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Afrique

Le duo Ouinsavi-Bello dépose son dossier à la CENA

24 Heures au Bénin - Tue, 14/10/2025 - 13:49

La Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a enregistré, ce mardi 14 octobre 2025, la candidature d'un autre duo de candidats. Il s'agit de Prince Anatole Ouinsavi et sa colistière Bello Agathe.

Un deuxième duo de candidats à la CENA dans la course pour la Marina. Prince Anatole Ouinsavi et sa colistière Bello Agathe se sont rendus dans les locaux de la Commission ce mardi pour le dépôt de son dossier à l'élection présidentielle de 2026. Cette candidature fait suite à celle du ticket de la mouvance présidentielle, Romuald Wadagni et Mariam Chabi Talata, qui a rempli ses formalités lundi dernier à la CENA.
La clôture du dépôt des dossiers de candidature est fixée à ce mardi à minuit.
Dans les prochains jours, la liste définitive des candidats autorisés à concourir sera connue, offrant un premier aperçu des forces en lice pour la présidentielle de 2026.
Le candidat Prince Anatole Ouinsavi est connu comme président du mouvement Union nationale de la jeunesse béninoise. Il a publié en 2020 un livre intitulé : “Bilan glorieux d'un président hors du commun : en 4 ans de pouvoir, 40 ans d'avancées”.
Ce duo a surpris tout le monde par l'annonce de sa candidature à la présidentielle 2026.

A. A. A

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Prévention des risques au travail : La CNSS sensibilise les entreprises à Ouahigouya

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 13:43

Afin de prévenir les risques professionnels dans le milieu du travail, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) sensibilise les entreprises dans le nord du Burkina. Après plusieurs localités du pays, la CNSS marque une halte à Ouahigouya. Dans la capitale de la région du Yaadga, elle tient du 13 au 15 octobre 2025 une formation des entreprises en prévention des risques professionnels et des accidents de travail.

Cette formation, placée sous le thème « Prévention des risques liés à l'organisation et aux situations de travail », vise plusieurs objectifs. Au nombre desquels les enjeux de la prévention des risques professionnels et expliquer le cadre juridique en la matière.

Il sera aussi question pour les patrons des entreprises et les employés de connaître les facteurs de risques sur les lieux de travail et de cerner les étapes, ainsi que des outils de mise en œuvre d'une démarche de prévention.

Vue partielle des participants

La cérémonie d'ouverture a été présidée le lundi 13 octobre 2025 par le gouverneur de la région du Yaadga, Thomas Yampa.

Le gouverneur a salué les responsables de la CNSS pour avoir initié une telle formation car selon lui, la région a besoin que ses entreprises soient des lieux et des cadres sûrs pour l'ensemble des travailleurs pour qu'ils puissent travailler à dynamiser l'économie nationale. « Et si ces conditions ne sont pas réunies à long terme, cela créera des difficultés pour les travailleurs et même pour les entreprises aussi. C'est pourquoi prendre à bras le corps le sujet est une sorte d'anticipation qu'il faut encourager. »

Le gouverneur de la région du Yaadga, Thomas Yampa

Il a souhaité qu'au terme de la formation, les recommandations qui sortiront pour améliorer les bonnes pratiques soient mises en œuvre dans les différentes entreprises.

Le directeur général de la CNSS, Dr Herman Nacambo, s'est appesanti sur le contenu de ces 72 heures de formation. Selon lui, il s'agira de renforcer les capacités de l'ensemble des chefs d'entreprises et des travailleurs qui ont à leur sein des comités de prévention et de gestion des risques professionnels. Ce, en vue de les améliorer, mais aussi de faire en sorte qu'ils répondent aux besoins des personnes, a-t-il souligné.

L'autre enjeu, poursuit M. Nacambo, c'est de capaciter ces acteurs sur la législation en la matière, mais aussi de permettre un partage d'expériences sur ce que chacun fait à son niveau. « Sur la base de nos constats, nous avons remarqué que les accidents constituent un réel problème de santé. Donc nous voulons faire en sorte que la législation en la matière soit connue, faire en sorte que les bonnes pratiques soient mises en œuvre et qu'il y ait un suivi. Enfin faire en sorte que les conditions de travail s'améliorent pour qu'il y ait moins de risques professionnels », a-t-il expliqué, tout en soulignant que c'est de cette façon que les entreprises pourront atteindre leurs objectifs et qu'il y aura une dynamique économique qui amène le pays à avancer rapidement.

Dr Herman Nacambo, directeur général de la CNSS

Offrir un cadre de travail professionnel sûr et sécurisé aux travailleurs, c'est aussi ce qui a poussé le directeur des ressources humaines de Talsougri Forage BTP, Mazout Zoungrana, à ne pas lésiner lorsque la CNSS lui a proposé une telle formation. Les entreprises et les travailleurs en avaient vraiment besoin, dit-il, parce que les risques et les accidents de travail ne peuvent pas manquer, et surtout une entreprise comme la sienne qui est spécialisée dans le transport des minerais.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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1 mort et plusieurs blessés dans un accident à Zakpo

24 Heures au Bénin - Tue, 14/10/2025 - 13:39

Un accident de circulation a eu lieu dans la nuit du lundi 13 octobre 2025 à Bohicon devant l'école primaire publique de Zakpo.

Un accident entraîne un mort et plusieurs blessés dans la commune de Bohicon.
D'après les informations, un véhicule de marque Lexus, en provenance du carrefour Zakpo et se dirigeant vers celui de Mokas, aurait perdu le contrôle. Il heurte plusieurs usagers de la voie. Cette cette collision fait un mort et plusieurs blessés. Ces derniers ont été conduits d'urgence au centre hospitalier de référence de la ville.

Marina HOUENOU (Stag)

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120 parrainages pour le duo Wadagni-Talata

24 Heures au Bénin - Tue, 14/10/2025 - 13:22

Le duo candidat des forces politiques de la mouvance présidentielle a déposé son dossier de candidature dans l'après-midi du lundi 13 octobre 2025. Le dossier fourni par le candidat Romuald Wadagni et sa colistière, Mariam-Chabi Talata est au complet et contient 120 parrainages.

Lundi 13 octobre 2025, veille de la date de clôture, seul le duo Romuald Wadagni et Mariam Chabi Talata a déposé son dossier de candidature pour la présidentielle 2026. Le dossier de ce duo, selon un technicien de la CENA, est au complet et contient 120 parrainages sur les 186 délivrés par la Commission électorale nationale autonome (CENA).
Ayant satisfait auxexigences de l'institution en charge de l'organisation des élections au Bénin, les deux candidats ont reçu des mains de Saca Lafia, président de la CENA, le récépissé provisoire.
Des sources proches de l'institution, l'examen approfondi des dossiers de candidature démarre mercredi 15 octobre. Les pièces communes des dossiers seront envoyées à la Cour constitutionnelle, qui organisera la visite médicale des duos, entre le 15 et le 22 octobre. Ce n'est qu'après cette étape que l'étude de fond va être finalisée, et les récépissés définitifs délivrés aux duos ayant satisfait à toutes les exigences.
La liste définitive des candidats retenus selon les projections de la CENA, sera publiée le 31 octobre 2025.

F. A. A.

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Le duo Agbodjo–Lodjou ne dispose pas du nombre de parrainages requis

24 Heures au Bénin - Tue, 14/10/2025 - 12:56

Le parti "Les Démocrates" a enfin désigné, dans la matinée du mardi 14 octobre 2025, son duo de candidats pour la présidentielle de 2026. À l'issue d'une session extraordinaire marquée par de fortes tensions internes, Me Renaud Agbodjo et Jude Bonaventure Lodjou ont été retenus pour représenter la principale formation de l'opposition à la prochaine élection présidentielle. Mais à quelques heures de la clôture du dépôt des candidatures à la CENA, le duo fait face à un obstacle de taille : il ne dispose pas du nombre de parrainages requis.

Tout est parti d'un coup de tonnerre survenu ce lundi 13 octobre, lorsque le député Michel Sodjinou, membre du groupe parlementaire "Les Démocrates", a par exploit d'huissier, sommé le président Boni Yayi à lui rendre son parrainage. Tous les 28 parrainages du parti "Les Démocrates'" avaient été retirés à la CENA et remis au président Boni Yayi.

Saisi, le tribunal a statué publiquement et de manière contradictoire, ordonnant la restitution immédiate du formulaire de parrainage au député Sodjinou, et ce, « nonobstant toute voie de recours ». Une décision qui a profondément bouleversé les calculs du parti à quelques heures de la clôture du dépôt des dossiers.

Une candidature qui divise

Selon plusieurs sources, la désignation de Me Renaud Agbodjo à la tête du ticket présidentiel serait à l'origine de la crise. Le député Sodjinou aurait clairement fixé des conditions pour accorder son parrainage. La non-satisfaction de ses conditions a conduit au retrait de son parrainage. Ce qui prive le duo Agbodjo–Lodjou du nombre minimal de signatures exigées par la loi pour valider sa candidature. Plusieurs cadres affirment que « rien n'a changé » depuis le jugement du tribunal. Pire, des sources concordantes indiquent que d'autres députés du parti envisagent à leur tour de retirer leurs parrainages, en soutien à Michel Sodjinou.
La CENA clôture le dépôt des candidatures ce mardi 14 octobre à minuit. À l'heure où chaque minute compte, le parti ‘'Les Démocrates'' tente encore de sauver les meubles. Mais le temps joue contre lui : sans parrainages suffisants, le duo Agbodjo–Lodjou risque de voir son rêve présidentiel s'arrêter avant même d'avoir commencé.

A.A.A

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Le personnel du Parlement sensibilisé sur les avantages et les risques liés aux réseaux sociaux

24 Heures au Bénin - Tue, 14/10/2025 - 12:51

Le chef de la Cellule de communication et porte-parole du Président de l'Assemblée nationale, Vitali BOTON, a animé une communication sur « L'impact des réseaux sociaux sur nos vies privées, nos pratiques professionnelles et nos carrières dans la fonction publique parlementaire ». La séance s'est déroulée, lundi 13 octobre 2025, lors de la cérémonie des couleurs et vise vise à sensibiliser le personnel parlementaire, civil et militaire, sur les valeurs civiques et morales.

Sensibiliser la communauté parlementaire sur les opportunités et les risques liés à l'usage des réseaux sociaux d'une part, et montrer comment elle peut en tirer de grands profits sans compromettre sa vie privée, sa réputation et sa carrière d'autre part, c'est l'objectif d'une communication animée ce lundi 13 octobre 2025, par le chef de la Cellule de communication et porte-parole du Président de l'Assemblée nationale.

Au cours de la séance d'échanges avec le personnel parlementaire, civil et militaire, Vitali BOTON a souligné que les réseaux sociaux, notamment Facebook, WhatsApp, Instagram, TikTok, X (ancien Twitter), LinkedIn et autres, façonnent les comportements, influencent l'image et orientent, souvent à l'insu de l'agent, le cours de sa carrière et de ses responsabilités.

Ces réseaux sociaux selon le communicateur, relève de l'explosion des nouvelles technologies de l'information et de la communication dont il est difficile de s'en passer. « Ils rythment nos relations privées, structurent nos pratiques professionnelles et influencent jusqu'à nos carrières dans la fonction publique. Dans une institution aussi sensible que l'Assemblée nationale, la question est encore plus cruciale, car chaque agent devient, malgré lui, un ambassadeur de l'image du Parlement », a fait observer Vitali BOTON.

L'hyperconnexion aux réseaux et ses impacts sur la vie privée
Selon le porte-parole du président de l'Assemblée nationale, les réseaux sociaux ont profondément transformé la manière de communiquer, de partager et même d'exister publiquement. Une hyperconnexion qui soulève des interrogations majeures sur « la notion même de vie privée ». Laquelle renvoie d'après lui, à « cet espace personnel où chacun devrait pouvoir préserver son intimité, ses opinions, ses émotions et certaines informations qui ne regardent que lui ».

« Or, sur les réseaux sociaux, la frontière entre sphère publique et sphère privée devient de plus en plus floue : ce que l'on publie, commente ou partage peut facilement échapper à notre contrôle et être vu, interprété ou exploité par autrui », a-t-il indiqué avant d'évoquer quelques aspects positifs relatifs entre autres au maintien du contact avec la famille, les amis, les camarades de promotion, et l'accès facile à des groupes d'entraide et de solidarité. « Les réseaux sociaux peuvent également constituer un outil de mémoire et de valorisation des moments de vie, offrant un espace d'expression pour partager ses passions, ses réussites ou ses engagements », a souligné Vitali BOTON.

Au sujet des aspects négatifs, il a relevé les « risques d'exposition involontaire de données personnelles, la perte de contrôle sur les contenus partagés, la traçabilité et le profilage numérique, l'atteinte à la réputation, la pression sociale et psychologique, la confusion entre sphère publique et sphère privée, le risque de cyberharcèlement et d'usurpation d'identité ».

Réseaux sociaux et pratiques professionnelles
En plus d'être des outils de communication personnelle, les réseaux sociaux selon le porte-parole du Président de l'Assemblée nationale, sont devenus « des instruments puissants pour le travail et la diffusion de l'information ».

Dans la fonction publique parlementaire, a-t-il fait savoir, l'impact des réseaux sociaux est particulièrement visible et double car, offrant des opportunités uniques, mais aussi des risques.
Du point de vue des opportunités, les réseaux sociaux selon Vitali BOTON, constituent « un outil puissant de travail et de communication ». Il a évoqué à titre illustratif, les journalistes et communicateurs parlementaires qui, grâce aux réseaux X, LinkedIn et Facebook, peuvent diffuser rapidement des informations officielles, des communiqués, etc. Un simple tweet pouvant toucher des milliers de citoyens en quelques minutes.

Les archivistes et documentalistes selon ses explications, peuvent utiliser les réseaux sociaux pour créer une bibliothèque numérique, facilitant ainsi l'accès du public et des chercheurs. Il en est de même pour les juristes et légistes de l'Assemblée nationale pour qui les plateformes sociales peuvent constituer « un outil de veille, d'échange professionnel et de vulgarisation du droit », favorisant à la fois la transparence, la collaboration et le rayonnement du travail législatif.
A côté de ces opportunités, il y a des risques. Et ces risques sont liés à la fuite d'informations sensibles, aux conflits d'intérêts et la perte de crédibilité, la désinformation et les fake news.

Les défis dans l'administration parlementaire
L'un des défis majeurs qu'impose l'usage des réseaux sociaux dans la fonction publique parlementaire selon Vitali BOTON, réside dans la frontière, souvent floue, entre vie privée et vie professionnelle. A cet effet, il est recommandé à la communauté parlementaire, l'observance de la prudence, de la retenue et de la conscience du rôle qu'elle incarne en ligne.

A l'en croire, plus les responsabilités sont élevées, plus cette frontière devient difficile à tracer. « Une simple prise de position du Secrétaire général administratif, même émise sur un compte personnel, pourrait être immédiatement interprétée comme la position officielle de l'Assemblée nationale. De même, un commentaire du porte-parole du Président de l'Assemblée nationale sera spontanément associé à l'opinion du Président lui-même. Et une réflexion partagée par le Directeur des services législatifs pourrait être reliée, à tort ou à raison, à un texte de loi en examen ou à une orientation législative du moment ».

Autant d'exemples qui, pour lui, illustrent la responsabilité particulière qui pèse sur chaque fonctionnaire parlementaire. « Ses paroles, ses gestes et ses publications dépassent souvent le cadre de la sphère privée. Servir une institution d'une telle envergure impose de considérer que sur les réseaux sociaux, l'on ne s'exprime pas « totalement » en son nom propre.
L'usage des réseaux sociaux dans la fonction publique parlementaire requiert une vigilance accrue. « La fonction publique parlementaire n'est pas une administration comme les autres : elle implique des devoirs de réserve, de neutralité et de loyauté renforcés. Dans ce contexte, les agents doivent toujours garder à l'esprit que leurs actions, même en ligne et à titre personnel, peuvent avoir un impact sur la réputation de l'Assemblée nationale.

Entre vie professionnelle et vie privée, la frontière est souvent ténue », a-t-conseillé avant d'exhorter les agents à quelques recommandations. Il s'agit de
préserver la confidentialité et la sécurité des données ;
respecter le devoir de réserve et la neutralité politique ;
séparer vie professionnelle et vie privée ;
faire preuve de discrétion et de modestie ;
éviter toute confusion entre opinion personnelle et position institutionnelle ;
vérifier systématiquement la fiabilité des informations partagées ;
protéger son image et celle de l'institution ;
s'abstenir de toute publication polémique ou émotionnelle ;
contribuer positivement à l'image du Parlement ;
participer aux formations et respecter la charte d'utilisation interne.

F. A. A.

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Aliou Sall, le frère de l'ancien président sénégalais Macky Sall bénéficie d'une liberté provisoire

BBC Afrique - Tue, 14/10/2025 - 12:22
Aliou Sall, frère de l'ancien président sénégalais Macky Sall bénéficie d'une liberté provisoire. Il a été interpellé jeudi dernier à Dakar puis placé en garde à vue après son audition.
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Région du Nakambé : Soleil Resources offre plus de 30 millions FCFA en dons

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 10:12

Le groupe minier de l'opérateur économique Inoussa Kanazoé, Soleil Resources, continue d'apporter du baume au cœur des populations de la région du Nakambé. Au cours de ce mois d'octobre, à travers ses filiales Burkina mining company (BMC) et Ouaré mining company (OMC), il a fait des dons de diverses natures en faveur des populations. Des actions qui s'inscrivent dans le cadre de sa responsabilité sociale.

C'était un ouf de soulagement pour la communauté éducative du lycée départemental de Youngou le 1er octobre 2025. En effet, c'est ce jour de la rentrée scolaire que Burkina mining company (BMC) du groupe Soleil Resources a choisi pour remettre des matériaux de construction destinés à la réparation de la toiture du lycée, emportée en mai 2025 par un vent violent. Dans le souci de pouvoir travailler sereinement dans un environnement sécurisé, le bureau des parents d'élèves du lycée avait adressé, le 23 septembre 2025, une demande à la société. En seulement une semaine, celle-ci a donné une suite favorable à la requête. Sur un besoin exprimé d'environ 3 800 000 FCFA, la société minière a octroyé des matériaux notamment du ciment, des tôles et du fer d'une valeur de 3 000 000 FCFA. Une action saluée par la communauté éducative, les autorités administratives et coutumières de la localité, qui ont souligné qu'elle permettra de rénover la toiture de six salles de classe.

Remise symbolique de vivres à une PDI ressortissante du village de Sawenga, dans la commune de Bittou

Un appui humanitaire pour les déplacés internes

Le 11 octobre dernier, ce sont les personnes déplacées internes originaires du village de Sawenga, dans la commune de Bittou qui ont reçu 50 tonnes de riz d'une valeur de 20 millions FCFA. Ce don, remis au Haut-commissariat de la province du Boulgou, est l'aboutissement d'un plaidoyer de l'Association Béognééré pour le Développement de Sawenga (ABNDS) auprès de Ouaré mining company (OMC), société sœur de BMC. Avec ce geste de 2000 sacs de 25kg, plus d'un millier de personnes déplacées internes installées verront leurs difficultés atténuées, a fait savoir le président de l'ABNDS, Mathieu Tandako.

Le directeur des relations communautaires de OMC et BMC de Soleil Resources, Antoine Attiou, représentant le directeur général de la mine, Poco Tapsoaba, a rappelé que l'entreprise désormais à capitaux entièrement burkinabè depuis 2024 reste engagée dans la mise en œuvre de sa politique de responsabilité sociale. « La direction a accepté de répondre favorablement à la requête de l'association en offrant 50 tonnes de riz, d'une valeur de 20 millions de francs CFA, afin de soutenir l'action du gouvernement et d'apporter un appui aux populations en détresse », a-t-il affirmé avant d'indiquer que la société intervient sur la base des requêtes formulées par les communautés, conformément à sa politique de proximité.

2000 sacs de 25 kg de riz ont été offerts aux PDI originaire du village de Sawenga dans la commune de Bittou par OMC, société sœur de BMC du groupe Soleil Resources

Le Haut-commissaire de la province du Boulgou, Constantin Dabiré, a salué cette action conjointe de la société et de l'ABNDS, qu'il a qualifiée d'exemple de collaboration au service des populations déplacées. Il a assuré de la disponibilité des services de l'action humanitaire pour accompagner la réception, le stockage et la distribution des vivres aux bénéficiaires.

Enfin, pour soulager les parents d'élèves en cette rentrée scolaire, la société a répondu favorablement à une requête d'écoles en fournitures scolaires. Aussi, le lundi 13 octobre 2025, un don de fournitures scolaires d'une valeur de 8 millions FCFA a été fait à 10 écoles du canton de Youga, principalement au profit d'élèves déplacés internes.

Des kits scolaires d'un montant de 8 millions de F CFA feront le bonheur des élèves de 10 écoles du canton de Youga

Présents à la cérémonie, le secrétaire général de la commune représentant le PDS de Zabré, l'inspecteur chef de la circonscription d'enseignement de base de Zabré 2, les chefs coutumiers et religieux de Youga, les représentants des parents d'élèves et les directeurs des dix écoles ont tour à tour remercié la mine d'or pour cet important don, qui permettra aux élèves de travailler dans de meilleures conditions et d'obtenir de bons résultats scolaires.

Par Henri Zongo

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Les meilleurs élèves au BEPC récompensés à Cotonou

24 Heures au Bénin - Tue, 14/10/2025 - 10:00

Les meilleurs élèves au BEPC de la 16e circonscription électorale ont été recompensés, lundi 13 octobre 2025, au CEG les Pylones à Agla (Cotonou). C'est une initiative du conseiller municipal Émile Houndeladji soutenue par le ministre d'État Abdoulaye Bio Tchané.

« C'est un honneur pour moi de remettre ces ordinateurs et ces pockets Wi-Fi au nom du président Abdoulaye Bio Tchané. Vous avez travaillé dur pour obtenir votre BEPC, et cette récompense témoigne de votre détermination », a déclaré Émile Houndeladji.
82 ordinateurs ont été offerts avec des connexions Internet pour une durée de six mois pour encourager les élèves ayant obtenu des mentions au BEPC.

Le corps enseignant a également été remercié pour le travail abattu durant l'année scolaire. La directrice du CEG Les Pylônes, Médéssè Ayaba Robertine Saho, a reçu un ordinateur et une connexion internet. « Ce geste prouve que le travail bien fait est reconnu. Il motivera nos apprenants à se surpasser », a- t- elle affirmé.

Les enseignants ont également bénéficié de kits Wi-Fi. Une fibre optique d'une année gratuite de connexion est installée dans l'enceinte de l'établissement.
« Ce n'est que le début d'une vaste action pour valoriser le mérite dans nos écoles. Nous continuerons à soutenir nos apprenants », a promis Émile Houndeladji.

Marina HOUENOU (Stag)

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Décès de COMPAORE NÉE SY NDEYE ROKHAYA DIANE BERTILLE : Faire-part

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 10:00

Le Songrétenga Naaba ;

Les grandes familles COMPAORE, ZAGARE, SONGRE, KONTOGOMDE, KABORE, ILBOUDO, OUEDRAOGO, BEKOUÈNÈ, à Songretenga, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Dalgane, Koupéla, Tantaogo, Kaya ;
Les Nabasnogho Naaba de Boulsa, de Tougouri et de Nabdogo ;

Les familles SAWADOGO et RAPADEMNABA à BouIsa (Nabasnongin), à Tougouri et à Ouagadougou ;
La grande famille de Feu SENGANE SY à Dakar et à Saint Louis ; la famille de Feu DAHOUROU Rasmané Jean Pierre à Ouagadougou et Léo ;

La grande famille BANCÉ à Torla et Ouagadougou ;
La famille de Feue Suzanne Bancé à Ouagadougou et à Torla :

Les grandes familles, M'BAYE, TRAORE, OUEDRAOGO, BOUM-BIYONG, YAGUIBOU et ADOUBE,
Son Excellence Roch Marc Christian KABORE et épouse à Ouagadougou ; Monsieur Hubert OUEDRAOGO et épouse à Ouagadougou ;

Monsieur Lazare BANCE et épouse à Ouagadougou ;
Monsieur Sosthène Arcadius COMPAORE, époux de la défunte

Les enfants et petite fille :
Elsa Josepha Emmanuella
Doris Paul Cédric
Cedella Marie Suzanne
Kera Hawa Susan.

Les frères et sœurs, les neveux, les nièces, les petits enfants à Montréal , Ottawa , État-Unis , Allemagne, Abidjan , Lyon.

Les familles alliées et amies ;

Ont la profonde douleur et le regret de vous annoncer le décès de leur
épouse, sœur, tante, mère, belle-mère et grand-mère :

MADAME COMPAORE NÉE SY NDEYE ROKHAYA DIANE BERTILLE
survenu le 10 octobre 2025 au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo à Ouagadougou

PROGRAMME DES OBSÈQUES :

DIMANCHE 19 OCTOBRE 2025
17h00 :
Levée du corps à la morgue du CHU de Tengandogo pour le domicile de la défunte
20h00 : Veillée de prières au domicile de la défunte à Ouaga 2000

LUNDI 20 OCTOBRE 2025
8h00 :
Levée du corps au domicile de la défunte à Ouaga 2000
09h00 : Messe d'absoute à l'église Notre Dame de Apôtres de la Patte d'Oie, suivie de l'inhumation au cimetière municipal de Gounghin.

DIMANCHE 26 OCTOBRE 2025

09h00 : Messe tenant lieu de funérailles chrétiennes à l'église Notre Dame de Apôtres de la Patte d'Oie.

« Je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai ; je leur donnerai de la joie après leurs chagrins. »
(Jérémie 3, 13)

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Décès de OUEDRAOGO Poukinwiligba Rachel : Remerciements

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 09:30

‘'Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s'il meurt ; et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais.'' (Jean 11 :25-27)

La grande Famille OUEDRAOGO à Ouagadougou, Mougninssin, Zagtouli, Guiguemtenga, Ramessoum, Arbollé, en Côte d'Ivoire, Italie, France et aux Etats-Unis.

Les familles alliées Ouédraogo, Rouamba, Yaméogo, Kiemtoré, Kaboré, Birba, Sawadogo, Zoungrana, Ilboudo, Thiéba, Séré, Nikiéma, Compaoré, Tindano, Traoré, Konaté, Hafing, Cissé,

Réitèrent leurs sincères remerciements pour les nombreuses marques d'amitié, de fraternité, de sympathie, de compassion, de soutien spirituel, moral, matériel et financier lors du décès le mardi 2 septembre 2025 et des obsèques de leur mère, grande maman, sœur, belle-sœur, tante, épouse, grand-mère et arrière-grand-mère :
Madame OUEDRAOGO Poukinwiligba Rachel, Infirmière à la retraite, (Epouse de feu OUEDRAOGO Laurent, Infirmier à la retraite)

Des messes seront dites pour le repos de son âme tout au long de l'année 2025 et de l'année 2026 :
Chapelle du Scolasticat de Saint Camille à Wemtenga tous les dimanches à 06 h
Eglise de la Paroisse Charles Lwanga Wayalghin tous les dimanches à 9h et 5h45 les autres jours de la semaine,
Chapelle Kandaf de Karpala tous les jours à 06h
Eglise de la paroisse Saint Camille à Zogona tous les dimanches à 09h
Eglise de la paroisse de Kologh-naaba tous les dimanches à 05h30
Eglise de la paroisse Sainte Trinité de Zagtouli tous les dimanches à 09h
Eglise de la paroisse de Saint Sébastien au camp Sangoulé Lamizana tous les dimanches à 8h
Eglise de la paroisse Christ Roi de Pissy tous les Samedi à 18h
Eglise de la paroisse Saint pierre de Gounghin à 07h pour les dimanches et 5h30 les vendredis et samedis

Chapelle des Jésuites à Gounghin tous les jours à 06H20

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Renaud Agbodjo-Jude Lodjou, duo candidat du parti ‘'Les Démocrates''

24 Heures au Bénin - Tue, 14/10/2025 - 09:29

Le parti ‘'Les Démocrates'' a désigné, ce mardi 14 octobre 2025, son duo de candidats pour l'élection présidentielle de 2026 après une journée de tension au siège du parti à Cotonou.

Le duo du parti "Les Démocrates" est enfin connu. La session extraordinaire débutée ce lundi a pris fin ce mardi matin après 5 heures avec la désignation du duo Me Renaud Agbodjo et Jude Bonaventure Lodjou pour représenter le parti à l'élection présidentielle 2026.

Ce lundi, le parti a été confronté à une situation de dernière minute pouvant l'empêcher de prendre part à la prochaine élection présidentielle.
Le député Michel Sodjinou, membre du groupe parlementaire Les Démocrates, a, par exploit d'huissier, sommé le président du parti, Yayi Boni de lui rendre son parrainage qu'il avait retiré auprès de la CENA. Statuant publiquement et de manière contradictoire, le tribunal a ordonné la restitution immédiate du formulaire au député Sodjinou, et ce « nonobstant toute voie de recours ».

Les discussions ont été très tendues lors de la session extraordinaire. Le président du parti Boni Yayi a même quitté les lieux vers 15 heures. Il est y revenu après minuit pour apaiser les tensions et trouver ensemble avec les membres un consensus.

Des débats ont eu lieu à huis clos. Selon le président de la commission d'étude des dossiers de candidature, Christophe Monsia, la route fut longue et parsemée d'embûches mais l'arrivée est belle avec la sortie de la fumée blanche.

Pour cette course à la Marina, le parti Les Démocrates a enregistré au total 34 dossiers de candidats. Le comité mis en place a procédé à l'examen des dossiers et à des entretiens avec chaque candidat avant de transmettre les décisions au président du parti Boni Yayi.

L'enregistrement des dossiers de candidature pour le scrutin présidentiel sera clôturé ce mardi 14 octobre à la CENA.

Le duo du parti "Les Démocrates" désigné devra dans les prochaines heures procéder au dépôt officiel de son dossier à la CENA.

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Des agents de la Marine nationale formés à l'entretien des vecteurs maritimes

24 Heures au Bénin - Tue, 14/10/2025 - 03:02

Dans le cadre du projet d'appui au secteur Portuaire (ProPORT), financé par l'Union européenne (UE), et mis en œuvre par Enabel, 23 agents de la Marine nationale ont été formés à l'entretien et à la réparation des vecteurs maritimes.

Des éléments de la Marine nationale formés pour renforcer la sûreté maritime dans les eaux territoriales du Bénin. Au nombre de 23 dont deux (02) femmes, ils ont bénéficié d'une formation intensive pendant la période du 15 septembre au 10 octobre 2025, sur l'entretien et la réparation des vecteurs maritimes.

La session de formation animée par deux instructeurs de la Défense belge, s'inscrit dans le cadre du projet d'appui au secteur Portuaire (ProPORT), financé par l'Union européenne et mis en œuvre par Enabel.

Au terme de la formation qui a duré 4 semaines, les participants en provenance des bases navales de Cotonou, Grand-Popo, Sèmè et Ladji, sont parvenus à réparer et à mettre en service, 5 embarcations de type Zodiac et (Rigid-Hulled Inflatable Boat : bateau semi-rigide à coque dure) RHIB pour les missions de surveillance et de patrouille maritime.

Au-delà du renforcement des compétences techniques, l'initiative selon l'UE, vise à promouvoir une véritable culture de l'entretien et de la maintenance préventive, essentielle pour la durabilité des équipements navals.

A travers le PROPORT, l'UE rassure poursuivre son engagement aux côtés de la Marine nationale béninoise et de l'Autorité Nationale Chargée de l'Action de l'Etat en Mer (ANCAEM) pour « un trafic maritime plus sûr, plus efficace et durable ».

F. A. A.

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38ᵉ journée d'hommage au président Thomas Sankara : Une rencontre internationale pour raviver l'esprit sankariste

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 00:22

Du 12 au 14 octobre 2025, se tient la Rencontre internationale carrefour africain Thomas Sankara, organisée à l'occasion de la 38ᵉ journée d'hommage au président Thomas Sankara. Cette commémoration offre l'opportunité de renforcer l'ancrage des valeurs sankaristes dans le monde, de promouvoir l'unité et la résilience du peuple burkinabè, ceci, tout en réaffirmant l'engagement du pays en faveur d'une Afrique unie, souveraine et prospère. La cérémonie d'ouverture a été présidée par le ministre de la communication, de la culture, des arts et du tourisme, Gilbert Ouédraogo. Le thème : « Héritiers de Thomas Sankara : jeunesse debout ! »

« Thomas Sankara a montré au monde qu'un pays pauvre et endetté pouvait être riche en dignité, en courage et conquérir la prospérité matérielle. Aujourd'hui, l'histoire frappe à nouveau à notre porte. La question est simple : serions-nous à la hauteur ? » Voilà toute l'équation à résoudre, selon le colonel-major Daouda Traoré, président du Comité international mémorial Thomas Sankara, derrière la Rencontre internationale carrefour africain Thomas Sankara (RICA-TS), organisée en prélude de la 38ᵉ journée d'hommage au président Thomas Sankara, à laquelle prennent part plus de 25 pays, à travers le monde.

« Refusez la corruption, refusez la compromission, et marchez fièrement ensemble sur le chemin de l'intimité », a conseillé Daouda Traoré aux jeunes

L'héritage du père de la révolution demeure, plus de trente ans après son assassinat, un phare qui éclaire les peuples en quête de souveraineté. Pour le coordonnateur du projet de construction des infrastructures du mémorial Thomas Sankara, Étienne Lompo, Thomas Sankara, c'est plus qu'un nom. « C'est un pas, une vision, un refus de la soumission, un appel permanent à la justice, à l'intégrité, à l'amour du peuple. Il a parlé de révolution dans les cœurs et dans les actes. Il a montré par son exemple que l'Afrique n'est pas un continent condamné à subir, mais une terre d'avant-garde, mais aussi d'avenir pour le monde », se rappelle-t-il.

« Car oui, le destin de l'Afrique doit se créer par les Africains, pour les Africains et avec la jeunesse en première ligne », Étienne Lompo

« Thomas Sankara nous a appris que l'indépendance véritable n'est pas une idée abstraite », retient le ministre Gilbert Ouédraogo. « Aujourd'hui, cette conviction est plus que jamais vivante dans les politiques et les initiatives que mène notre gouvernement qui place l'intérêt collectif, la justice sociale et la souveraineté au cœur de toutes ses décisions. Le mémorial Thomas Sankara et ses douze compagnons d'infortune que nous avons l'honneur de préserver et de valoriser est d'ailleurs un rappel permanent que les idées justes ne meurent jamais, qu'elles traversent les générations et se transforment en actes de liberté et de progrès », a-t-il indiqué.

« Ouagadougou n'est pas seulement une capitale, elle est le symbole d'une nation qui, depuis toujours, a refusé de plier l'échine devant l'injustice et la domination », Gilbert Ouédraogo

Pour cette première édition, bon nombre de questionnements doivent guider la réflexion des participants. « Comment, face aux forceps et pillages économiques de l'impérialisme et aux pièges monétaires, notre jeunesse doit-elle défendre, assumer et inventer la souveraineté africaine ? Comment, contre les injustices sociales et les humiliations imposées par un système néocolonial, s'organiser et mener le combat pour le triomphe de la justice sociale et de la dignité humaine ? » s'interroge d'une part le colonel Daouda Traoré.

« Comment, face à la destruction écologique et à la faim organisée à dessein pour exploiter nos peuples, bâtir une Afrique autosuffisante avec la solidarité, et une Afrique créatrice de sa destinée, une Afrique de prospérité ? Comment, enfin, mener l'offensive contre les menées divisionnistes, prenant appui sur des dirigeants formatés à la servilité et la docilité à l'endroit de l'impérialisme aux abois, face à la prise de conscience grandissante de nos peuples, et particulièrement du fer de lance de l'unité africaine que doit constituer la jeunesse ? », a-t-il poursuivi.

Toutes ces interrogations sont celles qui répondront au thème choisi pour cette édition : « Héritiers de Thomas Sankara : jeunesse debout ! »

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Nationalisation au Burkina Faso : Souveraineté économique ou mirage dangereux ?

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 00:20

La question de la nationalisation au Burkina Faso s'inscrit dans une dynamique continentale de quête d'autonomie économique. Si la souveraineté demeure un objectif légitime, son atteinte dépend d'un équilibre subtil entre contrôle étatique, efficacité managériale et partenariat avec le secteur privé, estime, en substance, Isaac Gouene, spécialiste en économie et en finance des marchés. Dans la tribune qui suit, il attire l'attention sur les pièges tout en proposant des solutions pour les contourner.

De l'Algérie au Mali, en passant par le Gabon et le Niger, une vague de réflexions sur la reprise en main des secteurs stratégiques agite le continent. Le Burkina Faso, engagé dans la même voie, n'échappe pas au débat passionné que suscite la question de la nationalisation. Pourtant, au-delà des postures idéologiques, il est urgent d'examiner les implications réelles de ce choix. Si l'objectif de souveraineté économique est légitime, les expériences passées nous enseignent que la méthode compte autant que l'intention. Le véritable enjeu n'est pas de choisir entre un État absent et un État omniprésent, mais de construire un État stratège et efficace.

L'objectif de contrôle stratégique des ressources nationales est, en soi, légitime. La nationalisation peut offrir une sécurité en matière d'emplois et garantir que les richesses du pays profitent prioritairement à ses citoyens. La Sonabhy, avec ses 59,58 milliards FCFA de bénéfice en 2024, montre qu'une entreprise publique peut être performante. Cependant, ce modèle n'est viable qu'à une condition : une gouvernance irréprochable qui anticipe et neutralise ses faiblesses intrinsèques.

Premièrement, le risque de perte d'efficacité et de déficit d'innovation est majeur. À l'abri d'une concurrence directe, une entreprise nationalisée peut manquer de l'impérieuse nécessité d'innover. Les processus de décision, souvent englués dans des strates bureaucratiques, ralentissent la réponse aux opportunités du marché. La solution réside dans l'autonomie de gestion et l'instauration d'une culture de performance. Il s'agit de doter ces entités de conseils d'administration professionnalisés, éloignés des nominations politiques, et de leur fixer des objectifs clairs de rentabilité et d'innovation. Le récent Fonds Commun de Titrisation de Créances (FCTC) de 30 milliards de francs CFA lancé par la Sonabhy pour financer de nouvelles infrastructures est justement l'exemple type de l'innovation que permet une gestion agile.

Deuxièmement, le risque de captation politique et de détournement des objectifs économiques est réel. Lorsque la direction et les emplois sont trop étroitement liés aux aléas politiques, les décisions stratégiques risquent d'être motivées par des considérations autres qu'économiques. Pour y parer, la transparence et la redevabilité doivent être érigées en règles absolues. La publication obligatoire des appels d'offres, des audits indépendants réguliers et la protection des lanceurs d'alerte sont des barrières essentielles contre la corruption et le clientélisme. L'entreprise d'État doit servir la nation, et non une faction politique.

Troisièmement, l'impact sur l'écosystème économique national peut s'avérer contre-productif. Une entreprise étatique bénéficiant de privilèges peut, involontairement, étouffer la concurrence privée. L'alternative est de voir l'État non comme un opérateur monopolistique, mais comme un catalyseur de l'initiative privée. Plutôt que de tout nationaliser, l'État peut maintenir un contrôle stratégique via des "actions golden share" ou des régulations intelligentes, tout en favorisant des partenariats public-privé équilibrés. Le modèle ghanéen dans le secteur pétrolier, associant sociétés internationales et participation étatique pour générer plus de 6,5 milliards de dollars de revenus, est une inspiration. L'objectif est de créer un écosystème où les PME burkinabè peuvent prospérer en sous-traitance ou en complémentarité avec le géant public.

Pourtant, des contre-exemples africains existent et tracent la voie à suivre. La Sonabhy, justement, démontre qu'une entreprise publique peut concilier performance économique et intérêt national. De même, la National Water and Sewerage Corporation (NWSC) en Ouganda, passée de 50 000 en 1990 à plus de 1,5 million d'abonnés en 2022 (selon la Banque Mondiale), prouve qu'une gouvernance rigoureuse fait la différence. Leur point commun ? Une gestion professionnelle, une autonomie opérationnelle et une obligation de résultats.

Face à ce constat, la voie de la sagesse semble résider dans des modèles hybrides et pragmatiques. Pour le Burkina Faso, il s'agirait de s'inspirer du succès de la Sonabhy tout en maintenant un contrôle stratégique sur les secteurs clés et en ouvrant la porte à des partenariats public-privé équilibrés. En agissant comme un investisseur et un régulateur avisé, l'État peut orienter les capitaux vers l'agriculture, les infrastructures et les technologies, créant ainsi des champions nationaux sans étouffer le dynamisme privé. Une planification économique à long terme, combinée à une gouvernance renforcée et à une lutte déterminée contre la corruption, sera le socle d'une gestion efficace.

En conclusion, si la nationalisation répond à une aspiration légitime de souveraineté économique, son succès n'est pas un acte de foi ; il se construit. Le récent Forum International « Investir au Burkina Faso » (FIIB) des 9 et 10 octobre 2025 a démontré une confiance renouvelée des investisseurs internationaux, nombreux ayant manifesté leur intention d'accompagner cette vision stratégique. En s'inspirant des expériences réussies et en envisageant des alternatives hybrides, le Burkina Faso peut trouver la voie d'un développement économique à la fois souverain et efficace. La nationalisation n'est ni un mirage ni une panacée : c'est un outil puissant, dont l'efficacité dépend entièrement de la main qui le tient.

Isaac Gouene
Spécialiste en économie et en finance des marchés

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Burkina/Santé : Au CHU Yalgado, le Dr Adama Zango redonne forme aux visages détruits par des drames

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 00:15

Au Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado Ouédraogo, il soigne les blessures de guerre, des accidents de la route, des drames du quotidien, etc. Avec rigueur et humanité, il redonne forme et espoir à des visages détruits de façon inimaginable par le commun des mortels. Le Dr Adama Zango, médecin spécialiste en stomatologie et chirurgie maxillo-faciale, est un homme au regard concentré, au geste sûr et aux mains habiles. Avec toute l'équipe de l'hôpital, malgré la complexité de sa spécialité, il redonne une chance à de nombreux défigurés de vivre normalement. Mais au-delà du bistouri, c'est la foi en l'humain qui guide son métier. Portrait.

Le Dr Adama Zango est souriant de nature malgré la pression qu'il porte sur ses épaules au quotidien. Il est arrivé à la médecine après une formation ordinaire à l'université Joseph Ki-Zerbo. Puis, il s'oriente vers une spécialité rare et exigeante. La chirurgie maxillo-faciale, une discipline à la croisée de la chirurgie plastique, dentaire et reconstructrice. Il se forme avec obstination, enchaîne les stages et les années d'apprentissage dans des services de référence, avant de revenir servir dans son pays.

« Je voulais être utile à ma société, à ma communauté. Nous avons besoin de spécialistes dans ce domaine et je savais que je pouvais contribuer à soulager des souffrances », confie-t-il. Aujourd'hui, au CHU Yalgado Ouédraogo, il est un visage bien connu de cette spécialité. Dans son modeste bureau du service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale, son agenda déborde. Chaque jour, des patients viennent avec des plaies, des malformations congénitales, des séquelles d'accidents ou de cancers. Chacun espère trouver une réponse, une solution, parfois un simple espoir.

La chirurgie maxillo-faciale n'a rien de spectaculaire pour celui qui la pratique, mais tout d'extraordinaire pour celui qui en bénéficie. « C'est une spécialité qui touche à ce que nous avons de plus visible, dont le visage », explique le Dr Zango. Les malformations, les traumatismes ou les tumeurs ne sont pas seulement des atteintes physiques, mais aussi des blessures sociales. « Beaucoup de nos patients sont victimes de stigmatisation. Certains ne sortent plus, d'autres ont du mal à aller à l'école ou à travailler. Les aider à retrouver leur visage, c'est les aider à reprendre leur place dans la société. » Pour lui, chaque intervention est un acte de réparation, un pont entre la science et la compassion. Derrière les gants stériles et les protocoles médicaux, il a la conviction profonde que la médecine ne sert à rien si elle ne guérit pas aussi les regards.

En juin dernier, le Dr Adama Zango et son équipe sauvent un enfant grièvement blessé au visage par une barre de fer. Un acte de bravoure médicale relayé par l'Ordre national des médecins.

Très souvent confronté à la détresse sociale

Parmi les histoires qui l'ont profondément marqué, celle d'une fillette de dix mois revient dans les mots du Dr Adama Zango. « L'enfant souffrait d'un syndrome polymalformatif rare : une fente labiale, une hydrocéphalie et une absence de développement oculaire. Quand vous la regardiez, vous voyiez deux paupières, mais sans globe oculaire à l'intérieur. C'était un cas très complexe, sur le plan médical comme sur le plan social », confie-t-il.

Sa mère, démunie, était venue chercher de l'aide au CHU Yalgado Ouédraogo. Elle espérait que le chirurgien trouverait une solution. Touché par leur détresse, le Dr Zango avait sollicité des personnes de bonne volonté pour financer l'intervention. Mais un obstacle inattendu allait freiner toute la prise en charge : celui du refus du père. « J'ai voulu associer le papa. C'est une décision médicale lourde, il faut la présence des deux parents. Mais le père n'est jamais venu. Il refusait de reconnaître l'enfant à cause de ses malformations », explique le chirurgien. Pire, la famille paternelle aurait, selon les confidences de la mère au médecin, tenté à plusieurs reprises de faire disparaître l'enfant. « Ils l'ont emmenée chez des tradithérapeutes, loin de Ouagadougou.

Mais la maman, par instinct, n'a jamais voulu s'en séparer. » Malgré l'impossibilité d'opérer sans autorisation parentale, le chirurgien est resté en contact avec la mère, qui revient plusieurs fois pour des consultations. « Elle aimait profondément sa fille. À chaque visite, elle la coiffait, la tenait comme n'importe quel autre enfant. Quand la petite a eu un an, elle est venue me voir pour que je puisse le lui souhaiter. On avait cherché un petit cadeau ensemble. » Cependant, quelques semaines plus tard, le contact se rompt. Le téléphone de la mère ne répond plus. « J'ai essayé d'appeler, en vain. Je n'ai plus jamais eu de nouvelles. C'est une histoire qui m'a vraiment touché. On fait tout ce qu'on peut, mais parfois, la réalité sociale nous dépasse », déplore-t-il. Cette expérience, comme tant d'autres, selon le Dr Zango, rappelle que le métier ne s'arrête pas à la salle d'opération avec des situations où les décisions ne relèvent plus seulement de la science, mais de la conscience.

Avoir du sang froid sans s'endurcir

Dans son regard maquillé de bonne humeur, on devine la fatigue des longues gardes, mais surtout la sérénité de quelqu'un qui a trouvé sa voie. Être chirurgien maxillo-facial, c'est faire face à la douleur des autres, sous toutes ses formes. Celle de personnes en état de conscience ou en état de coma. Le Dr Adama Zango le reconnaît sans détour, on ne naît pas prêt à affronter certaines scènes en médecine. « Au début, c'est difficile. On est confronté à des hémorragies, à des plaies profondes, à des visages défigurés. Je me souviens qu'à ma quatrième année, quand j'assistais pour la première fois à un accouchement, j'ai fait un malaise. Quand l'enfant est sorti, je n'ai pas pu tenir. C'est humain ! », se remémore-t-il avec un sourire, comme pour se moquer de lui-même. Avec le temps, pourtant, l'esprit apprend à se protéger. « Le cerveau développe une forme d'adaptation. À force d'être exposé, il se désensibilise sans devenir insensible. Ce n'est pas un manque d'émotion, c'est une résistance », assure le chirurgien.

Cette résilience psychologique, forgée par les années d'études et de pratique, devient un outil indispensable pour continuer à sauver sans sombrer. « Aujourd'hui, il y a rarement des cas que nous n'avons pas vus. Face aux situations graves, on garde le sang-froid, on agit, puis après coup, on analyse, on réfléchit à ce qu'on aurait pu faire différemment. » Dans son regard, aucune froideur ne se lit car il fait de l'empathie son leitmotiv. Néanmoins, il trouve des moments pour souffler.

Derrière la blouse blanche et les longues heures passées au bloc, il y a aussi un homme, un père, un ami. Une vie qu'il faut tenter d'équilibrer malgré le poids de la vocation. « Je passe la majeure partie de mes journées à l'hôpital. Mais il faut savoir conjuguer vie professionnelle et vie familiale. Quand je ne suis pas de garde, j'essaie de consacrer du temps à ma famille et à mes proches », fait-il savoir. Certains dimanches par exemple, il ouvre sa porte à des amis pour des moments de partage et de détente. « On parle de tout, pas seulement de médecine. Ces moments me permettent de souffler un peu », confie-t-il. Et lorsqu'il quitte la ville, c'est pour se retrouver avec le calme de la nature. Ce contact avec la nature, loin du bruit des urgences, lui permet de garder l'équilibre.

« Ce métier, c'est d'abord une vocation »

Pour le Dr Adama Zango, pour embrasser ce métier, il faut avoir de la vocation. « Sans la vocation, ça ne sert à rien de venir faire cette spécialisation. Parce qu'au-delà de la prestation, vous allez tout entendre, et vous ne pourrez pas satisfaire tout le monde. » Il parle de sacrifices, dans le sens le plus noble du terme. « On ne peut pas s'arrêter parce que les huit heures de travail sont passées. Quand une intervention est en cours, on reste jusqu'à la fin », insiste-t-il. Il fait également savoir que c'est un métier où il faut se donner à fond, sans rien attendre en retour. « Beaucoup de patients t'appellent tous les jours quand ils souffrent, puis t'oublient une fois guéris. Mais ce n'est pas grave parce que la vraie reconnaissance, c'est de redonner un visage, et un sourire. Quand quelqu'un retrouve goût à la vie, il n'y a pas de plus belle récompense », pense le chirurgien.

Le Dr Zango souhaite que les populations consultent dès qu'un signe nouveau apparaît sur leurs corps. Trop souvent, dit-il, les patients arrivent tard, après avoir tout tenté des remèdes traditionnels, l'automédication, ou une simple attente. « Quand ils viennent, c'est souvent parce qu'ils n'ont plus d'autre choix. Nous devenons le dernier recours », déplore-t-il. Dans son service, les traumatismes dus aux accidents de la circulation dominent. Chaque jour, ils y reçoivent des blessés de la route avec des fractures, des plaies avec des visages déformés. « Je lance un appel au respect du Code de la route, au port du casque, et à la non-violence. » Mais d'autres dangers, plus silencieux, l'inquiètent. « Les complications de caries dentaires sont de plus en plus fréquentes. Une infection dentaire mal soignée peut atteindre tout le visage et le cou, et dans certains cas, être mortelle. Un patient sur trois en meurt », informe le spécialiste.

Dr Adama Zango, chirurgien maxillo-facial, a été élu Ambassadeur de paix universelle pour les œuvres humanitaires et sociales par la Fédération pour la paix universelle (FPU)

Reconnu ambassadeur pour la paix

Le 2 août 2025, le Dr Adama Zango a reçu la distinction d'Ambassadeur pour la paix. Une reconnaissance décernée par la Fédération pour la paix universelle, qui salue non seulement son engagement professionnel, mais aussi sa contribution à la cohésion sociale et à la promotion de la paix par l'action humanitaire. « Cette distinction n'est pas un honneur individuel, ça va au-delà de l'individu parce que je travaille dans un service où il y a d'autres acteurs qui interviennent. Je la partage avec ces différents acteurs qui travaillent jour et nuit dans l'ombre pour que nous puissions atteindre nos objectifs dans un monde vraiment de paix où il fait bon vivre », souligne-t-il ajoutant qu'au départ il ne savait pas que les actions qu'il a posées étaient suivies. « Donc, du coup, lorsque j'ai été approché pour être nominé, je me suis posé pas mal de questions. »

Il a toujours pensé que la paix ne se limite pas à l'absence de guerre. C'est aussi la santé, le bien-être, la dignité. Quand vous redonnez le sourire à un enfant ou la confiance à une femme, vous contribuez à la paix, selon lui. Cette distinction, il la porte avec humilité, conscient de la responsabilité qu'elle implique. « Être ambassadeur de paix, c'est d'abord un engagement moral », affirme-t-il soulignant que cela le pousse à faire davantage, à continuer d'agir, même au-delà de l'hôpital.

Farida Thiombiano
Lefaso.net

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UEMOA : Le Conseil des ministres salue la bonne dynamique économique de l'Union

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 00:14

Réuni le 6 octobre 2025 à Dakar, le Conseil des ministres de l'Union économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a tenu sa troisième session ordinaire de l'année. La rencontre s'est tenue sous la présidence du ministre ivoirien des Finances, Adama Coulibaly. Les travaux ont porté sur l'évaluation des performances économiques des États membres, l'adoption de nouvelles décisions en matière de statistiques et de marchés financiers, ainsi que la désignation du ministre burkinabè Aboubakar Nacanabo à la présidence du Conseil pour les deux prochaines années. Ci-joint le communiqué.

Categories: Afrique

Burkina/Normalisation des années universitaires : Le ministre Adjima Thiombiano note un taux de 92,52%

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 00:10

Le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a tenu, ce lundi 13 octobre 2025 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse sur la rentrée académique 2025-2026 et la situation des retards académiques dans les universités publiques du Burkina Faso. La rencontre, présidée par le ministre Adjima Thiombiano, a permis de dresser un bilan encourageant des efforts engagés pour la normalisation du calendrier universitaire à l'échelle nationale.

Face à la croissance rapide des effectifs, à l'insuffisance des infrastructures pédagogiques et au déficit d'enseignants, les institutions d'enseignement supérieur et de recherche (IESR) du Burkina Faso ont longtemps été confrontées à des retards et des chevauchements d'années académiques. Selon le ministre Adjima Thiombiano, grâce aux réformes entreprises par le ministère depuis 2023, la situation connaît une amélioration significative.

En effet, selon le Pr Thiombiano, le taux de normalisation des années académiques est passé de 50,47% en octobre 2023 à 81,30% en septembre 2024, pour atteindre 92,52% au 30 septembre 2025. Ces résultats ont été obtenus grâce à la poursuite des activités académiques pendant les périodes de vacances et à la mise en place d'un dispositif rigoureux de planification et de suivi des cours dans les IESR.

Plusieurs actions structurantes ont contribué à ces performances. Parmi elles, la réhabilitation d'infrastructures pédagogiques, l'équipement des laboratoires, la dotation en ordinateurs portables des chefs de département, et la connexion internet dans les universités publiques. Le ministère a également veillé au règlement partiel de la dette sociale, au maintien des œuvres universitaires (restauration et hébergement) durant les vacances, ainsi qu'à l'appui de la SOTRACO pour le transport des étudiants.

L'opérationnalisation de la plateforme numérique “Campus Faso” a aussi marqué un tournant majeur dans la gestion administrative et académique. Cet outil facilite désormais la programmation des cours, la tenue des délibérations, la délivrance des attestations et relevés de notes, ainsi que la gestion des salles.

Malgré ces avancées, certaines filières accusent encore des retards. Au total, 24 filières sur 321 (7,48%) restent non normalisées. L'Université Joseph KI-ZERBO concentre à elle seule 13 filières en retard (20%), suivie de l'Université Nazi BONI (5 filières, 6,49%), de l'Université Norbert ZONGO (4 filières, 5,71%), de l'Université Thomas SANKARA (1 filière, 2,17%) et de l'Université Virtuelle du Burkina (1 filière, 7,69%).

Cependant, certaines institutions se distinguent par leur performance. C'est le cas de l'École Polytechnique de Ouagadougou (EPO), de l'École Normale Supérieure (ENS), de l'Université Lédéa Bernard Ouédraogo (ULBO), de l'Université Yembila Abdoulaye Toguyeni (UYAT) et désormais de l'Université Daniel Ouézzin Coulibaly (UDOC), toutes ayant réussi à normaliser leurs années académiques.

Lefaso.net

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⁠Gouvernance politique en Chine : « Pour savoir si c'est une démocratie ou non, il faut d'abord connaître l'opinion du peuple chinois, et non se fier à la presse occidentale », dixit le Pr Ding Yifan

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 00:05

Avec une population estimée à près d'un milliard et demi d'habitants, la République populaire de Chine a relevé l'un de ses plus grands défis : la lutte contre la pauvreté. Grâce à la vision du Parti communiste chinois (PCC) et à la force de travail du peuple, le pays a réussi à sortir la majorité de ses citoyens du seuil de la pauvreté. Dans cet entretien, Ding Yifan, professeur à l'Institut de gouvernance mondiale et du développement de l'université Renmin de Chine, revient sur les grandes étapes de cette réussite économique et sociale. Il aborde également la question du système politique chinois, souvent perçu de manière biaisée à travers le prisme occidental. Pour cet expert en relations internationales, la démocratie a été instrumentalisée depuis les années 1980 par certaines puissances occidentales. « Pour savoir si la Chine est une démocratie ou non, il faut d'abord connaître l'opinion du peuple chinois lui-même, et non pas se limiter à ce que dit la presse occidentale », affirme-t-il. Interview !

⁠Lefaso.net : Quel souvenir gardez-vous de l'Afrique ?

Pr Ding Yifan : Je garde un très bon souvenir du continent africain, mais malheureusement je n'ai pas encore mis le pied au Burkina Faso. J'ai visité sur la côte est l'Éthiopie, le Kenya, l'île Maurice, puis l'Afrique du Sud. Sur la côte Ouest, j'ai visité le Mali, la Guinée. En Afrique centrale, je connais la République démocratique du Congo, et en Afrique du Nord, je connais le Maroc et l'Égypte.

En tant que professeur des relations internationales, comment analysez-vous les relations sino-africaines ?

Les relations sino-africaines sont excellentes. La Chine a toujours soutenu la lutte du peuple africain pour la décolonisation et son indépendance nationale. La Chine a noué de très bonnes relations de coopération avec les pays africains depuis les années 1960, même si la Chine était très pauvre, et qu'elle ne pouvait pas offrir beaucoup d'aide aux Africains. Elle a envoyé et continue d'envoyer des équipes médicales en Afrique pour aider les Africains à se prémunir contre des maladies contagieuses et à améliorer leurs conditions sanitaires. Depuis le début du siècle, la Chine a renforcé sa présence en Afrique pour aider les pays africains à améliorer leurs infrastructures, et à s'industrialiser. Les entreprises chinoises ont investi dans les pays africains, elles ont créé des zones industrielles dans certains pays africains pour les aider à construire une chaîne de production industrielle, ce qui pourrait élever grandement la productivité de ces pays.

⁠Quel a été le rôle du Parti communiste chinois (PCC) dans le développement et la modernisation de la République populaire de Chine ?

Le PCC a joué un rôle pivot dans le développement et la modernisation de la Chine, car il ne faut pas oublier que c'est le PCC qui a créé la République populaire de Chine, après de longues années de déclin et de turbulence sociale, marquées par la révolution, l'invasion japonaise, la guerre de résistance, la guerre civile, etc. La Chine était l'un des pays les plus pauvres du monde, jusqu'à ce que la période de réforme et d'ouverture ait ramené la Chine sur la voie de développement. Le PCC a défini les lignes générales de développement, et le gouvernement fait traduire ces lignes en politiques publiques et les fait appliquer. Le Comité central du PCC se réunit une fois tous les cinq ans, pour définir les grandes lignes de développement, et convoque entre temps des sessions plénières pour revoir les mesures d'application.

⁠Certains estiment que la Chine n'est pas un pays démocratique. Que répondez-vous à ces personnes ?

Cela dépend de qui définit la démocratie. En fait, après la Seconde Guerre mondiale, la définition de la démocratie était plutôt aux mains des pays du bloc socialiste. Un bon nombre de pays socialistes se sont appelés démocratiques, tels la République démocratique d'Allemagne, la République démocratique de Corée, etc. Les pays de l'Ouest se qualifiaient à l'époque de monde libre. La liberté et la démocratie étaient en contradiction. Le suffrage universel et la participation directe du peuple à l'élaboration de politiques publiques étaient réalisés plus tôt dans les pays socialistes que dans les pays capitalistes.

La démocratie a été instrumentalisée à partir des années 1980 par les pays occidentaux, d'abord dans les pays de l'Amérique latine, pour forcer les gouvernements, surtout militaires, à rembourser les dettes financières. Puis la démocratisation est devenue un instrument des pays occidentaux dans les pays de l'Europe de l'Est un peu plus tard, dans le cadre de la guerre froide, pour déstabiliser les régimes politiques des pays du bloc soviétique. L'Afrique a été contaminée par cette vague de démocratisation un peu plus tard, dans les années 1990. Et l'instabilité politique des pays africains a été renforcée depuis lors.

Pour savoir si la Chine est une démocratie ou pas, il faut d'abord connaître l'opinion du peuple chinois, et non pas à travers la lecture de la presse occidentale. Les agences de sondage d'opinion publique internationales ont fait des sondages dans différents pays du monde. Le résultat montre qu'en Chine, plus de 85 % de la population soutiennent le gouvernement et les politiques du pays, la cote de popularité du dirigeant chinois atteint plus de 87 %. Le record des États-Unis est déplorable, depuis le président Biden au président Trump, la cote de popularité des dirigeants américains ne cesse de dégringoler. La Chine se qualifie de démocratie dans son processus total, les résultats du sondage d'opinion publique en sont un reflet. Lorsque les États-Unis et l'Occident en général parlent de la démocratie en invoquant seulement l'élection libre et le système multi-partisan, on ne doit pas oublier qu'Alexis de Tocqueville, auteur de la Démocratie en Amérique, avait déjà averti du danger de la tyrannie de la majorité et de la dictature de la démocratie.

Pouvez-vous nous expliquer le mode de gouvernance en Chine ?

Le mode de gouvernance en Chine pourrait être simplifié en quelques mots : la diversité dans l'unité. La Chine est un pays vaste, avec une population très nombreuse. Il serait difficile de gérer un tel pays avec un mode de gouvernance centralisé. Le pouvoir d'administration publique est délégué aux gouvernements provinciaux, qui font appliquer les politiques publiques prises au niveau national par le gouvernement national. Chaque province en Chine a la taille d'un pays moyen au monde, et dispose d'un pouvoir d'administration très large.
Fondamentalement, la gouvernance publique est confiée aux autorités de trois couches : au niveau du district, au niveau de la province et au niveau national.

Mais en même temps, la Chine est unifiée par une affiliation des administrations hiérarchiques, telles que l'administration fiscale, le plan, l'éducation, etc. Le PCC joue un rôle prépondérant dans l'unité du pays, car le PCC a des branches « cellules, départements ou comités » enracinées dans la société chinoise, dans les villages, dans les établissements publics, dans des entreprises, etc.

Quels sont les grands facteurs qui ont permis le développement de la Chine ?

Les grands facteurs sont très nombreux : d'abord la souveraineté nationale qui est cruciale pour un grand pays comme la Chine ; puis l'éducation universelle et approfondie ; l'industrialisation persistante ; l'ouverture aux expériences réussies à l'étranger, mais en se gardant de les assimiler sans les adapter à la réalité locale ; les réformes des institutions et des pratiques administratives incompatibles avec le progrès de l'industrialisation et le progrès économique et social.

⁠La Chine a franchi le seuil de la pauvreté dans le monde. Comment a-t-elle pu éradiquer la pauvreté ?

D'abord, la Chine est dirigée par le PCC qui vise à réaliser la modernisation de la Chine sur la base de l'égalité. L'éradication de la pauvreté fait partie des objectifs du PCC depuis sa fondation, il y a plus d'un siècle. Les politiques du développement de la Chine sont plus ou moins constantes, en dépit des zigzags dus à des circonstances politiques et des pressions géopolitiques. Ensuite, le PCC est un parti politique de masse, qui a ses cellules enracinées dans la société, depuis le village aux moindres unités urbaines, si bien qu'on peut localiser précisément le phénomène de pauvreté. On peut connaître où sont situées les familles pauvres, et pourquoi elles sont devenues pauvres, et y trouver une solution pour les sortir de la pauvreté. En un mot, la structure de la gouvernance sociale en Chine a facilité l'éradication de la pauvreté.

Comment le Burkina Faso peut-il s'inspirer du modèle de développement chinois ?

D'abord, il faut faire comme la Chine, s'appuyer sur son propre peuple, sauvegarder sa souveraineté nationale. Puis, il faut se garder d'écouter et de croire tout ce que la presse occidentale vous raconte, car elle est souvent biaisée et truffée de mensonges déguisés en bons conseils. Enfin, il faut aussi former un corps professionnel de gouvernance publique, y compris des ingénieurs compétents pour accompagner un développement souverain.

⁠Avez-vous un dernier mot à l'endroit de nos lecteurs ?

Le continent africain est en train d'émerger comme une nouvelle force de développement dans le monde. Il faut garder la confiance dans son avenir, et s'efforcer de bâtir votre pays, car il sera meilleur de jour en jour, et la Chine est prête à vous aider à réaliser vos rêves de construire un continent plein de dynamisme et d'espérance.

Interview réalisée par Serge Ika Ki, à Pékin
Lefaso.net

Categories: Afrique

L'IA est-elle l'opportunité de la dernière chance pour les jeunes africains ?

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 14/10/2025 - 00:00

En 2025, l'intelligence artificielle (IA) représente aujourd'hui une lueur d'opportunité, un catalyseur potentiel pour réduire le fossé technologique, stimuler l'innovation et offrir aux jeunes africains un chemin de libération économique.

L'absence d'infrastructures, la fracture numérique, le chômage élevé chez les jeunes, la formation parfois déconnectée du marché freinent le plein essor d'une jeunesse ambitieuse. C'est dans ce contexte que l'intelligence artificielle émerge aujourd'hui comme un horizon vers lequel beaucoup se tournent avec espoir. Cependant, il faudrait garder à l'esprit que l'IA n'est pas une solution magique par défaut. Elle exige des conditions, une vision, des efforts concertés, des investissements, et une gouvernance adaptée.

D'ailleurs, dès à présent, des plateformes connues dans l'univers des prédictions sportives via analyse de données et algorithmes incarnées par MightyTips montrent que l'IA peut pousser des acteurs africains ou connectés à l'Afrique à innover et à rivaliser sur la scène globale - ouvrant une voie d'inspiration pour des startups africaines.

Nous nous proposons de décortiquer les arguments pour et contre l'idée que l'IA soit une dernière chance pour les jeunes africains, mais aussi de tracer les scénarios possibles, les conditions de succès, les risques, et les pistes d'action.

Pourquoi considérer l'IA comme une dernière chance ?

Une crise du modèle traditionnel de développement

Plusieurs constats convergent :

● Le modèle basé sur les matières premières et l'exportation de ressources naturelles se heurte aux fluctuations mondiales, à la dépendance et à la faiblesse de la valeur ajoutée locale.

● Le chômage, particulièrement des jeunes diplômés, reste alarmant dans de nombreux pays africains.

● Les systèmes éducatifs peinent à s'aligner aux compétences numériques, de plus en plus exigeantes.
● Ce secteur en Afrique est orienté importation plutôt que production.

Ainsi, l'IA peut apparaître comme une solution de dernier recours permettant aux jeunes africains de rivaliser avec d'autres continents.

L'IA : un accélérateur transversal

L'un des atouts majeurs de l'IA, c'est sa caractère transversal. Elle n'est pas confinée à un secteur : santé, agriculture, fintech, logistique, éducation, culture, énergie et dans chacun de ces pans elle peut jouer un rôle disruptif.

● Agriculture : détection de maladies sur les cultures, optimisation de l'irrigation, prédiction des rendements.
● Santé : diagnostic assisté par IA, triage intelligent, suivi à distance.
● Sytème éducatif : tutoriels adaptatifs, systèmes de recommandation, correction automatisée.
● Services financiers : scoring de crédit, détection de fraudes, micro-assurance algorithmique.
● Industrie / logistique : maintenance prédictive, robotique, optimisation de chaînes.

L'idée est que les jeunes, bien formés, peuvent “plugger” leurs compétences d'IA à de multiples domaines avec un effet multiplicateur.

Avantages compétitifs pour ceux qui se lancent tôt

La concurrence mondiale en IA est féroce : États-Unis, Chine, Europe investissent massivement. Mais l'Afrique conserve un avantage potentiel : le premier arrivé dans beaucoup de niches locales. Si une startup africaine conçoit un modèle d'IA parfaitement adapté à une langue ou à un contexte africain, elle pourra capter le marché local mieux que des géants mondiaux standardisés.

De plus, les coûts de la technologie (cloud, services IA, frameworks open source) deviennent accessibles. Certains jeunes africains peuvent travailler avec peu de moyens mais de fortes compétences.

Contrairement à une vision selon laquelle l'IA serait imposée d'en haut, les jeunes africains peuvent concevoir des modèles adaptés aux réalités locales : contextes linguistiques nombreux, connectivité variable, particularités culturelles. C'est une chance que seule une génération locale peut exploiter.

Les obstacles à surmonter

Mais tout cela est conditionnel. L'IA comme “dernière chance” ne peut devenir réalité que si on affronte sérieusement les freins suivants.

Infrastructure et connectivité

L'IA exige des capacités de calcul, des serveurs, des centres de données, des réseaux stables, une bonne couverture Internet (bande passante) et fiable. Beaucoup de régions africaines manquent encore de ça. Sans ces briques, les modèles lourds d'IA ont du mal à fonctionner.

L'IA est “data-hungry” : pour fonctionner efficacement, elle doit être nourrie de données pertinentes, fiables et nombreuses. Malheureusement :

● Beaucoup de données en Afrique sont fragmentaires, peu digitalisées, semi-manualisées.
● Le partage des données est souvent restreint par des barrières réglementaires, de propriété ou de souveraineté.
● La qualité des données (erreurs, biais, lacunes) est souvent insuffisante.
● Certains secteurs sensibles (santé, finances) posent des questions de confidentialité et de protection.

Compétences humaines et formation

Pour faire de l'IA, il faut des ingénieurs en ML/IA, des data scientists, des spécialistes en infrastructure, des développeurs, des gestionnaires de projet tech, etc. Sur le terrain, le déficit de compétences demeure aigu.
Créer et maintenir un projet IA requiert des ressources (infrastructures, salaires, licences, R&D). Les startups africaines ont souvent du mal à accéder à des fonds de croissance, des investisseurs en capital-risque, ou des subventions adaptées. Ce qui d'ailleurs, comme au sénégal pousse certains jeunes vers d'autres opportunités.

Régulation, éthique et gouvernance

Sans un cadre réglementaire clair, les projets IA peuvent tomber dans des dérives : biais, discriminations, surveillance excessive, violation de vie privée. Il est essentiel que les États africains anticipent ces défis pour éviter des régressions.

L'Afrique est composée de nombreux pays, langues, régulations, marchés de taille différente. Une startup ou un projet IA dans un pays ne peut pas toujours s'étendre facilement dans un autre. Le manque d'harmonisation pèse lourd.

Comment capitaliser sur l'implémentation et l'utilisation de l'IA en Afrique

Stratégie nationale d'IA

Chaque pays doit définir une feuille de route IA : priorités sectorielles, plateformes publiques de données, incitations fiscales, soutien aux startups IA, infrastructures nationales (centres de données, cloud souverain).
● Intégrer des cours d'IA, apprentissage automatique, science des données dans les universités africaines.
● Favoriser les bootcamps, les MOOCs, les programmes d'accélération locales.
● Encourager les échanges, les partenariats avec des universités internationales.
● Soutenir les femmes dans ces domaines pour plus de mixité.

Infrastructure partagée

● Créer des hubs technologiques, “AI as a Service” partagés, plateformes cloud régionales.
● Promoteurs de datacenters régionaux.
● Accords publics-privés pour support des réseaux, connectivité.

Écosystèmes d'innovation

● Incubateurs, accélérateurs spécialisés IA.
● Réseaux d'entrepreneurs IA.
● Projets pilotes dans les administrations, les services publics, les gouvernements, pour constituer des références et booster la confiance.

Politiques de données ouvertes et fiabilité

● Encourager les politiques “open data” (avec sécurité) dans le secteur public.
● Normes de qualité pour les données.
● Mécanismes de partenariat public-privé pour l'accès aux informations utiles (ex : santé, météo, transport).

Mécanismes de financement adaptés

● Fonds publics de soutien à l'innovation numérique et IA.
● Incitations fiscales (crédit impôt recherche, subventions, garanties).
● Participation de capitaux privés, VC africains, business angels technologiques.
● Crowdfunding technologique, plateformes de financement participatif pour projets IA locaux.

Régulation et cadre éthique

● Création de commissions ou agences IA nationales (ou régionales).
● Normes de transparence, de responsabilité, de lutte contre les biais.
● Protection des données personnelles.
● Vigilance sur les usages (surveillance, sécurité).

IA en Afrique : opportunité ou mirage ?

À ce stade, on peut envisager quelques trajectoires possibles pour l'IA en Afrique, en particulier pour les jeunes.

Scénario optimiste : Vers une percée maîtrisée

Dans ce scénario :
● Plusieurs États africains lancent des stratégies nationales solides d'IA.
● Des hubs IA émergent dans des capitales (ex : Nairobi, Abidjan, Lagos, Kigali, Dakar).
● Des startups africaines disruptent des secteurs locaux avec succès (agritech, fintech, santé).
● Les jeunes formés en IA trouvent des emplois, voire créent des entreprises à forte croissance.
● L'Afrique devient contributrice sur la scène internationale IA (modèles, innovations locales).

Résultat : l'IA aura été une opportunité transformante pour une génération.

Scénario mitigé : Poches d'excellence, disparités fortes
Ici :
● Quelques pays ou villes (déjà plus développés) réussissent des approches IA.
● D'autres zones restent à l'écart par manque d'infrastructures ou de volonté politique.
● L'IA profite surtout aux élites urbaines et aux régions déjà connectées, creusant les inégalités internes.
● Le potentiel global est partiellement réalisé, mais l'impact social reste limité.

Scénario pessimiste : Effet de bulle, retour à la case départ

Ici :
● Les projets IA restent marginaux, mal financés, non adaptés localement.
● Les modèles importés échouent face aux conditions locales (données non pertinentes, faible connexion).
● Le public et les décideurs se désillusionnent, réduisent les financements.
● L'IA est perçue comme une illusion technologique, et la génération revient à des modèles traditionnels.
L'IA aura alors été un leurre coûteux plutôt qu'une chance.

Le rôle des jeunes : d'acteurs passifs à entrepreneurs IA

Si l'IA doit être la dernière chance des jeunes africains, ce ne sera pas parce qu'ils subiront, mais parce qu'ils s'en saisiront activement. Voici quelques chemins d'action possibles.

● Auto-apprentissage, projets personnels, communautés

Beaucoup de jeunes peuvent commencer seuls : suivre des MOOCs (Coursera, edX, Udacity), apprendre Python, TensorFlow, PyTorch, participer à des hackathons, rejoindre des communautés open source (GitHub, Kaggle). Leurs petits projets personnels peuvent devenir des MVP (produits minimum viables).

● Intégrer des projets de recherche locale

Ils peuvent s'engager dans des laboratoires universitaires ou des centres de recherche reliant technologie et contextes africains — par exemple des modèles de reconnaissance de langues africaines, de diagnostic spécifique, de services adaptés.

● Créer des startups IA

Quand le projet lève un certain niveau de maturité, certains jeunes peuvent fonder leur entreprise IA, viser des marchés locaux, régionaux, ou hybrides (local + international).

● Apporter l'IA dans les organisations sociales

Les ONG locales, les organisations communautaires, les collectivités peuvent collaborer avec des jeunes pour intégrer l'IA dans des solutions sociales (santé, agriculture, environnement, éducation). Cela crée des expériences concrètes et visibles.

● Relever les défis d'acceptabilité

Les jeunes doivent aussi être des médiateurs culturels : expliquer l'IA, sensibiliser aux biais, à la transparence, à l'éthique. Ils peuvent agir comme “ponts” entre technologie et société.

Risques et limites

Aucun discours optimiste ne serait crédible s'il ne reconnaissait pas les risques. Voici les principaux écueils.

● Biais et discrimination algorithmique

Si les modèles sont entraînés sur des données biaisées (genres, ethnies, régions marginalisées), l'IA peut renforcer les inégalités. Il faut veiller à la diversité des données, à l'évaluation des biais, à la transparence.

● Concentration technologique et “data colonialisme”

Si les technologies d'IA et les plateformes restent contrôlées par des acteurs étrangers (Big Tech), l'Afrique pourrait devenir un simple consommateur, avec peu de souveraineté sur les modèles et les données. Le danger est de reproduire une domination numérique.

● Dépendance aux services cloud externes

Si les projets IA africains reposent entièrement sur des infrastructures étrangères (Amazon, Google, Microsoft), des coûts variables ou des interruptions peuvent mettre en péril les opérations.

● Problèmes éthiques et de vie privée

Certaines applications (surveillance, santé, justice, police) posent des questions sensibles : consentement, confidentialité, risque d'abus de pouvoir. Il faut des cadres éthiques solides.

● Déphasage technologique / obsolescence

Les technologies d'IA évoluent rapidement (modèles de plus en plus gros, architectures nouvelles). Un projet mal préparé peut devenir obsolète rapidement.

Pourquoi l'IA pourrait être une dernière chance et pas la seule

Il est important de nuancer. L'IA ne doit pas être vue comme une solution exclusive ou miraculeuse. Elle peut être une chance de rattrapage, un levier de transformation, mais elle doit coexister avec d'autres piliers du développement (éducation de base, infrastructures, santé, gouvernance).

Si l'IA disparaissait, le progrès pourrait reprendre via d'autres technologies émergentes (énergies renouvelables, biotechnologies, blockchain, etc.). L'IA est une option puissante, mais pas nécessairement la “dernière” dans l'absolu. Cependant, pour la génération actuelle, c'est peut-être une des dernières fenêtres pour basculer stratégiquement vers l'économie de la connaissance plutôt que rester dans des cycles de dépendance.

L'idée que l'intelligence artificielle soit l'opportunité de la dernière chance pour les jeunes africains est ambitieuse, peut-être même provocante. Mais elle contient du vrai, si elle est encadrée par des stratégies, une volonté politique, un engagement sociétal et des actions concrètes.

L'IA offre une porte de sortie possible pour une jeunesse confrontée au chômage, à un système éducatif traditionnel peu adapté, à des économies fragiles. Si les conditions (infrastructures, compétences, données, financement, régulation) sont réunies, l'IA peut devenir le levier de transformation que beaucoup attendent. Mais si on se repose uniquement sur l'illusion technologique sans bâtir les fondations, le risque d'échec est grand.

Pat Denis

Categories: Afrique

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