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Mis à jour : il y a 1 mois 4 semaines

Décès de Tiendrebéogo née Koama Marie Thérèse Noaga : Remerciements

jeu, 12/10/2023 - 08:30

La grande famille Tiendrebeogo à kognooghin, ouagadougou, Etat Unis, Tiendrebéogo Jean Baptiste, Amado, Albert et frère.

La grande famille Koama à Lao, Sourgbila, Kaoma Zoudou, Koama Denis Angel Thérèse et frère.

Le kourit Yaoghin Naaba, Madame Compaoré née Tiendrebéogo Jeanne, Madame Tapsoba née Tiendrebéogo Estelle ,Compaoré Ambroise et frère à Tanghin, la grande famille Compaoré à kourit Yaoghin, Ouagadougou, Etat Unis.

Les fils(les) petits(tes)fils(les), arrière petits fils(les), les famille alliées Compaoré Tapsoba, Zabsonré, Béré , Sour Wema remercient du fond de cœur la Paroisse St Guillaume de Tanghin , la Paroisse de Toud Wéogo, CCB Saint Jean Evangéliste , la communauté des légionnaires de Maire, l'ensemble des chrétiens Catholique et Protestant, des Musulmans , groupe de Prières charismatiques, les amis(es) et voisins et tous ceux de prêt ou de loin ont compati moralement , spirituellement, matériellement et financièrement lors du rappel à Dieu de leur mère, tante, grande mère , arrière grande mère, belle-mère , madame Tiendrebéogo, née Koama Marie Thérèse Noaga le vendredi 22 septembre 2023 à Ouagadougou , inhumée le lundi 25/09/2023 au cimetière de Kamboisin . Que Dieu leur rende au centuple

Paix à l'âme de Marie Thérèse.

Catégories: Afrique

IN MEMORIA : Ousmane Jean Edmond KABORE

jeu, 12/10/2023 - 08:30

14 octobre 2018 – 14 octobre 2023

« J'ai cherché le Seigneur, il m'a entendu et m'a délivré de toutes mes craintes ». Psaume 34 : 4

Voilà cinq (5) ans déjà qu'il a plu au Seigneur de rappeler à lui notre bien aimé frère, époux, père, beau-frère, beau-père, oncle, grand-père et ami :
Ousmane Jean Edmond KABORE

A l'occasion de ce triste anniversaire
Sa Majesté le Naaba SANEM de Zorgho
Le Teng Soaba de Zorgho

Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE et Famille
Les familles KABORE et OUEDRAOGO à Zorgho, Bendogo, Boudri et Ouagadougou
Les frères et sœurs

Les familles alliées
Son épouse Hadja Aïssata KABORE née OUEDRAOGO
Les enfants : Zeenat, Jean-Claude, Danielle, Gaël et Vanessa
Les beaux-fils et belles-filles
Les petits-enfants

Vous invitent à vous unir à eux dans la prière pour le repos de son âme, selon le programme des messes suivant :

Catégories: Afrique

A la Une du Jeudi 12 Octobre 2023

jeu, 12/10/2023 - 02:32
Catégories: Afrique

Burkina/Chikungunya : « Il n'y a pas lieu de paniquer », Dr Lassané Kafando du service de surveillance épidémiologique

jeu, 12/10/2023 - 00:21

Le 3 septembre 2023, le Laboratoire national de référence des fièvres hémorragiques virales (LNR-FHV) a notifié un premier cas confirmé de chikungunya dans le district sanitaire de Pouytenga. A la date du 1er octobre 2023, le Burkina a enregistré 92 cas confirmés et 0 décès rapportés dans les districts sanitaires de Pouytenga, de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Devant ces cas, le ministère de la Santé a pris des mesures pour renforcer la surveillance et contenir la maladie. Et à en croire Dr Lassané Kafando, chargé de la surveillance épidémiologique au niveau de la Direction de la protection de la santé de la population du ministère de la Santé et de l'hygiène publique, il n'y a pas lieu de s'inquiéter comme il le souligne dans cet entretien qu'il nous a accordé le vendredi 6 octobre 2023.

Lefaso.net : Qu'est-ce que le Chikungunya ?

Dr Kafando : Le Chikungunya est une maladie dont les symptômes sont un peu confondus avec le paludisme et la dengue. Il se manifeste par la fièvre d'apparition brutale, des douleurs musculaires et des douleurs au niveau des articulations et souvent ça peut être handicapant. Ça veut dire qu'à l'issue de ces manifestations cliniques, vous pouvez avoir des handicaps moteurs par exemple, ça peut aussi faire des tuméfactions, notamment des gonflements au niveau des articulations, des céphalées, des éruptions cutanées, des nausées, des vomissements. Donc quand vous voyez les symptômes, ce sont des symptômes qui peuvent être retrouvés dans le paludisme ou de la dengue.

Le paludisme sévit, il y a également l'épidémie de dengue et maintenant le chikungunya. Comment faire la différence entre ces trois maladies ?
Dans le cadre de la surveillance épidémiologique, lorsque le patient présente des symptômes cliniques suspects de dengue, il y a des prélèvements qui sont effectués et envoyé au laboratoire national de référence basé au Centre Muraz à Bobo. Ce laboratoire de référence lorsqu'il fait le test de la dengue, il recherche aussi d'autres virus notamment celui du Chikungunya et c'est ce qui a permis à un moment donné de se rendre compte qu'on pensait souvent que c'est la dengue, mais il y a des cas de Chikungunya qui ont été notifiés à Pouytenga, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.

Justement quelle est à ce jour, la situation épidémiologique du Chikungunya au Burkina Faso ?

Il faut dire qu'à ce jour, on a enregistré 92 cas confirmés grâce au renforcement du système de surveillance. Sur ces 92 cas, il y a 89 cas confirmés à Pouytenga et deux cas à Ouagadougou et un cas à Bobo-Dioulasso.

Qu'est ce qui est fait au niveau de la surveillance épidémiologique pour contenir la maladie ?

Il faut dire qu'il y a des mesures qui sont prises notamment pour renforcer la surveillance pour que les cas n'échappent pas, pour pouvoir détecter les cas. Et lorsque ces cas sont détectés, qu'ils soient correctement pris en charge dans les formations sanitaires. Il y a également des actions qui sont entreprises pour assainir le cadre de vie des populations et des mesures de communication préventive pour donner les vrais messages aux populations pour qu'elles puissent adopter des comportements favorables à la prévention de la maladie.

Quelles précautions prendre pour éviter le Chikungunya ?

C'est un moustique qui est le vecteur principal de cette maladie. Ce sont des moustiques qui piquent au cours de la journée, notamment dans la soirée et au petit matin, donc c'est de prendre des dispositions comme porter des vêtements longs qui couvrent le corps, utiliser des répulsifs pour éviter d'être piqué et assainir son cadre de vie en détruisant les gites larvaires. Eviter les dépôts d'eau dans les ustensiles au sein des concessions pour qu'ils ne soient pas des lieux de prolifération des moustiques.

Y a-t-il des examens à faire sur place dans les formations sanitaires pour détecter le Chikungunya ?

Comme je l'ai dit ce sont des symptômes confondus à plusieurs maladies. Les agents de santé sont suffisamment formés pour assurer la prise en charge des symptômes développés par le patient et des prélèvements sont effectués pour que des analyses plus poussées. Mais la prise en charge n'attend pas les résultats des analyses. La prise en charge démarre dès lors que le praticien soupçonne qu'il s'agit d'un cas de chikungunya.

La prise en charge est donc symptomatique comme dans le cas de la dengue ?

Tout à fait, la prise en charge est symptomatique. On prend en charge les symptômes cliniques présentés par la personne et aussi on prend un certain nombre de précautions comme la non-utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, car ils peuvent aggraver les risques de saignement. C'est pourquoi on conseille à la population de ne pas s'adonner à l'automédication en prenant systématiquement un certain nombre de médicaments parce que nous avons mal. Il faut toujours se rendre dans une formation sanitaire et les acteurs formés à cet effet vont essayer de faire la part des choses et voir quels sont les médicaments qui sont contre-indiqués et assurer une prise en charge correcte.

Est-ce la première fois qu'on a des cas de Chikungunya au Burkina Faso ?

Oui, c'est la première fois que nous avons notifié des cas de Chikungunya dans notre pays. Cela est dû au renforcement de notre détection des maladies notamment le laboratoire national de référence des fièvres hémorragiques virales à Bobo-Dioulasso et le service de surveillance épidémiologique qui ont essayé de renforcer la détection d'un certain nombre de maladies.

Un appel à lancer à la population ?

Je voudrai rassurer les populations que les acteurs au niveau des formations sanitaires sont suffisamment aguerris pour assurer la prise en charge et fort heureusement, parmi les 92 cas confirmés, il n'y a pas eu de décès. Il n'y a pas lieu de paniquer, il faut consulter lorsqu'on présente des symptômes pour bénéficier d'une prise en charge adéquate.

Entretien réalisé par Justine Bonkoungou
Photo et vidéo : Auguste L. Paré
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Burkina/Pratique du sport : « Si nous restons scotchés aux jeux modernes nous allons disparaître sur le plan culturel », prévient Bakary Sidibé

jeu, 12/10/2023 - 00:15

Bakary Sidibé est un professeur certifié d'EPS, consultant spécialiste et expert en ingénierie sports et loisirs. Il est aussi écrivain. Il a mis sur le marché un livre avec un titre atypique : « Et si on abandonnait le sport, pour pratiquer le sport ». Le livre n'a pas encore été dédicacé. Mais sur 300 exemplaires tirés, plus de 250 sont déjà vendus. Cette œuvre met à nu les tares du sport burkinabè et africain. Dans cette interview que l'actuel directeur technique en charge de la promotion des activités de loisirs au Fonds national pour la promotion des sports et des loisirs (FNPSL) a bien voulu nous accorder, il revient sur les motivations qui l'ont conduit à sortir cette œuvre. Il y propose également des solutions concrètes pour que la pratique du sport puisse participer au développement socio-économique de nos nations. Lisez plutôt !

Lefaso.net : Présentez-vous s'il vous plait

Bakary Sidibé : Je suis Bakary Sidibé, professeur certifié d'Education physique et sportive (EPS), écrivain, je suis enseignant, consultant spécialiste et expert en ingénierie sports et loisirs sous l'agrément numéro 00159C2022/CAEN, président de la commission technique des normes au Burkina Faso, ABNORM. Actuellement, je suis le directeur technique chargé d'appuyer la promotion des activités de loisirs au Fonds national pour la promotion des sports et des loisirs (FNPSL).

« Et si on abandonnait le sport, pour pratiquer le sport ! ». Pourquoi cette antithèse comme titre de votre œuvre ?

Il faut dire que nos actions orientées dans la gestion et le développement des pratiques sportives modernes et révélées à nous autres Africains, contrastent dans la majeure partie des cas avec les exigences des disciplines concernées et de l'administration sportive.

Ce titre qui tend à opposer le sport au sport est en réalité le constat et le comportement réel des interventions des acteurs de l'administration sportive et fédérale à l'intérieur des structures sportives. Il convient de noter avec moi que dans le développement du sport et des loisirs le constat en général dans nos chères nations est que nous sommes en même temps dans notre système actuel : acteurs et décideurs ; vendeurs et acheteurs ; médecins et patients ; entraîneurs et joueurs.

Ces comportements ne peuvent pas faire prospérer le jeu, il faut tout simplement avoir le courage de faire un choix et d'en assumer la gestion. L'autre volet qui est celui de la compréhension des jeux et du financement des jeux authentiques pose énormément un problème à nous autres Africains. Je veux dire qu'il n'est pas normal que des gens développent leurs jeux (cultures) traditionnels et vouloir les imposer aux autres nations à travers des organisations internationales dont eux seuls ont le contrôle. L'Afrique n'existe pas dans le jeu et n'est pas présent dans le jeu, nous faisons que financer à coût de milliards et accompagner les cultures traditionnelles (jeux modernes) des nations dites développées chez nous.

Nous ne devons pas mobiliser des milliards de francs CFA pour développer et enrichir arbitrairement ses nations sans songer à nous imposer à travers la codification de nos propres jeux traditionnels au sein de ces organisations internationales. Il faut un partenariat gagnant à ce niveau. S'ils veulent que nous contribuons à développer leur jeu traditionnel qu'ils appellent modernes ou encore olympiques, qu'ils puissent accepter que nous déposions sur la table une autre façon d'intervenir à ce niveau. C'est un impératif et ceci n'est pas négociable. Ces comportements connus de tous plombent l'avenir de l'administration et du développement des sports et des loisirs endogènes dans nos nations. Voici la substance des actions qu'il faudra revoir ou réadapter à nos besoins.

Qu'est-ce qui vous a inspiré à sortir cette œuvre ?

Vous savez, nous n'avons pas encore fait la dédicace du livre mais sur plus de 300 livres tirés et sortis plus de 250 ont déjà été vendus, c'est dire que nous avons espoir à travers cet acte d'apporter une autre façon de voir, de gérer et de développer le sport moderne et notre sport traditionnel.

Nous espérons aussi voir les choses changer et pratiquer différemment. Nous voudrions aussi que chaque acteur puisse intégrer le développement durable dans ses actions sportives et de loisirs. Aussi nous souhaitons à travers cet écrit amener les acteurs à innover dans leurs interventions et dans tout le système de développement et de gestion du sport à travers la modernisation de nos outils et actions de développement. Nous voudrions que chacun puisse accepter de se remettre en cause et reconnaître ses limites dans le vaste champ de l'entreprenariat sportif et aussi que chacun joue son rôle et se définisse un champ d'action et d'intervention. Nous espérons que les acteurs comprennent notre démarche à travers ce livre qui se propose de résoudre une partie des questions dissimulées dans le tissu de la mise en œuvre des actions sportives. Notre démarche se veut aussi, de contribuer au développement des pratiques sportives et espérer orienter chacun pour un développement participatif, sain et meilleur de nos sports.

L'œuvre évoque entre autres, les tares du sport burkinabè et africain. Quels sont ces tares d'après vous ?

Effectivement. Ce sont les pesanteurs sociales qui s'imposent avec aisance au sein de nos administrations sportives. Il importe de prendre en compte le contexte de la pratique sportive en référence à la sociologie de la déviance, qui est mis en évidence en Afrique et au Burkina Faso, l'importance des opportunités et du contrôle social dans la genèse des comportements déviants des parents à l'égard du sport moderne.

De ce point de vue, la pratique sportive augmente mécaniquement les chances qu'a un adolescent d'expérimenter des produits psychoactifs, puisqu'elle suppose qu'il se soustraie momentanément à l'autorité parentale, pour investir l'espace public et y rencontrer d'autres jeunes de son âge dans un domaine nouveau et opposé à leur vision. Aussi, pour les jeunes et hommes, surtout en milieu rural, les pesanteurs culturelles, voire les lois coutumières, sont discriminatoires dans le développement des jeux importés, notamment la confusion du rôle de la hiérarchie sportive, administrative et du rôle du pouvoir traditionnel.

A cela s'ajoute les causes psychosociologiques qui font que dans nos sociétés, l'information circule de bouche à oreille et les individus ont tendance à estimer que les informations qui passent par eux leur appartiennent plus qu' à l'entreprise sportive et lorsqu'ils ne sont plus de service ils gardent par devers eux ces informations capitales pour le fonctionnement de l'entreprise sportive ; les causes techniques essentiellement liées à la dispersion géographique des cadres de gestion de l'administration sportive, il faut que les gens se réunissent pour qu'on puisse partager une information capitale ; les causes économiques qui sont la non vulgarisation de certaines informations par peur de vexer une tierce personne ou tout simplement d'être écarté de toutes formes de sollicitations ou d'avantages liés à leur corps et à leur poste.

Autres causes, non des moindres, est l'abandon des projets de son prédécesseur (si ce n'est pas moi, on ne le fera pas ; perpétuels recommencements) ; l'imposition du responsable de structures sportives au groupe. Voici entre autres quelques tares qui gangrènent le paysage sportif, le vivre-ensemble, etc.

Quelles sont les pistes de solution proposées dans votre œuvre pour que la pratique du sport puisse participer au développement socio-économique de nos nations ?
C'est tout simple. Pour les sports importés, il faut redéfinir le partenariat entre les comités nationaux olympiques et le comité international olympique en matière de développement et de gestions des sports importés en Afrique ; redéfinir le partenariat dans la promotion des disciplines sportives entre les pays africains (fédérations nationales) et les pays initiateurs et propriétaires des disciplines olympiques ; mettre en place un cadre juridique qui facilitera l'investissement public privé, c'est-à-dire, disposer d'un code du sport et d'un code du sportif. Il faut aussi redéfinir une politique nationale d'investissement en faveur du développement des pratiques sportives et de loisirs ; accepter innover pour être compétitif ; soutenir et encourager la relève sportive à tous les niveaux à travers une vision intégrante et participative en donnant plus de paroles et une grande responsabilité interne aux fédérations sportives et de loisirs ; créer un fonds de soutien aux projets d'initiatives des sportifs retraités du domaine, ce fonds sera alimenté par une taxe spécifique issue des victoires de nos engagés aux compétitions internationales et nationales et une école en management de la communication sportive affilié à l'institut.

Il s'agit à mon sens, de créer un centre de récupération et d'insertion socio professionnel des sportifs de haut niveau ; revoir le système de gestion du sport scolaire et universitaire. Pour ce qui concerne les sports et jeux traditionnels locaux/nationaux, il serait judicieux de créer un centre national de développement et de promotion des jeux traditionnels des terroirs (pour sa codification, son enseignement, formation des acteurs, etc.) ; de créer des structures de gestions nationales et internationales de ses jeux ; de créer et d'entretenir une ligne budgétaire nationale et africaine de développement des jeux africains traditionnels ; de reconnaître et de valoriser les jeux ancestraux africains par la CONFEJS, la CEDEAO, CEMAC, UA et autres. Il faut créer un centre africain de développement des jeux africains ancestraux et semi modernes. Si nous restons scotchés unilatéralement et souvent aveuglement aux jeux modernes et olympiques nous allons disparaître sur le plan culturel et de jeux.

Est-ce que vous pouvez revenir sur le potentiel sur lequel se repose le sport burkinabè ?

Il faut reconnaître à sa juste valeur le travail abattu par l'ensemble des acteurs qui interviennent dans l'administration et le développement du sport burkinabè, malgré un contexte économique restrictif et sécuritaire très difficile. Ces efforts développés et aujourd'hui reconnus sont dus à l'action du mouvement sportif et de loisirs du Burkina Faso qui compte de nos jours plus de 35 fédérations de gestions des sports et des loisirs, plus de 2483 entraîneurs et 1365 officiels techniques toutes disciplines confondues. Ce mouvement sportif compte également plus de 1300 clubs de sports, 1566 structures de formations, 29 146 athlètes et plus de 1 213 835 personnes qui déclarent se dépenser par séances d'aérobics. Je me fonde sur les données de l'annuaire statistique du ministère en charge des sports et des loisirs de 2020.

A regarder de près, on voit bien que nous avons un vivier important avec des cadres pétris de talent et des structures dirigeantes en nombre suffisant qui aujourd'hui contribuent à faire rayonner notre sport sur le plan international et régional. Ces acteurs sont soutenus énormément par le MSJE à travers l'action salvatrice et soulageant du Fonds national des sports et des loisirs. Il faut rappeler que nous avons également un ministère qui essaie tant bien que mal de donner un espoir d'existence à nos structures sportives malgré le contexte difficile du pays. Cette volonté incarnée au sommet de l'Etat est toujours présente et n'a jamais dérogé à ses devoirs quand il s'agit d'apporter un soutien à une structure sportive et de loisirs. Cependant, l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Beaucoup d'effort reste à faire à certains niveaux et là aussi nous sommes conscients mais les choses vont bientôt rentrer dans l'ordre. Au regard de tous ses moyens nous pouvons affirmer que nous dévons garder l'espoir et le meilleur reste à venir.

Dans votre œuvre vous soutenez également que la stratégie sportive doit être réadaptée. Que proposez-sous ?

En effet, il faut reconnaître que le système actuel n'est pas trop opérationnel. Par moment, il facilite l'action d'un camp et subordonne l'autre camp dans la mise en œuvre de la vision et du développement sportif et de loisirs. Nous avons un système un peu ambigu dans sa mise en œuvre à savoir qu'il n'est ni étatique, ni semi étatique et ni privé engendrant une situation douteuse, confuse et semant par moment une zizanie quant à la mise en œuvre et l'accompagnement des structures sportives. Il faut urgemment faire un choix et définir le mode de gestion et d'accompagnements des structures sportives afin d'éviter des interprétations à long termes de la population. On peut opter par exemple pour la gestion étatique du sport. À ce niveau, l'Etat peut faire un appel à candidature pour la gestion des clubs d'élites financés par ses soins. Ces clubs d'élites reconnus seront sous le couvercle de l'Etat et auront un conseil d'administration de gestion et d'orientation avec des objectifs bien définis, etc.

Aussi, au niveau de la gestion des cadres aux sein des structures fédérales, nous dévons agir sur l'action des acteurs au lieu d'agir sur les personnes dans le système de développement que nous dévons mettre en place. Il faut donc éviter de remplacer ou muter un employé à un autre poste avant qu'il n'y ait un temps suffisant en double commande avec son successeur, avant un départ à la retraite faire rédiger le testament professionnel plusieurs mois avant le départ de l'ancien dans lequel il exprime son point de vue d'une manière détaillée sur le poste, le fonctionnement et sur les éléments constitutifs. Je propose également de ne jamais recruter sans avoir au préalable consulté le testament du nouveau faisant état de sa carrière sportive, son attitude, mais surtout lui fixer un objectif sportif qu'il se doit d'atteindre à travers le respect des clauses du contrat. Parce qu'il faut permettre aux retraités d'agir et de critiquer car ils ne sont pas sujets à sanctions. Autre chose à prendre en compte, c'est d'arrêter de recruter des experts étrangers.

Tout miser sur un seul individu revient à prendre un risque élevé de ne pas réussir et de ne pas non plus rentabiliser. Pour cela, nous devons nous rassurer qu'avant de procéder à une embauche, d'avoir besoin de cet accès pendant longtemps pour ne pas sans cesse remettre la sélection en cause. C'est pour cela que je demande qu'on puisse se baser sur les experts locaux qui ont eu à faire leur preuve et sont bien connu de l'entreprise. Par conséquent, je propose que si un expert qui a eu la chance de faire qualifier les cadets d'une discipline à une phase africaine puisse continuer avec son équipe au niveau des juniors et au niveau des seniors par la suite tout en lui laissant la possibilité de faire des réaménagements à travers l'action des joueurs externes à son équipe d'origine à sa guise.

Pour un sportif professionnel, à quel moment doit-il penser à sa reconversion ? Et quels sont les activités dans lesquelles il peut s'investir ?

Le premier jour de son recrutement comme professionnel. C'est d'ailleurs la seule manière et la seule façon de réussir sa carrière professionnelle. Quand on est dès le début de sa carrière conscient que nous avons un avenir à réaliser et à défendre, nous nous donnons les moyens d'y arriver à travers la mise en place des projets futurs. Attendre vers la fin de sa carrière c'est se donner les moyens d'être un cas social. Il faut dire qu'un sportif peut embrasser tous les domaines de la vie économique et sociale, peu importe le domaine. Les cas sont connus et c'est à lui d'être l'acteur de sa vie, c'est à lui de se définir un emploi selon sa vocation et pas forcément dans le domaine des sports et des loisirs.

Il y a aussi la problématique de la relève sportive qui se pose avec acuité au Burkina Faso. Pourquoi le Burkina Faso en souffre depuis des décennies ?

Je pense qu'à ce niveau il y'a beaucoup de choses qui sont faites. Maintenant on peut se tabler sur la non mutualisation et la coordination des actions des différents camps. À ce niveau, la relève a été et est une action majeure dans la gouvernance actuelle du ministère. Ici tout est presque mis en place afin de réussir cette relève au niveau du Burkina Faso. C'est pour cela nous avons la ST-relève (Ndlr : Secrétariat technique) qui agit conséquemment dans ce domaine et aussi le FNPSL qui intervient énormément à ce niveau à travers les appels à projets et autres actions de développements. Ici, le problème se trouve dans la mise en commun des intelligences, c'est-à-dire, l'action gouvernementale doit s'inscrire dans l'action fédérale et associative du mouvement sportif et de loisirs et non le contraire. Il faut soulager et réorienter l'action du mouvement sportif et l'appuyer dans ce sens. Nous avons aujourd'hui des acteurs pétris de talents dans toutes les structures sportives et de loisirs, la seule chose qui bloque est généralement les considérations personnelles et autres…mais l'espoir est permis car les résultats sont là.

Quelles sont les perspectives pour que cette relève soit réussie ?

C'est très simple, il faut responsabiliser davantage les acteurs en leur donnant plus d'actions, d'existence et de d'expressions à travers le soutien du département des Sports. Comme perspectives, je propose également qu'on concrétise la création des centres de spécialisation et de développement des pratiques et surtout opérationnaliser ces centres. Il faut aussi fixer des objectifs à court et à long terme à toutes les fédérations sportives en matière de relèves sportive tout en continuant les appels à projet en faveurs de la relève sportive. Il faut aussi encourager et primer les meilleurs acteurs de développement de la relève sportive.

Quel est l'état des lieux des infrastructures sportives au Burkina Faso ?

L'état des lieux au jour d'aujourd'hui des infrastructures sportives au BF n'est pas reluisant. Nous ne sommes pas satisfaits et il faut le reconnaître.

La gestion des infrastructures existantes est pointée du doigt. Comment on peut propulser une meilleure gestion de celles-ci ?

Pour nous il serait intéressant et souhaitable de redéfinir le mode de réalisation et de gestions de certaines infrastructures sportives au Burkina Faso. Par exemple au niveau de la gestion, Il faut faire des options : soit opter pour une gestion privée de nos stades sous plusieurs formes. Ce choix peut épouser la direction que veut prendre, notre Etat et parmi tant d'autres. Donc, je propose ce qui suit :

gestion communautaire à travers l'action des collectivités, à ce niveau les deux parties établissent un règlement intérieur et signent un contrat de gestion à travers la mise en place d'un comité de gestion au lieu de transférer simplement la gestion comme on le constate de nos jours ;

soit nous optons pour une gestion directe, dans ce cas de figure, une régie directe est mise en place c'est à dire il y'aura l'intervention de la collectivité qui gère au compte du public ici c'est le cas actuel de nos stades transférés, la commune est seule responsable de la gestion et en assume l'entière responsabilité, en, conclusion les conséquences sont aussi connues à ce niveau ;

soit on opte pour la gestion déléguée, à l'inverse des collectivités locales, on peut décider de déléguer la gestion à des personnes morales aux statuts juridiques variés. Ici nous aurons une convention qui aura pour objet et pour effet de déléguer à un tiers une part plus ou moins grande d'une activité de service public ;

soit on décide d'opter pour le partenariat privé public, à ce niveau le mode de gestion est mixte, c'est à dire le service public s'appuie sur le concours extérieur d'un professionnel privé, chargé de faire fonctionner le service public. Il est rémunéré d'une rétribution qui comprend une redevance fixe et un pourcentage sur les résultats de l'exploitation.

Au regard des difficultés constatées, nous pouvons opter pour un changement de gestion tout en restant maître de l'ouvrage, c'est-à-dire, l'Etat doit se comporter en client exigent, passer de gestionnaire à client afin de permettre de coordonner les actions et prendre les décisions de sanction en tant que gestionnaire délégué à cet effet ; donc le PPP est souhaitable à ce niveau. Ceci concerne certaines infrastructures de dimensions internationales comme les infrastructures honorifiques.

Il y a aussi la problématique au niveau de la conception et de la maîtrise des risques reliés aux projets d'infrastructures sportives ?

L'un des risques est la maîtrise des montants qui doivent contribuer/servir à la réalisation des infrastructures sportives de dernière génération. Oui, il faut le dire, le système actuel du marché public étatique avec l'affaire des moins disant ne va jamais faciliter la réalisation d'infrastructures sportives de qualité. L'espace est très restreint pour égrainer les insuffisances mais bientôt un livre que nous avons fini d'élaborer sur les risques de gestions des infrastructures sportives et de loisirs sortira. Il sera intitulé : « Nouvelles méthodes de gestions et de réalisation sera bientôt disponible ». Il faut dire que nous avons pu dénombrer plus de 96 risques à ce niveau avec le concours de certaines mairies, directeurs régionaux de sports et loisirs, certains ingénieurs et acteurs de marchés financiers, qui ont bien voulu répondre aux questionnaires et guides d'entretiens que nous avons leur avons soumis.

Comment avez-vous appris la fermeture du stade du 4-Août ?

Je n'étais pas surpris, car les normes et homologations évoluent très vite et nous dévons nous adapter et être aux diapasons des changements en cours au niveau d'ISO, ABNORM et des homologations fédérales. En rappel les établissements qui accueilles/reçoivent le public (ERP) ont un cycle de vies et de gestion très rigoureuses au même titre qu'un véhicule avec des périodes de vidanges, de visites techniques, d'assurances etc...Pour une infrastructure comme le stade du 4-Août, si nous l'avons utilisé pendant l'année N, au début de l'année N+1, c'est-à-dire, au plus tard le 5 janvier de l'année en cours, on doit arrêter toutes les activités, peu importe la provenance, et faire le diagnostic de l'ouvrage afin de vérifier la qualité de l'ouvrage, regarder si l'ouvrage respecte les normes et les homologations en cours. Sinon, si tel n'est pas le cas, on doit corriger toutes les erreurs et remettre l'ouvrage en état d'homologation et de normes avant de l'ouvrir au public et aux activités. Maintenant si cela a été respecté, après chaque utilisation journalière une maintenance de réparation et de correction est faite pour donner un espoir d'existence à l'infrastructure en question.

En tant que spécialiste, nous pouvons dire que c'était une évidence que cela se produise, et ceci n'est pas la panacée des infrastructures sportives seulement mais concernent tous les établissements qui n'ont pas une fiche de bord d'entretien des ouvrages. Mais il nous faut réaliser beaucoup d'efforts afin que la législation financière puisse nous permettre de lancer des marchés et les attribuer à des entrepreneurs dignes et honnêtes et ayant une technologie et technicité avérée dans le domaine. Sinon nos actions seront un coup d'épée dans l'eau.

Avez-vous espoir qu'à la fin des travaux, nous aurons un stade qui répondra aux normes définitivement ?

Bien sûr, si la rénovation n'a pas respecté l'homologation quality pro FIFA et les différentes catégorisations de réalisation telles que prônées par la FIFA, il n'y aura pas de réception car c'est une priorité pour notre gouvernement surtout pour le ministre en charge des sports et des loisirs. Je vous rappelle que nous avons déjà des normes de réalisation qui existent au sein du ministère grâce à l'action du FNPSL et de l'ABNORM, et bientôt ces normes feront l'objet d'une application obligatoire. Merci pour l'espace, j'invite chacun à s'approprier le contenu de mon premier livre afin de mieux comprendre notre sport et surtout à chercher à comprendre les actions entreprises par le MSJE afin de mieux comprendre les différentes directions et orientations qui sont prises pour mieux doter notre pays d'infrastructures de qualité.

Interview réalisée par Obissa Juste Mien
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Procès "Charbon fin" : Le tribunal se déclare incompétent pour ordonner la saisie des substances précieuses produites par IAMGOLD Essakane SA

jeu, 12/10/2023 - 00:10

L'audience dans le cadre du procès "Charbon fin" a rouvert ce mercredi 11 octobre 2023, au tribunal de grande instance (TGI) Ouaga1. Le tribunal a délibéré sur les requêtes des différentes parties.

Ces requêtes sont : la saisie, à titre conservatoire des avoirs et des substances précieuses produites par IAMGOLD Essakane SA, la poursuite ou non de l'expertise des corps solides et de la désignation d'un juge superviseur.

Pour ce qui concerne la saisie, à titre conservatoire, des avoirs et des substances précieuses produites par la société IAMGOLD Essakane SA, le tribunal se déclare incompétent pour ordonner cette décision.

Par contre, il ordonne le traitement des "corps solides". Les experts ont pour cela une semaine, à compter de ce mercredi 11 octobre 2023, pour livrer les rapport de l'expertise.

Un juge superviseur, en la personne de Me Sawadogo Marc, est désigné pour superviser l'expertise. Si celui-ci n'est pas disponible, un magistrat sera désigné par le tribunal. L'audience reprendra le 23 octobre 2023.

Lefaso.net

Catégories: Afrique

Burkina / Ouagadougou : Les commerçants du marché "10 Yaar" manifestent contre les cambriolages à répétition

jeu, 12/10/2023 - 00:05

Les commerçants du marché du ‘'10 Yaar'' ont manifesté leur mécontentement ce mercredi 11 octobre 2023 contre les cambriolages à répétition dont ils sont victimes. Ils l'ont fait savoir au cours d'un mouvement d'humeur au sein du marché, resté fermé. Ils ont égrené un certain nombre de doléances dont le changement des premiers responsables du marché, le remplacement des gardiens actuels et un recrutement conséquent d'agents de sécurité.

Les commerçants du marché "10 Yaar" de Ouagadougou ont fermé leurs boutiques et sont sortis dans la matinée de ce mercredi 11 octobre 2023 pour réclamer plus de gardiens pour leur marché. Pour eux, tout au plus 5 gardiens seulement sont chargés de la sécurité de ce marché de 14 portes. « La nuit, deux gardiens sont chargés de sécuriser le marché et les autres dorment », s'offusquent-ils.

Un nombre insuffisant pour les commerçants qui disent avoir été victimes de nombreux braquages. Malgré les multiples plaintes et les promesses de dédommagement des autorités compétentes, il n'y pas eu de changement, selon ces commerçants.

Le marché restera fermé jusqu'à nouvel ordre selon les commerçants

Roger Dirba, l'un des commerçants rencontrés sur place, très remonté explique les raisons de ce mouvement d'humeur. « Nous sommes sortis ce matin parce que les braquages sont nombreux. C'est vraiment compliqué pour nous. Quand il y a braquage et que les policiers arrivent, dès qu'ils font les constats d'usage, on nous promet des dédommagements mais toujours rien. La majorité des commerçants qui sont dans le marché sont en location, donc s'il y a braquage et il n'y a pas de dédommagements, c'est difficile pour les victimes. D'autres sont obligés d'abandonner. Rien qu'hier, un jeune qui vient de débuter a été braqué et c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Malgré nos plaintes, personne ne nous écoute, même pas les délégués du marché. Donc nous avons tout fermé aujourd'hui pour nous faire entendre. Imagine toute ta vie (marchandises) est au marché et un beau matin, tu viens pour ouvrir et tu te retrouves sans rien du tout, c'est inacceptable », explique-t-il.

Roger Dirba, commerçant au marché de ‘'10 Yaar''

« Nous sommes sortis ce matin parce que nous sommes mécontents. Les voleurs nous mènent la vie dure ici depuis des années. Et à chaque fois que nous déposons une plainte, on prend juste ton identité et pas de suite. C'est un grand marché mais il n'y a pas suffisament d'agents de sécurité. Voilà pourquoi nous sommes sortis pour que les autorités compétentes puissent nous écouter », renchérit Balguissa Sawadogo, commerçante au ‘'10 Yaar''.

Balguissa Sawadogo, commerçante au marché du ‘'10 Yaar'''

Ces derniers demandent donc le changement des premiers responsables du marché qui selon eux, refusent de les écouter. Ils réclament aussi le remplacement des gardiens actuels envoyés par une compagnie de sécurité privée. Les commerçants du "10 Yaar" exigent également le recrutement d'un nombre suffisant de gardiens pour mieux sécuriser le marché et les différentes boutiques. Ils demandent aussi aux autorités compétentes de réparer les ampoules défectueuses à l'intérieur du marché.

Les commerçants mobilisés pour se faire entendre

Le mouvement d'humeur débuté le lundi 10 octobre 2023 se poursuit jusqu'à nouvel ordre, selon les commerçants qui se disent déterminés à obtenir gain de cause aujourd'hui.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Crédit photos : Bonaventure Paré

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Burkina : L'armée met en déroute une horde de 500 terroristes dans la région de l'Est

jeu, 12/10/2023 - 00:00

Dans la matinée de ce 11 octobre 2023, au moins 500 terroristes ont lancé un assaut contre une position des Forces combattantes à Yamba dans la province du Gourma.

Après de violents combats, les assaillants seront mis en déroute et ont pris la fuite vers l'Est.

Ils seront poursuivis et traqués par les vecteurs aériens et les hélicoptères de combat.

Divisés en petits groupes, ils ont été nneutralisés.

Malheureusement, l'on déplore des pertes du côté des forces combattantes.

Dans la Boucle du Mouhoun, des terroristes s'en sont pris à une position de VDP à Sadiankono près de Djibasso ce 9 octobre 2023. Ils seront mis hors d'état de nuire par les VDP et les Forces de défense et de sécurité.

Selon l'AIB qui rapporte l'information, le nombre elevé de cadavres et d'armes abandonnées témoignent de la vigeur de la riposte.

Les opérations de sécurisation se poursuivent sur toute l'étendue du territoire national.

Lefaso.net
Source : AIB

Catégories: Afrique

Lutte contre le terrorisme : « Peuple du Burkina Faso, vous devez rendre hommage à la gendarmerie ! », chef d'escadron François Zoungrana

jeu, 12/10/2023 - 00:00

Le commandant de l'Unité spéciale d'intervention de la gendarmerie nationale (USIGN), le chef d'escadron François Zoungrana, élève la voix pour défendre le corps de la gendarmerie et l'USIGN mis en cause par des activistes. Dans cette tribune à l'allure de mémoire en défense, il bat en brèche les « mensonges » distillés par des activistes écumant les réseaux sociaux et qui accusent, entre autres, la gendarmerie nationale de ne pas suffisamment s'impliquer dans la lutte contre le terrorisme ou réclament sa dissolution. Le commandant Zoungrana estime qu'il est temps de dire au peuple le rôle joué par la gendarmerie et l'USIGN pour la sauvegarde de la patrie. Cette décision de rompre avec le devoir de réserve survient aussi à un moment où la gendarmerie connaît un changement de responsabilité et l'arrestation de plusieurs officiers accusés de tentative de complot. Cette sortie de l'officier Zoungrana, a été suivie quelques heures après d'une mise au point à cet effet (ci-dessous joint également)

Je voudrais tout d'abord que vous sachiez qu'aucune intention politique ou malveillante ne se cache derrière cet écrit. Je le fais en toute lucidité avec la pleine conscience de mon devoir de réserve en tant que militaire. Cependant je le fais aussi en adéquation avec ma déontologie d'officier qui refuse que sa dignité soit bafouée.

Je le fais aussi pour préserver le moral de mes hommes qui sont, à l'heure où je vous parle, encore déployés dans plusieurs endroits à l'Est, à l'Ouest, au Nord et dans le Sahel pour faire face aux terroristes. Force et honneur à vous, chers immortels. En tant que chef, mon devoir le plus absolu est de me mettre devant pour défendre mes hommes dans les moments d'adversité. C'est ce serment que j'ai prêté et j'ai l'intention de l'honorer quoi qu'il en coute. J'ai décidé de parler aujourd'hui car ma dignité ne me permet pas de laisser vilipender la Gendarmerie par des mensonges orchestrés à travers les réseaux sociaux pour salir l'image d'une institution noble qui au fil de l'histoire a été garante de la stabilité du pays au prix de grands sacrifices que certaines personnes veulent faire oublier. Mais les ancêtres ne dorment pas. Et le « sable ne ment pas non plus comme le dirait quelqu'un. »

Je ne peux surtout pas laisser raconter des mensonges sur l'Unité Spéciale d'intervention de la Gendarmerie au sein de laquelle j'ai consacré les dix dernières années de ma carrière engagé dans la lutte contre l'insécurité sous toutes ses formes, notamment contre le terrorisme. Il est donc temps pour nous aussi, de dire au peuple le rôle joué par la Gendarmerie et l'USIGN en particulier pour la sauvegarde de la Patrie.

Avant toute chose, je pense que je dois me présenter de façon détaillée afin de donner de la crédibilité à ce que je vais raconter. A travers ma présentation, vous allez voir une partie de l'histoire de la lutte contre le terrorisme et du rôle joué par la Gendarmerie à travers l'USIGN.

Je suis le Chef d'Escadron François ZOUNGRANA, commandant de l'Unité Spéciale d'intervention de la Gendarmerie depuis Novembre 2021.Avant de rejoindre la Gendarmerie, j'étais un officier d'infanterie parachutiste affecté à l'Armée de terre au 12e Régiment d'infanterie commando à Ouahigouya de 2009 à 2011. En 2011, Sous-lieutenant de mon état, j'ai refusé de prendre la poudre d'escampette lors de la mutinerie. Je suis donc resté auprès de mes hommes pour les encadrer et les écouter. Cela m'a valu une prise d'otage temporaire et même des coups de crosses de certains de mes hommes égarés. J''ai quand même réussi à les convaincre de ne pas piller les populations et Ouahigouya est resté l'une des garnisons où les militaires ont été contenus dans leur mouvements. Cela m'a valu une lettre de félicitations du président Blaise Compaoré à l'époque.

J'ai rejoint la gendarmerie en 2011 et muté à Tenkodogo ou j'ai passé deux ans à lutter contre le grand banditisme qui sévissait dans la zone. J'ai rejoint l'USIGN en 2014 quelques mois après sa mise en place pour seconder le Lieutenant-colonel Evrard SOMDA. C'est vous dire que depuis 2014, j'ai dirigé la quasi-totalité des grandes opérations que nous avons accomplies avec succès depuis les ripostes aux attaques terroristes à Ouagadougou jusqu'aux réductions des bases terroristes dans plusieurs zones à l'intérieur du pays. Je voudrais à l'entame de mon propos rendre hommage aux vaillants combattants de l'USIGN vivants ou tombés sur le champ d'honneur pour les sacrifices consentis au fil des années. Vous êtes des héros. Et aujourd'hui, au lieu de vous célébrer, on veut vous salir.

Je profite d'ailleurs de l'occasion pour rétablir un fait qui me tient à cœur depuis des années. Je dis, je persiste et je signe que lors de l'attaque de l'Hôtel splendide, les trois terroristes ont bel et bien été neutralisés par une équipe de l'USIGN. Certes, les Français étaient là en première ligne, mais la riposte a été menée de façon conjointe avec l'USIGN du début jusqu'à la fin. J'étais d'ailleurs en première ligne dans la colonne d'assaut française pendant toute l'opération pour des fins de coordination. C'est donc moi qui ai donné l'information au commandant des forces spéciales sur le nombre et la nature des terroristes neutralisés par une équipe d'appui de l'USIGN montée sur un véhicule blindé placée face au Maquis Taxi-Brousse. Le peuple burkinabé doit connaitre la vérité et en être fier. Il doit savoir d'ailleurs beaucoup d'autres vérités qui leur ont été cachées notamment sur les sacrifices consentis par les gendarmes qu'on essaye de décrédibiliser de nos jours. Bref, ceci était une parenthèse. J'ai donc dirigé les opérations lors des attaques terroristes au restaurant Aziz Istanbul ; A l'Ambassade de France, à l'Etat-Major Général des Armées, à Rayongo , etc. j'étais engagé sur le terrain au côté de mes hommes lors de ces opérations.

Après cette vague d'attaques urbaines, la menace s'est accentuée en milieu rural. Les premiers engins explosifs improvisés, découverts dans la zone de Djibo, avaient considérablement réduit les mouvements des unités conventionnelles. Nous avions reçu la mission d'aller les appuyer pour porter un coup aux groupes terroristes qui n'étaient encore que des embryons. Nous avions alors décidé d'y aller de manière non conventionnelle en utilisant les mêmes montures que l'ennemi : des motos ALOBA. En fait cette suggestion venait de mon expérience dans la lutte contre le grand banditisme au centre Est, où nous avions expérimenté de manière efficace l'usage de ces motos contre les coupeurs de route. Je me suis donc inspiré de cette expérience pour mettre en place la tactique de combat à moto qui s'est généralisé à toutes les Forces Armées actuellement. En réalité, pendant tout le monde était convaincu que la solution était les véhicules blindés, nous avions plutôt pensé qu'il fallait agir comme l'ennemi pour pouvoir le maitriser sur son propre terrain. C'est ainsi que nous avons inventé le combat décentralisé adapté à l'ennemi asymétrique avec l'usage de motos. Cette solution était d'ailleurs moins couteuse et très efficace. Pendant 6 mois et avec ces motos uniquement, dans la zone de Djibo, nous avions traqué les groupes terroristes jusqu'à la neutralisation de leur chef sur la colline de PETEGA (Cf. Archives de la presse).

L'avenir nous a donné raison car toutes les FDS ont adopté cette technique de combat que nous avons inventé au regard de son efficacité. Nous avons d'ailleurs été sollicité plusieurs fois pour former plusieurs unités aussi bien au sein de la Gendarmerie que dans les autres Forces de défense et de sécurité. [Nous avons formé plusieurs unités COBRA et des compagnies d'infanterie sur le combat motorisé dans notre centre de formation à Loango ou dans leurs casernes. Nous avons formé des Groupes d'opérations spéciales de plusieurs régiments qui constituent le fer de lance au sein de leurs corps.] Cela est un fait, une vérité indéniable. Nous l'avions fait en toute fierté et avec la conviction que c'est ensemble que nous allons vaincre l'ennemi.

Après ces missions, nous nous sommes engagés dans les opérations spéciales à travers les offensives sur les bases terroristes. Nous avons démantelé des dizaines, soit dans des actions isolées, soit en unité d'action avec notre unité sœur, les Forces Spéciales de l'Armée de terre. Quelques opérations emblématiques peuvent être citées telles que la reprise de MANSILA dans le YAGHA une année après que les FDS eurent été chassées par les terroristes qui avaient pris le village en otage. Le village a été libéré par seulement 40 opérateurs de l'USIGN appuyés par l'Armée de l'air.

Le nettoyage de la base de TASMAKAT effectué par un Groupe de l'USIGN, soit 20 opérateurs commandés par un sous-officier supérieur. Cette opération a permis de neutraliser plus d'une centaine de terroristes et récupéré un lot important d'armes.

Depuis le début de la lutte contre le terrorisme, nous avions toujours sollicités dans les moments difficiles aux cotés de nos frères d'armes sans considération de couleur de béret. Quelques exemples permettent d'illustrer cela :
En 2018, le détachement militaire de KOMPIENBIGA fut attaqué et un nombre incalculable d'armement furent récupérés par les terroristes. En coordination avec l'ANR, nous avions planifié et exécuté une opération avec l'appui de l'Armée de l'air pour récupérer la quasi-totalité de l'armement des mains des terroristes. L'action au sol a été conduite uniquement par des Groupes d'opérations spéciales de l'USIGN. L'armement a été remis aux autorités militaires de la région de l'Est.

Le 19 Aout 2019, Suite à l'attaque du détachement militaire de KOUTOUKOU ayant conduit à la mort d'une trentaine de militaires. Face aux difficultés d'accéder aux décombres pour récupérer les morts, la grogne commençant à s'installer au niveau de la troupe. Un groupe de l'USIGN (10 opérateurs seulement) a été dépêché de ARBINDA pour aller sécuriser les lieux et permettre aux hélicoptères d'enlever les dépouilles. La mission fut conduite par l'emblématique DOYE Pascal, décédé plus tard à OUANOBE. Les éléments y sont restés pendant 24 heures dans la gueule du loup avec un gros volume ennemi autour. Ce fut un succès.

A ARBINDA, les VDP et les populations peuvent témoigner du rôle de l'USIGN en particulier et de la Gendarmerie en général dans la sécurisation de leur village et environnants et surtout lors des attaques terroristes les 20 et 24 décembre 2019. D'ailleurs je fais la parenthèse pour dire que l'idée de la mise en place des VDP a été germée certes a l'ANR mais suite à une expérience faite par l'USIGN à ARBINDA. Eh bien, c'est à ARBINDA que nous avions croisé des jeunes volontaires dynamiques venus manifester leur volonté d'aider le détachement de Gendarmerie à faire face aux terroristes. C'est ainsi que nous avions engagé un recrutement en leur sein et initié une formation sous le leadership du LCL SOMDA, commandant d'unité.

Par le truchement de l'ANR qui avait trouvé l'idée brillante, nous avions pu récupérer de l'armement pour les équiper et ainsi débuter des patrouilles de sécurisation avec eux. Leur succès va inspirer l'ANR à étendre le projet à d'autres villages. C'est ainsi que sous le leadership de l'ANR et du CEMGN, nous avions formé 650 Volontaires avant que le projet des VDP ne se mette en place formellement à travers une loi. Lorsque la loi fut adoptée, elle a confié l'administration des VDP à l'Armée de terre. Nous avions donc reversé la gestion de ces volontaires au Chef d'Etat-major de l'Armée de Terre (CEMAT) à l'époque. Nous avions aussi partagé notre expérience dans leur formation.

J'ai personnellement conçu le programme de formation sur une durée de deux semaines en prenant en compte la formation psychologique, la compréhension des enjeux du terrorisme, la formation civique et patriotique mais aussi le respect de la diversité culturelle, le refus de la stigmatisation et l'importance des droits de l'homme pour éviter la radicalisation d'une frange de la population qui pourrait se sentir ciblée. Je profite de cette tribune pour saluer d'ailleurs les sacrifices consentis par ces braves volontaires qui n'avaient rien comme équipement, mais qui forçaient l'admiration par leur engagement et leur bravoure. Je salue la bravoure et l'engagement des VDP actuels en général et leur demande de faire honneur à leurs anciens qui prenaient des initiatives pour attaquer une base terroriste avec une Kalachnikov et un chargeur et 15 cartouches. Renseignez-vous sur l'action des volontaires à BOURZANGA en 2019, l'un de leurs premiers hauts faits de guerre ou ils ont neutralisé plusieurs terroristes avec des fusils de chasse et quelques Kalachnikov et récupéré des AK47, PKMS et RPG.

Le 26 septembre 2022, lorsque le convoi retour du ravitaillement de Djibo se fait attaquer à hauteur de GASKINDE ou plusieurs soldats et civils ont trouvé la mort, c'est l'USIGN qui a été dépêchée pour aller se mettre à la tête des unités militaires engagées pour le ratissage afin de récupérer les corps et les portés-disparus.

Dans la région de l'Est, L'antenne de l'USIGN déployée à Fada dénommée « PANGA » a mené conjointement avec les unités COBRA, dix-neuf escortes pendant deux années qui ont permis de ravitailler tous les villages entre FADA et TAWORI. Pendant ces escortes, l'USIGN a toujours été placée à l'avant du dispositif pour traiter les Engins Explosifs Improvisés (EEI) afin de permettre aux autres unités d'escorter les camions. 126 EEI ont été enlevés ou neutralisés lors de ces missions. Malheureusement, d'autres ont explosé tuant neuf (9) opérateurs de l'USIGN et faisant plus de 15 blessés. Face à cette attrition, l'USIGN a demandé un véhicule blindé et le renforcement de ses armes collectives (PKMS et mortiers essentiellement) pour mieux assurer sa protection au même titre que leurs collègues des unités COBRA qui disposaient de cet armement. Jusqu'à ce jour, rien ne leur a été accordé. Néanmoins, elle a continué à exécuter les missions dans le cadre de lutte contre le terrorisme. Ainsi, elle a été projetée à OUGAROU le 27 Avril 2023 suite à l'attaque du détachement pour effectuer le ratissage et tenir la position en renfort. Elle a profité pour mener à succès des missions de ratissage de bases terroristes dans la zone en coordination avec les frappes de drone. Elle y est restée pendant plusieurs mois en appui au détachement militaire.

Par ailleurs, suite à la tentative d'assiéger la ville de KOMPIENGA et aux appels récurrents des populations pour sauver leur ville, l'USIGN y a été déployée pour appuyer le détachement militaire. Le résultat, vous le connaissez. Les groupes terroristes ont été repoussés, plusieurs attaques terroristes repoussées.
Grosso Modo, courant l'année 2023, pendant que certains activistes traitent la Gendarmerie de ne pas être engagée dans la lutte aux côtés des autres forces, l'USIGN a été engagée dans des missions A KANTCHARI, TAWORI, BOGANDE, KOMPIENGA, ZEKEZE, FOUTOURI, BITTOU, CINKANSSE, SOLENZO, DASSA, OUO et j'en passe. En ce moment même, l'unité est toujours déployée dans plusieurs zones à travers le pays. En plus de cela, elle doit assurer la veille à Ouagadougou pour parer à toute attaque terroriste qui pourrait y survenir.

Imaginez donc le rythme de travail infernal que subissent les hommes qui la composent. Si vous voulez mieux connaitre la teneur de leur servitude, approchez leurs femmes et leurs enfants ! Vous comprendrez qu'il faut alors jeter à la pierre à ceux qui se cachent derrière des caméras pour insulter des hommes d'honneur. Pour votre gouverne, l'USIGN a perdu une trentaine de combattants sur le champ de bataille avec une cinquantaine de blessés par balles dont je fais d'ailleurs partie. Certains des blessés ont été amputés de leurs jambes ou de leurs bras et d'autres trainent des séquelles irréversibles.

Cela représente à peu près un tiers des opérationnels de l'Unité
En fait, L'USIGN est employée au même titre que les Forces Spéciales de l'Armée de terre. En dehors des opérations spéciales, elle a plusieurs fois renforcé des détachements militaires e détresse. Elle a toujours été le fer de lance lors des grandes opérations telles que les opérations OTAPUANOU, DOOFU ou récemment l'Opération FELEHO pour la reconquête de SOLENZO.
La plupart des actions de la Gendarmerie ne font pas l'objet de communication spécifique par elle-même. Au nom de l'unité d'action, les actions de la Gendarmerie dans le cadre du terrorisme sont communiquées par la Direction de la Communication des Armées (DCRPA). Ainsi, la plupart du temps cela sème la confusion. Ayant remarqué que les populations ne sont pas entièrement informées de la partition jouée par la Gendarmerie, le Chef d'Etat-Major de la Gendarmerie a demandé l'autorisation de communiquer à travers la direction de la communication de la Gendarmerie. Elle attend toujours cette autorisation. Cette requête légitime ne vise pas à diviser mais plutôt à mieux légitimer l'action de la Gendarmerie aux yeux du peuple.

Peuple du Burkina Faso, voici donc récitée une partie du travail abattu par l'Unité Spéciale d'intervention de la Gendarmerie depuis sa création. Vous aurez remarqué qu'elle a gardé son rythme de travail depuis l'époque du président ROCK jusqu'au régime actuel en passant par le président DAMIBA sans regarder la couleur du régime. D'ailleurs le rythme de travail a bel et bien augmenté avec l'arrivée du pouvoir actuel et nous avons toujours répondu présent. Nous faisons notre travail dans un cadre militaire et en dehors de toute considération politique. Je ne laisserai donc pas des individus mal intentionnés venir raconter des mensonges au peuple pour nous décrédibiliser. Si c'est le sable qui lui a dit à cet activiste que l'USIGN a été formée par des mercenaires, alors le sable a menti.

Et comme le vrai sable ne ment pas, c'est donc lui qui a menti. Qu'il m'apporte la preuve de ce qu'il avance. Moi je jure devant le peuple et sur la terre des ancêtres sur laquelle se repose mes grands-parents et les éléments de l'USIGN tombés avec conviction pour défendre cette terre, que nous n'avions jamais été formé un seul jour par un mercenaire. Nous sommes des républicains et nous l'avons toujours été. Les partenaires avec qui nous avons toujours travaillé sont connus et ont toujours été envoyés et autorisés par le pouvoir en place de manière officielle. Donc de grâce, messieurs les activistes, faites votre politique mais laissez-nous-en dehors de ça. Allez y demander aux populations et aux VDP qui ont travaillé avec nous, ils connaissent notre valeur. Le vrai peuple du Burkina Faso connait la valeur de la Gendarmerie. Donc SVP, ne mentez pas sur le dos du peuple et surtout ne sacrifiez pas sur l'autel de vos intérêts égoïstes d'honnêtes burkinabés qui ont consacré toute leur vie pour vous protéger. Certains sont morts laissant leurs femmes et leurs enfants. Ils ne méritent pas cela. Et la terre juste du Burkina ne vous le pardonnera jamais. Si j'ai appris au fil du temps, des leçons de vie, surtout lors de cette dizaine d'années passées dans une unité spéciale, côtoyant les risques au quotidien et traversant les crises, c'est que la vérité triomphe toujours tôt ou tard.

Je suis un officier avec des convictions. Je suis resté loyal à mon chef et dans l'ombre pendant toutes ces années en faisant mon travail avec sacerdoce, en adéquation avec mon éducation et mes valeurs. Je n'ai jamais monnayé mon engagement par un avantage quelconque qu'il soit en nature ou en espèce. Mes hommes aussi. Nous sommes recrutés sur volontariat, nous passons un processus de sélection rigoureux de plus de 6 mois pendant lesquelles nous avions le choix de partir. Et même quand nous sommes admis, nous avons le choix de quitter à tout moment. Si nous y sommes restés pendant plusieurs années, c'est par conviction et par fidélité à la famille que nous constituons. Jusqu'en 2018, l'USIGN ne bénéficiait d'aucune prime liée à son statut, ni aux opérations.

Les seules fois que nous avions reçu de l'argent des autorités, c'est lorsqu'elles venaient nous féliciter après nos missions à succès. Elles nous offraient des enveloppes symboliques dont la valeur tournait autour du million. Prenez donc un ou deux millions et divisez par 100 personnes. Vous comprendrez ce que chacun pouvait avoir. A part cela, nous n'avons rien reçu comme avantage en espèces ou en nature de la part des autorités pour le travail que nous faisons. Nous travaillons par conviction et par patriotisme.

Maintenant permettez-moi de rétablir un certain nombre de clichés invoqués par les détracteurs pour salir l'image de la Gendarmerie pour tirer les choses au clair. Certains disent que la Gendarmerie était la garde prétorienne du régime ROCK et que le régime lui a donné toutes ses faveurs. D'abord, beaucoup ont chanté que c'est la Gendarmerie qui a remplacé le RSP.

Je rappelle que c'est plutôt le GSPR qui était la garde présidentielle et qu'il était composé de l'Armée de terre de la Police et de la Gendarmerie. L'Armée de terre disposait du plus grand effectif ainsi que des moyens de défense lourds : véhicules blindés, armement collectifs. En réalité, c'était la garde rapprochée qui posait problème à cause des avantages financiers constitués notamment des frais de mission à l'intérieur et a l'extérieur. Ce qu'il faut savoir c'est que toutes les autres forces participaient aux missions extérieures même si elles ne faisaient pas partie de la garde rapprochée. C'était le compromis trouvé par le commandant GSPR pour satisfaire les égos et les intérêts de certains, bien que tous savaient que cette pratique n'était pas du tout professionnelle et pouvait constituer un grand danger pour la sécurité du chef de l'Etat. Dites-moi alors, en quoi est ce que le GSPR constituait un avantage pour la Gendarmerie ?

D'ailleurs le coup d'Etat du président DAMIBA est venu mettre à nu la faiblesse de la Gendarmerie au sein du dispositif dont les éléments ont, par déontologie professionnelle, pris le risque d'exfiltrer l'autorité pour le sécuriser. Il en résulté les incidents de tir sur l'escorte présidentielle avec plusieurs gendarmes blessés. C'est ça la déontologie du gendarme, il accomplit sa mission quoi qu'il en coute.

Ensuite, certains évoquent l'USIGN comme ayant bénéficié de toutes les faveurs du pouvoir à l'époque qui les as équipés avec de l'armement lourd. Le General MINOUNGOU Moise, ancien Chef d'Etat-Major General des Armées pourrait certainement témoigner. En tant que commandant adjoint, j'étais allé le voir à l'insu de mes chefs pour demander un renfort en armement au regard des risques énormes que nous prenions sur le terrain par manque d'armes collectives. Ayant apprécié ma démarche, il viendra visiter l'USIGN une semaine plus tard avant d'ordonner de renforcer notre matériel. Il m'a même avoué qu'avec les résultats que nous avions, lui-même ne pouvait pas s'imaginer que nous étions aussi dénué d'équipements.

Au final, De quoi la Gendarmerie a-t-elle réellement bénéficié sous l'ère du président ROCK ? Rien de spécial. Elle a plutôt bien joué son rôle de gardienne des institutions, si bien que certains détracteurs, jaloux de sa réussite, ont fait de sa dissolution le centre de gravité de leur lutte ultime. Certes, avouons-le, la Gendarmerie espérait obtenir son autonomie. Soit, mais en quoi cette aspiration n'est-elle pas légitime ? Elle vise à lui octroyer les moyens nécessaires pour mieux s'organiser et une liberté d'action pour être plus efficace au service des populations. En quoi cela est -il un crime ? Une gendarmerie autonome et indépendante ne se fera pas au détriment d'une autre force, mais profitera aux populations et à l'Etat lui-même.

Si vous refusez de comprendre cela, permettez-moi de vous rappeler le rôle joué par la gendarmerie dans toutes les crises qu'ont connu le Burkina Faso. En 2006, elle a joué un rôle d'interposition entre l'armée de terre et la Police pour minimiser les dégâts des affrontements. En 2011, elle a été la seule force qui a réussi à contenir la mutinerie, à accueillir et sécuriser un grand nombre d'autorités militaires qui fuyaient la furie de leurs hommes. En 2014, Elle a évacué les députés de l'Assemblée Nationale et un grand nombre de membres de gouvernement pour les protéger de la foule lors de l'insurrection populaire.

En 2015, elle a joué un rôle capital dans le Contre-Putsch pour aboutir à la mise en place de la transition. De 2016 à 2018, elle a été principalement engagée lors de toutes les attaques terroristes dans la capitale pour limiter les dégâts. Lors des deux coups d'Etat, elle a sécurisé les autorités politiques pour préserver leur sécurité. Cela montre qu'au fil de l'histoire, la Gendarmerie a toujours constitué un rempart pour toute catégorie de personnes : Civils, policiers et militaires. Elle a toujours ouvert ses portes dans les moments difficiles à toute personne en détresse, même celles qui auparavant la dénigraient ou qui exerçant une quelconque autorité, se comportaient envers elle avec condescendance. La Gendarmerie a toujours constitué un gage de stabilité dans l'histoire du Burkina même plus lointaine. Ceux qui ne le savent et qui demandent sa dissolution, ce sont ceux qui veulent plutôt le Chaos au Burkina.

Dans la lutte contre le terrorisme, je voudrais aussi rappeler que les derniers détachements au Nord qui ont résisté le plus longtemps aux attaques terroristes sont ceux de la Gendarmerie à OURSI, ARBINDA et INATA. Ils ont subi plusieurs attaques mais l'ennemi n'a pas pu les déloger. Renseignez-vous comment elle caracolait pour tenir ses détachements dénués complètement d'équipements. Combien d'attaques terroristes les GARSI ont-ils repoussés et combien de bases ont-ils démantelés. Allez-y a ARBINDA,et demandez-leur qui sont les gendarmes et vous aurez une réponse impartiale et venant des hommes du terroir, ceux qui subissent vraiment les affres du terrorisme.

Allez à TANWALBOUGOU ou à PAMA et demandez-leur la valeur du gendarme. Allez-y a Kaya et renseignez- vous sur le rôle joué actuellement par l'ESRI (L'Escadron de Sécurité Routière et d'intervention) de la Gendarmerie et dont personne n'en parle. Je ne parle pas des Brigades et des Postes qui sont restés dans des zones rouges aux cotés des populations souvent en effectif d'à peine quinze personnes. Pendant très longtemps, la Gendarmerie a dû batailler pour qu'on puisse leur octroyer des primes d'opérations. Imaginez-vous un gendarme affecté à la Brigade de BOUNDORE ou au poste de TANKOUGOUNADIE dans le YAGHA, on lui refuse la prime d'opération. Cependant, le militaire qui quitte DORI pour un séjour de trois mois la bas est payé d'une prime d'opération pour son séjour. Voici les types d'injustices qui nous vivons et dont on nous demande de fermer nos gueules.

Permettez-moi de prendre des exemples de certaines frustrations vécues par la Gendarmerie en 2023, les mois passés. Nos 13 Elèves officiers issus des rangs en fin de formation à l'Académie militaire ont été notifiés qu'ils rejoindront tous l'Armée de Terre bien qu'ils devaient revenir servir leur corps d'origine. Il a fallu une longue négociation du CEMGN pour obtenir leur retour à leur base. Un mois plus tard, 106 Elèves officiers d'Active en fin de formation sont nommés Sous-lieutenant. A leur recrutement, il était prévu 30 officiers à reverser à la Gendarmerie. Au final, 5 officiers sur 106 ont y été mutés.

Pour couronner le tout, le nouveau concours interne pour les sous-officiers prévoit les quotas suivants : Armée de terre : 48 places ; Gendarmerie : 4 places. Comment peut-on expliquer ce traitement ou plutôt ces foutaises envers l'institution ? Qu'a telle fait pour mériter cela ? Pendant qu'on lui laisse recruter 3000 gendarmes auxiliaires, on refuse de lui donner des cadres pour les commander. Et lorsque nous voulons demander des comptes, on nous traite de semeurs de troubles et de ségrégationnistes. On veut faire croire au peuple que c'est nous les bourreaux alors que nous sommes les victimes.

Je suis à ma dixième page, je pourrai écrire une centaine de pages sur le rôle joué par la Gendarmerie au service du peuple et du Burkina Faso. Mais, je ne doute pas que le vrai peuple, les vrais patriotes, connaissent la valeur de la Gendarmerie. Ils ne doivent pas se laisser manipuler par des ignorants et des comploteurs instrumentalisés sur les réseaux sociaux.

Mon écrit ne vise pas à décrédibiliser une armée ou une institution sœur. Je suis pleinement conscient qu'en parlant de nos actions, certains se sentiront concernés indirectement. Je respecte l'engagement de chacun que je salue à sa juste valeur. Je suis un militaire cosmopolite, fantassin parachutiste au début de ma carrière, gendarme par la suite engagé dans une unité spéciale et travaillant en la plupart du temps aux côtés des autres Forces. Mon petit frère à la Police, il pourrait vous dire que c'est moi qui lui ai conseillé de faire le concours de la Police et combien je respecte cette institution sœur. Je suis un Burkinabé et j'aime mon pays. Je suis convaincu que c'est ensemble que nous allons vaincre l'ennemi. C'est pour cela que j'ai toujours placé le pays au-dessus de ma personne et de mes propres intérêts.

Alors, peuple du Burkina Faso, je dis et je répète la Gendarmerie est engagée à vos côtés, l'USIGN n'a jamais été au contact d'un quelconque mercenaire et ne s'est jamais mêlé à la politique. Si vous vous laissez manipuler et vous vous en prenez à cette noble institution qui vous a protégé depuis tant d'années, vous regretterez les conséquences plus tard. Et cet écrit sera là pour vous le rappeler. Si vous semez des graines de la division, vous allez récolter des fruits de haine et de chaos.

Vive l'USIGN, Vive la Gendarmerie, Vive toutes les FDS et VDP, Vive le peuple burkinabé libre et conscient ! A bas les manipulateurs et les comploteurs !
Dieu protège le Burkina Faso.

LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS !

La mise au point

J'ai appelé à la solidarité nationale envers la Gendarmerie et à la cohésion des FDS et VDP autour de la lutte contre le terrorisme, pas à la division.

Ma démarche est très honnête et n'a aucune visée politique ou un agenda caché. C'est pour cela que je reviens avec cette mise au point.

Allez-y bien lire mon écrit et en entier. Il retrace la contribution de l'USIGN et de la Gendarmerie dans la lutte contre le terrorisme.

Je voudrais donc appeler les populations à ne pas se laisser prendre par le piège de certaines personnes qui veulent coûte que coûte semer la division entre nous.
Dans mon écrit, je félicite toutes les FDS et VDP pour leur engagement ainsi que le peuple pour son soutien dans la lutte.

J'ai décidé de sortir de ma réserve, car il y a des activistes qui ont fait des vidéos pour dire que l'USIGN a été formée par des mercenaires et plein d'autres où la Gendarmerie a été vilipendée. Cela a eu pour conséquences que des citoyens contrôlent les axes menant au camp de la Gendarmerie à Paspanga en fouillant les véhicules à la recherche de gendarmes accusés de Putschistes.

Je m'excuse si j'ai offensé d'honnêtes citoyens !
Alors, je lance encore un appel à l'Union des FDS et des Populations pour la lutte contre le terrorisme et pour la sauvegarde de la Patrie !

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Burkina / Justice : 24 mois de prison dont douze fermes pour un VDP, poursuivi pour diffamation et mise en danger de la vie d'autrui

mer, 11/10/2023 - 23:55

Au titre des dossiers retenus pour être jugés le mardi 10 octobre 1023 au Tribunal de grande instance Ouaga 1, figurait celui d'un agent de santé à la retraite, par ailleurs recruté comme Volontaire pour la défense de la patrie (VDP).

Le prévenu, poursuivi pour diffamation et incitation à la commission d'un délit a, au travers d'un post Facebook, affirmé qu'un village de la région de l'Est, Sakoani plus précisément, est habité par des terroristes et que la localité devrait être « rayée de la carte du Burkina ». Des faits jugés graves par le tribunal qui l'a condamné à une peine d'emprisonnement de 24 mois dont douze fermes et à une amende de 1 million de FCFA assorti de sursis.

« Burkina/Région de l'Est : Sakoani doit être rayé de la carte du Burkina. Même les arbres sont devenus des terroristes là-bas ». Voilà exactement le message publié sur Facebook par le prévenu, qui comparaît à la barre du tribunal ce mardi 10 octobre 2023. Des faits qu'il dit reconnaître entièrement, soulignant au passage que son intention n'a jamais été de heurter la sensibilité des populations, encore moins de considérer chacun des habitants de cette localité, pris individuellement, comme étant un ennemi de la nation.

« Ce message est bel et bien le mien. Mais en vérité, je voulais le porter aux terroristes. Malheureusement, je n'ai pas été bien compris. Dans le fond, je voulais dire que les terroristes étaient dans la région et qu'ils terrorisaient les villages. Je voulais qu'ils arrêtent. C'était pour les dissuader. Peut-être que je me suis mal exprimé », a-t-il expliqué.

Pour le président du Tribunal, l'explication fournie par le comparant s'inscrit en faux avec le texte qu'il a publié. Par ailleurs, soutient-il, ce message n'est en aucun cas adressé aux terroristes qui se trouvent dans cette région. Pour lui, il est ni plus ni moins destiné au public. « Vous ne pouvez pas dire que vous vous êtes adressé aux terroristes uniquement. Ce message est pour tout le monde. Quand on publie un message sur Facebook, c'est à tout le monde qu'on parle. Tout le monde lit là-bas. Et même quand vous dites que la région est infestée. Est-ce la seule cette région qui est infestée dans tout le Burkina ? Qu'avez-vous contre la région de l'Est ? Ce sont des propos extrêmement graves », considère-t-il.

S'inscrivant dans la même veine que le tribunal, le ministère public relèvera lui aussi la gravité inouïe des propos du prévenu qui, d'ailleurs, n'a jamais mis pied dans la localité dont il est question. « Vous, vous êtes de Dédougou. Vous n'êtes pas de Sakoani. Vous n'avez jamais été là-bas. Vous ne connaissez même pas là-bas. Mais pourquoi vous tenez des propos de ce genre ? Avec ce que nous vivons comme situation, ce que vous dites est très grave ! Un intellectuel ne peut pas tenir de tels propos. Si les habitants autour de ce village avaient donné suite à votre message, ils pouvaient effectivement le rayer de la carte comme vous l'avez exhorté à travers votre message », regrettera-t-il, avant de requérir à l'encontre de ce dernier, une peine d'emprisonnement de 24 mois fermes, ainsi qu'une amende de 1 million de FCFA assorti de sursis.

Dans ses derniers mots, le VDP a, à la suite de son conseil, imploré la clémence du tribunal en ces termes : « je demande pardon. Sincèrement, je demande pardon. J'ai peut-être été mal compris, mais je reconnais que ce que j'ai écrit n'est pas bon. Je demande pardon au tribunal. Je demande pardon à tous ceux que ce message a pu vexer. Je ne vais plus recommencer », a-t-il promis.

Après une pause d'une heure, le tribunal a tout d'abord requalifié les faits d'incitation à la commission d'un délit en mise en danger de la vie d'autrui. Puis, se prononçant sur la peine, il a condamné le prévenu à 24 mois d'emprisonnement dont douze fermes ; une amende de 1 millions de FCFA assortie de sursis, et aux dépens.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Ouagadougou : Le Boulevard Charles de Gaulle devient « Boulevard Thomas SANKARA » pour compter du 15 octobre 2023

mer, 11/10/2023 - 23:45

(Ouagadougou, 11 octobre 2023). Le Conseil des ministres s'est réuni ce mercredi en séance ordinaire sous la présidence du Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition, Chef de l'Etat. Plusieurs dossiers importants ont été examinés et validés pour la bonne marche de la Transition, selon le Porte-parole du Gouvernement, Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO.

Le Conseil des ministres a entendu une communication orale relative à la commémoration du 36e anniversaire de l'assassinat du Capitaine Thomas SANKARA. Selon le porte-parole du gouvernement, Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO, cette commémoration placée sous le très haut patronage du Président de la Transition sera marquée par des actes forts en hommage au père de la Révolution. Outre le dépôt de gerbes de fleurs, il y aura une cérémonie d'élévation officielle du Président Thomas SANKARA au rang de Héros de la Nation. « En plus, il y aura la pose de la première pierre qui va marquer le début des travaux du mausolée Thomas SANKARA », a soutenu le Porte-parole du Gouvernement.

La commémoration du 36e anniversaire de l'assassinat du Capitaine Thomas SANKARA sera également marquée par la rebaptisation du Boulevard Charles de Gaulle, qui s'appellera à partir du 15 octobre 2023, « Boulevard Thomas SANKARA ».

Au titre du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, le Conseil a examiné et adopté trois décrets d'application de la loi sur la promotion immobilière. Le premier décret porte sur les conditions qui régissent la coopérative de logement social. Selon le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mikaïlou SIDIBE, il est prévu dans le cadre de la loi sur la promotion immobilière, que des citoyens qui remplissent les conditions d'éligibilité au logement social puissent se regrouper en coopératives de logement social pour bénéficier de l'accompagnement de l'Etat à travers la mise à disposition du foncier qui servira à la construction de logements au profit des membres.

Le deuxième décret porte sur les conditions et modalités de cession provisoire, définitif et de bail emphytéotique des terrains urbains destinés à la promotion immobilière. « Dans ce cadre, il est prévu que le promoteur immobilier qui souhaite construire des logements puisse bénéficier, dans un premier temps, d'une cession à travers un arrêté de cession provisoire pour lui permettre d'approfondir son projet et surtout de faire la levée de fonds pour la mise en œuvre de son projet », a expliqué le ministre Mikaïlou SIDIBE.

Le troisième décret d'application de la loi sur la promotion immobilière porte sur les conditions, les modalités et les barèmes des transactions au niveau des infractions en matière de promotion immobilière.

« L'adoption de ces trois décrets nous permet d'avancer dans la mise en œuvre effective de la loi portant promotion immobilière et permettra aux différents acteurs qui souhaitent intervenir dans ce domaine de pouvoir accélérer la mise en œuvre des projets au profit de la population burkinabè en matière d'accès au logement », a indiqué le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mikaïlou SIDIBE.

Direction de la communication de la Présidence du Faso

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Circulation routière à Ouagadougou : Un danger nommé tricycle

mer, 11/10/2023 - 23:44

Ils font désormais partie de la faune routière de Ouagadougou. Les tricycles transportent des marchandises, des animaux, et même des personnes. Si leur utilité ne semble pas contestée, les conducteurs de ces engins sont cependant, à tort ou à raison, accusés d'être à l'origine de nombreux désagréments en circulation, dont des accidents. Focus sur cette autre catégorie d'usagers des artères de la capitale !

Hors caméra, comme il l'a souhaité, Panga (nom d'emprunt), assis sur une chaise, explique d'un ton calme comment sa vie a basculé ce jour-là. Malgré sa volonté de dissimuler la douleur, sa voix trahit ses émotions. Ce jeune policier (il a moins de 30 ans) a toujours en tête le film de cette douloureuse matinée de juin 2023, alors qu'il rentrait chez lui après une énième garde toute la nuit. Non loin de sa zone d'habitation, il sera percuté par un chauffeur de tricycle, communément appelé « taxi-moto » au Burkina Faso. « Tout a été si brusque. Comme c'était au petit matin, je circulais avec la moto à 40 km à l'heure. Je circulais tout doucement pour regagner ma maison. Tout d'un coup, un conducteur de tricycle est venu par l'arrière. Il voulait tourner devant moi. Quand il est passé devant moi, j'ai essayé de l'éviter. Je suis allé à gauche, ma moto a pris l'arrière de son tricycle et je suis tombé », relate-t-il, la voix teintée d'anxiété.

Panga se retrouve au sol. Il baigne dans son sang et ne sent plus sa jambe droite. « Le sang giclait de partout », se souvient-il. Son arme de service qu'il portait n'a pas résisté au choc ; elle s'est dégrafée avec fracas pour se retrouver à une cinquantaine de mètres, tout près d'un feu tricolore. Bien d'autres objets sur lui, dont ses téléphones, vont subir le choc. A l'en croire, les premiers témoins, des badauds, sont restés méfiants après avoir découvert son arme. « Personne n'a levé le petit doigt pour m'assister ou appeler les sapeurs-pompiers. Ils pensaient que j'étais un bandit », s'offusque le jeune policier. Il sera par la suite secouru par une équipe de frères d'armes qui était de passage. « C'est une unité de la gendarmerie en mission de sécurisation hors de Ouagadougou qui m'a apporté son aide. Lorsqu'ils ont vu la foule, ils se sont arrêtés pour comprendre. Après avoir constaté qu'il s'agissait d'un accident, ils ont immédiatement posé un garrot pour arrêter l'hémorragie », relate Panga.

Après avoir reçu les premiers soins des « pandores sauveurs », le policier informe son chef de service et sa famille. Le conducteur du tricycle, lui, s'est fondu dans la foule, après avoir déplacé son engin. Il sera par la suite interpellé et son engin saisi. Il lui a été demandé de rester à la disposition de la police pour la suite de la procédure. « Il n'a même pas eu le réflexe de s'excuser. Il est seulement passé une fois pour me rendre visite et n'est plus jamais revenu. Ce chauffeur d'un âge mûr a envoyé ses enfants pour s'enquérir de ma santé de temps en temps », a souligné Panga, précisant que toutes les charges financières, il les a supportées seul.

Aux urgences, Panga a subi trois opérations chirurgicales en l'espace de trois semaines. Sa jambe droite sera finalement amputée.

Panga est toujours en convalescence

Chose étrange, le policier a remarqué, pendant son séjour aux urgences, qu'il n'était pas la seule victime d'accident mettant en cause des chauffeurs de tricycle.

C'est pourquoi il a suggéré un ensemble d'actions, afin que personne d'autre ne subisse son calvaire. Il recommande donc à l'autorité de maximiser sur la sensibilisation. « L'autorité peut par exemple proposer aux associations de conducteurs de tricycle de visiter les centres traumatologiques. Les conducteurs doivent aller voir ce que leurs engins font aux gens. Ils doivent voir l'impact de leurs actions sur les populations », appelle-t-il.

Malgré son handicap, Panga dit ne pas être inquiet pour sa réinsertion professionnelle. Optimiste, il accueille son état actuel comme une étape que la vie voulait lui faire traverser.

Panga remercie « ses camarades » (collègues de travail) pour le soutien moral pendant toute cette épreuve

« Ils circulent mal »

Certains conducteurs sont accusés de surcharges de leurs tricycles. Boukaré Compaoré est un fonctionnaire. Il a eu une mésaventure avec un taxi-moto, en se rendant au service en cette matinée du 12 juin 2023. Il dit avoir constaté que le conducteur de tricycle qui roulait devant lui transportait du matériel lourd. « Il était vraiment surchargé avec son matériel hors-gabarit. J'ai cru pouvoir le dépasser parce qu'il avait totalement pris la voie. Entre temps, j'ai entendu un bruit. Je me suis rendu compte que l'arrière du véhicule avait été percuté par le matériel qu'il transportait. Vraisemblablement, il a voulu éviter une femme qui poussait une barrique. Dans le feu de l'action, il a cogné une vieille qui poussait son vélo », a-t-il expliqué. Malgré son indélicatesse, le conducteur du tricycle va l'accuser d'avoir causé l'accident. Pour mieux comprendre la situation qu'il venait de vivre, Boukaré Compaoré décide alors d'appeler la police pour faire un constat. Le conducteur de taxi-moto change alors de ton et joue la carte de la diplomatie.

Boukaré Compaoré a pris une photo de ce que transportait le tricycle

« Comme j'ai appelé la police, il a commencé à me demander pardon. A Ouagadougou, la circulation était mauvaise dans le temps. Mais avec l'arrivée de ces chauffeurs, la situation a empiré. Ils circulent mal. Mais tant que tout se passe bien, ils prennent le dessus. Ils insultent et balancent toutes les insanités qui vont avec. Mais dès qu'ils sentent que tu veux appeler les forces de l'ordre pour un constat, ils deviennent subitement misérables. Ils te demandent pardon et tu n'arrives plus à les reconnaître », a-t-il affirmé avec un sourire.

Le constat de la police révèle la faute du conducteur du tricycle. Il n'a pas les moyens de dédommager M. Compaoré. L'affaire a été traitée à l'amiable à la demande de Boukaré Compaoré.

Boukaré Compaoré fustige le comportement de certains chauffeurs de taxi-moto qui insultent les usagers, même quand ils sont en tort

Sain et sauf, Boukaré Compaoré verra sa voiture réparée par son assurance. « Ces gens empruntent toutes les routes, celles des motos et des voitures. Ils n'ont pas de pistes exactes ; c'est cela qui crée les accidents. Tout le monde est en danger avec eux », blâme Boukaré Compaoré, qui invite les autorités à plus de rigueur avec les conducteurs de taxi-moto, surtout en ce qui concerne la possession du permis de conduire.

Mamadou (nom d'emprunt) a, lui aussi, eu un accident de circulation en juin 2023 avec un conducteur de tricycle. Il venait de quitter une clinique de la place où il avait accompagné sa mère malade, pour se rendre à la pharmacie. « Aux environs de 7h50, avant d'aborder les deux voies au niveau de l'hôpital Tengandogo, j'ai pris l'initiative de tourner parce que la pharmacie se trouvait à ma gauche. J'ai mis mon clignotant gauche. Les personnes qui étaient dans leurs véhicules et même celles sur leurs motos se sont arrêtées pour me laisser tourner. Pendant que je tournais, soudainement, j'ai entendu un bruit de tricycle. La route est étroite. Apparemment, le chauffeur était inattentif. Le pire, il avait un problème de freinage. Il était donc obligé de laisser la chaussée bitumée pour prendre celle non-bitumée, afin d'éviter les motocyclistes qui étaient devant lui. En descendant, il s'est rendu compte qu'il y avait un véhicule qui traversait la route. Il a tenté maintenant de remonter sur le goudron. Malheureusement, il est venu me percuter par derrière », a détaillé Mamadou, qui se demande toujours comment l'on peut circuler à une si vive allure à pareille heure.

Mamadou a pris une photo de l'état de sa voiture après l'accident

Il s'est dit chanceux, car c'est sa voiture qui a subi le choc. Mamadou est convaincu que s'il circulait à moto, il était fort probable qu'il fut gravement blessé. « Il a raté de justesse des femmes qui étaient sur leurs motos. Les gens voulaient même le lyncher ; ils étaient tellement en colère », a-t-il renchéri.

Le chauffeur, sachant qu'il avait un problème de freinage, n'a pas pu se défendre face à la colère de la foule et est resté calme, ajoute Mamadou. « L'engin n'avait pas d'immatriculation, ni de carte grise, ni d'assurance et, pire, pas de visite technique. », déplore Mamadou.

Le chauffeur, un jeune homme, n'avait pas non plus de permis de conduire. Lors de la confrontation au commissariat, Mamadou apprendra de la police qu'il était en tort sur un point. Il n'avait pas la priorité. C'est seulement par courtoisie que les autres lui ont cédé le passage ce jour-là. Néanmoins, le conducteur de tricycle avait une grande responsabilité, car « il était inattentif et n'arrivait pas à maîtriser son engin parce que n'ayant pas de système de freinage ». Mamadou ayant souscrit à l'assurance tout risque pour son véhicule, son assureur a donc pris en charge une grande partie des frais de réparation. Cela n'a pas empêché qu'il débourse plus de 200 000 F CFA.

Mamadou a insisté sur le fait qu'il faut empêcher des mineurs de conduire cet engin par tous les moyens légaux et des sanctions

Mamadou dit être lui-même propriétaire d'un tricycle. Mais contrairement à d'autres, son engin a absolument tous les documents demandés par l'autorité. Il dit veiller à ce que son chauffeur respecte le code de la route et qu'il ait minimum 20 ans.

Nous avons contacté quatre femmes ayant chacune eu un accident avec des chauffeurs de taxi-moto. Elles ont toutes refusé de témoigner. Deux d'entre elles ont évoqué divers motifs. L'une, par crainte de perdre son foyer, a préféré rester dans l'omerta.

Que dit la loi sur les conditions d'acquisition et de circulation des tricycles ?

Le lieutenant Abdoulaye Sana est le chef de la section des accidents du commissariat de l'arrondissement N°12 de Ouagadougou, situé au quartier Ouaga 2000. Il est revenu sur le texte de référence qui régit la circulation des tricycles au Burkina Faso. Il s'agit du décret 2012-559/PRES/PM/MTPEN/
MEF/MICA/MATDS/MID du 5 juillet 2012 portant conditions et modalités d'exploitation à titre lucratif et pour compte propre des vélomoteurs, motocyclettes, tricycles et quadricycles à moteur. A en croire le lieutenant Sana, la mise en circulation de ces engins répond à certaines exigences. Une fois qu'un individu paie un tricycle, il y a un préalable à remplir avant son utilisation, car l'Etat sait pertinemment qu'on ne l'achète pas pour en faire un moyen de déplacement personnel.

L'acquéreur de l'engin doit d'abord adresser une demande à la commission communale des transports terrestres afin d'obtenir une licence spéciale. Il doit en outre s'inscrire au registre des transports pour les motos-taxis. Le décret fixe des conditions d'exercice de l'activité. Le conducteur doit être âgé d'au minimum 18 ans et être titulaire d'un permis de conduire de la catégorie B1, assorti d'un certificat d'aptitude à la conduite des tricycles.

Il se doit également de porter une tenue unique dont la couleur est déterminée par la commission communale. Le chauffeur a l'obligation de porter un casque homologué. S'agissant du tricycle, il doit être peint en une couleur unique et estampillé d'un numéro d'identification autre que le numéro d'immatriculation. La couleur choisie est déterminée par la commission communale. Selon le décret, un chauffeur de tricycle ne doit pas rouler après 19h00 et avant 5h00 du matin. Il ne doit aucunement circuler hors des limites territoriales de la commune qui lui a délivré la licence spéciale. A titre d'exemple, un tricycle identifié par la commune de Ouagadougou ne doit pas circuler à Kaya.

« Notre commissariat a enregistré 57 cas d'accidents impliquant des conducteurs de tricycle en 2022. Pour le premier semestre de 2023 (janvier à juin), on note 27 cas », a confié le lieutenant Abdoulaye Sana, qui précise que les constatations d'accidents du commissariat de l'arrondissement 12 couvrent les arrondissement 10, 11 et une partie de l'arrondissement N°5.

Ces chiffres ne prennent pas en compte les cas d'accidents qui n'ont pas été signalés au niveau du commissariat. Il a dit constater, à travers les statistiques, que les fautifs sont généralement les chauffeurs de tricycle. « Lorsque nous faisons la confrontation, nous voulons déterminer les causes de l'accident. Mais il y a des gens qui ne comprennent pas cela. Ils disent que nous voulons accuser X ou Y. Nous ne faisons que déterminer les causes de l'accident afin d'orienter le dossier suivant une procédure de réparation du sinistre occasionné. Nous ne sommes pas dans le jugement. Je peux dire sans me tromper que les conducteurs de tricycle sont généralement en faute. Dans la plupart des cas, ces conducteurs n'ont pas respecté les règles en matière de circulation routière », a déclaré le chef de la section des accidents. Il a dit remarquer que les usagers les plus vulnérables sont ceux qui sont à moto.

Des dires du lieutenant Abdoulaye Sana qui a plus de trois ans de service dans ce commissariat, certains conducteurs de taxi-moto représentent un danger pour eux-mêmes et pour les autres. Il a narré deux anecdotes qui ont marqué sa carrière.

« Il y a un conducteur de tricycle qui avait chargé des légumes en provenance de Koubri. Lorsqu'il est arrivé au niveau de la montagne, à cause de la charge, le tricycle n'a pas pu traverser. Il a reculé et le tricycle s'est renversé sur lui-même. Malheureusement, il a rendu l'âme. Il y a eu un autre cas où le chauffeur de tricycle était en excès de vitesse. Arrivé à un virage, il a voulu tourner. Malheureusement, à cause de l'excès de vitesse, il n'a pu maîtriser le guidon. Il a terminé sa course contre un arbre. Il est décédé sur place » a-t-il dit, tout ému. Il a confié qu'il y a eu des cas où les chauffeurs de taxi-moto ont pris la poudre d'escampette après avoir percuté des usagers (délit de fuite). Le chef de la section des accidents de ce commissariat a donc conseillé aux usagers, en cas d'accident, de garder un œil sur le chauffeur afin d'éviter une surprise désagréable.

« Actuellement, j'ai un cas d'accident où le chauffeur a fui. Malheureusement, le tricycle n'est pas immatriculé. Mais on est toujours dans les recherches pour le retrouver » a-t-il dit, peiné. Le lieutenant Abdoulaye Sana a affirmé que la police travaille sans relâche pour obliger les conducteurs de tricycle à respecter les règles. Des descentes à l'improviste sont organisées par le commissariat à cet effet. Les unités chargées de la circulation routière organisent des missions spécifiques pour interpeler les chauffeurs qui circulent au-delà des heures dictées par la loi. Les descentes visent également ceux qui circulent sans leurs documents à jour (le permis de conduire, l'assurance, la visite technique, etc.). Il faut rappeler que même quand le passif est réglé entre les parties après un accident, la police exige que les propriétaires des tricycles mettent à jour leurs documents avant la levée à la fourrière.

Au commissariat de Ouaga 2000, des tricycles en infraction sont entassés (certains n'ont pas de plaques d'immatriculation)

Le lieutenant a conseillé aux chauffeurs de tricycle de respecter les règles de la circulation routière pour préserver leurs vies et celles des autres usagers. Il a demandé aux associations des conducteurs de tricycle de sensibiliser leurs membres sur les règles en matière de circulation routière.

Note: ">Lire aussi : Ouagadougou : La police municipale met en fourrière 80 tricycles pour non respect des heures de pointe

Abdoulaye Sana révélera qu'il y a eu des cas d'accidents où des mineurs conducteurs de tricycle étaient impliqués. « Les gens payent des tricycles qu'ils confient à des enfants. C'est souvent lié à une méconnaissance des textes. Quand on les interpelle, ils disent que c'est pour joindre les deux bouts. Mais dans le souci de joindre les deux bouts, il ne faut pas mettre en péril la vie des autres usagers », a-t-il martelé.

« Notre message-clé reste le même : prudence, tolérance, respect du code de la route », lieutenant Abdoulaye Sana

Il expliquera que des agents, dans l'exercice de leur mission de contrôle, ont été victimes de certains chauffeurs de tricycle « inciviques ». Des policiers, en interpellant certains conducteurs de tricycle pour des contrôles, ont été pris pour cible. « Ils foncent directement sur eux avec leurs engins », a-t-il révélé. Le commissariat de Ouaga 2000 a récemment déféré un conducteur de tricycle qui tentait d'échapper à un contrôle. Le chef de la section des accidents du commissariat de l'arrondissement numéro 12 a aussi noté quelques soucis qui entravent l'action de la police. « Les fourrières ne sont pas assez grandes pour accueillir tous les tricycles. Il y a tellement de tricycles dans la ville de Ouagadougou aujourd'hui… », a-t-il rappelé.

Les chauffeurs de taxi-moto impliqués dans des cas d'accidents avec des blessures graves et /ou avec des pertes de vies humaines sont conduits devant le parquet. Ils sont jugés sur la base du code pénal en ses articles 522-1 et 522-2 parlant respectivement des blessures involontaires et des homicides involontaires. Ceux qui ne respectent pas le code de la route s'exposent à payer une amende compris entre 6 000 et 12 000 F CFA.

Les statistiques de l'ONASER

Il est difficile de connaître la totalité des accidents où les chauffeurs de tricycle sont impliqués au Burkina Faso et plus particulièrement à Ouagadougou. L'Office national de la sécurité routière (ONASER) se fonde sur les données de la police nationale du Centre pour faire des statistiques dans « le grand Ouaga ». Cette zone compte la commune de Ouagadougou et sept communes périphériques (Tanghin-Dassouri, Komsilga, Komki-Ipala, Loumbila, Koubri, Pabré et Saaba).

Dans les outils de collecte des données, la plupart des commissariats ne produisent pas de statistiques spécifiques pour les cas d'accidents impliquant les conducteurs de taxi-moto. Ils spécifient surtout les cas d'accidents des engins à quatre et deux roues. Néanmoins, pour les besoins de cet article, l'ONASER a accepté volontiers de recenser quelques données des commissariats qui ont spécifié les cas d'accidents impliquant les tricycles (engins à trois roues) de 2018 à 2022.

Les cas d'accidents ont été divisés en trois catégories. En 2022, pour les tricycles contre les deux roues (motos), on compte 208 cas. Pour ceux contre les piétons, il y a eu 45 cas. On dénombre au total 804 cas contre les quatre roues (véhicules). Cela fait un total de 1 057 conducteurs de tricycle qui sont impliqués dans des cas d'accidents. Ce nombre représente 7% des cas d'accidents en 2022, quand on sait que la police nationale en a recensé 15 302 dans la région du Centre cette année-là. Pour le moment, l'ONASER ne dispose pas de chiffres pour le premier trimestre et semestre de l'an 2023.

Voir les données sur les cas d'accidents dans le grand Ouaga ici (Source : ONASER) :

Les cas d'accidents impliquant les engins à trois roues sont coloriés en couleur jaune (ils s'étalent de 2018 à 2022)

Une association créée pour assainir le milieu

Nous avons rencontré le président de l'Association nationale des conducteurs de tricycles du Burkina (ANCT), Alassane Ouédraogo. Nous lui avons brossé l'histoire de nos trois témoins. Il a expliqué en premier lieu que cette association a été créée en 2020, parce que « nous avons remarqué que les conducteurs de tricycle ne faisaient qu'augmenter. Nous nous sommes rendu compte que nous avons beaucoup de problèmes. Nous avons voulu voir dans quelle mesure nous pouvons contribuer à un changement de comportement et valoriser l'activité. Au début, les gens croyaient qu'un conducteur de tricycle, c'est quelqu'un qui n'a rien à faire. C'est pourtant une activité qui nourrit son homme ».

Il est lui-même conducteur de cet engin et a trois tricycles en sa possession. L'ANCT compte à ce jour environ 900 membres à travers le Burkina Faso. Un chiffre plutôt bas, reconnaît le président, car selon ses informations, environ 180 000 tricycles immatriculés ont été recensés sur toute l'étendue du territoire national. Alassane Ouédraogo a admis que de nombreux chauffeurs de la corporation sont à l'origine des accidents dans la ville de Ouagadougou. Il a précisé que c'est d'ailleurs l'une des principales raisons qui ont conduit à la création de l'association. « La grande majorité des conducteurs de tricycle ignorent la règlementation liée à la circulation. C'est la raison pour laquelle quand ils sont sur la voie publique, ils commettent des dégâts. Souvent, nous déplorons des pertes en vies humaines. Nous le savons et nous travaillons à les corriger. Les conducteurs de tricycle perdent rarement la vie en cas d'accidents, contrairement aux autres usagers de la route », a-t-il reconnu. En ce qui concerne les délits de fuite, le président de l'ANCT a donné son argumentaire.

Pour lui, dans toutes les activités humaines, il y a des individus qui n'ont pas un comportement vertueux. « Nous ne pouvons pas dire que tous les conducteurs de tricycle sont des personnes de bonne moralité. Souvent, il arrive que quelques-uns commettent une erreur et s'en fuient. Mais, cela est peut-être lié à la peur de la suite qui leur sera réservée. C'est un comportement déplorable à mon sens. Si vous commettez un acte, il faut vous arrêter et l'assumer », a-t-il dit. Alassane Ouédraogo affirme que le Burkina Faso dénombre environ 300 000 conducteurs de tricycle. Cette activité représente donc un apport économique considérable au regard du nombre de familles qui en profitent.

Comme frein à l'épanouissement des chauffeurs de tricycle, il a étalé entre autres le comportement de certains propriétaires et conducteurs qui ne cherchent pas à se procurer les documents demandés par l'Etat. En outre, selon lui, l'acquisition du permis de conduire est très coûteuse pour les conducteurs. Il a dit constater le rejet de la population vis-à-vis des chauffeurs de taxi-moto. « La population pense que tous ceux qui conduisent les tricycles sont des personnes qui ont de mauvaises intentions et qui consomment des stupéfiants. Il faut nous aider à être mieux encadrés au lieu de nous rejeter », s'est-il offusqué.

Alassane Ouédraogo demande aux populations d'éviter d'avoir autant de préjugés, car les mauvais comportements en circulation viennent de partout.

Il a confié que le combat actuel de l'association est la sensibilisation sur l'interdiction des mineurs qui circulent avec cet engin. « Nous avons remarqué que certains commerçants payent le tricycle pour leurs enfants. Ces jeunes enfants qui ne connaissent même pas la réglementation commettent des dégâts et ternissent l'image de la profession. Alors qu'il y a des personnes de bonne moralité qui se nourrissent, payent la scolarité de leurs enfants et se soignent en faisant ce métier », a fait comprendre M. Ouédraogo.

A l'endroit des victimes de chauffeurs de taxi-moto, il s'est incliné devant la mémoire de toutes les personnes qui ont perdu la vie. Il a souhaité un prompt rétablissement à celles et ceux qui sont blessés. Il a invité les conducteurs de tricycle à faire preuve d'exemplarité en circulation pour éviter des situations fâcheuses. L'ANCT a organisé une rencontre dans le mois de juillet 2023. En plus de ses membres, les autorités, l'Office national de la sécurité routière (ONASER), le Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) et les Forces de défense et de sécurité (FDS) étaient présents.

Alassane Ouédraogo a voulu ainsi redorer le blason de la profession, sensibiliser les acteurs et faire un plaidoyer auprès des autorités. Il a estimé que le business des taxis-motos rapporte gros à l'Etat. Selon ses calculs, si les 180 000 tricycles immatriculés payent des taxes de stationnement, cela représenterait près d'un milliard huit-cent millions de F CFA comme recette fiscale pour l'Etat.

Chaque tricycle équivaut à 10 000 F CFA comme taxe de stationnement. Pour lui, les autorités ont donc intérêt à mener la réflexion pour aider les associations à mieux outiller et sensibiliser les acteurs. Il a demandé au gouvernement de réduire les tarifs des permis de conduire pour les conducteurs de tricycle. « Nous sommes en train de faire un plaidoyer à l'endroit du ministère des Transports pour qu'il puisse nous aider à créer une auto-école. Cela va nous permettre d'améliorer la conduite des chauffeurs », a-t-il confié. Alassane Ouédraogo a invité les propriétaires et conducteurs de tricycle à adhérer à l'ANCT et à s'abonner à la page Facebook de l'association. On y publie les bonnes pratiques sur le code de la route.

Une mauvaise image auprès des usagers de la route

Nous avons demandé la perception des usagers de la route sur la manière dont circulent les conducteurs de tricycle dans le grand Ouaga. Ils sont 55 à avoir répondu au questionnaire, soit 30 femmes et 25 hommes. Les réponses ne penchent pas en faveur de ces chauffeurs. 33 personnes trouvent qu'ils circulent « très mal » (20 femmes et 10 hommes). 20 d'entre eux (10 femmes et 10 hommes) pensent qu'ils circulent « mal ». Seulement deux ont coaché dans la case « bien » (hommes). Aucune femme n'a coché dans la case « très bien » et « bien ». L'écrasante majorité des personnes qui ont coché dans la case « mal » et « très mal » disent avoir eu des mésaventures (accrochages, accidents) en circulation avec les conducteurs de tricycle.

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Un constat sur le terrain

Pendant trois mois (juillet, août et septembre 2023), nous avons fait un constat personnel sur le terrain à travers les artères de la capitale et les localités périphériques. Il s'agit des quartiers Ouaga 2000, Patte d'oie, Kossodo, Tanghin, Bonheur-ville, Karpala, Tampouy, Nagrin, Gounghin, Larlé, Hamdallaye, Cissin, Pissy et les communes rurales de Saaba, Tanghin-Dassouri et Komki-Ipala. L'un des éléments flagrants est que les conducteurs de tricycle ne portent pas de casque (seulement un conducteur en portait). L'excès de vitesse semble aussi être commun à ces chauffeurs. Les dépassements et virages hasardeux sont aussi des pratiques de cette catégorie d'usagers de la route.

Parmi eux, nombreux sont ceux dont les tricycles sont surchargés, ce qui fait qu'ils ont parfois des difficultés à avancer.

Pourtant, selon le décret, la charge des marchandises transportées ne doit pas excéder celle utile à la carrosserie du tricycle. D'autres circulaient avec des pneus dégonflés tandis que le transport des passagers semble devenu quasiment chose normale (on compte souvent 5 ou 10 passagers dans un tricycle).

Un chauffeur de tricycle transportant 5 passagers

Des conducteurs circulent en dehors des heures fixées par la législation. A titre d'exemple, nous avons aperçu des chauffeurs de taxi-moto avant 5h00 du matin et aux environs de 23h, tout comme ces mineurs qu'on pouvait rencontrer en train de rouler des tricycles.

Nous avons assisté une fois à une scène ou le chauffeur de taxi-moto a fait un grand virage pour s'enfuir, parce qu'ayant aperçu la police au feu. Il circulait à une heure interdite. Il a failli cogner des usagers dans sa course.

Il y a aussi ceux qui circulent dans le sens interdit, surtout au niveau de l'échangeur de Tampouy. La plupart des tricycles sont conduits par des hommes. Durant les trois mois, nous n'avons vu que deux femmes en conduire.

Samirah Elvire Bationo
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Reprise du train voyageur : Le ministre des transports s'assure de l'avancée des préparatifs à la gare ferroviaire

mer, 11/10/2023 - 22:29

La pandémie à covid-19 a entamé plusieurs secteurs d'activités parmi lesquels, celui du transport. A Ouagadougou, comme partout ailleurs au Burkina, le train voyageur est immobilisé depuis 2020, ce qui handicape une partie du secteur ferroviaire. Pour sa réouverture prévue courant novembre 2023, le ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Roland Somda, a effectué une visite ce mercredi 11 octobre à la gare ferroviaire pour constater l'effectivité des travaux entrepris, avant que le train ne redémarre.

Les frontières ivoiriennes ont rouvert mais le train n'a toujours pas repris. Une situation qu'ont déploré ses utilisateurs qui, après plusieurs interpellations des autorités, ont vu leur cri de cœur entendu. Courant novembre, le train voyageur reprendra ses activités. Et pour s'assurer que tout marche pour le mieux avant le début effectif, le ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Roland Somda a effectué une visite sur le site de la gare ferroviaire. « Les travaux préparatoires pour la reprise du train voyageur sont en cours. Et pour nous en rassurer, nous avons envoyé une mission à Abidjan qui est allé constater l'état d'avancement des travaux. Je puis vous assurer qu'ils sont à un niveau satisfaisant. Pendant que le matériel est en train d'être remis en forme, il était de notre devoir de faire cette sortie pour se rassurer de ce qui se passe comme préparatifs ici, à la gare de Ouagadougou », a laissé entendre le ministre.

Pour ce qui est des contraintes qui pourraient entraver la relance du train, le ministre dira ceci : « nous les avons notées. Le train voyageur transporte des hommes et il est normal qu'il y ait un cadre décent pour que les voyages soient confortables au mieux ». Toutefois, précise-t-il : « c'est un début. Le confort auquel nous nous attendons ne sera peut-être pas au top. Mais nous veillons et travaillons à ce que cela puisse s'améliorer avec le temps et que cette activité puisse atteindre à terme, son niveau maximum d'exercice ».

« Chacun de nous a un rôle à jouer pour que ce projet soit effectif dans les délais que nous projetons », Roland Somda

Le président de la délégation spéciale de la ville de Ouagadougou était lui aussi présent à cette visite. Une occasion pour le ministre de saluer l'engagement de ce dernier et celui de tous les acteurs avec, à lever tous les points d'achoppement concernant ce projet car dit-il, « les objectifs que nous avons à atteindre sont communs ».

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Compte rendu du Conseil des ministres du mercredi du 11 octobre 2023

mer, 11/10/2023 - 22:22

Le Conseil des ministres s'est tenu à Ouagadougou, le mercredi 11 octobre 2023, en séance ordinaire, de 09 H 00 mn à 12 H 40 mn, sous la présidence de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition, Président du Conseil des ministres. Il a délibéré sur les dossiers inscrits à son ordre du jour, entendu des communications orales, procédé à des nominations et autorisé des missions à l'étranger.

I. DELIBERATIONS

I.1. AU TITRE DU MINISTERE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA PROSPECTIVE

Le Conseil a adopté un décret portant modalités de mise en œuvre du
Partenariat public-privé (PPP) par les collectivités territoriales au Burkina Faso.
Ce décret vise l'application des dispositions de la loi n°032-2021/AN du 25 juin 2021 portant cadre juridique et institutionnel du Partenariat public-privé au Burkina Faso.
Les innovations du décret sont :
la définition de critères de capacité budgétaire de sélection du PPP au niveau des collectivités territoriales ;
la possibilité d'allègement du processus de sélection du partenaire privé selon la nature du projet ;

la mise en place d'une cellule PPP au sein des faitières des collectivités ;
la clarification des conditions de recours au PPP ;
la prise en compte de l'intercommunalité dans la conduite des projets PPP.
L'adoption de ce décret permet de compléter le cadre juridique et institutionnel en vigueur en matière de Partenariat public-privé en vue d'assurer un meilleur encadrement des collectivités territoriales.

I.2. AU TITRE DU MINISTERE DE LA TRANSITION DIGITALE, DES POSTES ET DES COMMUNICATIONS ELECTRONIQUES

Le Conseil a adopté un décret modificatif du décret n°2022-069/PRESTRANS/PM/MATDS/MEFP/MTDPCE portant création, attributions,
organisation et fonctionnement du Comité d'orientation stratégique de suivi et de mise en cohérence des initiatives d'identifiant unique au Burkina Faso.
La modification de ce décret vise la prise en compte de la Commission de l'informatique et des libertés (CIL) dans ledit Comité.

L'adoption de ce décret permet au Comité d'orientation stratégique de bénéficier de l'appui de la Commission de l'informatique et des libertés pour le respect de la protection des données à caractère personnel dans la mise en œuvre de l'identifiant unique au Burkina Faso.

I.3. AU TITRE DU MINISTERE DE L'URBANISME, DES AFFAIRES FONCIERES ET DE L'HABITAT

Le Conseil a adopté trois (03) décrets.
Le premier décret régit la coopérative de logement social au Burkina Faso.
Ce décret vise à règlementer la coopérative de logement social dans le domaine de la promotion immobilière.

La coopérative de logement social doit se munir comme toute association, d'un récépissé de déclaration d'existence, avec toutefois, un minimum de vingt (20) membres pour se constituer. Elle devra aussi, à l'instar d'une mutuelle, se faire délivrer un agrément de coopérative de logement social l'habilitant à porter des projets de réalisation de logements sociaux au profit de ses membres. Un effectif de cent (100) membres est requis à cet effet.

Par ailleurs, la coopérative de logement social comporte comme instance et organes, une assemblée générale, un bureau exécutif et un commissariat aux comptes. Elle demeure soumise au contrôle de l'Etat et de la collectivité territoriale. Les coopératives de logement social peuvent se regrouper en structures faitières, à travers des unions ou des fédérations.

L'adoption de ce décret permet la mise en œuvre effective de la loi n°0082023/ALT du 20 juin 2023 portant promotion immobilière au Burkina Faso.
Le deuxième décret porte conditions et modalités de cession provisoire, de cession définitive et de bail emphytéotique des terrains urbains destinés à la promotion immobilière, constitués par l'Etat, les collectivités territoriales et les promoteurs immobiliers privés.

La cession des terres aux fins de promotion immobilière suivra désormais une procédure distincte de celle qui existait. Elle se fera de manière successive, obligeant le promoteur immobilier à passer par une cession provisoire avant le titre foncier. Le titre foncier ne peut plus être délivré sur des terrains nus. La société immobilière devra mettre en valeur le terrain mis à sa disposition avant de prétendre à la cession définitive, donnant lieu à la délivrance du titre foncier.

Par ailleurs, les sociétés de promotion immobilière étrangères ne peuvent bénéficier que de baux emphytéotiques pour la réalisation de produits immobiliers destinés à la location simple.

L'adoption de ce décret permet l'application des dispositions de la loi n°0082023/ALT du 20 juin 2023 portant promotion immobilière au Burkina Faso pour une meilleure gestion de ce secteur.
Le troisième décret porte conditions, modalités et barème des transactions applicables aux infractions en matière de promotion immobilière.
La transaction se veut un mode particulier de règlement des infractions que viendrait à commettre un promoteur immobilier. Lorsqu'elle aboutit, cette transaction a pour effet de mettre fin à toute poursuite judiciaire.

La transaction est applicable aux infractions commises en violation de la loi portant promotion immobilière au Burkina Faso et qualifiées de délits. Selon le décret d'application de ladite loi, le montant de la transaction ne peut être inférieur à la moitié de la peine d'amende normalement applicable à l'infraction.
Elle ne peut être offerte qu'une seule fois pour la même infraction et pour le même projet.

L'adoption de ce décret permet l'application des dispositions de la loi n°0082023/ALT du 20 juin 2023 portant promotion immobilière au Burkina Faso, en matière de barème des transactions applicables aux infractions dans ce secteur.

II. COMMUNICATIONS ORALES

II.1. Le Secrétaire général du Gouvernement et du Conseil des ministres assurant l'intérim du ministre des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur a fait au Conseil le compte rendu de la visite de travail et d'amitié de Son Excellence Monsieur le Premier ministre Apollinaire Joachimson KYELEM de TAMBELA en République du Nicaragua du 19 au 21 juillet 2023.

Au cours de son séjour à Managua (capitale du Nicaragua), Son Excellence Monsieur le Premier ministre et sa délégation ont pris part à la cérémonie officielle de célébration du 44ème anniversaire du triomphe de la révolution populaire sandiniste, présidée par le Président nicaraguayen, le Commandant Daniel ORTEGA.

La visite de travail et d'amitié a également permis aux deux (02) pays d'explorer divers domaines de coopération notamment ceux portant sur l'économie, l'éducation, le commerce, la culture et le sport. Cette visite a été l'occasion pour les deux (02) Etats de poser des bases réelles d'une coopération fructueuse à travers la signature d'un Accord-cadre de coopération ainsi que d'un Mémorandum d'entente sur les consultations politiques.

Le Chef du Gouvernement burkinabè a en outre, transmis les salutations fraternelles de Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l'Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE et du peuple burkinabè au Président Daniel ORTEGA et au peuple frère du Nicaragua.

II.2. Le ministre de la Transition digitale, des postes et des communications électroniques a fait au Conseil une communication relative à la 18ème édition de la « Semaine du numérique (SN) » prévue du 14 au 18 novembre 2023 à Ouagadougou.

Cette 18ème édition placée sous le thème « le numérique, levier d'inclusion et de résilience face aux crises », permettra aux acteurs de la défense, de l'action humanitaire, de la santé, de l'éducation, de la sécurité et de la communication d'échanger autour d'initiatives soutenues par le numérique en vue d'atténuer les effets des crises sécuritaires et humanitaires sur les populations.
L'édition 2023 de la Semaine du numérique aura comme pays invité d'honneur la République du Mali.

II.3. Le ministre de l'Energie, des mines et des carrières a fait au Conseil le compte rendu de la visite de travail d'une délégation burkinabè effectuée du 16 au 19 août 2023 à Accra, au Ghana.

Cette visite entre dans le cadre de la réalisation du projet Pipeline multi produits Bolgatanga-Pô. Ce projet permettra de réduire l'empreinte carbone du Burkina Faso de près de 4,8 millions de tonnes de CO2 annuellement. Il vise également à faire des économies annuelles de 7 à 11 milliards F CFA sur le maillon du transport et à créer plus d'une centaine d'emplois.

Les travaux du pipeline permettront en outre, d'augmenter l'autonomie nationale en matière de stock de réserve d'hydrocarbures avec l'ajout d'un dépôt de 60 000 m3.
II.4. Le ministre des Sports, de la jeunesse et de l'emploi a fait au Conseil deux (02) communications.

La première communication est relative à la participation du Burkina Faso à la
3ème édition de l'Open de Dakar et au 1er Grand prix challenge d'Afrique de taekwondo qui se sont déroulés du 24 au 29 juillet 2023 au Sénégal.
Cette participation a permis à nos athlètes de se mesurer aux meilleurs taekwondoïstes des 26 pays africains participants et de jauger leur niveau de compétitions.

Le Burkina Faso a pris part à ces compétitions avec 03 athlètes et a remporté une médaille en or obtenu par Ibrahim MAIGA à l'Open de Dakar.
La seconde communication est relative à la participation du Burkina Faso au Championnat d'Afrique de Triathle et Laser Run, tenu les 09 et 10 septembre 2023 à Abidjan en Côte d'Ivoire.

L'épreuve du Triathle consiste en une série de nage, de course et de tir au pistolet laser tandis que le Laser Run est une succession de course et de tir au pistolet laser.
Ce championnat qui est à sa première édition, a regroupé 07 pays d'Afrique.
A l'issue des compétitions, le Burkina Faso a remporté 20 médailles dont 08 en or, 08 en argent et 04 en bronze. Ces résultats placent notre pays 1er au classement final devant l'Afrique du Sud (2ème) et la Côte d'Ivoire (3ème).

Le Conseil félicite les athlètes et la fédération nationale du Pentathlon moderne pour ce succès. Il encourage ladite fédération dans ses efforts de développement de cette discipline sportive au Burkina Faso.

II.6. Le ministre de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme a fait au Conseil une communication relative à la commémoration le 15 octobre 2023, sur le site du Mémorial Thomas SANKARA du 36ème anniversaire de l'assassinat du Président du Conseil national de la révolution (CNR) le Capitaine Thomas SANKARA et de douze (12) de ses compagnons.

Cette commémoration est placée sous le Très haut patronage de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition, Chef de l'Etat. Elle sera marquée notamment par le cérémonial officiel d'élévation de Isidore Noël Thomas SANKARA à la dignité de Héros de la Nation, la remise officielle du document du Projet de Mémorial au Président de la Transition, le dévoilement de la nouvelle maquette du projet architectural du Mémorial, la pose de la première pierre du mausolée et le dépôt de gerbes de fleurs au pied de la statue du Président Thomas SANKARA.

Lors de cette commémoration le Boulevard Charles de Gaulle à Ouagadougou sera également rebaptisé Boulevard Thomas SANKARA.
Le Projet de Mémorial est un ambitieux projet consacré à la mémoire du
Président Thomas SANKARA, à ses idéaux et à ses œuvres.
Le « Mémorial » comporte d'importantes réalisations aux impacts sociaux, politiques, économiques, culturels, touristiques et urbains.

III. NOMINATIONS

III.1. NOMINATIONS DANS LES FONCTIONS INDIVIDUELLES
A. AU TITRE DE LA PRESIDENCE DU FASO

Monsieur Wendlamanegda Gildas COMPAORE, Communicateur, est nommé Directeur de la Communication du Centre d'analyse des politiques économiques et sociales (CAPES).

B. AU TITRE DU MINISTERE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS

Monsieur Bié Jean-Marie Michel FAYAMA, Officier des forces armées nationales, est nommé Directeur général de l'Institut supérieur de logistique de Ouagadougou (ISLO).

C. AU TITRE DU MINISTERE DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE, DE LA DECENTRALISATION ET DE LA SECURITE

Monsieur Issouf OUEDRAOGO, Mle 59 708 M, Administrateur civil, 1ère classe, 11ème échelon, est nommé Gouverneur de la Région du Nord.

D. AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, DE LA COOPERATION REGIONALE ET DES BURKINABE DE L'EXTERIEUR

Monsieur Souleymane OUEDRAOGO, Officier des forces armées nationales, est nommé Attaché de défense près l'Ambassade du Burkina Faso à Berlin (République fédérale d'Allemagne).

E. AU TITRE DU MINISTERE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA PROSPECTIVE

Monsieur Ernest KABORE, Mle 91 269 A, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 11ème échelon, est nommé Chargé de missions.

F. AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES DROITS HUMAINS, CHARGE DES RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS

Monsieur Yempabou IDANI, Mle 130 480 Y, Magistrat, catégorie P5, grade terminal, 2ème échelon, est nommé Directeur des opérations de l'Agence nationale de gestion et de recouvrement des avoirs saisis ou confisqués (ANAGRASC) ;
Monsieur Seydou BARRO, Mle 130 492 Y, Magistrat, catégorie P5, grade terminal, 1er échelon, est nommé Directeur des affaires juridiques et du contentieux de l'Agence nationale de gestion et de recouvrement des avoirs saisis ou confisqués.

G. AU TITRE DU MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DES RESSOURCES ANIMALES ET HALIEUTIQUES

Monsieur Poulouma Louis YAMEOGO, Mle 311 962 M, Maître de recherche en agropédologie, catégorie P, grade initial, 1er échelon, est nommé Directeur général du Bureau national des sols (BUNASOLS) ;

Monsieur Adam OUEDRAOGO, Mle 88 812 S, Ingénieur d'élevage,
1ère classe, 5ème échelon, est nommé Responsable du Programme budgétaire 084 « développement des productions halieutiques et aquacoles » cumulativement avec ses fonctions de Directeur général des ressources halieutiques ;

Monsieur Adama NIKIEMA, Mle 248 046 Y, Ingénieur statisticien économiste, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Directeur de la prospective, de la planification et du suivi-évaluation ;
Monsieur Oumarou OUEDRAOGO, Mle 245 661 S, Conseiller en études et en analyse, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Directeur de la coordination des projets et programmes et du partenariat ;

Monsieur Souleymane OUEDRAOGO, Mle 91 317 P, Conseiller d'agriculture, 1ère classe, 9ème échelon, est nommé Directeur de l'organisation des producteurs et de l'appui aux institutions rurales ;
Monsieur Rakiswendé Constant ROAMBA, Mle 264 609 G, Vétérinaire, catégorie P, classe C, 5ème échelon, est nommé Directeur du Laboratoire national d'élevage à la Direction générale des services vétérinaires.

H. AU TITRE DU MINISTERE DE LA SOLIDARITE, DE L'ACTION HUMANITAIRE, DE LA RECONCILIATION NATIONALE, DU GENRE ET DE LA FAMILLE

Madame Kantoro Egniabie Cyrille GANOU/BADOLO, Mle 26 189 J, Administrateur des affaires sociales, 1ère classe, 12ème échelon, est nommée Conseiller technique ;

Madame Thérèse Valérie SANOU, Mle 220 409 M, Conseiller d'éducation féminine, 1ère classe, 8ème échelon, est nommée Conseiller technique ;
Monsieur Somè SAGNON, Mle 53 477 E, Inspecteur d'éducation spécialisée, 1ère classe, 8ème échelon, est nommé Chargé de missions ;
Monsieur Issaka TAPSOBA, Mle 53 526 L, Inspecteur d'éducation de jeunes enfants, 1ère classe, 11ème échelon, est nommé Chargé de missions.

I. AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE ET DE L'HYGIENE PUBLIQUE

Monsieur Gueswendé Alfred Michaël LALLOGO, Mle 210 418 H,
Administrateur des hôpitaux et des services de santé, 1ère classe,
7ème échelon, est nommé Directeur de l'administration et des finances du Centre hospitalier régional de Fada N'Gourma.

J. AU TITRE DU MINISTERE DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL, DU COMMERCE, DE L'ARTISANAT ET DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES

Monsieur Souleymane KABORE, Mle 212 202 U, Conseiller des affaires économiques, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Chef de département du
Guichet unique de l'investissement ;
Monsieur Lamoussa Odilon SANOU, Mle 303 403 A, Conseiller des affaires économiques, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Chef de département du Guichet unique du commerce.

K. AU TITRE DU MINISTERE DES INFRASTRUCTURES ET DU DESENCLAVEMENT

Monsieur Bakounissouon SOME, Mle 223 904 V, Ingénieur des travaux statistiques, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Directeur des statistiques sectorielles et de l'évaluation.

L. AU TITRE DU MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE, DE L'ALPHABETISATION ET DE LA PROMOTION DES LANGUES NATIONALES

Monsieur Yentéma David THIOMBIANO, Mle 32 590 Z, Inspecteur
général de l'enseignement primaire et de l'éducation non formelle,
1ère classe, 13ème échelon, est nommé Directeur régional de l'éducation préscolaire, primaire et non formelle de l'Est.

M. AU TITRE DU MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION

Monsieur Daouda SANON, Mle 28 892 U, Conseiller d'intendance scolaire et universitaire, 1ère classe, 12ème échelon, est nommé Directeur de l'administration des finances de l'Université de Ouahigouya.

N. AU TITRE DU MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT, DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT

Monsieur Delwendé Davy NANEMA, Mle 96 910 L, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 9ème échelon, est nommé Directeur général du Fonds d'intervention pour l'environnement (FIE) ;
Monsieur Nonguema Désiré YAMEOGO, Mle 32 287 W, Inspecteur principal des eaux et forêts, catégorie 1, 5ème échelon, est nommé
Secrétaire général de l'Agence nationale des évaluations environnementales (ANEVE) ;

Monsieur Baki Madou TRAORE, Mle 254 970 T, Ingénieur du génie rural, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Directeur du service public de l'eau potable à la Direction générale de l'eau potable ;
Monsieur Belko Massi BARRY, Mle 213 862 K, Inspecteur de l'environnement, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Chef de division de la sécurité nucléaire et des interventions à l'Autorité nationale de radioprotection et de sûreté nucléaire (ARSN) ;

Monsieur Saabesele Jean Augustin SOMDA, Mle 293 265 G, Conseiller en études et analyses, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Chef de division de la règlementation à l'Autorité nationale de radioprotection et de sûreté nucléaire ;
Monsieur Sidbewendin Gaël YAMEOGO, Mle 216 292 M, Ingénieur du génie rural, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Directeur régional de l'Eau et de l'assainissement du Centre-Nord ;

Monsieur Guirsoun Brice Moctar ZOURE, Mle 358 785 B, Ingénieur du génie rural, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Directeur provincial de l'Eau et de l'assainissement du Bam ;

Monsieur Wendinkonté Damien KABORE, Mle 322 725 A, Technicien supérieur de l'hydraulique et de l'équipement rural, 1ère classe,
3ème échelon, est nommé Directeur provincial de l'Eau et de l'assainissement de la Komondjari ;

Monsieur Zoumana Amed Serge TRAORE, Mle 314 985 X, Ingénieur des travaux du génie rural, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Directeur provincial de l'Eau et de l'assainissement de la Kompienga ;
Monsieur Issa NIKIEMA, Mle 365 933 J, Ingénieur du génie rural,
1ère classe, 2ème échelon, est nommé Directeur provincial de l'Eau et de l'assainissement du Namentenga ;

Monsieur Marcel ZONGO, Mle 322 727 J, Technicien supérieur de l'hydraulique et de l'équipement rural, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Directeur provincial de l'Eau et de l'assainissement de la Tapoa ;
Monsieur Laneko Issouf ZOU, Mle 365 948 Y, Technicien supérieur de l'hydraulique et de l'équipement rural, 1ère classe, 2ème échelon, est nommé Directeur provincial de l'Eau et de l'assainissement du Yagha.

O. AU TITRE DU MINISTERE DES SPORTS, DE LA JEUNESSE ET DE L'EMPLOI

Monsieur Tahirou NACRO, Mle 35 945 B, Inspecteur de l'éducation populaire, de la jeunesse et des sports, 1ère classe, 15ème échelon, est nommé Inspecteur technique des services, en remplacement de Monsieur Adama KOUNKORGO ;
Monsieur Babou BAYILI, Mle 23 10 553 C, Ingénieur d'Etat du bâtiment, des ponts et chaussées, est nommé Directeur général de Burkina Yin-Wisgr Meta (B. Y. M.) ;

Monsieur Kèrabouro PALE, Mle 208 002 V, Inspecteur des impôts,
1ère classe, 7ème échelon, est nommé Directeur général de Burkina Suudu
Bawdè (BSB) ;
Madame Edwige BAKO/ZAGHRE, Mle 289 (ANPE), Psychologue, catégorie 1 C 11, est nommée Secrétaire générale de Burkina Suudu Bawdè ;

Monsieur Boubakar BA, Mle 212 366 P, Conseiller en emploi et en formation professionnelle, 1ère classe, 12ème échelon, est nommé Directeur du Centre d'ingénierie et de formation des personnels de Burkina Suudu Bawdè ;
Monsieur Evariste MILLOGO, Mle 40 981 S, Professeur certifié des lycées et collèges, 1ère classe, 16ème échelon, est nommé Directeur interrégional n°1 de Burkina Suudu Bawdè ;

Monsieur Bakary MILLOGO, Mle 36 352 Y, Inspecteur de l'enseignement secondaire, catégorie PB, 3ème classe, 7ème échelon, est nommé Directeur inter-régional n°2 de Burkina Suudu Bawdè ;

Monsieur Amidou SAWADOGO, Mle 216 746 Y, Conseiller en emploi et en formation professionnelle, 1ère classe, 8ème échelon, est nommé Directeur inter-régional n° 3 de Burkina Suudu Bawdè ;
Monsieur Abdoul Aziz TIEMTORE, Mle 45 332 S, Conseiller d'intendance scolaire et universitaire, 1ère classe, 11ème échelon, est nommé Directeur de l'administration et des finances de Burkina Suudu Bawdè ;

Monsieur Salam OUEDRAOGO, Mle 34 769 F, Professeur certifié des lycées et collèges professionnels, 2ème classe, 10ème échelon, est nommé Directeur de la Cellule d'appui à la production et à la prestation de services ;
Monsieur Adama TRAORE, Mle 225 073 Z, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 7ème échelon, est nommé Directeur de l'Administration et des finances de l'Agence nationale pour l'emploi
(ANPE) ;

Monsieur Kouilbi KARAOGO, Mle 98 195 T, Professeur d'éducation physique et sportive, 1ère classe, 9ème échelon, est nommé Directeur de la formation et de la règlementation ;
Monsieur Boureima SAWADOGO, Mle 245 866 X, Commissaire principal de police, catégorie 1, 2ème grade, 3ème échelon, est nommé Directeur des marchés publics.

III.2. NOMINATIONS DANS LES CONSEILS D'ADMINISTRATION

Le Conseil a procédé à la nomination d'Administrateurs aux Conseils d'administration :
de l'Agence nationale de gestion et de recouvrement des avoirs saisis ou confisqués (ANAGRASC) au titre du ministère de la Justice et des Droits humains, chargé des relations avec les institutions ;

de LA POSTE BURKINA FASO (LA POSTE-BF) au titre du ministère de la Transition digitale, des postes et des communications électroniques ;
de la Semaine nationale de la culture (SNC) au titre du ministère de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme.
Le Conseil a également procédé à la nomination de Présidents aux Conseils d'administration de l'Agence nationale de gestion et de recouvrement des avoirs saisis ou confisqués (ANAGRASC) et de la Semaine nationale de la culture (SNC).

A. MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES DROITS HUMAINS, CHARGE DES RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS

Le Conseil a adopté deux (02) décrets.
Le premier décret nomme les personnes ci-après, Administrateurs au Conseil d'administration de l'Agence nationale de gestion et de recouvrement des avoirs saisis ou confisqués (ANAGRASC) pour un premier mandat de trois (03) ans.

ADMINISTRATEURS REPRESENTANT L'ETAT

Au titre du ministère de la Justice et des Droits humains, chargé des relations avec les institutions :
Monsieur Barnabé COMPAORE, Mle 130 367 B, Magistrat ;
Monsieur Harouna YODA, Mle 130 281 N, Magistrat ;
Monsieur Boukary ZANGO, Mle 113 378 V, Inspecteur de sécurité pénitentiaire principal.

Au titre du ministère de l'Economie, des finances et de la prospective :
Madame Aminata OUEDRAOGO/SEMDE, Mle 54 661 J, Inspecteur du trésor ;
Monsieur Sié Bourahima KONATE, Mle 104 258 Z, Administrateur des services financiers ;
Monsieur Soumaïla NYAMBA, Mle 208 026 B, Inspecteur du trésor.

Au titre du ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité :
Monsieur Jéano NADEMBEGA, Mle 283 353 T, Commissaire principal de police.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT LE PERSONNEL DE L'ANAGRASC

Monsieur Bakary BELEMOU, Mle 110 772 Z, Ingénieur des travaux statistiques.
Le second décret nomme Madame Aminata OUEDRAOGO/SEMDE, Mle 54 661 J, Inspecteur du trésor, Présidente du Conseil d'administration de l'Agence nationale de gestion et de recouvrement des avoirs saisis ou confisqués (ANAGRASC) pour un premier mandat de trois (03) ans.

B. MINISTERE DE LA TRANSITION DIGITALE, DES POSTES ET DES COMMUNICATIONS ELECTRONIQUES

Le Conseil a adopté deux (02) décrets.
Le premier décret nomme Monsieur Noraogo DJIGUEMDE, Mle 31 975 N, Inspecteur des impôts, Administrateur représentant l'Etat, au titre du ministère de l'Economie, des finances et de la prospective au Conseil d'administration de LA POSTE BURKINA FASO (LA POSTE-BF) pour un premier mandat de trois (03) ans.
Le second décret renouvelle le mandat de Monsieur Issouf ZIDA, Mle 212 387 J, Inspecteur du travail, Administrateur représentant l'Etat, au titre du ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale au Conseil d'administration de LA POSTE BURKINA FASO (LA POSTE-BF) pour une dernière période de trois (03) ans.

C. MINISTERE DE LA COMMUNICATION, DE LA CULTURE, DES ARTS ET DU TOURISME

Le Conseil a adopté deux (02) décrets.
Le premier décret nomme les personnes ci-après, Administrateurs au Conseil d'administration de la Semaine nationale de la culture (SNC) pour un premier mandat de trois (03) ans.

ADMINISTRATEURS REPRESENTANT L'ETAT

Au titre du ministère de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme :
Monsieur Michel SABA, Mle 43 994 A, Professeur certifié ;
Monsieur Abdoulaye DIONI, Mle 216 780 F, Conseiller des services touristiques et hôteliers ;
Madame Batouré LAMIZANA, Mle 78 665 A, Conseiller en sciences et techniques de l'information et de la communication.

Au titre du ministère de l'Economie, des finances et de la prospective :
Monsieur Georges BASSINGA, Mle 57 161 M, Inspecteur du trésor.
Au titre du ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité :
Monsieur Jean-Baptiste DINDANE, Mle 111 464 N, Commissaire de police.

Au titre du ministère du Développement industriel, du commerce, de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises :
Monsieur Sy Adama TRAORE, Mle 280 443 U, Conseiller des affaires économiques.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT LE PERSONNEL DE LA SEMAINE NATIONALE DE LA CULTURE

Monsieur Paul GAYERI, Mle 354 623 J, Assistant des affaires culturelles.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT LES ACTEURS PRIVES DE LA CULTURE

Au titre de la Fédération nationale des professionnels de la scène (FN/PRO-SCENE)
Monsieur Moussa SANOU, Comédien-dramaturge-metteur en scène.

ADMINISTRATEUR REPRESENTANT LES COLLECTIVITES

Au titre de la commune de Bobo-Dioulasso :
Monsieur Yacouba NOMBRE, Mle 100 220 000 007, Ingénieur en management des entreprises et organisations.

Le second décret nomme Monsieur Michel SABA, Mle 43 994 A, Professeur certifié, Président du Conseil d'administration de la Semaine nationale de la culture (SNC) pour un premier mandat de trois (03) ans.

Le Porte-parole du Gouvernement

Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO
Chevalier de l'Ordre du mérite, des arts,
des lettres et de la communication

Catégories: Afrique

Vie de la diaspora burkinabè des Etats-Unis : Le coordonnateur de l'ONG S2L reçoit la reconnaissance du Congrès américain

mer, 11/10/2023 - 19:14

A l'occasion de la célébration du mois de l'héritage africain et du 4e festival annuel, organisé par l'ONG African Immigrant Commission New York and Connecticut, le coordonnateur national de l'ONG internationale Stand for Life and Liberty (S2L), Daouda Emile Ouédraogo, a vu son engagement auprès de la communauté africaine reconnu à travers 3 reconnaissances dont l'une du Congrès américain. L'événement a eu lieu le 30 septembre 2023 à New York, aux Etats-Unis.

Le mois de l'héritage africain a tenu ses promesses. Contre vents et marées, sous la menace des pluies diluviennes, le défi a été relevé. L'événement a réuni des leaders de la communauté africaine et des représentants des institutions américaines. A l'occasion de ce rendez-vous de la promotion de la culture africaine, les mérites et les engagements des leaders de la communauté africaine vivant aux Etats-Unis ont été reconnus. Le coordonnateur de l'ONG Stand for Life and Liberty (S2L), Daouda Emile Ouédraogo a reçu trois reconnaissances. Lesquelles ? La reconnaissance spéciale du Congrès américain pour « votre engagement et vos contributions aux arts et à la culture des immigrants africains, ainsi que votre participation à la mise en valeur du patrimoine africain et votre contribution à l'amplification de l'immense diversité de New York ».

La deuxième reconnaissance est celle de ses pairs, à travers l'ONG The African Immigrants Commission of New York (NY) and Connecticut (CT). Elle reconnaît au responsable de l'ONG Stand for Life and Liberty (S2L), « sa disponibilité à servir la communauté ».

La troisième reconnaissance vient du Conseil de l'emblématique ville de Harlem que Thomas Sankara aimait tant. Elle reconnaît son « engagement exceptionnel envers la communauté de Harlem et pour avoir inspiré, permis et donné à la communauté les moyens d'être fiers de son héritage africain », selon les termes du parchemin.

Célébrer l'héritage africain

Réussir le pari de la célébration annuelle de l'héritage africain n'est pas une chose aisée. Surtout, cette année où l'événement a failli être annulé à cause des pluies diluviennes qui se sont abattues sur New York, les 28, 29 et 30 septembre 2023. Grâce à la perspicacité du président de l'ONG African Immigrants Commission of NY and CT, Mory Kouyaté, l'événement a été possible. Au fil des ans, cette activité magnifie et perpétue l'héritage africain. Et, cela est de bonne guerre.

Par Anthony Koné
Correspondance particulière

Crédit photo : Bazona Barnabe Bado

Catégories: Afrique

Neurochirurgie : Enfin, le bloc d'urgence fonctionnel !

mer, 11/10/2023 - 16:00

(Ouagadougou, lundi 09 octobre 2023) Le directeur général du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), Ousmane Néré, en compagnie du chef de service de la Neurochirurgie, le Pr Abel Kabré, a pu constater l'effectivité de la fonctionnalité du bloc des urgences neurochirurgicales. Fermé depuis trois ans pour manque d'équipements, le bloc d'urgences en question a été équipé grâce à des acquisitions exécutées avec diligence.

La mise en état de marche du bloc d'urgence est un réel soulagement pour le personnel. Car avant, « nous n'avions qu'un bloc opératoire où l'on prenait et les urgences et les cas programmés », a indiqué le major Sirirki Berthé. Ainsi, « il arrivait fréquemment que les chirurgiens attendent que ceux qui sont au bloc finissent avant de prendre en charge les urgences », a-t-il ajouté sans oublier que certaines urgences ne doivent pas attendre. Vice-versa : « il nous arrivait d'attendre que les urgentistes libèrent le bloc avant de pouvoir admettre les malades programmés ». En 2022, ce sont 417 patients qui ont été opérés en urgence dans un contexte de disponibilité d'un seul bloc.

L'exploitation de deux blocs opératoires permet d'avoir une certaine longévité des équipements. Et mieux, « nous avons le temps de bien nettoyer le bloc avant chaque intervention ».

Dans le cadre des acquisitions qui ont été déjà lancées, « nous attendons un bistouri électrique, un aspirateur, un négatoscope », précise le major.

Les échanges entre le directeur général et le chef de service ont permis de soulever entre autres la nécessité de renforcer la mutualisation des moyens matériels et humains au niveau des blocs opératoires.

Dans la perspective d'emménagement de certains chirurgiens traumatologues dans leurs nouveaux locaux, il se dégagera assez d'espace pour le service de la neurochirurgie qui va relocaliser certains de ses médecins.

A noter que cette réouverture du bloc d'urgence de la neurochirurgie fait suite à la visite de prise de contact du DG dans le service en début d'année.

Service communication

Catégories: Afrique

Gestion des manuels scolaires : Le lycée municipal Rimvougré félicité

mer, 11/10/2023 - 16:00

Le ministère de l'Education nationale, à travers le Centre national des manuels et fournitures scolaires (CENAMAFS) a officiellement remis ce 11 octobre 2023, une lettre de félicitations au lycée municipal Rimvougré, pour sa bonne gestion des manuels scolaires. Ce geste vient encourager l'établissement et les élèves pour les efforts consentis pour prendre soin des livres, et aussi encourager les autres établissements à en faire de même. La remise de la lettre de félicitations au proviseur du lycée, s'est faite en présence du secrétaire général du ministère de l'Education nationale.

Le CENAMAFS a pour mission de doter les établissements post-primaires et secondaires en manuels scolaires. Des manuels que les établissements, à travers les bibliothèques, louent aux élèves durant l'année scolaire. Cependant, le constat fait est que dans bien d'établissements, les livres ne sont pas bien entretenus. Ce qui entraîne leur détérioration rapide, obligeant ainsi le CENAMAFS à les réparer ou encore à remplacer les manuels détériorés, alors que les ressources utilisées auraient pu servir à l'acquisition de nouveaux manuels.

Ibrahima Sanou, secrétaire général du ministère de l'Education nationale

Pour s'assurer du bon entretien des livres, le CENAMAFS effectue chaque année des sorties de contrôle et d'appui conseil dans les établissements. Ce sont donc les rapports des contrôles, qui ont permis de relever que le lycée municipal Rimvougré, se caractérise par un très bon entretien des livres ainsi qu'un bon taux de location de ces livres, a fait savoir Richard Guillaume Toni, directeur général du CENAMAFS. D'où la décision du ministère de l'Education nationale, de féliciter le lycée, pour ses prouesses.

Pour Ibrahima Sanou, secrétaire général du ministère de l'Education nationale, la cérémonie de remise de la lettre de félicitation était donc nécessaire, pour encourager l'administration du lycée, à travers son proviseur et l'ensemble des élèves pour la bonne tenue et la bonne gestion des manuels scolaires et l'inciter à continuer dans cette même lancée. C'est aussi selon lui, une invite aux autres établissements, qui n'ont pas démérité, à suivre le bon exemple de Rimvougré.

Aminata Marie Nagoulé Yaî, proviseur du lycée municipal Rimvougré

Pour s'assurer de la bonne gestion des livres, le lycée Rimvougré a mis en place un certain nombre de mécanismes. A en croire le proviseur, Aminata Marie Nagoulé Yaî, l'établissement a investi des ressources pour couvrir tous les manuels scolaires, qui sont au nombre de 1 300 pour 2 200 élèves. Ce qui retarde leur dégradation et permet aux élèves de mieux les utiliser. Aussi, le personnel de la bibliothèque a instauré des fiches de stock, qui permettent donc de suivre les sorties et les entrées des documents. Des séances de sensibilisation à la bonne tenue des livres par les élèves, ont aussi été faites dans les classes par les bibliothécaires. C'est l'ensemble de ces initiatives, qui ont donc permis au lycée de se distinguer selon le proviseur, qui voit à travers cette lettre de félicitations, des encouragements mais aussi une invite à mieux faire.

Richard Guillaume Toni

Richard Guillaume Toni, directeur général du CENAMAFS, n'a pas manqué d'encourager les établissements qui dans l'anonymat assurent une bonne gestion des livres. Il a également invité les élèves, bénéficiaires des manuels scolaires, à en prendre grand soin pour assurer leur durée de vie et ainsi faciliter la mise à leur disposition d'autres manuels pour faciliter leurs apprentissages.

Une vue de la bibliothèque du lycée Rimvougré

Richard Guillaume Toni a par ailleurs laissé entendre, que de nouveaux manuels sont en cours d'édition, car ceux qui sont actuellement utilisés ne sont plus trop d'actualité. "Depuis 2022, le Burkina est engagé dans une réforme des curricula, à travers l'adoption d'une nouvelle approche pédagogique. Les manuels qui sont actuellement à la disposition des élèves, ne sont pas conçus selon cette approche. Il nous revient d'éditer de nouveaux manuels, conformes à cette approche pédagogique. Nous allons poursuivre pour le remplacement de la totalité de tous les manuels scolaires de la 6e à la terminale", a-t-il confié.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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Niger : La coordinatrice résidente du Système des Nations Unies sommée de quitter le pays dans un délai de 72h

mer, 11/10/2023 - 15:07

Dans une note en date du 10 octobre 2023, le gouvernement nigérien a ordonné à la coordinatrice résidente du Système des Nations Unies, Louise Aubin, de quitter le territoire dans un délai de 72h.

Cette décision fait suite, selon les autorités nigériennes, aux entraves qu'aurait subi la délégation nigérienne, contrariant sa participation à la 78e Assemblée générale de l'ONU.

Ce "sabotage" qui serait commandité par la France, s'est poursuivi à Vienne e Autriche, lors de la Conférence générale de l'AIEA et au 4e Congrès de l'Union postale universelle à Riyad en Arabie Saoudite.

Lefaso.net

Catégories: Afrique

Politique agricole de l'UEMOA : 20 ans après son adoption, des défis demeurent

mer, 11/10/2023 - 14:21

Projeté pour être réalisé du 10 au 12 octobre 2023, à Ouagadougou, le colloque régional sur le bilan et les perspectives de la Politique agricole de l'UEMOA, 20 ans après son adoption, a effectivement débuté ce mardi, sous la présidence du ministre de l'agriculture représenté par son conseiller technique, Boukary Savadogo. Cette initiative émane de la Commission de l'UEMOA à travers son département de l'Agriculture, des ressources en eau et de l'environnement. Elle fait suite à une série de concertations nationale et régionale initiée depuis quelques semaines. Les conclusions permettront de parvenir à une nouvelle politique agricole au sein de l'union.

Le secteur agricole est l'un des moteurs de l'économie des pays de l'espace Uemoa. Au cours de la décennie passée, il a contribué en moyenne pour 30% au PIB régional et a engendré autour de 20% des échanges commerciaux. Il procure près de 60% des recettes d'exportation et approvisionnement en matières premières les autres secteurs de l'économie notamment l'industrie et l'artisanat. Selon les pays, il occupe entre 60 à 85% de la population active. Paradoxalement, ce secteur reste confronté à d'énormes difficultés ; parmi lesquelles l'absence d'un cadre attractif pour l'investissement agricole privé, la faible structuration des filières agricoles et la faible productivité des filières prioritaires sur toute la chaîne de valeurs et peine à assurer une production satisfaisante.

La conduite de cette politique a impliqué la mobilisation des organisations agricoles, du secteur privé, ainsi que la commission des institutions spécialisées de l'union (BOAD, BCEAO)

En réponse aux enjeux du développement du secteur agricole, la conférence des chefs d'Etats et de gouvernements de l'UEMOA a adopté en décembre 2001 par acte additionnel, la Politique agricole de l'union (PAU). Objectif : contribuer à relever trois défis principaux à savoir : nourrir la population de l'union en pleine croissance et de plus en plus urbaine ; accroître la production agricole de façon durable par l'intensification, réduire la pauvreté en milieu rural en améliorant le revenu et le statut des agriculteurs. La coordination de la mise en œuvre est assurée par le Département de l'agriculture, des ressources en eau et de l'environnement (DAREN).

Photo de famille

Après deux décennies de conduite de cette politique, le temps est venu d'en faire le bilan des avancées, d'analyser les grandes contraintes rencontrées, de tirer les enseignements et de se projeter sur les années à venir. Tel est l'objectif du présent colloque régional de 72 heures. Au regard de l'importance de cette activité, le représentant du président de la Commission de l'UEMOA, Commissaire Mamadu Serifo Jaquité, a encouragé les participants à ne ménager aucun effort, pour définir les actions stratégiques et opérationnelles à mettre en place pour s'assurer que les politiques agricoles de l'union garantissent une véritable souveraineté alimentaire et nutritionnelle.

De son côté, le chargé du DAREN, le commissaire Nubukpo Kako, a rappelé le contexte des deux décennies de mise en œuvre de la PAU. Selon lui, elles ont été marquées par une forte croissance démographique, des chocs exogènes et endogènes multiples et la redéfinition des organisations supranationales. Ce contexte, à en croire M. Kako, impacte la vie économique et principalement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, avec des épisodes de crises dans certains des Etats membres. En outre, les effets combinés du changement climatique, des conflits et des imperfections du marché ont fragilisé le tissu productif du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique et la capacité de résilience des populations. Mais ce n'est pas tout. L'UEMOA enregistre au fil des années un nombre croissant des personnes qui ont besoin d'une assistance alimentaire à certaines périodes de l'année en dépit des instruments de politique déployés pour opérationnaliser la PAU.

Le chargé du DAREN, le commissaire Nubukpo Kako

Au regard de ce qui précède, « le secteur agricole et rural en général mérite que cet exercice d'actualisation puisse être fait dans le sens de changement de paradigme. Nous voulons aller vers la souveraineté agricole et alimentaire. Cette succession de paradigmes, l'autosuffisance puis la sécurité et maintenant la souveraineté alimentaire et agricole, nécessitent la pleine participation des Etats, des organisations, des producteurs, du secteur privé mais aussi des partenaires techniques et financiers à côté des instances sous-régionale et régionale », soutient-il. Au cours de ces trois jours, trois grands défis structureront les travaux de ce colloque régional. « D'abord, le défi du référentiel technique. Comment l'enrichir ? Comment accroître la production pas seulement par l'extension des surfaces mais par l'accroissement de l'intensification. Cela suppose tout le travail de recherche sur les variétés, de suivi des itinéraires techniques, la question de la maîtrise de l'eau. A côté de ce travail d'enrichissement technique se posera un deuxième défi qui est le défi de l'institutionnel. Comment promouvoir les arrangements institutionnels, l'accès aux crédits, à l'assurance, les magasins post-récoltes, les écoles, les dispensaires, les pistes rurales. Et enfin, le troisième défi, la cohérence des politiques publiques. Ces trois défis permettront de façon rigoureuse et objective de tracer les lignes pour une relecture de la PAU. Nous devons, si tout se passe bien, aboutir à une nouvelle PAU », a, pour terminer, indiqué le chargé du DAREN.

L'envoyé spécial de l'Union africaine pour les systèmes alimentaires, Dr Ibrahim Mayaki

Au plan national, l'évaluation des techniciens et acteurs du secteur agricole a relevé des résultats encourageants aussi bien au niveau des productions agricoles, des échanges extérieurs agricoles, de la réduction de la pauvreté rurale, que des réformes publiques agricoles. Malgré tout, la situation alimentaire et nutritionnelle des populations reste préoccupante. Les dernières informations font état de plus de 3 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire pendant la période de soudure.

Selon le représentant du ministre de l'agriculture, Boukary Savadogo, les principales causes de cette situation sont liées aux facteurs conjoncturels sécuritaires et sanitaires que connaît la région, mais aussi structurels. Pour pallier à cette situation, les acteurs nationaux ont retenu de façon consensuelle les défis suivants : augmenter durablement la productivité et les productions des systèmes agro-sylvo-pastoraux et halieutiques, réduire structurellement la dépendance extérieure du pays sur des produits alimentaires de grande consommation et assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations burkinabè dans un contexte de croissance démographique et d'urbanisation galopantes. Le gouvernement a déjà pris le train en marche avec l'initiative présidentielle « un enfant, un repas », le plan de réponse à l'insécurité alimentaire au profit des personnes vulnérables et l'adoption en août dernier d'un plan opérationnel pour la souveraineté alimentaire et la création d'emplois décents dans le secteur agro-sylvo-pastoral, baptisé « offensive agro-pastorale et halieutique 2023-2025 ».

Le représentant du ministre de l'agriculture, Boukary Savadogo, a assuré de la disponibilité du Burkina Faso à jouer pleinement son rôle dans la prise en charge des orientations et recommandations qui sortiront de ce colloque

Cette offensive porte des ambitions affichées de réaliser l'autosuffisance en riz et maïs à cet horizon, avec la relance véritable des filières avicole, piscicole, lait et bétail-viande dans la perspective de création d'emplois décents au profit des acteurs. Pour y arriver, les autorités burkinabè sont engagées sur des réformes volontaristes dont les principales sont la mise en place d'un fonds unique, Fonds de développement agropastoral destiné au financement du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique ; l'élargissement du champ de l'assurance agropastorale aux produits stratégiques retenus dans le cadre de l'offensive ; la facilitation de l'accès des coopératives agricoles aux achats institutionnels de vivres par un mécanisme d'agriculture contractuelle.

« Je me réjouis déjà de l'engagement politique fort exprimé par les autorités et qui va se matérialiser notamment par des mobilisations financières domestiques et publiques conséquentes, signe de notre leadership souverain sur ces questions essentielles de la nation », dira le conseiller technique. En marge de la cérémonie d'ouverture, l'envoyé spécial de l'Union africaine pour les systèmes alimentaires, Dr Ibrahim Mayaki, a intervenu sur la thématique « les enjeux et défis du développement agricole en Afrique ».

Pour permettre à l'Afrique de réaliser pleinement son potentiel, il a insisté sur les ressources budgétaires affectées au secteur agricole qui, du reste, a une dimension multisectorielle. « Il n'est pas normal qu'une économie agricole qui contribue à 40% ou 50% du PIB n'ait en termes d'allocation de ressources que 3 ou 4% du budget. Si cela continue ainsi, nous allons créer des tensions qui seront très difficiles à résoudre », prévient-il. En amont à ce colloque, il a été organisé des concertations nationales et régionales afin d'offrir suffisamment d'espace de discussion à l'ensemble des acteurs autour du thème central du colloque.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Catégories: Afrique

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