Le Conseil des Ministres s'est réuni en sa seance habdomadaire ce mercredi 28 Novembre 2018 sous la présidence de Patrice Talon Chef de l'Etat, chef du gouvernement. Votre journal publie ici le compte rendu des travaux.
Compte rendu du conseil des MinistresLe Conseil des Ministres s'est réuni ce mercredi 28 novembre 2018, sous la présidence de Monsieur Patrice TALON, Président de la République, Chef de l'Etat, Chef du Gouvernement.
Les décisions ci-après ont été prises :
I- Mesures normatives.
Dissolution de l'Office de gestion du Programme alimentaire mondial et
désignation du liquidateur.
La revue de l'organisation et du fonctionnement dudit Office, créé en 2014, a révélé de graves dysfonctionnements et des contre-performances significatives. En effet, le cadre institutionnel de supervision de ses activités est apparu inefficace alors même que d'importantes ressources financières y sont consacrées.
C'est pour y remédier que le Gouvernement a mis en place depuis juillet 2017, un nouveau dispositif qui consiste en une délégation au bureau du PAM du Bénin, de la gestion des cantines dont le financement est assuré par le budget national. Le contrôle des opérations relève désormais de la compétence de la Cellule présidentielle de suivi du fonctionnement des établissements scolaires et universitaires.
L'office étant ainsi dépourvu de ses principales attributions, il s'avère nécessaire de procéder à sa dissolution et de nommer un liquidateur à cette fin.
Une Unité chargée du suivi et du contrôle des projets financés par le PAM et d'autres partenaires sera créée au sein du ministère du Plan et du Développement.
Le Conseil a, par ailleurs, adopté d'autres décrets portant :
- approbation des statuts de la Bibliothèque nationale ;
- nomination des membres de la Commission béninoise des Droits de l'Homme.
La phase pilote du projet ARCH prend en compte trois zones sanitaires géographiquement réparties, à savoir :
1- Abomey-Calavi, Sô-Ava ;
2- Dassa-Zoumè, Glazoué ; et
3- Djougou, Ouaké, Copargo.
Elle consiste en un paquet de prestations que sont : la mise aux normes des
équipements des formations sanitaires, le remboursement des prestations et l'extension du système d'information. Ce dernier volet comporte notamment le développement de solutions complémentaires, l'acquisition et le déploiement de matériels ainsi que l'accompagnement de sa mise en œuvre.
Le Conseil a approuvé ledit plan d'action et les Ministres concernés sont
instruits de prendre toutes les dispositions subséquentes.
Le bâtiment ayant précédemment abrité le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique et le ministère de la Défense nationale a été construit dans les années 60, pour servir de logement. Sa transformation en bâtiment administratif a entraîné des modifications successives de la structure initiale allant de la suppression de murs intérieurs à la création de salles d'eau.
Les différents aménagements ainsi effectués au fil des années ont affaibli la structure de l'ouvrage déjà vétuste au point où, à ce jour, il menace ruine et a dû être évacué pour préserver la sécurité du personnel.
En raison du coût important que génèrerait la réhabilitation de cet immeuble qui ne répond pas aux normes d'un bâtiment administratif (faible hauteur sous plafond, dégradation de l'étanchéité de tous les planchers intermédiaires, etc.) il urge de le démolir.
Par ailleurs, l'Ordre des Avocats du Bénin a entamé depuis une vingtaine d'années, la construction d'un immeuble dans l'enceinte du Tribunal de Cotonou dénommé « Maison de l'Avocat ».
Au regard de la position et de l'état du bâtiment principal, tenant compte des aménagements imminents projetés sur l'axe Champs de Foire/Place de la Réconciliation, ainsi que de la nécessité d'intégrer une partie du site abritant ce projet au site de la Cité ministérielle, il est envisagé de procéder également à sa démolition en relation avec l'Ordre des Avocats qui y a marqué son accord.
En approuvant cette communication conjointe des Ministres chargés du Cadre de Vie et des Infrastructures, le Conseilles a instruits de mener les diligences nécessaires, en liaison avec les autres Ministres concernés, en vue du dédommagement de l'ordre des Avocats et de la réalisation des équipements prévus.
II-3. Octroi de la garantie de l'Etat à la Société béninoise d'Energie électrique (SBEE) dans le cadre d'un concours bancaire.La SBEE est confrontée, depuis plusieurs années, à des difficultés structurelles avec des conséquences néfastes sur sa trésorerie. De ce fait, la société ne parvient pas à honorer ses engagements financiers vis-à-vis de ses partenaires que sont la Communauté électrique du Bénin (CEB) et autres fournisseurs.
Dans la recherche d'une solution durable à cette situation qui affecte ses performances, la société a sollicité du Gouvernement, l'autorisation de réaliser un concours bancaire de 27 milliards de FCFA auprès de banques de la place.
Cette somme servira :
- à l'apurement total des dettes de la SBEE vis-à-vis de la CEB, pour un
montant de 16 milliards de FCFA ;
- au paiement intégral des dettes de la SBEE vis-à-vis de ses autres
fournisseurs, pour un montant de 11 milliards de FCFA.
Pour le remboursement à bonne date de ces dettes, la SBEE ouvrira un compte séquestre alimenté mensuellement à concurrence de 500 millions de FCFA. Sa capacité à supporter le poids de l'endettement ne sera donc pas affectée par le concours bancaire sollicité.
C'est pourquoi le Conseil a marqué son accord pour l'octroi de la garantie de l'Etat. Ce faisant, notre pays se met totalement à jour à l'égard de la CEB, conformément aux conclusions de la séance de travail tenue à Lomé, le 27 novembre 2018, où les Chefs d'Etat du Bénin et du Togo invitaient nos deux pays à mettre en place leurs garanties respectives au plus tard le 31 décembre 2018.
II-4. Fixation des pnx des produits pétroliers pour le mois de décembre 2018.En application du mécanisme d'ajustement mensuel, les prix se présentent comme suit au titre du mois de décembre 2018 :
Essence : 530 F/l ;
Pétrole : 590 F/l ;
Gasoil : 600 F/l ;
Mélange : 610 F/l ;
Gaz domestique : 535 F/kg.
Le Conseil a autorisé :
l'organisation, à Cotonou, du 29 au 30 novembre 2018, du séminaire de formation des hauts fonctionnaires de l'Etat sur le thème « Conception et mise en oeuvre des politiques basées sur des données probantes » ;
l'organisation, à Cotonou, du 29 au 30 novembre 2018, de la 8ème rencontre des chefs des services de sécurité et de renseignement et de la 4ème réunion des Ministres en charge de la sécurité des pays membres de l'initiative d'Accra ;
la participation du Bénin à la 34ème session du Comité permanent pour la coopération économique et commerciale de l'Organisation islamique (COMCEC/OCI), à Istanbul, en Turquie, du 26 au 29 novembre 2018 ;
la participation du Bénin à la 24ème Conférence des parties à la convention-cadre des ations Unies sur les changements climatiques (COP 24), à la 14ème conférence des parties au protocole de Kyoto et à la 3ème partie de la 1ère conférence des parties agissant comme réunion des parties à l'Accord de Paris, à Katowice en Pologne, du 03 au 14 décembre 2018 ;
la participation du Bénin au Forum mondial sur l'éducation à Londres, du 21 au 23 janvier 2019.
Sur proposition du Ministre des Petites et Moyennes Entreprises et de la Promotion de l'Emploi, les nominations suivantes ont été prononcées :
Directeur de Cabinet : Monsieur Edouard SEHLI
Directeur adjoint de Cabinet : Monsieur Yaovi Bruno ANAGONOU
Secrétaire général du ministère : Monsieur Cocou César AKLOSSOU
Secrétaire général adjoint du ministère : Monsieur Sotima Michel YOTTO
Conseiller technique juridique : Madame Olga Nelly AGBO
Directeur de l'Informatique et du Préarchivage : Monsieur Mahouéna Bentsi JOHNSON
Directrice générale de la Promotion de l'Entreprenariat et de l'Emploi : Madame Nonvilé Elodie FAIZOUN.
Fait à Cotonou, le 28 novembre 2018.
Le Secretaire Général du Gouvernement,
Edouard OUIN-OURO.-
Habituellement, l’Union ressemble davantage au village d’Astérix après une remarque malheureuse sur la fraîcheur du poisson d’Ordralphabétix qu’à un camp romain ordonné et discipliné. Pourtant, de façon totalement inattendue, elle est restée unie face au Brexit. Dès le lendemain du référendum du 23 juin 2016, en dépit de la stupeur provoquée par ce vote que personne n’a voulu voir venir, les Vingt-sept ont fixé leur ligne et ils s’y sont tenus sans faiblir.
Pourtant, à l’époque, tous les commentateurs prédisaient un effet domino et une pagaille européenne sans nom, les États les plus proches du Royaume-Uni ne pouvant que chercher à sauvegarder à tout prix leurs intérêts économiques, diplomatiques et militaires. Or, c’est exactement l’inverse qui s’est produit : même les pays les plus eurosceptiques, notamment à l’Est, ont protesté de leur attachement à l’Union, excluant de suivre l’exemple de Londres, mais ils se sont montrés déterminés à ne pas se laisser diviser pour sauver quelques intérêts à court terme.
Les raisons de cette unité sont multiples. D’abord, les États ont une conscience aigüe de ce qu’ils ont économiquement, mais aussi diplomatiquement à perdre en se retrouvant isolés à l’heure des grands ensembles continentaux, seul le Royaume-Uni pouvant encore oser caresser le rêve de redonner vie à son ancien Empire… Que pèserait, par exemple, la Suède seule face à la Chine ? Appartenir à la première puissance économique et commerciale de la planète démultiplie l’influence, chacun le sait. Ensuite, les pays d’Europe de l’Est, qui ne sont plus depuis longtemps euroenthousiastes, voire cultivent une franche europhobie sur la scène politique intérieure, tiennent en réalité bien plus qu’on ne l’imagine non seulement au marché intérieur, mais aussi au budget européen qui leur apporte annuellement jusqu’à 4 % de leur PIB en aides diverses.
En outre, lorsque le Brexit est devenu absolument certain, les plus anglophiles des Européens que sont les Pays-Bas ou l’Allemagne ont tenu à s’assurer que la Grande-Bretagne n’en profiterait pas pour leur livrer une concurrence déloyale en pratiquant dumping fiscal et social, en abaissant ses normes et, bien sûr, en parvenant à découper en tranche le marché intérieur dans leurs intérêts. Enfin, la plupart des gouvernements ont vu le piège que pourrait être un Brexit trop accommodant : accorder des droits à la Grande-Bretagne sans les devoirs correspondants, par exemple un accès au marché unique sans respecter les normes européennes ou sans contribuer au budget commun, aurait donner des ailes à leurs propres europhobes qui auraient réclamé le même traitement pour leur pays. Cela aurait non seulement déstabilisé politiquement de nombreux États, mais aurait signé la fin de l’Union actuelle pour la transformer en simple zone de libre-échange. Un risque que même la Hongrie de Viktor Orban ou la Pologne de Droit et Justice ne veut pas courir, car cela signifierait aussi la disparition du budget européen.
C’est cette conjonction d’intérêts qui explique l’unité et même la dureté des Européens dans ces négociations. Les premiers surpris en ont été les Brexiters qui espéraient bien profiter des habituelles divisions européennes qu’ils ont si bien su utiliser lorsqu’ils étaient membres de l’Union. Tant Theresa May que Boris Johnson, son ancien ministre des affaires étrangères, ont donc fait la tournée des capitales européennes pour finalement revenir bredouilles à leur grand étonnement. Il y a eu bien sûr des flottements, notamment du côté allemand, que la France a dû convaincre de la nécessité de camper sur une ligne dure. Mais, au final, les Vingt-sept ont tenu bon pendant que les Britanniques donnaient le spectacle de Gaulois querelleurs. Shocking, n’est-il pas ?
N.B.: article paru dans Libération du 26 novembre