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Diplomacy & Defense Think Tank News

Culture, Exposition "Le retour des ténèbres" à Genève

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 05/12/2016 - 01:00
Du 2 décembre 2016 au 19 mars 2017 se tient l'exposition "Le retour des ténèbres" consacrée à l'imaginaire gothique depuis Frankenstein au Musée Rath de Genève. Elle sera accompagnée d'une publication, d'un colloque ainsi que de projections autour du personnage de Frankenstein.

Culture, La Foire de l'Artisanat à Milan

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 05/12/2016 - 01:00
Jusqu'au 11 décembre se tient la Foire de l'Artisanat de Milan où il est possible d'acheter, de voir et de toucher des produits artisanaux venant du monde entier. A cette occasion, des événements musicaux, des performances de danse ainsi que des démonstrations de cuisine seront également organisés.

Dr Thanos Dokos writes in Kathimerini on the Cyprus Question, 30/11/2016

ELIAMEP - Sun, 04/12/2016 - 10:17

You can read here the article on the Cyprus Question, which was written by Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos. This commentary was published in the Greek daily Kathimerini on 30 November 2016 [in Greek].

Retrait de François Hollande: « Une nouvelle règle vient peut-être de voir le jour »

Fondapol / Général - Fri, 02/12/2016 - 16:55

  Les chefs de l’Etat pourraient désormais devoir renoncer à se représenter pour éviter une défaite cuisante et des conséquences lourdes à leur parti, explique l’universitaire Dominique Reynié, pour qui ce départ conjugué avec celui de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé marque un renouvellement de la classe politique.   Depuis 1981, les majorités sortantes sont […]

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Nomination de James Mattis au poste de secrétaire d’Etat à la Défense : Donald Trump sous influence ?

IRIS - Fri, 02/12/2016 - 16:53

La possible nomination du général James Mattis comme secrétaire d’Etat à la Défense [1], si elle ne permet pas encore de lever le voile sur la politique étrangère et de défense des Etats-Unis, permet en tous cas de donner quelques indications sur les rapports de force au sein de l’exécutif. Cette nomination contribue également à accentuer le doute sur la politique étrangère et de défense de Donald Trump si l’on s’en tient uniquement aux propos de campagne.

La première constatation qui s’impose est que si Donald Trump donne l’impression de choisir seul son secrétaire d’Etat à la Défense – comme le laisse penser sa rencontre avec James Mattis à son club de golf -, il est tout de même étonnant de constater que l’ancien général avait été sollicité au printemps par quelques pontes du parti républicain afin de faire obstacle à l’élection de Donald Trump. James Mattis n’est pas sorti de nulle part, loin de là.

La seconde constatation est que James Mattis est quasi unanimement respecté au sein de l’administration militaire. C’est un homme de poids qui a déjà reçu l’onction du sénateur John Mc Cain, ancien militaire, ancien candidat républicain à l’élection présidentielle en 2008 et surtout farouche opposant de Donald Trump.

Enfin, et surtout, James Mattis a des idées. Il n’est guère utile de s’attarder sur ses quelques propos crus de militaire, quiconque a côtoyé des militaires, ceux qui combattent, qui risquent leur vie et qui sont donc amener à tuer, savent que c’est parfois le lot de ces personnes. Plus intéressant est de constater que James Mattis occupa le poste de CENTCOM (Central Command) de 2010 à 2013 en tant que responsable des opérations pour le Moyen-Orient et l’Afghanistan, sous la présidence de Barack Obama. Mais il fut en 2013 démis de ses fonctions par ce dernier pour avoir trop insisté pour obtenir le déploiement d’un troisième porte-avions dans le détroit d’Ormuz pour accentuer la pression sur l’Iran. C’est une des premières caractéristiques du général Mattis : c’est un spécialiste du Moyen-Orient. De l’Irak en 2003 en passant par l’Afghanistan, puis en ayant la responsabilité entière du théâtre d’opération moyen-oriental à la fin de sa carrière, James Mattis est un fin connaisseur de la région. Et surtout il considère que les Américains doivent y conserver une place : il a toujours milité pour le maintien d’une présence militaire en Irak comme en Afghanistan, considérant que cette présence était un poste d’observation irremplaçable pour les Etats-Unis. Si la menace essentielle lui parait être l’Iran, ces derniers propos laissent à penser que l’accord sur le nucléaire avec l’Iran ne sera pas remis en cause. Il préconise toutefois que les 6 maintiennent la pression la plus grande afin que l’Iran respecte cet accord. James Mattis préconise par ailleurs de s’appuyer sur les pays arabes alliés traditionnels dans la région : Emirats arabes unis, Jordanie, Arabie Saoudite et Egypte. Israël est également considéré comme un allié des Etats-Unis mais James Mattis est partisan de la solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien et considère que la politique de colonisation d’Israël fait obstacle à la paix au Proche-Orient. Enfin, il ne considère pas que la question de Daech soit la menace à traiter en priorité.

Tout ceci dépeint donc un tableau à la fois très contrasté, avec des positions qui s’éloignent déjà pour partie de celles tenues par Donald Trump durant la campagne électorale.

Mais surtout on voit mal James Mattis militer pour un retrait des Etats-Unis de l’OTAN alors même qu’il a été le dernier militaire américain à être à la tête du commandement allié à la transformation de l’OTAN de 2007 à 2009, avant qu’un Français ne prenne ce poste après le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l’organisation. Il connaît donc bien cette institution et son intérêt. Lors d’une audition devant le comité des forces armées du Sénat américain en janvier 2015, il recommandait même une politique active des Etats-Unis dans l’OTAN afin que cette organisation fasse preuve de plus de vigilance face à la remontée en puissance de la Russie. Sa nomination devrait sans doute rassurer les pays d’Europe centrale et les pays baltes, mais également rendre plus aléatoire la perspective d’un accord américano-russe sur la Syrie.

Enfin, les propos de James Mattis laissent à penser que les armes nucléaires pourraient jouer un rôle moins central dans la politique de défense américaine. Il a ainsi posé la question de l’abandon de la triade et des missiles nucléaires basés à terre lors de cette même audition devant la commission des forces armées du Sénat. Il semble également remettre en cause, tout au moins partiellement, la politique du pivot tout en recommandant de développer les forces navales, notamment pour assurer la présence en Asie dans une phase de réduction des forces armées américaines. Homme de terrain, et d’occupation du terrain, il n’est pas certain qu’il milite pour une armée qui privilégie le tout technologique, ce qui pourrait le conduire à remettre en cause – ou tout au moins à infléchir – la Third Offset Strategy développée par l’ancien secrétaire d’Etat à la Défense depuis fin 2014.

Enfin, dans tous ses propos depuis 2013, James Mattis a focalisé ses critiques sur la présidence Obama sur l’absence de visibilité et de clarté de la politique stratégique américaine. Même si les Européens peuvent s’inquiéter de certaines des orientations préconisées par James Mattis, ils partageront tout au moins cette dernière avec lui à un moment où personne ne comprend véritablement quelle sera la politique étrangère et de défense du nouveau président américain.

[1] La règle actuelle ne lui permet pas d’occuper ce poste. Un militaire ne peut occuper une fonction au sein du pouvoir exécutif qu’après un délai de 7 ans après avoir quitté l’armée. Or, James Mattis occupait son dernier poste en 2013. Il faut donc que le Congrès lève cette interdiction pour autoriser cette nomination.

IPI Opens Bahrain Universities Model UN 2016

European Peace Institute / News - Fri, 02/12/2016 - 16:30

Nejib Friji, Director of the International Peace Institute, Middle East & North Africa (IPI-MENA) office, cautioned students roleplaying as delegates from the UN, to bear in mind that “no cause deserves a single drop of blood,” when debating policy issues.

Mr. Friji delivered opening remarks to the Bahrain Universities Model United Nations (BUMUN) 2016 Conference on November 27, 2016. He told participating university students that diplomatic and political means were the best tools to overcome disputes. This was key advice for the students, as in a Model UN conference, students represent UN member states, and therefore often debate on behalf of, and engage with, diverse perspectives that may not mirror their personal viewpoints.

Mr. Friji encouraged the students to maintain their motivation to learn about the UN after the conference. They might draw inspiration for their own proposals for the UN system and its reform from the the final report of the Independent Commission on Multilateralism (ICM), he said.

The report offers concrete recommendations on ways to address specific challenges of the global era, he said. He also shared ICM Chair and Former Australian Prime Minister Kevin Rudd’s opinion on why the UN matters. “If it fails, falters or fades, it would fundamentally erode the stability of an already fragile global order,” he said, quoting Mr. Rudd.

Mr. Friji shared the history of the ICM project with the delegates, explaining that the UN requested IPI to convene the ICM with the aim of securing an independent review of the multilateral system. The resulting report emphasized the need to make the UN more effective for all our common interests.

Weighing in on whether the UN remains “fit for purpose” after 70 years, Mr. Friji described the UN as a resilient institution that “provides the best option for the international community to coordinate their response to a number of issues, not just global security ones.”

He urged the delegates to reflect on the fresh ideas offered by the ICM, based on a deep knowledge of the possibilities and limitations of today’s multilateral system.

Mr. Friji participated in a question and answer session with the students.

He concluded by praising the remarkable dynamism of the delegates, noting that with the considerable presence of female delegates, the student deliberations would be likely to reinforce the ICM objective “to ensure that the UN continues to respond to the policy challenges of our time,” and acts as “an architect for a better world.”

A six mois des élections présidentielles, où en est l’Iran ?

IRIS - Fri, 02/12/2016 - 16:23

Donald Trump a promis de « déchirer » l’accord sur le nucléaire iranien durant sa campagne pour les présidentielles américaines. Comment les Iraniens ont-ils réagi à l’annonce sa victoire? Doivent-ils craindre une remise en cause de l’accord ?

Après les élections américaines, l’ayatollah Ali Khamenei, a prononcé un discours dans lequel il s’est dit « ni déçu, ni satisfait ». Pour lui, l’accord a d’abord été conclu entre l’Iran et les 5 +1. Les Américains ne sont donc pas les seuls garants de l’accord. Le guide suprême a toutefois critiqué l’attitude des Etats-Unis, qui selon lui, et contrairement à l’Iran, ne respectent pas les engagements pris à la signature de l’accord, notamment au niveau des sanctions financières. A propos du Congrès, il s’est montré menaçant en annonçant que l’Iran considérera tout vote de nouvelles sanctions économiques par les élus américains comme une attaque contre l’accord sur le nucléaire. Il laisse ainsi entrevoir une réaction ferme de l’Iran dans les cas où les Américains ne respecteraient pas leur part du contrat.
En ce qui concerne la société iranienne, les réformistes au pouvoir étaient plus favorables à Hilary Clinton, mais les différents courants politiques iraniens ne sont pas pour autant hostiles à Donald Trump. Ils ont tendance à le considérer comme un businessman pragmatique avec qui on peut s’entendre. De plus, le positionnement de Donald Trump sur la Syrie, qui souhaite collaborer avec la Russie, tranche avec la position de ses prédécesseurs et se rapproche de celle des Iraniens. Les réformistes ne voient également pas d’un mauvais œil le regard neuf de Donald Trump sur la région du Moyen-Orient, ainsi que sa volonté d’entreprendre un rapprochement avec la Russie et de moins s’intéresser aux affaires du monde pour se concentrer sur les affaires américaines.
Cependant, Donald Trump s’est montré, durant la campagne, très critique sur l’accord sur le nucléaire iranien. Il a adopté un discours ferme, conforme au discours en vigueur chez les Républicains sur ce sujet. Il s’est, en outre, entouré de personnalités parmi les plus hostiles à l’Iran. Dans son entourage, on compte notamment Rudolph Giuliani pressenti au poste de Secrétaire d’Etat, John Bolton, ainsi que plusieurs hauts responsables de la sécurité militaire.
Avec l’élection de Donald Trump, nous nous retrouvons dans l’incertitude quant à la nature de futures relations américano-iraniennes. Bien que pragmatique, Trump devra composer avec un Congrès, acquis aux Républicains, plutôt hostile à l’Iran et qui vient de voter le renouvellement des sanctions sur l’industrie énergétique iranienne.

Alors que les Etats-Unis viennent d’accorder leur feu vert pour les ventes d’Airbus à l’Iran, quid de l’ouverture effective de l’économie iranienne ? La France arrive-t-elle à tirer son épingle du jeu à l’image du méga contrat remporté par Total pour le développement d’un important gisement gazier ?

L’économie iranienne n’a jamais été fermée. Le pays commerçait beaucoup avec l’Europe avant 2006. Après l’entrée en vigueur des sanctions, elle s’est tournée vers l’Asie et les pays voisins comme la Turquie ou l’Afghanistan.
Depuis les accords sur le nucléaire, une ouverture économique se met en place progressivement. L’Iran a d’ores et déjà fait son retour en tant qu’exportateur d’hydrocarbures. Ses exportations ont repris leur niveau d’avant les sanctions. Une donne importante pour l’Iran, quand on sait que les hydrocarbures représentent 80% de ses exportations et la moitié de ses recettes budgétaires. L’OPEP, dans les récents accords, a d’ailleurs autorisé l’Iran à augmenter légèrement sa production.
Pour le reste, la mise en œuvre de l’ouverture de l’Iran est plus complexe et prend du temps. Des délégations étrangères, notamment des politiques et des entreprises européennes, se sont d’ores et déjà rendues en Iran. De son côté, Hassan Rohani a entrepris des visites en France et en Italie. Tout comme Total, Peugeot a récemment signé un contrat avec l’Iran. Cependant, la signature de ses contrats ne se vérifie pas encore dans les chiffres et la France ne fait pas partie des 10 premiers exportateurs sur le marché iranien. Un élément majeur bloque les avancées : les banques européennes refusent encore de coopérer avec l’Iran.
La réaction des banques européennes est compréhensible. Elle fait écho aux sanctions financières imposées à BNP Paribas par la justice américaine (BNP Paribas s’était vue affliger, en 2014, une amende record de 9 milliards d’euros pour non-respect des embargos américains ; elle avait notamment facilité des transactions en dollars avec Cuba, l’Iran et le Soudan). Aujourd’hui, certaines sanctions restent en vigueur, la banque qui y dérogerait se verrait infliger une amende ainsi qu’un retrait de sa licence pour accéder au marché financier américain. Malgré les opportunités d’affaires, aucune banque ne se hasarde à s’exposer aux sanctions américaines. C’est une question de gestion du risque, en l’absence de garanties, les grandes banques européennes refuseront de collaborer avec l’Iran.
Dans cette situation, les dirigeants européens doivent intervenir et offrir des garanties aux banques, d’autant plus que le gouvernement iranien met beaucoup de moyens en œuvre pour renouer des relations financières avec l’Europe. Ils ont notamment accepté d’appliquer une réglementation contre le blanchiment d’argent.
L’élection de Donald Trump est venue agrandir l’incertitude dans laquelle se trouvent les banques européennes, car le futur président des Etats-Unis laisse planer un éventuel durcissement des sanctions à l’encontre de l’Iran. Cette éventualité représente aussi une opportunité pour l’Europe. Nos politiques pourraient très bien refuser de se faire imposer leurs vues aux Américains et d’offrir des garanties aux banques pour investir en Iran. Malgré tout, je ne vois pas les entreprises françaises retrouver la part de marché qu’elles avaient auparavant (en 2005-2006, l’Iran était le premier marché de la France au Moyen-Orient), sans le retour des grandes banques européennes sur le territoire iranien.

L’Iran est à six mois de son élection présidentielle. Hassan Rohani peut-il parvenir à se maintenir au pouvoir ? Les « modérés ont-ils su apporter les changements attendus par la société iranienne ?

Hassan Rohani fait en effet partie des conservateurs modérés qui ont scellé une alliance avec le camp des réformistes pour s’opposer aux conservateurs plus radicaux.
Les élections présidentielles se tiendront dans 6 mois. Comme dans toute élection, il est difficile de prévoir qu’elle en sera son issue. On sait qu’il existe un mécontentement général des Iraniens par rapport aux résultats de la politique d’Hassan Rohani sur le plan économique.
Grâce une levée progressive de l’embargo, l’Iran a optimisé ses exportations d’hydrocarbures et le pays enregistre une croissance de 4% par an. Les habitants n’en perçoivent cependant pas les retombées. Les sanctions continuent de peser sur les banques européennes, ce qui freine le développement de l’économie iranienne. De plus, il faut, en général, plusieurs années consécutives de croissance avant que des impacts positifs sur la population ne soient générés. Le pays reste marqué par d’importants problèmes d’inégalités et surtout de chômage. Il y aurait 18 % de chômeurs et les jeunes diplômés souffrent de problèmes d’insertion dans le monde professionnel.
Sur le plan social, les tensions sont fortes en Iran et Hassan Rohani n’a pas été en mesure d’améliorer la situation quotidienne des Iraniens. Il est vrai que les radicaux se sont également opposés à toute évolution de la société iranienne. A travers la justice notamment, ils ont mené une politique de répression systématique sur les artistes, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme. Beaucoup de concerts ont, par exemple, été annulé par la justice. Celle-ci est indépendante de l’exécutif et plutôt acquise aux conservateurs radicaux. Par conséquent, Hassan Rohani n’a pas été en mesure d’exercer une influence sur cette instance. Avec les groupes les plus radicaux, mais aussi avec l’aide du Guide suprême, la justice a mené une politique de « sabotage » de la politique d’ouverture économique et de normalisation des relations de l’Iran avec l’étranger.
Malgré le bilan mitigé d’Hassan Rohani sur le plan économique et social, les radicaux ne semblent cependant pas en mesure de trouver un candidat susceptible de représenter une alternative crédible. Parmi les radicaux, Mahmoud Ahmadinejad conserve une certaine popularité, notamment parmi les classes les plus pauvres de la population iranienne mais le Guide lui a « conseillé » de ne pas se présenter aux élections. D’autre part, la population iranienne est mature, bien éduquée et semble peu enclin à un retour en arrière. Les radicaux sont, par exemple, très hostiles à l’accord sur le nucléaire alors que la majorité de la population le soutient.
Si Hassan Rohani, durant les deux premières années de son mandat, s’est focalisé sur la signature d’un accord sur le nucléaire, il doit désormais apporter des réponses sur le mécontentement économique et social de la population s’il souhaite se maintenir au pouvoir.

Economie : La Mutualité française lance un site de débats sur la santé

Fondapol / Général - Fri, 02/12/2016 - 15:52

  Le portail placedelasante.fr passe au crible les mesures des candidats et chiffre leur impact pour les Français.  MARIE-CECILE RENAULT Santé. Chacun y va de son calcul sur le programme santé de François Fillon – faire rembourser les gros risques par la Sécu et les petits par les mutuelles – qui a électrisé le débat public […]

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Ceder y ganar en la OPEP y fuera de ella

Real Instituto Elcano - Fri, 02/12/2016 - 13:49
Comentario Elcano 49/2016 - 2/12/2016
Gonzalo Escribano

Con independencia del fuerte impacto a corto plazo sobre el precio del petróleo, la 171ª Reunión de la Conferencia de la OPEP constituye sin duda un éxito histórico.

El esperpento de Trump

Real Instituto Elcano - Fri, 02/12/2016 - 13:09
Opinión - 2/12/2016
Miguel Otero Iglesias

La condición de ‘outsider’ del presidente electo le permitiría desarrollar un programa económico –todavía por esbozar– que combine diversas escuelas y desatasque la situación de esclerosis económica actual.

Los militares y la nueva Administración Trump, ¿vuelta al realismo?

Real Instituto Elcano - Fri, 02/12/2016 - 11:30
ARI 84/2016 - 2/12/2016
Enrique Fojón

El presidente-electo de EEUU, Donald Trump, ha nombrado a dos militares retirados, el teniente general Michael Flynn como próximo asesor de Seguridad Nacional y al general (US Marines) James Mattis como secretario de Defensa.

Young Leaders Learn about Federalism, Uniting to Build a Peaceful Nation and Youth Empowerment

Hanns-Seidel-Stiftung - Fri, 02/12/2016 - 10:41
Young Leaders Learn about Federalism, Uniting to Build a Peaceful Nation and Youth Empowerment

L’Initiative de « Trois mers » – la coopération Nord-Sud au centre de l’Europe, le nouvel axe de la politique étrangère polonaise

IRIS - Fri, 02/12/2016 - 10:20

Les 25 et 26 août 2016, lors du Forum International de Dubrovnik (Croatie) qui a réuni les représentants de 12 pays d’Europe centrale, tous membres de l’Union européenne, une nouvelle plateforme de coopération, appelée l’Initiative de « Trois mers », a été lancée. Initiative conjointe polonaise et croate, ce Forum a permis de concrétiser l’idée d’une coopération renforcée au centre de l’Europe, dans l’espace entre la Baltique, l’Adriatique et la mer Noire, autour de grands projets communs. La Déclaration, adoptée par les représentants de l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie, souligne la nécessité d’une coopération Nord-Sud en Europe centrale dans des domaines stratégiques pour les économies des pays de la région, tout en restant dans le cadre de l’Union européenne. Les représentants des Etats-Unis et de la Chine ont également participé au Forum.

L’Initiative des « Trois mers » (Baltique, Adriatique, Mer noire) plonge ses racines dans l’histoire polonaise. Le projet politique « Intermarium » (« Miedzymorze » en polonais) de Jozef Pilsudski est né dans l’entre-deux-guerres et prévoyait de fédérer les pays d’Europe centrale et orientale dans l’espace s’étendant entre trois mers : Baltique, Adriatique et Mer Noire [1]. Une telle fédération devait permettre à l’Europe centrale de faire contrepoids à la suprématie de l’URSS et de l’Allemagne, deux puissances dominantes dans la région, et de sécuriser l’indépendance nouvellement acquise par certains pays de la région face à la menace qui se profilait tant à l’Est qu’à l’Ouest de la région. Dans l’entre-deux-guerres, en raison de la situation géopolitique complexe de la région (entre autres les différends frontaliers, les problèmes liés aux minorités nationales) et malgré quelques initiatives, le projet « Intermarium » en est resté au stade de concept. Par ailleurs, cette idée renouait avec la tradition bien plus ancienne de la République des Deux Nations, union politique et militaire entre le Royaume de Pologne et le Grand-Duché de Lituanie, scellée par l’Union de Lublin en 1569.

L’idée d’une coopération plus forte entre les pays du centre de l’Europe dans l’espace correspondant à « Intermarium », a été remise en avant par le président polonais, Andrzej Duda, au cours de sa campagne présidentielle. Une fois élu président, il a pris l’initiative conjointe avec la présidente croate, Kolinda Grabar-Kitarovic, d’organiser une première rencontre des pays de la région. L’occasion se présenta en 2015, lors de 70ème session de l’Assemblée de l’ONU. Les représentants d’Europe centrale ont discuté notamment de la nécessité de construire ensemble des infrastructures permettant de relier leurs pays suivant l’axe Nord-Sud. Par la suite, le président polonais a poursuivi l’action diplomatique dans toute la région : afin de promouvoir son idée, Andrzej Duda a rencontré tous les présidents des pays concernés.

La préparation du sommet de l’OTAN à Varsovie (les 8-9 juillet 2016) a été une opportunité particulièrement intéressante de rencontres et de promotion de la coopération entre les pays d’Europe centrale. Ainsi, à l’initiative des présidents polonais et roumain, la réunion des chefs d’Etat de neuf pays d’Europe centrale situés sur le flanc Est de l’OTAN a eu lieu le 4 novembre 2015 à Bucarest [2]. Il s’agissait de préparer une position commune en vue du sommet de l’OTAN de Varsovie. A l’issue de cette rencontre, les représentants de tous les pays participants ont signé un document, dans lequel les pays signataires soutenaient l’idée du renforcement du flanc Est de l’OTAN par la présence des forces armées de l’Alliance. La Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque n’ont pas demandé la présence militaire de l’Alliance sur leurs territoires, mais ont soutenu la demande des autres. Le résultat de la réunion de Bucarest a été considéré comme un succès. Pour le président polonais c’était la preuve qu’une initiative de coopération comme celle de « Trois mers » pourrait aussi, en dehors des aspects économiques, permettre d’améliorer la sécurité dans la région.

Le Forum de Dubrovnik 2016, qui lança officiellement l’Initiative de « Trois mers » a eu lieu 25 et 26 août 2016 à Dubrovnik, en Croatie, sur le thème « Renforcer l’Europe – Relier le Nord et le Sud ».

Dans son discours prononcé lors du Forum, Andrzej Duda a souligné que le projet de renforcer les liens entre les pays de l’espace de « Trois mers » était constamment présent dans ses rencontres bilatérales et multilatérales. Ensuite, il a exposé trois composantes essentielles, à ses yeux, de cette nouvelle coopération : les infrastructures de transport et de communication, l’approvisionnement énergétique et la coopération scientifique et culturelle. Ainsi, il a insisté sur le fait que les pays de la région de « Trois mers », partie importante de la communauté euroatlantique, souhaitaient enrichir cette dernière et contribuer activement à son développement suivant l’axe Nord-Sud (dont le potentiel n’est pas pleinement utilisé) qui devrait compléter l’axe Ouest-Est. L’intégration européenne devrait être renforcée par des liens Nord-Sud, notamment par le développement des infrastructures de transport et de communication. Cela est essentiel pour la coopération régionale, mais également pour la coopération économique avec les partenaires globaux, comme la Chine. Le défi majeur dans ce domaine, mentionné par le président Duda, est la réalisation du couloir de transport Baltique – Adriatique. Des projets concrets, Via Carpatia et Via Baltica, prévoient la construction d’infrastructures routières et ferroviaires. Via Carpatia est un projet d’une route internationale « Nord – Sud » reliant Klaïpeda en Lituanie à Salonique en Grèce. Cette route passera par la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce et elle reliera la Baltique à la Mer Noire et la Méditerranée. Via Baltica, dont la construction doit être achevée en 2020, reliera l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne. Son complément ferroviaire, Rail Baltica, devra assurer la liaison entre Berlin et Helsinki en passant par Varsovie.

D’après le président polonais, une meilleure utilisation du potentiel de l’axe Nord-Sud permettrait d’enrichir le processus d’intégration européenne. Dans son discours, il soulignait la nécessité de nuancer les relations entre le « centre » et les « périphéries », caractérisées par les transferts en sens unique de solutions politiques, culturelles et économiques, ne prenant pas en compte le contexte historique particulier des périphéries. « Nous voulons l’unité et l’intégration, mais cela ne signifie pas que nous voulons l’uniformisation. L’intégration n’est pas l’ennemie de la diversité. Cette logique, nous pouvons la changer en développant la coopération entre les pays de « Trois mers » et dans l’axe Nord-Sud », a-t-il dit.

Le développement des infrastructures énergétiques dans la région de « Trois mers » occupait une place particulièrement importante dans le discours d’Andrzej Duda. Il a évoqué la menace pour les approvisionnements de la plupart des pays de la région résultant de la domination russe en tant que principal fournisseur en énergie. La réponse à ce problème est la diversification des approvisionnements. Le projet phare dans ce domaine serait la mise en place d’un couloir gazier Nord-Sud, reliant le terminal LNG à Swinoujscie, en Pologne, au terminal croate sur l’île de Krk. La réalisation de ce projet permettrait de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz liquéfié en provenance, entre autres de l’Afrique du Nord, des Etats-Unis, du Canada et du Moyen-Orient. Par ailleurs, un autre projet, Nord Stream 2, est au cœur des préoccupations énergétiques de plusieurs pays d’Europe centrale. La Pologne est en effet particulièrement opposée à la construction de ce gazoduc reliant la Russie et l’Allemagne via la mer Baltique et qui accroîtrait encore plus la dépendance de l’Europe vis-à-vis du gaz russe. D’autres domaines de coopération évoqués dans le discours du président polonais sont la coopération scientifique et culturelle ainsi que les échanges de jeunes. D’après ses propos, la proximité géographique des pays doit s’accompagner d’un rapprochement entre les sociétés civiles.

Lors du Forum de Dubrovnik, les représentants des 12 pays de l’Initiative de « Trois mers » ont adopté une Déclaration commune sur la coopération dans les domaines de l’énergie, des transports, du numérique et de l’économie. La Déclaration souligne l’importance pour les pays de la région de relier leurs économies et leurs infrastructures dans le sens Nord-Sud, afin de compléter le marché commun européen construit essentiellement suivant l’axe Ouest-Est. Le renforcement de la coopération dans ces quatre secteurs permettrait de rendre les pays d’Europe centrale plus sûrs et plus concurrentiels en renforçant l’Union européenne dans son ensemble. Dans la Déclaration, les participants ont exprimé leur conviction que la coopération dans la région Baltique-Adriatique-Mer Noire, aussi bien à l’intérieur de l’UE que dans l’espace transatlantique plus large, devait être renforcée, « toutefois sans la mise en place de structures parallèles aux mécanismes déjà existants de coopération ». L’initiative est considérée donc comme une « plateforme informelle » de coopération des pays d’Europe centrale qui permettra d’obtenir l’appui politique nécessaire pour réaliser des projets transrégionaux et macro-régionaux d’importance stratégique dans ces quatre domaines. D’après le texte, l’Initiative de « Trois mers » est ouverte aux partenariats avec les sujets économiques et étatiques du monde entier qui respectent des valeurs et les principes fondamentaux de l’Union européenne.

Lors de la conférence de presse commune d’Andrzej Duda et de la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic, le président polonais a insisté sur deux éléments : l’infrastructure énergétique, permettant la diversification des approvisionnements et l’aide mutuelle en cas de crise énergétique et l’infrastructure routière et ferroviaire, notamment les projets précis Via Baltica et Via Carpatia. Ainsi, l’approfondissement de l’intégration, renforcerait la cohésion de l’Union européenne et de ses régions, et en conséquence permettrait l’amélioration du niveau de vie des populations. « Nous voulons nous développer, resserrer les liens, construire cet espace commun de coopération économique et dans le domaine de la sécurité », a dit le président polonais. De son côté, la présidente croate a insisté sur le fait, que l’Initiative de « Trois mers » n’avait pas pour objectif d’éloigner les pays engagés dans l’Initiative de l’UE, mais de réduire les disparités entre ces pays et les autres pays membres de l’UE, ce qui contribuerait au renforcement de l’Union.

A propos de cette nouvelle coopération en Europe centrale, la question reste ouverte de savoir dans quelle mesure cette initiative peut intéresser d’autres pays de la région, en particulier l’Ukraine, pays auquel la Pologne porte une attention particulière.

La veille du Forum de Dubrovnik, le 24 août 2016, Andrzej Duda s’est rendu en Ukraine à l’occasion de 25ème anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine où il a présenté sa vision d’intégration des pays d’Europe centrale et orientale. C’est à Kiev que le nom d’Initiative de « Trois mers » a été utilisé pour la première fois, à la place de « Intermarium », trop marqué historiquement. Dans le discours prononcé lors de la réunion annuelle des ambassadeurs ukrainiens, il a insisté sur le fait que cette intégration devrait se construire dans le cadre de l’UE et de l’OTAN. Cependant, le président polonais a suggéré qu’il s’agissait de construire un bloc autonome par rapport aux grands Etats de l’Ouest et de l’Est de l’Europe. Selon ses propos, repris ensuite à Dubrovnik, il est nécessaire de changer la vision de l’Europe, constituée du centre et de la périphérie, où le transfert des modèles se fait d’une façon unidirectionnelle, des pays occidentaux vers l’Est de l’Union. Dans cette vision, l’Ukraine pourrait être alliée de la Pologne « dans la construction de la communauté des nations de la région ». Le président polonais a présenté à Kiev les trois piliers de cette nouvelle forme d’intégration régionale. Le premier pilier serait la sécurité de la région, basée sur le potentiel militaire de tous les pays de la région, la présence permanente des forces armées de l’OTAN et la coopération militaire construite sur le modèle de la brigade Lituanie-Pologne-Ukraine. Les soldats de cette brigade ont défilé à Kiev à l’occasion de la fête d’indépendance. Le deuxième pilier est l’énergie, en particulier la construction d’infrastructures énergétiques permettant de diminuer la dépendance vis-à-vis de la Russie. La réconciliation entre les nations serait le troisième pilier. Par ailleurs, le président polonais a encouragé l’intégration transatlantique de l’Ukraine par le biais de la coopération avec la région des « Trois mers ». Toutefois, dans l’immédiat, le président Porochenko ne s’est pas exprimé à propos de la vision de « Trois mers » présentée par Andrzej Duda à Kiev.

L’Initiative de « Trois mers » en tant que nouvel axe de la politique étrangère polonaise a été confirmée récemment par Andrzej Duda dans l’interview publiée le 23 octobre 2016 [3]. Il a souligné que la Pologne, en tant que pays le plus important en Europe centrale, assumerait une plus grande part de responsabilité dans la sécurité de la région et à ce titre devait être en position de construire une communauté régionale d’intérêt. La coopération avec tous les pays d’Europe centrale et orientale est un des piliers de la souveraineté et de la position forte de la Pologne en Europe. Dans cette coopération régionale, les projets économiques méritent autant d’attention que le projet politique. L’Initiative de « Trois mers » doit permettre la réalisation de ces projets. Dans son interview, le président polonais a encore une fois insisté sur l’importance du développement des infrastructures suivant l’axe Nord-Sud, dont la construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Tallinn et Dubrovnik avec des embranchements vers Vienne, Kiev, Bucarest, Sofia et Belgrade. Il a souligné, que l’idée de renforcer le potentiel économique de la région pouvait être coordonnée avec la coopération dans le Format « 16+1 », entre les seize pays d’Europe centrale et la Chine. Les réalisations dans le cadre de l’Initiative de « Trois mers » pourraient être ainsi reliées à la « Nouvelle Route de la Soie » : l’Europe centrale deviendrait le principal centre logistique de la « Nouvelle Route de la Soie » sur le continent, ce qui est un des principaux objectifs de la coopération dans le Format « 16+1 ».

L’ambition du président polonais est que la région des « Trois mers » devienne le partenaire des pays à l’Est (en particulier l’Ukraine) et au Sud de l’Union européenne, non membres de l’UE et pour certains n’appartenant pas à l’OTAN. A la fin de mois d’août 2016, a eu lieu une rencontre parlementaire des pays d’Europe centrale et orientale organisée par le président de la Diète (chambre basse du Parlement polonais) avec la participation des présidents et vice-présidents des Parlements de Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Géorgie, Macédoine, Moldavie, Serbie, Ukraine ainsi que d’Azerbaïdjan, Arménie et Turquie. Le modèle que le président Duda souhaiterait concrétiser, c’est « la Pologne forte dans la région de « Trois mers », et la région forte dans l’espace de l’Europe centrale, orientale et du sud ». En conséquence, la région des « Trois mers » est un champ d’activité politique particulièrement important, qui donne, à travers des consultations avec les partenaires de la région, une possibilité d’élaborer une position commune, notamment lors des négociations au sein de l’UE. Le résultat pourrait effectivement contribuer à renforcer la position de la Pologne dans l’Union. Cela est d’autant plus probable, que le climat est favorable à l’intégration au centre de l’Europe. Entre autres, cela est confirmé par la coopération de l’Europe centrale avec la Chine dans le cadre du Format « 16+1 ». Le 5 novembre 2016, lors du dernier sommet du Format à Riga, le principal sujet des discussions était la coopération maritime entre les seize pays d’Europe centrale et la Chine, en intégrant dans cette coopération aussi le cadre de l’Initiative de « Trois mers ».

Les critiques sur l’Initiative de « Trois mers » insistent surtout sur le retour à l’ancien concept d’Intermarium, considéré comme utopique. Les raisons du gouvernement conservateur sont jugées comme purement idéologiques, relevant d’une contestation du rapport de forces actuel en Europe, marqué par la domination de l’Allemagne. La construction de « Trois mers » nécessite l’élaboration d’une stratégie régionale par rapport à l’Union européenne, dans la mesure où, pour les pays de la région, ce sont Bruxelles et Berlin qui constituent le principal point de référence. L’absence au Forum de Dubrovnik de cette problématique doit être considérée comme une faiblesse de l’Initiative. Pour l’instant, le pragmatisme dominant favorise avant tout la coopération économique. Mais l’Initiative pourrait prendre d’autres formes, en particulier la coopération politique. A Dubrovnik, où la crise ukrainienne était débattue, le premier pas a peut-être été fait en ce sens. L’Ukraine pourrait être invitée au prochain sommet de l’Initiative, en juin 2017 à Wroclaw, en Pologne.

En aucun cas, l’Initiative de « Trois mers » ne peut constituer une alternative à l’Union européenne. Dans ses discours, Andrzej Duda a bien insisté sur ce fait. Il est question de coopération régionale centre européenne, portant sur des projets concrets, s’effectuant dans le cadre de l’Union européenne et contribuant à une plus grande cohésion et au développement régional de l’Union. Tout récemment, le Parlement européen, dans son « Rapport sur le renforcement du maillage et de l’accessibilité des infrastructures de transport en Europe centrale et orientale », daté du 6 octobre 2016, souligne l’importance de la construction de Via Carpatia pour le développement des régions situées à la périphérie de l’Union européenne et encourage la mise en place de financements européens pour ce projet. Le même Rapport insiste sur le potentiel de développement de la « Nouvelle Route de la Soie » pour l’Europe centrale et orientale, qui grâce à sa situation géographique avantageuse, pourrait devenir un « centre logistique important et un pivot pour les communications entre l’Europe et l’Asie ».

[1] Pologne, Biélorussie, Lituanie, Lettonie, Estonie, Ukraine, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Yougoslavie, éventuellement Finlande.
[2] Dans la réunion de Bucarest ont également participé le président de la Bulgarie – Rossen Plevneliew, de l’Estonie – Toomas Hendril Ilves, de la Lettonie – Raimonds Vejonis, de la Lituanie – Dalia Grybauskaite, de la Slovaquie – Andrej Kiska, de la Hongrie – Janos Ader, et le président de la chambre basse du Parlement de la République tchèque – Jan Hamaczek
[3] « Polski Przeglad Dyplomatyczny » Revue Diplomatique Polonaise PISM.

« Les États-Unis dans le monde » – 3 questions à Célia Belin et Frédéric Charillon

IRIS - Fri, 02/12/2016 - 10:00

Célia Belin, docteure en science politique de l’Université Panthéon-Assas, est chargée de mission États-Unis/relations transatlantiques au CAPS. Frédéric Charillon est professeur des Universités en science politique à l’Université d’Auvergne, notamment. Ils répondent à mes questions à l’occasion de l’ouvrage Les États-Unis dans le monde, paru aux Éditions CNRS.

Vous évoquez une opposition entre « Amérique forteresse » et « Amérique flambeau ». Quels en sont les termes et les enjeux ?

Au-delà des joutes verbales et des guerres de twitter, ce qui s’est joué dans l’élection présidentielle américaine de 2016, est le positionnement de l’Amérique sur la scène internationale. Hillary Clinton et Donald Trump offraient aux électeurs une véritable alternative entre deux approches diamétralement opposées de la relation des États-Unis au reste du monde.

La candidate démocrate, proche de l’establishment, a clamé son attachement au rôle des États-Unis comme garant de l’ordre libéral international mis en place à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Perçue comme interventionniste, notamment à cause de ses positions en faveur de la guerre en Irak et en Libye, Hillary Clinton croit en l’exceptionnalisme américain et considère que les États-Unis, superpuissance indispensable, ne doivent pas se soustraire à leurs responsabilités internationales. Elle s’inscrit ainsi dans la pensée internationaliste encore dominante à Washington, incarnée par des intellectuels tels que Robert Kagan, auteur de The World America Made, ou Bruce Jones, auteur de Still Ours to Lead, pour qui l’Amérique, flambeau du monde libre, aurait encore vocation à guider les nations alliées hors des ténèbres, quitte à entretenir un réseau d’alliances en Europe, en Asie et au Moyen-Orient, encombrant mais rémunérateur.

À l’inverse, Donald Trump a remis en cause la légitimité de cette vision dominante, en développant une approche de tendance « jacksonienne », du nom du président Andrew Jackson, décrit par Walter Russell Mead comme un mélange d’isolationnisme, nationalisme et unilatéralisme. Donald Trump juge que les alliés de l’Amérique bénéficient des garanties de sécurité de la première puissance mondiale, sans assurer l’effort nécessaire à leur propre sécurité. Le candidat républicain, devenu président-élu, perçoit les relations internationales comme un jeu à somme nulle dans lequel les États-Unis doivent défendre leurs intérêts au sens strict. Dans le même temps, D. Trump cultive une vision obsidionale des États-Unis, qui seraient envahis de toute part, par les immigrés mexicains comme par les musulmans, auxquels il faut interdire l’accès « tant que l’on ne se sait pas ce qu’il se passe ». C’est cette Amérique forteresse avec laquelle le monde devra désormais composer.

Barack Obama a-t-il su adapter le leadership américain au monde post-américain ?

Dès le début de son premier mandat, le président Obama a eu l’ambition de remettre en adéquation la politique étrangère des États-Unis avec les moyens réels du pays et les évolutions géopolitiques.

Le président a d’abord axé son effort sur une stratégie du « retranchement stratégique », incarnée par le retrait d’Irak, la réduction des dépenses militaires, le passage d’une stratégie de contre-insurrection à une stratégie de contre-terrorisme, un usage accru des moyens de la guerre furtive (drones, surveillance, forces spéciales) pour gérer l’instabilité sans procéder à des changements de régime.

Parallèlement, Barack Obama a voulu miser sur de nouvelles formes de leadership, selon la logique du smart power, qui combine hard et soft power dans l’objectif que l’Amérique ne fasse plus un usage systématique et coûteux de la force brute. Le pivot vers l’Asie, le leading from behind en Libye, les négociations commerciales avec l’Asie ou l’Europe et les sanctions économiques à l’encontre de l’Iran et de la Russie sont autant de modalités différentes de ce smart power, avec des succès variables.

Enfin, il a choisi de faire évoluer certains blocages historiques, en ouvrant la possibilité d’une relation pragmatique avec Cuba, le Vietnam ou encore la Birmanie. Si l’accord sur le nucléaire iranien a fait tomber l’un des plus gros tabous de la politique étrangère américaine, il est fragilisé par le retour au pouvoir du camp républicain, qui ne croit pas en son efficacité.

Le président Obama a donc fait fortement évoluer la posture américaine dans le monde. Pour certains, il l’a rationnalisée et renforcée afin de mieux appréhender les défis futurs, mais, pour d’autres, il a aussi contribué à accélérer le passage au « monde post-américain », notamment en créant une impression de vide de pouvoir, par exemple en Syrie, et en favorisant l’affirmation de la Russie et de la Chine. Le débat reste ouvert.

Vous évoquez une position insolite pour les États-Unis : celle d’avoir comme priorité extérieure l’ensemble du système international. Pouvez-vous développer ?

Contrairement à la plupart des puissances qui organisent leurs priorités de politique étrangère autour de deux ou trois cercles d’intérêt (généralement l’environnement stratégique régional, la relation avec les puissances globales, et éventuellement des régions plus lointaines avec lesquelles des liens historiques existent), les États-Unis ont le monde entier pour priorité. D’abord parce qu’ils en ont les moyens : c’est la première puissance mondiale, avec un niveau de dépenses militaires qui continue d’approcher 40% du total de la planète. Ensuite parce qu’ils se considèrent comme une nation exceptionnelle, indispensable, dont dépend la sécurité internationale. Enfin parce qu’il est exact que leurs intérêts politiques et économiques sont globaux.

Dans ces conditions, la priorité n’est pas dictée par la géographie, mais plutôt par l’actualité. Toute crise de nature à remettre en question le système international et les valeurs sur lesquelles repose la suprématie américaine (libre échange, stabilité de partenaires clefs), où qu’elle se situe, devient une priorité. C’est naturellement le cas de beaucoup de pays du monde, à cette différence que seuls les États-Unis ont le réseau diplomatique, l’influence politique et la capacité de projection militaire pour intervenir seuls si besoin à l’échelle universelle.

Un mot enfin sur cette préoccupation typiquement américaine pour le « système international ». Depuis l’époque bipolaire, la question de la structure du système international (est-il devenu unipolaire ? – ce que personne ne soutiendrait plus aujourd’hui – est-il multipolaire ? Apolaire ?) est omniprésente dans le débat intellectuel aux États-Unis. Cette préoccupation existe certes également en Russie et de façon croissante en Chine, mais plutôt sur une tonalité critique, pour contester les équilibres actuels de ce système. Nulle-part autant qu’aux Etats-Unis, elle n’est abordée avec autant de conservatisme. Conservatisme, parce que la question est de savoir si, après, un XXe siècle « américain », le XXIe le sera également. En d’autres termes, il y a aux États-Unis, à juste titre, le sentiment que le pays a réussi à constituer un système international globalement conforme à ses intérêts. Et de façon très singulière, ce système, en soi, et sa préservation (ou son évolution dans le maintien des équilibres) constituent un enjeu de politique étrangère fort.

Hanns Seidel Foundation Holds Partners’ Conference

Hanns-Seidel-Stiftung - Fri, 02/12/2016 - 07:12
Hanns Seidel Foundation Holds Partners’ Conference

“Deoligarchisation” in Ukraine

SWP - Fri, 02/12/2016 - 01:00

In 2015, Ukrainian President Petro Poroshenko announced a process of “deoligarchisation”. Not much has happened so far. Some of the oligarchs’ profit sources have run dry in the field of public procurement. Certain efforts have been made to curb the in­fluence of oligarchs with respect to media legislation and financing political parties. However, these reforms have not yet been implemented effectively. In addition, meas­ures in sectors that are fundamentally important to the oligarchs (the energy sector, in particular) have been extremely contradictory. As a result, the oligarchic system per­sists and is being supported and consolidated by the ruling elite. Unless external actors increase their influence, Ukraine is unlikely to free itself from the mire of corruption, despite its many reform endeavours.

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