Boualem Sansal a été embastillé à Alger pour
avoir déclaré : « Quand
la France a colonisé
l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc ».
En disant cela, Boualem Sansal donna une immense
visibilité à ce que, hormis Benjamin Stora et son école, tous les historiens
sérieux ne cessent d’écrire depuis des décennies, à savoir que l’Algérie,
création coloniale a été formée de bric et de broc par le rattachement de pans
entiers du Maroc, de la Tunisie et de la Libye. Selon Benjamin Stora, dire cela
« blesse le sentiment national algérien
». Sans doute. Mais l’Histoire est l’Histoire, ce que, ayant les
« yeux de Chimène » pour l’Algérie « révolutionnaire » ,
l’ancien militant trotskiste semble avoir oublié.
Le
paradoxe est que l’Algérie qui demande un insolite référendum d’autodétermination
pour un inexistant « peuple saharaoui », a, en revanche, toujours et
avec constance, refusé qu’une telle consultation soit proposée aux populations
originellement marocaines du Touat, du
Tidikelt, du Gourara, de la Saoura, de Tindouf, de Béchar et de Tabelbala au
sujet de leur volonté de rattachement national. Et que dire du refus opposé par
Alger à toute demande de référendum d’autodétermination en Kabylie ?
Affaiblie diplomatiquement après son
échec cuisant devant le Conseil de sécurité de l’ONU au sujet du Sahara
« occidental », l’Algérie est régionalement brouillée avec ses
voisins - hormis la malheureuse Tunisie devenue une quasi willaya algérienne -, elle
est en froid avec la Russie pourtant son allié historique, et elle vit un chaotique
climat de fin de règne. Dans ces conditions, comment va-t-elle être en mesure
de justifier aux yeux de ceux qui en sont les victimes, les acquis territoriaux
hérités d’une colonisation française qu’elle voue aux gémonies et à laquelle
elle doit tout, jusqu’à son nom et ses frontières. ?
Pour en savoir plus sur l’artificialité
territoriale de l’Algérie voir :
Algérie l’histoire à l’endroitHistoire des Algéries, des origines à nos jours