On the 27th November, the European Commission, and more precisely the EU Commissioner for Competition Margrethe Vestager, opened a new investigation on a possible State aid case. This case is especially focused on Spain and the potential violation to EU State aid rules when it comes to the country’s support to coal power plants, notably in terms of environmental matters. Indeed, the Commission raised some concerns about this particular State support, which it believes has been used to help those coal power plants to meet EU environmental standards, that were mandatory to conform with.
The issue actually dates back to 2007, when the Spanish authorities launched a new ‘environmental incentive’ initiative, in other words a program which was introduced to support the installation of sulphur oxide filters in Spanish coal power plants. The overall goal was to help reducing sulphur oxide emissions generated by these plants as they produced energy. However, Spain did not notify the EU Commission at the time, and the Commission now suspects this program was only introduced to help the 14 plants that benefited from the program to meet the EU environmental standards at the time.
The problem here lies in the fact that this goes against the EU State aid rules, which state that financial support may not be granted to companies that heavily pollute only to help them meet polluting emissions quotas fixed by the EU. This is based on the ‘polluter pays’ principle encompassed in the above-mentioned rules. Moreover, if the investigation confirms the Commission’s claims, it would mean that the polluting Spanish coal power plants profited from an unfair advantage, while other means of creating energy might not have benefited from the same financial aids, in Spain or in other EU Member States.
Commissioner Vestager commented on the newly opened in-depth investigation: « If you pollute, you pay – this is a long-standing principle in EU environmental law. EU State aid rules do not allow Member States to relieve companies of this responsibility using taxpayer money. We currently believe that this Spanish scheme did not incentivise coal power plants to reduce harmful sulphur oxide emissions – they were already under an obligation to do so under EU environmental law. Therefore, we are concerned that the support gave these coal power plants an unfair competitive advantage. We will now investigate this issue further”.
If the investigation reveals that Spain did in fact help these specific coal power plants to reduce their sulphur oxide emissions to conform with the EU environmental requirements, the Member State would probably be asked for reparations, as other countries credited of breaking EU State aid rules have had to do. For instance, two of the most famous State aid cases – which already involved the EU Commissioner for Competition Vestager – against Luxembourg and Ireland ended with the two countries having to financially compensate for the State aid rule violations.
Raphaël Moncada
For further information:
Energy Live News: http://www.energylivenews.com/2017/11/28/eu-investigates-spains-support-for-coal-power-plants/
Eurasia Review: http://www.eurasiareview.com/28112017-eu-opens-investigation-into-spains-support-for-coal-power-plants/
Europa Press Release: http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-4965_en.htm
In reaction to the sentencing to 7 years imprisonment of Nguyen Van Hoa, Vietnamese activist, Mr. Panzeri, Chair of the Subcommittee on Human Rights stated:
"I have learnt with dismay of the 7 year sentence against Mr. Nguyen Van Hoa for expressing his views on this environmental disaster, which caused a very serious problem for the livelihood of fishermen in the Ha Tinh province. Last February I led a DROI mission to Vietnam and I raised the issue of the environmental contamination caused by the toxic discharge from the Taiwanese-owned steel plant (Formosa) with the authorities and I asked the government to respond to the concerns of its people.
In response to the verdict on the case of Taiwanese pro-democracy activist Lee Ming-che, the Chair of the EP Subcommittee on Human Rights (DROI), Pier Antonio Panzeri (S&D, IT), stated:
"It is deplorable that Mr Lee Ming-che was handed down a five-year prison sentence for "subverting state power" by Yueyang City Intermediate People's Court in the People's Republic of China..."
Quelques repères et quelques chiffres.
Un enjeu considérable où l’Union européenne peut gagner en légitimité internationale, alors que le leadership sino-américain, qui a permis les accords de Paris, n’est plus à la manœuvre . Le Parlement européen a tenté, de son côté, de démontrer combien l’alliance des villes et des régions en Europe peut apporter beaucoup. Dans ce combat gigantesque, il n’y a pas que les acteurs étatiques.
Le seuil de l’irréversibilité a-t-il été franchi ? Des populations vont-elles disparaitre ou être déplacées ? La sortie du charbon est-elle possible ? Le nucléaire peut-il être maitrisé en toute sécurité ? Qui remplacera les Etats-Unis, deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre, quasiment absent à Bonn ? La France et l’Allemagne, seuls Etats européens et du G7 dont les dirigeants ont fait le déplacement, étaient attendus, mais ils n’ont pas réussi à rassurer en concrétisant tous leurs engagements pris à Paris : l’un comme l’autre se trouvent pris au piège de leur politique nationale, engluée même pour ce qui concerne Angela Merkel.
De son côté, Emmanuel Macron a usé de propos alarmistes pour mobiliser les volontés rétives : « l’irréversible a été franchi (…) les équilibres de la planète sont prêts à rompre » .Il mise comme d’habitude sur l’Europe pour faire bouger les choses. Il a appelé les Européens à « compenser la perte de financements américain », notamment pour financer le Giec. Il veut « un vrai prix plancher carbone », « le développement des interconnections entre les réseaux électriques », des efforts pour le stockage de l’énergie. Mais sa volonté a été tétanisée par l’exemple allemand condamné à rouvrir des centrales au charbon en fermant trop rapidement les centrales nucléaires. (cf. « pour en savoir plus » pour le texte du discours). Quant aux ONG, elles sont fortement déçues : pas d’annonces nouvelles pour accélérer la transition écologique, aucune annonce également pour les plus pauvres qui sont pourtant en première ligne du changement climatique.
Peut-on modérer ces propos pessimistes en pensant qu’Emmanuel Macron a réservé ses annonces pour le sommet international de Paris, le 12 décembre qui célèbrera les deux ans de l’accord de Paris ? Cette conférence , aux yeux d’Emmanuel Macron, a pour but de « mettre en évidence les résultats concrets de la lutte climatique et surtout de mobiliser les financements publics et privés. Dans ce contexte, que vaut l’annonce faite par Emmanuel Macron d’intégrer les objectifs climatiques dans les accords commerciaux ou l’adoption de la taxe sur les transactions financières qui permettrait de dégager annuellement 22 milliards d’euros, une partie pouvant être allouée à la solidarité internationale et au climat ? Une fois de plus un bon discours : concis et structurant, allant à l’essentiel, mais suffira-t-il ?
Sur aucun autre dossier l’entente franco- allemande n’est à ce point vitale et déterminante ; et ici c’est l’avenir de la planète qui est en jeu, rien de moins. La principale difficulté dans ce dossier, c’est qu’aucun leadership ne s’exerce, pour l’instant, aucun leadership. Il est urgent d’en bâtir un : cependant il faut souligner qu’il n’existe pas une volonté bien déclarée et que, si cette volonté n’apparait pas rapidement, il y a peu de chance et l’espoir disparaitra et avec lui tout ce qui est porté par le militantisme écologique, les perspectives offertes par les énergies renouvelables, le retour des forêts comme moyen de neutraliser les émissions de gaz carbonique, les progrès technologiques déjà opérationnels et innombrables. Il est indispensable et raisonnable d’espérer. L’urgence climatique dans ce qu’elle a de plus inquiétant ne mobilise pas les foules autant qu’on pouvait le souhaiter malgré la multiplication des faits alarmants. Les négociations sur la mise en place des accords de Paris ne sont pas encourageantes, à première vue. L’appel dramatique des 15 000 scientifiques, appartenant à 184 pays, n’a pas provoqué un sursaut salvateur : plus de 15 000 de haute responsabilité et de grande renommée. Les égoïsmes l’emportent sur la nécessaire solidarité de la planète.
Cependant, de bonnes raisons de ne pas désespérer persistent et certains ont fait l’effort de les compiler, comme par exemple entre autres le journal Libération du 17 novembre dernier. Parmi elles retenons plus particulièrement le fait que par exemple il n’est pas besoin d’attendre de nouvelles avancées technologique pour capturer le carbone, les forêts le font très bien. Le reboisement en Chine, en Inde et en Corée du sud ont permis de retirer plus de 12 milliards de tonnes de CO2 de l’atmosphère et de lutter contre la désertification. Le charbon appartiendra rapidement au passé pour peu que les désinvestissements se poursuivent et s’accélèrent : les investisseurs se détournent des financements liés aux énergies fossiles. Le charbon reste la pire des plaies climatiques au point de susciter des coalitions anti-charbon, y compris aux Etats-Unis ; ces coalitions rassemblent villes, Etats fédérés américains, entreprises et plus seulement les associations écologiques. Nombreux sont ceux qui se détournent des paris insoutenables, des tabous et fétiches irréalistes mettant en danger l’économie, l’emploi, la santé, la société. Le nucléaire n’est plus aussi compétitif et nécessitera à l’avenir de grandes alliances : chinoise, russe ou indienne.
Les technologies du futur sont déjà là, il faut seulement qu’elles tombent en terre fertile. Et c’est maintenant qu’il faut agir sans attendre ces fameuses énergies du futur. Alors que l’on commence à constater que le coût de certaines technologies innovantes baisse fortement, simplement du fait que les acteurs ont une vision de plus en plus claire de l’avenir. Autre signal positif de l’accélération de la transition énergétique, les renouvelables rencontrent une faveur croissante, irrésistible pour certains ? Les investissements ne se font plus dans les énergies fossiles mais en faveur du renouvelable : entre 2015 et 2016, la capacité installée a bondi de 10% à des prix inférieurs au nucléair et aux énergies fossiles. Eolien, solaire, hydroélectrique, biomasse, hydrogène : autant d’alternatives concurrentielles, y compris au pays de l’or noir comme l’Arabie Saoudite ou l’Iran où se développent des technologies qui capturent les gaz à effet de serre. Le modèle agricole actuel est tout autant dévastateur ; il est déjà responsable d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre, d’où la recherche et l’essor d’une solution de plus en plus plébiscitée, l’agro-écologie : recours aux semences anciennes, moins de pesticides et d’engrais, baisse du gaspillage qui engloutit un tiers de la production, réduction de la consommation de viande.
Ce qui reste le plus significatif réside dans le fait qu’on observe un engagement fort depuis la Cop 21 de la part des entreprises privées et des acteurs financiers. Ils sont importants, voire massifs pour certains observateurs. À Bonn, un grand nombre d’entreprises ont pris des engagements. La Commission européenne a fait observer qu’après la crise financière, « la finance durable » serait la meilleure opportunité pour son système financier. Certaines entreprises ou secteurs ont vu leurs activités menacées par le réchauffement. Cela donne à réfléchir ! Il y a de plus en plus d’investisseurs qui s’engagent dans des projets environnementaux. C’est à ce thème que Macron a décidé de consacrer prioritairement son « One Planet Summit » du 12 décembre prochain. Sont attendues de nombreuses initiatives de la finance privée pour des marchés internationaux.
Les délégués des 195 pays se sont séparés en se mettant d’accord sur la tenue pendant un an d’un dialogue permanent afin de pouvoir dresser fin 2018 un bilan collectif de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ce processus doit permettre d’évaluer l’effort qu’il reste à accomplir si le monde veut rester sous 2° C de réchauffement comme le stipule l’accord de Paris. Or il y a urgence car les efforts actuels conduisant à un réchauffement vont bien au-delà de ce seuil critique. La balance entre les forces en présence est incertaine. D’un côté le couple franco-allemand, qui est une vraie force : il peut redonner un véritable élan, mais cette force sera-t-elle suffisant ? Pour la chancelière, la lutte contre le dérèglement climatique est un défi majeur qui déterminera notre destin en tant qu’êtres humains. Pour le président français, « le seuil de l’irréversibilité est déjà franchi (…) il ajoute de l’injustice à l’injustice, de la pauvreté à la pauvreté , touchant d’abord les plus fragiles. Les pays riches occidentaux ont imposé au reste du monde « leur universel », ils ne doivent pas imposer leur propre tragédie au reste du monde ». Le couple franco-allemand a une vraie force. Jusqu’où peut-elle porter ? Mais il manque surtout un véritable leadership ; le leadership sino-américain si déterminant pour l’adoption des accords de Paris fait défaut pour l’heure. Trump tourne le dos à ces accords de façon délibérée, semble-il ; la Chine n’a pas déserté, mais son attitude n’est pas sans ambiguïté.
« C’est une course contre la montre », a lancé Laurent Fabius qui a favorisé l’accouchement des accords de Paris .Les nouvelles sont mauvaises, les émissions de C02 repartent à la hausse, chacun peut constater, là où il est, les records de chaleur en 2016 et 2017, les désastres climatiques spectaculaires etc … Pour mener de façon ambitieuse le combat climatique, les yeux se tournent vers l’Europe et le couple franco- allemand …La situation est complexe, tout comme les rapports de force et de ce fait le risque est grand que l’opinion publique préfère les invectives aux discours raisonnés et raisonnables.
EU-Logos donne rendez-vous à ses lecteurs le 12 décembre prochain, jour de la conférence internationale sur le climat, convoquée à Paris, par Emmanuel Macron Son nom est un programme à lui seul:”One Planet Summit”, une session de rattrapage après une COP 23 décevante dans ses résultats.Henri-Pierre Legros
Pour en savoir plus :
Communiqué final de la Conférence de Bonn https://cop23.unfccc.int/news/bonn-climate-conference-becomes-launch-pad-for-higher-ambition
Discours de Emmanuel Macron lors de la COP 23 à Bonn http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-de-la-republique-emmanuel-macron-lors-de-la-cop23-a-bonn/
L’Agence du médicament (AEM, 900 employés) s’installera à Amsterdam, et l’Autorité bancaire (ABE, 170 employés) à Paris. Les Vingt-Sept sont parvenus sans drame et sans affrontement spectaculaire à se répartir, lundi soir, les deux agences actuellement basées à Londres, et qui devront quitter le Royaume-Uni avant la date fatidique du Brexit, le 29 mars 2019. Le choix de ces deux villes est une surprise, Milan et Francfort étant données largement favorites avant l’ouverture des votes. Mais comme lors de l’Euro de foot, ce sont rarement les favoris qui s’imposent au final. Si le gouvernement français est satisfait de ce bon coup, qui fait de Paris la place forte de la régulation bancaire européenne, puisqu’elle accueille déjà l’Autorité européenne des marchés financiers, les élus nordistes, qui espéraient obtenir l’Agence du médicament, sont furieux.
Scandales
La maire de Lille, Martine Aubry, a lâché sur Twitter : «Nous avions la conviction que le président de la République n’avait pas - malgré ses dires - soutenu le dossier de l’AEM à Lille. Nous en avons maintenant la preuve.» Encore plus polémique, Xavier Bertrand, le président Les Républicains de la région des Hauts-de-France, a tweeté : «En soutenant l’Agence bancaire européenne, Emmanuel Macron a fait le choix de la finance plutôt que de la santé.» «Si on avait obtenu l’AME, il aurait sans doute tweeté qu’on avait choisi l’industrie pharmaceutique contre la régulation bancaire», ironise un proche d’Emmanuel Macron.
Reste qu’on ne fait pas mystère, à l’Elysée, que la candidature de Lille, préférée par François Hollande à celle de Lyon, pourtant capitale hexagonale de l’industrie pharmaceutique, était peu crédible. «La barre était trop haute pour Lille», admet ainsi un diplomate de haut niveau, alors que 19 villes étaient candidates pour l’accueillir. De fait, à une mauvaise desserte aérienne, un immeuble à l’état de projet, des capacités de logements et de scolarisation en plusieurs langues limitées, des employés de l’EMA peu enthousiastes - ceux-ci ayant marqué leur nette préférence pour Barcelone avant que cette ville sorte du jeu en raison de la crise catalane, ou pour Amsterdam - s’ajoutait la perte de crédibilité de l’Agence française de sécurité du médicament, empêtrée dans plusieurs scandales, dont celui du Médiator.
La procédure retenue par le Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement, en juin 2017, a aussi joué. Afin d’éviter les batailles de chiffonniers peu glorieuses du passé entre les patrons des exécutifs, mais aussi pour maintenir le front uni des Européens face à Londres, il a décidé que l’attribution des sièges se ferait au niveau des ministres. Surtout, il a mis au point un système de vote digne de l’Eurovision, afin de contourner la règle de l’unanimité qui ouvre la porte à tous les chantages. Chaque Etat s’est ainsi vu doté de six voix à répartir - à bulletins secrets, ce qui est une sacrée innovation - entre trois villes : trois pour son premier choix, deux pour son second, un pour son troisième. Si une ville parvient à être le premier choix de quatorze pays, elle gagne. Sinon, un second tour est organisé, mais seulement entre les trois villes arrivées en tête : pour gagner, il faut encore être soutenu par quatorze pays. A défaut, un troisième tour entre les deux villes arrivées en tête a lieu. Et s’il aboutit à une égalité, c’est le tirage au sort.
Tirage au sort
«Au lieu de tout perdre en défendant à la fois Lille et Paris, on a décidé depuis quinze jours de se concentrer sur l’ABE», admet un diplomate. Plutôt bien vu, puisque Lille n’a obtenu que trois voix au premier tour, celles de la France. Un échec pour le moins cuisant. Bratislava, la capitale slovaque, qui espérait décrocher la timbale (les pays d’Europe centrale étant plutôt mal servie en termes d’institutions européennes) a été à son tour dépassée par Amsterdam et Milan, la grande favorite. A l’issue du troisième tour, Milan et Amsterdam ayant chacune obtenu treize voix, il a fallu procéder à un tirage au sort : deux boules contenant le nom de chaque ville ont été mises dans un vase et la présidence estonienne tournante de l’UE a choisi. Le sort a été favorable à la capitale batave, au grand désespoir des Italiens, qui ont déjà du mal à se remettre de leur élimination de la Coupe du monde de football…
Pour l’ABE, que huit villes espéraient accueillir, les chances de Paris face à Francfort paraissaient faibles. C’est là que la diplomatie française a donné sa mesure : en amont de la réunion de lundi, Emmanuel Macron a plaidé pour Paris auprès de plusieurs de ses partenaires, ce qui lui a permis d’arriver en tête au premier tour, suivi par Francfort et Dublin. Puis cette dernière, avec treize voix, et Paris, avec dix voix, se sont qualifiées pour le troisième tour, Francfort s’effondrant (avec seulement quatre voix).
Remontada
«Pendant une heure, on s’est activé comme des fous pour convaincre les pays qu’on soupçonnait d’avoir voté Dublin», poursuit le diplomate. En particulier, les Français ont fait valoir que l’effondrement bancaire irlandais de 2010 et son statut de quasi-paradis fiscal pour grands groupes américains ne plaidaient pas pour l’Eire. Le troisième tour a, une nouvelle fois, abouti à l’égalité parfaite : treize voix partout. Le hasard a fait le reste, à la grande joie du camp français. Une belle «remontada», comme le dit un diplomate français.
Le «meilleur» est à venir, puisque les frais des deux déménagements (dont les dédits pour l’interruption des baux) sont à la charge des Britanniques : une facture de plusieurs centaines de millions d’euros.
N.B.: article paru dans Libération du 22 novembre
Le terme de populisme est dans toutes les bouches. Pourtant il s’agit d’un « mot valise » dans lequel on peut ranger des sens et des projets politiques très différents. Souvent utilisé de manière péjorative, il est régulièrement utilisé pour discréditer un adversaire politique. On peut tout de même parler d’une rhétorique populiste. Celle-ci peut être caractérisée par trois grand axes communs : une politique économique protectionniste ; une politique nationaliste voir souverainiste ; et une vision du peuple particulière, ce dernier faisant bloc face à des élites. Les rhétoriques populistes peuvent également être diviser en deux catégories : un populisme de gauche et un populisme de droite (Lire #LaRéplique : Le populisme menace les droits des femmes : exemples d’Europe centrale).
L’Union européenne fait face à une montée fulgurante des rhétoriques populistes, et depuis peu, à des gouvernements populistes comme ça peut être le cas en Europe centrale.
Généralement ce sont des partis que l’on qualifie « d’extrêmes » de par leurs idées et leurs comportements, et qui ont longtemps été laissés de côté, gardés en dehors de la scène politique et des sphères de pouvoirs. Mais à l’instar du Front National en France, ces partis ne se cachent plus et séduisent de plus en plus de citoyens à travers le Vieux continent. Le FN regroupait 16,86% des votes au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, contre 21,7% en 2017[i] ; lui permettant d’accéder une nouvelle fois au second tour. Ces mouvances populistes se banalisent et font maintenant pleinement partie de la vie politique européenne et occidentale. La question que l’on se pose alors est de savoir à quel point la rhétorique populiste devient-elle banale et commune ? Et jusqu’où irons-nous dans la « normalisation des rhétoriques populistes » ?
Lors de la campagne présidentielle française de 2017, et tout particulièrement à la suite les révélations du « Pénélope Gates », on assiste à un revirement communicationnel de la part du candidat de la droite, François Fillon. Pourtant issu d’un parti dit « traditionnel » qui n’a pas pour habitude d’utiliser les rouages du populisme, voilà finalement le candidat Les Républicains (LR) faire appel au peuple pour régler son sort personnel, méprisant la Justice et les médias.
Qui est François Fillon ?
Ministre sous la présidence de Jacques Chirac, ancien député de Paris, chef du gouvernement pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, élu sénateur de la Sarthe, François Fillon se réclame du gaullisme social. Le gaullisme a pour particularité de vouloir faire de la politique au-delà des partis. Autrement dit, créer un lien direct entre le chef de l’Etat et le peuple passant au-dessus de tout corps intermédiaires. Cette idéologie se caractérise par le rejet du « gouvernement des juges ». De Gaulle disait d’ailleurs : « En France, la cour suprême, c’est le peuple »[ii]. En revanche, contrairement à une idéologie gaulliste classique, François Fillon se dit favorable à une « libéralisation intensive de l’économie ».
A propos du fond, sur certains points, le programme électoral du candidat flirtait avec des idées d’extrême droite, celles du Front National. Ainsi, les programmes de Marine Le Pen et de François Fillon se rejoignaient sur de nombreux points. Tous deux prévoyaient de réformer l’acquisition de la nationalité française en profondeur en la limitant aux étrangers qui seraient dans « une démarche d’assimilation ». Ils souhaitaient un durcissement des conditions d’accès au droit d’asile notamment en réduisant le délai d’instruction des demandes d’asile. Concernant la lutte contre le terrorisme ils souhaitaient que soit appliquée la « tolérance zéro ». En effet, favorables à la déchéance de nationalité et à l’expulsion du territoire des individus dans la mouvance terroriste, ils voulaient l’interdiction de retour en France pour les combattants terroristes partis en Syrie ou en Irak, ainsi que la réorganisation du renseignement. Le candidat LR souhaitait, comme Marine Le Pen, utiliser l’article du code pénal sur « l’intelligence avec l’ennemi » pour juger plus durement « tous les Français qui entretiennent des relations avec l’ennemi ».
Cette liste non exhaustive des points d’accord entre les deux candidats montrent à quel point le programme de François Fillon était orienté très à droite.
Le 29 octobre dernier Marine Le Pen évoquait les expressions utilisées par Laurent Wauquiez depuis qu’il est en campagne pour la présidence des Républicains, et qui ressemblent étrangement au lexique auquel le FN a toujours eu recours. « C’est un bel hommage que Laurent Wauquiez nous rend » disait alors la dirigeante du FN en laissant entendre qu’il y a des rapprochements entre les idées des Républicains et celles du Front National. Le feuilleton continue, puisque ce lundi 20 novembre Marine Le Pen tendait la main à Laurent Wauquiez en lui demandant de « sortir de cette ambiguïté ». Elle considère qu’en vue des propos tenus par le président des LR, ce dernier se rapproche de la logique du FN et que, si ses propos sont sincères, il devrait envisager une alliance avec le Front National.
La frontière entre le FN et LR est donc très fine. Rappelons que lors de cette dernière élection présidentielle, au second tour le report de vote de François Fillon vers Marine Le Pen s’élevait à 20% des votes[iii].
Peu de temps après sa victoire à la primaire de la droite et du centre le 27 novembre 2016, François Fillon s’est rapidement retrouvé au cœur d’affaires judiciaires. Dès lors, on observe des changements dans sa communication et sa campagne, il se met à utiliser les rhétoriques populistes. Pourtant, issu d’un parti traditionnel qui n’a jamais contesté le système, François Fillon cherche à se donner l’image du candidat du peuple face aux élites et c’est bien en cela que cette campagne présidentielle marque un changement important dans l’avancée du populisme dans l’histoire politique française.
« Le gouvernement des juges »
Avant que les scandales judiciaires n’éclatent, François Fillon se présentait comme le candidat de la morale et de la justice, en opposition à Nicolas Sarkozy alors poursuivit pour corruption. Lors des débats qui opposaient le candidat à la primaire de la droite et du centre, Monsieur Fillon n’hésitait pas à attaquer l’ancien président sur ce sujet. En s’adressant à Nicolas Sarkozy, il disait notamment : « qui imaginerait le Général de Gaulle mis en examen ? ». La situation prête d’autant plus à sourire lorsque l’on sait qu’il avait promis, le 26 janvier 2017 au journal de 20 heures de TF1, que s’il était mis en examen dans l’affaire de l’emploi – présumé fictif – de sa femme et ses enfants, alors il renoncerait à la présidence. Mais comme nous le savons aujourd’hui, la situation a quelque peu changé, puisque même après sa mise en examen il continua sa course à l’Elysée.
En effet, le 1er mars 2017, après avoir annulé sa visite au salon de l’agriculture, le candidat LR avait annoncé, lors d’un court discours de huit minutes, sa mise en examen et sa convocation chez les juges le 15 mars suivant, mais surtout, son maintien dans la course à l’Elysée malgré les affaires judiciaires dans lesquelles il est toujours impliqué.
Ce discours marque un véritable tournant populiste dans sa campagne. Il prononce très sobrement : « Je ne céderai pas. Je ne me rendrai pas. Je ne me retirerai pas. ». Durant cette conférence, le candidat se dit être victime d’un acharnement médiatique et d’une justice biaisée. Il parle d’un « coup d’Etat institutionnel », théorie selon laquelle un « système » bloquerait le processus démocratique. Ce système auquel appartiendraient les juges avec la complicité des responsables politiques, en l’occurrence la gauche alors au pouvoir. En parlant de « gouvernement des juges » il utilise des arguments traditionnellement utilisés par l’extrême droite. L’expression « gouvernement des juges » est utilisée pour désigner une décision de justice dans laquelle un ou des juges privilégieraient leurs interprétations personnelles au détriment des textes de lois. Pour Pierre Rosanvallon, les propos de Fillon à l’encontre des magistrats marquent un point de « basculement démocratique ».
« Je n’ai pas été traité comme un justiciable comme les autres », affirmait le candidat. Cette réflexion rappelle celle de Nicolas Sarkozy lorsqu’en 2014, après avoir été mis en examen pour corruption active il disait « qui aimerait avoir en face de lui un magistrat dont l’obsession politique est de le détruire ? ». Ou encore, celle du populiste Silvio Berlusconi, lui aussi poursuivit pour corruption, lorsqu’il disait : « J’ai contre moi tous les magistrats de gauche ».
C’est un François Fillon qui se donne le rôle de victime face à une justice qu’il considère comme biaisé. Il en fait donc appel au peuple pour régler son sort personnel, se plaçant ainsi au-dessus des lois et remettant en cause l’indépendance de la justice.
Mais sa communication aux airs populistes ne s’arrête pas là : il se pose dorénavant comme le défenseur d’intérêts supérieurs aux siens, ceux de la nation et de la démocratie. Lors de ce discours du 1er mars 2017 il en a appelé « au peuple Français » et disait : « La France est plus grande que nous. Elle est plus grande que mes erreurs. Elle est plus grande que les partis pris d’une large part de la presse. Elle est plus grande que les emballements de l’opinion elle-même. Je vous demande de résister ». On comprend qu’il se pose comme défenseur du peuple qui, comme lui, pourrait être victime d’une justice impitoyable et de médias orientés politiquement. On ne peut s’empêcher de penser que cet appel au peuple, qui ressemble véritablement à un plébiscite, est le dernier recours de François Fillon pour rester dans la course.
La contestation par un candidat majeur à l’élection présidentielle d’une des institutions fondamentales de la République pose problème. Ce discours populiste vient renforcer la méfiance des Français à l’égard de la justice. De la part d’un candidat d’un parti traditionnel, un discours si agressif à l’égard de la justice et de la presse est inédit en France.
Selon la professeure Marlène Coulomb-Gully, les attaques faites contre la justice fait partie d’une stratégie populiste et anti-élites d’ « éviction des corps intermédiaires »[iv]. Ce type de discours a de beaux jours devant lui en France et à l’échelle européenne.
Attaques contre les médias et les contres pouvoirs
Le discours populiste fait également une critique des médias et, de manière générale, des contres pouvoirs. Autrement dit, le populisme rejette la médiation entre responsables politiques et les citoyens. En un sens, cela peut être interprété comme une forme de rejet de la démocratie représentative. Rappelons-le, les rhétoriques populistes proposent une vision manichéenne de la société avec d’un côté le peuple, qui est pur et homogène et qui incarne « le bien », et de l’autre des élites qui incarne « le mal ». Or, les médias sont considérés comme faisant partie d’une élite protégeant le système. Qu’ils soient publics ou privés, les médias sont souvent rangés dans la catégorie du mal et sont les cibles privilégiées des populistes.
Là encore, on peut comparer les déclarations de François Fillon à celles d’autres leaders populistes. Lors de la séance de question-réponse de son discours du 6 février 2017, il s’en prend à un journaliste et lui dit : « Vous êtes de Mediapart ? Moi, je n’ai jamais eu de redressement fiscal ». Cette amère réflexion nous rappelle celle de Donald Trump à un journaliste de la chaine CNN lorsque à la suite d’une question, il rétorque : « Pas vous, votre média est calamiteux ».
François Fillon a finalement choisi de continuer sa campagne électorale en changeant sa communication et en évinçant les médias classiques. Il a décidé d’utiliser ses propres moyens médiatiques. Ainsi, le candidat avait choisi de faire distribuer 4 millions de tracts sur lesquels on pouvait lire « stop à la chasse à l’homme ». Il avait également fait le choix de publier une tribune, une « lettre aux Français »[v] dans la presse locale.
Mais souvenons-nous que les critiques faites aux médias et aux contre-pouvoirs n’ont rien de nouveau. En effet, les critiques faites aujourd’hui à la presse ressemblent à celle que faisait Napoléon III lorsqu’il disait : « La presse, c’est l’alliance d’un talent et d’un capital. Moi je suis élu, alors que vous n’êtes qu’une puissance qui veut usurper la représentation nationale. Vous exercez un pouvoir sans avoir été élus. Donc vous êtes illégitimes. ». La presse n’était pas représentative à ses yeux.
Or il faut défendre l’idée selon laquelle une société démocratique ce n’est pas qu’un peuple électoral et des décideurs politiques élus, mais c’est aussi ses contre-pouvoirs.
A la suite de cette campagne électorale, on observe une situation politique incertaine puisque journalistes et politiques sont de moins en moins bien considérés. Mais ce qu’il faut particulièrement retenir de cette campagne présidentielle, c’est bien l’installation du populisme dans la vie politique française puisque les candidats s’en inspirant, d’une manière ou d’une autre, réunissent globalement la moitié de l’électorat. Mais c’est aussi et surtout sa banalisation du discours populiste, que ce soit sur le fond comme sur la forme, par un candidat d’un parti traditionnel tel que François Fillon.
Louise Bougot
[i] Ministère de l’intérieur/Ipsos
[ii] Réponse de Charles De Gaulle à un journaliste. Dans Discours et messages, livre de Charles De Gaulle, 1942.
[iii] Enquête Ipsos Steria pour le second tour de l’élection présidentielle
[iv] Article de 20minutes : Présidentielle : De Fillon à Le Pen, le discours anti-médias et anti-juges gagne du terrain ». Publié le 3 mars 2017
[v] https://www.ouest-france.fr/politique/francois-fillon/tribune-la-lettre-aux-francais-de-francois-fillon-4786284
Pour aller plus loin :
L’émission de France Culture du 12 mars 2017 : Le populisme dans la campagne présidentielle
L’émission de France Culture du 23 avril 2017 : De Jean-Marie à Marine Le Pen : 30 ans de progression du vote FN
L’article du Monde du 9 février 2017 : Programme contre programme : que propose Le Pen par rapport à Hamon, Fillon et Mélenchon ?
REUTERS/Axel Schmidt
Et si l’échec de la « jamaïcaine » n’était pas forcément la « mauvaise nouvelle » pour l’Europe que beaucoup de commentateurs annoncent voire redoutent ? De fait, si le Président de la République allemande, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, et la chancelière, Angela Merkel, parviennent à éviter la convocation d’élections anticipées - qui risquent de ne pas clarifier le paysage politique allemand -, c’est finalement le parti le plus eurosceptique de feu la « jamaïcaine », celui qui réclamait le poste stratégique de ministre des finances, le FDP, qui se retrouverait sur la touche. Autrement dit, que ce soit dans le cadre d’une grande coalition avec les sociaux-démocrates du SPD, qui paraît peu probable pour l’instant, ou d’un gouvernement minoritaire noir-vert (CDU-CSU/Grünen), soutenu au coup par coup par le SPD, la chancelière aurait en réalité les coudées beaucoup franches en matière européenne et pourrait accepter ce que le FDP aurait refusé.
Dérive démagogique
« Christian Lindner, le patron du FDP, est engagé dans une dérive à la Jörg Haider, l’ancien leader du FPÖ autrichien », déplore Daniel Cohn-Bendit, l’ancien co-président du groupe Vert au Parlement européen et proche d’Emmanuel Macron : « il pense pouvoir récupérer une partie de l’électorat de l’AfD avec son cocktail de nationalisme économique, d’euroscepticisme et de refus de l’immigration ». De ce point de vue, ceux qui espéraient que Lindner serait le nouvel Hans-Dietrich Genscher, qui fut le très europhile ministre des Affaires étrangères de Helmut Schmidt puis de Helmut Kohl, entre 1974 et 1992, ont été déçus. En réalité, une majorité avec les libéraux aurait rendu très difficile toute intégration supplémentaire de la zone euro, ceux-ci campant, en particulier, sur leur refus de la moindre solidarité financière entre les dix-neuf Etats membres de la zone. Or, la création d’un budget de la zone euro est justement l’un des projets phares du Président de la République française.
Autrement dit, avec le FDP, l’Allemagne aurait certes été gouvernée par une majorité solide, mais peu disposée à faciliter la tâche d’Emmanuel Macron. Personne n’a oublié, à Bruxelles, qu’entre 2009 et 2013, c’est l’euroscepticisme des libéraux qui a empêché Berlin et donc la zone euro de répondre de façon adéquate et massive à la crise grecque, ce qui a fait dégénérer un problème local en une crise systémique qui a failli emporter la monnaie unique. Angela Merkel, durant ces années cauchemardesques pour le projet européen et pour la Grèce, a dû s’appuyer sur le SPD, alors dans l’opposition, pour forcer la main de ses alliés et accepter au fil du temps ce qu’elle avait d’abord refusé, retardant d’autant la résolution de la crise…
L’art du judo
C’est pourquoi, à Bruxelles, le départ du FDP n’est pas vécu comme une catastrophe. « Il est beaucoup trop tôt pour se montrer inquiet », tempère ainsi un diplomate : « La chancelière est encore là ! » Et un retard de calendrier n’est pas bien grave, l’Union ayant connu pire. Il en irait bien sûr différemment avec des élections anticipées qui pourraient voir le FDP et/ou l’AfD se renforcer au détriment de la CDU, ce qui ouvrirait une crise de leadership en Allemagne. Surtout, une « chancelière trop affaiblie n’est pas bon pour Macron », analyse Daniel Cohn-Bendit. De fait, le chef de l’Etat a besoin, pour faire avancer ses idées, du soutien de l’Allemagne : en Europe, rien ne peut se faire sans un accord entre les deux rives du Rhin, aucun pays n’étant prêt à accepter le leadership d’un grand Etat seul. On oublie trop souvent que la « puissance » allemande durant la crise de la zone euro a tenu au fait que sans sa puissance économique et financière rien ne pouvait se faire : elle n’a jamais rien proposé, se contentant de jouer en défense face aux propositions françaises. Mais c’est l’accord, souvent difficile, trouvé au sein du couple, qui a entrainé à chaque fois leurs partenaires, bon gré, mal gré.
Bref, si la chancelière parvient à sortir de cette périlleuse situation, elle pourrait être en situation de jeter par dessus bord certaines vaches sacrées allemandes, ce qui permettrait d’achever l’intégration de la zone euro comme le souhaite son partenaire français. De l’art du judo en quelque sorte…
N.B.: article paru dans Libération du 21 novembre
This Wednesday, 22nd November was held the high-level Euro-African conference organized at the European Parliament in Brussels. The conference was organized in the presence of Antonio Tajani, President of the European Parliament, to prepare the first African Union/EU summit to be held on 29th and 30th November in Abidjan, bringing together more than 80 heads of state. This will be the first summit between the European Union and the African Union.
As the EU and Africa prepare to redefine their priorities for cooperation under the framework of the African Union/EU Joint Strategy adopted ten years ago, the focus is put on the need to invest in youth. By 2050, Africa, which is a young continent par excellence, will gather more than 2.5 billion inhabitants. This can represent a problem, but also an opportunity. African countries are facing desertification, famine, pandemics, terrorism, unemployment and governance issues, all of which contribute to uncontrolled immigration.
The €3.4 billion investment plan, approved by the European Parliament last July, is a major step but it is insufficient. Some argue for more financial support and a “Marshall Plan” for Africa to build effective infrastructure, improve access to water, digitalization and education. The EU is the leading provider of official development assistance with more than 20 million euros disbursed per year, it is the largest player supporting peace and security missions in Africa.
During this conference, all speakers are highlighting the interdependence between the EU and Africa. They all agreed that the European Union should stay within its role of privileged partner with Africa, in a context where there is more and more competition with other actors such as China and India. They also all agreed that what Africa needs now is both security and investment, more than development. Despite some discussions on migration, including the urgent issue of acts of slavery in Libya, the upcoming summit will focus on investing in African youth.
Louise Bougot
For further information:
http://www.partnershipafrica.eu/