« Aujourd'hui, imaginez un instant, si on nous coupe tous les réseaux sociaux, que ce soit au Mali, au Niger ou au Burkina Faso ; on nous ramène d'un coup au Moyen Âge. Imagine que tu ne peux plus utiliser, ni appeler quelqu'un par WhatsApp, tu ne peux plus lui envoyer des vidéos, et tu ne peux plus rien faire du tout. » Voici entre autres les interpellations d'Issoufa Abdou Ousmane, concepteur et fondateur du réseau social nigérien dénommé Qwiper. Dans cette interview qu'il nous a accordée à l'occasion de la 20ᵉ édition de la Semaine du numérique organisée à Ouagadougou, Issoufa Abdou Ousmane présente son réseau social, tout en pointant du doigt les enjeux de la dépendance des services numériques étrangers.
Lefaso.net : D'où vous est venue l'idée de créer un réseau social 100 % nigérien ?
Issoufa Abdou Ousmane : C'est une idée qui me passionnait. J'utilisais depuis bien longtemps les réseaux sociaux. Cela me passionnait de voir que c'est un espace où les gens peuvent échanger, se partager les idées, publier des choses à vendre et tout. Moi, j'ai eu l'idée d'étendre, de ne pas me limiter à un seul réseau social. Aujourd'hui, on dit réseau social, mais en réalité, c'est une super application qu'on a développée qui contient non seulement le réseau social, le e-commerce, le paiement électronique, les offres d'emploi. Il y a même une section des mini-apps où d'autres jeunes développeurs peuvent concevoir leurs applications et les intégrer dans notre plateforme afin de pouvoir toucher directement des milliers d'utilisateurs.
Je pense qu'on n'a pas besoin d'avoir un milliard de plateformes. Je pense qu'on peut avoir une super application, sur laquelle les gens peuvent vraiment se concerter pour fédérer, y compris les plateformes gouvernementales. Cela va faciliter à nos populations l'accès aux services numériques. Parce qu'aujourd'hui, si tu prends un simple villageois qui est à des kilomètres de la capitale, dont le niveau d'études n'est pas élevé, tu lui dis : pour payer, il faut installer telle plateforme, pour regarder l'actualité, il faut installer telle plateforme, pour publier, il faut installer telle plateforme. Je pense que cela aura tendance à limiter l'inclusion numérique.
Je crois donc qu'une plateforme commune qui fait office de portail vers les autres plateformes va mieux accélérer l'inclusion numérique. J'ai compris l'enjeu et la nécessité pour nous d'avoir nos propres outils. On en voit aujourd'hui les censures et tout. Dès qu'un pays prend une autre dimension, qui sort du cadre de ce que les autres pays veulent, ils commencent à saboter, à couper telle plateforme et autres.
Aujourd'hui, imaginez un instant, si on nous coupe tous les réseaux sociaux, que ce soit au Mali, au Niger ou au Burkina Faso ; on nous ramène d'un coup au Moyen Âge. Imagine que tu ne peux plus utiliser ni appeler quelqu'un par WhatsApp, tu ne peux plus lui envoyer des vidéos, et tu ne peux plus rien faire du tout. Imagine que tu dois toujours mettre des crédits pour appeler par GSM. Cependant, on peut au moins être heureux pour les GSM. Parce qu'on ne peut pas les couper comme Internet, puisqu'il est installé localement. Car les antennes et les opérateurs sont chez nous. Mais imaginez maintenant qu'on nous coupe les services Internet. Cela voudrait dire que tu ne pourras plus faire de recherches sur Google et tout le reste.
C'est pourquoi la Chine a compris. Ils ont développé leur plateforme. Ils ont leur propre Google qui s'appelle Baidu, ils ont WeChat, ils ont Alipay, ils ont beaucoup d'outils. Et toutes ces technologies sont hébergées sur leur territoire. Et quand ces technologies ont été testées avec succès, ils ont systématiquement coupé les autres réseaux sociaux. Aujourd'hui, on ne peut pas utiliser Facebook pour insuffler des idées propagandistes au peuple chinois, parce que Facebook n'existe pas là-bas. Pour eux, c'est une question de survie de leur culture. Justement, c'est seulement ailleurs que leur plateforme s'appelle TikTok.
« Sinon en Chine, TikTok s'appelle Douyin. Et cette version utilisée en Chine ne propose que des contenus éducatifs, comment fabriquer des drones, des robots et tout », Issoufa Abdou Ousmane, concepteur et fondateur du réseau social nigérien dénommé QwiperMais ici, tu trouves n'importe quoi. Et nous, ici, on consomme aveuglément. Et quand les gens se mettent à développer des choses pareilles, vous entendez des voix qui s'élèvent pour se demander si cela est fiable et tout. Si l'autre l'a fait, pourquoi pas nous ?
Comment a été justement accueillie votre innovation ?
Notre innovation a été accueillie avec fierté et beaucoup d'optimisme. Les chiffres en témoignent. Lancée à peine le 20 octobre 2025, nous étions déjà à 20 000 installations avant le 25. Actuellement, on est à plus de 25 000 utilisateurs actifs. On n'a fait aucune communication depuis le lancement. On a juste lancé, on s'est dit, on va attendre, on va observer pour voir si les gens vont apprécier. Parce que pour nous, c'est le produit qui va se vendre. Car au Niger, on n'a jamais vu des plaques publicitaires parler de TikTok. Les gens ont vu, ils ont apprécié, ils ont commencé à installer, et cela a commencé à se propager.
Il ne sert à rien de faire une campagne, un tapage médiatique si le produit, au fond, n'est pas utile ou bien s'il est rempli de bugs. Donc, on a constaté que les Nigériens l'apprécient beaucoup.
Au début, quand on l'a lancé, on l'avait restreint au Niger. On a fait en sorte que seul un numéro nigérien pouvait être utilisé. Et je vous assure qu'on recevait en moyenne plus de 50 appels par jour venant de pays étrangers. Surtout de la part de Nigériens qui sont à l'extérieur, qui veulent l'utiliser. J'ai reçu un appel d'un numéro australien. Imaginez en Australie, il y a des Nigériens qui veulent utiliser la plateforme, qui se plaignaient.
Et finalement, on a ouvert à tous les pays du monde, à tous les numéros. Et je pense que bientôt, on compte aussi rendre ça disponible pour les deux autres pays de l'AES, suivi du Tchad. C'est déjà disponible, vous pouvez déjà télécharger et l'installer. Mais c'est juste qu'officiellement, on a lancé au Niger et on aimerait faire d'autres lancements à Ouaga, à Bamako, à Ndjamena, ainsi de suite. Mais c'est déjà disponible. Et on met la priorité d'abord sur les trois pays de l'AES avant d'étendre cela ailleurs.
En somme, les gens ont beaucoup apprécié. Ils nous encouragent beaucoup. Il y a même des gens qui ont lancé des campagnes pour quitter Facebook et aller sur notre plateforme. Et de nombreux influenceurs se sont mis dans cette dynamique.
Ils disent que pour monétiser leurs contenus sur Facebook, il faut passer par un pays étranger. Ils disent aussi que Facebook ne les paye pas, et que Facebook, pour des raisons X ou Y, suspend leurs publications pour droits d'auteur. Alors que c'est parfois un audio traditionnel que ces derniers ont pris pour insérer dans leurs vidéos.
Au regard de toute cette frustration, les gens ont vraiment accueilli notre plateforme comme une sorte de plateforme qui sauve finalement. Et nous, on est à cheval pour ne pas décevoir les gens. Et jusqu'aujourd'hui, nous n'avons recensé aucun incident, même minimum, sur le fonctionnement de la plateforme. Et l'utilisation ne fait qu'évoluer.
Votre réseau social offre-t-il la possibilité de monétiser son contenu ?
La monétisation est une de nos priorités. Aujourd'hui, on est au début, il n'y a pas de publicité pour l'instant. Les contenus ne sont pas encore monétisés. Mais quand on va intégrer les publicités et que cela commence à générer de l'argent, on va partager avec les créateurs de contenu. Et nous n'imposerons pas de critères lourds aux créateurs de contenu.
Parce que ces derniers nous connaissent, et savent même où nous trouver. Ce qui n'est pas le cas avec Facebook. Même les gouvernements leur écrivent via des courriers, mais ils ne répondent même pas.
Donc, la monétisation est une de nos priorités. Et quand on va commencer à générer de l'argent avec la plateforme, c'est notre engagement premier de partager ces revenus avec les créateurs de contenu qui contribuent justement aussi au succès de la plateforme.
Quelles fonctionnalités proposez-vous en dehors de celles qu'offre Facebook ?
En parlant des fonctionnalités que Facebook n'a pas. Nous en avons beaucoup. Sur Qwiper, il est possible de faire des commentaires en vocal, par exemple. Aujourd'hui, il n'y a aucune plateforme qui le fait. Tu peux même faire une publication vocale. Tu peux aussi enregistrer et publier des messages vocaux, et les gens également vont venir te répondre en commentaire via des notes vocales. Et cela, peu importe la langue utilisée. Cela renforce même la communication.
Et aujourd'hui, tous les contenus publiés sur Qwiper sont triés par notre IA et aussi par l'emplacement GPS. Sur Facebook par exemple, c'est juste les produits qui sont triés par GPS. La localisation est prise en compte. Mais souvent, quand il n'y a pas de contenus aux alentours, on demande des contenus étrangers. Aujourd'hui, sur notre plateforme, il y a un filtre qui s'appelle local, pour que les utilisateurs, par exemple, qui se trouvent au fin fond du village, à plus de 1300 kilomètres de la capitale Niamey, puissent voir les publications des autorités administratives et des chefs traditionnels. Parce que ces derniers peuvent créer des comptes, publier leur mise à jour, leur fil d'actualité. Car nous avons mis l'accent sur l'interconnexion des communautés.
En plus de l'accès via les vocaux, il y a les offres d'emploi. Sur Facebook, aujourd'hui, il n'y a pas d'offre d'emploi. Nous avons un onglet dédié aux offres d'emploi. On est en train de travailler sur la possibilité de permettre aux étudiants de pouvoir générer des CV en remplissant juste un formulaire et de permettre aussi aux employeurs de recevoir directement les candidatures dans la plateforme. Et de faire des tris ainsi de suite. Donc, toutes ces possibilités, nous sommes en train de les mettre en place. Et c'est pour cela que nous préférons même le terme “Super App”. Parce que c'est plusieurs applications en une seule. Ce que Facebook n'est pas aujourd'hui et est loin de l'être.
Et on voit que quand Elon Musk a acheté Twitter, c'est ce qu'il compte faire. C'est sa conviction profonde. Il veut faire une Super App aux États-Unis. Mais il veut s'inspirer du modèle chinois de WeChat. Parce que WeChat même est une sorte de Super App aussi. Donc, ils veulent s'inspirer de ce modèle. Mais je pense que nous, à notre niveau, on est déjà très en avance sur ce volet. Et cela marche très bien.
Dans un contexte de lutte contre l'extrémisme violent dans la sous-région, quelles dispositions avez-vous prises pour filtrer les contenus ?
Actuellement, nous avons des processus de modération. Les utilisateurs peuvent signaler des contenus qu'ils trouvent malsains pour plusieurs raisons. Ces raisons sont prédéfinies. Toute publication qui te semble inappropriée, tu peux la signaler, et les modérateurs peuvent la supprimer. Mais nous avons aussi une équipe qui surveille les contenus publics. Parce qu'au niveau de la messagerie, c'est chiffré.
Mais pour les contenus publics, il y a une équipe de modération qui regarde si c'est bon, elle passe son chemin ; si c'est nocif, si c'est de la nudité, elle supprime. Tout comme on a un petit modèle d'intelligence artificielle qu'on a formé pour ce faire, et qui est en train d'apprendre à mesure que la plateforme grossit. Cela, pour réduire justement le nombre d'humains qui interviennent dans la modération. Mais les humains restent toujours les derniers juges.
Quel a été votre secret pour réussir la création de cette plateforme ?
Au début, j'étais seul. J'ai développé ma plateforme. C'était un moteur de recherche qui faisait aussi l'agrégation des articles d'actualité, les sites d'offres d'emploi et autres. On affichait directement leurs offres et les gens avaient la possibilité de rechercher, un peu comme une sorte de Google. Maintenant, au fur et à mesure, quand j'ai créé la société, j'ai quitté mon boulot, j'ai créé la société. Là, j'ai vraiment pris des jeunes stagiaires. Quand j'ai pris ces jeunes stagiaires qui étaient à peu près comme moi, parce que quand je les voyais, je me voyais à mes débuts. Et je les ai encadrés jusqu'à ce qu'ils deviennent aujourd'hui ceux-là mêmes qui travaillent sur le projet.
Désormais, je suis juste là pour donner les lignes directrices, et puis après superviser. J'ai une équipe de six personnes qui sont formidables et qui travaillent tous les jours. Même maintenant, à mon déplacement de Ouaga, ils prennent beaucoup d'initiatives et me rendent compte via notre plateforme qu'on a développée, qui permet de faire le suivi des tâches et projets. Ils m'informent parfois qu'ils ont identifié tel souci et l'ont corrigé. Et je reçois effectivement la notification. Maintenant, de mon côté, si je remarque un truc, je vais juste ajouter ce qu'il faut et passer à autre chose. Donc, l'équipe est devenue complètement autonome, et ils sont en train de développer comme si c'était moi. Il ne faut pas se dire qu'en tant que fondateur, je dois être au centre de tout.
Quelle est votre vision et votre mot de fin ?
Nous projetons que dans maximum deux ou trois ans, Qwiper soit une référence pour les Nigériens pour vérifier toutes choses. Je veux que Qwiper soit la plateforme de tous les Nigériens, des pays de l'AES, des pays du Sahel, de toute l'Afrique, avant de conquérir les autres continents.
Mon mot de fin, c'est d'appeler mes camarades jeunes à se lancer et à créer avant d'aller chercher l'appui. Il leur faut créer du concret et le présenter. C'est seulement ainsi qu'ils pourront bénéficier de soutiens.
Mais on entend certains parfois dire qu'on leur a volé leur idée. Il ne suffit pas d'avoir seulement une idée. Tout le monde a des milliers d'idées. Les idées ne sont rien sans leur mise en œuvre. C'est quand tu les mets en œuvre que l'on peut percevoir leur importance.
Interview réalisé par Hamed Nanéma
Crédit photos : Bonaventure Paré
TP Mazembe a battu FC Tanganyika, 2 buts à 0, lundi 1er décembre 2025, au Stade TP Mazembe de Lubumbashi dans le cadre de la poursuite du championnat national congolais.
Faveurdi Bongeli a ouvert le score pour les Corbeaux à la 35ème. En 8 matchs, il est à 2 buts et 6 passes décisives.
1-0 est le score à la pause en faveur du TP Mazembe.
La Police municipale du Burkina Faso commémore cette année 2025 ses 30 ans d'existence. Après le lancement officiel des activités commémoratives le 28 novembre à Ouagadougou, les acteurs de l'institution se sont retrouvés dans la cité de Sya pour poursuivre la réflexion sur les enjeux de sécurité locale dans le contexte actuel, ce lundi 1ᵉʳ décembre 2025. Ce, à travers un atelier national placé sous le thème : « Décentralisation, sécurité et souveraineté : place de la Police municipale dans la mise en œuvre de la nouvelle vision du MPSR II en matière de sécurité ».
L'organisation de cet atelier entre ainsi dans le cadre de la commémoration du trentenaire de la Police municipale. Cela intervient après le lancement officiel des activités commémoratives, le 28 novembre dernier à Ouagadougou. Cet atelier sert de cadre à des échanges approfondis entre professionnels, acteurs territoriaux et autorités administratives autour des enjeux de gouvernance sécuritaire locale. Son objectif est d'élaborer des pistes d'amélioration et de consolidation du rôle de la Police municipale en tant que maillon essentiel de la sécurité de proximité.
Les forces vives de la région mobilisées pour l'atelier commémoratif à Bobo-DioulassoCet atelier est placé sous le thème : « Décentralisation, sécurité et souveraineté : place de la Police municipale dans la mise en œuvre de la nouvelle vision du MPSR II en matière de sécurité ». Le choix de ce thème n'est pas anodin, selon les acteurs de l'institution. Il répond à un besoin pressant de repenser « nos approches en matière de sécurité et de gestion au niveau local, face aux défis de la décentralisation, et cela s'inscrit dans une vision de souveraineté renforcée ».
La cérémonie d'ouverture des travaux a été présidée par le secrétaire général de la région du Guiriko, Abraham Somdo, représentant le gouverneur. Dans son allocution, il a ainsi rappelé l'importance de la rencontre qui intervient dans un contexte marqué par une redéfinition des priorités sécuritaires au Burkina Faso. Pour lui, le choix du thème est à saluer. « Le choix du thème n'est pas fortuit (…). La vision du MPSR II appelle à compter sur les potentialités endogènes du pays et à renforcer la souveraineté à tous les niveaux », a-t-il indiqué.
Des participants à l'atelier commémoratif des 30 ans de la police municipale à BoboUne institution trentenaire en quête de renforcement
Créée en 1995, la Police municipale totalise cette année 30 ans d'existence et est aujourd'hui implantée dans 50 communes sur les 351 que compte le pays, avec plus de 2 000 agents. Elle entretient également des coopérations internationales dans le cadre de programmes Nord-Sud et Sud-Sud. Cependant le contexte sécuritaire actuel pose de nouveaux défis. L'avènement du MPSR II et la mise en place des délégations spéciales ont entraîné une réorganisation stratégique de l'action publique, appelant les services locaux, dont la Police municipale, à adapter leurs missions à une nouvelle dynamique axée sur le triptyque : décentralisation-sécurité-souveraineté.
C'est pourquoi le représentant du gouverneur a insisté sur la nécessité pour l'institution de s'inscrire pleinement dans la vision nationale. « En première ligne, au plus près des citoyens, la Police municipale assure le bon ordre, la sûreté et la quiétude. Elle est une pièce importante de la nouvelle architecture sécuritaire », a laissé entendre Abraham Somdo. L'atelier doit permettre de formuler des recommandations concrètes afin d'aligner les missions de la Police municipale sur les orientations du MPSR II.
La photo de familleDans son intervention, le président de la délégation spéciale (PDS) de Bobo-Dioulasso, Laurent Kontogom, a salué la tenue de cet atelier dans la capitale économique et culturelle du pays et remercié le ministère de tutelle ainsi que le comité national d'organisation pour ce « choix stratégique ». Il a rappelé que la décentralisation et la sécurité sont « deux enjeux majeurs et interdépendants » dans le contexte actuel.
Selon lui, le thème de l'atelier s'inscrit en droite ligne des préoccupations des collectivités confrontées aux défis sécuritaires : « Il questionne la place de la Police municipale dans la lutte contre l'insécurité en général et contre le terrorisme en particulier, dans la conjugaison des intelligences pour vaincre l'insécurité », a-t-il dit.
Laurent Kontogom a exprimé sa conviction que ces travaux renforceront les capacités des participants et permettront de clarifier le rôle stratégique de la Police municipale dans la vision des plus hautes autorités.
Le directeur général de la Police municipale de Bobo-Dioulasso, Seydou Coulibaly, pour sa part, a rappelé que beaucoup d'activités sont inscrites au programme pour cette commémoration. Il s'agit, entre autres, des journées portes ouvertes de la police municipale sur la place de la mairie centrale, de la cérémonie de montée de couleurs, de la journée Faso Mêbo, d'un cross populaire dans l'après-midi du jeudi et du vendredi, de la campagne de sensibilisation sur le port de casque.
A l'en croire, cet atelier va permettre ainsi aux acteurs de s'interroger sur la place de la police municipale dans le cadre de la vision du MPSR II en tant que partie intégrante du processus assumant des responsabilités accrues dans cette lutte, tout en respectant les limites de ses missions et en contribuant à la souveraineté au niveau local. Le directeur général, Seydou Coulibaly, n'a pas manqué d'exprimer sa gratitude à tous les acteurs qui ont contribué pour que cette commémoration soit une réalité.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Le monde sportif burkinabè et les éditions Sidwaya sont en deuil. Marcel Bélem, figure emblématique du journalisme sportif et premier rédacteur en chef de Sidwaya Sport est décédé ce 1ᵉʳ décembre 2025. Durant sa vie en tant que professionnel de média, le passionné de cyclisme aura marqué plusieurs décennies d'engagement au service du sport national.
Marcel Bélem, né en 1950, a payé son tribu à la nature ce lundi 1er décembre 2025. Considéré comme l'une des grandes références du journalisme sportif au Burkina Faso, il fut le tout premier rédacteur en chef de Sidwaya Sport.
Passionné de cyclisme et ancien président de la Ligue du Centre, Marcel Bélem a œuvré avec rigueur, humilité et détermination pour la promotion du sport national.
Après son départ à la retraite le 31 décembre 2010, l'homme est resté très proche du milieu sportif, poursuivant son engagement avec la même conviction.
Pour beaucoup, il demeure un des pionniers qui aura contribué à donner à l'information sportive une place essentielle au Burkina Faso.
Lefaso.net
Les besoins nutritionnels ne diminuent pas avec l'âge, ils se modifient pour répondre aux évolutions du métabolisme. Une alimentation saine et équilibrée joue donc un rôle central dans la santé globale et le bien-être des personnes âgées. C'est pourquoi elles doivent adopter de bonnes pratiques alimentaires afin de fournir à l'organisme tous les nutriments dont il a besoin. Avec Yasmine Zerbo, diététicienne, découvrons comment assurer une alimentation saine et équilibrée aux seniors.
Les personnes âgées ont souvent moins d'appétit. C'est pourquoi, Yasmine Zerbo leur recommande de manger 3 repas principaux et 2 petites collations chaque jour. Ils peuvent par exemple, conseille-t-elle, prendre de la bouillie enrichie ou du pain avec du lait le matin, en collation un fruit mûr (banane, papaye) ou du yaourt local. Le soir, privilégier un repas léger mais nutritif, comme une soupe au poisson avec des légumes ou une purée de haricots au poulet.
Les repas des seniors doivent être enrichis en nutriments. Quand on mange peu, chaque bouchée doit être plus nutritive selon la diététicienne. « Ils peuvent mettre du lait en poudre, un peu de beurre, de l'huile ou de la poudre d'arachide dans la bouillie. Dans les sauces, incorporer du poisson sec, du soumbala, du haricot moulu, ou de la farine de maïs grillé. Dans les purées ou potages, ajouter un filet d'huile ou un œuf battu. Ces astuces augmentent l'apport en énergie et en protéines sans alourdir le repas », explique-t-elle.
Aussi, pour éviter la monotonie et couvrir tous les besoins, il faut veiller à ce que les plats que consomment les personnes du troisième âge alternent les féculents (riz, maïs, mil, patate douce, fonio). Aussi, changer de source de protéines (œuf, poisson, volailles, produits laitiers, haricot, lentille, pois de terre, soja) et manger au moins un fruit et un légume bio par jour, même en petite quantité. Varier les couleurs des plats stimule aussi l'appétit.
Pour mieux manger, les plats des personnes âgées doivent avoir du goût, tout en évitant les excès de sel. La diététicienne indique qu'avec l'âge, le goût diminue. Pour éviter donc le sel en trop, elle recommande de relever les plats avec des épices naturelles locales comme le soumbala, le gingembre, l'ail, l'oignon, le persil, le poisson sec, le poivre noir, le citron, etc. Ces condiments rendent les repas savoureux et plus digestes.
La question de l'hydratation est aussi à prendre en considération. Les personnes âgées sentent moins la soif, mais leur corps a toujours besoin d'eau. Il faut donc leur proposer régulièrement de l'eau à température ambiante, des tisanes légères (citronnelle, gingembre), des bouillies liquides ou des jus naturels non sucrés. Un verre d'eau à chaque repas et entre les repas aide à prévenir la déshydratation, conseille Yasmine Zerbo.
En cas de problèmes de dents ou de mastication, il faut veiller à préparer pour la personne âgée des repas tendres et faciles à avaler tels que des purées, des soupes épaisses, des bouillies ou encore des légumes bien cuits. Il faut éviter les viandes dures, les grains trop secs ou les aliments fibreux difficiles à mâcher.
Pour encourager les personnes âgées à bien manger, la diététicienne suggère de créer du plaisir autour des repas. « Le plaisir stimule l'appétit. Il faut donc favoriser les repas en famille, avec les amis ou les petits-enfants. Aussi, présenter les plats joliment, avec des couleurs et des odeurs agréables, et servir les repas chauds, car cela réveille les sens », fait-elle savoir.
En dehors de ce que contiennent leurs assiettes, les personnes âgées sont invitées à bouger un peu chaque jour. Une activité légère aide à maintenir l'appétit et la masse musculaire (petite marche, jardinage, ménage léger, prières debout, etc.).
Armelle Ouédraogo
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Pari tenu cette année encore pour l'Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA), réseau panafricain à but non-lucratif et apolitique d'organisations de la société civile, qui a, en collaboration avec le Centre mondial pour la bonne gouvernance dans la lutte antitabac (GGTC), présenté l'Indice 2025 de l'ingérence de l'industrie du tabac en Afrique. L'évènement, qui a eu lieu le mercredi 12 novembre 2025 à travers un panel animé en virtuel autour du sujet, consacre également le lancement officiel du rapport, d'où il ressort la nécessité de prendre des mesures urgentes pour mettre fin à l'ingérence de l'industrie du tabac dans l'élaboration des politiques de santé publique en Afrique.
Le rapport 2025 couvre 100 pays, dont 20 pays africains (douze pays anglophones et huit pays francophones). L'indice met à nu les tactiques persistantes et évolutives utilisées par l'industrie du tabac pour saper les politiques de santé publique à travers le continent.
Selon les panélistes qui ont partagé des études nationales, aucun pays n'est épargné de l'ingérence de l'industrie du tabac ; seulement, certains sont moins impactés que d'autres. Bien plus, l'industrie du tabac devient de plus en plus agressive et utilise plusieurs mécanismes subtiles pour pouvoir gagner les populations, notamment la frange jeune. Il s'agit entre autres de la mise sur le marché de nouveaux produits tabagiques, des activités voilées par le concept de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), du financement de voyages d'études de personnalités nationales, du brandissement de la question de création d'emplois et de contribution aux économies nationales.
Il ressort donc du rapport, des niveaux d'ingérence inquiétants dans des pays comme la Zambie, le Malawi et le Mozambique. En revanche, le rapport se satisfait de la performance et des progrès réalisés au Botswana, en Éthiopie, au Burkina Faso, au Cameroun et au Ghana. « Au Burkina Faso, il y a beaucoup de sensibilisation et de plaidoyer constant ; ce qui a permis d'améliorer le score au fil des ans, depuis 2020. Le Burkina nous a enseignés donc qu'il est bon d'avoir un plaidoyer actif de la société civile », ont commenté des panélistes, félicitant la société civile burkinabè de lutte contre le tabac.
Outre les multiples initiatives de sensibilisation continue des populations et de plaidoyer, la société civile burkinabè a énormément contribué, conformément aux conventions internationales auxquels le pays a adhéré, notamment la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), à l'adoption de dispositifs à l'interne, à la mise en œuvre du paquet neutre, à la hausse des taxes sur les produits du tabac.
Dans la déclaration qu'il a livrée après la présentation du rapport, l'Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA) a, par sa secrétaire exécutive par intérim, Kouami Kossiwa, appelé à une prise de mesures urgentes pour mettre fin à l'ingérence de l'industrie du tabac en Afrique. « L'ACTA exprime sa profonde préoccupation face aux conclusions de l'Indice 2025 d'ingérence de l'industrie du tabac en Afrique. Ce rapport met en lumière une tendance alarmante : l'ingérence persistante, voire croissante, de l'industrie du tabac dans l'élaboration des politiques publiques de santé. Cette situation constitue une menace directe pour la santé, la souveraineté et l'avenir de nos nations. L'indice met en évidence une situation particulièrement préoccupante dans plusieurs pays, notamment en Zambie, où l'adoption du projet de loi tant attendu sur la lutte antitabac a, une fois de plus, été reportée. Il est tout aussi alarmant de constater la prolifération des initiatives de responsabilité sociale des entreprises menées par l'industrie du tabac dans des pays comme le Nigéria, la Tanzanie et la Zambie. Selon le rapport, des responsables gouvernementaux ont publiquement salué et collaboré avec les compagnies de tabac sur divers projets, allant de la rénovation d'écoles à la construction de réseaux d'adduction d'eau. Or, ces actions ne relèvent nullement de la bonne volonté, mais s'inscrivent dans une stratégie délibérée visant à redorer l'image de l'industrie, à gagner une influence politique et à manipuler l'opinion publique. Au Kenya et au Ghana, l'industrie du tabac poursuit un lobbying intensif en faveur d'un assouplissement de la réglementation applicable aux nouveaux produits tels que les sachets de nicotine et les cigarettes électroniques, en mettant en avant la narrative de la ‘‘réduction des risques''. Cette approche vise à présenter l'industrie comme un partenaire crédible en matière de santé publique, compromettant ainsi les progrès réalisés dans la lutte antitabac. Au Nigéria, le retard prolongé dans la mise en œuvre des avertissements sanitaires illustrés révisés, malgré une période transitoire de quatre ans, traduit l'influence persistante de l'industrie du tabac sur les politiques publiques », a commenté la secrétaire exécutive par intérim de l'ACTA, ajoutant que le rapport révèle également la stagnation prolongée des lois antitabac en Tanzanie et au Mozambique, où la législation est bloquée depuis plus d'une décennie.
« Ces évolutions traduisent une érosion préoccupante des principes énoncés à l'article 5.3 de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, qui impose aux gouvernements de protéger les politiques de santé publique contre les intérêts commerciaux de l'industrie du tabac. De telles ingérences portent atteinte à l'intégrité du processus décisionnel et retardent l'adoption de mesures législatives essentielles à la protection de la santé publique », a interpellé l'ACTA, exprimant qu'« on observe toutefois des signes de progrès. Le Burkina Faso se distingue par son plaidoyer constant et sa transparence. L'Ouganda, le Gabon et l'Éthiopie ont adopté des mesures législatives solides contre l'ingérence de l'industrie, démontrant une réelle volonté politique et un engagement ferme pour la santé publique. Ces pays témoignent d'une meilleure compréhension des obligations liées à l'article 5.3 et méritent d'être soutenus pour servir de modèles aux autres. »
Convaincue que des mesures urgentes doivent être prises pour protéger les populations africaines des méfaits du tabac et de l'ingérence de l'industrie du tabac, l'ACTA recommande aux gouvernements africains de rejeter toutes les formes de RSE financées par l'industrie du tabac, d'interdire de tels collaborations ou parrainages, de refuser toute recherche scientifique financée par l'industrie et de garantir que les politiques reposent sur des preuves indépendantes. La faîtière de la société africaine de lutte contre le tabac préconise également d'établir des codes de conduite et des politiques de prévention des conflits d'intérêts clairs pour préserver l'intégrité des politiques publiques ; exclure les représentants liés à l'industrie des délégations sanitaires et accélérer l'adoption de lois conformes à la CCLAT ; doter les organismes de contrôle de pouvoirs répressifs effectifs et investir durablement dans les capacités juridiques et les mécanismes de suivi.
« L'Afrique ne doit pas devenir le nouvel épicentre de l'épidémie mondiale du tabac. Nous appelons tous les gouvernements africains à appliquer l'Article 5.3 avec rigueur et intégrité, et à investir dans le suivi citoyen et le plaidoyer des jeunes. La croissance économique est essentielle, mais elle ne doit jamais se faire au détriment de la santé publique. Nous avons besoin d'une action audacieuse et concertée. L'ACTA est prête à soutenir les gouvernements, la société civile et les institutions régionales pour bâtir une Afrique sans tabac : une Afrique qui place la santé, l'équité et la souveraineté au-dessus du profit industrie », motivent les responsables de l'ACTA.
Au Burkina Faso, des organisations de la société civile, à l'image d'Afrique contre le tabac (ACONTA), l'Union des associations contre le tabac (UACT), ont, depuis plusieurs années, jeté le dévolu sur la lutte contre le phénomène tabagique, considéré comme une préoccupation de santé publique (plus de 4 700 décès par an, environ 57 milliards F CFA dépensés par an...
O.L.
Lefaso.net
À travers son centre médical et ses actions communautaires, l'Association Laafi laa Viim (ALAVI) s'emploie à rendre le dépistage du Virus de l'immunodéficience humaine (VIH) accessible, rapide et sans stigmatisation. Entre gestes techniques, accompagnement humanisé et relais avec les organisations partenaires, l'association inscrit son travail dans une dynamique de prévention où chaque individu dépisté compte et peut changer la trajectoire du virus.
Une aiguille enfoncée sur la pulpe d'un doigt, quelques gouttes de sang recueillies à l'aide d'une pipette, puis tout aux plus quinze minutes d'attente. C'est le temps nécessaire pour qu'un individu connaisse son statut sérologique du VIH. Dans les locaux d'ALAVI, ce geste apparemment simple s'inscrit dans un processus bien plus structuré, pensé pour rassurer, informer et orienter. Avant même la piqûre, le bénéficiaire est accueilli par un conseiller formé, qui prend le temps d'expliquer le déroulement du test, ses enjeux et la confidentialité qui l'entoure. Ce premier échange vise à lever les appréhensions, mais aussi à créer un climat de confiance indispensable à la suite de la prise en charge. Au centre médical d'ALAVI, l'activité de dépistage est permanente. « Nous faisons des dépistages gratuits. Les gens viennent ici tous les jours parce que nous avons une unité de dépistage opérationnelle en continu », explique le Dr Ousseini Gansoré, médecin du centre.
« Beaucoup pensent que le VIH n'existe plus », déplore Dr Ousseini Gansonré.L'approche de ALAVI va bien au-delà des murs de son siège. L'association mène régulièrement des « stratégies avancées », c'est-à-dire des sorties hors-centre pour aller au contact des populations, y compris dans les zones éloignées ou difficiles d'accès. Cette dimension communautaire fait partie des missions d'ALAVI. Contrairement aux centres publics où les bénéficiaires viennent chercher le service, l'association, elle, « part vers la population, vers le public cible. » Cette capacité à se déplacer permet d'atteindre des personnes qui, autrement, ne feraient jamais la démarche de se faire dépister. Le médecin insiste sur une réalité trop souvent ignorée : le VIH n'a pas disparu. « Quand nous rentrons dans la vie civile, beaucoup pensent que le VIH n'existe plus. Et pourtant c'est faux. Il y a eu des semaines où nous avons enregistré quatre ou cinq nouvelles infections », confie-t-il. Ce constat motive l'équipe à redoubler d'efforts pour encourager chaque personne à connaître son statut.
Une fois le test effectué, le parcours de soins se poursuit en fonction du résultat. « Si la personne est avérée positive, nous la prenons en charge sur place », poursuit le Dr Gansoré. Le centre propose un « paquet complet » comprenant la prise en charge médicale, la mise sous Antirétroviraux (ARV), le suivi psychologique et la prévention des Infections sexuellement transmissibles (IST). Pour lui, un point crucial reste méconnu : grâce au traitement, une personne vivant avec le VIH peut atteindre une charge virale indétectable en six mois, ce qui signifie qu'elle ne transmet plus le virus. « Indétectable, c'est intransmissible », insiste-t-il. Pourtant, cette information peine encore à atteindre une partie de la population.
ALAVI, 30 ans d'engagement au service de la santé
Créée en 1995 et reconnue en 1996, l'association Laafi laa Viim (« la santé, c'est la vie ») s'est d'abord consacrée à la prévention de la transmission du VIH chez les femmes enceintes, les orphelins et les enfants vulnérables. Peu à peu, ses activités se sont élargies pour inclure la prise en charge médicale complète. « Nous avons eu des médecins, des infirmiers, et nous avons développé une prise en charge globale du VIH », raconte Rasmané Kaboré, coordinateur du programme prévention à ALAVI. À une époque, l'association comptait plusieurs antennes à travers le pays. Certaines ont dû fermer faute de ressources, mais deux centres restent actifs à Tanghin-Dassouri et à Bani, en plus du siège au quartier Kalgondé de Ouagadougou.
Rasmané Kaboré, coordinateur du programme prévention à ALAVI, demande à la population de se faire dépister régulièrement.Selon lui, la lutte contre le VIH au Burkina Faso a beaucoup progressé grâce aux efforts combinés du gouvernement, des acteurs communautaires et des partenaires. « Ce n'est plus comme les années 2003-2005 où c'était catastrophique », rappelle-t-il. Toutefois, l'infection demeure présente, et l'objectif aujourd'hui est d'aller « au fond », c'est-à-dire de rechercher activement les personnes infectées qui s'ignorent et de les mettre sous traitement. Pour lui, le lancement de la nouvelle campagne nationale de dépistage est un signal fort. « Le dépistage est une activité majeure dans la lutte. Nous demandons à toute la population de s'engager et de se faire dépister. Une fois que tu connais ton statut, tu sais comment te comporter », insiste Rasmané Kaboré.
ALAVI peut compter sur l'État et les OSC
Le lancement officiel de la campagne nationale de dépistage du VIH au centre médical d'ALAVI a été présidé par le Dr Seydou Ouattara, secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (CNLS-IST). Pour lui, le message central est d'avoir l'adhésion massive des populations. « Le dépistage est la porte d'entrée dans la réponse contre le VIH. » Le CNLS-IST insiste sur la disponibilité des services, sur la qualité professionnelle du monde communautaire qui réalise à lui seul environ 80% des dépistages du pays et sur la nécessité de toucher toutes les cibles, qu'elles soient générales ou spécifiques. Le Burkina Faso compte aujourd'hui une prévalence estimée à 0,5%, soit environ 94 000 personnes vivant avec le VIH. La quasi-totalité de celles qui sont dépistées séropositives sont immédiatement mises sous traitement grâce à la disponibilité des ARV. Mais la réponse nationale exige chaque année près de 30 milliards de francs CFA, dont l'État contribue à environ 30%. Face à ces enjeux, la prévention reste une priorité. « Notre dernier message, c'est que le VIH existe toujours. Et il faut appeler les populations à se protéger », martèle le Dr Ouattara.
Le Dr Seydou Ouattara (à droite de l'image), secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (CNLS-IST), a remis un chèque à ALAVI pour soutenir ses actions de lutte contre le VIH et a lancé la campagne nationale 2025 de dépistage du VIH au siège de l'association, le 28 novembre 2025.Cette dynamique nationale est portée par une coordination serrée de différents réseaux, dont la CORAB, la Coalition des réseaux associés du Burkina Faso pour la lutte contre le VIH/Sida. Son président du conseil d'administration, Herman Abouga, décrit une campagne décisive. « Nous devons renforcer les actions pour qu'à l'horizon 2030, le VIH devienne une maladie comme les autres. » L'objectif annoncé est de toucher 150 000 personnes à travers toutes les régions du pays. Sur le terrain, plusieurs types d'équipes sont mobilisés. D'abord les 40 Centres de dépistage volontaire (CDV) déjà existants, mais aussi des équipes mobiles qui se déploient en stratégies fixes ou avancées. Elles ciblent les écoles, les marchés, les lieux de loisirs, les zones vulnérables et toutes les poches où la concentration du VIH demeure plus élevée. « Il y a une stratégie bien définie qui répond aux préoccupations actuelles », décrit le président de la CORAB. Cette coordination, menée avec le SP/CNLS et les antennes régionales, permet de toucher des groupes variés et de garantir un suivi de qualité.
Herman Abouga est le président du conseil d'administration de la Coalition des réseaux associés du Burkina Faso pour la lutte contre le VIH/Sida (CORAB).Le dépistage, un outil de lutte et de protection
Dans toutes les prises de parole, un message revient comme un fil conducteur. Celui de connaître son statut pour se protéger soi-même et protéger les autres. Le dépistage n'est plus perçu comme un acte stigmatisant, mais comme un geste de responsabilité personnelle et collective. À ALAVI, l'équipe le constate au quotidien que la peur existe encore, mais elle ne domine plus les esprits comme avant. L'accès aux traitements, la possibilité de vivre normalement avec le VIH, les informations sur l'indétectabilité, la PrEP (prophylaxie pré-exposition), le TPE (traitement post-exposition) ; tous ces progrès ont contribué à banaliser l'acte de dépistage, sans banaliser la maladie. Le médecin rappelle que la PrEP est un traitement préventif destiné aux personnes à haut risque, tandis que le TPE peut empêcher une infection lorsqu'il est administré dans les 72 heures après un risque. « Les gens ne savent pas qu'il existe ces produits. Pourtant, nous disposons de tout cela ici. Avec les ARV, une personne peut vivre normalement, avoir une vie sexuelle, fonder une famille, sans transmettre le virus », assure Dr Ousseini Gnasonré. Mais pour que cette réalité devienne la norme, il faut que chaque personne accepte de faire les quinze minutes qui peuvent tout changer.
L'ambition affichée par les acteurs de la lutte est de parvenir à interrompre la chaîne de transmission. Et pour cela, dépister reste l'arme la plus efficace. Plus les personnes sont diagnostiquées tôt, plus elles sont mises sous traitement rapidement, plus elles deviennent indétectables et donc intransmissibles. C'est la vision que partagent le CNLS-IST, la CORAB, ALAVI et l'ensemble des acteurs communautaires. Une vision portée par près de trois décennies de lutte, d'engagement silencieux, de courage et de résilience.
Farida Thiombiano
Lefaso.net
Ceux qui l'ont connu dans son parcours scolaire et universitaire avouent ne pas être surpris de sa trajectoire intellectuelle et socio-professionnelle. Lui ? C'est Dr Pingdewindé Issiaka Tiendrébéogo, maître de conférences en études théâtrales à l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Pas plus tard que le samedi, 30 août 2025 au Centre national des arts, du spectacle et de l'audiovisuel (CENASA), à Ouagadougou, l'Association culturelle « Sylvie-Chalaye », dont il est le directeur exécutif, tenait sa VIIe édition des Universités d'été autour du thème évocateur : « Que peut la culture face à l'hydre terroriste au Burkina Faso ? ».
Persuadé que « dans un monde souvent déchiré par les conflits, la culture apparaît comme un pont entre les peuples » et « théâtre, musique, art ou traditions peuvent servir de langage universel pour apaiser les tensions, favoriser le dialogue et reconstruire la confiance », l'enseignant-chercheur se distingue par son ingéniosité qui se traduit, entre autres, par les nombreuses initiatives, avec pour seul but de porter et promouvoir la culture, surtout sous l'angle élitiste. Une mission qu'il incarne bien à travers également des interventions publiques sur l'échiquier national et international.
Lauréat du Prix FILGA des Arts africains 2025 obtenu à l'occasion du Festival international du livre gabonais et des arts (FILGA, 29 au 31 mai 2025 à Libreville), Dr Pingdewindé Issiaka Tiendrébéogo a été, de retour, reçu par le ministre de la communication, de la culture, des arts et du tourisme, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, jeudi, 5 juin 2025 ; tête-à-tête au cours duquel, l'autorité a magnifié son engagement patriotique à travers notamment ce haut niveau de la culture et l'a encouragé à maintenir le cap dans cette énorme contribution au rayonnement du Burkina Faso. Lucarne sur un ambassadeur de l'élite culturelle burkinabè, l'enseignant-chercheur, Dr Pingdewindé Issiaka Tiendrébéogo.
Au plan professionnel, Dr Pingdewindé Issiaka Tiendrébéogo, ce jeune enseignant-chercheur, est actuellement maître de conférences en études théâtrales à l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Il a, de par son dynamisme et ses compétences, gravi des échelons et ce, dans divers domaines. Enseignant-chercheur en études théâtrales à l'université Joseph Ki-Zerbo depuis décembre 2018, Dr Tiendrébéogo a occupé également une haute responsabilité au sein de l'administration centrale burkinabè, notamment en tant que Conseiller technique au ministère des Affaires religieuses et coutumières (MAREC) d'avril à décembre 2022. Depuis fin 2022 également, il occupe le poste de chargé de la coopération et des relations à la Confédération nationale de la culture (CNC).
Titulaire d'un Master II en diplomatie et relations internationales, option politique internationale, obtenu en 2022 à l'Institut des hautes études internationales (INHEI), Dr Pingdewindé Issiaka Tiendrébéogo est aussi, depuis 2018, détenteur d'un doctorat en lettres modernes et d'un doctorat en études théâtrales, option arts de la scène, décroché 2018 à l'université Sorbonne nouvelle Paris 3- France avec la mention très honorable à l'unanimité du jury. Et ce, après avoir acquis en 2015, à l'université de Ouagadougou (actuelle université Joseph Ki-Zerbo), son Diplôme d'études approfondies (DEA) en arts du spectacle.
Parti du lycée Nelson Mandela avec son bac série A4, le Dr Tiendrébéogo a, grâce à ses performances, bénéficié de bourses internationales (février à avril 2019) du Deutscher Akademischer Austauschdienst-German Academic Exchange Service-Université libre de Berlin (Allemagne). Récemment, de mai à juin 2024, il bénéficie à nouveau d'une bourse pour l'Institut des études africaines (IAS)- université de Bayreuth (Allemagne), ce qui lui permet de renforcer des connaissances dans des domaines pointus.
Présence assumée sur des grandes questions liées à la vie nationale
Outre sa participation au plan national et à l'international à des colloques en tant qu'expert, Dr Tiendrébéogo est bien connu à travers sa signature sur des questions majeures liées à la vie de la nation. À ce titre, et pour ne citer que ces exemples, on a en souvenance qu'il est l'initiateur de plusieurs colloques internationaux sur des sujets à enjeu capital : en août 2023, « Cultures et traditions : quelles contributions à la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso » ; en août 2022, « Culture et cohésion sociale au Burkina Faso » ; en août 2021 sur « La place des arts dans le dialogue inter-religieux au Burkina Faso ».
Il a aussi contribué, en sa qualité d'expert, à la rédaction du Pacte du vivre-ensemble au profit du ministère de la Réconciliation nationale et de la cohésion sociale. En mai 2021, il est sollicité en tant qu'expert pour la formation des acteurs culturels des treize régions du Burkina Faso au profit du ministère de la Culture, des arts et du tourisme. Bien avant, Dr Tiendrébéogo a été consultant pour le compte d'institutions spécialisées du système des nations-unies et pour la Commission électorale nationale indépendante lors des élections de sortie de crise en 2015.
Sollicité à travers le monde pour des conférences dans des colloques et festivals internationaux, l'enseignant-chercheur est en outre connu pour ses contributions à la réflexion sur des sujets qui ont mobilisé l'opinion nationale : « COVID-19 : Quel (s) modèle (s) de relance pour le secteur des arts et de la culture au Burkina Faso ? »
Profondément convaincu que la culture peut être un maillon de la cohésion sociale, il ne manque pas d'occasions pour plaider pour que la culture ait, dans toute sa dimension, une place importante dans les politiques publiques. « Si vous avez suivi le discours du Premier ministre, il a dit qu'on était à la croisée des chemins et le secteur dans lequel il pouvait dire que ça allait, c'était le secteur de la culture. Paradoxalement, c'est ce secteur qui vend bien le Burkina Faso et c'est ce secteur qui est le parent pauvre de tous les ministères au Burkina. De 1960 à 2020, le budget de ce ministère n'a jamais atteint 1% du budget national. Donc, c'est là nous avons aussi interpellé, en tant qu'association, les autorités à s'intéresser au financement de la culture. Quand on parle du SIAO, du FESPACO… où vraiment c'est une vitrine du Burkina Faso, nous voyons qu'il y a plein de difficultés », analysait-il, sous fond de plaidoyer, dans une interview qu'il a accordée à Lefaso.net, en octobre 2021 sur la culture.
Toujours dans cet engagement, il a, à travers l'Association culturelle Sylvie Chalaye, de concert avec l'association Agenda culturel du Burkina Faso, mis en place une plateforme numérique WhatsApp dénommée Agenda culturel du Burkina Faso, forte de plus de 1 000 membres. « Carnet des évènements culturels » au Burkina, l'Agenda culturel du Burkina Faso affiche les rendez-vous de la semaine sur le théâtre, la musique, la danse, la littérature, le cinéma, le tourisme, les arts visuels, etc.
Dr Pingdewindé Issiaka Tiendrébéogo est auréolé de plusieurs distinctions nationales et internationales, dont Baobab de bronze du théâtre africain avec agrafe : administration culturelle, et le Prix des Arts africains 2025 du Festival international du livre gabonais et des Arts FILIGA.
Il est l'auteur d'une pièce de théâtre intitulée, « Les barrières de l'intolérance », publiée en janvier 2022 aux Editions Mercury à Ouagadougou.
Cette pièce est une entreprise avant-gardiste de sensibilisation dans le but d'anticiper la menace des conflits religieux et ethniques et de jouer la prévention plutôt que la guérison au Burkina Faso.
La prochaine œuvre à paraître du Dr Pingdewindé Issiaka Tiendrébéogo en janvier 2026 aux Editions L'Harmattan à Paris est un essai intitulé, « Les enjeux de la structuration du secteur culturel au Burkina Faso ». C'est un ouvrage qui propose une analyse rigoureuse et documentée de l'organisation du secteur culturel, en mettant en lumière les acteurs institutionnels et non-étatiques, les mécanismes de financement, ainsi que les dynamiques associatives et fédératives qui irriguent le paysage culturel national.
Dr Tiendrébéogo a récemment séjourné aux États-unis, en septembre 2025, sur invitation de l'université Boulder à Denver dans l'État du Colorado, où il a donné une communication sur le thème, « le théâtre populaire au Burkina Faso », en présence de la communauté universitaire américaine.
O.L
Lefaso.net
Le Comité interprofessionnel de la filière oignons du Burkina (CIFOB) a réuni l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur ce 1er décembre 2025 pour annoncer officiellement le prix minimum garanti de l'oignon. Fixé à 165 francs CFA le kilogramme, ce montant est le résultat d'un atelier national de concertation tenu les 19 et 20 novembre 2025. Cette décision marque une étape importante dans l'organisation et la sécurisation de la filière, essentielle pour les producteurs comme pour les commerçants et les consommateurs.
Depuis plusieurs années, la filière oignon fait face à des difficultés liées à l'absence d'un système uniforme de mesure, entraînant des pertes, des désaccords et une volatilité marquée des prix. Le secrétaire général du CIFOB, René Soalla, rappelle que l'interprofession travaille depuis 2021 à l'harmonisation des pratiques commerciales afin de mettre fin aux écarts d'évaluation et aux injustices souvent dénoncés lors des référendums statutaires. Le plaidoyer engagé portait sur trois axes majeurs : la vente de l'oignon au kilogramme, la normalisation des unités de mesure et la mise en place d'un prix minimum garanti au producteur.
Pour atteindre cet objectif, de nombreuses rencontres multipartites ont été organisées. Elles ont permis d'échanger avec les acteurs sur la nécessité de structurer davantage la filière et de renforcer les dispositifs de stockage et de distribution, notamment à travers les comptoirs et les magasins de conservation. Une note de plaidoyer a également été transmise aux délégations spéciales des zones de forte production, afin d'impliquer les autorités locales dans le processus. Parallèlement, producteurs et commerçants ont signé une convention d'entente matérialisant leur adhésion aux bonnes pratiques commerciales promues par l'interprofession.
Adama Nassa, vice-président du CIFOB (au milieu de l'image) a présidé la session. Il a également signé le communiqué fixant le prix minimum garanti de l'oignon.À l'issue de ces concertations, un consensus global a été trouvé. Le prix minimum garanti de 165 francs CFA le kilogramme s'impose désormais comme un seuil en dessous duquel l'oignon ne peut plus être acheté au producteur. Pour René Soalla, cette mesure s'inscrit dans une démarche de justice et d'équité visant à assurer à tous les acteurs une rémunération stable et décente. Elle repose sur une analyse approfondie du marché et sur l'écoute de toutes les composantes de la filière : producteurs, commerçants, transporteurs et consommateurs.
Ce prix minimum, souligne-t-il, constitue un outil essentiel pour une transparence renforcée et une meilleure régulation du marché. Il représente également un levier pour encourager la production nationale, préserver les revenus des agriculteurs et instaurer une dynamique durable au sein du secteur. Le CIFOB invite par ailleurs les autorités compétentes à accompagner et soutenir cette avancée afin de garantir une filière oignon prospère, structurée et compétitive.
« Nous, acteurs de la filière oignon, réunis au sein de l'interprofession CIFOB, fixons à compter de ce jour, 1er décembre 2025, le prix minimum garanti d'achat du kilogramme d'oignon au producteur à 165 francs CFA le kilogramme », a lancé Réné Soalla, secrétaire général du CIFOBPrésidée par Adama Nassa, vice-président du CIFOB, la rencontre a été l'occasion de réaffirmer l'engagement de l'interprofession à protéger l'ensemble des maillons de la chaîne. Pour lui, la communication autour de ce prix minimum était devenue indispensable, tant la filière tentait depuis longtemps de trouver un équilibre satisfaisant pour tous. « Si nous avons communiqué sur le prix aujourd'hui, c'est parce que depuis longtemps on tentait de sauver tous les acteurs de la filière oignon. Il fallait faire quelque chose pour protéger les producteurs, les commerçants et les consommateurs », a-t-il déclaré.
Il insiste sur la portée de la nouvelle réglementation : « Ce prix minimum garanti signifie que l'on ne peut pas acheter l'oignon chez les producteurs en dessous du montant que nous avons communiqué. Il faut encourager les producteurs si nous voulons qu'il y ait toujours de l'oignon sur le marché. À travers des sensibilisations, nous allons essayer de faire respecter ce prix minimum, parce que c'est une décision qui doit les arranger et non être un désavantage. »
Du côté des producteurs, l'annonce a été accueillie avec satisfaction. Ousmane Ouédraogo, producteur à Kaya, considère cette mesure comme un tournant pour leur activité. « Je suis content de participer à cette date de début du prix minimum garanti de l'oignon. C'est une décision qui va nous emmener loin dans notre activité », confie-t-il. Pour de nombreux producteurs, ce prix plancher constitue une sécurité qui permettra de stabiliser leurs revenus, d'investir dans leurs exploitations et d'améliorer leur productivité.
Ousmane Ouédraogo est producteur d'oignons à Kaya. Il pense que ce prix va leur permettre d'améliorer leur production.En fixant un prix minimum garanti, la filière oignon du Burkina franchit ainsi une étape déterminante. Cette initiative, portée par une concertation inclusive et un engagement collectif, vient renforcer la structuration d'un secteur vital pour l'économie locale et nationale. Elle ouvre des perspectives nouvelles pour les producteurs, tout en favorisant une meilleure organisation des marchés et des échanges commerciaux. Le défi reste désormais de veiller au respect strict de ce prix et d'accompagner les acteurs pour que cette avancée profite pleinement à l'ensemble de la filière.
Farida Thiombiano
Lefaso.net
En prélude à la 44ᵉ session du Conseil des ministres de l'Autorité du bassin du Niger (ABN), le Comité technique des experts (CTE) tient sa réunion préparatoire du 1ᵉʳ au 4 décembre 2025 à Ouagadougou. Venus du Bénin, du Burkina, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Niger, de la Guinée, du Nigéria et du Tchad, ces experts vont, au cours des quatre prochains jours, assurer la préparation des dossiers qui seront soumis au conseil des ministres lors de sa session prévue pour le 5 décembre 2025 et formuler des recommandations.
Le Comité technique des experts (CTE) est l'instance technique préparatoire des sessions du Conseil des ministres de l'Autorité du bassin du Niger. Il garantit que les décisions ministérielles reposent sur des analyses solides et partagées. Il contribue à la redynamisation de l'ABN, à la transparence de sa gouvernance et à l'efficacité de ses interventions. Le CTE réunit les experts techniques, administratifs et financiers des neuf États membres de l'ABN, les cadres du secrétariat technique, les partenaires techniques et financiers et les organismes de bassins frères.
Pour la présente réunion, il va s'agir pour les experts d'examiner et d'analyser le rapport d'activités 2025, d'étudier les rapports financiers incluant l'audit externe 2024, le contrôle financier et l'exécution budgétaire au 30 septembre 2025 de l'ABN ; d'examiner le plan de travail annuel et le budget 2026 de l'ABN et d'analyser le plan stratégique 2026-2030 soutenu de son plan d'action opérationnel pour la même période. Le manuel des procédures administratives, financières et comptables ainsi que le règlement de passation des marchés de l'ABN seront aussi passés en revue et les projets de résolutions destinés à éclairer les décisions du Conseil des ministres élaborés.
Les experts sont venus des 9 pays du bassin du NigerÀ en croire la coordonnatrice de la structure focale nationale de l'ABN au Burkina Faso, Nadège Flora Dubarry/Bationo, l'importance de cette rencontre réside dans le fait que les experts doivent harmoniser leurs points de vue afin de dégager des recommandations pour la nouvelle dynamique impulsée au niveau de l'ABN. « À l'issue de la rencontre préparatoire, il revient à l'ABN, qui abrite le secrétariat exécutif, d'implémenter les différentes recommandations qui seront faites et de les porter à l'endroit des populations bénéficiaires des activités que nous allons aujourd'hui examiner, afin de nous assurer que leurs préoccupations sont effectivement prises en compte », a-t-elle indiqué.
Nadège Flora Dubarry/Bationo, coordinatrice de la structure focale nationale de l'ABN au Burkina Faso.La cérémonie d'ouverture de la réunion des experts a été présidée par le ministre de l'environnement, de l'eau et de l'assainissement, Roger Baro, président du Conseil des ministres de l'ABN. Il a invité les experts à des travaux engagés, rigoureux et visionnaires, afin que les résolutions qui seront prises au Conseil des ministres reflètent les ambitions d'une ABN forte et utile. « Les travaux que vous commencez ce matin interviennent à un moment de mutations. Cette consultation doit consolider les acquis de l'ABN, élever son niveau d'exigence et démontrer sa capacité à produire des résultats concrets pour les populations. Chers experts, vous êtes la force motrice de notre organisation. C'est dans vos analyses, vos arbitrages et votre rigueur que se construit la crédibilité de l'ABN. Nous attendons de vous un travail technique irréprochable, un sens élevé de l'intérêt collectif, des recommandations fortes, réalistes et opérationnelles et un esprit de souveraineté et d'innovations conforme aux orientations stratégiques des chefs d'État et à l'aspiration profonde de nos populations », a-t-il déclaré à l'endroit des participants.
Roger Baro, ministre de l'environnement, président du Conseil des ministresPartenaire de longue date, la coopération allemande a réaffirmé sa satisfaction de pouvoir accompagner l'ABN dans plusieurs initiatives structurantes visant à renforcer la gouvernance régionale, la résilience climatique et le développement durable du bassin du Niger. « Nos différentes institutions continueront à œuvrer en étroite collaboration avec l'ABN et les États membres », a assuré le représentant de la coopération allemande.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
Le marché moderne de Houndjro, a été inauguré samedi 29 novembre 2025 à Abomey, dans le département du Zou avec une propreté remarquable
A l'instar de plusieurs autres localités du Bénin, Abomey dispose de son marché moderne. Houndjro, marché mythique chargé d'histoires, a fait peau neuve grâce au programme de construction de marchés modernes et régionaux du chef de l'Etat Patrice Talon. Le joyau mis à la disposition des populations d'Abomey et environ, est érigé sur un domaine de 34.914 m².
Selon la directrice générale de l'ANaGeM, le marché moderne de Houndjro est équipé de 1756 espaces de vente, dont 1.484 étals primeurs, 238 boutiques ; 34 restaurants et maquis, modernes et conviviaux ; 3 blocs administratifs ; une infirmerie, une chambre froide, un monte-charge ; des locaux techniques, des installations électriques et hydrauliques fiables ; des sanitaires modernes, adaptés, propres et accessibles. Des installations ultra modernes dont l'entretien et le nettoyage exigent technicité et savoir-faire.
A cet effet, la société Atalys, connue pour la qualité de ses services selon nos sources, a assuré l'entretien et le nettoyage du marché Houndjro. C'est une entreprise qui offre des services de nettoyage et d'entretien, hygiène 4D, et des travaux d'aménagement paysager. Ses prestations se résument entre autres, au nettoyage de bureaux, nettoyage complet de voitures, travaux d'aménagement paysager et mise en place d'espaces verts, traitement des moquettes, nettoyage surfaces vitrées, nettoyage carreaux et marbres, nettoyage des toilettes, hygiène 4D, et création d'espace vert.
Atalys au marché de Houndjro, c'est un gage de propreté et de durabilité.
F. A. A
Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a reçu ce 1er décembre 2025 la toute première Carte d'identité biométrique de la Confédération des États du Sahel (CIB-AES), marquant le lancement officiel de ce document au Burkina Faso.
Adoptée lors du sommet des dirigeants de l'AES en décembre 2024, cette carte vise à renforcer l'intégration régionale, faciliter la libre circulation des citoyens et améliorer la sécurité collective. Elle constitue un outil stratégique dans la lutte contre le terrorisme et la modernisation de l'identification civile au sein de l'espace AES.
L'Office national d'identification débutera sa production en masse en janvier 2026. La CIB-AES, conçue en polycarbonate et dotée de dispositifs de sécurité avancés, sera accessible dès l'âge de 5 ans, exigible à partir de 13 ans, valable 10 ans et délivrée au coût de 3 500 FCFA.
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Source : Page Facebook de la Présidence du Faso
La grande famille KABORE à Sourgoubila, Ouagadougou, Bobo -Dioulasso, côte d'Ivoire, France, Canada
Le Naaba Kango chef de Sourgoubila,
Monsieur KABORE Lamoussa, KABORE K. Alain, KABORE Pierre, KABORE Fulgence KABORE Félix, KABORE Isidore
La grande famille YAMEOGO, à koudougou Burkina Naab-yiiri
La veuve KABORE née KONSIMBO Edith à Sourgoubila,
Les enfants : Hubert, Patricia, Evariste, Chérita, Reine, Thiéry, Anicet, Estelle, Doria, et Gaétan,
Les petits -enfants et arrières-petits enfants
Les familles alliées : SAWADOGO, DIALLO, ROUAMBA, ZIDA, TIHAO, SEONI, OUEDRAOGO, DAH, KABORE, AVERIBOU, DIATTO, TRAORE.
Très touché par les nombreuses marques de sympathie et de compassion expriment leur profonde gratitude à tous ceux qui leur ont apporté soutien moral, spirituel, matériel, financier, lors du rappel à Dieu le 07/11/2025 et de l'inhumation le 10/11/2025 à Sourgoubila de leur frère, père, beau-père oncle, grand-père et arrière-grand-père ; Monsieur KABORE Patinremanogo Daniel, Instituteur à la retraite ancien Maire de Sourgoubila, chevalier de l'Ordre du Mérite Burkinabè, Médaille d'honneur des collectivités locales
LEURS REMERCIEMENTS VONT :
Sa Majesté le Mogho Naaba Baongo
Monsieur le ministre de la communication de la culture des Arts et du Tourisme,
Monsieur le Directeur Général du Bureau Burkina du Droit d'Auteur (BBDA) et à Tous ces anciens collaborateurs du BBDA
A ses premiers élèves de la commune de Niou
Aux délégations Spéciales et anciens Maires des communes de Sourgoubila, Laye, Niou, Boussé et Toéghin
Aux autorités coutumières et religieuses de la commune de Sourgoubila
A la Directrice, aux enseignants et à ses anciens élèves de l'école Nongrmassem (ex Ouaga garde)
Aux forces de défense et de sécurité de Sourgoubila
Votre présence bienveillance à leur côté lors de cette douloureuse épreuve leur à apporter force consolation et réconfort.
Que le Seigneur dans sa miséricordieux vous bénisse et vous comble d'abondante grâce.
Que Dieu vous le rende aux centuples
UNION DE PRIERE
La famille de feu général BABA SY,
La famille SANFO,
LA FAMILLE BONKOUNGOU,
Les familles alliées et amies
Ont la profonde douleur de vous annoncer le décès survenu le 1er décembre 2025 de leur :
Epouse, mère, grand-mère, arrière-grand-mère, tante et fille
Mme SY née SANFO Fanta dans sa 91e année
Le programme des obsèques est arrêté ainsi qu'il suit :
Lecture du coran le jeudi 4 décembre à 19H00 au domicile de la défunte à Nemnin
Vendredi 05 décembre à 13h30 : Levée du corps à la Morgue de l'hôpital Bogodogo suivi du transfert au domicile de la défunte à Nemnin
Vendredi 05 décembre à 14h30 : Enterrement au cimetière Municipal de Gounghin
Union de Prière
Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, est arrivé à Bangui pour réaffirmer le soutien des Nations unies au processus électoral en République centrafricaine.
Au cours de son séjour, il doit rencontrer les autorités centrafricaines pour échanger sur plusieurs sujets, notamment les élections groupées prévues le 28 décembre prochain, auxquelles la MINUSCA apporte un appui dans le cadre de son mandat.
Sa visite a coïncidé avec l'arrivée, le jeudi 27 novembre, du troisième et dernier vol cargo en provenance de Chine, achevant ainsi l'opération logistique de grande envergure mise en œuvre pour fournir à la République centrafricaine le matériel électoral nécessaire à la tenue des quatre élections prévues le 28 décembre.
Dans les entrailles du gigantesque appareil, soigneusement arrimées, 160 palettes : 2 047 urnes,14 006 isoloirs, 8 552 kits complets de bureaux de vote.
La MINUSCA joue un rôle central dans la logistique, en assurant le transport et la distribution du matériel électoral dans tout le pays, y compris dans les régions reculées telles que Obo, Bangassou, Djema ou Amdafock.
Dans une déclaration faite à son arrivée à l'aéroport international Bangui-Mpoko, le responsable onusien s'est félicité des progrès enregistrés dans le pays ces derniers mois. « Je pense évidemment aux élections qui vont se tenir dans quelques semaines, avec du travail à faire pour s'assurer qu'elles se déroulent dans les meilleures conditions », a déclaré Jean-Pierre Lacroix.
D'autre part, le Président de l'Autorité Nationale des Élections (A.N.E.), Mathias Barthélémy MOROUBA, accompagné d'un certain nombre de commissaires électoraux et de partenaires techniques et financiers, s'est présenté pour réceptionner la dernière cargaison en provenance de Chine, affirmant ainsi que le pays disposerait des ressources nécessaires pour organiser les élections dans les délais prévus.
Le déchargement, qui a commencé dès l'ouverture des portes du cargo, s'est déroulé sous haute sécurité, chaque palette ayant été inventoriée avant d'être envoyée dans les entrepôts sécurisés de la Commission électorale nationale.
Les partenaires internationaux, également présents, ont salué la fluidité de la chaîne logistique et la coordination entre les autorités centrafricaines et leurs homologues chinoises.
Les autorités de la République centrafricaine continuent de travailler sans relâche pour préparer pleinement le prochain processus électoral dans le pays, et les partenaires internationaux jouent un rôle important en aidant les autorités à surmonter tous les défis qui pourraient entraver l'organisation des élections.
Le soutien des partenaires internationaux s'inscrit dans le cadre du programme de coopération visant à instaurer une stabilité durable en République centrafricaine.
Omar Diallo
Dans un communiqué adressé aux présidents d'institutions et aux membres du gouvernement, le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo donne de nouvelles directives relatives aux dons et financements émanant des partenaires. Il appelle à une évaluation rigoureuse des appuis proposés et à leur strict alignement sur les priorités nationales et la vision du chef de l'État. "Dans le dialogue continuel et les échanges que nous entretenons avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux, nous avons toujours traduit cette vision et souligné la volonté nouvelle de construction commune des politiques publiques et des interventions des différents acteurs. Le gouvernement privilégie donc les coopérations et les appuis qui s'alignent sur nos priorités nationales et contribuent au progrès réel et endogène de notre pays", lit-on dans un premier temps.
Pour le chef du gouvernement, il n'est plus question d'accepter de subir le "diktat" des partenaires avec la vision à court terme que "mieux vaut peu que rien". "Dorénavant, il est impératif de se départir de cette vision, de recadrer et de recentrer les partenariats et les interventions en se focalisant sur les initiatives, les projets et les programmes structurants, conformes aux priorités nationales et qui renforcent la vision du Camarade Président. A cet effet, toute forme de don et de financement provenant des partenaires, qu'ils soient nationaux ou internationaux, doit étre examinée et évaluée avec rigueur avant acceptation. Je vous invite donc à décliner tout soutien qui serait de nature dégradante, contraire aux valeurs d'honneur et de dignité du peuple burkinabè, ou qui ne s'inscrirait pas dans la vision de la RPP", invite M. Ouedraogo.
Lefaso.net