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Diplomacy & Defense Think Tank News

La evolución de la ultraderecha en España: claves históricas y territoriales

Real Instituto Elcano - Wed, 19/07/2017 - 13:46
ARI 59/2017 - 19/7/2017
Xavier Casals

La ultraderecha española se ha articulado desde fines del franquismo a partir de tres ciudades: Madrid, Barcelona y Valencia, cada una con rasgos específicos.

Saudi-Arabiens Krieg im Jemen

SWP - Wed, 19/07/2017 - 00:00

Die von Saudi-Arabien angeführte Intervention im Jemen tritt in eine neue Phase. Für die Führung in Riad ist sie die wichtigste Priorität in ihrem Kalten Krieg mit Iran. Die antiiranische Rhetorik des US-Präsidenten Trump hat die Saudis ermutigt, ihr militärisches Vorgehen fortzusetzen. Mehrmals hat Riad erklärt, dass es bereit ist, den seit März 2015 anhaltenden Waffengang gegen die Allianz aus Huthi-Rebellen und dem ehemaligen Präsidenten Salih samt seinen Anhängern noch lange fortzuführen. Dieses Bündnis hat aber fast den gesamten Norden des Jemen unter Kontrolle, so dass für Saudi-Arabien wenig Aussicht besteht, seine Ziele zu erreichen. Dabei sind die strategischen Folgen der Intervention für das Königreich schon heute gravierend, denn der Jemen ist erneut zum Rückzugsgebiet für Jihadisten wie al-Qaida geworden, die das Land selbst und die Nachbarstaaten bedrohen. Überdies verstärkt die humanitäre Katastrophe, die aus dem Konflikt und der Blockade des Nordens erwuchs, Ressentiments gegenüber Saudi-Arabien und seinen Verbündeten. Dadurch wird das saudisch-jemenitische Verhältnis auf Jahrzehnte belastet sein. Und schließlich könnte die saudische Militärintervention Iran erst in die Lage versetzen, einen Brückenkopf auf der Arabischen Halbinsel zu errichten, statt genau das zu verhindern.

Forum 20. Juli 1944: „Das Gewissen ist eine Richtschnur“

Konrad Adenauer Stiftung - Wed, 19/07/2017 - 00:00
Peter Altmaier, Chef des Bundeskanzleramts, sprach in Berlin über die Attentäter des 20. Juli und was ihr Einsatz für heutiges Demokratie-Engagement bedeutet.

Bewegung in der europäischen Sicherheitspolitik

Konrad Adenauer Stiftung - Wed, 19/07/2017 - 00:00
Europas Umfeld ist von Unsicherheit gekennzeichnet: Russische Aggression im Osten und Instabilität im Süden treffen auf die Ungewissheiten, welche die Entscheidung zum Brexit und die Wahl Donald Trumps zum Präsidenten der USA ausgelöst haben. Vor diesem Hintergrund hat die EU-Kommission ein Reflexionspapier zur Zukunft der Gemeinsamen Sicherheits- und Verteidigungspolitik (GSVP) veröffentlicht. Die Analyse der KAS erklärt die wichtigsten Elemente dieses Papiers und zeigt auf, was nun zu tun ist: Welche Hürden bestehen noch auf dem Weg zu einer effektiveren GSVP und wie sind sie zu nehmen?

Un an après le putsch raté, où va la Turquie ?

IRIS - Tue, 18/07/2017 - 16:32

Le week-end dernier en Turquie, des commémorations ont été organisées pour célébrer l’échec du coup d’État de l’an dernier. Le point de vue de Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS, sur la situation du pays.

Un an après la tentative ratée de coup d’État, quelle est la situation politique en Turquie ?

Rappelons tout d’abord qu’il s’agissait d’une véritable tentative de coup d’État puisque près de 250 personnes sont mortes lors de la nuit du 15 au 16 juillet 2016 et que le Parlement turc a été bombardé. Dans un premier temps, le pouvoir a riposté en organisant une vague d’arrestations dans les semaines qui ont suivi la tentative de coup d’État. Le problème, c’est que ces arrestations – qui dans un premier temps pouvaient être justifiées et légitimes – se sont poursuivies sans interruption. Actuellement, 45 000 personnes sont en prison et la grande majorité d’entre elles attendent toujours de connaître les actes précis d’accusations. Outre ces arrestations, un peu plus de 140 000 fonctionnaires ont été limogés, surtout sous le coup d’accusation de « complicité avec les terroristes ». Cette dénomination reste assez vague et laisse une marge d’interprétation problématique du point de vue de la justice.

Dans les mois qui ont suivi les événements du 15 et 16 juillet 2016, on a donc assisté à un contre coup d’État civil qui a pris une ampleur telle que l’État de droit n’a pas été respecté. Il est également inquiétant d’assister à une sorte de reformatage de l’État turc, qui devient de plus en plus un « État AKP », le parti majoritaire dirigé par Recep Tayyip Erdoğan. La concentration des pouvoirs a de plus été codifiée lors du référendum constitutionnel du 16 avril dernier.

La Turquie traverse ainsi depuis un an une intense polarisation politique, ainsi qu’une fuite en avant dans le tout répressif. Cette stratégie de la tension est utilisée par le pouvoir comme un moyen de se maintenir et de justifier qu’Erdoğan et son parti soient les seuls capables de maintenir la « démocratie » et de défendre les intérêts fondamentaux de la Turquie. C’est le narratif utilisé par le pouvoir.

Les droits démocratiques sont aujourd’hui en danger en Turquie, même si l’on ne peut encore parler de dictature, ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, lors des semaines précédant le référendum du 16 avril, le pouvoir avait massivement et abusivement utilisé les médias en faveur du « oui ». Or, il ne l’a emporté que d’une courte majorité (51,4%), ce qui signifie qu’une grande partie de la population s’est servie du scrutin pour manifester sa réprobation. Ce fut un échec politique pour Erdoğan qui visait au minium les 60%. Le deuxième élément est la « marche pour la justice » d’Ankara à Istanbul organisée ces dernières semaines par le principal parti de l’opposition, le Parti républicain du peuple. Celle-ci fut un succès ayant réuni des dizaines de milliers de personnes et ayant permis la tenue d’un immense meeting politique à Istanbul.

Des formes de résistance d’une partie de la société s’expriment donc au grand jour et sont des éléments porteurs d’optimisme pour l’avenir.

Quel message Erdoğan a-t-il cherché à délivrer lors des commémorations patriotiques organisées ce week-end ?

Le message d’Erdoğan est violent, ainsi lorsqu’il déclare vouloir « arracher les têtes » des responsables de la tentative de coup d’État. Ce genre de formulation n’est pas très responsable dans la bouche d’un dirigeant qui se veut être un homme d’État de premier plan.

Ces journées de commémoration des 249 victimes sont certes légitimes mais elles font l’objet d’une instrumentalisation politique de la part du pouvoir. Celui-ci s’en sert en effet pour délivrer le message suivant : « la Turquie et son régime démocratique ont été menacés ; heureusement que les citoyens sont descendus dans la rue pour soutenir Erdoğan, les responsables politiques turcs actuels sont les seuls capables de préserver le pays et son avenir ». Ces commémorations représentaient donc un enjeu de communication politique pour le pouvoir (cela reste le propre de toute célébration de ce genre). Elles interviennent toutefois dans un climat très tendu car rappelons que des dizaines de journalistes, d’intellectuels et de responsables de partis politiques sont en prison.

Quelles sont les perspectives futures pour la Turquie alors que sa société est profondément divisée ?

Il est important de distinguer la conjoncture de la période. La première n’est clairement pas bonne pour toutes les raisons déjà évoquées et il y a clairement une perte de temps et le gâchis de fortes opportunités pour la Turquie. En effet, rappelons que du début des années 2000 aux années 2008-2009, on a assisté à un élargissement du champ des libertés démocratiques individuelles et collectives. Or, nous sommes aujourd’hui dans une phase de régression problématique. De même au niveau économique puisque la Turquie avait atteint des taux de croissance de presque deux chiffres dans les années 2009-2010, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

Pour autant, si l’on raisonne au niveau de la période, la Turquie n’est pas à genoux. Elle continue d’être un pays incontournable pour la région et ses équilibres d’un point de vue démographique, géographique, géopolitique et économique. Ce serait une erreur de l’isoler et une vision à court terme alors qu’il faut plutôt raisonner sur le moyen terme, tout en restant exigeant sur les atteintes aux libertés démocratiques. Rien ne serait pire que de geler officiellement les relations avec la Turquie, comme le préconise un vote récent du Parlement européen. Au contraire, il faut maintenir un dialogue exigeant et ferme. Rappelons que les Européens ont eux aussi besoin de la Turquie pour nombre de défis, notamment celui des questions migratoires et des réfugiés.

Enfin, la question kurde reste le défi numéro un de la société turque. Aujourd’hui, celle-ci est presque exclusivement traitée d’un point de vue militaire, ce qui est une erreur. Il est nécessaire que les dirigeants turcs aient la volonté de reprendre un contact politique avec le PKK. Il faut reprendre le chemin de la négociation telle que menée dans les années 2012-2015 ;  le plus tôt cela se réalisera, le mieux ce sera pour la stabilisation de la Turquie.

Le JEFTA : un message pour Washington et Pékin

IRIS - Tue, 18/07/2017 - 14:45

Le sommet du G20 de Hambourg ne fut pas un succès. Ceux qui espéraient un retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris ont rapidement déchanté devant la détermination de Donald Trump ; et derrière de longues rencontres entre les dirigeants des grandes puissances et un engagement commun contre le terrorisme, ce sommet ne restera pas dans les annales. Au niveau commercial, aucune avancée notable et des difficultés illustrées par les velléités protectionnistes de Donald Trump.

Prenant presque à contre-courant les impasses que l’actualité politique et commerciale nous impose, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le président du Conseil européen Donald Tusk et le Premier ministre japonais Shinzo Abe annoncèrent la veille des rencontres de Hambourg, à l’occasion d’un sommet Union européenne (UE)-Japon, un accord de principe sur un accord de libre-échange entre l’UE et le Japon, désigné sous le sigle de JEFTA (Japan-Europe Free Trade Agreement). Si cet évènement fut peu médiatisé, il s’agit tout de même de l’accord commercial le plus important jamais signé par l’UE. Et chaque milliard d’euros d’exportations vers le Japon, troisième partenaire commercial de l’UE, supporte par ailleurs 14 000 emplois en Europe, estime la Commission. Il s’agit donc d’un accord majeur, beaucoup plus important que le CETA avec le Canada par exemple.

Le JEFTA est aussi et surtout un message très clair adressé à Washington et à Pékin. En abandonnant le TPP (Trans Pacific Partnership) en dépit des efforts d’Abe Shinzo pour l’en dissuader, Donald Trump a laissé le Japon orphelin. En se montrant hostile au TAFTA (accord UE – Etats-Unis), le président américain semble vouloir refermer des négociations qui ont duré des années et imprime sa volonté de privilégier un protectionnisme commercial renforcé. Avec le FEFTA, dont les négociations durent depuis quatre ans et dont il convient malgré tout de signaler qu’elles ne sont pas terminées, l’UE réussit le tour de force d’apparaître comme le champion du libre-échange et de récupérer un accord avec une puissance commerciale de premier plan, par ailleurs troisième économie mondiale et connue pour ses droits de douane particulièrement élevés. Côté chinois, on se réjouit depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump du retrait progressif des Etats-Unis  de la scène économique et commerciale asiatique et Pékin n’a pas tardé à récupérer les anciens membres du TTP. Le Japon, pour des raisons multiples, était le plus réticent à répondre aux sirènes de la Chine, et les dirigeants chinois gageaient sans doute sur un épuisement progressif de son voisin, qui aurait fini par frapper à sa porte. Le JEFTA est une réponse par la négative et la promesse d’une ouverture vers l’Europe de la deuxième puissance asiatique. Nul doute d’ailleurs que l’échec du TTP et les craintes liées à l’hégémon chinois en Asie orientale ont joué un rôle important dans la volonté de Tokyo de trouver un accord rapidement avec Bruxelles. Et les partenaires européens ont bien saisi pour leur part l’opportunité offerte par ces réajustements politico-économiques.

Dialogprogramm für junge politische Multiplikatoren und Führungskräfte aus Bayern: Europa wird greifbar

Hanns-Seidel-Stiftung - Tue, 18/07/2017 - 13:47

In diesem Sinne lud das HSS-Büro in Brüssel vom 9. bis 11. Juli 2017 zehn junge politische Multiplikatoren und Führungskräfte nach Brüssel ein. Ziel war es dabei, den Austausch zwischen Politik, Institutionen und Wissenschaft zu stärken.

Geburts- und Todestage im September 2017

Hanns-Seidel-Stiftung - Tue, 18/07/2017 - 12:27

06.09.1947   
70. Geburtstag Eduard Oswald

27.09.1957 
  
60. Todestag Alois Schlögl

28.09.1942   
75. Geburtstag Helmut Guckert

29.09.1942   
75. Geburtstag Bernd Kränzle

Historische Ereignisse im September 2017

Hanns-Seidel-Stiftung - Tue, 18/07/2017 - 12:16

07.09.1987 vor 30 Jahren
Erich Honecker besucht die Bundesrepublik

10.09.1867    vor 150 Jahren

Eröffnung des ersten ordentlichen Reichstages des Norddeutschen Bundes

15.09.1957 vor 60 Jahren
Einführung der Fünfprozenthürde und erstmals Briefwahl möglich

18.09.1997    vor 20 Jahren
Richtfest am umgebauten Reichstag

20.09.1947 vor 70 Jahren
Erste „reine“ CSU-Regierung in Bayern

24.09.1992    vor 25 Jahren
Der Bundestag beschließt das erste SED-Unrechtsbereinigungsgesetz

25.09.1992 vor 25 Jahren
Der Rhein-Main-Donau-Kanal wird nach einer Gesamtbauzeit von 32 Jahren eröffnet.

29.09.2007 vor 10 Jahren
Der Parteitag ernennt nach Josef Müller und Hans Ehard im Jahr 1969 zum dritten Mal mit Edmund Stoiber einen ehemaligen Parteivorsitzenden zum Ehrenvorsitzenden der CSU.

« Histoires extraordinaires des matières premières » – 3 questions à Alessandro Giraudo

IRIS - Tue, 18/07/2017 - 10:49

Alessandro Giraudo, économiste, est Chief Economist du groupe international Viel Tradition. Il enseigne la finance et l’histoire économique de la finance à l’Institut Supérieur de Gestion (ISG). Dans son dernier ouvrage paru aux éditions François Bourin, il livre sur un ton plaisant, un pot-pourri de brèves histoires et anecdotes économiques qui ont forgé l’économie du monde à travers les matières premières.

On a du mal à imaginer qu’il y a plus de vingt siècles le prix du sel était le même que celui de l’or…

Dans le passé, la demande de sel a toujours été très forte et l’offre relativement faible. En effet, bien qu’on le trouve dans l’eau de la mer et dans les mines, il faut le transporter sur de longues distances : il est très lourd et la déperdition est importante.

La raison essentielle de la cherté du sel tient à ses nombreuses propriétés et utilisations. Avant tout, il a été le seul « réfrigérateur » pour tous les hommes dans les différents continents et pendant longtemps. Viandes, poissons, fruits et légumes ont été conservés et ont pu être transportés grâce au sel et aux différentes méthodes de salaison. Par exemple, le développement de la pêche dans la mer du Nord et dans le bassin Baltique a été largement favorisé par la disponibilité de sel provenant des côtes françaises et des mines de sel gemme polonaises et du centre de l’Europe. Il ne faut pas oublier que la salinité du bassin Baltique est bien inférieure à celle des autres mers…Par ailleurs, l’Homme – comme les animaux – a absolument besoin de sel dans son alimentation. En Hollande, la peine capitale a ainsi pu prendre la forme d’une alimentation entièrement dépourvue de sel ; la victime dépérissait à vue d’œil progressivement jusqu’à la mort…On rappelle toujours que la cavalerie du général Lee, au cours de la guerre de Sécession, a été décimée par manque de sel ; les montures souffraient de gonflement de la langue et du bas des jambes. Tout au long de cette guerre très meurtrière, les combattants ont essayé de conquérir ou de détruire les centres de production de sel pour saboter les capacités de l’ennemi de conserver les aliments et priver les animaux (chevaux et bétail) de sel, aliment essentiel.  De plus, le sel a toujours été utilisé par les carabins des armées pour désinfecter les petites blessures, méthode largement adoptée par toutes les populations. Et les mineurs, aussi, ont employé du sel pour l’extraction de certains métaux (argent, cuivre, par exemple).

Donc l’équation sel = pouvoir a été valable pendant longtemps et les producteurs, les marchands et les distributeurs ont toujours pratiqué des prix très élevés pour ce produit irremplaçable dans la vie de l’Homme. Certaines régions ont largement profité du fait de disposer de sel : c’est le cas des centres de production de la Sicile occidentale, de Venise qui, initialement, a basé son pouvoir sur le monopole du commerce du sel dans l’Adriatique. Le Yunnan, la riche province chinoise, a pu garder une certaine liberté d’action car elle ne dépendait pas des arrivages de sel de la côte de la mer de Chine. De même, les empereurs Inca ont été protégés par la disponibilité du sel des salars des Andes, sans dépendre du sel du Pacifique.

Par ailleurs, on remarque que les trésors publics ont toujours imposé une fiscalité très lourde sur le sel, l’équivalent du pétrole de nos jours. Dans les Alpes franco-italiennes les contrebandiers de sel ont toujours détesté les gabelous[1].Beaucoup de guerres ont eu pour cause la fiscalité sur le sel. Un de ces conflits les plus connus s’est déroulé en 1540 à Pérouse, région contrôlée par le Pape qui souhaitait augmenter la pression fiscale sur le sel. La population s’était révoltée ; le Pape envoya le condottiere Pier Luigi Farnese (son fils) qui écrasa les citoyens de la ville. Ils durent accepter la hausse. Mais la réaction des boulangers fut très nette : ils commencèrent à produire du pain sans sel…tradition qui perdure encore maintenant.

Vous expliquez que c’est pour obtenir la noix de muscade de l’île de Run en Indonésie que les Néerlandais ont laissé Manhattan aux Anglais. Pouvez-vous développer ?

La noix de muscade figure parmi les épices les plus chères de toute l’Histoire. Le centre principal de production a été concentré au sein de l’île de Run, faisant partie de l’archipel de Banda, en Indonésie. Deux grandes puissances commerciales – l’Angleterre et la Hollande – se battent très durement pour contrôler cette production et le commerce. La possession de l’île passe d’un pays à l’autre, à la suite d’un conflit qui se déroule aussi dans le Ponant et touche Manhattan. En 1525, la péninsule de Manhattan est explorée par Giovanni da Verrazzano, un Italien au service de François Ier. Plus tard, Manhattan est occupée par Henry Hudson, un Anglais qui travaille pour la VOC (la compagnie des Indes hollandaise). Le délégué de la Compagnie, Peter Minuit, l’achète aux Indiens Lenape pour 60 florins, payés en wampuns (coquillages très appréciés par les tribus indiennes de l’Amérique du Nord). En 1664 ce sont les Anglais qui occupent Manhattan ; ils rebaptisent la ville (anciennement New Amsterdam) New York, en honneur du duc de York et d’Albany. Cet événement figure parmi les causes de la seconde guerre anglo-hollandaise. En 1667, trois ans après le début du conflit, les participants (Londres, Amsterdam et Copenhague) signent le traité de Bréda ; une des clauses prévoit que la péninsule de Manhattan reste sous contrôle des Anglais, tandis que les îles de Banda et le Surinam demeurent sous contrôle néerlandais. Londres est la grande perdante de cette guerre ; l’Angleterre est affaiblie par la peste et par le grand incendie de 1666 qui frappe la capitale.

Les hommes de la VOC sont très contents de conserver le contrôle de l’île de Run qui, à leurs yeux, vaut beaucoup plus que Manhattan, où le seul commerce est réalisé avec les Indiens qui vendent des fourrures. Pour protéger les prix de la noix muscade, les marchands hollandais n’hésitent pas à brûler le surplus des stocks dans les magasins d’Amsterdam. Au cours de la troisième guerre anglo-hollandaise, les Néerlandais reprennent Manhattan (1673), mais la paix de Westminster de l’année suivante met fin au conflit et confirme que Manhattan reste dans les mains des Anglais et que les îles de Banda (avec le Surinam) demeurent hollandaises. Une curiosité : la guerre en Extrême-Orient continue neuf mois après la signature de la paix…C’est le temps qu’il faut pour communiquer aux combattants locaux la fin des hostilités!

Quelle est cette première crise énergétique, qui a lieu au XVIIe siècle, mentionnée dans votre ouvrage ?

Au cours du XVIIe siècle, la crise énergétique qui a bouleversé l’Europe a également eu un impact important sur le reste du monde. Il s’agit de la première crise énergétique de toute l’Histoire.

En premier lieu, la demande par les artilleries de « bouches à feu » a explosé avec une série presque ininterrompue de guerres dans le vieux continent. Pour fondre le bronze et le fer (surtout en Suède et en Russie), des forêts entières sont coupées (pour produire du charbon de bois) et la déforestation autour de Londres devient dramatique. Au même moment, les marines militaires et commerciales se déploient sur les mers et les océans. Pour lancer un galion il faut disposer de 4 000 arbres de grande qualité et la consommation de bois dépasse l’offre. Certaines marines sont forcées de faire fabriquer plusieurs de leurs bateaux dans les Caraïbes, au Brésil, en Inde et en Indonésie. Par ailleurs, une vague importante d’urbanisation se manifeste avec une forte demande de bois pour la construction des maisons et aussi la restructuration et la construction des murailles de fortification des villes pour contrecarrer une nette amélioration des capacités de destruction des artilleries (canons de plus gros calibre, obus plus puissants, nette amélioration de la précision des tirs). La réponse, naturellement, est dans l’utilisation de la brique destinée aux maisons de la grande majorité des populations, de la pierre pour les classes bourgeoises et du marbre pour les bâtiments habités par les puissants et pour ceux destinés aux fonctions publiques.

De plus, le climat change d’une façon significative : on parle de la petite glaciation qui commence au cours du XVIIe siècle et dure pendant plus de deux siècles. Les peintres flamands sont des témoins très attentifs de cette réalité et peignent des patineurs s’amusant sur des rivières et des canaux gelés. À Londres, un marché hebdomadaire est même organisé sur la Tamise, totalement glacée. Les peintres italiens, aussi, sont des témoins précis de ce changement climatique : les femmes de la Renaissance aux décolletés généreux sont progressivement remplacées par des dames arborant des collerettes et des vestes très lourdes ; les hommes se font peindre avec de pesantes fourrures qui les protègent contre le froid et montrent leur richesse.

Les conséquences sont incroyables : au cours du XVIIe siècle, les prix du bois sont multipliés par quatre en moyenne, avec des pics en fonction des lieux et de la qualité. On essaye de prospecter et développer des champs de tourbe dans les Flandres (où on signale une forte utilisation des moulins à vent) et d’employer la houille qui affleure en surface dans certains bassins anglais, franco-belges, de l’Allemagne rhénane, des montagnes du centre de l’Europe et du Donbass. Des mouvements tectoniques des équilibres entre les nations se préparent à cause – ou grâce – à cette crise qui relance la compétition et la compétitivité en Europe et, progressivement, dans le monde entier, avec une grande redistribution des cartes du pouvoir…

[1] Le mot gabelle provient de l’arabe et signifie taxe.

Non-Proliferation in Areas of Limited Statehood

SWP - Tue, 18/07/2017 - 00:00

Controlling nuclear, biological or chemical weapons is often particularly difficult where the proliferation risks are high: in areas of limited statehood. This raises the question of how to adapt international regimes so that they are better able to contribute to the disarmament and non-proliferation of weapons of mass destruction (WMD) under the challenging conditions of war and crisis. Experiences over the past few years in states such as Iraq, Libya and Syria - where central governments do not completely control the respective state's territory - have been mixed. They do show, however, that multilateral non-proliferation regimes play an indispensable role in controlling WMD, including in crisis areas. First, it is important to gain and focus the political support of the state in question, the relevant great powers and international organisations. Second, the practical conditions for a mission to secure and disarm WMD and investigate alleged use of such weapons have to be established. To obtain these goals, existing rules should be made flexible and adapted. Regimes should be reformed in line with the motto, "As few rules as necessary, as much preparation as possible". Four aspects need to be kept in mind: prevention should be reinforced, crisis planning needs to be improved, stakeholders have to be included, and the role of the Security Council should be upgraded. Medium-size powers such as Germany have the capacities and political weight to promote the evolution of global regulatory instruments. This would also counteract proliferation in Europe's neighbourhood.

Anti-Korruptions-Proteste in Russland

SWP - Tue, 18/07/2017 - 00:00

Am 26. März und 12. Juni dieses Jahres demonstrierten in Dutzenden russischen Städten Zehntausende Menschen gegen Korruption. Sie folgten einem Aufruf des Oppositionspolitikers und Aktivisten Alexej Nawalny, der so zu einem frühen Zeitpunkt den Beginn des Präsidentschaftswahlkampfs erzwang. Angesetzt sind die Wahlen für März 2018. Die Proteste bedrohen weder kurz- noch mittelfristig die Existenz von Russlands politischer Führung. Sie lenken den Blick jedoch auf sich abzeichnende strukturelle Veränderungen im Verhältnis zwischen Gesellschaft und Staat, die längerfristig von entscheidender Bedeutung für die Zukunft des politischen Systems sein können.

DPM 544 | 2017 Draußen im Lande: Neue Gegensätze zwischen Land und Stadt?

Konrad Adenauer Stiftung - Tue, 18/07/2017 - 00:00
Zwar beeindrucken urbane Trends und Innovationen zutiefst. Doch auch "in der Fläche" entstehen gute Ideen. Es gilt, jeden Bürger mit in die Zukunft zu nehmen.

20. Juli 1944: Attentat auf Adolf Hitler

Konrad Adenauer Stiftung - Tue, 18/07/2017 - 00:00
Das Attentat wird zum zentralen Bezugspunkt für die Erinnerung an den Widerstand gegen die nationalsozialistische Gewaltherrschaft.

Vertrauen, Zufriedenheit, Zuversicht

Konrad Adenauer Stiftung - Tue, 18/07/2017 - 00:00
In der medialen Diskussion wird viel von der wachsenden gesellschaftlichen Kluft gesprochen und das Bild einer gespaltenen, verängstigten, verunsicherten und unzufriedenen Gesellschaft gezeichnet. Um zu überprüfen, ob dieses Bild empirisch Bestand hat, hat die Konrad-Adenauer-Stiftung eine repräsentative Mehrthemen-Umfrage durchgeführt. Dabei wurden Themen wie Innere Sicherheit, kulturelle Identität, die Zukunft Deutschlands sowie weitere politische Einstellungen untersucht. Die Deutschen sind zufrieden und optimistisch.

Neue Verkehrskonzepte im Nahverkehr: Intelligente Mobilität ist auch, selber intelligent mobil zu sein

Hanns-Seidel-Stiftung - Mon, 17/07/2017 - 16:07
Die Bayerische Staatsregierung plant, wie zahlreiche Medien berichten, einen kräftigen Investitionsschub für den öffentlichen Nahverkehr (ÖPNV). Gestern Abend hat die HSS – ganz im Zeichen der Zeit – ihr 15. Münchner Verkehrspodium abgehalten. Thema war ebenfalls der Nahverkehr unter dem Motto Intelligent und innovativ.

L’affaire Sarah Halimi et le tabou du «nouvel» antisémitisme

Fondapol / Général - Mon, 17/07/2017 - 12:47

FIGAROVOX/DECRYPTAGE – Kobili Traoré, l’homme qui a battu et défenestré Sarah Halimi le 4 avril à Paris, a été mis en examen pour homicide volontaire. A ce stade, le caractère antisémite du meurtre n’est pas retenu. Pour Caroline Valentin, cette affaire est symptomatique du déni français autour de l’antisémitisme arabo-musulman. Dans la nuit du 4 […]

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Dr George Tzogopoulos writes in Global Times about the Trump-Macron Paris meeting, 17/07/2017

ELIAMEP - Mon, 17/07/2017 - 12:27

Transatlantic relations have entered a difficult period since the inauguration of Donald Trump. While during the administration of Barack Obama collaboration and mutual understanding were taken for granted on a plethora of issues of joint interest, the new US president does not significantly count on Europe. Although he has softened his rhetoric in comparison to his comments before the election of last November – principally regarding his support for NATO – the US and the EU have not yet worked out how their new symbiosis will look in the next four years.

Meetings between Trump and European leaders help both sides formulate their approaches. In that regard, the third visit of the US president to the EU deserves particular attention as he decided to go to Paris, accepting the invitation of his French counterpart Emmanuel Macron to attend the Bastille Day celebrations. The timing is symbolic. This year, American troops joined their French allies in the annual parade, to mark 100 years since the US intervened in World War I.

Until their recent meeting in Paris, Trump and Macron had met on the sidelines of other multilateral summits and events such as a NATO gathering in Brussels. One of their initial handshakes is still attracting the attention of international media. Macron treated Trump to a strong handshake in front of the cameras in May, which he then refused to release for several long moments. As he explained to French media, he wanted to show he would not make small concessions to his American counterpart.

In the French capital, the two presidents had of course much more to say than focusing on handshakes and publicly explaining them. Although their meetings started with Trump’s bizarre compliment of Macron’s wife, Brigitte, on her figure, the two leaders did later start serious discussions about Syria and terrorism. As Macron asserted during the press conference, both countries are “determined to take any necessary measures in order to root out terrorism and to eradicate it no matter where, in particular the narrative on the Internet” and also tackle cyber crime.

Also, the two presidents agreed to work together in Syria supporting a political roadmap for the post-conflict days, months and years. It is important to mention – as Macron revealed – that Paris no longer requires Assad’s departure. This constitutes a fundamental shift in French policy.

From the American side, however, the outlook for the future is obscure. Trump praised Macron in the press conference saying that “the friendship between our two nations – and [themselves] is unbreakable.” However, as it is the case with almost all of his public remarks, he was ambiguous on critical issues.

It is not clear how the US and France will cooperate on trade as Trump advocates a new type of protectionism and Macron is always talking about free trade, or more recently about fair trade, possibly as a courtesy to his American counterpart. France is enjoying a trade surplus with the US that amounted to $15.6 billion in 2016 with the total trade volume reaching approximately $78 billion.

Cooperation between the US and France on climate change also remains a mystery. Trump sent ambivalent messages about the Paris agreement when he said, “Something could happen with respect to the Paris Accord. We’ll see what happens.” With regard to NATO contributions, Trump is demanding member states spend two percent of GDP on defense. France’s current contribution is 1.8 percent. It is close to the target but still falls short of satisfying Washington’s interests.

Last but not least, it is worth-mentioning that both Trump and Macron referred to their Chinese counterpart Xi Jinping with great respect in the press conference. Trump described him as a “friend” who “loves China” and “wants to do what’s right for [it].” Macron announced that he will visit Beijing early next year, and said that he saw China as “a key partner in order to build peace all around the world” and commented positively on Xi’s multilateralism vision. When two world leaders meet to discuss other topics and simultaneously talk about the need for cooperation with China, this clearly shows the growing international role of the country.

Πηγή: Global Times

La diplomatie climatique du Bangladesh : le « weak power » en action

IRIS - Mon, 17/07/2017 - 12:03

Pays particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique, le Bangladesh a développé au fil des années un arsenal politique et institutionnel, ainsi qu’une expertise locale en matière d’adaptation qui lui ont permis d’acquérir un certain « weak power » pour défendre ses intérêts dans les négociations climatiques. Explications d’Alice Baillat, chercheuse à l’IRIS ayant rédigé sa thèse sur « Le weak power en action : la diplomatie climatique du Bangladesh » sous la direction de Guillaume Devin à Sciences Po.

Vous qualifiez le Bangladesh de « weak power », en quoi cela consiste-t-il ?

Le Bangladesh est le plus souvent connu pour être l’un des pays les plus pauvres de la planète et l’un des plus vulnérables au changement climatique. Plusieurs classements internationaux, comme celui de Maplecroft, place ainsi le pays en tête des pays les plus vulnérables, tandis que de nombreux rapports d’ONG et d’organisations internationales le présentent comme une victime emblématique du changement climatique, aux côtés des petits États insulaires. Si cette vulnérabilité lui a permis de gagner en visibilité sur la scène internationale, elle s’est aussi révélée être un levier d’action publique et diplomatique pour le gouvernement bangladais.

On a souvent tendance à confondre la vulnérabilité avec l’incapacité à agir. Cependant, au Bangladesh, on observe au contraire depuis les années 2000 une forte mobilisation du gouvernement et des acteurs de la société civile – notamment les ONG et les chercheurs – pour s’attaquer de front aux impacts du changement climatique qui menacent le développement économique et social du pays. Loin d’être une victime passive, le Bangladesh est donc au contraire une victime agissante. Proactif dans le développement d’instruments d’action publique nationaux, le Bangladesh est aussi devenu l’un des principaux porte-paroles des pays les moins avancés et les plus vulnérables dans les arènes climatiques.

La notion de « weak power » renvoie ainsi à la capacité d’un pays comme le Bangladesh à transformer sa faiblesse, en l’occurrence sa vulnérabilité aux aléas climatiques, en levier d’action publique et en avantage comparatif pour défendre ses intérêts dans une négociation internationale marquée par des rapports de force asymétriques qui lui sont a priori défavorables. Par exemple, la vulnérabilité du Bangladesh a rapidement transformé le pays en terrain d’expérimentation et de nouveaux savoirs sur l’adaptation au changement climatique pour des acteurs étrangers et locaux (chercheurs, organisations internationales, ONG, etc.), ce qui lui a permis de développer une expertise locale qui fait aujourd’hui figure d’exception parmi les pays les moins avancés. Subissant déjà des impacts visibles du changement climatique, le pays est en effet « assis » sur le problème climatique. Il est devenu un laboratoire de l’adaptation, avec le développement de nombreux programmes de recherche, de nouvelles méthodes et de projets pilotes sur le terrain. Cette expertise a conféré au pays un certain leadership scientifique auprès des autres pays vulnérables, qui s’inspirent désormais des leçons apprises au Bangladesh pour développer leurs propres programmes d’adaptation.

Dans les négociations internationales sur le climat, la vulnérabilité peut aussi devenir un ‘avantage’ pour le Bangladesh pour défendre ses intérêts nationaux. La situation et les besoins spécifiques des pays les plus vulnérables sont en effet reconnus par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui prévoit ainsi des mesures particulières pour les aider à s’adapter. La reconnaissance internationale de la vulnérabilité du Bangladesh légitime notamment ses revendications en matière de transferts technologiques et financiers des pays développés vers les pays en développement.

Plus précisément, quelles sont les stratégies développées par le Bangladesh pour conduire une telle diplomatie ?

Le Bangladesh met en avant, de manière stratégique, à la fois sa vulnérabilité et son statut de « champion de l’adaptation » pour jouer un rôle dans les négociations internationales, se faire entendre et influencer le processus. La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, s’est d’ailleurs vu décerner en septembre 2015 par le Programme des Nations unies sur l’Environnement le prix des Champions de la Terre dans la catégorie « leadership politique », en reconnaissance des efforts gouvernementaux pour lutter contre le changement climatique.

D’un côté, on observe la mobilisation de stratégies discursives de victimisation et de dramatisation pour convaincre le reste du monde de la vulnérabilité du pays et de ses besoins d’adaptation, qui supposent notamment d’importants transferts financiers. Des déclarations sont ainsi tenues dans les négociations par la Première ministre du Bangladesh et par le ministre de l’Environnement pour mettre en avant la fragilité du pays face aux aléas climatiques. Ils insistent en particulier sur le risque d’importants déplacements de population liés aux impacts du changement climatique, que le gouvernement ne pourra gérer seul et qu’ils présentent comme un facteur de déstabilisation nationale et internationale. Par la mise en avant de sa vulnérabilité, le Bangladesh exerce ainsi un « leadership moral » visant à exercer une pression sur les pays développés pour les contraindre à remplir leur devoir moral d’aider les pays les plus vulnérables à lutter contre le changement climatique, ces derniers étant aussi les moins responsables du réchauffement planétaire et les moins dotés en ressources technologiques, économiques et politiques.

D’autre part, le Bangladesh s’efforce de s’imposer comme un acteur moteur et proactif de l’action climatique mondiale en développant des stratégies individuelles et collectives. Il se positionne tout d’abord comme un « bon élève » de la lutte contre le changement climatique, capable de donner des leçons et de servir de modèle à d’autres pays en matière d’adaptation. Outre la valorisation de son expertise mentionnée précédemment, le pays a aussi été précoce dans le développement d’instruments de politiques publiques, avec et sans le soutien de l’aide internationale. Il a mis en place en 2009 une stratégie nationale de lutte contre le changement climatique ambitieuse, afin d’intégrer les enjeux d’adaptation à ceux de développement et de lutte contre la pauvreté. Il a ainsi été le premier pays parmi les moins avancés à proposer une telle stratégie et à l’accompagner de mécanismes de financement innovants et alimentés sur les fonds propres du gouvernement.

Dans les négociations internationales, le Bangladesh noue aussi des alliances politiques pour renforcer ses capacités de négociation et accroître son influence. Si tous les Etats négocient à travers des groupes de négociation dans une enceinte multilatérale, la nécessité de mettre en place une diplomatie collective est d’autant plus importante pour les pays faiblement dotés en ressources diplomatiques : l’union fait la force. En s’alliant, ces pays peuvent ainsi défendre leurs intérêts communs – la reconnaissance de leur droit au développement et de leur vulnérabilité, le besoin de transferts technologiques et financiers, la reconnaissance des pertes et dommages, etc. – et porter une voix commune dans les négociations internationales. En mutualisation ainsi leurs ressources – humaines, politiques, scientifiques, économiques –, ils accroissent collectivement leur pouvoir de négociation et peuvent davantage peser sur le processus et la mise sur agenda de nouveaux enjeux. Tous ces pays font ainsi partie du G77+Chine, le groupe de négociation qui rassemble l’ensemble des pays en développement. Néanmoins, l’hétérogénéité de ce groupe – largement dominé par les pays émergents comme la Chine et l’Inde – a conduit les plus vulnérables à former des sous-groupes d’influence afin de défendre les intérêts qui leur sont propres. C’est ainsi qu’on a vu apparaître le groupe des pays les moins avancés et plus récemment, le Climate Vulnerable Forum et le V20.

Concrètement, aujourd’hui, quel est le rôle joué par les ‘petits’ pays dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

Ces ‘petits pays’, qu’il s’agisse des petits États insulaires du Pacifique ou des pays africains et asiatiques en développement, peuvent jouer principalement deux rôles. D’une part, ils peuvent faire pression sur les pays développés pour élever le niveau d’ambition de l’action climatique mondiale et notamment les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Grâce à la règle onusienne « d’un État égal une voix » en vigueur dans toutes les négociations multilatérales onusiennes et du poids numérique des pays les plus vulnérables, ces derniers peuvent peser sur le processus plus que leur pouvoir structurel ne peut le laisser penser a priori. Ils peuvent également jouer de leur leadership moral pour rappeler aux pays pollueurs leur responsabilité historique et les pousser à agir, au risque d’être montrés du doigt par les médias et les opinions publiques. Ainsi, lors de la COP21, les États vulnérables se sont mobilisés dès le premier jour de la négociation pour appeler à une limitation de l’augmentation de la température à la surface du globe à 1,5°C au lieu de 2°C, en insistant sur le risque de disparition des territoires insulaires et de pertes et dommages irréversibles que même une augmentation de 2°C représentait pour eux. Si le seuil des 2°C a été maintenu dans l’Accord de Paris, ces petits pays ont néanmoins connu une victoire symbolique, le texte final reconnaissant la nécessité de limiter si possible la hausse de la température à 1,5°C.

D’autre part, ces petits pays ont la capacité de mettre à l’agenda de nouveaux enjeux qui les concernent tout particulièrement. Alors que les négociations climatiques étaient à leurs débuts principalement orientées vers la question de la répartition des efforts d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre entre les pays industrialisés, les pays en développement, par le biais du G77+Chine, sont parvenus progressivement à inscrire de nouveaux enjeux comme l’adaptation et la reconnaissance de la primauté du droit au développement. Plus récemment, les pays les plus vulnérables – à travers les groupes des pays les moins avancés et l’Alliance des petits insulaires du Pacifique – sont parvenus à imposer la question des pertes et dommages dans les négociations internationales, ainsi que celle des migrations.

Si les petits pays peinent à véritablement peser sur les résultats des négociations, encore dominés par les rapports de force entre pays développés et émergents, ils peuvent néanmoins peser sur le processus de négociation à travers la mise à l’agenda de nouveaux enjeux qui leur sont chers ; usant ainsi de leur leadership moral pour rappeler l’urgence de répondre au problème climatique par une action mondiale et ambitieuse.

Dr Thanos Dokos writes in Kathimerini on the Cyprus Question, 13/07/2017

ELIAMEP - Mon, 17/07/2017 - 12:01

You can read here the article on the Cyprus Question, which was written by Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos. This commentary was published in the Greek daily Kathimerini on 13 July 2017 [in Greek].

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