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Diplomacy & Crisis News

Germany’s Oft-Forgotten Colonial Atrocities in Africa Spark New Lawsuit

Foreign Policy - ven, 06/01/2017 - 20:10
A new lawsuit brings Germany's forgotten genocide in Namibia back into the spotlight

Abe Wants to Be the Last Free Trade Samurai

Foreign Policy - ven, 06/01/2017 - 20:06
Tokyo's ready to pick up the banner of the TPP abandoned by Trump -- if China lets it.

Will Trump’s White House Cyber Chief Be Caught in Intel Crossfire?

Foreign Policy - ven, 06/01/2017 - 19:34
As the president-elect ramps up his attacks on the U.S. intelligence community, cyber-expert Tim Bossert will have to navigate a delicate road as homeland security advisor.

Breaking: WikiLeaks Now Opposed to Leaks

Foreign Policy - ven, 06/01/2017 - 19:00
Nothing is real and everything is possible.

Lack of water access in Damascus is creating risks for children, UN warns

UN News Centre - ven, 06/01/2017 - 18:59
Following two weeks with no access to running water for millions of people in and around Damascus due to ongoing fighting near the Syrian capital, the United Nations Children’s Fund (UNICEF) today raised the alarm over a potential increase in diarrheal diseases among children.

With Russia Threat Looming, Poland Pins Cautious Hopes on a Trump Administration

Foreign Policy - ven, 06/01/2017 - 18:32
Poland looks for silver linings in the clouds amassing over NATO.

The Presidential Transition Is Going Smoothly. In Ghana.

Foreign Policy - ven, 06/01/2017 - 18:22
How Ghana silenced the haters and losers by holding free, fair elections and transitioning power peacefully.

Les deux jambes du militantisme

Le Monde Diplomatique - ven, 06/01/2017 - 18:03

Contre l'ordre actuel, deux types de combats se côtoient, parfois rivalisent. La propagande par le fait recherche une prise de conscience morale et politique. Elle a recours à des techniques spectaculaires, souvent individuelles, mais peine à maintenir l'élan initial. Moins en vogue, l'organisation privilégie un travail de longue haleine, plus collectif, moins ludique. Il arrive pourtant que ces deux fleuves se rejoignent.

Herbert Wegehaupt. – « Cercles concentriques », 1927-1928 ADAGP – Photo : Philippe Migeat - Centre Pompidou – MNAM – CCI – RMN

Il y a une dizaine d'années, j'assistai à une conférence intitulée « 1968 » dans une université du New Jersey. L'orateur, Mark Rudd, une figure du mouvement étudiant et de la contre-culture des années 1960, avait pris sa retraite au Nouveau-Mexique après avoir enseigné les mathématiques au sein d'établissements d'enseignement supérieur fréquentés surtout par des pauvres. Dans son discours, il s'amusa à démystifier la célébrité qui lui était tombée dessus lorsque, âgé d'une vingtaine d'années, il joua un rôle important dans l'occupation de l'université Columbia, à New York. À la même époque, il fut également partie prenante du Weather Underground, un groupe radical apprécié des médias, adepte de la « propagande par le fait », qui connut son heure de gloire en faisant exploser des bombes devant le Capitole puis le Pentagone (heureusement sans faire de victimes).

L'assistance, composée pour l'essentiel d'étudiants et de jeunes gens politisés, ne demandait qu'à s'enflammer pour le passé révolutionnaire de Rudd, fascinée par sa condition de fugitif pendant des années. Les « Weathermen », se disait-on, y sont peut-être allés trop fort et n'ont rien accompli de tangible ; mais au moins ils ont agi !

Rudd ébranla notre romantisme bon marché. À la différence de la plupart de ses anciens camarades, devenus plus conservateurs avec l'âge, il était resté fidèle aux idéaux politiques de sa jeunesse. Mais il n'adhérait plus à la tactique de la confrontation directe qui lui avait valu sa notoriété. La pavane machiste, les appels à prendre les armes, tout cela, nous disait-il, n'avait représenté qu'une illusion délirante. En s'attribuant le rôle avantageux d'avant-garde destinée à catalyser une force combattante au service des « peuples du monde », lui et ses camarades ne réussirent qu'à démobiliser la base militante que d'autres avaient mis des années à rassembler, au prix de beaucoup d'efforts.

Ce qu'il ne mesurait pas à l'époque, nous expliqua-t-il sans chercher à ménager nos fantasmes insurrectionnels, c'était la différence entre l'« activisme » et l'organisation, entre la mise en scène de ses idéaux et la construction d'un mouvement. Ce message, il ne cesse de le marteler. « La seule fois, m'a-t-il dit récemment, où j'ai entendu le mot “activiste” il y a cinquante ans, c'était sous forme d'insulte adressée aux militants étudiants par nos ennemis d'alors, les administrateurs de l'université et les éditorialistes. »

À la différence du terme « organisateur (1) », ancré dans l'histoire du syndicalisme et de la gauche américaine, celui d'« activiste », aux origines ambiguës, s'est progressivement imposé pour désigner les personnes engagées dans une action de régénération individuelle et politique au sens large. « Nous-mêmes avions l'habitude de nous qualifier tour à tour de révolutionnaires, de radicaux, de militants, de socialistes, de communistes ou d'organisateurs », se souvient Roxanne Dunbar-Ortiz, une historienne de gauche forte de cinquante ans d'expérience des mouvements sociaux. L'apparition du mot « activiste » sur la scène publique coïncida, selon elle, avec la généralisation du « discrédit de la gauche ».

Maintenir la mobilisation

Une grande partie des camarades de lutte de Rudd et de Dunbar-Ortiz venaient de familles imprégnées d'idées communistes, syndicalistes, ou alors ils avaient pris part au combat pour les droits civiques dans les États du Sud. Ils s'y étaient familiarisés avec un mouvement adossé aux Églises et à des structures communautaires, payant souvent — pauvrement — des organisateurs afin qu'ils maintiennent la population mobilisée pendant de longues périodes, alors même que les perspectives de victoire étaient lointaines.

C'est seulement après la fin des années 1960 et à la faveur de nouveaux combats — centrés sur le féminisme, l'émancipation des homosexuels, l'écologie, les droits des handicapés — que les activistes ont commencé à proliférer. Au cours des années 1980 et 1990, le terme s'est imposé. Les mouvements qualifiés de la sorte ont accompli un travail énorme en un temps très court, bien souvent grâce à la mise en œuvre de techniques qui enrichirent les formes de lutte traditionnelles ; ils inventèrent notamment des procédures ouvertes, démocratiques et antihiérarchiques. Cependant, tout à leur désir de s'affranchir de l'héritage pesant de la gauche traditionnelle, ils ont parfois jeté par-dessus bord des tactiques, traditions et méthodes qui auraient pu leur être utiles.

Les activistes ont tiré parti d'une période où les contestataires se détournaient de ce qu'ils estimaient être des idéologies désuètes au profit de choix politiques plus incisifs et plus radicaux. À partir des années 1960, il devint également courant de chercher à se dégager de la figure du leader charismatique, compte tenu des dégâts essuyés par le mouvement social lorsque le personnage ayant endossé ce rôle finissait assassiné (Martin Luther King), perdait la raison (Eldridge Cleaver (2)) ou retournait sa veste (Jerry Rubin (3)). Dans le même temps, les syndicats américains pâtirent d'avoir laissé s'installer à leur tête des bureaucrates timorés ou corrompus. Le désenchantement envers les professionnels du changement social a alors gagné les cercles les plus idéalistes.

Mais, pendant que la gauche se détachait de ses racines organisationnelles, les conservateurs, eux, créaient des structures nouvelles, des think tanks, des groupes d'affaires arrosés d'argent par les multinationales ; ils galvanisaient l'infanterie évangélique de la « majorité morale » ; ils déroulaient le terrain à la « révolte fiscale » des grosses fortunes. La gauche gagnerait donc à réapprendre à s'organiser pour rendre son activisme plus durable, plus efficace, pour soutenir et amplifier son élan lorsque l'intensité des protestations de rue décline. Autrement dit, fonder des organisations politiques, débattre de stratégies à long terme, faire émerger des dirigeants (choisis en fonction de leur fiabilité et non de leur charisme) et réfléchir à la manière de les soutenir. La progression de l'activisme au cours des dernières décennies est un phénomène salutaire. Toutefois, les modes d'organisation qui assuraient jadis le succès des mouvements sociaux ne se sont pas développés au même rythme, bien au contraire.

Aujourd'hui, les activistes américains ont des repères politiques très différents de ceux de leurs aînés. Nul n'a plus de parent membre du Parti communiste, les syndicats sont moribonds et, de la longue lutte du mouvement des droits civiques, qui aurait encore tant à nous apprendre, ne subsiste qu'une série d'images pieuses et de contes de fées. Le terme même d'« activiste » a été dévoyé de son sens. Dorénavant, il décrit davantage un tempérament qu'un spectre donné d'opinions et de pratiques politiques. Nombre de ceux qu'on qualifie ainsi paraissent se délecter de leur marginalisation et se soucier comme d'une guigne de l'efficacité, en imaginant peut-être que leur isolement constitue une marque de noblesse ou une preuve de vertu.

De larges segments de l'activisme contemporain risquent donc de succomber au piège de l'individualisme. Or l'organisation est coopérative par nature : elle aspire à entraîner, à construire et à exercer un pouvoir partagé. Elle consiste, comme l'écrit le jeune sociologue et militant Jonathan Smucker, à transformer un « bloc social en force politique ». N'importe qui peut se dire activiste, même quelqu'un qui, en tentant sans relâche d'attirer l'attention sur un sujet important, agit seul et ne répond de ses actes envers personne. Faire en sorte que nos semblables prennent conscience d'un problème — l'un des objectifs privilégiés par l'activisme contemporain — peut se révéler fort utile. Mais l'éducation n'est pas la même chose que l'organisation, laquelle n'implique pas uniquement d'éclairer l'individu qui reçoit votre message, mais aussi d'agréger des personnes autour d'un intérêt commun afin qu'elles puissent combiner leurs forces. L'organisation, tâche de longue haleine et souvent fastidieuse, implique de créer des infrastructures et des institutions, de trouver des points vulnérables dans les défenses de vos adversaires, de convaincre des individus dispersés d'agir au sein d'une même équipe.

Depuis 2011, nombre d'acteurs des mouvements sociaux ayant surgi aux quatre coins du monde sont tombés dans le piège décrit par Mark Rudd : « L'activisme comme expression de nos sentiments profonds n'est que l'un des éléments de la construction d'un mouvement. C'est une tactique qui a été élevée au rang de stratégie en l'absence de toute stratégie. La plupart des jeunes militants pensent que s'organiser consiste à prendre les dispositions nécessaires à la tenue d'un rassemblement ou d'un concert de soutien. » On pourrait ajouter à cette liste : créer un hashtag sur les réseaux sociaux, poster une pétition en ligne, animer des débats entre internautes. Le travail réel d'organisation a perdu de son cachet auprès de nombreux cercles militants, figés dans leur croyance en une insurrection spontanée et dans une suspicion profonde envers toute institution, direction ou tentative de prise de pouvoir.

À certaines périodes, des rassemblements, des concerts, des hashtags, des pétitions et des débats en ligne trouvent leur pleine utilité. Le problème surgit lorsque ces pratiques représentent l'horizon ultime de l'engagement politique. « C'est une bonne chose qu'au cours des dernières années bien des gens aient eu envie d'agir, et que le développement des nouvelles technologies ait facilité leur passage à l'acte », observe L. A. Kauffman, qui achève la rédaction d'une histoire de l'action directe. S'engager dans de petites actions concrètes — signer une pétition, participer à un rassemblement, etc. — peut en effet encourager ensuite à se mettre au service d'objectifs plus généraux, par exemple contrarier les élites et s'attaquer à leurs profits.

Mais des organisateurs de la vieille école, comme les syndicalistes, continuent simultanément à abattre un travail inestimable. Et un nombre croissant d'individus font l'expérience de nouvelles formes de pouvoir économique et de résistance. L'un des défis majeurs de notre époque néolibérale et postfordiste consiste donc à trouver des moyens inventifs de mettre à jour le modèle du syndicalisme et à l'adapter aux conditions actuelles de financiarisation et d'insécurité sociale. À construire de nouveaux liens entre les millions de travailleurs échoués, privés d'un emploi stable, de droits syndicaux, afin qu'ils constituent une puissance avec laquelle il faudra compter.

Les organisateurs du combat pour la justice climatique, par exemple, ont mis au point des formes de mobilisation originales contre les profits des compagnies pétrolières en poussant le gouvernement américain à ne plus délivrer de licences d'exploitation de mines de charbon sur des terres publiques. Lancée en 2012 par des étudiants sur leurs campus, cette campagne contre les énergies fossiles a contraint des investisseurs totalisant 3 400 milliards de dollars (3 000 milliards d'euros) de fonds à se retirer du marché. L'action s'est rapidement propagée au-delà des cercles universitaires, jusqu'à rallier une soixantaine de villes dans le monde. « L'un des plus grands succès de cette campagne jusqu'ici est qu'elle a ruiné la confiance dans les projets de l'industrie des énergies fossiles, se réjouit Jamie Henn, l'un des instigateurs du mouvement et cofondateur du groupe de lutte pour l'environnement 350.org. Ce ne sont plus seulement de petites écoles de beaux-arts de gauche qui prennent au sérieux le risque carbone, mais d'énormes institutions financières telles que la Banque d'Angleterre, le fonds souverain norvégien et les fonds de pension californiens. »

Internet montre des limites

Le mouvement Black Lives Matter (« Les vies des Noirs comptent ») peut également se prévaloir d'un résultat impressionnant, puisqu'il a remis sur le devant de la scène la question des oppressions subies par les Noirs aux États-Unis. De jeunes collectifs comme les Dream Defenders (« Défenseurs du rêve »), un groupe fondé en Floride après le meurtre raciste de Trayvon Martin, revendiquent un modèle d'organisation qui accepte la présence de dirigeants et qui doute des effets d'un activisme uniquement basé sur Internet. « Pour changer la vie de nos communautés, nous avons besoin de pouvoir, pas seulement de “followers” », ont expliqué les dirigeants du groupe.

Quand la notion d'activisme est née il y a un siècle dans l'esprit du philosophe allemand Rudolf Eucken, elle privilégiait le monde spirituel plutôt que le monde matériel. Cette préférence s'observe encore chez ceux qui croient que l'action, même déconnectée de toute stratégie cohérente, peut provoquer magiquement une sorte d'épiphanie sociale. Heureusement, les activistes n'ont pas totalement évincé les organisateurs. Une multitude d'espaces subsistent où, selon Mark Rudd, se pratique le triptyque « éducation, construction d'une base, coalition », qu'on pourrait décrire comme la création d'une identité collective alliée à un partage du pouvoir économique. Mais ces efforts, peu spectaculaires, se voient trop souvent ensevelis par le dernier buzz en ligne.

Ces derniers mois, des dizaines de milliers d'Américains se sont rués dans les meetings de M. Bernie Sanders pour l'entendre dénoncer la « classe des milliardaires ». Dès lors qu'un nombre croissant de jeunes et une majorité de nouveaux électeurs démocrates ont une perception positive du mot « socialisme », un travail d'organisation efficace et intelligent permettrait d'appuyer cette résurgence renversante de la sensibilité de gauche et de canaliser l'énergie qu'elle charrie au-delà du rituel étriqué du scrutin présidentiel et de la politique électoraliste.

Les élites n'ont jamais eu de mal à faire passer ceux qui contestent leur pouvoir pour des perdants et des grincheux. Il leur sera toujours plus difficile de disqualifier des organisateurs qui ont réussi à mobiliser une base populaire qui agit de façon stratégique.

(1) « Organisateur » (organizer en anglais) s'entend ici comme cadre d'une structure politique ou associative.

(2) Militant des Black Panthers, il finit membre du Parti républicain et de la secte Moon.

(3) Libertaire, hippie, il se reconvertit dans les affaires et appuya Ronald Reagan.

Taiwan’s President and Pro-China Opposition Leader both Plan U.S. Visits

Foreign Policy Blogs - ven, 06/01/2017 - 18:00

Taiwanese president Tsai Ing wen, pro-Beijing opposition leader Hung Hsiu-chu (ETLife)

An intensified “David versus Goliath” battle appears to be brewing between democratic Taiwan and authoritarian mainland China. That battle will come to the United States this month, as Taiwan’s president and pro-China opposition leader make competing U.S. visits just in time for Donald J. Trump’s inauguration as the 45th President of the United States.

At issue is the international status of Taiwan, which China regards as a renegade province that must be “reunified” with the mainland by any means necessary including military force. The problem for China is that the overwhelming majority of Taiwan’s 23 million citizens consider the island a free and independent country, and have no interest whatsoever in “reunifying” with a one-party dictatorship. Despite Beijing’s insistence to the contrary, the island’s people increasingly “see themselves as Taiwanese, not as Chinese.”

In early December 2016, Taiwan’s democratically-elected president, Tsai Ing-wen, enraged mainland China’s dictators by making a congratulatory telephone call to U.S. president-elect Trump. Trump further angered Beijing by accepting the call from Tsai and challenging the “one-China policy” that Beijing unilaterally considers “the cornerstone of Sino-U.S. relations.” That Beijing would be so upset by a mere phone call illustrates the weakness of its position in the matter.

Tsai Ing-wen (Radio Free Asia)

Now, Tsai has again irritated China by announcing stopovers in the United States during a January trip to visit allies in Latin America; and the United States has in turn angered China by allowing the stopovers. Tsai plans a stop in Houston on her outbound journey January 7 followed by a stop in San Francisco on her return journey January 13. China’s foreign ministry called on the United States to block Tsai’s U.S. stopovers, “warning that such a visit would embolden independence activists in Taiwan.”

The plot thickens: Coinciding with Tsai’s trip will be a U.S. visit by Hung Hsiu-chu, leader of the opposition Nationalist Party (KMT) favored by Beijing but resoundingly defeated by Tsai’s more pro-independence Democratic Progressive Party (DPP) in Taiwan’s 2016 election. Tsai and Hung will both arrive in San Francisco on January 13, with competing events planned in the San Francisco Bay Area for January 13-15. Hung will then visit Chicago, Houston, and Los Angeles before returning to Taiwan on January 21.

Hung has been noted for her “extreme pro-unification views” and “radical pro-Beijing policy.” In a December 30 speech at a Taipei university, Hung insisted that Taiwan and the mainland are “not two countries” and that “Taiwan’s future lies in China.” In November, Hung led a KMT delegation to Beijing and met with Chinese Communist Party officials including President Xi Jinping. No such meetings have taken place with DPP leaders, whom Beijing considers illegitimate despite their landslide victory in the 2016 election.

While Beijing “has attempted to punish Tsai and the DPP” for their refusal to bow to mainland Chinese demands, it has increasingly relied on the Hung and the KMT “to be its proxy in the fight against Taiwanese independence.” Unfortunately for Beijing and the KMT, Hung’s visit to the United States is likely to be of little consequence beyond pro-Beijing propaganda circles, since Tsai is an elected president and Hung is not.

Hung Hsiu-chu with Chinese president Xi Jinping (Xinhua)

Said Tsai at a year-end press conference on December 31: “Step by step, Beijing is going back to the old path of dividing, coercing, and even threatening and intimidating Taiwan.” Indeed it would appear that China has dropped all pretense of cross-strait “friendship” and now sees the majority of the Taiwanese people and their democratically-elected government as an enemy that must be brought to heel. The clearly-expressed will of Taiwan’s people means nothing to China’s autocratic leaders.

As Reuters reported on December 31, China is “considering strong measures to contain Taiwan.” According to sources close to senior People’s Liberation Army (PLA) officers, “China’s military has become alarmed” at the direction U.S.-Taiwan ties might take under the incoming Trump administration, and is anxious to head off any moves by Taiwan toward formal independence.

“We’re ready. If Taiwan wants to make trouble so can we. Let’s hit them hard,” one unnamed official told Reuters, “We can hold exercises close to Taiwan, and show them the damage we could cause. Taiwan will have to give in then.”

Said a retired PLA officer: “We can just cut them off economically. No more direct flights, no more trade. Nothing. Taiwan would not last long…. There would be no need for war.” None of this sounds much like “brotherly love” between cross-strait “compatriots.”

In a December 25 editorial the state-run Global Times likewise called for “military pressure” and other coercive measures against Taiwan and its elected government. In addition to military air and sea exercises designed to intimidate Taiwan, the editorial recommended in absentia criminal trials for Taiwanese independence leaders under China’s “anti-secession law” enacted in 2005.

Causing further consternation in Beijing is Trump’s suggestion that he might agree to meet face-to-face with Tsai after he takes office as President of the United States. Such a meeting, according to Liu Xiangping, director of the Institute of Taiwan Studies at Nanjing University, would be a “deliberate provocation” that would “harm China’s core interests and the feelings of the Chinese people, and directly endanger the development of Sino-U.S. relations.”

More such frothing-at-the-mouth can surely be expected from China as President Tsai visits the United States and Hung attempts to upstage her. As for the future direction of U.S.-Taiwan ties under the incoming U.S. administration, “We’ll see,” according to America’s unpredictable president-elect.

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Syrian refugees in Lebanon face economic hardship and food shortages – joint UN agency study

UN News Centre - ven, 06/01/2017 - 17:59
A joint United Nations agency study has revealed that Syrian refugees in Lebanon remain highly vulnerable and that despite living there for years, their economic situation continues to be difficult, leaving more than a third food insecure.

Israel’s Impending Demographic Reality

Foreign Policy Blogs - ven, 06/01/2017 - 17:38

Israel’s first Prime Minister, David Ben-Gurion, posited that Israel could be Jewish, it could be democratic and it could control Greater Israel (all the land between the Jordan River and the Mediterranean Sea), but that it could only choose two out of the three; they were not all possible concurrently. When given the chance in the late 1940s, he readily—if not woefully—sacrificed the third in order to create a state that was both Jewish and democratic.

And that state grew and even flourished.

In 1967, Israel preemptively struck the armies amassed at its borders and suddenly found itself in control of Greater Israel. But with the land came a lot of new people. Ben-Gurion’s insightful theorem was once again relevant.

It’s been just shy of fifty years since the Six Day War, and Israel is still coming to grips with the difficult predicament that Ben-Gurion spelled out so long ago.

In 2009, I saw Israeli Ambassador Yoram Ettinger speak about the future of the Jewish State. I had the opportunity to ask him about reports saying that by 2020, Arabs would outnumber Jews between the Jordan and the Mediterranean. He responded by challenging the numbers, claiming that the Palestinian Authority had greatly overestimated the numbers of Palestinians living in the region. It is a position he still holds.

I did not have a chance at a follow-up question, but had I, it would have been this: If the Palestinians numbers are as minimal as you claim, why not offer them citizenship? If the Jews of the region significantly outnumbered the Palestinians, Ettinger could bring about his vision of Israel by annexing the Palestinian Territories and simply accepting a bi-national state. Everyone would have an equal vote and with a safe Jewish majority, Israel could finally achieve a Jewish, democratic state that controls all of Greater Israel.

Of course, Ettinger’s analysis only works if you reject the actual demographic realities of the region.

New numbers released this week show that while Palestinians are still on track to be a majority in the region by 2020, they will actually pull even THIS YEAR.

Including Palestinian citizens of Israel, as well as those living in Gaza, East Jerusalem and the West Bank, the report projects that by the end of 2017, Palestinians will have parity with the Jewish population at 6.58 million.

President Trump will preside over a situation in the Middle East that President Obama and Secretary of State Kerry foresaw but were powerless to act on. President Obama’s abstention at the UN and Secretary Kerry’s recent speech were clearly geared at waking Israel up to a new reality, one that is no longer in waiting but has virtually arrived.

Following the UN vote, Israeli President Reuven Rivlin tweeted:

This is an old argument, but one that has been very powerful for Israel. For decades, Israel has sought peace, at times through great sacrifice, at other times simply going through the motions. But Israel always had the benefit of time on its side; the demographic make-up of the region meant that Israel enjoyed a Jewish majority. While peace was always sought, it never carried an existential demographic imperative. This may just be the year that changes.

President Rivlin was upset with the international community. His threat however was leveled directly at the Palestinians. Even if the PA orchestrated the vote and lobbied for it, they didn’t cast it. Those votes were cast by China, Russia, France, England, Spain, Japan, Ukraine, et al.

Responding with threats to the peace process implies that the Palestinians need a negotiated peace agreement while the Israelis can live without it. But everyday that rolls by makes this current evaluation less and less accurate.

Today the Palestinians yearn for a state. But in a year, or three, it may well be Israel who is anxious to come to the table to fight for two states while the Palestinians are busy advocating for a one-state solution. A new survey found that two-thirds of Palestinians no longer believe that a two-state solution is possible. If Prime Minister Netanyahu thinks it’s hard to build—and hold—a coalition today, wait until he tries as part of the country’s Jewish minority.

As with so many issues, PEOTUS Trump has never made clear his exact goals or plans for this part of the world. Following the UN vote, he tweeted his unwavering support for Israel.

But he has also spoken about his desire to solve the Israeli/Palestinian conflict, referring to it as “the ultimate deal.”

Shortly after declaring that he wanted to solve this complicated conflict though, he chose David Friedman as his Ambassador to Israel. Friedman, Trump’s bankruptcy lawyer, supports Israeli annexation of the West Bank.

And Friedman is in good company. What was once a fringe concept amongst Israelis is now supported by Israeli Education Minister and MK Naftali Bennett, head of The Jewish Home, amongst others. And without an Obama bogeyman to pick fights with, Bibi will be forced to continue pulling to the right to fend off challenges by Bennett, his one-time ally, and others.

Bennett supports annexation of parts of the West Bank and continued settlement expansion. He is open about the fact that he does not support Palestinian statehood. He even met with member’s of Trump’s team, just days after the election, to ask them to explore alternatives to the two-state solution.

Assuming Trump doesn’t decide that he knows what is best for Israel, opting to push back hard against settlement expansion, one could assume that the settlement movement has in him the American President they always wanted. And, at least for now, they control the Israeli government.

A majority of Israelis still support a two-state solution. But Israel is being backed into a corner by the settler movement, who despite being a minority of the country control a big seat at the table. For many, their end game is unclear. While there are plenty of pro-settler Israelis who support the Bennett model, Netanyahu is still on record supporting a two-state solution. But the path toward that outcome is harder to visualize with every new settlement expansion.

The modern Jewish State was born out of radical optimism and a dream: Ben-Gurion and his peers created a state out of nothing more than sweat, grit and brain power. A kindred people came together after thousands of years in the wilderness and they enacted a miracle. They (re)invented a language and created institutions, infrastructure and an economy out of nothing. And they did it not just for the Jews living on the land, but for all the Jews of the world to know that they had a safe haven from persecution.

Israel must grapple with the fact that it is not only responsible to its current citizens, but also to all future generations of Jews, globally. No other nation on earth is faced with such a heavy and complicated task. Israel must thrive today, in part so that it can exist tomorrow should the Jews require refuge in an unpredictable world. That was the vision of the early Zionists, and it is one that lives on today.

A two-state solution means walking away from holy lands specifically mentioned in the bible. A one-state solution means either accepting a Jewish minority in a bi-national state or a Jewish minority ruling over an Arab majority. Ben-Gurion and Israel’s founding fathers saw these three choices and they made their decision.

Short of a radical shift in Israeli or American policy regarding the settlement movement, it would seem that today’s Israel has resoundingly, if accidentally, reversed course. Today’s Jewish State is opting to exist throughout Greater Israel. Now it will simply need to decide between remaining Jewish and remaining democratic.

Follow me on Twitter @jlemonsk.

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Mission command is not a software!

Foreign Policy - ven, 06/01/2017 - 16:38
Mission command is not a software and anyone who wants to implement it needs to understand that.

Chandigarh et Le Corbusier

Le Monde Diplomatique - ven, 06/01/2017 - 15:59

Au lendemain de l'indépendance de l'Inde, en 1947, Jawaharlal Nehru lance un ambitieux programme de villes nouvelles. Après la partition, Lahore, capitale historique de l'Etat du Pendjab, appartient au Pakistan ; il faut donc en créer une autre pour le Pendjab indien.

Il est fait appel à Albert Mayer, en 1949, aidé de Matthew Nowicki et des ingénieurs P.N. Thapar et P.L. Varma. Nowicki meurt dans un accident d'avion en août 1950. Mayer hésite à poursuivre, et les deux ingénieurs indiens sont chargés de recruter de nouveaux architectes.

Ce seront Le Corbusier (alors âgé de 63 ans), Edwin Maxwell Fry et Jane Berverly Drew, deux spécialistes de l'habitat tropical. Le cousin de Le Corbusier, Pierre Jeanneret (1896-1967), non seulement le représente sur place pour le suivi des travaux, mais y tient une place de plus en plus importante et créative : il devient en quelque sorte « indien », au point que ses cendres seront dispersées sur le lac de la ville.

Le plan de 1952 prévoit cent cinquante mille habitants. Très vite, l'architecte et les autorités tableront sur cinq cent mille. En ce début de xxie siècle, le chiffre a vraisemblablement triplé...

Le plan géométrique distribue les secteurs et, en leur sein, les blocks à partir d'un système hiérarchisé de voies de circulation (théorie dite des « 7V », plus la V8 réservée aux cyclistes), qui fait la part belle aux arbres (choisis par le botaniste M.S. Randhawa) et tient compte des importantes variations climatiques selon les saisons (une « grille climatique » a été mise au point par l'architecte et l'ingénieur thermicien André Missenard).

Des ajouts ont été abusivement construits par les habitants, diverses entorses au plan directeur se sont succédé, mais Chandigarh apparaît à bon nombre d'Indiens comme une ville agréable, avec ses nombreux parcs (dont l'incroyable Rock Garden, réalisé sur plusieurs années par Nek Chand, à partir de matériaux de récupération), le Capitole, l'université, le lac Sukhna, l'école d'art, la bibliothèque municipale, etc.

Maîtrisant mal l'anglais, Le Corbusier échangeait peu avec ses collaborateurs indiens, et ne se documentait pas vraiment sur la culture de cette civilisation ancestrale. Néanmoins, il note dans ses Carnets — 1950-1954 : « Avec les joies essentielles du principe hindou, la fraternité, les rapports entre cosmos et êtres vivants : étoiles, nature, animaux sacrés, oiseaux, singes et vaches, et dans le village les enfants, les adultes et les vieillards, l'étang et les manguiers, toute est présent et sourit, pauvre mais proportionné. »

Cette cité administrative résiste mieux que d'autres, en Inde, à la spéculation immobilière, aux modes architecturales et à la multiplication des résidences sécurisées (gated communities). Pour combien de temps encore ? Régulièrement, la presse indienne dénonce le vandalisme dont sont victimes le mobilier urbain dessiné par Le Corbusier et Jeanneret, mais aussi les plaques d'égout, les lampadaires en béton, les sièges en cannage, etc., qui alimentent un trafic entre la ville-parc et les galeries européennes.

Casse-tête américain à Mossoul

Le Monde Diplomatique - ven, 06/01/2017 - 11:59

Après avoir longtemps hésité, Washington a finalement donné son feu vert à une reprise de la grande ville du Nord par l'armée irakienne et ses alliés.

Jaber Al Azmeh. — « The Creation of Freedom » (La Création de la liberté), de la série « Wounds » (Blessures), 2012 www.jaberalazmeh.com

« L'Irak ne renaîtra que lorsque Mossoul sera libérée. Nous devons nous hâter d'atteindre cet objectif. » Ainsi parlait le premier ministre Haïdar Al-Abadi en septembre 2014, après avoir obtenu le vote de confiance du Parlement irakien pour former un gouvernement d'unité visant à défaire l'Organisation de l'État islamique (OEI). De report en report, il aura donc fallu attendre plus de deux ans pour qu'il annonce le lancement de l'« attaque victorieuse » visant à déloger l'OEI de la ville tombée entre ses mains en juin 2014. Aux États-Unis, M. Barack Obama a salué un « pas décisif vers la destruction totale » des forces djihadistes et estimé lui aussi que la reprise de Mossoul permettrait à l'Irak de retrouver sa cohésion. Une cohésion mise à mal, faut-il encore le rappeler, par une guerre (1991), une décennie d'embargo (1990-2003), puis par une invasion et une occupation militaire américaine (mars 2003 - décembre 2011).

Le discours volontariste du président américain cache mal de multiples inquiétudes quant à l'évolution de la situation dans la province de Ninive. Les stratèges du Pentagone doutent de la capacité de l'armée irakienne à l'emporter rapidement. Ils n'ont pas oublié qu'en 2014 ses troupes, nettement supérieures en nombre, s'étaient retirées de la ville sans combattre, en abandonnant leur armement lourd aux mains des djihadistes.

Ces deux dernières années, les États-Unis ont aidé Bagdad à accélérer la réorganisation de l'armée, avec la constitution d'unités spéciales entraînées aux combats urbains. M. Al-Abadi assure que le nécessaire a été fait en matière de formation et que l'armée irakienne veut sa revanche. Par prudence, M. Obama a prévenu que la bataille serait « difficile et marquée par des avancées et des revers ». Il y va de la réussite de son diptyque stratégique : pas de présence au sol autre que celle des conseillers et formateurs, mais un usage intensif de l'aviation pour affaiblir l'ennemi djihadiste et cibler sa chaîne de commandement. De fait, les opérations terrestres sont menées par l'armée et la police irakiennes, appuyées par diverses forces supplétives, dont des milices chiites et les peshmergas du Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Ces forces reçoivent les conseils de divers spécialistes étrangers (américains, français, britanniques, iraniens, etc.) et le soutien des frappes aériennes de la coalition internationale contre l'OEI.

Outre qu'elle reposerait la question d'un engagement terrestre américain, une nouvelle déroute de l'armée irakienne — ou son incapacité à l'emporter rapidement — aurait pour conséquence de permettre à d'autres acteurs armés de s'imposer. Cela vaut surtout pour les diverses milices et groupes paramilitaires chiites, que Washington ne souhaite pas voir pénétrer les premiers dans Mossoul, ville dont une large majorité de la population est de confession sunnite.

Lors de combats précédents dans le « triangle sunnite », la reprise de villes et villages aux troupes de l'OEI a donné lieu à des exactions contre les populations civiles, accusées par ces milices — dont le Hachd Al-Chaâbi, soutenu financièrement par l'Iran — d'avoir accueilli les djihadistes à bras ouverts. Amnesty International a ainsi apporté des preuves d'exécutions sommaires, de tortures et de détentions abusives contre des sunnites en juin 2016 à Fallouja. Pour empêcher de pareilles violences à Mossoul, les États-Unis ont exigé de leur allié irakien que les milices restent à l'arrière-plan. De fait, une « libération » de Mossoul suivie par des règlements de comptes et des exécutions sommaires sur fond de rivalité confessionnelle aggraverait le passif américain dans la région, au moment où Washington sermonne Moscou en raison des bombardements de civils à Alep.

De son côté, l'Organisation des Nations unies (ONU) met en garde contre un exode massif et se prépare à « la plus grande opération humanitaire de 2016 ». Les organisations non gouvernementales (ONG) basées dans le Kurdistan irakien estiment qu'au moins 500 000 personnes pourraient se retrouver sur les routes. Fin octobre, seuls six camps des vingt-cinq nécessaires pour faire face à ce flot humain étaient construits, l'ONU et les autres ONG manquant de fonds pour financer le reste. Les réfugiés de Mossoul risquent de subir le même sort que les habitants de Fallouja ou de Ramadi, deux villes sunnites reprises à l'OEI au prix de durs combats et d'importantes destructions. Ne pouvant se réfugier dans le Kurdistan irakien ou rejoindre la Turquie, les survivants n'ont d'autre choix que d'errer de camps improvisés en regroupements de fortune, sans que le gouvernement central de Bagdad s'en émeuve.

Les États-Unis cherchent avant tout à signifier à l'Iran qu'ils demeurent influents en Irak, et que Téhéran ne saurait tirer profit de la situation en endossant les habits du vainqueur de l'OEI. Une telle évolution provoquerait la panique des monarchies du Golfe, qui exigent que Washington garde toujours un pied en Irak. Ces derniers mois, le ton n'a cessé de monter entre Bagdad et Riyad, au point que les diplomates américains font la navette entre les deux capitales pour calmer le jeu.

Second objectif des Etats-Unis : perturber le rapprochement en cours entre Bagdad et Moscou. Le premier ministre Al-Abadi loue régulièrement l'intervention russe en Syrie et ne perd aucune occasion de dire le plus grand bien du président Vladimir Poutine. Certes, le Kremlin entend instrumentaliser la bataille de Mossoul pour rendre la monnaie de leur pièce aux Occidentaux, en accusant par exemple la coalition internationale de « crimes de guerre » (1) ; mais ses critiques épargnent le gouvernement irakien. Mieux : il lui a proposé son assistance dans sa lutte contre les djihadistes, se disant ainsi implicitement prêt, au besoin, à suppléer les Américains. En bons termes avec le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi en Égypte, qui approuve son action en Syrie, la Russie est donc en embuscade en Irak — ce que les Américains ne peuvent ignorer.

Les tensions récurrentes entre les gouvernements turc et irakien inquiètent également Washington. À Ankara, le président Recep Tayyip Erdoğan veut que son armée participe à la libération de Mossoul. Il endosse l'habit du protecteur des populations sunnites de cette ville face à la menace des milices chiites et de l'Iran. À Bagdad, M. Al-Abadi dénonce la présence de trois mille soldats turcs sur le sol irakien et refuse qu'ils combattent. Plusieurs journaux progouvernementaux accusent même la Turquie de vouloir annexer de fait la région de Mossoul, qui faisait partie de l'Empire ottoman jusqu'à la fin de la première guerre mondiale. En se déplaçant fin octobre à Bagdad, le secrétaire d'État à la défense américain, M. Ashton Carter, a tenté de convaincre le dirigeant irakien d'accepter que l'armée turque, la deuxième en effectifs de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), puisse participer aux combats contre l'OEI. Très contesté à l'intérieur de son propre pays pour sa supposée faiblesse vis-à-vis des États-Unis et exposé aux critiques virulentes de plusieurs dirigeants chiites, dont l'influent imam Moqtada Al-Sadr, M. Al-Abadi a tergiversé et opposé un refus de façade. Tout le monde sait que le président turc veut imposer sa présence à la table des négociations le jour venu et que son armée, alliée aux peshmergas irakiens et aux modestes troupes mobilisées auprès des tribus sunnites, sera partie prenante de la bataille de Mossoul. Un problème de plus à gérer pour Washington, dans une région où les stratégies concurrentes de ses alliés ne cessent de lui compliquer la tâche.

(1) « Russia accuses US-lead coalition of “war crimes” in Iraq », Agence France-Presse, 22 octobre 2016.

La guerre soviétique en Afghanistan

Politique étrangère (IFRI) - ven, 06/01/2017 - 08:00

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). Rémy Hémez propose une analyse de l’ouvrage du colonel Philippe Sidos, La guerre soviétique en Afghanistan (Economica, 2016, 320 pages).

Philippe Sidos, officier de l’armée de Terre et docteur en histoire a une très bonne connaissance de la Russie et de l’Asie centrale puisqu’il a été affecté comme attaché militaire à Moscou, au Tadjikistan et au Kazakhstan. Il a aussi servi pendant trois ans au sein de l’état-major opérationnel de l’OTAN en charge des opérations en Afghanistan. Sa connaissance du russe lui a permis d’accéder à de nombreuses sources peu traitées dans la littérature francophone sur la guerre soviétique en Afghanistan.

La thèse défendue par l’auteur est que les résultats opérationnels de l’Armée rouge ne sont pas – contrairement à une idée répandue – catastrophiques. L’outil militaire soviétique a fait preuve d’une indéniable capacité d’adaptation, réussissant à obtenir de réels effets sur le terrain, notamment grâce à l’action de quelques unités d’élite.

Le colonel Sidos suit un plan en trois parties équilibrées. Dans la première, « L’engrenage vers une intervention limitée », il décrit l’arrière-plan historique de l’intervention et son contexte géopolitique. Y sont développées les différentes étapes de la guerre, de l’installation à la nécessité de sortir d’une impasse militaire et politique en réussissant le retrait. La deuxième partie de l’ouvrage s’attache à décrire le processus d’adaptation de l’armée soviétique à la contre-insurrection. La préparation avant le déploiement a notamment dû être revue, pour développer les qualités physiques des troupes. Les modes d’action ont évolué, en particulier avec l’emploi systématique des hélicoptères à partir de 1984-1985, afin d’améliorer la mobilité. La mauvaise formation des cadres soviétiques et les grandes difficultés éprouvées pour former une armée afghane efficace ont cependant limité les résultats. La dernière partie du livre est consacrée aux Soviétiques au combat. L’auteur débute par les parachutistes qui portèrent largement le poids des offensives et constituèrent l’essentiel de la force de contre-insurrection soviétique. Les Spetsnatz (forces spéciales) connurent leur heure de gloire pendant cette guerre, notamment au travers de leurs embuscades contre les caravanes chargées de convoyer combattants et matériel depuis le Pakistan vers l’Afghanistan. Le conflit comporta aussi d’importants aspects aériens avec, bien entendu, le rôle des hélicoptères, mais aussi celui joué par les avions pour l’appui aérien et la logistique. Philippe Sidos offre un éclairage détaillé et particulièrement intéressant sur l’impact des missiles anti-aériens Stinger, soulignant que l’introduction de ces armes n’a pas eu l’effet décisif que l’on croit trop souvent. Les Stinger ne chassèrent pas les aéronefs soviétiques du ciel, en particulier du fait de l’adaptation des procédures de vol.

En conclusion de cette étude de grande qualité, l’auteur nous offre deux réflexions intéressantes. Tout d’abord, il se demande si les difficultés rencontrées au cours de l’intervention massive de 1979 n’ont pas pesé sur le choix de modes d’actions « autres » en Crimée et au Donbass. Ensuite, il s’interroge sur le retrait russe d’Afghanistan, qui n’est probablement pas définitif.

Rémy Hémez

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As temperatures drop, asylum-seekers on Greek islands need to be moved to mainland – UN agency

UN News Centre - ven, 06/01/2017 - 06:00
Drawing attention to situation of hundreds of asylum-seekers on the Greek Aegean islands, facing further vulnerability as temperatures are expected to drop in the coming days, the United Nations refugee agency underlined the urgent need to accelerate their transfer to the mainland.

UN rights expert to assess potential abuses in northern Myanmar

UN News Centre - ven, 06/01/2017 - 06:00
An independent United Nations expert will assess the human rights situation in Myanmar starting next week, it was announced, following increasing concerns about civilians in Kachin State and the escalating violence in Rakhine State.

After five years of ‘ruthless war’ in Syria, 2017 can be a year of diplomacy, says UN envoy

UN News Centre - jeu, 05/01/2017 - 22:51
Looking back over the past month, which saw some of the most difficult challenges for humanitarian workers in Syria but which also witnessed evacuations of thousands of civilians from war-ravaged eastern Aleppo, United Nations envoys for Syria said today that things have to change in 2017 and that “it can change in 2017.”

US removal of textbook with ‘distorted’ depiction of slavery from classrooms applauded by UN experts

UN News Centre - jeu, 05/01/2017 - 19:01
A team of United Nations human rights experts is supporting a recent decision by a United States school district in Connecticut to remove offensive and inaccurate historical information about slavery from its classrooms.

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