Vous êtes ici

Lefaso.net (Burkina Faso)

S'abonner à flux Lefaso.net (Burkina Faso) Lefaso.net (Burkina Faso)
L'information en temps réel du Burkina, Médias, journaux, infos, direct, les dernières nouvelles, politiques.
Mis à jour : il y a 1 mois 4 semaines

5e SAMAO : Jody Prema remporte le 1er prix en biens et services miniers

mar, 10/10/2023 - 21:00

La 5e édition du Salon des activités minières d'Afrique de l'Ouest (SAMAO) a refermé ses portes le 30 septembre dernier. Pendant 3 jours, à Ouaga 2000, des centaines d'acteurs du secteur minier venus d'Afrique et d'ailleurs ont rivalisé dans l'exposition de leur savoir-faire dans le domaine. De multiples prix ont été décernés par les organisateurs qui ont travaillé sous la supervision du ministère burkinabè de l'Energie des Mines et Carrières.

Parmi les grands lauréats, figure Jody Prema Company BF SARL. Elle a remporté le premier prix dans la catégorie fournisseur de biens et services miniers. Focus sur cette jeune société dont le professionnalisme lui a valu cette grande distinction :
Jody Prema Company BF est une SARL de droit burkinabè créé en 2020 et enregistrée sous le RCCM BF OUA 2020B9973. Les domaines d'activité de la société portent essentiellement sur :
La fourniture des produits chimiques pour le traitement des minerais ;
Des réactifs pour les laboratoires ;
Le traitement des eaux (usées & potables) ;
L'installation et le service après-vente d'unités de production d'oxygène industrielle et médicale ;
La signalétique à Energie renouvelable ;
L'éclairage public et industrielle ;
La fourniture de pièces de rechange et d'équipements miniers ;
La vente d'absorbants de matières grasses et de produits chimiques ;
L'offre de services de transport et logistique.

La société est aujourd'hui implantée au Burkina et au Ghana avec des distributeurs au Mali, Niger, Côte d'Ivoire, Sénégal et en RDC. Elle emploie plus d'une dizaine de travailleurs permanents et de non permanents pour des tâches occasionnelles.
Jody Prema Company BF est une entreprise citoyenne et responsable qui promeut de jeunes talents issus des centres de formation et sans expérience avec pour leitmotiv la lutte contre le chômage des jeunes, tout le contraire de plusieurs entreprises qui recrutent sur la base de grandes expériences.

Parmi les nombreux partenaires de Jody Prema on compte des groupes de renommée internationale comme ChemQuest, Rikair, Brentwood Engineering, ACT ICT, Trubrand et Malollan International. La direction générale avec à sa tête, le Manager Principal, Poda DABIRE, travaille au développement des portefeuilles clients et partenaires et la 5e édition du SAMAO était une belle opportunité.

Ainsi, pour une première participation à ce salon, ce fut une grande réussite. En effet, le stand de Jody Prema a reçu beaucoup de visiteurs à cette occasion. De nouvelles relations ont ainsi été tissées, des adresses échangées et des rendez-vous pris pour l'avenir.

Le prix de meilleur stand couronne les efforts de visibilité de cette jeune société. Il est aussi un indicateur de performance sur le plan du développement progressif de Jody Prema Company BF en respectant ses responsabilités sociales et environnentales. Dans un domaine d'activités à fort impact sur la nature comme les mines, c'est un label de sérieux. Ce premier prix est également un avantage concurrentiel sur les autres entreprises de biens et services dans les secteurs miniers et médicaux que nous côtoyons dans les pays où la société est présente. Bref, cette distinction sera, par la grâce de Dieu, un plus pour le rayonnement de Jody Prema Company BF.
Contact Jody Prema Company BF :
Tel : 25 41 50 30 /31 - Courriel : info@jodypremaltd.com

W. Harold Alex Kaboré

Catégories: Afrique

Croissance verte et résilience alimentaire au Centre-Nord : Dons de vivres aux Personnes Déplacées Internes (PDI)

mar, 10/10/2023 - 18:00

Sous la présidence du Ministre de l'Environnement, de l'eau et de l'assainissement, Mr. Roger Baro, le 10 octobre 2023 au Gouvernorat de Kaya (Centre-Nord) plus de 100 tonnes de vivres composées de riz, de sorgho et de niébé et 6700 litres d'huile ont été offerts aux Personnes Déplacées Internes (PDI) et à leurs hôtes. Le projet “ Renforcer la résilience sur l'axe Kaya-Dori” dont il est question est mis en œuvre par l'Institut Mondial pour la croissance verte (GGGI), les partenaires nationaux tels que Actions pour la Promotion des initiatives locales (APIL) et l'Alliance Technique d'Assistance au Développement (ATAD) avec l'appui des services techniques Etatique ou gouvernementaux. Cinq (5) villages du Centre-Nord sont bénéficiaires pour cette phase du projet.

Selon le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), le besoin le plus urgent des déplacés internes est la satisfaction des besoins immédiats de base. En effet, les besoins alimentaires sont plus accentués en temps de soudure. Les acteurs du projet dont l'approche est basée sur le quadruple Nexus : Humanitaire – Développement - Consolidation de la paix et croissance verte dans sa mise en œuvre décident de soulager le fardeau de la satisfaction des besoins alimentaires des bénéficiaires par une assistance alimentaire apportée aux Personnes Déplacées Internes, vulnérables et les populations hôtes.

Une vue partielle des vivres à offrir aux Personnes Déplacées Internes (PDI) et à leurs hôtes, vivres constitués par l'Alliance Technique d'Assistance au Développement (ATAD)

Pour cette première phase, ce sont au total 101 tonnes de vivres composées de : Riz : 58,5 tonnes / Niébé : 25,5 tonnes /Sorgho : 18 tonnes / Huile végétale : 6750 litres / sel : 1125 kg qui sont offerts. Ce projet ne vise pas uniquement à répondre au besoin urgent sur le plan alimentaire, mais à investir dans les secteurs Agro-sylvo-pastoraux, halieutique, les métiers porteurs, à apporter des solutions de cuissons propres, des techniques de reverdissement et de protection de l'environnement efficaces et adaptées aux réalités des PDI et leurs hôtes.

Le but est de faciliter l'acquisition de connaissances nécessaire pour un retour dans les villages d'origines avec tous les paquets technologiques et matériels adéquats pour assurer une croissance durable et un épanouissement des populations.

La remise symbolique de vivre des mains du représentant résident de GGGI Mr.Dethie Soumare Ndiaye au ministère de l'environnement Mr. Baro Roger

Le ministre de l'Environnement présent à cette cérémonie n'a pas manqué de féliciter l'initiative du projet “ Renforcer la résilience sur l'axe Kaya-Dori” dont l'approche permettra d'avoir des données pour une mise à échelle de la stratégie de retour volontaire des PDI dans leur village après la crise sécuritaire. Dans son propos, il affirma également : "Je me réjouis donc que ce projet au-delà de son caractère humanitaire englobe dans sa mise en œuvre, des activités d'agriculture intelligente face au climat, d'élevage, de production sylvicole et d'entreprenariat vert.

L'autonomisation économique des femmes et des jeunes déplacées internes pour leur auto-emploi sera promue. Cela, à travers des activités génératrices de revenus, la création de microentreprises, l'installation de fermes agro-sylvo-pastorales. Cette approche multisectorielle permettra aux communautés de combattre l'insécurité alimentaire mais aussi de résorber le chômage des jeunes et des femmes qui sont souvent en proie à l'extrémiste violent par manque d'emplois. "

Les bénéficiaires des dons ont également exprimé leur joie pour les vivres offerts. Ce projet va au-delà du soutien alimentaire en leur montrant la voie vers un avenir meilleur par le soutien technique, technologique et environnemental dont ils ont besoin pour une croissance verte durable.

La joie de deux bénéficiaires du projet après la réception de leur kit de vivre

À propos de GGGI

Basé à Séoul, GGGI est une organisation intergouvernementale qui se consacre au soutien et à la promotion d'une croissance économique forte, inclusive et durable dans les pays en développement et les économies émergentes. De plus amples informations sur les événements, les projets et les publications du GGGI sont disponibles sur www.gggi.org .

À propos de KOICA

L'Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) a été créée en 1991 par le ministère des Affaires étrangères de la Corée du Sud en tant qu'organisation gouvernementale pour l'aide publique au développement (APD). Elle a pour mission d'améliorer l'efficacité des programmes d'aide de la Corée du Sud en faveur des pays en développement en mettant en œuvre les programmes d'aide et de coopération technique du gouvernement.

Correspondance particulière

Catégories: Afrique

Burkina/Santé mentale : Médecins sans frontières aborde le sujet avec les journalistes

mar, 10/10/2023 - 18:00

Le monde célèbre chaque 10 octobre, la journée de la santé mentale. Une occasion saisie par Médecins sans frontières (MSF), pour convier les hommes et femmes de médias à un café de presse, afin d'évoquer l'importance de la santé mentale dans le bien-être de l'individu, ainsi que les actions menées par l'ONG dans ce sens. Les journalistes ont été invités à œuvrer pour démystifier la santé mentale, qui reste un sujet sensible dans nos sociétés.

La santé mentale se définit comme le fondement du bien-être d'un individu et du bon fonctionnement de sa communauté. Elle est selon l'OMS, une composante essentielle de la santé. La santé mentale constitue un aspect stratégique des interventions de MSF. En effet, depuis 1989, elle offre aux populations victimes de conflits, des soins en santé mentale. Présente au Burkina Faso depuis maintenant 25 ans, MSF intervient dans les régions du Centre-nord (Kaya, Kongoussi), de l'Est (Fada, Matiakoali, Pama), de la Boucle du Mouhoun (Dédougou, Tougan), des Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso) et du Sahel (Djibo, Gorom-Gorom).

Selon le HCR et l'OMS, la situation sécuritaire que traverse le Burkina Faso, pourrait faire passer les troubles mentaux chez les adultes de 3 à 17 voire 20%. C'est pourquoi, en plus des soins de l'assistance médicale, la distribution des produits de première nécessité, l'approvisionnement en eau potable et la formation du personnel soignant, MSF apporte une assistance en santé mentale, aux populations hôtes ainsi qu'aux personnes ayant fui leurs zones d'habitation du fait de l'insécurité. Cela dans le but d'aider ceux qui ont vécu des traumatismes, à les surmonter et à retrouver un équilibre mental.

Aimé Makimere Tamberi, chef de mission MSF au Burkina

Cette assistance se fait, selon les besoins des cibles, à travers des consultations individuelles, des thérapies de groupe, des groupes de soutien, une prise en charge pharmacologique, des sensibilisations communautaires, etc. Les relais communautaires, les religieux et coutumiers ainsi que les agents de santé, sont aussi sensibilisés, en vue de briser le mythe autour de la santé mentale et orienter les personnes dans le besoin vers les centres de santé pour leur prise en charge. Pour le premier semestre de l'année 2023, ce sont au total 4827 personnes qui ont pu bénéficier de consultations individuelles en santé mentale. 82% d'entre elles, affirment avoir pu retrouver un équilibre mental après les séances.

Eu égard au fait que la crise sécuritaire engendre l'augmentation des cas de troubles mentaux au sein de la population, Aimé Makimere Tamberi, chef de mission MSF au Burkina, a lancé un appel aux autorités burkinabè, afin que des moyens plus conséquents soient consentis pour la prise en charge des patients. Il invite également les populations, en cas de mal être, à se rendre dans les structures sanitaires pour une meilleure prise en charge.

En rappel, c'est sur le thème : "assistance humanitaire au Burkina Faso : quelles réponses de Médecins sans frontières face aux besoins des populations y compris les besoins en santé mentale ?", que le présent café de presse s'est tenu.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

1- Photo des participants

2-

Catégories: Afrique

Burkina / Sécurité routière : Le système d'immatriculation provisoire W et WW officiellement lancé

mar, 10/10/2023 - 17:50

Le ministre en charge de la mobilité urbaine a procédé, ce mardi 10 octobre 2023, au lancement du système d'immatriculation dans les séries provisoires W et WW. Ceci est une réponse à la loi n°53/94/ADP du 14 décembre 1994 et la mise en application de l'arrêté 2019/068 du 31 décembre 2019 portant formalité d'immatriculation dans les séries provisoires W et WW.

Au Burkina Faso, sur ces cinq dernières années, par an, plus 30 000 véhicules quatre roues ou plus et plus de 300 000 cycles à moteur soumis à immatriculation circulent malheureusement ou sans immatriculation connue des fichiers. Ce système d'immatriculation provisoire vient donc comme un bouclier en matière de sécurité. En effet, elle constitue, pour les FDS, un atout dans la lutte pour la préservation de la quiétude des citoyens et de l'intégrité du territoire. Pour l'acquéreur, c'est l'assurance de pouvoir circuler dès l'achat de son nouveau véhicule, en ayant la certitude que le document qui lui est remis est authentique.

Selon le DG du BVA, les immatriculations des véhicules dont celles provisoires répondent à des exigences et règlements internationaux, communautaires et nationaux.

De plus, l'immatriculation permet par exemple, de rechercher et de retrouver les acteurs d'infractions impliquant un véhicule, en permettant de l'identifier surement et d'identifier son propriétaire et son utilisateur. Elle doit permettre également l'identification de tout véhicule par rapport au lieu de résidence du propriétaire et la distinction entre véhicules privés et administratifs d'une part, et entre les catégories de véhicules administratif, d'autre part. Le système prévoit deux grandes séries d'immatriculations.

Il s'agit de la série dite « permanente » regroupant la série normale pour les véhicules régulièrement dédouanés et la série spéciale pour les véhicules IT, AT, CD, CC et CMD ; et la série provisoire (immatriculation W et WW).

Le ministre en charge de la mobilité urbaine a procédé à l'immatriculation du premier véhicule

Le directeur général de Bureau de vérification automobile (BVA) a rappelé que les immatriculations des véhicules dont celles provisoires répondent à des exigences et règlements internationaux, communautaires et nationaux. Pour la mise en place de ce système d'immatriculation provisoire, des dires du DG du BVA, il a fallu tout d'abord clarifier les modalités d'application des textes, notamment par l'arrêté 2019/068 du 31 décembre 2019 portant formalité d'immatriculation dans les séries provisoires W et WW. A la suite de cet arrêté, a-t-il poursuivi, il s'est agi de se doter d'une plateforme informatique moderne et fiable qui prend en compte les immatriculations provisoires.

Serge Y. Pooda a invité l'entreprise Supernet Technologie Holding, le bras opérationnel du système à faire preuve de patriotisme

Le ministre en charge du commerce, Serge Y. Pooda, a, au nom des parrains de cette cérémonie, invité chaque acteur du secteur à jouer sa partition pour que plus jamais on ne voit circuler des véhicules et autres sans immatriculation au Burkina Faso. Il a terminé ses propos en faisant un clin d'œil à l'entreprise burkinabè Supernet Technologie Holding, le bras opérationnel du système. Il les a également exhortés à faire preuve de patriotisme dans la conduite des activités.

Le gouvernement attend beaucoup de la mise en œuvre des immatriculations dans les séries provisoires, en ce sens qu'elle est à même d'apporter une contribution significative à l'effort de lutte contre l'insécurité sous toutes ses formes, foi du ministre en charge de la mobilité urbaine Roland Somda. Ce système, a-t-il fait savoir, permet l'enregistrement des informations concernant le véhicule à 2, 3 ,4 roues ou plus, dès qu'il est vendu et dès lors que les documents douaniers ont été régulièrement obtenus.

Le gouvernement attend beaucoup de la mise en œuvre des immatriculations dans les séries provisoires, a déclaré le ministre Somda

Sont immatriculés dans la série provisoire, les véhicules automobiles et cycles à moteur neufs, ou importés d'occasion ou fabriqués localement, sortant des usines, des magasins et entrepôts sous douane pour être conduits à l'intérieur du Burkina Faso par l'acheteur sur son lieu de résidence en vue d'une immatriculation provisoire. Elle a une durée de vie de 30 jours renouvelable et est aux frais du vendeur.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Crise sécuritaire au Burkina : « La radicalité de circonstance n'est pas la bonne réponse »

mar, 10/10/2023 - 17:00

Le temps semble long. Un an déjà. C'était le 30 septembre 2022. Et dans un peu plus de trois mois (23 janvier 2024), il y aura deux ans que le régime de Roch Kaboré aura été mis à terre par des militaires. Qu'il s'agisse de la Haute-Volta ou du Burkina Faso, cette incursion des militaires dans la vie politique de ce pays ne saurait étonner. J'ai connu la fin du premier régime militaire, celui du lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana (1966-1971) puis, après l'instauration de la IIè République, j'ai vécu pleinement le régime militaire du même homme, mais général cette fois (1974-1978).

Il y a eu, ensuite, le règne du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) du colonel Saye Zerbo (1980-1982) suivi de ceux du Conseil du salut du peuple (CSP) du médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, du Conseil national de la Révolution (CNR) du capitaine Thomas Sankara (1983-1987), du Front populaire (FP) du capitaine Blaise Compaoré (1987-1989).

A des degrés divers, ces régimes avaient un contenu idéologique et même un programme d'action. Plus ou moins cohérent, mais en rupture et porteur d'un nouveau mode de production politique. Pour l'essentiel, ils pensaient s'inscrire dans le long terme. Pas dans une « transition » qui viserait un retour à la situation antérieure stricto sensu. Lamizana, Sankara et Compaoré s'y sont employés. Et ont marqué leur époque.

Ces périodes d'exception ont été aussi des périodes de foisonnement dans la réflexion et l'action. On appelait alors cela, quelque peu abusivement parfois, une « révolution ». Les années Sankara ont été prolixes en la matière ; les années Compaoré également (tout au moins dans la période qui s'étend de la « rectification » à la normalisation).

Les coups d'État de 2022, quant à eux, n'ont d'autre ambition que d'être des transitions… qui durent d'autant plus que les échéances électorales sont jugées « folkloriques ». Les putschistes ont d'ailleurs bien du mal à exprimer leur motivation. L'intitulé de la junte - Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) - en est l'expression. Qu'entend-t-elle « sauvegarder » et « restaurer » ?

« Sauvegarder », c'est s'efforcer de conserver coûte que coûte l'existant. « Restaurer » c'est remettre en état l'existant. Si Sankara était encore vivant, il ne manquerait pas de fustiger les contradictions de ces militaires qui se veulent révolutionnaires (ils ont remis à l'ordre du jour « La patrie ou la mort, nous vaincrons ») sans faire de révolution, avec pour seul programme la « sauvegarde » et la « restauration » d'on ne sait quoi.

MPSR I et MPSR II et une radicalisation de circonstance

La transition instaurée en 2014 avait un sens. L'insurrection populaire avait fait chuté le régime de Compaoré mais aucune force politique n'avait été en mesure de s'imposer au pouvoir. Il y avait un vide politique. Des militaires, déjà, s'efforceront de le combler. La rue résistera. La transition permettra la « normalisation » sans « rectification ». Enfin presque. La présidentielle de 2015 a remis les pendules à l'heure. En apparence. Cette transition, regardée en 2023, peut être jugée exemplaire de bout en bout malgré les nombreux soubresauts auxquels elle a dû faire face.

Le MPSR a été obligé de s'y reprendre à deux fois (23 janvier 2022 puis 30 septembre 2022) pour s'installer au pouvoir. Sans jamais convaincre. Les militaires burkinabè, bien que déguisés en permanence en « commandos », ont échoué à défendre le territoire national ; ils échouent tout autant à mettre en place une gouvernance satisfaisante. Les Burkinabè continuent de mourir ou d'être « déplacés » ; les « terroristes », quant à eux, sont « neutralisés » sans que l'on sache ce que cela signifie.

Des centaines depuis un an à en croire les infos diffusées jour après jour par le MPSR II (dans le jargon qui a cours aujourd'hui au Burkina Faso). C'est dire l'ampleur du problème qui est, à coup sûr, tout autant social que militaire. Il ne faut donc pas s'étonner que le Burkina Faso craque de toutes parts. Le MPSR II ne fait même plus illusion (y compris, sans doute, au sein d'une partie de l'armée) et si la logorrhée révolutionnaire a encore cours, les Burkinabè ont compris que la seule révolution qui reste à accomplir est de résister à l'autoritarisme qui tend à être institué au prétexte que « la patrie serait en danger ».

La vie politique du Burkina Faso est désormais inexistante. La vie culturelle est annihilée. Les journalistes et les médias sont corsetés tandis que, pour l'essentiel, la presse française est désormais interdite. A quand l'interdiction de l'internet ? C'est le règne de l'uchronie, la réécriture de l'histoire (à commencer par celle de Sankara érigé en « héros de la nation », ce qui doit le faire bien marrer) dans la plus pure tradition stalinienne.

C'est en vain que l'on cherche, sur internet, concernant le Burkina Faso d'aujourd'hui, une ébauche de programme (et je ne parle pas du ramassis de propositions incohérentes formulées par les « forces vives des régions » et qui se veut un catalogue des « réformes politiques, institutionnelles et administratives de la transition »). Il y a tout juste quarante ans (c'était le 2 octobre 1983), Sankara avait prononcé son Discours d'orientation politique (DOP). Il était dans l'air du temps de ces années-là. Et s'inscrivait dans l'évolution du Burkina Faso (qui n'était encore, d'ailleurs, à cette époque, que la Haute-Volta). Mais fixait un cap, un objectif, dressait un état des lieux et laissait penser qu'un autre monde était possible.

Pas de DOP pour le MPSR II. Dans son Discours de politique générale, d'orientation et d'engagement patriotique, le docteur Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla (hé oui !), Premier ministre, mettait le doigt sur les missions à mener : solutionner l'insécurité ; faire face à la crise humanitaire ; jeter les bases pour une réconciliation et une refondation consensuelle de la société. Il les a réitérés, six mois plus tard, le mardi 30 mai 2023, toujours devant l'Assemblée législative de transition (ALT).

Dans une formulation aléatoire et quelque peu ampoulée (« Chaque jour est un champ de bataille et à chaque crépuscule on compte les victoires et on dénombre les défaites »), il avait, une fois encore, fustigé « ce prétendu ami [qui] refuse de vous tendre une main secourable alors même que la dite main secourable est censée être rétribuée » ; « ami » dont l'ambition serait de « sacrifier les Burkinabè pour ensuite se répartir le territoire et ses richesses avec les bandits armés ». D'où cette nécessité de « diversification des partenariats » : Russie, Chine, Turquie, Iran, Corée du Nord, Venezuela.

La France comme bouc émissaire

La France, bien sûr, est ce « prétendu ami ». Pour ceux qui ne l'auraient pas compris, le Premier ministre du Burkina Faso l'a répété avec véhémence, quatre mois plus tard, le mardi 3 octobre 2023, alors qu'il recevait la représentante spéciale de l'Union européenne pour le Sahel, l'italienne Emanuela Del Rey. Soulignant les bonnes relations avec l'UE, Kyélèm s'est empressé de souligner que ce n'était pas le cas avec la France. « Nous n'avons pas de bonnes relations avec la France parce que nous avons été colonisés par elle et qu'elle nous considère toujours comme sa colonie […] Le gouvernement français n'hésite pas à utiliser les institutions internationales pour entraver tous les projets en faveur du Burkina Faso » (Communiqué de la DCRP/Primature, 3 octobre 2023).

Au-delà du comportement peu diplomatique de la part du Premier ministre d'un gouvernement de « transition » qui oublie un peu vite que la France est membre fondateur de l'UE (et la deuxième contributrice, après l'Allemagne, à son budget), je me suis étonné de cette soudaine diatribe anti française de la part d'un homme considéré comme un intellectuel, qui n'est plus un gamin impertinent (Sankara avait 34 ans quand il a accédé au pouvoir ; Kyélèm en a 65 et encore n'est-il que Premier ministre) et dont l'expérience internationale est significative : Togo ; France (où il a vécu plus d'une dizaine d'années) ; Canada ; Suisse (mais je ne suis pas certain qu'il ait séjourné effectivement à Genève) ; Etats-Unis.

Certes, entre le 30 mai et le 3 octobre 2023, un événement majeur s'était déroulé non loin de Ouaga : le 23 août 2023, les militaires ont pris le pouvoir à Niamey et les relations franco-nigériennes ont tourné à l'affrontement, libérant, du même coup, le discours anti-français. Mais il faut chercher ailleurs le bagage idéologique de Kyélèm. Curieusement en… France, du côté de Nice où il a fait ses études.

A Nice, un (vrai) communiste nommé Charvin

Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla a fait ses études supérieures à Lomé (1979-1981) et Ouagadougou (1981-1983). Il a obtenu un Deug en droit des affaires, une licence et une maîtrise de droit privé. De 1983 à 1987, il rejoint l'université de Nice où il va obtenir un DEA de droit des affaires/droit économique puis, en 1987, un doctorat en droit. Sa thèse s'intitule : « Coopération et développement autocentré : le cas du Burkina Faso ». Notons qu'il est en France tout le temps du règne de Sankara à Ouaga ! En 1988-1989, il est à Toronto, au Canada, et il reviendra à Nice, de 1990 à 1996, pour obtenir un DEA de droit international public et privé qui lui ouvrira les portes du Centre de formation professionnelle des avocats, le Cepa, toujours à Nice.

A Nice, Kyélèm a eu pour directeur de thèse Robert Charvin. Charvin, qui aura 85 ans à la fin de l'année 2023, est professeur émérite, docteur en droit, agrégé en droit public, avocat et a été une personnalité politique régionale (conseiller général ; conseiller municipal et adjoint au maire de Villefranche-sur-Mer), militant syndicaliste (SNEsup) et franc-maçon (Grand Orient de France).

C'est aussi un militant communiste de longue date. Militant des jeunesses communistes (JC) à 18 ans, puis de l'Union des étudiants communistes (UEC) à 20 ans, il entre au Parti communiste français (PCF) à 22 ans. Secrétaire de cellule, il exercera des responsabilités locales et régionales. Proche de Pierre Juquin, chef de file des « rénovateurs » communistes, exclu en 1987, il restera cependant dans le parti considérant qu'il n'y est pas « pour servir les options de tel ou tel dirigeant mais par adhésion à un projet de société ».

Charvin est un auteur prolixe. Mais « orienté ». RDA, Corée du Nord, Libye de Kadhafi, Algérie, Russie… Il dénonce le « conservatisme radical » de la France, une droite inspirée par « l'extrémisme social-fasciste du Front national », un « néo-libéralisme » pour lequel « le modèle des banquiers est le seul valide », « une politique économique axée sur une croissance sans retombées sociales », etc.
Il fustige une « civilisation occidentale » qui se juge « supérieure à toutes les autres », les élections « stade suprême de la démocratie libérale », un « processus de mondialisation forcée », une « France [qui] continue à se vouloir hégémonique dans ses anciennes possessions coloniales », « l'hostilité de principe à la Russie et à la Chine ».

Dans son combat contre le « nouvel impérialisme occidental », il considère la Chine, la Russie, l'Iran, l'Algérie, Cuba, la Corée du Nord, le Venezuela, la Bolivie, le Brésil comme « autant de contre-feux à la global gouvernance ».
Il faut donc lire Charvin pour comprendre Kyélèm et son discours sur les « élections folkloriques pour plaire aux autres » et son obsession d'une « refondation d'une Constitution burkinabè copie conforme de la Constitution française ».

Il faut lire Charvin pour comprendre Kyélèm et ce que pourrait être la relation entre Ouaga et Abidjan. En 2019, au sujet de Laurent Gbagbo, Charvin écrivait : « En 2011, le président de la Côte d'Ivoire, L. Gbagbo, est arrêté par une rébellion armée, qui a débuté en 2002, soutenue par la France, les Etats-Unis et certains Africains du style Compaoré ». C'est dire que pour lui Alassane D. Ouattara n'a pas été élu à l'occasion de la présidentielle 2010 et que son « pouvoir » s'oppose « à la souveraineté du peuple ivoirien pour le seul compte des intérêts de quelques groupes économiques et financiers occidentaux ».

Kyélèm et Ouédraogo avocats associés

C'est donc du côté de Nice et de Charvin que Kyélèm a été chercher sa radicalité politique (radicalité de circonstance), son intérêt pour le Nicaragua, l'Iran, la Russie…, sa détestation de la France. Ce qui ne manque pas d'étonner de la part d'un homme qui ne cesse de dénoncer « le mimétisme de gouvernance ». Radicalité qui s'exprime à compter de 2011 avec, en Côte d'Ivoire, l'arrestation de Laurent Gbagbo et l'accession au pouvoir de Alassane D. Ouattara. Il se découvre une préoccupation pour la vie politique alors que, jusqu'alors, il s'était focalisé essentiellement sur les questions juridiques. A noter que quand il a séjourné à nouveau (1990-1996) à Nice, il a fondé, le 17 décembre 1990, l'association Amitiés France Burkina. Ah, la France… ! C'était alors celle de François Mitterrand et de Michel Rocard.

C'est encore en France, à Nice, en 1995-1996, qu'il suivra les cours du Centre de formation professionnel des avocats (CFPA) de l'Ecole des barreaux du sud-est (EBSE). En 1996, il décroche le Certificat d'aptitude à la profession d'avocat (Capa) qui lui permettra d'être inscrit, de 1997 à 1999 sur la liste du stage de l'Ordre des avocats du barreau du Burkina. En 1999, enfin, il est inscrit au tableau de l'Ordre des avocats du barreau du Burkina. Pendant cette période de… transition, il sera intervenant puis chargé de cours à l'Enam de Ouagadougou, chargé de travaux dirigés à l'université de Ouaga.

En février 2000 (il a alors 48 ans) il participe à la constitution d'un cabinet d'avocats d'affaires à Ouaga 2000. Il s'agit d'une société civile de moyens (SCM) où chaque avocat garde son autonomie et ses dossiers mais met en commun ses avoirs. Sa dénomination est Justice & Liberté. Ses partenaires sont alors Me Hamidou Savadogo et Me Gilbert Noël Ouédraogo, tous deux inscrits au barreau du Burkina Faso. Ouédraogo est de dix ans le cadet de Kyélèm. Il n'est autre que le fils de Gérard Kango Ouédraogo, personnalité politique majeure de la Haute-Volta. Les Ouédraogo ont fait l'histoire du RDA, via l'ADF, en Haute-Volta d'abord puis au Burkina Faso ensuite. L'ADF-RDA est un parti libéral. Gilbert Noël, qui est son président, aime à dire qu'il prône un « libéralisme solidaire ».

Opposition modérée au temps de Blaise Compaoré et même participation sous condition à quelques gouvernements (c'est à cette occasion que Me Ouédraogo quittera la SCM). Ouédraogo est dans la retenue. Il l'est tout autant en 2022 lors des « soubresauts militaro-politiques ». Il s'agit d'une « crise sécuritaire » qui impose que « la reconquête de notre territoire [soit] la priorité des priorités », dira-t-il sans dénoncer un régime d'exception qui a interdit les partis politiques et mis en place une Assemblée législative de transition (Alt), assemblée fantoche.

La radicalité de circonstance n'est pas la bonne réponse

Nous sommes loin des diatribes de Kyélèm dénonçant « les sarcasmes des petits esprits incapables de grandeur », ces « forces obscurantistes » qui « ont même peur de ce qui est grand », ces « puissances étrangères [qui], avec leurs complices à l'intérieur, intriguent dans l'ombre pour nous faire échouer ». Léon Trotsky, qui savait ce que révolution veut dire, a dit que « la calomnie ne peut-être une force que si elle correspond à un besoin historique ».

Il me semble que dans le contexte actuel, national, sous-régional, africain et international, il serait bon de s'en dispenser. La radicalité de circonstance qui est la règle aujourd'hui n'est pas la bonne réponse (même si le diagnostic n'est pas faux sur les maux internes et externes dont souffre le pays et bien d'autres du fait de cette mondialisation forcée dénoncée par Robert Charvin). Quand Kyélèm affirme que « la peur a changé de camp », il anticipe, anticipe, anticipe…

Jean-Pierre Béjot
La ferme de Malassis (France)
10 octobre 2023

Catégories: Afrique

Projets et programmes de la CEDEAO : Le Burkina satisfait de leur mise en œuvre

mar, 10/10/2023 - 15:55

Ce mardi 9 octobre 2023 s'est ouverte à Koudougou, la retraite de coordination et d'information des acteurs de l'intégration régionale au Burkina Faso. L'ouverture de la rencontre, organisée par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a été présidée par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur.

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) met en œuvre de nombreux projets et programmes au Burkina Faso. Et ce, sous la tutelle administrative du ministère des Affaires étrangères, du ministère de l'Economie des finances et de la prospective, du ministère de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques, du ministère de l'Environnement, de l'eau et de l'assainissement et du ministère du Développement industriel, du commerce, de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises.

Afin de mieux coordonner ces projets et programmes, la représentation permanente de la CEDEAO au Burkina Faso organise chaque année depuis 2020, une retraite d'information et de coordination des acteurs de l'intégration au Burkina Faso.

Les participants vont passer en revue les projets et programmes de la CEDEAO au Burkina

À travers cette retraite, il s'agit d'identifier les obstacles à l'exécution des différents programmes de la CEDEAO au Burkina et de faire des recommandations susceptibles de lever lesdits obstacles. Plus précisément, il s'agira au cours des trois jours de rencontre, de faire l'état des lieux des différents programmes d'intégration mis en œuvre au Burkina Faso, d'identifier les obstacles dans leur mise en œuvre, de proposer des solutions aux problèmes identifiés, de présenter l'architecture de paix et de sécurité de la CEDEAO et de présenter l'appui de la CEDEAO au Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme.

« Cet atelier c'est pour dire l'appartenance du Burkina à la CEDEAO et de la CEDEAO au Burkina (...) Cette retraite que la représentation permanente organise, c'est pour que les partenaires CEDEAO ici au Burkina Faso, c'est-à-dire les ministères, les directions, les associations, les structures qui ont quelque chose à avoir avec la CEDEAO viennent se retrouver pour que chacun dise quelles sont ses préoccupations dans la mise en œuvre des projets et programmes et à trouver ensemble des solutions », a précisé Tiéna Coulibaly, représentant résident de la CEDEAO au Burkina Faso.

Tiéna Coulibaly, représentant résident de la CEDEAO au Burkina Faso, estime que l'essence des projets et programmes de l'instance régionale, c'est de contribuer à un meilleur brassage des populations

Il souligne que la CEDEAO a des projets dans le domaine de l'agriculture, de l'électricité, de l'humanitaire et aussi dans le domaine de la défense. « Les ressources financières de la CEDEAO ne sont pas très importantes, donc les projets et programmes que nous finançons ne sont pas très gros. Ce qui est l'essence de l'existence de la CEDEAO, c'est le fait que les pays se mettent ensemble pour exécuter les choses. Les programmes d'interconnexion électrique par exemple, c'est très important. On a beaucoup de programmes régionaux, les postes de contrôle juxtaposés pour être sûr que la libre circulation des biens et des personnes se fait à la frontière. Le plus important ce n'est pas l'épaisseur des projets et programmes, c'est la profondeur, en ce sens qu'il contribue à un meilleur brassage des peuples », a déclaré le représentant résident.

Issa Boro, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères a, pour sa part, souligné que le Burkina Faso est satisfait des projets et programmes de la CEDEAO mis en œuvre dans le pays. Au nombre de ces projets, il cite le Tarif extérieur commun, la libre circulation des biens et des personnes, la gestion des conflits, la lutte contre le terrorisme. « Il faut dire que la CEDEAO fait un grand effort au Burkina au niveau de ses programmes. Nous sommes entièrement satisfaits de la mise en œuvre de ces projets. Nous avons des indicateurs très favorables et surtout avec l'actuel représentant résident, la communication y est. Nous sommes vraiment en phase avec la CEDEAO, en tout cas, en ce qui concerne les projets et programmes mis en œuvre », a laissé entendre le secrétaire général.

Le secrétaire général du ministère en charge des affaires étrangères se dit satisfait de la mise en œuvre des projets et programmes de la CEDEAO au Burkina Faso

Le représentant résident de la CEDEAO a saisi l'occasion de cette retraite pour exprimer sa reconnaissance au Burkina Faso, qui malgré sa suspension de l'instance régionale à raison du coup d'État, continue d'honorer ses engagements financiers.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Burkina / ASCE-LC : Une formation initiée pour plus d'efficience dans la lutte contre la corruption

mar, 10/10/2023 - 15:55

Dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées au Burkina Faso, l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a organisé un atelier de formation, ce mardi 10 octobre 2023, à Koudougou. Cette formation va permettre aux participants de mieux suivre et signaler la corruption grâce à des outils innovants.

L'objectif principal de cette rencontre est de former le personnel de l'ASCE-LC et celui du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), ainsi que les responsables de radios communautaires en vue de faciliter leur contribution à la prévention et à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées au Burkina Faso.

Les participants sont venus de plusieurs villes de l'intérieur du pays

Concrètement, il s'est agi de capitaliser la contribution du personnel de l'ASCE-LC et du REN-LAC ainsi que des médias à la promotion de l'intégrité et à la lutte contre la corruption et ses infractions assimilées au Burkina Faso. En outre, de favoriser l'appropriation par les médias du dispositif juridique et institutionnel de prévention et de lutte contre la corruption. Aussi, de faire l'état des lieux de la corruption au Burkina Faso tout en mettant en relief la contribution des médias dans la prévention et la lutte contre la corruption et les maux corrélés. Puis, de présenter de nouveaux outils mieux adaptés pour traquer les actes et comportements corruptifs et d'élaborer un plan de riposte médiatique renforcé contre la corruption et infractions assimilées. Enfin, de discuter des types de partenariats et d'émissions avec les médias communautaires en vue d'élaborer des contrats type de partenariat ASCE-LC/ Médias.

Les travaux de l'atelier vont se faire sous forme de présentations de modules

La presse, une alliée

La présence des hommes et femmes de médias s'explique par le fait que l'ASCE-LC a conscience du rôle de veille citoyenne qu'occupe les journalistes.

Ils peuvent également sensibiliser les populations sur les bons gestes à avoir pour lutter contre la corruption et à dénoncer des actes de crimes économiques. En plus des journalistes, les personnels de l'ASCE-LC et du REN-LAC vont renforcer leurs capacités afin de freiner cette gangrène qui est la corruption.

Mamoudou Drabo a affirmé qu'il existe une corrélation entre la corruption et le développement du terrorisme, d'où l'urgence d'agir rapidement

« La corruption n'est pas une guerre qui se gagne à feu nourri à travers des investigations et des arrestations. Il faut surtout sensibiliser les populations afin que l'on parvienne à un changement de comportement. Il faut que tout le monde comprenne la gravité du fléau auquel nous sommes confrontés. Il faut que tout le monde comprenne sa responsabilité dans le développement et l'expansion de ce fléau. Donner 1 000 ou 2 000 F CFA à un agent public qu'il soit de la police ou de la douane pour se tirer d'une affaire, ce n'est pas anodin et sans conséquence par rapport au renforcement du phénomène de la corruption. Si les gens sont informés, ils vont avoir une participation très utile dans la lutte contre la corruption » a souligné le chef du département de la stratégie nationale de la prévention à l'ASCE-LC, Mamoudou Drabo.

Les participants vont formuler des recommandations qui vont être prises en compte par l'ASCE-LC

L'atelier qui va s'étaler sur quatre jours a été rendu possible grâce à l'appui financier du PNUD. Mamoudou Drabo a donc remercié le PNUD pour son accompagnement dans ce programme qui selon lui, va impacter de manière significative la lutte contre la corruption au Burkina Faso grâce à l'accompagnement des médias. Surtout ceux communautaires qui ont une forte audience.

SB
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Burkina/Infrastructures publiques : La problématique de la qualité au centre des réflexions des 90 conseillers du CES

mar, 10/10/2023 - 15:55

Le Conseil économique et social (CES) a ouvert, ce mardi 10 octobre 2023 à Ouagadougou, sa deuxième session ordinaire de l'année autour de la problématique de la qualité des infrastructures publiques au Burkina. L'ouverture de cette session a été présidée par le président du CES, Bonaventure Ouédraogo, en compagnie de la 2e vice-présidente de l'ALT, Haoua Fofana.

Durant quatre semaines (10 octobre au 6 novembre 2023), les 90 compétences (90 conseillers) du conseil économique et social (CES) se pencheront sur cette problématique de la qualité des infrastructures publiques du Burkina.

Ainsi, le choix de cette problématique se justifie, selon le premier responsable du CES, Bonaventure Ouédraogo, par le fait que ces dernières années beaucoup d'infrastructures publiques se sont effondrées pendant les travaux, et avant même que leur réception définitive ne soient faites.

Bonaventure Ouédraogo, président du conseil économique et social

En plus de ce constat, il ajoute également qu'il y a aussi la dégradation précoce des voies bitumées, alors que la qualité des infrastructures publiques constitue la base de la croissance et du développement d'un pays. Et en tant qu'une institution d'aide à la décision, de veille, d'alerte et d'anticipation sur les changements sociaux, ils ont en effet jugé important de mener la réflexion afin d'apporter leur contribution en la matière, foi de Bonaventure Ouédraogo.

Vue partielles des conseillers du CES et partenaires réunis pour réfléchir sur la problématique de la qualité des infrastructures publiques au Burkina

Le président du CES explique par ailleurs que cette réflexion a été aussi engagée sur la base d'un rapport issu des concertations tenues dans plusieurs régions du pays et également après avoir questionné l'ensemble des politiques publiques mises en œuvre en la matière.

Photos de famille entre conseillers du CES et autorités politiques du pays

Le document obtenu de ces concertations et de ces questionnements a donc été validé, en accord avec les ministères en charge des infrastructures et du désenclavement, de l'habitat, des affaires foncières, et en travaillant avec l'Autorité de régulation de la commande publique et le Laboratoire national des travaux publiques, a-t-il poursuivi, tout en précisant que pendant ces 28 jours de travaux, les différents conseillers de son institution qui sont issus de différentes compétences travailleront à faire des recommandations qui portent sur des solutions idoines en la matière afin de doter le pays d'infrastructures publiques de qualité et qui répondent aux normes en vigueur.

Yvette Zongo
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Crise politique au Niger : L'Algérie suspend sa médiation et demande des clarifications aux autorités nigériennes

mar, 10/10/2023 - 12:46

Afin de résoudre la crise politique consécutive au coup d'État intervenu au Niger le 26 septembre 2023, le gouvernement algérien avait proposé un plan de médiation aux nouvelles autorités.

A travers un communiqué signé le 2 octobre 2023, le gouvernement algérien annonçait avoir reçu, par le canal du ministère nigérien des Affaires étrangères, une notification d'acceptation de la médiation algérienne.

Cette méditation vise à promouvoir une solution politique à la crise au Niger dans le cadre du plan de règlement présenté par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Mais une semaine après, le gouvernement algérien dans un communiqué en date de ce 9 octobre 2023 annonce avoir décidé de surseoir à l'engagement des discussions préparatoires et ce, jusqu'à l'obtention des clarifications qu'il estime nécessaires au sujet de la mise en œuvre de cette médiation.

Note: ">Lire aussi : Coup d'Etat au Niger : Le pays accepte la proposition de médiation algérienne

En effet, les autorités algériennes précisent dans le communiqué que les discussions débutées entre les ministres des affaires étrangères des deux pays ainsi qu'entre l'ambassadeur algérien à Niamey et le chef de la diplomatie nigérienne n'ont pas été concluantes.

Toujours selon Alger, les déclarations officielles et publiques des autorités nigériennes ont suscité des interrogations quant à leur disposition réelle à donner suite à leur acceptation de la médiation algérienne.

Lefaso.net

Catégories: Afrique

Burkina / Culture : « Nos voix pour la paix », pour magnifier la cohésion sociale

mar, 10/10/2023 - 12:30

La Cour du Naaba en partenariat avec l'Union européenne (UE) a organisé une conférence de presse ce lundi 9 octobre 2023, à Ouagadougou. Il a été présenté le projet du collectif Nos voix pour la paix.

9 artistes ont utilisé leur art sur le titre « Nos voix pour la paix ». Alif Naaba, Floby, Amzy, Kawayoto, Fleur, Flora Paré, ATT et Sissao, Sydyr ont participé à cette création musicale.

Comme son nom l'indique, cette œuvre vise à promouvoir la cohésion sociale et la paix au Burkina. Une tournée est prévue dans 8 villes du Burkina Faso afin que ces artistes puissent communier avec le public tout en le sensibilisant sur les thématiques citées en amont. Il s'agit des villes de Ouagadougou (21 octobre lors du grand concert de clôture des REMA), Kaya (28 octobre), Tenkodogo (4 novembre), Pô (11 novembre), Gaoua (18 Novembre), Koudougou (25 novembre), Ouahigouya (1er décembre) et Bobo Dioulasso (9 décembre). En plus du collectif nos voix pour la paix, durant les tournées, des artistes locaux vont également prester dans les différentes villes.

Les artistes ont travaillé pendant deux jours en studio sur ce titre

La culture, le ciment de la paix

Il est également prévu un tournoi de Maracana qui va débuter le jour de l'ouverture des REMA, le 19 octobre 2023. « Toutes les guerres du monde se terminent sur la table de la négociation. La culture a toujours été le ciment qui va contribuer à apporter la paix. Je suis convaincu que la musique peut apporter un changement de comportement. Tous les artistes qui ont travaillé sur ce projet ont des milliers de fans. Ils peuvent donc contribuer à apaiser la situation. Si vous entendez le refrain de cette chanson, vous entendez également l'espoir » a déclaré convaincu Alif Naaba, initiateur du projet « Nos voix pour la paix ». Il faut souligner que sur ce titre, plusieurs langues nationales sont chantées afin que le message soit entendu par la majorité.

Les populations des différentes villes concernées ont été invitées à sortir massivement pour promouvoir la paix

Dans son allocution, le chef de coopération de l'UE au Burkina Faso Diego Escalona Paturel a justifié le choix d'accompagner un tel projet. « Cette initiative qui nous tient à cœur, est l'expression de notre engagement, aux côtés du gouvernement burkinabè, à contribuer au retour de la paix et au renforcement de la cohésion sociale au pays des hommes intègres.

L'Union européenne s'est engagée à appuyer le gouvernement burkinabè pour s'attaquer aux causes profondes des difficultés auxquelles le pays est confronté, tout en renforçant les éléments structurels contribuant à la stabilité et au développement.

Alif Naaba a affirmé que les artistes ont l'obligation de prôner la paix

La tournée dans les 8 villes du Burkina permettra non seulement de porter le message de paix aux populations, mais aussi de créer des cadres d'échanges francs et de convivialité entre filles et fils du même pays, autour du sport et de la culture » s'est-il exprimé.

Diego Escalona Paturel a rappelé que l'UE mène des actions en faveur de la culture au Burkina Faso

Au-delà de la thématique de la paix, d'autres sujets tels que : la solidarité, la démocratie, la protection de l'environnement, la justice, et l'égalité seront abordés durant cette série de concerts.

Lire aussi : Rencontres musicales africaines (REMA) : La 6e édition se tiendra du 19 au 21 octobre 2023

SB
Lefaso.net

Catégories: Afrique

The U.S. Mission in Ouagadougou is seeking eligible and qualified applicants for the position of Guard (Unarmed)

mar, 10/10/2023 - 10:30

The U.S. Mission in Ouagadougou, Burkina Faso is seeking eligible and qualified applicants for the position of Guard (Unarmed) in the Regional Security Office.

Opening Date : October 11, 2023
Closing Date : October 15, 2023
Open to : All Interested Applicants/All Sources
Work Schedule : Full-time (40 hours/week)
SALARY : *Ordinarily Resident (OR) : CFA 5,581,411p.a. (Starting Salary)
(Position Grade : FSN-03)

ALL ORDINARILY RESIDENT (OR) APPLICANTS MUST HAVE THE REQUIRED WORK AND/OR RESIDENCY PERMITS TO BE ELIGIBLE FOR CONSIDERATION.

BASIC FUNCTION OF POSITION :

Provides security for Embassy personnel and facilities by conducting access control and visitor screening duties as a member of a local guard program. Prevents unauthorized access ; protect life ; maintain order ; deter criminal attacks against employees ; dependents and property and terrorist acts against all U.S. assets ; and prevent damage to Government property.

QUALIFICATIONS REQUIRED :

1. EDUCATION : Completion of Primary School (CEP) is required.

2. EXPERIENCE : A minimum of 2-year experience in the military or as a police officer, or security guard required.

3. LANGUAGE : French : Good working knowledge is required. English : Rudimentary knowledge is required. This may be tested.

4. SKILLS AND ABILITIES : Ability to understand the security control panel and to operate emergency alarms and the public address system. Ability to use state-of-the-art security and radio communication equipment. Ability to use Automated External Defibrillator. Ability to use fire extinguisher. Ability to use personal protective equipment (i.e., batons, pepper spray, handcuffs, and flexi cuffs, etc.). Ability to walk and/or stand in a wide variety of weather conditions for an extended period of time. Ability to work flexible shift schedules, to include nights, days, weekends, and/or holidays. This may be tested.

5. JOB KNOWLEDGE : Knowledge of the emergency response procedures and notification process, familiarity with state-of-the-art security equipment and processes, awareness of cultural norms and customs required.

HOW TO APPLY : Applicants must complete the following application process to be considered :

• Create an account on the Electronic Recruitment Application (ERA) Website at https://erajobs.state.gov/dos-era/bfa/vacancysearch/searchVacancies.hms

• Choose Announcement Number Ouaga-2023-035 Guard (Unarmed) and complete the online application.

• Upload any additional documentation that supports or addresses the requirements listed above (e.g., degrees, work attestations/certificates, wok permits & SF 50 if applicable) into the Electronic Recruitment Application system.
For more information on how to apply, visit the Mission internet site : https://bf.usembassy.gov/jobs/

Required Documents : Please provide the required documentation listed below with your application :

All Applicants :

• Residency and/or Work Permit (If applicable)
• Completion of Primary School (CEP) is required.
• Copies of Relevant Work attestations and Certificates.
• Other documents

Eligible Family Member Applicants :

• Copy of Sponsor's Orders/Assignment Notification (or equivalent)
• Passport copy
• DD-214 - Member Copy 4, Letter from Veterans' Affairs, or other supporting documentation (if applicable)
• SF-50 (if applicable)

What to Expect Next : Applicants who are invited to take a language or skills test or who are selected for an interview will be contacted via telephone calls and email.

FOR FURTHER INFORMATION : Contact the Human Resources Office at 25 49 53 00.

Note :

• All applications must be for an open/advertised position.
• Only shortlisted applicants will be contacted.

EQUAL EMPLOYMENT OPPORTUNITY : The U.S. Mission provides equal opportunity and fair and equitable treatment in employment to all people without regard to race, color, religion, sex, national origin, age, disability, political affiliation, marital status, or sexual orientation. The Department of State also strives to achieve equal employment opportunity in all personnel operations through continuing diversity enhancement programs. The EEO complaint procedure is not available to individuals who believe they have been denied equal opportunity based upon marital status or political affiliation. Individuals with such complaints should avail themselves of the appropriate grievance procedures, remedies for prohibited personnel practices, and/or courts for relief.

Catégories: Afrique

Appel à candidatures : Recrutement 5ième promotion pour la formation certifiante en Management & Gouvernance des Marchés Publics

mar, 10/10/2023 - 10:30

Le Centre Africain d'Expertise en Gestion, Économie et Innovation (CAGEI) informe le public de l'ouverture d'une session de formation certifiante en Management & Gouvernance des Marchés publics (MGMP).

 Objectif

Ce certificat vise à offrir une couverture complète du processus de management des marchés publics, allant de la planification à l'exécution en passant par la phase cruciale de contrôle. Il offre aux participants de solides repères sur les principes et les techniques fondamentaux, modernes et opérationnels de management des marchés publics.

Public cible

Tous les acteurs de la chaine des commandes publiques.
Toute personne amenée à pratiquer dans le domaine et souhaitant acquérir de solides connaissances techniques.

Contenu et programmes de formation
Le certificat s'organise autour de 8 modules sur un volume horaire total de 165 heures. Il dure 3 mois et est administré en mode cours du cours soir du lundi au vendredi de 18 h à 21h 30.

Module 1 : Cadre juridique et institutionnel des Marchés publics (Animé par Mr Yaméogo M., Expert formateur et praticien certifié de l'ARCOP)
Module 2 : Typologie et procédures de passation des marchés publics (Animé par Mr Yaméogo G., Expert formateur et praticien certifié de l'ARCOP)
Module 3 : Définition des besoins et planification des marchés (Animé par Dr Kafimbou H., Enseignant- Chercheur à l'UNZ, Expert formateur et praticien certifié de l'ARCOP)

Module 4 : option secteur public/Élaboration des dossiers d'appel à concurrence/ Option secteur privé /Montage des dossiers de soumission (Animé par Mr Kambou O., Expert formateur et praticien certifié de l'ARCOP)
Module 5 : Évaluation des dossiers de soumission (Animé par Mr Zongo A., Expert formateur et praticien certifié de l'ARCOP)
Module 6 : Élaboration des documents contractuels et suivi administratif et technique de l'exécution des contrats (Animé par Mr Ouédrogo S., Expert formateur et praticien certifié de l'ARCOP)
Module 7 : procédures de passation des bailleurs internationaux ( BM, BAD, etc…) Animé par Mr Yaméogo J., Expert formateur et praticien certifié de l'ARCOP
Module 8 : Les infractions relatives à la commande publique (Animé par Mr Thiombiano A., Expert formateur et praticien certifié de l'ARCOP)
NB : les intervenants sont certifiés MSFP (Manager Spécialiste en Formation Professionnelle)

Conditions d'accès
L'accès aux certificats est ouvert aux candidats titulaires d'au moins le BAC. Une dérogation est possible pour les candidats n'ayant pas le BAC mais justifiant d'une expérience professionnelle dans le domaine.
Conditions de validation du certificat
La validation du certificat est soumise à des conditions très strictes. Une moyenne générale minimale de 12/20 doit être obtenue pour la délivrance d'un certificat.
Programme de la session
Inscription : 30 octobre 2023
Cours : Novembre- Mi-janvier 2023
Régime : En Présentiel et En ligne
Période de cours : 18h- 21h30 du lundi au vendredi

Coût de la formation
450 000 F CFA pour les candidatures individuelles
500 000 F CFA pour les candidatures institutionnelles
Les frais sont payables en plusieurs tranches (50% au démarrage des cours)
NB : Les TDRs de la formation sont disponibles sur notre site web à travers le lien suivant
https://lecagei.com/wp-content/uploads/2023/10/Tdr-Gouvernance-des-marches-public-novembre-2023-1-1.pdf
Formulaire d'inscription
https://forms.gle/Uvqcgm35i7tFwAax9
CONTACT
 Info line : 00226 25 45 37 57
 E-mail : cagei.int@gmail.com
 Whatsapp : 00226 78 39 88 55
 Nos offres sur : www.lecagei.com

Catégories: Afrique

Enquête mondiale : La publication d'informations mensongères sur Internet suscite un sentiment d'insécurité chez une fille sur cinq

mar, 10/10/2023 - 10:30

Selon un nouveau rapport publié par Plan International, Entre le vrai et le faux (The Truth Gap en anglais), une fille sur cinq (soit 20 %) se sentirait physiquement en danger en raison des fausses informations qui circulent sur Internet.

Cette étude s'appuie sur une enquête menée auprès de plus de 26 000 filles et jeunes femmes de 26 pays, qui révèle également que le fait d'être exposées à des mensonges et à des demi-vérités influence fortement la manière dont elles appréhendent les sujets d'actualités tels que la pandémie de COVID-19 et la politique générale.

Plan International, qui affirme que les conclusions du rapport mettent à nu les « conséquences réelles » de la mésinformation et de la désinformation sur les filles et les jeunes femmes, appelle les gouvernements à enseigner aux enfants et aux jeunes à maîtriser les outils numériques.

Une personne sur trois déclare se sentir stressée, soucieuse et angoissée du fait de la publication de fausses informations sur Internet et affirme que sa santé mentale s'en trouve affectée.

Les entretiens approfondis menés par Plan International indiquent que les filles ont le sentiment d'être en danger parce que les échanges en ligne augmentent les tensions sociales au sein des communautés.

D'autres ont déclaré se sentir inquiètes en apprenant par les réseaux sociaux que des événements fictifs, susceptibles de les mettre physiquement en danger, étaient organisés ou en découvrant en ligne des conseils médicaux erronés susceptibles de nuire à leur santé.

Plus d'un quart (28 %) des personnes interrogées affirment qu'on leur a fait croire à un mythe ou à une « information mensongère » à propos de la COVID-19, et une personne sur quatre (25 %) se demande si elle va se faire vacciner contre le virus.

Une personne sur cinq (19 %) déclare que les demi-vérités sont si répandues qu'elle se méfie des résultats des élections, tandis qu'une personne sur cinq (18 %) a fini par se désintéresser de la vie politique ou de l'actualité.

Les filles et les jeunes femmes des pays à revenu faible ou intermédiaire sont plus susceptibles d'être affectées par des informations erronées ou mensongères et elles courent deux fois plus de risques de remettre en question leur vaccination (31 %) que les filles et les jeunes femmes des pays à revenu élevé (16 %).

La première étude mondiale à grande échelle visant à analyser l'impact genré de la mésinformation et de la désinformation en ligne a révélé que près de neuf filles ou jeunes femmes sur dix (87 %) pensent qu'elles ont eu une incidence négative sur leur vie.

À l'échelle mondiale, la plupart des personnes interrogées n'avaient pour l'obtention d'informations fiables en ligne aucune référence à disposition en qui elles avaient confiance.

Les médias traditionnels, sélectionnés par 48 % des personnes interrogées, représentent la source d'information la plus fiable, inspirant davantage confiance que les établissements d'enseignement, les membres de la famille et les gouvernements nationaux.

L'enquête a révélé que Facebook était considérée comme étant la plate-forme de médias sociaux contenant le plus de mésinformation et de désinformation, selon 65 % des filles interrogées, suivie de TikTok, WhatsApp et YouTube – chacune représentant 27 % du total des réponses.

Pour Charlotte*, âgée de 23 ans et originaire du Pays de Galles, la grande quantité de fausses informations sur Internet peut rendre les gens « très, très vulnérables ».

« Je pense qu'il y a parfois un véritable manque de responsabilisation dans le monde en ligne où les gens peuvent agir sans devoir rendre des comptes », explique-t-elle.

Bhagyashri Dengle, directrice exécutive de la politique de sexotransformation chez Plan International a déclaré : « L'Internet façonne l'opinion que les filles ont d'elles-mêmes ainsi que les questions qui les préoccupent et le monde qui les entoure. Notre étude montre clairement que la diffusion de fausses informations en ligne a des conséquences réelles. Ce phénomène est dangereux et affecte la santé mentale des filles, et il constitue un obstacle de plus à leur participation à la vie publique. »

« Chaque jour, les filles et les jeunes femmes dans toute leur diversité sont bombardées de mensonges et de stéréotypes en ligne ayant trait à leur corps, à leur identité et à la manière dont elles doivent se comporter. Les images et les vidéos sont manipulées de façon à les réduire à de simples objets et à les humilier. Les rumeurs qui se répandent sont une forme d'abus. Et les filles craignent vraiment que des événements ou des profils fictifs les amènent à se mettre en danger hors ligne. »

Dans le cadre de sa campagne Girls Get Equal, Plan International soutient les filles du monde entier en appelant les gouvernements à prendre des mesures immédiates afin d'accroître la culture numérique des enfants et des jeunes, en les dotant des connaissances et des compétences nécessaires pour identifier les fausses informations et interagir avec confiance dans les espaces en ligne.

L'enquête de l'organisation a révélé que sept filles et jeunes femmes sur dix (67 %) n'ont jamais appris à repérer les expressions de mésinformation et de désinformation à l'école.

Mia, 20 ans, et originaire du Kenya, a déclaré : « Nous vivons dans un monde où tout se fait sur Internet. Tout se fait de manière numérique. Je pense donc que [l'alphabétisation numérique] devrait être enseignée dans les écoles, des écoles primaires et secondaires aux universités, pour mieux appréhender l'usage des plateformes numériques à l'âge adulte. »

Bhagyashri Dengle a ajouté : « Il est essentiel que les filles aient accès à des informations fiables pour prendre des décisions sûres et maîtriser et contrôler leur vie. Mais la situation est telle que les filles ne savent pas quoi croire, à qui faire confiance, ni où trouver la vérité. »

« Nous devons préparer les filles et tous les enfants à un monde de plus en plus numérique. C'est pourquoi nous soutenons l'appel des filles réclamant que l'alphabétisation numérique soit incluse dans leur éducation. »

La pétition des filles peut être signée en cliquant sur ce lien : https://plan-international.org/signer-petitions-filles

*Les prénoms ont été modifiés

Pour obtenir plus d'informations, des études de cas et des entretiens, veuillez contacter :

Anna Mac Swan
Attachée de presse mondiale
E-mail : anna.macswan@plan-international.org
Portable : +44 0790 822 5389

NOTES AUX RÉDACTEURS

• L'étude Entre le vrai et le faux – Les effets de la mésinformation et de la désinformation en ligne sur la vie, l'apprentissage et le leadership des filles et des jeunes femmes (« The Truth Gap – how misinformation and disinformation online affect the lives, learning and leadership of girls and young women ») a été menée dans 33 pays. Elle comprend une enquête menée auprès de plus de 26 000 filles et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans dans 26 pays, menée par Ipsos et GeoPoll pour le compte de Plan International entre le 5 février et le 19 mars 2021, et une série supplémentaire de 22 entretiens approfondis dans 18 pays.
• Ipsos et GeoPoll ont interrogé des filles au Brésil, au Canada, en Colombie, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Finlande, aux Pays-Bas, en Espagne, en Suède, en Italie, en Indonésie, aux Philippines, au Vietnam, en Australie, au Népal, en Jordanie, en Équateur, au Salvador, au Pérou, au Burkina Faso, au Kenya, au Malawi, au Togo et en Zambie.

À propos de Plan International :

Plan International est une organisation d'aide humanitaire et de développement indépendante qui fait progresser les droits des enfants et l'égalité pour les filles.

Nous croyons au pouvoir et au potentiel de chaque enfant. Mais ils sont souvent réprimés par la pauvreté, la violence, l'exclusion et la discrimination. Et ce sont les filles qui sont les plus touchées. En travaillant avec les enfants, les jeunes et nos sympathisants et partenaires, nous œuvrons pour un monde juste, en nous attaquant aux causes profondes des défis auxquels sont confrontés les filles et tous les enfants vulnérables.

Nous soutenons les droits des enfants de la naissance à l'âge adulte. Et nous donnons aux enfants les moyens de se préparer – et de faire face – aux crises et à l'adversité. Forts de notre influence, de notre expérience et de nos connaissances, nous favorisons le changement dans la pratique et la politique aux niveaux local, national et mondial.

Nous développons de solides partenariats pour défendre la cause des enfants depuis plus de 80 ans et sommes présents dans plus de 75 pays.

Catégories: Afrique

Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l'adoption du projet de loi sur le CSC

ven, 06/10/2023 - 08:00

Les Organisations professionnelles des médias ont animé une conférence de presse le jeudi 5 octobre 2023, au cours de laquelle elles ont réaffirmé leur engagement à se battre pour la défense de la liberté d'expression et de la presse.

Le conseil des ministres, en sa séance du 4 octobre 2023, a adopté un projet de loi organique portant création attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication (CSC), malgré la contestation. Selon le rapport du conseil des ministres, les innovations majeures portent notamment sur l'élargissement du champ de compétences et des attributions du CSC, la fixation de profils obligatoires pour la désignation des membres du collège des conseillers et le chargement du mode de désignation du président du CSC.

Ce sont autant de propositions qui passeront dans les prochains jours devant les députés de l'ALT. Ce projet de relecture de la loi organique sur le CSC n'est pas du goût des Organisations professionnelles des médias (OPM). Ils l'ont exprimé au cours d'une conférence de presse, ce jeudi 5 octobre 2023, à Ouagadougou. Pour les membres des OPM, ce projet de loi est une négation totale du régime de la liberté de la presse. « Conformément à ce que le gouvernement nous donne à voir en ce moment, sa volonté affichée est de se substituer au régulateur ou de placer le CSC sous son autorité. La preuve évidente, c'est l'annonce du changement du mode de désignation du président du CSC », a souligné le président du Centre national de presse Norbert Zongo, Guezouma Sanogo, après avoir rappelé la situation de suspension de RFI, France24, LCI, Oméga Fm et, récemment, de Jeune Afrique.
Contrairement à la loi organique du 14 février 2013 qui prévoit à son article 28 que « le président du CSC est élu par ses pairs et nommé par décret du président du Faso », le pouvoir du MPSR II prévoit désormais, selon le projet de loi en cours, que le CSC est placé sous l'autorité et la responsabilité d'un président nommé par décret du président du Faso parmi les membres du conseil.

Le président du Centre national de presse Norbert Zongo, Guezouma Sanogo

Une fois nommé, le président exerce ses fonctions jusqu'à épuisement de son mandat de conseiller, sous réserve des dispositions de l'article 24 de la présente loi. Le président est adjoint par un vice-président qu'il désigne parmi les conseillers.

A l'unanimité, ils nourrissent l'espoir « que cela ne passera pas ». Faut-il le rappeler, les OPM ont pris part à l'atelier du ministère de la Communication pour dénoncer ces dispositions. « Il y avait une dizaine de professionnels de médias venus d'horizons divers. De façon unanime, nous avons remis en cause les dispositions de la loi que nous trouvons non pertinentes. Outre la nomination du président du CSC par le président de la Transition, il est dit qu'il faut avoir entre 35 et 50 ans pour pourvoir être membre du collège. Nous avons estimé que ce plafonnage n'était pas pertinent. On s'est demandé s'ils sont en train de tailler un profil pour quelqu'un. A notre grand surprise, le projet a été adopté », s'indigne le secrétaire général de l'Association des journalistes du Burkina, Boukary Ouoba.

Le secrétaire général de l'Association des journalistes Burkinabè, Boukary Ouoba s'insurge contre les innovations du projet de loi

Les journalistes se sentent jetés en pâture par les autorités. « Lors de l'atelier du ministère de la Communication, nous avons demandé au gouvernement, cinq places de conseillers pour les journalistes. Ce qui devait amener à réduire le nombre de conseillers affectés par la présidence du Faso. On s'attendait à ce que cette disposition soit prise en compte. Il y a des associations qui ont demandé que le CSC mette dans ses attributions l'éducation aux médias. Même là, ils n'ont pas tenu compte », déplore le président du Centre national Norbert Zongo.

Estimant que les transitions sont des moments de grandes réformes et non des moments de reculs démocratiques, Guezouma Sanogo et ses camarades ont lancé un appel aux plus hautes autorités de la Transition, notamment le Premier ministre, le président de l'ALT et surtout au président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré : « En ce moment précis, les Burkinabè attendent que les acquis démocratiques soient consolidés et non jetés à la poubelle ».

Vue des journalistes

En tout état de cause, les OPM se réservent le droit, en fonction de l'évolution de la situation, de se battre pour la préservation des acquis démocratiques et particulièrement pour la défense de la liberté de la presse. « Nous avons des actions en vue que nous ne pouvons pas présenter ici. C'est aussi un appel que nous lançons à vous tous en tant que journalistes, de pouvoir contribuer à la réflexion de propositions d'actions afin de faire barrages à ce projet de loi », a lancé M. Boukary Ouoba.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Effets induits de la dynamique spatio-temporelle de Thypha domingensis sur le plan d'eau et les conditions de vie des communautés locales à Toece au Burkina Faso.

ven, 06/10/2023 - 08:00

Résumé

Le plan d'eau de Toécé au Burkina Faso, est confronté à la présence de Thipha domingensis, une plante aquatique envahissante. Cette plante a connu une évolution contrastée marquée par une période d'expansion qui a nécessité des mesures de lutte contre sa progression à l'intérieure du lac. L'objectif de cette étude est de mieux connaitre les effets de la présence de cette plante sur la ressource en eau du lac et sur la population riveraine.

L'analyse multidate des images satellites, les enquêtes socioéconomiques, les observations directes ont permis de connaitre les effets néfastes de la présence de Thypha domingensis sur l'agriculture, l'élevage, la pêche, la santé humaine, les revenus des ménages et sur les domaines de financement pour y faire face.

Introduction

Au Burkina Faso, les retenues d'eau jouent un rôle très important dans l'alimentation en eau des hommes, des animaux et pour les activités de production, tout en permettant de faire face aux incertitudes liées aux variations pluviométriques (Piquemal D., 1991 ; Lino M. & al, 2022). Cependant, ces ressources sont parfois menacées par des plantes aquatiques envahissantes, comme c'est le cas de Thypha domingensis sur le plan d'eau de Toécé (Thiombiano N. & al, 2009, Sanogo S., 2023).

A partir de 2010, l'invasion du plan d'eau par les plantes a progressé de 547 ha en deux ans, soit un accroissement annuel de 6,5 % (Sawadogo L & al, 2014). Cependant, les moyens de lutte engagés en 2018 ont permis de réduire cette progression, mais les conséquences de la présence de Thypha domingensis vont au-delà du plan d'eau pour impacter les conditions de vie des populations riveraines. Cet article vise à rendre plus visible les effets contraignants de cette plante et la nécessité d'une intensification de la lutte contre sa prolifération.

Localisation du site de recherche

La zone d'étude est limitée par les longitudes 2 ͦ 18'0.00'' à 1 ͦ 48'0.00'' Ouest et les latitudes 12 ͦ 51' 0.00'' à 13 ͦ 21'0.00'' Nord. Il s'étend sur les communes rurales de Gomponsom, de Kalsaka, de Kirsi et de Tougo réparties dans trois (03) provinces de la région du Nord (Figure1).

Figure 1. Localisation de la zone d'étude

Méthodologie

La méthodologie utilisée prend en compte le traitement des scènes d'images 195_051 des capteurs TM, ETM+, OLI-TIRS de Landsat, obtenues en 1998 et 2020. La classification dirigée a été réalisée en appliquant l'algorithme Maximum de vraisemblance suivi d'une évaluation de la précision des résultats par la mesure de l'indice Kappa. Des enquêtes socioéconomiques par administration d'un questionnaire auprès des ménages ont été réalisées.

Un guide d'entretien a aussi été adressé aux comités locaux des usagers de l'eau (CLUE), au service de santé (CSPS), aux pécheurs et maraichers, aux services techniques déconcentrés (Environnement, agriculture, élevage) et à l'Agence de l'Eau du Nakambé (AEN). Des observations directes sur le terrain ont été également réalisées dans les localités qui exploitent le lac de Toece.

Résultats
Capacité de dissémination de Thypha domingensis

Typha domingensis est une herbacée vivace appartenant à la famille de typhacée. Thypha est une plante aquatique envahissante dotée d'une capacité d'occupation spatiale très élevée. Cela est dû à ses multiples formes de dissémination ainsi que les facteurs naturels et anthropiques qui favorisent cette dissémination (Thiam A. 2012).

En effet, en dehors de la reproduction végétative (multiplication des rhizomes), la plante libère en période de floraison, des graines semencières qui sont transportées par le vent à destination d'autres espaces non infestées (Faye, 2004). Ce mécanisme de dissémination confère à l'espèce une vitesse de progression assez remarquable.

Evolution spatiale de Thypha domingensis dans le plan d'eau entre 1998 et 2020

L'analyse diachronique entre 1998 et 2020 (Figure 2), montre qu'en 2020, la superficie occupée par la plante était de 1487,70 ha soit 12,7% du lac, contre 2895,56 ha en 1998, après la mise en eau du barrage. Cependant, cette évolution n'a pas été régulière. En effet, la période 2002 à 2006 par exemple a connu une progression de la couverture de Typha domingensis Pers. de 7,5%/an (Sawadogo L. & al 2014) et à partir en 2018 il y a eu des opérations de lutte permettant de réduire le développement de la plante.

Les causes de la présence de l'espèce sont diversement perçues par les populations locales. D'après la fréquence des réponses lors des enquêtes réalisées, la construction du barrage occupe la première place des causes d'envahissement de la plante (37,50 %), suivi des mauvaises pratiques des usagers (28,10%). L'utilisation abusive des produits chimiques est moins considérée, soit 12,50 %. Les aménagements hydro-agricoles ont également été cités (21,90 %).

Figure 2. Occupation des terres du plan d'eau de Toécé (PET)

Effets de l'évolution spatiale de Thypha domingensis sur le lac

L'occupation de Thypha induit des effets négatifs sur la ressource eau. Il s'agit notamment de la quantité et de la qualité de l'eau mais aussi de son accessibilité par les différents usagers. En effet, les peuplements denses et étendus de Typha ont un impact important sur le bilan hydrique global en raison des pertes considérables dues à l'évapotranspiration. En plus de cela, une dégradation de la qualité de la ressource se fait sentir par une évolution progressive de la turbidité de l'eau qui est passée de 3,13% en 1998 à 5,9% en 2010, soit une augmentation de 2,77%. Aussi, la réduction de l'accès de la ressource tant pour les activités humaines autant que pour l'abreuvage des animaux constitue un impact négatif non négligeable.

Exigences financières pour la lutte contre le développement de la plante

La lutte contre l'espèce aquatique envahissante entraine des charges financières. À cet effet les différents acteurs intervenants dans la gestion du plan d'eau, reconnaissent l'énormité des moyens financiers investis dans la lutte contre Thypha. Selon les premiers responsables de l'Agence de l'Eau du Nakambé, des actions et des projets d'intervention nécessitent des moyens financiers adéquats. Le coût de la lutte contre Thypha se situe principalement au niveau des dépenses inhérentes au suivi et à l'observation, à la recherche scientifique, à la lutte sur le terrain, à la communication auprès du grand public sur cette thématique.

Des coûts résiduels sont aussi comptabilisés, en ce qui concerne les dépenses réalisées pour la lutte contre l'espèce envahissante (coûts accrus de la restauration des écosystèmes, de la gestion des espaces naturels et de la protection des espèces…). Pour les populations locales, les impacts économiques se situent également au niveau des charges financières supplémentaires pour la conquête de nouvelles parcelles d'exploitation (65% des enquêtés) et la perte de temps (35%).

Contraintes humaines liées à l'envahissement de Thyphia dommengensis

Au plan sanitaire, les populations locales disent avoir des maux qu'ils estiment liés à l'occupation de Thypha dans le plan d'eau. Ainsi les maux de ventre et la diarrhée constituent les nuisances sanitaires les plus répandues selon respectivement 33% et 30% de la population. Ensuite, suivent le paludisme (28%) et la bilharziose (9%). La figure 3 résume la fréquence de citation de chaque nuisance sanitaire.

Figure 3. Fréquence de citation des impacts sanitaires

Sources : Données statistiques issues des enquêtes terrain (Novembre-décembre 2021)

Ces nuisances sur la santé surviennent en cas de baisse du niveau de l'eau, et de l'altération de sa qualité qui devient impropre et dangereuse à la consommation, les riverains étant en contact permanent avec les eaux surtout pour les activités de production maraichère et les besoins domestiques.

Concernant les activités socioéconomiques, l'invasion de Thypha dommengensis impact négativement les domaines de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche principalement. En 1998 les cultures occupaient 40,34 % de la zone inondable contre 23,49 % par la végétation aquatique. Cependant, en 2020, les espaces agricoles sont passées à 31,85% contre 12,07 % pour la végétation aquatique. Ainsi, les espaces agricoles connaissent une régression, et selon les enquêtes terrain, 62,5% des ménages enquêtés dit avoir abandonné des espaces agricoles suite l'invasion de Thypha domingensis.

Les impacts identifiés par les populations locales lors de nos enquêtes et entretiens concernant également l'obstruction des voies d'eau et des canaux de drainage rendent difficile voire impossible l'irrigation des cultures. Il y a aussi la destruction des champs de céréales proches de Thypha dommengensis qui crée une zone de refuge pour les oiseaux granivores.

Concernant les activités d'élevage, il y a une limitation de l'accès à l'eau, aux aires de pâturages par le bétail ainsi que l'apparition des maladies chez les animaux (apparition de la douve du foie). Pour les activités de pêche, les impacts négatifs imputables à l'invasion de Thypha (en raison de sa capacité à former des lits monospécifiques denses ou forêts d'herbiers) se résument à la limitation des zones navigables, à la baisse du rendement de la pêche et à la mortalité des poissons.
Dans le tableau 1 est consigné les nuisances sur les activités socioéconomiques et leurs fréquences de citation.

Tableau 1. Impacts négatifs sur les activités socioéconomiques des populations.

Sources : Données statistiques issues des enquêtes terrain (Novembre-décembre 2021)

Par rapport aux activités de loisirs, ce sont les services sociaux récréatifs (fréquentation touristique, artistiques, esthétiques ; culturels). Les impacts négatifs ces activités se résument au gène des activités nautiques et la diminution de la valeur esthétique du plan d'eau. Selon les enquêtes réalisées, le gène dans les activités nautiques est plus impacté par l'invasion de Thypha (81,25%) suivi de la diminution de la valeur esthétique du plan d'eau (18,75%).

Conclusion

Les résultats ont permis de montrer l'évolution spatiale de Thipha domingensis dans le plans d'eau de Toécé depuis 1998 après la mise en eau du barrage, jusqu'en 2020, suite aux actions menées en 2018 contre la prolifération de la plante. Il y a eu des périodes d'expansion et de retrait de cette plante, mais dans tous les cas, sa présence a eu des effets négatifs sur les surfaces cultivées, l'accès à l'eau pour l'exploitation du lac et les activités de production, l'état sanitaire de la population, les activités de loisir. Les actions de lutte contre Thipha domingensis ont été entreprises et méritent d'être renforcées en mobilisant les moyens financiers et les activités de sensibilisation exigées.

KIENTEGA Yampataba, Msc, kientomarg@gmail.com
KABORE Oumar Maître de recherche, CNRST/INERA, oumarkabore@hptmail.com Tel : 70302462
OUEDRAOGO Lucien, Maître de recherche, CNRST/INERA,lucienouedraogo@yahoo.fr

Bibliographie

Balana B., Debevec L., Kabore L.R.S. 2018. Les usagers de l'eau face à la dégradation des ressources : entre prise de conscience et volonté d'agir. Note technique, International Water Management Institute (IWMI), Accra, au Ghana, http://pwgbf.iwmi.org.

FAYE Véronique Mboss, 2004. Etat actuel des peuplements de Thypha domingensis (pers) dans le delta du fleuve Sénégal et étude de la germination de la plante au laboratoire. Mémoire de DEA, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ; 56 p.

Lino M., Devernay J.M., Skinner J., Compaore J.-A., et Kone S. 2022. Multi-usage des barrages : le cas du bassin du Niger. E3S Web of Conferences 346, 03030 (2022) https://doi.org/10.1051/e3sconf/202234603030 Sharing Water : Multi-Purpose of Reservoirs and Innovation

Piquemal Didier.1991. Inventaire et bilan des retenues d'eau au Burkina Faso. In : Cahiers d'outre-mer. N° 175 - 44e année, Juillet-septembre 1991. pp. 259-280 ; doi : https://doi.org/10.3406/caoum.1991.3399 https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1991_num_44_175_3399

Sanogo S., Compaore I., Santi S., Bazemo E., Kabre A. 2023. Importance de Azolla pinnata R. Br. dans la structuration des populations de macroinvertébrés de la mare aux hippopotames de Bala (Burkina Faso). Int. J. Biol. Chem. Sci. 17(1) : 13-27, January 2023 ISSN 1997-342X (Online), ISSN 1991-8631 (Print).

Sawadogo L., Ouedraogo R. Louis Belem M, Bonzi M. Ouboulbiga F. Sanogo O. 2014. Lutte contre l'invasion du barrage de Toece (province du passore) par Typha domingensis pers., cyperus articulatus linn., mimosa pigra l., espèces exotiques envahissantes partenariat-INERA-IRSAT et AEN

Thiombiano N., Ouédraogo L.R., Belem R., Guinko S. 2009. Dynamique de l'évolution et impact d'une plante envahissante au Burkina Faso : HYPTIS SUAVEOLENS (L.) POIT. Ann. Univ. Lomé (Togo), 2009, série Sciences, Tome XVIII : 97-115.

THIAM Abou, 2012. Etude de la flore vasculaire, de la végétation et des macrophytes aquatiques proliférants dans le Delta du fleuve Sénégal et le lac de Guiers (Sénégal). Thèse d'État, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ; 236 p.

Catégories: Afrique

Burkina : L'Assemblée législative de transition adopte la loi sur la Caisse de dépôt et d'investissement

ven, 06/10/2023 - 00:15

L'Assemblée législative de transition (ALT) en sa session du jeudi 5 octobre 2023 a adopté à l'unanimité, la loi portant création de la Caisse de dépôt et d'investissement du Burkina Faso (CDI-BF). Composée d'une cinquantaine d'articles et de 9 chapitres, cette nouvelle caisse vient remplacer la caisse de dépôt et de consignation (CDC) qui, dans son opérationnalisation, n'a pas fait long feu. Une situation qui avait d'ailleurs contraint le gouvernement à la suspendre en août 2022. La séance du jour a été dirigée par le président de l'ALT, Dr Ousmane Bougouma.

Le mercredi 19 juillet 2023, le conseil des ministres actait un projet de loi portant création d'une Caisse de dépôt et d'investissement du Burkina Faso (CDI-BF) pour porter son développement. Sous peu, cette loi se concrétisera car l'ALT a adopté à l'unanimité ce projet qui devrait entres autres permettre de gérer et protéger l'épargne populaire, tout en facilitant la création ou la mise en place d'instruments financiers alternatifs et innovants, en complémentarité des outils du secteur financier déjà existant.

La session parlementaire de ce jour a réuni 70 votants

Ce qu'il fait noter en sus c'est que cette caisse vient en remplacement de la CDC qui, en 2022, a été suspendue pour défaut de résultats. Et pour la ministre déléguée en charge du budget Fatoumata Bako, il n'y a pas de quoi se faire du souci car cette initiative diffère de la première en bien des égards, commençant d'abord par la dénomination. "On est passé d'une caisse de dépôt et de consignation à une caisse de dépôt et d'investissement pour mettre en exergue l'aspect investissement d'intérêt général. Et entre autres innovations, il faut noter l'ancrage institutionnelle qui sera au niveau du ministère de l'Economie et des finances. Il y a aussi la composition des membres du conseil de surveillance qui inclut des représentants de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) et la poste. Alors qu'au niveau de la CDC, la composition était telle qu'on n'avait pas de représentant de ces structures pourvoyeuses. Il est vrai que l'ensemble des ressources ne viendra pas d'elles, mais il est bien qu'elles puissent participer au conseil de surveillance pour s'assurer que toutes les règles sont bien respectées" a-t-elle détaillé.

"Il n'y aura pas de conflit entre la CDI-BF et l'APEC" rassure la ministre

L'inquiétude pour ce qui est de cette loi est qu'elle devrait servir entre autres à la maturation de grands projets de développement. Une prérogative qui serait assimilable à celle de l'Agence pour la promotion de l'entrepreneuriat communautaire (APEC) qui, elle aussi, a pour ambition de veiller à ce que les Burkinabè contribuent eux-mêmes aux projets majeurs du pays. Sur ce point, Fatoumata Bako s'est voulue claire : "il n'y aura pas de conflit entre la CDI-BF et l'APEC". "L'objectif de la CDI c'est d'accompagner tout le système financier national sur des domaines qui n'étaient pas assez couverts. C'est vrai que l'APEC qui officie plus dans l'actionnariat populaire vient d'être créée, mais on a fait cette ouverture au cas où. Ce qui veut dire que si l'APEC arrive à adresser correctement la prise en charge de tout ce qui concerne l'actionnariat populaire, il n'y a pas lieu que la CDI intervienne de nouveau sur ce volet" clarifie-t-elle.

La ministre déléguée en charge du budget, Fatoumata Bako a tenu à rassurer que cette initiative ne disparaîtra pas comme la CDC

"L'ALT a exprimé son optimisme, la balle est dans votre camp" Dr Ousmane Bougouma au gouvernement

"Être optimiste c'est voir les problèmes et croire fermement qu'on peut y remédier " foi du président de l'ALT, Dr Ousmane Bougouma. Pour lui, il est vrai que cette loi peut porter à confusion mais si elle arrive à voir le jour, elle peut être une véritable bouée de sauvetage pour le pays dans des situations difficiles. De ses dires, l'ALT est conscient de tous les risques qui peuvent se greffer à cette loi, mais, dit-il : elle "vient d'exprimer à travers son vote, son optimisme par rapport à cet instrument de financement. Et je dirai que la balle est maintenant dans le camp du gouvernement pour l'opérationnalisation."

"C'est un très bon instrument de financement de l'économie mais s'il n'est pas bien géré, il peut constituer un danger" avertit Dr Ousmane Bougouma

Toutefois cette opérationnalisation se fera progressivement et non du tic au tac. "Il ne s'agit pas à partir de cette loi de dire à la CNSS et à la CARFO de virer tous leur argent à la CDI. Non ! Il s'agit de voir avec elles comment, par un jeu d'écriture, l'argent peut être transféré au niveau de la CDI. Et vu que c'est un jeu d'écriture, nos systèmes bancaires ne seront pas affectés. Et comme on peut le remarquer, les directeurs de ces différentes caisses de prévoyance sociale sont au conseil de surveillance. Ils pourront donner leur mot et exprimer leurs inquiétudes. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Thomas Sankara, Héros de la Nation : « C'est une véritable consolation, nos attentes n'ont pas été vaines », Jean Hubert Bazié

ven, 06/10/2023 - 00:10

Les membres du Comité international du Mémorial Thomas Sankara ont tenu une rencontre ce jeudi 5 octobre 2023 à Ouagadougou, au pied du mémorial pour mettre en place le programme des activités du 15 octobre à venir. Une décision qui intervient au lendemain de la décision du gouvernement burkinabè d'élever Thomas Sankara au rang de Héros de la Nation.

Ce sont des membres du Comité international du Mémorial Thomas Sankara satisfaits du communiqué désignant le capitaine Thomas Sankara au rang de Héros de la Nation que nous avons trouvé dans l'après-midi de ce jeudi 5 octobre 2023. Ils se préparaient à tenir une rencontre pour mettre en place le programme des activités du 15 octobre prochain, date marquant l'assassinat du « père de la révolution burkinabè ». Les membres du comité, représenté dans le monde entier, ont répondu présent à cette rencontre pour le bon déroulement des activités.

L'un d'eux a détaillé l'objectif de cette rencontre. « Nous avons tenu à faire cette rencontre pour les préparatifs de la commémoration du 15 octobre prochain, dans dix jours. Un évènement pareil implique la sécurité, le protocole, les acteurs de l'environnement, le Comité international du Mémorial Thomas Sankara, des ministères, des structures spécifiques qui sont pris en compte dans cette manifestation », explique-t-il.

Jean Hubert Bazié

Jean Hubert Bazié, puisque c'est de lui qu'il s'agit, fervent militant de la Révolution démocratique populaire et ancien compagnon du père de la révolution burkinabè poursuit : « nous ressentons une joie profonde et explosive à l'annonce de la nouvelle. C'est une nomination beaucoup attendue, même s'il y a eu des refus catégoriques auparavant. Nous sommes satisfaits de la décision du capitaine Ibrahim Traoré d'avoir permis la reconnaissance, à travers la loi, du Héros de la Nation. C'est une véritable consolation, nos attentes n'ont pas été vaines. Nous remercions le peuple burkinabé d'avoir exprimé sa fidélité à la mémoire du défunt président Thomas Sankara ».

Pour M. Bazié, cette nomination est plus qu'une justice, c'est une logique qui était incontournable et cela ne fait pas de doutes quand on voit les valeurs que le capitaine Thomas Sankara incarnait. « Il s'est battu pour le Burkina, pour les opprimés du monde, pour un changement qualitatif sur le plan social et sur le plan politique. Il a renoncé à beaucoup de choses. Cette nomination est une reconnaissance, dans tous les sens du terme, même si l'on dit que nul n'est prophète dans son pays. Cette désignation est une justice, en reconnaissant son immense sacrifice qui est allé jusqu'à la mort. Il est resté fidèle à ses idées pour sa nation », conclut-il.

Lire aussi : Burkina : Thomas Sankara « héros de la nation », ce que disent les textes
Conseil des ministres : Le capitaine Thomas Sankara, désormais Héros de la Nation

Salimatou Tianabou (Stagiaire)
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Burkina : Thomas Sankara « héros de la nation », ce que disent les textes

ven, 06/10/2023 - 00:05

Le conseil des ministres du mercredi 4 octobre 2023 a adopté un projet de décret portant reconnaissance de la qualité de « Héros de la Nation » au père de la révolution de 1983, feu capitaine Isidore Thomas Noël Sankara. Qui peut être héros de la national ? Que disent les textes ? Voici ce qu'il faut retenir.

L'annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo. Le conseil a adopté un projet de décret portant reconnaissance de la qualité de héros de la nation à Feu capitaine Isidore Noël Thomas Sankara pour avoir marqué l'histoire et la marche du Burkina Faso. « Cette reconnaissance fait suite à l'adoption en juin 2022 de la loi portant statut de héros de la nation et du décret portant création de la Commission nationale d'analyse et de suivi des dossiers de héros, de martyrs et d'invalides de la nation », a expliqué le porte-parole du gouvernement.

Il a précisé que le comité technique a estimé que le dossier remplissait tous les critères. « La consécration du statut de héros de la nation à feu capitaine Isidore Thomas Noël Sankara, au-delà de la revitalisation de la mémoire des grands hommes que le Burkina Faso a connu, dans sa marche victorieuse vers le progrès, vise à pérenniser les valeurs cardinales qui fondent la République », a-t-il déclaré.

Cette reconnaissance est en application des dispositions de la loi n°005­2022/ALT du 17 juin 2022 portant statut de héros de la nation. Selon l'article 2 de ce statut, un héros national est « toute personne physique qui se distingue par sa bravoure exceptionnelle pour la défense d'une cause nationale, ses prouesses exceptionnelles et honorables pour la nation, sa contribution à faire avancer une cause de la nation ou son rayonnement international ».

Connu également sous l'appellation « héros national », leur bravoure exceptionnelle, c'est « tout engagement hors du commun de toute personne en vue d'apporter une solution à une cause nationale couronnée par un succès éclatant ».

Quant à la cause d'intérêt national, le statut dit qu'elle renvoie à l'intérêt commun de la nation par opposition à l'intérêt personnel.

Les avantages

Selon la loi, le héros de la nation bénéficie d'une prise en charge de ses enfants mineurs en qualité de pupilles de la nation et du droit à la protection de sa mémoire.

Le héros de la nation bénéficie des privilèges suivants : consécration d'une journée d'hommage ; réalisation de monument ; construction de tombeau et mausolée ; baptême de rues, avenues, places ou édifices publics en son nom ; décoration.
Il faut noter que l'initiative aux fins de reconnaissance de la qualité de héros de la nation appartient au président du Faso, au Premier ministre et au président de l'Assemblée nationale.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme : Des bureaux agréés de change manuel renforcent leurs capacités

ven, 06/10/2023 - 00:00

L'Association burkinabè des bureaux agréés de change manuel (ABBAC) a entamé ce jeudi 5 octobre 2023 un atelier de formation de 48 heures sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette formation s'adresse aux bureaux agréés de change manuel.

Le rôle des bureaux agréés de change manuel est déterminant dans la Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Consciente des effets néfastes du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, l'Association burkinabè des bureaux agréés de change manuel (ABBAC) organise un atelier de formation à leur intention.

Cette session s'étale sur deux jours (les 5 et 6 octobre 2023). Il s'agit de la toute première activité de cette jeune association. La cérémonie d'ouverture a été marquée par la présence du président de ladite association, Djibril Gueye. « Nous avions une formation financée par la Banque mondiale au mois d'avril 2023, Vakoum Gohoré Sylverem, consultant à la Banque mondiale qui est le formateur actuel, nous a fait une visioconférence. Cette visioconférence nous a beaucoup plu et on s'est dit qu'il faut approfondir la réflexion. C'est pourquoi, nous l'avons invité à venir dispenser une formation de deux jours sur ce thème délicat. Aujourd'hui, le terrorisme existe parce qu'il a un bras financier », a-t-il indiqué.

Le président de l'ABBCA, Djibril Gueye

Sont considérés comme actes de blanchiment, la connaissance ou l'intention en tant qu'éléments des activités ci-après : conversion, transferts de biens d'origine illicites, dissimulation, déguisement de la nature, de l'origine des biens illicites, acquisition, détention, utilisation des biens illicites. Le Burkina Faso est sur la liste grise. « Nous sommes dans une situation d'alerte grave. Parce que le Burkina Faso est considéré comme l'un des pays où il y a beaucoup de blanchiment d'argent », informe M. Gueye.

En effet, depuis février 2021, lorsque le Burkina Faso s'est engagé politiquement à un haut niveau à travailler avec le Groupe d'action financière (GAFI), le pays est continuellement surveillé quant à l'application des règles entrant dans le cadre de cette lutte. La présente session de formation est articulée autour de huit modules avec des études de cas pratiques. Il s'agit, entre autres, du cadre juridique et institutionnel de la LBC/FT, de la vulnérabilité du change manuel au blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, de la présentation de la loi relative à la LBC/FT ; de la déclaration d'opérations suspectes ; du dispositif de conformité LBC/FT pour les bureaux de change ; de la procédure de gestion LBC/FT et indicateurs d'alerte.

Vue d'ensemble des participants

Il est attendu à l'issue des travaux, l'élaboration d'un guide de conformité. Les travaux devront aboutir également à l'élaboration de trois guides de procédures et d'une fiche synoptique.

Pour rappel, l'ABBCA a été officiellement reconnue le 6 juillet 2023. Elle regroupe tous les responsables de bureaux de change manuel de devises. L'adhésion est libre et volontaire.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Rencontres cinématographiques de Sya : La deuxième édition bientôt lancée

jeu, 05/10/2023 - 23:55

Le comité d'organisation des Rencontres cinématographiques de Sya (RECIS) a animé, le jeudi 5 octobre 2023 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse sur la deuxième édition des RECIS. Cette deuxième édition prévue se tenir du 8 au 12 novembre 2023 à Bobo-Dioulasso est placée sous le thème "Cinéma et construction d'une mémoire et d'une identité".

Ce festival a pour but de faire la promotion du cinéma burkinabè, de la diaspora africaine, des afro-descendants et des pays du Sahel. Il est le produit de l'association éponyme (Rencontres cinématographiques de Sya), dont le président est Kibidoué Éric Bayala, cinéaste et natif de la ville.

Le choix du thème de la deuxième édition part du constat selon lequel les institutions cinématographiques, les télévisions privées et publics, les maisons de production, les structures de diffusion de films, les musées rencontrent des difficultés dans la conservation qualitative des films qui font partie de la mémoire collective. En effet, les conditions de stockage de films et produits de l'audio-visuel restent les principales causes de leur disparition, selon lui. Par exemple, explique-t-il, de nombreux chefs-d'œuvre de grands réalisateurs ont disparu car les copies réalisées ont subi soit une dégradation soit une dénaturation.

Vue d'un trophée RECIS

Il fait aussi observer que le cinéma participe à la mémoire collective et des identités culturelles. En effet, grâce au cinéma, dit-il, la construction identitaire par les images permet aux cinéphiles et spectateurs de s'identifier aux histoires racontées, aux personnages et à la vision des cinéastes car le cinéma porte très souvent les imaginaires et les espoirs des peuples.

Le comité envisage de ce fait la création d'un musée au vu des manques de politiques et stratégies de conservation des films et des produits visuels. Le symposium, le master class et les ateliers permettront en ce sens de saisir les problèmes liés à la création d'une mémoire et d'une identité à travers des communications, des débats, des projections et des images du cinéma et de l'audio-visuel.

Vue des participants

Les RECIS, cadre de brassage…

Aussi, au menu des activités de cette deuxième édition, il y aura la projection de films en compétition, la projection de films historiques ou classiques, des projections en plein air dans la ville de Bobo-Dioulasso, des formations dans le cadre des RECIS-Académie, des rencontres d'échanges avec la presse nationale et internationale…
Pour ce qui concerne la projection des films en compétition, une soixantaine de films représenteront huit pays qui sont : le Mali, le Sénégal, la Côte-d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Congo Brazzaville, le Cameroun et le Burkina. D'autres films proviennent de la diaspora africaine d'Europe, surtout de la France, d'Amérique et des Caraïbes. Il y a également une demi-dizaine de clips vidéos.

Nouhoun Thanou, président du comité d'organisation, a invité le public à prendre part à ces activités avec un accès gratuit aux salles pour les projections des films et les ateliers.

Nouhoun Thanou, président du comité d'organisation du RECIS

La première édition s'était tenue en décembre 2022 sous le thème « La production cinématographique dans un contexte d'insécurité ». Nouhoun Thanou note la satisfaction du comité pour cette première édition qui a pu se tenir malgré, l'insécurité, les problèmes financiers…
Les meilleurs films recevront des trophées dénommés "Silures d'or" dans les différentes catégories lors de la deuxième édition.

Haoua Touré
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Pages