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Updated: 2 days 3 hours ago

Burkina/ Promotion de l'agrobusiness : « Sans accompagnement, les ressources naturelles sont détruites et les rendements faibles » (Pr Amadé Ouédraogo)

Wed, 01/05/2024 - 23:00

Dans cette dynamique de la promotion de l'agro-business dans notre pays, alors que les impacts des changements climatiques se font également de plus en plus sentir sur notre environnement, comment concilier ce type d'agriculture et la protection des ressources naturelles, la possibilité de produire en grande quantité et préserver les ressources naturelles, mais également les exemples de bonnes pratiques ? Pour répondre à ces questions, nous sommes allés à la rencontre du botaniste de spécialité biologique et écologie végétales, le Pr Amadé Ouédraogo. Lisez plutôt !

Lefaso.net : Qu'est-ce que l'agriculture durable ?

Pr Amadé Ouédraogo : L'agriculture durable, il faut entendre par là, cette pratique agricole qui ne cause pas de dommage aux ressources naturelles. C'est-à-dire, qu'elle concilie l'exploitation avec la préservation des ressources naturelles, parce qu'il faut comprendre que l'exploitation agricole utilise les services de la nature ou services écosystémiques. Si d'aventure ces services n'existent plus, il n'y aura plus de production agricole. Donc, il faut pratiquer une agriculture qui permet de préserver les ressources naturelles qui sont le support de la production.

Justement, est-ce que cette agriculture pratiquée au Burkina a un impact sur nos ressources naturelles ?

Cela dépend de quel côté l'on se met. Oui, l'agriculture pratiquée autrefois en milieu traditionnel ne causait pas trop de dommages à l'environnement. Parce que, les populations locales, traditionnelles savaient utiliser de façon rationnelle les ressources naturelles. Si fait que l'exploitation agricole traditionnelle permet de préserver les ressources naturelles. Si vous prenez par exemple la mise en jachère, c'est une pratique traditionnelle consistant à cultiver sur un espace donné sur un certain nombre d'années et à le mettre en repos pendant quelques années afin de permettre la reconstitution des ressources.

Donc cette pratique est une pratique qui montre que les populations locales savaient comment utiliser de façon rationnelle les ressources. Mais aujourd'hui avec l'explosion démographique, l'amenuisement des terres, la pression est forte sur les terres et il n'y a pratiquement plus de jachère et l'agriculture telle que pratiquée de façon extensive cause beaucoup de dommages aux ressources naturelles. L'attention doit être attirée aujourd'hui sur certaines pratiques agricoles néfastes telles que l'utilisation anarchique des herbicides, pesticides et des engrais de synthèse. Il faut promouvoir des pratiques qui préservent la vie du sol et celle de la végétation et de la faune, bref qui causent moins de violence à notre environnement.

Mais nous sommes dans une ère ou l'agrobusiness est promu. Il est d'ailleurs vu comme ce qui va nous permettre d'atteindre le développement…

Vous dites vrai. Est-ce qu'on peut développer un pays avec l'agriculture pratiquée de façon traditionnelle et avec des moyens rudimentaires ? Je dirai non. Il faut aller à une autre étape où on va utiliser des moyens plus modernes, mais adaptés à notre environnement. Les moyens modernes ne sont pas forcément synonymes de destruction massive des ressources naturelles. On peut bien les utiliser pour une exploitation rationnelle des ressources naturelles.

Vous avez tantôt parlé de l'agrobusiness, mais véritablement ceux qui se sont lancés dans l'agrobusiness ne sont pas réellement des agrobusiness men. Parce qu'il y a des gens qui ne connaissent rien à la pratique agricole, ils vont acheter de larges superficies de terre, raser toute la végétation sur des centaines d'hectares, et peut-être, c'est moins d'une dizaine d'hectares qu'on exploite. Et quelle exploitation on en fait ? Certes, on a tenté de faire la promotion de l'agrobusiness, mais il fallait que la promotion soit accompagnée pour une véritable contribution à la production agricole.

Cela pouvait être une exploitation qui se fait de façon intensive plus tôt qu'extensive. On n'a pas besoin de prendre des centaines d'hectares pour faire de l'agrobusiness. On peut utiliser une dizaine d'hectares et rentabiliser de façon substantielle. Donc véritablement cette politique de la promotion de l'agro business n'a pas eu d'accompagnement et cela a eu des effets pervers sur l'environnement et même sur le plan social.

C'est quoi une exploitation intensive ?

C'est pratiquer l'agriculture sur des superficies réduites en maximisant sur les rendements plutôt que d'étendre la surface d'exploitation. Quand je prends aujourd'hui, ce que nous faisons au Burkina, c'est plutôt de la pratique agro-pastorale extensive que nous pratiquons. Aujourd'hui, on défriche un champ sur un espace donné, une ou deux années après, on défriche une nouvelle surface, ainsi de suite, c'est-à-dire que la surface défrichée s'étend à longueur d'années.

Alors que dans une pratique intensive, on peut faire l'exploitation sur une surface donnée pendant plusieurs années. Certes, cela demande l'utilisation d'intrants, mais cela peut se faire par un accompagnement pour que l'utilisation puisse être bien rationnelle de sorte à maximiser la production agricole, mais à préserver aussi les ressources, notamment les ressources en sol qui constituent le support de la production agricole.

Vous parliez également d'une agriculture rationnelle. Qu'est-ce que c'est ?

Je vais plutôt au-delà pour parler d'une utilisation rationnelle des ressources naturelles. C'est exploiter juste ce dont on a besoin. C'est vrai que la promotion de l'agrobusiness ne vise pas une production de subsistance mais plutôt commerciale, qui fait qu'on maximise sur la production, mais la pratique n'est pas faite de façon accompagnée, de façon durable, cela a un impact sur les ressources. Donc rationnelle, c'est justement l'exploitation qui concilie la production avec la préservation des ressources.

Cela peut se faire en utilisant les intrants appropriés pour une culture donnée. Donc, la responsabilité, c'est dans ce sens, c'est-à-dire l'exploitation qui se fait en ayant le souci de préserver le support de l'exploitation, c'est-à-dire le sol. Si on utilise le sol de façon anarchique, dégradante et qu'il perd sa vie, il devient un sol improductif et ces sols existent. Si vous allez dans certaines régions du Burkina, vous avez ce qu'on appelle les « zipeelé » en langue locale « sol nu », qui sont des sols improductifs, pourtant c'était des sols qui produisaient, il y a des années.

En plus de la mauvaise exploitation de l'homme, il y a la péjoration climatique, c'est vrai que l'action de l'homme exacerbe l'action du climat. Ces deux facteurs combinés, font que nous sommes dans une situation où les sols sont menacés de dégradation. La rationalité va dans le sens d'utiliser tout en ayant en esprit de conserver le support de la production.

A vous entendre parler, c'est comme si vous êtes contre l'agrobusiness…

Non (rires), je ne suis pas contre l'agro-business. Pas du tout. Bien au contraire, la promotion de l'agrobusiness peut éventuellement contribuer à atteindre la sécurité alimentaire. Aujourd'hui, le Burkina est à un niveau ou on n'est pas en sécurité alimentaire. La production agricole faite traditionnellement, vous l'avez dit 80% de la population y est impliquée, pourtant, nous n'arrivons pas à satisfaire les besoins en denrées alimentaires. Ce qui veut dire que notre système de production doit être amélioré, l'agrobusiness peut y contribuer, mais il doit se faire avec un accompagnement, pas tel qu'on le voit actuellement.

Aller défricher des centaines d'hectares, couper les arbres, raser et laisser un sol nu et n'exploiter que 5 ou 10 hectares et encore qu'elle exploitation, parce que là encore les rendements sont souvent faibles. Donc l'agrobusiness, il faut en faire la promotion, mais il faut l'accompagner. Que ceux qui veulent s'y lancer se fassent accompagner par les structures techniques habilitées et qui peuvent les aider dans une production qui soit rentable, mais qui préserve aussi les ressources.

Est-ce qu'il y a des exemples en matière de production agricole durable que vous conseillez à ceux qui sont intéressés ?

Oui, il y a des exemples de pratiques, et je crois que ce n'est pas des exemples de production à grande échelle, mais ce sont plutôt des démonstrations que certaines ONG font. Ce sont des champs écoles ou des gens peuvent aller voir des pratiques durables et rentables de production. Je vais prendre pour exemple, le champ école du « bocage sahélien » qui est développé, en collaboration avec l'ONG Terre Vertes à Guié qui montrent comment on peut exploiter les terres sahéliennes, tout en préservant le peu d'arbres qu'on a sur ces sols. Il ne faut pas forcément viser les grands rendements, mais il faut avoir des rendements acceptables qui permettent de préserver les ressources et de s'assurer qu'on peut le faire de façon durable, plutôt que d'avoir un gros rendement sur une ou deux années et après le sol devient improductif, cela ne sert pas vraiment. Il faut le faire dans la durabilité et dans la durée.

Donc, la possibilité de produire en grande quantité et préserver les ressources naturelles est exclue ?

Si, c'est possible (rire). D'ailleurs l'agrobusiness man qui produit, ce n'est pas pour manger seulement, c'est la production pour se faire de l'argent. Donc évidemment, il faut produire en grande quantité avec des exigences voilà, mais elles ne doivent pas compromettre les ressources naturelles. C'est encore une fois, la responsabilité, parce que si le support de la production n'existe plus, vous n'allez plus produire. C'est pour dire qu'on peut bien les concilier, c'est-à-dire aller dans le sens des intrants appropriés et parmi ces intrants, il y a d'abord la base de la production qu'est la semence.

Aujourd'hui, nous avons plusieurs instituts de recherches qui proposent des semences appropriées. C'est-à-dire des semences à haut rendement, et qui sont adaptées à l'environnement (cycle court, résistant à la sécheresse). Donc pour commencer, il faut choisir les semences appropriées, adopter les pratiques d'utilisation de sol approprié. En somme, on peut pratiquer l'agriculture pour atteindre les objectifs de grosses productions pour le business, en le faisant de façon intensive, mais ce qu'il faut véritablement éviter, c'est la production de façon extensive. Si on arrive à maîtriser un système de production intensive, on préserve beaucoup de terres. Sinon, tant qu'on va produire de façon extensive, on va exposer de grandes superficies de terres à la dégradation.

Mais qu'est-ce qu'il faut dire à ces personnes qui se sont déjà lancées dans l'agrobusiness par la production extensive et qui tirent leur épingle du jeu

Il faut envisager des actions de sensibilisation, avec l'ensemble des acteurs pour corriger les erreurs du passé. Mais il revient aussi à ceux-là qui sont intéressés d'approcher les services appropriés pour se faire aider et accompagner.

Il y a des gens qui le font déjà, parce que l'agrobusiness man doit se mettre en tête que la terre qu'il a acquise, c'est son patrimoine, c'est la base de sa production, c'est-à-dire que c'est une ressource qu'il doit préserver, protéger jalousement, parce que c'est le support de son investissement. S'il gère mal la terre, il va se retrouver avec des centaines d'hectares improductifs. Les départements ministériels en charge des questions agricoles et environnementales peuvent aussi développer des initiatives qui pourront être adressées à ces agro-business men et aux agriculteurs amateurs.

Yvette Zongo
Lefaso.net
Crédit photo et vidéo : Auguste Paré

Categories: Afrique

A la Une du jeudi 02 mai 2024

Wed, 01/05/2024 - 22:00





Categories: Afrique

Lutte contre les VBG : Children Believe et la Coordination régionale PSEA font le bilan de leurs actions à Fada N'Gourma

Wed, 01/05/2024 - 21:42

L'Organisation non-gouvernementale de droit canadien Children Believe, en collaboration avec la Coordination régionale PSEA, a organisé un atelier, le mardi 30 avril à Fada N'Gourma, région de l'Est. L'objectif était de faire le bilan des actions menées en 2023 dans la prévention contre l'abus et l'exploitation sexuelle des enfants, identifier et planifier les priorités pour l'année 2024.

Dans la région de l'Est, les Violences basées sur le genre (VBG), l'abus et l'exploitation sexuelle sont d'actualité. Ainsi, plusieurs ONG et associations travaillent d'arrache-pied afin de venir à bout du fléau.

À cet atelier-bilan, la représentante de la Direction régionale en charge de l'action humanitaire dans l'Est, Mamounata Sabdano/Kankouan, a exprimé toute sa reconnaissance à l'endroit des acteurs de terrain. Elle a aussi souhaité un accompagnement sans faille de tous les partenaires pour engranger plus de résultats.

La représentante de la Direction régionale en charge de l'action humanitaire dans l'Est, Mamounata Sabdano/Kankouan

Selon le chef de bureau Children Believe de l'Est, Bonaventure Belem, l'organisation a inscrit la lutte contre les violences basées sur le genre en chapitre principal. Le « Projet d'assistance multisectorielle et intégrée pour les communautés des régions de l'Est et du Centre-Nord affectées par la crise humanitaire (PAMSIC) » en est une illustration parfaite. « L'ensemble des projets que nous mettons en œuvre au niveau de la région prennent en compte la lutte contre les VBG. À travers cet atelier, nous voulons accompagner le Réseau contre l'abus et l'exploitation sexuelle à l'Est, à établir un plan d'action pour pouvoir lutter efficacement », a-t-il confié.

Le chef de bureau Children Believe de l'Est, Bonaventure Belem

Après cet atelier-bilan, c'est un sentiment de satisfaction qui se dégage, malgré les difficultés rencontrées pour la mobilisation des acteurs sur le terrain, l'insuffisance de ressources humaines et financières dédiées pour la mise en œuvre des différentes activités, entre autres.

En termes d'acquis, l'on retient la traduction des outils et messages de formation en mooré, gulmancéma et fulfudé ; la sensibilisation et la formation du personnel et des acteurs communautaires ; la production de messages radiophoniques sur le mécanisme de plaintes, de feedback et de rétroaction à travers les radios communautaires en trois langues.

Pour Stéphane Soubeiga, coordonnateur du Réseau de protection contre les abus et l'exploitation sexuelle à l'Est et au Centre-Est, les résultats sont à saluer. « Nous tirons une grande satisfaction par rapport aux résultats obtenus avec plus de 10 000 personnes touchées dans la région », affirme-t-il, ajoutant que le besoin d'appui des communautés assistées reste prioritaire et important pour 2024. Pour y parvenir, des actions telles que le renforcement de la formation des organisations internationales et des OSC, et l'appui au dispositif de signalement seront menées. Dans ce sens, il faudra mobiliser aussi des ressources avec les partenaires.

Le projet a cinq résultats stratégiques que sont la prévention, l'assurance d'un mécanisme sûr et accessible, la prise en charge des cas en lien avec les VBG et de la protection contre l'exploitation et les abus sexuels, les procédures d'enquête et de redevabilité, et la structuration du réseau.

G. Aboubacar
Lefaso.net
Fada N'Gourma

Categories: Afrique

Burkina/Sanlam Sports Day 2024 : Sanlam Assurance remporte la compétition de football devant la BOA

Wed, 01/05/2024 - 21:18

Après la finale perdue l'an passé, Sanlam Assurance s'est offert le trophée de football en marge de la troisième édition de Sanlam Sports Day qui s'est tenue dans l'après-midi de ce mardi 30 avril 2024 à Ouagadougou. Elle a battu la Bank Of Africa (BOA) aux tirs au but et remporte ce match de gala. Un après-midi sportif pour consolider les liens entre les travailleurs et collaborateurs de Sanlam Assurance.

Les travailleurs et collaborateurs de Sanlam Assurance se sont réunis autour du sport pour célébrer des valeurs de bienveillance, de collaboration, d'intégrité et d'innovation prônées par l'entreprise. Une séance d'aérobic et un match de football étaient au programme de cette activité annuelle de Sanlam Assurance. N'ayant pas reçu l'autorisation des autorités à temps, le traditionnel cross populaire a été annulé. Mais cela n'a pas empêché les travailleurs de Sanlam Assurance et ceux de la BOA, partenaire de longue date de Sanlam, de se familiariser autour du ballon rond.

Sanlam Sports Day est une activité annuelle organisée depuis maintenant trois éditions, en marge de la journée internationale du travail, célébrée le 1er mai de chaque année. Cette année, c'est la Banque Of Africa qui a eu l'honneur d'être invitée à cette activité. Et le match de football a opposé l'équipe de Sanlam Assurance à celle de la BOA.

Les participants lors de la séance d'aérobic et de fitness

D'abord en compétition de tirs au but, la BOA s'est montrée plus réaliste et l'emporte 1-0 après 4 tirs des deux côtés.

En compétition de football, Sanlam Assurance va prendre sa revanche et remporte le trophée après sa victoire aux séances fatidiques des tirs au but 1-0 également face à la BOA, invitée d'honneur de cette édition 2024 de Sanlam Sports Day. À la fin du temps règlementaire des deux fois quinze minutes, le score était de 1 but partout.

Les deux équipes repartent chacune avec un trophée et des médailles. Cette compétition vise à raffermir les liens entre les travailleurs de Sanlam Assurance à l'occasion de la célébration de la journée internationale du travail.

L'équipe de Sanlam Assurance en bleu et celle de la BOA en vert

A la fin de l'activité, ce sont des dirigeants satisfaits qui se sont prêtés aux questions des journalistes. Salif Traoré, directeur général de Sanlam Assurance, affirme que l'activité sera pérennisée et se déroulera chaque année. Elle vise non seulement à contribuer au bien-être des travailleurs de l'entreprise mais aussi à renforcer la cohésion au sein de Sanlam Assurance.

Salif Traoré, directeur général de Sanlam Assurance

« C'est une activité que nous inscrivons dans le cadre du bien-être des employés pour les encourager à faire du sport. C'est aussi un des éléments de notre responsabilité sociale en tant qu'entreprise. Nous inscrivons cette troisième édition dans la même continuité que les deux précédentes éditions avec cette fois-ci la BOA comme invitée spéciale. La BOA est un partenaire historique, un partenaire de tous les jours avec qui nous faisons beaucoup d'affaires. Nous avons inscrit cette activité dans nos différents programmes et ça sera un programme annuel. Chaque année, on consacrera une journée au Sanlam Sports Day. Sur le plan général, nous sommes satisfaits, on a été quelque peu amputé par une activité qui est le cross parce qu'on n'a pas pu avoir les autorisations règlementaires à temps. Sinon, pour le reste, nous sommes satisfaits », a confié Salif Traoré.

Salif Compaoré, comptable et représentant les responsables de la BOA

De son côté, Salif Compaoré, comptable et représentant les responsables de la BOA se dit également satisfait du déroulement de cette activité. Pour lui, c'est un honneur de participer à cette activité de Sanlam Assurance, « un partenaire crédible et de longue date de la BOA ».

La soirée a été riche en musique et en animation

« Il faut dire déjà que Sanlam Assurance est un très grand partenaire de la BOA. Nous travaillons avec Sanlam depuis plusieurs années maintenant. Quand on a été convié à cette activité comme invité d'honneur, on a juste honoré notre présence, la demande de Sanlam qui est pour nous un partenaire très crédible. On est très satisfait de la participation et du déroulement de l'activité dans l'ensemble ».

Après cette édition 2024, rendez-vous est pris pour la quatrième édition de Sanlam Sports Day qui se déroulera en 2025.

Mamadou Zongo
Lefaso.net

Crédit photos : Bonaventure Paré

Categories: Afrique

Burkina/Campagne d'évangélisation du Buisson ardent : L'apaisement des cœurs et la conversion des âmes au centre des prières

Wed, 01/05/2024 - 21:00

Animée par l'abbé Blaise Bicaba, l'apothéose de la campagne d'évangélisation organisée par le renouveau charismatique catholique de l'Université Joseph Ki-Zerbo (Buisson ardent) a drainé du monde. Père spirituel du groupe, l'abbé Bicaba a célébré, dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2024, la messe de clôture de cette campagne d'évangélisation 2024 placée sous le thème « Jésus lui dit : Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie ». Cette messe a été concélébrée avec l'aumônier diocésain du renouveau charismatique, l'abbé Thierry Nikièma, et plusieurs autres prêtres.

C'est dans un stade Dr Issoufou Conombo de Ouagadougou plein à craquer qu'ils étaient réunis. Venus des quatre coins du pays, certains étaient là pour des questions de santé, d'enfantement et d'autres pour le travail et des situations diverses. Mais ils ont tous prié pour l'apaisement des cœurs et la conversion des âmes de ceux qui s'en prennent à notre pays et aux innocents.

L'abbé Blaise Bicaba, père spirituel du renouveau charismatique catholique de l'Université Joseph Ki-Zerbo

En effet, ce type de campagne d'évangélisation est organisé, selon le père spirituel du groupe, l'abbé Blaise Bicaba, pour que les gens prennent conscience qu'il n'y a pas plusieurs chemins qui mènent à Dieu et que le seul vrai chemin, c'est Jésus Christ. C'est d'ailleurs pourquoi, selon lui, le thème de la campagne choisi, c'est Jean 14 : 6 « Jésus lui dit : Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie ». « Parce qu'il n'y a que Dieu pour nous sortir d'affaire. C'est le maître de tout. Et tout comme il a combattu pour les Israélites en faisant sombrer Pharaon et son armée dans la Mer rouge, et bien si nous mettons notre espoir et notre confiance en lui, il combattra aussi pour nous », enseigne l'abbé Bicaba. Tout en précisant que le message du Christ, c'est un message d'espoir et d'amour. « Les gens n'ont pas mis ce message évangélique du Christ en pratique. C'est plutôt la course vers les biens de ce monde qui passe, la course vers les biens matériels. On pille et on tue », regrette-t-il. Mais il ne faut pas perdre espoir, car selon l'homme de Dieu, il faut prier pour toutes ces personnes qui ont le cœur endurci : Dieu seul pourra les apaiser parce qu'il « aime le pécheur, mais c'est le péché qu'il n'aime pas. Et le pécheur peut se convertir ».

Vue partielle des populations mobilisées pour l'apothéose de la campagne

A titre d'exemple, des terroristes se sont convertis, assure-t-il, en racontant leurs histoires. Ce sont des témoignages de conversion qui peuvent amener d'autres à renoncer, s'est-il réjoui.

Au cours de cette nuit de prières et d'intercession, plusieurs témoignages ont été enregistrés : des guérisons de cancers du sein, de paralysie, de cécité, etc.

L'abbé Thierry Nikièma, aumônier diocésain du renouveau charismatique catholique

L'impact de ces différentes campagnes d'évangélisation organisées chaque année par le renouveau charismatique catholique de l'Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou n'est plus à démontrer, selon l'aumônier diocésain, l'abbé Thierry Nikièma. Car, dit-il, des vies ont été transformées, des personnes converties, etc. Tout en rappelant que l'évangélisation est bénéfique pour tout chrétien et que tout chrétien doit chercher à écouter et à se familiariser avec la parole de Dieu.

Yvette Zongo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Ouagadougou : Un présumé voleur d'engins à deux roues dans les filets de la Gendarmerie nationale

Wed, 01/05/2024 - 21:00

La Brigade Ville de Gendarmerie de Nongremassom a mis fin au parcours d'un présumé auteur, récidiviste, de vols multiples d'engins à 2 roues, d'usurpation d'identité, de faux et usage de faux.

En effet, l'arrestation de ce présumé auteur de plusieurs vols fait suite à de multiples plaintes de vols de vélomoteurs enregistrées. La sous-unité de la Gendarmerie a alors ouvert une enquête et a sensibilisé la population, surtout les acteurs exerçant dans le domaine, à une franche collaboration avec les Forces de Défense et de Sécurité. C'est ainsi qu'elle a été informée de la présence d'un individu au quartier Wayalghin, secteur n°42 de Ouagadougou, qui tente d'écouler un vélomoteur d'origine douteuse. Face à de multiples interrogations sur l'origine de l'engin par le client, le vendeur a pris la poudre d'escampette mais a été vite rattrapé et maitrisé par les riverains.

Nantie de ces informations, une équipe de la sous-unité de Gendarmerie, s'est immédiatement transportée sur les lieux et a conduit à la Brigade, le présumé S.A, de nationalité étrangère ainsi que l'engin, objet de suspicion.

Une fouille sommaire du sac trouvé en sa possession a permis la découverte de cartes de visites, des Cartes Nationales d'Identité (CNIB) appartenant toutes à des dames, des reçus d'achats d'engins à deux roues et des certificats pour servir à l'immatriculation des engins.

Dans la même nuit et pendant l'inventaire des objets sus-énumérés, la Brigade de Gendarmerie a reçu la visite d'un mécanicien qui porte également plainte contre S.A, pour lui avoir vendu un engin d'origine frauduleuse. Il poursuit en disant que c'est lors du contrôle de l'authenticité des documents y afférents au Service Technique de Recherches judiciaires (STRJ) de la Gendarmerie Nationale que le faux a été décelé.

Interrogé sur l'origine des 2 vélomoteurs, le présumé passe aux aveux et déclare que les 2 engins sont des fruits de vol.

Le mode opératoire de S. A, consiste à cibler la gent féminine et les jeunes ayant nouvellement acquis des montures. Il approche sa victime et par son charisme et son humilité, crée facilement une familiarité qui aboutit à une relation de sympathie. Il travaille à renforcer cette relation en étudiant sa victime, puis lui propose une aide quelconque, selon les difficultés vécues par la personne ciblée. A cette étape, il fait naitre un climat de confiance et profite d'une imprudence ou de la naïveté de sa victime pour la déposséder de son moyen roulant.

Après son forfait, le délinquant se débarrasse rapidement de la plaque d'immatriculation de l'engin volé et établit un nouveau reçu d'achat en se servant de pièces d'identité qu'il aurait ramassées. Il use ensuite de fausses déclarations pour obtenir l'établissement du certificat servant à l'immatriculation de l'engin dans un poste de douane secondaire non informatisé. Après l'obtention de ce faux certificat, il met son butin sur le marché. Lorsqu'un client exige la présence du propriétaire légitime de l'engin, il use de stratèges et appâte une fille en lui proposant une offre d'emploi accompagnée d'un vélomoteur de service et réclame la photocopie de sa CNIB pour la constitution du dossier. Il utilise ensuite cette photocopie pour remplir un autre reçu en utilisant des carnets de reçus confectionnés à cet effet. Il bernera la même fille qui, dans l'ignorance totale, se présentera avec lui au client et le tour est joué. L'engin est alors vendu en toute confiance. L'acheteur découvrira la supercherie plus tard lorsqu'il procèdera au contrôle de l'authenticité des documents à la Police, à la Gendarmerie ou lorsqu'il introduira un dossier d'immatriculation à la Direction Générale des Transports Terrestres et Maritimes (DGTTM).

Les investigations menées ont permis d'obtenir les résultats suivants : L'interpellation d'un délinquant ; La saisie de 7 vélomoteurs, tous de marque YAMAHA dont 6 de modèle SIRIUS et 1 FINN ; La saisie de 3 cachets estampillés : « PAYE LIVRE » ; « Ets LEGALIS » « Ets ISSOUF S. ALI » ; La saisie de fausses factures et de documents douaniers frauduleusement acquis ; La saisie de 10 CNIB, 2 photocopies de CNIB, une carte d'électeur, toutes frauduleusement acquises ; La saisie de 93 cartes de visites dont 55 portant la dénomination « LEGALIS » et 38 portant l'inscription « Ets OUEDRAOGO » dont les abonnements des numéros inscrits ont été faits avec des CNIB de tierces personnes et la saisie de 7 carnets de factures différentes.

De tout ce qui précède, il est établi que le présumé est un récidiviste spécialisé dans le vol des engins à deux roues. La liste des victimes n'est pas exhaustive et l'enquête se poursuit au niveau de la sous-unité. C'est avec une grande satisfaction et un grand soulagement que les victimes sont rentrées en possession de leurs biens. Quant au délinquant, il a été présenté à monsieur le Procureur du Faso, près le Tribunal de Grande Instance de Ouaga II, pour répondre de ses actes.

C'est l'occasion pour sensibiliser les populations sur ce nouveau mode opératoire des délinquants en les invitant à faire preuve d'attention dans les familiarités spontanées et surtout les revendeurs d'engins à observer plus de vigilance en procédant à toutes les vérifications des documents des engins avant de procéder à toute transaction. Une invite est également lancée à l'endroit des populations à faire confiance aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) en dénonçant tout cas suspect auprès des services de police judiciaire en appelant les numéros verts suivants :

Centre National de Veille et d'Alerte : 1010
Centre des Opérations de la Gendarmerie Nationale : 80 00 11 45
Gendarmerie : 16
Police : 17

Source : Gendarmerie nationale

Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Microfinance : Faso Crédit lance officiellement ses activités pour l'inclusion des populations à faibles revenus

Wed, 01/05/2024 - 20:45

Filiale du prestigieux Groupe Planor Afrique, Faso Crédit a officiellement lancé ses activités le mardi 30 avril 2024, à Ouagadougou, avec l'inauguration de sa principale agence. La cérémonie a été présidée par le ministre de l'Économie, des Finances et de la Prospective, représenté par son secrétaire général, Abdoul Rachid Soulama. Cet évènement mémorable dans l'histoire financière du Burkina Faso a été le fruit de plusieurs mois de préparation, avec un engagement résolu de Faso Crédit à promouvoir l'inclusion financière, économique et sociale des populations à faibles revenus. Parmi les personnalités à ce rendez-vous, l'on note la présence du président du Groupe Planor Afrique, Appolinaire Compaoré.

Société anonyme au capital de un milliard de francs CFA, Faso Crédit est née avec l'ambition de s'imposer comme un acteur en première ligne en matière de microfinance en offrant des solutions de financement souples et adaptées aux réalités de ses cibles, en l'occurrence les populations à faibles revenus. Elle voit le jour grâce à la volonté de deux actionnaires institutionnels, tous issus du Groupe Planor Afrique qui opère dans divers domaines dont la banque, les télécommunications, les assurances, la grande distribution, le transport, les hydrocarbures.

Pour le président du conseil d'administration, Jean Damascène Nignan, le challenge permanent de Faso Crédit sera de construire une institution financièrement solide, donnant la priorité aux populations à faibles revenus en mettant à leur disposition une gamme de produits et services adaptés.

« Faso Crédit n'est pas simplement une institution de microfinance de plus, elle est un plus dans la microfinance », Jean Damascène Nignan, président du conseil d'administration de Faso Crédit

Faso Crédit exprime son soutien envers les autorités

Le Président directeur général du Groupe Planor, Apollinaire Compaoré a lui réitéré son soutien aux autorités du pays pour leurs efforts en faveur de la restauration de la paix et le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d'origine. Car pour lui, le dynamisme des affaires est largement tributaire de la stabilité sociale et de l'impulsion que lui donne les autorités.

« À Planor Afrique, nous nous réjouissons également de l'engagement noble affiché par le chef de l'État, d'asseoir la souveraineté de notre pays à travers sa vision et sa politique qui s'intéressent, entre autres, à un domaine comme l'économie », a déclaré Emmanuel Kabré, secrétaire général du Groupe Planor Afrique, porte-parole du Président directeur général.

« Les acteurs économiques burkinabè ont suffisamment de ressources et de la qualité pour réussir dans tous les secteurs d'activités », Emmanuel Kabré, porte-parole du Président directeur général du Groupe Planor Afrique

Un engagement à soutenir le développement économique

La vision de Faso Crédit en effet dépasse largement les simples transactions financières. En tant qu'acteur majeur de la microfinance au Burkina Faso, l'entreprise s'engage à soutenir le développement économique des populations les plus vulnérables, en leur offrant des services financiers abordables et des produits adaptés à leurs besoins. Cette approche inclusive vise à autonomiser les individus et les communautés, en leur donnant les moyens de créer et de développer leurs propres entreprises, tout en renforçant la résilience économique des régions rurales et urbaines du pays.

Depuis son ouverture commerciale en juin 2023, Faso Crédit a rapidement gagné la confiance et l'admiration des communautés locales en offrant des services financiers accessibles et adaptés à leurs besoins spécifiques. La cérémonie de lancement officiel des activités de cette institution de microfinance a été l'occasion pour les dirigeants de Faso Crédit, les représentants du Groupe Planor Afrique, ainsi que les dignitaires et les membres de la communauté, de célébrer ensemble cette étape significative.

« Nous accordons pour l'instant, des crédits allant de 15 000 000 à 50 000 000 de francs CFA en fonction de la demande », Badomba Ouattara, directeur général de Faso Crédit

Ainsi, la vision de Faso Crédit se décline à travers ses missions et valeurs que sont la proximité, la flexibilité, l'engagement et le suivi. La société a ouvert ses portes depuis le 20 juin 2023 dans la capitale burkinabè, à partir de sa toute première agence située au nord du marché de 10 Yaar, a noté Badomba Ouattara, le directeur général de Faso Crédit. Il souligne que l'ouverture de la nouvelle agence, constituant la seconde, vient renforcer l'offre de financement déjà existante, portant le nombre d'agences à deux depuis l'agrément de Faso Crédit.

Faso Crédit a, en effet, obtenu son agrément auprès du ministère en charge de l'Économie et des Finances en septembre 2022 après un long processus. Selon les données révélées par monsieur Ouattara lors de la cérémonie de lancement officiel des activités de Faso Crédit, l'impact financier de l'institution est déjà significatif.

« Les entreprises informelles souffrent d'un accès restreint à un ensemble d'outils productifs dont le financement », Salifou Nikièma, président du Bureau national de l'économie informelle

Un financement de l'économie de plus de 700 000 000 de FCFA

Avec un financement de l'économie s'élevant à une impressionnante somme de 704 509 208 de FCFA, Faso Crédit démontre son engagement à soutenir le tissu économique local et à stimuler la croissance des entreprises à travers le Burkina Faso.
Ces chiffres impressionnants ne font que souligner l'ampleur de l'engagement de Faso Crédit envers l'inclusion financière. En touchant plus de 1 250 clients, l'institution a réussi à étendre son influence à travers différentes couches de la société, offrant des solutions financières adaptées aux besoins variés de ses clients.

« Faso Crédit est le bienvenu et saura combler sans doute le reste de la demande non couverte », Abdoul Rachid, secrétaire général du ministère en charge de l'Économie

En outre, la ressource collectée, indique monsieur Ouattara, dépasse les 663 031 324 FCFA, ce qui témoigne non seulement de la confiance accordée à Faso Crédit par ses clients, mais aussi de la capacité de l'institution à mobiliser des ressources pour soutenir davantage des projets et entreprises locales.

Ces chiffres illustrent le rôle crucial que Faso Crédit joue dans le paysage financier du Burkina Faso, en offrant des services accessibles et des solutions innovantes pour répondre aux besoins spécifiques des populations à faibles revenus. Ils confirment également la vision de Faso Crédit en tant que moteur de développement économique et social, et soulignent l'importance de l'inclusion financière dans la construction d'un avenir plus prospère et équitable pour tous les Burkinabè.

La visite des locaux de la nouvelle agence Faso Crédit

En plus des discours, la cérémonie a été ponctuée par des prestations artistiques vibrantes, mettant en lumière la richesse culturelle et la diversité du Burkina Faso. Les invités ont également eu l'occasion de visiter l'agence principale de Faso Crédit, où ils ont pu découvrir les installations modernes et rencontrer le personnel dévoué qui œuvre quotidiennement pour servir les clients avec professionnalisme.
Alors que Faso Crédit s'engage dans cette nouvelle phase de son parcours, l'entreprise reste résolument attachée à ses valeurs fondamentales d'intégrité, de responsabilité sociale et d'innovation. Avec son agence principale désormais en plein cœur de Ouagadougou, Faso Crédit est bien positionné pour étendre son impact et continuer à changer des vies à travers le Burkina Faso.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Groupe BOA/Bilan 2023 : Une croissance globale de 26% malgré un contexte économique difficile

Wed, 01/05/2024 - 20:40

Le Groupe Bank of Africa (BOA) a organisé une conférence de presse en ligne pour présenter les résultats financiers de l'année 2023 de ses six filiales cotées à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Cette conférence, qui s'est déroulée le mercredi 24 avril 2024, a été animée par Abderrazzak Zebdani, directeur général de BOA Afrique de l'ouest, et par ailleurs directeur général adjoint du Groupe BOA. Sur le plan financier, le Groupe BOA a réalisé une performance solide en 2023, avec une masse bénéficiaire cumulée atteignant 110 milliards de francs CFA, en hausse notable de 18%. Cette performance est obtenue en dépit des défis économiques et politiques auxquels fait face la banque.

L'année 2023 a été marquée par des défis économiques et politiques pour le Groupe BOA opérant dans l'espace UEMOA. Dans ce contexte complexe, caractérisé par des turbulences politiques et un ralentissement de la croissance économique, le groupe a su démontrer sa résilience et sa capacité d'adaptation.

La résilience

« L'impact des crises sanitaires et sécuritaires dans le monde sur l'inflation a poussé les régulateurs à changer les politiques monétaires pour y faire face. Ce changement des politiques monétaires a aussi eu un impact sur le coût de la ressource, et partant, sur l'activité bancaire. Aussi, en tant qu'institution bancaire, les ressources qui constituent nos matières premières, se font de plus en plus rares », a situé Abderrazzak Zebdani, directeur général de BOA Afrique de l'Ouest.

En guise d'illustration, Abderrazzak Zebdani note que les sanctions sur le Niger depuis juillet 2023, matérialisées par la fermeture des frontières et surtout l'arrêt de transactions avec les autres pays, ont lourdement impacté le niveau de la liquidité et le business de façon générale sur le territoire nigérien. Cela a engendré une légère dégradation du portefeuille, relève-t-il : une baisse de 6,8% de son cours est enregistré, reflétant les répercussions négatives des évolutions politiques du pays. Car plusieurs clients, poursuit-il, étaient dans l'incapacité de respecter leurs engagements. Cette dégradation du portefeuille, a donc nécessité des provisions supplémentaires pour respecter la réglementation.

Cependant, face à cette situation, le Groupe a pu surmonter les difficultés grâce à la mobilisation de l'ensemble des collaborateurs de BOA-Niger. Ainsi, selon la banque, le résultat du Niger est quasiment similaire à celui de 2022, estimé à environ 10 milliards de francs CFA.

Au Burkina Faso et au Mali, Abderrazzak Zebdani mentionne aussi un manque de liquidité qui gêne le système financier. Ce qui ne procure point de visibilité pour financer des projets à long terme, a-t-il indiqué. « Nous arrivons sans problème à gérer le financement des entreprises et des États sur le court terme. Mais au regard de la situation sécuritaire au Mali et au Burkina Faso, nous n'avons malheureusement pas de visibilité lorsqu'il s'agit d'un investissement à moyen et long termes », a-t-il confié.

Le plan de redressement de BOA-Mali achevé

Concernant la BOA-Mali, le plan de redressement a été achevé, selon le directeur général de BOA Afrique de l'Ouest. Il rappelle que la banque était assez souffrante, ce qui a nécessité la mise en place d'un plan d'action énergétique. Pour ce faire, des actions ont donc été menées sur plusieurs volets : assainissement du portefeuille, gestion des immobilisations hors exploitation et charges. Pour monsieur Zebdani, les charges sont aujourd'hui maîtrisées, le portefeuille a été à 99,99% assaini et le problème des immobilisations hors exploitation est désormais de l'histoire ancienne.
Ces actions ont permis de plus que doubler le résultat net dégagé par la BOA-Mali, soutient-il. « Ce résultat est passé de 2,5 milliards de francs CFA à 5,8 milliards de francs CFA, cette année. Avec ce résultat obtenu, l'assemblée générale de BOA-Mali a décidé de distribuer des dividendes aux actionnaires », a-t-il présenté.

Malgré ces défis, les filiales du Groupe BOA cotées à la BRVM ont affiché une progression encourageante. Les encours de crédits agrégés ont augmenté de 5,1%, atteignant 2 348 milliards de francs CFA, bien que les dépôts agrégés aient connu une légère rétraction de -1,9%, s'établissant à 3 324 milliards de francs CFA. Cette croissance des crédits s'est accompagnée d'une amélioration du coût du risque, démontrant la solidité des pratiques de gestion des risques du groupe.

Une croissance globale de 26%

Des propos de monsieur Zebdani, sur le plan financier, le Groupe BOA a réalisé une performance solide en 2023, avec une masse bénéficiaire cumulée atteignant 110 milliards de francs CFA, en hausse notable de 18%. Cette performance a permis à l'ensemble des filiales cotées, de distribuer un dividende global de 67,3 milliards de francs CFA bruts, enregistrant une croissance de 26% par rapport à l'année précédente. Cette distribution de dividendes reflète un rendement élevé, situé entre 10,4% et 12,2%, offrant ainsi une rémunération attrayante pour les actionnaires.
Ainsi, la performance globale enregistrée pour chacune des six filiales, est de 18,6% pour BOA-Bénin, de 45,8% pour BOA-Burkina Faso, de 97,4% pour BOA-Côte d'Ivoire, de 15,9% pour BOA-Mali, de 5,3% pour BOA-Niger et de 41% pour BOA-Sénégal.

La stratégie de diversification bilancielle en faveur des Petites et moyennes entreprises (PME), l'un des principaux axes stratégiques du Groupe BOA, a été poursuivie avec prudence dans ce contexte incertain. Cette approche prudente a contribué à maintenir un niveau de satisfaction des besoins en liquidité, bien que celui-ci ait connu une légère baisse à 74% en fin 2023, contre 100% en fin 2022.

Les stratégies de développement

Pour une meilleure gestion des PME, le Groupe BOA a mis en place des agences baptisées « Espaces business », totalement dédiées à cette clientèle. Et il en dispose de plus d'une trentaine pour prendre en charge les besoins particuliers des PME. La banque a dit être dans un processus de constitution d'un véritable fonds de commerce à accompagner. Ainsi, le nombre de dossiers mis en place durant l'exercice 2023 a progressé, selon Abderrazzak Zebdani, de +16%, générant ainsi une progression des montants débloqués de la production de plus +19%.

Sur le plan de la transformation digitale, monsieur Zebdani relève que l'offre de services proposé à la clientèle répond à 99% des besoins exprimés. « Nous avons énormément investi dans la digitalisation de plusieurs processus en interne. À titre illustratif, la digitalisation du traitement des crédits facilite le déblocage des crédits dans un délai compris entre 24 et 48 heures. Il y a aussi, la digitalisation des traitements des réclamations. Ce qui permet aujourd'hui de pouvoir traiter les réclamations dans un délai de cinq jours. Toutes ces innovations ont pour seul but d'améliorer la qualité des services et de satisfaire la clientèle », a-t-il montré.

Monsieur Zebdani rappelle qu'en tant qu'investisseurs industriels avec un business modèle qui opère dans la durée, leur mission, est de collecter et gérer l'épargne des citoyens, tout en finançant l'économie réelle. Ce financement, fait-il savoir, passe par l'accompagnement des citoyens qui ont des besoins de consommation d'équipements, par le financement des entreprises, surtout celui des PME et le financement des États.

Les perspectives annoncées

Se référant aux différents rapports internationaux, notamment de la Banque africaine de développement (BAD), la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et du Fonds monétaire international (FMI), le directeur général de BOA Afrique de l'Ouest annonce de bonnes perspectives. « Il y a un certain optimisme qui règne au niveau de toute la zone des États du Sahel et surtout avec de bonnes perspectives pour le Niger. Ce, d'autant plus qu'il a été découvert dans le pays un nouveau gisement d'uranium, avec en vue le début véritable d'une exportation de masse de produits pétroliers à travers le pipeline mis en place entre le Niger et le Bénin », a indiqué Abderrazzak Zebdani.

Le Groupe BOA révèle avoir arrêté des budgets très ambitieux au profit de l'ensemble des filiales pour l'année 2024. Sur demande des autorités étatiques à l'endroit des banques opérant dans la zone UEMOA, de porter leur capital à un minimum de 20 milliards de francs CFA, le Groupe BOA entend communiquer un plan d'action à la BCEAO avant juin 2024. Des propos du directeur général de BOA Afrique de l'Ouest, toutes les six filiales cotées à la BRVM, ont suffisamment de fonds propres pour porter leur capital à 20 milliards de francs CFA, par intégration de réserve.

Il faut noter que toutes les banques ont un délai de trois ans pour se conformer à cette norme. « Cette réglementation va être respecter très prochainement sans aucun effort de la part des actionnaires », a assuré Abderrazzak Zebdani. Soulignant les bonnes relations qui existent entre la banque et les autorités des États où elle opère, le Groupe BOA a dit rester confiant et engagé pour les accompagner quelle que soit la situation.

En somme, malgré les défis économiques et politiques rencontrés en 2023, le Groupe BOA a su maintenir sa trajectoire de croissance et démontrer sa résilience financière. Avec une gestion prudente et une stratégie axée sur la diversification et la gestion des risques, le groupe continue de renforcer sa position dans le paysage financier de l'UEMOA.

Note: ">Lire aussi : Groupe Bank Of Africa : Les six filiales enregistrent un dividende de 53,5 milliards de francs CFA bruts en 2022

Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Décès de MOUDALBAYE ALLAHINDANGUE CLEMENT : Remerciements

Wed, 01/05/2024 - 20:15

« L'Éternel a donné, l'Éternel a ôté, que le nom de l'Éternel soit béni ! » Job 1 :21.

La grande famille MOUDALBAYE, MBOR-ASSIMADJI, NGARMANGNA, NATOLBAN, NGUETORA à Koumra, Sewé, Beguewe, Sarh, Ndjamena au Tchad et en France

Les grandes familles OUEDRAOGO à Kaya et à Ouagadougou

Les frères et sœurs Appoline, Djikobaye, Irénée ;
Les familles alliées BELANGER et SIFT au Canada et en France ;

La veuve MOUDALBAYE Lydie Toussaint née OUEDRAOGO ;
Les enfants Natacha, Amanda et Madjimta ;
Les petits enfants Feriel et Noam,

Expriment leurs remerciements pour les nombreuses marques de solidarité, d'amitié, de compassion, de soutiens multiformes, lors du rappel à Dieu à Ouagadougou, le 03 Avril 2024 et de l'inhumation le 12 Avril 2024 au cimetière de Bargo, de leur fils, gendre, frère, époux, père, grand-père MOUDALBAYE Allahindangué Clément, précédemment professeur certifié, enseignant des lycées et collèges à la retraite.

Les remerciements vont aux parents, amis et connaissances, aux voisins du quartier de Bargo, aux collègues, à l'ambassade du Tchad et à la communauté tchadienne au Burkina Faso, à l'amical des voisins solidaires de Bargo, à Samedi matin football, à l'Eglise Baptiste Rehoboth de Saaba, aux élèves et tous ceux qui de près ou de loin, se sont associés à leur douleur d'une manière ou d'une autre.

Vos gestes de compassion, votre présence, vos paroles et vos messages réconfortants, leur ont apporté du réconfort et aidé à traverser cette épreuve avec courage et résilience.

La famille se garde de citer les noms de peur d'en oublier. Aucun mot ne pourra exprimer notre reconnaissance et gratitude éternelle.

Puisse Dieu tout-puissant récompenser chacun au centuple de ses bienfaits.

« Nul ne meurt si sa mémoire demeure dans le cœur des siens »

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Décès de DAGBO Richard NASSA : Remerciement et faire-part

Wed, 01/05/2024 - 20:05

« Je te le dis en vérité aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis »
(Luc 23:43)
La grande famille DJEDJEKO à Zikisso, Abidjan et Paris ;
Les familles alliées, oncles et tantes ;

La veuve Elise NASSA née SOMBIE, enfants et petits-enfants ;
L'Union des Ressortissants Ivoiriens vivant au Burkina Faso (URECIB) ;
Très touchés par les nombreuses marques de compassion, de solidarité, de soutien spirituel, moral et matériel lors du rappel à DIEU le 09 Mai 2023 de leur fils, époux, père, beau-père, oncle, grand-père, DAGBO Richard NASSA

Elles renouvellent leurs vifs remerciements, reconnaissances et gratitudes aux parents, compatriotes, amis, voisins, collègues et connaissances.
Elles vous informent par ailleurs de la tenue de messes pour le repos de l'âme du défunt à travers les demandes de messes dont vous trouverez le programme ci-joint.

Puisse Dieu et nos ancêtres rendre à chacun le centuple de ses bienfaits.

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Décès de El Hadj TOURE SALIFOU : Faire-part du Doua du 40e Jour

Wed, 01/05/2024 - 20:00

Sa Majesté Naaba KIBA, Roi du Yatenga
Le Chef de Gourcy,

Le Chef de Oula,
Les grandes familles TOURE, OUEDRAOGO et TRAORE à OULA, Ouahigouya, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, en Côte d'Ivoire, en France, aux Etats-Unis et au Canada,

Les grandes familles BELEM et DERMA à Bougoure,
Les grandes familles COMPAORE, KABORE, BONKOUNGOU et OUEDRAOGO à Ouagadougou

Les familles alliées ANDRIAMANANTSEHENO et GOMINA à Madagascar et Ouagadougou, les amies de la famille,

La veuve Hadja TOURE née COMPAORE Assèta,
Hadja SAVADOGO née TOURE Sanata, El hadj TOURE Ousseni,
Les enfants TOURE Alioune Nasser, GOMINA née TOURE Mah Aïda, TOURE Alpha Lamine,

Les petits enfants Inaya, Maïssara et Amir,
vous informent du Doua du 40e Jour de :
El Hadj TOURE SALIFOU Professeur d'EPS à la retraite, dans sa 69ème année.

Précédemment :
Instructeur de la Fédération Internationale de Volley-ball
Vice-Président de la Fédération Burkinabè de Volleyball ;
Président de la ligue du Centre de Volley-ball
Coach de l'EFO et de l'Equipe Nationale de Volley-Ball ;
Président d'Honneur de la Section Volley-Ball de l'EFO et
Membre du Conseil d'Administration et du Comité des Sages de l'EFO,

Le dimanche 05 Mai 2024 à 8h00 à son domicile sis à la cité An 3.

Puisse Allah dans son infinie bonté rendre à chacun ses bienfaits au centuple.

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Économie : Les conclusions de l'évaluation de la mise en œuvre effective des réformes au menu d'une rencontre entre le Burkina et la commission de l'UEMOA

Wed, 01/05/2024 - 15:10

La Commission de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) passe en revue avec le Gouvernement du Burkina Faso, les résultats de l'évaluation de la mise en œuvre effective des réformes, politiques, programmes et projets communautaires au titre de l'année 2023.

A l'issue des travaux des experts qui se sont tenus du 6 au 8 novembre 2023 à Ouagadougou, la délégation de la Commission de l'UEMOA, conduite par son Président Abdoulaye Diop et la délégation ministérielle avec à sa tête le ministre de l'Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubacar Nacanabo, vont échanger sur les conclusions consignées dans un Mémorandum.

Cette rencontre est prévue se tenir ce vendredi 3 mai 2024, à Ouagadougou au Ministère de l'Economie, des Finances et de la Prospective.

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1er Mai 2024 : Le président Ibrahim Traoré rend hommage aux « braves femmes et hommes du public et du privé »

Wed, 01/05/2024 - 12:01

A l'occasion du 1er Mai 2024, commémorant la Fête du Travail, le président de la transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, envoie un message à ses compatriotes travailleurs via sa page officielle X (ancien Twitter). Voici l'intégralité du message :

« Le 1er mai est le symbole de la quête permanente des travailleurs pour de meilleures conditions de vie dans le respect du droit et de la dignité.

Dans cet esprit, je rends hommage à ces braves femmes et hommes, du public et du privé, de nos villes et campagnes qui, avec abnégation contribuent par leur travail au développement socio-économique de notre pays. Je leur traduis ma reconnaissance et celle de toute la Nation pour les sacrifices divers, la résilience et la détermination à mener le juste combat pour un Etat souverain et des populations épanouies.

Bonne fête à tous les travailleurs ! »

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1er Mai 2024 : La Section de France du MBDHP invite les autorités au respect des droits des travailleurs garantis par la Constitution

Wed, 01/05/2024 - 10:30

Ceci est une déclaration du Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP), section de France, relative à la commémoration du 1er Mai : Journée des travailleurs. Après analyse des conditions des travailleurs au Burkina Faso, la Section de France du MBDHP dit affirmer « son entière solidarité à l'ensemble des travailleurs, qui se mobilisent dans l'adversité et luttent pour préserver, élargir et renforcer leur droit de s'organiser en toute indépendance, pour défendre leurs libertés d'expression et d'opinion, y compris sur les questions intéressant la vie de la Nation dont ils sont des acteurs à part entière et pour créer des conditions meilleures de vie et de travail ». Elle formule également des doléances, à cette même occasion.

Lefaso.net

MOUVEMENT BURKINABÈ DES DROITS DE L'HOMME-ET DES PEUPLES -(M.B.D.H.P.)
Membre de la FIDH Membre de l'Union Interafricaine des Droits de l'Homme
Membre observateur auprès de la Commission Affilié à la Commission Internationale des Juristes
Africaine des droits de l'Homme et des Peuples (Genève)

MBDHP - SECTION de France

DECLARATION de la Section de France du MBDHP

Avec les travailleurs, commémorons le 1er Mai 2024

Le 27 mars dernier, plusieurs organisations de la société civile du Burkina Faso publiaient une déclaration sur la situation nationale, préoccupante. Face aux attaques terroristes contre lesquelles sont mobilisés des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), les tenants du pouvoir peinent à faire reculer l'ennemi, à libérer des pans entiers du territoire et à réinstaller ceux de nos compatriotes qui ont fui leurs localités.

Cet enlisement ne va pas sans l'accentuation des mesures délétères à la cohésion sociale par des arrestations, séquestrations arbitraires, des menaces permanentes de groupuscules (hier les « Wayiyans » et aujourd'hui les « Gilets rouges ») qui, de manière impunie, instillent la haine, alimentent la division sociale entre « patriotes et apatrides ». La surenchère envers les partis politiques, la suspension de leurs activités, l'interdiction de fait des Organisations de la Société Civile (OSC) non inféodées aux pouvoir du MPSR2, sont autant de mesures autoritaires qui remettent en cause de nombreux acquis des travailleurs de notre pays et du peuple. Une remise en cause justifiée de manière paradoxale par le pouvoir puisque la nécessaire unité pour lutter contre le terrorisme est de fait battue en brèche.

C'est avec tous ces signaux négatifs que la Section de France du MBDHP, en solidarité avec les travailleurs, tous secteurs et catégories confondus, comme toutes les masses laborieuses burkinabè aux prises avec les djihadistes, commémore cette journée de revendications exigeant l'amélioration des conditions de vie et de travail. En effet, les travailleurs burkinabè s'inscrivent consciemment dans la longue tradition de la lutte engagée en 1884 qui marqua un tournant historique pour les droits des travailleurs du monde entier.

Le MBDHP, partie intégrante de la dynamique de défense des droits humains est impliqué dans tous les combats dès lors qu'il est question des droits humains. Nous sommes alors parfaitement concernés par une telle célébration, en raison des contextes où les droits des travailleurs sont niés et bafoués.

En effet, sur plan international et notamment en France, les effets conjugués de la crise du système économique néolibéral mondialisé sont, entre autres, la dégradation continue des conditions de vie et de travail des masses laborieuses françaises.

Nous assistons à une remise en cause quasi systématique d'acquis démocratiques, dont l'un des plus emblématiques, fut l'imposition à coup du 49.3, du départ à la retraite des travailleurs, rallongé de 62 à 64 ans. A cela s'ajoutent, derrière les écrans, les pages médiatiques, lieux de travail, les discriminations multiformes, les traitements dégradants, les nouvelles formes d'exploitation moderne de la force de travail, etc.

Autant de signaux négatifs sur les droits des travailleurs, de la jeunesse constatées ici en France, comme au Burkina. Au sombre tableau du bafouement des droits par le pouvoir en France, la récente adoption de la loi anti-immigration (en dépit de passages censurés par le Conseil Constitutionnel) vient fragiliser davantage la situation administrative et sociale des étrangers, particulièrement les migrants subsahariens parmi lesquels de nombreux Burkinabé.

Depuis l'avènement du MPSR1 et singulièrement depuis le MPSR2, la fronde lancée contre le Mouvement syndical est sans commune mesure dans notre histoire nationale.

Contrairement à un Etat de droit respectueux des libertés fondamentales, individuelles et collectives, aujourd'hui les libertés d'association, d'opinion, d'expression sont l'objet de restriction ou purement et simplement de suppression, selon le bon vouloir des gouvernants du moment. Dans le Burkina de la Transition sous le capitaine Ibrahim TRAORE, c'est bien de cela qu'il s'agit.

Le milieu syndical, pôle de contre-pouvoir indispensable dans tout Etat de droit, n'est plus un partenaire du dialogue social pour permettre de veiller, selon le droit, à l'amélioration des conditions de vie de travail sans exclusive des travailleurs. Il est devenu la bête à abattre, au point que le Secrétaire Général de la Confédération Générale du Travail-du Burkina (CGT-B) est l'objet de tentatives d'enlèvement et d'une récente mesure arbitraire de licenciement, prise en conseil des ministres.

Cette politique antisyndicale se nourrit de toutes sortes de mesures consistant en une remise en cause des acquis sociaux des travailleurs, ces derniers étant désormais présentés comme bénéficiaires d'avantages indus dont on pourrait allégrement les priver par des dispositions aussi arbitraires qu'autoritaires et totalement impopulaires et anti-sociales.

Présentés ainsi comme des privilégiés, ils sont en passe de devenir des ennemis du peuple, autre stéréotype contribuant à l'aggravation du déficit de cohésion sociale. Enfin, ils sont jetés en pâture en étant présentés comme des soutiens locaux de l'impérialisme.

On ne peut trouver meilleure procédure pour une politique anti-travailleurs, puisque dans le même temps, au nom de la lutte contre le terrorisme, on leur exige un effort de guerre et la mise sous le boisseau de toute velléité de revendication. La lutte contre le terrorisme n'est en rien exclusive de celle devant contribuer à améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs du Burkina Faso. Vouloir les dissocier, c'est refuser d'intégrer la lutte des travailleurs à celle contre le terrorisme, comme une lutte à multiples facettes renforçant le rôle de l'Etat et le respect de l'Etat de droit.

En ce 1er Mai 2024, nombreux sont aussi les travailleurs des campagnes dont le droit de demeurer sur leurs territoires pour y mener les activités utiles à leur préservation est quotidiennement remis en cause, Leurs droits sont mis à rude épreuve, quand ils ne sont pas purement et simplement bafoués, niés, par l'imposition de la présence de groupes djihadistes ou leur errance à travers le pays. L'absence de sécurité dans les zones sous occupation a pour conséquence l'impossibilité pour les populations de travailler pour subvenir à leurs besoins.

Il s'agit là d'une atteinte au droit du travail, une préoccupation majeure, pour ces très nombreuses populations et pour tout militant des droits humains, pour tout démocrate, progressiste. A terme, ce qui est en jeu, c'est le droit à la vie que ne semble plus pouvoir garantir notre Constitution ni le régime du MPRS2. Jamais, dans notre histoire nationale, le monde des travailleurs, des villes comme des campagnes, n'a été autant confronté à la remise en cause de ses droits.

Les travailleurs, toutes catégories et tous secteurs confondus de notre pays ont toujours fait preuve d'esprit de suite dans leurs revendications, consenti des sacrifices pour préserver l'essentiel quand cela a été nécessaire. On ne saurait, sauf par méconnaissance de l'histoire syndicale du Burkina Faso, leur reprocher un manque de patriotisme.

Leurs luttes nous ont enseigné sur la nécessité de s'affranchir de toute tutelle qui viendrait fléchir la combativité des travailleurs, sans oublier de fonder leurs initiatives sur le socle de l'Etat de droit.

C'est pour cette raison que ces luttes font partie intégrante du renforcement du processus démocratique dans notre pays. En effet, les leviers d'un Etat de droit se consolident avec toutes les luttes d'émancipation, d'accès au droit et à la jouissance des droits de chaque citoyen. Contrairement à toutes les apparences, sans respect de ces droits divers, la lutte contre le terrorisme demeurera toujours infructueuse.

C'est pourquoi, en ce 1er Mai 2024, la Section de France du MBDHP affirme son entière solidarité à l'ensemble des travailleurs de notre pays, qui se mobilise dans l'adversité et lutte pour préserver, élargir et renforcer leur droit de s'organiser en toute indépendance, pour défendre leur liberté d'expression et d'opinion, y compris sur les questions intéressant la vie de la nation dont ils sont des acteurs à part entière et pour créer des conditions meilleures de vie et de travail. L'ensemble des militants, sympathisants et amis de notre Section sont solidaires des luttes ici en France et au Burkina des travailleurs et des masses populaires, privés ou brimés dans leurs droits relatifs au travail.

Notre conviction est faite. En tant que défenseurs des droits humains aucune parcelle du territoire national ne peut être reconquise, aucune vie ne saura être sauvée, aucun droit ne saurait être respecté, sauvegardé et renforcé si les droits de chaque citoyen, dont ceux des travailleurs, ne sont pas garantis par notre Constitution.

Porter atteinte à l'Etat de droit, c'est remettre en cause ce qui constitue le socle d'une nation responsable, dont les fils et filles peuvent se revendiquer des mêmes droits pour affronter l'ennemi commun parce que ce sera leur devoir commun.

Aussi, notre Section rend hommage à tous les travailleurs qui maintiennent le flambeau de l'engagement dans la lutte syndicale pour que vivent dans de meilleures conditions l'ensemble des travailleurs.

Notre Section rend hommage à ces hommes et femmes anonymes dont les multiples initiatives dans ces moments de crise profonde de notre pays contribuent à maintenir un tant soit peu certains équilibres sociaux.

Elle invite toutes les forces vives de notre nation à plus d'unité d'action populaire pour faire du respect du droit de chacun, notamment le droit à un travail décent, le droit à la vie, les socles sacrés et imprescriptibles pour le renforcement de la démocratie au Burkina Faso.

Elle invite le pouvoir du MPSR2 au respect des droits des travailleurs et de celui de tout citoyen burkinabè, et ce dans tous les domaines garantis par la Constitution.
Elle invite le pouvoir du MPSR2 à mettre fin aux mesures impopulaires et arbitraires portant atteintes aux droits des travailleurs, des hommes politiques et de tout leader d'opinion.
Vive la commémoration de la journée internationale de lutte des travailleurs !

Vive l'unité d'action populaire entre toutes les couches laborieuses de notre pays !
Pain, paix et liberté !
La Section de France du MBDHP
Paris, le 30 Avril 2024

Categories: Afrique

Bobo-Dioulasso : Inauguration du nouveau siège de la direction régionale de l'Ouest du BBDA

Wed, 01/05/2024 - 00:32

Le ministre en charge de la culture, Jean Emmanuel Ouédraogo, a procédé, dans l'après-midi du mardi 30 avril 2024, à l'inauguration du nouveau siège de la direction régionale de l'Ouest du Bureau burkinabè du droit d'auteur (BBDA). Ce nouveau siège est situé au secteur 16 de la ville de Bobo-Dioulasso, dans les « Cités CNSS », juste au bord du boulevard de la révolution. Cette cérémonie a permis également à la direction du BBDA de contribuer à l'effort de paix à hauteur de près de 3,5 millions francs CFA.

Précédemment située au siège de la Semaine nationale de la culture (SNC), le personnel de la direction régionale de l'Ouest du BBDA rencontrait d'énormes difficultés d'accès à ses locaux, notamment en saison pluvieuse. « Pendant la saison des pluies, lorsqu'il pleuvait, les agents avait difficilement accès aux locaux », a indiqué le directeur général du BBDA, Dr Hamed dit Patindeba Lega. C'est pour ainsi offrir un meilleur cadre de travail aux agents que le BBDA a financé la réalisation de l'infrastructure.

Ce nouveau siège de la direction régionale du BBDA est réalisé et équipé avec les ressources propres du BBDA. Il comporte quatre bureaux dont trois pour les agents, une salle pour le serveur, des hangars à des fins multiples. Selon le directeur général du BBDA, Dr Hamed dit Patindeba Patric Lega, ce joyau sera bientôt élargi avec la réalisation d'une salle de réunion, de deux guichets de paiement des droits, et d'une salle d'archive. Le coût de réalisation de l'infrastructure tourne autour de 30 millions francs CFA.

Une vue des bâtiments du nouveau siège du BBDA de l'Ouest

A l'instar donc du siège de Ouagadougou, la direction régionale de l'Ouest se veut un espace sécurisé, dédié surtout à l'épanouissement des créateurs d'œuvres et des artistes. Cette direction de l'Ouest couvre quatre régions du Burkina à savoir les Hauts-Bassins, le Sud-Ouest, les Cascades et la Boucle du Mouhoun. Elle se veut donc un cadre destiné à l'information, à l'apprentissage, aux rencontres, au dialogue et à la pratique d'activités artistiques et culturelles. L'ouverture officielle du local a eu lieu ce mardi 30 avril sous la présidence du ministre en charge de la culture, Jean Emmanuel Ouédraogo.

Le directeur général du BBDA a exprimé sa satisfaction quant à l'inauguration de ce bâtiment. Il a fait savoir que le développement d'infrastructures constitue aujourd'hui l'une des préoccupations majeures du BBDA pour rapprocher davantage l'institution de ses membres et pour faciliter l'accès de ses services aux utilisateurs sur tout le territoire national. C'est pourquoi il a affirmé que ce nouveau siège va permettre au BBDA d'être encore plus proche des créateurs de la région.

Le nouveau siège du BBDA de l'Ouest vue de l'entrée principale

« La cérémonie d'aujourd'hui est l'aboutissement d'un défi que nous nous sommes lancés depuis notre prise de service au BBDA, afin d'offrir un cadre adéquat de travail à nos collaborateurs, et leur permettre d'accomplir efficacement leur travail, dont les bénéficiaires finaux sont les artistes. Notre ambition est de réaliser une telle infrastructure dans toutes les régions du Burkina Faso afin d'être plus proches de nos membres, notamment les troupes traditionnelles », a-t-il lancé.

Tout en invitant les acteurs à s'approprier ce joyau, il reste convaincu que l'infrastructure contribuera, conformément aux missions du BBDA, à la promotion de la culture et à la préservation du patrimoine culturel burkinabè. En marge de la cérémonie d'inauguration, deux évènements non moins importants se sont tenus. Premièrement, il s'agit de la remise de la collecte de fonds en soutien à toutes les forces mobilisées pour la conquête de l'intégralité du territoire.

La remise symbolique du chèque de BBDA au ministre de la culture pour l'effort de paix

« Cette collecte s'est déroulée pendant la Rentrée du droit d'auteur (RDA) tenue à Ouahigouya du 15 au 17 décembre 2023. Elle a été abondée par la contribution de tous et de l'apport de l'administration du BBDA à travers ses frais de fonctionnement, année 2024 », a indiqué le directeur général du BBDA qui a remis ainsi un chèque d'environ 3,5 millions francs CFA au ministre de la culture.

Aussi, dans la dynamique d'encourager les utilisateurs à participer librement à la culture de la gestion collective, une distinction a été initié avec la Confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs (CISAC), le Label de conformité au droit d'auteur, dont la troisième série s'est tenue ce mardi après celle de Ouagadougou et de Ouahigouya. Au total, dix modèles d'utilisateurs des œuvres protégées ont été labélisés. Ils s'engagement donc à être des médiateurs et facilitateurs envers leurs pairs pour booster le droit d'auteur et le droit voisin au Burkina Faso.

Les officiels présents à la cérémonie d'inauguration

Une inauguration représente toujours un moment de forte émotion

Pour le ministre Jean Emmanuel Ouédraogo, une inauguration représente toujours un moment de forte émotion. Il a indiqué que l'inauguration de cette infrastructure s'inscrit dans une dynamique du gouvernement burkinabè d'œuvrer au développement de la culture en général et à l'épanouissement des créateurs d'œuvres en particulier. « Le gouvernement burkinabè considère en effet le secteur culturel comme un maillon important du processus de développement autoentretenu de notre pays. A ce titre, il veille à ce que les structures intervenant dans le domaine, soient dotées de moyens adaptés et de conditions adéquates pour accomplir efficacement leurs missions », a-t-il laissé entendre.

Le directeur général du BBDA, Dr Hamed dit Patindeba Lega, se réjouit de l'inauguration du joyau

Il a par ailleurs affiché l'ambition de son département ministériel de doter toutes les régions d'une telle infrastructure afin de rapprocher davantage les artistes, les créateurs et utilisateurs de leur maison et d'offrir de meilleures conditions aux travailleurs en vue de leur permettre d'accomplir leur mission, celle de l'amélioration continue des conditions de vie et de travail des artistes. Il a invité les acteurs à s'approprier cette maison qui est la leur en vue de leur plein épanouissement.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Burkina / Lutte contre la désinformation : Une conférence publique pour sensibiliser les élèves et étudiants de Bobo

Wed, 01/05/2024 - 00:24

En marge de la 21e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) à Bobo-Dioulasso, le journal en ligne Libreinfo.net, en partenariat avec Orange Burkina, a organisé une conférence publique à l'endroit des élèves et étudiants de la ville de Bobo-Dioulasso. Ladite conférence qui portait sur la désinformation, animée par l'ancien président du Conseil supérieur de la communication Abdoulazize Bamogo, a eu lieu à l'université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso.

Cette initiative de Libreinfo vise, selon le directeur de publication du journal Albert Nagréogo, à aider à assainir le milieu des réseaux sociaux. Il estime que de nos jours, les jeunes sont exposés à la désinformation et aux fake news. En tant que média en ligne, Albert Nagréogo sent que son journal est concerné. « Lorsqu'il y a une fausse information qui tombe dans l'opinion, elle n'arrive pas à faire la différence entre la source ou savoir si elle est authentique. C'est la confusion totale des différentes sources, des pages Facebook, des sites de propagande et les média sérieux » s'est-il inquiété.

Et de laisser entendre qu'à ce moment, dans les commentaires, les internautes viennent s'attaquer à des médias qui ne sont pas du tout responsables de la fausse information. Il pense que le phénomène prend de l'ampleur et invite les médias à contribuer à travers leur responsabilité sociale à assainir le milieu. Il regrette que la jeunesse soit une cible importante qu'il va falloir former pour qu'en retour, elle serve de relais d'informations dans leurs localités d'origine.

Après la SNC, informe le DP de Libreinfo, l'initiative va s'étendre à d'autres villes du Burkina Faso. Il dit remercier le ministère de la Communication qui trouve que l'initiative est en droite ligne avec son programme. Au sortir de cette conférence, Albert Nagréogo souhaite que les participants puissent se servir utilement des informations et des conseils reçus, des enseignements et des leçons tirées et qu'ils puissent les partager avec leur entourage.

Ceci poursuit-il, dans le but que chacun à son niveau soit un frein à la propagation des discours de haine et à la désinformation.
Pour l'ancien président du Conseil supérieur de la communication, Abdoulazize Bamogo, par ailleurs conférencier, la question de la désinformation est très préoccupante pour le Burkina Faso au regard du contexte sécuritaire difficile et d'une situation de tension sociale. Dans une telle situation, il regrette que la désinformation et les discours de haine aient des effets très nocifs sur la société, d'où la nécessité de faire attention à ce que l'on publie.

Il estime qu'il serait intéressant de promulguer auprès des jeunes, surtout ceux qui sont actifs sur les réseaux sociaux, les 10 conseils édictés par le CSC. « Si ce que nous publions sur les réseaux sociaux est bien dit, cela peut aider le pays. Mais si c'est mal dit, ça peut créer des situations de division, compromettre les opérations de sécurité ou conduire à des représailles », a fait savoir l'ancien président du CSC. A cet effet, il appelle la jeunesse à adopter des pratiques responsables sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, il a salué leur réaction qui signifie qu'ils partagent le souci.

Au nom des participants, Issiaka Sawadogo, remercie les organisateurs pour la pertinence du thème. Il dit avoir retenu à l'issue de cette conférence que ces informations que les gens partagent en croyant que ce sont de simples gestes, peuvent conduire en prison. Il se réjouit que le conférencier ait prodigué des conseils pour éviter cela.

Djaryigo Diarra
Lefaso.net

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L'organisation politique des Liéla avant et face à la colonisation : Une politique de liberté

Wed, 01/05/2024 - 00:20

Contrairement aux récits à visée coloniale et raciste de l'anarchisme de certaines sociétés africaines, l'histoire montre que ces sociétés étaient bien organisées, même politiquement. L'organisation politique des Liéla avant la colonisation était d'une ingéniosité frappante. Mais qui sont les Liéla ? Quel était leur système politique ? Comment ce système a résisté à la colonisation ? Dans notre chronique, nous allons tenter de répondre aux questions que nous venons d'évoquer.

Les Liéla ou Lyéla sont un sous groupe ethnique des Gourounsi qui occupent la partie sud de la Haute Volta (Burkina), notamment dans la province du Sanguié actuel. Ils sont repartis dans les localités comme Réo, Didyr, Tenado… Ils sont très proches des Nuna du Nord, partie intégrante de la grande famille des Gourounsi.

Les Liéla sont des autochtones du territoire de la Haute Volta et entretiennent des liens complexes avec les Mossé - ils étaient des réserves de captifs pour eux – et les Mossé se moquaient de leur organisation politique car ils les considéraient comme des sociétés barbares. Le terme « lyéla » signifie : « ceux qui ont toujours été là », c'est-à-dire là où ils continuent de vivre, les terres qu'ils continuent d'occuper ou de mettre en valeur.

Résistance des Liéla face à la chefferie et l'ordre colonial

Les Liéla appartiennent aux groupes de sociétés que l'on désigne communément société sans États, ou société sans pouvoir centralisé ou encore société acéphale. Cependant, cette forme d'organisation politique renferme des réalités beaucoup plus complexes qui échappent à une société anarchique ou barbare comme l'avaient pensé les premiers historiens européens ou comme les termes des Mossé les désignaient.

Les Liéla avaient une organisation politique fort impressionnante qui a pu résister à la conquête coloniale mieux que les sociétés à pouvoir centralisé. Cette organisation s'articule autour de la liberté que le Liéla préfère, plutôt que se laisser assujettir à un chef quelconque.

Comme le note Maurice Bazemo, « La chefferie est une donnée culturelle étrangère en pays Gurunsi. Dès les premiers instants du contact avec la région, l'administration coloniale s'est bien aperçu de la difficulté de la contrôler ; chose due à un attachement cher à la liberté exprimée par l'absence de ces chefs forts dont elle avait besoin ».

Pour le Liéla, la chefferie est une négation de la liberté. Lorsque que le colon arriva à leur imposer quelques chefs pour ses besoins, ils n'hésitent pas à demander à celui-ci en ces termes : qui t'a fait roi ? L'un des commandants du cercle de Koudougou, à l'époque, a pu noter que cette ethnie à un caractère profondément individualiste, difficile à dominer.

Cette absence de chef chez les Liéla ne veut pas dire qu'il y a anarchie ou que tout est permis. Les Leila étaient sous une autorité consensuelle. Les différends entre les membres du clan se réglaient à partir de ce consensus. Les grandes décisions se prennent sous cette autorité consensuelle pour préserver l'harmonie entre les membres de la communauté.

Cette forme d'organisation des Liéla s'explique par leur vision qu'ils ont de l'homme. Pour eux, la valeur intrinsèque de l'homme, c'est sa liberté. Tout homme doit être libre et les hommes doivent être égaux. Pas de noblesse, pas de classes. Cette vision de la politique explique l'hostilité des Liéla vis-à-vis de l'autorité écrasante. Tauxier l'exprime en ces termes : « Ne pouvant supporter aucune autorité et ayant de tout temps refusé à obéir à chef quelconque, les habitants de ces villages (nord-Nuna) acceptent difficilement d'exécuter les ordres qui leurs sont donnés. »

Organisation politique des Liéla

Organisé en un ensemble de cités-villages interdépendantes les unes des autres, le pays Liéla est reparti à deux niveaux : les clans et les lignages qui sont les démembrements du clan. Chaque lignage a un ancêtre résidant dans un autel. La famille est structurée selon l'ordre de l'ancienneté. Il y a les familles des pères et les familles des fils.

C'est le plus âgé de la famille des pères qui assure l'autorité dans le lignage. Ce doyen investi de l'autorité a une fonction de prêtre, il fait des sacrifices aux ancêtres pour le bénéfice de tous. Mais l'autorité de ce dernier est supplantée par une autorité plus forte, appelée l'autorité suprême : c'est celle du maître de la terre qui est issu de la famille des pères du clan le plus anciennement établi. C'est le clan des propriétaires des terres dont le chef de la terre joue aussi le rôle du prêtre. La terre fait l'objet d'un culte fort au pays Liéla car elle est considérée comme une divinité généreuse qui nourrit ses habitants.

Le propriétaire de la terre, dans son rôle de prêtre, fait des sacrifices pour demander à cette divinité des pluies et récoltes abondantes, la santé et la protection contre les épidémies. C'est lui qui détient la lance et les couteaux du sacrifice à cet effet. Il a la compétence d'autoriser les enterrements et les funérailles des personnes âgées. Il intervient également comme médiateur en cas de conflits de champs, il réprime les actes immoraux à travers souvent des condamnations à des amendes lourdes jusqu'à l'ostracisme.

Contrairement à une société anarchique, il y a là une autorité religieuse et judiciaire dont la mission principale est la stabilité et la cohésion de la cité. Ce type d'autorité douce s'explique par l'attachement de la société Liéla à la liberté, qu'elle considère comme une valeur intrinsèque et non aliénable pour l'homme.

L'autorité qui existe chez les Liéla n'est pas l'autorité d'un individu mais d'un clan. Celui qui exerce cette autorité dans le clan doit consulter le conseil de ses pairs : les doyens des autres lignages du clan. Il s'agit d'une autorité dont la force venait de la coutume ; la terre, divine mère protectrice de ses enfants.

Il n'y avait a pas de privilèges particuliers liés à l'exercice de cette autorité. Pas de corvées, pas de garde personnelle, pas de serviteurs, pas d'impôts, pas de police pour celui qui exerce cette autorité. Ce système politique, produit de l'ingéniosité de la culture Liéla, découle comme nous l'avons dit de sa vision de l'homme : un être de liberté et de dignité pour qui aucun homme ne doit être le sujet d'un autre mais son concitoyen.

Wendkouni Bertrand Ouedraogo
Lefaso.net
Photo : Net Afrique

Sources :
Cent Histoire : 1885 – 1995, Maurice Bazemo, p 841
Bayili Emmanuel
1983 : Les populations Nord-Nuna (Haute Volta) des origines à 1920
Duperrray Anne-Marie
1978 : Les Gourounsi de Haute Volta-Conquête et colonisation 1896-1933

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Iran expo 2024 : "Chez moi au Burkina Faso,... il y a encore tout à faire...Venez en Afrique !" Apollinaire Kyelem de Tambela aux hommes d'affaires

Wed, 01/05/2024 - 00:17

Présent à Téhéran, en Iran dans le cadre de la 6e édition de l'exposition des potentialités de la République islamique d'Iran, le Premier ministre du Burkina, Apolinaire Kyelem de Tambela, a invité les hommes d'affaires à investir en Afrique, plus précisément dans son pays.

"De tous les continents du monde, c'est le continent africain qui est le moins développé actuellement. C'est le continent où il y a le plus de choses à faire. Nous avons encore des routes à construire, des hôpitaux, des universités, des industries de transformation à construire…

Nous avons besoin de capitaines d'industries iraniens qui vont venir nous aider à transformer nos pays, à construire les routes, à construire les chemins de fer, à mettre en place des producteurs d'énergies... Je fais appel à tous les hommes d'affaires du monde entier qui sont ici ; venez en Afrique !

L'Afrique est encore un continent vierge où tout est encore à faire. Si je prends l'exemple de chez moi au Burkina Faso, nous avons besoin d'industries de transformation agricole.

Nous avons besoin d'industries de transformation du bétail, nous avons besoin de construire les routes pour désenclaver le territoire et faire circuler les marchandises. Nous avons besoin de construire des hôpitaux pour soigner les gens.

Il y a encore tout à faire. Tout est encore à construire chez nous au Burkina Faso. Donc je vous invite à venir" a-t-il exhorté.

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