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Mis à jour : il y a 2 mois 2 jours

Burkina : L'ancien directeur général du CEGECI recherché par l'ASCE-LC

jeu, 13/10/2022 - 00:30

Boureima Thiombiano, ex-directeur général du Centre de gestion des cités (CEGECI) est recherché par l'Autorité supérieure du contrôle d'État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC).

Il lui est reproché plusieurs infractions dont la corruption, l'enrichissement Illicite, la surfacturation, la fraude fiscale, la prise Illégale d'intérêt, le délit d'apparence, le favoritisme, le blanchiment de capitaux, l:entrave à la justice, etc.

Selon l'ASCE-LC, l'intéressé est en fuite de son domicile de Ouagadougou depuis la nuit du 11 au 12 octobre 2022 à bord d'un véhicule de marque Volkswagen de type Audi immatriculé 7496 D2 03 BF de couleur noire accompagné d'un autre véhicule de marque Toyota de type Land Cruiser VXR V8 de couleur noire arborant des vitres fumées avec à son bord des individus suspects l'aidant à s'échapper.

L'ASCE-LC demande à tous ceux pouvant lui permettre de mettre la main sur le fugitif, de contacter le 02 32 26 70.

Sur sa page Facebook, Boureima Thiombiano a indiqué n'être pas en fuite. Il assure être en Guinée dans le cadre de ses activités et sera de retour dans deux semaines. "L'irresponsabilité et la lâcheté ne font pas partie de mon éducation ", peut-on lire sur sa page Facebook.

En rappel, Boureima Thiombiano a été nommé en avril 2021 comme directeur général du CEGECI puis remplacé par Mahamadé Amos Zong-Naaba le 22 juin 2022 après un an et deux mois de service.

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Catégories: Afrique

Kung-Fu Wushu : Régis Zombré, champion national à seulement 10 ans

jeu, 13/10/2022 - 00:28

Les championnats nationaux font découvrir, chaque année, des pratiquants pétris de talents. Pour la saison 2021-2022, le championnat national de Kung-Fu Wushu a révélé un gamin de 10 ans. Régis Zombré, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a été élu Kung-Fu d'or (meilleur athlète toutes catégories et toutes compétitions confondues) de la saison parmi plus de 300 compétiteurs venus de plusieurs provinces du Burkina Faso. Allons à la découverte du Kung-Fu d'or de la saison 2021-2022.

« Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années », ce dicton colle comme un gant à Régis Zombré. Participant au championnat national 2021-2022 en tant que combattant, il a fait montre de ses talents face à plusieurs adversaires.

En effet, du 25 au 28 Aout 2022, 333 pratiquants du Kung-Fu, venus de 30 clubs du Burkina Faso, ont pris part au quinzième championnat national. Quatre catégories (minime, cadet, junior et senior) étaient en compétition. « Nous avons organisé deux compétitions parallèles. Les minimes et les cadets ont combattu ensemble sur une surface et les juniors et les séniors aussi ensemble. Les compétitions ont duré quatre jours », avait expliqué Me Oumar Coulibaly, directeur technique de la fédération burkinabè de Kung Fu Wushu.

Me Boureima Ouedraogo alias Me Jack, fondateur du club "L'Association les Dragons stratèges »

Parmi les participants, un gamin s'illustre en se hissant sur la première marche du podium. Il s'agit de Régis Zombré de l'association les Dragons stratèges. Agé de dix ans et haut comme trois pommes, Régis Zombré séduit par ses qualités de combat et sa maîtrise des techniques de démonstration.

Un apprenant sérieux, assidu et travailleur

Après avoir débuté avec Sagesse Kung-Fu club, le prodige rejoint l'association des Dragons stratèges à sa création par Me Boureima Ouédraogo alias Me Jack. Il se fait remarquer lors des entraînements auxquels il ne s'absente presque pas. « Je suis l'évolution de Zombré Régis depuis longtemps. Il a les capacités et il a même tapé dans l'œil du « Vieux Dragon » qui a été notre maître. Celui qui nous a appris le Kung-Fu », témoigne Me Boureima Ouédraogo.

Régis Zombré, à seulement 10 ans, est désigné pratiquant du Kung-fu de la saison 2021-2022 du Burkina Faso

Sérieux, assidu et travailleur, c'est ce que les témoins retiennent de celui qui voit dans l'art martial le secret de son succès à l'école. « Il est dynamique et positif. Il est toujours présent aux entraînements », confirme le fondateur du club « association des Dragons stratèges ».

A seulement 10 ans, il a la ceinture rouge et une barrette. Encore quelques échelons à franchir pour s'octroyer la ceinture noire et rejoindre le très prisé club des maîtres du Kung-Fu burkinabè. Mais ses talents lui donnent déjà la possibilité d'aider ses camarades. « Dans notre club, nous faisons la promotion de la solidarité entre les membres. Régis Zombré est encadreur chez moi et aide les autres », a ajouté Me Boureima Ouédraogo.

Des athlètes en compétition lors du Championnat national de Kung-fu Wushu

Une saison en rose pour Régis Zombré

La saison 2021-2022 aura été rose pour le jeune prodige du Kung-Fu burkinabè. En ratant de justesse la plus grande distinction de l'année la saison précédente, il a terminé ce championnat en remportant quatre médailles d'or et une médaille d'argent sur cinq combats au total. Il a battu un record devant tous les autres compétiteurs.

Des responsables de fédérations sportives ont assisté aux combats très enlevés entre les athlètes

Pour son maître c'est le travail qui a payé. « En plus des séances d'entraînements hebdomadaires, Régis Zombré a participé à dix stages organisés par le club », a-t-il confirmé. Nouvellement admis au Certificat d'étude primaire (CEP), le Kung-Fu d'or pense que le sport a contribué en partie à ce succès. « Le Kung-Fu me rend discipliné et me permet de suivre les cours. Il me permet aussi de réussir dans les études », a soutenu le champion national. Pour lui, le Kung-Fu est désormais une partie prenante de sa vie. « Il n'est pas question que j'arrête de pratiquer le Kung-Fu un jour », se convainc-t-il.

Jacques Théodore Balima
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Catégories: Afrique

Insecticides et spirales anti-moustiques : Attention à la mauvaise utilisation !

jeu, 13/10/2022 - 00:20

Le Burkina Faso a enregistré en 2021 plus de 12 millions de cas de paludisme, avec environ 4 300 décès. Pour prévenir les risques de piqûre du moustique, agent vecteur de la maladie, les populations ont très souvent recours à divers produits disponibles sur le marché. Les plus prisés sont généralement les spirales anti-moustiques, ainsi que les insecticides. Si les fabricants et vendeurs de ces produits prônent leur efficacité contre les moustiques et insectes, ils ne font pourtant pas écho des dangers que ceux-ci peuvent représenter pour les consommateurs en cas d'utilisation inappropriée.

Les spirales anti-moustiques diffusent à travers la combustion un répulsif dans l'air qui a pour but de repousser les moustiques et autres insectes. Plusieurs ménages en ont fait leurs moyens de lutte contre le paludisme et la dengue. Ils n'hésitent pas à les utiliser en journée comme en soirée, à l'intérieur comme à l'extérieur des habitations. Et l'absence des petites bestioles face à la fumée dégagée par les spirales, constituent pour beaucoup d'utilisateurs, un signe d'efficacité. C'est ce qu'affirme Adeline Yaméogo qui dit ne plus entendre voler les moustiques dans sa maison, juste après quelques minutes de combustion de la spirale.

Quant aux insecticides, ce sont des substances actives ou des préparations, qui ont la propriété de tuer les moustiques et insectes, qu'ils soient volants ou rampants, ou même à l'état larvaire ou d'œuf. Ils sont souvent pulvérisés dans les espaces clos comme les chambres et les salles de séjour, pour les débarrasser des moustiques et autres insectes qui y pullulent.

Mais ce que certains consommateurs ignorent, c'est que ces anti-moustiques, qu'il s'agisse des insecticides ou des spirales, ne sont pas dépourvus de conséquences sur la santé. Dans certains cas, la spirale anti moustique, en fonction de sa composition et de la substance répulsive active peut constituer un danger. Bien que la plupart des insecticides commercialisés soient à base de substances qui sont moins toxiques que ceux vendus il y a quelques années, des risques pour la santé demeurent, surtout pour les asthmatiques et les personnes allergiques.

En effet, « un grand nombre d'insecticides peuvent provoquer une intoxication après avoir été ingérés ou absorbés par la peau, le degré de toxicité variant beaucoup d'un produit à l'autre. A cela s'ajoutent les risques de sécheresse buccale, de troubles de la respiration, de maux de tête, larmoiement, une toux, voire des problèmes cardiaques », souligne Wend-lassida Ouédraogo, médecin.

De plus, pulvérisés à l'intérieur des habitations, ces insecticides se dégradent très lentement et imprègnent pour longtemps les sols, les tapis, le mobilier, la poussière, prolongeant ainsi l'exposition à ces substances toxiques. La plupart de ces désagréments sont aussi liés au mode d'utilisation de ces insecticides et spirales. En effet, pour le cas des insecticides, il est recommandé de couvrir les objets et d'aérer l'espace après pulvérisation. Ce que certains utilisateurs ne font malheureusement pas, se contentant après effet du produit d'aller directement se coucher sans s'être préalablement assurés que toute trace du produit a disparu du lieu.

En ce qui concerne les spirales antimoustiques, Dr Ouédraogo signale que l'on ne devrait normalement pas allumer les spirales et dormir avec car c'est un gaz qui est libéré à travers la fumée. La bonne disposition à prendre est d'allumer la spirale et fermer l'espace, le temps de laisser agir le produit. Et après un certain temps, il faut ouvrir les volets pour aérer avant d'aller se coucher. Il faut surtout éviter de déposer la spirale juste au-dessus de sa tête au risque d'inhaler le produit et de suffoquer ou d'étouffer, surtout les asthmatiques.

Au regard des risques sanitaires que peuvent comporter les spirales et insecticides, il convient de bien s'informer sur leur composition et de limiter leur utilisation tout en prenant les dispositions nécessaires lorsqu'on y a recours, recommande Dr Wend-lassida Ouédraogo. Il ajoute qu'il faut aussi privilégier d'autres moyens de protection contre les insectes et moustiques comme l'utilisation des moustiquaires imprégnées et la pose de grillages sur les volets limitant l'accès des habitations aux bestioles.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
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Assises nationales : Achille Tapsoba récuse Eddie Komboïgo comme représentant du CDP

jeu, 13/10/2022 - 00:19

Dans une lettre adressée au président du comité d'organisation des assises nationales, Achille Tapsoba récuse le choix d'Eddie Komboïgo comme représentant du Congrès pour la démocratie et le progrès. Il indique qu'à l'interne, Eddie Komboïgo est sous le coup d'une suspension de six mois depuis juin 2022. Selon Achille Tapsoba, le ministère de l'Administration territoriale et de la sécurité a d'ailleurs été saisi de la situation qui prévaut au sein du CDP depuis décembre 2021. Ci-dessous l'intégralité de la lettre.


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Burkina Faso : Un citoyen propose Tahirou Barry à la tête du pays

mer, 12/10/2022 - 22:45

Ousséni Nikiéma, un citoyen burkinabè vivant en Algérie estime dans cette tribune, que Tahirou Barry est l'homme à même de diriger le Burkina. Il appelle les Burkinabè à se mobiliser autour d'hommes intégres capables de s'assumer pour la reconquête du territoire. Et pour lui, Tahirou Barry en est un. Nous proposons l'intégralité de sa tribune.

Notre pays le Burkina Faso est à la croisée des chemins et nous n'avons pas le droit de laisser nos jeunes visionnaires se noyer dans la marre des ténèbres.

A l'heure où tous les regards sont tournés vers la recherche d'hommes capables de s'assumer pleinement pour la reconquête du territoire, je me permets cette opinion qui loin d'être une parole d'évangile est juste un ressentiment personnel pour un homme qui a su me convaincre par ses actes.

Aujourd'hui au Faso, s'il y a dix personnes qui incarnent l'idéal Sankariste, Tahirou Barry en est un puisque c'est de lui qu'il s'agit j'en donne seulement quelques raisons :

1. En 2016, tandis que ses collègues ministres se précipitaient dans les somptueuses villas de Ouaga 2000, il a préféré rester avec le peuple dans son quartier à la périphérie de la capitale ;

2. Durant ses 22 mois au Gouvernement, il est toujours allé au cabinet au volant de sa propre voiture ;

3. Pour sa sécurité personnelle, il l'a confié à Dieu et au peuple en restant sans garde du corps ni à domicile, ni partout au cours de ses visites sociales ;

4. Il a fait bouger le ministère de la culture en lui ''Redonnant'' une âme ce qui lui a valu le rang du meilleur ministre du gouvernement Rock en 2016 selon le sondage de lefasonet et l'homme de l'année par les grands quotidiens comme le journal le "Pays" ;

5. Il a gardé son salaire professionnel sans le réajuster avec le salaire ministériel qui était inférieur à sa rémunération précédente ;

6. A la suite de Sankara, il fut la deuxième personnalité à démissionner d'un gouvernement pour dire non à la conduite inconséquente des affaires de l'État.

Pour ne citer que ceci, je pense sincèrement que nous pouvons mettre fin à l'émergence des dirigeants corrompus et renverser la tendance au Burkina Faso, si et seulement si nous acceptions individuellement et collectivement de nous mobiliser autour des hommes intègres et Tahirou Barry en est un.

NB : Ceci n'est qu'une opinion, ce n'est pas une parole d'évangile.

Ousseini NIKIEMA
Burkinabé vivant en Algérie !

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Transition au Burkina : Le Centre pour la gouvernance démocratique propose un président civil

mer, 12/10/2022 - 22:44

Le Centre pour la gouvernance démocratique a mis sur pied un groupe de travail qui a formulé des recommandations pour une transition réussie. Le groupe de travail propose entre autres, un président civil, un gouvernement de maximum 20 membres et un parlement n'excédant pas 90 membres avec un mandat gratuit. Il suggère également de ne plus accorder le statut d'ancien chef d'État aux régimes issus de putsch en vue de décourager la récurrence des coups d'État. Ci-dessous l'intégralité des propositions du groupe de travail.





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Burkina/santé : Première chirurgie cardiaque à cœur ouvert avec une équipe 100% locale au CHU de Tengandogo

mer, 12/10/2022 - 18:35

C'est une première au Burkina Faso. Le Centre hospitalier universitaire de Tengandogo a réalisé sa première chirurgie cardiaque à coeur ouvert avec une équipe 100% burkinabè ce mardi 11 octobre 2022.

L'opération a été pratiquée sur un garçon de cinq ans porteur d'une malformation cardiaque.

L'équipe de chirurgie était conduite par le chef de service de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique, Dr Adama Sawadogo sous la supervision du directeur des services médicaux et médico-techniques, Pr Adama Sanou.

Ferdinand Sanou, directeur général du CHU de Tengandogo a exprimé sa reconnaissance à l'ONG française la Chaîne de l'espoir pour son accompagnement qui a permis à cet hôpital de référence d'atteindre ce niveau de performance.

Il a aussi remercié les partenaires qui soutiennent les activités du service de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique.

Ce sont la présidence du Faso, le ministère de la Santé et de l'Hygiène publique, COGEA international, Lion's club Ouagadougou karité, la Société burkinabè de cardiologie, CGE immobilier, l'Association des Burkinabè de la région de Washington et Migo Tigo et Safe Heart.

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Source : page Facebook du CHU de Tengandogo.

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Transition au Burkina : « Il n'y a pas d'hommes messies, immaculés, mais il y a des hommes valeureux pour servir »

mer, 12/10/2022 - 15:17

Dans cette tribune, un citoyen burkinabè fait des propositions pour la conduite de la transition. Pour la fonction de président de la transition, à part Ibrahim Traoré, il propose entre autres Auguste Denise Barry, Me Prosper Farama, Dr Lassina Zerbo, Soungalo Appolinaire Ouattara, le général Kouamé Lougué, le général Yacouba Issac Zida ou encore le général Djibril Bassolé, etc. En ce qui concerne la formation du gouvernement, il a aussi fait des propositions. Et comme il le souligne, « il n'y a pas d'hommes messies, immaculés, mais il y a des hommes valeureux qui respectent la morale, intègres et qui peuvent servir pour le bien du Burkina Faso ».

Burkinabè, Osons nous réinventer dans l'inclusion, la compétence et l'intégrité 1

Dans quelques jours, les Burkinabè auront à choisir un Président pour diriger l'épisode de la transition. Mais qui ?

Pour la désignation du Président du Faso, chef de l'Etat, Il y'a deux scénarii qui pourraient s'inviter. La première hypothèse est que les forces vives estiment qu'il existe un candidat naturel en la personne du capitaine Ibrahim Traoré et demandent sa confirmation au poste du chef de l'Etat comme le réclame la population et que le Capitaine Ibrahim Traoré accepte et s'engage de porter la charge présidentielle pour la période de la transition. Dans ce cas de figure, il n'y'a pas lieu de chercher d'autres candidats.

La deuxième est que le Capitaine Ibrahim Traoré, chef de l'Etat actuel malgré sa confirmation par les forces vives refuse lui-même de son propre gré catégoriquement d'exercer cette charge et dans ce cas de figure il faut désigner « un président civil ou militaire » pour le remplacer. Dans cette deuxième hypothèse, qui pourrait faire l'affaire des Burkinabè dans ce contexte de crise sécuritaire et de gouvernance préoccupante ?

I- De la convocation des forces vives

Qui est force vive et qui ne l'est pas ? Le concept de forces vives est un concept éminemment politique créé pour. Forces vives ce sont les entités représentatives de la société burkinabè

Les organisations religieuses et coutumières, les organisations de la société civile. A ce niveau il ne faut pas commettre l'erreur de vouloir mais les faitières comme le SPONG, le Cadre de concertation des ONG et associations. Il y'a des organisations spécifiques à prendre en compte ce sont celles des victimes du terrorisme, des violences politiques (insurrection, coup d'Etat,) les personnes vivant avec un handicap, les partis politiques, les faitières économiques (Chambre de commerce et patronat), les organisations paysanes (Confédarion paysanne du Faso), les organisations féminies, le Conseil national de la jeunesse, les Forces de défense et de sécurité, les organisations Syndicales, les organisations dans le domaine de la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance (CGD, NDI, Centre Mark Garango ect..), les organisations de lutte contre la Corruption ( RENLAC), Les organisations des droits de l'Homme (MBDHP, Collectif de lutte contre la Stigmatisation), les organisation faitières de la culture, les représentants des 45 provinces du Burkina désignés consensuellement au sein de leurs provinces, ces personnes ne doivent pas porter une caquette politique ou d'OSC mais consensuellement choisies par les populations de chaque province. Le principe c'est l'inclusion, la qualité des hommes qui doivent participer, la représentation de toutes les couches et de tous les bords.

NB : On peut se passer de convoquer les forces vives et mettre en place un Comité techniques de 30 personnes ressources (juristes, politologues, communicateurs, sociologues, économistes, FDS religieux et coutumiers) qui vont croiser les chartes de transition de 2014 et de 2022 pour faire sortir une charte consensuelle et s'inspirer de l'expérience de 2014 qu'il faut améliorer pour adopter le mode de désignation du président.

II- Du profil du président

Le profil de cet acteur, doit être une personnalité qui obéit principaux critères suivants.

1- La maitrise de la question sécuritaire
2- Avoir une connaissance élevée du fonctionnent de l'Etat
3- La non-participation aux prochaines élections présidentielles
4- La non-appartenance à un parti politique

III- Des propositions de présidentiables

Au regard de ces critères, des noms peuvent se dégager. Auguste Denise Barry qui s'y connait en matière de lutte contre le terrorisme et qui cumule le profil civil et militaire. Il a le mérite d'avoir une expérience en matière de gestion des affaires publiques. Son handicap c'est d'avoir eu quelques incompréhensions avec certains de ses frères d'armes en 2014-2015 et avoir été accusé de préparer un coup d'Etat contre le régime de Roch Marc Christian Kaboré et jusqu'à preuve de contraire, il est un présumé innocent. Me Prosper Farama, intègre dans le discours et dans les actes, éloquent, intelligent, il a le sens de la gouvernance, de la rationalité étatique et sécuritaire.

Son seul handicap peut être la non-maitrise des intrigues politiques. Dr Rabsalga Ouedraogo, il a une bonne vision de l'Etat et de la lutte contre le terrorisme, il se montre intègre dans son discours mais son handicap est qu'entre la théorie et la pratique il y'a parfois un décalage. Dr Lassina Zerbo peut être de cette transition, lui qui maitrise le nucléaire, il a des relations pour aider le pays, il a une bonne vision de l'Etat, de la transformation sociale du Burkina, son handicap, il ne maitrise pas les intrigues partisanes du cosmos politique burkinabè ; Soungalo Appolinaire Ouattara, méthodique, rigoureux et travailleurs, maitrisant les rouages de l'Etat, il peut être d'une utilité mais son handicap on ne sait pas s'il est toujours au CDP ou pas, le Professeur Laurent Bado, il a le mérite d'avoir prédit tout ce qui est arrivé au pays aujourd'hui, il a une bonne vision pour l'avenir de ce pays surtout l'organisation de la production agricole dans un contexte de lutte contre le terrorisme, les réformes institutionnelles, lui qui avait prédit l'ouverture de la fenêtre et des portes de l'enfer au regard de certains signaux, sa doctrine basée sur le tercérisme est une option sérieuse pour le développement socio-économique du Burkina Faso.

Le Pr Bado peut aider à éteindre l'enfer qui s'abat sur notre pays actuellement en lu faisant voir le paradis. Son handicap, c'est le fait qu'il soit toujours président d'honneur du PAREN. Le Général Moise Minoungou, homme de poigne, il connait le contexte actuel du terrorisme pour avoir été CEMGA, il peut être candidat mais son handicap peut être la maitrise de l'environnement global de l'Etat et le terrain politique. Le Général Brice Bayala, Ancien chef d'Etat Major de l'armée de l'air, ancien CEMGA adjoint, le Général Bayala homme conciliant et pragmatique par son expérience peut servir mais son désavantage est peut-être le fait qu'il est hors de la troupe.

Le Général Nabéré Honoré Traoré, éloquent, ayant l'expérience de tous les régimes de Blaise à Compaoré à aujourd'hui, le Général s'est déjà montré disposé pour cette fonction avec l'insurrection populaire de 2014, il peut parler à tous les bords mais son handicap est qu'il doit trancher dans certaines situations et peut être exposé au jeu des influences et peut ne pas être. Le Général Kouamé Lougué, à la retraite, ancien ministre de la défense, aimé de la troupe en son temps, le Général Lougué s'est également montré prêt pour la fonction présidentielle par sa déclaration ratée à la RTB en 2014 à la faveur de l'insurrection populaire de 2014.

Le Général Yacouba Isaac Zida, Il a l'expérience de la gestion de l'Etat, imprégné de la question du terrorisme et peut être candidat à la transition mais son handicap est qu'il est poursuivi par la justice burkinabè et a eu quelques incompréhensions avec ses frères d'armes en 2014-2015. Le Général Pingrenoma Zagré, ancien CEMGA, actuel ambassadeur du Burkina au Ghana, militaire conciliant, éloquent et diplomate, il a le sens de la gestion de l'Etat et peut être candidat. Sa limite est qu'avec sa fonction actuelle hors du pays, il peut être en déphasage avec certaines réalités. Le Général Djibril Bassolé, stratège, il a le profil d'un homme d'Etat ; maitrisant les questions du terrorisme et de la diplomatie, il peut être candidat mais son handicap est qu'il est dans les liens de la justice burkinabè.

Le Colonel Major David Kabré actuel CEMGA, rassembleur, maitrisant les rouages des affaires publiques et de la diplomatie, il peut être candidat mais ses limites restent la maitrise des acteurs d'influence. Le L.t. Colonel Emmanuel Zoungrana, légitime et réputé militaire de terrain au sein de la troupe, il est vu comme un homme qui peut donner de l'impulsion à la lutte contre l'insécurité mais son handicap est qu'il est dans les liens de la justice et qu'il faille trancher en termes de procédures.

Le L.t. Colonel Yves Didier Bamouni, réputé stratège, intègre, major à tous les niveaux et pragmatique, il a également le profil de l'emploi. Chef de corps de Kaya où le Capitaine Ibrahim Traoré actuel chef de l'Etat était son élément avant d'occuper le poste du COTN après le coup d'Etat de janvier 2022, cet officier supérieur est vu comme un homme médian entre l'ancienne et la nouvelle génération au sein de l'armée et peut parler à tous les bords pour une entente cordiale entre les frères d'armes. Les Burkinabè le connaissent peu et son désavantage est la non-maitrise du jeu politique mais certains pensent qu'il a l'intelligence de la situation. Le L.t. Colonel Evrard Somda, jeune, dynamique, il avait ouvertement attiré l'attention du Président Damiba et de son premier ministre sur le manque de matériel de la troupe, il avait pris position du coté du peuple en 2014 pour faire échec au coup d'Etat. Il peut être également un choix mais son handicap peut être la non-maitrise du contexte politique.

NB. Ce que nous Burkinabè devons admettre c'est qu'il n'y'a pas d'hommes messis, immaculés, mais il y'a des hommes valeureux, qui respectent la morale, intègres et qui peuvent servir pour le bien du Burkina Faso. Personne n'est 10 sauf Dieu et toute personne soit-elle parfaite a des limites et il appartient au peuple souverain de trancher au regard des forces et des faiblesses de chacun de faire le choix suivant son intérêt. Des femmes et des hommes pour faire face à la situation actuelle, On les retrouve tant dans le rangs des forces armées que dans le rang des civils. Le choix souverain revient au peuple de faire le choix d'une personne consensuelle, il ne s'agit pas de faire l'unanimité, mais le choix d'un homme d'Etat susceptible de pouvoir se mettre au-dessus de la mêlée, être au-dessus de tous les bords pour gouverner dans l'intérêt général des Burkinabè.

IV- De la formation du gouvernement.

Former un gouvernement inclusif, de personnes compétentes et qui font montre de leur volonté à servir pour le bien de tous. Dans ce sens, on peut proposer :

1- Premier Ministre : Pr Augustin Loada ou Rosine Coulibaly ou Dr Rabsalga Ouedraogo, ou Auguste Dénise Barry ou Newton Ahmed Barry ou Basga Emile Dialla ou Abdoul Karim Saidou ou Joséphine Ouedraogo /Guissou

2- Ministre d'Etat, de la guerre, des forces armées et des anciens combattants : Lt. Colonel Yves Didier Bamouni ou Gle Moise Minoungou

3- Ministre d'Etat en charge de la cohésion sociale : Mme Mariémé Ouattara

4- MATDSI : Pr Léon Sampana ou Kalifa ou Kalifa Séré ou Mahamadou Sawadogo

5- Ministre des arts, de la culture, de la communication, porte-parole et secrétaire Général du Gouvernement : Abdoulaye Barry

6- Ministre de la fonction publique. Fatoumata Bénon/yatassaye ou Jonas Hien

7- Ministre de l'économie, des finances et de la prospective : Moumounou Gnakabary ou Philippe Néri Kouthon Nion ou Pr Taladia Thiombiano

8- Ministre des Mines et des carrières : Toussaint Bamouni ou Pascal Diendéré ou Adama Barry

9- Ministre de l'entreprenariat et de l'emploi : Alexandre Sankara ou Monique Yéli Kam

10- Ministre de la santé et de l'hygiène publique : Pr Christian Napon ou Dr Bertrand Méda

11- Ministre de l'Education et de l'enfance : Dr Kassem Salam Sourwema ou Adama amadé Siguiré

12- Ministre de la justice et des droits humains : Juge Colette Sawadogo ou Me Appolinaire Kyelem de Tambila

13- Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale : Minata Samaté ou Gle Pengrenoma Zagré

14- Ministre de l'habitat et de l'urbanisme : Moussa Zerbo ou l'architecte Francis Kéré

15- Ministre de l'action sociale, humanitaire et du genre : Dr Nestorine Sangaré ou Alino au Faso ou Martine Yabré

16- Ministre du commerce et de l'industrie : Wilfried Bassolé ou Kaboré Victor

17- Ministre des infrastructures : Jean Christophe Ilboudo ou Babou Bayili ou Ousmane Nakoulma

18- Ministre de la révolution agricole et de l'élevage : Rokya Rouamba ou Bassiaka Dao

19- Ministre de l'environnement, de l'écologie et de l'énergie : Aziz Diallo

20- Ministre délégué à la coopération régionale et à la diplomatie de la guerre : Lt-Col Ismaël Kiswensida Soapa Diawari

21- Ministre des TIC et du renseignement numérique : Cptne Farouk Kiswensida Sorgho

22- Ministre des réformes institutionnelles et de la moralisation de la vie publique : Yacouba Ladji Bama ou Me Guy Hervé Kam

23- Ministre des transports et de la mobilité urbaine : Zalissa Koumaré

24- Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique : Pr Afsata Paré ou Pr Windkouni Haoua Eugenie Maiga

25- Ministre des sports, des loisirs et de la mobilisation sociale contre le terrorisme : Colonel Major David Kabré

26- Ministre Délégué à la sécurité : Lt. Colonel Evrard Somda

27- Ministre délégué à la culture et au Secrétariat Général du Gouvernement : Dr Dramane Konaté ou Dr Jocelyne Vokouma

28- Ministre délégué Chargé du Budget. Placide Kaboré ou Pr Salif Yonaba

29- Secrétaire Général du Gouvernement chargé de renseigner le gouvernement : Ibrahim Maiga ou Wendpouiré Charles Sawadogo

NB : Aux dirigeants

Le plus fort n'est jamais assez fort pour rester éternellement le plus fort car le plus fort d'aujourd'hui peut devenir le plus faible de demain et le plus faible d'aujourd'hui le plus fort de demain et l'histoire politique du Burkina Faso est riche d'enseignements à propos. Dans votre gestion, il faut considérer tout le monde du vigile devant votre porte au patron, du pauvre en matériel au riche plein d'argent, du sans voix au preneur de la parole publique, de l'opposition à l'adhésion, de ceux qui vous aiment à ceux qui ne vous aiment pas, ne méprisez personne car la plus puissante attente de tout être humain est d'être considéré.

Dans la gestion des affaires publiques au Burkina Faso, il ne faut pas chercher à écraser la contradiction constructive de ses concitoyens mais plutôt travailler à prendre en compte les critiques pour améliorer votre gouverne au quotidien. Tout dirigeant est faillible et corruptible et nul n'est à l'abri. Ce qui vous sauvera c'est d'écouter toutes les voix, même les voix dissonantes contre votre gouvernance, ne pas prendre des légèretés avec les lois, travailler pour que l'impact de votre action au quotidien donne des résultats visibles, palpables mesurables au quotidien et que les résultats de votre action contribuent à faire baisser la considérablement l'insécurité et le niveau de pauvreté de vos concitoyens.

C'est la seule voie du salut. Pour gouverner ce Burkina Faso de 2022, il faut impérativement allier l'intégrité, la rigueur, la sobriété de Thomas Sankara ; à la bonté et l'accessibilité de Roch Marc Christian Kaboré ; à la rationalité, la prudence et le réseautage de Blaise Compaoré ; à l'engagement et aux stratagèmes de Yacouba Isaac Zida ; au calme et à la sagesse de Michel Kafando ; à la ténacité et au risque de Damiba.

V- Des Conseilleurs spéciaux

Le rôle des conseillers spéciaux sera de suivre les actions des différents ministères et d'apporter leurs avis techniques au Président dans leur domaine de compétence pour les décisions à prendre Chaque semaine, le Président devra avoir une séance de travail avec ses conseillers sur les différentes préoccupations nationales. Il s'agit de prendre « un peu de ceci un peu de cela » dans chacun de ces conseillers pour aider à la prise de décision efficace et qui va l'intérêt de tous. Quelques propositions de conseillers spéciaux : Bernadette Dao, Me Prosper Farama, Dr Balima Sampala, Pr Mahamadé Sawadogo, Pr Augustin Loada, Roch Marc Christian Kaboré, Michel Kafando, Jean Baptiste Ouédraogo, Dr Rabsalga Ouedraogo, Pr Laurent Bado, Pr Luc Ibriga, Pr Mahamadé Sawadogo, Dr Salifou Sangaré, Colonel Jean Pierre Bayala, Colonel Lona Charles Ouattara, Newton Ahmded Barry, tous les généraux de l'armée en activité et à la retraite, Mahamadou Sawadogo, Yacouba Ladji Bama, Dr Daniel Kéré, Ibrahim Maiga, Irène Coulibaly, Odile Bonkoungou, Dr Nestorine Sangaré, Pr Serge Théophile Balima, Alpha Barry, Toussaint Bamouni, Pengwendé Clément Sawadogo, Dr Abdoul Karim Sango, Pr Séni Mahamoudou, Auguste Dénise Barry, Moussa Palenfo, Issaka Kargougou, Tertius Zongo, Mahamadou Karambiri, Mgr Alexandre Bazié, Bonaventure Ouédraogo, El Adj Moussa Koanda, Ollo Mathias Kambou, Yéli Monique Kam, Wilfried Prosper Bako, Boukary Ouoba, Boureima Ouédraogo, Julie Nigan/Somda, Me Batibié Benao.

VI- De la rémunération des dirigeants

Ni embourgeoisement, ni raser les murs, il faut fixer les salaires des dirigeants en fonction des moyens du pays. « Tout travail mérite un salaire » (Karl Marx). A ce titre, occuper une fonction de dirigeant au sommet de l'Etat est un travail qui mérite un salaire. La fonction ne peut être gratuite au risque d'exposer très vite les occupants au vol, aux détournements, la corruption. Un ministre, un président a des besoins, il y'a toutes ces personnes, nous qui les avons choisis qui venons vers eux pour leur demander « de ceci ou de cela », émettre des demandes sociales soit au nom de la famille, de l'amitié, de la camaraderie ect et la perception et le comportement que nous avons-nous-mêmes vis-à-vis de nos dirigeants ne les conditionnent pas parfois à prendre des voies impunies pour nous satisfaire ? Pour moi, si l'on doit renumérer un président du Faso à un milliard de francs CFA sous le contrat qu'il produise des résultats de sorte que le Burkina Faso soit la première nation économique, politique et développée devant les USA, la Chine dans 05 ans ect, pourquoi pas ?

Dans un contexte difficile pour le pays, une telle rémunération peut s'avérer inopportune et répugnante. Dans ce contexte, il est demandé à chacun de faire des sacrifices mais il faut trouver le juste milieu pour permettre à nos dirigeants de vivre dignement sans qu'ils n'aient besoin de se détourner des normes établies. Toutefois, l'homme étant un éternel insatisfait, « il faut marquer nos dirigeants aux pas » (Ladji Bama) quel que soit le niveau de salaire octroyé en exerçant un contrôle permanent sur leur conduite et leur demander des comptes car ils sont les employés du peuple.

VII- De la conclusion

NB : Sans être exhaustif, Il existe des millions de Burkinabè de l'intérieur et de la diaspora qui peuvent faire l'objet de proposition au regard de ces critères définis pour être président du Faso ou membre du gouvernement. Le plus important c'est de rendre le service attendu par la population car « le plus grand pouvoir c'est le pouvoir du service ».

Le Burkinabè au village.
Tel : 51 91 99 99

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Burkina : « Le capitaine Ibrahim Traoré ne doit pas trahir la confiance placée en lui », interpelle le mouvement “Je refuse”

mer, 12/10/2022 - 14:50

« Le capitaine Ibrahim Traoré ne doit pas trahir cette petite dose de confiance, cet infime espoir que le peuple a placé en lui ». Voici en substance le mobile de la conférence de presse du mouvement “Je refuse", ce mercredi 12 octobre 2022 à Ouagadougou.

Le mouvement interpelle le président du Faso, Ibrahim Traoré, à se méfier des citoyens porteurs de « la primauté du ventre ». Cela, dans l'objectif de se concentrer exclusivement sur la libération du Burkina Faso. « Il y a beaucoup de choses qu'on entend et qui feraient suite aux tractations au sein de l'armée pour le pouvoir. Mais si elles sont avérées, c'est que notre situation est plus que gravissime », évoque Oscar Séraphin Ky, coordonnateur du mouvement "Je refuse".

Avant d'affirmer que le pouvoir politique n'est pas la chose des militaires. Ce temps est révolu dit-il. Pour lui, le capitaine Ibrahim Traoré doit nécessairement terminer ce pour quoi il est venu. Pour ce faire, le mouvement appelle l'armée à un sursaut collectif général en soutien à Ibrahim Traoré.

« Ce n'est qu'au Burkina Faso qu'on pourrait entendre que des gens s'opposeraient à l'armement de certains corps », a déploré Oscar Séraphin Ky, coordonnateur du mouvement "Je refuse”.

Concernant la convocation des assises nationales dans les prochains jours, le mouvement se pose la question suivante : « Qui sont les forces vives ? Est-ce les mêmes qui ont été convoquées par le précédent pouvoir sans apporter une valeur ajoutée à notre situation ? ».

Cette conférence se tient à l'orée des assises nationales prévue les 14 et 15 octobre prochains. Elle s'inscrit dans une dynamique de veille citoyenne. Ce, en vue de refuser que le destin du peuple burkinabè soit confié à des incapables, indique Oscar Séraphin Ky.

« Les premières déclarations du capitaine et ses éléments sont en grande partie, ce à quoi aspire le peuple burkinabè », a signalé le mouvement

Le mouvement est pour la liberté de coopération

Les gens doivent faire preuve de patriotisme et respecter la volonté du peuple burkinabè, selon lui. À l'entendre, tout commence par le peuple et finit par le peuple : l'alpha et l'oméga, le début et la fin de tout pouvoir politique.

Le mouvement “Je refuse” dit être pour une liberté de coopération et une diversification des partenaires sur tous les plans. Tant que cela s'inscrit dans une vision de partenariat gagnant-gagnant.

Cependant, le mouvement s'oppose à la présence de toute force étrangère sur le sol burkinabè. Il estime que celles déjà installées doivent plier bagages.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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Technologie : Bang Welegre, un logiciel entièrement burkinabè pour faciliter la gestion des commerces

mer, 12/10/2022 - 14:49

Les entreprises commerciales se créent au même rythme qu'elles ferment chaque jour au Burkina Faso. La mauvaise gestion est l'une des plus grandes raisons de ces échecs. C'est dans le but de répondre à cette préoccupation de nombreux commerçants que Nafann, une entreprise de technologie et d'assistance stratégique commerciale a conçu le logiciel Bang Welegre. Nous avons approché les développeurs de cette innovation technologique pour en savoir davantage. Le responsable marketing de l'entreprise Nafaan, Bassirou Nana, dans une interview nous a éclairés sur le fonctionnement et l'utilisation de Bang Wélegre.

Jeunesdufaso.net : Comment est née l'idée de création du logiciel Bang Welegre et quand a-t-il vu le jour ?

Bassirou Nana : Ce logiciel est né à partir d'un constat que notre équipe a fait lors de ses sorties terrain. Nous avons remarqué que la plupart des commerçants avaient des difficultés liées à la gestion de leurs activités commerciales. C'est ainsi que nous avons mûri la réflexion pour aboutir à la conception du logiciel Bang Welegre qui signifie "savoir faire la part des choses". Ce projet était en cours depuis longtemps mais le lancement officiel a eu lieu en septembre dernier.

A quel besoin répond Bang Welegre et quelles sont ses principales cibles ?

Les commerçants ont parfois des difficultés à gérer leurs activités. La gestion des caisses et des dépenses, la fidélisation de la clientèle sont autant de difficultés rencontrées. Ce logiciel souhaite donc apporter des solutions efficaces. C'est une technologie qui s'adresse à tout type de commerce sans aucune distinction.

Comment fonctionne ce logiciel et quelles sont les stratégies mises en place pour faciliter son bon fonctionnement ?

Bang Welegre existe sous trois formes. Il y a la version « cloud » qui fonctionne entièrement avec la connexion internet et la version locale qui nécessite une installation d'un certain matériel au sein de l'entreprise mais qui n'a pas besoin de connexion internet. La troisième version est celle semi-locale qui peut s'utiliser avec ou sans connexion internet en fonction de votre situation géographique. Pour faciliter l'utilisation et le bon fonctionnement de cette technologie, nous avons mis en place un système d'assistance client constituée d'une communauté de gestionnaires de compte. Ces derniers sont affectés automatiquement à chaque commerce qui utilise le logiciel. Lorsqu'un client souscrit à nos offres, il reçoit automatiquement une formation de la part de son gestionnaire de compte afin d'apprendre à utiliser le logiciel. Ces gestionnaires sont disponibles en permanence pour assister le client et ce, même à la fin de la formation. C'est un suivi gratuit que nous offrons car nous avons remarqué que l'assistance en matière de logiciel au Burkina Faso reste à désirer. C'est donc une stratégie que nous avons instauré pour faciliter l'utilisation de notre logiciel. Lire la suite

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UTM (Université de Technologies et de Management) : "Sessions d'informations en ligne sur la filière génie logiciel

mer, 12/10/2022 - 14:08

L'Université de Technologies et de Management (UTM), organise deux sessions d'informations sur sa toute nouvelle filière : Ingénieur en Informatique Génie Logiciel.

Ces sessions sont destinées à vous fournir toutes les informations concernant le contenu de la formation, les débouchés et les métiers possibles à la fin des études.

Ne ratez pas l'une de nos deux sessions d'informations en visioconférence , car elles pourraient changer radicalement votre avenir ou celui de votre enfant :
Session #1 : Samedi 1er Octobre 2022
Session #2 : Samedi 15 Octobre 2022
Horaire : De 9h30 à 10h30

Au programme :
Présentation des spécialités de la filière Génie Logiciel
Échanges, Questions et Réponses

Lien pour suivre le webinaire : https://bit.ly/web-genie-logiciel

Pour en savoir plus : https://utmbf.com/ingenieur-des-travaux-en-informatique-option-genie-logiciel/

UTM, prêts pour l'emploi »

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Décès de Belem/Kaboré Marthe : Faire-part

mer, 12/10/2022 - 14:00

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Burkina Faso : Le format et le contenu des assises laissent à désirer, selon l'alliance Ensemble pour le Faso

mer, 12/10/2022 - 12:23

Les assises nationales pour l'adoption d'une nouvelle charte et la désignation du président de la transition telles qu'annoncées sont porteuses de germes crisogènes tant les faiblesses sont légion aussi bien en ce qui concerne le format qu'en ce qui concerne le contenu. C'est la conviction de l'Alliance Ensemble pour le Faso qui s'en explique à travers ces lignes.

Au lendemain de sa prise du pouvoir, le Capitaine Ibrahim TRAORE a, au cours de ses différentes déclarations et interviews, annoncé la tenue dans les meilleurs délais d'assises nationales inclusives, rassemblant les représentants de toutes les couches socio-professionnelles, politiques, coutumières et religieuses du pays en vue de la rédaction d'une nouvelle charte de la transition et de la désignation du président de la transition. Après avoir pris connaissance du décret N°2022-002/MPSR/PRES, portant convocation des assises nationales les 14 et 15 octobre 2022, nous en avons pris acte.

Cette convocation est à première vue une confirmation du respect de la parole donnée par l'officier de l'armée burkinabé. Force est cependant de constater que le format et le contenu des assises laissent à désirer.

En rappel, notre pays est à une période charnière de son histoire et son existence même est aujourd'hui compromise en raison de la crise sécuritaire qui le frappe depuis plus de sept ans. A cette crise, il faut ajouter les immixtions intempestives de l'armée dans la vie politique qui ne sont pas de nature à améliorer la situation déjà très préoccupante. Il y a donc urgence à trouver les voies et moyens d'assurer une transition apaisée et réussie, condition nécessaire pour inverser le rapport de force en faveur des FDS sur le front sécuritaire et humanitaire. A cet égard, les assises annoncées revêtent la plus grande importance car nous n'avons plus le droit à l'erreur.

Or, telles qu'annoncées, les assises nationales sont porteuses de germes crisogènes tant les faiblesses sont légion aussi bien en ce qui concerne le format, qu'en ce qui concerne le contenu.

Sur le format des assises

S'agissant du format, nous notons un risque élevé que les assises ne se transforment en une foire de dupes où siègent des personnes qui n'ont aucune légitimité avérée à parler au nom de nos concitoyens. Cela est vrai non seulement pour les partis politiques mais aussi pour les régions, le MPSR et la société civile.

Pour le cas des partis politiques, il est à noter que depuis le coup d'État du 24 janvier 2022 qui a remis en cause l'ordre sorti des élections de 2020, les notions de majorité présidentielle et d'opposition politique sont devenues caduques. Il n'y a donc aucune légitimité attachée aux notions d'ex APMP, d'ex CFOP, d'ONA et d'Autres partis politiques. De plus, la répartition proposée ne reflète aucunement la représentativité politique nationale actuelle. Nous ignorons les critères qui ont prévalu au choix proposé mais son caractère arbitraire évident est une grave entorse au crédit et à l'espérance que le peuple tout entier porte à ces assises du point de vue de sa représentativité et partant, de sa légitimité. La conséquence certaine de ce schéma sera, à n'en pas douter, l'exclusion d'une bonne partie de la classe politique qui porte aujourd'hui les aspirations légitimes de notre peuple.

En ce qui concerne le MPSR, il reste une nébuleuse dont le peuple burkinabè ne connait pas la composition depuis le 24 janvier 2022. Il est important que le peuple burkinabé sache qui le gouverne. Il y a donc lieu de donner la composition du MPSR avant les assises comme gage de transparence dans la gestion de la chose publique.

S'agissant des OSC, l'on ne sait pas encore quels sont les critères qui ont présidé aux invitations qui circulent actuellement. Tout porte à croire que comme aux précédentes assises, seront invités aux assises des « oiseaux du ciel qui ne cultivent pas et qui mangent » en lieu et place des organisations les plus représentatives.

A l'égard des forces vives des régions, tel qu'il a été donné de constater lors de la désignation des représentants à l'ALT, aucun critère objectif ne permettra de désigner les forces vives régionales. Leur choix sera donc guidé par l'arbitraire, toute chose qui déteindra sur la crédibilité des assises et partant, sur la légitimité de ses décisions.

Sur le contenu des assises

S'agissant du fond, il ressort que les assises ont pour mission d'adopter la charte, de désigner le Président de la Transition et de recueillir les propositions pour une bonne marche de la transition. C'est trop léger pour une instance qui doit décider de la vie de la nation.

Après le coup d'État, notre pays a déjà un régime de fait qui dirige le pays. Il n'y a donc aucune raison de se précipiter vers l'abîme. Il convient donc de se donner le temps et les moyens de faire les choses correctement pour mettre le pays définitivement sur la voie de l'espérance.

Notre appel

Au regard de ce qui précède, et prenant l'opinion nationale et internationale à témoin, nous appelons les autorités morales et le peuple burkinabè à la responsabilité et à la vigilance pour ne pas rater ce tournant décisif pour notre histoire commune.

Nous interpellons ensuite le Capitaine Traoré Ibrahim sur sa responsabilité personnelle à ne pas décevoir l'espoir que la jeunesse désabusée et en manque de repère a placé en lui.

Au regard de ce qui précède, nous appelons le Capitaine Traoré à reporter ne serait-ce que de deux semaines les assises nationales pour une meilleure organisation. Ce laps de temps lui permettra de rencontrer l'ensemble des forces vives pour exposer sa vision de la transition. Cette étape est importante pour nourrir les propositions qui devront être faites lors des assises pour une transition réussie.

Il permettra ensuite d'élaborer un document de travail qui servira de base de discussion aux participants et de donner un contenu plus consensuel. Enfin, ce report permettra aussi de revoir le format des assises pour assurer une plus grande représentativité des participants qui devront avoir un minimum de légitimité pour que les décisions prises en soit autant.

Fait à Ouagadougou, le 11 octobre 2022

Pour l'Alliance Ensemble Pour le Faso

Le Président du mois
Wahir Justin SOME
Président du PUR

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Burkina : Les Nations unies « profondément préoccupés par la décision de suspendre toutes les activités politiques et de la société civile »

mer, 12/10/2022 - 12:14

L'ONU demande au Burkina Faso d'ouvrir rapidement des enquêtes approfondies et impartiales sur tous les décès et blessures liés au coup d'État du 30 septembre 2022. Il se dit également préoccupé par la décision des nouvelles autorités de suspendre toutes les activités politiques et de la société civile. C'est ce qui ressort de ce commentaire du porte-parole de l'ONU pour les droits de l'homme, Seif Magango, sur la situation au Burkina Faso.

« Nous suivons de près la situation des droits de l'homme au Burkina Faso après le coup d'État de la semaine dernière. Nous saluons les déclarations des autorités militaires selon lesquelles elles respecteront les "engagements internationaux du pays, notamment ceux liés à la promotion et à la protection des droits de l'homme". Cependant, nous restons préoccupés par les multiples allégations de violations des droits de l'homme qui continuent d'être rapportées dans de nombreuses régions du pays.

Nous restons préoccupés par la situation sécuritaire et humanitaire désastreuse à laquelle est confrontée la population civile dans les régions du Centre-Nord et du Sahel, qui est quotidiennement menacée de violence par des groupes armés non étatiques. Des rapports crédibles suggèrent qu'au moins huit enfants sont morts de malnutrition récemment dans la ville de Djibo, qui est assiégée par des groupes armés non étatiques depuis mai 2022.

Le dernier convoi qui a tenté d'apporter une aide humanitaire à la ville le 26 septembre a été attaqué par des groupes armés, faisant 37 morts, dont 10 civils.
Nous sommes également profondément préoccupés par la décision de suspendre toutes les activités politiques et de la société civile. Nous exhortons les autorités militaires à annuler immédiatement cette décision arbitraire et à protéger efficacement tous les droits de l'homme.

Nous notons que les autorités se sont engagées à s'attaquer de manière décisive au "terrorisme", mais nous rappelons que toutes les opérations militaires, y compris celles menées contre des groupes armés non étatiques, doivent être pleinement conformes au droit international des droits de l'homme et au droit international humanitaire applicable et doivent assurer la protection effective des populations civiles.

Nous demandons au Burkina Faso d'ouvrir rapidement des enquêtes approfondies et impartiales sur tous les décès et blessures liés au coup d'État - y compris ceux d'au moins quatre personnes tuées et huit autres blessées lors de pillages et de manifestations pro-coup d'État depuis le 30 septembre - et de veiller à ce que les responsables soient tenus de rendre des comptes.

Nous demandons également aux autorités actuelles et aux nouveaux dirigeants de condamner sans équivoque tous les cas de discours de haine et d'incitation à la violence, où qu'ils se produisent, et de veiller à ce que les coupables soient tenus responsables conformément à la loi ».

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Présidence de la transition au Burkina : « Qu'on nous foute la paix avec cette question d'âge ! »

mer, 12/10/2022 - 12:13

Pour l'Association des citoyens leaders (ACLE) le capitaine Ibrahim Traoré doit absolument prendre la présidence de la transition à l'issue des assises nationales sous peine d'être considéré comme un traitre car beaucoup de ceux qui veulent présider cette transition ont déjà montré leurs limites sous Roch Kaboré et dans des régimes passés.

C'est le Capitaine ou rien. Age, âge ! Qu'on nous foute la paix avec cette question d'âge. La merde que nous traversons aujourd'hui est-elle la faute des jeunes ?

La plupart des gens qui s'agitent dans l'ombre, manœuvrent pour présider la transition en surfant et prétextant l'âge du capitaine n'ont qu'à admettre qu'ils n'ont plus grand-chose à apporter pour ce pays. Et que le jeu de siège est terminé. Si vous n'avez pas un idéal à vendre à ce peuple martyrisé du Burkina Faso, ce n'est pas la peine de vouloir présider cette transition. Elle ne sera pas gérée comme celle de 2014. Détrompez-vous. Elle ne va pas servir de tremplin pour une retraite paisible.

Le jeune capitaine a fait appel à la mobilisation populaire et patriotique pour parachever le coup d'état et nous pensons qu'il est de bon ton que cette même mobilisation populaire et patriotique soit le bouclier de cette nouvelle transition.

Beaucoup de ceux qui veulent présider cette transition ont déjà montré leurs limites sous M. Rock KABORE et dans des régimes passés. La capacité, la compétence, et la sagesse ne rime pas forcément avec l'âge. Le Burkina Faso n'a pas forcément besoin de quelqu'un qui a un long curriculum vitae ou qui est âgé pour assurer la présidence de la transition. Nous avons besoin d'un patriote dans l'âme qui est prêt à lutter contre vents et marée, qui soit prêt au sacrifice suprême pour laver la honte que nous subissons depuis plus de 35 ans.

Les personnes âgées qui sont patriotes et désintéressées vont proposer leurs services au jeune Président dans l'ombre ou en public en occupant des postes stratégiques tels que le premier ministère, l'économie, les affaires étrangères. Ils ne regarderont pas l'âge du Président mais leur folle envie de voir le Burkina Faso sortir du bourbier terroriste.

Cela va guider leurs actions et conseils autour du jeune capitaine. Ils ne vont pas non plus venir et commencer à préparer une transmission comme la transition de l'ex Président DAMIBA et celle de 2014 qui n'ont véritablement pas servi à grand-chose.
Il nous faut un nouveau contrat social pour l'avènement d'un Etat-nation
Il faut une vraie refondation de notre pays. Il faut un nouveau contrat social. Il faut restaurer notre territoire et mettre en place des institutions républicaines à même de faire du Burkina Faso un Etat-nation. Sinon pour l'heure, c'est le narcissisme ethnique, religieux, communautaire et régionaliste qui prévaut.

Chacun est citoyen de son ethnie, de sa religion, de sa communauté et de sa région. Le statut de citoyen burkinabè, la fierté de se sentir burkinabè vient au second ou au troisième plan.

Nous en voulons pour preuve, aujourd'hui une partie de l'opinion jubile et déborde de joie, du simple fait que le capitaine est un musulman, certains du fait qu'il est originaire d'une autre région et d'une autre ethnie. C'est le mal profond qui gangrène notre si chère patrie le Burkina Faso.

Bref, ce n'est pas un secret de polichinelle, nous ne sommes pas dans un Etat-nation. Le rôle de la présente transition c'est de jeter les bases de ce chantier et faire en sorte que tout gouvernant qui viendrait après les élections ne puisse pas dévier de cette trajectoire, de cet idéal. Que l'agenda reste l'avènement d'un Etat nation au Burkina Faso comme le prévoyait le capitaine Thomas SANKARA.

Si le Capitaine refuse, nous devons le considérer comme un traitre.
Si le Capitaine Ibrahim TRAORE refuse de porter les espoirs du peuple, les aspirations du peuple, la lutte du peuple, nous devons le considérer comme un traitre qui s'est servi du peuple pour des intérêts purement égoïstes. Il donnera ainsi raison à jeune Afrique. Ce canard qui confiait que le Capitaine et ses hommes étaient seulement venus réclamer au Lieutenant-colonel DAMIBA leur part du gâteau pour avoir participé au coup d'état contre le régime de M. Rock Marc Christian KABORE.

Aussi tous les sous-officiers et militaires de rangs qui ont mené la rectification du MPSR avec lui, pourront l'accuser à juste raison. En effet, en tant que jeune capitaine, s'il atteint les 21 jours comme chef d'Etat, il peut dormir tranquillement avec les droits de statut d'ancien président tandis que des mafieux vont venir perpétuer les mêmes pratiques et travers qui nous ont entrainés dans cette situation inextricable. Ils vont continuer à sacrifier ces soldats en chaire de canon au profit des systèmes mafieux qui sont derrières ce business aux multiples facettes et aux multiples dénominations de djihadisme, de terrorismes, etc.

De ce fait, nous, Association des Citoyens Leaders invitons l'ensemble des organisations de la société civile et les citoyens patriotes à se mobiliser les 14 et 15 octobre 2022 afin que le Capitaine assure la Présidence de la transition.

Citoyens Leaders, jeunesse combattante du Burkina Faso et de l'Afrique, notre heure a sonné. Toutes les grandes révolutions ont été portées par des jeunes. Nos oncles et tantes, nos mamans et papas ont fait de leur mieux. Comme le disait Frantz FANON « chaque génération découvre sa mission, l'accomplit ou la trahit ». Donc, à nous d'accomplir la nôtre !

Chaque fois que l'occasion d'un changement radical, profond et fondamental s'est présentée, la lutte a été toujours très vite récupérée par les gens système. Nous avons toujours raté le virage de notre histoire. Il y a un complot national et international ourdi pour récupérer toutes les luttes de libération de notre peuple courageux. Autant le dire le Burkina Faso est un enjeu géostratégique.

Cette fois-ci, changeons de méthode et de stratégie.
A l'analyse, ce qui manque à ce peuple stoïque et patient, c'est la constance dans la lutte. Après le succès éphorique de chaque lutte, les masses populaires partent dormir sur leurs lauriers, espérant que le nouveau prince va prendre en compte leurs aspirations et résoudre leurs problèmes fondamentaux. Cette stratégie n'a jamais marché.

Camarades Citoyens Leaders, cette fois-ci, il faut que nous changions de méthode et de stratégie.

Il faut nécessairement mettre en place un mouvement de veille citoyen pour contraindre les autorités de cette transition à nous amener à bon port. Tous les citoyens engagés et les organisations de la société civile spécialisées dans la veille citoyenne et la bonne gouvernance peuvent se joindre à nous dans le cadre de ce vaste mouvement.
Osons pour un monde meilleur !

Contact : +226 70 53 67 81
Email : acle2018.bf@gmail.com
Ibrahima TRAORE,
Président de l'Association des Citoyens Leaders.

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Burkina : « Dans ce contexte, qui peut-on désigner dont la légitimité dépasserait le capitaine Ibrahim Traoré ? », interroge le politiste Idrissa Diarra

mer, 12/10/2022 - 00:58

L'avènement du MPSR II ramène à la surface, les attentes jusque-là non comblées des Burkinabè et les défis pressants à relever. Dans cette interview consacrée à la situation nationale, le politiste et géographe-planificateur, Idrissa Diarra, fait un diagnostic et ouvre des perspectives avec les nouveaux dirigeants.

Lefaso.net : Qu'est-ce qui explique le long silence que vous avez observé ces dernières années, alors qu'on vous a connu dans les périodes contemporaines à l'insurrection populaire avec des réflexions fréquentes sur des sujets d'intérêt national ?

Idrissa Diarra : Votre observation est juste ! Certains de mes lecteurs que je rencontre me posent souvent cette question. L'explication est que l'enjeu qui prévalait à l'époque, notamment la question de révision de l'article 37 de la Constitution, était un enjeu de taille pour la consolidation de la démocratie dans notre pays. Enjeu d'autant plus important que Blaise Compaoré avait déjà fait plus de 25 ans au pouvoir, donc plus d'une génération. Il était important de changer la donne et l'environnement politique, avec l'impulsion d'une nouvelle classe de dirigeants politiques. Tant qu'il n'y a pas de possibilité d'alternance, la scène politique demeure verrouillée au profit d'un groupuscule, ce qui joue négativement sur la qualité de la démocratie.

Après cet épisode, nous avons assisté à la gouvernance de Roch Kaboré, avec par moments quelques propositions ponctuelles. Mais il se trouvait que les publications que je faisais souvent (avant la chute de Blaise Compaoré, sous la transition avec Michel Kafando et Isaac Yacouba Zida) étaient beaucoup plus scientifiques que de simples tribunes. Autant elles répondaient à l'actualité, autant elles soulevaient des problématiques structurelles qu'il fallait nécessairement résoudre. Malgré tout ce temps passé, de 2014 à aujourd'hui, ces sujets restent toujours d'actualité. Si bien que souvent, quand un problème d'actualité survient sur la scène politique, je suis tenté d'aller fouiller une de mes vieilles publications pour les réchauffer ; on peut même publier certaines en l'état (tant elles sont d'actualité). Je les partage souvent sur ma page Facebook et dans certains groupes WhatsApp).

Aussi, lorsque vous publiez et que vous vous rendez compte que malgré tout, les acteurs politiques ne s'ouvrent pas pour changer les choses et que rien ne change, ça peut paraître comme de l'acharnement d'insister.

Il y a également le fait qu'il est vrai que la vie politique nous intéresse pour apporter notre contribution par les réflexions, mais chacun a aussi sa vie professionnelle et des activités personnelles qui nécessitent qu'il y consacre le temps nécessaire. Je ne vous apprends rien en la matière ; en tant que journaliste, vous savez que les tribunes, les sujets de réflexions demandent beaucoup d'énergie, de temps et de ressources.

Au-delà de tout cela, il y a le fait que les acteurs politiques qui sont en train d'apparaître sont de plus en plus de notre génération. Donc, il y a des canaux directs par lesquels on peut leur parler.

Maintenant, quand le sujet est vraiment problématique et dangereusement glissant, on publie pour éviter des drames.

Qu'est-ce qui explique que les dirigeants ne tirent pas matières de toutes ces contributions faites par les citoyens par les divers canaux, et ne se servent surtout pas du passé ?

On est tenté de dire qu'ils ne tirent pas leçon du passé effectivement ; ils oublient très vite ! Mais ce n'est pas forcement de leur faute. Il faut peut-être autour d'eux, un dispositif qui les contraigne d'une certaine manière à toujours rester en alerte et surtout garder à l'esprit ce passé-là. Il faut instituer ce mécanisme d'alerte. Ce n'est pas forcément un organe formel, rémunéré, mais semi-formel, reconnu par les dirigeants et qui peut de temps à autre rappeler la trajectoire à suivre. A titre d'exemple, un Forum d'acteurs qui, par moments, peut réunir les citoyens qui le souhaitent sur des questions d'intérêt national. Ce forum doit être ouvert à tout acteur qui se sent capable et veut apporter une contribution. Il peut avoir un noyau, composé de divers acteurs, qui n'est pas rigide. Donc, de façon périodique, on peut organiser ces rencontres dans des grandes salles de la taille d'un amphithéâtre, où les participants réfléchissent et rédigent un rapport qu'on transmet aux dirigeants. Ce sont des initiatives qui peuvent aider beaucoup.

Etes-vous de ceux-là qui sont déçus qu'après une insurrection admirée à travers le monde, le Burkina en soit là aujourd'hui ?

Oui, je suis particulièrement déçu. Voyez-vous, on est aujourd'hui à un retour aux coups d'Etat. Nous sommes contre les coups d'Etat par principe, parce qu'ils nous font régresser d'une manière ou d'une autre. Le coup d'Etat du 24 janvier est venu compromettre une certaine marche démocratique que l'insurrection populaire avait imprimée. Cependant, ces coups d'Etat ont profité des insuffisances qu'on n'a pas su combler. Il y a des propositions que les pouvoirs auraient pu mettre en œuvre pour nous éviter tout cela. Malheureusement, on a parfois l'impression qu'il y a un clan ou une clique de personnes qui se constitue autour des régimes, qui ferment leurs yeux et leurs oreilles pour ne pas voir et entendre le peuple. A un certain moment, on sent même l'arrogance des dirigeants vis-à-vis du peuple ; on se demande encore pourquoi c'est ainsi. On a l'impression que ceux qui accèdent au pouvoir pensent que « ça n'arrive qu'aux autres ».

La veille de la crise, c'est à-dire le jeudi 29 septembre 2022, je disais à des amis lors de causeries informelles durant le temps d'une pause, que l'incident survenu à Gaskindé ne pouvait pas rester impuni ; de la même manière que le drame d'Inata n'est pas resté impuni… Un de mes interlocuteurs m'a demandé si le drame d'Inata avait été vraiment sanctionné ? J'ai dit bien-sûr que oui, parce que la sanction a porté justement sur Roch Kaboré lui-même qui a vu son pouvoir renversé par un putsch. C'est à cela que j'en venais. Ce même jour, dans la soirée, le bilan des manifestations spontanées pour la démission du lieutenant-colonel Damiba à Bobo Dioulasso faisait cas de mobilisations de masse à la place Tiéfo-Amoro.

Dans une tribune que vous avez publiée, il y a quelques jours, vous exhortez les leaders coutumiers et religieux à poursuivre les sorties de sensibilisation à travers le pays pour réconcilier également l'armée. Finalement, cette catégorie est devenue le dernier rempart de la société !

Oui, il ne faut pas se leurrer, les autorités coutumières et religieuses sont de vraies institutions du pays. Ce sont des éléments établis de notre société depuis très longtemps dans nos traditions. Dans la cellule familiale, dans tous les actes sociaux que nous posons, on retrouve toujours ces institutions. A titre d'exemple, en Islam (que je connais assez bien), quand une personne aménage dans sa nouvelle maison, généralement, elle organise ce qu'on appelle un ‘‘walima'', une sorte de ‘‘doua'', et ce sont les personnes ressources qui sont appelées pour cela. Les naissances, les mariages, les décès, etc. sont tous des évènements qui mettent au centre ces institutions. Une autre illustration…, lorsque le président Blaise Compaoré est revenu récemment au pays, certains ont reproché à la démarche, le fait de ne s'être pas appuyé sur ces institutions traditionnelles (les forgerons, les parentés à plaisanteries, les coutumiers et religieux, etc.). Donc, ce sont des institutions qu'on pourrait qualifier d'informelles, mais qui régulent la société.

Voilà pourquoi, je pense que leur contribution est très importante pour la cohésion sociale même de l'armée. Quand l'ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo - issu du corps de l'armée -, a publié son livre, on a vu ce que cela a provoqué comme polémique. C'est pour dire que ce fossé des antagonismes au sein de l'armée date de très longtemps. Au-delà de cela, on constate que les débats qui tournent autour de Thomas Sankara cristallisent souvent les postions. Les positions sont très tranchées ; ceux qui sont anti-Sankara et ceux qui sont pro-Sankara. Cela se voit dans le milieu intellectuel et la société de façon générale.

Leur implication dans les crises, surtout politiques, ne va-t-elle pas entamer finalement leur crédibilité à un moment donné ?

Les sociétés aussi sont appelées à évoluer. Plusieurs auteurs, comme Guy Hermet, Bertrand Badie, ont, dans leurs ouvrages, évoqué la sociogenèse des politiques occidentales. La démocratie en Occident est vue par ces penseurs comme le produit d'une sociogenèse, donc d'une évolution de la société au gré des contradictions et des trajectoires historiques. Dans notre contexte, la démocratie est récente par rapport à d'autres pays, comme les Etats-Unis. Ces contradictions bousculent à un moment donné, un certain ordre établi depuis longtemps par la tradition. Dans le passé, c'était des royautés par endroits.

Au fur et à mesure que le temps est passé, les choses ont subi l'évolution et ces pouvoirs ont renoncé à certaines pratiques et prérogatives d'antan. Notre société est donc en construction continue avec les autorités coutumières et religieuses. Les interactions sociales sont dans l'ordre normal des choses certes, mais il est important que les acteurs, les citoyens en général, sachent raison gardée pour ne pas brusquer dangereusement certaines choses. Il faut qu'ils se fixent certaines limites. De la même manière, il est important que les acteurs coutumiers et religieux sachent qu'il y a une dynamique en marche. Il faut aussi que les acteurs coutumiers et religieux développent des approches de communication adaptées et sachent anticiper les évènements pour couper court à certaines réactions négatives et fausses informations.

Nous sommes au MPSR II. Le président Traoré annonce des assises, la mise en place d'un gouvernement, la désignation d'un nouveau président de transition. Pensez-vous que toutes ces démarches soient aujourd'hui nécessaires, lorsqu'on sait que l'un des reproches faits à Damiba, c'est de n'avoir pas assumé son pouvoir ?

Je pense que l'inclusion est une bonne chose. Mais elle ne doit pas être comprise de façon partielle, en termes d'avantages seulement. Voyez-vous, généralement, quand les politiques parlent d'inclusion, c'est pour en réalité bénéficier des avantages du pouvoir. C'est cela le jeu, on n'a pas besoin de tourner en rond. Il y a des exceptions certes ! Mais généralement, c'est ce qui signifie inclusion pour beaucoup. Aujourd'hui, le pays étant en danger, qu'est-ce qui empêche les états-majors des partis politiques de lever des contingents parmi leurs militants dans les différentes communes pour renforcer les effectifs des VDP ? Puisqu'ils sont censés animer la scène politique ! Ces partis ont toujours clamé qu'ils sont les plus grands, les plus ancrés sur le territoire national. Si ces affirmations sont réellement avérées, elles sont un atout de taille pour mobiliser leurs militants à travers le pays pour renforcer les rangs des VDP dans la lutte anti-terroriste !

Mais si au lieu de cela, ces partis politiques ne pensent qu'aux assises et aux élections, il y a un problème. Je ne suis pas contre les assises pour parler de certaines questions sensibles comme les rémunérations dans les organes de la transition et pour se donner des programmes cadres et des lignes de conduite à tenir. Mais des assises uniquement pour désigner une autre personne pour conduire la transition en lieu et place du capitaine Traoré, ne me paraissent pas opportunes. On peut se poser la question de savoir, sur quelle base les tenir ? Qu'est-ce qui fonde la légitimité d'un groupe de personnes ou d'un échantillon qu'on aura simplement trié sur des bases subjectives pour aller à une table des Assises nationales, pour dire par la suite que son choix de président est légitime ?

Je crois que le capitaine Traoré ne s'est pas retrouvé à ce niveau par un pur hasard ; c'est un groupe de militaires (MPSR) qui a estimé qu'il peut conduire les choses. Ces militaires ont désigné celui qu'ils veulent déjà. On peut avoir des divergences, mais il faut travailler à les aplanir. Donc, le capitaine Ibrahim Traoré jouit déjà d'une certaine légitimé qui lui a valu d'être le représentant de ce groupe de militaires qui constitue bon gré mal gré, une force sociale après tout. Aussi, quand le putsch est intervenu, il y a eu une mobilisation de milliers de citoyens dans les rues à travers certaines localités du pays pour soutenir l'action du capitaine Traoré et de son groupe. Le troisième élément de sa légitimité se trouve dans le contenu assez pertinent de ses premières déclarations sur les préoccupations du moment, des propos applaudis par beaucoup.

Pour moi, on gagnerait donc à accompagner le capitaine Traoré à diriger la transition. Surtout qu'il a exprimé des éléments dans lesquels une bonne frange du peuple se reconnaît. J'estime qu'il ne faut pas être dans le complexe de grade hiérarchique militaire. Si on dit de désigner un président, on va se poser les questions suivantes qui font prendre et du temps, et des risques : qui ? Comment ? Désigner un homme politique ? Sur quelle base ? On a vu des partis politiques dits grands, mais qui ont lamentablement échoué aux élections au regard de leurs scores. Aussi, à l'épreuve du temps et des circonstances, des partis politiques qui jouissaient d'une grande popularité, ont vu leurs audiences s'affaiblir considérablement du fait de leurs gouvernances internes, de leurs choix inappropriés à un certain moment ou même du fait de leurs compromissions dans les affaires publiques. Dans ce contexte, qui peut-on désigner dont la légitimité dépasserait le capitaine Ibrahim Traoré ?

Un autre aspect qui mérite d'être soulevé, c'est qu'on a vécu une quarantaine d'années avec la même génération politique qui n'a pas su faire changer les choses de façon significative, malgré l'évolution du monde. Aujourd'hui, le bilan qu'on peut faire du parcours de cette génération aux affaires depuis une quarantaine d'années, c'est quasiment l'échec de la gouvernance. On dirait que j'exagère un peu, mais si cette génération avait réussi, on ne serait pas là. Regardez comment certains leaders politiques sont insultés dans le forum sur les médias lorsqu'ils font des sorties publiques. Des acteurs politiques qui n'ont pas réussi à faire émerger des jeunes (malgré les compétences intellectuelles des jeunes de nos jours).
Aujourd'hui, chaque Burkinabè doit donc apporter sa contribution sans réserve, en fonction de ses possibilités pour accompagner la transition afin de sortir de cette vague d'insécurité qui menace notre existence même.

Quel gouvernement faut-il aujourd'hui (on a reproché à Damiba, sur ce point, un gouvernement pléthorique et politique) ?

Personnellement, je ne trouve pas que le gouvernement de Damiba ait été pléthorique. Face à un enjeu de guerre, il ne faut souvent pas être très regardant sur certains détails. Je pense que le Burkina Faso ne manque pas de moyens pour prendre en charge ses ministres. Un effectif de 25 à 26 ministres n'entrave pas l'efficacité d'un conseil des ministres ou la bonne marche de la gouvernance. Il ne faut pas trop s'attarder sur ces détails. Il est vrai qu'il y a souvent des appels à la réduction du train de vie l'Etat avec des effectifs de ministres réduits ; mais reconnaissons que les ressources allouées aux salaires des ministres ne sont pas définitivement perdues, puisqu'elles restent dans le pays (ces ministres emploient un personnel rémunéré à titre privé ; des membres de la famille, des amis, des collaborateurs, des prestataires de services, bref, des personnes tierces bénéficient de l'emploi de ces salaires d'une manière ou d'une autre). En d'autres termes, les salaires des ministres sont redistribués dans la société burkinabè d'une manière ou d'une autre. A mon sens, il ne faut donc pas être trop tatillon sur ces questions.

Ne remettons pas en cause une certaine organisation habituelle de la transition, au risque de s'engager dans des aventures qui vont ralentir ou nuire à un certain élan de diligence qu'on veut imprimer à la transition.

Prenons l'exemple des départements ministériels : lorsqu'il y a un changement et qu'il y a scission ou fusion de certains départements, cela impacte négativement le fonctionnement des directions et le personnel des administrations tarde à se retrouver. Tout cela retarde certains actes et projets importants au niveau national. Donc, la marge de 25 ou 26 ministres, ce n'est, à mon avis, pas trop. Par ailleurs, si on doit faire le choix d'adjoindre des acteurs politiques, ce ne doit pas forcément être les mêmes visages qu'on a vus depuis belle lurette. Il y a des hommes et femmes compétents discrets et dévoués au service dans les partis politiques, d'autres visages nouveaux, compétents, qui peuvent apporter quelque chose d'autre, face aux enjeux du moment. C'est cette inclusion portée vers l'alternance interne à prôner aussi dans les partis politiques, qui peut nous permettre d'évoluer avec de nouvelles idées et de nouvelles dynamiques.

Inclusion dans la gouvernance certes, mais il faut éviter une approche qui fixe rigidement des quotas de participation des partis politiques dans les organes de la transition ; éviter les attelages du genre « ancienne opposition, ancienne-ancienne opposition, ancienne-ancienne majorité, non-alignés », etc. De 2014 à aujourd'hui, les choses ont changé, il faut que les gens comprennent cela ; ceux qui avaient dix ans à l'insurrection ont aujourd'hui 18 ans. Le capitaine Traoré avait 26 ans, aujourd'hui il en a 34… Donc, les assises doivent simplement permettre de donner une caution et une légitimité au capitaine Ibrahim Traoré aux yeux des institutions internationales et créer un consensus autour de lui et non pas de générer des antagonismes politiciens pouvant être suscités par l'organisation d'une quelconque élection en miniature en salle.

D'aucuns sont également contre une assemblée législative de transition, ils préfèrent une gouvernance par ordonnances. Etes-vous favorable à une telle option ?

Je ne suis pas favorable à cela non plus, parce qu'un président ne peut pas, dans notre contexte de guerre, passer tout son temps à analyser et signer des tas d'ordonnances. Ce serait trop lourd et fastidieux par rapport aux enjeux du moment. C'est important qu'il y ait une Assemblée législative qui peut mener certaines réflexions sur les lois, la gouvernance, bref, jouer tout son rôle et faciliter ainsi la tâche au président et son gouvernement. Maintenant, dans la composition de cet organe, il faut vraiment des compétences qui soient à la hauteur de l'enjeu et l'esprit d'ouverture et de renouvellement des acteurs. Le comité de rédaction (de l'ancienne charte) avait proposé un nombre de 51 membres, que le pouvoir a finalement élargi à 71. On peut revoir ce nombre pour que ce soit plus efficace.

Je suis contre la remise en cause de cette architecture avec la présence d'une assemblée législative, parce qu'à l'international, il y a des instances dans lesquelles siègent des parlementaires de chaque pays. C'est dans l'intérêt du Burkina d'être représenté à ces instances parce que cela participe à la diplomatie de notre pays qui en dépend. N'oublions pas non plus que les membres de l'assemblée participent à la Haute cour de justice qui jugent certaines hautes personnalités.

Au regard de ces observations, je suggère à mes concitoyens de ne pas trop se focaliser sur la pauvreté du Burkina Faso. D'ailleurs, nous ne sommes pas pauvres. On a tendance à penser qu'il ne faut pas que les gens deviennent plus riches. Mais, ce n'est pas parce que certains ne veulent pas que les gens soient plus riches que leur situation personnelle va s'améliorer ! Quand je circule dans la ville, je suis parfois étonné par l'envergure de certains immeubles. Des constructions impressionnantes voient le jour régulièrement.

Est-ce possible que quelqu'un puisse empêcher cela ? Que ce soit au Burkina ou ailleurs, on ne peut pas empêcher les gens d'être riches, pourvu que ce soit par la voie noble. Donc, ne soyons pas comme dans un panier de crabes où nous passons plus de temps à nous tirer les uns les autres vers le bas. S'il y a des parlementaires dans un organe législatif, cela va aussi créer une masse de compétences qui pourront servir le Burkina Faso dans le futur. Les anciennes compétences parlementaires sont en train de partir à la retraite, donc il faut former de nouvelles personnes pour assurer la relève.

Quelle doit être la place des Organisations de la société civile (OSC) aujourd'hui ? On parle des organisations politiques, mais la réalité est que les OSC aussi ne jouissent pas d'une bonne image non plus ?

Malheureusement, plusieurs leaders d'OSC en vue, se comportent comme des militants de partis politiques. Ce sont en général des personnes qui, conscientes que la lutte au sein des partis politiques est âpre, préfèrent s'isoler pour échapper à la difficile règle de discipline au sein des partis politiques et se rendre plus visibles dans les médias afin de pouvoir accéder plus rapidement à certains avantages du pouvoir. On le voit à chaque fois qu'il y a un renversement de régime ; ces acteurs revendiquent leurs places dans les organes dirigeants. Ce n'est pas parce qu'on a eu à organiser des conférences de presse qu'on doit avoir accès à des organes et postes. Il faut vraiment se focaliser sur les compétences, plutôt que sur les tapages médiatiques que ces acteurs font. Si on procède ainsi, ces OSC dites spécifiques vont disparaître, parce que le but de leurs tapages et agitations, c'est d'avoir des postes.

En conclusion ?

La situation politique au Burkina mérite d'être prise avec très grand sérieux et prudence, parce qu'avec ce qui s'est passé le 30 septembre 2022 et jours suivants, il peut avoir un sentiment profond d'échec dans certains rangs d'une part et de d'orgueil et de triomphalisme dans d'autres groupes. Ces ressentiments résiduels peuvent toujours se cristalliser (je dirais même qu'ils demeurent). Il faut travailler à les désamorcer. C'est en cela que je vois les leaders coutumiers et religieux dans le rôle de campagne active de pacification dans les rangs de l'armée et des FDS de façon générale. Il faut inviter tous les protagonistes, voire tout le monde, à placer l'intérêt supérieur de la nation au-dessus de nos égos. Au-delà de nous-mêmes dans le présent, c'est l'avenir de nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants qui se joue dans cette situation. A force de trop titrer sur la corde, nous risquons de compromettre l'avenir de nos propres enfants que nous aimons tant. J'en appelle vraiment à l'esprit de paix, de sagesse, d'ouverture et à la promotion de la jeunesse.

Aux dirigeants, je suggère de se focaliser sur les intérêts du peuple, qui sont la restauration des territoires sécurisés, le retour des déplacés internes, la prise en charge des questions humanitaires et de s'adjoindre les personnes compétentes qui peuvent les accompagner dans ce sens. Dans cet esprit, j'aimerais souligner que la localisation géographique de certaines institutions (la présidence du Faso par exemple) ne favorise pas leur proximité avec les populations. Or, l'appropriation des institutions par les populations est importante dans un contexte de guerre. J'allais donc faire la proposition que l'on puisse avoir des bureaux et secrétariats annexes de la présidence, plus accessibles aux populations qui veulent faire des propositions. Cela va permettre davantage la connexion populaire aux institutions et, partant dirigeants eux-mêmes.

Il est très important que nos concitoyens désignés comme membres des organes de la transition s'efforcent d'assumer leurs fonctions avec l'esprit de sacrifice et évitent de mettre en avant leurs exigences en termes de rémunération et de bénéfice d'avantages purement matériels. Il y a beaucoup d'autres choses à dire, mais on peut s'arrêter ici pour aujourd'hui. On reviendra sur d'autres éléments, si cela s'avère nécessaire. Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Interview réalisée par O.L.O
Lefaso.net

Catégories: Afrique

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