What does it mean to be European in the 21st century?
Identity is the linchpin of the broader question of European integration and cohesion. It is an issue that was brought up several times during Friends of Europe’s State of Europe roundtable in October 2016.
At a time when the refugee crisis is critical to the balance of European security, peace and prosperity, the question of European identity and integration is becoming increasingly important.
The migrant and refugee crisis is not going away: ongoing violence in Syria and continued social instability across much of Africa means the crisis will continue to be a significant issue for us in Europe. It’s one we need to tackle head-on. But there are different models for integration in Europe: some lean towards embracing diversity and multiculturalism; others insist on assimilation.
But what is assimilation? It has been argued that we in Europe share a common identity. But is this really the case? The European Union has been a unifying power, but it is only a few decades old. Even today, national identities are important. Shakespeare is not as important to the French as Baudelaire is; Cervantes less precious to the Poles than Miłosz.
“Acknowledging differences – whether cultural, linguistic or religious – is important in an age in which it is tempting to couch migration in simplistic terms of ‘them’ and ‘us’”
And does this matter? Do we need to speak of a shared European identity to give historical authenticity to the political and economic union that has supported peaceful relations between the nations of Europe since the middle of the last century?
The shared history of our continent is very complex, encompassing much warfare and regional rivalry. The European project, forged in the wake of two devastating global conflicts that both began in Europe, deserves credit as an economic and political force for unity in a region historically rife with political, ideological, religious and ethnic conflicts.
But acknowledging differences – whether cultural, linguistic or religious – is important in an age in which it is tempting to couch migration in simplistic terms of ‘them’ and ‘us’.
Perhaps what binds us together is the shared desire for peace derived from the dark lessons of disunity and war where we can find the roots of the successes of the European Union. The desire for peace and the desire to see the similarities, not just in Europeans but in humanity, is the foundation upon which a future for this continent can be built.
It is possible to achieve a future where we share common goals and values of peace and commitment to universal human rights. A future Europe can be a continent that exemplifies how embracing democratic values across cultures provides a unifying model for economic and political progress.
“The migrants arriving now may need a period of adjustment, and we should gladly offer the help they need”
Accepted over time, this can slowly become a ‘shared identity’ where cultural differences can be celebrated but citizenship is derived from an adherence to a set of basic values around democracy, rights and peace. An inclusive model for 21st-century European citizenship should also emphasise outreach to youth and children.
Our hard-won values need to be respected and appreciated, but where there is justice and goodwill, it is possible. There is room for a multicultural Europe, as Europe today is not made up of a few tribes but of many groups, converging from near and far. Many of us are first-, second-, or third-generation Europeans, with roots in colourful distant lands. Nearly all of us are of relatively recent migrant ancestry.
The migrants arriving now may need a period of adjustment, and we should gladly offer the help they need. We know that we have the structures in place to support their inclusion in European life. In various countries across Europe, supportive structures include linguistic and cultural sensitivity training, an overview of legal requirements and expectations, and societal openness – as shown particularly in Greece and Norway.
Our Europe is, and has been, one of diversity: rich in distinct regional cultures, languages and identities. The love for our great literary traditions as well as of democratic principles belongs to all, both across Europe and around the world.
There is a place for a multicultural Europe – indeed, we inhabit it.
But at the same time we share recognition of our common humanity and our common desire to live in a just and peaceful society. While we do not have exclusive ownership of these values, they are still – even in these difficult times – key parts of what it means to be European.
IMAGE CREDIT: Bigstock – maxxyustas
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Le Brexit ou la remise en cause de l’OTAN par Donald Trump sont des évènements de nature à inquiéter les citoyens européens. Les résultats du sommet des chefs d’Etat européens de la semaine passée, où la sécurité européenne a été discutée, sont-elles de nature à rassurer les Européens ?
Faisons une expérience. Je suis un citoyen qui s’intéresse un peu à la marche du monde. Je me dis qu’en 2016, l’Europe n’est pas forcément en train d’évoluer dans le bon sens : elle est moins unie, moins puissante et moins prospère qu’avant. Son environnement extérieur est instable, et elle fait face à un certain nombre de menaces. Le Brexit remet en cause sa cohésion de l’intérieur. Les déclarations de Trump remettent en cause la cohésion de l’Otan. Je me dis que, malgré tout, l’Union européenne reste le premier acteur économique mondial. Je me mets alors en tête d’identifier ce qu’elle fait pour peser sur le cours des choses, autrement que par sa puissance économique. Notamment sur les sujets qui sont au centre des préoccupations depuis 2014, du fait du conflit en Ukraine, du terrorisme, des migrations ou de la crise syrienne : les questions de sécurité et de défense.
Puisque les chefs d’Etat européens sont l’incarnation de la volonté démocratique des 28 pays européens, et qu’ils se sont réunis la semaine passée devant les caméras, j’irais chercher ce qu’ils en ont dit en mon nom, en me lançant dans une recherche Google. Je tomberais probablement sur le site du Conseil européen. Cinq minutes plus tard, il est possible que je trouve la section dévolue aux conclusions des chefs d’Etat, puis la déclaration en question sous une pile de communiqués divers. Armé d’un peu de patience, je trouverais une section consacrée à la sécurité extérieure et la défense, qui contient cinq paragraphes. Des travaux paraissent avoir été menés par des acteurs différents au cours des derniers mois : la Commission européenne, le SEAE, le Conseil des ministres, et l’Otan. J’irais regarder la nature de ces différents travaux et leurs différentes étapes, mais je ne serais pas en mesure de répondre à ma question initiale : quel est donc le plan de l’Union européenne en matière de sécurité en réponse aux évènements de 2016 ? Je m’en retournerais sur les réseaux sociaux car tout cela est décidément un peu compliqué.
Un citoyen, même tout à fait vigilant sur ces questions, peut ainsi avoir l’impression que rien n’a été fait sur le sujet. Cela est dommage car en réalité, l’Union européenne a progressé sur ces dossiers au cours des derniers mois. Mais elle le fait à sa manière. Elle avance sur le temps long et de manière incrémentale – pas forcément sur le temps court. Elle le fait de manière éparpillée – et parfois désordonnée – entre les différentes institutions qui la composent. Enfin, elle garde une incapacité surprenante à communiquer ses résultats. Elle met ainsi en avant les différents plans élaborés avec la Commission, le SEAE et l’Otan. Les experts se chargeront de l’exégèse, mais en quoi cela répond-il véritablement à la question, à savoir quelle est la position de l’Union européenne sur le sujet ?
Quels progrès ont été effectués sur cette question d’Europe de la défense ?
Je distinguerai grossièrement trois phases. La première phase dure environ 10 ans, de 1998 à 2008. Elle est marquée par un certain enthousiasme, de nombreuses déclarations d’intention, comme la capacité de déployer 60.000 soldats en opération extérieure, mais aussi de réalisations concrètes comme les opérations de la PSDC ou la mise en place de l’Agence européenne de défense. La deuxième phase se situe entre 2008 et 2013 où rien n’avance sur les questions de défense. L’Europe est en crise et l’économie – à juste titre – est le dossier prioritaire pour les dirigeants européens qui doivent répondre aux attentes des citoyens à courte échéance. La défense disparait ainsi de l’agenda.
Depuis 2013, l’Union européenne a mis les déclarations d’intention en sourdine pour se concentrer sur la mise en œuvre de projets concrets, notamment dans les domaines capacitaires et industriels. L’idée est de se donner les moyens d’avoir une ambition en avançant de manière plus pragmatique, et pas forcément à 28. Il s’agit paradoxalement d’une démarche à l’anglo-saxonne. L’année 2013 marque ainsi la relance du processus de défense européenne par les institutions.
C’est Herman Van Rompuy qui met la question de la défense et de la sécurité à l’agenda du Conseil européen. Rendons à César ce qui est à César : l’Europe, souvent critiquée pour son manque d’anticipation, a mis la défense européenne à l’agenda avant la crise ukrainienne, les attaques terroristes, la crise des migrants, le Brexit ou encore l’élection de Donald Trump. De son côté, la Commission européenne – qui représente les intérêts collectifs de l’Union européenne -, s’investit sur les questions de défense et commence à parler d’« autonomie stratégique ». Par ce terme, la Commission estime que l’Europe doit pouvoir gérer son environnement stratégique, de manière autonome. Fin novembre 2016, la Commission franchit un nouveau cap : elle rend possible l’établissement d’un financement destiné au secteur de la défense. Concrètement, des fonds seront disponibles pour la recherche dans le secteur de la défense. Cette action est d’une importance capitale, car aujourd’hui, les Etats membres manquent de moyens. En s’investissant sur cette question, elle peut relancer la machine très en amont. Un troisième acteur s’est efforcé de soutenir ces efforts. La Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité a publié une nouvelle stratégie globale de politique étrangère pour l’Union européenne. A l’automne 2016, elle a fait des propositions pour traduire concrètement ce document stratégique. Plusieurs projets sur les questions de défense ont ainsi été mis sur la table en novembre. Ceux-ci concernent les capacités militaires et opérationnelles, les incitations à la coopération, etc.
Si des progrès importants ont été accomplis, il reste aujourd’hui à transformer l’essai : mais cette tâche incombe aux Etats membres. La défense reste résolument une prérogative nationale, et ce sont eux qui doivent désormais se mettre en ordre de bataille. Les ingrédients sont là mais c’est seulement via les Etats membres que l’Europe de la défense se concrétisera. Reste que 2017 sera une année fort compliquée pour faire avancer ces dossiers du point de vue politique, du fait notamment des élections à Paris et à Berlin.
Vous avez évoqué un ensemble de projets en matière de défense qui ont été mis sur la table ces derniers mois. Quels sont-ils ?
Parmi les projets importants, deux tabous symboliques sont tombés. D’une part, la mise en place d’une capacité de contrôle et de coordination des opérations extérieures de l’Union européenne. Il ne s’agit pas d’un QG opérationnel permanent susceptible de faire concurrence à l’OTAN mais d’une capacité accrue pour coordonner les actions extérieures. Cette structure, même embryonnaire, est importante dans le sens où elle permettrait de réaliser des retours d’expérience et d’accumuler une culture stratégique européenne. Une revue annuelle de défense est également prévue. Elle ferait chaque année une veille des efforts des Etats européens en termes de capacité de défense et produirait des recommandations. Nous défendons cette idée depuis longtemps. Par ailleurs, le tabou symbolique du financement de la défense par des fonds communautaires est tombé puisque la Commission pèse désormais sur ces questions. Des financements seront disponibles pour permettre aux Etats de travailler ensemble sur les questions de défense. La coopération structurée permanente pourrait aussi être mise en place, sans que l’on en connaisse précisément les modalités. Si certains Etats refusent de renforcer la coopération sur les questions de défense, elle permettrait à ceux qui souhaitent aller plus en avant de continuer de coopérer ensemble.
Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). Alain Antil, responsable du programme Afrique subsaharienne de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Felwine Sarr, Afrotopia (Éditions Philippe Rey, 2016, 160 pages).
Le texte de cet économiste et enseignant sénégalais est une réflexion sur l’avenir de l’Afrique et la nécessité pour le continent de trouver sa propre voie vers la modernité, sans s’enfermer dans des modèles exogènes (celui des colons hier, celui des institutions internationales et des agences d’aide aujourd’hui), conduisant irrémédiablement à une impasse. Pour ce faire, la première étape est de ne plus se laisser définir par d’autres mais de se définir soi-même.
Ainsi, l’Afrique doit-elle fixer ses propres objectifs, puiser dans ses potentialités, renouer avec son passé précolonial sans toutefois l’idéaliser, ni s’extraire de la mondialisation par un afrocentrisme clos sur lui-même. Il faut enfin fonder une utopie : « L’Afrotopos est ce lieu autre de l’Afrique dont il faut hâter la venue, car réalisant ses potentialités heureuses. » Le projet est donc de contribuer à « réparer » un continent meurtri par des siècles de traite, de colonisation et de domination néocoloniale, pour qu’il recouvre sa dignité et son estime de soi. L’auteur va dresser la liste des chantiers à mettre en œuvre, et des atouts sur lesquels s’appuyer.
Pour travailler à un « décentrement épistémique », à une réflexion s’éloignant méthodiquement de la « bibliothèque coloniale », l’auteur s’inscrit dans des parrainages de penseurs incontournables comme Valentin-Yves Mudimbe, Fabien Eboussi Boulaga, Achille Mbembé, ainsi que des figures tutélaires comme Cheikh Anta Diop ou Franz Fanon. Le plus grand mérite de ce livre est d’ouvrir au lecteur une série de débats intellectuels très vifs en cours sur le continent, sur la place des langues africaines dans l’éducation, la nécessaire « décolonisation » des sciences humaines, la refondation de l’université ou encore le refus d’un individualisme forcené… Pourtant, malgré les indéniables qualités de cet ouvrage, et en particulier de son questionnement central, son propos est affaibli par plusieurs travers.
Comme l’écrivain s’accorde la licence poétique, Felwine Sarr s’arroge parfois le droit d’avoir un rapport distancié avec la réalité puisqu’il situe son projet dans les essences et veut contribuer à l’utopie. Du flou de certains de ses propos doit pouvoir sourdre une pensée salutaire. Mais, fatalement, celle-ci se retrouve parfois fâchée avec l’histoire, ou en tout cas une histoire précise et étayée scientifiquement. Ainsi, comment aujourd’hui parler de la traite esclavagiste en évoquant la seule (et évidemment importante) traite atlantique ? Comment peut-on affirmer, sans s’enfermer dans une pensée performative, que toutes les nations « d’Alger au Cap » ont la « même histoire récente » ? La posture de l’ouvrage conduit parfois l’auteur à des raccourcis (« l’Homme africain »), voire à des clichés (« l’énergie ou la vitalité africaine »).
Le deuxième problème se situe au niveau de la relation qu’entretient le continent africain avec le reste du monde, et que l’auteur veut contribuer à refonder. Par « reste du monde », il est quasi exclusivement question de l’Occident, présenté comme le Golem malveillant de l’Afrique. Or, il semble que c’est précisément en échappant à ce tête-à-tête postcolonial que l’auteur pourrait produire une réflexion vraiment décentrée. Enfin, très curieusement, cet ouvrage fait totalement l’impasse d’une réflexion sur le pouvoir, qui pourrait pourtant être utile à la construction d’une utopie. Au final, ces manquements, qui procèdent à l’évidence d’un véritable souci d’édition, nuisent à l’économie d’un texte par ailleurs foisonnant d’idées.
Alain Antil
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Pour tous ceux qui sont séduits par la pratique du référendum et gagnés par les mérites apparents de la procédure, rappelons les cas « exemplaires » de la Suisse et des Pays-Bas, des cas récents dans lesquels l’Union européenne s’est empêtrée dans un maquis procédural inextricable. Le récit de ces longues histoires particulièrement confuses pourrait avoir un effet dissuasif, espérons le ! Les nuisances ne sont pas nulles et surtout si une dimension européenne est présente dans l’objet du référendum au point que l’on pourrait imaginer un avis préalable de la Cour de Justice de l’Union européenne lorsqu’un Etat membre envisage de lancer un référendum comportant une dimension européenne évidente. Cela suffira-t-il à désarmer la volonté de nuisances de certains Etats membres ou pays tiers, comme des groupes eurosceptiques ou populistes, volonté de nuisances qui est manifeste chez certains promoteurs du référendum.
Le cas suisse
«Déni de démocratie» ? : le parlement suisse revient sur le référendum de 2014, les députés ont validé un projet de loi qui vise à préserver les accords bilatéraux avec l’Union européenne . Vise-t-il à vider de sa substance le précédent référendum ? Va-t-on organiser une nouvelle votation pour voter sur l’un ou l’autre texte? Peut-on dire que le peuple s’est trompé ? Des exercices de contorsionnistes pratiqués depuis près de trois ans vont-ils se poursuivre ? Les mots quotas et contingents ne sont pas prononcés dans l’accord mais cela suffit-il pour apaiser? Une non-mise en oeuvre d’un texte constitutionnel ! et le peuple ne risque-t-il de s’en souvenir ?
Le parlement suisse a voté une loi qui octroie une priorité aux demandeurs d’emplois suisses sur les étrangers à 98 voix contre 67 et 33 abstentions. Il s’agit de la mise en oeuvre de l’initiative contre l’immigration de masse votée par référendum en février 2014. Mais le texte adopté le 16 décembre reste très controversé. Car il ne comporte aucune disposition sur la limitation de l’immigration, qui était le point central du référendum.
Selon les nouvelles dispositions, les employeurs seront obligés d’inviter des demandeurs d’emploi suisses pour une entrevue sous peine de se voir infliger une amende de 40 000 francs suisse. En outre, les Européens qui perdent leur emploi dans la première année auront six mois pour quitter le pays. La loi ne s’applique qu’aux professions et régions où le chômage est supérieur à la moyenne, et les employeurs ne seront pas obligés de justifier leurs raisons de refuser un candidat suisse.
Le texte voté par le parlement divise même parmi ses partisans, qui parlent d’un «compromis vté dans l’urgence et minimaliste». L’Union démocratique du centre (UDC), qui avait lancé le référendum, dénonce quant à lui un «déni de démocratie» et rappelle que la proposition initiale avait pour but d’instaurer des quotas à l’immigration et de renégocier la libre circulation avec l’Union européenne.
Les électeurs suisses s’étaient prononcés en 2014 , le 9 février, à une très courte majorité (50,3%) sur le retour du contrôle migratoire, la mise en place de contingents, et le retour à une indépendance totale de cet aspect face à Bruxelles. Mais les partis politiques du pays, hors UDC, s’accordaient pour dire que leur mise en œuvre mettrait en péril la libre circulation de citoyens suisses dans l’UE ainsi que l’accès de la Suisse au marché unique.
Alors que la Suisse n’est pas membre de l’UE, elle est le troisième partenaire commercial du bloc après les Etats-Unis et la Chine et dispose d’un accord de libre circulation impliquant que les citoyens de l’UE peuvent y vivre et y travailler. Près de trois ans après ce vote radical, le Parlement suisse semble en pleine reculade. Vendredi 16 décembre, à Berne, les députés ont mis la touche finale à un projet de loi d’application du référendum. Celui-ci n’impose aucune limite à l’immigration, contrairement à l’esprit initial de la votation.
Ce texte de loi, voté par les deux chambres du Parlement fédéral, incite surtout les entreprises à privilégier la main-d’œuvre locale. Celles-ci devront d’abord passer par le service public de l’emploi avant d’aller recruter à l’étranger. Mais cette procédure ne s’applique que « lorsque certains groupes de profession, domaines d’activités ou régions économiques enregistrent un taux de chômage supérieur à la moyenne ». Elle est également « limitée dans le temps ».
Si les employeurs concernés ne respectent pas cette marche à suivre, ils risquent une amende pouvant se monter jusqu’à 40 000 francs (37 000 euros). Mais les patrons seront libres de refuser le candidat envoyé par le service helvétique de l’emploi, sans donner aucune justification. Si les chômeurs vivant en Suisse ne correspondent pas au profil recherché, les employeurs seront alors libres de poster leurs petites annonces en France ou en Allemagne, par exemple.
Au Parlement, cette version du texte a été largement acceptée par les députés. Seuls ceux de l’Union démocratique du centre (UDC) , le parti populiste à l’origine du référendum du 9 février, s’y sont opposés. Les arguments les plus contradictoires sont brandis : pour les uns l’immigration de masse continue. Si le Parlement a refusé d’instaurer des quotas migratoires, c’est en effet qu’il craignait des rétorsions de Bruxelles, dans la mesure où ces quotas sont contraires à l’accord sur la libre-circulation avec l’UE. Violation de la constitution, ou pragmatisme? application du référendum sans renoncer aux accords bilatéraux avec l’UE ? Pure et simple capitulation devant l’UE ? Quant à l’UDC, le premier parti suisse, il n’envisage pas pour l’instant de lancer une initiative populaire contre le texte du Parlement, mais rien n’est exclu. La liste des questions témoigne de la perplexité et la difficulté à trouver une voie satisfaisant qui rassemblerait une majorité importante, , stable et cohérente ;
Trois ans après le vote fracassant du 9 février 2014, la Suisse retourne donc au statu quo. Reste au Conseil fédéral, le gouvernement helvétique, à émettre une ordonnance d’application d’ici au 9 février 2017. Ce devrait être une formalité, penset-on. Si aucune initiative populaire n’est déposée d’ici mars pour s’opposer à la nouvelle loi, alors la Suisse en aura fini avec son casse-tête de « l’immigration de masse ».
D’autres rappellent que l’article 121-A de la Constitution affirme que la Suisse gère de manière autonome l’immigration, est toujours valable. C’est pourquoi le collectif Sortons de l’impasse a lancé un référendum pour supprimer cet article visant cette fois à abolir purement et simplement l’accord sur la libre circulation avec l’UE, a averti l’UDC.
Il devrait être soumis aux votes en 2017. L’Action pour une Suisse indépendante et neutre, un mouvement d’extrême droite, envisage aussi de lancer un référendum. Mais dans le but inverse : que la Suisse renonce aux accords bilatéraux avec l’Union européenne. Si son projet arrivait jusque dans les urnes, le peuple voterait, cette fois, sur un projet clair et tranché : le « Suisseexit » ou la rupture des liens entre la Suisse et l’UE. Mais le résultat final est-il garanti ? des études menées montrent que depuis le 9 février 2014, un tiers des Suisses qui avaient voté contre « l’immigration de masse » se prononceraient en faveur des accords bilatéraux s’ils devaient revoter.
La Commission européenne paraît rassurée par la décision du Parlement helvétique. Après trois ans de tensions entre Berne et Bruxelles, les relations sont donc en voie d’apaisement ? Quelques heures après le vote du Parlement, le gouvernement suisse a ratifié le protocole concernant l’extension de la libre-circulation des personnes à la Croatie. C’était la condition sine qua non pour que le pays retrouve sa place au sein du programme européen de recherche Horizon 2020, gelé en 2014, programme recherche auquel la Suisse tenait énormément. Après des mois de discussions et de critiques croisées émises par la Commission, le Conseil, les suisses eux-mêmes, le Parlement suisse a voté une version adoucie.
Pour Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission « au premier abord , la loi nous paraît aller vraiment dans la bonne direction (…) C’est un bon signe que la loi ne vise plus à instaurer de quota sur la libre circulation des citoyens de l’UE et ne prévoit pas de restreindre leur accès au travail en Suisse, alors que les premières ébauches du texte prévoyaient, de tels quotas, » mais rendu prudent par les nombreux aléas de ces dernières années le porte-parole a ajouté « qu’une loi ne vaut que par son application. La Commission va approfondit son examen avec les Etats membres. Le Comité mixte UE/Suisse va se réunir pour permettre à la Suisse de présenter son texte aux Etats membres qui donneront leur appréciation. Les deux parties doivent poursuivre les discussions, et plus particulièrement celles portant sur la modernisation de leurs relations bilatérales, à moins que les électeurs suisses n’en décident autrement, nous avons vu que les occasions ne manquent pas.
Vers la finalisation de l’accord d’association avec l’Ukraine, le problème néerlandais réglé ? Et la Russie ?
Après des discussions difficiles, logues, tortueuses, les chefs d’Etat ou de gouvernement des Etats membres de l’UE ont réussi le 15 décembre à se mettre d’accord sur une décision contraignante censée clarifier l’accord d’association avec l’Ukraine. C’est un texte d’accord qui multiplie les précautions et où transpire la méfiance, ira-t-il jusqu’au bout ?
« Nous sommes arrivés à une décision juridiquement contraignante qui prend en compte tous les problèmes néerlandais » a expliqué le premier ministre Mark Rutte dans une tentative d’explication et de clarification qui se voulait convaincante. « Ce n’ait pas facile, pas agréable, mais c’était nécessaire. La décision définit ce qu’est l’accord d’association et ce qu’il n’est pas. Il ne peut y avoir de malentendu ». Il doit maintenant défendre devant son Parlement les résultats obtenus et aussi devant ses collègues du Conseil. Il serait optimiste quant à la ratification « Nous avons fait ce que nous avons pu pour aider à sauver l’accord ». Maintenant la responsabilité incombe aux Pays-Bas (…) a relayé le président du Conseil, Donald Tusk, en soulignant que la ratification était importante « pour la position géopolitique et la crédibilité européennes ».
Il faut souligner que les dirigeants européens ont réussi à se mettre d’accord sur la question la plus sensible, la plus délicate et la plus douloureuse : la perspective d’adhésion de l’Ukraine. L’UE tout en précisant que l’accord a pour objectif d’instaurer une relation « étroite et durable », mais le Conseil assure que celui-ci « ne confère pas à l’Ukraine le statut de pays candidat à l’adhésion à l’UE, ni ne constitue un engagement à conférer un tel statut à l’avenir ».
La décision revient aussi sur un point tout aussi dangereux, la coopération dans les domaines de la sécurité, précisant que l’Accord de coopération ne comporte pas « d’obligation pour l’Union ou ses Etats membres de fournir des garanties de sécurité collective ou une autre aide ou assistance militaire à l’Ukraine » .
Autre point sur lequel les Pays-Bas souhaitaient obtenir des garanties : le soutien financier de l’UE à l’Ukraine. Si l’accord d’association réaffirme « la volonté de l’Union de soutenir le processus de réforme » « il ne modifie pas le droit exclusif qu’a chaque Etat membre de déterminer la nature et le volume de son soutien financier bilatéral ».
De même les Etats membres précisent que l’accord n’affecte pas « le droit des Etats membres de fixer les volumes d’entrée des ressortissants ukrainiens sur leur territoire dans le but d’y rechercher un emploi salarié ou non salarié (…) L’accord n’accorde pas aux ressortissants ukrainiens ou aux citoyens de l’Union le droit de séjourner et de travailler librement sur le territoire des Etats membres et de l’Ukraine, respectivement ».
La décision rappelle aussi que l’UE et l’Ukraine vont coopérer, en vertu de l’accord, dans la lutte contre la corruption « aspect central du renforcement (…) de leurs relations.(…)Le respect de leurs principes démocratiques, des droits de l’homme et des libertés fondamentales et le respect du principe d’Etat de droit sont des éléments essentiels de l’accord » souligne le texte, précisant que selon les termes de l’accord, chaque partie pourrait prendre des mesures appropriées en cas de non-respect des obligations.
Dans les conclusions qui accompagnent la décision, le Conseil européen rappelle que « l’achèvement du processus de ratification demeure un objectif essentiel de l’UE ». Cela va de soi aurait-il pu sembler, mais cela va mieux en le disant, autant dire que la méfiance est épaisse. Deux précautions valent mieux qu’une : la décision « juridiquement contraignante à l’égard des 28 Etats membres de l’UE » ne peut être modifiée ou abrogée que d’un commun accord entre leurs dirigeants et elle ne prendra effet qu’une fois que les Pays-Bas auront ratifié l’accord et que l’UE l’aura conclu.»Si tel ne devait pas être le cas, la décision cesserait d’exister préviennent les dirigeants européens nourris de toute leur expérience des différents élargissements.
La potion pourrait semblé amère à l’Ukraine si quelques jours après à l’occasion d’un Conseil UE-Ukraine, toute une série de prêts (600 millions au total) n’avait été signée avec la BEI et l’Ukraine, marquant l’importance de ces signatures : elle marque le soutien à la modernisation de l’Ukraine dans bien des domaines, a commenté le commissaire slovaque à l’énergie, Maros Sefcovic lors de la cérémonie de la signature. D’autres accords financiers et de coopération transfrontalière ont été signés : réforme de l’administration publique, créant ainsi une nouvelle génération de fonctionnaires, assistance technique dans le domaine judiciaire, l’Etat de droit et l’application de la loi. Des accords pour un montant de 365 millions ont été signés avec la Roumanie, la Pologne, la Bielorussie, la Hongrie, la Slovaquie, la région de la Mer Noire. Tout cela pour promouvoir le développement économique et social, l’environnement, la santé publique, la prévention et la lutte contre la criminalité organisée, la sécurité des frontières.
La confiance règne…à peine l’accord du 15 décembre était-il conclu que le président Petro Porochenko faisait pression sur les Pays-Bas pour qu’ils signent l’accord rapidement, quasiment dans l’urgence ! Un échec aurait été une victoire pour la Russie ont fait remarquer certaines personnalités gouvernementales.
Finissons l’article par où tout a commencé : la Russie. Les sanctions économiques de l’UE a été officiellement actées le 20 décembre dernier avec publication des actes au Journal officiel. La veille le Conseil, par procédure écrite, avait prolongé les sanctions jusqu’au 31 juillet 2017, après un accord politique réalisé au Conseil européen du 15 décembre. Les sanctions comprennent, entre autres, des mesures financières à l’encontre des services d’équipements et technologies énergétiques, un embargo sur les importations et exportations d’armes et matériel connexe de et vers la Russie et l’interdiction d’exportations de biens à double usage et de technologies, à des fins militaires ou à usage final militaire. Rappelons que les mesures économiques ont été introduites le 31 juillet 2014, initialement pour un an en réponse aux actions russes dans l’est de l’Ukraine, puis renforcées en septembre 2014. Elles ont été depuis prorogées à plusieurs reprises. En mars 2015, le Conseil européen a lié leur levée à la pleine mise en œuvre des accords de Minsk.
Pour en savoir Plus :
Le Figaro la Suisse édulcore le référendum sur les quotas d’étrangers http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/12/16/20002-20161216ARTFIG00285-la-suisse-edulcore-le-referendum-sur-les-quotas-d-etrangers.php
Conclusions du Conseil du 15 décembre 2016 (EN) http://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2016/12/15-euco-conclusions-final/ (FR) http://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2016/12/15-euco-conclusions-final/
Conclusions du Conseil concernant l’Ukraine (EN) http://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2016/12/15-euco-conclusions-ukraine/ (FR)
Nigeria war in der Vergangenheit hauptsächlich wegen Boko Haram im Fokus der breiten Öffentlichkeit. Gemäß der Regierungsrhetorik soll die Terrorgruppe bereits besiegt sein, doch tatsächlich kämpfen die nigerianischen Streit- und Sicherheitskräfte weiterhin gegen die bewaffneten Islamisten. Nahezu tägliche Sabotageakte im Niger-Delta gegen die Infrastruktur der Ölproduktion haben – ebenso wie der niedrige Ölpreis – den Staat Nigeria an den wirtschaftlichen Abgrund gebracht. Doch das Land sieht sich noch anderen Herausforderungen gegenüber: Im Nordosten droht eine gewaltige Hungerkatastrophe, im Middle Belt gärt der Konflikt zwischen Ackerbäuerinnen und -bauern und Viehhirt/innen und im Südosten wird die Unabhängigkeit von Biafra gefordert. Ohne Unterstützung von außen droht das bevölkerungsreichste Land Afrikas und wirtschaftlich wichtigste in Westafrika aus den Fugen zu geraten. Da die Sicherheitskräfte die Hauptlast der Krisenbewältigung tragen, sollte der Fokus externer Partner auf der Professionalisierung und Erhöhung der Legitimität von Armee und Polizei liegen.
The Syrian regime’s strategy of using sieges and bombardments to force rebel-held areas to surrender is bringing it closer to its goal of eliminating independent civil-society engagement and alternative governance structures. Over the past six years, civil structures – that is, non-state non-military organisations and institutions – have been established and consolidated across Syria in areas out of government control to organise local affairs and provide the most essential community services. With the international debate on Syria concentrating on local military developments and regional power struggles, Syria’s civil actors have been shifted out of focus. However, the marginalisation of these local and decentralised actors and structures represents a major risk for Syria’s future. They not only constitute the bedrock for implementing any potential political agreement on the ground, they are also crucial for providing Syrians with an alternative to so-called Islamic State (IS) and other Islamist groups, which cannot be fought successfully by military means alone.
Im Zusammenhang mit der Unterzeichnung von Wirtschaftspartnerschaftsabkommen zwischen der EU und afrikanischen Regionen hat ein altes Thema wieder Konjunktur: Wenn die afrikanischen Partnerländer ihre Märkte teilweise öffnen, könnten Importprodukte wie Hühnerteile, insbesondere bei künstlicher Verbilligung durch europäische Agrarsubventionen, die lokale Produktion in Afrika gefährden. Kritiker/innen zufolge droht dies Ernährungskrisen auszulösen, den Ländern ihre Zukunftsperspektiven zu rauben und damit letztlich Fluchtursachen zu verstärken. Bei näherem Hinsehen zeigt sich aber, dass die schwache afrikanische Eigenproduktion eine Reihe von Ursachen hat – zur Lösung des Problems ist ein ganzes Bündel an Politikmaßnahmen nötig.