You are here

Diplomacy & Crisis News

Responses to global ills must integrate peace and sustainable development, UN Member States told

UN News Centre - Tue, 24/01/2017 - 19:46
United Nations Secretary-General António Guterres today highlighted the importance of recognizing the links between sustainable development and sustaining peace amid such intertwined global challenges as rising inequality, protracted conflicts and climate change.

With international agreement on ceasefire monitoring, UN envoy praises Syrian delegations in Astana

UN News Centre - Tue, 24/01/2017 - 18:35
The talks to strengthen the ceasefire in war-torn Syria ended today in Astana, Kazakhstan, with agreement on how to monitor the effort started last month and praise from the United Nations Special Envoy Staffan de Mistura.

UN chief Guterres pledges commitment to achieving world free of nuclear weapons

UN News Centre - Tue, 24/01/2017 - 18:11
Disarmament can play an important role in ending existing conflicts and preventing the outbreak of new strife, United Nations Secretary-General António Guterres said today, pledging to actively pursue the abolition of all weapons of mass destruction and the strict regulation of conventional weapons.

Le Far West asiatique

Le Monde Diplomatique - Tue, 24/01/2017 - 16:47

La mer de Chine du Sud a retrouvé sa vocation commerciale millénaire. Suivant les chaînes logistiques éclatées dans la région, un chassé-croisé de porte-conteneurs gorgés de composants et de produits semi-finis fait exploser les échanges régionaux. En toile de fond, la Chine et les Etats-Unis s'affrontent à coup de grands projets et d'accords de libre-échange.

Il fut un temps où les deux géants mondiaux — les Etats-Unis et l'Union soviétique — se confrontaient au nom de leur système politique. Désormais les deux plus grandes puissances de la planète — les Etats-Unis, toujours là, et la Chine émergente — se battent à coup de traités de libre-échange. Sur la même longueur d'onde idéologique, celle du commerce sans entraves, chacun essaie d'enrôler sous sa bannière le plus grand nombre de pays.

Washington a repris à son compte l'idée d'un partenariat transpacifique (PTP, connu sous le nom anglais de Trans-Pacific Partnership, TPP), lancée par quatre petits pays d'Asie-Pacifique — Brunei, Chili, Nouvelle-Zélande, Singapour — en 2005. Les dirigeants américains multiplient les rencontres pour convaincre leurs interlocuteurs privilégiés dans la région — l'Australie, la Malaisie, le Vietnam, le Japon, ainsi que le Pérou. La Chine n'a pas été invitée à la table des discussions. L'ambition du président américain Barack Obama est d'entraîner les principales économies de l'Asie du Sud-Est, de l'Océanie et du continent américain (Canada, Mexique, déjà acquis), afin de contenir la puissance économique chinoise en pleine ascension. Le PTP, ainsi défini, engloberait près de la moitié des richesses produites dans le monde, un quart du commerce international et 30 % de la population.

De son côté, Pékin a riposté en proposant son propre projet de partenariat économique régional intégral (PERI ou Regional Comprehensive Economic Partnership, RCEP) dont sont exclus les Etats-Unis. Participent aux négociations, les dix pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Anase, ou Asean en anglais) — Birmanie, Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam —, le Japon, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, engagés dans les négociations du PTP, ainsi que l'Inde et la Corée du Sud, qui ne le sont pas. Au total, le PERI concernerait la moitié de la population mondiale, 40 % des échanges internationaux.

Il faut reconnaître que, dans le domaine commercial, les dirigeants chinois ont une longueur d'avance à l'échelle régionale : Pékin a signé un accord de libre-échange (baisse des droits de douane, libéralisation partielle des investissements) avec les dix pays de l'Anase dès 2004. Elle a développé des accords bilatéraux avec la plupart de ses voisins. Et s'apprête à en signer un avec la Corée du Sud, tout en menaçant de couper court aux discussions dès lors que Séoul accepterait le déploiement d'une batterie antimissiles réclamée par Washington. En 2014, les échanges des pays asiatiques entre eux représentent près de 42 % du commerce régional (31% en 2000) et plus de la moitié (54%) de leurs exportations. Cette interdépendance constitue incontestablement un atout pour une éventuelle intégration asiatique.

Transatlantique ou pacifique, les tendances du libre-échange convergent. Ainsi la prochaine étape du PTP américain comme du PERI chinois concernera moins les droits de douane en régression au fil du temps que les diverses protections non tarifaires que chaque nation s'est forgées : sélectivité des investissements étrangers ou libéralisation de certains droits de licence (sur les médicaments) en Chine et en Inde ; protection de l'agriculture au Japon ; quotas d'importation de certains produits de haute technologie en Corée du Sud… Ce sont ces normes que les multinationales veulent faire sauter. Pas un secteur ne devrait y échapper : l'industrie comme l'agriculture, les services et la finance comme les transports et les grandes infrastructures.

Toutefois, qu'elles se déroulent sous les auspices américains ou sous l'égide chinoise, les négociations sont loin d'être bouclées. Au Japon, par exemple, les freins portent notamment sur ce que les économistes nomment les « cinq vaches sacrées » : le riz, le blé, la viande de bœuf et de porc, le sucre, les produits laitiers — soit cinq cent quatre-vingt-six produits protégés par un système de quotas. Les importations de riz ne peuvent pas dépasser 5 à 8 % de la consommation intérieure. Au-delà, le gouvernement impose des droits de douane pouvant se monter à 780 % ; pour le blé ou les produits laitiers, ils atteignent 252 %.

Certes, les paysans représentent moins de 4 % de la population active japonaise, mais la très puissante Union centrale des coopératives agricoles (JA-Zenchu) se ramifie bien au-delà du monde paysan. Elle garantit les prix, joue un rôle de banquier et d'assureur dans le monde rural et pour les familles qui en ont issues.

Pressé par Washington, le premier ministre Abe Shinzo a réussi, après des années de bataille, à démanteler une partie de ce pouvoir (celui, notamment, de superviser les coopératives). Cela devrait lui donner quelques marges de manœuvre pour négocier l'entrée des produits américains. Mais il lui faudra aussi compter avec les consommateurs japonais fort attachés à leurs normes alimentaires. M. Abe n'est pas au bout de ses peines.

Du côté chinois, les obstacles ne sont pas moins grands. L'Inde, dont la Chine est le premier fournisseur, cherche à rééquilibrer ses échanges en ouvrant son pays à des capitaux de préférence japonais ou américains, tout en protégeant ses services informatiques. Deuxième pays d'accueil des investissements étrangers (derrière les Etats-Unis), la Chine veut garder la main sur les technologies sensibles (système d'information, domaine spatial…). Acceptera-t-elle de lâcher prise ? Rien n'est moins sûr. D'autant qu'elle fait face simultanément à un ralentissement de sa croissance (7% au premier trimestre 2015) et à la délocalisation de certaines industries (textile, par exemple) vers des contrées aux salaires moins élevés (Vietnam, Bangladesh…).

Pourtant, les obstacles à la conclusion rapide du PERI tiennent moins de l'économie que de la diplomatie. Dans ce domaine, Etats-Unis et Chine avancent à front renversé. Les premiers disposent d'alliés politiques et militaires indéfectibles (Japon, Corée du Sud, Philippines, Australie...) mais peinent à imposer leurs produits, leurs marques, leurs normes. La Chine, elle, a réussi à tisser une toile commerciale et financière dont elle occupe le centre mais ne parvient pas à nouer des alliances stratégiques solides. Pis, les querelles territoriales en mer de Chine (1) risquent d'entraver ses capacités de déploiement économique : les investissements japonais dans le pays ont chuté de 38,8 % en 2014 (2). Un signal d'alerte, même si Tokyo figure toujours parmi les investisseurs les plus actifs, notamment dans l'industrie chinoise.

Sans renoncer à convaincre ses voisins du Sud-Est asiatique, essentiels pour le développement du pays, le président Xi Jiping a décidé de se tourner résolument vers l'Ouest, ressortant des cartons la vieille Route de la soie. Cette mythique référence renvoie à l'époque de la richesse et du rayonnement de l'Empire, pour les Chinois ; aux épopées à dos de chameau du Livre des merveilles de Marco Polo, au temps des découvertes et des conquêtes pour les Européens.

Sa version actuelle comporte trois branches : l'une, maritime, qui passe au plus près des ports que Pékin a contribué à moderniser comme au Sri Lanka ou au Pakistan ; une autre traverse la Chine d'est en ouest avant de franchir le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l'Allemagne et les Pays-Bas ; la troisième, terrestre elle aussi, passe plus au sud pour rejoindre l'Ouzbékistan, l'Iran, la Turquie. Ces vastes projets visent tout à la fois à assurer des marchés supplémentaires pour les entreprises chinoises, à ouvrir de nouvelles voies pour contourner le Pacifique contrôlé par les Etats-Unis, à sécuriser les frontières occidentales et à façonner des relations diplomatiques interdépendantes dans cette région moins défavorable à Pékin.

Routes et chemin de fer ouvrent la voie au commerce.

Certains, comme le chercheur chinois Yang Xiyu, y voient le « signal d'un changement historique de la politique chinoise (3) ». De son côté, le quotidien des affaires américain The Wall Street Journal parle d'un « plan Marshall chinois (4) », en référence à l'initiative américaine en Europe après la seconde guerre mondiale. « A première vue, il s'agit de la même proposition gagnant-gagnant » : les entreprises chinoises et les pays d'accueil. La croissance boostée contre le libre-échange maîtrisé…

L'idée est née sous la précédente équipe. Yuxinou, la ligne de chemin de fer reliant Chongqing (ses trente-deux millions d'habitants, ses usines gigantesques) à Duisbourg en Allemagne (5) était inauguré dès juillet 2001. A l'époque, on comptait un convoi par mois. Désormais, quatre transitent chaque semaine sur les onze mille kilomètres de voies transportant les produits de l'américain Hewlett Packard (HP) dont les deux tiers sont fabriqués à Chongqing, ou encore les voitures allemandes BMW ou Mercedes-Benz.

Mais c'est M. Xi qui a donné à ces « routes de la soie » du XXIe siècle une dimension économique et géopolitique inédite, en accélérant la manœuvre en utilisant son arme de persuasion massive : l'argent. Il a, coup sur coup, annoncé la création d'un fonds d'investissement et d'une banque multilatérale.

Ainsi, en novembre 2004, un Fonds d'investissement pour la route de la soie voit le jour doté de 50 milliards de dollars (40 milliards d'euros), montant qui sera doublé début 2015. Objectif ? Financer les grands projets (transports, autoroutes, aéroports, centrales électriques, pipelines) mais aussi créer tout au long de ces routes des « parcs industriels, plates-formes de coopération » — en fait des zones de libre-échange.

Symbole de cette accélération, l'annonce en grande pompe de la construction d'un « corridor économique » entre la Chine et le Pakistan qui relierait Kashgar (au Xinjiang, dans l'ouest chinois) au port pakistanais de Gwadar, à moins de cent kilomètres de l'Iran et de ses puits de pétrole. Il comporterait la construction d'un barrage, de centrales électriques au charbon, la modernisation du chemin de fer… Pékin investirait 28 milliards de dollars. De quoi fournir des marchés aux entreprises chinoises actuellement en surcapacité, sécuriser ses approvisionnements énergétiques, participer au redressement de l'économie pakistanaise, disposer de moyens de pressions sur Islamabad pour éradiquer les extrémistes religieux (qui menacent au Xinjiang) et l'inciter à pacifier ses relations avec Kaboul. Comme toujours, Pékin mêle intérêts économiques et visée stratégique.

Dans le même temps, M. Xi a lancé la proposition d'une Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII), ouverte à tous les pays qui le désirent et, comme son nom l'indique, chargée de financer des grands projets dans cette zone. Une décision ouvertement tournée contre la Banque mondiale dominée par Washington et la Banque asiatique de développement (BAD) sous influence de Tokyo. Longtemps Pékin a réclamé une place plus conforme à son rang de deuxième économie mondiale. En vain.

Un échec majeur pour la démocratie américaine.

Espérant encore marginaliser l'initiative, M. Obama a fait pression pour que ses alliés — Japon et Australie en tête — boycottent l'initiative. L'échec est presque total. Seul Tokyo s'est aligné. La BAII compte cinquante-sept membres fondateurs : trente-sept pays asiatiques, vingt en dehors de la région dont le Royaume Uni, le premier à avoir annoncé sa participation, l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Iran, Israël… Un vrai succès pour Pékin.

Déjà, des économistes comme l'Australien Andrew Elek estiment que cette banque « est nettement plus efficace économiquement que le projet de partenariat transpacifique (TPP) pour développer l'intégration économique entre pays asiatiques et entre l'Asie et le reste du monde.(...) Ce qui entrave le plus le flux de marchandises aujourd'hui, ce ne sont pas les barrières douanières mais la faiblesse des infrastructures de transport et de communication (6) ». Sans doute ce diagnostic est-il partagé par la plupart des pays fondateurs de la BAII. Dans le nouveau Far West chinois, l'heure est aux affaires.

(1) Lire Olivier Zajec, « Nouvelle bataille du Pacifique autour d'un archipel », et Stephanie Kleine-Ahlbrandt, « Guerre des nationalismes en mer de Chine », Le Monde diplomatique, respectivement janvier 2014 et novembre 2012.

(2) Statistiques du ministère du commerce, Tokyo, mars 2015.

(3) Cité dans « “One belt, one road” initiatives key for building a safer Asia », Xinhuanet, 25 septembre 2014.

(4) « China's “Marshall Plan” », The Wall Street Journal, New York, 11 novembre 2014.

(5) « Rail linking Europe to open up China's West », China Daily, 2 juillet 2011.

(6) Andrew Elek, « AIIB miles ahead of TPP in promoting integration », EastAsiaForum, 14 avril 2015.

Les primaires, version russe

Le Monde Diplomatique - Tue, 24/01/2017 - 16:45

On ne compte plus les biographies de M. Vladimir Poutine, mais le système politique russe reste mal connu. Sait-on par exemple que le parti du président a organisé des primaires avant les législatives, prévues le 18 septembre ? En imitant ses homologues occidentaux, Russie unie cherche à convaincre de sa capacité à se renouveler, mais aussi — avec un succès mitigé — à éviter que le vote ne tourne à la foire d'empoigne.

Igor Gurovich. – Affiche pour une exposition de jouets créés par des artistes, Moscou, 2009

Même les dirigeants de Russie unie se sont dits surpris par l'affluence. Le 22 mai dernier, plus de dix millions de citoyens (près de 10 % des électeurs inscrits) auraient participé aux élections primaires de ce qu'on appelle couramment « le parti de Poutine » avant les législatives du 18 septembre prochain. Dans les « vieilles démocraties » occidentales, un grand nombre de partis se sont déjà convertis à cet exercice né aux États-Unis. Mais on ne s'attendait guère à rencontrer cette pratique dans un pays généralement associé à la fraude électorale et à l'assassinat d'opposants ou de journalistes trop curieux.

Russie unie a été créé le 1er décembre 2001 pour soutenir l'exécutif central face aux deux foyers d'opposition qu'avaient représentés, durant la décennie précédente, la chambre basse du Parlement (la Douma) et les gouverneurs des régions. Dès sa première adresse à l'Assemblée fédérale, en juillet 2000, M. Vladimir Poutine avait affirmé : « L'indécision du pouvoir et la faiblesse de l'État réduisent les réformes à néant. Le pouvoir doit s'appuyer sur la loi et sur une verticale exécutive unique. » Et, dès 2003, Russie unie devenait le premier parti de la Douma, avant de remporter plus des deux tiers des sièges aux législatives de 2007 et plus de la moitié en 2011. Il est aussi majoritaire dans l'ensemble des régions russes. Sa domination à tous les échelons assure à l'exécutif la pleine loyauté du pouvoir législatif, par le contrôle du recrutement de la majorité des élus.

Sa situation dans le paysage politique n'en est pas moins paradoxale. Dans le système présidentialiste de la Russie, le Parlement n'a qu'une marge de manœuvre limitée depuis le coup de force de Boris Eltsine en octobre 1993 (1). Quant aux membres du gouvernement, désignés par le premier ministre, lui-même nommé par le président, ils sont issus de l'administration ou des grandes entreprises et n'appartiennent le plus souvent à aucun parti. Le lien entre M. Poutine et le parti créé pour le soutenir est aussi fort qu'asymétrique, puisque lui-même n'en a jamais été membre — ce qui ne l'a pas empêché d'en prendre la direction lors de son passage à la tête du gouvernement, de 2008 à 2012, entre deux mandats présidentiels. Dans son ouvrage consacré à l'histoire de cette formation, le politiste et sympathisant de Russie unie Vitali Ivanov écrit : « C'est un parti créé sur la décision des dirigeants de l'État, qui met en œuvre leur politique, consolide l'élite (l'élite loyale), centralise et synchronise le travail des machines politiques centrale et régionales, diffuse l'idéologie officielle et, de fait, prolonge l'appareil d'État. » Il précise : « Les journalistes et les politistes ont tendance à confondre les notions de parti du pouvoir et de parti dirigeant [en référence au Parti communiste en Union soviétique], alors que la différence est essentielle. Un parti dirigeant est un acteur politique autonome (au moins partiellement) ; le parti du pouvoir est l'instrument du pouvoir en place » (2).

Un moyen de tester les candidats

Outre cette absence d'influence politique, Russie unie souffre d'une faiblesse organisationnelle. Parfois qualifié de « parti virtuel », il est peu ancré dans la société. Il revendique deux millions de membres (environ 1,4 % de la population), mais ces chiffres tiennent en partie aux adhésions collectives, tandis que l'activité militante est fort peu encouragée. Bien que la classe politique soit encline à revendiquer une voie de développement spécifique, les références aux partis occidentaux constituent un élément central de sa modernisation. Sur le plan doctrinal, le parti se définit désormais comme « conservateur ». Puisant leur inspiration chez le politiste américain théoricien du « choc des civilisations » Samuel Huntington, ses représentants renvoient fréquemment à l'après-guerre. Ils soulignent le rôle « stabilisateur » joué alors par des partis qui ont dominé le paysage politique pendant de nombreuses années : l'Union chrétienne-démocrate (CDU) en Allemagne, l'Union pour la nouvelle République (UNR) puis l'Union pour la défense de la République (UDR) en France, le Parti libéral-démocrate au Japon.

L'instauration d'un vote en amont de la sélection des candidats aux fonctions électives constitue le second volet de cet effort d'intégration des normes occidentales. Organisées pour la première fois à l'occasion des législatives de 2007, les primaires sont devenues obligatoires en novembre 2009 pour la désignation des candidats du parti à la députation, à la Douma comme aux assemblées régionales. L'opposition libérale regroupée au sein de la Coalition démocratique a également organisé les siennes le 29 mai 2016, mais dans le plus grand désordre (3). En France, l'exemple du Parti socialiste montre que l'idée des primaires a initialement été portée par de jeunes dirigeants qui cherchaient à contourner les militants et, par ce biais, les caciques du parti (4). C'est tout l'inverse à Russie unie, où cette proposition a été mise au programme par la direction, de concert avec les éminences grises du Kremlin, pour donner l'image d'une organisation moderne, ouverte, capable de se renouveler.

Le déroulement de ces primaires les distingue sensiblement des modèles étrangers, car les listes finales ne prennent que partiellement en compte les résultats. Le règlement adopté en 2009 précise que les votes « ne constituent pas une procédure de désignation des candidats ». En dernière instance, la direction de Russie unie peut ajouter les siens, ne pas inclure les gagnants dans la liste définitive, ou encore réviser l'ordre des vainqueurs. Ainsi, le premier adjoint du chef de l'administration présidentielle Viatcheslav Volodine, le réalisateur Stanislav Govoroukhine, qui avait dirigé la campagne de M.Poutine en 2012, ainsi que la très médiatisée procureure de Crimée Natalia Poklonskaïa et une poignée d'autres ont été retenus directement par le premier ministre et chef du parti, M. Dmitri Medvedev.

De même, dans les jours qui ont suivi le vote, le comité d'organisation fédéral chargé des primaires a exclu une dizaine de candidats de la liste des vainqueurs, pour des motifs parfois flous : « Un certain nombre de faits récemment connus ont discrédité un des candidats dans la région de Kaliningrad. Il s'avère qu'un autre dans la région d'Oulianovsk est poursuivi en justice. À Sverdlovsk, il y a eu des plaintes contre un candidat qui aurait abusé de sa position officielle », a déclaré, le 27 mai, le secrétaire du conseil général du parti, M. Sergueï Neverov. Deux autres ont été écartés quelques jours plus tard en raison de « risques liés à leur réputation ».

Les élections législatives de septembre marqueront le retour à un système électoral mixte, la moitié des députés étant élus à la proportionnelle sur une liste nationale, l'autre moitié par circonscriptions lors d'un scrutin uninominal. Dans dix-huit circonscriptions, Russie unie ne présentera pas de candidats, en dépit de la tenue de primaires. Selon le politiste Igor Bounine, le pouvoir « libère des places pour les partis frères, qui sont ses alliés (5) » — allusion à cette frange de l'opposition qui occupe des niches idéologiques différentes du créneau de Russie unie, mais reste fidèle à M. Poutine en échange d'une représentation parlementaire.

Avec la mainmise de la direction sur l'établissement final des candidatures, la démocratisation que semblait annoncer le vote apparaît limitée. Mais la promesse de renouvellement vendue avec l'idée de primaires a-t-elle bien été tenue dans d'autres pays ? Même en l'absence de droit de veto des états-majors, les primaires tendent à renforcer les candidats sortants, le capital politique allant au capital politique. En 2011, le taux de reconduction des députés sortants de Russie unie a dépassé la barre des 50 %, ce qui a paradoxalement rapproché la Douma des assemblées législatives des « vieilles démocraties » occidentales, où, en moyenne, 70 % des parlementaires retrouvent leur siège au mandat suivant (6).

Pour autant, les règles du jeu politique ont changé. Les députés sortants ont été exposés, si ce n'est à une concurrence, du moins à une pression extérieure accrue. Car, cette année, les primaires russes étaient doublement « ouvertes » : tout citoyen pouvait non seulement voter, mais également présenter sa candidature. Il suffisait de n'appartenir à aucun autre parti et d'avoir un casier judiciaire vierge. Dès lors, les membres de Russie unie ont affronté des candidats extérieurs (43 % des 2 781 prétendants en 2016). L'appartenance au parti s'en est trouvée doublement dévalorisée, tout comme l'idée d'un canal partisan pour former et recruter les élus.

Lors de l'édition 2016, l'accent a été mis sur les débats. Pour voir leur candidature validée, les participants aux primaires ont dû prendre part à des tables rondes sur des thèmes définis par les instances centrales ou régionales du parti : la lutte contre la corruption, l'éducation, la santé, etc. On aurait donc pu s'attendre à voir émerger des lignes de fracture programmatiques, surtout qu'il existe depuis le milieu des années 2000 des clubs de discussion censés représenter diverses tendances liées au parti. Les libéraux-conservateurs s'inquiètent par exemple des pressions de l'administration sur les entreprises, quand les sociaux-conservateurs insistent davantage sur les questions de société et la promotion des valeurs conservatrices (famille, religion, etc.). Pourtant, la question du rattachement des candidats à l'un ou l'autre de ces courants idéologiques a été totalement évacuée. « Nous autres, les ours, n'avons pas besoin d'ailes [politiques] », affirmait en 2005, lors d'une session du conseil général du parti, M. Boris Gryzlov, alors président de Russie unie — qui a pour emblème un ours blanc. Il avait rejeté l'idée d'une organisation des courants en plates-formes politiques, prétextant le risque d'un affaiblissement du parti.

Résultat : le visionnage des débats en ligne sur le site des primaires présente un intérêt limité. Alignés derrière des pupitres, les candidats disposent de deux minutes pour exposer leur point de vue avant de répondre aux questions de la salle. Le ton est courtois ; ils s'applaudissent mutuellement. Le cadre strict dans lequel se déroulent les discussions est peu propice aux controverses : les participants n'ont pas le droit d'appeler à voter contre leurs concurrents, ni de dire du mal d'eux. L'ensemble du matériel de communication — affiches, tracts, clips — doit être approuvé par les comités d'organisation régionaux.

C'est donc à titre strictement individuel que les candidats se sont présentés au scrutin, qui a pris des allures de sondage de popularité grandeur nature, les électeurs pouvant soutenir plusieurs candidats. Les primaires visaient moins à départager ceux qui concouraient qu'à tester les noms susceptibles d'attirer le maximum de voix, tout en offrant au parti l'occasion d'une répétition générale avant le scrutin.

Pour le politiste Grigori Golosov, toutefois, malgré la culture unanimiste du parti, « les primaires de Russie unie sont clairement en train d'acquérir les caractéristiques d'une réelle compétition politique ». Les poids lourds de la politique russe, de moins en moins dispensés de s'y plier, se prennent visiblement au jeu. Peu idéologiques, les confrontations ont été surtout personnelles. À Saint-Pétersbourg, par exemple, le député régional Vitaly Milonov, connu pour avoir été l'instigateur de la loi interdisant la « propagande auprès des mineurs des relations sexuelles non traditionnelles », a accusé le plus discret mais non moins influent Iouri Chouvalov, ancien chef du service de presse de la Douma, d'avoir dépêché des jeunes gens armés de pistolets au moment du décompte des voix, et d'avoir distribué gratuitement des produits alimentaires.

Les chocs de ténors ont attiré la presse, qui a donné un plus grand écho aux plaintes pour irrégularités — 426 pour la seule journée du 22 mai. Les accusations de fraude électorale que l'opposition lançait lors des manifestations de 2011 à l'encontre du parti du pouvoir retentissent désormais parmi les fidèles du président, ce que n'avaient certainement pas anticipé les conseillers en communication du Kremlin. Pour l'instant, toutefois, aucun participant —candidat ou électeur— n'a exigé de la direction du parti une plus grande transparence des règles du jeu. De même, personne n'a encore proposé que des primaires puissent permettre à Russie unie de choisir son candidat à la présidentielle de mars 2018.

(1) Lire Jean-Marie Chauvier, « Octobre 1993, le libéralisme russe au son du canon », Le Monde diplomatique, octobre 2014.

(2) Vitali Ivanov, Le Parti de Poutine. L'histoire de Russie unie (en russe), Olma Media Group, Moscou, 2008.

(3) Lire sur notre site Nina Bachkatov, « En Russie, une opposition en miettes ».

(4) Rémi Lefebvre, Les Primaires socialistes. La fin du parti militant, Raisons d'agir, Paris, 2011.

(5) Cité par Mikhaïl Roubine, « Russie unie offre une récompense à l'opposition » (en russe), 29 juin 2016, www.rbc.ru

(6) Richard E. Matland et Donley T. Studlar, « Determinants of legislative turnover : A cross-national analysis », British Journal of Political Science, vol. 34, no 1, Cambridge, janvier 2004.

On Turkey, NATO and Needing New Allies

Foreign Policy Blogs - Tue, 24/01/2017 - 14:09

As the third largest country in NATO, and the only Muslim-majority member of the alliance, Turkey used to occupy a key role in the organization.

But that was before President Recep Tayyip Erdogan’s single-minded pursuit of power by any means became unquenchable. Like many other autocrats before him, Erdogan understands that playing world powers against each other in a continuous geopolitical game of chicken is the most efficient way of securing his stay in power.

Over the past couple of years, Turkey has transformed into a completely different country. While Ankara was never a shining beacon of democracy—other than being held up by every Western leader as a poster child of the successful merging of Islam with the precepts of liberal democracies—its autocratic shift is nothing short of extraordinary. Turkey is not just a discordant note jarring the West’s political symphony, it has left the theater altogether.

But with the West in desperate need of regional counterweights to cope with the Middle East’s unending instability, for how long can Erdogan’s game last?

The refugee crisis and the July coup attempt were the turning points in Turkey’s thinning alliance with the West. Last year, in return for a commitment to improve its sea and land border controls to deal with the influx of refugees, the EU promised incentives relating to visa-free travel for Turkish citizens and a speeding up of accession talks. While the Turkish measures had a positive effect on dealing with the issue, the political reforms demanded by Brussels stalled, incensing European leaders and pushing the European Parliament to pass a motion demanding the freezing of accession talks.

The July 2016 coup and ensuing purges of army personnel, journalists, judges, professors and dissidents drove the final nail in the coffin. Many observers are now openly questioning whether the country’s autocratic government still meets NATO’s requirements for democracy and rule of law or whether Turkey will quit NATO.

Astonishingly, Erdogan stuck to his playbook and upped the ante: instead of mending fences with the West, he started making overtures towards the Shanghai Cooperation Organization (SCO). Established in 1996, the SCO is a political, military and economic group comprising Russia, China, Kazakhstan, Kyrgyzstan and Tajikistan. With observer status granted to Iran, Mongolia, Belarus and Afghanistan, and both India and Pakistan set to join in 2017, this is a powerful and influential group that is seen as a vehicle to project Russian and Chinese security interests.

But that did not stop Erdogan from hinting that he would be interested in joining the organization. In November 2016, he told reporters: “[Turkey] shouldn’t say, ‘I’m for the EU no matter what.’ … For example, why shouldn’t Turkey be part of the Shanghai Five [SCO]?”

Just a year earlier, Russia and Turkey were teetering on the brink of war. The shooting of a Russian jet by Turkish forces had led to a range of retaliation measures by Vladimir Putin—from sanctions to an increased deployment of troops in the region. However, the troubles in Syria have seen a new entente develop between the two powers. The fall of Aleppo saw Turkey and Russia negotiate the evacuation of rebel groups, side-lining the U.S. and NATO in the process and creating a “Turkey-friendly” region in northern Syria.

It is no surprise that both China and Russia now support Turkey’s potential SCO membership. Not only would Ankara turn out to be a powerful ally in a strategically vital region of the world, but stronger ties with Turkey would also mean huge economic benefits for Moscow.

Turkey is an important energy hub between Eurasia and Europe, and was elected to chair the SCO’s Energy Club in 2016 despite not being a full member of the alliance. A deputy SCO representative for Turkey hinted at the growing relationship by stating “This is how Russians view Ankara’s membership in the SCO.” With Russia thus holding a particularly positive view of Ankara, Russian experts are justifiably betting on Turkey to continue its shift towards the East.

So what does all this mean for the future of NATO and the region? If Erdogan continues to play his games, NATO stands to lose its second largest military power as well as one of its key airbases. Consequently, as uncertainty about Turkey’s reliability as an ally in the region intensifies, NATO powers are beginning to establish new regional alliances that could serve the same purpose without having to deal with Erdogan’s erratic behavior.

The UK has already opened a new military base in Bahrain, in a marked reversal of its long-held policy of not permanently deploying forces east of Suez. Prime Minister Theresa May told the leaders of Saudi Arabia, Kuwait, the United Arab Emirates, Qatar, Bahrain and Oman that she is looking to make a “more enduring commitment to the security of the Gulf” and pledging to invest more than £3 billion in the region.

And while continued political instability in Turkey has prompted the country’s economy to take a nosedive, pushing the government to peddle conspiracy theories that place the onus on Gulenists and other foreign enemies, the Gulf’s economies are rallying as oil prices inch back up. Saudi Arabia has shown to be quite receptive to new international partnerships since the government published its Vision 2030 in April 2016. Aimed at reforming the country’s economy by reducing dependency on oil, the Kingdom has been eager to attract foreign investments and lift the private sector. One the main topics of conversation when May came to the Gulf was how Britain could get in on the changes, and with a “hard Brexit” looming, Saudi’s reform initiative, Britain’s attempt to reach out for new markets coincide at a time when strong partnerships in a volatile region are more important than ever. As Turkey retreats into xenophobia, the West’s other key regional partnerships look to be restored.

If the arc of history bends towards justice, in Turkey it is now coming full circle. After almost a century of marching in lockstep with the secular ideas of Ataturk and the Kemalists, Erdogan is taking a hammer to the entire edifice. And with the West financially and morally weakened, it seems that nothing could prevent this from happening. It is time to find new allies in the region.

The post On Turkey, NATO and Needing New Allies appeared first on Foreign Policy Blogs.

China’s Future

Politique étrangère (IFRI) - Tue, 24/01/2017 - 11:49

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). Alice Ekman, chercheur au Centre Asie de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de David Shambaugh, China’s Future  (Polity Press, 2016, 224 pages).

David Shambaugh, professeur à l’université George Washington, un des meilleurs spécialistes nord-américains de la Chine, se consacre à un exercice risqué mais utile : anticiper les différents scénarios que pourrait suivre la Chine pour son développement économique, politique et social au cours des prochaines décennies.

Son anticipation principale – thèse centrale – est assez classique : si le régime ne se réforme pas politiquement, le développement économique stagnera, ce qui exacerbera les problèmes sociaux déjà aigus et entraînera à terme le déclin du Parti communiste chinois (PCC).

Il considère que quatre choix principaux se présentent à la Chine – le « néototalitarisme », l’« autoritarisme dur », l’« autoritarisme doux », et la « semi-démocratie » – et que la Chine de Xi Jinping s’engage actuellement sur la voie de l’« autoritarisme dur ».

Ce diagnostic tend aujourd’hui à être confirmé par les déclarations officielles du président chinois, sa volonté affichée de renforcer le contrôle du Parti dans de nombreux secteurs (arts, recherche, médias, justice, etc.), et les méthodes de recadrage idéologique et politique strict des officiels du parti, des ministères et de l’armée dans le cadre de la campagne anticorruption (dénonciations, séances de critique et d’autocritique, confessions publiques forcées, emprisonnement de longue durée) – recadrage renforcé fin octobre à l’issue du 6e plenum du Comité central du PCC.

Toutefois, le lien entre ces évolutions récentes et le déclin à terme du PCC n’est pas évident. La réserve principale que l’on pourrait formuler à la lecture du livre concerne la capacité d’adaptation du PCC. L’auteur rappelle à juste titre que le concept d’« adaptation politique » est crucial pour comprendre la situation du PCC aujourd’hui. Soit le régime s’adapte et, plus inclusif, augmente ses chances de survie politique, soit il échoue dans son adaptation et « finit par mourir ». Shambaugh semble considérer que les capacités d’adaptation du Parti sont aujourd’hui faibles. Cette évaluation est sujette à débat : on pourrait au contraire considérer que ces capacités d’adaptation se sont renforcées ces dernières années, notamment avec le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, que le PCC utilise intensivement. Les nombreux capteurs et outils d’analyse connectés (big data, analyse du contenu des réseaux sociaux, sondages en ligne, etc.) l’aident à dessiner en temps réel une cartographie détaillée – ville par ville, province par province – des attentes de la population, revendications et mouvements sociaux. Le Parti prend ces éléments en compte pour maintenir l’ordre et préserver sa légitimité autant que possible, en ajustant notamment le niveau de répression et sa communication en fonction du contexte et des populations cibles.

Plus généralement, il demeure osé d’anticiper le déclin du Parti communiste chinois compte tenu de son assise bureaucratique et populaire (plus de 88 millions de membres), et surtout de son omniprésence actuelle dans toutes les structures et à tous les niveaux de la société chinoise – des comités de résidents aux directions d’université. La question qui se pose aujourd’hui, à moins d’un an du XIXe congrès du PCC, est avant tout celle de la durée de l’ère Xi Jinping (dont la présidence devrait au moins se poursuivre jusqu’à 2022), et de son influence au-delà.

Alice Ekman

Plus qu’une semaine pour profiter prolongement de l’offre exceptionnelle : pour vous abonner, cliquez ici !

UN, partners voice deep concern about 750,000 civilians as battle expands to western Mosul

UN News Centre - Tue, 24/01/2017 - 06:00
A hundred days after the start of military operations to retake Mosul from Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL/Da&#39esh) militants, humanitarian partners are expressing deep concern about the plight of the estimated 750,000 civilians who are currently living in the western sections of the city where fighting is expected to start in coming weeks.

In Helsinki, UN appeals for nearly $5 billion to help Syrians and host communities

UN News Centre - Tue, 24/01/2017 - 06:00
The United Nations and partners today appealed at an aid conference in Finland for $4.63 billion to help people inside Syria, those who fled and the communities hosting them.

Venezuela’s Challenges Drag On

Foreign Policy Blogs - Mon, 23/01/2017 - 22:55

A bank teller distributes newly minted cash in Caracas, Venezuela on Jan. 16, 2017. A currency crisis is one challenge to stability in the troubled South American nation. (Miguel Gutierrez/European Pressphoto Agency)

Here is an update on Venezuela and its struggling economy. Sadly, the country’s woes continue and solutions have been few.

Currency shakeup: shades of India

Governments in India and Venezuela may have little in common. Yet, in an effort to stem Venezuela’s economic crisis, its President Nicolas Maduro seems to be borrowing a page from Indian Prime Minister Narendra Modi’s playbook. The goal is to root out corruption. Whether or not it will be effective is the great unknown.

I wrote previously wrote about how Modi shocked the economic world and his citizens by invalidating India’s two most common bank notes in November 2016. It was a bold move meant to expose corruption based on the exploitation of cash currency.

Just a month later, Maduro did virtually the same thing in Venezuela. He outlawed the 100-bolivar note—the most circulated in the country—with little warning and to the shock of Venezuelan citizens. Long lines at banks and non-functioning ATMs became commonplace.

Yet, the chaos surpassed what happened in India. Because of a delay in printing and delivery of newer bills and banks refusing to exchange the old, defunct bills for new ones, 3/4 of cash in circulation became worthless overnight and led to mass looting, general disorder, and panic.

Maduro had pledged to introduce new bank notes in larger denominations to address Venezuela’s crippling hyperinflation, and make it easier for citizens to buy and sell goods in the largely cash-based economy (just like in India). Removing the 100-bolivar bill was supposed reduce the influence of organized crime, who Maduro claimed was hoarding the cash.

The transition, however, appears to have been handled poorly. After the backlash and unrest following Maduro’s first announcement of the plan in December, he postponed the currency changes to February to give banks more time to prepare (Maduro blamed the delay on his political enemies). The government announced that new currency would be available on January 16. Nevertheless, some banks still had not received the new notes by then, or got a very limited amount and ran out by the end of the day.

Oil industry corruption probe

And then there is the oil industry. Venezuela’s state oil company Petroleos de Venezuela (PDVSA) has long been accused of harboring corrupt practices and mismanagement. I wrote about its impropriety last July and referenced a U.S. Justice Department investigation into PDVSA’s shady business dealings.

On January 10, two U.S.-based energy executives pleaded guilty to corruption charges for trying to secure contracts by bribing PDVSA officials. In total, eight American and Venezuelan conspirators have been exposed for corrupt practices in PDVSA dealings by the Justice Department probe, and all have pleaded guilty.

Opposition crackdown

Perhaps as a response to the developments described above, in the last two weeks Maduro has moved to solidify his grip on power. On January 12 the government arrested several prominent opposition leaders, claiming they were neutralizing terrorists and coup-plotters. Maduro also claims his opponents are colluding with the United States to bring down his regime.

At the same time Henrique Capriles, previously an opposition candidate in two presidential elections, announced his belief that the government intended to ban him from holding political office based on unsubstantiated accusations of malfeasance.

On January 14 Maduro oversaw a vast military exercise focused on practicing urban defense and safeguarding oil refineries. Maduro claims Venezuela is under threat of “imperialist invasion” going after its oil reserves. Critics labeled him delusional and “pathetic,” and unwilling to address the very real problems facing country.

Paying attention to Venezuela’s situation

Unfortunately for Venezuelans and those with interests in the country, not much has improved. Maduro seems to be actively restricting political freedoms. While his currency moves may yet have positive impact, the rollout of new bills has caused more upheaval. And the corrupt oil industry has made it difficult for the people to benefit from the country’s natural resources wealth, which is significant.

If Venezuela is to regain stability, internal and external support for an open political system and economic transparency are essential. The more attention paid to Venezuela’s situation from those who can have a real impact—such as the U.S. Justice Department work—the better chance the people will have of seeing improvement of their quality of life.

The post Venezuela’s Challenges Drag On appeared first on Foreign Policy Blogs.

More than words, ending Yemen crisis needs results, UN envoy says, concluding mission in capital

UN News Centre - Mon, 23/01/2017 - 22:16
The United Nations Special Envoy for Yemen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, today concluded a mission to Yemen with a call for a comprehensive political settlement of the crisis and the restoration of the cessation of hostilities, and underlined the need allow access of civilian commercial aircrafts to and from Sana’a airport.

Religious leaders deserve full support in quest for peace, says UN adviser on genocide prevention

UN News Centre - Mon, 23/01/2017 - 22:00
Religious leaders and faith-based organizations have a responsibility to contribute to peaceful societies and the international community must support these grassroots peacemakers in their daily activities, the United Nations official mandated to fight genocide today told an international meeting on religion.

Afghanistan: UN-backed $550 million aid plan aims to reach 5.7 million people

UN News Centre - Mon, 23/01/2017 - 21:34
A newly-launched United Nations-backed humanitarian response plan for Afghanistan is seeking $550 million in 2017 to support the most vulnerable and marginalized population of the conflict-torn country.

Seven million people in Lake Chad basin ‘living on the edge’ – UN relief official

UN News Centre - Mon, 23/01/2017 - 21:16
Spotlighting the desperate plight of millions in Africa’s Lake Chad basin, the top United Nations humanitarian official for the Sahel region called today for international solidarity with the people in urgent need.

En Suisse, un débat sans précédent

Le Monde Diplomatique - Mon, 23/01/2017 - 15:35

Un homme obèse, en marcel constellé de taches, avachi sur un canapé devant une pizza et des canettes de bière. En Suisse, cette affiche des opposants à l'initiative populaire « Pour un revenu de base inconditionnel » aura montré la vivacité des fantasmes associés à l'oisiveté des pauvres. Par dérision, le personnage arborait une couronne en carton doré. Les auteurs de l'initiative avaient en effet organisé des distributions de couronnes en carton dans les gares, faisant de cet objet le symbole du pouvoir qu'un revenu garanti, à leurs yeux, pourrait redonner à chacun sur sa vie. Le 5 juin, leur utopie a été rejetée à près de 77 % (avec une participation de 46,4 %). Elle a toutefois trouvé un peu plus de partisans (autour de 35 %) dans les cantons de Bâle-Ville, de Genève et du Jura. Certains quartiers de Zurich et de Genève ont même dit « oui ».

Le texte soumis aux électeurs ne précisait ni montant ni mode de financement. On y lisait seulement que le revenu de base, versé à chaque citoyen indépendamment de son travail rémunéré, devait « permettre à l'ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique ». Dès le début de la campagne, toutefois, ses auteurs ont évoqué 2 500 francs suisses (2 290 euros) par adulte et 625 francs par enfant. Une somme à peine supérieure au seuil de pauvreté (2 200 francs) dans un pays où le coût de la vie est très élevé. Elle aurait pu suffire pour des étudiants vivant en colocation dans une petite ville, mais sûrement pas « pour une personne seule et malade à Zurich ou à Genève », souligne Benito Perez, corédacteur en chef du quotidien de gauche Le Courrier. Ces deux villes figurent parmi les cinq plus chères du monde, selon le classement 2016 de l'Economist Intelligence Unit. En outre, l'assurance-maladie, entièrement privée (1) (les travailleurs ne cotisent que pour le chômage et la retraite), peut à elle seule grever ce budget.

L'initiative a vu le jour en 2012 en Suisse alémanique, dans le sillage du succès du film d'Enno Schmidt et Daniel Häni Le Revenu de base. Une impulsion culturelle, diffusé sur Internet (2). « La précarisation générale observée en Allemagne voisine après la réforme Hartz IV, en 2005, a aussi joué un rôle », indique M. Julien Dubouchet Corthay, membre de la section suisse du Basic Income Earth Network (Réseau mondial pour le revenu de base, BIEN). Le Conseil fédéral, le gouvernement suisse, s'est prononcé contre, invoquant son coût et sa dangerosité pour l'économie. Les Verts ont été le seul parti à soutenir le texte. L'autonomie laissée aux sections cantonales a cependant permis à certaines d'appeler à voter « oui ». C'était notamment le cas de tous les partis de gauche genevois, des socialistes aux trotskistes.

La campagne s'est donc menée en dehors des appareils, avec force coups d'éclat. Lors du dépôt du texte, le 5 octobre 2013, après la récolte des cent mille signatures nécessaires pour qu'il soit soumis à la population, ses auteurs ont déversé sur la place Fédérale, à Berne, huit millions de pièces jaunes de 5 centimes, soit une par habitant du pays. Le 14 mai 2016, ils ont récidivé en assemblant à Genève une affiche de huit mille mètres carrés sur laquelle figurait « la plus grande question du monde » : « Que feriez-vous si votre revenu était assuré ? », entrant ainsi au Guinness World Records.

« Franchement, quoi de plus ringard que le “Guinness Book ?” », soupire M. Dubouchet Corthay, tout en constatant qu'autour de lui ces actions spectaculaires ont marqué les esprits. Auteur dès 2000 d'une thèse en science économique sur le revenu de base, et par ailleurs militant au Parti socialiste suisse, il observe les nouveaux convertis avec un mélange de perplexité et d'intérêt. « Ils manquent de culture politique ; beaucoup sont abstentionnistes, voire complotistes. Mais les partis de gauche qui cherchent en vain à élargir leur base pour des projets anticapitalistes ne peuvent pas balayer d'un revers de main l'engouement et la capacité de mobilisation dont ils font preuve. »

Les modes de financement évoqués, comme une microtaxe sur toutes les transactions financières — des paiements par carte bancaire au trading haute fréquence —, le laissent sceptique. Seule l'idée d'un prélèvement à la source sur la production des entreprises, avant le partage entre salaires et bénéfices, trouve grâce à ses yeux. Il regrette la prudence des auteurs de l'initiative, qui se sont efforcés de rassurer au lieu d'assumer son caractère conflictuel. « Dans ce pays, les gens qui votent sont plutôt âgés et s'inquiètent facilement, justifie M. Ralph Kundig, président de BIEN-Suisse. Une campagne radicale n'aurait pas donné de meilleurs résultats. »

Le revenu de base n'avait aucune chance. En dehors de l'initiative « Contre les rémunérations abusives », approuvée à près de 68 % en 2013, les Suisses se sont montrés socialement peu progressistes ces dernières années. Ils ont refusé à 66,5 %, en 2012, le passage de quatre à six semaines de congés payés par an, puis à 73 %, en 2014, l'instauration d'un salaire minimum brut de 4 000 francs (3 660 euros). Perez observe une « identification des intérêts du pays aux intérêts du patronat », ainsi que la conviction qu'il faut « encore plus de libéralisme pour sauver l'exception suisse, sous peine d'être engloutis par la crise européenne et la fin du secret bancaire ».

La campagne a pourtant été animée. Articles, tribunes, réunions publiques et émissions télévisées se sont multipliés. Le site du quotidien Le Temps a battu tous les records de fréquentation lorsqu'il a invité ses lecteurs à dialoguer avec M. Kundig, le 25 mai. Comme l'initiative « Pour une Suisse sans armée », en 1989 (refusée à 64 %), celle sur le revenu de base visait avant tout à ouvrir un débat de société ; elle y est largement parvenue.

(1) Lire Michaël Rodriguez, « En Suisse, la santé aux bons soins des assurances », Le Monde diplomatique, février 2011.

(2) http://le-revenu-de-base.blogspot.fr

Syria: UNICEF calls for unimpeded aid access to children in besieged Deir ez-Zor

UN News Centre - Mon, 23/01/2017 - 06:00
The United Nations Children&#39s Fund (UNICEF) today called for unimpeded and unconditional access to children in the besieged city of Deir ez-Zor, noting that they have not received regular humanitarian aid for more than two years.

At talks in Astana, UN envoy on Syria urges mechanism to oversee ceasefire

UN News Centre - Mon, 23/01/2017 - 06:00
International talks to extend the ceasefire in Syria started today in the Kazakh capital of Astana, with the United Nations Special Envoy said the ceasefire can be solidified if a mechanism to oversee and implement it is created.

The Only Remaining Boom Sector

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Mon, 23/01/2017 - 00:00
(Own report) - The German Fraport Company is preparing, under very strong protests from Greek trade unionists, to take over the operation and management of 14 of Greece's airports. The concessions, which Fraport was awarded back in late 2015, will entrust the German company with the operational and management functioning of Greece's most profitable regional airports - for a duration of 40 years. Annual profits are estimated to begin at 90 million Euros. The Greek state with retain 23 regional airports, including several that are in acute deficit, but must still be expensively maintained, as links between remote islands and the Greek mainland. One of the most powerful Greek oligarchs has a share not only in Fraport's profits from the current takeover, but has for years been involved in operating the Pulkovo Airport in St. Petersburg. Fraport is one of the few German companies still investing in Greece. Many others are withdrawing from the country. The country's crisis had led to a massive reduction in consumption, which does not permit attractive profits. The most important exception to this rule is the tourism sector, from which the Fraport airports can make profits in processing vacation flights.

Salvador Allende

Le Monde Diplomatique - Sun, 22/01/2017 - 21:48

Jusqu'au bout, Salvador Allende aura été fidèle à lui-même. Cet homme, qui savait pourtant composer et avait toujours été ouvert au dialogue, n'a pas songé un seul instant à céder à l'ultimatum des forces armées. « Je suis prêt à résister quoi qu'il arrive, même au prix de ma vie, afin que cela serve de leçon pour montrer devant l'histoire l'ignominie de ceux qui ont recours à la force sans raison. » Cette dernière profession de foi lancée aux Chiliens au moment où les militaires rebelles encerclaient le palais présidentiel de la Moneda résume de manière lapidaire ce qu'ont été la vie et le combat du Dr Allende.

Le verbe coloré et ne mâchant pas ses mots, Salvador Allende avait toutes les qualités d'un tribun populaire. Lorsque nous l'avons rencontré pour la première fois, il était encore peu connu à l'étranger. Au Chili, cependant, on n'était pas loin de le considérer comme une sorte d'institution nationale.

D'emblée, le contact avait été amical et la conversation animée. « En tant que médecin, ancien ministre de la santé du gouvernement de front populaire de 1939, expliquait-il, je me suis aperçu que la santé ne se protège pas seulement par des services médicaux, mais que des transformations économiques étaient indispensables pour améliorer les conditions sanitaires de la population. »

Nous avons revu Salvador Allende en janvier 1970, au moment des tractations qui devaient aboutir à sa désignation comme candidat de l'Unité populaire. Toujours jovial et volubile, il apparaissait alors comme la seule personnalité capable de faire l'unité des forces de gauche et de les mener à la victoire. Confiant dans l'avenir, il nous disait sur un ton décidé : « Dans l'intérêt du Chili, il faut absolument que cela change, sinon ce pays passera inexorablement par la violence. »

Une année plus tard, Salvador Allende était devenu président de la République. Malgré ses nouvelles responsabilités, sensible aux préoccupations de ses plus humbles interlocuteurs, il se montrait inlassablement disponible et savait écouter aussi bien les doléances que les louanges de chacun.

Marxiste, Salvador Allende n'avait cependant rien d'un doctrinaire. A la question de savoir s'il croyait possible d'établir le socialisme sans passer par la dictature du prolétariat, il répondait par l'affirmative : « C'est pour cela que nous travaillons. L'avenir nous dira si nous avons tort ou raison. »

« Moi, je peux disparaître, mais s'il m'arrivait quelque chose, des centaines de mes camarades poursuivraient le combat. » Ces propos, Salvador Allende me les avait tenus en janvier 1971, deux mois à peine après son arrivée au pouvoir. La victoire de l'Unité populaire avait soulevé un immense espoir parmi les masses chiliennes. Le nouveau gouvernement commençait à mettre en pratique son programme de réformes économiques et sociales.

En dépit de la joyeuse effervescence qui régnait autour de lui, Salvador Allende demeurait extrêmement lucide. Plus que quiconque, il était conscient des limites de son expérience et des difficultés de la voie qu'il avait choisie. Il savait que, si le suffrage universel l'avait porté à la tête de l'Etat, le véritable pouvoir économique et financier se trouvait, lui, toujours aux mains de ses adversaires, et que la bataille était loin d'être gagnée. « L'histoire nous enseigne, entre autres choses, disait-il, qu'aucune classe sociale ne remet le pouvoir de bon gré. D'autre part le socialisme ne s'impose ni par décret ni par un coup de baguette magique. Il est indispensable d'obtenir une participation authentique des travailleurs. »

Tout en pressentant la fragilité de sa tentative, Salvador Allende avait cru pouvoir ouvrir la voie au socialisme dans le respect de la légalité existante et par des moyens pacifiques. Dans son optique, il s'agissait avant tout d'une expérience « authentiquement chilienne, adaptée à la réalité du Chili avec des méthodes chiliennes ». Ainsi avait-il accepté de rentrer dans le jeu d'un régime démocratique bourgeois dont les règles avaient été fixées par ses adversaires. Mais, en dernier ressort, faisant passer leurs intérêts avant toute autre considération, ceux-ci n'ont pas hésité à violer leur propre légalité en recourant à la force.

En dépit de l'accumulation des obstacles, Salvador Allende ne s'est pas départi de la ligne de conduite qu'il s'était tracée. Voulant éviter à tout prix la guerre civile, il souhaitait une transition au socialisme sans effusion de sang. Quand nous l'avons revu pour la dernière fois, au début de cette année, il nous répétait encore : « Nous nous sommes engagés à établir le socialisme par des voies légales et pacifiques, et nous devons respecter cet engagement. »

Il est certes toujours facile d'expliquer les erreurs d'un homme d'Etat après-coup. Pour certains de ses partisans, Salvador Allende brûlait les étapes ; d'autres au contraire lui reprochaient de ne pas aller assez vite. Pris entre ces deux tendances, il a surtout cherché à pratiquer une politique du possible et à concilier ce qui était parfois inconciliable.

Extrait de « Fidèle à lui-même... », Le Monde diplomatique, octobre 1973.

Tony Soprano visits the CIA HQ: Who does Trump think he is fooling with this?

Foreign Policy - Sun, 22/01/2017 - 20:13
Read it aloud in Tony Soprano accent.

Pages