Die Verhandlungen für ein europäisch-japanisches Freihandelsabkommen stehen vor dem Abschluss. Vor diesem Hintergrund befasst sich die vorliegende Studie mit dem Stellenwert Japans im Welthandel, mit der Handelspolitik des Landes, ihren bi- und multilateralen Ausprägungen und den administrativen wie politischen Entscheidungsprozesse, die ihr zugrunde liegen. Zwar ist Japan noch immer eine relativ geschlossene Volkswirtschaft. Doch strukturell nähert sich das Land vergleichbaren Volkswirtschaften und Handelsnationen sichtlich an. Als Markt, als Investor und als Bezugsquelle besitzt Japan großes Potential für Europa.
Das im Grundsatz beschlossene europäisch-japanische Abkommen könnte dem Trend rückläufiger bilateraler Handelsströme nachhaltig entgegenwirken. Die Potentiale im bilateralen Handel sind beträchtlich. Japans demographische Alterung, die Internationalisierung seiner Geschäftskultur und die vorgesehenen handelspolitischen Liberalisierungen lassen wachsende Importe des Inselstaats erwarten. Umgekehrt dürften japanische Industrie- und Konsumwaren das Produktangebot in Europa bereichern und den Wettbewerb beleben.
Politisch ist das avisierte Freihandelsabkommen ein Signal gegen Protektionismus und für eine regelbasierte liberale Weltordnung. Durch den Schulterschluss auf wirtschaftlicher Ebene können die europäisch-japanischen Beziehungen insgesamt an Substanz und Verbindlichkeit gewinnen. Europa hat die Chance, sein Profil in Asien zu stärken.
Zentrales Thema dieser Studie ist die Frage, wie die islamische Staatenwelt mit dem Pluralismus in ihrer eigenen Religion umgeht. Die meisten Länder haben erst mit ihrer staatlichen Unabhängigkeit in der zweiten Hälfte des 20. Jahrhundert das religiöse Recht der weltlichen Gesetzgebung unterstellt. Dadurch wurden aus Untertanen unterschiedlicher Konfessionen und islamischer Glaubensrichtungen gleichberechtigte Staatsbürger. Die Verstaatlichung der islamischen Institutionen legitimiert die Regierungen allerdings zur Kontrolle über religiöse Doktrinen. So entstanden neben den klassischen Rechtsschulen nationale Varianten islamischer Glaubenslehren.
Während Angehörige anderer Religionen teils Minderheitenrechte besitzen, wird die Vielfalt islamischer Lehrmeinungen von den Staaten selbst kaum anerkannt. Dieses Defizit nutzen islamistische Akteure wie Muslimbrüder oder Ennahdah, um sich als Opfer staatlicher Religionsbehörden darzustellen. Dabei zeigen sie selbst noch weniger Toleranz gegenüber dem religiösen Pluarlismus. Denn sie lehnen regionale und nationale Traditionen des Islam ab und wollen das religiöse Recht (Scharia) auf seine Ursprünge zurückführen (Salafismus, Wahhabismus).
Die Anfänge islamischen Rechts lassen sich nur vage rekonstruieren, weshalb salafistische oder wahhabitische Doktrinen ebenfalls auf Interpretationen angewiesen sind. Der verstärkte Kampf um die Deutungshoheit im Islam kann nur gelöst werden, indem die Staaten den verschiedenen Glaubensrichtungen mit Toleranz begegnen und diese im Rahmen ihrer nationalen Gesetzgebung anerkennen. Den normativen Rahmen hierfür bilden die UN-Menschenrechtsdokumente wie die Anti-Rassismus-Konvention (1969), mit deren Unterzeichnung sich viele islamische Länder auch der Religionsfreiheit verschrieben haben.
L’institut de macro-économie Fathom prévient d’un risque de récession en Grande-Bretagne qui « n’a jamais été aussi grand », pointant du doigt le Brexit combine au recul de la consommation des ménages. Que penser de ce scénario ? N’est-il pas un peu alarmiste selon vous ?
Le Brexit crée évidemment de l’incertitude économique. Par ailleurs, la situation économique britannique connait une certaine dégradation, liée en bonne partie à ses déséquilibres macro-économiques généraux et antérieurs au référendum.
L’opposition à la sortie de l’UE semble nourrir des interprétations assez partiales et emphatiques de la conjoncture. Les économistes britanniques ont quand même l’habitude, in fine, de reconnaître leurs erreurs et nombreux sont ceux qui ont fait leur mea culpa au sujet de ce que les Brexiters ont nommé « Project fear », l’annonce d’une apocalypse économique dès le lendemain du vote. La conjoncture britannique a été préservée par la résilience de la consommation des ménages mais le phénomène connaît des limites liées au niveau déjà très bas de l’épargne. Par ailleurs, la dépréciation de la livre, bien qu’elle accroisse l’inflation et comprime le pouvoir d’achat à court terme, peut aussi permettre un certain rééquilibrage pour cette économie qui connait de larges déséquilibres sur le plan commercial et financier. Notons tout de même que, bien que les salaires stagnent et que la croissance fléchisse, le pays n’est pas loin du plein emploi. Il semble, à certains égards, que nous soyons dans une sorte de bis repetita du « project fear », une version bien plus modérée que la version initiale pré-référendum mais visant tout de même à orienter les faits sans relâche. Toutefois, au Royaume-Uni le jeu interprétatif ne dépasse pas une certaine limite fixée par l’observation des chiffres. L’empirisme britannique reste un garde fou, tout comme ce bon vieux sens de la politesse qui interdit aux débats certes très tendus sur le fond de dégénérer en scènes de transe télévisuelle.
Si le risque de récession au sens technique est évidemment présent, ne s’explique-t-il pas en grande partie par les faiblesses sous-jacentes (structurelles ?) de l’économie britannique ?
Les incertitudes du Brexit ajoutent une dimension à l’affaiblissement de la conjoncture britannique. Mais lorsque l’on regarde justement les chiffres d’épargne présentés par Fathom, on constate une dynamique cyclique qui accompagne les régimes de croissance. La baisse continue du taux d’épargne vient nourrir la demande pendant les périodes d’expansion économique. Le cycle des années 2000 s’est fracassé sur la crise financière de 2008, avec une remontée brutale du taux d’épargne à environ 12% des revenus, qui est ensuite repartie à la baisse tout au long de la période de reprise. Nous sommes aujourd’hui à un niveau particulièrement bas de l’ordre de 2%. Alors que l’économie britannique a pu résister à l’incertitude du Brexit par la stabilité de la consommation, on voit qu’il n’y a plus beaucoup de marge de manœuvre sur ce plan là, dans un contexte de stagnation des salaires. Le Royaume-Uni connait des déséquilibres importants, en particulier avec son déficit courant à de plus de 4% du PIB ces dernières années. Le modèle est assez clair : consommation forte, faible épargne et larges déficits. Notons que, comme souvent, les politiques d’austérité mises en place par David Cameron, n’ont guère permis de rééquilibrer cette situation, en se focalisant sur la seule question budgétaire plutôt que sur les déficits de l’économie en général. La plupart des économistes ont passé les quatre dernières décennies à nier l’importance des déséquilibres commerciaux (et leur pendant financier de ce fait). Où que l’on porte son regard dans l’économie mondiale, on ne peut que constater la gravité de cette erreur, sur le plan économique mais aussi politique.
Quelles difficultés ajoute alors le Brexit à ce contexte ?
D’un côté la dépréciation de la livre permet un certain rééquilibrage commercial au bout d’un certain temps. De l’autre, à court terme, elle sonne la fin du mélange instable de surconsommation, d’afflux massif d’investissements étrangers et de délitement productif. Ces périodes de sevrage sont toujours compliquées à gérer. La question de la réindustrialisation vise la question des inégalités et du redéveloppement du territoire, mais aussi l’équilibre financier du pays. On a vu réapparaître le spectre de Tony Blair dans les médias depuis le référendum, mais le vent a néanmoins tourné de façon résolu dans ce pays chez les Brexiters comme chez la majorité des Remainers.
On fait poliment dérouler à l’ancien premier ministre ses arguments en faveur de l’annulation du vote du Brexit, car il reste un bon communicant, mais même les journalistes les plus défavorables à la sortie de l’UE ne manquent pas, la plupart du temps, de concéder qu’il n’a plus guère de crédibilité dans le pays.
Le rééquilibrage de l’économie britannique peut être rendu particulièrement difficile dans un contexte d’incertitude politique, comme celui des négociations du Brexit. On parle énormément de la hausse de l’inflation à court terme, qui a atteint 2.9% avant de refluer vers 2.6% le mois dernier. La dépréciation de la livre a certes alimenté l’inflation ; mais sauf à parier sur un effondrement continu du taux de change, le pays ne se trouve pas dans une spirale inflationniste, d’autant plus que les salaires stagnent, comme les mêmes analystes ne cessent de le rappeler. Ce qui menace davantage l’économie britannique sur le long terme c’est le spectre d’une incertitude juridique et commerciale dans ses relations avec l’Europe. La City risque de devoir évoluer vers un modèle encore plus résolument offshore, en perdant une partie de ses revenus entretemps. Plus généralement, la situation est asymétrique car le Royaume-Uni serait bien plus affecté que le reste de l’Europe par le rétablissement de barrières douanières dans le cadre régi l’OMC et surtout par le surplus de paperasse. Notons toutefois que de plus petits pays comme l’Irlande mais aussi les Pays-Bas et la Belgique serait presque autant affectés que le Royaume-Uni par ce scénario. Par ailleurs, une telle rupture serait politiquement, économiquement et juridiquement aberrent pour gérer les relations entre l’UE et un ancien membre qui continuera d’appliquer la quasi-totalité des normes de l’union, ne serait-ce que par souci de continuité.
En mai dernier, le gouvernement fédéral canadien a annoncé une série de mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le prolongement de l’Accord de Paris. Le plan n’est pas sans réveiller les tensions intestines de la société canadienne, largement engagée dans un modèle de développement productiviste depuis plusieurs décennies.
La politique environnementale du gouvernement Trudeau se pare des atours communicationnels les plus brillants pour s’afficher comme le bon élève de la classe mondiale concernant les dispositifs de lutte contre le changement climatique. En mai dernier, la ministre de l’Environnement dévoilait un plan de réduction des émissions de méthane, un gaz qui représente le quart des émissions de gaz à effet de serre du pays. S’y agrège une mesure bien connue outre-Atlantique : la taxe carbone, qui s’élèverait à dix dollars la tonne dès 2018, pour augmenter graduellement de dix dollars chaque année et atteindre 50 $ en 2022. Une taxe qui ne devrait s’appliquer que pour les provinces de la Saskatchewan et du Manitoba.
Ces mesures sont cependant loin de faire consensus. La concorde sociopolitique, durement bâtie durant de longues décennies autour d’une économie politique néolibérale et productiviste, est en train de se fissurer. Le gouvernement Trudeau a perdu la confiance de la majorité des Canadiens et seuls 19 % d’entre eux soutiennent le projet. Leurs craintes ? La hausse de leur facture énergétique et la délocalisation des entreprises canadiennes, notamment les plus polluantes. Cela explique la forte opposition des provinces de la Saskatchewan et de l’Alberta (autour de 70 % d’avis négatifs), deux provinces productrices de pétrole ; l’extraction pétrolière représente un quart du PIB de l’Alberta. Le risque serait de voir partir les entreprises et les investisseurs, alors même que les Etats-Unis de Donald Trump tournent le dos aux engagements de l’administration Obama lors de la COP 21, tenue à Paris en décembre 2015.
La contestation du projet met en exergue le paradoxe axiologique qui traverse le gouvernement canadien : d’une part, la force d’inertie d’une orthopraxie néolibérale, héritière directe du libéralisme d’un Pierre Eliott Trudeau (le père de l’actuel Premier ministre), fondée sur le productivisme et l’action de l’État pour décloisonner le marché, au mépris des considérations écologistes ; et d’autre part, la montée en puissance symbolique ces dernières années d’une construction diégétique autour de politiques de protection de l’environnement. Cette communication politique autour de mesures écologistes est d’autant plus efficace qu’elle frappe les esprits en s’opposant diamétralement au climato-scepticisme de l’ancien Premier ministre conservateur, Stephen Harper, lequel en son temps avait rejeté le protocole de Kyoto, défendu l’exploitation des sables bitumineux et tenté d’écarter les militants écologistes de l’espace public.
Dit d’une autre manière, Justin Trudeau est tiraillé entre un néolibéralisme débridé, écologiquement néfaste par essence mais idéologiquement puissant, et le capital politique que procure la mise en place d’une politique de protection de l’environnement, tant sur la scène politique intérieure que dans le jeu des relations internationales. Alors que Donald Trump apparaît comme un dirigeant imprévisible à tous égards et fait montre de mépris vis-à-vis des valeurs partagées par les démocraties libérales, le Canada a une carte à jouer : faire entendre sa voix et accroître son autorité politique dans le concert des nations, au moment où les sociétés occidentales sont travaillées par des courants anti-libéraux, de droite comme de gauche.
Seulement, le Canada n’est pas épargné par la montée de courants de pensée illibéraux dans sa société. Le printemps érable de 2012 n’en est qu’un exemple. Certains militants de gauche, alliés circonstanciels ou plus durables des séparatistes, gardent un poids politique notable au Québec. Le modèle multiculturaliste, qui s’est imposé au Canada comme une valeur dominante et identificatoire de la société, est lui-même attaqué ; en particulier par des courants islamophobes qui, sous prétexte de défendre la laïcité, aspirent tacitement au retour d’une société blanche mythifiée de tradition chrétienne. Ces courants contestataires mettent en lumière les contradictions qui parcourent la société canadienne jusqu’au sommet de l’État et irriguent l’ensemble des démocraties libérales. Des contradictions qui se résument à une alternative : abandonner ou maintenir les « frontières ».
The German Armed Forces contribute to the United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in Mali (MINUSMA). This is the first time in more than 20 years that Germany has deployed a strong contingent for a United Nations peacekeeping operation, though the UN’s multilateral crisis management is currently required to operate in very different conflict contexts. The Federal Government should scrutinize how Germany can participate more comprehensively and more strategically in these missions than it has done up to now. There are a number of reasons to sustain, prioritize and extend this commitment which pertains to issues of strategy, personnel policy, training and equipment.
ILS ONT REJOINT EMMANUEL MACRON POUR REDRESSER LE PAYS OU PAR OPPORTUNISME ? ON LES APPELLE CONSTRUCTIFS. En redistribuant les cartes avec son élection à l’Elysée et le triomphe de son mouvement aux législatives, Emmanuel Macron a entraîné dans son sillage toute une armada de néo-macronistes, allant de la droite libérale à certains anciens communistes. […]
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ONU Sida a publié un rapport jeudi 20 juillet sur l’état des lieux de l’épidémie du VIH dans le monde[1] .
Le point de vue du Dr Anne Sénéquier, chercheuse associée à l’IRIS.
Globalement, ce rapport apporte-t-il de bonnes nouvelles dans la lutte contre le VIH ?
Ce rapport marque le mi-parcours du défi 90-90-90 lancé il y a 3 ans de ça, avec pour objectif d’atteindre 73% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH ayant une charge virale indétectable en 2020. Ce chiffre revient à obtenir 90% des personnes vivant avec le VIH connaissant leur statut, 90% de ces personnes ayant accès au traitement et enfin 90% d’entre elles ayant une charge virale indétectable. Sept pays ont déjà atteint ces objectifs, dont des pays à revenus faibles et intermédiaires (Botswana, Cambodge). cCela signifie que l’écart – jusqu’à présent important – entre les pays à hauts revenus et ceux à faibles revenus commence à se réduire, et que l’objectif de mettre fin à l’épidémie du Sida pour 2030 n’est plus une utopie. C’est la vraie bonne nouvelle.
Ce n’est pas la seule. Le taux de mortalité lié au Sida a été divisé par deux depuis 2005. On assiste également à une accélération du dépistage et du traitement avec davantage de pays et villes qui proposent un traitement dès le diagnostic, comme le préconise l’Organisation mondiale de la santé (OMS). On a une approche plus globale de la maladie, ce qui a permis une baisse mondiale de 48% des décès liés au Sida entre 2010 et 2016, ainsi qu’une baisse de 16% des nouvelles infections. Pour la première fois, la moitié des personnes vivant avec le VIH dans le monde ont accès à un traitement antirétroviral, ce qui est clef dans les nouvelles politiques de lutte contre le Sida.
L’approche globale a permis l’émergence de divers partenariats. Ceux avec la société civile permettent de mener des projets innovants pour atteindre des populations – notamment jeunes, masculines et rurales – que l’on n’arrive pas à cibler avec des programmes nationaux. Par exemple, le projet « Sustainable East Africa Research in Community Health » (SEARCH) en Ouganda et au Kenya qui a obtenu de vraies victoires. Des partenariats avec l’industrie pharmaceutique ont également permis l’encadrement du prix de test de dépistage des charges virales. Enfin, l’initiative « Ville Fast-Track » initiée à Paris et qui compte aujourd’hui plus de 200 villes à travers le monde où l’on réfléchit a des approches novatrices, et accès universels aux soins.
Selon le rapport, la situation reste alarmante en Afrique de l’Ouest et centrale, Moyen-Orient/Afrique du Nord et surtout en Europe de l’Est et en Asie centrale. Comment expliquer la vulnérabilité de ces zones ?
Les raisons sont certes différentes selon les régions, mais certains facteurs sont convergents. Parmi eux figurent ceux liés aux systèmes de santé : problème d’accès aux soins, lacunes dans la chaîne d’approvisionnement de médicaments, manque de financement, manque de professionnel de santé qualifié/sensibilisé au VIH… La discrimination et la stigmatisation des patients séropositifs peuvent encore être très présentes et sont toujours des obstacles majeurs à l’accès aux soins. Il est alors compliqué pour certains patients d’avoir confiance en un système de soins qui les marginalise, ce qui retarde encore le diagnostic/le traitement/la prévention secondaire… un cercle vicieux dont il est difficile de sortir.
Au niveau de la trithérapie, on pose deux problématiques. La disponibilité et le prix. Même si le traitement est disponible, la question reste épineuse quand il est question de faire un choix entre la trithérapie ou la nourriture pour la famille.
Le manque de sensibilisation des populations aux problématiques sanitaire et du VIH en particulier reste un problème majeur de ces régions. Notamment chez les jeunes, avec une mauvaise compréhension du VIH et de son mode de transmission. Les fausses croyances et la peur du virus sont également impliquées dans l’augmentation des nouveaux cas et un retard dans leur prise en charge.
Concernant l’Europe de l’Est et l’Asie Centrale en particulier, le rapport met en avant une faible utilisation de la trithérapie, puisque 28% seulement des patients VIH sont sous traitement et seulement 22% des patients sous traitement ont une charge virale indétectable.
Le test de dépistage VIH est encore confidentiel (12% en Azerbaijan, 26% en Georgie ) parmi les patients toxicomanies, c’est aussi le cas dans une moindre mesure dans la communauté homosexuelle et chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes : 57% en Ukraine.
Dans certains pays, les lois pénalisant l’homosexualité, la possession de drogue découragent les populations clef dans leurs recherches de soins autant préventif que curatif. Enfin il est important que noter qu’en 2016, 81% des nouvelles infections au VIH sont dévolus au seul pays de la Russie.
Quelles sont les perspectives futures dans la lutte contre le VIH ?
Il est primordial d’avoir une approche plurisectorielle. La prévention primaire fait le focus sur la limitation des cas de nouvelles infections : Éducation à la santé, notamment les jeunes de 15 à 24 ans (qui ont parfois à tort banalisé le Sida en maladie chronique) et les hommes, message de prévention, sensibilisation dans les populations clefs…
Ensuite, la prévention secondaire met l’accent sur la suppression de la charge virale chez les personnes vivant avec le VIH. Les études ont effectivement montré qu’avoir une charge virale indétectable protège le patient, mais aussi ses partenaires sexuels, ce qui limite donc la transmission du virus. C’est pourquoi on recommande aujourd’hui de commencer le traitement dès le diagnostic.
Il est également nécessaire de faire tomber les obstacles. Et c’est l’affaire de tout le monde. Il est question de normes de genre, inégalités sociales, difficulté accès aux soins, entrave à l’éducation, discrimination du séropositif, homophobie… À travers les divers partenariats et programmes évoqués, il s’agit d’harmoniser les politiques de santé et les législations au niveau mondial afin d’améliorer l’accès aux soins pour tous les patients. Il est en effet utopique de penser que l’on puisse éradiquer le VIH sans que tous les pays et continents n’avancent main dans la main, car l’épidémiologie nous a prouvé maintes fois qu’elle n’a que faire de la géographie.
Enfin, le quatrième pilier concerne l’aspect recherche et développement afin d’améliorer la tolérance et l’efficacité de la trithérapie. Aujourd’hui, de nombreuses résistances émergent (à l’image des résistances aux ATB) et cela risque de devenir un enjeu de demain. La recherche continue de travailler également sur un vaccin que l’on rêve aussi bien thérapeutique que préventif.
[1] http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/Global_AIDS_update_2017_en.pdf
« On ne peut pas prétendre lutter efficacement contre le terrorisme si on n’a pas une action résolue contre le réchauffement climatique ». La déclaration récente d’Emmanuel Macron, maladroite car insuffisamment justifiée, en clôture du sommet du G20 à Hambourg le 8 juillet dernier a déclenché un tollé.
La facilité de la formule a, comme souvent, eu pour effet d’encourager le simplisme des réactions. A cela s’ajoute que le changement climatique et le terrorisme sont deux thèmes sur lesquels se projettent un certain nombre de clivages participant ainsi à l’hystérisation du débat. Parmi les détracteurs les plus visibles a figuré l’ancien ministre de l’Education nationale, Luc Ferry. Ce dernier a en effet publié deux tweets rageurs (« La déclaration d’Emmanuel Macron sur l’impossibilité de lutter contre le terrorisme sans action contre le climat franchit le mur du çon… », le 8 juillet ; puis « La ritournelle écolodélirante selon laquelle Daech serait lié au réchauffement plus qu’à l’islamisme est un insensé déni de réalité », le 10 juillet). L’avantage de cette nouvelle polémique reste qu’elle fournit l’occasion d’une nouvelle clarification concernant les corrélations existantes entre le changement climatique et d’autres défis sécuritaires comme le terrorisme.
Le changement climatique n’est évidemment pas une cause directe du terrorisme, ce que personne n’a jamais sérieusement avancé. Il agit en revanche comme un amplificateur de risques ; c’est-à-dire qu’il contribue, par ses manifestations géophysiques, à accentuer certains risques existants et connus, comme le risque inondations par exemple, l’érosion côtière ou les sècheresses. Il ne les crée pas mais il en renforce l’intensité et la fréquence. Ce sont notamment les conclusions des modélisations des différents spécialistes (climatologues, glaciologues, hydrologues, météorologues, océanographes, etc.) travaillant sur l’évolution du climat et dont les travaux sont regroupés dans les rapports du GIEC.
A long terme, les différents impacts du changement climatique peuvent conduire à d’importantes dégradations des milieux naturels dont l’état est vital pour certaines populations. C’est par exemple le cas du Sahel où l’agriculture vivrière et l’élevage sont indispensables à la survie des communautés rurales. Confrontées à la lente détérioration des conditions de leur subsistance et à l’absence de perspectives économiques autres que la migration, l’alternative pour certaines parties de la population peut revêtir le visage de la criminalité organisée, voire de la filière terroriste, tout simplement parce qu’il s’agit en dernier recours d’une manière de subvenir financièrement au besoin du foyer[1]. La misère est en effet un facteur à prendre en compte dans les processus de radicalisation, même si ceux-ci ne s’y résument pas.
Personne n’a jamais affirmé que l’apparition et l’expansion de Daech étaient liés au seul réchauffement climatique, ou, comme on a pu le lire sur de nombreux sites, que les auteurs des attentats en France en avait subi l’influence directe. Entrevoir la possibilité d’un lien à long terme entre impacts du changement climatique, dégradations d’un environnement, misère et radicalisation revient simplement à reconnaitre qu’un phénomène a bien souvent plusieurs causes.
Le risque incendie est une autre illustration de cette relation, que l’on peut observer dans l’actualité du moment. Le changement climatique intervient ici en effet en favorisant les sècheresses (plus longues et/ou plus fréquentes) et contribuant à l’augmentation de la température, qui conduit à terme à un allongement de la période de risque (de juin à septembre actuellement). S’il ne cause pas directement les incendies, il compte parmi les facteurs renforçant leur pouvoir de destruction et leur dangerosité car le feu se propagera plus facilement, plus loin et durera plus longtemps. Les dégâts seront plus importants, les victimes également, comme les risques pris par les pompiers. On observe d’ailleurs d’importants incendies estivaux dans l’ensemble des régions de moyenne et haute latitude, de la Californie au Portugal en passant par l’Australie, l’Italie, la Russie ou encore la France. Evidemment, les incendies sont généralement d’origine humaine, accidentelle ou criminelle. Alors certes, le changement climatique ne favorise pas l’apparition des pyromanes ou les comportements irresponsables chez les fumeurs jetant leur mégot dans les broussailles mais offre aux premiers un terrain de jeu plus important et aux seconds un environnement plus sensible à leur négligence.
Il ne faut donc évidemment pas faire du changement climatique l’alpha et l’oméga de toutes les questions de sécurité mais nier sa contribution au renforcement de certains risques ou au développement de certaines menaces, par idéologie ou opportunisme, est tout aussi absurde[2].
[1] Voir Katharina Nett, Lukas Rüttinger, Insurgency, Terrorism and Organised Crime in a Warming Climate, Adelphi, octobre 2016 et IRIS,
[2] Bastien Alex, Alice Baillat, François Gemenne, Rapport d’étude n°1 – Retrospective et typologie de crise, Observatoire des enjeux des changements climatiques en termes de sécurité et de défense, février 2017.
The failure of the latest round of negotiations at Crans-Montana has disenchanted those who saw them as a historic opportunity for the resolution of the Cyprus problem. Issues regarding security and guarantees proved to be insurmountable obstacles to a solution. Although mutual recriminations, upcoming hydrocarbon drillings, and presidential elections in Cyprus will not help restore the negotiations in the immediate future, there is no better alternative to the continuation of the UN-led negotiations process, with the aim of achieving a federal solution.
The Syrian civil war has profoundly altered established business structures, a delicate balance of religious values, and long-standing ties between urban and rural areas. New networks, identities, and social hierarchies have emerged in connection with the war economy, the militarization of the public sphere, and signs of ethnic cleansing. Any formal end to the conflict is unlikely to halt the violent societal transformation. Co-existence will remain a major challenge due to the nature of the cleavages. However, an inclusive political system that ends the marginalization of the Sunni majority, accepts diversity, and protects minorities is a prerequisite for reducing the levels of profound mistrust between the different societal groups.