La grande famille Onadja, Kaboré à Ouagadougou, fada, dedougou, bobo
Les familles alliées, Ilboudo,Kaboré, Nabda
Les enfants Doris, steci et Gloria
Très touche par les nombreuses marques de soutiens spirituel, moral, matériel et financier lors du rappel à Dieu le 28/11/2024 de leur fille, soeur, mère Onadja Pamela Ariane à l'âge de 32 ans à l'hôpital yalgado Ouedraogo suivi de l'inhumation le vendredi 29/11/2024 à Ouagadougou.
Ils vous exprime toute leur reconnaissance pour la compassion que vous leur avez témoignée lors de cette douloureuse épreuve. Que le Seigneur dans son immense bonté vous le rende aux centuples de vos bienfaits.
Par ailleurs une messe est demandée à son intention le dimanche 08/12/2024 à l'église catholique notre Dame de Fatima de Dasasgo à 9h
La journaliste burkinabè Mariam Ouédraogo du quotidien d'Etat Sidwaya a remporté le 32e prix RSF du journalisme d'investigation africain-Mohamed Maïga. La cérémonie de remise du prix s'est tenue ce mardi 3 décembre 2024 à Washington DC, en présence de la fille du regretté, Aïcha Maïga.
Après les Prix Bayeux-calvados dans la catégorie Presse écrite en 2022, et Knight International Journalism Awards en 2023, voilà Mariam Ouédraogo encore porter le drapeau burkinabè à l'international.
Elle a remporté ce mardi 3 décembre 2024 à Washington DC le 32e prix du journalisme d'investigation africain-Mohamed Maïga.
Multi-primée au niveau national comme à l'international, la journaliste burkinabè du Quotidien d'Etat Sidwaya, Mariam Ouédraogo continue d'écrire son histoire dans la presse burkinabè et à l'international.
Ce prix RSF, il faut le rappeler, est à l'hommage du regretté journaliste malien qui avait mis sa plume au service de la Révolution sankariste jusqu'à son décès le 1er janvier 1984 à Ouagadougou, dans des circonstances non encore élucidées. C'est d'ailleurs des mains de la fille du regretté, Aïcha Maïga, que la lauréate a reçu son prix à Washington DC.
Cette année, 18 journalistes et groupes de journalistes, deux médias et cinq photojournalistes venant de 22 pays différents étaient en lice.
Ils concouraient dans cinq catégories, dont une nouvelle : le prix du journalisme d'investigation africain - Mohamed Maïga, qui vise à honorer la mémoire de ce journaliste d'investigation malien et à perpétuer le combat humaniste qu'il a mené avec sa plume.
Yvette Zongo
Lefaso.net
Le ministre de la justice et des Droits Humains, chargé des Relations avec les Institutions, Garde des Sceaux, Edasso R. Bayala, a présidé, ce 3 décembre 2024 à Kaya (capitale de la région du Centre-nord), la cérémonie d'ouverture de la 21e session de formation des formateurs des volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Une formation sur la prise en compte des Droits humains dans les opérations de lutte contre le terrorisme. C'était aussi en présence du gouverneur de la région, Blaise Ouédraogo.
Issus de plusieurs régions, ces volontaires pour la défense de la patrie (VDP) viennent aussi de recevoir comme les autres bénéficiaires cette formation sur la prise en compte des droits humains dans les opérations de lutte contre le terrorisme.
Débutée en Février 2023, cette formation est la dernière du genre au titre de l'année 2024. Et ils sont au total, 599 encadreurs et coordonnateurs des VDP à avoir déjà bénéficié de la formation. Des beneficiaires composés, entre autres, d'encadreurs et de coordonnateurs des VDP.
En rappel, l'objectif de ces formations est de renforcer les capacités des VDP en Droits Humains à travers la formation de leurs formateurs.
Cette formation présidée par le ministre en charge de la justice et du gouverneur de la région a aussi connu la présence de Zeinab H. Diaby, représentante du Haut-Commissaire des Nations-Unies aux Droits de l'Homme au Burkina.
Lefaso.net
Source : BVDP
Suite à l'enlèvement du journaliste et administrateur du site « le Révélateur 224 », Habib Marouane Camara, intervenu le 3 décembre 2024, l'Association guinéenne de la presse en Ligne (AGUIPEL), s'exprime.
Dans une déclaration rendue publique ce 4 décembre 2024, elle parle d'une grave violation de la liberté de la presse, de toutes les lois en vigueur et même de l'Avant-projet de la Constitution.
Sur l'avant-projet de la Constitution, l'association rappelle qu'il dispose en son Article 10 alinéa 2 que “Nul ne peut être poursuivi, arrêté, gardé à vue, inculpé, détenu, jugé ou condamné qu'en vertu et selon les formes prévues par une loi antérieure aux faits qui lui sont reprochés.”
Tout en rappelant les circonstances dans lesquelles leur confrère a été enlevé.
Et selon les membres de l'association, il a été kidnappé par des hommes en tenue militaire, qui l'ont extrait de force de son véhicule et conduit à une destination inconnue, le mardi 3 décembre 2024, dans la banlieue de Conakry.
C'est pourquoi, l'AGUIPEL exhorte les autorités judiciaires à s'inscrire dans l'ambitieux projet de refondation de toutes les institutions, en s'abstenant de violer les lois et les procédures. Tout en condamnant par ailleurs cette forme d'arrestation d'un journaliste et exige sa libération immédiate.
Lefaso.net
Source : La Guinéenneinfo
Selon plusieurs médias sénégalais, dont Senenew.com et Sénégal direct.com, l'ancien sélectionneur emblématique de l'équipe nationale de lutte du Sénégal, Ambroise Sarr, a tiré sa révérence ce 4 décembre 2024 à l'âge de 73 ans.
L'homme a marqué l'histoire de ce sport traditionnel, qu'il a contribué à élever sur la scène internationale grâce à son expertise et à son dévouement. Pédagogue passionné, il a su former et encadrer plusieurs générations de lutteurs, en transmettant des valeurs de discipline, de courage et d'humilité.
Sous son leadership, l'équipe nationale a brillé lors de nombreuses compétitions, renforçant la place centrale de la lutte dans la culture sénégalaise.
La disparition d'Ambroise Sarr laisse un vide immense au sein de la communauté sportive et culturelle du Sénégal, où il était respecté pour son engagement et sa contribution inestimable au développement de la lutte.
Lefaso.net
Source : Senegalnews
Dans le cadre de sa mission de veille à l'application de la réglementation commerciale et d'organisation de la concurrence, la direction régionale en charge du commerce du Nord a effectué une opération de contrôle des prix et de la qualité des produits de première nécessité dans la ville de Ouahigouya. C'était ce mardi 03 décembre 2024.
L'opération a eu pour but de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs et s'assurer de la qualité des produits mis à leur disposition sur le marché.
Au cours de ce contrôle, des saisies de produits prohibés, des pratiques de prix illicites ou de prix injustifiés ont été constatés. Le contrôle a porté essentiellement sur les produits de première nécessité tels que l'huile, le savon, le sucre et le riz importé.
Les commerçants véreux ont été convoqués à présenter leurs documents de commerce et les justificatifs des achats de certains produits relevés pour la vérification des prix pratiqués. Ils seront verbalisés et sanctionnés conformément à la réglementation en vigueur.
La Brigade mobile de contrôle économique et de la répression des fraudes (BMCRF) poursuit ses contrôles dans toutes les régions du pays. Pour tout constat d'acte suspect, bien vouloir appeler les numéros verts 80 00 11 84/ 80 00 11 85/ 80 00 11 86
Lefaso.net
Source : DR NORD/ MICA
Soixante-cinq (65) ans de radio exercé avec professionnalisme et passion au service du développement socio-économique du Burkina. RADIO BURKINA vous dit MERCI pour votre fidélité. Barka, aw nitche, fofo, Tuontuoni.
Célébrons ensemble ce parcours en prenant massivement part à la cérémonie officielle de commémoration ce jeudi 05 décembre 2024 dans les jardins de la Radio nationale à partir de 16h 30.
Radio Burkina, plus forte et plus résiliente !
3 décembre 2023 - 3 décembre 2024. Cela fait une année que, « l'homme qui a vaincu le désert », le militant écologiste du nord du Burkina, Yacouba Sawadogo, a tiré sa révérence. Il a été arraché à l'affection des siens, particulièrement des défenseurs de l'environnement, pendant qu'il nourrissait, après la régénération de cette forêt de 27, 5 ha dans le désert, bien d'autres projets dans le sens de la réduction des impacts négatifs du changement climatique. Une année après sa disparition, visite dans ce patrimoine environnemental, désormais aux mains d'un de ses fils, Lookmann Sawadogo. Avec cet héritier, il a été question du devenir de cette forêt du « Prix Nobel alternatif 2018 », Yacouba Sawadogo. Entretien !
Lefaso.net : Une année après le décès de El hadj Yacouba Sawadogo, comment se porte son héritage, la forêt ?
Lookmann Sawadogo : Je voudrais d'abord, avec la permission de mes grands-frères, vous dire énormément merci pour être venu ici pour me rencontrer et parler de la forêt. Ça nous va droit au cœur et c'est vraiment important pour nous, parce que les gens s'interrogent sur ce qu'est devenue la forêt après le décès du papa.
J'ai eu la chance, et par la volonté du papa, d'apprendre la foresterie à l'École nationale des Eaux et forêts afin de pouvoir venir l'épauler. C'était une façon de me préparer à prendre la relève. Effectivement, quand j'ai fini et que je suis rentré, je me suis davantage investi à ses côtés jusqu'à ce que Dieu le rappelle auprès de lui. Mais tout ce qu'il m'a donné comme formation et conseils, c'est sur cela je m'appuie depuis sa disparition, pour continuer la gestion de la forêt. A ce jour, je peux dire que tout se passe bien. Il n'y a pas de problème, à ce jour qui peut être lié à sa disparition, tout se poursuit selon sa volonté.
C'est en quelle année vous êtes entré à l'École nationale des Eaux et forêts ?
J'ai fait cette école de 2015 à 2017. Mon inscription a été motivée par des partenaires qui étaient en visite ici sur le site. Grâce à la bonne compréhension également des responsables en charge de l'environnement, j'ai pu être inscrit parallèlement à cette école à Bobo-Dioulasso.
Pourquoi c'est sur vous le choix du papa s'est porté, vous qui êtes le petit-frère ?
Certainement qu'il a constaté que je m'intéressais beaucoup à ce qu'il faisait dans ce domaine de l'environnement. Je m'impliquais vraiment dès le bas-âge. C'est un travail difficile, harassant et qui a besoin qu'on y consacre tout son temps. Aujourd'hui, je ne regrette pas d'avoir de l'amour pour ce qu'il faisait, c'est-à-dire mettre en place cette forêt. Je ne suis pas allé loin à l'école, mais grâce à la forêt et du fait que je m'y intéressais, il y a aujourd'hui plein de pays à travers le monde où j'ai été sollicité pour partager des expériences : Côte d'Ivoire, Niger, Mali, Maroc, Algérie, Sénégal ... et beaucoup d'autres pays en Europe. Au plan national, il y a beaucoup de régions dans lesquelles je me suis rendu pour partager des expériences.
Parmi les gens que j'ai formés, il y en a qui ont entrepris de créer des espaces comme celui du papa. Nous les accompagnons comme on peut, surtout en conseils. Nous effectuons même le déplacement chez eux sur leur terrain. C'est ce que le papa a toujours souhaité, faire en sorte que son initiative soit dupliquée pour le bonheur des populations.
Est-ce le prix international qui vous a offert ces opportunités de formation ou étiez-vous déjà sollicité ?
Le papa assurait les formations, à l'intérieur du pays et à l'étranger, avant même le prix. La vulgarisation du “zaï” (technique culturale traditionnelle qui consiste à creuser des trous pour y concentrer les eaux de ruissellement et les matières organiques) est de son fait. Je peux même dire que le zaï désormais est plus pratiqué dans d'autres pays, comme le Niger, qu'ici au Burkina. Notre souhait, c'est de faire en sorte que la majeure partie possible du territoire national soit couverte de forêts. C'est bien possible, pour peu que les gens s'approprient ces techniques. Mais, et pour revenir à votre question, le prix international qu'il a obtenu a encore boosté toutes ces actions, tant au Burkina qu'à l'étranger. Le prix nous profite énormément.
Une partie de randonnée dans la forêtD'abord, c'est à cause de ce prix que beaucoup ont découvert la forêt ; il y a de nombreuses personnes qui sont nées et ont grandi ici à Ouahigouya, mais ne savaient pas qu'il y a une telle forêt à côté d'elles. Ensuite, grâce à cette distinction, nous avons côtoyé des personnalités que l'on ne rêvait même pas approcher. Aussi, grâce au prix, nous avons eu de l'accompagnement pour davantage développer la forêt et faire en sorte qu'elle inspire à travers le monde. Il y a des partenaires occidentaux qui ont promis de nous accompagner à consigner toutes ces connaissances dans des documents pour les vulgariser et pour les enseigner. Nous étions sur le point de lancer le processus, mais nous n'avons pas pu démarrer à cause de la situation nationale.
Le papa vous-t-il expliqué comment lui-même est arrivé à être ce modèle dans l'environnement ? Quelle est l'histoire qui se cache derrière celui-là même qui est définitivement inscrit “Prix Nobel alternatif 2018”, Yacouba Sawadogo ?
Le papa raconte qu'il y a une cinquantaine d'années, une famine est survenue au Burkina Faso. A l'époque, lui était au Mali pour faire l'école coranique. Bien qu'il n'a pas été brillant, il a eu les bénédictions de ses enseignants, parce qu'il était un travailleur ; il faisait le ménage pour les épouses de ses maîtres coraniques. Donc, quand il est rentré, il a continué en Côte d'Ivoire. De retour au pays, il s'est lancé dans le commerce. Il a d'abord vendu des vêtements, puis des pièces détachées. Il dit que ce commerce lui avait vraiment réussi, parce que chaque jour, il vendait pour plusieurs centaines de milliers de FCFA. C'est pendant ce temps qu'est survenue la famine. Il explique qu'à l'époque, tu pouvais avoir de l'argent, mais il n'y a rien à payer.
Cet espace-témoin entretenu au milieu de la forêt, pour montrer aux visiteurs qu'il y a seulement quelques années, tous les 27,5 ha présentaient ce visage désertique.A cause de cette famine, tous les arbres ont été détruits : les gens se nourrissaient de feuilles. Or, à l'époque, les gens se soignaient plus par les plantes, parce qu'il n'y avait pas de centres de santé. Ce qui posait donc un autre problème, en plus de la famine. C'est en ce moment que lui s'est dit qu'il faut qu'il trouve une solution ; une solution qui va être bénéfique, pas seulement à lui, mais à l'ensemble de la communauté. Il s'est donc donné pour mission de relever quatre défis : travailler à régénérer les terres, se faire suffisamment de vivres pour aider les gens (mettre en place des techniques pour permettre à chacun de mieux produire), planter et entretenir les arbres connus dans notre société pour leurs vertus et que nos grands-parents nous ont légués, utiliser ces arbres pour soigner les hommes.
A ce jour, on peut dire qu'il a relevé ces défis. C'est cette famine qui l'a poussé un matin à fermer boutique et à prendre la direction de la brousse pour commencer à faire le zaï ; il creuse ses trous, y met les feuilles mortes, du compost et après, il passe pour mettre des semis. Il dit que les gens le prenaient pour un fou. Donc, les gens quittaient le marché pour se rendre sur son site pour rire de lui. Quand il y avait des évènements dans la famille et que les gens se retrouvaient, lui n'avait pas le droit d'y être ; parce que les gens se dispersaient, dès qu'il apparaissait. Il a dit qu'un jour, un membre de la famille est venu sur son site pour lui dire que ce qu'il est en train de faire est une honte et que cela équivaut à un suicide. Mais, il avait sa vision et sa conviction. C'est après que les gens ont compris, parce qu'au sortir de chaque saison, il récoltait beaucoup de vivres, plus que tout le monde. Donc, les gens ont commencé à l'approcher individuellement pour comprendre et apprendre. Ça a intéressé ensuite des intellectuels, qui l'ont approché pour davantage comprendre. Voici d'où il est parti.
Lookmann Sawadogo a beaucoup de perspectives pour la forêt.Quel est votre souhait aujourd'hui ?
C'est de demander qu'on puisse nous aider techniquement à porter toutes ces connaissances dans des documents. Nous souhaitons vraiment partager toutes ces connaissances de façon plus large, il ne sert à rien qu'elles restent dans le sillage de Yacouba Sawadogo. Toutes les connaissances ne seront bonnes que si elles servent l'ensemble du Burkina, c'est ce que le papa a toujours souhaité. Comme je le disais, on avait la promesse d'accompagnement de bonnes volontés à l'international, mais à cause la situation nationale, le processus ne s'est pas poursuivi. Mais nous souhaitons qu'au plan national, on puisse nous aider dans ce sens. Ces partenaires avaient prévu de non seulement mettre toutes ces connaissances dans un document, mais également de traduire le contenu dans les langues du Burkina et dans celles qui sont couramment parlées dans la sous-région.
Mais grâce à certains partenaires, nous avons pu avoir un forage dans la forêt et mettre en place un espace pour produire des pépinières ; vous y avez toutes sortes de plants, même celles en voie de disparition. Aussi, vous avez des plants en expérimentation, comme le cacaotier, l'hévéas, le palmier à huile, le baobab sauvage, etc.
C'est dire que vous disposez de pépinières pour ceux qui en veulent ?
Oui, nous avons commencé les pépinières en 2017 quand je suis rentré de la formation. L'objectif, c'est de reproduire toutes les espèces qui se trouvent ici dans la forêt pour les gens qui en veulent. Ici, vous avez toutes sortes d'arbres sauvages. Seulement, on constate que les gens n'aiment pas trop les arbres sauvages, ils courent pour demander après quand ils ont des soucis, surtout de santé. Pourtant, c'est très utile, il y a des arbres très utiles et très prisés que vous ne trouverez qu'ici. Donc, je lance ce cri de cœur au ministère en charge de l'environnement, d'encourager aussi le reboisement des arbres sauvages, surtout ceux qui étaient connus dans nos sociétés pour leurs vertus et qui sont en voie de disparition. Les arbres fruitiers sont bien, mais on peut faire en sorte qu'une année sur trois ou quatre, la journée nationale de l'Arbre concerne uniquement des espèces sauvages. C'était la vision du papa, faire en sorte que certaines espèces en voie de disparition soient promues, car c'est bénéfique pour toute la société.
Ces deux personnes âgées ont exprimé leur soulagement d'avoir enfin retrouvé en ce lieu, cet arbre qu'elles cherchaient depuis belle lurette.On constate vraiment une vraie forêt au cœur du désert, ce qui constitue certainement une attraction. L'espace est-il ouvert aux visites, si oui, à quelle condition ?
Oui, la forêt est ouverte à des visites. Nous n'imposons pas de condition ; si quelqu'un, à la fin de sa visite, a quelque chose à donner, il donne. Ce sont des contributions à l'entretien de la forêt. En général, quand des visiteurs viennent, c'est moi qui les guide ; je fais l'historique, je donne les noms des arbres en français, les enfants (et même des personnes âgées) viennent apprendre, découvrir ou se remémorer des arbres dont ils ont entendu parlés ou qu'ils ont connus à un moment de leur vie, etc.
Quelle est la catégorie de personnes qui fréquente le plus le lieu ?
Il y a toutes les franges sociales et professionnelles. Mais la majeure partie est constituée de jeunes, d'élèves et étudiants, de chercheurs, d'expatriés, etc. On constate que les enfants aiment les arbres et nous encourageons les parents à les accompagner. N'eût été le contexte sécuritaire, ce n'était pas évident que nous puissions échanger facilement comme on le fait, tant il y avait des visiteurs à guider. Je pouvais commencer de 7h à la tombée de la nuit, et sans interruption. Et on recevait toutes les nationalités. Avec la situation, l'affluence n'est plus comme avant. Aujourd'hui, nous avons les connaissances pour transformer un espace désertique en forêt, en seulement trois ans. Le papa nous a montré tout cela. Aussi, nous avons encore de vieilles personnes dans nos sociétés qui ont des connaissances en matière d'arbres, profitons donc pour les mettre à contribution, c'est tout le pays et tout le monde qui vont en bénéficier.
Il y avait une alerte relative à une menace sur la forêt, qu'en est-il aujourd'hui ?
On peut dire qu'aujourd'hui, l'inquiétude est levée. Grâce au mur qui a été érigé, cette préoccupation est désormais derrière nous. Aussi, dans le périmètre de la forêt, il y a la cour d'une enseignante, la mairie était venue négocier avec elle pour pouvoir lui trouver une parcelle dans le secteur de son choix, afin qu'elle puisse libérer le lieu. Mais elle a refusé. Elle habite là-bas, mais elle a coupé des arbres pour construire la cour. Elle y est depuis environ une dizaine d'années. Mais nous n'en faisons pas un problème, quand on la voit on se salue et le papa aussi n'a eu aucun problème avec elle. Sa présence ne nous dérange pas, c'est seulement le fait qu'elle a coupé les arbres pour construire qui nous avait fait un pincement au cœur, mais on n'en a pas fait un problème, c'est du passé maintenant.
Des plants d'hévéas et de cacao.Avez-vous des partenaires qui vous accompagnent ?
Nous sommes en quelque sorte en partenariat avec le service de l'environnement ici, parce que lorsque nous avons des activités et qu'ils (les agents, ndlr) ont l'information, ils viennent ou quand il y a un souci concernant le lieu, ils n'hésitent pas à intervenir. Nous les remercions vraiment pour cela. En 2021, j'ai mis en place une association dénommée “Arbre et arbuste”, pour pouvoir m'approprier cet héritable du papa et pour mieux vulgariser ses connaissances. Avec cette association, j'ai eu un partenariat avec une chancellerie de la place. Je peux dire que c'est le partenariat qui existe, formel, pour le moment.
A ce jour, quelle est votre principale préoccupation en ce qui concerne la forêt ?
C'est le manque de titre foncier du lieu. C'était le principal combat du papa, jusqu'à son décès. Sous le président Roch Kaboré, le gouvernement a pris des dispositions pour faire la clôture de la forêt. On avait espoir que le problème de titre foncier soit en même temps réglé, pour que le papa puisse enfin avoir ses papiers. Je voudrais donc profiter de votre canal pour soumettre la doléance au pouvoir en place, au gouvernement, de vraiment nous aider dans ce sens. C'est sûr que s'ils sont informés, cette préoccupation va être réglée pour le bonheur de tout le Burkina, ce n'est pas pour nous, c'est pour tout le monde. On souhaiterait même qu'on la classe ; que ce soit une forêt classée au nom du papa. En tout cas, si le problème des documents est réglé, la grosse des difficultés est réglée ; parce qu'il y a de potentiels partenaires qui veulent accompagner, mais désistent à cause du manque de papiers.
Aussi, nous sommes toujours demandeurs de connaissances, on ne finit jamais d'apprendre ; tous ceux qui peuvent nous aider à davantage mettre en valeur la forêt sont les bienvenus. Il y a des aspects qui peuvent être valorisés, c'est sûr. Par exemple, qu'il y ait des compartiments dans la forêt, c'est-à-dire des endroits réservés à la recherche ; des espaces où on peut venir pour uniquement se reposer, sans le moindre bruit, sans fumée, sans musique ; un lieu qui peut servir d'hébergement pour les stagiaires et les chercheurs, etc.
Un plant d'hévéas en développement.On sait que le gouvernement de la transition encourage ce type d'initiatives endogènes, avez-vous saisi cette occasion pour relancer le dossier en approchant des institutions ou des personnes du pouvoir ?
Non, pas encore. Mais, nous saluons d'ores et déjà l'initiative de la transition de créer un prix dans le domaine de l'environnement au nom du papa, et dont El Hadj Salifou Ouédraogo de la Boucle du Mouhoun a été lauréat, l'an passé. Nous avions entrepris de faire des démarches envers les autorités compétentes, mais le décès du papa a interrompu l'élan. Mais nous restons également ouverts à tous ceux qui peuvent nous accompagner à avoir les documents.
Au moment où nous réalisons cet entretien, les portes des COP sont en train de se refermer. Avez-vous été sollicité à ce rendez-vous mondial sur l'environnement ?
Oui, j'en ai entendu parler et le ministère en charge de l'environnement nous a contacté pour demander les images du papa pour les COP. Ils ont aussi demandé des vidéos. Nous les leur avons fournis. C'est donc un motif de fierté pour nous. On participe également à des rencontres au plan national et à l'international. Nous remercions vraiment l'ensemble des autorités et tous ceux qui, au plan national et à l'international, nous encouragent à préserver ce patrimoine.
Quel est le retour que vous avez de cette forêt, lorsque vous êtes à l'international ?
Nous sommes allés à plusieurs rencontres internationales, et à chaque fois, après notre exposé, les gens viennent nous dire que nos initiatives sont pratiques, que ce ne sont pas des choses qui sont tirés de documents, d'internet ou du copier-coller. Cela fait qu'après chaque intervention, les gens nous approchent beaucoup. Même après le décès du papa, quand je suis à des rencontres à l'étranger, les gens m'approchent pour demander si c'est moi le fils de Yacouba Sawadogo du Burkina Faso, l'homme qui a arrêté le désert. Par exemple, du vivant du papa, quand il partait aux rencontres internationales, j'étais son protocole, il arrivait que je “me cherche” (s'épuiser, ndlr) parce que les photos ne finissent pas ; les gens viennent sans cesse pour faire des photos avec lui. Tout cela a été un honneur pour nous ses enfants, particulièrement moi qui étais à chaque fois à ses côtés. C'est tout cela qui fait que c'est aujourd'hui un défi pour moi de réussir sa volonté de tenir bien cette forêt et même de faire mieux, je ne peux plus reculer d'un seul pas. Je ferai tout, avec les bénédictions de tous ceux qui aiment la nature, le soutien de toutes les bonnes volontés d'ici et d'ailleurs, pour préserver ce que le papa a laissé pour le Burkina et pour l'humanité.
C'est à la main que Yacouba Sawadogo creusait ce canal qui devait, à terme, servir de mini-barrage au milieu de la forêt.Yacouba Sawadogo a été brusquement arraché à l'affection de tous et à la surprise générale. Avez-vous reçu des réactions dans ces moments difficiles ?
Oui, nous avons senti comme une mobilisation à travers le monde. Non seulement sur Internet, la nouvelle accompagnée de ses photos faisaient le tour du monde, mais aussi nous avons reçu beaucoup d'appels du Burkina et à travers le monde. Son décès a coïncidé avec le début de la crise palestinienne, mais il y a des gens qui m'ont appelé de la Palestine pour compatir. Rares sont les pays dont nous n'avons pas reçu ici des nationaux, où nous n'avons pas eu d'appel. On nous a appelé de pays dont nous n'avions jamais entendu le nom, pour présenter les condoléances. Des médias comme le New-York Times nous a appelé pour présenter les condoléances et échanger avec nous. Avec cette mobilisation, on s'est dit : qu'est-ce qu'il pouvait espérer de mieux ? La vie ne dépasse pas cela.
Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Ouverte ce mardi 3 décembre 2024 devant le Tribunal de grande instance Ouaga I, après l'épisode lié à la santé du prévenu, l'audience de jugement du dossier portant détournement de fonds publics au ministère en charge de l'Action humanitaire a, à nouveau, été renvoyé au 9 décembre 2024. Et pour cause, les avocats du prévenu se sont déportés du dossier, suite à la décision de la juridiction sur une exception d'inconstitutionnalité qu'ils ont soulevée.
L'audience a connu son démarrage effectif avec la vérification d'identité des personnes mises en cause, suivie de la lecture des charges opposées à chacune d'elles. Puis, le tribunal demande aux parties si elles ont des observations à faire. Là, les avocats du prévenu soulèvent une exception d'inconstitutionnalité qui porte sur l'infraction de blanchiment de capitaux. Ils développent, motivent et demandent que le Tribunal sursoie à statuer et saisisse le Conseil constitutionnel pour trancher.
Invité à faire des observations sur le grief, le Parquet estime qu'il s'agit d'un dilatoire pour "casser" le procès. C'est aussi l'avis de l'Agent judiciaire de l'État, qui pense que le prévenu est dans une logique du pûr dilatoire. Tout comme le Parquet, le représentant de l'État suggère néanmoins que, si le Tribunal venait à accéder à la requête des conseils du prévenu, la décision ne s'applique qu'à l'infraction visée, c'est-à-dire le blanchiment de capitaux, et le cas échéant, l'audience devra se poursuivre avec les autres infractions. Telle n'est pas la conception des avocats du prévenu, pour qui, le dossier est un tout et les infractions ne sauraient donc être fractionnées.
Le Tribunal suspend pour délibérer sur le grief.
A la reprise, après une heure de délibération, le Tribunal ordonne le sursis du débat sur l'exception d'inconstitutionnalité soulevée et requiert la poursuite du jugement sur les autres infractions.
Sur ces entrefaites, les conseils du prévenu informent le Tribunal de leur déportation du dossier. En clair, disent-ils n'être plus en mesure d'assurer la défense de Amidou Tiégnan.
Le Tribunal demande à ce dernier s'il est à mesure de poursuivre le jugement, après cette décision de ses désormais anciens conseils. Il répond par la négative et demande le temps pour, de concert avec des membres de sa famille, s'attacher les services d'un autre conseil. Mais le tribunal s'est voulu ferme, il accède à la requête de se trouver un autre avocat, mais renvoie le jugement au 9 décembre 2024. La juridiction demande au prévenu de faire diligence et d'informer l'avocat de prendre toutes les dispositions pour la date du 9 décembre.
Malgré les tentatives du prévenu pour reconsidérer la date de renvoi en accordant davantage de délai, et la volonté du Parquet de plaider pour une réduction du délai de renvoi, qu'il juge long, le Tribunal est resté strict.
L'audience reprend donc le 9 décembre 2024 à partir de 9h.
O.L.
Lefaso.net
Le comité d'organisation de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a dévoilé, ce mardi 3 décembre 2024 au cours d'une conférence de presse, le visuel de cette édition et le spot de l'annonce. Il a été aussi question, au cours de cette rencontre avec la presse, de faire le point des préparatifs, à quelques semaines de l'ouverture officielle.
Le visuel de la 29e édition du FESPACO est désormais connu. Un visuel simple, de l'avis de son concepteur, réalisateur et producteur, Gideon Vink. C'est le regard décomplexé et de fierté d'une femme noire. Autour d'elle, une mosaïque de tissus symbolisant la diversité culturelle. Ensuite, la jeune dame noire se cache derrière l'acronyme « FESPACO ». Cela exprime le jeu du visible et de l'invisible qui est la marque déposée du cinéma. C'est toute la symbolique qui se cache derrière le visuel de la 29e édition prévue pour se tenir du 22 février au 1er mars 2025, sous le thème : « Cinéma d'Afrique et identités culturelles ».
Image du visuelCette occasion a été aussi mise à profit par le délégué général du FESPACO, Alex Moussa Sawadogo, pour faire le point des préparatifs. L'appel à films, qui a été lancé depuis le 30 octobre 2023, a drainé 1 351 films. Exceptionnellement, il était payant pour cette édition. « Cela a fait des gorges chaudes un peu partout dans le milieu professionnel. Malgré le fait que l'appel à films soit payant, nous avons reçu beaucoup plus de films. Cela est énorme comparé à l'édition précédente », a plaisanté le délégué général du FESPACO. 81 films, parmi les 1 351, et 5 séries sur 79 enregistrées sont burkinabè. Au niveau de FESPACO post-production, 210 films ont été reçus. De façon générale, le comité dit avoir enregistré plus de courts métrages.
La chambre de feu Sembène Ousmane de l'hôtel Azalai sera réservée au doyen Souleymane CisséLes innovations de la 29e édition
Les inscriptions des films se poursuivent jusqu'au 21 décembre 2024. Au niveau du colloque, 33 communications, sur 66, ont été maintenues. « Nous travaillons avec l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou sous la direction du professeur Justin Ouro Toro, ambassadeur du Burkina en Allemagne », a précisé M. Sawadogo. Le comité international mis en place pour la sélection des films est composé de neuf membres. Ce sont des hommes et des femmes qui viennent d'un peu partout du continent africain de la diaspora. Deux Burkinabè figurent dans ce comité. Il s'agit de Guy Désiré Yaméogo et de Habibou Zoungrana. Le président du jury long métrage est le doyen du 7e art, Souleymane Cissé. A cette 29e édition du FESPACO, plusieurs innovations ont été pensées par le comité. La première, est la Semaine de la critique. Au rang des innovations, il y a aussi le prix Thomas Sankara. Il a été toujours présent mais avait disparu les deux dernières éditions. Il revient avec le nom prix Thomas Sankara pour le panafricanisme. L'autre particularité de cette édition, c'est le projet d'édition des différents colloques de 2021 et de 2023. « Nous sommes obligés parce que c'est important pour les communicateurs, les journalistes », a situé Alex Moussa Sawadogo.
Gideon Vink a expliqué la symbolique du visuelLe Tchad, pays invité d'honneur
Abdoulaye Souleymane Babalé, secrétaire général du ministère tchadien de la Culture, a indiqué que son pays est honoré d'être le pays invité d'honneur du FESPACO 2025. « Ça fait deux ans qu'on travaille, ça fait deux ans qu'on fait des aller-retour, des missions, des visites et des travaux techniques », a-t-il fait savoir. Il espère que le comité de sélection des films retiendra au moins un film tchadien pour que les cinéphiles puissent découvrir les pans culturels du Tchad. Il a informé que le chorégraphe en charge de la mise en scène de la cérémonie d'ouverture, Aristide Tarnagda, va séjourner au Tchad pour rencontrer des troupes folkloriques et des artistes qui sont programmés pour l'ouverture. Il a par ailleurs informé qu'une très grande délégation du Tchad, avec des troupes artistiques, sera présente pour la 29e édition du FESPACO.
Le département de la Culture est fortement impliqué pour la réussite de la 29e édition du FESPACO, selon Songré Etienne SawadogoLe représentant du ministre en charge de la culture du Burkina Faso, Songré Etienne Sawadogo, a déclaré que le département est pleinement engagé à la réussite de cette édition.
Obissa Juste Mien
Lefaso.net
Le ministre en charge de la jeunesse et de l'emploi, Roland Somda, a lancé les activités de la célébration de la Journée internationale des volontaires. Le pays des hommes intègres célèbre cette édition 2024, sous le thème « Le volontariat : pilier de résilience et d'engagement patriotique au service de la nation ». Les activités qui ont débuté ce mardi 3 décembre 2024 prendront fin le 5 décembre. La cérémonie a été présidée par le secrétaire général de la présidence du Faso, Dr Zakaria Soré.
Selon le ministre Somda, le thème de cette année reflète l'essence même du volontariat au Burkina Faso. Il a indiqué que chaque jour, des hommes et des femmes font le choix de se mettre au service de leurs communautés, de soutenir les plus vulnérables et de contribuer à la résilience du pays.
Durant ces 72 heures, il y a aura des matchs de football, un don de sang, des jeux de société et une visite de stands des volontaires, une nuit du volontaire, la coupe de football du volontaire, des journées portes ouvertes... Ces activités visent à honorer et valoriser le travail de des volontaires. Elles sont aussi une occasion de rapprocher les communautés, de faire connaître le volontariat à un plus large public et d'encourager chacun à prendre part à ce mouvement de solidarité.
« Votre engagement est une preuve tangible de patriotisme et de dévouement, et le gouvernement, à travers le ministère que j'ai l'honneur de diriger, salue votre contribution inestimable. Vous êtes les mains tendues vers ceux qui en ont besoin, les voix de l'espoir, et les piliers d'une nation unie », a dit le ministre aux volontaires.
Le ministre en charge de la jeunesse et de L'emploi, Roland SomdaEt d'ajouter : « le contexte national actuel, marqué par des défis majeurs notamment en matière de reconquête du territoire national, de gestion de la situation humanitaire et de la relance du développement économique et social, appelle à une mobilisation collective. Le volontariat, dans ce cadre, se révèle être un pilier essentiel de résilience. Les volontaires, présents sur le terrain au sein des communautés, jouent un rôle déterminant dans divers secteurs de développement notamment l'éducation, la santé, l'agriculture, la protection de l'environnement et bien d'autres encore ».
Pour lui, l'engagement de la jeunesse à travers sa participation active aux actions des volontaires démontre à souhait que le pays peut compter sur la nouvelle génération de citoyens déterminés à participer activement à la construction d'un avenir meilleur pour tous les citoyens.
Une vue des volontaires« Ces hommes et ces femmes, jeunes et moins jeunes, interviennent là où les besoins sont les plus criants. Ils soutiennent les communautés déplacées, accompagnent les agriculteurs, encouragent l'éducation des enfants dans des conditions difficiles, et œuvrent pour la paix et la cohésion sociale. Leur travail est l'expression d'un engagement patriotique authentique et d'une solidarité sans faille. Le volontariat n'est pas seulement un acte de générosité. C'est un moteur de transformation sociale et un instrument stratégique pour atteindre les objectifs de développement durable et du plan d'action pour la stabilisation et le développement de la transition. Au-delà de son impact immédiat, il contribue à poser les bases d'une société inclusive, solidaire et résiliente », a indiqué le parrain de la cérémonie, Bruno Compaoré.
Il a rappelé aux volontaires que leur contribution au renforcement de la résilience des communautés n'est pas seulement précieuse mais elle est indispensable. « Vous êtes les bâtisseurs silencieux d'une nation forte et résiliente », a lâché le parrain de la cérémonie.
Natacha wendyam Kiendrebeogo, représentante des volontairesSelon Natacha Wendyam Kiendrebéogo, représentante des volontaires, leur engagement va bien au-delà des simples tâches qu'ils accomplissent. Pour elle, il s'agit de redonner espoir, de restaurer la dignité et de renforcer le lien social. « Chaque sourire retrouvé, chaque vie transformée, chaque communauté renforcée est une victoire pour nous. En tant que volontaires, nous renouvelons aujourd'hui notre engagement à être des piliers de cette résilience et des ambassadeurs de l'espoir pour notre nation », a rassuré la représentante des volontaires.
Puis poursuit-elle, « le volontariat est une voie noble, une école de vie, et une source d'enrichissement personnel et collectif. Continuons à nous investir, à rêver et à bâtir ensemble un Burkina Faso fort, solidaire et résilient »
Rama Diallo
LeFaso.net
Avec les fêtes de fin d'année qui se profilent à l'horizon, certains commerçants véreux n'hésitent pas à mettre sur le marché des stocks importants de produits alimentaires à prix réduits. Les consommateurs peuvent être tentés de payer ces produits au regard des prix alléchants, se disant qu'il n'y a pas grand mal à consommer des produits dont la date de péremption est dépassée. Pourtant, ces produits périmés peuvent être à la base de réactions allergiques, d'intoxication alimentaire, de botulisme et même entraîner la mort.
Consommer des aliments dont la date de péremption est dépassée, peut être dangereux pour la santé. A en croire Yasmine Zerbo, diététicienne, les produits périmés peuvent engendrer une intoxication alimentaire et bien d'autres problèmes de santé. En effet, certains aliments comme les huiles, peuvent subir des modifications chimiques une fois périmés. Ces changements peuvent conduire à la formation de composés nocifs qui peuvent être toxiques pour l'organisme. « La consommation d'huiles périmées peut entraîner des lésions hépatiques et augmenter le risque de maladie cardiaque », prévient la diététicienne. Aussi, la consommation d'aliments périmés peut déclencher des réactions allergiques chez certaines personnes. « Les aliments périmés peuvent contenir des niveaux plus élevés d'histamines, ce qui peut provoquer des symptômes allergiques tels que des démangeaisons, de l'urticaire et un gonflement », relève Yasmine Zerbo.
De plus, la consommation d'aliments en conserve périmés peut entraîner le botulisme, une maladie rare mais grave pouvant provoquer la paralysie, voire la mort. La diététicienne soutient que lorsque les aliments sont stockés pendant une longue période, ils sont susceptibles de développer des bactéries nocives comme Salmonella, E. Coli et Listeria. Des bactéries qui peuvent provoquer de graves intoxications alimentaires, entraînant des vomissements, de la diarrhée, de la fièvre et d'autres symptômes. À cela s'ajoute le fait que plus les aliments vieillissent, plus ils perdent leur valeur nutritionnelle, ce qui les rend moins bénéfiques pour l'organisme. La consommation d'aliments périmés peut également entraîner une carence en certains nutriments, ce qui peut avoir des effets à long terme sur la santé.
Yasmine Zerbo, diététicienneCertains aliments, comme le pain, le fromage et les fruits, sont plus sensibles à la croissance de moisissures. Manger des aliments moisis peut provoquer des réactions allergiques, des problèmes respiratoires et même des dommages neurologiques. Dans certains cas, les aliments moisis peuvent produire des substances toxiques pouvant provoquer des maladies graves.
Pour Yasmine Zerbo, la meilleure chose à faire pour éviter les dangers liés à la consommation d'aliments périmés, est de toujours vérifier la date limite de consommation avant de consommer un aliment. « Si l'aliment a dépassé sa date limite de consommation, il est préférable de le jeter. Il est également important de conserver correctement les aliments pour éviter la croissance bactérienne et la détérioration », préconise-t-elle.
Dans les cas où l'on a des doutes sur l'aliment, la diététicienne recommande d'utiliser nos sens pour déterminer si l'aliment est mauvais. « Par exemple, si l'aliment a une odeur, une saveur ou une texture inhabituelle, il est préférable de le jeter. Vous pouvez également vérifier les signes de moisissure ou de décoloration », conseille-t-elle.
Elle ajoute que certains aliments peuvent être congelés avant leur date de péremption, ce qui prolonge leur durée de conservation. « Il est essentiel de congeler les aliments avant la date de péremption, et de les utiliser dans un délai raisonnable une fois décongelés. »
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
La déconvenue que subit l'armée française en Afrique résulte d'une combinaison complexe de facteurs, où se mêlent tensions historiques, enjeux géopolitiques et aspirations populaires, selon le journaliste, écrivain, consultant en relations internationales et spécialiste en communication, Omar Zombré, décrypte la situation dans les lignes qui suivent.
Acclamée hier en grande pompe comme libératrice, l'armée française rase aujourd'hui les murs dans le Sahel et en Afrique francophone. Des échos triomphants des premières interventions militaires françaises, il ne reste que des murmures de contestation. Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, c'est désormais au tour du Tchad de potentiellement tourner la page sur une présence militaire française qui dure depuis des décennies. Le Sénégal, autrefois perçu comme l'un des bastions de la coopération franco-africaine, pourrait suivre, mettant fin à la présence de soldats français sur son sol. Ainsi, l'influence de la France, ancienne puissance coloniale, se réduit inexorablement comme une peau de chagrin.
Cette situation, lourde de symboles, soulève plusieurs interrogations. S'agit-il d'un échec stratégique de la France, incapable d'adapter sa politique à une Afrique en pleine mutation ? Est-ce le signe d'une résurgence souverainiste, portée par des dirigeants africains soucieux de permettre à leurs pays de reprendre en main leur destin ? Ou bien faut-il y voir une guerre d'influence déguisée, où d'autres puissances mondiales, comme la Russie et la Chine, se positionnent pour combler le vide laissé par Paris ? Probablement, cette déconvenue résulte d'une combinaison complexe de facteurs, où se mêlent tensions historiques, enjeux géopolitiques et aspirations populaires.
La souveraineté et la présence de forces étrangères
La souveraineté d'un État se définit, entre autres, par sa capacité à assurer, seul, la défense et la sécurité de ses citoyens sur son territoire légalement reconnu. Cette notion implique l'absence de forces étrangères, même sous prétexte de coopération. Un exemple historique est la France elle-même, qui, après la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), abritait des bases militaires américaines. En 1958, plus de 100 000 militaires et fonctionnaires américains étaient stationnés en France. Selon Olivier Pottier dans « Les bases américaines en France, 1950-1967, un outil militaire, économique et politique », ces bases constituaient un outil stratégique durant la guerre froide.
Cependant, en 1967, fidèle à sa volonté de souveraineté, le général De Gaulle exigea le départ des troupes américaines. Le journal Le Monde, paru en mars 1967, rapporte que l'évacuation des soldats et la fermeture des bases, dont celle de Saint-Germain-en-Laye, devraient être finalisées avant le 1er avril de la même année.
La période de décolonisation, amorcée dans les années 1960, vit l'Afrique affirmer sa souveraineté. Deux systèmes coloniaux opposaient les puissances : la Direct Rule, intrusif, et la Indirect Rule, moins intrusif axé sur des partenariats économiques et politiques. La France, initialement réticente, dut céder face aux revendications pacifiques et ou violentes des leaders africains.
En Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Maurice Yaméogo, premier président, a refusé la présence des troupes françaises sur son territoire. Comme le rapporte Le Monde (21 avril 1961), il a invoqué la souveraineté nationale et la capacité de son pays à constituer une armée nationale avec ses nombreux anciens combattants et officiers. Tout en sollicitant l'aide française pour la formation militaire, Maurice Yameogo a rejeté l'idée de toute présence étrangère permanente, qu'il jugeait intéressée et stratégique.
Cela prouve que cette poussée de fièvre souverainiste dans plusieurs pays d'Afrique à l'Ouest et au Centre du continent n'est pas un phénomène nouveau sous nos cieux. C'est une résurgence d'une lutte inachevée entamée par les pères fondateurs des nations ouest-africaines et d'Afrique centrale. Ce combat historique pour l'indépendance réelle et la souveraineté reste une quête constante, nourrie par des défis persistants comme la domination économique et politique extérieure. Cette continuité illustre à la fois la profondeur des aspirations des peuples et la nécessité de repenser les liens entre la France et les pays francophones d'Afrique en général.
Une politique militaire dépassée
Soixante ans après les indépendances, la présence militaire française en Afrique de l'Ouest francophone est de nouveau remise en question. De nombreuses anciennes colonies affichent désormais une volonté explicite de mettre fin aux accords de coopération militaire, révisés pour certains en 2019 afin de mieux répondre à l'évolution des menaces sécuritaires. Malgré des efforts pour préserver son influence, la France « militaire » est contrainte de mettre fin à sa belle campagne militaire contre le terrorisme et de quitter précipitamment le Mali, puis le Burkina Faso, le Niger, et peut-être maintenant le tour du Tchad de répudier ses amis un peu trop encombrants avec la dénonciation de l'accord de coopération militaire.
Ces départs en cascade illustrent l'impasse d'une stratégie qui semble ne pas avoir suffisamment évolué face aux mutations du continent. Le monde a changé, et avec lui, l'Afrique occidentale et centrale francophone. Ce n'est plus l'Afrique des premiers jours de l'indépendance, mais une Afrique post-coloniale en quête d'une nouvelle identité et d'une reconfiguration de ses relations avec l'extérieur.
Les nombreux revers de l'armée française en Afrique trouvent leurs racines dans une politique qui peine à s'affranchir totalement des fondements gaulliens. Si le général De Gaulle avait su inscrire la France dans une relation de ‘'domination bienveillante'' avec ses anciennes colonies, ce modèle est aujourd'hui inadapté à une Afrique qui revendique sa souveraineté et sa capacité à gérer ses propres affaires.
Les récents échecs soulignent les limites d'une approche encore teintée d'un paternalisme latent.
Ingérence dans les affaires internes
En 2008, la France n'a pas hésité à intervenir pour sauver le régime d'Idriss Déby, alors confronté à une rébellion armée. Les rebelles, arrivés aux portes de N'Djamena, furent bombardés par les Mirage 2000 français. Le journal La Croix rapporte que, sans le soutien de la France, le président tchadien n'aurait pas pu repousser l'offensive des trois forces rebelles coalisées.
Quelques années plus tard, en Côte d'Ivoire, la France est intervenue pour déloger Laurent Gbagbo de son refuge lors de la crise post-électorale. Bien que ces interventions aient été présentées comme effectuées à la demande des gouvernements concernés, elles furent perçues par de nombreux Africains comme une ingérence étrangère inacceptable. Cette perception alimenta un sentiment croissant d'exaspération à l'égard de la politique française en Afrique, jugée intrusive et paternaliste.
Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avait promis en grande pompe de mettre fin à la Françafrique. Cependant, cette déclaration n'a pas empêché le maintien, officieusement, de pratiques liées à cette relation contestée. Son conseiller et ami, Robert Bourgi, fut au cœur de nombreuses polémiques. Dans ses mémoires récentes, Bourgi a révélé des détails sur l'ampleur du scandale de la Françafrique, suscitant indignation et critiques. Ses révélations ont mis en lumière des pratiques jugées nauséabondes et dénoncées comme contraires aux valeurs de souveraineté et de respect mutuel que Paris prétendait défendre.
Avec Emmanuel Macron, beaucoup espéraient un changement de paradigme et un véritable renouveau dans les relations entre la France et l'Afrique. Lors de son discours à Ouagadougou, il a lui-même répété la fin de la Françafrique :
« Il n'y a plus de politique africaine de la France… Je suis d'une génération de Français pour qui les crimes de la colonisation sont incontestables… Je suis d'une génération où l'on ne vient pas dire à l'Afrique ce qu'elle doit faire. »
Celui qui s'était présenté comme un réformateur de la France-Afrique profonde s'est-il laissé happer par l'ancienne bureaucratie française, incapable de saisir la dynamique du changement en cours ? En 2018, Emmanuel Macron a même créé un organe dédié à l'Afrique : le Conseil Présidentiel pour l'Afrique (CPA), composé d'hommes d'affaires et de diplomates. Placé sous la présidence de Jules-Armand Aniambossou, ancien ambassadeur du Bénin en France, le CPA semble avoir échoué dans sa mission principale : redorer l'image de la France en Afrique, notamment dans ses anciennes colonies. Cette institution, censée agir en toute discrétion et efficacité, a finalement été l'ombre d'elle-même. Était-ce une erreur de casting ou une simple stratégie de récompense entre amis de longue date ?
En complément de son CPA, le président français, conscient du péril qui menaçait les relations de la France avec l'Afrique, n'a cessé de multiplier les déclarations. Pourtant, malgré une rhétorique empreinte de bonne volonté, les actions concrètes tardent à traduire une réelle transformation. Ses gestes, maladroits et parfois perçus comme irrespectueux, notamment envers le président Roch Marc Christian Kaboré, ont alimenté la colère de la jeunesse africaine, avide d'une véritable affirmation de son indépendance.
Dans bien des cas, la présence des forces françaises dans les pays africains est perçue comme un outil colonial à la solde des pouvoirs en place. En plus la politique de deux poids deux mesures de l'Elysée n'a pas du tout facilité les choses. En six décennies de politique en Afrique, Paris s'est rendu coupable d'incohérences diplomatiques, tantôt alliée des régimes autoritaires, tantôt leur adversaire. Ce double jeu ou double standard est également pointé du doigt par de nombreux jeunes Africains. Beaucoup estiment que la politique étrangère de la France oscille en fonction de ses intérêts et de ses principes, reflétant une approche ambivalente, notamment dans ses relations avec l'Afrique.
Vers une rupture inévitable
La volonté de mettre fin à la présence militaire française illustre avant tout l'aspiration des États africains à réaffirmer leur souveraineté. La montée d'un sentiment panafricain, renforcée par des mouvements populaires, a donné davantage de poids aux revendications pour rompre avec les pratiques néocoloniales.
Le Tchad, dernier bastion de l'opération Barkhane (remodelé en Takouba pour prendre une dimension européenne), a récemment officialisé, par une note formelle, son souhait de renégocier les termes de l'accord. Toute chose qui pourrait entrainer le départ plus ou moins forcé des troupes françaises de son sol au nom du principe de réciprocité. Dans une allocution publique prononcée le 1er décembre 2024, Mahamat Déby Itno a précisé que la dénonciation de l'accord de coopération militaire ne concerne que sa configuration actuelle, qu'il juge obsolète et inadaptée aux défis contemporains, notamment la lutte contre le terrorisme. Il a invoqué comme raisons principales le manque de réciprocité dans les accords de défense, une nécessité de mise à jour des termes de l'accord ainsi que la liberté pour le Tchad de choisir ses partenaires internationaux.
Cette décision s'inscrit aussi dans un contexte de diversification des partenariats, marqué par un rapprochement diplomatique avec la Russie, de plus en plus isolée par les pays occidentaux depuis son invasion de l'Ukraine en 2014 et 2022.
La dernière tournée du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est d'ailleurs achevée au Tchad. Selon Africanews, cette visite a suscité de nombreuses interrogations, surtout après que Mahamat Déby Itno, successeur de son père Idriss Déby, a été reçu à Moscou par Vladimir Poutine en janvier dernier. Ce rapprochement est sans doute perçu comme problématique par la France, qui maintient encore un millier de soldats au Tchad.
Des enjeux politiques et judiciaires
Un facteur non négligeable dans ce rapprochement Tchad-Russie réside dans l'enquête menée en France contre Mahamat Déby Itno par le Parquet national financier (PNF). Ce dernier est accusé de détournement de fonds publics et de recel. Selon Le Monde, Déby aurait dépensé 900 000 euros à Paris en costumes, chemises et autres articles de luxe grâce à des virements reçus d'une société tchadienne via une banque. L'enquête pourrait également s'étendre à d'autres biens, comme des immeubles.
Ce contexte judiciaire suscite des interrogations sur le « timing » entre les événements judiciaires en France et le rapprochement avec la Russie.
Si la volonté de souveraineté du Tchad est légitime, la concomitance des événements suscite des interrogations sur les réelles motivations de cette décision, prise au lendemain de la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le mercredi 27 novembre. Quelles ont été les discussions entre les deux hommes ? Cette décision a-t-elle été minutieusement préparée ou résulte-t-elle d'un désaccord survenu lors de cette visite officielle ? La question demeure en suspens.
Des enjeux économiques et les mouvements populaires
De son côté, le Sénégal adopte une logique similaire, bien que ses motivations semblent davantage économiques. Le pays cherche à diversifier ses partenariats stratégiques et pourrait renforcer davantage sa coopération avec la Russie. Moscou envisagerait en effet de construire une usine de fabrication de véhicules militaires au Sénégal. Selon plusieurs sources, l'usine d'assemblage du constructeur russe Kamaz serait en gestation. Senews rapporte que cette usine, spécialisée dans les autobus et véhicules blindés, pourrait renforcer la présence de Kamaz en Afrique de l'Ouest. Ce projet, qui devrait créer des emplois et stimuler l'économie locale et régionale, s'inscrit dans une stratégie de renforcement des liens économiques entre le Sénégal et la Russie.
La décision du Sénégal de demander le départ des soldats français, comme l'a annoncé le président Bassirou Diomaye Faye, ne s'explique pas uniquement par des considérations économiques. Une des principales raisons, si cette décision venait à se concrétiser, réside dans la pression croissante exercée par les mouvements de jeunes, de plus en plus hostiles à la présence militaire française au Sénégal et en Afrique de manière générale.
Le parti au pouvoir, PASTEF, a d'ailleurs fait de la souveraineté un enjeu électoral central. Dans ce contexte, maintenir des troupes étrangères sur le sol sénégalais serait politiquement difficile à défendre. Cette posture s'inscrit dans une volonté claire de rompre avec la perception que le Sénégal demeure un bastion de la France en Afrique de l'Ouest.
En prenant cette position, Bassirou Diomaye Faye cherche à redéfinir l'image du Sénégal sur la scène régionale et continentale, en affirmant une souveraineté totale et en répondant aux aspirations de la jeunesse sénégalaise et des mouvements anticoloniaux, qui militent pour une rupture avec les vestiges des relations néocoloniales.
L'ombre de la Russie dans les déboires de la France en Afrique
Il ne fait aucun doute que la France et la Russie sont engagées dans une guerre d'influence, notamment en Afrique. Tandis que l'influence de la France diminue à grande vitesse, celle de la Russie croît de manière exponentielle. L'arme de prédilection dans cette bataille : les campagnes de désinformation, devenues de véritables armes de déstabilisation massive. Utilisées à dose homéopathique ou en rafales, elles modifient en profondeur les perceptions et les opinions publiques.
En 2016, lors des élections présidentielles américaines, une campagne de désinformation massive, attribuée à la Russie, avait suscité l'indignation. La CIA avait alors accusé Moscou d'ingérence. Evgueni Prigojine, un proche de Vladimir Poutine alors peu connu, avait revendiqué avec fierté l'utilisation de telles campagnes pour influencer l'électorat américain. « Nous nous sommes ingérés, nous le faisons et nous allons continuer de le faire. Avec précaution, précision, de façon chirurgicale, d'une manière qui nous est propre », avait-il déclaré sur les réseaux sociaux de son entreprise Concord, selon Radio-Canada.
Après avoir expérimenté ces méthodes aux États-Unis, Prigojine a déplacé son attention vers l'Afrique, s'implantant en Afrique centrale, notamment à Bangui, en Centrafrique. Avec lui, il a introduit des hommes de sa société militaire privée Wagner, désormais connue sous le nom d'Africa Korps. De là, l'opération a pris une ampleur continentale.
Et que dire du projet Lakhta ? Peu connu du grand public, ce projet, selon plusieurs sources documentaires, est une initiative massive financée par Prigojine pour renforcer l'influence russe en Afrique. L'objectif est clair : déstabiliser l'ancienne puissance coloniale française. Le Royal United Institute rapporte que ce projet initial a mobilisé 11 organisations médiatiques et 150 partenaires, et que les opérations d'information de Wagner ont eu un impact significatif, notamment en Afrique francophone.
Cependant, le succès de la Russie en Afrique ne s'explique pas uniquement par Lakhta. Une grande partie de cette réussite est due à l'approche inadaptée et souvent maladroite de l'Élysée, qui a permis à l'entreprise russe de consolider son influence, particulièrement dans le Sahel. Aujourd'hui, cette influence ne cesse de croître, redéfinissant les équilibres géopolitiques en Afrique.
A quoi s'attendre ?
Après son retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la France tente de se repositionner stratégiquement, notamment avec des contingents en Côte d'Ivoire et au Bénin. Cependant, si Bassirou Diomaye Faye concrétise sa volonté de voir l'armée française quitter le Sénégal, il ne resterait à la France que ces deux pays comme bases dans la région. Rien ne garantit qu'ils ne subissent pas, eux aussi, une pression interne ou des mouvements souverainistes exigeant leur départ.
La reconfiguration des alliances en Afrique est déjà en marche et semble une dynamique inarrêtable. Elle pourrait s'accélérer dans les années à venir et s'ouvrir avec de nouveaux acteurs non occidentaux. Alors trois (3) scénarios principaux se dessinent. D'une part, le renforcement de l'influence russe et d'autres acteurs non occidentaux reste probable si la France ne parvient pas à adapter son approche, une dynamique qu'elle semble ne pas pouvoir enclencher. Ces puissances, souvent moins regardantes sur les questions de gouvernance et de droits humains, pourraient continuer à combler le vide, particulièrement dans les secteurs économiques et sécuritaires au regard de leur engagement de plus en plus croissant. D'autre part, la montée en puissance des blocs régionaux africains avec de nouveaux leaders, soutenus par une jeunesse militante, pourrait conduire les États africains à développer des solutions endogènes et panafricaines pour répondre à leurs défis telle que l'initiative d'Accra malheureusement en léthargie, limitant ainsi l'ingérence étrangère.
Enfin, un scénario de réconciliation pragmatique entre Paris et ses partenaires africains reste envisageable car tous les liens ne sont pas rompus bien qu'ils soient en train de se défaufiler petit à petit. Encore et toujours, cela supposerait que la France adopte une approche plus respectueuse et collaborative, ouvrant la voie à un nouveau modèle de partenariat mutuellement bénéfique.
En conclusion, cette phase critique des relations France-Afrique constitue un test de maturité pour les deux parties. La France doit reconnaître que son influence passée ne peut plus être garantie par des accords hérités d'un autre temps. En acceptant cette nouvelle réalité et en embrassant un partenariat renouvelé, sincère et adapté aux aspirations africaines, elle pourrait préserver un rôle constructif et durable sur le continent.
Oumar ZOMBRE
Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a animé une conférence de presse le lundi 2 décembre 2024 à Ouagadougou, à l'occasion de la Journée internationale de la lutte contre la corruption.
Instituée par la résolution 58/4 de l'Assemblée générale des nations unies le 31 octobre 2003, la Journée internationale de la lutte contre la corruption est célébrée chaque 9 décembre. Selon le secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), Pissyamba Ouédraogo, cette journée vise à sensibiliser les citoyens au problème de la corruption d'une part et, d'autre part, à faire connaître le rôle de la convention dans la lutte.
Pour l'année 2024, le thème de cette année est : « S'unir aux jeunes contre la corruption : façonner l'intégrité de demain ». Il s'agit de mettre l'accent sur le rôle des jeunes défenseurs de l'intégrité dans la sensibilisation contre la corruption et son impact sur leurs communautés. « Cette journée invite à renforcer la synergie d'actions dans la lutte contre la corruption en rappelant que « Unis, nous pouvons plus facilement combattre » le phénomène », a précisé Pissyamba Ouédraogo.
« Ces activités vont contribuer à la prise de conscience des citoyens et des décideurs », a affirmé Pissyamba OuédraogoVers la protection des lanceurs d'alerte
La présente conférence de presse a été l'occasion d'annoncer les couleurs de la 19e édition des Journées nationales du refus de la corruption (JNRC). Ces JNRC se tiennent du 1er au 10 décembre 2024. Le thème de cette 19e édition est « Place des lanceurs d'alertes dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso ».
À en croire les acteurs de la lutte contre la corruption, l'arsenal juridique du Burkina Faso pour la protection des dénonciateurs et témoins est insuffisant. Pour pallier cette insuffisance, le REN-LAC a donc initié, en collaboration avec l'Autorité supérieure de contrôle d'État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), un projet de texte sur la protection des lanceurs d'alerte.
« Nous entendons inscrire cette problématique dans le débat public au cours de la 19e édition des JNRC en interrogeant la place et le rôle des lanceurs d'alerte dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso », a annoncé Pissyamba Ouédraogo au cours de la déclaration liminaire.
À cette date, aucun lanceur d'alerte n'est inscrit comme paneliste, ont reconnu les organisateurs. Pour eux, pour le moment au Burkina Faso, les lanceurs d'alerte ne sont pas organisés de façon professionnelle. Ce sont des citoyens qui s'engagent dans la lutte. « Ils auront le courage de s'exprimer si l'initiative d'élaboration des textes les protégeant voit le jour », espèrent les acteurs de la lutte contre la corruption.
Les acteurs de la lutte contre la corruption invitent les citoyens à une grande mobilisation pour ces journéesLes activités au programme
Plusieurs activités sont prévues pour la célébration des journées internationales et nationales de lutte contre la corruption. Le 9 décembre 2024, l'université Joseph Ki-Zerbo va accueillir plusieurs panels sur la « Contribution des leaders coutumiers et religieux à la lutte contre la corruption », « S'unir aux jeunes contre la corruption : façonner l'intégrité de demain ».
Le 10 décembre 2024, le panel sur la « Place des lanceurs d'alertes dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso » va se tenir au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC).
Des émissions dans les médias, des activités sportives et sociales sont également au menu de ces journées.
Cette conférence de presse a été animée conjointement par le REN-LAC et cinq de ses partenaires. Il s'agit de : l'Autorité supérieure de contrôle d'État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), le Conseil national de la jeunesse du Burkina Faso (CNJBF), le Centre d'information, de formation et d'étude sur le budget (CIFOEB), le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), le Réseau burkinabè des jeunes leaders pour l'intégrité (RBJLI), le Conseil national des organisations de la société civile (CN-OSC) et l'Observatoire pour la justice et la démocratie (OJD).
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Dans une déclaration en date du 3 décembre 2024, trois citoyens ont interpellé le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, sur certains aspects historiques évoqués dans son allocution du 2 décembre dernier. Ils expriment des préoccupations et sollicitent des clarifications sur des points jugés sensibles afin d'éviter d'éventuels amalgames dans la compréhension de l'histoire nationale. Pour rappel, lors de la cérémonie traditionnelle de montée des couleurs à la Primature, tenue le 2 décembre dernier, le chef du gouvernement avait remis en question la pertinence de la date du 11 décembre, célébrée chaque année comme Fête nationale. Il avait notamment suggéré qu'une réflexion approfondie soit menée sur le choix de cette date et le symbole qu'elle devrait incarner pour le peuple burkinabè. Les détails des préoccupations exprimées par ces citoyens sont disponibles dans la déclaration ci-dessous.
DECLARATION
Au point 14 de sa déclaration du 02 décembre 2024, Son Excellence Monsieur le Premier Ministre a soutenu que la date de la fête d'indépendance du Burkina Faso reste à écrire. Pour mieux nous faire comprendre le pourquoi, il nous a fait savoir des faits historiques sur lesquels nous aimerions avoir des précisions pour éviter quelques amalgames.
Il a soutenu aux points 4 et 6 que le territoire du Burkina Faso auquel avait été donné le nom de « Cercle du Mossi », fut intégré au Soudan français créé le 18 août 1890 avant donc la conquête du Cercle du Mossi qui se fera à partir de 1896, et que, un décret du 1er mars 1919 détacha le territoire du cercle du Mossi pour former une colonie à part avec pour nom la Haute-Volta.
Note: ">Lire aussi : Fête nationale : Le Premier ministre questionne le choix de la date du 11 décembre
Questions :
– La colonie de la Haute-Volta a-t-elle été formée en 1919 sur les mêmes limites territoriales du Cercle du Mossi ?
– Comment le Cercle du Mossi qui n'a été conquis qu'à partir de 1896 a intégré le Soudan français créé le 18 août 1890 ?
– Quelle est la date précise de la création du Cercle du Mossi ?
– Quelles étaient les limites territoriales précises du Cercle du Mossi ?
– Le Cercle du Mossi regroupait-il les territoires du Bani-Volta, du Liptako, du Gourma, des Gans, des Gourounsis et des autres peuples qui ont constitué la colonie de la Haute-Volta ?
– Quelles sont les véritables raisons de la création de la colonie de Haute-Volta ?
– La guerre du Bani-Volta n'a-t-elle pas eu un effet pour la création de la colonie de la Haute-Volta ?
Quant aux considérations de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre aux points 16, 17 et 18 de sa déclaration, sur les dates nationales suivant des logiques de colonialisme, de néocolonialisme, de patriotisme, de rupture et de panafricanisme, nous lui concédons qu'il est vraiment temps de regrouper les spécialistes pour nous débarrasser de tous les liens impurs de sujétion, afin que vive le Burkina Faso libre et indépendant.
Ouagadougou, le 03 décembre 2024
Harouna DICKO
Abdoul Aziz CONGO
Roland GOUNGOUNGA