Article initialement publié sur Cafebabel.fr le 19 mai 2017
Ce jeudi 18 mai, Cafébabel a assisté à la conférence du Comité économique et social européen “Erasmus Time! Living European Identity”. L’occasion pour nous de retourner sur 30 ans d’échanges, de diversité et de partage.En 2014, le programme Erasmus devient Erasmus +, une réelle bouffée d’oxygène pour un projet né de la volonté des universités et des étudiants. Son but comme le dit Jacques Delors, ancien Président de la Commission européenne: “Concrétiser l’Europe des citoyens avec l’enjeu de promouvoir l’identité européenne et de préparer les jeunes à un marché du travail devenu européen”. Erasmus, ce n’est donc pas seulement un programme d’échanges, c’est surtout une façon de développer une identité européenne.
Jugé trop élitiste par certains, le but aujourd’hui est de rendre le programme plus inclusif. Mais comment?
Le plus grand apport du ‘+’, d’après la corapporteure sur le rapport d’évaluation à mi-parcours du programme Erasmus +, Tatjana Babrauskienë, c’est la création de soutiens pour les organisations intersectorielles (sports, culture, ect.). En aidant ces nouvelles organisations, le programme permet aux étudiants participant de développer leur “soft skills” (compétences douces) comme l’empathie, la sociabilité, ect. qui leur serviront plus tard dans le monde de l’emploi. C’est un point crucial de la nouvelle version d’Erasmus.
« Evaluation à mi-parcours d’Erasmus+ » de gauche à droite: Tatjana Babrauskienë corapporteure, Gonçalo Lobo Xavier VP du CESE, Henny-Annie Bijleveld, professeur à lULB, et tout à droite Martine Reicherts DG éducation et culture | Officiel @ EESC2017En parallèle du développement de ces organisations intersectorielles, Erasmus + a aussi mis l’accent sur l’apprentissage et les formations qui peuvent inclure toutes les classes sociales. On parle de rendre des agriculteurs, apprentis fermiers plus mobiles car “c’est cette classe de la population qui connaît le moins l’Europe et qui a besoin de bouger pour être moins sceptique et réaliser ce que l’Europe fait pour eux” nous confie Tatjana Babrauskienë.
Mais ou est le problème alors?“Money, Money, Money” dira Martine Reicherts, directeur générale à l’éducation et la culture à la Commission européenne. Si on veut que le programme devienne plus inclusif, il faut plus d’argent. Actuellement, 2 milliards d’euro par an sont accordés à Erasmus. En comparaison, l’Europe rembourse chaque année 200 milliards d’euro. Dix fois plus. C’est à croire que peu d’importance est accordée à Erasmus, à la jeunesse et à l’éducation. Jacques Delors ajoute même: « l’Union Européenne est prête à dépenser une fortune pour ses vaches mais rien pour ses étudiants ».
De nombreux étudiants erasmus présents à la conférence | @ EESC 2017Emmanuel Macron veut généraliser l’Erasmus et imposer un minimum de 6 mois d’étude à l’étranger pour tous les étudiants y compris les apprentis. Une possibilité oui, mais actuellement irréalisable étant donné que la demande est déjà supérieure aux soutiens reçus. Tatjana Babrauskienë nous précise: “Si on divise l’argent que l’on reçoit par le nombre d’étudiants qui veulent réaliser un Erasmus, on arrive à 4€/étudiant/an, ce n’est pas suffisant du tout!”. Encore un sujet où l’argent est le nerf de la guerre.
Un bilan dans l’ensemble positif pour un programme qui a permis à des millions de personnes, jeunes étudiants mais aussi professeurs, éducateurs, etc. de découvrir un autre bout de l’Europe. Un projet qui pourrait encore nettement être amélioré. Notamment au niveau de l’inclusivité et de la reconnaissance de son efficacité non seulement d’un point de vue académique mais aussi sur un plan de l’enrichissement culturel et personnel. Cet aspect devrait occuper une place plus importante dans le secteur de l’emploi notamment à l’embauche. C’est une plus value trop souvent négligée par les employeurs.
Natacha Lescart
On the 22nd of June, a meeting between the 27 Heads of State at the European Council took place in Brussels. At the end of the first working session, Donald Tusk, during his joint press conference with the European Commission President Jean-Claude Juncker, said that one of the central issues was precisely the fight against the terrorist threat. The EU Leaders have reached an anti-terrorism agreement in Brussels to step up efforts against « foreign fighters ».
In addition, during the meeting the EU Defense Fund was established. According to the declarations, a sum of 90 million euro will be allocated for joint research between governments in the military field until 2019, and then 500 million per year starting from 2020. From 2019 until 2020, 500 million euro will be destined for the development and the purchase of weapons, but in 2021 the sum will increase.
The private industry investments in common defense will evolve to reach 5 billion per year by 2020. This could be considered a key political step to re-launch the European defense, and to show that Europe can rethink its future and boost its integration even after Brexit.
The 27 have an agreement for fighting terrorism and foreign fighters. The EU leaders are committed to launch a series of policies and legal action against returning fighters and the radicalization of young people living in Europe.
After the meeting, Tusk said: “[…]leaders discussed terrorism, which is still a major threat. We are fully determined to protect our people. To that end, the European Council agreed to deepen our efforts against foreign terrorist fighters. […]Leaders agreed on the need to set up permanent European cooperation in defence. It is a historic step, because such cooperation will allow the EU to move towards deeper integration in defence. Our aim is for it to be ambitious and inclusive, so every EU country is invited to join. Within three months, Member States will agree upon a common list of criteria and commitments, together with concrete capability projects, in order to take this cooperation off the ground”.
Maria Elena Argano
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Il résume en peu de mots les objectifs prioritaires : rendre le regroupement rapide et effectif, lever les obstacles pratiques et financiers retardant ou empêchant le bon déroulement des procédures, rendre celles-ci plus efficaces et moins discriminatoires, élargir la définition de la famille, renforcer la protection des enfants.
Dans un « document thématique », comme il en fabrique régulièrement, le Conseil de l’Europe émet 36 recommandations en 58 pages et après 16 visites sur place. Diffusé le 19 juin, date de la Journée internationale des réfugiés, son rapport rappelle de grands principes toujours difficiles à concilier, comme respect de la vie familiale et le contrôle des migrations. Il rappelle également la jurisprudence, une jurisprudence abondante où le juge cherche à chaque pas à trouver le bon équilibre.
Observant ces tendances fortes de durcissement des politiques, le Conseil de l’Europe demande aux États de revoir « leurs procédures » pour proposer aux réfugiés une perspective d’intégration effective. Dans le collimateur, le Danemark, la Suède, l’Allemagne et bien d’autres. Par exemple, le Danemark a créé pour les demandeurs un statut de protection temporaire qui prévoit une période d’attente de 3 ans ; l’Allemagne a un droit de protection subsidiaire qui oblige les demandeurs à attendre 2 ans. Or chacun sait d’expérience qu’existe un lien étroit entre regroupement familial et intégration. Ces États devront revoir leurs lois, leurs procédures et leurs pratiques.
Il faut renforcer la prise en compte des intérêts des enfants en évitant la séparation des familles et en autorisant les parents à se « réunir quand un mineur isolé est le premier membre de la famille arrivant dans un pays d’accueil ». C’est sans délai qu’il convient de procéder. Il convient aussi de proroger la protection des mineurs isolés au-delà de leur 18 ans. Pour Niels Muizniks, « les périodes d’attente pour le regroupement familial des réfugiés ne doivent pas interférer avec le droit à la vie familiale ». Des « périodes d’attente de plus d’un an sont inappropriées ».
Il nous interroge : « comment pouvez-vous commencer une nouvelle vie, quand vous êtes isolés loin des personnes que vous aimez » ? Il y a un besoin impératif de lieux d’accueil sûrs et légaux pour les familles arrivant en Europe, telle est la conclusion.
Une fois de plus est rappelée l’ardente obligation d’une politique du long terme qui doit l’emporter sur le bricolage des mesures prises dans l’urgence. « Les réfugiés sont là pour longtemps », a martelé le Commissaire aux droits de l’homme, il faut s’en convaincre.
HPL
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