Le Brexit ou la remise en cause de l’OTAN par Donald Trump sont des évènements de nature à inquiéter les citoyens européens. Les résultats du sommet des chefs d’Etat européens de la semaine passée, où la sécurité européenne a été discutée, sont-elles de nature à rassurer les Européens ?
Faisons une expérience. Je suis un citoyen qui s’intéresse un peu à la marche du monde. Je me dis qu’en 2016, l’Europe n’est pas forcément en train d’évoluer dans le bon sens : elle est moins unie, moins puissante et moins prospère qu’avant. Son environnement extérieur est instable, et elle fait face à un certain nombre de menaces. Le Brexit remet en cause sa cohésion de l’intérieur. Les déclarations de Trump remettent en cause la cohésion de l’Otan. Je me dis que, malgré tout, l’Union européenne reste le premier acteur économique mondial. Je me mets alors en tête d’identifier ce qu’elle fait pour peser sur le cours des choses, autrement que par sa puissance économique. Notamment sur les sujets qui sont au centre des préoccupations depuis 2014, du fait du conflit en Ukraine, du terrorisme, des migrations ou de la crise syrienne : les questions de sécurité et de défense.
Puisque les chefs d’Etat européens sont l’incarnation de la volonté démocratique des 28 pays européens, et qu’ils se sont réunis la semaine passée devant les caméras, j’irais chercher ce qu’ils en ont dit en mon nom, en me lançant dans une recherche Google. Je tomberais probablement sur le site du Conseil européen. Cinq minutes plus tard, il est possible que je trouve la section dévolue aux conclusions des chefs d’Etat, puis la déclaration en question sous une pile de communiqués divers. Armé d’un peu de patience, je trouverais une section consacrée à la sécurité extérieure et la défense, qui contient cinq paragraphes. Des travaux paraissent avoir été menés par des acteurs différents au cours des derniers mois : la Commission européenne, le SEAE, le Conseil des ministres, et l’Otan. J’irais regarder la nature de ces différents travaux et leurs différentes étapes, mais je ne serais pas en mesure de répondre à ma question initiale : quel est donc le plan de l’Union européenne en matière de sécurité en réponse aux évènements de 2016 ? Je m’en retournerais sur les réseaux sociaux car tout cela est décidément un peu compliqué.
Un citoyen, même tout à fait vigilant sur ces questions, peut ainsi avoir l’impression que rien n’a été fait sur le sujet. Cela est dommage car en réalité, l’Union européenne a progressé sur ces dossiers au cours des derniers mois. Mais elle le fait à sa manière. Elle avance sur le temps long et de manière incrémentale – pas forcément sur le temps court. Elle le fait de manière éparpillée – et parfois désordonnée – entre les différentes institutions qui la composent. Enfin, elle garde une incapacité surprenante à communiquer ses résultats. Elle met ainsi en avant les différents plans élaborés avec la Commission, le SEAE et l’Otan. Les experts se chargeront de l’exégèse, mais en quoi cela répond-il véritablement à la question, à savoir quelle est la position de l’Union européenne sur le sujet ?
Quels progrès ont été effectués sur cette question d’Europe de la défense ?
Je distinguerai grossièrement trois phases. La première phase dure environ 10 ans, de 1998 à 2008. Elle est marquée par un certain enthousiasme, de nombreuses déclarations d’intention, comme la capacité de déployer 60.000 soldats en opération extérieure, mais aussi de réalisations concrètes comme les opérations de la PSDC ou la mise en place de l’Agence européenne de défense. La deuxième phase se situe entre 2008 et 2013 où rien n’avance sur les questions de défense. L’Europe est en crise et l’économie – à juste titre – est le dossier prioritaire pour les dirigeants européens qui doivent répondre aux attentes des citoyens à courte échéance. La défense disparait ainsi de l’agenda.
Depuis 2013, l’Union européenne a mis les déclarations d’intention en sourdine pour se concentrer sur la mise en œuvre de projets concrets, notamment dans les domaines capacitaires et industriels. L’idée est de se donner les moyens d’avoir une ambition en avançant de manière plus pragmatique, et pas forcément à 28. Il s’agit paradoxalement d’une démarche à l’anglo-saxonne. L’année 2013 marque ainsi la relance du processus de défense européenne par les institutions.
C’est Herman Van Rompuy qui met la question de la défense et de la sécurité à l’agenda du Conseil européen. Rendons à César ce qui est à César : l’Europe, souvent critiquée pour son manque d’anticipation, a mis la défense européenne à l’agenda avant la crise ukrainienne, les attaques terroristes, la crise des migrants, le Brexit ou encore l’élection de Donald Trump. De son côté, la Commission européenne – qui représente les intérêts collectifs de l’Union européenne -, s’investit sur les questions de défense et commence à parler d’« autonomie stratégique ». Par ce terme, la Commission estime que l’Europe doit pouvoir gérer son environnement stratégique, de manière autonome. Fin novembre 2016, la Commission franchit un nouveau cap : elle rend possible l’établissement d’un financement destiné au secteur de la défense. Concrètement, des fonds seront disponibles pour la recherche dans le secteur de la défense. Cette action est d’une importance capitale, car aujourd’hui, les Etats membres manquent de moyens. En s’investissant sur cette question, elle peut relancer la machine très en amont. Un troisième acteur s’est efforcé de soutenir ces efforts. La Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité a publié une nouvelle stratégie globale de politique étrangère pour l’Union européenne. A l’automne 2016, elle a fait des propositions pour traduire concrètement ce document stratégique. Plusieurs projets sur les questions de défense ont ainsi été mis sur la table en novembre. Ceux-ci concernent les capacités militaires et opérationnelles, les incitations à la coopération, etc.
Si des progrès importants ont été accomplis, il reste aujourd’hui à transformer l’essai : mais cette tâche incombe aux Etats membres. La défense reste résolument une prérogative nationale, et ce sont eux qui doivent désormais se mettre en ordre de bataille. Les ingrédients sont là mais c’est seulement via les Etats membres que l’Europe de la défense se concrétisera. Reste que 2017 sera une année fort compliquée pour faire avancer ces dossiers du point de vue politique, du fait notamment des élections à Paris et à Berlin.
Vous avez évoqué un ensemble de projets en matière de défense qui ont été mis sur la table ces derniers mois. Quels sont-ils ?
Parmi les projets importants, deux tabous symboliques sont tombés. D’une part, la mise en place d’une capacité de contrôle et de coordination des opérations extérieures de l’Union européenne. Il ne s’agit pas d’un QG opérationnel permanent susceptible de faire concurrence à l’OTAN mais d’une capacité accrue pour coordonner les actions extérieures. Cette structure, même embryonnaire, est importante dans le sens où elle permettrait de réaliser des retours d’expérience et d’accumuler une culture stratégique européenne. Une revue annuelle de défense est également prévue. Elle ferait chaque année une veille des efforts des Etats européens en termes de capacité de défense et produirait des recommandations. Nous défendons cette idée depuis longtemps. Par ailleurs, le tabou symbolique du financement de la défense par des fonds communautaires est tombé puisque la Commission pèse désormais sur ces questions. Des financements seront disponibles pour permettre aux Etats de travailler ensemble sur les questions de défense. La coopération structurée permanente pourrait aussi être mise en place, sans que l’on en connaisse précisément les modalités. Si certains Etats refusent de renforcer la coopération sur les questions de défense, elle permettrait à ceux qui souhaitent aller plus en avant de continuer de coopérer ensemble.
Nigeria war in der Vergangenheit hauptsächlich wegen Boko Haram im Fokus der breiten Öffentlichkeit. Gemäß der Regierungsrhetorik soll die Terrorgruppe bereits besiegt sein, doch tatsächlich kämpfen die nigerianischen Streit- und Sicherheitskräfte weiterhin gegen die bewaffneten Islamisten. Nahezu tägliche Sabotageakte im Niger-Delta gegen die Infrastruktur der Ölproduktion haben – ebenso wie der niedrige Ölpreis – den Staat Nigeria an den wirtschaftlichen Abgrund gebracht. Doch das Land sieht sich noch anderen Herausforderungen gegenüber: Im Nordosten droht eine gewaltige Hungerkatastrophe, im Middle Belt gärt der Konflikt zwischen Ackerbäuerinnen und -bauern und Viehhirt/innen und im Südosten wird die Unabhängigkeit von Biafra gefordert. Ohne Unterstützung von außen droht das bevölkerungsreichste Land Afrikas und wirtschaftlich wichtigste in Westafrika aus den Fugen zu geraten. Da die Sicherheitskräfte die Hauptlast der Krisenbewältigung tragen, sollte der Fokus externer Partner auf der Professionalisierung und Erhöhung der Legitimität von Armee und Polizei liegen.
The Syrian regime’s strategy of using sieges and bombardments to force rebel-held areas to surrender is bringing it closer to its goal of eliminating independent civil-society engagement and alternative governance structures. Over the past six years, civil structures – that is, non-state non-military organisations and institutions – have been established and consolidated across Syria in areas out of government control to organise local affairs and provide the most essential community services. With the international debate on Syria concentrating on local military developments and regional power struggles, Syria’s civil actors have been shifted out of focus. However, the marginalisation of these local and decentralised actors and structures represents a major risk for Syria’s future. They not only constitute the bedrock for implementing any potential political agreement on the ground, they are also crucial for providing Syrians with an alternative to so-called Islamic State (IS) and other Islamist groups, which cannot be fought successfully by military means alone.
Im Zusammenhang mit der Unterzeichnung von Wirtschaftspartnerschaftsabkommen zwischen der EU und afrikanischen Regionen hat ein altes Thema wieder Konjunktur: Wenn die afrikanischen Partnerländer ihre Märkte teilweise öffnen, könnten Importprodukte wie Hühnerteile, insbesondere bei künstlicher Verbilligung durch europäische Agrarsubventionen, die lokale Produktion in Afrika gefährden. Kritiker/innen zufolge droht dies Ernährungskrisen auszulösen, den Ländern ihre Zukunftsperspektiven zu rauben und damit letztlich Fluchtursachen zu verstärken. Bei näherem Hinsehen zeigt sich aber, dass die schwache afrikanische Eigenproduktion eine Reihe von Ursachen hat – zur Lösung des Problems ist ein ganzes Bündel an Politikmaßnahmen nötig.
Le magazine Forbes a désigné à nouveau le président russe Vladimir Poutine comme l’homme le plus puissant de la planète.
Il est certain que le président russe aura marqué l’année 2016. Tout a semblé lui réussir. Donald Trump, qui a confessé son admiration pour lui, a été élu à la présidence des États-Unis. Cela devrait permettre à Poutine, qui juge la politique américaine peu respectueuse des intérêts russes, d’avoir un partenaire à Washington, et non plus un leader qui lui est hostile. Son allié, Bachar Al-Assad, qui semblait vaciller sur son siège il y a quatre ans, est toujours en place et ses forces viennent de reprendre la ville d’Alep, moment clé de la guerre civile syrienne. De plus, les dirigeants ukrainiens adversaires de Poutine, n’ont pas su relever leur pays ou s’attaquer à la corruption qui y règne.
Au pouvoir depuis seize ans, Poutine fascine et suscite les commentaires les plus contradictoires. Il bénéficie d’une cote de popularité interne exceptionnelle auprès des Russes, qui ne s’explique pas uniquement par le fait qu’il contrôle en grande partie les médias nationaux. Sa population lui reconnaît le fait d’avoir redressé économiquement le pays et restauré le prestige international de la Russie. Par contre, il est présenté de façon extrêmement négative dans les médias occidentaux : un tyran brutal et cynique, principal responsable de la dégradation du climat international. Il est vrai qu’il n’hésite pas à employer la force au moment où les Occidentaux, après les échecs en Irak, Afghanistan et Libye, sont tétanisés à l’idée de le faire. Bref, visible et fort, il dénote parmi les autres dirigeants.
Est-il pour autant l’homme le plus puissant du monde ? Certainement pas. Il ne faut pas confondre visibilité et puissance. La Russie ne pèse que 10 % du produit intérieur brut (PIB) américain et les dépenses militaires russes sont inférieures dans la même proportion aux dépenses militaires américaines. La dénonciation par Washington et l’OTAN de la menace militaire russe est largement un artifice de propagande afin de justifier leur politique. Il est par contre vrai que Poutine a un pouvoir de décision quasiment absolu dans son pays, alors que le président américain n’a pas les mains entièrement libres, eu égard au Congrès, à la Cour suprême ou à une opinion publique qui se détourne de plus en plus des affaires du monde.
L’homme le plus puissant du monde est en réalité plutôt le président chinois, même si ce dernier ne fait pas de déclarations fracassantes. À la tête d’un pays en bonne santé économique, il jouit également d’une forte adhésion de sa population du fait même de la réussite économique et de la fierté nationale retrouvée. Par ailleurs, la Chine, contrairement à Moscou et Washington, si elle augmente régulièrement sa puissance militaire, ne s’est pas engagée dans des opérations extérieures qui finissent par être coûteuses et même désastreuses pour ceux qui les mènent.
Certes, la Russie ne fait qu’accorder une aide limitée, dans la limite de ses moyens, aux indépendantistes du Donbass. En Syrie, elle ne s’est pas lancée dans de lourdes opérations terrestres de masse mais se concentre sur des opérations aériennes qui ne mettent pas en danger la vie de ses hommes. Mais la victoire à Alep, si elle consolide le régime syrien, ne consolide en rien la Syrie. Le pays est détruit. Il n’y a plus d’infrastructures, de système éducatif ou de santé, et surtout d’activité économique. Le scénario de Grozny en Tchétchénie – on détruit tout et on reconstruit afin d’obtenir l’adhésion de la population – ne pourra être reproduit, car la Russie n’a tout simplement pas les moyens de reconstruire la Syrie. Même si les combats s’arrêtaient aujourd’hui, il faudrait trente ans pour que la Syrie retrouve son niveau de 2011. La victoire des troupes gouvernementales syriennes à Alep est en grande partie en trompe-l’œil. La Russie ne pourra pas, même avec la complicité de l’Iran, tenir éternellement à bout de bras le régime de Bachar Al-Assad. Il faudrait donc que Poutine profite de sa victoire et de la position de force qui est la sienne pour rechercher une solution politique. Saura-t-il le faire ? Si ce n’est pas le cas, les limites de sa puissance seront rapidement visibles.
The Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP) and the International Affairs Institute (IAI) in Rome, organised an International Conference entitled “Which “Crisis”? Understanding and Addressing Migration”. The event was organized within the framework of the New-Med, a research project developed by IAI, in cooperation with the OSCE, the German Marshall Fund (GMF) of the United States, Compagnia di San Paolo, and the Italian Ministry of Foreign Affairs and International Cooperation.
The conference was held in English, on Friday, 16 December 2016 at 09:45-16:00, at the Representation of the European Commission in Athens (2 Vas. Sofias Ave., ground floor).
You may find the agenda of the conference here.
Este documento analiza las diferencias existentes entre la realidad de los principales países del mundo y la imagen que proyectan al exterior, tanto en términos generales como en ámbitos específicos.
Am 7. November 2016 traf sich die Staatenwelt zur alljährlichen Debatte über die Reform des Sicherheitsrats der Vereinten Nationen (VN). Anders als zuvor konnte die Generalversammlung, in der diese Debatte geführt wurde, auf ein äußerst dynamisches Reformjahr zurückblicken: Zum 70. Jahrestag der VN-Charta 2015 hatte die Staatengemeinschaft nämlich erstmals einstimmig einen Text verabschiedet, der die zahlreichen Reformvorstellungen umfassend dokumentiert. Auf dessen Basis, so die Hoffnung, könne endlich über die Inhalte einer Neustrukturierung des Sicherheitsrats verhandelt werden. Im Mittelpunkt steht dabei seine Erweiterung um neue Mitglieder. Auch hatten engagierte Staatengruppen, allen voran »Accountability, Coherence, Transparency« (ACT), Vorschläge für Verfahrensreformen unterbreitet. Ziele waren etwa ein Verhaltenskodex zum Gebrauch des Vetorechts und mehr Einfluss für die Generalversammlung bei der Wahl des Generalsekretärs. Diese Initiativen sind Anlass, die Aussichten für eine Reform des Sicherheitsrats neu zu bewerten und daraus Konsequenzen für Deutschlands Bemühungen darum zu ziehen.
United Nations Secretary-General-Designate António Guterres, Deputy Secretary-General-Designate Amina Mohammed, and members of the Secretary-General’s Transition Team met with civil society leaders in an event co-hosted by the International Peace Institute (IPI) and the United Nations Foundation at IPI on December 19, 2016.
The 90-minute meeting was the first gathering in what is meant to be the beginning of a constructive, ongoing working relationship between members of civil society and the Executive Office of the UN Secretary-General.
Represented at the discussion, billed as “A Conversation with United Nations Secretary-General–designate António Guterres,” were organizations from the peace and security, human rights, humanitarian affairs, development, climate change, and gender equality sectors.
The meeting was held under the Chatham House Rule of non-attribution. Among the subjects discussed were:
Welcoming remarks were delivered by Adam Lupel, Vice-President of IPI, and Elizabeth Cousens, Deputy Chief Executive Officer of the UN Foundation. Minh-Thu Pham, the Foundation’s Executive Director for Policy, moderated the discussion.
Mr. Guterres and Ms. Mohammed started off the conversation, and then after listening intently to the civil society proposals, they each gave closing remarks. Mr. Guterres, a former Prime Minister of Portugal and UN High Commissioner for Refugees, becomes Secretary-General, succeeding Ban Ki-Moon, on January 1, 2017.
You can read here the article on Greek foreign policy, which was written by Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos. This commentary was published in the Greek daily Kathimerini on 15 December 2016 [in Greek].