Des élections intérimaires ont été remportées par un candidat soutenu par les partis de gauche, dimanche 28 février.
Selon les chiffres publiés par la Commission électorale, Zsolt Fekete, le candidat soutenu par le parti socialiste (MSzP) et la Coalition démocratique (DK) a été élu à la tête de la municipalité avec 7 394 des 14 209 votes. Ces élections anticipées font suite au décès du maire socialiste Ottó Dóra au mois de novembre dernier.
La gauche conserve ainsi sa suprématie dans cette ville de 37 000 habitants, située dans le nord de la Hongrie, à proximité de la frontière slovaque.
Le candidat du Fidesz (au pouvoir) a recueilli 5 693 votes ; le Jobbik (extrême-droite) 882 ; le candidat du Parti des travailleurs (communiste) 247. Il est à souligné que le taux de participation n’a été que de 45,97%.
Les autorités hongroises suivent de près l’évolution du flux migratoire dans les Balkans et veulent prévenir à tout prix que la Hongrie ne redevienne un pays de transit pour les réfugiés.
La police et l’armée hongroises sont sur les dents. Ce week-end, des véhicules blindés ont été déployés dans la région frontalière avec la Serbie, au niveau de la ville de Mórahalom.
L’agende de presse hongroise MTI précise, photo à l’appui, qu’il s’agit de véhicules blindés de type BTR-80. Un coup d’œil sur Wikipedia permet d’apprendre que le BTR-80 est :
Les immigrants clandestins n’ont qu’à bien se tenir…
Source : Origo.hu
Photo : MTI/Kelemen Zoltán Gergely
Le référendum contre l’accueil de quelques centaines de réfugiés « relocalisés » selon des quotas de répartition entre les États membres de l’Union européenne promet d’être un raz-de-marée en faveur de la Fidesz au pouvoir, prédit un sondage.
Le chef du gouvernement a annoncé mercredi la tenue d’un référendum national pour s’opposer à la répartition de l’accueil des réfugiés entre les États membres de l’Union européenne, les fameux quotas mis en place par la Commission européenne.
« Êtes-vous d’accord pour que l’Union européenne ait le pouvoir d’imposer l’installation obligatoire de citoyens non-hongrois en Hongrie sans le consentement de l’Assemblée nationale ? ».
Cette question a d’ores et déjà été déposée à la Commission électorale nationale, mais le référendum lui-même ne devrait pas intervenir pas avant le mois d’août, a précisé vendredi le ministre de la Justice, László Trócsányi, lors d’une conférence de presse.
84% des Hongrois rejetteraient ces quotas obligatoires, contre seulement 10% en leur faveur, selon une enquête menée par l’institut de sondage Századvég. Une enquête à relativiser toutefois car elle porte sur seulement 500 personnes en âge de voter et a été réalisée sitôt après l’annonce du référendum. De plus, il n’est pas impossible que les semaines passant, ce référendum fasse figure de plébiscite pour ou contre la personne de Viktor Orbán.
La majorité des répondants ayant des sympathies de gauche rejette aussi les quotas (57%), contre 84% des répondants qui s’identifient comme centristes et 97% des sympathisants de droite.
Le taux de rejet de l’accueil des réfugiés proposés par les quotas est de 90% chez les personnes âgées entre 40 et 50 ans, 86% chez les personnes âgées de 60 ans ou plus, 83% chez les personnes âgées entre 50 et 60 ans et 81% dans la tranche 23-30 ans.
La Commission européenne est furieuse de cette initiative mais ne disposera vraisemblablement d’aucun moyen juridique pour s’y opposer. A l’heure actuelle, rien ne semble donc pouvoir entraver la volonté du Premier ministre Viktor Orbán d’organiser ce référendum qui viendrait concrétiser plus d’une année d’efforts gouvernementaux pour ériger le peuple hongrois contre ces migrants.
Sources : MTI, Index.hu
Des milliers de Hongrois ont défilé samedi pour les droits des animaux et contre la maltraitance animale dans la capitale hongroise, ainsi qu’à Győr, Szeged et Szombathely.
La vidéo postée l’an dernier sur internet montrant le fils d’une élue d’une petite commune battre à mort un chien avec une batte de baseball a suscité la colère, d’autant qu’elle n’a donné lieu à aucune poursuite judiciaire à ce jour.
En réaction, une grande foule de plusieurs milliers de personnes à répondu à l’appel de plus de cent vingt associations militant pour les droits des animaux, samedi à Budapest. Le cortège est parti de la gare de l’Ouest (Nyugati) et a rejoint la place Kossuth.
« Nous exigeons que chaque animal maltraité reçoive la protection juridique qui est inscrite dans la loi sur la protection des animaux, et que tous les agresseurs d’animaux soient punis pour leurs actes« , a déclaré l’un des organisateurs, au micro.
Sous les fenêtres du parlement hongrois, les organisateurs ont présenté un projet d’amendement à István Horváth, vice-président du Comité de l’agriculture. Ce projet prévoit que la torture animale soit élevée au rang de crime et non de délit, et passible de peines plus lourdes, de trois à cinq années d’emprisonnement.
Le ministre de l’Agriculture, Sándor Fazekas, a affirmé avant la manifestation avoir l’intention de modifier le Code criminel dans le sens réclamé par les manifestants.
En France, l’association L214 a dévoilé ce mardi 23 février des images d’actes de cruauté dans un abattoir du Gard certifié bio.
Source : Budapest Beacon
C’est le moment de vous ruer dans les salles de cinéma pour voir des films français, belges, suisses, canadiens, roumains…*
Le festival se déroulera à Budapest du 26 février au 6 mars avec un total de 52 séances.
A Budapest, les séances se dérouleront dans le superbe cinéma Urania (entre Blaha Lujza et Astoria) mais aussi, et c’est une nouveauté, au Cirko !
La province n’est pas oubliée puisque le festival se poursuivra ensuite jusqu’à la fin du mois de mars dans 11 villes de Hongrie : Debrecen, Eger, Győr, Jászberény, Miskolc, Pécs, Szeged, Székesfehérvár, Szolnok, Szombathely et Tatabánya.
Notez qu’il y aura aussi quelques séances gratuites à l’Institut français de Budapest.
Toutes les infos sur les séances et l’achat des billets sont sur le site de l’Institut français.
L’achat des billets peut se faire en ligne sur le site de l’Uránia et sur le site de Cirko-Gejzír ou directement aux guichets des deux cinémas (informations : Uránia: +36 1 486-3400, Cirko-Gejzír + 1 269 1915).
*Adaptation d’un communiqué de presse de l’Institut français de Budapest
Après la manifestation massive des enseignants devant le Parlement de Budapest samedi 13 février, le mouvement maintient la pression contre le gouvernement hongrois et prend une nouvelle tournure. Vendredi dernier, professeurs et élèves de tout le pays ont arboré des chemises à carreaux en signe de ralliement.
Ce nouvelle forme de protestation de la société civile a débuté après que l’ancien ministre pour l’enseignement supérieur et membre de l’académie des Sciences de Hongrie Istvàn Klinghammer ait déclaré :
« Nous avons besoins de professeurs qui sont intelligents, moraux, et qui transmettent ces valeurs à leurs étudiants. C’est pourquoi je suis furieux quand je vois à la télévision des enseignants, mal rasés, sales et qui se trimballent en chemise à carreaux. Il faut savoir qu’un professeur montre également l’exemple à ses étudiants par son apparence. ».
Parmi de nombreuses réactions de personnalités publiques comme les chanteurs Zsuzsa Koncz et Jànos Brodi, notons celle de Robert Alföldi, grande figure de la vie culturelle hongroise, acteur et ancien directeur du Nemzeti Szinhàz (théâtre national). Il a rétorqué qu’il ne serait pas celui qu’il est s’il n’avait pas été éduqué par les enseignants qui ont été les siens; et de lancer cet appel : « Chers professeurs, parents, enfants et tous : la chemise à carreaux pour le futur ! »
En quelques heures, la chemise à carreaux est devenue l’emblème de la contestation : des quotidiens nationaux comme Népszava dont l’édito de vendredi prônait une « solidarité de la chemise à carreaux » jusqu’aux profils facebook de nombreux étudiants et professeurs, tous ont arboré le vêtement.
En réponse, le ministre des Ressources humaines du gouvernement Fidesz, Zoltàn Balog, a posté une photo de lui en chemise blanche et cravate alors qu’il assistait à un concours international de la recherche scientifique étudiante avec le message suivant : « ces jeunes fréquentent des écoles hongroises et font partie de l’élite mondiale. Ici tout le monde est venu avec une chemise blanche, mais ce n’est pas la chemise l’important mais la performance. »
La division de la société hongroise entre pro et anti gouvernement continue de progresser. Des milliers de parents d’élèves appellent à ne pas envoyer leurs enfants à l’école le 29 février et une grande manifestation est aussi prévue le 15 mars, jour de fête nationale.
Suzanne Tisserand
Le chacal doré signe retour fracassant en Hongrie.
Il y a des espèces qui ne connaissent pas de frontières politiques. Celle du chacal doré en fait partie et plusieurs centaines d’individus seraient arrivés et se seraient installés ces dernières années en Hongrie, depuis le Moyen-Orient, la Turquie et les Balkans.
Comment le reconnaître ? Le site « buvette des alpages » indique qu’il est plus gros qu’un renard, mais plus petit qu’un loup, que son corps est mince et porté par de longues pattes, son museau est pointu et son pelage court varie du jaune au marron.
Cette espèce avait quasi-disparue de Hongrie à la fin du 19è siècle et les dernières observations documentées remontaient à 1937 et 1942, note le site Index.hu. Sa progression géographique est fulgurante depuis la péninsule des Balkans au sud-est de l’Europe vers l’Ouest.
Des individus auraient même atteints la Suisse puisque l’un d’entre eux a été abattu par erreur par un chasseur dans le canton des Grisons où il est une «espèce indigène protégée», rapporte la presse locale suisse.
Pour avoir une chance de l’observer en Hongrie, le mieux est de partir en randonnée dans le parc naturel des Pilis, cette région de collines au nord-ouest de Budapest. Qui sait, le chacal s’aventure peut-être déjà jusque dans les collines de Buda ?
Environ 10 000 enseignants venus des écoles et des collèges/lycées de tout le pays se sont regroupés à Budapest samedi matin.
Malgré l’horrible pluie froide qui a dégouliné toute la matinée samedi, le corps enseignant était bien présent au rendez-vous, comme promis, devant le parlement pour montrer au gouvernement que cette fois-ci il ne se laissera pas amadouer.
Les reproches adressés au gouvernement sont nombreux :
– un système hyper-centralisé a paralysé toute marge de manœuvre pour les établissements qui jouissaient avant 2010 d’une très large autonomie ;
– cette nouvelle bureaucratie est incompétente et a créé le chaos ;
– pire, elle est un objet d’intimidation. Le Ministère collecterait même en catimini les opinions des professeurs et de leurs élèves ;
– les professeurs et leurs élèves sont contraints à des horaires très lourds, tandis que les salaires restent à un niveau désespérément bas ;
– les programmes scolaires sont rétrogrades et ne préparent pas les élèves au monde d’aujourd’hui. Les Églises pèsent de tout leur poids dans ce nouveau système éducatif.
Le gouvernement se dit prêt à négocier des bouts de chandelle, mais balaie l’éventualité d’une remise à plat du système. Tous les partis d’opposition sont contre lui, à gauche et à droite, et ont envoyé des députés dans la manifestation.
La Fidesz a contre-attaqué en tentant de décrédibiliser les manifestants, supposés être manipulés par des forces extérieures. Toutefois, un sondage d’opinion réalisé par Publicus indique qu’une très forte majorité des Hongrois comprend et soutient le mouvement de protestation des enseignants.
Les personnels médicaux doivent aussi entrer dans le jeu pour dénoncer leurs conditions de travail et le manque de moyens.
Le tourisme est en forte progression à Budapest et dans tout le pays.
La Hongrie est la destination touristique européenne qui a enregistré la plus forte augmentation du nombre de touristes au cours de l’année 2015, selon le l’agence de promotion du tourisme (Magyar Turizmus), qui s’appuie sur le Baromètre du tourisme mondial établi par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et diffusé au mois de décembre dernier.
Le nombre de touristes étrangers en Hongrie a bondit de 19,1% sur les trois premiers trimestres de 2015 par rapport à l’année précédente, contre une hausse moyenne de 6,6% pour l’Europe centrale et orientale et de 5,1% pour l’Europe dans son ensemble.
Ces touristes étrangers ont dépensé 95,6 milliards de forints, soit 15,2% de plus que pour la même période 2014.
Ces bons chiffres profitent essentiellement à la capitale Budapest, mais sont en progression dans toutes les régions du pays et tout au long de l’année.
Tenté par cette manne, le gouvernement a récemment fait part de sa volonté d’opérer une forme de recentralisation du secteur touristique (sans préciser encore son projet), ce qui pourrait soulever l’inquiétude d’opérateurs privés mais aussi publics.
Sources : kormany.hu, OMT
Comment se fait-il que la police a autorisé un rassemblement néo-nazi samedi à Székesfehérvár, malgré la législation qui punit la négation des crimes du national-socialisme ?
Chaque année en Hongrie, des organisations d’extrême-droite se rassemblent pour commémorer la bataille de Budapest de l’hiver 44-45 entre d’un côté les armées allemande et hongroise et de l’autre l’Armée rouge et l’armée roumaine.
Interdits les années précédentes à Budapest, la police de Székesfehérvár, dans le centre-ouest du pays, a autorisé le rassemblement cette année. Ceci contre l’avis du maire Fidesz de la ville, M. András Cser Palkovics, qui s’était opposé au rassemblement. Plusieurs groupes d’opposition de gauche ont saisi la Justice.
Dans le même temps, la police a tout de même ouvert une enquête à posteriori, pour non-respect de la loi qui interdit la négation des crimes du national-socialisme (et du régime communiste) ainsi que la représentation de leurs symboles.
Parmi les manifestants, on reconnaît sur cette vidéo les membres de la Betyársereg (l’armée de brigands), de la Uj Magyar Garda (la nouvelle garde hongroise) et du HVIM (le mouvement des 64 comtés).
Voir notre reportage lors du rassemblement de 2012.Sources : MTI, Hungary Today
Ce qui suit est la traduction d’un article de l’économiste hongrois Zoltán Pogátsa publié dans la « Revue Visegrad » en avril 2014. La Fidesz venait alors de remporter les élections législatives pour la seconde fois consécutive, avec une majorité parlementaire des deux-tiers. Aujourd’hui encore, cette analyse est particulièrement éclairante et permet de comprendre pourquoi le gouvernement du Premier ministre hongrois Viktor Orbán reste populaire.
L’article a été publié le 8 avril sous le titre « Understanding Hungary: The social prerequisites of political democracy ». Il est consultable en anglais sur le site de la Revue Visegrad.
Si le parti conservateur Fidesz de Viktor Orbán a perdu bon nombre de voix depuis sa première élection en 2010, l’opposition en avait perdu beaucoup plus dès 2009, et a été incapable de reconquérir son électorat depuis. Elle est aujourd’hui fragmentée et caractérisée par des rivalités internes entre des dirigeants dont la réputation était déjà en berne cinq ans plus tôt. Ferenc Gyurcsány a quitté le pouvoir avec une cote de popularité de 15%, Gordon Bajnai de 25%, selon les sondages. 58% des Hongrois estiment que ce dernier a gouverné de façon irresponsable et 62% pensent que son passage au pouvoir peut être qualifiée d’« anarchique ».
L’image d’« expert » dont jouit Bajnai chez les libéraux n’est donc pas partagée par la société en général. Enfin, plus aucun ténor ne guide le parti, et aucun bilan critique de sa politique n’a été fait depuis les dernières débâcles : les critiques adressés à la majorité en place laissent donc la majorité des citoyens hongrois de marbre. Pire, c’est même le parti d’extrême droite Jobbik, qui absorbe le vote de protestation et menace de devenir le principal parti d’opposition [il l’est de fait aujourd’hui, ndlr]. L’exemple hongrois illustre parfaitement le vieil adage emprunté à Walter Benjamin : « la montée de la droite est un échec de la gauche »…
Libéral/social-démocrateOn peut s’interroger aussi sur la couleur politique réelle de l’opposition. Dite de gauche, elle est en fait le résultat d’un mélange confus de forces politiques qui ont accepté l’étiquette de « gauche libérale » pour se distinguer de la Fidesz. Mais ce qualificatif est un oxymore. Le libéralisme, tel que représenté par le FDP allemand ou les Libéraux-Démocrates britanniques, relie le libéralisme culturel avec une vision économique favorable du marché. Le libéralisme de gauche n’a donc pas de sens : le courant politique reliant la politique culturelle libérale avec une orientation sociale de l’économie, et une approche centrée sur l’État-providence est la sociale-démocratie. Tertium non datur.
Cependant, dans les anciens États socialistes, même les intellectuels urbains aux valeurs sociales claires hésitent encore à se faire appeler sociaux-démocrates. Dans le même temps, les libéraux qui n’ont jamais réussi à obtenir une majorité, même dans les pays les plus développés économiquement, ont un vrai intérêt à perpétuer cette confusion sémantique. Ils ont profité de la Troisième Voie empruntée en Europe occidentale pour justifier le virage néolibéral des partis socialistes d’Europe orientale, laissés sans identité idéologique claire après la chute du communisme. (Au moins l’Europe occidentale avait-elle développé l’État-providence avant que les sociaux-démocrates ne deviennent néolibéraux. Ce qui n’a pas été le cas en Europe de l’Est.)
C’est précisément ce qui s’est passé en Hongrie, provoquant l’épais brouillard idéologique au sein de la « gauche » hongroise jusqu’à aujourd’hui. Après la transition de 1990, le Parti socialiste, successeur de l’ancien parti unique, a été laissé sans orientation politique claire, sauf pour ce qui est de l’extrême pragmatisme et de l’opportunisme. Depuis lors, il a gouverné la Hongrie dans trois gouvernements de coalition avec leur partenaire minoritaire, les libéraux [SZDSZ, ndlr], dont la popularité n’a cessé de diminuer jusqu’à leur éviction du Parlement.
Les libéraux ont dominé ces coalitions avec un agenda néolibéral et le font encore aujourd’hui au sein de l’opposition. Dans de nombreux domaines comme la création d’emplois, le développement économique, la politique sociale, l’État hongrois n’a mis en place aucune politique ambitieuse, et seule l’attraction des investissements étrangers a pu bénéficier d’une politique vraiment volontariste. Aucun débat n’a pu être abordé sur l’adoption d’un modèle de développement, allemand (Rheinland), scandinave d’État-providence négocié, ou même français ou d’Extrême-Orient. L’obsession pour les modèles théoriques de capitalisme basé sur le marché – qui en réalité n’existe nulle part – a conduit à des salaires faibles et à une économie faible, accueillant les activités à faible valeur ajoutée des fins de chaînes de production des multinationales, provoquant des dégâts sociaux considérables.
Comme la plupart des pays de la région Europe centrale et orientale, le taux d’emploi en Hongrie est resté bien en deçà de la moyenne de l’UE. L’écart de productivité avec l’Europe occidentale, lui, a augmenté depuis l’adhésion à l’UE, comme la différence de salaire. Dans ces domaines, la Hongrie ressemble à la quasi-totalité de la région de la CEE. A parité de pouvoir d’achat, le salaire moyen hongrois – situé à environ 30% de la moyenne de l’UE – offre un niveau de vie comparable au cinquième le plus bas des sociétés d’Europe occidentale. Toutefois, environ deux tiers des Hongrois vivent en dessous de ce niveau de revenu moyen ! Quatre millions d’entre eux ont des revenus inférieur au seuil vital de subsistance, selon le Bureau central de la statistique. Environ trois millions de Hongrois ne font que survivre d’un mois à l’autre. Les prix de la nourriture et de l’énergie équivalent à 83% de la moyenne de l’UE, 85% pour les tissus, 95% pour les chaussures, 71% pour les transports, et ceux de la communication à 109%…
A parité de pouvoir d’achat, le salaire moyen hongrois – situé à environ 30% de la moyenne de l’UE – offre un niveau de vie comparable au cinquième le plus bas des sociétés d’Europe occidentale. Toutefois, environ deux tiers des Hongrois vivent en dessous de ce niveau de revenu moyen !
En 2009, dernière année du parti socialiste au pouvoir, la Hongrie (avec le reste des pays formant le groupe de Visegrad) était l’un des pays consacrant le moins d’argent pour les dépenses sociales dans l’Union européenne. La Hongrie y consacrait alors 23,5% de son PIB, et d’autres pays de la région encore moins : 20,4% pour la République Tchèque, 19,7% pour la Pologne et 18,8% pour la Slovaquie. Contre une moyenne de l’Union européenne de 30,3%… Les pays méditerranéens, réputés pour avoir des régimes de protection sociale peu développés, ont également des dépenses supérieures à celles de la Hongrie (Espagne 25%, Portugal 26.9%, Italie 29,8%). Sans parler des États-providence scandinaves à part entière (Suède 32,1%, Danemark 33,4%). La comparaison est d’autant plus surprenante que la Hongrie a une population très âgée, l’un des plus faibles taux d’emploi de l’UE, ainsi que l’une des pires situation en termes de santé de ses citoyens. Les dépenses sociales par personne s’élèvent à € 3478 (en parité de pouvoir d’achat), ce qui demeure deux à trois fois moins important qu’en Europe occidentale…
Qui plus est, la «gauche » libérale a laissé en héritage un système de «redistribution perverse», comme le désigne Zsuzsa Ferge, professeur de sciences politiques. En 2009, à la fin de leur mandat, les politiques sociales permettaient en réalité une redistribution des richesses à l’envers : du bas de la société vers le haut ! Ainsi la Hongrie (une fois de plus, comme les autres États de la région) a beau avoir un coefficient de Gini (indicateur qui mesure l’inégalité des revenus) relativement faible en comparaison internationale, cela cache le fait que la participation de la Hongrie à l’économie mondiale est caractérisée par un mélange d’activités à faible valeur ajoutée et de bas salaires, et qu’en réalité c’est la distribution assez uniforme des revenus qui permet de faibles inégalités.
Une autre dimension caractéristique de l’État-Providence hongrois est l’éducation. Selon des recherches menées par le spécialiste de l’éducation Péter Radó sur les données internationales de PISA, 72% du niveau de scolarité des étudiants hongrois est déterminé par l’endroit où l’école est située. Le chiffre correspondant pour la Finlande est de 8%. Ainsi, même la mobilité scolaire est à l’arrêt.
Il y a vingt-cinq ans, au moment de la transition, les Libéraux s’imaginaient que les citoyens socialisés dans une société soviétique se transformeraient en un claquement de doigts en citoyens d’une société ouverte et de libre compétition. En réalité, seule une couche très étroite de la société hongroise est en mesure de rivaliser, de développer une entreprise bourgeoise et l’ethos civique, de profiter d’une réelle mobilité, et de demeurer indépendante des réseaux clientélistes et du populisme. Et cette couche étroite se trouve déjà au sommet, le reste de la population ne disposant pas des ressources privées nécessaires. En conséquence, l’extension de cette élite grâce au marché, tel qu’imaginé par les néolibéraux, est un vœux pieux.
« Seule une couche très étroite du haut de la société hongroise est en mesure de rivaliser, de développer une entreprise bourgeoise et l’ethos civique, de profiter d’une réelle mobilité, et de demeurer indépendante des réseaux clientélistes et du populisme ».
Les conditions préalables de la démocratie politique socialeMais la question n ‘est pas seulement économique : la démocratie est également impactée. Comme Gosta Esping Andersen (et Barrington Moore) nous le rappelle, la démocratie est possible seulement en présence d’une large classe moyenne. Il définit les individus appartenant à la classe moyenne comme ceux possédant l’indépendance matérielle et un niveau d’éducation permettant de suivre et de prendre part au débat public. Dans une société post-communiste comme la Hongrie, les deux manquent. Dans cette société appauvrie, seule une très mince couche supérieure de la société dispose de l’indépendance financière pour rester à l’écart des réseaux clientélistes de patronage qui se tissent à travers la société hongroise. Le reste de la société préfère les achats populistes concrets aux promesses de long terme dont ils ont assez.
Quant à l’éducation, selon les données du recensement de 2005, plus de la moitié de la société possède un niveau d’éducation inférieur à un examen final de l’école secondaire. Seulement 25,2% avaient un niveau égal à ce diplôme, et 11,7% possédaient un diplôme universitaire. Bien sûr, il est insensé de penser que les niveaux d’éducation correspondent de manière déterministe à la compréhension des affaires publiques, mais dans un monde où on attend des électeurs qu’ils se prononcent sur l’énergie nucléaire et l’Union monétaire européenne, il est probable qu’il s’agisse d’une correspondance stochastique. Compte tenu de la qualité de l’enseignement supérieur de la CEE, même les diplômés universitaires sont suspectés d’être parfois peu compétents. Pouvons-nous donc être surpris par les explications superficielles des citoyens pour justifier leurs choix politiques ? Pourquoi y-a-t-il si peu de discussions autour des conditions sociales d’une démocratie politique ?
L’ethnicisation remplace les classes socialesOn pourrait penser que dans une société si paupérisée, la gauche politique devrait être capable de capter l’attention des électeurs par une rhétorique économique de classe. Or, ce type de narration est absent en Hongrie. Les socialistes ont rejeté un tel vocabulaire, craignant qu’il ne rappelle leur passé dictatorial. Les libéraux, qui ont superposé leur idéologie sur celle des socialistes, ne pensent naturellement pas en termes de classe. Comme Antonio Gramsci l’a souligné, ils créent un discours hégémonique dans lequel les intérêts de la classe moyenne sont représentés dans le discours public comme étant universalistes. La « gauche » hongroise utilise un langage libéral quand il s’agit d’économie.
Avec leurs problèmes de gouvernance et de corruption, les politiciens socialistes ont besoin d’une légitimation pour conserver leurs électeurs. Ils l’ont trouvé dans le jeu de la diabolisation mutuelle souvent joué par les partis de l’entente, auquel le Fidesz de Viktor Orban participe également volontiers. La droite accuse les socialistes d’être anti-nationaux, tandis que les socialistes accusent la Fidesz d’être antidémocratique. Ils arguent qu’Orbán et le Fidesz sont en quelque sorte non-Européens et en dehors des limites de la démocratie. Cette rhétorique a été considérablement affaiblie par le fort soutien que le Parti Populaire européen a prêté à Orbán. Le PPE l’a approuvé institutionnellement lors du débat au Parlement européen concernant le rapport Tavares critiquant la démocratie hongroise. Joseph Daul, le Président du PPE a même qualifié Orbán de « meilleur leader de la Hongrie » lors d’un rassemblement à Budapest au cours de la campagne électorale de 2014. De plus, les électeurs ont échoué à comprendre pourquoi les socialistes et leurs alliés libéraux ont pris part au Parlement et aux élections d’Orban, désignant le premier comme étant creux et le second comme injuste. La rhétorique affaiblie du camp socialiste-libéral a conduit à une incapacité à attirer les électeurs.
Le parti qui a réussi à attirer les voix contestataires de ceux qui se sont détournés de la Fidesz a été le Jobbik d’extrême droite. Leur vision ethnicisée du monde a ainsi trouvé un écho auprès des électeurs qui avaient été socialisés dans la narration ethnicisée de l’ancien système éducatif hongrois et avec les débats publics qui ne proposaient pas de discours de classe alternatif. Les Juifs sont ainsi considérés par ces électeurs comme étant l’élite en place, les Roms comme la sous-classe gênante.
« Les Juifs sont ainsi considérés par les électeurs du Jobbik comme étant l’élite en place, les Roms comme la sous-classe gênante ».
L’absence de théorie basée sur la classe a une longue tradition dans le 20ème siècle hongrois. La République des Conseils de 1919 a complètement discrédité la gauche radicale. Ensuite, dans un pacte entre les sociaux-démocrates et le régime Horthy, même la gauche modérée a accepté un niveau extrême d’auto-limitation en échange d’une exemption de persécutions. Ils ont accepté d’être interdits d’organisation avec les syndicats. En étant présents au Parlement avec une fraction dont la taille avait été plafonnée, ils ont même légitimé le régime Horthy comme une démocratie formelle. Avant la 2ème Guerre mondiale, le discours social-démocrate basé sur la classe était ainsi presque absent en Hongrie.
Les discours ethnicisés l’ont alors remplacé. Comme le montre l’historien Krisztián Ungváry, le rôle des Juifs dans le développement du capitalisme a été un phénomène plus marqué en Hongrie que partout ailleurs en Europe. Les professions capitalistes typiques (entrepreneurs, journalistes, avocats, médecins, etc.) étaient dominés par les Hongrois d’origine juive à hauteur de 50 à 75%, qui ont été désignés par le droit hongrois comme «étrangers». Budapest, la forteresse du capitalisme hongrois, abritait plus de 20% de Juifs. Dans le même temps les inégalités sociales du régime Horthy étaient choquantes. 80% de la société ne possédait que 40% de la richesse et 65% à 80% de la population vivaient en dessous du minimum vital. En dépit de l’afflux massif de Hongrois « de souche » des pays voisins, la Hongrie souffrait d’une énorme émigration. La politique sociale était inexistante.
En raison de la rhétorique dominante du droit, les inégalités sociales ont été interprétées comme des différences ethniques. Un «changement de garde», avec le remplacement des Juifs par des Hongrois à des postes importants, était en permanence à l’ordre du jour. Le résultat dramatique de cette hystérie qui s’amplifiait se conclut par la mort de 600 000 Hongrois d’origine juive dans l’Holocauste.
Après la seconde guerre mondiale , le régime de l’État socialiste persécuta les meilleurs dirigeants sociaux-démocrates et discrédita la gauche hongroise. En 1989, toutes les idées rappelant aux gens la rhétorique communiste étaient perçus comme stupides et risibles. Hayek et la critique de l’économie planifiée de l’école autrichienne sont alors devenus populaires, à une époque dominée par Thatcher et Reagan.
Les socialistes hongrois se sont laissé dominer par l’idéologie néolibérale de leurs partenaires libéraux. La détresse sociale qui en a résulté a déjà été évoquée. Beaucoup de Hongrois défavorisés, scolarisés dans des narrations ethnicisées, ont une fois de plus commencé à interpréter le monde par le seul cadre d’analyse à leur disposition. Les plus modérés ont été attirés par le discours de Viktor Orbán de la «lutte pour la liberté» hongroise contre l’UE et le FMI. Les plus radicaux se sont une fois de plus mobilisés contre une « élite juive » et contre un «Tsigane de sous-classe, paresseux et parasitaire ». Le sort des Roms est particulièrement crucial ici. Les sondages indiquent que près de 80% des Roms appartiennent au cinquième le plus pauvre de la société hongroise (ce qui, bien sûr, ne signifie pas qu’ils en forment la majorité, même dans ces cohortes pauvres.) Les Roms ne côtoient presque que d’autres Roms, ce qui limite sérieusement le capital social et limite sensiblement la mobilité et la distanciation de la culture de la pauvreté. Presque aucun Rom n’obtient de diplôme universitaire, et ils sont massivement sous-représentés même à des niveaux d’enseignement intermédiaires. Le grand public outré, ne voit que les Roms qui vivent de l’aide sociale ou condamnés à vivre de larcins, renforçant ainsi les stéréotypes. La Cour des comptes hongroise a publié un rapport sur les politiques roms post-transition, et les a décrites comme fracturés, incohérentes et inefficaces en tant que politique publique. L’idée que la société fournit toute l’aide dont un individu peut avoir besoin et que pourtant les Roms continuent à en abuser est fausse, c’est en fait l’inverse qui est vrai !
Une politique de fond pour améliorer la condition sociale des Roms n’a encore jamais vu le jour dans cette période post-transition en Europe centrale et orientale. Les coalitions socialo-libérales hongroises n’ont jamais créé, financé ou géré de politiques publiques qui auraient permis à la classe ethnicisée et marginalisée des Tsiganes de combler le retard créé par des siècles d’inaction. […] Il faudrait un « système « aveugle aux couleurs » pour l’éducation, l’emploi, la politique sociale, les transports publics et les soins de santé, qui créerait l’égalité de fait plutôt que l’égalité des chances tout à fait insuffisante, toujours évoquée mais jamais atteinte à ce jour. « Monsieur tout-le-monde » a cette sous-classe ethnicisée constamment en tête. Leur «mode de vie parasitaire» est vivement pointé du doigt par les masses aux faibles niveaux de vie, bien que les dépenses sociales totales consacrées aux 10% les moins fortunés de la société, (y compris celles pour les non-Roms), ne représentent pas plus de 1,6% du PIB. Des montants d’un ordre équivalent disparaissent des budgets de l’État sous la forme de corruption et de clientélisme, ou sont consacrés à un État inefficace et à sa mauvaise politique économique. Cela est bien entendu beaucoup moins visible, et les citoyens se sentent impuissants pour renverser la situation. Il est plus aisé et psychologiquement plus apaisant de cibler son indignation non pas sur l’abstrait, l’inconnu et le lointain, mais contre ceux qui sont présents, familiers, troublants et avec qui l’on est en conflit direct.
Les droits humains sont sans aucun doute centraux. Les campagnes anti-racistes sont vitales. Mais au-delà des questions de discrimination, la question tsigane reste un défi socio-économique. La hausse durable de la pauvreté chez les populations roms d’Europe orientale exige un État-Providence avec une politique volontariste.
On fait souvent remarquer que le Jobbik d’extrême-droite est le parti le plus populaire chez les jeunes. On ne peut comprendre le ressentiment de ce groupe que lorsque qu’on prend en compte des statistiques assez parlantes : le chômage des jeunes est de 30%, 47% des 18-35 ans sont contraints à vivre chez leurs parents, 75% d’entre eux sont incapables d’auto-suffire à leurs besoins, et ceux qui le peuvent n’épargnent qu’en moyenne 32 € par mois.
Les élections de 2022 sont toujours ouvertesLa nuit de l’élection après la large défaite [au printemps 2014, ndlr], les leaders de la « gauche libérale » se sont engagés à rester plutôt que prendre leur responsabilité. Ils formeront l’opposition de la « Gauche libérale » au Parlement. Avec leur présence, ils perpétueront la majorité des 2/3 de la Fidesz jusqu’en 2018. Les élections de 2022 sont toujours ouvertes…
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a envoyé ses félicitations à l’ancien président de la France Valéry Giscard d’Estaing, à l’occasion de son 90ème anniversaire, mardi 2 février.
Dans sa lettre adressée à l’ancien président, M. Orbán a écrit :
« Nous nous souvenons de vous comme un grand président de la France, qui a toujours traité les questions relatives à la Hongrie et aux Hongrois avec respect et amitié ».
Les médias hongrois rapportent aussi que le Premier ministre a remercié l’ancien président pour son amitié personnelle et lui a demandé de maintenir la bonne volonté dont il fait preuve à l’égard de la Hongrie.
Photo : photo officielle de Valéry Giscard d’Estaing en 1974.
Le Pape François l’a annoncé lui-même : la Hongrie sera l’hôte du prochain Congrès eucharistique international prévu pour 2020.
« Je suis heureux d’annoncer que le prochain Congrès eucharistique international aura lieu en 2020 à Budapest en Hongrie ».
L’annonce a été faite dans un message vidéo diffusé au cours de la messe clôturant le 51e congrès à Cebu aux Philippines.
C’est la seconde fois que la Hongrie sera l’organisatrice de cet événement. Quand donc était la première fois ? En 1938, à la veille de la seconde Guerre mondiale, pendant la régence de Miklós Horthy. Ce détail ne devrait pas échapper aux détracteurs du gouvernement chrétien-conservateur Fidesz-Kdnp, qu’ils accusent de chercher à restaurer le régime autoritaire de l’Entre-deux-guerres.
Un demi-million de fidèles s’étaient massés sur la Place des Héros à Budapest.
Peu après la visite du président hongrois János Áder au Vatican en 2013, il avait été question d’une visite du Pape en terre magyare en 2016 afin de célébrer le 1700è anniversaire de la naissance de Saint Martin de Tours.
Rappelons que le 1er ministre Orban avait été reçu par le Pape Benoît XVI en 2010 et que le Cardinal Péter Erdő avait compté parmi les candidats sérieux à la papauté.
Source : Hungary Today
Selon le Tribunal de Veszprém qui a rendu son verdict jeudi, c’est une catastrophe naturelle qui a coûté la vie à dix personnes en 2010. Pas un accident industriel engendré par des erreurs et des négligences humaines.
Un million de mètres cubes de boue rouge toxique échappés d’un réservoir de l’entreprise d’alumine Mal, inondant les villages voisins de Kolontár et Somlóvásárhely, et la ville de Devecser le 16 octobre 2010 ; dix personnes tuées, deux cent autres blessées ; 358 maisons détruites ; toute vie anéantie dans deux petits cours d’eau et mille hectares de terre pollués ; quinze accusés parmi les dirigeants de l’entreprise… mais zéro condamné ! C’est le bilan de la pire catastrophe environnementale qu’ait connue la Hongrie.
Les quinze suspects ont donc été acquittés jeudi par le tribunal local de Veszprém, dans le centre-ouest de la Hongrie. Ils étaient accusés de négligence ayant causé un danger public, de nuisance à l’environnement et de violation des règles de gestion des déchets.
Le Tribunal a acté le manquement des autorités dans le contrôle de l’activité de l’entreprise d’aluminium MAL, mais selon lui la catastrophe n’aurait pas pu être évité de toute façon, car c’est l’instabilité du sol qui est en cause.
La catastrophe des boues rouges en Hongrie, cinq ans plus tard Une décision « épouvantable »M. Képli, qui a dirigé une enquête parlementaire sur le déversement des boues toxiques, a jugé cette décision « épouvantable ». Il a déclaré à la presse après le rendu du verdict que son comité avait pourtant établi que les dirigeants de l’usine de production d’alumine étaient «clairement» responsable d’avoir amassé « autant de boue » dans le réservoir dont la digue a cédé. « Il n’y a pas d’autre pays dans le monde où on ne saurait pas trouver les responsables d’un tel désastre », a-t-il déclaré.
Greenpeace Hungary est aussi très critique de cette décision de la Justice hongroise et a réagit dans un communiqué :
« Les lacunes dans le travail des autorités ont de toute évidence contribué à la catastrophe. Il a été démontré plus tard que la digue était au point de la rupture depuis des années. Or, de 2002 jusqu’à l’accident en 2010, pas une seule autorité n’a procédé à des contrôles sur le réservoir. »
Des dirigeants industriels qui ont augmenté leurs bénéfices au mépris de la sécurité, des autorités publiques très affaiblies qui ont failli dans leur mission, voici la combinaison qui a conduit à l’accident.
Il n’y a pas qu’en France qu’on manifeste ces jours-ci contre la société de chauffeurs privés.
La semaine dernière, les taximen de Budapest ont bloqué le trafic à plusieurs reprises au niveau de la place Déak, dans le centre-ville de Budapest. Comme en France et ailleurs, ils protestent contre la concurrence jugée « déloyale » des chauffeurs de Uber.
Selon la société, 1 200 chauffeurs se sont inscrits à ce jour sur son service en Hongrie. Le secrétaire d’État à la fiscalité, András Tállai, affirme qu’aucun d’entre eux n’a enregistré son activité aux services fiscaux.
Photo : AP Photo/Bela Szandelszky
Transparency International a diffusé son rapport annuel sur la corruption dans le monde. L’ONG juge « très préoccupante » la corruption en Hongrie.
La Hongrie a obtenu un score de 54 points sur 100, en recul par rapport aux deux années précédentes (54 points). Elle se situe à la 50e place du classement, aux côtés de deux de ses voisines, la Slovaquie et la Croatie. La Pologne est en revanche loin devant, à la 30e place des pays les moins corrompus, tandis que la Roumanie est 58e.
Le rapport juge que :
« Très préoccupant aussi, la dégradation marquée dans des pays comme la Hongrie, la République de Macédoine, l’Espagne et la Turquie, où nous voyons la corruption croître, tandis que l’espace de la société civile et de la démocratie recule ».
Le « Rapport sur la perception de la corruption » est basée sur les données collectées par 12 organismes internationaux comme Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou le Forum économique mondial. Pour en savoir plus, Transparency International.
L’« état de menace terroriste » voulu par le gouvernement hongrois fait froid dans le dos.
La Hongrie est déjà dotée de cinq types d’état d’urgence adaptés à différentes situations. Son gouvernement veut maintenant la doter d’un nouvel état d’urgence, spécifique aux menaces terroristes.
Le projet élaboré par le Ministère de la Défense – qu’a fait fuiter il y a quelques jours dans la presse un député du parti Jobbik (extrême-droite) – définit un régime d’exception particulièrement dur qui donnerait au gouvernement des pouvoirs très larges en cas de menace terroriste :
– verrouiller les frontières et interrompre les trafics aérien, routier et ferroviaire ;
– interdire les rassemblements, instaurer un couvre-feu, déployer l’armée ;
– suspendre les médias et prendre le contrôle de toutes les communications (poste, téléphone, Internet) ;
– réécrire le budget ;
– modifier des lois par décrets.
Le tout pour une durée de soixante jours, prolongeable avec l’accord du parlement.
Tous les partis sont opposés à ce projet d’amendement pour lequel la Fidesz a besoin du soutien des deux-tiers des députés pour l’inscrire dans la Constitution et il lui en manque deux à ce jour. Le parti affilié aux Verts européens, le Parti socialiste et la Coalition démocratique considèrent qu’au lieu de servir l’anti-terrorisme, ces propositions délivrent les pleins pouvoirs au gouvernement.
La position du principal parti d’opposition, le Jobbik (extrême-droite), est plus ambiguë : il est en faveur de mesures sécuritaires mais craint de « signer un chèque en blanc » à son adversaire politique. Il propose que la durée du dispositif soit limitée à trente jours et que le gouvernement ne puisse pas décider seul de ce qui relève d’une menace terroriste.
Le député Fidesz Szilárd Németh a estimé que l’opposition de ces partis qui réclament plus de garanties « va à l’encontre de la volonté du peuple ». En retour, le porte-parole de Jobbik, Ádám Mirkóczki, a déclaré que le peuple n’avait pas seulement peur du terrorisme mais aussi de l’appétit de pouvoir de Viktor Orbán.
Le pays ne fait pourtant l’objet d’aucune menace particulière, comme le Premier ministre le concède lui-même. Selon ses plus ardents détracteurs, Viktor Orban fait prendre à la Hongrie le chemin d’un état policier pour son bénéfice personnel. Mais ils peinent à faire valoir leurs arguments auprès d’une large partie du peuple hongrois demandeuse de plus de protection.
En témoigne le succès de la pétition « Protégeons le pays ! » pour rejeter l’accueil de réfugiés relocalisés selon des quotas proposés par la Commission européenne qui a recueilli plus d’un million et demi de signataires sur dix millions d’habitants. La guerre dans l’Ukraine voisine, à l’Est, le flux d’immigrants qui ne tarit pas, au sud, et la menace terroriste, à l’Ouest, créé un sentiment d’insécurité entretenu par le pouvoir.
Il y a deux ans, des dizaines de milliers de personnes s’étaient mobilisées contre un projet de taxe sur l’internet, mais cette fois il n’y a pas (encore ?) de forte mobilisation populaire. Dimanche ils étaient à peine plus d’un millier sur la place du parlement recouverte par une fine couche de neige pour dénoncer une « absurdité juridique ».
Mi-janvier, la Cour européenne des droits de l’Homme a par ailleurs condamné la Hongrie pour violation son article 8 qui prévoit le droit à la vie privée. Elle a estimé que la législation antiterroriste adoptée en 2011 donne des pouvoirs de surveillance de masse trop étendus à son unité de police anti-terroriste (le TEK), dans le cadre d’un contrôle judiciaire trop lâche.
La 34e édition du concours Hungarian Press Photo a rendu son verdict lundi 25 janvier. Plus de 7 000 clichés de 240 photographes ont été passés en revue par le jury.
Le Grand Prix a été remis à un photographe de l’hebdomadaire HVG, István Fazekas, qui a réalisé une superbe série intitulée « Tranzitország » (pays de transit) et qui est axée sur le passage des réfugiés en Hongrie cet été.
Árpád Kurucz de « Magyar IDOK » remporté le premier prix dans la catégorie de photo individuelle avec une photo prise le 5 septembre à la gare de Keleti, cette fameuse nuit où les migrants se sont mis en route, à pieds, le long de l’autoroute en direction de Vienne.
Kurucz a aussi remporté un prix avec sa série d’images documentant l’affrontement entre la police et les migrants au poste frontière de Röszke à la frontière serbe.
Le prix André Kertész a été décerné à Miklós Déri pour sa série intitulée « A Roma test politikaja ».
Les photographies seront exposées au Centre Capa à Budapest à partir du 24 mars.
Le porte-parole du gouvernement, Zoltán Kovács, a réaffirmé jeudi sur la chaîne de télévision publique M1 que la Hongrie n’acceptera aucun réfugié « relocalisé » selon le plan de distribution élaboré par la Commission européenne. M. Kovács a mis en avant deux raisons : les migrants n’ont pas pour objectif de rester en Hongrie et la Hongrie n’est pas le premier pays de l’UE qu’ils ont rencontré sur leur parcours.
Le gouvernement hongrois a maintes fois dénoncé la passivité de la Grèce à lutter contre l’immigration illégale et proposé qu’une force de police européenne soit déployé à ses frontières.
En vertu de la législation dite de Dublin, plusieurs dizaines de milliers de migrants sont potentiellement expulsables vers la Hongrie, pays de l’UE dans lequel ils ont été enregistrés en premier. Le gouvernement agite cette menace mais dans les faits, cette disposition n’est quasi jamais appliquée.
Source : MTI
Ces trois destinations seront desservies au printemps au départ de Budapest par la compagnie low cost hongroise Wizz Air. A partir du 27 mars, Wizz Air fera deux vols par semaine pour Liverpool et Reykjavík. La compagnie hongroise assurera aussi un vol par semaine pour Ibiza entre 18 juin et le 17 septembre.