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Diplomacy & Defense Think Tank News

Ceder y ganar en la OPEP y fuera de ella

Real Instituto Elcano - Fri, 02/12/2016 - 13:49
Comentario Elcano 49/2016 - 2/12/2016
Gonzalo Escribano

Con independencia del fuerte impacto a corto plazo sobre el precio del petróleo, la 171ª Reunión de la Conferencia de la OPEP constituye sin duda un éxito histórico.

El esperpento de Trump

Real Instituto Elcano - Fri, 02/12/2016 - 13:09
Opinión - 2/12/2016
Miguel Otero Iglesias

La condición de ‘outsider’ del presidente electo le permitiría desarrollar un programa económico –todavía por esbozar– que combine diversas escuelas y desatasque la situación de esclerosis económica actual.

Los militares y la nueva Administración Trump, ¿vuelta al realismo?

Real Instituto Elcano - Fri, 02/12/2016 - 11:30
ARI 84/2016 - 2/12/2016
Enrique Fojón

El presidente-electo de EEUU, Donald Trump, ha nombrado a dos militares retirados, el teniente general Michael Flynn como próximo asesor de Seguridad Nacional y al general (US Marines) James Mattis como secretario de Defensa.

Young Leaders Learn about Federalism, Uniting to Build a Peaceful Nation and Youth Empowerment

Hanns-Seidel-Stiftung - Fri, 02/12/2016 - 10:41
Young Leaders Learn about Federalism, Uniting to Build a Peaceful Nation and Youth Empowerment

L’Initiative de « Trois mers » – la coopération Nord-Sud au centre de l’Europe, le nouvel axe de la politique étrangère polonaise

IRIS - Fri, 02/12/2016 - 10:20

Les 25 et 26 août 2016, lors du Forum International de Dubrovnik (Croatie) qui a réuni les représentants de 12 pays d’Europe centrale, tous membres de l’Union européenne, une nouvelle plateforme de coopération, appelée l’Initiative de « Trois mers », a été lancée. Initiative conjointe polonaise et croate, ce Forum a permis de concrétiser l’idée d’une coopération renforcée au centre de l’Europe, dans l’espace entre la Baltique, l’Adriatique et la mer Noire, autour de grands projets communs. La Déclaration, adoptée par les représentants de l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie, souligne la nécessité d’une coopération Nord-Sud en Europe centrale dans des domaines stratégiques pour les économies des pays de la région, tout en restant dans le cadre de l’Union européenne. Les représentants des Etats-Unis et de la Chine ont également participé au Forum.

L’Initiative des « Trois mers » (Baltique, Adriatique, Mer noire) plonge ses racines dans l’histoire polonaise. Le projet politique « Intermarium » (« Miedzymorze » en polonais) de Jozef Pilsudski est né dans l’entre-deux-guerres et prévoyait de fédérer les pays d’Europe centrale et orientale dans l’espace s’étendant entre trois mers : Baltique, Adriatique et Mer Noire [1]. Une telle fédération devait permettre à l’Europe centrale de faire contrepoids à la suprématie de l’URSS et de l’Allemagne, deux puissances dominantes dans la région, et de sécuriser l’indépendance nouvellement acquise par certains pays de la région face à la menace qui se profilait tant à l’Est qu’à l’Ouest de la région. Dans l’entre-deux-guerres, en raison de la situation géopolitique complexe de la région (entre autres les différends frontaliers, les problèmes liés aux minorités nationales) et malgré quelques initiatives, le projet « Intermarium » en est resté au stade de concept. Par ailleurs, cette idée renouait avec la tradition bien plus ancienne de la République des Deux Nations, union politique et militaire entre le Royaume de Pologne et le Grand-Duché de Lituanie, scellée par l’Union de Lublin en 1569.

L’idée d’une coopération plus forte entre les pays du centre de l’Europe dans l’espace correspondant à « Intermarium », a été remise en avant par le président polonais, Andrzej Duda, au cours de sa campagne présidentielle. Une fois élu président, il a pris l’initiative conjointe avec la présidente croate, Kolinda Grabar-Kitarovic, d’organiser une première rencontre des pays de la région. L’occasion se présenta en 2015, lors de 70ème session de l’Assemblée de l’ONU. Les représentants d’Europe centrale ont discuté notamment de la nécessité de construire ensemble des infrastructures permettant de relier leurs pays suivant l’axe Nord-Sud. Par la suite, le président polonais a poursuivi l’action diplomatique dans toute la région : afin de promouvoir son idée, Andrzej Duda a rencontré tous les présidents des pays concernés.

La préparation du sommet de l’OTAN à Varsovie (les 8-9 juillet 2016) a été une opportunité particulièrement intéressante de rencontres et de promotion de la coopération entre les pays d’Europe centrale. Ainsi, à l’initiative des présidents polonais et roumain, la réunion des chefs d’Etat de neuf pays d’Europe centrale situés sur le flanc Est de l’OTAN a eu lieu le 4 novembre 2015 à Bucarest [2]. Il s’agissait de préparer une position commune en vue du sommet de l’OTAN de Varsovie. A l’issue de cette rencontre, les représentants de tous les pays participants ont signé un document, dans lequel les pays signataires soutenaient l’idée du renforcement du flanc Est de l’OTAN par la présence des forces armées de l’Alliance. La Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque n’ont pas demandé la présence militaire de l’Alliance sur leurs territoires, mais ont soutenu la demande des autres. Le résultat de la réunion de Bucarest a été considéré comme un succès. Pour le président polonais c’était la preuve qu’une initiative de coopération comme celle de « Trois mers » pourrait aussi, en dehors des aspects économiques, permettre d’améliorer la sécurité dans la région.

Le Forum de Dubrovnik 2016, qui lança officiellement l’Initiative de « Trois mers » a eu lieu 25 et 26 août 2016 à Dubrovnik, en Croatie, sur le thème « Renforcer l’Europe – Relier le Nord et le Sud ».

Dans son discours prononcé lors du Forum, Andrzej Duda a souligné que le projet de renforcer les liens entre les pays de l’espace de « Trois mers » était constamment présent dans ses rencontres bilatérales et multilatérales. Ensuite, il a exposé trois composantes essentielles, à ses yeux, de cette nouvelle coopération : les infrastructures de transport et de communication, l’approvisionnement énergétique et la coopération scientifique et culturelle. Ainsi, il a insisté sur le fait que les pays de la région de « Trois mers », partie importante de la communauté euroatlantique, souhaitaient enrichir cette dernière et contribuer activement à son développement suivant l’axe Nord-Sud (dont le potentiel n’est pas pleinement utilisé) qui devrait compléter l’axe Ouest-Est. L’intégration européenne devrait être renforcée par des liens Nord-Sud, notamment par le développement des infrastructures de transport et de communication. Cela est essentiel pour la coopération régionale, mais également pour la coopération économique avec les partenaires globaux, comme la Chine. Le défi majeur dans ce domaine, mentionné par le président Duda, est la réalisation du couloir de transport Baltique – Adriatique. Des projets concrets, Via Carpatia et Via Baltica, prévoient la construction d’infrastructures routières et ferroviaires. Via Carpatia est un projet d’une route internationale « Nord – Sud » reliant Klaïpeda en Lituanie à Salonique en Grèce. Cette route passera par la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce et elle reliera la Baltique à la Mer Noire et la Méditerranée. Via Baltica, dont la construction doit être achevée en 2020, reliera l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne. Son complément ferroviaire, Rail Baltica, devra assurer la liaison entre Berlin et Helsinki en passant par Varsovie.

D’après le président polonais, une meilleure utilisation du potentiel de l’axe Nord-Sud permettrait d’enrichir le processus d’intégration européenne. Dans son discours, il soulignait la nécessité de nuancer les relations entre le « centre » et les « périphéries », caractérisées par les transferts en sens unique de solutions politiques, culturelles et économiques, ne prenant pas en compte le contexte historique particulier des périphéries. « Nous voulons l’unité et l’intégration, mais cela ne signifie pas que nous voulons l’uniformisation. L’intégration n’est pas l’ennemie de la diversité. Cette logique, nous pouvons la changer en développant la coopération entre les pays de « Trois mers » et dans l’axe Nord-Sud », a-t-il dit.

Le développement des infrastructures énergétiques dans la région de « Trois mers » occupait une place particulièrement importante dans le discours d’Andrzej Duda. Il a évoqué la menace pour les approvisionnements de la plupart des pays de la région résultant de la domination russe en tant que principal fournisseur en énergie. La réponse à ce problème est la diversification des approvisionnements. Le projet phare dans ce domaine serait la mise en place d’un couloir gazier Nord-Sud, reliant le terminal LNG à Swinoujscie, en Pologne, au terminal croate sur l’île de Krk. La réalisation de ce projet permettrait de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz liquéfié en provenance, entre autres de l’Afrique du Nord, des Etats-Unis, du Canada et du Moyen-Orient. Par ailleurs, un autre projet, Nord Stream 2, est au cœur des préoccupations énergétiques de plusieurs pays d’Europe centrale. La Pologne est en effet particulièrement opposée à la construction de ce gazoduc reliant la Russie et l’Allemagne via la mer Baltique et qui accroîtrait encore plus la dépendance de l’Europe vis-à-vis du gaz russe. D’autres domaines de coopération évoqués dans le discours du président polonais sont la coopération scientifique et culturelle ainsi que les échanges de jeunes. D’après ses propos, la proximité géographique des pays doit s’accompagner d’un rapprochement entre les sociétés civiles.

Lors du Forum de Dubrovnik, les représentants des 12 pays de l’Initiative de « Trois mers » ont adopté une Déclaration commune sur la coopération dans les domaines de l’énergie, des transports, du numérique et de l’économie. La Déclaration souligne l’importance pour les pays de la région de relier leurs économies et leurs infrastructures dans le sens Nord-Sud, afin de compléter le marché commun européen construit essentiellement suivant l’axe Ouest-Est. Le renforcement de la coopération dans ces quatre secteurs permettrait de rendre les pays d’Europe centrale plus sûrs et plus concurrentiels en renforçant l’Union européenne dans son ensemble. Dans la Déclaration, les participants ont exprimé leur conviction que la coopération dans la région Baltique-Adriatique-Mer Noire, aussi bien à l’intérieur de l’UE que dans l’espace transatlantique plus large, devait être renforcée, « toutefois sans la mise en place de structures parallèles aux mécanismes déjà existants de coopération ». L’initiative est considérée donc comme une « plateforme informelle » de coopération des pays d’Europe centrale qui permettra d’obtenir l’appui politique nécessaire pour réaliser des projets transrégionaux et macro-régionaux d’importance stratégique dans ces quatre domaines. D’après le texte, l’Initiative de « Trois mers » est ouverte aux partenariats avec les sujets économiques et étatiques du monde entier qui respectent des valeurs et les principes fondamentaux de l’Union européenne.

Lors de la conférence de presse commune d’Andrzej Duda et de la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic, le président polonais a insisté sur deux éléments : l’infrastructure énergétique, permettant la diversification des approvisionnements et l’aide mutuelle en cas de crise énergétique et l’infrastructure routière et ferroviaire, notamment les projets précis Via Baltica et Via Carpatia. Ainsi, l’approfondissement de l’intégration, renforcerait la cohésion de l’Union européenne et de ses régions, et en conséquence permettrait l’amélioration du niveau de vie des populations. « Nous voulons nous développer, resserrer les liens, construire cet espace commun de coopération économique et dans le domaine de la sécurité », a dit le président polonais. De son côté, la présidente croate a insisté sur le fait, que l’Initiative de « Trois mers » n’avait pas pour objectif d’éloigner les pays engagés dans l’Initiative de l’UE, mais de réduire les disparités entre ces pays et les autres pays membres de l’UE, ce qui contribuerait au renforcement de l’Union.

A propos de cette nouvelle coopération en Europe centrale, la question reste ouverte de savoir dans quelle mesure cette initiative peut intéresser d’autres pays de la région, en particulier l’Ukraine, pays auquel la Pologne porte une attention particulière.

La veille du Forum de Dubrovnik, le 24 août 2016, Andrzej Duda s’est rendu en Ukraine à l’occasion de 25ème anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine où il a présenté sa vision d’intégration des pays d’Europe centrale et orientale. C’est à Kiev que le nom d’Initiative de « Trois mers » a été utilisé pour la première fois, à la place de « Intermarium », trop marqué historiquement. Dans le discours prononcé lors de la réunion annuelle des ambassadeurs ukrainiens, il a insisté sur le fait que cette intégration devrait se construire dans le cadre de l’UE et de l’OTAN. Cependant, le président polonais a suggéré qu’il s’agissait de construire un bloc autonome par rapport aux grands Etats de l’Ouest et de l’Est de l’Europe. Selon ses propos, repris ensuite à Dubrovnik, il est nécessaire de changer la vision de l’Europe, constituée du centre et de la périphérie, où le transfert des modèles se fait d’une façon unidirectionnelle, des pays occidentaux vers l’Est de l’Union. Dans cette vision, l’Ukraine pourrait être alliée de la Pologne « dans la construction de la communauté des nations de la région ». Le président polonais a présenté à Kiev les trois piliers de cette nouvelle forme d’intégration régionale. Le premier pilier serait la sécurité de la région, basée sur le potentiel militaire de tous les pays de la région, la présence permanente des forces armées de l’OTAN et la coopération militaire construite sur le modèle de la brigade Lituanie-Pologne-Ukraine. Les soldats de cette brigade ont défilé à Kiev à l’occasion de la fête d’indépendance. Le deuxième pilier est l’énergie, en particulier la construction d’infrastructures énergétiques permettant de diminuer la dépendance vis-à-vis de la Russie. La réconciliation entre les nations serait le troisième pilier. Par ailleurs, le président polonais a encouragé l’intégration transatlantique de l’Ukraine par le biais de la coopération avec la région des « Trois mers ». Toutefois, dans l’immédiat, le président Porochenko ne s’est pas exprimé à propos de la vision de « Trois mers » présentée par Andrzej Duda à Kiev.

L’Initiative de « Trois mers » en tant que nouvel axe de la politique étrangère polonaise a été confirmée récemment par Andrzej Duda dans l’interview publiée le 23 octobre 2016 [3]. Il a souligné que la Pologne, en tant que pays le plus important en Europe centrale, assumerait une plus grande part de responsabilité dans la sécurité de la région et à ce titre devait être en position de construire une communauté régionale d’intérêt. La coopération avec tous les pays d’Europe centrale et orientale est un des piliers de la souveraineté et de la position forte de la Pologne en Europe. Dans cette coopération régionale, les projets économiques méritent autant d’attention que le projet politique. L’Initiative de « Trois mers » doit permettre la réalisation de ces projets. Dans son interview, le président polonais a encore une fois insisté sur l’importance du développement des infrastructures suivant l’axe Nord-Sud, dont la construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Tallinn et Dubrovnik avec des embranchements vers Vienne, Kiev, Bucarest, Sofia et Belgrade. Il a souligné, que l’idée de renforcer le potentiel économique de la région pouvait être coordonnée avec la coopération dans le Format « 16+1 », entre les seize pays d’Europe centrale et la Chine. Les réalisations dans le cadre de l’Initiative de « Trois mers » pourraient être ainsi reliées à la « Nouvelle Route de la Soie » : l’Europe centrale deviendrait le principal centre logistique de la « Nouvelle Route de la Soie » sur le continent, ce qui est un des principaux objectifs de la coopération dans le Format « 16+1 ».

L’ambition du président polonais est que la région des « Trois mers » devienne le partenaire des pays à l’Est (en particulier l’Ukraine) et au Sud de l’Union européenne, non membres de l’UE et pour certains n’appartenant pas à l’OTAN. A la fin de mois d’août 2016, a eu lieu une rencontre parlementaire des pays d’Europe centrale et orientale organisée par le président de la Diète (chambre basse du Parlement polonais) avec la participation des présidents et vice-présidents des Parlements de Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Géorgie, Macédoine, Moldavie, Serbie, Ukraine ainsi que d’Azerbaïdjan, Arménie et Turquie. Le modèle que le président Duda souhaiterait concrétiser, c’est « la Pologne forte dans la région de « Trois mers », et la région forte dans l’espace de l’Europe centrale, orientale et du sud ». En conséquence, la région des « Trois mers » est un champ d’activité politique particulièrement important, qui donne, à travers des consultations avec les partenaires de la région, une possibilité d’élaborer une position commune, notamment lors des négociations au sein de l’UE. Le résultat pourrait effectivement contribuer à renforcer la position de la Pologne dans l’Union. Cela est d’autant plus probable, que le climat est favorable à l’intégration au centre de l’Europe. Entre autres, cela est confirmé par la coopération de l’Europe centrale avec la Chine dans le cadre du Format « 16+1 ». Le 5 novembre 2016, lors du dernier sommet du Format à Riga, le principal sujet des discussions était la coopération maritime entre les seize pays d’Europe centrale et la Chine, en intégrant dans cette coopération aussi le cadre de l’Initiative de « Trois mers ».

Les critiques sur l’Initiative de « Trois mers » insistent surtout sur le retour à l’ancien concept d’Intermarium, considéré comme utopique. Les raisons du gouvernement conservateur sont jugées comme purement idéologiques, relevant d’une contestation du rapport de forces actuel en Europe, marqué par la domination de l’Allemagne. La construction de « Trois mers » nécessite l’élaboration d’une stratégie régionale par rapport à l’Union européenne, dans la mesure où, pour les pays de la région, ce sont Bruxelles et Berlin qui constituent le principal point de référence. L’absence au Forum de Dubrovnik de cette problématique doit être considérée comme une faiblesse de l’Initiative. Pour l’instant, le pragmatisme dominant favorise avant tout la coopération économique. Mais l’Initiative pourrait prendre d’autres formes, en particulier la coopération politique. A Dubrovnik, où la crise ukrainienne était débattue, le premier pas a peut-être été fait en ce sens. L’Ukraine pourrait être invitée au prochain sommet de l’Initiative, en juin 2017 à Wroclaw, en Pologne.

En aucun cas, l’Initiative de « Trois mers » ne peut constituer une alternative à l’Union européenne. Dans ses discours, Andrzej Duda a bien insisté sur ce fait. Il est question de coopération régionale centre européenne, portant sur des projets concrets, s’effectuant dans le cadre de l’Union européenne et contribuant à une plus grande cohésion et au développement régional de l’Union. Tout récemment, le Parlement européen, dans son « Rapport sur le renforcement du maillage et de l’accessibilité des infrastructures de transport en Europe centrale et orientale », daté du 6 octobre 2016, souligne l’importance de la construction de Via Carpatia pour le développement des régions situées à la périphérie de l’Union européenne et encourage la mise en place de financements européens pour ce projet. Le même Rapport insiste sur le potentiel de développement de la « Nouvelle Route de la Soie » pour l’Europe centrale et orientale, qui grâce à sa situation géographique avantageuse, pourrait devenir un « centre logistique important et un pivot pour les communications entre l’Europe et l’Asie ».

[1] Pologne, Biélorussie, Lituanie, Lettonie, Estonie, Ukraine, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Yougoslavie, éventuellement Finlande.
[2] Dans la réunion de Bucarest ont également participé le président de la Bulgarie – Rossen Plevneliew, de l’Estonie – Toomas Hendril Ilves, de la Lettonie – Raimonds Vejonis, de la Lituanie – Dalia Grybauskaite, de la Slovaquie – Andrej Kiska, de la Hongrie – Janos Ader, et le président de la chambre basse du Parlement de la République tchèque – Jan Hamaczek
[3] « Polski Przeglad Dyplomatyczny » Revue Diplomatique Polonaise PISM.

« Les États-Unis dans le monde » – 3 questions à Célia Belin et Frédéric Charillon

IRIS - Fri, 02/12/2016 - 10:00

Célia Belin, docteure en science politique de l’Université Panthéon-Assas, est chargée de mission États-Unis/relations transatlantiques au CAPS. Frédéric Charillon est professeur des Universités en science politique à l’Université d’Auvergne, notamment. Ils répondent à mes questions à l’occasion de l’ouvrage Les États-Unis dans le monde, paru aux Éditions CNRS.

Vous évoquez une opposition entre « Amérique forteresse » et « Amérique flambeau ». Quels en sont les termes et les enjeux ?

Au-delà des joutes verbales et des guerres de twitter, ce qui s’est joué dans l’élection présidentielle américaine de 2016, est le positionnement de l’Amérique sur la scène internationale. Hillary Clinton et Donald Trump offraient aux électeurs une véritable alternative entre deux approches diamétralement opposées de la relation des États-Unis au reste du monde.

La candidate démocrate, proche de l’establishment, a clamé son attachement au rôle des États-Unis comme garant de l’ordre libéral international mis en place à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Perçue comme interventionniste, notamment à cause de ses positions en faveur de la guerre en Irak et en Libye, Hillary Clinton croit en l’exceptionnalisme américain et considère que les États-Unis, superpuissance indispensable, ne doivent pas se soustraire à leurs responsabilités internationales. Elle s’inscrit ainsi dans la pensée internationaliste encore dominante à Washington, incarnée par des intellectuels tels que Robert Kagan, auteur de The World America Made, ou Bruce Jones, auteur de Still Ours to Lead, pour qui l’Amérique, flambeau du monde libre, aurait encore vocation à guider les nations alliées hors des ténèbres, quitte à entretenir un réseau d’alliances en Europe, en Asie et au Moyen-Orient, encombrant mais rémunérateur.

À l’inverse, Donald Trump a remis en cause la légitimité de cette vision dominante, en développant une approche de tendance « jacksonienne », du nom du président Andrew Jackson, décrit par Walter Russell Mead comme un mélange d’isolationnisme, nationalisme et unilatéralisme. Donald Trump juge que les alliés de l’Amérique bénéficient des garanties de sécurité de la première puissance mondiale, sans assurer l’effort nécessaire à leur propre sécurité. Le candidat républicain, devenu président-élu, perçoit les relations internationales comme un jeu à somme nulle dans lequel les États-Unis doivent défendre leurs intérêts au sens strict. Dans le même temps, D. Trump cultive une vision obsidionale des États-Unis, qui seraient envahis de toute part, par les immigrés mexicains comme par les musulmans, auxquels il faut interdire l’accès « tant que l’on ne se sait pas ce qu’il se passe ». C’est cette Amérique forteresse avec laquelle le monde devra désormais composer.

Barack Obama a-t-il su adapter le leadership américain au monde post-américain ?

Dès le début de son premier mandat, le président Obama a eu l’ambition de remettre en adéquation la politique étrangère des États-Unis avec les moyens réels du pays et les évolutions géopolitiques.

Le président a d’abord axé son effort sur une stratégie du « retranchement stratégique », incarnée par le retrait d’Irak, la réduction des dépenses militaires, le passage d’une stratégie de contre-insurrection à une stratégie de contre-terrorisme, un usage accru des moyens de la guerre furtive (drones, surveillance, forces spéciales) pour gérer l’instabilité sans procéder à des changements de régime.

Parallèlement, Barack Obama a voulu miser sur de nouvelles formes de leadership, selon la logique du smart power, qui combine hard et soft power dans l’objectif que l’Amérique ne fasse plus un usage systématique et coûteux de la force brute. Le pivot vers l’Asie, le leading from behind en Libye, les négociations commerciales avec l’Asie ou l’Europe et les sanctions économiques à l’encontre de l’Iran et de la Russie sont autant de modalités différentes de ce smart power, avec des succès variables.

Enfin, il a choisi de faire évoluer certains blocages historiques, en ouvrant la possibilité d’une relation pragmatique avec Cuba, le Vietnam ou encore la Birmanie. Si l’accord sur le nucléaire iranien a fait tomber l’un des plus gros tabous de la politique étrangère américaine, il est fragilisé par le retour au pouvoir du camp républicain, qui ne croit pas en son efficacité.

Le président Obama a donc fait fortement évoluer la posture américaine dans le monde. Pour certains, il l’a rationnalisée et renforcée afin de mieux appréhender les défis futurs, mais, pour d’autres, il a aussi contribué à accélérer le passage au « monde post-américain », notamment en créant une impression de vide de pouvoir, par exemple en Syrie, et en favorisant l’affirmation de la Russie et de la Chine. Le débat reste ouvert.

Vous évoquez une position insolite pour les États-Unis : celle d’avoir comme priorité extérieure l’ensemble du système international. Pouvez-vous développer ?

Contrairement à la plupart des puissances qui organisent leurs priorités de politique étrangère autour de deux ou trois cercles d’intérêt (généralement l’environnement stratégique régional, la relation avec les puissances globales, et éventuellement des régions plus lointaines avec lesquelles des liens historiques existent), les États-Unis ont le monde entier pour priorité. D’abord parce qu’ils en ont les moyens : c’est la première puissance mondiale, avec un niveau de dépenses militaires qui continue d’approcher 40% du total de la planète. Ensuite parce qu’ils se considèrent comme une nation exceptionnelle, indispensable, dont dépend la sécurité internationale. Enfin parce qu’il est exact que leurs intérêts politiques et économiques sont globaux.

Dans ces conditions, la priorité n’est pas dictée par la géographie, mais plutôt par l’actualité. Toute crise de nature à remettre en question le système international et les valeurs sur lesquelles repose la suprématie américaine (libre échange, stabilité de partenaires clefs), où qu’elle se situe, devient une priorité. C’est naturellement le cas de beaucoup de pays du monde, à cette différence que seuls les États-Unis ont le réseau diplomatique, l’influence politique et la capacité de projection militaire pour intervenir seuls si besoin à l’échelle universelle.

Un mot enfin sur cette préoccupation typiquement américaine pour le « système international ». Depuis l’époque bipolaire, la question de la structure du système international (est-il devenu unipolaire ? – ce que personne ne soutiendrait plus aujourd’hui – est-il multipolaire ? Apolaire ?) est omniprésente dans le débat intellectuel aux États-Unis. Cette préoccupation existe certes également en Russie et de façon croissante en Chine, mais plutôt sur une tonalité critique, pour contester les équilibres actuels de ce système. Nulle-part autant qu’aux Etats-Unis, elle n’est abordée avec autant de conservatisme. Conservatisme, parce que la question est de savoir si, après, un XXe siècle « américain », le XXIe le sera également. En d’autres termes, il y a aux États-Unis, à juste titre, le sentiment que le pays a réussi à constituer un système international globalement conforme à ses intérêts. Et de façon très singulière, ce système, en soi, et sa préservation (ou son évolution dans le maintien des équilibres) constituent un enjeu de politique étrangère fort.

Hanns Seidel Foundation Holds Partners’ Conference

Hanns-Seidel-Stiftung - Fri, 02/12/2016 - 07:12
Hanns Seidel Foundation Holds Partners’ Conference

“Deoligarchisation” in Ukraine

SWP - Fri, 02/12/2016 - 01:00

In 2015, Ukrainian President Petro Poroshenko announced a process of “deoligarchisation”. Not much has happened so far. Some of the oligarchs’ profit sources have run dry in the field of public procurement. Certain efforts have been made to curb the in­fluence of oligarchs with respect to media legislation and financing political parties. However, these reforms have not yet been implemented effectively. In addition, meas­ures in sectors that are fundamentally important to the oligarchs (the energy sector, in particular) have been extremely contradictory. As a result, the oligarchic system per­sists and is being supported and consolidated by the ruling elite. Unless external actors increase their influence, Ukraine is unlikely to free itself from the mire of corruption, despite its many reform endeavours.

Die Lösung der Zypernfrage rückt in Sichtweite

SWP - Fri, 02/12/2016 - 01:00
Auch wenn die Verhandlungen in der Schweiz noch nicht zum Durchbruch geführt haben, ist die Lösung der Zypernfrage in greifbare Nähe gerückt. Ioannis N. Grigoriadis über die Konflikte, die noch gelöst werden müssen, damit es im Jahr 2017 zur Wiedervereinigung der gespalteten Insel kommen kann.

Kolumbien nach dem Friedensvertrag: "Optimismus bei einer Hälfte der Bevölkerung, Skepsis bei der anderen"

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 02/12/2016 - 00:00
Der Frieden hat die Gewaltspirale beendet. Warum es aber zu einer Polarisierung der kolumbianischen Bevölkerung kommen könnte, sagt Hubert Gehring im Interview.

« Les États-Unis dans le monde » – 3 questions à Célia Belin

IRIS - Thu, 01/12/2016 - 18:22

Célia Belin, docteure en science politique de l’Université Panthéon-Assas, est chercheure associée au Centre Thucydide et chargée de mission États-Unis/relations transatlantiques au CAPS du ministère des Affaires étrangères. Elle répond à mes questions à l’occasion de l’ouvrage Les États-Unis dans le monde, co-écrit avec Frédéric Charillon et paru aux Éditions CNRS.

Vous évoquez une opposition entre « Amérique forteresse » et « Amérique flambeau ». Quels en sont les termes et les enjeux ?

Au-delà des joutes verbales et des guerres de twitter, ce qui s’est joué dans l’élection présidentielle américaine de 2016, est le positionnement de l’Amérique sur la scène internationale. Hillary Clinton et Donald Trump offraient aux électeurs une véritable alternative entre deux approches diamétralement opposées de la relation des États-Unis au reste du monde.

La candidate démocrate, proche de l’establishment, a clamé son attachement au rôle des États-Unis comme garant de l’ordre libéral international mis en place à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Perçue comme interventionniste, notamment à cause de ses positions en faveur de la guerre en Irak et en Libye, Hillary Clinton croit en l’exceptionnalisme américain et considère que les États-Unis, superpuissance indispensable, ne doivent pas se soustraire à leurs responsabilités internationales. Elle s’inscrit ainsi dans la pensée internationaliste encore dominante à Washington, incarnée par des intellectuels tels que Robert Kagan, auteur de The World America Made, ou Bruce Jones, auteur de Still Ours to Lead, pour qui l’Amérique, flambeau du monde libre, aurait encore vocation à guider les nations alliées hors des ténèbres, quitte à entretenir un réseau d’alliances en Europe, en Asie et au Moyen-Orient, encombrant mais rémunérateur.

À l’inverse, Donald Trump a remis en cause la légitimité de cette vision dominante, en développant une approche de tendance « jacksonienne », du nom du président Andrew Jackson, décrit par Walter Russell Mead comme un mélange d’isolationnisme, nationalisme et unilatéralisme. Donald Trump juge que les alliés de l’Amérique bénéficient des garanties de sécurité de la première puissance mondiale, sans assurer l’effort nécessaire à leur propre sécurité. Le candidat républicain, devenu président-élu, perçoit les relations internationales comme un jeu à somme nulle dans lequel les États-Unis doivent défendre leurs intérêts au sens strict. Dans le même temps, D. Trump cultive une vision obsidionale des États-Unis, qui seraient envahis de toute part, par les immigrés mexicains comme par les musulmans, auxquels il faut interdire l’accès « tant que l’on ne se sait pas ce qu’il se passe ». C’est cette Amérique forteresse avec laquelle le monde devra désormais composer.

Barack Obama a-t-il su adapter le leadership américain au monde post-américain ?

Dès le début de son premier mandat, le président Obama a eu l’ambition de remettre en adéquation la politique étrangère des États-Unis avec les moyens réels du pays et les évolutions géopolitiques.

Le président a d’abord axé son effort sur une stratégie du « retranchement stratégique », incarnée par le retrait d’Irak, la réduction des dépenses militaires, le passage d’une stratégie de contre-insurrection à une stratégie de contre-terrorisme, un usage accru des moyens de la guerre furtive (drones, surveillance, forces spéciales) pour gérer l’instabilité sans procéder à des changements de régime.

Parallèlement, Barack Obama a voulu miser sur de nouvelles formes de leadership, selon la logique du smart power, qui combine hard et soft power dans l’objectif que l’Amérique ne fasse plus un usage systématique et coûteux de la force brute. Le pivot vers l’Asie, le leading from behind en Libye, les négociations commerciales avec l’Asie ou l’Europe et les sanctions économiques à l’encontre de l’Iran et de la Russie sont autant de modalités différentes de ce smart power, avec des succès variables.

Enfin, il a choisi de faire évoluer certains blocages historiques, en ouvrant la possibilité d’une relation pragmatique avec Cuba, le Vietnam ou encore la Birmanie. Si l’accord sur le nucléaire iranien a fait tomber l’un des plus gros tabous de la politique étrangère américaine, il est fragilisé par le retour au pouvoir du camp républicain, qui ne croit pas en son efficacité.

Le président Obama a donc fait fortement évoluer la posture américaine dans le monde. Pour certains, il l’a rationnalisée et renforcée afin de mieux appréhender les défis futurs, mais, pour d’autres, il a aussi contribué à accélérer le passage au « monde post-américain », notamment en créant une impression de vide de pouvoir, par exemple en Syrie, et en favorisant l’affirmation de la Russie et de la Chine. Le débat reste ouvert.

Vous évoquez une position insolite pour les États-Unis : celle d’avoir comme priorité extérieure l’ensemble du système international. Pouvez-vous développer ?

Contrairement à la plupart des puissances qui organisent leurs priorités de politique étrangère autour de deux ou trois cercles d’intérêt (généralement l’environnement stratégique régional, la relation avec les puissances globales, et éventuellement des régions plus lointaines avec lesquelles des liens historiques existent), les États-Unis ont le monde entier pour priorité. D’abord parce qu’ils en ont les moyens : c’est la première puissance mondiale, avec un niveau de dépenses militaires qui continue d’approcher 40% du total de la planète. Ensuite parce qu’ils se considèrent comme une nation exceptionnelle, indispensable, dont dépend la sécurité internationale. Enfin parce qu’il est exact que leurs intérêts politiques et économiques sont globaux.

Dans ces conditions, la priorité n’est pas dictée par la géographie, mais plutôt par l’actualité. Toute crise de nature à remettre en question le système international et les valeurs sur lesquelles repose la suprématie américaine (libre échange, stabilité de partenaires clefs), où qu’elle se situe, devient une priorité. C’est naturellement le cas de beaucoup de pays du monde, à cette différence que seuls les États-Unis ont le réseau diplomatique, l’influence politique et la capacité de projection militaire pour intervenir seuls si besoin à l’échelle universelle.

Un mot enfin sur cette préoccupation typiquement américaine pour le « système international ». Depuis l’époque bipolaire, la question de la structure du système international (est-il devenu unipolaire ? – ce que personne ne soutiendrait plus aujourd’hui – est-il multipolaire ? Apolaire ?) est omniprésente dans le débat intellectuel aux États-Unis. Cette préoccupation existe certes également en Russie et de façon croissante en Chine, mais plutôt sur une tonalité critique, pour contester les équilibres actuels de ce système. Nulle-part autant qu’aux Etats-Unis, elle n’est abordée avec autant de conservatisme. Conservatisme, parce que la question est de savoir si, après, un XXe siècle « américain », le XXIe le sera également. En d’autres termes, il y a aux États-Unis, à juste titre, le sentiment que le pays a réussi à constituer un système international globalement conforme à ses intérêts. Et de façon très singulière, ce système, en soi, et sa préservation (ou son évolution dans le maintien des équilibres) constituent un enjeu de politique étrangère fort.

Has UN Peacekeeping Become More Deadly? Analyzing Trends in UN Fatalities

European Peace Institute / News - Thu, 01/12/2016 - 15:00

How deadly is UN peacekeeping? Have UN peacekeeping fatalities increased over the past decades? Those who have attempted to answer these questions differ drastically in their assessments, in part due to the dearth of data and the variety of calculation methods employed.

In order to fix some of these shortcomings and take a fresh look at these questions, this report analyzes trends in UN peacekeeping fatalities using a new dataset compiled by the UN Department of Peacekeeping Operations. As a result of the new data employed and methodological innovations, this report constitutes the most detailed study of UN fatality trends thus far.

The analysis reveals that overall UN fatalities are not substantively on the rise. Indeed, total fatality ratios are declining. Nevertheless, this decline does not equally apply to all types of UN fatalities; there is strong evidence that UN fatalities due to illness are on the rise. While these findings are important, further research is needed to adequately examine whether UN peacekeeping missions have become more dangerous in recent years.

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Partenariat entre l’IHEDN et l’Ordre des avocats au barreau de Paris

IHEDN - Thu, 01/12/2016 - 14:43

Le général de corps d’armée, Bernard de Courrèges d’Ustou, directeur de l’IHEDN et Frédéric Sicard, bâtonnier de l’Ordre des avocats au barreau de Paris, ...

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Los desafíos de la política exterior estadounidense tras las elecciones presidenciales

Real Instituto Elcano - Thu, 01/12/2016 - 13:07
ARI 83/2016 - 1/12/2016
Juan Tovar Ruiz

El presente análisis plantea como objeto, en un marco de incertidumbre, los desafíos que afrontará la Administración Trump en su política exterior.

La Chine, rempart pour le climat dans l’ère du trumpocène ?

IRIS - Thu, 01/12/2016 - 11:15

Co-écrit avec Clémence Bourcet, diplômée de Grenoble Ecole de Management (GEM) et étudiante au sein du master Géopolitique et Prospective de l’IRIS.

Alors que l’Accord de Paris est effectivement entré en vigueur le 4 novembre dernier, les Etats-Unis et la Chine, qui représentent près de 40 % [1] des émissions de Gaz à effet de serre ou GES selon la comptabilité de l’ONU, avaient déjà, début septembre, à la veille du sommet du G20 à Hangzhou, affirmé leur volonté en la matière en signant simultanément le traité. La dynamique internationale de prise en compte et d’action pour lutter contre le changement climatique semblait bel et bien amorcée ! Cependant, l’élection du climatosceptique Donald Trump à la tête des Etats-Unis pourrait selon toute vraisemblance menacer ces avancées.

Qui pourrait alors prendre le leadership en opposition à la tendance américaine ? La Chine, premier émetteur mondial de GES et représentant plus de 20 % des émissions, connait actuellement des mutations économiques et environnementales importantes à même de structurer les évolutions climatiques internationales. Ainsi, la concomitance du rééquilibrage économique chinois (résultant notamment du 12ème plan quinquennal national achevé en 2015) et d’un 13ème plan fortement axé sur les thématiques environnementales, est sûrement une chance pour la Chine, mais également pour la sphère climatique internationale.

Rééquilibrage économique chinois : où en est-on ?

La Chine a enregistré une croissance annuelle de 6,9 % pour l’année 2015 et les prévisions pour 2016 montrent que l’économie chinoise devrait atteindre, au mieux, environ 6 %, et ce même si les estimations officielles tablent sur 6,7 %. Ces éléments conjoncturels confirment le ralentissement de l’empire du Milieu. Après avoir culminé à plus de 14 % en 2007, le taux de croissance de son économie est passé de 10,6 % en 2010 à 6,9 % en 2015, son taux le plus faible depuis près de 25 ans. Ce mouvement s’observe alors que le pays est en train de vivre l’un des plus importants changements de modèle de l’histoire économique mondiale, et ce dans un contexte international plutôt défavorable : la croissance mondiale est revue à la baisse trimestre après trimestre par les institutions internationales (FMI, Banque mondiale) et devrait juste dépasser 3 % cette année ; le commerce mondial devrait enregistrer, pour sa part, une croissance de 2,8 %, soit le même chiffre qu’en 2015. La transformation économique du modèle chinois est en outre génératrice de multiples incertitudes quant à la croissance future des pays émergents (récession actuellement au Brésil et en Russie), des pays producteurs de matières premières notamment les pays pétroliers, et des pays développés. Depuis le début 2016, la situation semble toutefois moins volatile en Chine et le pays a enregistré une stabilisation de son activité traduite par une croissance nationale en adéquation avec les prévisions gouvernementales (6,7 % sur les trois derniers trimestres), le maintien de la croissance de sa production industrielle à environ 6 %, les profits des entreprises en hausse de plus de 8 %, malgré de fortes disparités sectorielles, et une légère reprise de l’investissement manufacturier. Aussi, la Chine a, semble-t-il, enregistré un point bas en termes de croissance début 2016 après une année 2015 marquée par une forte correction boursière (un effondrement d’environ 40 % de la Bourse de Shanghai entre juin et décembre 2015), une forte volatilité des marchés financiers et de très fortes incertitudes sur le taux d’endettement des agents économiques (Etat, entreprises et ménages).

La Chine est ainsi entrée dans une véritable « décennie de transition » et elle fait face à de nombreux défis : avec un PIB par tête d’environ 8 000 dollars courants [2] en 2015, selon la Banque mondiale, le pays doit sortir de la trappe des pays à revenu intermédiaire en rééquilibrant sa croissance économique vers la consommation et les services, en réussissant la montée en gamme de ses chaines de valeur, et en adoptant des politiques monétaires permettant de piloter plus efficacement le dégonflement des bulles spéculatives immobilières et boursières observées depuis quelques années. La part du secteur tertiaire représente désormais la majorité du PIB chinois (50,5 %), contre environ 48 % en 2014 ; celle de la consommation privée est en forte progression et le commerce extérieur chinois, pivot de la croissance économique depuis près de 15 ans, voit son poids reculer. Sur l’année 2015, les exportations chinoises ont chuté d’environ 2,5 % et les importations d’environ 14,5 %. Toutes deux devraient encore reculer d’environ 4 % en 2016.

Représentant environ 15 % du PIB mondial en 2015, contre moins de 3 % en 1976, la Chine a connu une période de croissance ininterrompue supérieure à 10 % depuis près de 30 ans. Elle est devenue, en une décennie, le 1er consommateur mondial sur la majorité des marchés de matières premières et le principal importateur. Le pays a ainsi dépassé la moyenne mondiale de consommation pour un certain nombre d’entre elles et a même atteint un niveau de consommation par tête comparable aux Etats-Unis pour certains métaux non-ferreux. Il représente aujourd’hui près de 54 % de la consommation d’aluminium, 50 % de celle de nickel, 48 % de celle de cuivre, et plus généralement, son poids dépasse 40 % dans la consommation mondiale sur les marchés de métaux non-ferreux. Sa part importante dans la demande mondiale de coton (30 %) ou dans celle de nombreuses matières premières alimentaires (30 % pour l’huile ou le tourteau de soja, 30 % pour le riz, 22 % pour le maïs, 17 % pour le blé…) en fait un acteur global sur les marchés. Au final, son poids dans la consommation mondiale de pétrole (environ 12 %) ou de gaz (5,5 %) est relativement plus faible que sur les autres segments de matières premières ; en revanche, sa part dans la demande mondiale de charbon dépasse les 50 %, en liaison notamment avec la structure de sa demande d’énergie primaire.

L’impact du ralentissement chinois se diffuse ainsi au premier abord à l’ensemble des pays producteurs de matières premières et engendre des conséquences sectorielles marquées à travers le canal du commerce international. Ainsi, le secteur du transport maritime connait une déprime importante depuis 2010. Certes, le Baltic Freight Index (BFI/BDI) a enregistré un rebond depuis début 2016 mais il a été divisé par près de 4,5 depuis fin 2009 et reste toujours inférieur à son niveau initial de 1985 !

La Chine peut-elle trouver sa voie dans la croissance verte ?

Géant énergétique, le pays a surpassé les Etats-Unis comme premier consommateur mondial d’énergie dès 2008. En outre, l’accélération de la consommation énergétique chinoise, qui a doublé entre 2003 et 2015, a permis un rattrapage du niveau mondial moyen par habitant et lui est désormais supérieur de près de 20 %. Par ailleurs, la consommation énergétique du pays représente le tiers de la consommation moyenne américaine. Ce mouvement a eu pour conséquence une multiplication par trois entre 2001 et 2014 des émissions de CO2 chinoises. L’empire du Milieu représente désormais plus de 26 % des émissions de CO2 devenant ainsi le premier émetteur de la planète.

Le 13ème plan est particulièrement symptomatique de la volonté chinoise de prendre le leadership mondial sur les questions environnementales. En effet, les autorités sont conscientes des risques associés aux questions de pollution, notamment les risques de déstabilisation et de contestation politique de la part des citoyens chinois ainsi que les enjeux économiques et financiers associés. Le gouvernement chinois a mis en place, à travers son plan d’action stratégique en matière d’énergie (PASE 2014-2020) et le 13ème plan quinquennal national (2016-2020), un ensemble d’objectifs à atteindre en matière énergétique et environnementale. Ainsi, parallèlement à l’établissement d’un véritable cadre structurel favorable à l’investissement vert [3] et d’une commission (Green Finance Task Force) dès 2014, la question centrale de la transition énergétique chinoise repose sur la limitation de la consommation énergétique, la décarbonation progressive du mix énergétique et les efforts d’efficacité énergétique.

En matière de consommation énergétique, le 13ème plan fixe un plafond à environ 5 milliards de tonnes équivalent charbon (Gtec), contre 4,3 milliards actuellement, soit une hausse de seulement 16 % sur la période 2016-2020, pour une croissance annuelle du PIB de 6,5 % ! Si le charbon ne représenterait plus que 58 % de la consommation d’énergie primaire en 2020, contre 64 % actuellement, plus globalement l’intensité carbone du PIB doit être réduite de 18 % par rapport à 2015, sachant que l’objectif du 12ème plan (-17 % en 2015 par rapport à 2010) a été dépassé avec une baisse de près de 20 %. L’atteinte de cet objectif en 2020 permettrait donc à la Chine de parvenir à une réduction de 48 % de ses émissions entre 2005 et 2020, soit un dépassement par rapport à son objectif fixé à Copenhague de réduction de 40 à 45 % de ses émissions et l’engagerait vers la réduction de 60 à 65 % des émissions acceptée lors de l’Accord de Paris en 2015 ! L’intensité énergétique du PIB connaitrait également une réduction de 15 % d’ici 2020, sachant encore une fois que cette dernière a enregistré une diminution de 18 % en 2015 alors que l’objectif initial était de 16 % par rapport à 2010.

 

Tableau 1 : Capacité de production électrique

Source : D’après Tianjie, M. (2016) China’s 5 Year Plan for Energy. The Diplomat

La décarbonation du mix énergétique chinois passe par divers canaux : les investissements dans les capacités en énergies renouvelables (ENR) et le déclassement progressif des centrales à charbon. Si le gouvernement est particulièrement actif pour le premier point, le 13ème plan reste plus silencieux pour le second. En effet, la Chine affirme son leadership dans les investissements dans les ENR (elle représente 36 % des investissements internationaux en 2015, soit 102,9 milliards de dollars, avec un taux de croissance annuel moyen de 38 % depuis 2004 !). Toutefois, les efforts à venir de la Chine dans la limitation de sa consommation de charbon et le recul relatif de ce dernier dans le total de la consommation énergétique primaire (par exemple, l’objectif d’un poids des énergies non-fossiles de 15 % dans ce dernier total), affirmés dans le 13ème plan sont des pas importants montrant cette volonté de changer de modèle.

Les objectifs du 13ème plan en matières énergétique et environnementale pourraient, en outre, bénéficier des transformations du modèle économique actuel chinois. En effet, le rééquilibrage sectoriel en Chine permet de substituer progressivement le secteur des services, beaucoup moins intensif en matière d’émissions de CO2, à la production de biens manufacturés dans la composition du PIB. Le recul des exportations et des importations chinoises permet aussi d’envisager un net recul des émissions de GES liées à une certaine relocalisation des chaînes de production mondiales. Une autre composante intéressante en Chine reste l’effort à réaliser dans le management de la demande énergétique. Souvent mis à l’arrière-plan des politiques énergétiques, la gestion efficace de la consommation trouve sa place dans la politique actuelle. Elle permet d’apporter un double dividende à la politique chinoise. En effet, si les créations d’emplois dans les ENR (fabrication, pose…) resteront importantes, il est probable que les systèmes de management de la demande énergétique seront créateurs d’emplois dans les années futures. Ils devraient permettre d’atteindre l’objectif de création de 25 millions d’emplois dans les années à venir.

Pour conclure, dynamique dans le contexte mondial de transition énergétique, la Chine espère imposer son leadership sur les questions environnementales et climatiques. Ainsi, elle a fait savoir à deux reprises son opposition au candidat Trump en matière environnementale lors de la campagne électorale américaine. Elle souhaite bel et bien entrainer d’autres pays dans ce mouvement et, comme sur de nombreuses autres questions (investissements en Asie centrale dans les infrastructures à travers le projet de route de la soie, création de la Banque asiatique pour les investissements dans les infrastructures…), elle cherche à affirmer un nouveau mode de gouvernance. Dans un contexte où l’action du futur président des Etats-Unis sera très certainement en rupture avec l’administration Obama, la Chine pourrait tenter de faire entendre sa voix non plus seulement dans le cadre des Conférences of Parties internationales mais en proposant des nouveaux modes de gouvernance climatique mondiale. Comme sur de nombreux autres sujets de géopolitique internationale, la Chine cherche sa voie entre intégration dans le système international et création (imposition ?) d’un système alternatif de gouvernance !

 

[1] Selon la comptabilité de l’ONU, les Etats-Unis représentent environ 18 % des émissions.

[2] Environ 14 000 dollars en parité de pouvoir d’achat selon la Banque mondiale en 2015.

[3] Pour plus de détails, voir E. Hache, D. Leboullenger : https://theconversation.com/en-investissant-pour-sauver-le-climat-les-banquiers-sauveront-ils-les-banques-67426

Workshop on: ‘European Courts, New Technologies and Fundamental Rights’, 09/12/2016

ELIAMEP - Thu, 01/12/2016 - 11:00

The Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP), in collaboration with the Norwegian Centre for Human Rights (NCHR) of the University of Oslo, organizes a workshop on: ‘European Courts, New Technologies and Fundamental Rights’.

The event will be held in English, on Friday, 9 December 2016, from 9:00 to 15:30, at Electra Metropolis Hotel (15 Mitropoleos str., Athens).

The workshop will bring together experts from Norway, Greece and other European countries. It will be closed to the public but representatives of civil society and policy-makers will be invited to attend it.

The event is funded by the EEA Grants NGO Programme in Greece ‘We are all Citizens’ (3rd call for proposals for bilateral initiatives – measure b).

For more information, please contact:

Ms. Aimilia Kontogianni, Τ: 210 7257 123, F: 210 7257114, E-Mail: aimilia.kontog@gmail.com

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