(B2) Les États européens se sont pris, collectivement, quelques belles gifles en 2019 sur le plan international. En 2020, ils devront réagir et davantage anticiper s’ils veulent continuer à afficher une ambition internationale
En 2019, les pays européens se sont pris successivement et collectivement quelques sérieuses gifles dans trois zones de crise de leur pourtour sud : l’Iran, la Syrie, la Libye. Des pays qui sont plutôt des puissances moyennes, mais recèlent chacun des richesses internes et des enjeux fondamentaux en termes de stabilité, terrorisme ou migrations pour les Européens. Des pays où l’Europe peine à imprimer sa marque là où les USA, la Russie comme la Turquie prennent l’initiative.
Un effacement stratégique en Syrie
Sur le terrain en Syrie, le coup de force de la Turquie appuyé d’un côté par les États-Unis, de l’autre par la Russie, aboutit à rebattre les cartes. Elle conforte le régime d’Assad, rend incontournable le trio d’Astana (Russie-Turquie-Iran) sur la scène internationale qui s’affirme comme l’indispensable ‘parrain’ d’une solution de paix au Moyen-Orient. Elle représente tout ce que les Européens ont combattu : la zone de sécurité, le régime Assad, le poids de la Russie, l’influence iranienne dans la région etc. Cela n’est pas une simple défaite tactique, on verse dans un effacement stratégique. La cause n’est pas uniquement européenne, mais ceux-ci n’ont pas voulu et pas su jouer un rôle dans la crise.
Un manque d’effet sur le dossier iranien
A Téhéran, le durcissement du régime sur le dossier du nucléaire iranien vient torpiller les derniers espoirs européens de conserver cet accord. Les Européens pris entre le marteau (des sanctions américaines) et l’enclume (du désengagement progressif de Téhéran de l’accord) font tout ce qu’ils peuvent pour préserver l’accord. Mais ils n’ont pas réussi à passer la vitesse supérieure qui aurait nécessité, pour préserver durablement l’accord, de s’opposer frontalement aux Américains. Ce n’était pas possible économiquement et politiquement. Les mesures prises, telles l’entreprise de négoce Instex, sont intéressantes mais trop lentes et mesurées pour pouvoir inverser la tendance d’un désinvestissement de l’Iran de l’accord sur le nucléaire péniblement signé en 2015.
Un enlisement en Libye
En Libye, non seulement le conflit autour de Tripoli perdure, mais il prend une tournure de plus en plus internationale. Les efforts de ramener un compromis politique s’évanouissent. Là encore (comme en Syrie), les Européens sont arrivés divisés sur le dossier. Ce n’est pas un secret que Français (et Britanniques) d’un côté, Italiens (et Allemands) de l’autre n’avaient pas tout à fait les mêmes vues sur l’avenir du gouvernement en Libye. Ils n’ont pas su se doter des leviers suffisants pour peser d’un poids décisif dans le conflit en se rangeant d’un côté délibérément (le gouvernement de Fayez al-Sarraj, tout en soutenant de façon partielle et détournée l’opposant armé du général Haftar. La Russie et la Turquie se sont engouffrés dans la brèche pour continuer leur lutte d’influence aux côtés des autres acteurs régionaux (Égypte) et arabes (Arabie Saoudite, Émirats, Qatar).
Une réflexion à engager
Cette série de mauvaises nouvelles devrait inciter à réfléchir sérieusement.
Une faiblesse congénitale
Elle démontre un fait que plusieurs observateurs ont déjà mis en évidence, mais que les politiques peinent à insérer dans leur schéma de pensée : aucun des pays européens ne pèse plus vraiment sur la scène mondiale, surtout quand ils font face à une ligne de force. C’est une évidence qui se concrétise aujourd’hui sur tous les dossiers. Il est inutile, ici, d’accuser la diplomatie européenne d’être impuissante ou de pointer du doigt sur tel ou tel pays accusé de trainer la patte. Même à l’égard de puissances moyennes comme la Turquie ou l’Iran, l’Europe n’arrive plus à impulser une nouvelle donne. Au mieux, elle peut ralentir ou freiner certains effets.
Des atouts européens clairs
Foin de pessimisme à outrance. Les Européens gardent de nombreux atouts dans leur manche : être une puissance douce, avoir une certaine force économique, être une alternative démocratique au modèle surpuissant américain ou autoritaire russe et représenter une diversité de points de vue et une palette de moyens d’intervention. Encore faut-il vouloir jouer franchement ce rôle, prendre des risques et non pas se contenter de quelques propos déclamatoires ou s’abriter derrière une politique de sanctions qui ressemble davantage à un paravent à l’inaction qu’un réel effet (lire : Les sanctions de l’UE contre la Syrie : à peine un cautère sur un conflit sanglant).
Reprendre l’initiative
Si la nouvelle Commission européenne veut être « géopolitique » comme l’affirme Ursula von der Leyen, être « une voix plus puissante dans les affaires mondiales » comme le serine le nouveau président du Conseil européen, Charles Michel, ou être « influente » comme le proclame la présidence croate de l’UE, elle doit prendre à bras le corps ces problématiques du voisinage et reprendre l’initiative, faire des propositions, de façon autonome, et non pas s’abriter derrière un rôle de soutien à l’ONU ou un rôle de vertueux premier de la classe du green deal.
Une initiative à haut niveau
La situation est aujourd’hui si critique dans ces trois zones, particulièrement en Libye, qu’elle justifierait une réunion spéciale du Conseil européen. La visite d’un quintet européen (les ministres allemand, français, italien et britannique avec le Haut représentant de l’UE) en Libye le 7 janvier, est un premier pas intéressant. Encore faut-il que les Européens ne réitèrent pas les erreurs passées, comme prendre parti d’un côté ou ne rencontrer officiellement que certains acteurs du conflit, ou rester au milieu du gué, sans prendre d’initiative. Pour reprendre le mot du chef de la diplomatie européenne. L’équation est simple : soit l’Europe « réagit collectivement avec une politique de l’UE », soit « nous nous résignons à être le terrain de jeu des autres » (lire : Les huit préoccupations de Josep Borrell, le nouveau chef de la diplomatie européenne).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Menaces : une épée de Damoclès au-dessus de la tête des Européens (novembre 2018)
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Les députés du parlement Turc ont autorisé, aujourd’hui jeudi, l’envoi de troupes en Libye aux côtés du gouvernement de Tripoli ciblé par l’offensive du dissident maréchal Haftar. Convoqué par le président turc Recep Tayyip Erdogan, le Parlement a donné son feu vert, au déploiement de troupes turques en Libye en soutien au gouvernement d’accord nationale […]
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Depuis presque trente ans, sorti du paysage urbain contre l'adversité et avec la force des convictions, le Channel construit l'une des aventures collectives les plus singulières du théâtre public.
- Contrebande / Culture, France, Région, Théâtre, Frontières, PauvretéA szilveszteri autóégetések évről évre nagy érdeklődést váltanak ki. Sokszor még Magyarországon is megkérdezik, mi ennek a szomorú hagyománynak az oka és forrása. Az első és legfontosabb dolog, hogy az autóégetés nem egyszerűen szilveszteri “buli”, csak ezen az estén látványosan sok autót gyújtanak meg (július 14. a másik kiemelt gyújtogatós alkalom). Ahogy nézegetem az adatokat, …
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At the radio station in Selibabi, Mauritania. Credit: World Bank/Vincent Tremeau
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SELIBABI, Mauritania, Jan 2 2020 (IPS)
“I refused to marry off my daughter for a simple, good reason: I want my daughter to be empowered,” said Lemeima mint El Hadrami, 49. “I don’t want her to go through the same difficulties I did when I was young.” El Hadrami was married when she was only 13.
As is often the case for child brides, she became pregnant in adolescence and was forced to drop out of school. She had two daughters, both following difficult pregnancies. Then her husband left them.
“Back then, people didn’t know that child marriage was harmful to a girl’s health. It was a common practice for us,” she recalled. El Hadrami is from Selibabi in southeastern Mauritania, a country where 37 per cent of girls are married off by age 18.
Ending child marriage in Mauritania and other countries in the Sahel, where the median age women and girls marry is 16.6, calls for a change in society’s unwritten rules governing the practice. This means getting buy-in from religious and community leaders on a whole host of related issues, including gender discrimination and ending gender-based violence.
The UN Population(fund (UNFPA) is working with partners to help raise awareness of the cascading harms caused by child marriage – from school discontinuation to higher maternal health risks and poorer long-term outcomes for girls and their families.
“An immature girl cannot bear a child because she herself is still a child whose body is not ready to carry a baby,” said Telmidy, the imam of the Kuba Mosque in Selibabi, stressing that many adolescent girls in his communities have died for that reason alone.
El Hadrami (centre) with her daughters and sister. Credit: World Bank/Vincent Tremeau
Telmidy is one of 200 religious and community leaders mobilized across Mauritania by the Sahel Women’s Empowerment and Demographic Dividend (SWEDD) project, a collaboration between UNFPA and others, to show that child marriage is in fact haram, or forbidden by Islam.
“Early marriage is a complex issue and we have addressed it in a manner that respects Islam,” he said. “Islam protects the dignity of men and women.”
Telmidy and his fellow imams want to be agents of change. “We discuss and share our knowledge of Islam and our experience by going door to door or during Friday prayers and people are starting to understand and respond.”
The SWEDD project is financed by the World Bank and implemented by the governments of Benin, Burkina Faso, Chad, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritania and Niger, with technical support from UNFPA.
In addition to working with religious leaders, the project shares messages on girls’ empowerment through a popular radio programme.
“I was really moved by the messages on the radio,” El Hadrami said. “I do not want my daughter to experience the same difficulties that I did. I would like her to go as far as possible in her studies, to have a good job – a job that will allow her to enjoy a decent standard of living. She could become a minister, a doctor or a midwife.”
The radio messages work in concert with the faith-based outreach efforts.
Imam Telmidy raises awareness about the dangers of child marriage to women. Credit: World Bank/Vincent Tremeau
“The recommendations and guidelines broadcast on the radio are very important, especially because they are supported by religious beliefs,” said Telmidy. “People must listen to the radio to be informed.”
The imams have reached around 370,000 people in rural Mauritania with training sessions on the dangers of child marriage. UNFPA is also helping the national network of Islamic scholars to learn about sexual and reproductive health issues, including not only related child marriage concerns, but also the benefits of birth spacing, and the importance of ending gender-based violence and female genital mutilation.
“Islam is a religion that honours human beings. Any action that harms an individual’s physical or mental health is therefore forbidden,” said Hademine Saleck Ely, an imam from the Central Mosque of Nouakchott. “But some people are wedded to traditional practices and do not understand the danger of these customs.”
Telmidy pointed out that acquiring knowledge is compulsory for all Muslims: “The Qur’an shows that a father has a responsibility to educate his daughters and protect them, and that he must delay their marriage until they turn 18… He must also allow them to earn a living, that is their right.”
“We must assume our responsibilities and fulfill our mission to share our knowledge with the community,” he added.
A version of this story was first published at www.worldbank.org.
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