Le gouverneur de la province de l’Ituri, le général Johny Luboya Nkashama, s’est rendu à Kinshasa le mercredi 4 juin en vue de participer à la 12ᵉ conférence des gouverneurs, prévue du 10 au 13 juin à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba.
La surmilitarisation de la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo, ainsi que la prolifération des armes légères et le phénomène non maîtrisé des Wazalendo, seraient les principales causes de l’insécurité grandissante. C’est ce qu’affirme le député national Théoveul Lotika.
Revue de presse du vendredi 6 juin 2025
Les médias congolais reviennent essentiellement ce vendredi sur la rencontre entre le Président Félix-Antoine Tshisekedi et l’opposant Martin Fayulu.
À l’issue de sa rencontre avec le Chef de l’État, le jeudi 5 juin, au Palais de la Nation à Kinshasa, l’opposant Martin Fayulu a affirmé son désir de créer un « camp de la Patrie ».
Il souhaite rassembler les acteurs politiques congolais pour faire face à la crise sécuritaire qui mine l’Est du pays :
Ce vendredi 6 juin 2025, l’Algérie célèbre l’Aïd el-Adha, correspondant au 10 Dhou al-Hijja 1446 de l’Hégire. À travers le pays, les familles se réunissent […]
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Le département « Sciences juridiques, politologie et histoire » de l'Institut des sciences des sociétés (INSS) a organisé ce jeudi 5 juin 2025 un séminaire scientifique sur le thème : « Gouvernance politique au Burkina Faso : enseignements des coups d'État et de la chefferie traditionnelle ». Deux communications ont été animées par deux chercheurs issus de ce département. Parmi ces deux communications, on retient celle du Dr Ollo Pépin Hien, socio-politologue, qui s'est penché sur « Les coups d'États militaires au Burkina Faso : trajectoires historiques et enjeux politiques dans un monde multipolaire ». Tout en égrenant les causes de ces coups d'État, il a invité les décideurs politiques à tirer les enseignements de ces coups d'État militaires pour fonder des institutions fortes et stables pour un véritable développement socio-économique.
Pour décortiquer ce thème d'actualité, Dr Ollo Pépin Hien a d'abord rappelé que le Burkina Faso est l'un des pays africains ayant connu beaucoup de coups d'État militaires. Pour lui, les coups d'États sont devenus un phénomène politique, qui nécessite une attention, un regard des sciences sociales. La présente communication vise donc à revenir sur les trajets historiques des coups d'État militaires au Burkina Faso, à tirer les leçons de ces changements politiques afin de renforcer les institutions nationales.
Tirer les enseignements des coups d'État militaires pour fonder des institutions fortes et stables.
Comme cause de ces changements inconstitutionnels, Dr Ollo Pépin Hien relève une remise en cause de la gouvernance (mauvaise gouvernance) établie. Malheureusement, il y a des coups d'État qui sont venus remettre en cause des pouvoirs, mais qui eux-mêmes ont fait l'objet aussi de critiques, parce que ces coups d'État n'ont pas pu tenir leurs promesses, selon Dr Hien. « Donc, du coup, c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, nous devons tirer les enseignements de tout ça et bâtir une société dans laquelle les institutions politiques vont avoir une certaine force, une certaine crédibilité pour pouvoir survivre aux hommes politiques, pour pouvoir survivre aux acteurs, afin que nous puissions aller vers le développement. Sans une stabilisation de nos institutions à un certain moment, ce serait difficile que nous puissions atteindre un niveau de développement, parce que les institutions sont les poumons de la société », a-t-il interpellé.
Le présidium lors du développement de cette communication en marge du séminaire scientifiqueÀ l'entendre, cela interpelle les uns et les autres qui sont aussi invités à jeter un regard rétrospectif, un regard critique sur ces coups d'État et à voir dans quelles mesures on peut tirer des enseignements afin de renforcer les institutions politiques en place. « Donc ici, je suis revenu sur les différents coups d'État militaires que nous avons connus, qui rentrent dans le cadre des processus politiques, dans les contradictions sociales, les luttes qui opposent les différentes fractions de l'espace social pour le contrôle du pouvoir. Et à ce niveau, dans ces luttes pour le contrôle du pouvoir, les militaires ont joué un grand rôle parce que, de façon récurrente, ils sont parvenus à mettre un terme à la gestion du pouvoir des civils, notamment pour interrompre souvent l'ordre constitutionnel et s'accaparer du pouvoir, pour asseoir un contrôle, une domination sur l'ensemble de la société », a expliqué Dr Ollo Pépin Hien.
« Donc, c'est cette hégémonie politique de l'armée en termes de gestion du pouvoir qui a attiré notre attention et qui nous a amenés ici à fonder une réflexion. L'objectif de cette réflexion, c'est comment capitaliser tous ces changements que nous avons connus, ces remises en cause qui sont en même temps des enseignements et des leçons que nous devons tirer pour enrichir le processus politique en cours, à savoir comment faire en sorte que nous puissions arriver à un certain moment à une stabilisation des institutions politiques », a-t-il ajouté.
Pour Dr Hien, « ce sont les tentatives de personnalisation du pouvoir à un certain moment qui ont entraîné des dysfonctionnements des institutions au Burkina Faso. Ce qui a débouché naturellement sur l'insurrection populaire de 2014. Donc, il s'agit ici de voir comment faire en sorte que nous puissions bâtir un ordre politique, un ordre démocratique dans lequel les institutions seront fortes, dans lequel les institutions vont fonctionner selon les règles établies et dans lequel les institutions vont avoir une certaine légitimité au niveau des masses, au niveau des populations. Ce n'est que de cette façon, à ce prix, que les institutions peuvent se pérenniser et survivre aux différents régimes que nous connaissons. »
Dr Ollo Pépin Hien n'a pas manqué de citer des exemples de pays qui ont réussi à surmonter cette instabilité politico-institutionnelle. Il s'agit de ce fait de tirer les enseignements de ces ruptures de l'ordre constitutionnel pour ériger des institutions fortes en lieu et place des hommes forts.
Dr Ollo Pépin Hien, socio-politologue au département « Sciences juridiques, politologie et histoire » de l'INSS« Le Ghana a connu une succession de coups d'État à un certain moment. Le Bénin aussi et bien d'autres pays, mais sont arrivés à un niveau de stabilisation des institutions. Donc en menant cette réflexion, c'est pour que nous puissions élargir le débat au niveau des hommes de science que nous sommes et voir comment, après avoir tiré les enseignements de toutes ces ruptures politiques que nous avons connues, afin de rendre nos institutions fortes et de créer un ordre politique qui puisse permettre de pérenniser nos institutions et de supplanter les hommes », a-t-il soutenu.
« Il y a coup d'État et il y a coup d'État »
Sur la question de savoir si les coups d'État sont vraiment la solution aux problèmes politiques et à la mal gouvernance en Afrique, particulièrement au Burkina Faso, Dr Ollo Pépin Hien répond qu'il y a différents types de coups d'État. Selon lui, il y a des coups d'État salvateurs comme celui du 4 août 1983 du capitaine Thomas Sankara et des coups d'État qui ont fait régresser le pays comme celui du 15 octobre 1987 dirigé par Blaise Compaoré.
« Il y a coups d'État et coups d'État. Il y a des coups d'État qui ont opéré ici une rupture dans la gouvernance interne, mais aussi une rupture dans les rapports de sujétion, de domination. Et je pense qu'il y a eu des coups d'État salvateurs dans notre histoire politique. Quand on prend le coup d'État du 4 août 83, aujourd'hui, c'est cité comme un modèle dans le monde. Et ce pouvoir inspire aujourd'hui la jeunesse progressiste dans le monde. C'est à partir de ce régime que réellement l'étoile du Burkina Faso a brillé. Sinon, on ne connaissait pas le Burkina Faso. Mais ce coup d'État a permis de poser les bases du développement d'un État moderne. Et on n'est pas étonné de voir certains pays qui disent s'inspirer même de la gestion ou de l'expérience de ce coup d'État du 4 août. Je parle du Rwanda qui ne cache pas vraiment la gestion du pouvoir inspirée de l'expérience de ce coup d'État du 4 août 83. Mais il y a eu des coups d'État qui ont été une régression historique, des coups d'État qui nous ont vraiment fait reculer dans l'histoire, tels que le coup d'État du 15 octobre 87. Il faut dire que ça a été un gâchis, un recul, parce que ce coup d'État est venu encore renforcer la domination extérieure vis-à-vis de notre État. Et les mêmes maux qui étaient dénoncés, combattus dans le coup d'État du 4 août 83 sont revenus avec force après le 15 octobre 87. C'est pour dire que tous les coups d'État ne sont pas bons à prendre », a-t-il longuement défendu.
Saisir l'opportunité de la transition actuelle pour engager des réformes profondes pour des institutions crédibles et solides
À en croire Dr Ollo Pépin Hien, face à cette situation, ce qu'il faut faire aujourd'hui, c'est réfléchir aux réformes politiques et institutionnelles nécessaires afin de pouvoir stabiliser les institutions nationales. Et l'occasion faisant le larron, la transition actuelle constitue une occasion d'engager ces réformes afin d'instaurer des institutions solides, stables qui répondent aux valeurs et aspirations du peuple.
Vue des participants à ce séminaire scientifique, observant une minute de silence à la mémoire des devanciers du département ‘'Sciences juridiques, politologie et histoire'' de l'INSS« Comme on l'a dit, la démocratie dans l'histoire a toujours été le résultat des luttes révolutionnaires. À un certain moment, des gens se sont levés, ont dit non à un passé, à une certaine façon de gérer la société. Ces luttes ont accouché d'une nouvelle société et ont posé les bases d'une société démocratique à travers de nouvelles institutions. Des institutions qui, à mon sens, ont pu apporter une certaine stabilité à la société », a-t-il indiqué.
« Nous sommes à cette phase de notre histoire où, aujourd'hui, nous devrons essayer de réfléchir sur quel type de réformes nous devrons opérer. D'abord, pour pouvoir fonder une démocratie qui nous convienne et rebâtir aussi l'État dans ses fondements afin que cet État puisse refléter nos aspirations et nos valeurs. C'est pour ça que la réflexion sur les coups d'État devrait nous permettre de regarder dans le rétroviseur et de tirer les enseignements que ces remises en cause ont porté sans pouvoir résoudre, un tant soit peu, certains problèmes et amener la stabilisation des institutions que nous souhaitons. À partir du contexte de la transition dans laquelle nous sommes aujourd'hui, ça doit être un nouveau départ. Nous devrons saisir cette opportunité de la transition pour mener des réflexions profondes afin de mettre en place des institutions politiques crédibles et solides », a insisté Dr Ollo Pépin Hien, socio-politologue au département « Sciences juridiques, politologie et histoire » de l'Institut des sciences des sociétés (INSS).
Mamadou Zongo
Lefaso.net
Le marché de bétail de Tanghin, dans le 4ᵉ arrondissement de Ouagadougou, grouille du monde en cette veille de l'Aïd el-Kebir, la plus grande fête de la communauté musulmane. À 24 heures de la célébration de la "fête du mouton", nous faisons le constat de l'ambiance dans ce marché.
Il s'en est fallu de peu pour que Moussa Tiendrébéogo (nom d'emprunt) rentre chez lui bredouille, sans un mouton à la hauteur de sa bourse. Après plusieurs minutes passées à l'intérieur du marché à discuter les prix des moutons, il avait finalement décidé de tenter sa chance sur un autre site lorsque, au seuil de la porte du marché, il tombe sur un vendeur venu de la campagne qui lui propose des moutons à un prix « abordable ». 76 000 francs CFA, c'est le montant qu'il a déboursé pour s'offrir le mouton sacrificiel. Immédiatement, la bête est ligotée et transportée sur sa moto.
Le sourire aux lèvres, il ne souhaite pas être filmé ou pris en photo, mais ne manque quand même pas d'exprimer sa joie. « Je suis content maintenant parce que j'ai eu le mouton à un bon prix », indique-t-il, décriant la cherté des animaux. « C'est le contexte aussi qui l'exige », reconnaît-il. « Tout cela est certainement dû à l'insécurité. Nous souhaitons bonne fête et que la paix revienne au pays », lance-t-il avant de se frayer un chemin dans la cohue du marché pour disparaître avec son animal de fête.
Adama Zongo invite les musulmans à prier pour la paixAdama Zongo, retraité, est sur le point de se rendre à Koudougou pour célébrer la fête en grande famille. Dans la matinée de ce 5 juin 2025, l'homme est passé au marché de bétail pour emporter un mouton, lequel lui a été offert par son fils depuis la Belgique. À la question de savoir à combien il s'était procuré l'animal, M. Zongo dit ignorer le prix de la bête chargée dans le coffre de sa voiture. Toutefois, pense-t-il, les prix des moutons ont connu une hausse à cause de la situation d'insécurité. Tout en souhaitant une bonne fête à ses coreligionnaires, son message est une invite à prier pour le retour de la paix au Faso. Son désir : célébrer la Tabaski 2025 dans un Burkina de paix.
À quelques pas de lui, Oumarou transpire sous le poids d'un mouton qu'il tient derrière son frère, sur une moto. Le ruminant lui a coûté 115 000 francs CFA. Selon son expérience, confie-t-il, les prix sont nettement abordables comparativement à ceux proposés les années antérieures. Il souhaite que le sacrifice de ce mouton apporte la paix et la joie au Burkina Faso.
Oumarou transporte son mouton de 115 000 francs CFALes vendeurs entre grise mine et joie
Venu de Kongoussi, à 115 km de la ville de Ouagadougou, Arouna Sawadogo a effectué le déplacement avec 70 moutons pour la vente. Au cœur de ce marché, l'homme a l'esprit alerte, le regard constamment jeté vers les quatre coins du site, à la recherche de clients qui, visiblement, se font rares. Sur les deux derniers jours, Arouna n'a vendu que 2 des 70 animaux avec lesquels il est venu. Les prix à son niveau varient entre 125 000 et 200 000 francs CFA. « C'est en fonction de la taille, de la race et de la provenance que le prix est fixé », a-t-il expliqué, prenant brusquement congé de nous pour s'occuper de son marché.
Dimitri Kaboré est un habitué des lieux et ce, depuis 1996. Cet habitant de Tanghin s'y est installé depuis cette époque pour mener son activité qui est florissante. À l'occasion de cette fête de la Tabaski, il dit avoir réussi à vendre plus de 100 moutons sur les 200 mis sur le marché. « J'ai vendu des moutons à 500 000 francs CFA et moins que ça aussi », confie-t-il. Les prix de ses moutons, indique-t-il, vont de 90 000 à 500 000 francs CFA. En plus des moutons, M. Kaboré vend aussi des bœufs. Sur son site, sont présents de grands béliers de couleur blanc-noir, bêlant parmi des bœufs. De loin, on aurait dit des veaux. Quant au prix des bœufs, ils varient de 1 200 000 à 1 500 000 francs CFA.
Arouna Sawadogo attend impatiemment les clientsAdama Konfé aussi rend grâce à Allah parce que le marché se passe bien. Il a pu vendre 36 sur la soixante d'animaux prévus depuis hier. Il espère évacuer le reste d'ici la fin de la journée. Pour s'offrir un mouton chez lui, il faut débourser entre 60 000 et 250 000 francs CFA.
En sortant de ce site aménagé spécialement pour la vente de ces animaux, nous rencontrons le président du marché de bétail de Tanghin, Yacouba Sawadogo. Lui est aussi vendeur de moutons. Il est installé un peu juste à l'extérieur des murs du marché. Là, M. Sawadogo a dressé une tente sous laquelle il accoste les clients dès leur arrivée. D'hier à aujourd'hui, il dit avoir vendu quinze moutons sur les 60 qu'il veut écouler. 150 000 à 300 000 francs CFA, c'est la fourchette des prix de ses moutons.
Lorsque nous quittions les lieux, il était environ 10h. L'affluence grandissait de plus en plus. Les vendeurs attendaient toujours et avec impatience les clients qui, à leur tour, crient à la cherté des prix.
Serge Ika Ki
Lefaso.net