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Mis à jour : il y a 1 mois 5 jours

(Cafébabel) Erasmus: « l’UE dépense une fortune pour ses vaches mais rien pour ses étudiants »

lun, 26/06/2017 - 14:35

Article initialement publié sur Cafebabel.fr le 19 mai 2017

Ce jeudi 18 mai, Cafébabel a assisté à la conférence du Comité économique et social européen “Erasmus Time! Living European Identity”. L’occasion pour nous de retourner sur 30 ans d’échanges, de diversité et de partage.

En 2014, le programme Erasmus devient Erasmus +, une réelle bouffée d’oxygène pour un projet né de la volonté des universités et des étudiants. Son but comme le dit Jacques Delors, ancien Président de la Commission européenne: “Concrétiser l’Europe des citoyens avec l’enjeu de promouvoir l’identité européenne et de préparer les jeunes à un marché du travail devenu européen”. Erasmus, ce n’est donc pas seulement un programme d’échanges, c’est surtout une façon de développer une identité européenne.

Jugé trop élitiste par certains, le but aujourd’hui est de rendre le programme plus inclusif. Mais comment?

Le plus grand apport du ‘+’, d’après la corapporteure sur le rapport d’évaluation à mi-parcours du programme Erasmus +, Tatjana Babrauskienë, c’est la création de soutiens pour les organisations intersectorielles (sports, culture, ect.). En aidant ces nouvelles organisations, le programme permet aux étudiants participant de développer leur “soft skills” (compétences douces) comme l’empathie, la sociabilité, ect. qui leur serviront plus tard dans le monde de l’emploi. C’est un point crucial de la nouvelle version d’Erasmus.

« Evaluation à mi-parcours d’Erasmus+ » de gauche à droite: Tatjana Babrauskienë corapporteure, Gonçalo Lobo Xavier VP du CESE, Henny-Annie Bijleveld, professeur à lULB, et tout à droite Martine Reicherts DG éducation et culture | Officiel @ EESC2017

En parallèle du développement de ces organisations intersectorielles, Erasmus + a aussi mis l’accent sur l’apprentissage et les formations qui peuvent inclure toutes les classes sociales. On parle de rendre des agriculteurs, apprentis fermiers plus mobiles car “c’est cette classe de la population qui connaît le moins l’Europe et qui a besoin de bouger pour être moins sceptique et réaliser ce que l’Europe fait pour eux” nous confie Tatjana Babrauskienë.

Mais ou est le problème alors?

Money, Money, Money” dira Martine Reicherts, directeur générale à l’éducation et la culture à la Commission européenne. Si on veut que le programme devienne plus inclusif, il faut plus d’argent. Actuellement, 2 milliards d’euro par an sont accordés à Erasmus. En comparaison, l’Europe rembourse chaque année 200 milliards d’euro. Dix fois plus. C’est à croire que peu d’importance est accordée à Erasmus, à la jeunesse et à l’éducation. Jacques Delors ajoute même: « l’Union Européenne est prête à dépenser une fortune pour ses vaches mais rien pour ses étudiants ».

De nombreux étudiants erasmus présents à la conférence | @ EESC 2017

Emmanuel Macron veut généraliser l’Erasmus et imposer un minimum de 6 mois d’étude à l’étranger pour tous les étudiants y compris les apprentis. Une possibilité oui, mais actuellement irréalisable étant donné que la demande est déjà supérieure aux soutiens reçus. Tatjana Babrauskienë nous précise: “Si on divise l’argent que l’on reçoit par le nombre d’étudiants qui veulent réaliser un Erasmus, on arrive à 4€/étudiant/an, ce n’est pas suffisant du tout!”. Encore un sujet où l’argent est le nerf de la guerre.

Un bilan dans l’ensemble positif pour un programme qui a permis à des millions de personnes, jeunes étudiants mais aussi professeurs, éducateurs, etc. de découvrir un autre bout de l’Europe. Un projet qui pourrait encore nettement être amélioré. Notamment au niveau de l’inclusivité et de la reconnaissance de son efficacité non seulement d’un point de vue académique mais aussi sur un plan de l’enrichissement culturel et personnel. Cet aspect devrait occuper une place plus importante dans le secteur de l’emploi notamment à l’embauche. C’est une plus value trop souvent négligée par les employeurs.

Natacha Lescart


Classé dans:collaborateurs Tagged: échanges, étudiants, cafébabel, Erasmus, identité européenne, partenaires
Catégories: Union européenne

#FactOfTheDay: EU vs Foreign Fighters

lun, 26/06/2017 - 11:18

On the 22nd of June, a meeting between the 27 Heads of State at the European Council took place in Brussels. At the end of the first working session, Donald Tusk, during his joint press conference with the European Commission President Jean-Claude Juncker, said that one of the central issues was precisely the fight against the terrorist threat. The EU Leaders have reached an anti-terrorism agreement in Brussels to step up efforts against « foreign fighters ».

In addition, during the meeting the EU Defense Fund was established. According to the declarations, a sum of 90 million euro will be allocated for joint research between governments in the military field until 2019, and then 500 million per year starting from 2020. From 2019 until 2020, 500 million euro will be destined for the development and the purchase of weapons, but in 2021 the sum will increase.

The private industry investments in common defense will evolve to reach 5 billion per year by 2020. This could be considered a key political step to re-launch the European defense, and to show that Europe can rethink its future and boost its integration even after Brexit.

The 27 have an agreement for fighting terrorism and foreign fighters. The EU leaders are committed to launch a series of policies and legal action against returning fighters and the radicalization of young people living in Europe.

After the meeting, Tusk said: “[…]leaders discussed terrorism, which is still a major threat. We are fully determined to protect our people. To that end, the European Council agreed to deepen our efforts against foreign terrorist fighters. […]Leaders agreed on the need to set up permanent European cooperation in defence. It is a historic step, because such cooperation will allow the EU to move towards deeper integration in defence. Our aim is for it to be ambitious and inclusive, so every EU country is invited to join. Within three months, Member States will agree upon a common list of criteria and commitments, together with concrete capability projects, in order to take this cooperation off the ground”.

 

Maria Elena Argano

 

For further information:

European Council Site: http://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2017/06/22-euco-security-defence/?utm_source=dsms-auto&utm_medium=email&utm_campaign=European+Council+conclusions+on+security+and+defence%2c+22%2f06%2f2017

European Council Site : http://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2017/06/22-tusk-remarks-european-council/?utm_source=dsms-auto&utm_medium=email&utm_campaign=Remarks+by+President+Donald+Tusk+on+the+European+Council+meetings+of+22+June+2017


Classé dans:Fact of the day
Catégories: Union européenne

#FactOfTheDay: Droit au regroupement familial : le Conseil de l’Europe s’inquiète et fait une mise au point sévère.

lun, 26/06/2017 - 10:11
Niels Muiznieks, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, s’inquiète de cette tendance prononcée à compliquer le regroupement familial. Il le fait avec des paroles fortes : « Les réfugiés seront là pour longtemps ; ça n’a aucun sens de nier un besoin humain fondamental en les séparant de leur famille, c’est complètement contre-productif pour nos sociétés ». Se refusant à pratiquer la langue de bois, il a ajouté devant la presse que les chances de voir les recommandations du Conseil de l’Europe être appliquées ne sont pas « très bonnes pour le court terme », mais il nourrit plus d’espoir « pour le long terme ».

Il résume en peu de mots les objectifs prioritaires : rendre le regroupement rapide et effectif, lever les obstacles pratiques et financiers retardant ou empêchant le bon déroulement des procédures, rendre celles-ci plus efficaces et moins discriminatoires, élargir la définition de la famille, renforcer la protection des enfants.

Dans un « document thématique », comme il en fabrique régulièrement, le Conseil de l’Europe émet 36 recommandations en 58 pages et après 16 visites sur place. Diffusé le 19 juin, date de la Journée internationale des réfugiés, son rapport rappelle de grands principes toujours difficiles à concilier, comme respect de la vie familiale et le contrôle des migrations. Il rappelle également la jurisprudence, une jurisprudence abondante où le juge cherche à chaque pas à trouver le bon équilibre.

Observant ces tendances fortes de durcissement des politiques, le Conseil de l’Europe demande aux États de revoir « leurs procédures » pour proposer aux réfugiés une perspective d’intégration effective. Dans le collimateur, le Danemark, la Suède, l’Allemagne et bien d’autres. Par exemple, le Danemark a créé pour les demandeurs un statut de protection temporaire qui prévoit une période d’attente de 3 ans ; l’Allemagne a un droit de protection subsidiaire qui oblige les demandeurs à attendre 2 ans. Or chacun sait d’expérience qu’existe un lien étroit entre regroupement familial et intégration. Ces États devront revoir leurs lois, leurs procédures et leurs pratiques.

Il faut renforcer la prise en compte des intérêts des enfants en évitant la séparation des familles et en autorisant les parents à se « réunir quand un mineur isolé est le premier membre de la famille arrivant dans un pays d’accueil ». C’est sans délai qu’il convient de procéder. Il convient aussi de proroger la protection des mineurs isolés au-delà de leur 18 ans. Pour Niels Muizniks, « les périodes d’attente pour le regroupement familial des réfugiés ne doivent pas interférer avec le droit à la vie familiale ». Des « périodes d’attente de plus d’un an sont inappropriées ».
Il nous interroge : « comment pouvez-vous commencer une nouvelle vie, quand vous êtes isolés loin des personnes que vous aimez » ? Il y a un besoin impératif de lieux d’accueil sûrs et légaux pour les familles arrivant en Europe, telle est la conclusion.

Une fois de plus est rappelée l’ardente obligation d’une politique du long terme qui doit l’emporter sur le bricolage des mesures prises dans l’urgence. « Les réfugiés sont là pour longtemps », a martelé le Commissaire aux droits de l’homme, il faut s’en convaincre.

HPL

Pour en savoir plus. Principales sources d’information:


Classé dans:Fact of the day Tagged: accueil, Conseil de l'Europe, long terme, Réfugiés, regroupement familial
Catégories: Union européenne

#FactOfTheDay: The European Union supports Portugal in its fight against forest fires

mer, 21/06/2017 - 17:52
Since Saturday, a wildfire has been hitting the centre of Portugal. More than 1,000 firefighters are battling this blaze, at least 64 people have passed away, and more than 130 people have been injured. Considering the impacts of this catastrophe, Portuguese Prime Minister Antonio Costa has called for help and asked for international assistance. The European Union answered this call and has activated its Civil Protection Mechanism.

The heat of the last days combined with windy conditions have made the fire hard to control: despite the work of the firefighters and the planes used to drop water, the fire is still alive and only 70% is under control by now. The government has declared a state of emergency in the forested region around Pedrógão Grande, and a three days mourning state for the great loss the country has suffered.

How has the European Union reacted to this disaster?

The European Union has rapidly reacted to this disaster. The EU Commissioner for Humanitarian Aid and Crisis Management Christos Stylianides expressed his condolences for the victims in a statement, saying the « EU is fully ready to help. » European Commission President Jean-Claude Juncker sent a letter to Portuguese President Marcelo Rebelo de Sousa, expressing « profound sadness » for the fire in Pedrogao Grande and offering « most felt solidarity. » He also wrote in that letter that « Our thoughts are with all the victims, their families and all the brave soldiers of peace that in a very difficult terrain and under challenging circumstances continue to fight this terrible fire.

Portugal activated the EU’s Civil Protection Mechanism on the 18th of June, 2017, requesting firefighting aircraft, and firefighters. The European Commission, through its 24/7 Emergency Response Coordination Centre (ERCC), has been in constant contact with EU Member States to channel support through the EU’s Civil Protection Mechanism. A liaison officer from the ERCC has arrived in the country to help coordinate offers of assistance. In addition to the fire-extinguishing aircrafts Spain was already planning on furnishing, France, Spain and Italy have decided to provide Portugal with a total of seven planes.

What is the EU’s Civil Protection Mechanism?

The EU’s Civil Protection Mechanism is meant to improve to coordination, the effectiveness and the efficiency of a response to a disaster. When a country struggles to cope with that disaster alone, it can ask for support though this system. It can be deployed in the European Union and in the world. It avoids the duplication of efforts and ensures that the assistance meets the needs of the affected country. It finally helps preventing and prepare for potential disasters through training and through the exchange of experts and knowledge. The assistance can consist of items for immediate relief as well as experts and supporting intervention teams. To allow for a faster and more predictable EU response to disasters, the European Emergency Response Capacity (EERC) was created: it is a voluntary pool of pre-committed resources from the countries participating in the EU Civil Protection Mechanism. The European Medical Corps is part of the EERC. Since 2011, following requests for assistance, the EU Civil Protection Mechanism has been activated 230 times. Recent examples include the Ebola outbreak in West Africa (2014), the flooding in Western Balkans (2014), conflict in Eastern Ukraine (2015) and the European refugee crisis (2015).

Camille Guey

 

Sources

http://www.bbc.com/news/world-europe-40336622

https://www.theguardian.com/world/2017/jun/20/questions-being-asked-about-high-death-toll-as-portugal-battles-to-control-fire

http://ec.europa.eu/echo/files/aid/countries/factsheets/thematic/civil_protection_en.pdf

http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-1682_en.htm


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Catégories: Union européenne

Les déplacés climatiques : vers une nouvelle vision du développement ?

mer, 21/06/2017 - 15:23
Monsieur Trump n’aime pas les migrants, c’est pourquoi il veut en augmenter le nombre ! Le problème des déplacés et réfugiés climatiques a disparu des écrans radars avec l’apparition de la crise aiguë migratoire de ces dernières années. Et pourtant le phénomène s’amplifie et rien n’évolue comme on peut le constater à la lecture d’une série de trois articles publiés par Eu-logos il y a moins de deux ans : « Réfugiés climatiques : quelle réalité pour quelle solution ? (cf « Pour en savoir plus »).

Le réchauffement climatique ne pourra qu’exacerber le phénomène et faire des réfugiés climatiques les plus vulnérables des vulnérables. Paradoxalement, l’activité économique augmente le nombre de déplacés : la banque mondiale estime que 15 millions de personnes par an sont déplacées du fait de projets financés par elle. Ces personnes sont bousculées par des constructions de barrages ou des programmes de rénovation urbaine. Ce sont 40 millions de déplacées en 2015, mais c’est près de vingt autres millions de personnes déplacées à cause de catastrophes naturelles, chiffre le plus élevé jamais enregistré, et il représente le double du nombre de réfugiés, contre 8, 6 millions de nouveaux déplacés en raison de conflits armés (dont 4,8 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord)

Politiques migratoires et politiques de développement liées de façon inextricable :

L’année 2016 est l’année des records, nous dit l’IDMC (Observatoire des situations de déplacements internes) : soit une personne contrainte de fuir son domicile chaque seconde. Ces personnes déplacées sont deux fois plus nombreuses que les réfugiés liés souvent à des conflits. À l’évidence, une aide au développement plus importante doit être allouée à la réduction de ce type de vulnérabilité.

Pour certains, c’est la crise du siècle. Ceux-là sont des oubliés. Doublement oubliés, car ils sont aussi les oubliés du droit international : ils ne bénéficient pas de la protection internationale comme peuvent arriver à l’obtenir des réfugiés. Plus on fait de bilans, toujours contestés, plus on découvre qu’il est pire que ce que l’on croyait.

« Réfugié », « déplacé », « migrant » : il persiste une incertitude autour de la définition de ceux que le changement climatique jette sur les routes ou pousse à la mer. En 1985, le Programme des Nations Unies avait tenté une première définition, elle n’a pas fait le consensus et les discussions internationales continuent d’achopper sur la question du statut de ces réfugiés au prétexte que les facteurs qui les provoquent sont divers, multiples, interdépendants. Faut-il poursuivre une discussion obscure, inépuisable ? Vraisemblablement oui : mais ce n’est pas anodin que l’une ou l’autre définition soit retenue, car les implications en fonction du droit international se traduiront par des obligations différentes pour la communauté internationale et des droits plus ou moins substantiels pour les intéressés. L’initiative dite « Initiative Nansen » adoptée en 2015 par 109 États suffit-elle ? Elle vise à construire un cadre légal international sur la question des déplacés climatiques. Cette initiative n’est toujours pas mise en œuvre, et même si elle l’était, ce n’est pas une solution miracle, car elle est conçue comme une solution d’urgence de survie, mais pas comme une solution construite planifiée sur le long terme, comme une véritable stratégie d’adaptation pour l’avenir. Il faut donc imaginer des solutions et des organisations qui anticipent et protègent les populations menacées. Seule une situation anticipée protège du chaos.

Selon les estimations de l’ONU, ce sont 250 millions de personnes qui seront d’ici 2050 forcées de bouger à cause des bouleversements du climat. La Banque mondiale estime que 26 millions de personnes basculent chaque année dans la pauvreté à la suite des évènements climatiques extrêmes pour un coût global évalué à 520 milliards de dollars. Il est inutile de souligner combien cela représente un enjeu humanitaire et géopolitique considérable soigneusement éludé, mis de côté dans les rencontres et négociations internationales alors que les changements environnementaux sont devenus le principal facteur des migrations et déplacements. C’est désormais un phénomène dont l’accélération devrait le mettre au centre des discussions et des conditions de la mise en œuvre des accords de Paris. Bien sûr, fait-on remarquer les mouvements de population liés à l’environnement ont toujours existé. Mais désormais existe une donnée nouvelle : 85 % des évènements qui poussent les populations à l’exil sont désormais liés au réchauffement climatique et cela est nouveau et appelle une réaction immédiate. Au premier rang de ces calamités : les inondations, les tempêtes et typhons. À cela s’ajoutent sécheresse, dégradation des sols, rendements des cultures en chute libre, montée du niveau des mers.

Les institutions européennes directement interpellées :

La responsabilité des institutions européennes, notamment celle du Parlement européen, est engagée au premier degré plus que tout autre, ne serait-ce qu’en raison du fait que le prochain rendez-vous important en la matière le concerne directement : le Parlement européen organisera une conférence à haut niveau destinée à explorer les solutions au problème migratoire, le mercredi 21 juin, la veille du sommet européen appelé à faire le point sur les travaux européens dans ce domaine. La conférence se penchera donc sur le concept de solidarité et son caractère obligatoire, en matière d’accueil des réfugiés, sur la protection des frontières extérieures, sur la prévention du phénomène migratoire grâce à des accords passés avec les pays d’origine, sur le soutien aux États membres de première entrée des migrants, sur le partenariat avec l’Afrique, et l’attitude des pays d’Europe centrale dont la conception de l’Europe devrait aller plus loin que le simple bon fonctionnement des fonds structurels. Les déplacés et réfugiés climatiques auront-ils droit à leur part dans l’agenda G27, G20, Conseil européen ? Cela est loin d’être acquis, mais retenons comme une note encourageante le fait que le président Macron dans sa magnifique réplique à Donald Trump lors de l’annonce de sa sortie de l’accord de Paris a fait une allusion discrète, mais réfléchie, aux déplacements de population liés au réchauffement climatique.

Pour une nouvelle politique des énergies alternatives :

Mais il n’y a pas que le Parlement qui est en cause et les autres institutions européennes ne doivent pas perdre de vue leurs propres responsabilités. Trump n’est-il pas aussi un peu l’arbre qui cache la forêt ? Deux exemples à cet égard. Le professeur David Cash de l’université du Massachusetts fait remarquer dans un interview donné au journal le Monde du 3-4 juin dernier qu’au fond Trump et l’innombrable cohorte qui l’accompagne livrent un combat d’arrière-garde, perdu d’avance. En substance, le professeur Cash fait remarquer « qu’il y a peu de chances que le charbon ressuscite aux États-Unis malgré tous les efforts du président Trump ». « Le gaz naturel est trop bon marché et l’élan en faveur des énergies propres », poursuit-il. Au moment où le coût des énergies éoliennes et solaires continuent de baisser, les hydrocarbures ne seront pas en mesure de lutter. Le professeur Cash veut bien admettre que la dénonciation du « Clean Power Plan », le retrait de l’accord de Paris pourraient réussir à freiner les énergies propres, maintenir l’instabilité des prix, augmenter les émissions américaines de gaz à effet de serre. L’innovation et une action résolue comme celle de Bloomberg, de certains États (Californie, Massachusetts) et grandes villes (New York, San Francisco, Austin) vont continuer et à agir efficacement en sens opposés.

Michael Bloomberg ne vient-il pas de remettre à, le 5 juin dernier, une déclaration recensant plus de 1000 entités américaines, administrations régionales ou entreprises, qui s’engagent à respecter de l’accord de Paris en dépit de son abandon par Donald Trump ? Parmi les signataires figurent 13 gouverneurs d’États républicains et démocrates, plus de 200 maires et les présidents de 500 sociétés. Michael Bloomberg, ancien maire de New York, généreux donateur et envoyé spécial des Nations Unies pour les villes et le changement climatique, a remis cette déclaration au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et à Patricia Espinosa, directrice exécutive de la convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques… « We are still in » et nous n’avons pas besoin de Washington pour respecter nos engagements, a-t-il commenté.

Expansion des énergies propres ?

La conclusion est claire : « il existe une tendance très nette, quoique récente, en faveur d’une accélération de l’expansion des énergies propres et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et même s’ils risquent d’être ralentis, ces progrès vont se poursuivre, en dépit des efforts présidentiels ». Telle est la conclusion de David Cash.

D’autres voix rejoignent celle du professeur, la transition énergétique est bien amorcée, même si l’on veut bien admettre qu’elle n’est pas toujours assez rapide pour atteindre tous les objectifs de l’accord de Paris. C’est la conclusion du « Rapport sur le statut mondial des énergies renouvelables » publié récemment par le réseau international REN 21 (Renewable Energie Policy Network for the 21st Century) (cf. Pour en savoir plus). Autre conclusion du rapport, les pays émergents ou les pays en retard ont davantage investi dans les énergies vertes que les pays dits avancés.

Des espoirs et des obstacles :

Le rapport balance entre des espoirs bien identifiés (un nouveau record, des coûts moins élevés) et des obstacles qu’il faut surmonter. Ces obstacles sont surtout d’ordre politique et concernent les investissements, les transports, les subventions aux fossiles.

Après une année 2015 qualifiée dans le rapport d’extraordinaire, les progrès se sont poursuivis en 2016. Les nouvelles installations de renouvelable ont atteint des niveaux record : leur production mondiale a augmenté de 9 % par rapport à 2015. Le solaire photovoltaïque fait figure de grand champion en comptant pour 47 % de ces capacités additionnelles, suivi par l’éolien (34 %) et l’hydroélectrique (15,5 %). Les coûts de production de l’électricité d’origine solaire et éolienne baissent rapidement en raison d’améliorations importantes dans la fabrication et l’installation des panneaux solaires, la qualité des matériaux ou d’avancées dans le stockage.

Le rapport qualifie de mythe le fait qu’il faille recourir aux énergies fossiles et nucléaires pour fournir une électricité de base lorsque le soleil ou le vent font défaut. Les équilibres et la flexibilité progressent en raison des progrès réalisés dans les réseaux de distribution et leur connexion. Des points noirs subsistent. Si les investissements réalisés dans le renouvelable représentent le double de ceux des énergies fossiles pour la cinquième année consécutive, ces investissements ont chuté de 23 % par rapport à 2015. Le secteur des transports est particulièrement en retard. « Décarboner » ce n’est pas une priorité pour ce secteur : les produits pétroliers représentent toujours 93 % de la consommation d’énergie finale du secteur.

Les subventions aux énergies fossiles et au nucléaire continuent de ralentir la transition énergétique : pour chaque dollar dépensé dans le renouvelable, 4 dollars sont dépensés pour perpétuer la dépendance à l’égard des fossiles. C’est là le point noir majeur, souligne le rapport.

Et la politique de développement ?

Comme on peut le constater là comme ailleurs, la marge de manœuvre du président américain et son autonomie sont limitées. Mais sa conduite et ses effets ne sauraient exonérer les Européens de leurs propres responsabilités en matière climatique, mais aussi en matière de développement. Et sur ce dernier point l’Union européenne ne peut plus se contenter d’adopter ou de faire adopter de bons textes, de bonnes résolutions soit à son niveau, soit au niveau mondial (ONU, G7, G20). L’Union européenne se doit de mobiliser son opinion publique par une information sans relâche, de tous les instants. Les meilleures intentions ne peuvent se concrétiser qu’avec l’appui des opinions publiques.

Pas de réduction de la pression migratoire sans une politique du développement cohérente et constante. Ce sont deux évidences d’une grande banalité, mais qui peinent à mobiliser. Deux évènements jalonnent le parcours : la déclaration du G7 pour l’Afrique et les futurs travaux du G20 en juillet prochain et enfin la signature du consensus européen pour le développement.

Le sommet du G7 de Taormina s’est déclaré déterminé à soutenir la stabilité, le développement durable de l’Afrique à en croire le communiqué final. L’Afrique est une des grandes priorités pour les sept pays les plus riches qui représentent plus de 80 % du PIB mondial. L’on pourrait s’en féliciter si le projet initial du Président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, n’avait vu son niveau d’ambition être dégradé. Les promesses initiales ont été détruites par la posture de négociation totalement négative de l’administration américaine et aussi par le manque d’ambition des autres dirigeants. La question africaine, pourtant déclarée première priorité n’a pas été traitée sérieusement. Déception et colère ont saisi bien des députés européens présents qui se sont exprimés fortement. Ce qui est essentiel pour l’Afrique l’est également pour l’avenir de l’Europe.

Le désaccord a touché presque tous les sujets sauf le terrorisme (pression sur les grands groupes internet pour qu’ils luttent davantage conter les contenus radicaux et leurs propagandistes sur le Web). Un texte séparé, préparé par l’Italie et portant sur les migrations, n’a pas à ce stade été retenu. Préparé de longue date, il reposait sur deux principes : la responsabilité partagée des pays développés et le partenariat entre les pays d’accueil, les pays d’origine et de transit. Même incapacité d’entente avec les États-Unis sur la lutte contre le réchauffement climatique. Angela Merkel a fustigé la position américaine : « Nous avons ici une situation à six contre un » a-t-elle déclaré. Nul doute qu’elle compte prendre sa revanche au prochain sommet du G20 qu’elle présidera à Hambourg.

Le consensus européen pour le développement :

Le nouveau « Consensus pour le développement » est un cadre pour définir les priorités de la politique du développement de l’UE à l’horizon 2030. Il a été signé le 7 juin dernier et lancé officiellement, sous la forme d’une déclaration commune des trois institutions de l’Union européenne. Les signataires sont : le Premier ministre de Malte, Joseph Muscat, le Président du Parlement européen, Antonio Tajani, le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de Sécurité, vice-présidente de la Commission, Federica Mogherini. Cette déclaration succède à une précédente assez largement passée inaperçue. Ce document de plus de 50 pages vise à adapter l’ancien consensus aux nouveaux défis bien connus de la sécurité, de la migration et bien évidemment du changement climatique. Il vise aussi à rendre cohérente la politique future de l’UE sur les objectifs universels du développement durable (ODD) que l’on a trop tendance à perdre de vue. « Le Consensus » a été signé avec un peu de solennité à l’occasion des journées européennes du développement. Certains groupes politiques du Parlement européen ont exprimé leur déception comme lors du Sommet du G7 : ils ont reproché la rapidité de sa conclusion, préférant que plus de temps ait été consacré pour tenir compte de leurs demandes. Rendez-vous est déjà pris pour le G2O du mois de juillet sous la présidence allemande, et l’on imagine la détermination de Angela Merkel soucieuse de couronner ses efforts par un succès éclatant qui confirmerait son engagement face à l’afflux subit des réfugiés, alors qu’elle fut fortement critiquée par beaucoup d’opposants intérieurs et à l’étranger, et cela à la veille des élections qu’elle est en passe de gagner aisément. Elle a consacré beaucoup de temps à la préparation du sommet du G20 et reçu plusieurs délégations africaines, s’entretenant à cette occasion avec plusieurs chefs d’État ou de gouvernement.

Pour la première fois cette déclaration du « Consensus » s’applique dans son intégralité à toutes les institutions européennes et à tous les États membres qui s’engagent, enfin, à coopérer plus étroitement entre eux. Elle constitue également une dimension transversale de la stratégie globale de l’UE en matière de politique de développement.

Le Consensus se présente sous la forme d’un triptyque :

  • La forte interdépendance entre les différents éléments : le développement et la paix (rappelons qu’il y a cinquante ans l’encyclique Popularum Progressio de Paul VI soulignait que le développement était le nouveau nom de la paix), mais aussi la sécurité, l’aide humanitaire, la migration, l’environnement et le climat, la jeunesse, l’égalité hommes — femmes la mobilité et la migration, l’énergie durable et le changement climatique, l’investissement et le commerce, la bonne gouvernance, la démocratie, l’état de droit et les droits de l’homme, un engagement nouveau à l’égard des pays en développement plus avancés, ainsi que la mobilisation et l’utilisation des ressources nationales.
  • Une approche globale nouvelle concernant les moyens à mettre en œuvre, associant l’aide au développement au sens traditionnel avec d’autres moyens, comme plus d’efforts déployés par les partenaires, des financements mobilisant les investissements du secteur privé et aussi des ressources nationales supplémentaires comme il est demandé avec une insistance croissante.
  • Des partenariats mieux adaptés notamment avec la société civile en étant dans leur collaboration mutuelle plus proche des réalités du terrain.

Le Parlement européen a, le 1er juin, adopté une résolution portant sur le « le consensus », soulignant tout particulièrement que l’objectif premier est la réduction et l’élimination de la pauvreté conformément à l’article 208 du Traité sur le fonctionnement de l’UE. Les pays en développement doivent s’approprier les priorités retenues, ajoutait-il, mettre l’accent sur les résultats, et des partenariats ouverts à tous, transparents et responsables.

Le Parlement européen insiste également sur la nécessité de recourir à des mécanismes qui rendent obligatoire de rendre compte de la mise en œuvre des ODD. Il invite l’Union et ses États membres à présenter un calendrier sur la réalisation des objectifs et à remettre annuellement un rapport d’avancement. En effet, le Consensus perd son efficacité s’il ne s’accompagne pas de la contrainte des obligations de résultat et de leur évaluation.

La responsabilité particulière de l’UE :

L’UE est acteur mondial de premier plan de façon incontestable, notamment en tant que premier fournisseur d’aide publique au développement, l’Union européenne est, plus que tout autre grand ensemble, consciente des tendances et des grands défis mondiaux actuels. L’UE montre une forte détermination à relever des défis communs et une volonté assumée à jouer un rôle de chef de file avec, à l’arrière-plan, les 17 ODD en théorie universellement applicables. Autant d’éléments qui renforcent sa responsabilité.

Les prochaines semaines vont constituer un rendez-vous crucial pour l’Union européenne : elle devra démontrer qu’elle est en mesure « prendre en main son destin » comme le lui a demandé impérativement Angela Merkel.

HPL

Pour en savoir plus :

http://www.internal-displacement.org/globalreport2016/

https://europe-liberte-securite-justice.org/2015/10/19/le-changement-climatique-a-lapproche-de-la-cop21-un-autre-regard-sur-les-migrations-refugies-climatiques-quelle-realite-pour-quelles-solutions-33/

http://www.ren21.net/gsr-2012-key-findings/?gclid=CKDru4mIu9QCFRcTGwodnOAEDw

– Les Nations-Unies cherche des partenariats pour la COP23 qui se déroulera en novembre 2017 à Bonn (Allemagne) en novembre prochain http://newsroom.unfccc.int/fr/actualit%C3%A9s/la-ccnucc-recherche-partenariats-pr-la-cop-23/

– New European Consensus on Developement :”Our world, our dignity, our future » https://ec.europa.eu/europeaid/sites/devco/files/european-consensus-on-evelopment-20170602_en.pdf

– Joint public statement: Adoption of the new European Consensus on Development http://europa.eu/rapid/press-release_STATEMENT-17-1547_en.htm

– 2030 Agenda for sustainable Development http://www.un.org/sustainabledevelopment/development-agenda/


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Catégories: Union européenne

(Cafébabel) Europe et handicaps : toujours un train de retard ?

mer, 21/06/2017 - 11:34

Article initialement publié sur Cafebabel.fr le 20 mai 2017

Victime d’un AVC, et une longue rééducation d’un an et demi, j’ai été embauché comme stagiaire au Parlement européen. L’occasion pour moi de m’intéresser de plus près à ce que l’Union Européenne met en place pour les personnes handicapées. Rencontre avec des députés particulièrement impliqués dans cette cause et avec l’Intergroupe Handicap.

D’octobre 2016 à avril 2017, j’ai réalisé un stage auprès d’une députée européenne française Nathalie Griesbeck (France, ADLE). Ce stage arrive après un long séjour à l’hôpital, dû à un AVC qui m’a touché en Pologne en 2015. Ma plus grande peine était de ne plus pouvoir parler ni français ni anglais. Aujourd’hui, je m’exprime mieux. Malgré tout, depuis ce jour, la question de la place des personnes handicapées dans la société est devenue primordiale pour moi.

J’ai donc décidé d’investiguer au sein du Parlement européen et j’ai interviewé trois députés européens, membres de l’Intergroupe Handicap. Marek Plura qui est en fauteuil roulant (Pologne, PPE), Helga Stevens, sourde (Belgique, CRE) et Sylvie Guillaume (France, PSE). Une dernière interview a été réalisée avec Etienne Cuche, Conseiller Politique de l’association du Forum européen des personnes handicapées à Bruxelles.

Enfin une loi au Parlement européen sur l’accessibilité !

Le Parlement européen ne compte qu’environ 4 députés handicapés sur 751, soit 0,5%. C’est très peu ! En comparaison, sur le territoire de l’Union européenne, on chiffre à 80 millions le nombre de personnes handicapées sur les 500 millions de citoyens. Ça représente une personne sur six, autrement dit 16 % de la population active. Pas de commentaires nécessaires sur le manque de représentativité des personnes handicapés au Parlement, les chiffres sont criants. Mais ce n’est pas tout. En 2020, on s’attend à ce que ce nombre atteigne les 120 millions de personnes présentant un handicap. Que fait le Parlement face à cette situation ?

Un exemple concret : l’acte d’accessibilité. « Le principe de l’accessibilité universelle est celui d’une société accessible pour chacun, avec tous » explique Brigitte Lavau dans son livre Le handicap. L’accessibilité universelle concerne « l’accès à l’école, aux soins, au marché du travail, à la formation, aux loisirs, à la culture, à la citoyenneté, aux transports, à l’information, aux médias, etc. »

Aujourd’hui, la directive proposée en 2015 par la Commission européenne doit être votée au Parlement européen. Grâce à cette directive, l’institution espère améliorer l’accès aux produits et services communs et rendre plus aisée la vie quotidienne des personnes handicapées.

Mais quel est son impact sur le quotidien d’une personne handicapée ? Il s’agira des distributeurs automatiques de billets et de titres de transport accessibles en fauteuils roulants, mais aussi des services bancaires, des ordinateurs personnels, des téléphones et équipements de télévision, des services de téléphonie et audiovisuels en langage des signes, des transports accessibles à tous, des livres électroniques et du commerce électronique. « Nous permettrons aux handicapés de vivre indépendamment d’autrui » indique Marek Plura. Sylvie Guillaume complète : « nous pensons que l’installation d’un nouveau distributeur de billets n’a pas de sens sans rampe d’accès. Dans cet esprit, nous nous battrons pour que l’accessibilité des environnements construits soit obligatoire dans l’ensemble des États membres ».

Il est grand temps que l’Europe s’y attelle ! Depuis « Americans with Disabilities Act » en 1990, les Etats-Unis ont bien dépassé l’Union européenne en matière d’amélioration des conditions de vie pour ces personnes : « Les Etats Unis sont un modèle et ils ont 30 ans d’avance sur nous. L’accessibilité aux Etats Unis est mieux remplie » indique Etienne Cuche. L’UE va seulement voter sa directive d’accessibilité cette année alors que les Etats-Unis, eux, l’ont déjà depuis longtemps.

Les personnes handicapées et le Parlement européen L’Intergroupe Handicap

Plusieurs intergroupes (28) existent au sein du Parlement européen mais ils n’adoptent aucun règlement ou directive. Parmi eux : l’intergroupe Handicap, l’interergroupe Jeunesse, Vin, etc. Ce sont des groupes formés par un ou plusieurs députés européens qui souhaitent discuter avec la société civile (associations, lobbys, ONG, etc.) afin de mettre en place des solutions qui soient en adéquation avec les problèmes vécus sur le terrain. L’Intergroupe Handicap est le plus large d’entre eux avec une centaine de députés européens.

De nombreuses problématiques sont discutées lors de ses réunions mensuelles. En mars 2017, il « s’est penché sur la question des réfugiés en situation de handicap et avant ça, en février sur l’acte d’accessibilité » nous explique Sylvie Guillaume. J’ai moi-même participé à une conférence du Parlement européen sur les réfugiés et les handicapés qui viennent en Europe. Nujeen Mustafa était là : c’est elle qui a parcouru 6000 km depuis la Syrie pour aller en Allemagne. Tous ces kilomètres… en fauteuil roulant. Impressionnant ! L’Union européenne accueille des immigrés handicapés et elle se doit de le faire dans les meilleures conditions. L’intergroupe Handicap permet de discuter et d’établir comment ça peut se réaliser. Cette conférence sur la thématique des réfugiés handicapés était aussi organisée dans le but de faire comprendre aux citoyens européens qu’il faut agir. L’intergroupe espère que ça a servi à conscientiser les citoyens européens.

Le programme 2017-2019 de l’Intergroupe Handicap sera principalement axé sur l’acte d’accessibilité et aussi sur des sujets qui nous concernent moins mais auxquels il faudra faire attention tel le pilier européen des droits sociaux qui a été adopté en février 2017.

A gauche, Marek Plura, député européen polonais, à droite, Louis Gustin | par Louis Gustin

Pour nos trois députés, ce groupe « joue un rôle d’accompagnement fondamental grâce à l’expertise qu’il peut apporter en se faisant l’écho de nombreuses associations représentant les personnes handicapées. Il permet surtout une approche plus transversale et large que celle suivie par les commissions parlementaires thématiques, et c’est en cela qu’il a toute sa place dans nos débats, y compris des débats législatifs ». Il est vrai que ces intergroupes n’ont pas le pouvoir des assemblées parlementaires qui sont nécessaires pour adopter les directives et les règlements. Mais ils sont ici pour rassembler les députés avec la société civile. Les députés de ces intergroupes connaissent donc les défis sur le terrain auxquels la société civile doit faire face. Ils peuvent rapporter cette expérience du terrain qui manque cruellement aux autres députés dans les commissions parlementaires.

Les opinions de la société civile via les associations

Cette société civile est représentée notamment par le Forum européen des personnes handicapées (FED). Cette fédération d’associations a son siège à Bruxelles et dispose d’un ou plusieurs membres dans chaque pays. Son but est d’analyser les politiques européennes pour les personnes handicapées à Bruxelles et à Strasbourg. « J’apprécie le contact avec le FED et aussi le partenariat à long terme, explique Marek Plura. Ils sont très impliqués. Ses membres mènent une réflexion sur de nombreux sujets, élaborent des projets européens, et émettent des idées sur la politique à suivre en matière de handicap. Ils peuvent nous donner leurs retours d’expérience et transmettent les opinions et les idées de nos citoyens ». Sylvie Guillaume ajoute que « le FED est un acteur-clé dans le fonctionnement de l’Intergroupe Handicap en l’assistant dans l’organisation pratique et la programmation des événements ».

Le FED est représenté dans chaque Etat membre par au moins une association. Elle a ainsi un pied partout en Europe pour répondre de la manière la plus adéquate aux défis auxquels sont confrontés chaque Etat membre. En France, on retrouve ainsi l’association du Conseil français des personnes handicapées. C’est grâce à ces associations plus locales que le FED peut parler d’expériences sur le terrain. Ce sont ces associations qui font remonter les problématiques.

Conclusion

Le Parlement européen a un rôle crucial dans le processus de décision européen, son vote en assemblée plénière est décisif parce qu’il permet l’implémentation de directives ou règlements. D’un autre côté, il ne faut pas oublier l’importance des discussions et des débats. Les opinions sont aussi importantes, et elles transmettent les attentes du public envers le Parlement européen. Seul problème : l’institution ne les prend pas assez au sérieux. Ces opinions ne sont mêmes pas rédigées par les acteurs du Parlement. Pour combattre cela, il faut continuer à créer des initiatives et des réunions pour faire connaître les acteurs présents à Bruxelles. L’intergroupe Handicap est un cercle de réflexion pour les personnes handicapées mais également pour tous.

L’acte d’accessibilité est un bon début mais il faut plus. Le programme de l’intergroupe Handicap indique que la Commission européenne va publier dans les prochaines années, la Stratégie européenne 2020-2030 pour les personnes handicapées. Il faut davantage de droits notamment le droit d’avoir accès aux élections pour les personnes handicapées, pour les femmes handicapées confrontées à des difficultés, un droit pour les réfugiés atteints de handicap, entre autres, pour l’avenir.

Louis Gustin


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#FactOfTheDay: Erasmus + turns 30

ven, 16/06/2017 - 17:07
Erasmus + is probably one of the EU’s most famous and successful programme. European Commission President Jean-Claude Juncker and European Parliament President Antonio Tajani marked this occasion last Tuesday in Strasbourg, where the programme was feted. With 33 countries participating in the programme, and over 9 million direct beneficiaries, Erasmus + shaped the identity of many Europeans and is still widely popular.

Initiated in 1987 with only 11 participating and 3,200 students, Erasmus has gradually evolved to encompass not only studying abroad, but also teaching, training and voluntary work abroad. It is still going strong today. More than 4 million people are expected to participate in this programme between 2014 and 2020, and benefiting from Erasmus + is becoming increasingly simpler.

Commissioner for Education and Culture, Youth and Sport Tibor Navracsis recently announced two new online features that will help Europeans to have a more efficient Erasmus experience. First, the Erasmus + mobile app will allow participants to do most of the paperwork online and on a single website instead of sometimes tedious procedures in both the host and the receiving institution. It will also include a local tips section, as well as some language learning features linked to the Erasmus + Online Linguistic Support platform. The European Commission also launched the Erasmus + Online meeting point, for those who want to exchange their views on the programme, or would like to share Erasmus + related events.

Every euro that we invest in Erasmus+ is an investment in the future — in the future of a young person and of our European idea. I cannot imagine anything more worthy of our investment than these leaders of tomorrow. As we celebrate the 9 millionth person to take part, let’s make sure we are 9 times more ambitious with the future of the Erasmus+ programme.”, Juncker said. This might be why so many Europeans love this programme. It is education based, future oriented, and is also a formative and pleasant experience for the participants. Erasmus + can also be more than a formative experience: it is an origin story for at least 1 million young Europeans. The cross-border programme is said to be responsible for at least 1 million babies, and a study shows that over a quarter of the participants meet their long-term partner while studying or doing an internship abroad.

Umberto Eco, one of the most respected European writer and semiologist of his time, famously told “The Guardian” that “the Erasmus idea should be compulsory – not just for students, but also for taxi drivers, plumbers and other workers. By this, I mean they need to spend time in other countries within the European Union; they should integrate”. To him, the “Erasmus couples” and the “Erasmus babies” are “the first generation of young Europeans”. Beyond the successes in terms of skill training or language training, it is the creation of this new brand of Europeans that we should celebrate. It is a “concrete achievement” Robert Schuman was talking about. The legacy of Erasmus + can not be undone, and it should be extended to its full potential.

Rémi Petitcol

Sources:

http://www.francetvinfo.fr/culture/livres/erasmus-le-grand-succes-de-l-ue_2235387.html

http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-1574_en.htm

https://www.reuters.com/article/us-eu-students-babies-idUSKBN1941PX

https://www.rtbf.be/info/monde/detail_en-30-ans-plus-de-4-millions-d-etudiants-europeens-ont-beneficie-du-programme-erasmus?id=9632270

http://www.independent.co.uk/student/news/eus-erasmus-study-abroad-programme-responsible-for-1m-babies-9751749.html

https://www.theguardian.com/world/2012/jan/26/umberto-eco-culture-war-europa


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Catégories: Union européenne

#FactOfTheDay: Infringement procedures against Hungary, Poland and the Czech Republic for breach of their legal obligations

mer, 14/06/2017 - 16:10

On Tuesday 13 May, the European Commission announced, at the European Parliament in Strasbourg, the launch of an infringement procedure against three Member States of the European Union (Hungary, Poland and the Czech Republic). These States did not comply with their legal obligations stated in the European Agenda on Migration adopted in 2015, created to stabilise the migration flows and better manage external borders.

The European Commission has already warned these countries several times and declared last May that if no action is taken by June 2017, that procedures would be launched against them. Some other Member States like France support the action of the European Commission and insist on the necessity to respect legal obligations, especially when dealing with security.

Since January 2017, almost 10,300 persons have been relocated and the total number of relocations since the beginning of the program is 20,869 (13,973 from Greece and 6,898 from Italy). All other Member States are contributing to the effort to relocate people from Italy and Greece. They will have to continue their actions and intensify their efforts.

In terms of resettlement, 16,419 of the 22,504 resettlements agreed upon in 2015 have been completed. In May 2017, almost 1,000 refugees from Syria were able to come to Europe through safe and legal ways under the EU-Turkey Statement.

To date, Poland, Hungary and the Czech Republic have not yet taken the necessary actions:

Hungary and Poland have not yet relocated a single person. The Czech Republic has only relocated 12 people since September 2015. These three States still refuse to participate in the European program concerning asylum seekers from Italy and Greece.

The Commission requires these countries’ compliance with their legal obligations and has insisted on the necessity to accelerate the efficient roll-out of the European Border and Coast Guard plan.

Today, Wednesday 14 June, these three Member States will receive an official notification on the launch of the infringement procedure. This notification constitutes the first step. If no solution is found, the matter could be brought before the European Court of Justice (Luxembourg) and may lead to financial penalties.

Commissioner for Migration, Home Affairs and Citizenship Dimitri Avramopoulos said: « Our Union is based on solidarity and the sharing of responsibility. These fundamental values apply to all our policies and migration is no exception. We cannot and we will not leave those Member States with an external border on their own. And when it comes to relocation, let me be crystal clear: the implementation of the Council Decisions on relocation is a legal obligation, not a choice. »

Sabrina Terentjew

Sources:

http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-1587_fr.htm

https://ec.europa.eu/home-affairs/sites/homeaffairs/files/what-we-do/policies/european-agenda-migration/background-information/docs/communication_on_the_european_agenda_on_migration_en.pdf

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/06/13/migrants-la-commission-europeenne-avertit-la-pologne-la-republique-tcheque-et-la-hongrie_5143865_3214.html?utm_content=buffer2670b&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=buffer#5jYwwKsXddIdzh9u.99

 


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Catégories: Union européenne

Jeux Olympiques 2024 à Paris ! En ferons-nous un événement européen ?

mer, 14/06/2017 - 15:00
C’est fait ! ou quasiment. Réunie à Lausanne le vendredi 9 juin, la commission exécutive du CIO a approuvé à l’unanimité (donc y compris les voix américaines) le scénario d’un double vote 2024-2028 lors de la session de Lima. Ce scénario est donc retenu et, sauf retournement que beaucoup qualifient d’improbable, Paris aura les jeux, Los Angeles aussi. Que des vainqueurs, pas de vaincus.

Ce vote n’est encore qu’une proposition, la décision doit encore être soumise aux votes des membres du CIO les 11 et 12 juillet et pour cela la Charte olympique n’a pas besoin d’être révisée. A première vue, la décision de la commission exécutive profite à tout le monde. Situation inédite, les contestations sont peu probables, à la différence de quasiment tous les précédents. Les deux villes candidates semblent conciliantes l’une vis-à-vis de l’autre et cela est à peine croyable et oblige les prudents à dire que des surprises sont toujours possibles. Dans le même temps, ces prudents disent que 2024 pour Paris, 2028 pour Los Angeles est chose acquise.

Qu’importe, il n’est pas trop tôt pour inscrire Paris 2024 dans une dimension européenne, même si le vote final interviendra à Lima le 13 septembre prochain. Il n’est jamais trop tôt pour construire une nouvelle identité de l’Europe grâce au sport .

A ce titre, il faut souligner que le Parlement européen, le 6 juin, a apporté son soutien à la candidature de Paris, alors qu’il ignorait la décision de la commission exécutive intervenue quelques jours plus tard. Le Comité de Paris 2024 a présenté sa candidature, son projet, sa vision. Il l’a fait devant l’intergroupe parlementaire Sport que préside avec dynamisme le socialiste belge Marc Tarabella. Etaient présents, Bernard Lapasset co-président du Comité Paris 2024 et la toute nouvelle ministre des sports, Laura Flessel, plusieurs fois médaillée d’or à l’escrime. Ils ont décrit leur projet et Laura Flessel a souligné que « Le projet de Paris 2024 porte bien au-delà de la France. Je suis fière de l’enthousiasme qu’il suscite chez nos voisins européens, comme en témoigne le Conseil des ministres des sports de l’Union européenne du 23 mai et comme en témoignent aujourd’hui les députés européens. Cette mobilisation fait de Paris 2024 un projet fédérateur des valeurs qui nous unissent ». A moins de 100 jours du vote formel, le Parlement européen apporte donc son soutien, un soutien sans réserves. Cela est important et mérite d’être souligné, même si la « grande » presse française est restée muette sur le sujet.

Le président du Parlement européen Tajani a apporté lui aussi et sans aucune réserve son plein soutien : « ce n’est pas seulement une candidature française, mais une candidature européenne » a-t-il lancé devant l’intergroupe parlementaire. Il a appelé à pousser « dans la bonne direction ». Cette candidature est la seule européenne, soulignait Bernard Lapasset. « Nous avons toutes les clés en main pour proposer un projet qui aura un impact extraordinaire sur la vie des Français et des Européens ».

Comme le rapporte l’agence de presse Belga, « l’accessibilité, responsabilité et durabilité sont les trois principes qui ont guidé les organisateurs qui annoncent des tarifs accessibles aux spectateurs à moins de 24 euros. En termes de responsabilité, les organisateurs ont annoncé un impact carbone réduit de 55% par rapport aux derniers jeux de Rio et Londres. Enfin, en matière de durabilité, les organisateurs ont exprimé leur volonté de mettre le sport au cœur de la société par la promotion de l’éducation par le sport, du vivre ensemble, de l’amélioration du regard sur le handicap ou encore la valorisation des territoires ».

Le Think Tank «  Sport et citoyenneté » a saisi l’occasion pour enregistrer un nouveau numéro spécial de son émission Sport Corner consacré à cette rencontre avec les parlementaires. (cf. «Pour en savoir Plus »)

Bien entendu, Marc Tarabella a apporté tout son soutien , mais en renvoyant la balle vers la Commission pour ce qui est d’un éventuel support financier : « ce n’est pas de notre compétence exclusive, mais si la Commission exprimait cette volonté, nous y répondrions volontiers ». Mais il n’a pas caché qu’il était très réservé, pour ne pas dire opposé, à une intervention dans le secteur des infrastructures. En revanche, il est chaleureusement en faveur de financements pour tout projet socio-éducatif favorisant la rencontre de tous les jeunes européens. C’est une occasion unique pour faire de ces jeux la fête de la jeunesse européenne, une sorte de « super erasmus » d’un type bien particulier et aussi une occasion de démonstration de la citoyenneté européenne.

Eu-logos a toujours voulu militer pour une dimension authentiquement européenne du sport. En témoigne sa série d’articles repris sous le titre générique le « sport en danger ». Il est en effet dangereusement menacé d’abord par l’argent à l’origine de ces grandes plaies que sont : le dopage, les match, les paris et résultats truqués, la violence dans les stades, le racisme, la misogynie, les dépenses excessives, les trafics de très jeunes sportifs ( souvent d’origine africaine et âgés de moins de quinze ans), trafics en tout genre et corruption pour l’organisation de grands événements internationaux, exacerbation des nationalismes avec leur lot de violences. Tous s’appuient sur la grande criminalité internationale organisée . La simple énumération de ces graves dérives montre bien que la solution ne se trouve pas à l’intérieur des frontières nationales. Le Parlement européen et sa commission LIBE devrait s’en saisir par une action déterminée pour contenir la propagation de toutes ces dérives qui rendent illusoire la réalité de ce que l’on nomme « l’espace de liberté, sécurité et justice ». La préparation des futurs jeux Olympiques constitue une occasion en or pour organiser et mener le combat.

Henri-Pierre Legros

Pour en savoir plus :

https://www.sportetcitoyennete.com/articles/candidature-de-paris-2024-sinscrit-dimension-europeenne-think-tank-sport-citoyennete

http://www.francsjeux.com/2017/06/09/paris-aura-les-jeux-los-angeles-aussi/35667

https://fr.news.yahoo.com/jo-2024-cio-recommande-officiellement-171721573.html

– Sport Corner http://www.dailymotion.com/video/xydcra_sport-corner-1-sport-et-sante-en-europe_sport

– Laura Flessel présente la candidature de Paris au Parlement européen https://mt.ambafrance.org/J-O-2024-Laura-Flessel-presente-la-candidature-de-Paris-au-Parlement-europeen

– L’IRIS : le sport outil d’inclusion sociale http://www.iris-france.org/evenements/le-sport-comme-outil-dinclusion-sociale/

– JO 2024: le Parlement européen soutient officiellement la candidature de Paris http://www.lesoir.be/98353/article/2017-06-06/jo-2024-le-parlement-europeen-soutient-officiellement-la-candidature-de-paris#


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#LaReplique: The Soldiers of Odin – Vigilantism and Mistrust in Europe and Abroad

mer, 14/06/2017 - 11:27
Images of terror in concert arenas, markets and other popular public areas haunt citizens of Europe after the dismal events of the recent weeks in Manchester and London. As popular artists such as Ariana Grande and The Black Eyed Peas belt out hymns of hope in response to these acts of terror, the media ceases to highlight the threat of radical extremism both in Europe and abroad.

According to the Autumn 2016 Standard Eurobarometer Report, Europeans feel that the two greatest issues currently facing the European Union are immigration and terrorism. These concerns top other concerns such as the economic situation and the state of member state public finances by almost double. Simultaneously, a staggering 82% of Europeans report that they want the EU to do more to fight terrorism, with 40% of people believing their country is at high risk of attacks. These strong sentiments towards taking action against terrorism put national governments and the European Union institutions under immense amounts of pressure to assure citizens that their safety is of upmost importance. In response to these concerns, a myriad of measures at the EU level have been implemented since January 2015, including increasing EU funding to fight terrorism, giving increased powers to Europol, calling for new strategies to tackle extremism, and improving upon many measures regarding immigration and travel security.

Despite these efforts, fear still emanates in the hearts of many. Some do not feel that these measures are adequate to address such pressing issues as terrorism and crime – the Soldiers of Odin are one of such groups. Originally formed in Finland in 2015 under the name of the famous Norse God, the Soldiers of Odin are a vigilante group that has seen rapid growth in Europe over the past two years. The group’s mandate: to preserve and defend communities from crime related to immigration. Reportedly created due to concerns involving various sexual assaults and crimes in Helsinki and other European cities during the New Years Holiday of 2016, the group can be linked to an overall dissatisfaction towards the influx of refugees and migrants coming to Europe from countries such as Libya, Syria, Iraq and Afghanistan, which they believe is linked to an overall decrease in security. While the group itself denies targeting people of specific races or religions, many have accused its members of white supremacy and extremism – the group’s creator being Finnish white supremacist, Mika Ranta.

While the Soldiers of Odin see foreigners as their main threat, the group also appears to hold a large amount of distaste for the internal state of security. Currently, the Soldiers can be found patrolling the streets in over 25 different locations in Europe and beyond, looking for ‘danger’ on the streets. In every location, a strong sentiment of mistrust towards the government and law enforcement system is shared. In an interview conducted by Mail Online in Finland, members expressed their discontent, stating that the Finnish government has “screwed everything up” and that “politicians are allowing migrants to rape our women, and they are doing nothing about it”. The group often pairs this mistrust in government with grandiose claims about migrants’ involvement in the dismantling of safe, respectful communities.

A Movement: From Finland to Beyond.

Facing the facts, there is no doubt that Europe has seen a period of mass migration from those seeking asylum in EU member states. In 2015, EU member states gave protection status to a total of 333,350 asylum-seekers, increasing by 75% from the previous year. Roughly half of those given protection were from Syria. However, compared to member states such as Germany, the Netherlands, Austria and Sweden, Finland saw a relatively low number of people entering the country seeking protection. Nonetheless, the anti-immigrant sentiment remains strong in many areas of Finland. There is some evidence to believe that the actual number of migrants entering areas like Finland is less important to groups like the Soldiers of Odin than the symbolic threat that they represent. While crime and terrorism have physical repercussions, and are thus easy to label as the core threat, underlying these incidents, an ideological threat emanates. It is clear that the Soldiers of Odin do not see the influx of migrants solely as a threat to security; rather, they see this influx as an existential threat to their way of life.

This phenomenon can equally be observed outside of the borders of the European Union. The Soldiers of Odin have gained considerable traction in Canada and the United States even without a comparable mass influx of immigration as experienced in Europe. In a report from the Anti-defamation League, it is argued that the mere prospect of increasing immigration has been enough to fuel membership in the U.S. chapters. A symbolic dichotomy between true ‘Americans’ and invasive ‘foreigners’ appears to be key to this movement. The group’s website, plastered with the catchphrase, “ready to take your country back?” describes the Soldiers of Odin U.S.A as “defenders of our culture,” emphasizing their role as vigilantes against foreign influence.

As well, similar to European chapters, crime and terrorism in the face of a complacent and irresponsible government is at the core of the American Soldiers of Odin movement. They argue that higher authorities exhibit an overall “lack of concern” for controlling immigration and respecting the integrity of American communities. In addition, they state that they hope to “work with local authorities” to be “their eyes and ears for the areas they cannot see,” implying that the current police enforcement system is lacking in some respect.

‘Making Communities Safer’: Propagating Political Illusions.

Reflecting upon the Soldiers of Odin movement: many have cautioned against the group’s potential connections to neo-Nazism, fascism, white supremacy, nativism and extreme nationalism. While these aspects of the group are certainly problematic and deserve attention, an underdeveloped criticism of the group lies in its general tendency to propagate sentiments of mistrust and fear around inflated – or sometimes completely illusionary – political realities.

The Soldiers of Odin patrol the streets to make “safer” communities in lieu of police presence; however, it has been argued that the opposite is the reality. Police in many of the areas occupied by the Soldiers have noted that the group’s patrols have not aided in stopping crime. Rather, the group actually adds to the level of insecurity in the regions that they occupy, as police resources are needed to monitor the group’s activities, which are often found to be connected to hate speech. Violence also appears to be embedded in this movement. This past April, a large fight broke out on Toronto’s streets between the Soldiers of Odin and anti-racism protestors – an incident that required roughly 40 police to arrive on the scene. Similar incidents have been witnessed across Canada. Meanwhile, reports show that many of the members of the Soldiers have criminal backgrounds and histories of violence. Just recently, the group’s leader, Mika Ranta, received multiple penalties and an 18 month suspended sentence for assault.

These instances of violence are ironic considering that the group initially formed in Finland due to parallel concerns involving migrants in Helsinki. In the book, Migration, Terrorism, and the Future of a Divided Europe, author Christopher Deliso notes that while the number of attacks committed by migrants was actually relatively low in Finland, the Soldiers of Odin were still able to turn into an international franchise due to the uncertainty created by the migrant crisis. Using this uncertainty as fuel for their movement, the group attempts to take the law into their own hands and, in doing so, further propagates mistrust and anxiety, channeling these sentiments towards certain groups of people and the political establishment.

Combatting Illusions: A Job for European Citizens?

The Soldiers of Odin are but one example of the impact that fear-mongering and finger-pointing can have on people’s beliefs and, ultimately, their actions. Riding the wave of xenophobia created by the crisis, the tendency towards dichotomizing people into ‘us’ and ‘the other’ categories has become a powerful form of rhetoric. Similarly, populist parties have capitalized on this rhetoric to garner support in many parts of Europe. Populism, which can be defined as the division of society into two homogenous groups – the “pure” people and the “corrupt” elite – has found its way into many party’s anti-establishment platforms. Populist party leaders, claiming to be ‘true’ representatives of the people against the unsympathetic, self-serving politicians in Brussels and other national governments has dominated much of the recent political discourse in Europe, as well as the United States with the election of Donald Trump.

The question then becomes: in a time where the political scene is so uncertain, how can the European Union institutions regain people’s trust and prevent the escalation of xenophobia and finger-pointing? To this question, there is no simple answer. In a recent Facebook Live interview on migration, employment and terrorism with European Parliament President Antonio Tajani, he argued that the future of the European Union “depends on us and what we are willing to construct.” Noting that many citizens feel “discontented” in terms of being protected by the European Union, he emphasized Europe’s role in “protecting our interest, our history, our culture, and, thanks to our identity, to open our doors to those who want to follow our rules and come to work in Europe.”

With reports on the threat of terrorism frequenting our television screens, social media and newspapers, European citizens as a whole will play a role in combatting xenophobia and mass institutional mistrust moving forward. While criticism can be – and should be – made of policy regarding migration and terrorism prevention, attention should be paid to not propagate overly inflated or false political realities. The Soldiers of Odin are not the first vigilante group in Europe to have taken an anti-immigration, anti-establishment stance and they will likely not the last. The presence of this vigilantism represents the development of internal mistrust in the European system. Highlighted by Jean-Claude Juncker’s White Paper, the future of Europe will ultimately depend on how European’s respond to pressing issues such as security, trust, legitimacy, and migration. A dialogue ridden with finger-pointing and hate speech will only hinder the possibility for coordination on this front.

Hayley Stauffer

Sources:

The Telegraph on the London Terrorist Attack: http://www.telegraph.co.uk/news/2017/06/05/london-bridge-attack-latest-gunshots-heard-police-launch-fresh/

Eurobarometer Reports from Eurostat: http://ec.europa.eu/COMMFrontOffice/publicopinion/index.cfm/Survey/getSurveyDetail/instruments/STANDARD/surveyKy/2137

European Parliament on Terrorism:

http://www.europarl.europa.eu/external/html/europe-and-terrorism/default_en.html

Anti-defamation League Report on the Soldiers of Odin:

https://www.adl.org/sites/default/files/documents/assets/pdf/combating-hate/Soldiers-of-Odin-USA-Report-web.pdf

Daily Mail on the Soldiers of Odin:

http://www.dailymail.co.uk/news/article-3426685/Nazi-daggers-SS-hats-hangman-s-noose-night-patrol-Soldiers-Odin-neo-Nazi-led-vigilantes-vowing-Europe-s-women-safe-migrant-sex-attacks.html

Sitra Report on Migration Flows in Finland:

https://media.sitra.fi/2017/02/24031812/From_fragmentation_to_integration.pdf

Eurostat Press Release on Migration:

http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/7233417/3-20042016-AP-EN.pdf/34c4f5af-eb93-4ecd-984c-577a5271c8c5

Reuters on the Soldiers of Odin:

http://www.reuters.com/article/us-europe-migrants-finland-idUSKCN0UR20G20160113

Reuters on the Arrest of Mika Ranta:

http://www.reuters.com/article/us-europe-migrants-vigilantes-sentence-idUSKCN0Y92M4

CBC on Violence in Toronto:

http://www.cbc.ca/news/canada/toronto/violence-breaks-out-as-protesters-clash-in-nathan-phillips-square-1.4051336

On the Rise of the Soldiers of Odin:

Deliso, Chris. Migration Terrorism, and the Future of a Divided Europe: A Continent Transformed. ABC-CLIO, LLC, 2017

Definition of Populism:

Mudde, Cas. Populist Radical Right Parties in Europe. Cambridge, Cambridge University Press, 2007.

European Parliament Facebook Page, interview with Antonio Tajani:

https://www.facebook.com/pg/europeanparliament/posts/?ref=page_internal

Juncker’s White Paper on the Future of Europe:

https://ec.europa.eu/commission/sites/beta-political/files/white_paper_on_the_future_of_europe_en.pdf


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Catégories: Union européenne

Stratégie ou coopération: L’Union européenne, l’OTAN et le terrorisme

lun, 12/06/2017 - 14:42

Un an après la publication de la Stratégie Globale de l’Union européenne (UE) pour la politique étrangère et la sécurité, et un mois après le Sommet européen à Bruxelles, on parle encore de l’efficacité et l’efficience pour contrer les menaces hybrides. Mais avant de contrer la menace, l’UE doit évaluer sa capacité en termes de sécurité et de défense, soulignant la forte coopération qui a été mise en place avec l’OTAN. En ce moment, l’Alliance a tendance à se concentrer de plus en plus sur l’une des menaces qui ont maintenant un effet direct sur les pays de l’Alliance: le terrorisme islamique. L’approche théorique, de caractère évolutif, explique comment l’UE et l’OTAN ont mis en place un programme de révision interne afin de s’adapter aux nouvelles menaces hybrides, et en même temps comment les deux organisations ont réussi à coopérer pour y faire face. En second lieu, dans cet article, les mesures mises en place par l’UE et l’OTAN et leur perception de la menace terroriste (depuis la création de l’Etat islamique) seront analysées. Enfin, à la lumière de la réunion du Conseil de l’UE pour les affaires étrangères et la réunion du 25 mai des chefs d’Etat de l’OTAN, nous déterminerons si une stratégie de coopération existe et quels sont les avantages et les inconvénients résultant de cette situation.

La stratégie de coopération mutuelle

Selon la publication de l’Institut Egmont «Strategic autonomy and EU-NATO Cooperation: squaring the circle» du Prof. Dr. Jolyon Howorth, de l’Université de Yale et Senior Fellow de l’Université libre de Berlin, après la publication de la nouvelle Stratégie Globale, une amplification de l’intention de l’UE d’améliorer ses propres capacités de sécurité et de défense a été constatée. L’UE aspire lentement à une nouvelle autonomie stratégique. Cependant, ce qu’il faudrait éviter est la création d’un doublon de l’Alliance atlantique, à partir du moment où, jusqu’à présent, le lien entre les deux organisations est très forte grâce à la coopération dans les domaines politique, de l’intelligence, de l’échange de l’information et de la cyber-sécurité.

En 2013, après le Conseil européen sur la PSDC (politique de sécurité et défense commune), la coopération avec l’Alliance a été renforcée, en insistant sur le caractère indispensable de la coopération pour le soutien mutuel. Depuis, l’UE a souhaité développer encore plus ses capacités militaires, en essayant de maintenir une identité fondée sur le pouvoir économique et politique. En fait, selon la nouvelle Stratégie Globale, les deux organisations devraient continuer à maintenir la diversité liée à la nature de leur création. Cependant, selon les résultats du sommet de l’OTAN à Varsovie en Juillet 2016, l’Alliance atlantique continue de professer en tant qu’acteur «protagoniste» de la défense collective européenne, alors qu’en fait, selon les programmes de la Stratégie Globale, l’Union européenne devrait pouvoir contribuer plus substantiellement à sa sécurité, en mettant en place des missions dans lesquelles les Etats-Unis n’ont pas d’intérêt.

Ce jeu de rôles est au centre des préoccupations des États-Unis, surtout après l’élection du président Donald Trump. Selon Jolyon Howorth, il est nécessaire de comprendre dans quelle mesure les ambitions européennes sont, ou peuvent être, réalistes et efficaces. L’auteur identifie quatre objectifs principaux dans la Stratégie Globale: la protection des valeurs européennes, le maintien de la sécurité des frontières, la stabilité économique avec des partenaires commerciaux, et enfin le soutien des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. En ce sens, il semble que l’UE a l’intention de continuer à s’adapter tout en conservant son identité propre, tout comme l’OTAN, qui fait l’objet d’une révision interne pour être en mesure de faire face aux nouvelles menaces. La question qui se pose concerne l’avenir des relations entre l’UE et l’OTAN, à partir du moment où, bien que toujours en mesure de collaborer et de coopérer dans divers domaines, les deux vont évoluer et pour des questions structurelles ont tendance à suivre deux chemins différents.

Selon l’auteur de l’article, il est possible d’identifier quatre scénarios futurs. Le premier concerne la dissolution progressive de l’intégration européenne, compte tenu des limites imposées par le traité de Lisbonne sur la souveraineté des Etats membres. L’UE n’est pas une fédération, ce qui signifie que chaque Etat continue de maintenir le monopole de la force, la liberté de manœuvre sur la politique économique, sa propre identité culturelle et ses intérêts. Cela rendrait encore plus difficile de créer une politique de défense et de sécurité commune. En conséquence, cela peut créer un bloc pro-américain européen, entraînant un retour au passé: la création d’Etats «satellites» au sein de l’UE. Un deuxième scénario serait l’actuel: un lent progrès de la politique de sécurité et de défense européenne qui, précisément en raison de l’absence de progrès importants, pourrait décevoir les attentes de la Stratégie Globale. Un troisième scénario serait celui dans lequel la coopération structurée permanente (conformément à l’article 42 du traité de Lisbonne) a été bien développée. Cela impliquerait l’amélioration des capacités de défense intensive par le développement des contributions nationales et par la participation aux forces multinationales. Par conséquent, l’UE serait en mesure d’être indépendante des États-Unis, mais presque un «double» de l’OTAN. Le dernier scénario verrait l’UE développer sa propre force régionale en réponse au Brexit et à l’élection du président Trump: tirer profit de la négligence du programme américain en Méditerranée et vers les voisins de l’Est et du Sud de l’UE pour être en mesure de devenir autonome. Les espoirs de l’auteur, qui coïncident avec le dernier scénario, est celui d’un programme dans lequel l’UE reste indépendante des États-Unis, en profitant des circonstances actuelles, même pour rétablir des relations avec la Russie, pour développer ses compétences et donc ressembler toujours plus à l’OTAN, en intégrant d’abord la politique de sécurité et de défense à l’Alliance, puis étape par étape prendre le commande des principales agences de cette dernière. Jolyon Howorth parle d’une «OTAN-européanisée» afin d’«isoler» de plus en plus de Washington des problématiques qui, pour des raisons géopolitiques, sont plus proches de l’UE, tels que la stabilité à l’est et au sud, surtout après le développement de l’Etat islamique et de la menace terroriste.

Comme déjà mentionné, l’OTAN aussi  après l’effondrement du mur de Berlin a commencé une lente phase de restructuration interne, d’adaptation, intensifiée ces dernières années. Selon Karl-Heinz Kamp, président de l’Institut fédéral de la politique de sécurité à Berlin, l’Alliance atlantique doit poursuivre ce processus. Dans son article «Why NATO needs a new Strategic Concept», l’une des principales raisons qui ont fait de l’OTAN une alliance crédible réside dans sa capacité d’adaptation face aux changements politiques. Le Concept stratégique est un document qui indique les buts, les caractéristiques et fournit des lignes directrices sur les programmes futurs de l’Alliance.

Le dernier Concept stratégique date de 2010 et est basé sur trois points clés:

  • Défense et Dissuasion: sans identification d’un adversaire spécifique, l’Alliance fournit une liste complète des capacités qu’elle a l’intention de maintenir et de développer pour contrer les menaces existantes et émergentes. Ces menaces, jusqu’en 2010, comprenaient la prolifération des armes nucléaires, de missiles balistiques et autres armes de destruction massive, le terrorisme, les cyber-attaques et les questions liées aux ressources environnementales.
  • La gestion des crises: encourager un plus grand nombre de parties à partager les efforts et rendre la gestion des crises gérable et efficace.
  • Sécurité coopérative: grâce aux partenariats, y compris entre les pays de l’OTAN et ceux qui ne font pas partie de l’Alliance, avec d’autres organisations internationales et des acteurs tels que l’ONU et l’UE.

Prenant en compte les récents événements, en septembre 2014, pendant le sommet au Pays de Galles, l’OTAN a adopté une série de mesures visant à améliorer la capacité de défense de l’Alliance. Deux ans plus tard, en Juillet 2016 (Sommet de Varsovie), ces mesures ont été améliorées et adaptées aux menaces venant du côté est et sud de l’Alliance.

Selon l’auteur, dans l’attente d’un nouveau Concept Stratégique qui pourrait adapter davantage l’OTAN aux nouvelles crises émergentes, il faut tenir compte du fait que les Etats-Unis ont mis au point (et continuent à développer) une approche révisionniste en encourageant un retour aux stratégies employées pendant la guerre froide, à savoir les concepts de nature essentiellement militaire. Cependant, une telle approche rendrait les relations plus hostiles avec la Russie, qui, après l’annexion illégale de la Crimée, a intensifié ses activités militaires. Cela pourrait provoquer une réaction en chaîne, qui entraînerait le développement des hostilités. C’est la raison pour laquelle, selon l’auteur, un nouveau Concept Stratégique devrait avoir trois caractéristiques de base, afin d’éviter un effet domino.

Selon l’auteur, d’abord et avant tout, il faudrait trouver des moyens d’assurer une plus grande transparence et ouverture en créant des réseaux qui peuvent impliquer plusieurs acteurs et à plusieurs niveaux. En deuxième lieu, la Suède et la Finlande devraient adhérer à l’Alliance, car elles ont toujours fourni leur soutien civil et militaire à l’OTAN. En fait, le 25 mai 2016, le Parlement suédois a finalement ratifié l’accord signé avec l’Alliance appelé «Host Nation Support Agreement». A partir du 1er Juillet 2016, l’OTAN est en mesure de déployer ses troupes sur le territoire de la Suède, aussi bien en temps de paix que, surtout, dans les situations de crise ou de guerre. Enfin, il faut renforcer les relations avec les pays de la région du Pacifique: Australie, Japon, Corée du Sud et Nouvelle-Zélande. Précisément en raison de l’intensification de la question nucléaire, et compte tenu du soutien historique fourni par les Etats-Unis, l’OTAN devrait commencer à réfléchir à l’approche à adopter pour maintenir l’ordre international dans une région qui commence à voir une escalade militaire importante.

La première tâche clé d’un nouveau Concept Stratégique devrait être la dissuasion et la défense, c’est-à-dire la protection du territoire de l’Alliance. Par conséquent, compte tenu des stratégies analysées ci-dessus, la deuxième tâche de l’OTAN serait l’assouplissement des relations avec la Russie. Une alliance capable de gérer leur propre défense interne, puis les relations avec la Russie, sera également prête à réglementer toutes les formes de coopération avec d’autres pays voisins grâce à des partenariats. Le quatrième objectif consisterait dans la capacité de résoudre de nouvelles menaces hybrides: le terrorisme islamique, la cyber-sécurité, et la propagande offensive de la Russie.

La lutte contre le terrorisme islamique, perçu par l’UE et par l’OTAN comme une menace hybride, coïncide avec l’évolution du processus d’adaptation qui caractérise les deux organisations. À la lumière des considérations relatives à la possibilité d’une coopération entre l’OTAN et l’UE, et les forces révisionnistes internes, cette analyse peut aider à comprendre si la menace du terrorisme islamique sera combattue par une politique de coopération (conçue comme l’union des efforts entre les deux organisations afin de résoudre une menace commune) ou stratégique (conçue comme une union tactique qui a comme principal objectif le renforcement d’une seule organisation afin d’établir ses compétences pour ensuite se concentrer sur la menace terroriste).

 

Menace terroriste: une comparaison des perceptions

Le premier point de référence pour la compréhension de l’approche européenne face au terrorisme ressort de la Stratégie Globale. La Stratégie Globale pour la politique étrangère de l’UE et de la sécurité a été adoptée suite au Sommet des chefs d’Etat à Bruxelles les 28-29 Juin 2016. Elle est divisée en 8 chapitres et contient l’approche, les objectifs, les fins, les intérêts et les points clés liés à la politique européenne en matière de sécurité et de défense. Dans le chapitre consacré aux priorités de l’action extérieure, l’UE identifie le terrorisme comme une menace à contrer. Pour cela, parmi les mesures à prendre, l’UE considère que le dialogue est essentiel pour les politiques étrangères des États membres.

En fait, en paraphrasant le contenu de la Stratégie globale, l’UE se perçoit comme une organisation soumise à la menace terroriste. La sécurité de l’Europe de l’Est est considérée comme minée, et le terrorisme est identifié comme une conséquence de la crise en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. En se présentant comme une organisation qui veut préserver la démocratie et le dialogue, l’UE reconnaît la nécessité d’un changement radical afin d’assurer la sécurité par la coopération et la collaboration avec d’autres acteurs étatiques et internationaux.

Pour cela, l’UE a identifié parmi ses priorités la lutte contre le terrorisme (chapitre 3 de la Stratégie globale). L’approche pour y faire face devrait reposer:

  • Sur l’échange d’informations et la coopération dans le domaine de l’information entre les agences et les États membres de l’UE;
  • Sur l’approfondissement de l’engagement des États dans le domaine de l’éducation, de la communication, de la culture, de la jeunesse et du sport ;
  • Sur la lutte contre la radicalisation en développant des partenariats avec la société civile, les acteurs sociaux, le secteur privé et les victimes du terrorisme, ainsi que le dialogue interculturel et interreligieux,
  • Sur le développement de la coopération, surtout avec l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, les Balkans occidentaux et la Turquie, dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et la radicalisation;
  • Sur les efforts visant à assurer la stabilité des pays à risque et à faire respecter les termes des cessez-le-feu pour trouver une solution pacifique et durable du conflit.

D’après ce que nous pouvons voir des lignes directrices, émerge une approche qui coïncide avec les vocations structurelles de l’UE: la démocratie, le dialogue, la coopération et la création de la stabilité. La perception de la menace existe, mais elle est adaptée aux outils et aux approches typiques mobilisées par l’UE, et non vice versa. Cela signifie que l’UE veut maintenir son identité et lutter contre la menace terroriste avec une approche basée sur le soft-power. En effet, dans la Stratégie Globale, il y a quatre principales mesures que l’UE entend adopter contre ce type de menace. La première est la prévention, à savoir contrer les facteurs qui conduisent à la radicalisation. La deuxième mesure est la protection des citoyens, comprise comme une forme de protection des cibles vulnérables en renforçant la sécurité extérieure. La troisième est la poursuite des actes de terrorisme en renforçant la capacité des acteurs étatiques pour créer une discipline interne fondée sur la coopération qui puisse avoir une impact sur les ressources économiques et le financement du terrorisme. La dernière est la réaction, à savoir la capacité à gérer la situation d’urgence après une attaque terroriste, pour protéger les civils.

Il semble que l’UE n’adapte pas ses mesures pour contrer la menace terroriste dans toute son ampleur, mais au contraire elle a construit un système fait à son image pour la contenir. En d’autres termes, aucune opération militaire n’a été conçue. Cependant, un mois après l’adoption de la Stratégie Globale lors du Sommet de l’OTAN à Varsovie, l’UE a signé la Joint Declaration, fondée sur la coopération et la coopération mutuelle. La Joint Declaration, signée par le Président du Conseil européen Donald Tusk, celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, a identifié sept domaines d’approfondissement: la lutte contre les menaces hybrides, la coopération en matière de migration, le renforcement de la sécurité et de la défense cybernétique, l’amélioration des capacités de défense et de l’industrie de la défense/recherche, l’intensification des exercices, et le soutien des efforts pour améliorer la capacité des partenaires de l’est et du sud. En effet, dans la Joint Declaration on peut lire:

“Boost our ability to counter hybrid threats, including by bolstering resilience, working together on analysis, prevention, and early detection, through timely information sharing and, to the extent possible, intelligence sharing between staffs; and cooperating on strategic communication and response. The development of coordinated procedures through our respective playbooks will substantially contribute to implementing our efforts”.

Cela montre la volonté de l’UE de collaborer avec une organisation comme l’OTAN pour contrer la menace terroriste. Cependant, cette approche ne comporte pas de coopération militaire ou l’engagement direct de la part de l’UE. La Stratégie Globale et la Joint Declaration montrent que l’UE veut maintenir son identité en tant que pouvoir démocratique caractérisé par le soft-power, avec une inclinaison coopérative avec l’Alliance atlantique en ce qui concerne les menaces hybrides.

Cependant, l’OTAN, après le Sommet du 25 mai à Bruxelles a dévoilé sa stratégie dans la lutte contre le terrorisme, la définition des priorités et les objectifs poursuivis.

En suivant un parcours historique, déjà en 1999, le Concept Stratégique de l’Alliance avait identifié le terrorisme comme l’un des risques qui pourraient avoir une incidence sur la sécurité de l’OTAN. En 2001, en outre, suite à la demande des États-Unis qui a évoqué l’article 5, l’OTAN avait lancé sa première opération contre le terrorisme – Opération Eagle Assist: sept avions radar AWACS de l’OTAN ont été envoyés pour aider à patrouiller le ciel aux États-Unis. L’année suivante, lors du Sommet de Prague, les leaders de l’OTAN ont exprimé leur détermination à dissuader, défendre et protéger les frontières de l’Alliance de toute attaque armée de l’étranger, et l’adoption d’un ensemble de mesures pour lutter contre le terrorisme. En 2010, le Sommet de Lisbonne a vu la présentation du nouveau Concept Stratégique, qui a reconnu que le terrorisme constituait une menace directe pour la sécurité des citoyens des pays de l’OTAN et à prié instamment les États membres d’améliorer leur capacité à se défendre contre le terrorisme international et de développer avec leurs partenaires des capacités militaires adéquates.

Au cours du dernier Sommet à Varsovie (Juillet 2016), après avoir établi une coopération avec l’UE pour lutter contre les menaces hybrides, les Alliés ont décidé de fournir un soutien dans la lutte contre l’état islamique (ISIL). Les avions AWACS de l’OTAN ont été mobilisés pour fournir des informations à la Coalition mondiale. En outre, l’OTAN a renouvelé son engagement en Irak et en Afghanistan, et le renforcement de la coopération en cours avec la Jordanie. Cependant, le changement le plus important s’est produit à la réunion du 25 mai 2017 Bruxelles. Au cours de la conférence de presse, le Secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a déclaré:

“A powerful reminder of NATO solidarity and the importance of our common fight against terrorism. Today we agreed an action plan for NATO to step up its efforts in the fight against terrorism. We also decided to expand our support to the Global Coalition to Defeat ISIS. Our AWACS surveillance planes will help improve airspace management for the Coalition. At the same time, we agreed that NATO will become a full member of the Global Coalition, in which all 28 Allies already take part. Being in the coalition does not mean that NATO will engage in combat. But it does send a strong signal of our commitment to fight global terrorism. And it will enable NATO to take part in political deliberations, including on the coordination of training and capacity building. We also decided to establish a terrorism intelligence cell within our new Intelligence Division. Work is also underway to establish a Hub for the South at our Joint Force Command in Naples. It will constantly monitor and assess regional threats, including terrorism. We are also looking into making greater use of NATO’s Special Operations Headquarters, which already offers tailored counter-terrorism training for Allies and partners. This could involve more mobile training teams deploying to countries at risk. That is why I have decided to designate a senior NATO official as coordinator, to ensure that our new action plan is implemented swiftly and effectively”.

Contrairement à la voie suivie par l’UE, l’OTAN au cours des années a essayé de s’adapter aux nouvelles menaces, en particulier la violence terroriste, crées par les forces internes et externes. Les nécessités des États membres, des partenaires et des États voisins ont poussé l’OTAN à suivre une voie d’évolution, mobilisant diverses mesures qui comprennent à la fois l’utilisation de la force (article 5 après le 11 Septembre), la coopération avec d’autres acteurs, en passant par le partage de l’information, la formation des forces afghanes et irakiennes et le soutien logistique. L’OTAN, contrairement à l’UE, perçoit la menace terroriste comme une question d’instabilité généralisée qui pourrait nuire à l’Alliance. Mais sans une intervention militaire directe le 25 mai, l’OTAN a encore accru son engagement qui se traduira dans des changements structurels et organisationnels au sein du système de l’Alliance, se distinguant ainsi (au moins pour le moment) de la voie suivie par l’UE qui a adapté la menace terroriste à son modus vivendi.

Politique coopérative ou stratégique?

L’OTAN et l’Union européenne, compte tenu des défis communs, sont des partenaires uniques et qui partagent des valeurs et des intérêts stratégiques. En outre, il faut souligner que les deux organisations partagent 22 États membres. Comme il est possible de le remarquer dans la Stratégie Globale et la Joint Declaration, les deux organisations coopèrent sur un large éventail de domaines, y compris la gestion des crises, le renforcement des capacités, le renforcement des capacités des partenaires, les menaces hybrides et la sécurité maritime. La coopération étroite entre l’OTAN et l’UE est un élément important dans le développement de ce qu’on appelle une «Comprehensive Approach» pour la gestion des crises et des opérations. Il s’agit d’une approche qui nécessite la mise en œuvre effective des moyens militaires et civils. L’OTAN et l’UE sont à la fois engagées à lutter contre le terrorisme et la prolifération des armes de destruction de masse. Elles ont échangé des informations sur leurs activités dans le domaine de la protection des populations civiles contre les risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN). L’OTAN et l’UE ont toutes deux identifié la menace terroriste, reconnue comme un problème commun; cependant, en prenant la question à sa racine, il reste à expliquer si à la base des politiques mises en œuvre jusqu’aujourd’hui, les deux organisations ont l’intention de coopérer (combinant les efforts pour résoudre une menace commune) ou d’adopter une approche stratégique (basée sur une union tactique qui a comme principal objectif le renforcement de l’organisation en soi afin d’améliorer ses capacités, pour être après en mesure de se concentrer sur la menace terroriste).

En fait, pour donner une réponse réaliste et contemporaine, il faudrait adopter une clé de lecture aussi réelle: l’élection de Donald Trump. Au cours de la campagne électorale, le futur Président des États-Unis a exprimé son manque d’intérêt pour la politique européenne de sécurité et défense, en définissant l’OTAN comme une organisation «obsolète». Le but ultime du President Trump, au moins jusqu’à quelques jours avant son élection, était de faire de son pays une grande puissance comme dans les temps de la guerre froide. Pendant nombreuses années, l’OTAN a été un filtre pour les intérêts des deux continents : pour les États-Unis, les alliés européens représentaient une base logistique pour projeter son influence à l’est et pour la gestion des crises (comme le cas de l’Afghanistan); pour l’UE, les États-Unis représentaient une garantie pour soutenir sa sécurité et sa défense. Cependant, les programmes de politique étrangère de Donald Trump peuvent ignorer ce genre de relation à somme nulle.

Déjà pendant la guerre en Afghanistan, les États-Unis avaient mis au point une forme d’aversion envers l’Alliance et sur l’utilité de ses alliés européens. Cependant, cette forme de pensée a été atténuée par la politique étrangère du président Barack Obama qui a toujours essayé d’adopter une approche fondée sur le «compromis». Avec l’arrivée de Trump, cette approche n’est pas considérée comme bénéfique pour les buts de la puissance américaine; et ceci, pour l’OTAN et l’UE, pourrait avoir des effets néfastes. Compte tenu de la perspective européenne, à moyen terme, la meilleure stratégie serait de renforcer sa coopération avec l’OTAN et de le considérer comme un filtre pour maintenir une ligne de dialogue avec les États-Unis. En fait, selon Tomas Valasek, directeur du Carnegie Europe, l’OTAN et l’UE ont un intérêt à coopérer, et en même temps soigner les faveurs des États-Unis, en se faisant simplement le levier sur l’un des intérêts majeurs de l’administration Trump: la lutte contre la menace terroriste.

La réunion du 25 mai à Bruxelles semble avoir résumé les différents jeux de pouvoir et les stratégies des trois acteurs. L’OTAN s’engagera dans la coalition internationale sous les auspices des Etats-Unis. Cela signifie que les 22 Etats membres que l’UE et l’OTAN ont en commun s’engageront dans la lutte contre le terrorisme islamique en adoptant une double approche: le soft-power à travers les moyens et les capacités mises à disposition par l’UE, et en même temps à travers le filtre de l’OTAN, participeront à la coalition internationale. Les Etats-Unis n’auront pas un impact direct sur les pays européens et vice versa, et l’OTAN (qui évolue pour faire face au nouveau scénario de menaces hybrides) ne pourra pas être affectée de façon importante par la politique de Trump.  Reprenant ainsi les réflexions faites dans la publication de l’Institut Egmont «Strategic autonomy and EU-NATO Cooperation: squaring the circle» par le Prof. Dr. Jolyon Howorth, et par Karl-Heinz Kamp, Président de l’Académie fédérale pour la politique de sécurité de Berlin, il semble que plus qu’une politique de coopération, l’OTAN et l’UE développent une forme de politique stratégique adaptée au programme étranger américain.

Au final, en ce qui concerne la lutte contre la menace terroriste, l’UE pourrait saisir l’occasion de «se détacher de la dépendance» des États-Unis. Par conséquent, ce serait l’occasion d’augmenter ses propres capacités de défense et de sécurité à l’aide des instruments de l’OTAN, conçue comme filtre pour améliorer son efficacité pour contrer cette menace. En même temps, l’OTAN, qui compte en 22 pays européens à son sein, aura l’occasion de poursuivre son processus d’adaptation basé sur la coopération avec une Union qui a un fort impact sur le niveau de légitimité aux yeux de l’opinion publique, et alors être en mesure de parvenir à un accord (ou synthèse) des préoccupations de l’UE et des États-Unis pour contrer la menace terroriste.

 

Maria Elena Argano

Policy Analyst EU-Logos Athéna

 

Pour en savoir plus:

Site de la NATO Foundation, Nato needs a new Strategic Concept: http://www.natofoundation.org/food/why-nato-needs-a-new-strategic-concept-karl-heinz-kamp-2/

Site de l’Institut Egmont, Strategic Autonomy and EU-NATO cooperation: squaring the circle: http://www.egmontinstitute.be/publication_article/strategic-autonomy-and-eu-nato-cooperation/

Site de l’Union européenne, Cooperazione strutturata permanente:  http://eur-lex.europa.eu/summary/glossary/permanent_structured_cooperation.html?locale=it

Site de l’OTAN, Strategic Concepthttp://www.nato.int/cps/sl/natohq/topics_56626.htm

Site de l’EEAS, Global Strategy: https://europa.eu/globalstrategy/sites/globalstrategy/files/pages/files/eugs_fr_version_0.pdf

Site du Conseil européenne, Lutte contre le terrorismehttp://www.consilium.europa.eu/fr/policies/fight-against-terrorism/

Site de l’EEAS, Defence packagehttps://eeas.europa.eu/sites/eeas/files/defence_package_factsheet_0.pdf

Site de l’OTAN, Joint Declaration: http://www.nato.int/cps/de/natohq/official_texts_133163.htm

Site de l’OTAN, Press Conference: http://www.nato.int/cps/en/natohq/opinions_144098.htm

Site de l’OTAN, Countering Terrorismhttp://www.nato.int/cps/en/natohq/topics_77646.htm

Site du Carnegie Europe, A new transatlantic security bargain: http://carnegieeurope.eu/2017/05/23/new-transatlantic-security-bargain-pub-70050

Site du Carnegie Europe, Will Trump make Europe stronger?: http://carnegieeurope.eu/strategiceurope/?fa=70123

Site de Carnegie Europe, NATO’s Troubled Missionshttp://carnegieeurope.eu/strategiceurope/70080

Site de l’OTAN, Relations with the European Union:  http://www.nato.int/cps/in/natohq/topics_49217.htm


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#FactOfTheDay: The failure of Theresa May’s gamble and uncertainties over the future of Brexit

sam, 10/06/2017 - 13:01
Thursday, on the 8th of June 2017, the British citizens elected their new MPs. Although she was holding an absolute majority, Theresa May moved forward in time this legislative election, in the hope of strengthening her position both in the United Kingdom and in front of Brussels. The outcome of this vote is everything Theresa May have feared: the Tories lost their absolute majority, leading to a hung parliament situation, and the Labour party made a notorious progression in the ballots. After a Friday morning of uncertainties, the conservative party managed to form a coalition with the DUP party, alliance many already question and suspect to be unstable.

What are the results of this elections?

Thursday morning, the headlines in the British press, right or left, all highlighted the shock this election provoked: « Exit poll shock for May » for The Guardian, « May’s gamble backfires » for the Daily Telegraph, « Britain on a knife edge » for the Daily Mail, or « Theresa Dismay » for The Sun. The results speak for themselves: the Tories lost 12 seats, and thus the majority, while the second main party, the Labour Party, won 31 seats. Theresa May is paying for a bad campaign, and a Brexit that is becoming more and more unpopular in the UK, while Jeremy Corbyn, leader of the Labour Party, can finally regain in credibility and reunite the devided left-side of the political checkgame.

Results of the elections in graphics:

SOURCE: The Guardian

What are these results showing us?

Many see this election as a return to a two-party system. This can be illustrated by the results of two of the main non-traditionnal parties in the UK: UKIP has no seats at all, while SNP lost 19 seats. It’s also a revival of the Labour party, and more specifically of Jeremy Corbyn, who managed to present himself as the rightfull leader of the left wing. This election has also once again contradicted the polls, which all predicted a comfortable victory of the conservative party.

What are the next challenges for Theresa May now that she allied with the DUP party?

The Democratic Unionist Party (DUP) is the largest party in northern Ireland. It is lead by Arlene Foster, a very controversial and though character. The DUP is an extremely conservative party, that for instance opposes same-sex marriage. Many of its members also deny climate change, and many are anti-abortion. Theresa May’s choice to ally with such an extremist party is  already controversed, even within her own party: 60% of party members who responded to a survey on the ConservativeHome website think she should resign. Many already call this government a « government of chaos ». How Theresa May handles this coalition and her ability to negociate with her new associates on questions such as LGBT rights, welfare state, environmental laws and gender equality will determine the stability and coherence of this new government.

What are the possible impacts of this election on Brexit ?
SOURCE: First published on Caglecartoons.com, The Netherlands, June 9, 2017 | By Tom Janssen

These results greatly affect Theresa May’s credibility in Brussels : it turns out she shot herself in her own foot when wanting to strenghen her position in the negociations. Brexit negociations are now unlikely to begin in June, even though Brussels and Jeremy Corbyn are insisting on it, as Article 50 was already triggered. The minority government Theresa May is forming with the DUP is also a challenge : Arlene Foster, the DUP leader, is indeed keen to avoid a hard border with Ireland and has spoken against a « hard Brexit ». Nothern Ireland voted in majority to stay in the EU, although the DUP was for leaving. More than anything, Northern Ireland and the DUP also want to preserve an open-border policy with the Republic of Ireland. The UK’s position is thus now even more unclear than it was before, and the Uk might now stand for a soft Brexit instead of a hard one.

Camille Guey

For further information:

http://www.telegraph.co.uk/news/0/will-general-election-result-affect-brexit/

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/06/10/sans-majorite-theresa-may-s-accroche-au-pouvoir-en-s-appuyant-sur-un-parti-extremiste_5141810_3214.html

https://www.theguardian.com/politics/ng-interactive/2017/jun/08/live-uk-election-results-in-full-2017

 

Source Picture:

http://www.politico.eu/interactive/uk-elections-theresa-may-comey-trump-russia-scandal-cartoon/?utm_content=buffer35a87&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=buffer

First published on Caglecartoons.com, The Netherlands, June 9, 2017 | By Jos Collignon

 


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#Factoftheday 07/06/2017 – Commission publishes the reflection paper about security and defense

mer, 07/06/2017 - 17:12

Today, the European Commission published the Reflection Paper about European Security and Defense for launching the European Defense Fund.

On 1 March 2017, the European Commission presented a White Paper on the Future of Europe. Subsequently, a series of reflection articles have been published to implement the Global Strategy. This Reflection wants to integrate ongoing activities in the defense package endorsed by the European Council in December 2016, consisting in the implementation of the EU’s comprehensive strategy on security and defense, and cooperation with NATO. However, the EU wants to improve its capabilities and show more autonomy.

According to the Reflection Paper, achieving this goal requires progress in several areas. Firstly, there is a need for greater cooperation between the Member States in the field of defense, while maintaining their sovereignty. Secondly, EU member states must have a common perception of new threats. Third, cooperation with NATO has to be strengthened. Finally, the EU must increase defense spending. In order to address this problem, Member States’ spending on defense should be better coordinated. Most of the financial resources for defense will continue to come from national sources, but it is also necessary to create the European Defense Fund.

According to the Reflection Paper, the Fund is important to prevent threats, improve the technological research, ensure the security of citizens, enable states to cooperate more effectively and improve the EU military industry.

 Maria Elena Argano

For further information:

European Commission Site: https://ec.europa.eu/commission/sites/beta-political/files/reflection-paper-defence_en.pdf

European Commission Site: https://ec.europa.eu/commission/publications/reflection-paper-future-european-defence_fr

European Commission Site: https://ec.europa.eu/commission/white-paper-future-europe-reflections-and-scenarios-eu27_fr

European Commission Site: https://ec.europa.eu/commission/sites/beta-political/files/defending-europe-factsheet_en_1.pdf


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#FactOfTheDay: 70 years ago, the U.S. supported the European reconstruction

mer, 07/06/2017 - 09:57

After World War II, Europe had trouble reconstructing its destroyed towns. That is why George C. Marshall made the most of a speech delivered at Harvard to present his ideas about the aid the U.S. could give to its European counterparts.

June 5, 1947, the secretary of State, George C. Marshall, gave a speech at Harvard University to celebrate Commencement Day. Mr. Marshall took the opportunity to present his thoughts about the necessity of helping Europe, a continent ruined by the war. The bill behind it explained that this was “an act to promote world peace and the general welfare, national interest, and foreign policy of the United States through economic, financial and other measures necessary to the maintenance of conditions abroad in which free institutions may survive and consistent with the maintenance of the strength and stability of the United States”. The European states accepted it quickly after its approval by the U.S. Congress. This aid, officially called the “European Recovery Program”, is mostly know as the Marshall Plan. The United Kingdom and France were the two countries that benefited the most from this aid. That is why it is interesting to note that, to date, this anniversary is not even mentioned in most of the main media outlets.

An aid aimed at two main different objectives

The Marshall Plan was, of course, particularly necessary for the reconstruction of Europe. The countries suffered from World War II. Entire cities, towns and villages were destroyed. However, this is the “physical” part of the damages caused by the war. This assessment was accompanied by a ruined economy and a demoralisation of the economic players. The damages were more or less important according to the country or the region but no state was spared. That is why, in his speech, George C. Marshall noticed a less perceptible problem from the U.S. point of view: the trade between the cities and the countryside was more and more difficult. Urban people had to face food shortages while farmers could not obtain manufactured goods to help them producing more food. One of the major goal was then to modernise the European mean of production.

Marshall also took into account the general situation of international relations. In 1947, the Cold War was only at its beginning. The blocs were not totally shaped. Marshall and the U.S. administration feared that communism had spread to European western countries. The goal was to strengthen their ties with the U.S. The Marshall Plan was presented to all the European countries, even the ones who were drawn to communism. Its acceptance certainly rigidified the constitution of blocs. In Eastern Europe, the communist parties strengthened their domination over major parts of the societies and became satellites of the USSR.

An aid laying the foundation of the European unification

The Marshall Plan was original in that that it let Europeans determine their common priorities. This meant that Europeans, fighting in a war 2 years prior, would have to all get together to discuss these common economic priorities. The Marshall Plan also lead to the creation of the Organization for European Economic Co-operation (OEEC). Its role was to distribute credits among the 18 members who accepted to be part of the European Recovery Program. In 1961, the OEEC became the Organization for Economic Co-Operation and Development (OECD), an organization bringing together mostly developed countries.

This first step in co-operation with European countries also  tol the foundation stone for co-operation with other fields. As Clinton said during the 50th anniversary of the Marshall Plan: “It planted the seeds of institutions that evolved to bind Western Europe together, for the OECD, the European Union and NATO. It paved the way for reconciliation of age-old differences”. The European Coal and Steel Community had not, for instance, been created because of the Marshall Plan. To eventually bring about the European Union that we know today, the will and the leadership of a minority of pro-Europeans were necessary. However, the Marshall Plan allowed Western Europe to keep its ties with the U.S., to remain in the “Free world” and so to enter into an integration in which the sovereignty of each state was respected.

Even if the 70th birthday of the Marshall Plan is not celebrated throughout Western European countries, it is necessary to remember that it was a major plan for our societies that helped us to get back on our feet. It would also be way to remember the ties and relations that unite the two sides of the Atlantic, especially before President Trump, who questioned the necessity of the NATO and the EU.

Pierre Angelloz-Pessey

Sources:


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Des enfants disparaissent chaque jour en Europe

sam, 03/06/2017 - 12:00

Chaque disparition est une tragédie qui laisse les familles désemparées et impuissantes, faisant face avec beaucoup de difficultés, toujours dans une détresse profonde. L’ampleur des disparitions ne cesse de croître. Les chiffres donnent le vertige : par exemple en France 50 000 enregistrements par an, 5 enfants par heure, 11 771 enquêtes encore ouvertes. Certes un tiers des enfants disparus sont retrouvés dans les jours qui suivent, un tiers dans les trois mois et le dernier tiers parfois plusieurs années plus  tard, mais il convient de ne pas relativiser : il s’agit d’un phénomène complexe qui recouvre plusieurs aspects, fugues, enlèvements mais aussi maltraitance ,trafics en tout genre, mendicité et  prostitution .

Chaque année, le 25 mai , journée internationale des enfants disparus, est l’occasion d’appeler au renforcement de la coopération en Europe, autour du numéro d’urgence le 16 000 instauré au niveau européen en 2007. Ce numéro d’appel reste encore trop  mal connu des familles mais aussi de la police et de la gendarmerie. Et les divers outils mis en place au niveau européen sont sous-employés et mal utilisés. L’an dernier et en France, le 116 000 a reçu 1208 appels.

Les associations, mal connues et sans moyens, jouent un rôle important en proposant aux familles un accompagnement psychologique, juridique, dès les premiers moments de la disparition (cf. Pour en savoir plus : le portail des associations)

L’UE a investi des sommes non négligeables en actions de sensibilisation et de coordination des actions de recherche et de lutte. Le système d’information Schengen contrôle chaque mineur aux frontières en se référant au fichier européen des personnes disparues. La Commission, en proposant récemment de renforcer l’efficacité opérationnelle du Système d’Information Schengen  (décembre 2016), n’a pas manqué de souligner qu’à l’avenir il protégera mieux les enfants en permettant aux autorités de publier, en plus des signalements d’enfants disparus, des signalements préventifs  d’enfants qui courent un risque élevé d’enlèvement. (cf. Pour en savoir plus)

Henri-Pierre Legros

Pour en savoir plus :

       – Le CPE-Enfants disparus est responsable depuis le 1er Mai 2012 du dispositif 116 000 en France , le numéro d’urgence gratuit ou vert 7j/7 et 24h/24     . L’association mandatée par l’État a pour mission d’écouter et soutenir les familles d’enfants disparus. Elle intervient dans le domaine de la prévention et participe à la formation des professionnels. Elle s’inscrit dans le contexte des activités européennes  de Missing Chidren Europe   : http://www.116000enfantsdisparus.fr

      – Missing Children Europe est la fédération européenne pour les enfants disparus et sexuellement exploités. MCE représente 29 organisations actives dans 24 États membres de l’Union et en Suisse : http://www.missingchildreneurope.eu

      – L’APEV( Aide aux parents d’enfants victimes) est une association nationale de victimes qui regroupe plus de 250 familles dont un enfant a disparu ou a été assassiné. L’APEV est devenu un véritable centre opérationnel d’aide à la recherche d’enfants disparus : campagne d’affichage, avis de recherche, diffusion de photo sur Internet,, clips à la télévision, contacts avec les services enquêteurs ; l’Apev est partenaire de Missing Children Europe: http://www.apev.org

      – Portail des  associations http://www.25mai.fr/les-associations.html

      – Union de la sécurité :renforcement du système d’information Schengen http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-4402_fr.htm

 


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#FactOfTheDay: Jean-Claude Juncker dismissed allegations on tax avoidance in Luxembourg

ven, 02/06/2017 - 15:58
European Commission Jean-Claude Juncker was questioned last Tuesday (30th of May) by the European Parliament’s committee of inquiry into money laundering, tax avoidance and tax evasion (PANA) on Luxembourg’s tax policy during his nearly two decades of service as the Grand Duchy’s Finance Minister then Prime Minister.

MEPs demanded to hear Juncker for a second time to hear his explanation of the allegedly fraudulent tax rulings issued by the Luxembourgish tax authorities under his terms. Luxembourg is well-known for being a tax haven, and it was singled out in the 2014 “LuxLeaks” scandal, where the International Consortium of Investigative Journalists reviewed tens of thousands of confidential documents on special tax rulings for big international companies. These special tax rulings allowed more than 300 companies to pay very small tax bills on their colossal profits in the European Union.

The EC President remained calm during the hearing, even before some fiery accusations from the MEPs. He declined legal responsibility for any wrongdoing during his terms, arguing that “tax rulings are negotiated with tax authorities and not the ministers”. “I never talked to individual companies”, he said to the panel. His strategy was to claim he did not know what happened then, making him innocent.

But the former Prime Minister of Luxembourg could not avoid admitting some political responsibility in this long lasting scandal. His admittance that he and few others “neglected” the dimension of fair competition when coming up with an aggressive tax policy was a small concession to his detractors, and some Green MEPs see it as hypocritical. But it should be enough for the European Parliament to leave him alone for some time. And it opened a window for the other phase of his strategy: taking the offensive.

Jean-Claude Juncker used this highly anticipated hearing to communicate on a dozen of different projects of the Commission to stop tax avoidance and to foster fair competition and cooperation between the national tax authorities, and to reassess that “he believes in fair tax competition”. This bold move was seen as highly hypocritical by some members of the audience, leading the Green MEP and former French presidential candidate Eva Joly to tell Euractiv that “Juncker is a rather catastrophic symbol for the European Union”.

This tax avoidance scandal will probably not end in the close future. Journalists are still investigating the LuxLeaks and the Panama Papers. And OLAF, the EU anti-fraud announced on the 31st of May that four high EU official are being placed under scrutiny vis-à-vis the Panama Papers. After the Neelie Kroes case and the allegations of wrongdoings about Juncker, trust in the institutions might take a blow.

Rémi Petitcol

Sources:

http://www.politico.eu/article/juncker-survives-parliaments-tax-hot-seat/

http://fr.euronews.com/2017/05/30/explications-fiscales-de-jean-claude-juncker

http://www.euractiv.com/section/politics/news/meps-grill-juncker-over-luxleaks-you-turned-from-saul-to-paul/

http://www.euractiv.com/section/justice-home-affairs/news/juncker-admits-he-is-weaker-after-fresh-batch-of-luxleaks-revelations/

http://plus.lesoir.be/95897/article/2017-05-29/comment-le-luxembourg-contourne-la-directive-sur-la-fiscalite-de-lepargne

https://euobserver.com/tickers/138075

https://euobserver.com/institutional/135190


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Gaspillage alimentaire : un scandale énorme pour le Parlement européen. Nous en sommes tous responsables.

jeu, 01/06/2017 - 17:00

Cette situation scandalise spontanément et elle est abordée régulièrement par les institutions européennes ; elle le fut notamment quand fut traitée la refonte de la législation de l’aide alimentaire aux plus démunis. Les progrès sont lents et peu conclusifs. Le scandale est important et a amené le pape François à s’exprimer à plusieurs reprises son opinion, critiquant « la culture du rebut (…) qui nous a rendus insensibles également aux gaspillages et aux déchets alimentaires, qui sont encore plus répréhensibles lorsque dans chaque partie du monde, malheureusement de nombreuses personnes et familles, souffrent de la faim et de la malnutrition ». Il a d’ailleurs abordé cette question de façon très spécifique dans son discours au Parlement européen le 24 novembre 2014, visite dont Eu-logos a fait un compte rendu détaillé.

Les faits sont accablants, une relance s’impose sans tarder. Faut-il rappeler que nous nous sommes engagés au niveau des Nations Unies dans le cadre des 17 objectifs du programme de développement durable (ODD) à réduire à l’horizon 2030 de 50 % le volume des déchets alimentaires ? Chaque personne gaspille chaque année 173 kilos, bien qu’il n’existe pas encore une réelle mesure de ce gaspillage cependant la Cour des Comptes de l’Union estime que l’UE ne lutte pas efficacement. Sachant qu’un kilogramme de nourriture entraîne l’émission dans l’atmosphère de 4,5 kilos de CO2, c’est près de 89 M/t de nourriture gaspillées qui produisent 170 M/t d’équivalent C02 par an réparti entre consommation domestique (78 millions) et autres (33 M/t). La production de 30 % des aliments qui ne sont pas consommés par la suite implique l’utilisation de 50 % supplémentaire de ressources hydriques : de 5 à 10 tonnes d’eau pour un kilo de viande bovine ! Une modification profonde des régimes alimentaires s’avère être impérative. Seule la mise en place d’un système durable de consommation et de production, nécessitant une politique alimentaire globale et intégrée, constitue la seule méthode et la plus efficace pour réduire l’impact environnemental. Rappelons au passage, comme l’a souligné le Programme alimentaire mondial, ce sont 795 millions de personnes qui ne mangent pas suffisamment pour mener une vie saine et active, la malnutrition est responsable de prés de la moitié (45 %) soit 3,1 million des décès d’enfants de moins de cinq ans, un enfant sur six présente une insuffisance pondérale, et un sur quatre un retard de croissance.

Ce ne sont pas seulement les aliments qui sont gaspillés, mais aussi les terres, les ressources hydriques et tout ce qui sert à la fabrication de ces aliments.

La résolution des députés européens, très détaillée, a reçu un soutien important qui devrait inciter la Commission à accélérer ses travaux préliminaires. C’est à ce stade que s’en tient la Commission. Le Conseil devra lui aussi être placé devant ses responsabilités, en effet il sera confronté à des mesures sortant de la routine pour permettre à toutes les parties prenantes et tout particulièrement les consommateurs de faire face à leurs responsabilités. Une des difficultés essentielles est que les acteurs sont nombreux et que les consommateurs jouent un rôle dominant. Les ménages sont responsables de 53 % du gaspillage alimentaire, la transformation 19 %, le secteur des services alimentaires 12 %, la production primaire 10 %, et la vente en gros et en détail 5 %. La situation réglementaire européenne est elle aussi complexe et morcelée et ne facilite pas la recherche d’une solution européenne : on compte actuellement 52 actes de l’Union qui ont une incidence positive ou négative : 29 règlements, 10 directives, 3 décisions, 10 communications et une résolution. Malgré cela subsiste une absence importante de définitions cohérentes et communes des termes et concepts à commencer par celui de « gaspillage alimentaire ».

La complexité nait aussi de la nécessité d’une action politique coordonnée au niveau de l’Union et des États membres prenant en compte plusieurs politiques. Elles sont relatives aux déchets, à la sécurité alimentaire, à l’information sur les denrées, mais également aux aspects de la politique économique, de la recherche et de l’innovation, de la politique en matière d’environnement, de la politique agricole, de la politique éducative, de la politique sociale, du partage des bonnes pratiques, de l’étiquetage, des rejets en mer des produits de la pêche, etc. Il faut identifier les lacunes, doubles emplois ; éclaircissements et clarifications sont nécessaires. A cet égard les mauvaises compréhensions et les pratiques en matière de date de péremption sont emblématiques.

N’oublions pas qu’il y a des points dans la législation en vigueur qui peuvent avoir des incidences franchement négatives. Les députés ont ciblé la directive 2006/112/CE du 28 novembre 2006 relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée qui dispose que les dons alimentaires sont imposables et qu’il n’est pas permis d’accorder des exonérations fiscales sur les dons alimentaires. Pour contourner ce problème, la Commission recommande de fixer, à des fins fiscales à une valeur assez basse, voire proche de zéro, pour les denrées alimentaires qui font l’objet d’un don lorsque la date de consommation recommandée est proche ou que les marchandises ne peuvent être vendues. Certains États membres ont proposé des moyens légaux pour abandonner l’imposition des dons, mais d’autres ne l’ont pas fait notamment les pays adhérents de la dernière génération. La Commission se doit de proposer une modification de la TVA, c’est la moindre des choses.

Citons parmi les anomalies aussi le fait qu’en vertu du règlement relatif à la législation alimentaire générale, les donateurs de denrées alimentaires sont considérés comme « des exploitants du secteur alimentaire et sont donc tenus de respecter toute la législation alimentaire de l’Union en matière de responsabilité et de traçabilité, les règles de sécurité sanitaire des aliments établies par le paquet relatif à l’hygiène, ainsi que les risques liés à la responsabilité dans le cadre du don qui peuvent amener certains donateurs potentiels à jeter les excédents alimentaires plutôt que les donner. Comme le souligne le Parlement européen : “des démarches administratives excessives, les grandes chaînes de distribution et les supermarchés estiment qu’il est préférable de jeter des aliments proches de la date de péremption de la consommation recommandée plutôt que de donner, alors que souvent ils sont consommables après cette date d’où la nécessité d’améliorer dans ce domaine comme dans d’autres la compréhension du consommateur pour qu’ils prennent des décisions en connaissance de cause”.

En revanche, la création récente de la plateforme de l’Union sur les pertes et gaspillage constitue un élément positif. Cette plateforme a pour objet de recenser les actions prioritaires à mettre en œuvre, faciliter l’information, la collaboration la sensibilisation aux meilleures pratiques, de conjuguer les connaissances notamment sur le fonctionnement des tables rondes existantes, les moyens pour récupérer les produits invendus, les campagnes d’information y compris des plus jeunes, la mise en avant des avantages de la lutte contre le gaspillage, et la réfrigération. Il est aussi proposé d’instituer une journée hebdomadaire dite “journée des restes” portant aussi sur les pratiques culinaires ou l’art d’accommoder les restes.

Avec la plateforme sur les pertes et le gaspillage alimentaire et ses lignes directrices, l’économie circulaire progresse, devant à terme jeter les bases d’une action européenne. C’est un chantier immense qui est ouvert et malgré cela de nombreuses questions risquent de rester en dehors du champ d’application de la législation. Une législation qui reste lacunaire et insuffisante et en même temps proliférante et obscure pour une bonne mise en pratique. Et surpassant le tout, comme dans le cas du réchauffement climatique : l’urgence l’emporte sur toute autre considération.

Il est évident, mais cela vaut mieux en l’écrivant, que les dons alimentaires ne peuvent être considérés pour résoudre le problème crucial de la pauvreté, il ne faut donc pas, souligne le Parlement européen créer des attentes irréalistes : les dons alimentaires ne peuvent pas à la fois atténuer les problèmes sociaux et prévenir le gaspillage alimentaire. Aussi le Parlement européen invite-t-il la Commission à agir de façon plus résolue contre la pauvreté.

La conclusion du Parlement européen est claire et plus encore exigeante : “il est clair que l’Union européenne, les détaillants, la restauration, les consommateurs et toutes les autres parties prenantes ont le devoir d’agir (…) Des mesures efficaces de réduction du gaspillage alimentaire passent par une révision en profondeur de la manière dont nous produisons, commercialisons et consommons les denrées alimentaires à chaque étape de la chaîne alimentaire d’approvisionnement et de consommation. Cela exige une vision commune des enjeux et une coopération étroite entre toutes les parties prenantes concernées ». C’est un changement profond des mentalités, une authentique révolution de société. De ce point de vue, il est regrettable que la résolution soit passée totalement inaperçue dans l’opinion publique et que le Parlement européen et les autres institutions n’aient à ce jour rien entrepris de significatif pour remédier à cette situation.

En effet la tâche la plus importante est de sensibiliser les Européens à toutes les conséquences du rejet au rebut des aliments comestibles. Davantage d’informations doivent être diffusées sur les bonnes pratiques d’achat et de stockage des aliments ainsi que sur l’utilisation des restes. Comme le souligne également la résolution du Parlement européen, le manque de moyens constitue l’obstacle le plus important pour les organismes de bienfaisance, les services sociaux engagés dans la fourniture de dons alimentaires. Les initiatives locales les ONG et associations ont un rôle déterminant à jouer. Le don de nourriture doit être simplifié et facilité.

Cette question doit être traitée au plus haut niveau comme une priorité politique. Ce n’est pas seulement une nécessité économique et environnementale, mais surtout une obligation morale. Le Parlement souligne que 793 millions de personnes souffrent de malnutrition, et 700 millions vivent sous le seuil de pauvreté.

C’est un travail de longue haleine dans lequel nous devons nous engager sans délai et avec détermination, rappelle le Parlement européen. Dans sa résolution, il demande à la Commission d’envisager de soumettre une proposition législative d’ici 2020. Seules des obligations législatives contraignantes permettront d’atteindre les objectifs de développement durable retenus par les Nations Unies, de réduire de moitié les déchets alimentaires d’ici 2030, et de fixer un objectif juridiquement contraignent de réduction de 30 % d’ici 2025, il faut le rappeler. Les résultats sont donc à long terme, raison de plus pour commencer sans retard.

Le chemin à parcourir est long, il suppose une feuille de route précise et robuste ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Cette résolution du Parlement européen coïncide avec le début du trilogue de négociations (le 30 mai) sur la révision des Directives déchets, éléments clés du paquet Économie circulaire de l’UE présenté par la Commission Juncker en décembre 2015 après le retrait du paquet initial de la Commission Barroso. La présidence maltaise du Conseil vient de recevoir son mandat le 22 mai dernier. Les négociations s’annoncent difficiles puis que les objectifs acceptables pour le Conseil sont très en deçà des objectifs retenus par le Parlement. Une réflexion sur ce gaspillage nous conduit à un réel vertige, celui exprimé par Hubert Reeves : « nous sommes l’espèce la plus saccageuse que la Terre ait connue (…) si notre intelligence ne devient pas assez intelligente pour comprendre que notre espèce est en péril, elle disparaîtra ».

HPL

Pour en savoir plus : principales sources d’information.

      – Discours du Pape François au Parlement européen à Strasbourg 24 novembre 2014 http://www.eglise.catholique.fr/sengager-dans-la-societe/leurope/386833-discours-du-pape-francois-au-parlement-europeen/

      – Résolution du Parlement européen (FR) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+REPORT+A8-2017-0175+0+DOC+XML+V0//FR&ts=1495258133 (EN) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+REPORT+A8-2017-0175+0+DOC+XML+V0//EN


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#FactOfTheDay: Provisions to Limit Access to Emergency Contraceptives Move Forward in Poland

jeu, 01/06/2017 - 12:29

On Thursday May 25th, Poland’s Law and Justice party (PiS) pushed a bill forward that includes provisions to limit access to emergency contraception (the “morning-after pill”) only to those with a prescription.

This controversial bill has successfully moved past the lower house of Parliament in Poland and could move through the Senate and be signed by Polish President Andrzej Duda by as early as this August.

Many have viewed this bill as a threat to women’s autonomy. In 2014, the European Medicines Agency (EMA) recommended that the emergency contraception EllaOne be sold without need for a prescription, on the basis that the drug is safe and effective for women’s use. The European Commission adopted the decision of the EMA in 2015, amending the pills’ market authorization and causing the vast majority of EU countries to allow its sale without a prescription. Currently, Poland is one of the only EU countries to consider prescription-only limitations on emergency contraceptives.

Debates surrounding this bill have centered on women’s rights and health concerns. In terms of health, the Polish government has argued that the provisions will make the consumption of emergency contraception safer, as they will have to consult a doctor about their health before receiving the pills. However, many argue that the provisions will block women from accessing emergency contraceptives in due time for them to be effective, or perhaps even at all. Consequently, many believe that health is not the principle concern in this debate. As Natalia Broniarczyk, spokeswoman for the Federation for Women and Family Planning, stated to Reuters UK, “this is a politically and ideologically motivated decision not based on the concern for women’ heath and safety.”

This is not the first time in recent past that Polish women have stood up against a decision made by the Polish government. In October, a mass protest arose, effectively halting the PiS’s proposal of a law prohibiting abortion. The hashtag #czarnyprotest (black protest) created during this protest is now being revived in opposition to the provisions on emergency contraceptives.

Moreover, the question remains to what extent the Polish government holds women’s concerns as a priority. A report published on May 31st by the European Parliament’s Committee on Women’s Rights and Gender Equality found that Poland’s main source of gender equality funding is received from the EU, with the biggest direct impact resulting from European Structural and Investments Funds (ESIF). While efforts to reduce gender inequality may be present at the EU level, it is still questionable to what extent the political reality in Poland inhibits these funds from creating tangible change for women on the ground. In terms of emergency contraceptives, women in Poland will have to hope their voices will be loud enough to be heard at governmental level once again.

Hayley Stauffer

Sources:

http://uk.reuters.com/article/us-poland-contraception-idUKKCN0WQ1U1

http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/IDAN/2017/583146/IPOL_IDA(2017)583146_EN.pdf

http://www.politico.eu/article/polish-parliament-votes-to-limit-access-to-emergency-contraception/

http://www.newsweek.com/despite-black-protest-poland-pushes-ahead-law-restricting-access-morning-after-616778

http://www.euractiv.com/section/justice-home-affairs/news/socialists-and-democrats-reject-polish-morning-after-pill-restrictions/

http://www.ec-ec.org/custom-content/uploads/2016/04/UPDATE-Access-to-EC-in-EU-countries-ECEC-April2016.pdf

 

 


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#LaRéplique: Countering populist narratives on social media by fighting fake news and hate speech: how to turn “vicious circles” into “virtuous bubbles”

mer, 31/05/2017 - 12:15
Populism on social media: four words that in the current context tend to shake the Brussels bubble to its core. While some directly think about the free space social media provide for and the countless possibilities they offer, others get anxious thinking about ways to regulate these spaces considering the role they play in the spread of populist narratives. The Establishment is slowly realising how far behind they are in terms of mastering the “social media tool”. This explains the –sometimes accurate sometimes misguided- vendetta the European Union has been leading over the last years against issues as broad as hate speech, fake news or populist parties on social media.

According to the Reuters Institute, 46% of European citizens used social media as a primary source of information in 2016. This number is even higher when it comes to the youth, and is only growing. This new deal makes what we see on social media and what we don’t matter: there is a correlation between or beliefs, our perceptions, and where we get our information from.

The so-called “populist“ parties and their leaders have more followers on social media than mainstream parties. For instance, the Front National as almost half a million likes on their facebook page and Marine Le Pen has almost 1.6 million. This might be explained by the theatrical aspect of their publications: it is no scoop that scandalous publications have more success on social media. And this popularity pays off : what if I told you populist narratives on social media greatly influenced the Brexit outcome?  In a long article written for The Spectator in January 2017, Dominic Cummings, the campaign director of the Vote Leave campaign, revealed that 98% of their budget was dedicated to digital communication. An example of this investment: the Vote Leave campaigners gave £3.5 million to Aggregate IQ (AIQ), a technology consultancy company, specialised in high-targeted Facebook advertising. Although it is barely impossible to prove for obvious methodological reasons, the Vote Leave campaigners give their communication strategy on social media credit for the vote outcome.

In Brussels, the institutions and a part of the civil society have realised the situation and the impact it could have in the future: many fear these narratives on social media contribute to the development of a post-truth hateful European society that rejects the so-called mainstream political parties and institutions. Some member states have called for a European response to the problem. In April 2017, the European Parliament held a debate on “Hate speech, populism and fake news on social media “. If the European Union is right in dealing with all these issues, some clarifications about what exactly we’re dealing with here are needed to avoid any jumble together.

Populism, hate speech and fake news: interconnected problems?

Social media, as any other sources of information, can shape the way we think: the content we see on them influences how we conceive the norm, and how we build our truths. Populism on social media is in that sense an issue, as populist narratives are omnipresent in that space. But populist narratives, like in the non-digital world, can come from various different actors and take many forms, from a tweet to a meme. Populism on social media can’t be reduced to simply being within each and every hate speech, fake information or renowned populist parties’ publication. Just like fake news and hate speech aren’t always populist publications.

However, it is true that hate speech and fake news are often tightly connected to populist narratives, or to a greater extent to demagogic discourses: fake news tends to strengthen the anti-elite narrative and often denounce the corruption and inefficacy of the ones in power, while hate speech reinforces the categorisation of certain groups of the society as threats to the “worthy” citizens.

Fighting these populist narratives in the digital world is not only about countering renowned populist parties in the digital space, it’s about trying to restrain the construction of mislead perceptions. At the European level, in the war against populist narratives, the fights against fake news and hate speech are decisive battles. These fights can’t however happen on the same battlefield: fake news and hate speech being different issues, they need to be answered with different-although similar- solutions.

On the dangers of crying wolf with post-truth and of falsely defining hate speech

From Donald Trump to Emmanuel Macron, many are those who call on “fake news” the second they doubt the information they glanced at. Misusing and overusing the terms “fake news”, and these phrases will end up loosing all their sense. Before dealing with the problem of fake news on social media, it is essential to properly define what we mean by “fake news”. The terms “fakes news” are often confused with notions such as misinformation or propaganda. “Fake news” are also different from “false news”: the word “fake” implies that the information was marketed, designed to look true, while “false” implies that it results from a mistake, voluntary or not. According to the Australian Macquarie Dictionary, which chose “fake news” as the “word of the year” 2016, “fake news” means “disinformation and hoaxes published on websites for political purposes or to drive web traffic, the incorrect information being passed along on social media”. Fake news is a disseminated false information, written deliberately in the intention of influencing the opinions of those who receive it.

According to the Oxford Dictionary, hate speech is an “abusive or threatening speech or writing that expresses prejudice against a particular group, especially on the basis of race, religion, or sexual orientation. “. If this definition seems correct, it raises legal challenges, as it doesn’t cover for many nuances. There are many types of hate speeches on social media: some of these are the expression of serious thoughts, some others just the expression of an ephemeral feeling, some are ironic-humoristic comments, while some are just randomly written comments that aim at representing nothing but the absurdity vision trolls wish to spread on the web. Some attack the European Union, when some others target anti-Europeans. Sellars (2016) even argued that legally defining hate speech is near-to impossible: this definition has to be broad enough to protect the victims of these hate speech, yet narrow enough to protect free speech. Knowing the definition of hate speech used by the European Union is the first step towards understanding the approach it has regarding the issue. According to the Council of Europe’s Committee of Ministers’ Recommendation 97(20), “the term “hate speech” shall be understood as covering all forms of expression which spread, incite, promote or justify racial hatred, xenophobia, anti-Semitism or other forms of hatred based on intolerance, including: intolerance expressed by aggressive nationalism and ethnocentrism, discrimination and hostility against minorities, migrants and people of immigrant origin.” More recently, the Council Framework Decision 2008/913/JHA of 28 November 2008 on combating certain forms and expressions of racism and xenophobia by means of criminal law, cited in the European Comission code of conduct on countering illegal hate speech online of 2016, defines hate speech as « means all conduct publicly inciting to violence or hatred directed against a group of persons or a member of such a group defined by reference to race, colour, religion, descent or national or ethnic origin. ».

Fake news and hate speech: fake issues?

“There is 20 million unemployed people in Europe. There is Islamist terrorism. There is immigration that has gone out of control. And what are you doing here in the European Parliament? You’re talking about hoaxes on Facebook. Fake news. For God sake, you all need to be taken to the doctor, all of you. “. It’s in these terms that Matteo Salvini, dedicated member of the Europe of Nations and Freedom (ENF) political group, expressed himself in the European Parliament during a debate on “Hate speech, populism and fake news on social media “.  And he is not only one holding this opinion: many believe fake news and hate speech are fake issues, useless debates.

While these suspicious voices rise, countless examples of the negative impact fake news can have in the society can be given. A few days ago, Najat Vallaud-Belkacem accused the reporter Vanessa Burggraf of relaying some fake information: the reporter implied that the former French minister of education had led a reform on the French spelling system. Mrs Vallaud-Bellkacem immediately called on “fake news”, claiming that her ministry never led such a reform. This last assertion is true: the reform of the French spelling system was decided almost one decade ago, based on a report itself form 1990. It’s not the first time Mrs Vallaud-Belkacem is the victim of the fake news trolls: she was successively accused of being actually called “Claudine Dupont”, of making the learning of Arabic mandatory at school, and of having grown up as a shepherd girl in Morocco. Some other fake news had even more appalling effects. In a recent Ted Talk, Stephanie Busari talked about the impact fake news had in Nigeria in 2014. On April 14, Boko Haram kidnapped more than 200 Nigerian schoolgirls: these tragic events led to the creation of the popular #BringBackOurGirls hashtag. Some officials contested the reliability of this information, calling it fake, thus considerably delaying the implementation of the efforts to save these girls. All these examples are proven facts, not opinions or rumours, as evidenced by primary sources of information such as the “Bulletin Officiel” no3 of 2008 of the French Ministry or the testimonies of the mothers of these abducted Nigerian girls. Considering the impact some “fake news” have had in the society in the last few years, it’s getting harder and harder to believe the issue is not important enough to be dealt with.

Hate speech has also been accused of being a fake issue: many saw the fight political entities are leading against hate speech as a fight against what is not politically correct. Some others also argued that this vendetta only serves the interests of the Establishment, accusing this fight to be too often directed towards the discourses the so-called mainstream media and parties disagree with. Finally, it was pointed out that this fight might be useless, as the feeling of hatred is a human attribute, a natural instinctive emotion, that no authority has the legitimacy to control.

If some of these arguments are to a small extent accurate, they don’t disprove hate speech itself as a problem: they’re more of a denunciation of the illegitimacy and inefficiency of the policies lead so far. Hate speech is an issue for one first obvious reason: even in the virtual world, hate speech has a real impact in the non-digital world, as it has the power to hurt the feelings of the individuals and/or groups targeted. Multiple example of these real-life consequences can be found: a quick look at the statistics linking suicides to cyber-bullying is enough to understand the repercussions these speeches can have. And these direct consequences aren’t the only issue at stake when it comes to hate speech: just like fake news contribute to building false truths, hate speech contributes to reproducing stereotypes and feed the narrative that blames minorities for the majority’s issues.

Beyond appellations such as “fake news” or “hate speech”, we’re reaching a far deeper problem: the problem of the construction of a wrong knowledge, of false truth(s), and the perpetuation of misbeliefs. This problem is nothing new. Plato in his famous Allegory of the Cave already warned about the risks of mislead perceptions: the prisoners chained to the cave wall take for true reality nothing other than the shadows. The cave prisoners are incapable of distinguishing facts from fictions, partly because of external manipulations. This problem is a philosophical –more precisely an epistemological-one that societies have always had to deal with. What’s new here is the apparition of social media as new sources of information and the ability everyone has on these new platforms to become journalists and news propagators. The European Union’s task is in this context extremely complicated:  how can a political entity control the content posted on social media while preserving the freedom of speech right? Is this fight even technically possible?

Controlling posts on the Internet: on the risks of creating an Orwellian “Ministry of Truth and Love”.

Imagine you’re using Facebook. You end up on the page of an NGO that helps migrants integrate themselves in the society. Now try to picture the comments below each publication on this page. As you probably correctly imagined, many of these comments are hateful ones. Some posted by false accounts, by people with no names, no pictures. Imagine deleting all these posts, or suing each of these individuals. It appears quite obvious that this legal fight will take years, if it ever comes to an end. Now imagine deleting every post that could qualify as “hate speech” or “fake news”, and suing everyone that has ever posted one of these publications. It would be technically impossible. The Internet has the reputation of being a space impossible to regulate. And this reputation is well deserved: the internet lacks of centralised control, the world wide nature of the posts makes it complicated to legally intervene, and the frequent anonymity/pseudonymity of the users makes it very complicated to identify who posted what. This problem is not only present on social media:  regulating hate speech and fake news in “real” public spaces is also extremely complicated as well, if not impossible.

Plus, beyond these technical aspects, controlling and censoring what is posted on social media goes against free speech.

When it comes to fake news, who can judge when an information is fake and when it is accurate? Many have warned about the risk of creating a “ministry of truth”: no one wants the institutions in power to control what news the public receives and which one don’t pass the test.  It is well known, and well understood, that a government with such power over the media can’t be called “democratic” anymore. Luckily, it seems like the European Union doesn’t whish to turn social media into the new books of Fahrenheit 451. During the debate on “Hate speech, populism and fake news on social media “, every party has expressed their reluctance to set up anything that would resemble even by far to a European system of censorship.

Another solution, that has long been advocated for by the European Union, is to encourage to social media giants to take their responsibilities and boost their efforts to tackle the problem. This is for instance what Andrus Ansip, European Commission vice-president in charge of the digital single market and of the digital economy and society, advocated for in a declaration in January 2017. Some digital tech leaders such as Facebook or Google adopted some measures to address the issue: for example, since March 2017, it is now possible to mark with a “flag” alleged “fake news” on Facebook. If this strategy could be efficient, as many MEPs underlined in the European Parliament, social media owners aren’t more legitimate to regulate these posts, and the users seeing their posts being deleted are likely to call on “censorship” and get even more attention.

The same problem can be evidenced when it comes to hate speech on social media: who has the legitimacy of differentiating a hateful discourse from humour for example? A ministry able to censor any content it identifies as “hateful” can’t be called democratic anymore, but rather tends to turn into an Orwellian “ministry of love”. After analysing the laws of several countries in the world, Sara Colvier finds out that hate speech laws have either been abusively used, or not used at all. She concludes that « the possible benefits to be gained by laws simply do not seem to be justified by their high potential for abuse ». Once again, the European Union has acknowledged these facts and so far has focused its actions on getting the IT companies of its side. In 2016, the European Union released a code of conduct on illegal online hate speech. This code encourages IT companies to combat the spread of illegal hate speech in Europe through a series of measures. The same critic made towards the strategy adopted here by the European Union can be made here: social media owners are no more legitimate than the EU to censor posts.

It is not the first time a political authority is facing the “free speech” dilemma: finding the balance between protecting potential victims of hate speech and fake news while trying not to censor abusively is a very complicate task. Yes, fake news and especially hate discourses shouldn’t be tolerated in any form of public space, whether it is social media or not. But at the same time laws restraining what people can say, whether it is on social media or elsewhere, have always failed: they’re not only technically inapplicable, they can turn into censorship devices. So far the European Union has understood these risks, and pushes IT companies to take measures against fake news and hate speech posts instead of intervening directly. The European Union should keep on focusing on strategies other than censorship to fight hate speech and fake news on social media.

The relevance of prevention: raising awareness to avoid the perpetuation of mislead practices

So where does the European Union go from here? If fake news or hate speeches can’t be forbidden, how can the European Union effectively fight them? The only area the European Union can directly intervene in is the information, prevention and education field.

When it comes to fake news, the European Union should provide for fact-checking websites, and most importantly teach its citizens the importance of checking the sources of an information before sharing and spreading. According Forbes, six out of ten articles shared are passed on without being read first. The European Union has already started to adopt policies consistent with this strategy: a website called “Les Décodeurs de l’Europe”, that aims at fighting fake news and fake rumours, was launched in 2016; the East StratCom task force of the EEAS has been sending weekly newsletter collecting disinformation stories since 2015 in order to tackle the Russian disinformation campaign; and the European Union regularly publishes illustrative diagrams on social media to warn about the dangers of spreading a non-verified news.

The European Union has also lead some prevention campaigns to dissuade social media users from employing hate speeches lightly. For example, between 2012 and 2014, the youth department of the European Council lead a “campaign against hate online”. Another example of this strategy: on the 7th of April 2017, the Maltese presidency of the EU Council, in partnership with the European Commission, held a conference in La Valletta to discuss how to effectively deliver positive narratives to counter hate speech online.

The most efficient fighters against hateful and fake narratives on social media are individuals. The EU has some leverage to make these individuals aware of their responsibilities. However, for those already convinced by populist narratives picturing the mainstream media and parties as liars, these strategies seem inefficient if not counter-productive.

“Don’t feed the trolls”: on the difficulty to fight erroneous and hateful narratives without reinforcing vicious circles

Despite all these measures, fake news and hate speeches are still spreading like wild fire on social media. How can this be explained?

Fake news is not an issue that can simply be tackled by more prevention and more control. Individuals frequently relaying and reading fake news are, like every one else, in so-called social media bubbles. Each individual is stuck in a bubble, where he gets all his news from and where nearly no other source of information enters. Our social circles usually like and follow the same contents we do. If they don’t though, algorithms such as the ones used by Facebook and Twitter will make sure that what we mostly see on our social media feed are news similar to the ones we read. The more we like and share some news, the more similar news will be suggested to us. These bubbles are the modern versions of the caves Plato once described in his allegory. And just like the prisoners of the cave, the longer individuals stay in their bubbles, the more convinced they will be about their truth, thus doubting every other fact presented to them. And the fact that fake news describes entities such as the European Union as providers of fake news themselves doesn’t help. Here we have our paradox: how can the European Union warn individuals about fake news when a part of the population perceives it as a provider of fake news itself? How can giant tech such fight “fake news” when they’re perceived by “fake news” believers as corrupted themselves? The strategy led by the European Union to prevent and inform the citizens only works before the bubble feeds itself from these policies, before the prisoners gets stuck far too deep in their caves.

Trying to break these bubbles isn’t a solution for those already stuck in it. Suddenly blinding the prisoners with dazzling light might scare them deeper into their caves. However, trying to “reunite” some bubbles together could be solution. The problem here mostly lies in algorithms, that reproduce the real-life social phenomenon of offering us only what we want to see and what we believe in. It also lies into the common demonization of someone else’s bubble. Changing the algorithms, if possible, could allow bubbles to connect with each other, thus opening up not only the minds of the ones under the spell of populist narratives, but also our owns: only by interacting with each other we can understand the other side’ narrative and thus better counter it. Only if the EU finds a way to widen everyone’s horizons can vicious circles turn into prosperous social media bubbles.

Fighting hate speech at the EU level can also lead to a reinforcement of a vicious circle. In an article published in March 2017, the journalist Catherine Zheng argues that using trials to limit hate speech « provides populist politicians with a platform to air their grievances, but also validates a pernicious narrative—that far-right politicians and parties are victims of political elites who seek to silence them ». She gives the example of two trials of politicians often accused of being populists: Marine Le Pen and Geert Wilder. Both managed to present these trials as attempts to silence the truth. In terms of prevention policies, trolls feed on campaigns such as the ones lead by the EU so far. Anyone who has ever tried to argue with a “hater” or a “troll” online knows that bringing them to see reason is near to impossible. Prevention campaigns are essential in order to prevent the creation of some new “haters”, but are usually inefficient to change the minds already made.

The European Union is thus stuck in a vicious circle. Ignore fake news and hate speech, and they’re free to spread themselves and influence left, right and centre without any restrictions. Confront them through censorship or prevention measures, and they might feed on these policies. This paradox is inherent to democracy itself: freedom of speech can lead to creating debates of opinions rather than truths.

Treating the disease rather than the symptoms: the importance of taking into consideration the roots of the “populism on social media” problem.  

Populism on social media can’t be erased or fought through any direct policy. However, hate speech and fake news, even if not always populist publications, often use an anti-elite rhetoric, and tackling these issues is a first step towards diminishing the impact populist narratives have on social media.

But fighting fake news and hate speech is no easy task: beyond the technical difficulties of identifying and punishing each and every populist publication, censoring these publications endangers free speech and might even feed the problems fought against. Prevention and education measures are the main options the European Union has, and these policies might be efficient in order to avoid the reproduction of misguided practices. However, the European Union has a limited impact, as the campaigns they’re leading mostly preach to the converted.

So what can the European Union do to avoid these backlash effects? More research on these backlash effects are needed in order to evaluate to what extent policies such as the ones lead by the European Union can effectively counter hate speech and fake news on social media. Despite their arguably limited impact, prevention measures shouldn’t be given up on, as they can prevent more fake news to be shared and more hate speech to appear. Changing the algorithms creating the social media bubbles could also be a solution.

But most importantly, the European Union should take into account the reasons why populist narratives, hate speech and fake news are so popular on social media. As no disease is ever cured by only treating the symptoms, the European Union could also address the roots of the fake news and hate speech problems, too often ignored. These issues evidence a lack of trust from the civil society in the traditional political system. This trust can’t be rebuilt on censorship, but rather through more democracy and more transparency. Kostadinka Kuneva, European MEP for the European United Left party, wisely reminded the European Parliament that fake news, for example, were more likely to spread were transparency was more opaque: “The answer we should give can only be one: everything should come to light”.

Camille Guey

Sources:

Audureau, W. (2017), « Pourquoi il faut arrêter de parler de « fake news » », Le Monde Online URL :http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/01/31/pourquoi-il-faut-arreter-de-parler-de-fake-news_5072404_4355770.html#M6Pfh0FxyqLsobBH.99

Busari, S. (2017), How fake news does real harm, TedTalk, filmed Februray 2017, URL : https://www.ted.com/talks/stephanie_busari_how_fake_news_does_real_harm

Cummings, D. (2017), “How the Brexit referendum was won”, The Spectator Online, URL: https://blogs.spectator.co.uk/2017/01/dominic-cummings-brexit-referendum-won/#

Coliver, S. et al. (1992), Striking a balance: Hate Speech, Freedom of Expression and Non-discrimination, Article 19, International Centre against censorship, Human Rights Centre, University of Essex.

European Commission (2016), Code Of Conduct on Counterring Illegal Hate Speech Online.

European Parliament (2017), At a Glance : Fake news and the EU response, European Parliament Website, http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/ATAG/2017/599384/EPRS_ATA%282017%29599384_EN.pdf

European Parliament (2017), Hate speech, populism, and fake news on social media – towards an EU response (debate), Plenary session from 03/04/017 to 06/04/2017, URL : http://www.europarl.europa.eu/ep-live/en/plenary/video?debate=1491397770340

Foster, P.; Evans, M. (2017), “Exclusive: How a tiny Canadian IT company helped swing the Brexit vote for Leave“, The Telegrah Online, URL: http://www.telegraph.co.uk/news/2017/02/24/exclusive-tiny-canadian-company-helped-swing-brexit-vote-leave/

Lay Williams, D. (2016), “Plato predicted ‘Pizzagate’ (or rather, fake news more generally) “, The Washington Post Online, URL: https://www.washingtonpost.com/news/monkey-cage/wp/2016/12/13/plato-predicted-pizzagate-or-rather-fake-news-more-generally/?utm_term=.4a6ab96bb06a

Les Décodeurs (2017), “Réforme de l’orthographe: « On n’est pas couché » relaie une intox sur Najat Vallaud-Belkacem », Le Monde Online, URL: http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/05/21/reforme-de-l-orthographe-on-n-est-pas-couche-relaie-une-intox-sur-najat-vallaud-belkacem_5131376_3236.html#iPpyQRlUR1eecMuB.99

Pégorier, C. (2016), “A Tale of Two Organs: Hate Speech Regulation in the European Context“, EU Law Analysis Online, URL: http://eulawanalysis.blogspot.be/2016/10/a-tale-of-two-organs-hate-speech.html

Reuters Institute (2016), Reuters Institute Digital News Report, University of Oxford, URL : https://reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/files/Digital-News-Report-2016.pdf

Sellars, A. (2016), Defining Hate Speech, Berkman Klein Center Research Publication No. 2016-20; Boston Univ. School of Law, Public Law Research Paper No. 16-48. Available at SSRN: https://ssrn.com/abstract=2882244

Solway , D. (2016), “The Problem with Hate Speech“, PJ Media Online, URL: https://pjmedia.com/blog/the-problem-with-hate-speech/2/

Westerman, D.; Spence, P.; Van Der Heide, B. (2013), Social Media as Information Source: Recency of Updates and Credibility of Information, Journal of Computer Mediated Communication, 19 (2), 171-183.

Zheng, C. (2017), Try Me: The Problem with Prosecuting Politicians for Hate Speech, Harvard Political review Online, URL: http://harvardpolitics.com/world/prosecuting-hate-speech/


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#FactOfTheDay – EU-Turkey: A respite from tensions?

mar, 30/05/2017 - 16:31
The NATO members got together during a meeting at the headquarters of the organisation in Brussels. This meeting was a good opportunity for the European leaders to meet and talk to Recep Tayyip Erdoğan, the Turkish President, to clarify the relations between the European Union, its member states and Turkey.

Recep Tayyip Erdoğan took the opportunity to meet European leaders during his visit in Brussels the 25th May 2017. He exchanged his wishes with Jean-Claude Juncker, President of the European Commission, Donald Tusk, President of the European Council, Antonio Tajani, the President of the European Parliament, Emmanuel Macron, the French President and Angela Merkel, the German Chancelor, amongst others.

Relations between the European leaders and Turkey are tense since the unaccomplished coup d’état last July lead to a state of repression. In Turkey, journalists’ and medias’ work in the opposition is hindered, many people considered as opponents or close enough to Fetullah Gülen’s ideas have been imprisonned since then. These relations are even more strained because of the successful referendum campaign that lead to a concentration of powers in the hands of the Turkish President. The European leaders were afraid of such an outcome and remained expecially silent after the announcement of the results.

On the 2nd of May 2017, Recep Tayyip Erdoğan demanded that the European Union resumes its membership talks with Turkey. To date, only 16 out of 35 chapters have been opened, while the negociations officially started in 2005. Its speech was particularly hard: “You have no choice but to open the [negociations of membership] chapters that are not into discussion yet. If you open them, very well. On the contrary, good bye”. He wants the European leaders to make a decision as soon as possible, suspecting them to wait for Turkey to remove its candidacy by itself.

Inside the European Union, opinions are diverge on this issue. Austria is calling for a withdrawal from membership negociations with Turkey while the European Union leaders call for the continuance of the talks. The Turkish President, facing such heterogeneity, threatened to consult its fellow citizens according to know what would be the procedure he has to follow. He also declared that he would ask the Turkish people to know if they want to reestablish death penalty. Such a reestablishment would mean the cessation of membership negotiations.

The European leaders tried to calm the situation by talking with Mr Erdoğan. First, Donald Tusk and Jean-Claude Juncker proposed to revive the EU-Turkey relations thanks to a 12-months schedule. The Turkish President wants visa liberalisation to be scheduled, which was one of the counterparts of the agreement between the EU and Turkey more than one year ago. The Europeans are not against this proposition, but they have asked Turkey to modify its dispositions to fight terrorism. These disposition are, indeed, broad and give a wide margin of appreciation to the Turkish authorities. For his part, the President of the European Parliament, Antonio Tajani, mentioned the freedom of the press and the state of human rights in the country.

The French President, Emmanuel Macron, supported the release of the French journalist, Mathias Depardon who has been imprisonned in Turkey since the 8th May. The incarceration looks like “hostage-taking” according to Christophe Deloire, Secretary General of the organisation Reporters without Borders.

The interview between Angela Merkel and the Turkish President was certainly the most awaited one. Relations between these two states worsened when Germany gave right of asylum to military men who are accused by Ankara of having played a role in the coup last July. Germany also did not permit the AKP to hold a meeting in favour of the strenghtening of the Turkish President powers in its territory. More recently, the Turkish authorities forbidded some German members of parliament from entering the Incirlik’s military base, NATO and German soldiers are situated. Despite this vindictive tone towards Europe, Recep Tayyip Erdoğan explained that the German members of parliament will be allowed to enter the base if the list of the people present is sent to the Turkish authorities before the trip.

The speeches of each of the leaders in front of the cameras were generally controlled and civil. This implies that the relations between the EU, its member states and Turkey may improve in the next few months. The membership negotiations between the EU and Turkey are, however, more difficult to revive in the foreseeable future. The membership of Turkey to the EU is a matter of debate among the EU member states. To date, it seems difficult for the European Union to clearly express its feeling towards the integration of Turkey, one of the powers on the rise.

Pierre Angelloz-Pessey

Sources:

AFP, « Erdogan appelle l’UE à se décider sur l’adhésion de la Turquie », lexpress.fr, 24 may 2017. Available at : http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/erdogan-appelle-l-ue-a-se-decider-sur-l-adhesion-de-la-turquie_1911457.html.

AFP, « Erdogan somme l’UE de relancer les négociations, « sinon au revoir » », nouvelobs.fr, 02 may 2017. Available at: http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20170502.AFP2523/turquie-l- akp-se-reunit-pour-reintegrer-le-president-erdogan.html.

AFP, « UE-Turquie : Juncker et Tusk recevront Trump et Erdogan jeudi à Bruxelles »,

nouvelsobs.fr, 19 may 2017. Available at: http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20170519.AFP3612/ue-turquie-juncker-et-tusk- recevront-erdogan-jeudi-a-bruxelles.html.

 

Ph. R., « Rencontres avec le président turc Erdogan », ladepeche.fr, 26 may 2017. Available at : http://www.ladepeche.fr/article/2017/05/26/2582031-rencontres-avec-le-president-turc- erdogan.html.

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