrants

ven, 02/12/2016 - 13:03

Environ 500 000 demandeurs d’asile ont transités par Athènes entre janvier 2014 et décembre 2015. Durant la même période, Vienne a accueilli 40 000 personnes, et Hambourg et Munich, 25 000 chacune sans compter toutes les autres villes Européennes. Le nombre de migrants qui arrivent en Europe est énorme et les villes ne sont bien souvent pas préparées à cela et n’ont pas d’autre choix que de se débrouiller toute seule.  Ce sont les ONG’s, les infrastructures locales et les organisations particulières qui prennent souvent le relais. Dans cette situation critique, il était plus que nécessaire de réagir et de donner une réponse concrète à ce problème et c’est dans cette optique que les « Solidarity Cities » sont nées.

Les Solidarity cities sont des villes européennes qui ont décidé de faire évoluer les choses en matière d’accueil des réfugiés. Concrètement, avec le lancement du projet des « Solidarity Cities » à Athenes, ces différentes villes européennes ont pour projet de proposer un accueil renforcé et mieux adapté des migrants tout en créant un meilleur mécanisme d’intégration. Cette initiative fut imaginée par le maire d’Athenes, Georgios Kaminis, durant le forum des affaires sociales d’EUROCITIES. Elle a permis l’ouverture de discussions politiques sur le sujet mais également une réponse locale au problème du flux des migrants. Solidarity Cities est structuré autour de 4 pilliers :

  • L’échange d’information et de connaissance sur la situation des réfugiés entre les villes.
  • Une plus grande implication des villes au problème des migrants ainsi qu’un financement adapté à la réception et l’intégration des réfugiés.
  • Une assistance financière et technique des villes entre elles.
  • Une meilleure coordination pour la réception et le transfert de demandeurs d’asiles entre villes.

EUROCITIES qui est à la base de la création de Solidarity cities, fut fondé en 1986 par 6 grandes villes européennes : Barcelone, Birmingham, Frankfurt, Lyon, Milan et Rotterdam. Le but était de rassembler le plus de villes partenaires autour d’un projet commun : promouvoir et influencer les intérêts de tous au niveau local auprès de l’Union Européenne. Le but est de démontrer le rôle primordial que les institutions locales jouent dans la structure de gouvernance à multi-niveau.

Solidarity Cities est donc une nouvelle branche de EUROCITIES, « adaptée » aux problèmes actuels de notre société. Mr Kaminis a d’ailleurs prononcé ces mots lors du lancement du projet: “In the aftermath of a crisis which has created tension and undermined Europe’s fundamental values, our cities have proven that they can offer solutions to the multiple implications of the refugee challenge and be the frontrunners in promoting coexistence and mutual respect. Solidarity cities, initiated by the city of Athens, is our response to this crisis and our joint call for the need to have a recognised, stronger role in migration and refugee issues.”

Thomas Fabian, député de Leipzig et membre de EUROCITIES, nous explique que grâce à ce programme, les villes prennent leur responsabilité pour l’accueil et la réception des réfugiés. Ensemble, cela permet de propager une vague de solidarité et d’unité à travers beaucoup de villes européennes afin de travailler ensemble pour un futur plus humain.

Victoria Bonaert

Informations supplémentaires :

http://www.eurocities.eu/


Classé dans:Par des actions citoyennes
Catégories: Union européenne

Les Etats membres mis en examen par Sophie In’t Veld

ven, 02/12/2016 - 11:48

A l’heure du nationalisme croissant et des crises existentielles d’intégration européenne, il paraît primordial de se pencher sur la question de l’avenir de nos démocraties.

Loin des discours de fondations et des années de gloire de  l’UE, Jean-Claude Juncker ne mâche pas ces mots à propos de la situation actuelle : « Je vous disais qu’il n’y avait pas assez d’Europe dans cette Union. Et pas assez d’Union dans cette Union ». (Discours annuel sur l’Etat de l’Union du 14 septembre 2016)

Si l’article 2 du traité de l’UE, avait permis la création de racines solides à une construction démocratique, ces valeurs alors tellement ancrées dans les mœurs à l’époque, semblent s’éroder peu à peu aujourd’hui. C’est donc dans cette optique que l’eurodéputée du groupe de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (ALDE) Sophie In’t Veld a voulu réagir en proposant au Parlement la création d’un mécanisme contraignant afin de soumettre les démocraties à un examen ». Ce dernier intitulé « création d’un mécanisme de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux » pose ces préceptes sur un contrôle annuel qui décèlerait les manquements des Etats membres. Cet examen se baserait sur différents critères tels que : la séparation des pouvoirs, la liberté d’expression, la liberté des médias, l’égalité face à la loi, la non-discrimination, la transparence et la responsabilité, l’absence de corruption, …

Remise en contexte de l’émergence du mécanisme

Bien que la résolution ait finalement été adoptée au Parlement le 25 octobre 2016 avec une écrasante majorité de 405 voix pour et 171 contre (39 abstentions), le débat ne date pas d’hier. En effet, ce projet final qui a été possible grâce à l’eurodéputée Sophie In’t Veld fut longuement débattu, remanié mais aussi souvent oublié. En 1997, la fameuse résolution « option nucléaire », fut imaginée par le traité d’Amsterdam afin de prévenir et dans les cas extrêmes de sanctionner les pays coupables de manquement à l’Etat de droit. Cette option nucléaire n’est évidemment pas celle que nous connaissons aujourd’hui qui a bien évoluée depuis 1997. Elle fut par la suite remodifiée par le traité de Nice, en 2001, afin d’y ajouter une close préventive dans le cas où il existerait un risque clair de manquement. Grâce à cela, il était possible de faire un « recours au manquement » auprès de la Cour de justice de l’Union européenne. C’était l’unique outil de la Commission européenne pour agir face aux pays qui ont failli aux obligations énoncées dans les traités. Cependant, ce dernier avait une portée relativement limitée étant donné qu’il ne pouvait qu’engager une action contre un pays auprès de la Cour de Justice. Avec la refonte du traité de l’Union Européenne de 1992, par le traité de Lisbonne en 2009, l’article 7 du traité sur l’Union européenne (TUE) voit le jour et pose les préceptes suivant : « lorsque la constatation visée au paragraphe 2 a été faite (violation grave et persistante), le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, peut décider de suspendre certains des droits découlant de l’application des traités à l’Etat membre en question, y compris les droits de vote du représentant du gouvernement de cet Etat membre au sein du Conseil. Ce faisant, le Conseil tient compte des conséquences éventuelles d’une telle suspension sur les droits et obligations des personnes physiques et morales. ». C’est donc la naissance de « l’Option nucléaire » telle qu’on la connaît aujourd’hui. On peut désormais agir face à un Etat récalcitrant en faisant appel au Conseil.

Par la suite, la Commission européenne a tenté de créer une sorte de mécanisme de contrôle en 2014 afin de contrer les manquements à l’Etat de droit, basé sur cette déclaration « la confiance de tous les citoyens de l’Union et des autorités nationales dans les systèmes juridiques de tous les autres Etats membres est capitale pour le bon fonctionnement de l’UE dans son ensemble ». Cette nouvelle procédure mise en place durant le mois de mars devait permettre l’élaboration d’une alerte précoce afin de dialoguer avec l’Etat concerné pour éviter une escalade des événements. Cette procédure aussi nommée « pré-article 7 » (parler avant de sanctionner) comprend trois principes clés :

« –  Seules les menaces ou violations systémiques du principe de l’Etat de droit peuvent justifier l’activation de ce nouveau mécanisme, et non les violations mineures ou ponctuelles ;

–   Contrairement au mécanisme développé spécifiquement pour la Roumanie et la Bulgarie, la nouvelle procédure peut être mise en œuvre contre tout Etat membre sans qu’importe leur date d’adhésion, leur poids économique, etc. ;

–  Bien que la Commission conserve son rôle de gardienne des valeurs de l’UE, il est prévu qu’elle puisse faire appel à des tierces parties si nécessaires. L’Agence des droits fondamentaux de l’Union mais également le Conseil de l’Europe et des réseaux judiciaires, tel que le réseau des présidents des Cours suprêmes de l’Union européenne peuvent donc être sollicités si nécessaire pour apporter leur expertise, notamment durant la phase d’évaluation. »

A propos du mécanisme

Ce nouveau Pacte devrait être proposé par la Commission d’ici septembre 2017 et prendrait la forme d’un accord interinstitutionnel. Cela permettait de mettre en relation les infractions commises dans l’UE et l’article 7 du TUE qui ajoutait une close « contraignante » à l’article 2 du Traité de l’UE, de ce même traité. Concrètement, ce serait une intégration des outils existants en un seul instrument plus à même d’être mieux utilisé et suivi. Des réunions régulières seraient également à l’ordre du jour entre les différents pays membres et les institutions européennes.

Les pays fautifs seraient donc « punis » dans les cas les plus extrêmes de « violations graves et persistantes » par le retrait de leur droit de vote. Ce nouveau « test » censé remédier aux faiblesses du mécanisme existant, prendrait exemple sur le Pacte de stabilité et de croissance qui est déjà mis en place sur le plan économique dans l’Union européenne. A propos de la mise en place de ce mécanisme, le Parlement européen et les parlements nationaux des pays membres choisiront conjointement le panel d’experts en charge de l’évaluation des pays membres.

Sur papier donc, ce processus semble être idéal afin de consolider l’identité européenne mais également de promouvoir et assurer l’intégration des valeurs qui nous sont propres. En effet, c’est à travers le cas de la Pologne que l’on peut se rendre compte de l’importance d’un tel mécanisme.

Analysons le cas de ce pays pour comprendre comment, il a pu devenir un motif d’inquiétude pour l’UE et être également le moteur de la création de ce mécanisme à moindre mesure.

En Pologne, la victoire des ultras-nationaux-conservateurs a produit une onde de choc partout sur le continent en raison aux positions extrémistes et presque autoritaires du nouveau gouvernement. Loi sur l’avortement, loi contre la liberté et l’indépendance des médias, la liste est longue et n’est pas prête de s’arrêter au vu de l’importance du mouvement d’extrême droite en Pologne. A coté de cela, il y a les « pro-démocratie » qui manifestent également contre les nouveaux dirigeants et pour un retour aux valeurs fondamentales de l’UE. C’est à Varsovie que ces contradictions se reflètent le plus au regard des nombreuses manifestations qui déchirent les deux mouvements opposés de l’échiquier politique polonais.

A côté de la Pologne, la Hongrie semble également être dans le collimateur de l’UE après les dérives autoritaires du gouvernement en place du premier ministre Viktor Orban. D’abord, par rapport à sa politique face à la politique des migrants mais surtout par rapport à sa manière de faire de la politique. En effet, cela paraissent très éloignées des valeurs fondatrices de l’UE. Notamment, avec l‘élaboration de son Etat non-libéral qui semble totalement en marge des démocraties européennes entendues comme telles.  Pour finir, la montée du nationalisme en Europe s’est généralisée à un grand nombre de pays, il ne faut donc pas se focaliser uniquement sur les cas que nous venons d’aborder.

Quelle importance de la création d’un tel mécanisme ?

Il est indéniable de remarquer des atteintes de plus en plus fréquentes et importantes des valeurs fondamentales de l’UE. On pourrait même presque nommer la situation actuelle comme une « crise de l’Etat de droit » européenne. C’est en effet le constat qui s’offre à nous au vu des innombrables foyers nationalistes qui naissent un peu partout en Europe. De plus, on remarque également que ces crises de l’Etat de droit sont souvent liées aux crises économiques. Afin d’illustrer plus concrètement cela, attardons-nous sur deux exemples réels. Premièrement, durant l’été 2010, la France a tenté de mettre secrètement en œuvre une politique d’exclusion des Roms. Deuxièmement, en 2011, l’Autriche a mis des magistrats en retraite anticipée afin d’essayer de contrer le caractère indépendant du pouvoir judiciaire. Ces exemples parmi d’autres montrent clairement qu’il y a un recul, voir une remise en cause de l’idée même d’un Etat de droit européen. C’est dans ce contexte de crise que le mécanisme proposé par Sophie In’t Veld prend racine.

Critiques et débats

La première critique qu’on pourrait asséner à ce mécanisme serait le problème de l’exécution des sanctions par l’UE. En effet, si on regarde dans le passé, bien trop souvent l’UE a décidé de tempérer au lieu de punir. C’est pour cette raison que beaucoup d’Etats n’imaginent pas être punis un jour en cas de non-respect des valeurs fondamentales. Prenons pour exemple l’Autriche en 1999 : le gouvernement controversé de Wolfgang Schussel qui s’était allié avec le parti d’extrême droite FPÖ. Plus récemment, le très mitigé premier ministre Viktor Orban a également mis en place des réformes assez éloignées des valeurs fondamentales de l’UE. Face à cela, il n’y a eu aucune réponse de l’UE. Il est donc aisé de se poser la question « Pourquoi » un tel déni, alors que l’UE a besoin d’être recadrée afin de garder sa crédibilité et son rôle de gardienne de l’Etat de droit. Pourquoi ne jamais utiliser l’article 7 du traité de Lisbonne qui permet une sanction face aux écarts des pays membres ? Il semble qu’aujourd’hui, les pays profitent de la solidarité européenne sans réelle angoisse car le dialogue est toujours préféré à l’action. Le cas de l’Autriche n’est pas aussi intéressant à analyser, étant donné que l’article 7 du TUE n’était pas encore en vigueur. En revanche, à propos de la Hongrie, force est de constater qu’il y a probablement eu un manquement de la part de l’UE. Peut-être qu’étant donné la récente entrée de la Hongrie dans l’UE en 2004, la sanction du pays aurait laissé transparaitre une éventuelle précipitation de l’intégration du pays.

Une deuxième critique que l’on pourrait soulever est la légitimité de ce mécanisme. Le gros problème soulevé par certains parlementaires tel que Manfred Weber, député allemand au Parlement européen, est la légitimité de créer un tel mécanisme alors que les droits fondamentaux sont l’essence même de l’intégration dans l’UE. Il faudrait donc se poser la question dans l’autre sens selon lui. Pourquoi intégrer des pays si on n’est pas certain qu’en tout état de cause, ils s’allieront aux valeurs fondamentales ? C’est à ce moment-là qu’il y a un problème et il semblerait que l’efficacité de l’UE soit moins effective une fois les pays intégrés au sein de l’UE, toujours selon le député. En tant que leader de la démocratie, force est de constater que la création de ce mécanisme porte au débat. D’autant plus qu’il serait composé d’un groupe d’experts indépendants. Il y a d’ailleurs eu une campagne d’opposition à ce mécanisme qui avait pour cheval de bataille, la crainte que ce mécanisme nous impose des valeurs qui ne sont pas les nôtres. Basée sur la crainte d’un scénario comparable au « Brexit », cette pétition a rassemblé plus de 88 000 signatures. L’Anti-démocratie est mise en avant, parlant d’un mécanisme qui se veut pour les droits fondamentaux, est en fait complètement le contraire. Plus concrètement, dans le cas où certaines « avancées sociétales » seraient rajoutées dans l’idée qu’on se fait des droits fondamentaux (LGBT,..), ces dernières ne seraient pas choisies mais imposées aux pays membres et cela ne serait donc pas démocratique. Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne trouve quant à lui qu’il faut « utiliser le mieux possible et évaluer les outils existants » plutôt que d’en créer des nouveaux.

Un autre problème qui fut relevé par certains se rapporte au timing de la mise en place de ce mécanisme. En effet, l’Europe que l’on a connue si unie et si rassembleuse semble aujourd’hui perdre de son panache. Si Margaret MacMillan affirmait il y a peu que l’Europe résistera coûte que coûte grâce au respect des règles de droit, l’analyse semble un peu simpliste et erronée. En effet, la réalité paraît bien éloignée. On observe dans l’UE une déception très répandue face aux programmes d’intégrations et de rassemblements. A côté des nationalistes et populistes convaincus de ce que nous avons analysé plus haut, il y a une tendance forte au discours sous-entendu « eurosceptique » des partis traditionnels, soucieux de ne pas effriter leur électorat. On assiste donc à un changement de discours des politiciens traditionnels, une sorte de « réponse » aux populistes qui devient elle-même populiste en quelque sorte. C’est une escalade de grand discours rassembleur qui semble bien souvent dénué de sens.

            Dans ce contexte croissant, on peut se demander si le moment est opportun pour créer un mécanisme « faible » de rassemblement. Faible car créé par l’UE qui est la cible des attaques populistes. Plus concrètement, comment demander à Viktor Orban de faire passer un test à son pays pour évaluer si sa politique est toujours en accord avec les valeurs fondamentales de l’UE, alors qu’il ne veut pas de cette UE ? Il paraît donc inapproprié de mettre cela en place actuellement, car beaucoup de pays vont (encore plus) bouder l’UE.

Selon Jean-Claude Juncker lors de son discours sur l’état de l’Union, il ne faut surtout pas que l’UE devienne un Etat. Il sous-entend par là qu’il faut éviter que l’UE devienne souveraine face aux Etats membres. Les Etats membres sont entrés dans l’Union avec la conviction que rester souverain face à l’UE était une valeur fondamentale qui ne devait jamais être troquée. Pour certains, ce mécanisme laisse transparaitre une aliénation qui fait peur et qui pourrait par la suite entrainer un plus grand contrôle sur les Etats membres. C’est pour cette raison qu’il est temps, autant d’un point de vue culturel que politique, d’apporter une réponse claire face au populisme. Cette réponse doit pouvoir remettre en question les systèmes politiques européens qui semblent agoniser mais également redonner une ampleur citoyenne à l’Union européenne qui ne plait plus. L’idée de rajouter une « sanction » (cfr article 7 du traité de Lisbonne) ne peut être une solution face à la montée du populisme. En créant un examen d’Etat de droit, on a un peu le sentiment qu’on nous offre une réponse complètement inadaptée à une question primordiale pour notre avenir.

Victoria Bonaert

Informations supplémentaires :

  • Article 2 du Traité de l’Union Européenne : «l’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des Droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités »
  • Reding, A New Rule of Law Initiative , conférence de presse, Parlement européen, Strasbourg, 11 mars 2014.
  • EU mechanism on democracy, the rule of law and fundamental rights (2015/2254(INL)):

FR: http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2016-0409+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR#BKMD-20

ANG: http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2016-0409+0+DOC+XML+V0//EN


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Jeux olympiques et dopage (suite du feuilleton) L’Agence mondiale antidopage tente de « positiver » sur le cas russe. Mais rien ne change

ven, 02/12/2016 - 10:26

Bilan six mois après les jeux : on reparle du célèbre rapport Mc Laren. Craig Reedie à nouveau élu mais l’Agence anti dopage (AMA) patauge. Les victoires cachent le désordre et la corruption. L’autre bataille contre le dopage : le conflit entre l’AMA et le CIO. La liste des condamnés et des déchus de leur médaille continue répétitive et monotone. Qui pour piloter les nombreux chantiers ? Les changements attendront mais jusqu’à quand le sport mondial restera-t-il décrédibilisé ?Atermoiements et lutte pour le pouvoir. Besoin d’un pouvoir élargi et d’argent propre susceptible de garantir l’indépendance des décideurs. Une bataille contre des moulins à vent ! L’optimisme persiste. De la pure inconscience. Le dopage, cette gangrène, a des effets pervers, bien au-delà de porter atteinte à la morale sportive. Le dopage génère corruption, trafics en tout genre, démoralise les populations. Lutter contre la corruption c’est combattre les populismes. Lorsqu’il a commencé sa chronique Eulogos pensait l’interrompre, si tôt les jeux olympiques achevés, or plusieurs mois après la fin des jeux , l’actualité se poursuit toujours aussi intense, chaque semaine la liste des champions déchus , privés de leurs médailles, s’allonge parfois de nombreuses années après leur remise. Un scandale dont l’Union devrait se saisir et prendre le problème à bras le corps. Sinon rien, des institutions rivales ou impuissantes.

Au niveau politique le meilleur s’est mêlé au pire : une délégation de migrants a été invitée : ils ont participé aux épreuves. Mais en matière de lutte contre le dopage on a pulire dans la presse : la guerre froide s’est invitée aux jeux olympiques !

Désormais les failles de l’Agence antidopage sont évidentes et jamais le titre d’un article du journal Libération du 20 juillet 1996 n’a été autant justifié : une bataille contre les moulins à vent. Des journées difficiles pour Craig Reedie, président de l’Ama à Doha, une demi-journée très inconfortable. A rayer de sa mémoire. Il était invité à présenter un rapport des activités de l’Agence mondiale antidopage (AMA) lors du deuxième jour de l’assemblée générale de l’ACNO, qui rassemble les comités olympiques nationaux, il y a essuyé un feu nourri de critiques et d’attaques. La plus violente est venue du maître des lieux, Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah, le président de l’ACNO recommandant sans vraiment y mettre les formes qu’il quitte le navire pour laisser la place à un « président neutre ». Autant dire un oiseau rare, mais que veut dire un président neutre ?

Quatre jours plus tard, à Glasgow, Craig Reedie a été réélu pour un nouveau mandat, le deuxième, à la présidence de l’AMA. Le Conseil de fondation de l’organisation basée à Montréal, au Canada, lui a renouvelé, dimanche 21 novembre, par vote, sa confiance pour continuer à diriger. Impliqué dans la vie et l’évolution de l’AMA depuis sa création en 1999, Craig Reedie en était devenu en 2013 le 3ème président, après le Canadien Dick Pound et l’Australien John Fahey. Il devra faire équipe avec une nouvelle vice-présidente, Linda Hofstad Helleland, la ministre des Sports de Norvège. Elle a été élue dimanche à Glasgow par acclamation.

Les temps forts de la réunion :

  • Rapport McLaren, la suite. On l’avait presque oublié. A tort. Le Canadien Richard McLaren, est l’auteur d’un rapport dont Eulogos a fait état à l’ouverture des jeux .Il a son nom dans la chronique de l’olympisme, un nom dont le sport russe se souviendra jusqu’à la fin des temps. Il fera très bientôt à nouveau l’actualité. En effet un nouveau volet de son rapport à tiroirs est actuellement en préparation et sa sortie est annoncée pour le 9 décembre 2016. Sa publication est programmée au lendemain de la réunion de la commission exécutive du CIO à Lausanne (6 au 8 décembre).

 

  • La Russie nie l’évidence. Très fort, Vitali Smirnov. L’ancien président du comité olympique russe, nommé  par Vladimir Poutine en personne pour présider la commission indépendante chargée de reconstruire un système antidopage en Russie à peu près digne de ce nom, ne craint pas l’excès d’autosatisfaction. Invité à s’exprimer devant le Conseil de fondation de l’AMA, il a assuré la main sur le cœur: « Je veux clairement affirmer que la Russie n’a jamais eu de système de dopage organisé sous couvert de l’État. Quelques-uns ont fait des erreurs individuelles, ce n’était pas une erreur collective. Ce n’est pas parce qu’un individu est un criminel que le pays entier l’est aussi. ».

 

  • Kasper demande des preuves. Gian-Franco Kasper, le président de la Fédération internationale de ski (FIS), ne semblait pas destiné à tenir un premier rôle dans la réunion de l’AMA. Mais sans crainte des commentaires, il a publiquement exprimé ses doutes quant à la véracité des conclusions du rapport McLaren sur les manipulations russes des contrôles antidopage aux Jeux de Sotchi en 2014. « Je veux des preuves, a martelé Gian-Fraco Kasper. On ne peut pas dire si les choses ont été correctes ou non. Il (McLaren) doit apporter des preuves avec des noms ».
  • Tony Estanguet, le représentant françàis au CIO, annonce la réforme. Tony Estanguet a suggéré au site Insidethegames que le CIO envisageait de modifier les règles d’éligibilité des athlètes ayant été pris pour dopage. « Si des athlètes ont déjà été suspendus plus de six mois, ils ne devraient pas pouvoir participer à l’édition à venir des Jeux Olympiques », a expliqué le co-président de Paris 2024, vice-président de la commission des athlètes du CIO.
  • La Russie continue son obstruction. L’AMA a beau reconnaître que la Russie se montre déterminée à régler son problème de dopage, ses propos suggèrent le contraire. A Glasgow, l’Agence mondiale a reconnu que ses enquêteurs n’avaient toujours pas accès à certains lieux d’entraînement des athlètes russes, en particulier des bases militaires, présentées comme des « villes fermées ». Ils n’ont pas non plus accès à certains des échantillons conservés par le laboratoire antidopage de Moscou.

Le prochain Conseil de fondation de l’AMA se déroulera l’an prochain à PyeongChang, en Corée du Sud. Un grand moment en perspective.

Il y a toujours des optimistes pour persister : il y a « de la lumière au bout du tunnel ». C’est Rob Koehler, le directeur général adjoint de l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui fait ce diagnostic à propos de l’Agence russe antidopage (Rusada), bannie par l’organisation depuis la révélation d’un dopage d’Etat au pays de Vladimir Poutine. « Je pense que nous sommes sur la bonne voie », a déclaré M. Koehler à Glasgow, lors de la réunion du comité de fondation de l’AMA, faisant le point sur la lutte antidopage en Russie.

  1. Koehler relève toutefois que l’AMA n’a toujours pas « accès à certaines villes fermées », que les contrôles (effectués par l’Agence antidopage britannique) ont été réalisés en nombre limité mais dans des bonnes conditions. Il a aussi noté que la localisation des athlètes russes posait toujours problème.

Le dirigeant de l’AMA a aussi expliqué que ses équipes n’avaient pas accès aux échantillons stockés au laboratoire antidopage de Moscou. Les prélèvements sont en effet mis sous scellés car ils font l’objet d’une enquête fédérale russe. La chaîne russe Russia Today a diffusé les images d’une conversation privée entre le secrétaire général de l’AMA, Olivier Niggli, et le président, Craig Reedie, où semble apparaître une divergence de vues sérieuse sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la Russie.

Le Suisse semble avoir une position plus stricte que celle de Craig Reedie, soucieux « d’encourager Vitali Smirnov », le président de la Commission russe de lutte contre le dopage. M. Niggli, de son côté, lui murmure : « Nous voulons qu’ils puissent revenir mais pas à n’importe quelle condition. (…) Nous ne sommes pas pressés de les voir revenir. Ils reviendront s’ils prennent les bonnes mesures. »

Parmi ces bonnes mesures, M. Koehler a salué la création de la Commission russe contre le dopage, mandatée par Vladimir Poutine pour réorganiser la lutte antidopage. Il a acté les départs du vice-ministre des sports.

La liste de ceux qui perdent leur médaille s’allonge régulièrement çà n’en finit pas ! La série continue, répétitive et monotone. Désespérante. Le CIO a publié lundi 21 novembre une nouvelle liste d’athlètes convaincus de dopage après ré-analyse, très a posteriori, des échantillons des Jeux de Londres en 2012. Une énième liste. Un énième contingent de tricheurs dont les noms seront rayés des palmarès olympiques. Cette fois, la liste dévoilée par  le CIO compte 12 noms. Ils appartiennent à deux sports, abonnés aux sanctions de la lutte antidopage: haltérophilie et athlétisme. Neuf leveurs de fonte, 3 athlètes. Parmi eux, 7 médaillés des Jeux de Londres. En tête de cortège, la Russe Yuliya Zaripova, sacrée championne olympique du 3 000 m steeple. Refrain connu: les 12 dopés appartiennent tous à des pays d’Europe de l’est, issus de l’ex bloc soviétique. Une poignée de Russes, deux Moldaves, deux Ukrainiens, un Géorgien, un Kazakh, une Arménienne, une Biélorusse.

A elle seule, l’histoire de la Russe Yuliya Zaripova pourrait suffire à résumer la pagaille ambiante. Révélée par sa médaille de bronze en 2008 aux championnats d’Europe de cross-country, elle se classe à la deuxième place du 3 000 m steeple des Mondiaux de Berlin en 2009. Le titre revient à l’Espagnole Marta Dominguez. Avant d’être attribué rétroactivement à la Russe, l’an passé, après le contrôle positif de sa rivale espagnole. Yuliya Zaripova aurait pu prétendre à une place au panthéon d’une discipline encore récente dans sa version féminine. Mais sa médaille d’or en 2011 à Daegu, puis son titre olympique en 2012 à Londres, lui ont été retirés. Il lui reste son titre mondial en 2009, récupéré sur tapis vert après la disqualification pour dopage de Marta Dominguez. Mais peut-on vraiment croire à tout cela et continuer à se passionner alors que tout n’est pas encore dit, en haltérophilie par exemple : au dernier pointage, sans doute provisoire, 48 haltérophiles ont été sanctionnés pour dopage après ré-analyse des échantillons des Jeux de Pékin 2008 et Londres 2012. Dans le lot, 6 médaillés des JO de Londres. L’exemple de la catégorie des moins de 94 kilos, chez les messieurs, en dit long sur la perte totale de crédit des résultats d’un sport où rien ne change, sauf les noms des tricheurs. Aux Jeux de Londres, 6 des 9 premiers de cette catégorie à l’issue de la compétition ont été pris par la brigade antidopage. Selon un calcul facile, une médaille de bronze devrait donc prochainement être remise en grandes pompes à un Polonais, Tomasz Zielinski, classé à la… 9ème place au terme de l’épreuve. Sur le moment, sa performance avait été analysée comme un échec et une déception. Aujourd’hui, elle en fait un médaillé olympique. Seul ennui: Tomasz Zielinski a été renvoyé à la maison, pendant les derniers Jeux à Rio de Janeiro, par les officiels de sa fédération. L’haltérophile polonais avait été contrôlé positif à la nandrolone un mois plus tôt aux championnats nationaux. Difficile pour le CIO, avec un tel état de service, de lui envoyer une médaille de bronze olympique accompagnée d’un mot de félicitations signé par Thomas Bach. Autant descendre dès maintenant d’un cran et aller chercher le 10ème des Jeux de Londres, Aliaksandr Makaranka mais pas de chance, il est Biélorusse. Et la grande redistribution des médailles continue…

Ainsi Chernova perd sa couronneLa grande redistribution des médailles continue dans le sport international. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rendu son verdict, mardi 29 novembre, dans le dossier des trois athlètes russes, Tatyana Chernova, Ekaterina Sharmina et Kristina Ugarova. Elles sont toutes les trois convaincues de dopage et suspendues pour une durée respective de 3 ans et 8 mois, 3 ans et 2 ans. Effet immédiat: Tatyana Chernova est déchue de son titre de championne du monde de l’heptathlon, décroché en 2011 à Daegu. Un titre mondial qui vient enrichir la collection de sa suivante dans la compétition, la Britannique Jessica Ennis-Hill, tout juste retraitée

Attendons le prochain rendez-vous, il ne saurait tarder, le 9 décembre . Consolons nous avec la publication de la plateforme de l’IAAF et la publication du rapport de l’AMA sur les données de contrôles antidopage en compétition et hors compétition pour la première année conformément au code mondial 2015 . Des progrès certains dans la connaissance du phénomène.

Une plateforme antidopage : l’IAAF innove dans la lutte antidopage. Elle vient de mettre en ligne sur son son site internet officiel, iaaf.org, une rubrique destinée à débusquer les tricheurs. Intitulée « Report doping », cette plateforme numérique en 6 langues est accessible depuis la page d’accueil du site. Elle permet de signaler de façon anonyme des soupçons de dopage à l’encontre d’un athlète, d’un coach ou d’un membre du corps médical. L’AMA publie le rapport sur les données de contrôles antidopage 2015 Le rapport présente les données des contrôles en compétition et hors compétition, pour la première année conformément au Code mondial antidopage 2015 Points clés du Rapport sur les données de contrôles antidopage 2015 :

• Augmentation de 7,1 % du nombre total d’échantillons analysés : 303 369 en 2015 contre 283 304 en 2014. • Augmentation relative du nombre de résultats d’analyse anormaux par rapport à l’ensemble des échantillons analysés : de 1,11 % (soit 3 153 résultats d’analyse anormaux sur 283 304) en 2014 à 1,26 % en 2015 (soit 3 809 résultats d’analyse anormaux sur 303 369). • Augmentation relative du nombre total d’échantillons sanguins analysés : 4,78 % en 2014 (soit 13 553 échantillons sur 283 304) contre 6,98 % en 2015 (soit 21 176 échantillons sur 303 369). • Hausse importante des contrôles pour les principales substances interdites que sont les hormones de croissance (GH), les facteurs de libération de l’hormone de croissance (GHRF) et les agents stimulants de l’érythropoïèse (ESA), ce qui répond aux recommandations du Document technique pour les analyses spécifiques par sport (DTASS).

Montréal, Canada – 23 novembre 2016 – L’Agence mondiale antidopage (AMA) a publié son Rapport sur les données de contrôles antidopage 2015 (le Rapport 2015), qui résume les résultats de tous les échantillons analysés en 2015 dans les laboratoires accrédités par l’AMA, tels que déclarés dans le Système d’administration et de gestion antidopage (ADAMS) de l’AMA. Cela comprend les données d’analyse des échantillons d’urine, des échantillons sanguins et des échantillons sanguins dans le cadre du Passeport biologique de l’athlète (PBA) prélevés en compétition et hors compétition, ainsi que les résultats d’analyse anormaux et les résultats d’analyse atypiques subséquents ayant été rapportés. Le Rapport 2015 contient les premières données de contrôles internationaux obtenues depuis que le Code mondial antidopage 2015 (le Code) est entré en vigueur le 1er janvier 2015.

« Tout comme la formation, les enquêtes et le partage d’informations, les contrôles sont un outil essentiel dans la lutte des organisations antidopage (OAD) pour des compétitions équitables et un sport propre, a déclaré Sir Craig Reedie, président de l’AMA. Le Rapport 2015 présente les données de la première année qui s’est écoulée depuis que le Code, qui est mis en application par les OAD du monde entier, a été révisé. Il est intéressant de constater que le nombre d’échantillons analysés a augmenté, de même que celui des résultats d’analyse anormaux. »

Le Rapport 2015 signale une augmentation de 7,1 % du nombre d’échantillons analysés entre 2014 et 2015 (283 3004 échantillons en 2014 contre 303 369 en 2015). Il montre également une augmentation relative des résultats d’analyse anormaux, généralement appelés contrôles positifs, qui sont passés de 1,11 % [de l’ensemble des échantillons analysés] en 2014 à 1,26 % en 2015. En outre, le nombre d’échantillons sanguins prélevés représentait 4,78 % [de l’ensemble des échantillons analysés] en 2014 (soit 13 553 échantillons sur 283 304) contre 6,98 % en 2015 (soit 21 170 échantillons sur 303 369).

En 2015, les OAD ont dû, pour la première fois, adapter leurs programmes de contrôle en fonction des exigences du Document technique pour les analyses spécifiques par sport (DTASS). L’objectif est de s’assurer que toutes les OAD procèdent à un niveau minimum d’analyse, de façon uniforme et cohérente, pour trois groupes particuliers de substances interdites que l’on juge susceptibles de faire l’objet d’abus dans certains sports ou certaines disciplines. Il est intéressant de noter que le Rapport 2015 fait ressortir une importante augmentation des contrôles réalisés par les OAD pour les trois groupes : en ce qui concerne les hormones de croissance (GH), la hausse s’élève à 82 % par rapport à 2014, pour les agents stimulants de l’érythropoïèse (ESA), elle est de 14,5 % pour les contrôles d’urine et de 84 % pour les contrôles sanguins, et pour les facteurs de libération de l’hormone de croissance (GHRF), il y a eu une augmentation de de 91,7 %1  des contrôles des facteurs de libération de l’hormone de croissance. Par rapport à 2014, un accroissement des résultats d’analyse anormaux a été constaté dans deux des trois groupes : trois résultats anormaux supplémentaires ont été obtenus pour les GH et huit pour les GHRF.

« Le Rapport sur les données de contrôles antidopage 2015, a expliqué Olivier Niggli, directeur général de l’AMA, fournit des données extrêmement utiles qui aideront les OAD, y compris l’AMA, à mieux comprendre les processus de contrôle et les différences qui existent entre eux afin d’adapter leurs stratégies antidopage en conséquence. »

Le Rapport 2015 ne fournit pas de statistiques sur les violations des règles antidopage (VRAD), qui sont déclarées sur un Rapport VRAD distinct, dont la version 2015 sera publiée en 2017. Le Rapport VRAD fournit des renseignements analytiques et non analytiques sur les cas et l’issue de la gestion des résultats.

Le Rapport 2015 présente des données provenant de 403 autorités de contrôle (AC)2  différentes, soit légèrement plus que les 385 AC de 2014, ce qui s’explique par le plus grand nombre de partenaires ayant été identifiés comme des AC. Les données englobent toutes les analyses effectuées en 2015 dans les 35 laboratoires accrédités par l’AMA et dans les trois autres laboratoires (les « laboratoires approuvés ») qui ont été approuvés par l’AMA pour effectuer des analyses hématologiques exclusivement dans le cadre du module hématologique du PBA.

À la lecture du Rapport 2015, voici des éléments importants à prendre en note :

• Un résultat ne correspond pas nécessairement à un sportif. Les résultats peuvent correspondre à de multiples résultats provenant d’un même sportif ou à plusieurs mesures issues du même sportif, par exemple dans les cas d’études longitudinales de la testostérone.

• Le nombre de résultats d’analyse anormaux indiqués dans le Rapport ne correspond peut-être pas au nombre de VRAD rapportées par les OAD, parce que tous les résultats sont assujettis au processus de gestion des résultats mené par les OAD. Ce processus consiste notamment à mettre les résultats en correspondance avec les autorisations d’usage à des fins thérapeutiques (AUT) et les études longitudinales, ce qui peut se traduire par des non-lieux ou l’absence de sanctions.

Pour plus d’informations concernant le Rapport  sur les données de contrôles antidopage 2015, un document détaillé de Questions et Réponses  est disponible sur le site Web de l’AMA.

Pour en savoir plus : principales sources d’information
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#La Réplique : L’Europe n’est pas une prison, ni comparable à l’Union Soviétique

ven, 02/12/2016 - 09:36

Le temps du changement est venu, selon Matteo Salvini, député européen depuis 2004 et secrétaire fédéral de la Ligue du Nord (LN).

En premier lieu, il estime qu’après le Brexit, l’élection de Donald Trump pourrait changer la politique européenne, et son existence. Si le président américain s’engage à s’occuper de ce qui se passe d’abord dans son propre pays ce serait bénéfique pour l’Union européenne, et en particulier pour ses relations avec la Russie qui ne feront que s’améliorer, car ce serait une folie de continuer avec ces sanctions. Il oublie que les sanctions contre la Russie ne sont pas des «punitions  gratuites». En raison de la non‑reconnaissance par l’UE de l’annexion illégale de la Crimée et de Sébastopol par la Russie, le Conseil a imposé d’importantes restrictions en matière de relations économiques avec la Crimée et Sébastopol. En mars 2015, les dirigeants de l’UE ont décidé d’aligner le régime de sanctions en vigueur sur la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk, qui était prévue pour la fin décembre 2015. Étant donné qu’à la date du 31 décembre 2015, les accords de Minsk n’avaient pas entièrement été mis en œuvre, le Conseil a prorogé les sanctions économiques jusqu’au 31 juillet 2016. En juillet, après avoir évalué la mise en œuvre des accords de Minsk, le Conseil a prorogé les sanctions jusqu’au 31 janvier 2017. Ceci démontre que l’UE est une puissance économique, mais pas seulement. Les sanctions, qui ont des effets négatifs aussi pour l’UE, doivent être considérées comme un instrument de droit international. La souveraineté nationale de l’Ukraine ne doit pas être remise en cause, puisque les idéaux de justice et liberté précédent les intérêts économiques.

En deuxième lieu, le député Matteo Salvini, rejoint la position de Donald Trump en ce qui concerne la fonction de l’OTAN et la relation avec l’Union européenne. Pour lui, l’OTAN dans son état actuel n’a plus aucun sens. On discute de la présence de l’OTAN en Italie, de cette alliance qui n’est plus défensive mais offensive, qui exporte la guerre et qui joue à la guerre avec la Russie…Pour lui si Donald Trump fait ce qu’il dit et redéfinit le rôle de l’OTAN, cela n’apportera que du bien à tout le monde. Cependant, le député italien, n’a pas pris en considération que Donald Trump sait  que les États-Unis ont besoin de l’OTAN pour protéger leurs intérêts en Europe et au Moyen Orient. De plus, l’OTAN n’est pas une organisation offensive mais défensive, et doit réponde aux exigences de chaque Etat membre. Les mesures contre la Russie ne sont pas liées à l’intention de déclencher une nouvelle guerre froide, mais à la défense des Alliés limitrophes à la Russie, laquelle depuis le conflit ukrainien a commencé à intensifier ses activités militaires.

En dernier lieu, il croit que plus vite l’UE, (selon lui) pire que l’Union soviétique, sera démantelée, le mieux ce sera pour tout le monde. Il faudrait qu’il lise le Traité de Lisbonne. Il n’utilise même pas le mot «Russie», mais «Union Soviétique» pour identifier l’UE. Si nous prenons en considération le Traité de Lisbonne nous pouvons lire que l’Union se fonde sur le respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, d’État de droit ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres. De plus, les sociétés des États membres sont caractérisées par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces valeurs jouent un rôle important. Aussi, les États membres de l’UE ont décidé d’y rentrer. L’Union soviétique se fondait sur une Constitution  qui affirmait la dictature des ouvriers et des paysans et interdisait la propriété privée, à l’exception de très petites propriétés des paysans et des artisans qui travaillaient sur leur propre terrain, (qui était, à l’exclusion de l’embauche d’employés, définie comme exploitation), reconnu comme bien personnel. L’Union européenne est bien différente d’un système autoritaire et dictatorial.

Maria Elena Argano


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Factoftheday: Spain’s failure to work on memory of its past is paving the way for fascist behaviours

jeu, 01/12/2016 - 21:46
Last Sunday marked the 41st anniversary of the death of General Francisco Franco which ended his violent dictatorship over Spain. The country has since successfully managed its transition towards democracy. Yet, this kind of anniversary shows that old wounds have not completely healed; the country is still polarised, notably regarding the interpretation of its history. Statues of Franco are still present in parts of the city, and thousands still praise Franco’s legacy. Emilio Silva, a political scientist and journalist likewise wonders “Can you imagine a church in Germany where the priest prays for the soul of Hitler? Can you imagine a square in Italy that is named after Mussolini?”

The Dictatorship 1936 – 1975

Franco was one of the generals who led the military rebellion that overthrew Spain’s democratic republic in the Spanish Civil War (1936—39). After his camp won the civil war, he established a brutal dictatorship that ended with his death in 1975. Under this dictatorship, all those who had supported the democratic Republic were demonized as ‘anti-Spain’. To legitimize this rhetoric Franco used an ultra-conservative reading of Spanish history based on the myth of a monolithic Spanish ‘nation’ born thanks to the Catholic Kings in the 15th century. In his reading of Spain’s history, hierarchy and cultural homogeneity were the source of Spain’s imperial greatness and had been safeguarded by integrist Catholicism.

Franco hence promised to “make Spain great again” by fighting the Republic’s ‘sins’ of modernity, notably enlightenment and a tolerance of cultural heterogeneity. In order to purify the nation from the the Republicans, Franco claimed that they carried the germ of ‘anti-nation’ which had to be cleansed to avoid the contamination of the healthy body of Spain. Purification and purging through extrajudicial murders and humiliation hence became the norm in the Spain in the 50’s. Children of the Republicans were removed from their parents and adopted by regime families or sent to state institutions since Republicans were unfit to raise them.

This brutal exclusion has often been compared to what happened under Hitler’s Nazi Germany. Comparably, outgroups were designed to discipline the nation. This discipline worked through collaboration and denunciation which led to the imprisonment and killing of thousands and which completely polarized the society. Yet, unlike the German case, Franco’s dictatorship was not overthrown at the end of the second world war. While he closely identified politically to the Nazis, he had not aligned militarily with the German-Italian Axis. Franco’s dictatorship was hence left in place by Western powers who were notably convinced by his commitment to the fight against Communism.

The beginning of the collective amnesty

The death of Franco in 1975 led to the return of democracy. However, unlike countries such as Chile or Argentina that have also suffered from military dictatorships, no “truth commissions” were set up to help the reconstruction of democracy and collective memory. The Francoist elites allowed the democratic transition in return for a de facto political amnesty, based on the ‘pact of silence’. Through this Amnesty Act of the 15th of October 1977, the new government ruled out any future legal inquiries into “crimes committed by public servants violating human rights”. They interpreted those events as a “type of collective madness” (Casanaova, 2014) where crimes had been comitted in both camps, because of the fear imposed by the dictatorship.

Until the end of the 20th century, victims hence had to silently accept that there would be no public recognition of their past and move on. Yet, from the years 2000’s onwards, more and more civil society groups started to research the truth on their relatives’ history. Most notably, the Association for the Recuperation of Historical Memory (ARMH) petitioned for the exhumation of those extra-judicially murdered in order to identify them and give the chance of family and friends to rebury them.

‘Forgetting is a strategy that enables life to go on, although some of us keep our finger on the trigger of memory, just in case.’

So far the government has not publicly recognised Franco’s atrocities. ‘Forgetting is a strategy that enables life to go on, although some of us keep our finger on the trigger of memory, just in case.’ wrote Juan Marse, one of Spain’s post-war trauma great novelist. This quote summarizes the tension between the need to move on and the need to achieve collective reparation. Yet, public remembrance is needed in order to start a process of private forgetting that many families still need to go through. Democracy cannot be constructed on a unacknowledged history where violent actions are left for individuals to be interpreted.

The complicated process of “public remembrance”

That public remembrance work slowly started in 2006 with the arrival of a socialist government under José Luís Rodríguez Zapater. At the end of July 2006, his government introduced a bill called the Ley de Memoria Histórica (The Historical Memory Act). The act notably called for the removal of Francoist symbols from public spaces, yet, it went unenforced in many places and was often criticized, notably by right wing parties as an unnecessary opening of old wounds.

« Spain’s problem is not the act of forgetting, it is obstruction so that the crimes committed during the civil war and Franco regime are never subject to probes, neither in or outside the country ».

For Amnesty Spain chief Esteban Beltran: « Spain’s problem is not the act of forgetting, it is obstruction so that the crimes committed during the civil war and Franco regime are never subject to probes, neither in or outside the country ». He explains that the court still refuses to probe victims’ family claims of torture, forced disappearances and extra-judicial killings. Because Spanish courts are still unable to act properly on those issues, judges from other countries have stepped in. Likewise, in 2014, Maria Servini, an Argentine judge, issued arrest warrants for 19 former Spanish officials, to face justice in Argentina for alleged crimes against humanity. Unfortunately, Spain rejected them as past incidents were too old and tacitly pardoned. Yet, for Ignacio Jovtis, an other Amnesty researcher, « these arguments go completely against international law. »

A society still polarised

Check the video of one of the gatherings: https://ruptly.tv/vod/20161120-039

Because this memory work has never been done, the polarisation of society is still very much felt. Likewise, on Sunday morning hundreds of far right supporters, nostalgic of the dictatorship took to the streets of the capital. Commemorations were organised by far-right organisations, notably Fuerza Nueva and the Falange. As shown in the video, most supporters were raising their right arm in the fascist salute and were carrying banners with the slogan “Make Spain Great Again” referring to Franco’s but also Donald Trump’s recent campaign moto. Also shown in the video, during the protest, a group of men started to beat up a homeless protestor holding a sign where “Franco asesino” (Franco murderer) was written. Masses were also organised by the Francisco Franco Foundation in a dozen of churches throughout the country, while hundreds of Franco’s sympathisers took part in a commemoration march which ended at the Valley of the Fallen (Valle de los Caídos), where lays the memorial and tomb of Franco.

Those events are important because there illustrate two trends. The first one, mentioned above, is the polarisation within the Spanish society. Likewise, while hundreds were joining this fascist march, others protesters also came to the Valley on Saturday demanding for the site to be converted into a memorial site for the anti-fascist struggle . Many Historical Memory Associations were also protesting in Madrid asking the government to finally withdraw all public symbols and names honouring those associated with the Franco regime from public places.

The second trend is the illustration of the danger in the manipulation of facts and history to get public support. It is what Franco did and it is what extreme right European parties sometimes do. Franco’s regime was a violent dictatorship and referring to this period as “great” is an insult for all of the victims. Using the “outgroup”/”in-group” to make citizens feel superior is a danger which European history painfully reminds us. Spain needs to deal with its history in order for its wounds to heal but mainly to learn from it and never do the same mistakes again. We all need to learn from history and not let fascist speeches left unanswered.

Emma Aubert

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Turquie : une page se tourne. La Turquie s’éloigne de l’UE, est-il trop tard ?

mar, 29/11/2016 - 18:54

Une réponse est attendue pour le Conseil affaires étrangères de décembre. En attendant observons ce que les ministres se sont dits au cours de ces derniers jours et au préalable rappelons dans quel contexte se sont déroulées les délibérations des ministres. Rappelons les positions du Parlement européen. Dès les premiers jours de novembre Johannes Hahn, commissaire aux négociations d’élargissement alertait : «  la Turquie s’éloigne de l’Union européenne. «Dans le rapport de suivi de cette année, nous insistons sur le recul de la Turquie dans le domaine de l’Etat de droit et des droits fondamentaux ». Le commissaire a tenu à souligner, une fois de plus, que la tentative du coup d’Etat du 15 juillet avait été une attaque contre la démocratie et qu’une réaction rapide et déterminée était légitime.

Mais le caractère général et visant souvent des collectivités (journalistes, députés, juges et magistrats etc…) soulevait de très graves préoccupations ; de graves violations des droits de l’homme étaient signalées de toute part. Pire même, la dégradation de la situation était bien antérieure au coup d’Etat : « il est important de dire que le retour en arrière ne date pas de cette année, ni de l’été, mais qu’il s’agit d’un processus qui se poursuit depuis plusieurs années » a souligné Johannes Hahn , ajoutant que le gouvernement turc avait ignoré tous les avertissements et recommandations faites par la Commission européenne. Cette régression peut être évaluée : la liste des reculs est longue : l’Etat de droit, les droits fondamentaux, l’indépendance du judiciaire, la liberté des médias, la réforme de l’administration ainsi que les réformes socio-économiques. La loi antiterroriste doit être réformée pour s’assurer qu’elle n’est pas et ne sera pas utilisée contre l’opposition, les journalistes, les universitaires et bien d’autres parties de la société. La situation dans le sud-est du pays est dramatique. Quant à la question kurde elle ne peut être résolue qu’à travers un processus politique volontariste. Quant à la réintroduction de la peine de mort, elle est de plus en plus incompatible avec la volonté officielle de la Turquie de devenir membre de l’Union européenne.

Après des mois de relatif silence, l’Union européenne (UE) va peut-être enfin commencer à tirer les conclusions, au moins symboliquement, des dérives autoritaires du président turc, Recep Tayyip Erdogan, celles du Parlement européen ne suffiront pas, chacun le sait. La décision est entre les mains du Conseil.

Les élus du Parlement européen ont débattu, mardi 22 novembre, d’une résolution appelant au « gel » des négociations d’adhésion entre l’UE et la Turquie. Finalement votée le 24.Cette prise de position n’a aucune valeur légale, faut-il le souligner : pour que les négociations soient officiellement suspendues, c’est au Conseil européen de statuer. Mais le signal politique est important, à un moment où les relations entre Bruxelles et Ankara se sont fortement dégradées, après le putsch avorté contre M. Erdogan, le 15 juillet.

La mise en sommeil des négociations réclamée par les eurodéputés « risque de jeter de l’huile sur le feu », redoutent quelques sources parlementaires, tandis que d’autres estiment qu’il n’est plus possible de ne pas dénoncer officiellement les purges qui ont suivi le coup d’Etat et qui depuis n’ont pas cessé, s’étendant aux journalistes et aux députés prokurdes, alors que le président turc semble vouloir tourner le dos à l’UE et à ses valeurs démocratiques. M. Erdogan a d’ailleurs évoqué, la tenue d’un référendum sur le processus d’adhésion si aucune décision n’était prise par Bruxelles d’ici à « la fin de l’année » sur la suite des négociations. Il a suggéré, pendant le week-end des 19 et 20 novembre, que son pays devrait cesser de s’obstiner et se tourner plutôt vers l’Asie et l’Organisation de coopération de Shanghaï, regroupant la Chine, la Russie et les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale.

Si elle n’a pas de valeur légale, la position du Parlement n’est pourtant pas sans intérêt, c’est toujours un rappel qu’on espère salutaire : « Nous ne pouvons pas dire d’un côté que nos valeurs sont d’une importance cruciale et de l’autre simplement continuer de négocier avec Ankara », a souligné pour sa part Guy Verhofstadt, le patron des libéraux à Strasbourg. « L’Europe est maintenant entourée d’autocrates – Poutine, Erdogan – qui veulent détruire nos valeurs. Nous vivons un moment crucial dans l’histoire de l’UE ; elle est en danger. Le Parlement européen doit se faire entendre, ne pas renoncer mais lutter fermement contre ces forces destructrices », a ajouté l’ex-premier ministre belge.

Face à un processus qui n’avance pratiquement plus depuis 2013, il y a des parlementaires encore plus prudent comme le chef de file des sociaux-démocrates, Gianni Pittella : il a exprimé son souci que l’Europe « ne ferme pas la porte » à la Turquie, « le gel des négociations doit être provisoire, beaucoup de Turcs continuent de se tourner vers l’Europe, il ne faut pas les trahir ». L’argumentation est celle traditionnelle des démocraties face aux dictatures, le remède serait pire que le mal : nous l’avons vécu face à Franco, puis face à Hitler et bien d’autres où interventionnistes et non- interventionnistes se sont affrontés durement jusqu’au stade final : la guerre subie, non voulue, à demi préparée .

La famille politique de Gianni Pitella est très sensible à cet aspect des relations avec Ankara : longtemps favorable à l’adhésion de la Turquie à l’UE, elle redoute maintenant qu’un gel ne soit perçu dans le pays, par les partis d’opposition, les journalistes ou les députés prokurdes persécutés, comme un abandon pur et simple de l’Europe. D’autres chefs d’Etat et de gouvernement craignent qu’en arrêtant les négociations d’adhésion, l’UE n’accélère la dérive du pays vers un régime dictatorial. En donnant de la voix à leur place, le Parlement de Strasbourg va-t-il les pousser à sortir de l’attentisme? Pas sûr : le Conseil européen, à l’exception notable de l’Autriche, veut éviter à tout prix d’être rendue responsable de l’exclusion de la Turquie.

Déroulement des débats au sein du Parlement européen

Le premier à lancer les débats, Manfred Weber le chef de file du PPE le groupe le plus important, s’est exprimé sans détours : « Notre message à la Turquie est très clair : les négociations en vue de son adhésion doivent être immédiatement gelées ». Si la Turquie réintroduisait la peine de mort, l’UE doit bien faire comprendre qu’un tel pays ne peut pas devenir membre de l’UE. Le coup d’état du 15 juillet ne devrait pas être utilisé par les autorités de manière abusive : « des milliers de fonctionnaires ont été chassés. La liberté de la presse est menacée. Certains médias ont été obligés de mettre les clés sous la porte. Des responsables politiques, des députés élus démocratiquement sont en prison. Cette situation est très inquiétante (…) Nous souhaitons lancer cet appel : la Turquie est une amie, un partenaire, mais dans l’intérêt de ses citoyens, elle doit changer rapidement de cap ». Gianni Pitella a lui aussi, et finalement, appelé au gel des négociations, pour lui cela permet d’envoyer un message politique à Erdogan « pour qu’il cesse les détentions en masse, les accusions de responsables politiques et de députés, la répression de journalistes et de juges.(…) M. Erdogan transforme de plus en plus la Turquie en régime autoritaire. Notre message politique à la Turquie est : les Droits de l’Homme, les droits civils et la démocratie ne sont pas négociables si vous voulez faire parti de l’UE ».

D’autres se sont faits l’écho de ces propos comme Guy Verhofstadt qui ,à nouveau ,a souligné : «ne pas mettre un terme aux négociations reviendrait à trahir nos propres citoyens et ceux de laTurquie, notamment ceux qui considèrent que l’Europe est leur avenir. »

Le vice-président du Parlement européen Alexander Lambsdorff, rapporteur fictif pour l’ALDE sur la Turquie, a qualifié les négociations de « fondamentalement malhonnêtes. Ni la Turquie, ni les Etats membres de l’UE ne sont intéressés par la réussite des négociation » ajoutant que l’ALDE n’appelait pas seulement à la suspension immédiate des discussions mais aussi au gel des fonds de préadhésion.

Syed Kamal, responsable du groupe des réformateurs et réformistes européens (ECR) a aussi appelé l’UE à avoir une relation plus honnête et nouvelle avec la Turquie. Le parti AKP de Recip Erdogan est un membre associé de la famille ECR et selon lui le parti au pouvoir contient toujours beaucoup d’éléments qui cherchent à combiner Islam, démocratie et libéralisation économique, mais les actions d’Erdogan sont assez préoccupantes pour que la plupart des eurodéputés s’unissent pour dire « çà suffit !».Même s’il reconnait que l’UE doit prendre en compte des facteurs géopolitiques plus larges, Syed Kamall estime que l’UE devrait se concentrer davantage sur un partenariat honnête avec la Turquie plutôt que d’essayer de faire pression sur Recep Erdogan dans la perspective d’une adhésion peu réaliste. Je crois qu’aujourd’hui le Parlement est aujourd’hui désormais assez uni pour dire : ça suffit ! a-t-il martelé à plusieurs reprises. Le responsable de l’ECR a ajouté qu’il comprenait parfaitement pour quoi certains politiques des gouvernements nationaux étaient réticents à critiquer Erdogan faisant ainsi référence à l’accord UE-Turquie sur la crise migratoire et la volonté de s’engager avec la Turquie au niveau géopolitique. Soyons toutefois honnêtes les uns avec les autres. Et pour être honnête avec la Russie ou la Turquie, nous devons d’abord être honnête avec nous-mêmes »

Au nom du groupe de gauche GUE/NGL, Takis Hadjigeorgiou a déclaré que son groupe exhortait les dirigeants européens à mettre fin immédiatement à l’accord controversé sur les migrants et réexaminer tous les liens avec le régime de Erdogan. « Si le Parlement européen n’avait pas tenu ce débat sur la Turquie et n’avait pas voté cette résolution, il aurait perdu la dernière once de dignité qu’il lui reste. » Il a également condamné l’arrestation du leader du parti pro-kurde HDP, Selahattin Demirtas, Ankara ayant récemment empêché une délégation d’Eurodéputés et de députés nationaux de lui rendre visite dans sa prison.

Rebecca Harms, co-présidente des verts, a appelé à ne pas interrompre le dialogue tout en ajoutant « que l’on ne peut pas poursuivre les relations avec la Turquie comme si rien ne s’était passé ». Elle a précisé que lors de ses discussions avec l’opposition et les dissidents turcs ceux-ci avaient lancé un appel pour le maintien de la voie du dialogue. Il faut laisser la porte du dialogue ouverte a plaidé Gianni Pitella dans l’espoir de redémarrer le dialogue dans un futur proche. La néerlandaise Kati Piri ne donnait pas d’autre choix que le gel mais cela ne signifie pas que l’on devrait mettre fin au dialogue

La Haute Représentante, Federica Mogherini, a insisté pour garder les canaux de communication ouverts avec la Turquie et rappelé que pour « renforcer la démocratie en Turquie, le meilleur moyen est de continuer à s’impliquer et de garder toutes les voies de communication ouvertes » ; Johannes Hahn rappelant que le Conseil du 14 novembre avait montré que « les Etats membres n’étaient pas prêts à prendre une décision radicale, mais qu’ils misaient sur l’engagement européen ».

La résolution du Parlement européen (cf. infra« Pour en savoir plus » le texte de la résolution (FR) (EN)

C’est à une très large majorité (479 pour, 37 contre, 107 abstentions) qu’a été adoptée la résolution demandant le gel temporaire des négociations. A certains égards cela peut être considéré comme une légère surprise.

Ainsi « condamnant les mesures répressives disproportionnées appliquées en Turquie de puis la tentative manquée de coup d’Etat militaire de juillet 2016, les députés invitent la Commission et les Etats membres à entamer un gel temporaire des négociations d’adhésion en cours avec la Turquie (…)un arrêt temporaire des négociations entraînerait qu’aucun nouveau chapitre de négociation serait ouvert et l’absence de nouvelles initiatives en ce qui concerne le cadre de négociations de l’UE avec la Turquie ». Seul le Conseil sur initiative de la Commission ou de sa propre initiative, peut décider de suspendre formellement les discussions d’adhésion, selon le cadre de négociation UE-Turquie. Seul le ministre autrichien des affaires étrangères Sebastian Kurz avait déjà annoncé que son pays s’opposerait à l’ouverture de nouveaux chapitres dans les prochains mois. Mais le Conseil reste favorable à maintenir « ouvert tous les canaux de communication avec les autorités turques, l’opposition et la société civile ».

Dans la résolution commune des groupes (Verts/ALE,ADLE,GUE/NGL,CRE,PPE et S&D) les députés précisent qu’ils s’engageront à revoir la position du Parlement « une fois que les mesures disproportionnées prises dans le cadre de l’Etat d’urgence en Turquie auront été levées (…)Le Parlement examinera, à cet effet si l’Etat de droit et les droits de l’homme ont été rétablis dans l’ensemble du pays ». Selon les députés il sera alors opportun de procéder à la révision lorsque l’état d’urgence sera levé. A l’inverse, le Parlement estime qu’un rétablissement de la peine de mort par le gouvernement turc devrait entraîner « une suspension officielle » du processus d’adhésion.

Malgré tout les députés et à une très grosse majorité réaffirment leur engagement en faveur du maintien de l’ancrage de la Turquie à l’UE et la confirmation de l’importance de leurs relations stratégiques, mais avec un avertissement sérieux : « même si la Turquie est un partenaire important de l’Union, la volonté politique de coopérer doit venir des deux parties au partenariat (…). La Turquie ne montre pas cette volonté politique et les mesures gouvernementales ne font qu’éloigner la Turquie de la voie européenne ». Les députés encouragent également la Commission, le Conseil de l’Europe et la Commission de Venise à offrir une assistance judiciaire supplémentaire aux autorités turques.

Les parlementaires invitent la Commission à prendre en compte ,dans son rapport d’évaluation à mi-parcours de l’instrument de pré-adhésion prévu en 2017, les évènements survenus au cours de ces derniers mois et ils demandent aussi à la Turquie d’examiner la possibilité d’accroître le soutien à la société civile turque grâce à l’instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme, soit un peu plus de 4,45 milliards d’euros pour la période 2014-2020.

Au passage les députés signalent avec insistance que la Turquie ne remplit pas 7 des 22 critères fixés dans la feuille de route sur la libéralisation du régime des visas dont certains ont une importance toute particulière. C’est un point très sensible en dépit des apparences. L’UE par ses parlementaire n’a pas manqué de rappeler l’importance attachée à la modernisation de l’Union douanière.Les députés se disent aussi inquiets après les déclarations turques remettant en cause le traité de Lausanne qui définit les frontières contemporaines de la Turquie.

La Turquie ne pouvait que protester contre le vote des parlementaires européens : le ministre turc des affaires européennes, Ömer Celik déclarait immédiatement la résolution de « nulle et non avenue (…) dénotant un manque de vision et restera dans l’histoire comme très mauvaise , comme une résolution non contraignante « à ne pas prendre au sérieux ». Avec cette note finale, le ton est donné !

Conclusions : du moins les plus fortes et les plus stables :

Les eurodéputés entendent sanctionner la Turquie pour sa dérive autoritaire à la suite du putsch manqué de juillet en gelant les négociations d’adhésion du pays. C’est le souhait qui a été exprimé avec netteté à Strasbourg lors du débat en plénière au Parlement européen notamment par les deux principaux groupes le composant : démocrates chrétiens du PPE et les socialistes aux quels s’ajoutent assez naturellement les libéraux de l’ALDE. De son côté, Ankara, impavide, poursuit sa répression en affirmant n’avoir que faire des condamnations morales occidentales.

La candidature turque encore davantage compromise, si cela se pouvait ? Les eurodéputés souhaitent dans leur très grande majorité un gel des négociations avec la Turquie, jugeant la dérive autoritaire de Recep Tayyip Erdogan inacceptable et incompatible avec les valeurs européennes. Mais déjà– certains redoutent que le président Erdogan décide de ne plus appliquer l’accord sur les migrants et de rouvrir les vannes des réfugiés vers la Grèce« , expliquent ceux que certains qualifieront de timorés. De son côté, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, désapprouve l’arrêt du processus d’adhésion. « Je crois que tout le monde serait perdant« , a-t-elle estimé dans l’hémicycle. Mais « C’est se voiler la face, tromper nos citoyens et les citoyens turcs« , a répliqué Guy Vehofstadt, président du groupe des libéraux, qui avait été jusqu’à maintenant un des plus fervents soutiens d’un élargissement de l’UE à la Turquie, avant d’en devenir un des pourfendeurs les plus vigilants

Quant à Erdogan, il fait fi de toutes les critiques et poursuit la répression et ne nourrit aucune ambiguïté.

« Il y aura demain (jeudi 24 novembre) une session au Parlement européen et ils vont voter sur les négociations de l’UE avec la Turquie. Quel que soit le résultat, ce vote n’aura aucune valeur à nos yeux« , a déclaré immédiatement le président turc au cours d’une conférence de l’Organisation pour la coopération islamique (OCI) à Istanbul. Il a également accusé les Européens de soutenir des organisations terroristes. Mais qui sont ces terroristes, les kurdes, les opposants, les critiques ?

15 000 fonctionnaires supplémentaires turcs viennent d’être limogés, selon deux décrets parus au Journal officiel du 23 novembre. Rappelons que depuis juillet plus de 35 000 personnes ont été arrêtées, dont des députés de l’opposition pro-kurde, les chiffres de l’agence Reuters évaluent le nombre total de personnes limogées à 125 000. Recep Tayyip Erdogan estime pour sa part que ces mesures d’exception adoptées dans le cadre de l’état d’urgence sont pleinement justifiées afin de parer à tout risque de nouvelle tentative de coup d’Etat. L’explication est imparable à ses yeux. « Nous savons que l’Etat n’a pas encore été entièrement nettoyé de ces renégats« , a-t-il affirmé. « Il s’en trouve encore dans notre armée, dans nos forces policières, dans notre système judiciaire, dans différentes institutions de l’Etat« , a-t-il ajouté, faisant ainsi savoir que la répression est loin d’être terminée.

Notre espoir réside dans une prise de conscience éventuelle que l’attitude d’Ankara fragilise non seulement ses rapports avec l’UE : l’ampleur de la répression – y compris dans les rangs de l’armée – menée depuis le coup d’Etat raté du 15 juillet mais suscite aussi un malaise croissant au sein d’une Alliance qui se veut aussi fondée’sur une communauté de valeurs’« . D’autant que « des officiers turcs travaillant dans les structures de commandement de l’OTAN ont demandé l’asile dans les pays dans lesquels ils travaillent« , a reconnu le secrétaire général de l’Alliance atlantique Jens Stoltenberg.

Si les Etats membres de l’OTAN acceptaient ses requêtes, cela signifierait qu’aucune justice équitable ne peut être espérée par ces militaires en Turquie, analysent bien des observateurs. Une tension au sein de l’OTAN reste, pour l’instant feutrée mais s’avère bien réelle aux yeux de Erdogan et elle se renforce par la dénonciation constante du président turc de la « complicité » des Occidentaux, notamment des Etats-Unis avec le prédicateur Fethullah Gülen, réfugié dans le pays et accusé par Ankara d’être à l’origine du putsch manqué. L’OTAN, et non l’UE, sera peut-être celle qui parviendra à convaincre M. Erdogan de se raviser dans sa politique de répression. Selon l’universitaire Ahmet Insel, auteur de La Nouvelle Turquie d’Erdogan (La Découverte, 2015), interrogé par Le Monde : « Ce que disent ou font les Vingt-Huit n’a guère d’effet sur Ankara, qui n’a plus aucune illusion sur l’avenir de ce processus ; en revanche, l’OTAN dispose de réels moyens de pression en étant la seule vraie garantie de sécurité pour la Turquie« , explique-t-il. De toute façon le choix est difficile au moment même où certains croyaient déceler dans l’UE le garant ultime des libertés et droits fondamentaux quand l’Amérique de Trump abandonne son rôle traditionnel et pas seulement en matière de paix.

Plus personne ne croit à une Turquie européenne ! Entre ministres et parlementaires, le clivage est net, c’est celui qui sépare la conscience citoyenne de la raison d’Etat. C’est une conciliation difficile. Geler les négociations mais pas le dialogue. Est-ce une politique tenable à long terme? L’importance de ces ceux ensembles géopolitiques, UE et Turquie, et leur proximité ne font pas du maintien du dialogue et du gel des négociations une stratégie choisie pour durer dans le temps, tout au plus un expédient provisoire. Sur le coup du vote au Parlement européen, Erdogan peut bien hurler : « Si vous allez plus loin, ces frontières s’ouvriront, mettez vous bien çà dans la tête ! » Mais après ? Erdogan veut une coupure qui le libérerait de ce qui est ressentie comme une tutelle européenne insupportable, inadmissible mais il ne veut pas porter la responsabilité du divorce car il sait que des liens étroits avec l’UE restent désirés par une partie importante de la population. Guère d’autre issue que de renégocier l’ensemble et voir ce qui de façon réaliste peut être renégocié et préservé. Un référendum n’aboutirait pas nécessairement à un non et beaucoup à l’image du ministre de l’économie, Serhat Güvenec, pensent qu’une Turquie coupée de l’Europe serait un pays du Tiers monde.

Par ailleurs il y a du côté turc trop d’infractions, de déclarations pour qu’elles soient toutes relevées. L’UE a-t-elle suffisamment d’autorité et d’influence ? De part et d’autre, nous sommes en présence de politiques faites de postures. Une rupture, un renversement d’alliance avec la Russie, par exemple, restent-ils possible ? L’accord de la Turquie avec l’UE sur les migrants a aidé la Turquie à contenir d’une certaine façon la grave crise humanitaire, on ne peut le remettre en cause à la légère. Certes les attitudes de défis aident à valoriser la position turque, à faire sentir son prix, c’est une attitude traditionnelle depuis la guerre froide, une position avec laquelle elle sait jouer admirablement. Mais c’est une position qui ne peut durer : son alliance à l’ouest reste structurante et centrale quoi qu’il arrive. La relation entre Erdogan et Poutine ne semble pas très sérieuse, certaines de leurs positions peuvent les amener à entrer demain en conflit. Il n’y a pas d’alternative pour elle, si la Turquie se détourne de l’Europe, vers qui se tourner ? Une situation qui présente des analogies avec celle du Royaume-Uni : des relations particulières avec l’Europe sans en être membre ? Paix impossible, guerre improbable, disait Raymond Aron du conflit Etats-Unis et Union soviétique, il ya quelque chose qui y ressemble dans cette tension entre Europe et Turquie. Espérons un final différent de celui de la chute de l’empire soviétique !

Pour en savoir plus

Texte de la résolution (FR) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+TA+P8-TA-2016-0450+0+DOC+PDF+V0//FR (EN) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+TA+P8-TA-2016-0450+0+DOC+PDF+V0//EN

 

 


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Missions locales : un outil local pour des actions régionales

mar, 29/11/2016 - 13:08

Lancée en 1991, la Mission Locale pour l’Emploi de Saint-Josse (Bruxelles) a fêté son 25ème anniversaire. A cette occasion, l’ensemble des acteurs (autorités locales, partenaires, bénéficiaires et membres de l’équipe) étaient réunis pour célébrer l’action menée ces 25 dernières années en matière d’emploi et d’insertion socio professionnelle. Cet évènement était aussi l’occasion de débattre, dresser un bilan et se tourner vers l’avenir.

Ces initiatives développées au niveau local, accessible directement par les citoyens et soutenues par l’UE, montre que l’Union est présente et s’intéresse aux réalités locales des citoyens européens. Cela rappelle également que bien qu’elle soit qualifiée d’organisation supranationale détachée des réalités quotidiennes, l’UE est en fait active au niveau local et contribue à la réalisation de projet touchant directement les citoyens.

Au cours de tables rondes réunissant politiques et acteurs de terrains, il a été question de l’impact que peut avoir des dispositifs telle que la mission de Saint Josse pour l’emploi présente au niveau local sur les politiques de l’emploi au niveau régional. Le bourgmestre de Saint Josse a en effet lors de l’événement réitéré l’important rôle de la Mission Locale dans l’amélioration de la qualité de vie du quartier et l’a qualifié d’outil indispensable dans la politique de proximité. Ces types de projets sont en effet cruciaux pour le bien être des collectivités.

Les missions locales ont émergé à Bruxelles dans les années 1990, soutenues par la région Bruxelles-Capital en tant que mission à la fois associative, communale et régionale.
Philippe Boiketé, un acteur de terrain de la mission de Saint-Josse a rappelé les bienfaits de ces missions, qui par leurs caractères locaux, permettent la prise en compte de caractéristiques spécifiques d’un territoire. Dans ce sens, les projets développés localement permettent une plus grande adaptation aux réalités du terrain, ainsi répondant précisément aux besoins des bénéficiaires concernés. Ces types de missions ont plusieurs rôles : un rôle accompagnateur pour les bénéficiaires, souvent des personnes dites « hors radar » ; un rôle de thermomètre, permettant d’évaluer ce qui se passe sur le terrain et de le relayer aux politiques ; un rôle de coordinateur ; et un rôle de développeur de projet.

Les Missions Locales de la ville de Bruxelles se sont développées dans le but de répondre et lutter contre la précarisation massive du marché du travail et l’émergence du chômage de masse dans les années 1990. La Mission Locale de Saint-Josse a accompagné plus de 52 000 personnes à la recherche d’emploi ou de formation, avec une attention tout particulière aux personnes dites « hors radar », c’est à dire les chômeurs de longue durée et victime de discrimination. Les femmes, les personnes d’origine étrangère, les handicapés, les jeunes sans diplôme de Saint-Josse ont pu être accompagné dans leur recherche d’emploi. La Mission leur a permis de suivre des formations et ateliers « de recherche active d’emploi », de rencontrer des conseillers, ainsi que décrocher des contrats d’insertion. La Mission a en effet organisé 26 formations, proposé 169 sessions de formations à ses bénéficiaires. Ces sessions proposent notamment des formations de gardiens de parc, de chauffeurs-livreurs, de chocolatiers, agents de sécurité, aides ménagères et agents d’entretien, vendeurs, fontaniers, auxiliaires de l’enfance, ainsi que des initiations informatiques. Au delà des formations, 423 personnes ont bénéficié du Service de Travaux d’Intérêt Collectif (STIC) et 1700 personnes ont obtenu des stages.

La Mission Locale contribue donc à la réduction du taux de chômage de la collectivité et les accompagne sur le chemin de l’emploi. La finalité ne doit pas être la mission à l’emploi mais doit contribuer plus largement à l’accompagnement des demandeurs lors de leur démarche.

Les Missions Locales portent de plus une attention toute particulière à l’insertion des personnes « d’origines étrangères ». La question de l’emploi est de plus en plus présente dans le débat de la migration et de l’asile. La Mission Locale de Saint Josse soutient notamment le « Forum pour la Diversité », qui accueille des personnes d’origine étrangère en grande difficulté et exclus par les structures institutionnelles. Afin d’améliorer la situation de ces personnes, la Mission Locale permet l’alphabétisation par le travail depuis 2010 à Saint Josse.

Béa Diallo, échevin de la Mission Locale d’Ixelles à également fait part des constats et des difficultés rencontrées par les Mission Locales Bruxelloise. Il a noté l’amélioration de la proximité entre demandeurs d’emploi locaux avec les entreprises locales. Ce rapprochement a permis aux demandeurs d’emploi de trouver un stage ou un emploi, ainsi que le développement de formation en entreprise. Cette dynamique de partenariat avec le tissu économique local a diversifié les acteurs participants au projet et a également contribué à toucher et à aller chercher les jeunes en décrochage.

Après constat que de plus en plus de personnes, notamment les jeunes en décrochage (en nombre croissant) n’osaient pas pousser les portes de la maison de l’emploi, La Mission Locale de Saint-Josse a fait preuve d’innovation en développant un projet de guichet mobile de promotion de l’emploi, « Ça roule pour l’emploi ! ».

Ce guichet mobile pour l’emploi, sillonne les rues de Saint-Josse afin d’encourager les jeunes demandeurs d’emploi peu qualifiés de 18 à 30 ans du quartier à se faire aider par la Mission Locale et de les intégrer dans le circuit de l’accompagnement de l’emploi. 1700 jeunes de Saint Josse ont en effet été touchés par ce guichet mobile depuis son lancement en 2013. Le guichet va à la rencontre des jeunes du quartier afin de les accueillir, les informer et les orienter dans leur recherche d’emploi ou vers une formation an adéquation avec leurs parcours ou aspirations. Ce projet facilite la rencontre avec les jeunes et permet une identification et un suivi personnalisé des potentiels bénéficiaires, ainsi ne laissant personne hors du système social.
Il a également pour but de faire face à la montée du chômage grandissant chez les jeunes en Belgique. Selon l’OCDE, le taux de chômage de cette population a augmenté de 18.8% à 23.5% entre 2008 et 2010 et le taux de chômage des jeunes dans la Région bruxelloise atteint 32%. En effet, le taux de chômage auprès des jeunes de Saint-Josse est actuellement de 37.9%, contre 19.8% dans la commune de Woluwé Saint-Pierre. Le projet a également été développé afin d’accompagner plus particulièrement les jeunes issus de l’immigration, nombreux à Saint-Josse, qui subissent un phénomène de discrimination à l’embauche.

Les financements des Missions Locales extérieurs à la commune se font sur projets, comme par l’exemple très positif du module de formation « Au Top pour un Job » lancé par la Mission Locale d’Ixelles. Ce projet permet l’insertion socio-professionnelle des jeunes entre 18 et 25 ans. Ce programme est financé à 50% par l’Union Européenne et notamment le Fonds social européen (FSE), qui soutient de nombreux projet liés à l’emploi des moins de 30 ans au sein de l’UE.

Partant de la conclusion que le décrochage scolaire est lié à l’exclusion sociale, le principe du programme est de mêler coaching sportif et job coaching. Se déroulant sur six semaines, le programme s’articule autour d’ateliers et cours sportifs le matin et de sessions sur l’emploi l’après-midi au cours desquels les jeunes explorent les différents métiers possibles, rencontrent des professionnels, effectuent des simulations d’entretiens, rédigent leur Curriculum Vitae. A la suite de cette formation, le jeune entre en stage en entreprise pour une période d’un mois. L’objectif du programme est de « dynamiser les jeunes, de les aider à se prendre en main et à s’insérer dans la vie sociale et professionnelle ».

Depuis sa création, le programme affiche un taux de réussite de 80%, et un taux de décrochage de 0%. Béa Diallo, responsable du programme et champion du monde de boxe, soutient que la pratique du sport a un impact important sur l’insertion professionnelle des jeunes. Au delà de transmettre aux jeunes bénéficiaires du programme des valeurs de respect des règles, de rigueur et de persévérance, la pratique du sport est un moyen pour ces jeunes de retrouver leur confiance et de se donner l’envie de se dépasser. Comme indiqué par les organisateurs du programme, « les ateliers visent à permettre aux participants de s’approprier les valeurs éducatives et sociales du sport et à les transférer dans le domaine de la recherche d’emploi. ».

Les Missions Locales pour l’Emploi comme celle de Saint Josse et des projets comme « Au Top pour un Job » ont donc permis une meilleure intégration des demandeurs d’emploi dit « hors radar » et les laissés pour compte tels que les jeunes en décrochages, les personnes d’origine étrangère en grande difficulté, mais également les femmes et les handicapés. En outre, ces Missions luttent contres les discriminations et contribuent à un renforcement du tissu local entre demandeurs et entreprises. Malgré les bienfaits de ce type de projets et missions, celles-ci font face à de nombreuses difficultés.

La Mission Locale de Saint-Josse, à l’image de projets similaires fait cependant face à de nombreux problèmes et contraintes : le manque critique de financement et la surcharge administrative. Les membres de l’équipe de la Mission Locale ont en effet tous souligné l’inadéquation entre le manque de financement reçu et l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi envoyé par Actiris, ayant un impacte négatif sur leur travail. Ils ont exprimé le besoin de plus de reconnaissance et de crédibilité, afin d’élargir leurs sources de financement et de développer des projets sur le long terme.

En matière de financement, les acteurs de la Mission Locale de Saint Josse ont également fait part de leur difficulté face au complexe administratif imposé par des organismes tel que le FSE. Leur recours aux fonds communautaires est en effet limité pour les Missions Locales, car ces sources de financements imposent des contraintes administratives lourdes, demandent un grand nombre de documents et les financements arrivent souvent très en retard. Les membres des équipes des Missions Locales de Bruxelles ont de ce fait appelé à une réduction des temps d’attente et de la surcharge administrative qui accompagnent les demandes de financements par des fonds européens. Alors que l’UE contribue de manière significative, les missions locales ont donc besoin de moyens plus larges afin de donner la possibilité aux acteurs de terrain de continuer et d’améliorer leur engagement sociétal.

Ce type d’initiative rappelle que malgré les critiques, l’UE n’est pas aussi distante et désintéressée de ses citoyens que nombreux se prêtent à le dire. Elle permet et contribue à la réalisation de projets concrets sur le terrain qui touchent les citoyens directement, influe sur le tissu social et la qualité de la vie des communes.

Kim Chardon

Pour en savoir plus :
« Ca roule pour l’emploi ! », URL : http://www.stjoost.irisnet.be/index.php?id=10367; http://www.stjosse.irisnet.be/pdf/divers/fiche-projet-312-guichet-mobile.pdf;
https://www.youtube.com/watch?v=RpIXC4vmdN0

« Forum pour la Diversité » , URL : http://www.cbai.be/news/774/0/

« Au Top pour un Job », URL : http://emergencexl.com/Relaxation-43?lang=fr


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Catégories: Union européenne

#Factoftheday: Sylvie Goulard, the potential third woman as president of the European Parliament

lun, 28/11/2016 - 17:34

On 24 November 2016, Mr Schulz, social democrat and current president of the European Parliament (EP), announced his resignation in order to present himself for the German presidential elections against Mr Merkel. Although the date of his departure from the European scene is unknown, that is certain is the next elections to succeed him will take place in January 2017.

Following this announcement and without wait the investiture of his party, S. Goulard, member of the EP of the centrist group of ALDE (Alliance of European Liberals and Democrats), announced her candidacy for this post. One of the main reasons that motivate it is the concretization of gender equality that the EP says to legislate. However, as pointed out by several European medias, in 37 years, only two women, S. Veil and N. Fontaine, chaired the EP against 14 men. Consequently, S. Goulard, defender of women’s rights, wants to break this « ceiling of glass that still crushes women« , she notes. All the more so presidents of the European Commission, the Central Bank, the EU Court of Justice, the European Investment Bank, all are men. Only the High Representative for Foreign Affairs and Security is a woman.

Obviously, this is one reason among many for which the French member of EP present herself to chair this institution. Indeed, the EU is at a crossroads, in a context where Euroscepticism has never been so high. That is why, for the candidate, three main challenges can be identified for the EP in 2017. It is about « regaining the confidence of citizens, fighting against nationalism, successfully starting negotiations with the UK without Let them mobilize all energies, « says S. Goulard.

Moreover, the latter denounced in particular the opacity of the choice for the successor of the President of the EP. Indeed, the EP is based on a coalition. Thereby, this choice is based on discussions between main parties of the institution. However, today, the EU mostly needs more transparency and democracy.

Finally, one should not justify the candidacy of S. Goulard on the fact that the member of EP is a woman. Indeed, she calls for making this choice according to the skills and merit of candidates. In this plan, she has professional experience worthy of an EP “the speaker of the House”. The centrist group of the ALDE will have to make their choice on their candidate between it and Guy Verhofstadt, leader of the party in the course of the week

 

Kristell Prigent

 

Sources d’informations :

 

 

 

 


Classé dans:Egalité entre hommes et femmes
Catégories: Union européenne

OTAN : L’Europe a besoin des États-Unis et les États-Unis ont besoin de l’Europe(Conférence du Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, organisée par le German Marshall Fund)

dim, 27/11/2016 - 21:50

Le 18 Novembre 2016, le German Marshall Fund (GMF) a organisé une conférence sur le thème de la coopération UE-États-Unis, invitant le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.La réunion du 18 novembre 2016 a été mise en place pour renforcer la coopération entre les continents de part et d’autre de l’Atlantique. Pour ce faire, ils ont invité le Secrétaire général de l’OTAN puisque c’est la seule organisation défensive existante qui « unit les pays de deux continents » depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.La conférence s’est déroulée en deux étapes : le secrétaire général s’est d’abord exprimé sur les thèmes principaux, ensuite certains participants ont eu l’occasion de poser des questions relatives à l’actualité.

Lors de la première partie, le Secrétaire Générale de l’OTAN a approfondi le thème des relations entre les Etats-Unis et l’Europe en démontrant la relation réciproque qui lie les deux continents : la sécurité de l’Europe repose sur les États-Unis mais ceux-ci ont un intérêt stratégique d’entretenir une Europe stable et sécurisée comme ils le prouvent encore aujourd’hui.

Le Secrétaire général de l’OTAN a aussi rappelé les priorités de l’organisation : la question russe, les troubles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la crise des réfugiés, le terrorisme, les menaces hybrides et la cyber-security.

Selon lui, l’organisation reste capable de multiplier les forces de ses membres, en se présentant comme une plate-forme où partager les intérêts stratégiques.

Il a tenu a souligner que l’Alliance n’est pas une organisation «ancienne», bloquée dans les conflits du passé. Selon lui, l’OTAN continue de jouer un rôle crucial dans la « lutte contre le terrorisme international. De nombreux pays membres font, par exemple, partie de la coalition menée par les Etats-Unis pour combattre l’Etat Islamique (ISIL).De plus, l’OTAN est engagée dans la formation des officiers irakiens pour combattre l’ISIL.

La deuxième partie de la conférence a été consacrée aux questions posées par le public. Les questions et les réponses peuvent être regroupées autour des trois grandes stratégies sur lesquelles l’OTAN a mis au point sa propre politique:

  • La relation avec la Turquie
  • La lutte contre le terrorisme
  • La contribution des États-Unis au budget de l’Alliance

Par rapport à la situation compliquée en Turquie, l’OTAN reconnaît l’importance comme Etat membre d’un pays unique dans sa géopolitique. La Turquie, malgré sa politique intérieure actuelle caractérisée par une absence d’état de droit (et le respect de certaines libertés fondamentales), a une position stratégique importante pour les intérêts de l’ensemble de l’Alliance. En fait, il est le seul pays membre sur lequel se déroulent les plus grands défis politiques actuels:

Ø A l’ouest la mer Méditerranée implique, pour l’instant, l’afflux des migrants par mer et l’intervention de l’OTAN dans la mer Égée,

Ø Au nord la mer Noire est l’endroit choisi par la Russie pour accroitre ses activités militaires,

Ø Au sud, il y a la Syrie, d’où viennent, en plus d’un grand nombre de réfugiés, les cellules affiliées à l’État islamique (ISIL).

Objectivement, la Turquie est actuellement l’Etat de l’Alliance qui a le plus besoin d’une «aide» que l’OTAN n’a encore jamais refusée parce qu’elle représente un point de passage pour les navires de l’Alliance directs vers la Mer Noire pour contenir la menace russe. C’est aussi une base pour les navires dans la Méditerranée orientale, et aussi une base territoriale d’où surveiller les événements en Syrie.

Il y a donc une confiance mutuelle entre la Turquie et l’OTAN : la Turquie sert à l’OTAN, et l’OTAN sert à la Turquie.

Le thème de la lutte contre le terrorisme a ensuite été abordé.

Pour rappel, le contre-terrorisme n’était pas dans les buts initiaux de l’OTAN. Cependant, L’ISIL comme la question de la migration, relèvent de la catégorie mentionnée ci-dessus : des menaces hybrides. L’OTAN est donc en train de développer une stratégie transversale pour faire face au problème. Le Secrétaire Général a affirmé que «This is not a NATO-led coalition but NATO plays a key role providing direct support with AWACS planes, with training Iraqi officers, also with the work we do for instance in Jordan and Tunisia and in the wider region but also the fact that the efficiency and the strength of the U.S.-led coalition fighting ISIL is very much based on the ability to work together which has been developed through decades of NATO exercises and decades of working together in military operations […]ISIL is an organization we try to eradicate not talk to but eradicate». Cela signifie que l’OTAN n’a pas un rôle de premier plan dans la coalition internationale pour combattre l’Etat islamique. Enfin, les questions sur le rôle des États-Unis dans l’Alliance ont évidemment été abordées étant donné le résultat des élections.

Le Secrétaire général de l’OTAN a déclaré “On projecting stability, well we decided to continue in Afghanistan, that’s part of our efforts to fight terrorism and we are stepping up our efforts to support the international coalition fighting ISIL”. Les missions de l’OTAN en Afghanistan, en Irak et le soutien à la Coalition sont le résultat de la liaison entre les Etats-Unis et l’Alliance atlantique.

L’OTAN, selon la déclaration du Secrétaire général, est confiant sur le soutien des États-Unis, même au niveau financier, car couper les fonds à l’Alliance (conçue comme un filtre pour les intérêts des États membres) signifie également perdre ses « contact » direct et légitime sur ses zones d’intérêt. 70% du budget de l’OTAN vient des États-Unis, parce qu’ils donnent plus de 2% de leur PIB pour le soutien de l’Alliance. Cela signifie que si les États-Unis réduisent leurs dépenses pour l’OTAN, ils vont perdre leur «pouvoir» en son sein.

Plusieurs questions restent encore à approfondir, notamment les relations avec l’UE, les mesures contre la Russie et le terrorisme en Syrie. En attendant le prochain Sommet européen en Décembre, où seront traitées les menaces communes aux deux organisations, l’OTAN a encore un fois sa volonté de tenir ouvert le dialogue avec la Russie et essayer de trouver une solution à la question ukrainienne.

Maria Elena Argano


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Catégories: Union européenne

#FactOfTheDay: International Day for the Elimination of Violence against Women

ven, 25/11/2016 - 14:04

Today is the International Day for the Elimination of Violence against Women. As Ban Ki-moon puts it, « Violence against women and girls is a human rights violation, public health pandemic and serious obstacle to sustainable development. it imposes large-scale costs on families, communities and economies. The world cannot afford to pay this price. ». To take action against this phenomenon, there is a need to enhance funding available for research and for initiatives that help preventing and ending violence against women. From today until December 10, there will be 16 Days of Activism against Gender-based violence.

At the European level, the treaty that tackles gender-based violence is the Istanbul Convention on preventing and combating violence against women and domestic violence. According to the Convention, its members have to improve protection of victims and condemn aggressors. It also aims at criminalising violence against women (whether it is physical or psychological), reinforcing the power of the police towards aggressors and creating shelters for victims. Up to this day, 22 countries have ratified the Convention and 21 have signed it without ratifying it.

In March, the Commission asked the European Union and its Member States to join the Convention as it is binding and it could support European policies addressing violence against women. Talks in the Council lag behind but the European Parliament has adopted yesterday a resolution to urge Member States and the European Union to ratify the Convention.

Just as in the 2014 resolution, MEPs asks the Council to recognise violence against women as a matter of criminality that could be prosecuted according to article 83 of the Treaty on the Functioning of the EU.

According to the latest survey of the European Agency for Fundamental Rights:

– 20% of women between 18 and 29 have experienced online sexual harassment

– one in five women has been tracked

– one in twenty women has been raped

– more that one in ten women has suffered from sexual violence

A study from the Eurobarometer shows that 27% of the respondents think that sexual intercourse without consent can in certain circumstances be justified!

As a sign of support for the United Nations’ campaign, the Commission’s buildings are illuminated in orange today – a colour chosen to symbolize a brighter future without violence. In France, a group of women published a toolkit destined to journalist to raise awareness on the fact that the way they relate stories of gender-based violence can have negative impacts on victims and perpetuate stereotypes.

 

Elisa Neufkens

For further information:


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Catégories: Union européenne

Lancement du nouveau quatuor de satellites de navigation Galileo. Une histoire qui a sa morale.

mer, 23/11/2016 - 21:18

Une belle histoire qui a sa morale que vous lirez en conclusion. L’Europe peut-elle tenir son rang dans le monde ? La preuve vient de nous en être administrée.

L’Agence spatiale européenne (ESA) constitue la porte d’accès de l’Europe à l’espace. L’ESA est une organisation intergouvernementale créée en 1975, dont la mission consiste à œuvrer au développement des capacités spatiales de l’Europe en veillant à ce que les investissements dans le secteur spatial bénéficient aux citoyens d’Europe et du monde entier.

Quatre satellites Galileo supplémentaires viennent d’être lancés par une Ariane 5, ce qui accélère le déploiement du futur système de navigation par satellite. Le lanceur, exploité par Arianespace, a quitté le port spatial de l’Europe à Kourou (Guyane française) en emportant les satellites Galileo 15-18. La première paire de satellites s’est séparée du lanceur 3 heures 35 minutes et 44 secondes après le décollage, la seconde 20 minutes plus tard. Le nouveau système d’éjection conçu pour prendre en charge quatre passagers a largué avec succès les satellites à l’altitude prévue.

Au cours des prochains jours, les ingénieurs les placeront sur leur orbite opérationnelle finale et commenceront les essais pour vérifier qu’ils sont prêts à rejoindre la constellation. Ce travail devrait prendre environ six mois. Le système Galileo comptera alors 18 satellites. Grâce aux 14 satellites déjà en orbite, lancés par paire à l’aide d’un Soyouz-Frégate, la Commission européenne devrait annoncer le démarrage des services initiaux dès la fin de l’année. « Maintenant que nous pouvons faire appel à cette puissante version d’Ariane 5, le déploiement de Galileo va pouvoir s’accélérer pour offrir un système pleinement opérationnel », explique Paul Verhoef, Directeur du Programme Galileo et des Activités de navigation à l’ESA.

Deux autres lancements sont prévus en 2017 et 2018 par une Ariane 5. L’intégralité du système, qui comporte 24 satellites et plusieurs unités de réserve, devrait être en place d’ici 2020. « Ce 75e succès d’affilée d’Ariane 5 établit un nouveau record pour les lanceurs européens et démontre une fois de plus leur fiabilité », souligne Daniel Neuenschwander, Directeur des Lanceurs à l’ESA.

À propos de Galileo

Galileo est le système de navigation par satellite à couverture mondiale de l’Europe. Il permettra à ses utilisateurs du monde entier de connaître leur position exacte dans le temps et l’espace de manière très précise et fiable. Une fois complet, le système consistera en 24 satellites opérationnels et l’infrastructure au sol associée pour fournir des services de localisation, navigation et synchronisation. Le programme Galileo appartient à l’UE, qui le finance. La Commission européenne, en sa qualité de responsable de l’ensemble du programme, assure la gestion et la supervision de la mise en œuvre de toutes les activités afférentes. Le déploiement de Galileo, la conception et le développement de systèmes de nouvelle génération ainsi que le développement technique de l’infrastructure sont confiés à l’ESA. Les phases de définition, de développement et de validation en orbite (IOV) du programme Galileo ont été conduites par l’ESA et financées conjointement par l’ESA et la Commission européenne.

L’Agence du GNSS européen (GSA) assure la promotion et la sécurité de Galileo. À compter de 2017, elle sera également responsable de l’exploitation de Galileo et de la fourniture des services correspondants.

À propos de l’Agence spatiale européenne

L’ESA est une organisation intergouvernementale créée en 1975, dont la mission consiste à œuvrer au développement des capacités spatiales de l’Europe en veillant à ce que les investissements dans le secteur spatial bénéficient aux citoyens d’Europe et du monde entier.

L’ESA compte vingt-deux États membres : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Vingt d’entre eux font également partie de l’Union européenne (UE).

L’ESA a mis en place une coopération officielle avec sept autres États membres de l’UE. Par ailleurs, le Canada participe à certains programmes de l’ESA au titre d’un accord de coopération.

En coordonnant les ressources financières et intellectuelles de ses membres, l’ESA peut entreprendre des programmes et des activités qui vont bien au-delà de ce que pourrait réaliser chacun de ces pays à titre individuel. Elle coopère en particulier avec l’UE à la mise en œuvre des programmes Galileo et Copernicus. Grâce aux lanceurs, aux satellites et aux moyens sol développés par l’ESA, l’Europe joue un rôle de premier plan sur la scène spatiale mondiale.

Aujourd’hui, l’ESA développe et place en orbite des satellites d’observation de la Terre, de navigation, de télécommunication et d’astronomie, expédie des sondes jusqu’aux confins du Système solaire et participe à l’exploration humaine de l’espace.

La morale de l’histoire

C’est un succès glorieux de l’Europe qui année après année ne se démentit pas. Le citoyen européen que l’on maintient dans l’ignorance ne le sait pas. Mme le Pen ne se prive pas de faire remarquer que c’est un succès technique rendu possible par le fait que les bureaucrates technocrates de Bruxelles n’en ont eu aucune responsabilité. La petite histoire en raccourci qui vient de se dérouler sous vos yeux en est l’exemple parfait de la campagne négationniste eurosceptique. Pas de Galileo sans la volonté farouche de quelques uns pendant de longues années, souvent à deux doigtes du renoncement et de l’abandon : laissons les autres faire tout cela, l’Europe n’est pas à la hauteur.

Or il a fallu une construction politique, financière et administrative solide pour que s’enracine dans le temps un tel projet à l’image de ce que devrait être une construction de l’Europe qui serait une réussite. L’actualité fait parfois douter de la place de l’Europe, l’ambition est aux autres….Alors que l’Europe occupe une place éminente. Un dernier exemple à la Cop 22 de Marrakech l’Europe de l’espace a été à l’origine d’une réunion des agences spatiales du monde. Conséquence, le rôle de la lutte des satellites dans la lutte contre le changement climatique a été renforcé à cette occasion. Le Programme Ariane 6 des lanceurs a été confirmé. Tous les responsables politiques partagent la conviction que l’espace peut nous permettre de jouer dans la cour des grands. Pourquoi n’en serait-il pas de même dans d’autres secteurs si nous appliquions les mêmes recettes ?

L’industrie spatiale est une des meilleurs du monde : elle sait s’organiser, évoluer, innover, travailler avec les autres. Elle dispose et garantit, plus que les autres, des meilleures coopérations internationales, assurant le rayonnement et les parts de marché qui vont avec. L’Europe est capable de gagner et de tenir son rang dans le monde. Les performances de Galileo vont très vite en faire le premier système de positionnement mondial . Ces résultats signifient des dizaines milliers d’emplois hautement qualifiés partout en Europe et une croissance à près de deux chiffres. Il y a de quoi faire rêver bien des secteurs industriels.

 

Pour en savoir plus : principales sources d’informations

     -.ESA : www.esa.int


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Catégories: Union européenne

La chancelière Merkel a annoncé le dimanche 21 novembre dernier sa candidature

mar, 22/11/2016 - 15:58

Sa volonté de se porter candidate à sa propre succession lors des élections législatives de septembre 2017 est une bonne chose pour l’Union européenne. De l’aveu même d’Angela Merkel, la campagne devrait être l’une des plus difficiles de sa carrière. Alors qu’une alliance entre les principaux partis de gauche (SPD, Die Linke, Verts) est évoquée, Angela Merkel a certes perdu en popularité depuis l’été 2015 et sa décision d’ouvrir les portes de son pays aux réfugiés, ce qui a divisé la société allemande. En atteste la rapide progression du parti d’extrême-droite AfD, crédité de 13 % d’intentions de vote. Angela Merkel est par ailleurs d’ailleurs perçue par beaucoup comme un rempart face à la montée des populismes mais par rapport à beaucoup de chefs d’état ou de gouvernement, sa popularité reste enviable.

C’est une candidature qui se situe dans une société polarisée. »Cette élection sera une des plus difficiles« , a fait savoir Angela Merkel au moment de l’annonce de sa candidature au poste de chancelière en 2017. Parmi les principales difficultés auxquelles elle devra faire face sur le plan intérieur, la dirigeante allemande cite « ‘la polarisation de la société allemande’, la pression ‘de la droite’ mais aussi la menace d’une coalition SPD, Verts, Die Linke, brandie à gauche« ..

« A dix mois des prochaines législatives, Mme Merkel aborde cette nouvelle bataille électorale dans une position a priori plutôt confortable« , Certains observateurs , soulignant que d’après les derniers sondages, le principal concurrent de la CDU (chrétien-démocrate), le SPD (social-démocrate), n’est crédité que de 24% des voix à l’heure actuelle, 9 points derrière le parti de la chancelière.

« Mais si 55 % des Allemands souhaitent qu’Angela Merkel reste en poste, contre 50% en août, l’élection qui se profile sera tout sauf facile« , considère-t-on.L’affaiblissement de la popularité de la chancelière résulte en particulier de sa décision d’avoir « laissé venir près de 1 million de demandeurs d’asile en Allemagne l’année dernière« , ce qui l’a conduite à ne « jamais [avoir] été aussi contestée dans son propre camp« . Et l’on rappelle également que la CDU n’a plus que 33% d’intentions de vote contre 41,5% en 2013. « Pour remonter la pente, le parti veut aplanir les différences avec son allié bavarois, la CSU, qui conteste la politique de la chancelière [lui reprochant notamment sa politique d’accueil des réfugiés jugée trop généreuse], et mettre l’accent sur des thèmes comme les impôts, la famille ou les perdants de la modernisation« , fait-on valoir ;

Dans la perspective de la campagne pour les élections législatives, Angela Merkel adopte par conséquent des positions moins abruptes. Un an après sa décision d’accueillir les réfugiés la chancelière sans se désavouer totalement, que pour faire taire les rébellions dans son parti. ‘Wir schaffen das’ [On peut y arriver] était peut-être une formule creuse, a-t-elle dit..

De même, note-t-on avec la montée du nouveau parti populiste (AfD), la chancelière risque de ne pas avoir le choix et aura besoin des députés du SPD pour former une coalition. D’ores et déjà, on sent qu’elle soigne ses partenaires de gauche« . Elle a notamment accepté que Frank-Walter Steinmeier, ministre SPD des Affaires étrangères, devienne le futur président fédéral, voulant « à tout prix court-circuiter le projet naissant de front de gauche (SPD, Verts, Die Linke)« .

Une candidate anti- populiste dans une Europe en difficulté, on ne peut le nier. « Dans la période difficile et peu sûre que nous traversons aujourd’hui, on me rapporte que beaucoup ne comprendraient pas si je ne continuais pas à servir l’Allemagne avec l’expérience et les talents qui m’ont été donnés« , a déclaré Angela Merkel en annonçant sa candidature, tout en soulignant les difficultés rencontrées par l’Europe, notamment en lien avec le Brexit. Elle a également fait mention des dossiers sensibles, que ce soit la nouvelle administration Trump ou bien les rapports avec la Russie.

Après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, « la chancelière a été désignée comme la gardienne des valeurs libérales par une assez large partie de l’opinion européenne, qui a vu en elle la seule dirigeante forte et expérimentée d’Europe.

Revendique-t-elle pourtant un leadership quelconque ? Elle a qualifié cette vision de « grotesque et absurde« , estimant le costume trop grand pour une seule personne, elle a néanmoins précisé que « la défense de nos valeurs » et de « notre mode de vie » constitueraient le cœur de son programme, citant « la démocratie, la liberté, le respect du droit et de la dignité de chacun, et ce, quels que soient son origine, sa couleur de peau, sa religion, son sexe, son orientation sexuelle ou ses opinions politiques« , à savoir exactement les mêmes termes qu’elle avait employés après l’élection de Donald Trump le 9 novembre. Néanmoins soulignons que Barack Obama, de son côté en visite à Berlin, en a d’ailleurs fait « l’égérie de la démocratie mondiale« .

Pour Bernard Guetta, journaliste aux analyses aiguës, si Angela Merkel l’emportait en septembre 2017, elle serait la dirigeante « du pays le plus important et le plus influent de l’Union européenne puisque la Grande-Bretagne s’en va et que la France, quel que soit le résultat de sa présidentielle, aura besoin de plusieurs années pour retomber sur ses pieds« . Déterminée à se dresser contre Vladimir Poutine, elle pourrait convaincre les Etats issus de l’ex-bloc soviétique de constituer une Europe de la défense, au moment où Donald Trump remet en cause la solidarité des Etats-Unis avec les autres pays membres de l’OTAN. Mais est-ce bien totalement réaliste mêmesi sela emprte la conviction du plus grand nombre?

La chancelière devra toutefois « sortir du piège de la politique de rigueur européenne« , tpoujours selon Bernard Guetta : « Si elle accepte de moins lutter contre les déficits publics de l’Union, elle risque de sérieuses difficultés avec les courants les plus orthodoxes de son parti. Si elle s’y refuse, elle alimentera la poussée extrémiste et un anti-germanisme qui montent et auxquels elle pourrait se heurter de plein fouet« . Cruel dilemme !


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Catégories: Union européenne

#LaRéplique : L’élection de Donald Trump et le lancement de la campagne du Front National – La parole simplifiée à l’honneur

lun, 21/11/2016 - 12:55

  « Ce que le peuple veut, le peuple le peut ». Voilà, mot pour mot, la réaction de Marine Le Pen à l’élection de Donald Trump comme 45e président des États-Unis. Derrière cette phrase anaphorique qui met le peuple au cœur de la construction, derrière ces allitérations et assonances qui donnent un sens prophétique à sa phrase, Marine Le Pen délivre une explication apparemment claire et simple du résultat de l’élection américaine.

Elle oublie cependant de mentionner que le président-élu a, certes, remporté la majorité des voix des grands électeurs, mais pas la majorité du vote populaire, mais cela rentrerait dans le cadre d’une autre analyse. Ce qui est sûr, c’est que l’élection de D. Trump à la Maison Blanche signe un renversement du point de vue de la parole en politique et, effectivement, le peuple en est le premier destinataire.   Le nom commun « parole » s’est vu affubler, ces derniers temps, d’un adjectif qui lui colle à la peau et forge un nouveau concept dont médias, politiciens et société civile abusent parfois – la « parole libérée ».

Le discours de Donald Trump n’échappe pas à ce phénomène. Et pourtant, quel paradoxe d’associer le concept de liberté à quelqu’un que l’on considère comme une menace. Il y a donc déjà un dévoiement dans le choix du terme. Plutôt qu’une parole libérée, c’est la victoire d’une parole simplifiée qui est exacerbée ces derniers temps et donne à voir une vision quasiment binaire de la société. C’est « eux et nous », « ma vision contre la leur », « ma parole contre leurs mensonges »… En somme, c’est un retour à l’opposition bien connue entre l’ordre et le chaos qui s’observe.

La complexité grandissante de l’ordre du monde et de toutes les interactions et interconnexions qui le composent donne l’impression que des choses sont cachées, que la situation est volontairement complexifiée pour tenir les citoyens dans l’ignorance et les tromper. Il y a là un véritable aspect « théorie du complot », que médias et figures publiques contribuent à alimenter lorsqu’ils passent à côté du changement de paradigme qui s’opère et donnent ainsi du grain à moudre à ceux qui les rejettent. Ce n’est pas parce que la parole se simplifie qu’il ne faut plus se donner la peine d’écouter, de décortiquer et d’analyser ce qui est dit et, surtout, ce qui n’est pas dit. Derrière la simplicité apparente, il y a toujours la construction d’un modèle, d’une réflexion. C’est là qu’il faut aller chercher ; c’est là que médias et société civile doivent s’attarder et creuser pour déconstruire ce discours et ces arguments qu’ils ont trop peu pris au sérieux.

« Plutôt qu’une parole libérée, c’est la victoire d’une parole simplifiée qui est exacerbée ces derniers temps et donne à voir une vision quasiment binaire de la société ».

Proposer une parole « monocouche », une parole à un seul niveau de lecture, c’est se poser en démystificateur, en détenteur de la vérité, presque en prophète.
Le Front National (FN) vient légitimement grossir les rangs des prélats de la parole simplifiée. À la mi-novembre, le parti dévoilait son nouveau slogan et son nouveau logo pour la campagne présidentielle française de 2017. Le choix de la rose et de la couleur bleue a suffisamment été commenté. Le slogan « Au nom du peuple » est un écho à la réaction de la présidente du mouvement à l’annonce de la victoire de D. Trump ; c’est un pied de nez à ceux qui n’ont pas su appréhender le changement de paradigme et contre lesquels le FN se construit ; c’est l’incarnation même de cette parole simplifiée. Parler au nom de quelqu’un, c’est se poser en élu, c’est recourir une fois de plus à la figure prophétique qui guiderait, à travers le chaos du mensonge et de la corruption de la société actuelle, ceux qui ne sont pas éclairés. Par ce slogan, le Front National se pose comme celui qui va protéger ce « peuple », et la récente interview donnée à la BBC par la présidente du parti (disponible ici) vient corroborer cette stratégie.  L’opposition « ma vision contre leur vision » est au centre de cet entretien.

Marine Le Pen construit systématiquement ses exemples sur un schéma binaire : « multiculturalisme, fondamentalisme islamique » s’opposent à « pays indépendant, maître de sa destinée » ; « des centaines de milliers de gens » s’opposent aux « Français d’abord » ; l’Union européenne (UE) comme « modèle oppresseur » empêche l’épanouissement d’une « Europe des Nations libres ». Lorsque l’opposition n’est pas directe, la métaphore utilisée crée des images si fortes qu’il n’est nul besoin de la nommer : au Mur de Berlin qui ne pouvait que chuter succède le « Mur de Bruxelles » qui doit suivre le même destin, et la métaphore est filée, lorsqu’elle dénonce l’isolement de la Russie et ce mur invisible qu’il faudrait reconstruire entre l’UE et Moscou pour mieux obéir aux ordres des États-Unis. Maladie, totalitarisme – les exemples sont forts et parlants pour parler de ce « nouveau monde appelé à remplacer l’ancien ». Le choix des mots et des images est simple. La présidente du FN illustre même ses propos de deux exemples concrets de coopération européenne qui remonterait à avant Bruxelles, à savoir Ariane et Airbus. C’est dit avec conviction, le journaliste ne rebondit d’ailleurs pas sur l’affirmation de Marine Le Pen ; pourtant, Ariane et Airbus sont deux projets qui ont pris réellement forme dans les années 1970, soit en plein dans la Communauté Économique Européenne qui voyait déjà se profiler doucement une intégration politique plus importante.

« Marine Le Pen construit systématiquement ses exemples sur un schéma binaire : « multiculturalisme, fondamentalisme islamique » s’opposent à « pays indépendant, maître de sa destinée » ; « des centaines de milliers de gens » s’opposent aux « Français d’abord » ; l’Union européenne (UE) comme « modèle oppresseur » empêche l’épanouissement d’une « Europe des Nations libres » ».

Dans la même veine, lorsqu’il est question d’un référendum sur l’appartenance à l’UE que la députée européenne veut mettre en place, la question qu’elle formule, « Êtes-vous d’accord avec ce que l’UE est devenue ? », est complétement différente de « Souhaitez-vous quitter l’UE ? ». Or, elle les met sur un pied d’égalité et transforme la volonté de voir un changement dans l’UE en volonté de déconstruire cette UE.

Les médias qui se repentaient au lendemain de la victoire de D. Trump d’avoir été aveugle ne semblent pas avoir tiré de leçons. Aucun contre-argument n’est apporté au discours de Marine Le Pen ; pire encore, de l’eau est apportée au moulin du Front National. La question du FN comme parti raciste et antisémite donne l’occasion à sa Présidente de se présenter comme victime des médias et de la bien-pensance, de s’insurger contre ce procès d’intention qui lui est fait systématiquement. Elle répète à plusieurs reprises qu’elle est « désolée » en début de réponse, comme pour mieux souligner l’agression et l’injustice qui lui sont faites et réaffirmer un peu plus cette division binaire entre l’establishment et elle.

Pour en revenir au slogan du Front National pour la campagne présidentielle de 2017, la stratégie qui s’observe dans l’interview accordée à la BBC le 13 novembre vient absolument corroborer l’idée d’une parole simplifiée. En divisant le monde en concepts simples, en proposant des raccourcis simplistes qui piègent même les journalistes, Marine Le Pen qui parle « au nom du peuple » force les citoyens à s’insérer dans cette vision duelle de la société par le simple jeu du discours.

C’est à la société civile d’être vigilante, que ce soit concernant les propos du Front National ou de n’importe quel autre représentant politique. La Réplique s’efforce de donner des clés de description des discours et actions qui émergent dans cette société occidentale en crise ; la réponse ne peut être efficace que si elle émane d’un grand nombre de citoyens. Ne cédons pas aux sirènes de la simplification, d’un côté de l’échiquier comme de l’autre ; elle n’est pas encore une fatalité et ne le deviendra pas si nous parvenons à appréhender rapidement le changement de paradigme qui se déroule sous nos yeux depuis, au moins, juin 2016.

Amélie Ancelle


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Décision historique de la Cour de cassation française, non aux violences policières et aux contrôles aux facies.

ven, 18/11/2016 - 16:22

Exigeons le récépissé lors des contrôles d’identité demande la société civile.

Le mercredi 9 novembre 2016, la cour de cassation a décidé que : « Un contrôle d’identité fondé sur des caractéristiques physiques associées à une origine réelle ou supposée, sans aucune justification objective préalable, est discriminatoire : il s’agit d’une faute lourde qui engage la responsabilité de l’Etat. » Suite à cette condamnation historique de l’Etat, la société civile demande de mettre en place un récépissé des contrôles d’identité.. L’arrêt de la Cour de cassation devrait être étendue au niveau européen par un acte des cours souveraines européennes, seul moyen de donner de la visibilité et de l’efficacité à cette mesure.

Les faits 

En 2013, treize personnes ont portés plainte estimant avoir fait l’objet d’un contrôle d’identité fondé uniquement sur leur apparence physique : une origine africaine ou nord-africaine réelle ou supposée (couleur de peau, traits, tenue vestimentaire).

Le 24 mars 2015, la cour d’appel de Paris a rendu treize arrêts : dans cinq cas, l’Etat a été condamné à verser des dommages-intérêts à la personne contrôlée ; dans les huit autres, la responsabilité de l’Etat n’a pas été retenue.

Suite à cette première condamnation de l’Etat, l’Agent judiciaire de l’Etat s’est pourvu en cassation.

L’Etat a ainsi tenté de justifier le caractère discriminant et racistes de ces contrôles.

La Cour de cassation s’est prononcée donc pour la première fois sur la question du contrôles au faciès.

-. Un contrôle d’identité discriminatoire engage la responsabilité de l’État

-. Il y a discrimination si le contrôle d’identité est réalisé sur la seule base de caractéristiques physiques associées à une origine réelle ou supposée

-. Le mode de preuve de la discrimination est précisé

La Cour précise la façon dont la discrimination doit être prouvée ; il s’agit d’un aménagement de la charge de la preuve.

Désormais c’est à l’administration ( l’Etat) de prouver que les contrôles sont basés sur des critères objectifs et non au faciès.

 

Pour en savoir Plus et principales sources d’information

Le Figaro http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/11/09/01016-20161109ARTFIG00367-l-etat-francais-definitivement-condamne-pour-controle-au-facies.php

Le Monde http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/11/09/controles-au-facies-la-cour-de-cassation-condamne-l-etat_5028213_1653578.html

Cour de Cassation textes des arrêts concernant les contrôles discriminatoires

 

 


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La jeunesse européenne, un acteur central pour l’Europe de demain

ven, 18/11/2016 - 10:29

 

En septembre 2015, un site nommé Les Echos Start, a été lancé dans le but d’accompagner les jeunes souhaitant s’incérer dans la vie active. Pour ce faire, le média offre toute l’information nécessaire relative à l’actualité des entreprises, les offres de stages et/ou les emplois en France ou à l’international, des témoignages d’étudiants et de jeunes diplômés, des conseils et outils pratiques.

La jeunesse constitue une dimension économique dans chaque Etats membres de l’Union européenne (UE) mais aussi au sein de celle-ci, autant dans leur formation que lors de leur insertion professionnelle. Bien que les chiffres du chômage des jeunes dans l’UE aient diminué en 2016 par rapport à 2015, ces chiffres illustrent un taux de chômage qui reste tout de même élevé. En août 2016, 4, 199 millions de jeunes (de 15 à 24 ans) étaient au chômage dans l’UE, dont 2, 927 millions dans la zone euro. Cela correspond respectivement à un taux de 18,6% et 20,7%. En France, le taux de chômage s’établit en juillet 2016 à 24,4% ; un chiffre qui reste au dessus du taux européen. Ainsi, par son activité, Echos Start s’emploie à la diminution de ces chiffres. Néanmoins, en plus d’agir sur le secteur de l’emploi, la startup se mobilise également au niveau de la citoyenneté participative aux côtés de Make.org, Sciences Politiques et Facebook. En raison de l’approche des élections présidentielles françaises, ces trois acteurs ont lancé le « manifeste des jeunes » intitulé #Inventons 2017. C’est une initiative participative et citoyenne proposant aux jeunes de faire entendre leur voix lors de l’élection présidentielle de 2017. En effet, la jeunesse représente le nouveau souffle, dont a besoin l’UE aujourd’hui, et est un des potentiels « acteurs du changement » comme souligne la startup.

Cette initiative se déroule en trois étapes. Tout d’abord, une plateforme de propositions citoyennes va être établit pendant six semaines afin de recueillir des mesures engageantes des jeunes français. Ces mesures doivent répondre à six enjeux :

  1. Comment lutter contre la menace terroriste et la radicalisation ?
  2. Comment adapter l’emploi aux défis de l’économie française ?
  3. Comment réconcilier les citoyens avec la politique ?
  4. Comment réformer l’école ?
  5. Comment rendre notre mode de vie plus durable ?
  6. Quelle grande réforme de société pour le prochain gouvernement ?

Ensuite, en janvier 2017, ces mesures feront l’objet d’une étude par un « laboratoire d’idées » composés d’étudiants volontaires de Sciences politiques, de professeurs et d’experts. Ceux-ci vont établir six programmes d’actions publiques liés aux six débats.

Enfin, ces programmes seront publiés sous la forme d’un manifeste, et un évènement de restitution sera organisé en mars 2017 afin d’interpeller les candidats à la l’élection présidentielle de 2017. Ainsi, ces derniers pourront se prononcer sur les propositions et peut être en intégrer au sein de leur programme.

Par cette initiative, le citoyen français éprouverait un sentiment d’appartenance plus grand dans l’élaboration de la politique française. Le lancement de ce manifeste à l’échelle nationale, est un exemple, qui pourrait être utilisé à l’échelle européenne, favorisant la participation citoyenne active des jeunes européens sur des enjeux actuels puisqu’ils seraient acteurs. Ainsi, cela répondrait à un des objectifs européens visant « à encourager la participation des jeunes à la vie démocratique de l’Europe » (article 165, alinéa 2 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne).

Kristell Prigent

Sources d’informations :

Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne : http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=celex%3A12012E%2FTXT

Site Les Echos start

Site Toute l’Europe :


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#LaRéplique : ces initiatives citoyennes qui défendent les valeurs européennes

jeu, 17/11/2016 - 14:36
   Le projet d’EU-logos est de donner la Réplique aux populistes européens qui prétendent que seul le rejet de l’autre et le repli sur soi, au niveau national comme au niveau individuel, peuvent nous sortir de la situation délicate dans laquelle l’Europe se trouve. Pour ce faire, nous avons décidé de leur donner la Réplique par nos mots ; d’écrire des articles déconstruisant leur discours, en recherchant la vérité et en ne laissant passer aucune narrative raciste et clivante. (plus d’informations sur http://bit.ly/2ggylfH)

Cependant, nous voulons également aller plus loin. Nous voulons leur donner tort, pas seulement théoriquement mais aussi empiriquement ; par nos actions, par les actions des citoyens européens. Ainsi, nous avons décidé de mettre en lumière des initiatives citoyennes européennes portées par des individus de différents pays membres. Ces personnes n’ont pas baissé les bras devant les discours populistes qui envahissent la scène politique et agissent tous les jours pour construire l’Europe de leurs valeurs. En voici deux :

Mercredi 12 octobre 2016 se déroulait la cérémonie de remise du Prix du citoyen au parlement européen à Bruxelles. Depuis 2008, ce Prix vise à saluer le travail de citoyens pour leur initiative facilitant la promotion de valeurs communes au sein de l’Union Européenne (UE). Chaque député européen peut nominer un individu ou une organisation par an, les lauréats sont ensuite retenus par la Chancellerie du Prix sous la présidence de Sylvie Guillaume, Vice-Présidente du Parlement européen. Cette année, une cinquantaine de personnes originaires de 26 États membres ont été récompensée a été récompensée pour leurs actions.

Ces projets ont retenu notre attention car ils étaient portés par des valeurs européennes communes. Pendant la cérémonie, Sylvie Guillaume a réitéré l’importance des actions citoyennes au sein de l’Union : « L’Europe vit des heures particulièrement difficiles et paraît parfois se désagréger sous nos yeux. Pourtant des citoyens européens nous montrent que cette Europe est bien vivante et incarnent dans leur quotidien les valeurs européennes. C’est à eux que le Parlement européen rend hommage au travers du Prix du citoyen européen ».

Voici deux des lauréats les plus inspirants. Paul Galles, lauréat du Luxembourg, a reçu le prix pour son engagement en faveur de l’accueil des réfugiés. En effet, il organise depuis plusieurs années des rencontres entre jeunes locaux et réfugiés au travers de Young Caritas au Luxembourg. Grâce à ces rencontres, un réel dialogue a été engagé au sein de la société. Paul s’est également rendu, il y a quelques mois, dans la « Jungle de Calais » pour montrer à ses compatriotes l’aspect transfrontalier de la crise et le besoin urgent de solidarité européenne. Après avoir été nominé, il a déclaré: « Je crois en la force et l’avenir de l’Europe, en la puissance de nos valeurs, de notre solidarité et dans la dignité et la beauté de chaque personne!« 

Young Caritas est présente partout en Europe. Pour plus d’informations et pour vous investir, rendez-vous sur http://www.youngcaritas.com/

L’association « Citoyennes pour l’Europe » a également reçu ce Prix. Les fondatrices, dont Martine Méheut, présente à la remise des prix, sont parties du constat que de nombreuses voix s’élevaient pour ou contre la construction de l’UE, mais que l’on entendait trop rarement la voix des femmes. Elles ont alors décidé de créer un réseau de citoyennes européennes pour se faire entendre afin de contribuer à faire vivre davantage une « Europe humaine, pluraliste et démocratique ». Par l’organisation de rencontres et de débats en Europe, l’association a pour objectif d’éveiller l’intérêt pour la culture citoyenne européenne et d’être une force de proposition pour le futur de l’Union.

C’est Pervenche Bérès, députée européenne (S&D, France), qui a proposé la candidature de l’association. Pour elle, « la société civile dans tout son maillage doit être porteuse de la citoyenneté européenne, faisant naître des droits de citoyenneté européenne en Europe au-delà des frontières ». Martine Méheut a ajouté « la démocratie requiert une éducation, or l’Europe manque grandement d’éducation citoyenne, ce qui est très dangereux ».

Elle espère que l’association aidera à développer la citoyenneté, par sa dimension culturelle. « On y travaille« , dit-elle, notamment par les cafés citoyennes pour l’Europe, les saisons au théâtre de l’Odéon ou encore la mise en valeur du patrimoine européen.

Pour plus d’informations et pour vous investir : http://www.citoyennes-pour-leurope.eu/

Ces individus, ces associations soutiennent les valeurs européennes par leurs actions. Ils nous redonnent du courage quant au futur de l’UE et promeuvent une citoyenneté européenne active plutôt que de se laisser décourager par un environnement politique souvent détaché des réalités. Ils nous rappellent que nous sommes tous acteurs du changement, et que la réalité européenne sera celle que nous déciderons de modeler.

Les initiatives présentées, ne sont que deux projets parmi tant d’autres. EU-logos écrira cette année un article par semaine pour saluer les individus qui agissent et inciter d’autres à s’engager. N’hésitez donc pas à nous contacter à communicationeulogosmail.com si vous voulez que nous écrivions un article sur un projet qui vous tiens à cœur.


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#LaRéplique : « Hélas pour elle, Julie n’est pas migrante » : le FN ou l’art de la comparaison

jeu, 17/11/2016 - 11:37

La communication du Front National (FN) repose sur l’inquiétude, elle vise à l’attiser tout en donnant l’impression qu’il tente d’y répondre. Il s’est ainsi spécialisé dans la diffusion de messages alarmistes, notamment via ses réseaux sociaux : les trois tracts mis en ligne en ce début de mois de novembre constituent de parfaits exemples de cette stratégie propre aux partis populistes et extrémistes.
D’un côté, il y a Pierre, Julie, Sandra, des citoyens Français délaissés par leur Etat au profit d’étrangers. Aucune précision n’est donnée sur eux, alors étoffons-les un peu, qu’en pensez-vous ? Prenons Julie. Elle est donc étudiante, française en France, et cherche une chambre en résidence universitaire autour de Lille ; pas un logement étudiant, une colocation ou un studio, mais une chambre de 9m carré spartiate, une cuisine et souvent des douches partagées avec 5 à 10 autres personnes et une isolation sonore et thermique quasi-nulle. Julie aurait monté un dossier social étudiant, le fameux DSE, et fait une demande de bourse, qui sait ? Elle se débrouillerait, peut-être aurait-t-elle un petit job à côté de ses études pour joindre les deux bouts.
De l’autre côté, se trouvent les migrants, les réfugiés, les fameux étrangers. Choisissons donc une jeune femme, soudanaise, appelons-la Bahit. Elle serait née à Djouba, la capitale du Sud-Soudan. En décembre 2013, elle aurait fuit les violences qui explosent une nouvelle fois après la longue guerre civile de vingt-deux ans qui avait déjà secoué le pays jusqu’au cessez-le-feu de 2002. Le périple aurait duré plus d’un an avant d’atteindre l’Europe puis finalement le Nord de la France. Après avoir laissé derrière elle sa famille et son pays, avoir connu les violences et les traumas inhérents à tout conflit armé, le business révoltant des passeurs, les centres d’accueil, la « Jungle de Calais », elle jouit maintenant d’une chambre au sein d’un centre d’accueil situé à proximité du campus de l’Université Lille 3 à Villeneuve d’Ascq.

La sélection ne s’est pas faite au hasard : Bahit aura dû prouver qu’elle était titulaire d’un baccalauréat, penser à prendre l’attestation d’un Etat dont l’administration reste balbutiante, et d’une solide motivation, notamment en ayant déjà déposé une demande d’asile sur le sol français, accordée avec succès. Or, en vertu du Système de Dublin, il n’est possible de formuler une demande d’asile qu’au sein d’un seul pays européen : le faire en France démontre donc sa volonté d’y vivre. D’autant que le Soudan et le Sud-Soudan, de même que la Syrie, l’Erythrée, l’Afghanistan et le Kosovo d’où proviennent la majorité des migrants et des demandeurs d’asile en France, sont reconnus par les instances compétentes, soient le Ministère des Affaires étrangères et l’Office français de la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra), comme des « pays instables et dangereux pour leurs citoyens ». Cette qualification les rend de facto éligibles à une demande d’asile. Ainsi, en leur fournissant un diplôme français et des cours de langue, le gouvernement entend par-là faciliter leur intégration au sein de la société française.
Ce projet constitue de plus une démonstration de l’efficacité d’un travail de concert entre l’Etat via le Ministre des Affaires étrangères, Bernard Cazeneuve, un professeur d’université et une association à but non lucratif, l’Auberge des migrants, l’une des associations les plus actives pour les habitants de la « Jungle ». C’est d’ailleurs à la suite de son démantèlement que cette solution a pu se concrétiser.
Et ces 80 réfugiés – et non pas migrants puisqu’ils ont obtenu l’asile – finalement, en tant qu’inscrits à l’Université Lille 3, sont désormais étudiants. Peut-être même sont-ils des camarades de Julie, mais certainement pas des concurrents à son droit au logement : si l’académie de Lille fait partie des ensembles universitaires ayant le plus faible ratio demandes / places disponibles, le bâtiment Galois hébergeant les désormais étudiants-réfugiés est voué à la destruction et ne devait accueillir personne au cours de l’année 2016-2017. Surtout, imputer à 80 individus la responsabilité des étudiants mal logés dans l’académie lilloise n’est-il pas quelque peu disproportionné, d’autant que les places occupées ne leur étaient pas destinées ?

Alors certes, les enjeux évoqués sont réels : mal logement, faibles retraites, accueil des migrants, gestion des demandes d’asile, respect des droits fondamentaux des uns et des autres, le tout dans un contexte de crise économique et financière plus ou moins latent ; mais n’est-il pas quelque peu nauséabond, voire carrément ignoble, d’oser une comparaison entre de telles problématiques, comme si la misère et les difficultés de la vie pouvaient être hiérarchisées, d’une part ; mais aussi de se hasarder à une telle tentative de manipulation des citoyens français d’autre part ? Il y en a en effet pour tous les goûts : Pierre le retraité, Sandra dans la force de l’âge et Julie, la jeune étudiante : de quoi donc effrayer et placer l’électorat français face à une situation binaire bien simpliste : ‘eux ou les Autres’. Alors que ‘eux et les Autres’ pourrait être une solution finalement : de nouveaux actifs pour relancer l’économie, financer les retraites, les aides et les politiques sociales – pour les étudiants comme pour les SDF d’ailleurs – , la consommation et l’économie françaises. Certes, la France ne peut accueillir tous les migrants et demandeurs d’asile, mais il convient de souligner que si la démarche d’opposition systématique du Front national peut être rassurante selon un certain point de vue, mais elle n’en demeure pas moins fort éloignée de la réalité.

Emmanuelle Gris


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