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Updated: 11 hours 51 min ago

Décryptage du budget de l’État exercice 2026 : Anomalies et violations des principes

Wed, 10/12/2025 - 21:02

« Mal nommer les choses c’est augmenter la souffrance du monde », Albert Camus. 

Le lundi 25 novembre 2025, les députés à l’Assemblée Nationale ont commencé l’étude au fond de la loi des finances exercice 2026. Une fois encore, les habitudes de la maison n’ont pas changé. Les travaux ont commencé dans les mêmes conditions, à savoir le non-respect du timing préconisé. Seulement deux semaines pour faire un travail de trois mois, sans la connaissance et la maîtrise de la documentation nécessaire. 

Depuis 2020, avec la feuille de route gouvernementale et son prolongement à travers le nouveau cycle institutionnel du Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuel (DPBEP) 2025-2027, la transparence dans les exercices budgétaires est la chose la moins partagée. 

Les caractéristiques du budget exercice 2026

Chaque année, le gouvernement annonce l’augmentation du budget sans insister sur le taux d’augmentation de la dette. C’est à se demander si c’est la dette ou ce sont les recettes budgétaires qui tirent le budget vers le haut. La preuve, pour une augmentation du budget 2026 de 14 % par rapport au budget 2025, le taux d’augmentation de la dette en six mois est de plus de 14 %, c’est-à-dire du 31 décembre 2024 au 30 juin 2025, la dette publique est passée de 4069 milliards à 4631 milliards soit dans les mêmes conditions que l’augmentation du budget. 

La composition des recettes de l’État pose également une anomalie difficile à expliquer. D’une manière générale, les recettes internes de l’État pour l’exercice 2026 sont estimées à 1615, 412 milliards dont les recettes non fiscales (les dividendes et revenus de la prise de participation de l’État dans les entreprises, les loyers des Magasins de Dépôt MAD et autres revenus de l’Etat) estimées seulement à 109,611 milliards, soit 6 % des recettes internes. Or, chaque année les investissements en capital sont évalués à plus de 30% des dépenses budgétaires de l’État. 

 Que dire des allocations budgétaires pour le compte des différents ministères et de la gestion de la dette ? 

D’une manière générale, la répartition des ressources de l’État sous forme d’allocations budgétaires pour les différents ministères et autres institutions de l’État pose un problème de fond. Un coup d’œil synoptique sur les différentes lignes budgétaires des différents ministères laisse présumer que certains ministères, de par la proximité des titulaires d´avec le Président du Conseil (PC), bénéficient de certains privilèges que d’autres. 

En effet, depuis quelques années, la ligne budgétaire connue sous la dénomination de «Hôtel du ministre» a été renommée «pilotage et soutien des services du ministère « dont les montants sont attribués sous forme de rente au pifomètre, sans aucun critère bien défini.

 Si en général, le montant de cette ligne budgétaire alloué à la majorité des ministères est inférieur à 1 milliard, tous les ministères occupés par des personnalités qui ont une particularité spécifique d’être très proches du PC bénéficient des avantages parfois au-dessus du soupçon. 

C’est le cas du ministère des Finances et du Budget (6,380 milliards), le ministère de la Défense rattaché au PC (9,858 milliards), le ministère de la Justice (2,5 milliards) le ministère de l’Education (27,910 milliards), le ministère de la Santé (23,704 milliards), le ministère de l’Agriculture (6,539 milliards), le ministère de l’Efficacité et de la Transformation Numérique anciennement appelé ministère de l’Economie Numérique (7,411 milliards) et la Présidence du Conseil du PC lui-même 24 milliards. 

Le cas des secteurs prioritaires

Le total des allocations budgétaires des ministres de la Santé, de l’Education et de l’Agriculture est prévu à 834,193 milliards, soit 33% des allocations budgétaires et 14 % de la valeur totale du budget. Ce qui est très loin des 35% préconisés par la Convention de Maputo qui demande à tous les pays africains signataires, pour les trois secteurs qualifiés de prioritaires. 

La différence d’appréciation ici dénote de la part très importante de la dette publique qui accapare 880,894 milliards de remboursement en dehors de la charge financière (les intérêts) de la dette évaluée à 188,615 milliards contenue dans les dépenses ordinaires. Ce qui représente 40% du budget total alors que les dépenses en capital prévues pour 601,739 milliards ne représentent que 21 %. Ce qui est encore surprenant, c’est la ligne mobilisation des ressources financières (25,341 milliards). Ainsi, pour mobiliser les ressources de l’Etat, les structures du ministère des Finances (OTR et les autres) bénéficient de ces avantages pour confirmer l’adage selon lequel, «qui travaille à l’hôtel vit de l’hôtel». Sauf que l’on peut se demander comment ces fonds sont gérés si on se rappelle les dernières révélations sur les conflits d’intérêt à l’OTR. 

  Autres anomalies 

Les allocations budgétaires du ministère de l’Economie Numérique devenu ministère de l’Efficacité des Services Publics et de la Transformation Numérique dont l’efficacité des prestations sont sérieusement discutables. On se rappelle encore l’opacité de la gestion des 24 milliards du projet e-government, les malversations des fonds Covid sans explication malgré le rapport de la Cour des Comptes, et aussi les conditions de la cession de la majorité des actions de la société Togocom aux étrangers. Pour 2026, ce ministère disposera d’un budget d’un montant de 46,424 milliards alors que le sous-secteur de l’Enseignement Technique, désormais, selon les nouvelles dispositions gouvernementales, relégué au second rang, ne bénéficie que de 14, 577 milliards comme prévision. Cette situation contraste avec les exigences des projets prioritaires P9 et P10 de la feuille de route gouvernementale 2020-2025 en considérant le secteur de l’Enseignement Technique comme le levier important pour la réduction du chômage et stimuler la croissance de l’économie nationale par la formation de la main-d’œuvre et la promotion de l’entreprise locale. 

   EVOLUTION DE LA DETTE PUBLIQUE ET DU PIB DU TOGO (2021-2025) 

Année            2021        2022        2023        2024        2025(Juin)

PIB en milliards    4724,8    4614,8    5144,8    5538        6431

Dette en milliards    2912        3337        3707        4069        4631

On note également une sorte de chevauchement entre certaines lignes de différents ministères qui laisse apparaître les soupçons de double financement. C’est le cas de la ligne planification du développement (7,417 milliards) pour le compte du ministre de la Planification du Développement et la ligne Développement à la Base (10,077 milliards) du ministère du Développement à la Base. 

De même, la ligne construction et reconstruction des routes (385,645 milliards) pour le compte du ministère des travaux publics et ligne transports routiers et ferroviaires (30,097 milliards) pour le compte du ministère des Transports Routiers, Ferroviaires, Aériens et Maritimes. 

Un autre cas qui contraste avec la réalité, c’est la ligne diplomatie économique et rayonnement du Togo au plan sous régional et international (17, 255 milliards) pour le compte du ministère des Affaires Etrangères alors que la ligne sport est de (3,629 millions) quand on sait que le sport en général et le football en particulier est le meilleur facteur de rayonnement de l’image du pays à l’extérieur. 

La question de la dette 

Le poids du service de la dette publique dans le budget de l’Etat exercice 2026 est très énorme du fait que chaque année, le déficit permanent, après exécution des budgets précédents, ne fait que s’accumuler. De ce fait, il produit des intérêts qui à leur tour sont capitalisés.  

Depuis 2021, la dette publique a augmenté d’environ 400 milliards en moyenne par an. La gravité de la situation résulte du fait que, le taux d’intérêt de la dette contractée sur le marché régional de 7% est supérieur au taux de croissance annuel du PIB réel qui est de 5%. Ce qui explique le fait que, malgré les efforts, la croissance de l’économie ne peut pas induire un progrès partagé et diffusé dans tous les secteurs de la vie économique et sociale tels que le pouvoir d’achat et le bien-être de la population en général. 

De décembre 2024 à juin 2025, la dette a augmenté de 562 milliards et l’agence de notation Moody’s a dégradé la note du Togo, d’où  la mission du Fond Monétaire International (FMI)  fin août 2025 pour des réajustements à l’OTR pour ne citer que cela et pour un éventuel reprofilage de la dette. 

En définitive, les caractéristiques de la mauvaise gouvernance du pays depuis plusieurs années se remarquent par le non-respect des principes et des règles qui régissent l’élaboration, l’adoption et l’exécution du budget. Aussi certains articles pertinents de la loi organique portant loi des finances sont-ils permanent violés. Pendant longtemps, le problème de la sincérité des comptes publics s’est posé. La question de fond est : à quoi a servi la dette publique faramineuse évaluée à ce jour à plus de 72% du PIB ? D’où la nécessité de revoir tout le système de gouvernance si l’on veut changer. 

La Rédaction

LeCorrecteur

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Categories: Afrique

Exclusif: le lieutenant-colonel Tigri aurait trouvé refuge à Lomé

Wed, 10/12/2025 - 20:53

Selon nos informations, l’auteur de la tentative de coup d’État qui a fait vaciller le pouvoir de Patrice Talon, dimanche 7 décembre, a trouvé refuge dans une capitale de la sous-région. Révélations.

Voici trois jours que le lieutenant-colonel Pascal Tigri avait disparu. Il n’était plus apparu publiquement depuis dimanche 7 décembre, lorsqu’il avait fait irruption sur les écrans de la chaîne de télévision béninoise, casque vissé sur la tête et fusil en bandoulière, pour annoncer la destitution du président Patrice Talon. Il était, depuis, introuvable.

Or, selon une source au sein du gouvernement béninois contactée par Jeune Afrique ce mercredi 10 décembre, le lieutenant-colonel Pascal Tigri a trouvé refuge au Togo, à Lomé, et plus précisément dans le quartier de Lomé 2. Toujours selon nos informations, Cotonou s’apprête à émettre ce 10 décembre une notice rouge auprès d’Interpol, avec demande d’extradition.

Contactée par Jeune Afrique, une source proche de Faure Essozimna Gnassingbè, le président du Conseil au Togo, dit ne pas être informée de cette situation. Le Togo et le Bénin entretiennent des relations que les observateurs décrivent comme cordiales, à défaut d’être chaleureuses.

Des frappes de drones pour faire échouer le putsch

Ces dernières années, alors que les coups d’État se multipliaient dans le Sahel, les deux pays ont affiché des positions différentes, voire contraires, Lomé privilégiant le dialogue avec ses pairs récemment arrivés au pouvoir à Bamako ou Niamey. Les autorités togolaises entretiennent de bons rapports avec leurs homologues de l’Alliance des États du Sahel, au contraire des Béninois.

Pascal Tigri avait annoncé le 7 décembre la création d’un Comité pour la refondation militaire, la suspension de la Constitution et des partis politiques, ainsi que la fermeture des frontières. Mais cette tentative de putsch avait vite été mise en échec : d’abord par les hommes de la Garde républicaine béninoise, demeurés loyaux au chef de l’État, puis grâce au Nigeria.

Selon nos informations, la présidence a sollicité l’aide d’Abuja à 12 heures et n’a pas tardé à recevoir une réponse favorable, puisqu’à 18h15 des drones militaires nigérians ont effectué des frappes de précision sur le camp de Togbin, où une partie des mutins s’étaient réfugiés après avoir fui les locaux de la SRTB. Le chef des putschistes ne faisait toutefois pas partie des personnes interpellées ce jour-là.

Avec Jeuneafrique

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Categories: Afrique

Lomé : la CEET annonce une série de coupures d’électricité du 9 au 13 décembre

Wed, 10/12/2025 - 10:18

La Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET) a annoncé plusieurs interruptions programmées du courant dans divers quartiers de Lomé, du mardi 9 au samedi 13 décembre. Ces coupures entreront dans le cadre de travaux de maintenance destinés à renforcer la qualité et la stabilité du réseau électrique dans la capitale.

Selon le programme communiqué, une première coupure interviendra ce mardi 9 décembre, de 9 h à 10 h, dans les zones d’Amadahomé, Hirondelle, Vakpossito et les quartiers environnants. Cette intervention, brève, permettra de procéder à des réglages techniques.

La journée du mercredi 10 décembre sera marquée par deux interruptions distinctes. La première s’étendra de 9 h à 13 h et touchera Edem Kodjo, Agoè Klévé, La Source, l’École Privée Colombe de Dieu, Agoè Cascade ainsi que les abords de l’École Supérieure des Affaires. Une seconde coupure, programmée de 9 h à 14 h, concernera Abloganmé et le Marché Gomado.

Les travaux se poursuivront le jeudi 11 décembre avec une coupure de 9 h à 13 h dans les quartiers Payarama, Zilimédji, Zilimé, Alinka et Camp FIR Nord. Une autre interruption, plus longue — de 9 h à 14 h — affectera Agbalépédo et les environs de l’École Privée Laïque San Francisco.

Le vendredi 12 décembre, les coupures seront plus courtes. De 9 h à 11 h, l’électricité sera interrompue à Daliko (y compris la mosquée), Atiomé, Trokpossimé, Dalimé et les zones voisines. Ces interventions visent à finaliser les travaux en cours.

La dernière journée de cette opération, le samedi 13 décembre, verra deux nouvelles coupures prolongées, de 9 h à 14 h, dans les quartiers d’Abloganmé, du Marché Gomado, d’Afiadényigban, de l’École des Cadres et d’Elatsa.

Comme à l’accoutumée, la CEET recommande à ses abonnés de débrancher leurs appareils électriques avant chaque coupure et de ne les rebrancher qu’après le rétablissement complet du courant, afin de prévenir tout risque lié aux surtensions.

Selon la compagnie, ces travaux s’inscrivent dans une démarche d’amélioration continue pour offrir à la population une alimentation électrique plus stable et de meilleure qualité.

Togoactualité

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8 décembre à Lomé : quand un simple appel à manifester coûte plus cher au régime que la rue elle-même

Wed, 10/12/2025 - 10:15

Le 8 décembre 2025, Lomé a été transformée en forteresse pour contrer l’appel à manifester lancé par le M66. Patrouilles renforcées, capitale quadrillée, image internationale brouillée : malgré une faible mobilisation, le régime a payé le prix fort. Comme le rappelle Gnimdéwa Atakpama, dans une lutte non-violente, la victoire ne se mesure pas au nombre de manifestants, mais au coût imposé au pouvoir. Le 8 décembre en est la preuve éclatante.

Lomé, le 09.12.2025.Par Gnimdéwa Atakpama, auteur de « La nuit est longue, mais la révolution vient »

Le 8 décembre 2025, Lomé était verrouillée.Des patrouilles mixtes police-gendarmerie circulaient dans toutes les artères. Un dispositif sécuritaire massif quadrillait la capitale depuis le week-end.

Tout ça pour quoi ? Pour empêcher une manifestation.

Le M66 avait lancé l’appel le 28 novembre. Une grande mobilisation pour le 8 décembre, jour d’ouverture du 9e Congrès panafricain.Résultat : peu de gens dans la rue. La mobilisation est restée très limitée.

Certains diront que c’est un échec. Que l’appel n’a servi à rien. Ils ont tort. Parce qu’une manifestation réussie, ce n’est pas celle qui mobilise le plus de monde. C’est celle qui coûte le plus cher au dictateur.

Laisse-moi t’expliquer.Srdja Popovic, l’activiste serbe qui a contribué à faire tomber Milošević, dit quelque chose de simple mais puissant : « Quand vous pensez au pouvoir, souvenez-vous que son exercice a un coût. Votre boulot, en tant qu’activiste, est de faire en sorte que ce coût augmente sans cesse, jusqu’à ce que votre adversaire n’arrive plus à en supporter le poids. »

Le 8 décembre, le régime a déployé des centaines de policiers et de gendarmes. Il a mobilisé ses forces sur tout le territoire. Il a verrouillé une capitale entière pendant un événement international censé redorer son image.

Tout ça coûte. En argent, en temps, en énergie, en ressources humaines. En image.Et voilà le point crucial : ce coût, le régime l’a payé même si les manifestants n’étaient pas nombreux dans la rue.

Le simple appel à manifester a suffi.Dans « La nuit est longue, mais la révolution vient », j’écris que la menace de la sanction est plus efficace que la sanction elle-même. Un dictateur qui sait qu’un appel peut être lancé à tout moment doit rester en alerte permanente.Il doit maintenir son dispositif. Surveiller les réseaux sociaux. Déplacer ses troupes. Intimider les activistes. Préparer sa riposte.Jour après jour. Appel après appel.

C’est exactement ce qui s’est passé le 8 décembre.Le M66 n’avait pas besoin de mettre 10 000 personnes dans la rue. L’appel seul a forcé le régime à mobiliser des ressources considérables. À gâcher son événement panafricain avec un climat de tension. À montrer au monde entier qu’il gouverne une capitale sous surveillance militaire.

Popovic le dit clairement : « Nul n’est omnipotent, et les gouvernants les plus puissants de la planète s’appuient sur les mêmes ressources, rares et limitées, dont nous dépendons tous. Pour agir, ils ont besoin de main-d’œuvre, de temps et d’argent. Exactement comme vous et moi. »

Chaque appel à manifester épuise un peu plus ces ressources. Chaque déploiement militaire coûte de l’argent aux finances publiques. Chaque patrouille fatigue les agents. Chaque alerte mobilise l’attention des décideurs qui doivent gérer la crise au lieu de travailler à autre chose.

Et nous, qu’est-ce qu’on a dépensé ?Un communiqué sur les réseaux sociaux. Quelques posts. Des lives tiktoks. Des messages WhatsApp.

Le rapport coût-bénéfice est écrasant en notre faveur. Alors, que doit-on faire maintenant ?Continuer. Encore et encore.

Lancer des appels réguliers. Maintenir la pression. Obliger le régime à rester mobilisé. À dépenser ses ressources. À user ses forces de sécurité qui finiront par être fatiguées, démotivées, voire critiques du système qu’elles défendent.

Parce qu’à un moment donné, le coût devient insupportable.

Les policiers et les gendarmes qui patrouillent dans Lomé au lieu d’être avec leurs familles, ils s’en souviennent. Les budgets qui partent en opérations sécuritaires au lieu d’aller ailleurs, quelqu’un fait le calcul. Les images d’une capitale militarisée pendant un congrès panafricain, elles restent dans les mémoires internationales.

Chaque appel, même celui qui ne mobilise que quelques dizaines de personnes, est une victoire stratégique si le régime doit déployer des centaines de soldats en réponse. C’est ça, la logique de la lutte non-violente moderne.

On ne cherche pas à l’emporter par la force. On cherche à rendre l’exercice du pouvoir si coûteux que le système finit par s’effondrer sous son propre poids. Le 8 décembre n’était pas un échec. C’était une démonstration de force économique.

Le M66 a prouvé qu’avec un simple appel sur les réseaux sociaux, il pouvait obliger le régime à verrouiller une capitale entière. À gâcher son événement international. À montrer sa vulnérabilité.

Imaginez si on multiplie ces appels. Si on les rend imprévisibles. Si on force le régime à rester en alerte maximale pendant des mois.

Les ressources ne sont pas infinies. Le temps n’est pas infini. La patience des forces de sécurité n’est pas infinie. Quelque chose finira par céder.

Et ce jour-là, ce ne sera pas parce qu’on aura mis 100 000 personnes dans la rue en une seule fois. Ce sera parce qu’on aura épuisé le système par mille petites actions répétées, chacune coûtant plus au régime qu’à nous.

Le calcul est simple. On doit juste continuer à le faire.

Gnimdéwa Atakpama, auteur de « La nuit est longue, mais la révolution vient ».

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Categories: Afrique

Togo/Grève de la faim, torture, procès sans preuves : Aziz Goma interpelle la communauté internationale

Wed, 03/12/2025 - 15:51

Détenu depuis 2018 et en grève de la faim avec 36 codétenus, l’Irlandais d’origine togolaise Abdoul Aziz Goma adresse une lettre poignante au Monde. Il y dénonce un procès sans preuves, la mort d’un compagnon de détention, le refus du Togo d’appliquer les décisions régionales et onusiennes, et appelle à des sanctions individuelles contre les responsables présumés des abus qu’il décrit comme systémiques.

Lettre ouverte au Monde depuis ma cellule à Lomé

Le mur où l’impunité doit se briser

Défenseur des droits humains, citoyen de la République d’Irlande détenu au Togo depuis le 21 décembre 2018, jugé collectivement le 3 février 2025 sans preuve matérielle, malgré l’absence d’indices vérifiables et le rejet systématique par l’État togolais des décisions supra-régionales contraignantes et des avis onusiens condamnant ma détention arbitraire ; en grève de la faim depuis le 8 novembre 2025, avec 36 autres détenus politiques, et marqué par la mort de mon codétenu Karrou Wawim survenue le 7 février 2025 à la suite de tortures et du refus de soins ;

je m’adresse au Monde pour exiger que l’impunité d’État cesse d’être une abstraction et devienne enfin un coup personnel, ciblé sur les individus responsables, une inférence publique capable d’interrompre l’arbitraire avant que les corps ne s’éteignent et que les dossiers ne se dissolvent dans le silence administratif.

Mon cri :

« * Si je devais tomber avant l’aube de la justice, que mes mots ne soient pas une fin, mais une transmission.

À vous, mes compagnons de la Prison Civile de Lomé qui transformez la faim en acte de vérité : sachez-le, la preuve ne doit jamais s’éteindre avec nos corps. Que votre détermination demeure le sanctuaire où l’impunité se dissout.

J’en appelle au Department of Foreign Affairs : la protection n’a de sens que lorsqu’elle protège l’humain.

Si je venais à disparaître, que mon corps retrouve une terre libre, non comme procession mortuaire, mais comme rappel sacré du devoir démocratique de défendre la lumière contre l’obscurité.

À mes soutiens visibles et invisibles : merci. Votre parole fut une flamme quand l’administration cherchait la nuit. Continuez d’exiger une justice qui coûte, car l’abus sans conséquence renaît toujours.

Aux défenseurs des droits humains : une justice qui arrive après les tombes n’est plus une justice, mais une oraison. Cherchons la vérité vivante, pas son décor funéraire.

Je ne meurs pas de la faim, mais du refus de preuve et de soin.

Si mon corps devient symbole, qu’il soit celui du prix spirituel nécessaire pour interrompre l’arbitraire.

Et à tous les détenus politiques du Togo : je vous vois.

Que notre souffle, même affaibli, marque la fin de l’impunité, non la fin de la vérité.

On peut étouffer une voix, jamais un peuple qui réclame la preuve. »

Je vous écris depuis Lomé, depuis l’intérieur même d’un État devenu maître de l’audience sans preuve, gardien d’un système où l’on torture pour écrire, accuse pour condamner, et récuse les décisions rendues au-dessus de lui sans jamais payer le prix individuel de ses récusations.

Je vous écris parce que mon dossier a circulé plus lentement que l’incrimination narrative, mais ma voix refuse d’attendre plus longtemps que mon corps ne le pourra.

Le 21 décembre 2018, j’ai été arrêté.Arrêté sans mandat indépendant.Arrêté en groupe, avec d’autres défenseurs.Arrêté parce que défendre les droits humains ici, c’est défier ceux qui les violent.Lors de cette arrestation collective par la Gendarmerie nationale togolaise, mes codétenus et moi avions subi des sévices physiques et psychologiques : positions de stress forcées, menaces, humiliations, violences visant à extorquer non un indice, mais un récit.Un récit obtenu sous la torture n’est pas une preuve.Ce n’est qu’un substitut d’instruction , jamais l’instruction elle-même.Pendant six ans et deux mois, il n’y eut pas de procès.Ce n’était ni un oubli, ni une négligence.C’était une stratégie.Car tant que l’audience ne commençait pas, la preuve n’était jamais une obligation.

J’ai saisi des ONG, adressé recours après recours, alerté les mécanismes supra-régionaux et les organes des Nations unies. Mes lettres ont peut-être été lues, jamais instruites.Elles ont été consignées dans un registre, mais jamais dans une procédure probatoire.Au Togo, un recours peut être lu.Une preuve doit être instruite par un juge.Mais l’État n’a jamais requis que le juge instruise l’indice.Il a requis que le juge enregistre les charges.

Le 3 février 2025, j’ai comparu.Comparu avec 12 autres détenus politiques, dans la même enceinte : la Prison Civile de Lomé.Deux axes étaient unis :– nos douleurs de détention prolongée ;– nos arguments de défense.Un axe manquait :– les preuves.Les accusations étaient multiples: complot contre la sûreté intérieure, destruction de biens publics, association de malfaiteurs, trouble à l’ordre public, atteinte à la sécurité nationale, charges lourdes ; dossier léger.Aucune enquête indépendante.Aucune expertise médico-légale impartiale.Aucune preuve matérielle, vidéo, audio, téléforensic, ou interception authentifiée contradictoirement.Et pourtant, j’ai été condamné.Dix ans.Dix ans au nom d’une version.Dix ans parce que la lecture a remplacé l’instruction.Dix ans parce que la sentence était prête, mais pas la preuve.Quelques jours plus tard, un corps est tombé : Karrou Wawim, mon codétenu.Mort le 7 février 2025, des suites des tortures subies lors de notre arrestation et du refus total de soins après l’audience.Aucune enquête indépendante.Aucun responsable sanctionné.Sa mort est devenue une disparition administrative, jamais un dossier judiciaire.

Le Togo refuse d’appliquer :– les arrêts contraignants de la Cour de Justice de la CEDEAO ;– l’Avis du Groupe de Travail des Nations unies sur la Détention Arbitraire ;– la résolution du Parlement européen des 10–11 septembre 2025.Ce n’est pas un accident.C’est une doctrine.

La Commission Nationale des Droits de l’Homme observe sans sanctionner.Ouvrir les yeux sans ouvrir les conséquences, c’est cosigner.Une Commission qui se tait devient spectatrice du théâtre.Ce que vous deviez interrompre est devenu ce que vous avez accepté.

Mon jeûne n’est pas esthétique.C’est un instrument de survie juridique.Quand l’État efface les preuves, le corps devient la preuve.Mais le Monde doit exiger que les procédures redeviennent preuves, avant que les corps ne disparaissent.

Je veux parler des familles. Vous avez raison de me le reprocher.Ma mère.Mes frères.Mes sœurs.Mes proches.Mes racines togolaises que l’on a éclatées manu militari.Les familles n’ont pas partagé mes actes. Elles ont partagé mes condamnations.Elles ont subi précarité, endettement, stigmate, traumatisme, isolement, entraves éducatives, coûts médicaux non pris en charge.Elles sont devenues victimes collatérales d’une procédure sans preuves.Un État qui se dispense d’enquête se dispense aussi de justice familiale.

Sanctions individuelles exigées, Je demande aux structures normatives européennes :– Interdiction totale de voyage dans tout l’espace Schengen pour tout haut responsable togolais ayant ordonné ou permis la tortures et la récusations des décisions régionales ou onusiennes ;– Gel ciblé des avoirs, comptes, actifs et privilèges financiers en Europe ;– Refus d’accès à tout visa Schengen ;– Interdiction de participation à tout forum ou commission européenne liée au développement.

Ces sanctions doivent être précoces, avant la mort des dossiers.Le coût doit être personnel, comme les privilèges.Mon corps comme dernière alarmeDepuis le 8 novembre 2025, je suis en grève de la faim.36 autres codétenus jeûnent avec moi.Je ne jeûne pas pour mourir.Mais je suis prêt à mourir si c’est le prix pour que la preuve survive au récit, et que les carrières des responsables ne survivent plus à la récusation.Si je tombe, rapatriez mon corps en terre libre.Et ne laissez pas l’administration togolaise écrire une version où ma mort deviendrait chiffre sanitaire, plutôt que dossier politico-judiciaire fondé sur les abus causaux médicaux.« Let no institution forget that a defender’s body did carry the price.But let no institution allow the price to be paid by defenders when no investigation is required from the State. »

Mes trois demandes au Monde :

1. Instruisez la preuve au dossier.2. Sanctionnez les carrières individuelles des responsables.3. Ouvrez un retrial ou libérez, mais ne scellez jamais un dossier par la disparition d’un corps.

Je refuse la tombe administrative.Je demande un coût judiciaire attaché aux individus qui ont donné les ordres.Je vous écris parce que mes juges n’ont jamais requis mes preuves.Parce que ma famille n’a jamais requis l’oubli.Parce que les mécanismes supra-régionaux n’ont pas été créés pour annoter des chiffres, mais pour sanctionner des individus.Je signe pour que mes mots survivent dans le dossier.Pour que les sanctions atteignent les responsables.Pour que le mur devienne enfin celui où l’impunité se brise.

Abdoul Aziz Goma

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Categories: Afrique

Togo : l’ANC fustige la participation annoncée de Doudou Diène au congrès panafricaniste du pouvoir

Wed, 03/12/2025 - 13:37

À l’approche d’un congrès controversé sur le panafricanisme, l’ANC accuse le régime togolais de manipuler une cause noble pour se réhabiliter sur la scène internationale. L’appel vise particulièrement Doudou Diène, ancien enquêteur de l’ONU sur les violences de 2005.

Le régime togolais tente de récupérer le panafricanisme : la présence de Doudou Diène est une faute grave 

Le 5 février 2005, après trente-huit années d’un pouvoir personnel implacable, le Général Gnassingbé Eyadéma disparaissait, laissant derrière lui un régime bâti sur la peur et la terreur, la brutalité et la confiscation du pouvoir. Le même jour, les Forces armées togolaises violaient ouvertement la Constitution en imposant son fils, M. Faure Gnassingbé, à la tête de l’État. Cette prise de pouvoir dynastique, rejetée par le peuple togolais, déboucha sur l’une des répressions politiques les plus sanglantes de l’histoire contemporaine de notre pays. Selon le rapport de la Mission d’établissement des faits de l’ONU, dirigée par M. Doudou Diène, près de 500 Togolais ont été assassinés, écrasés sous les balles d’un régime prêt à tout pour conserver un pouvoir au demeurant usurpé. Ces crimes restent impunis. Le régime, lui, est toujours là. Et Faure Gnassingbé, vingt ans plus tard, continue de se maintenir par la force, la fraude électorale et une ingénierie institutionnelle qui transforme le pays en monarchie héréditaire de fait. Aujourd’hui, ce même pouvoir prétend, dans une manœuvre aussi grossière qu’indécente, organiser un « congrès sur le panafricanisme ». Un régime qui a réprimé son peuple sans retenue, qui a constamment piétiné la souveraineté populaire et qui a passé des décennies à s’abriter derrière le soutien complaisant de certaines puissances occidentales, n’a aucune légitimité pour parler au nom du panafricanisme. Ce régime ne croit pas au panafricanisme. Ce régime tente de détourner et de dévoyer le panafricanisme. C’est dans ce contexte que la présence annoncée de M. Doudou Diène choque profondément. L’homme qui a documenté les massacres de 2005 ne peut devenir, même malgré lui, le paravent d’un régime qu’il connaît mieux que quiconque. En acceptant de participer à cette opération de communication, M. Diène prend le risque d’offrir au pouvoir togolais ce qu’il recherche désespérément : un brevet de respectabilité. La présence de M. Diène serait utilisée comme un assentiment moral, une réhabilitation symbolique.L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) affirme avec force : Aucun représentant honnête du panafricanisme ne peut se tenir aux côtés d’un régime qui a fait tirer sur son propre peuple, qui continue d’écraser les libertés publiques et qui s’accroche au pouvoir par la ruse et la violence. Aucun représentant honnête du panafricanisme ne peut se tenir aux côtés d’un régime dont la gouvernance calamiteuse demeure aux antipodes de l’idéal et des valeurs du panafricanisme. Le panafricanisme authentique est un combat pour l’émancipation des peuples africains, pas une tribune offerte aux autocrates pour se refaire une image. L’ANC appelle donc solennellement mais fermement M. Doudou Diène à renoncer à sa participation. Il en va non seulement de sa crédibilité personnelle, mais aussi de la mémoire des centaines de victimes dont il a porté la voix devant la communauté internationale. Le Togo n’a pas besoin d’un congrès de propagande. Il a besoin de vérité, de liberté et de justice. Fait à 

Lomé, le 03 décembre 2025 

Pour le Bureau National, Le Président, 

SIGNE 

Jean-Pierre FABRE

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Togo/Discours sur l’état de la nation : quand la mise en scène remplace la démocratie

Wed, 03/12/2025 - 12:14

La CDPA publie un communiqué cinglant après le discours de Faure Gnassingbé. Elle y dénonce une démocratie de façade, une paupérisation massive et un régime « centralisé et autoritaire ». Elle appelle à la libération des prisonniers politiques et à une refonte complète des institutions, exhortant le peuple à se lever.

COMMUNIQUÉ DE LA CDPA

Discours sur l’état de la nation en trompe-l’œil :

quand la mise en scène remplace la démocratie

La CDPA a écouté avec lucidité le discours de monsieur Faure GNASSINGBE devant les députés. Derrière les formules bien tournées et la rhétorique de réforme, se dissimule une tout autre réalité : le Togo s’enlise dans une crise institutionnelle dissimulée par des artifices langagiers, sur fond de paupérisation massive et de régression démocratique assumée.

La CDPA a noté que ce discours proclame l’avènement de la 5[e] République comme un tournant historique. Mais ce tournant, loin d’être démocratique, est le fruit d’une révision constitutionnelle imposée sans référendum populaire. C’est donc un maquillage institutionnel au service d’un pouvoir verrouillé. L’Assemblée nationale reste l’apanage d’une seule famille politique, les contre-pouvoirs sont muselés, et le processus de refondation s’est fait sans la participation du peuple. La démocratie revendiquée n’est qu’une façade d’un régime centralisé, autoritaire, et farouchement fermé à la moindre idée d’alternance.

Monsieur Faure GNASSINGBÉ a évoqué l’équité, la justice sociale, la proximité. Mais comment parler d’équité quand sept Togolais sur dix vivent sous le seuil de pauvreté ? Quand les inégalités d’accès à l’eau, à l’énergie, à la santé ou à l’éducation entre Lomé et les zones rurales atteignent des sommets ? Aucun chiffre, aucun objectif, aucun plan concret n’a été annoncé pour inverser la tendance. Pire, le projet de loi de finances 2026, examiné dans une précipitation organisée, consacre l’essentiel des ressources à la dette et aux frais de fonctionnement, au détriment des investissements sociaux. Le peuple togolais n’a plus besoin de discours : il attend des actes.

Le discours se félicite du rôle du Togo comme médiateur régional et promoteur du panafricanisme. Mais quelle crédibilité accorder à un État silencieux face aux coups d’État constitutionnels ? À un régime qui réprime l’opposition chez lui, mais appelle au dialogue ailleurs ? À un gouvernement qui chute dans tous les classements mondiaux de gouvernance, de transparence et de liberté de la presse ? Le respect des droits humains à l’intérieur est le premier fondement de toute légitimité internationale. Le régime l’a manifestement oublié.

Le discours aligne des slogans économiques, mais les engagements budgétaires restent flous. La dette publique atteint 68 % du PIB, contractée au nom des Togolais, sans débat public, avec des emprunts à court terme qui hypothèquent l’avenir. Le secteur privé est étouffé par la corruption, l’arbitraire administratif, et une confiance absente. Sans justice fiscale, sans lutte réelle contre la prédation, sans accès équitable au crédit : il n’y aura pas de transformation, seulement la reproduction d’un système inégalitaire.

L’annonce de grâces présidentielles pourrait être saluée. Mais le silence assourdissant sur les prisonniers politiques interroge. Journalistes emprisonnés, syndicalistes réprimés, lanceurs d’alertes arbitrairement arrêtés ; mais aucune loi d’amnistie générale n’est proposée. On ne construit pas la paix en enfermant les voix dissidentes ; de même, on ne parle pas de justice quand on pratique la répression à tout vent.

Le Togo n’a pas besoin de discours rédigés par des plumes talentueuses. Il a besoin de rupture. De courage. De démocratie réelle. Le peuple n’est pas dupe : il voit, il vit, il souffre et il réclame non des hommages à ceux qui gouvernent, mais des comptes rendus à ceux qui subissent. Il exige qu’on ouvre les vannes d’une démocratie vivante, participative, équitable.

La CDPA appelle solennellement à :

· la libération immédiate de tous les prisonniers politiques ;

· la relecture urgente de la loi de finances 2026 pour en faire un outil de justice sociale ;

· la retraite politique des tenants d’un régime en place depuis plus de soixante ans ;

· la refondation constitutionnelle participative, menée avec le peuple et non contre lui.

Peuple togolais, lève-toi : la démocratie l’exige.

Lomé, le 3 décembre 2025

LE SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE LA CDPA

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Discours de Faure Gnassingbé : « Un discours de propagande en déphasage complet avec la réalité quotidienne des Togolais »

Wed, 03/12/2025 - 11:30

Le discours prononcé le 2 décembre 2025 par Faure Gnassingbé, en sa qualité de président du Conseil des ministres, continue de susciter de vives réactions au sein de la classe politique togolaise. Parmi les voix les plus critiques, celle de Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, qui a publié dans la soirée du 2 décembre un long commentaire sur sa page Facebook, dénonçant un discours qu’il qualifie de « propagande » et « en déphasage complet avec la réalité quotidienne des Togolais ».

Selon Nathaniel Olympio, plusieurs passages du discours présidentiel illustrent, selon lui, le fossé grandissant entre les déclarations officielles et la situation sur le terrain. Il cite notamment l’affirmation : « Chaque citoyen doit sentir que sa voix compte ». Pour l’opposant, cette phrase contredit les pratiques observées dans le pays.

Il évoque « la répression systématique » des manifestations citoyennes et politiques ainsi que l’absence de consultation populaire lors de l’adoption de la nouvelle Constitution : « Lorsqu’on a remplacé la Constitution, on n’a pas consulté les citoyens par référendum. Donc sa voix ne compte pas », écrit-il.

Le chef du Parti des Togolais revient également sur la déclaration présidentielle selon laquelle « l’opposition n’est pas un adversaire ». Nathaniel Olympio estime que cette assertion est en totale contradiction avec les réalités politiques : « On comprend pourquoi l’opposition est traitée comme un ennemi », déclare-t-il, citant une longue liste de figures politiques ou d’activistes arrêtés ou condamnés ces dernières années.

Selon lui, environ « 150 détenus politiques » seraient actuellement incarcérés au Togo.

L’autre point vivement critiqué concerne l’engagement réitéré de Faure Gnassingbé à faire de la lutte contre la corruption « une priorité absolue ». Pour Nathaniel Olympio, cet engagement n’a jamais été suivi d’effets concrets : il rappelle que l’Inspection générale des finances (IGF) avait mis en cause, en 2021, plusieurs acteurs dans un scandale portant sur plus de 500 milliards de francs CFA dans le secteur des hydrocarbures.

« Aucun compte ne leur a été demandé et ils sont libres », déplore-t-il.

Dans sa conclusion, Nathaniel Olympio appelle à un sursaut national et affirme que « les Togolais ne veulent plus de cette mascarade, ne veulent plus de ce régime, ne veulent plus de cette dictature ».

Une prise de position qui intervient au moment où le pays traverse une nouvelle phase politique marquée par la mise en place de la Ve République et par des tensions persistantes entre le pouvoir et l’opposition.

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Université de Lomé : Le Président Hounake dans son droit de nommer un directeur de cabinet

Wed, 19/11/2025 - 16:09

Une controverse révélatrice de l’obsolescence des textes régissant nos universités

La récente polémique autour de la nomination d’un directeur de cabinet à l’Université de Lomé par le Professeur Kossivi Hounake soulève une question juridique fondamentale : le président d’une université publique dispose-t-il du pouvoir d’organiser son propre cabinet ? Au-delà des positions tranchées, une analyse approfondie des textes et des usages plaide largement en faveur du Président de l’Université de Lomé.

Un vide juridique évident

La loi de 1997 régissant les universités togolaises établit une distinction claire mais incomplète. L’article 72 attribue au ministre de tutelle la compétence de nommer les directeurs des services de l’administration centrale (DRH, DAAS, etc.). L’article 73, quant à lui, confère au président d’université le pouvoir de nommer les responsables des services administratifs de la présidence (secrétariat, service comptable, etc.).

Mais voilà le nœud du problème : aucun de ces textes ne traite explicitement de la question du cabinet présidentiel. Faut-il considérer le cabinet comme faisant partie de l’administration centrale, relevant ainsi de l’article 72 ? Ou doit-il être regardé comme un service de la présidence au sens de l’article 73 ? C’est précisément dans ce silence des textes que se situe l’équivoque.

La force de l’usage institutionnel

Face à cette ambiguïté juridique, l’usage institutionnel constitue un argument de poids. À l’exception notable du Professeur Kpodar qui avait supprimé ce poste à sa nomination, tous les présidents d’université récents ont disposé d’un chef ou directeur de cabinet. Cette pratique, établie depuis plusieurs années, témoigne d’une nécessité fonctionnelle reconnue par l’ensemble des acteurs universitaires.

Plus révélateur encore : le poste existe depuis 2016, et aucun ministre de l’Éducation nationale n’a jugé bon de soulever la moindre objection jusqu’à présent. Ce silence prolongé de la tutelle pendant près d’une décennie équivaut à une acceptation tacite de cette organisation. Comment expliquer qu’une pratique tolérée pendant neuf ans devienne soudainement problématique ?

Une autonomie universitaire à préserver

L’autonomie des universités, bien que soumise à un cadre réglementaire, ne saurait être vidée de sa substance. Un président d’université porte des responsabilités considérables : pilotage stratégique, gestion administrative et financière, représentation institutionnelle. Il paraît logique qu’il puisse s’entourer d’une équipe rapprochée pour l’assister dans ces missions complexes.

Le cabinet présidentiel, par sa nature même, se distingue des services administratifs classiques. Il constitue un organe de conseil, de coordination et d’aide à la décision directement rattaché au président. À ce titre, il s’apparente davantage aux services de la présidence visés par l’article 73 qu’aux directions centrales mentionnées à l’article 72.

Des textes dépassés par la réalité

Cette controverse met en lumière un problème plus profond : l’obsolescence manifeste des textes régissant nos universités. Rédigés il y a près de trois décennies, ils ne reflètent plus les réalités et les besoins actuels des établissements d’enseignement supérieur. Les conflits de compétences récurrents entre présidents d’université et ministère de tutelle ne sont que les symptômes de ce décalage.

Plutôt que de s’enfermer dans des interprétations rigides de textes incomplets, ne serait-il pas plus judicieux d’engager une réforme d’ensemble du cadre juridique universitaire ? Une clarification législative permettrait de mettre fin à ces querelles stériles et de définir précisément les contours de l’autonomie universitaire.

Une affaire aux contours flous

L’intervention ministérielle soulève également des questions sur son timing et ses motivations réelles. Pourquoi cette réaction soudaine après des années de tolérance ? La personne nommée au poste de directeur de cabinet, Kodjo Sosoe Kodjo, a d’ailleurs déjà pris service. Cette affaire cache manifestement des non-dits qui dépassent le simple cadre juridique.

Au regard de l’analyse des textes, de la force de l’usage et des nécessités fonctionnelles, le Président de l’Université de Lomé apparaît fondé dans sa démarche. En l’absence de disposition explicite interdisant l’organisation d’un cabinet présidentiel, et compte tenu de la pratique établie depuis 2016, la nomination d’un directeur de cabinet relève légitimement de sa compétence d’organisation des services de la présidence.

Cette affaire appelle moins à un rappel à l’ordre qu’à une modernisation urgente du cadre législatif universitaire. Car en réalité, ce n’est pas le Président Hounake qui pose problème, ce sont nos textes qui ne sont plus en cohérence avec les réalités évidentes de la gouvernance universitaire contemporaine.

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Togo : Malaise au sein de l’UNIR après l’élection des maires – Une adjointe démissionne, la grogne monte

Wed, 19/11/2025 - 16:00

Un vif sentiment de désillusion secoue les rangs du parti au pouvoir, l’UNIR, à la suite des récentes élections des maires et de leurs adjoints. La méthode, qualifiée de « marché de dupe » et de « choix venu d’en haut », provoque amertume et frustrations parmi les militants, au point de pousser une élue à la démission.

C’est le constat sévère dressé par le journaliste Ferdinand Ayité, lors de son émission « Direct » dimanche dernier, s’appuyant sur un article du journal LA DEPECHE, décrit comme « très introduit dans le système au pouvoir ». Selon ce dernier, « l’espoir a cédé la place aux doutes, au scepticisme et aux interrogations au sein du grand parti qui gagne ».

Contrairement à un jeu démocratique où les meilleurs candidats l’emportent, les élections municipales auraient été téléguidées. « Pour le choix des maires dans la plupart des communes, l’ordre est venu d’en haut. On n’a pas laissé l’opportunité aux conseillers élus de choisir volontairement leur maire », rapporte Ferdinand Ayité, citant l’article.

La consigne serait arrivée sous forme d’« enveloppes venant d’en haut », contenant des instructions à respecter à la lettre. Un militant de l’UNIR, « très remonté », confie : « On nous a fait cotiser, on nous a fait signer des engagements de notre trahison, mais on ne nous fait pas confiance. On ne nous laisse pas désigner librement nos maires. »

La démission de Reine Dodo Halawane Awadé, un symbole

Cette défiance a eu une conséquence directe et spectaculaire dans la commune de Kozah 1. Alors qu’elle venait d’être élue Première Adjointe au Maire aux côtés du nouveau maire, Me N’Djellé Abby Édah, Mme Reine Dodo Halawane Awadé a présenté sa démission.

Selon les informations révélées par Ferdinand Ayité, cette démission fait suite à une promesse non tenue. La sœur d’Ingrid Dawadé (personnalité politique) se serait vue promettre la mairie de Kozah 1. Le jour de l’élection, les consignes ont finalement désigné Me N’Djellé Abby Édah, un avocat militant de l’UNIR. « Elle était tellement fâchée ce jour qu’elle est rentrée précipitamment à Lomé », a rapporté le journaliste.

Cette démission, intervenue quelques jours seulement après l’installation du nouveau conseil municipal, est perçue comme un aveu éclatant des tensions internes. L’équipe municipale de Kozah 1, qui avait pourtant annoncé des priorités telles que l’amélioration des infrastructures locales et la promotion de projets socio-économiques, se retrouve ainsi fragilisée avant même d’avoir véritablement commencé son mandat.

Un précédent inquiétant pour la 5e République

Pour de nombreux observateurs et militants, cette situation est le signe que l’UNIR « déteste le jeu démocratique » et a « peur du libre choix des militants ». Ferdinand Ayité conclut sur une note alarmante : « Ce qui revient de se dérouler prouve à suffisance qu’Unir ne peut pas gagner dans un jeu démocratique transparent. C’est pourquoi il a passé le temps à traficoter les tests fondateurs qui lui assent la victoire. À défaut de gagner proprement, Unir use d’enfumage, de mensonge …. »

Ce malaise au sein du parti dominant, dès les premières heures de la 5e République, laisse présager une gouvernance locale sous tension, où la légitimité des élus pourrait être continuellement remise en question par leurs propres bases.

LIRE LA VIDEO COMPETE 

(866) DEMISSION FRACASSANTE DE LA SOEUR D INGRID AWADE A KARA, COLERE A UNIR, FERDINAND AYITE LIVRE TOUT – YouTube

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Incroyable/ Des chantiers à Bê Gbényédzi, Wetekome, Hounvémé, Ahligo, Kotokoukondji, Akodessewa Ablogamé à l’abandon : Un nouveau Programme de développement urbain annoncé à Lomé, Tsévié et Kara

Wed, 19/11/2025 - 15:56

Il est annoncé à grand renfort un nouveau programme de modernisation des infrastructures urbaines :  Programme de développement urbain des grandes agglomérations du Togo (DUGAn). Il devra être déployé dans   les villes de Lomé, Tsévié et Kara.

 Financé par la Banque Mondiale sur une période de dix ans, ce programme vise à moderniser les infrastructures de base, améliorer l’accès aux services urbains essentiels, renforcer la mobilité et l’assainissement, et valoriser le cadre de vie. Il  prévoit également de développer les centralités urbaines, notamment autour de la rivière Kara, avec des aménagements et équipements urbains destinés à dynamiser l’économie locale. Une mission a été d’ailleurs déployée jusqu’au 14 novembre 2025 à Kara pour pré-identifier les investissements prioritaires, rencontrer les autorités locales, visiter les sites et échanger avec les populations afin de recueillir leurs besoins.

Dans la foulée, le Directeur Général des infrastructures et des équipements urbains au ministère en charge de l’urbanisme, Marcellin Têtou-Houyo Blakimé a indiqué que  «/La rivière Kara sera requalifiée avec des solutions fondées sur la nature, notamment la valorisation des cultures le long des berges pour créer un pôle d’attraction économique à l’entrée sud de la ville/ » 

Le gouvernement à travers ce programme ambitionne de faire des grandes agglomérations, des zones modernes, attractives et résilientes, où les habitants bénéficient d’un cadre de vie amélioré, d’infrastructures performantes et de nouvelles opportunités économiques. Pendant ce temps…

Des chantiers à Bê Gbényédzi, Wetekome, Hounvémé, Ahligo, Kotokoukondji, Akodessewa Ablogamé à l’abandon

A l’annonce de ce nouveau programme, ce sont les habitants de ces quartiers dans la Commune du Golfe 1 qui doivent sourire malgré tout. Des quartiers Bê Gbényédzi, Wetekome, Hounvémé, Ahligo, Kotokoukondji, Akodessewa et Ablogamé ont bénéficié du projet de construction des ouvrages de drainage des eaux pluviales, d’aménagement, d’assainissement et de bitumage de rue, lancé depuis le 05 janvier 2022. Projet estimé à 25 milliards de F CFA TTC dont 4 955 496 452 FCFA pour la première phase couvrant la Commune du Golfe 1 pour une période de trois ans.

Tenez ! C’est dans le cadre du Programme d’Amélioration du Cadre de Vie (PACV) au Togo financé par l’Union Européenne (UE) à travers le Programme d’appui à la lutte contre le changement climatique (PALCC) et coordonné par la Direction générale des infrastructures et des équipements urbains.

L’objectif de ces travaux s’inscrivant dans la deuxième phase technique du projet de « Construction d’ouvrages de drainage des eaux pluviales de la zone OBA à Lomé » et de « l’Aménagement, l’assainissement et le bitumage de 14,34 km de rues urbaines à Lomé », était de réduire les risques d’inondation, et faciliter la circulation des biens et des personnes, en améliorant le cadre de vie des populations ainsi que les activités économiques. 

Voilà que les trois ans sont bouclés et les travaux sont à l’abandon. En vérité, ces travaux n’ont duré que le temps de creuser les grands trous devant les domiciles des riverains. On a souvenance déjà le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme Foncière, Me Koffi TSOLENYANU a effectué le 8 novembre 2022 une visite surprise(sic) des chantiers en cours de réalisation au quartier de Bê-Akodessewa où il avait estimé que les travaux n’évoluent pas au rythme souhaité. Naturellement, cette lenteur a un impact négatif sur la vie des riverains et met à mal le déplacement dans le quartier. A ce effet,  le ministre a exhorté les entreprises à redoubler d’effort pour aller plus vite. Les travaux sont supposés prendre fin avant la fin de l’année en cours. A l’époque on notait un taux d’exécution de 42,50% pour un délai contractuel consommé de 89,67% sur le Boulevard Mobutu où est engagée l’entreprise CENTRO. Pour le même délai consommé le groupe CETA&MRJF n’a exécuté que 30,01%. Depuis lors, plus rien malgré les conséquences dramatiques sur les riverains avec même des pertes en vies humaines. Curieusement, c’est le silence radio. Comment un programme financé par l’UE est à l’abandon depuis plus de trois ans et on annonce un autre  financé par la Banque Mondiale avec le même gouvernement et piloté par la même Direction des  Infrastructures et des équipements urbains?

Où est le sérieux dans tout ça ? Des gens s’organisent pour aller faire des emprunts au nom de l’État sans pouvoir réaliser les projets et personne ne s’en offusque.  La vie continue sans reddition de comptes.

C’est tout de même incroyable ce qui ce se passe au Togo.

Kokou AGBEMEBIO

Source : LeCorrecteur

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Faure Gnassingbé malmène son peuple, pendant qu´il prétend chercher la paix pour les autres

Wed, 19/11/2025 - 09:20

« Faure Gnassingbé offre ses services de « faiseur de paix » à qui veut en Afrique. Concernant le Togo, sa vision de la paix civile est opaque : situation des prisonniers politiques et d’opinion aggravée, mépris du peuple, droits humains violés, entravés, tel est le visage du Togo. Ainsi plusieurs détenus politiques ont entamé une grève de la faim collective pour dénoncer leur détention arbitraire»
(François FABREGAT, Le Club de Mediapart)

Faure Gnassingbé désormais au-dessus de la mêlée ? Ou est-il plutôt la cause de la mêlée ? Tout le monde, presque, conviendra avec nous que notre deuxième assertion est la vraie. Faure Gnassingbé est bel et bien la cause du mal togolais, pour ne pas dire qu´il est le mal togolais. À le voir se comporter aujourd´hui, passant le clair de son temps dans les airs, prétendant chercher la paix pour les autres, tout observateur qui ne connaît pas la situation politique togolaise conclurait que le fils à papa n´a rien à voir avec ce qui se passe dans son pays, qu´il aurait déjà fait sa part en termes de liberté, de démocratie pour ses concitoyens. Mais la réalité est tout autre. Oui, qu´est-ce qui fait courir Faure Gnassingbé ? Ou plutôt, qu´est-ce qui fait courir Faure Gnassingbé et son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey ? Sommets, forums ou conférences sur la paix, voilà ce qui préoccupe désormais le prince-héritier togolais.

Il nous est très difficile de comprendre pourquoi des soi-disant dirigeants d´un pays comme le Togo, qui va de crise politique en crise politique depuis le début des années 90, un pays qui n´a fait que subir violations des droits de l´homme et crimes de toutes sortes pour qu´un clan politique, de père en fils, reste au pouvoir, puissent encore avoir un tel mépris, un tel manque de respect vis-à-vis de leurs concitoyens. Faure Gnassingbé se réfugie derrière l´alibi des sommets et conférences pour ne pas s’occuper exprès des problèmes domestiques. Les responsables politiques des pays où il y a démocratie et alternance au sommet des états ne font pas de telles gesticulations et s’occupent plutôt des problèmes de leurs peuples. Et c’est justement celui qui est arrivé au pouvoir en 2005 dans les circonstances catastrophiques que tout le monde sait, qui fait changer la constitution de son pays, sans consulter le peuple, pour supprimer l’élection présidentielle, qui se fait appeler aujourd´hui président du conseil, et qui est largement contesté, qui se fait voir le plus, au lieu de s’occuper de ses oignons.

Dans un passé récent il y eut des personnalités politiques africaines qui ont fait étalage de leur sagesse et de leur amour pour leurs peuples en organisant une transition démocratique suivie d´élections présidentielles pour lesquelles ils n´étaient pas candidats, mettant leur pays sur le chemin de la démocratie. Nous pouvons citer par exemple Amadou Toumani Touré (ATT) au Mali, tombeur du Général Moussa Traoré en 1991. Revenu au pouvoir en 2002 comme président démocratiquement élu, ATT est surnommé le soldat de la démocratie et pouvait bomber le torse et parcourir l´Afrique et le monde pour des missions de bons offices. En juin 2001, il est l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, en République centrafricaine, après un coup d’État manqué contre Ange-Félix Patassé. L´ancien président de la république du Nigeria, Olusegun Obasanjo, grâce à son passage élogieux à la tête de son pays, fut lui aussi sollicité pour sa sagesse politique, pour aider à éteindre des foyers de crise à travers le monde. En 2008 il est nommé envoyé spécial de l´ONU chargé de la crise congolaise, il est depuis 2008 membre de l’Africa Progress Panel, une fondation basée à Genève et présidée par Kofi Annan. En août 2021, l’Union africaine le nomme au poste de Haut représentant pour la Corne de l’Afrique…
Voilà un échantillon de personnalités qui, grâce à leur expérience ou sagesse politique, peuvent ou pouvaient parcourir l´Afrique et le monde pour conseiller la paix et la démocratie. Rappelons que Amadou Toumani Touré est décédé le 10 novembre 2020 à Istanbul en Turquie. Nous avons voulu faire cette parenthèse pour montrer le caractère ridicule et surtout contradictoire des gesticulations du «président du conseil» du Togo, prétendant aimer et appporter la paix chez les autres, alors qu´il est la cause du drame politique dans son pays. En faisant semblant de jouer à l´homme de la paix, en participant, par exemple, le 30 octobre 2025 à Paris à une conférence sur la paix dans la région des Grands Lacs, à quelle expérience dans ce domaine peut vraiment se référer Faure Gnassingbé, lui dont la calamiteuse gouvernance risque de mettre en danger la cohésion nationale au Togo? Nous lisons par ailleurs qu´il serait le médiateur de l´Union Africaine pour la RDC. Encore une de ces contradictions africaines qui tirent le continent noir vers le bas depuis des décennies, voire des siècles. Désigner quelqu´un comme médiateur dans un conflit, dont le quotidien dans son pays est fait de chasse à l´opposant, d´arrestations arbitraires et surtout de refus de libérer les prisonniers politiques, est irresponsable.
Et il ne serait pas étonnant que ce soit Robert Dussey qui ait fait des pieds et des mains pour arriver à cette honteuse désignation qui n´honore pas l´Afrique, pour faire croire que tout va bien au Togo, alors que lui et son chef devraient être les premiers à savoir que tout est bloqué par justement cette méchanceté de leur part. Le Togo, les Togolais et les Togolaises méritent mieux que cette gouvernance hasardeuse, doublée de la politique de l´autruche choisie par Faure Gnassingbé, une stratégie méprisante pour son peuple qui ne demande qu´à vivre en paix, en liberté, en démocratie et profiter sans discrimination des richesses du pays qui l´a vu naître.

Samari Tchadjobo
Allemagne

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Togo/Guinée : Des promesses qui donnent à réfléchir

Thu, 06/11/2025 - 08:51

Dans cette séquence, Mamadi Doumbouya donne, publiquement et solennellement, sa parole de militaire de ne pas se présenter à l’élection présidentielle, en engageant littéralement son honneur. C’était aux lendemains de son coup d’Etat de septembre 2021.

Aujourd’hui, il ravale sa promesse et se présente à la prochaine présidentielle.

Gnassingbé Eyadéma avait déjà fait exactement la même chose au Togo, en Juillet 1999, assis à côté de Jacques Chirac qu’ il avait alors pris comme garant de sa promesse.

L’arrivée des militaires prend l’allure d’un remède qui vaut le mal. (Dire pire, supposerait qu’il faut choisir le moindre)

Les profils de Jerry John Rawlings, militaire et père de l’indépendance au #Ghana, manquent cruellement à l’Afrique.

Vraiment fascinant !

Nathaniel Olympio

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Togo : Des familles implorent le pardon de Faure Gnassingbé pour la libération de leurs proches détenus

Wed, 05/11/2025 - 17:55

Depuis plusieurs semaines, des voix empreintes de douleur et d’espérance s’élèvent dans la capitale togolaise. Celles de familles – mères, pères, épouses et enfants – réunies autour d’un même cri du cœur : demander le pardon du chef de l’État, Faure Essozimna Gnassingbé, pour leurs proches détenus entre juin et octobre 2025.

Ces familles, à travers une série de lettres ouvertes adressées aux plus hautes autorités du pays, plaident pour un geste de clémence. « Nos fils, nos maris, nos frères — pour certains des pères de famille et des entrepreneurs — sont détenus à la prison civile de Lomé, parfois depuis près de six mois, sans jugement. Ils ont été arrêtés pour avoir exprimé une opinion, une idée, une parole, et non pour des actes de violence ou de criminalité », écrivent-elles dans une correspondance adressée à la Présidence de la République.

Loin de toute confrontation, leur démarche se veut pacifique et empreinte d’humilité. « Nous ne venons pas vous combattre, Excellence. Nous venons vous parler avec le cœur d’une mère, la douleur d’une épouse, et les larmes d’un père », soulignent-elles, tout en réaffirmant leur foi dans la compassion et le sens du dialogue du chef de l’État.

Un rassemblement symbolique est prévu le vendredi 14 novembre 2025 à 8h, devant l’Assemblée nationale à Lomé. Selon les initiateurs, il ne s’agira pas d’une manifestation de colère, mais d’« un appel à la paix, au dialogue et à la compassion ». Après ce moment de prière, les participants comptent se rendre pacifiquement à la Présidence pour « demander pardon au nom de leurs enfants, maris et pères détenus ».

Au-delà du plaidoyer familial, cette initiative s’inscrit dans une dynamique de réconciliation et d’apaisement national. Les familles ont également saisi plusieurs institutions, dont la Gendarmerie nationale, le ministère de la Justice, le ministère de l’Administration territoriale, ainsi que des acteurs de la société civile et les médias.

Dans une lettre émouvante adressée au Comité National des Sages-Femmes, elles évoquent notamment le cas de Madame Grâce Koumayi, sage-femme parmi les 49 détenus, décrite comme « une femme dévouée, victime de traitements inhumains ». Pour les signataires, « cette épreuve dépasse sa seule personne : elle touche à la dignité des femmes togolaises et à l’honneur même de cette noble profession ».

Les familles invitent ainsi les sages-femmes, les leaders religieux et toutes les personnes de bonne volonté à se joindre à leur cause « non dans la revendication, mais dans l’humanité et la solidarité ».

« Nous croyons profondément que la voix des sages-femmes, parce qu’elle porte la vie, peut aussi porter la paix, la compassion et le pardon », écrivent-elles avec espoir.

Soucieuses d’éviter tout incident, les familles ont tenu à informer les autorités sécuritaires. Dans une correspondance adressée à la Gendarmerie nationale, elles précisent : « Il ne s’agit nullement d’une marche de protestation, mais d’un rassemblement pacifique et moralement symbolique. Nous comptons sur la bienveillance de la Gendarmerie pour assurer la sérénité de cette démarche. »

Enfin, elles lancent un appel aux médias togolais pour assurer la couverture de cette rencontre de prière et de paix, afin que « la nation toute entière entende le cri de compassion des familles togolaises ».

Dans un pays marqué par les tensions politiques et sociales, cette initiative citoyenne apparaît comme un message d’espérance. « Puissiez-vous, par un geste de compassion et d’unité, redonner espoir à nos familles, alléger nos douleurs, et montrer à toute la jeunesse togolaise que le dialogue et le pardon sont toujours possibles dans notre pays », concluent les familles signataires.

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Categories: Afrique

Malgré la déliquescence avancée des infrastructures au Togo: Faure Gnassingbé, parangon de vertu pour l’Afrique

Wed, 05/11/2025 - 07:25

Le Togo par sa gouvernance hypnagogique , demeure une curiosité dans la sous-région. Au lieu de se cacher pour atténuer les railleries, les gouvernants s’exposent et pis, s’emploient à donner des leçons aux autres. Une des illustrations est la déclaration tonitruante de Faure Gnassingbé mardi 28 octobre 2025 en Angola, à l’ouverture du 3ème Sommet de Luanda sur le financement des infrastructures en Afrique. Placé sous le thème «Capitaux, corridors, commerce : investir dans les infrastructures pour la ZLECAf et la prospérité partagée», cette rencontre devait permettre aux dirigeants du continent d’examiner les opportunités d’investissement stratégiques alignées sur les ambitions de l’Union Africaine, et de partager leurs points de vue.

Prêt à tout pour être bien vu à l’extérieur, le Président du Conseil était seul dirigeant de ce rang aux côtés de Joao Lourenco d’Angola, pays hôte.
«Notre continent dispose de ressources financières considérables. Elles sont dans nos fonds de pension, nos fonds souverains, nos compagnies d’assurance et notre épargne domestique. Mais une grande partie de ce capital reste peu investie ou investie hors d’Afrique et souvent dans des actifs à faible impact productif. Nous devons inverser cette logique. Il est temps de créer les mécanismes capables de canaliser ces ressources africaines vers nos infrastructures régionales, industrielles et énergétiques.

Nos banques nationales de développement doivent être consolidées, nos marchés de capitaux dynamisés et nos partenariats mieux ciblés. Les institutions africaines ont ici un rôle clé, celui de mutualiser les risques, d’agréger les financements et de donner confiance, car le financement de nos infrastructures ne viendra pas uniquement de l’aide extérieure. Il repose aussi sur notre capacité à valoriser nos propres ressources pour bâtir l’Afrique que nous voulons», a-t-il déclaré

S’agissant de la concrétisation du projet continental de la Zone de libre échange africaine (Zlecaf) ,M. Gnassingbé avance que «notre objectif doit être de faire de la ZCAF un espace économique réel. La zone de libre-échange continentale africaine est un projet historique. Nous avons posé les fondations juridiques d’un marché continental. Mais sans infrastructures performantes, cette ambition restera théorique. Il faut maintenant des connexions concrètes, des routes fluides, des ports efficaces, une énergie stable, des réseaux numériques interopérables. Chaque corridor opérationnel est un pas de géant vers une Afrique intégrée». Plus loin, l’ancien Président de la République du Togo insiste sur la qualité des infrastructures : «Construire, c’est bien. Mais construire mieux, est essentiel. Nos infrastructures doivent être durables, résilientes et bien entretenues. Elles vont devoir résister aux chocs climatiques, intégrer les énergies propres et soutenir la transition verte du continent. Elles doivent aussi être gouvernées avec rigueur», avant de conclure en ces termes «le Togo pour sa part, s’engage à contribuer à cette ambition commune».

…Pourtant incapable de faire la Nationale N°1 en 20 ans

Il est une évidence que les pays africains disposent des ressources financières considérables y compris le Togo. Mais comment ces ressources sont-elles gérées ? Combien de prêts Faure Gnassingbé et son régime n’ont-ils pas fait ces 20 dernières années pour construire des infrastructures ? Combien ont été effectivement utilisés ? Et les ouvrages sont-ils de quelle qualité ? La promesse de dédoublement de la principale route du Togo d’à peine 65o km entre Lomé et Cinkassé n’a jamais été possible en 20 ans. Pourtant, cette Nationale N°1 représente un enjeu capital pour l’économie nationale et la santé des usagers. C’est la seule voie qui relie le sud au nord du pays. En raison de son état de dégradation insoupçonnable, cette route fait des milliers de morts. Rien que la semaine du 21 au 26 octobre 2025, au moins huit personnes dont cinq français et un bébé de huit mois avec sa mère sont fauchées sur cette voie.
En vérité, Faure Gnassingbé fait juste le contraire de tout ce qu’il a débité.

Si c’est après 20 ans qu’il engage le Togo dans la mobilisation des ressources pour la construction des infrastructures en Afrique au moment où plusieurs pays d’à côté notamment le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire sont bien loin mais ne se montrent pas, on peut légitimement conclure que visiblement, ce sont bien les tonneaux vides qui font du bruit.

En définitive, au regard de la déliquescence avancée du Togo, il est inopportun que Faure Gnassingbé qui porte ce bilan fantomatique cherche à donner de leçon à quiconque.

Kokou Agbemebio

Source: LeCorrecteur.tg

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Togo : Grâce Koumayi annonce une grève de la faim pour exiger la libération des prisonniers politiques

Wed, 05/11/2025 - 07:21

Hospitalisée au cabanon du CHU Sylvanus Olympio après de graves sévices subis en détention, la sage-femme et militante des droits humains Grâce Koumayi Bikonibiyate a annoncé, ce mardi, son intention d’entamer une grève de la faim à partir du 8 novembre 2025. Un geste qu’elle qualifie d’« acte pacifique de résistance » pour dénoncer les conditions de détention au Togo et exiger la libération des prisonniers politiques.

Selon des informations recueillies auprès de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Mme Koumayi a été arrêtée en 2025 pour son engagement pacifique en faveur des libertés fondamentales. Depuis, elle a été maintenue dans des conditions qualifiées d’inhumaines, avant d’être transférée à l’hôpital en raison de traitements cruels et dégradants.

Dans une déclaration transmise depuis son lit d’hôpital, la militante a indiqué qu’elle entamera cette grève de la faim en solidarité avec le citoyen irlandais Abdoul Aziz Goma, détenu arbitrairement depuis décembre 2018 au Togo. Cette action vise, selon elle, à attirer l’attention de la communauté internationale sur la nécessité d’appliquer la résolution du Parlement européen du 10 septembre 2025, qui exige la libération de toutes les personnes détenues pour leurs opinions politiques dans le pays.

À travers cette grève de la faim, Grâce Koumayi formule plusieurs demandes :

La libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques ;

L’application intégrale de la résolution du Parlement européen du 10 septembre 2025 ;

La fin des actes de torture et traitements inhumains dans les lieux de détention ;

Une assistance médicale indépendante et permanente pour les détenus en danger ;

L’intervention urgente des Nations Unies, des missions diplomatiques et des organisations internationales pour mettre fin aux violations des droits humains dans les prisons togolaises.

Depuis sa chambre d’hôpital où elle reste sous surveillance, Grâce Koumayi a réaffirmé sa détermination à poursuivre son combat malgré la faiblesse de son état de santé : « Je choisis la grève de la faim, un acte pacifique pour rappeler que la dignité et la liberté sont des droits fondamentaux. Notre objectif est clair : que la résolution du Parlement européen soit pleinement appliquée et que tous les prisonniers politiques soient libérés. »

Cette annonce intervient dans un contexte où plusieurs organisations de la société civile togolaise et internationale dénoncent la poursuite des arrestations arbitraires et les mauvais traitements infligés aux opposants et défenseurs des droits humains.

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Mariage des enfants au Togo : L’éducation holistique des filles, un appel sacré à la protection de l’enfance

Wed, 29/10/2025 - 20:12

Au Togo, le mariage précoce prive encore 19,3% des jeunes filles, âgées de 20 à 24 ans, de leur droit fondamental à une enfance protégée et à une éducation complète (Enquête MICS 2022). Cette réalité, bien que difficile, est un appel pressant à une mobilisation collective où la foi doit être une force libératrice plutôt qu’un obstacle.

Depuis toujours, les religions enseignent la dignité inaliénable de chaque être humain, en particulier la vulnérabilité sacrée des enfants. Le programme « Foi et Justice de Genre » conduit par Faith to Action Network (F2A), a engendré le projet « Protéger l’enfance, un devoir sacré », qui s’appuie sur cette conviction profonde, en réunissant les leaders religieux chrétiens, musulmans et traditionnels pour réaffirmer que la protection des filles contre le mariage des enfants est un devoir sacré partagé.

La Révérende Lucie Mensah rappelle dans ses sermons : « Notre foi nous interpelle à veiller sur l’innocence et à offrir aux filles la lumière du savoir et de la liberté. » Au cœur de cette démarche se trouve la transformation des mentalités, par la mise en œuvre d’une éducation holistique où la scolarité est complétée par l’éducation à la santé sexuelle, la formation à la vie, et le renforcement de la confiance en soi.

L’éducation, moteur de prospérité et de résilience communautaire

Ce combat spirituel et social s’appuie sur des données lourdes de sens : seulement 50% des filles atteignent la fin du premier cycle secondaire au Togo, et dans certaines régions rurales, jusqu’à 70% des jeunes filles abandonnent l’école avant le collège (UNESCO, Statistiques de l’éducation au Togo, 2023). Pourtant, chaque année supplémentaire de scolarisation réduit de 5% le risque de mariage précoce, un fait que les familles et communautés doivent intégrer dans leur cœur et leurs pratiques, car l’éducation est l’une des voies les plus sûres vers la dignité et l’autonomie.

Par ailleurs, l’investissement dans la scolarité des filles, selon la Banque mondiale, augmente leur revenu futur de 10 à 20%, favorisant ainsi la prospérité et la résilience communautaire.   (Banque Mondiale, Returns to Investment in Education, 2023) Mais la tâche demeure ardue, car la pratique persistante de la dot continue de peser lourdement sur les choix familiaux, nourrie par la pauvreté et des traditions anciennes qui, détournées de leur sens réel, réduisent les filles à de simple bien économique.

À l’échelle nationale, l’éducation des filles représente un levier de croissance incontournable. Pourtant, de nombreuses familles continuent de privilégier le mariage précoce, souvent perçu comme une solution économique immédiate

 Foi et Justice de Genre : une approche holistique pour transformer les mentalités

Face à ces défis, la parole de l’Imam Agodomou, qui affirme que « la protection des enfants est un commandement sacré commun à toutes nos religions », devient un phare pour guider les consciences.

La campagne digitale interconfessionnelle « Protéger l’enfance, un devoir sacré », portée par F2AN, mobilise les communautés à travers des contenus multilingues et multicanaux accessibles et des échanges dans les lieux de culte, contribuant à une prise de conscience collective qui rompt avec la complicité silencieuse d’hier. Le combat est lancé : bâtir un avenir où chaque fille peut apprendre, rêver, et décider librement de son destin, selon un plan inscrit dans les engagements du Togo en lien avec les Objectifs de Développement Durable, qui ambitionne d’éliminer le mariage des enfants d’ici 2030 (Rapport national du Togo sur les Objectifs de Développement Durable, 2023).

L’approche holistique : des solutions intégrées pour un changement durable

La réponse à ce défi multidimensionnel nécessite une approche systémique. Les programmes les plus efficaces combinent sensibilisation communautaire, soutien scolaire, accompagnement psychosocial et formation professionnelle. Ils intègrent également les leaders religieux et traditionnels, dont l’influence reste déterminante dans les communautés.

Face à cette situation, le projet « Foi et Justice de Genre » de Faith to Action Network promeut une vision intégrée de l’éducation. Il ne s’agit plus seulement d’assurer l’accès à l’école, mais de garantir une éducation continue et complète qui prépare les filles à tous les aspects de la vie. L’éducation holistique des filles apparaît ainsi comme la clé pour briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté et des inégalités. Investir dans leur formation complète, c’est investir dans le développement durable de toute la nation togolaise.

Cette approche comprend l’éducation sexuelle et reproductive, le développement des compétences socio-émotionnelles, l’initiation à l’entreprenariat et le renforcement de l’estime de soi. Autant d’éléments essentiels pour former des femmes épanouies, capables de contribuer au développement de leurs communautés.

Cette mission est un appel à la foi active, à l’alliance fraternelle entre laïque et sacré, pour que la justice et la miséricorde s’incarnent dans la protection la plus sacrée : celle de l’enfance.

Source : Sikaajournal.tg

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Categories: Afrique

Tribune libre -Encore Kozah 1 et toujours: la Cour suprême face à son serment

Wed, 29/10/2025 - 20:06

Dans une tribune au ton grave, le sociologue Essodina E. interpelle la Cour suprême sur le scrutin municipal controversé de Kozah 1, qu’il qualifie de « symbole de la force contre le droit ». Dénonçant la violation flagrante d’un décret présidentiel et l’inaction des autorités locales, il appelle la plus haute juridiction du pays à rétablir la légalité républicaine et à « se souvenir de son serment ». Pour lui, l’enjeu dépasse une simple élection : c’est la crédibilité de la justice et la dignité de la République qui sont en jeu. Lecture.

Encore Kozah 1 et toujours: la Cour suprême face à son serment

Je prends la parole en tant que citoyen togolais épris de justice, à qui la loi reconnaît le droit de former un recours en annulation de l’élection du maire et des adjoints. L’article 127 de la loi n°2019-006 modifiée est clair :

« Un recours en annulation peut être introduit contre l’élection du maire et des adjoints devant la juridiction compétente par un conseiller municipal ou un citoyen de la commune… » Au lieu d’un recours, je préfère prendre ma plume. Car la Cour est déjà saisie par le conseiller municipal lui même.

Ce qui s’est produit dans la commune de Kozah 1 dépasse donc le simple cadre d’une élection municipale. C’est l’image même de l’État de droit qui vacille, et avec elle, la confiance des citoyens dans la justice de leur pays. C’est pourquoi j’ai pris la plume.

Le scrutin du 16 octobre 2025, consacré à l’élection du maire et de ses adjoints, aurait dû être une formalité démocratique. Il s’est transformé en un symbole de la force contre le droit.

Car la loi est sans ambiguïté. Le décret n°2019-087/PR du 17 juin 2019, signé par le président de la République aujourd’hui président du Conseil, dispose que lorsqu’une commune compte plus de deux adjoints, l’un d’eux doit obligatoirement être issu d’une sensibilité différente de celle de la majorité municipale.

A Kozah 1, cette disposition n’a pas été respectée. Les trois adjoints élus appartiennent au même parti, en violation flagrante du texte. Et ce n’est pas une première. En 2019 déjà, pour éviter l’application de cette règle, les autorités locales avaient préféré laisser le poste vacant pendant tout un mandat plutôt que de permettre à l’opposition d’exercer son droit légitime.

Cette obstination à contourner la loi est devenue une marque de fabrique, une sorte d’arrogance institutionnelle. Ce qui choque, ce n’est pas seulement la répétition de la faute, mais la désinvolture avec laquelle on foule aux pieds un décret présidentiel.
Comment peut-on, dans un État républicain, refuser d’appliquer un texte signé par le chef de l’État lui-même, sous prétexte que le rapport de force politique le permet ?
C’est toute la philosophie de la décentralisation qui s’effondre : celle d’un pouvoir partagé, d’un pluralisme assumé, d’une démocratie de proximité.

Le préfet, en tant qu’autorité de tutelle, avait pourtant la mission d’assurer la régularité de cette élection. Il ne l’a pas fait comme son prédécesseur. Et ce silence administratif, cette inaction volontaire, portent atteinte à la crédibilité même du contrôle de légalité. Lorsqu’un représentant de l’État se tait face à une illégalité manifeste, il cesse d’être gardien de la loi pour devenir complice de sa violation.

Aujourd’hui, la Chambre administrative de la Cour suprême est saisie. Et c’est à elle désormais de restaurer l’ordre républicain. La nation attend d’elle un sursaut d’indépendance, une décision qui dise clairement que la loi n’est pas un décor politique qu’on ajuste selon les circonstances. Les juges ont entre leurs mains plus qu’un dossier : ils portent la responsabilité de réconcilier les citoyens avec la justice. Ils savent que l’histoire se souviendra davantage de leur courage que de leurs silences.

Certes, le contexte politique n’est pas simple. Les pressions existent, les lignes sont fragiles, et certains voudraient que ce recours soit , étouffé. Mais chaque recul face à une illégalité renforce l’idée que la justice n’est qu’un prolongement du pouvoir. Or, la République ne repose pas sur les rapports de force , elle repose sur le respect de la loi. Et c’est précisément ce respect qui fonde la légitimité de la Cour suprême.

Les partenaires du Togo, ceux qui accompagnent la décentralisation, tels que la GIZ, l’Union européenne ou l’ambassade d’Allemagne ne peuvent pas rester indifférents. Ce qui se joue à Kozah 1 n’est pas un conflit local, mais une question de principe : la décentralisation est-elle un instrument de gouvernance partagée ou un simple habillage démocratique d’un pouvoir centralisé ?
Si les bailleurs ferment les yeux sur des violations aussi flagrantes, ils deviennent, malgré eux, les complices silencieux de la régression démocratique.

La vérité est simple : la loi a été violée. Le préfet n’a pas exercé son devoir de tutelle. Le ministère n’a pas corrigé la faute. Et la commune va fonctionner, une fois encore, dans l’illégalité. Ce désordre ne peut être corrigé que par une institution qui se souvient de son serment : celui de rendre la justice au nom du peuple togolais.

L’arrêt que rendra la Cour suprême sera plus qu’une décision : ce sera un signal
Si elle annule cette élection, elle prouvera que le droit demeure le rempart ultime contre l’arbitraire.
Si elle la valide, elle consacrera la victoire du rapport de force sur la loi, et portera un coup sévère à la confiance des citoyens envers la justice.

Les yeux du pays, et au-delà sont tournés vers la Cour.
L’histoire jugera ses juges. Car au fond, ce qui est en cause à Kozah 1, ce n’est pas seulement une élection : c’est la dignité de la République.

Essodina E,
Sociologue

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Togo/Dernières minutes : Sélom Klassou élu président de l’Assemblée nationale

Tue, 28/10/2025 - 18:17

L’ancien Premier ministre Sélom Klassou a été élu ce mardi président de l’Assemblée nationale du Togo. Figure majeure du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), il a obtenu 109 voix sur 109, sans aucun vote contre ni abstention, signe d’un large consensus autour de sa candidature.

Ce retour au premier plan de Sélom Klassou est perçu comme une volonté de consolider la stabilité politique et de doter le Parlement d’une direction expérimentée, à un moment crucial de la vie institutionnelle du pays.

La nouvelle Constitution confère désormais à l’Assemblée nationale des prérogatives renforcées, notamment dans la nomination du chef du gouvernement et le contrôle de l’action publique. Dans ce contexte, la mission du nouveau président s’annonce déterminante.

Sélom Klassou aura pour tâche de diriger une institution qui devient l’un des piliers du nouvel équilibre des pouvoirs, dans une République où le Parlement occupe un rôle central.

La séance plénière de ce mardi a également marqué l’installation de nouveaux députés. Quatorze (14) sièges ont été pourvus à la suite de la nomination de plusieurs parlementaires au sein du nouveau gouvernement ou à des postes administratifs de haut niveau.

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Profanation d’une tombe à Agoè-Nyivé : Les restes de l’ancien chef du quartier Nyivémé déterrés 37 ans après son inhumation

Tue, 28/10/2025 - 14:39

Une affaire pour le moins inhabituelle a tenu en haleine le canton d’Agoè-Nyivé au cours de la semaine du 3 octobre 2025. Selon les informations recueillies, les restes de feu Togbui Hermann Amégnikou Koudoagbo, ancien chef du quartier Nyivémé (Agoè-Nyivé), décédé le 7 mars 1988, ont été exhumés le 3 octobre 2025 par deux de ses fils.

La profanation aurait été réalisée en présence d’un féticheur recruté à Djagblé, selon plusieurs sources concordantes.

Dans un message, Jean-Claude Koudoagbo, l’un des fils du défunt résidant en France, a exprimé son indignation face à ce sacrilège. « C’est avec amertume et pleurs que je vous fais cette annonce. Mon père est décédé en 1988. J’avais à peine 17 ans à l’époque. Les aînés nous avaient aidés à l’enterrer au cimetière d’Atchanvé. Mais, 37 ans après, certains jeunes délinquants ont découvert que son corps avait été exhumé. Ce sont eux qui ont alerté les forces de défense et de sécurité.

Grâce à leur vigilance, les auteurs ont été arrêtés et sont actuellement à la BRI de Lomé », s’est-il insurgé. Toujours selon lui, lors de leurs interrogatoires, les présumés auteurs de la profanation de la tombe auraient affirmé avoir reçu l’autorisation du chef canton d’Agoè-Nyivé. « Ils répètent que c’est le chef canton qui leur a donné l’autorisation de déterrer les restes de notre père. Je ne suis pas au pays pour vérifier, mais j’appelle les cadres du canton et les autorités à se saisir de cette affaire », a ajouté Jean-Claude Koudoagbo. Il affirme par ailleurs que le dossier est suivi par la Gendarmerie, tout en craignant des tentatives d’étouffer l’affaire.

« Nous avons élaboré un procès-verbal, mais certains veulent torpiller l’affaire pour que la vérité ne sorte pas. Les restes de mon père sont à la BRI, dans un sac. Personne n’est au-dessus de la loi », a-t- il déploré.

Contacté par notre rédaction, le président du Comité de Développement de Quartier (CDQ) de Nyivémé a confirmé l’information. « J’ai été informé de l’affaire, et je sais qu’elle est entre les mains de la BRI. Je n’ai pas plus de détails à ce stade », a-t-il précisé.

Pour sa part, le chef canton d’Agoè-Nyivé, Togbui Kodjo Hélou Aristide Edmond SEDJRO IV, cité dans le message vocal, a accepté de nous recevoir pour clarifier sa position. « J’ai appris, comme tout le monde, cette histoire sur les réseaux sociaux. Je n’ai jamais autorisé une telle exhumation. En tant que chef traditionnel, je sais qu’il existe des procédures administratives et rituelles précises avant toute exhumation. Jamais je ne pourrais approuver un acte aussi grave, surtout concernant un ancien chef de quartier », a-t-il fermement démenti.

Aux dernières nouvelles, les restes du défunt ont été de nouveau inhumés quelques jours après l’exhumation. Une information confirmée à la fois par le président du CDQ de Nyivémé et par le chef canton. Cependant, les motivations réelles ayant conduit à l’exhumation du corps de Togbui Hermann Amégnikou Koudoagbo, décédé depuis 1988, demeurent inconnues.

Joël D.

Source : Liberté N° 4045 du 21 octobre 2025

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