Au Venezuela, l’opposition incarnée par la plate-forme d’unité démocratique (MUD) compte organiser un référendum « sauvage » dimanche 16 juillet 2017. De leur côté, le président Maduro et ses amis du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) ont annoncé une élection constituante inattendue le 30 juillet. Les dés de la politique vénézuélienne sont jetés et pipés et opposition comme gouvernement les roulent au risque de les rompre. Juillet 2017 s’annonce comme un mois de vérités antagonistes et d’exacerbations incertaines.
Le procès en illégitimité est équitablement partagé. Pour les autorités, les opposants sont des putschistes en puissance et en action. Pire, ils seraient l’émanation d’un complot anti patriotique ourdi par des forces étrangères, hostiles et réactionnaires. De son côté, l’opposition conteste la légitimité du président Nicolas Maduro. Mal élu en 2013, balayé aux législatives de 2015, il manipulerait les institutions pour perpétuer son pouvoir, aidé par les reliquats du communisme international et le régime cubain qui serait son modèle.
Chacun présente son récit comme vérité transcendantale et la vérité ne se négociant pas, elle imposerait son évidence. Cette évidence autiste empêche tout dialogue reposant sur l’obligation minimale d’une reconnaissance mutuelle. Le vote organisé par chacun selon les modalités qui lui correspondent est sensé trancher le différend : le 16 juillet au profit des opposants et le 30 à celui du Parti socialiste unifié du Venezuela. Autant dire que ces consultations ont pour vocation de mobiliser les deux camps au seul bénéfice d’une exacerbation des violences. Le terrain est déjà bien préparé. Plus de 90 personnes des deux camps sont tombées au champ de ces certitudes intolérantes à tout dialogue.
La communauté régionale et internationale, pour reprendre la formule vide et généralement utilisée en ces circonstances, ne facilite pas la résolution du conflit. Entrés dans le jeu des anathèmes croisés, les uns et les autres soutiennent leur camp au détriment d’une sortie de crise négociée. Luis Almagro, le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), mobilise ses capacités intellectuelles et institutionnelles contre le président Maduro. Il s’efforce de trouver la majorité requise par les statuts de l’institution pour obtenir l’adoption d’une condamnation éventuellement assortie de sanctions. Il s’appuie sur le Brésil, dont le chef d’Etat intérimaire Michel Temer a accédé aux affaires de façon démocratiquement frauduleuse, l’argentin Mauricio Macri, et sur les membres de l’Alliance du Pacifique. Le président vénézuélien bénéficie de son côté du soutien inconditionnel de la plupart des pays membres de l’ALBA, ainsi que de la Russie ; tous condamnent l’ingérence inadmissible des réactionnaires libéraux de tout poil et « tout monde ».
Le scénario du pire est donc bien installé dans le paysage politique vénézuélien. Est-il pour autant inscrit dans le marbre ? La question en tous les cas mérite examen. Toute situation de conflit génère deux types de comportements. Les fondamentalistes des deux camps sûrs de leurs raisons veulent imposer leurs vérités, quel qu’en soit le prix. Mais il y a aussi ceux qui privilégient la paix civile et refusent que la vérité, fût-elle la leur, puisse s’imposer au prix du sang. La crise vénézuélienne a fabriqué des partisans du dialogue dans les deux camps en présence, tout comme dans la « communauté internationale ». Gagner le pouvoir sur un champ de ruines ne bénéficierait en effet à personne. Le Venezuela est en crise économique, sécuritaire et sociale majeure. Le vainqueur d’un affrontement civil hériterait d’un pays dévasté et hautement difficile à maitriser. Les voisins sud-américains qui ont déjà à gérer des dizaines de milliers de migrants économiques auraient, qu’ils le veuillent ou non, à en accueillir un plus grand nombre.
C’est sans doute cette prise de conscience qui permet de comprendre la fragmentation des blocs antagonistes en présence. Un courant « chaviste » historique personnalisé par la procureure générale, Luisa Ortega, s’efforce de contraindre le président Maduro et ses collaborateurs les plus proches à respecter les règles démocratiques du petit livre bleu d’Hugo Chavez, la Constitution de 1999. Le message est sans doute à l’origine, via les frères Rodriguez, Delcy et Jorge, de la libération conditionnelle de Leopoldo Lopez, leader du parti de l’opposition Volonté Populaire, considéré comme la branche plus radicale. Leopoldo Lopez affirme n’avoir rien négocié. Ses partisans ont pourtant dès son élargissement défendu la nécessité de lever le pied des violences de rue. Ces évolutions sont suivies discrètement, mais avec une certaine efficacité, par les trois négociateurs mandatés par l’Union des nations d’Amérique du Sud (UNASUR), les ex chefs de gouvernement d’Espagne (José Luis Rodriguez Zapatero), de Panama (Martin Torrijos) et de la République dominicaine (Leonel Fernandez). L’Equateur, membre de l’Alliance Bolivarienne de notre Amérique (ALBA), s’est abstenu au cours du débat sur le Venezuela à l’OEA ; ce qui donne à ce pays et à son ancien président, Rafael Correa, une option médiatrice.
Il reste malgré tout plusieurs inconnues qui auront leur poids dans le déroulé des prochaines semaines. L’armée, qui est l’une des composantes du régime, n’a dans ses hautes sphères aucune raison de lâcher le président. Mais face à une réalité en dégradation galopante, comment réagirait-elle ? La préservation de ses prébendes ne pourrait-elle pas paradoxalement la conduire à provoquer une relève « à l’égyptienne » ? Une autre interrogation locale concerne le comportement du tiers de la population qui pendant longtemps est restée fidèle au « Commandant » Chavez. De toute évidence, le pouvoir a perdu le soutien des quartiers populaires ; la crise économique et les pénuries sont passées par là. Pour autant, les « pauvres » ne sont pas des partisans de l’opposition représentatifs de classes moyennes en capilotade mais gardant leur identité de classe. Trois acteurs extérieurs ont potentiellement une influence potentielle forte. Ils pourraient faciliter une solution transitionnelle, garantissant la transparence des élections, l’alternance et la garantie d’une forme d’impunité pour les perdants. Ces trois acteurs sont Cuba, les Etats-Unis et le Saint-Siège. Ce dernier a essayé sans succès de jouer les médiateurs fin 2016 mais le Pape est attendu en Colombie début septembre et il a reçu il y a quelques semaines les évêques vénézuéliens. Tout semble donc indiquer que le Vatican n’a pas renoncé à imposer la paix civile dans un pays de tradition catholique. Pour sa part, Cuba a tout intérêt pour son économie à jouer la carte de l’apaisement. La Havane a un savoir-faire dont on a pu mesurer l’efficacité pour trouver des compromis, ayant aidé à résoudre le conflit civil du Salvador et celui des FARC avec les autorités colombiennes. Enfin, les Etats-Unis de Donald Trump, comme de Barak Obama ou de George Bush, pratiquent un service minimum aux côtés de l’opposition ; pétrole oblige puisque le Venezuela, quoi que disent les uns à Washington et les autres à Caracas, est le troisième fournisseur de pétrole des Etats-Unis. Cependant, seule la perspective d’un effondrement de l’Etat vénézuélien parait en mesure de faire bouger la Maison Blanche.
Lundi 10 juillet, le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a annoncé que la ville de Mossoul a été presque totalement libérée par l’armée irakienne, après neuf mois de combats.
Le point de vue de Karim Pakzad, chercheur à l’IRIS.
Quelle est la portée stratégique de la libération de Mossoul ?
La libération de Mossoul est importante aussi bien pour l’Irak que pour la communauté internationale. Pour l’Irak, Mossoul a une dimension considérable en tant que deuxième ville du pays. Elle est de plus considérée comme la capitale historique et culturelle de la communauté arabe sunnite ; elle fournissait notamment à l’armée de Saddam Hussein la plupart de ses officiers et cadres. Economiquement également, la ville – au carrefour de plusieurs voies de communication et d’échanges entre l’Irak, la Turquie et la Syrie – a une importance géopolitique considérable.
En juin 2014, Mossoul a été le symbole de la défaillance de l’État irakien dont l’armée n’avait pas pu résister plus de 24 heures à l’avancée de Daech, alors même qu’elle était matériellement supérieure à l’organisation terroriste. Aujourd’hui, la reprise de la ville est donc extrêmement importante sur le plan symbolique car elle marque le retour en puissance de l’armée irakienne. Certes, la libération de Mossoul a été rendue possible grâce à la contribution d’une coalition internationale en termes de renseignements, d’informations et de couverture aérienne ; cependant, c’est bien l’armée irakienne et ses alliés qui ont pu libérer la ville. Plusieurs forces y étaient en guerre contre Daech : l’armée irakienne, des forces d’élite – notamment formées par les soldats français -, ainsi que des forces combattantes armées kurdes, arabes sunnites et chiites. Qasem Soleimani, le chef de l’armée de Qods (branche des opérations extérieures des Pasdaran) a notamment révélé l’aide militaire iranienne importante fournie à l’armée irakienne et surtout aux Forces de mobilisation populaire (des milices) en déclarant à la libération de la ville : « Nos usines d’armement ont travaillé en 3×8 pour livrer plusieurs dizaines de tonnes d’armement à l’Irak ». C’est l’une des curiosités de cette guerre : les Iraniens, les Américains et les Français se trouvaient sur le même front de guerre sans être opposés les uns aux autres.
La libération de Mossoul est également importante pour la coalition internationale engagée contre Daech. Après avoir pris pied en Syrie en occupant Raqqa, la conquête de Mossoul par Daech trois années auparavant avait constitué sa plus grande conquête territoriale. La ville irakienne est ensuite devenue la capitale de l’organisation terroriste, lorsqu’Abou Bakr al-Baghdadi avait donné en juillet 2014 son premier prêche dans la mosquée d’Al-Nuri pour proclamer le califat islamique à travers le monde. Au cours de ces trois dernières années et des neufs mois de guerre, Daech a transformé Mossoul en une place forte. Ses combattants se sont battus jusqu’à la dernière seconde et la dernière poche de résistance n’est tombée que lundi matin.
Comment envisager la reconstruction de cette ville ravagée ?
La reconstruction de Mossoul concerne deux aspects. Tout d’abord, la reconstruction matérielle de la ville puisqu’elle a été en majeure partie détruite, notamment sa zone Ouest.
Les estimations de reconstruction de Mossoul – mais aussi d’autres villes libérées auparavant comme Faloudja, Ramādī et même Tekrit – sont de l’ordre de plusieurs milliards de dollars. Même si l’Irak est un pays riche, il ne pourra pas financer cette reconstruction seul, du fait de la baisse du prix du pétrole. Or, si on laisse l’Irak dans cette situation, il est possible que la crise économique et sociale aggrave de nouveau les tensions intercommunautaires et que Daech reprenne pied dans le pays.
Outre l’aspect matériel, il faut aussi penser à la reconstruction politique. Mossoul ayant été la capitale des arabes sunnites en Irak, elle cristallise les tensions communautaires sur lesquelles Daech a prospéré. Par exemple, lorsque l’organisation terroriste est entrée en 2014 à Mossoul, une partie de la population l’a accueillie du fait de son hostilité envers le gouvernement chiite de Bagdad, ainsi que de son ressentiment d’avoir perdu du pouvoir depuis la chute de Saddam Hussein. En effet, le Premier ministre de l’époque, Nourri al-Maliki, avait mené une politique autoritaire qui avait mécontenté la communauté arabe sunnite. Par la suite, la lutte contre Daech a certes pu fédérer l’ensemble des Irakiens – notamment à parti du moment où le califat a menacé l’Arabie saoudite – mais cela ne signifie pas que toutes les divergences ont disparu entre sunnites et chiites, ainsi qu’entre Bagdad et les Kurdes. Le gouvernement irakien se doit donc de bien gérer l’administration de Mossoul et sa population sunnite. Depuis trois ans, Haïder al-Abadi a montré sa capacité à fédérer contre Daech et à satisfaire la communauté arabe sunnite. S’il continue sur cette voie, l’Irak pourra peut-être, avec l’aide de la communauté internationale, surmonter ses tensions communautaires mais le chemin pour y parvenir s’annonce long et difficile.
Que change cette reprise de Mossoul pour Daech ?
Avec la perte de son siège principal à Mossoul, Daech a subi un coup mortel. Si dans les mois qui suivent, l’organisation terroriste perd également Raqqa – actuellement encerclée par les forces kurdes et arabes -, alors on pourra dire que Daech en tant qu’entité étatique aura disparu. En effet, avec la perte de ces deux villes, Daech n’exercera plus autant d’attraction envers les individus radicalisés qui souhaitent le rejoindre pour faire le djihad.
Néanmoins, cela ne signifie pas que Daech ait disparu, loin de là. L’organisation dispose encore de réseaux partout en Irak, notamment à Falloujah et à Bagdad. De plus, depuis trois ans l’organisation est devenue plus menaçante pour les États par son implantation et par l’adhésion de groupes djihadistes à son autorité, ainsi que par ses actions terroristes au Moyen-Orient, au Maghreb, en Afrique du Nord et en Asie. Daech dispose même de combattants parmi les Kurdes iraniens comme l’a montré l’attentat contre le mausolée de Khamenei et le Parlement iranien le mois dernier.
Aujourd’hui, la priorité pour la communauté internationale est donc de mettre en place une politique cohérente de lutte contre l’organisation terroriste sur le plan idéologique et politique. En Irak, il faut porter une attention particulière à la reconstruction des villes et aider le gouvernement irakien à mener à bien la lutte contre Daech, qui se poursuivra notamment sur le plan du renseignement.
Jamais le discours politique n’aura été observé, analysé, vérifié avec autant de soin. Internet, tout en massifiant la quantité d’informations qui nous parvient chaque jour, drainant des données plus ou moins vérifiées, facilite également l’exercice de vérification des faits. Les nouvelles technologies qui portent le fact-checking vers la voie de l’automatisation et de la vérification […]
Cet article Farid Gueham – Le fact-checking : une réponse à la crise de l’information et de la démocratie est apparu en premier sur Fondapol.
30./31.08.1947 vor 70 Jahren
Auf der außerordentlichen Landesversammlung in Eichstätt verabschiedet die CSU ihr Wirtschafts- und Sozialprogramm. Ende August 1947 werden die Frauen Union und die Union der Ausgewiesenen und Flüchtlinge gegründet. Die Christlich-Soziale Arbeitnehmerschaft (CSA) wählt außerdem ihren ersten Vorsitzenden seit ihrer Gründung im Mai 1947.
04.08.1887
130. Geburtstag Ernst Rattenhuber
20.08.1937
80. Geburtstag Walter Eykmann
21.08.1937
80. Geburtstag Georg Fickler
31.08.1987
30. Todestag Hans Eisenmann
Edición 2017 del informe que analiza la reputación de España en el mundo mediante encuestas de opinión entre ciudadanos de diecinueve países utilizando la metodología Country RepTrak®.
The London School of Economics and the Hellenic Observatory published a new book on Greece: Modernisation and Europe 20 years. The book is edited by Dr Spyros Economides. Contributions include chapters written by Professors Loukas Tsoukalis, George Pagoulatos and Dimitri Sotiropoulos. By clicking here, you can access the book.
Neuere Terroranschläge in Russland lenkten die Aufmerksamkeit im russischen Diskurs über islamistische Gewalt auf Täter aus Zentralasien. Bislang brachten die russischen Sicherheitsdienste Terror im eigenen Land vor allem mit Untergrundstrukturen im Nordkaukasus in Verbindung. Bei der Frage, inwieweit Zentralasien im Umfeld eines globalen Jihadismus steht, rücken zwei Arten von Ausreise aus dieser Region ins Blickfeld. Zum einen zieht es die meisten zentralasiatischen Arbeitsmigranten nach Russland. Dort wird inzwischen verstärkt vor islamistischer Rekrutierung in Migrantengemeinden gewarnt. Zum anderen sind Personen zentralasiatischer Herkunft an auswärtigen Jihad-Fronten wie in Irak und Syrien zu finden. Was Anschläge in der Region selbst betrifft, rangieren die fünf zentralasiatischen Staaten in der Statistik über globale Terroraktivitäten weit hinter anderen Regionen.
Pour façonner les services publics du XXIe siècle, l’État doit s’ « ubériser », autrement dit s’ouvrir à la multitude des usagers et entrepreneurs qui pourraient lui permettre de viser mieux et plus vite l’intérêt général A en croire les ministres successifs en charge de la Réforme de l’État, la France serait un modèle d’e-administration. À […]
Cet article Ubériser les services publics pour les rendre plus efficaces est apparu en premier sur Fondapol.