Qui va payer les frais du divorce entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne ? Londres ayant décidé de claquer la porte du domicile conjugal en dépit des suppliques de ses partenaires qui voulaient qu’elle reste, il n’y a aucune raison qu’ils assument de près ou de loin les coûts de la procédure. D’autant que le moindre euro du budget communautaire est compté, Londres ayant bataillé et obtenu (avec le soutien de l’Allemagne, il est vrai) pour que la programmation financière 2014-2020 soit en diminution pour la première fois de l’histoire européenne… Or le Brexit va coûter cher.
La Commission a engagé l’ancien commissaire Michel Barnier comme chef de file de ses négociateurs avec rang de directeur général, qui émargera, à partir du 1er octobre, autour de 17.000 euros par mois. Il peut déjà compter sur une adjointe (allemande) qui sera payée à peu près au même tarif et, dans un premier temps, sur une équipe d’une vingtaine de fonctionnaires. Soit une masse salariale minimale de 540.000 euros sur deux ans, durée minimale de la négociation une fois que l’article 50 du traité sur l’Union européenne aura été activé par le Royaume-Uni. Plus il tarde à présenter sa demande de divorce, plus la facture augmente. Mais le personnel impliqué ira bien au-delà : on estime à la Commission qu’environ 200 personnes travailleront, au moins à temps partiel, sur le Brexit, soit une masse salariale d’environ (on est à la louche : j’ai retenu un salaire moyen brut de 7000 euros mensuels) de 34 millions, des eurocrates distraits d’autres tâches bien plus importantes. Surtout, l’exécutif européen ne sera pas seul mobilisé par cette négociation : le Conseil des ministres et le Parlement européen ont aussi leurs équipes, toutes les institutions communautaires étant concernés par cette grande première qu’est le départ d’un État membre. Il en ira de même dans les Etats membres où des diplomates seront chargés de surveiller les négociations afin de s’assurer qu’elles ne nuisent pas à leurs intérêts. Las but not least : il faut ajouter à ces salaires tous les frais : téléphones, déplacements à Londres et dans les capitales européennes, hôtels, restaurants, etc. Une affaire qui coutera donc au bas mot 50 millions d’euros, sans doute plus, aux contribuables européens. En Grande-Bretagne, la facture de la préparation du Brexit, encore plus complexe de ce côté de la Manche, est estimée à 75 millions d’euros par an par le think tank «The Institute for government».
Certes, on peut faire valoir qu’il en va de même des négociations d’élargissement qui, elles aussi, mobilisent des moyens. Mais là, c’est très différent : les deux parties étant désireuses de s’unir, il est normal que l’Union supporte une partie des coûts. « I want my money back » clamait en son temps Margaret Thatcher, l’ex Première ministre britannique. Il est temps de lui rendre la monnaie de sa pièce : faisons payer à la Grande-Bretagne l’ensemble des frais de la procédure d’un divorce qu’elle seule a voulu et que cet argent soit affecté, par exemple, au programme Erasmus qui en a bien besoin !
N.B.: version mise à jour de mon éditorial paru le 26 septembre
Le président du CIO et l’Agence antidopage contre attaquent. L’Agence antidopage (AMA), est –elle en danger ? Car au bout du compte c’est-elle qui est visée en disqualifiant tout contrôle et en mettant par terre tout un système qui a mis du temps pour s’établir . Il n’est pas parfait mais perfectible et a le mérite d’exister .
Thomas Bach n’en démord pas: il était contre la suspension des athlètes russes des Jeux de Rio. Et il n’a pas changé d’avis. Selon l’agence TASS, le président du CIO a réitéré son incompréhension à l’occasion d’une interview accordée au quotidien japonais Yomiuri: « Je n’ai toujours pas compris pourquoi les athlètes russes avaient été sanctionnés aux Jeux de Rio. S’il y a eu faillite du système antidopage, ce sont les fédérations qui en sont responsables, pas les athlètes. Richard McLaren (auteur du rapport qui porte son nom sur le dopage en Russie) l’a exprimé lui-même: son investigation n’est pas terminée. Avant de punir, il faut au moins entendre le point de vue des athlètes. Et cela manque cruellement au rapport McLaren. » Avec le dernier article de bilan de Eulogos nous avons espéré en avoir terminé pour quelques semaines au moins. Eh bien non ! A suivre donc.
Après le choc, l’information et une tentative de pédagogie, l’Agence mondiale antidopage s’efforce de répliquer aux hackers du groupe russe Fancy Bears. Elle vient de publier une foire aux questions sur les Autorisations à usage thérapeutique (AUT). Une FAQ , dit l’Agence, destiné à « rectifier les informations erronées et défendre les droits des sportifs propres ».
Le système actuel n’est pas en danger. Les hackers russes du groupe Fancy Bears ont mis en ligne les données présumées confidentielles de plus d’une centaine d’athlètes présents aux Jeux de Rio, mais l’Agence mondiale antidopage défend la fiabilité de son système informatique. Olivier Rabin, le directeur scientifique de l’AMA, l’a expliqué à Associated Press à l’occasion d’un symposium sur le dopage organisé à Paris: « Les informations piratées par les Fancy Bears concernaient des données très spécifiques dédiées aux Jeux de Rio. Les dizaines de milliers d’athlètes qui figurent dans notre système n’ont absolument rien à craindre. Seulement une fraction de la base a été piratée
Pour en savoir plus : principales sources d’informations :
-. La foire aux questions de l’Agence mondiale antidopage https://wada-main-prod.s3.amazonaws.com/resources/files/tue_qa-french.pdf