01.07.1958
"Männer und Frauen sind gleichberechtigt"- Vor 60 Jahren tritt das Gleichberechtigungsgesetz in Kraft.
01.07.1948
Vor 70 Jahren wurde mit den Frankfurter Dokumenten ein Grundstein auf dem Weg zur Gründung der Bundesrepublik Deutschland gelegt.
07.07.1843
Vor 175 Jahren wurde die erste Dampfschifffahrt auf dem Chiemsee erlaubt.
12.07.1908
110. Geburtstag von Jakob Baumann
19.07.1978
40. Todestag von Karl Sigmund Mayr
27.07.2003
15. Todestag von Rudolf Birkl
Le mini-sommet européen du 24 juin à Bruxelles organisé pour adresser la « crise migratoire » n’a pas permis de déboucher sur une solution à 28. En s’éloignant des valeurs que sont le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance et la solidarité – énoncées dans l’article 2 du traité de l’Union Européenne –, c’est tout le sens du projet européen qui risque de se perdre.
L’absence de conclusions communes au terme du mini-sommet européen qui s’est tenu ce dimanche à Bruxelles consacre un peu plus les divergences et tensions qui opposent les Etats et les institutions de l’Union sur le dossier migratoire. Les pays du groupe de « Visegrad » (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie) sont allés jusqu’à « boycotter » l’évènement, adoptant ainsi une stratégie de la chaise vide qui symbolise à la fois leur défiance à l’égard de la chose européenne et leur refus de toute logique de solidarité sur ce dossier migratoire.
Un sens de l’irresponsabilité qui ne leur est pas propre, comme l’atteste l’épisode de l’Aquarius. Au-delà de la condamnation politique et morale de l’Italie et de Malte qui ont réfusé l’accès à leurs ports, le jeu des hypocrisies a prévalu sur les obligations juridiques à l’égard de l’Aquarius : le devoir des Etats européens de porter assistance aux personnes en détresse en mer – en leur offrant un lieu sûr dans des délais raisonnables – découle directement du droit international de la mer [1]. La France n’est pas en position de donner une quelconque leçon de morale européenne à l’Italie. Pour justifier son silence assourdissant, malgré la proximité de ses côtes et de ses ports, la France s’est engluée dans une série d’arguties juridiques qui contribuaient in fine à légitimer le discours anxiogène sur l’accueil des réfugiés, réduits à une menace sécuritaire et identitaire. Une décision élyséenne ni à la hauteur des valeurs républicaines et européennes, ni en harmonie avec le discours qu’avait Emmanuel Macron en tant que candidat à l’Elysée. Le geste humanitaire du gouvernement espagnol à peine formé par la gauche sauva l’honneur de l’Europe, sans pouvoir apporter de solution pérenne à une crise migratoire qui nourrit la crise existentielle dans laquelle s’enfonce chaque jour un peu plus l’Europe depuis le débat sur le traité de Maastricht au début des années 1990, puis sur la Constitution européenne une dizaine d’années plus tard.
L’onde de choc populiste ou national-identitaire qui a amené Donald Trump à la Maison Blanche traverse également le Vieux continent d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Si cette défaillance collective nourrit les replis et les populismes nationaux, les réponses de nature essentiellement technocratiques – il n’existe pas de « boite à outils » magique pourrait-on rétorquer – ne sont pas à la hauteur des enjeux foncièrement politiques et axiologiques. Car dans cette « crise migratoire » cristallisée autour du bassin méditerranéen, c’est aussi le sens du projet européen qui se perd, c’est le doute d’un destin commun qui s’instille plus que jamais. Quelle Europe voulons-nous ? Une forteresse repliée sur elle-même tel un village fictif dans un monde globalisé ou une Europe réaliste (car oui, les flux de migrants et de réfugiés peuvent représenter une chance pour le Vieux continent) et solidaire, digne de ses valeurs fondatrices, celles-là même qui lui ont permis de recevoir le prix Nobel de la paix (en 2012) ?
Derrière ce questionnement, c’est la question de l’identité européenne qui se pose avec force. Celle-ci doit se libérer des passions tristes renouant avec le mythe de la pureté des origines – civilisationnelles, ethniques, religieuses, etc. – pour mieux renouer avec son essence humaniste et cosmopolite, conforme aux fondements axiologiques de la construction européenne rappelés en ces termes par l’article 2 du traité UE : « L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes. ». Partant, tout accord ou dispositif européen tendant à repenser le règlement de Dublin, ou à instituer un droit d’asile européen, devra porter la marque de ce socle de valeurs. Dans le cas contraire, c’est l’idéal européen qui s’en trouvera dénaturé.
En attendant, l’incapacité des Etats européens à apporter une réponse commune à la hauteur des valeurs censées incarner leur projet politique trahit leur inconsistance. Celle-ci se traduit par la prévalence de choix guidés par des considérations égoïstes et courtermistes qui s’avèrent contre-productives et relativement inefficaces. Ainsi, et suivant un schéma qui risque de se répéter, une semaine à peine après l’arrivée en Espagne des 630 migrants à bord de l’Aquarius, un nouveau bateau – le Lifeline – transportant près de 200 migrants cherche un port européen où accoster…
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[1] Voir les amendements à la convention internationale sur la recherche et le sauvetage maritimes de 1979, dite convention «SAR», adoptés par l’Organisation maritime internationale (OMI).
While narratives around the conflict in Mali often focus on violent extremism and terrorist threats, particularly targeted attacks against the United Nations mission in the country (MINUSMA), there are increasing concerns related to the protection of civilians from different types of threats. Following the Secretary-General’s Strategic Review of MINUSMA and amidst the mandate renewal of the mission on Thursday, June 28th, the International Peace Institute (IPI) convened a closed-door roundtable entitled “Civilians at Risk: Threats and Drivers of Mass Atrocity in Mali.”
Co-hosted with the United States Holocaust Memorial Museum (USHMM), the conversation was moderated by IPI Vice President Adam Lupel and gathered more than 40 participants, including academics and researchers, UN officials, diplomats, and representatives from the NGO community. Panelists included Namie Di Razza (IPI), Mollie Zapata and Ibrahim Yahaya Ibrahim (USHMM), Samuel Gahigi (UN Department of Peacekeeping Operations), Bruno Charbonneau (Centre FrancoPaix, University of Quebec in Montreal), and Alexandre Diebolt (French Permanent Mission to the UN). The discussion sought to identify the types of threats and physical violence faced by civilians, and how local, national, and international actors could address the risk of atrocities in the country.
Trends and risksAmong the factors of violence against civilians in Mali, experts identified the weakness of the central government, resource competition, predatory state practices, the rise of self-defense groups, tensions between and within communities, and the limited attention given to justice in the peace process. At the regional and macro-level, experts pointed to other key drivers including illicit trafficking, jihadist insurgency, and counter-terrorism operations.
Violent extremism was described as a growing concern. The threats posed by jihadist groups can take insidious, subtle and sophisticated forms, and are mostly indirect—through the use of mines and improvised explosive devices (IEDs)—or targeted—through assassination or abduction of individuals accused of collaborating with Malian or international forces, or the harassment of communities resisting their control. On the other hand, counter-terrorism actors and their partners can also constitute a threat to civilians, due to collateral damage or, in certain cases, direct abuse of civilians perceived as colluding with terrorists. Experts highlighted issues of command and control among national security forces, which can lead to the commission of abuses by certain elements. Other threats to civilians include criminality and inter-communal tensions, which are aggravated in the context of radical extremism and counter-terrorism.
There was consensus among panelists that while all populations in Mali are potential victims of violence, the Fulani people are the most vulnerable, notably because of suspicions that they are either involved or in collusion with jihadist groups. Researchers identified two conflicts as particularly worrisome: tensions between Dogon and Fulani people in central Mali, and tensions between Tuareg and Fulani in the Ménaka region.
Participants highlighted the complexity of narratives in the country and the problematic use of labels and categories, some of which have a detrimental impact on the ground. Some suggested that framing the conflict as one of violent extremism and counter-terrorism may be doing more harm than good, as political motivations may underpin the usage of umbrella terms like “extremists” or “terrorists.” Others even noted that the use of rigid categories like “inter-communal violence” can do a disservice to analysis and conflict resolution efforts, especially when local communities attribute violence to ‘revenge’ or ‘settling of scores,’ rather than to “ethnic tensions.” Thus, experts stressed the importance of placing victims’ perspectives at the center of the analysis.
Exploring the protection of civilians (POC) toolkit in MaliRecommendations included the need for counter-terrorism actors to refrain from collaborating with ethnically aligned self-defense militias and other armed groups with poor human rights records, and to further integrate POC in their military doctrine.
There was consensus that MINUSMA’s POC strategy must be further refined and adapted to a dramatically-evolving security context in central Mali and to the specific challenges posed by violent extremism. MINUSMA should diversify the use of tools at its disposal, including non-military protective approaches such as community engagement and dialogue, while balancing these with possible unintended consequences for civilians themselves, such as retribution killings or abductions of civilians suspected of talking with UN staff.
Panelists mentioned the possibility to further explore the UN’s added value in preventing violent extremism and to better link protection with political strategies. They also highlighted the need to improve strategic communication and public information to emphasize distinctions between MINUSMA and CT actors, in a delicate context of cooperation between all international actors.
Participants also pointed to the limitations of international interventions that would only focus on security, and highlighted the need to address grievances related to governance and justice. At the national level, efforts related to the “extension of state authority” will have to take into account the lack of trust towards the state among certain communities. Thus, some experts highlighted that while supporting the presence and extension of state authority in the country, considering the quality and utility of state services for the population will be key to address the root causes of instability.
At the local level, traditional chiefs and the prevalence of a moderate Islam among communities were identified as possible sources of resilience—unifying forces between and within communities. Researchers suggested that the Malian government should pursue reform more inclusively in the center of the country, while USAID, the European Union, and other development actors could further support peacebuilding programs that build on local resilience and leverage potential bridges among communities.
Experts were unequivocal that only a Malian-led dialogue could drive critical reforms for the country and its citizens. The UN, whose strategic priority is to support the implementation of the 2015 Agreement for Peace and Reconciliation in Mali, and other partners may provide assistance in linking local and national political processes. Participants agreed that a more inclusive national dialogue, which will require listening to, understanding, and incorporating local demands, is crucial to build sustainable peace.
Ayant quasiment perdu son assise territoriale, Daech demeure une menace pour les pays européens. L’organisation terroriste pourrait même être tentée de masquer ses déboires au Levant et de prouver le maintien de sa vitalité par des attentats sur le territoire européen.
« Cet attrait pour l’Europe vient du fait que toute attaque qui y est menée, même ratée, bénéficie d’exposition médiatique maximale et provoque des réactions politiques et de l’anxiété dans l’opinion », rappelle Richard Barret ancien chef du contre-espionnage au MI 6[1]. Cette déclaration devrait tous nous interpeller. Bien sûr qu’il est important de rendre compte des attentats, mais ne serait-il pas plus raisonnable d’éviter de leur conférer une importance démesurée, d’autant plus si celle-ci sert les intérêts des organisations terroristes ?
Depuis plusieurs années, je suis convaincu du caractère contreproductif de l’importance démesurée accordée au terrorisme dans les commentaires politiques ou médiatiques. Nous tombons dans le piège qui nous est dressé, en montrant aux terroristes qu’ils nous terrorisent, en offrant à leurs actions la visibilité recherchée. Nous contribuons à nourrir un phénomène que nous prétendons combattre et nous suscitons par ailleurs des vocations chez certains esprits dérangés.
Les terroristes cherchent en premier lieu à marquer les esprits. Nous entrons ainsi dans leur jeu en offrant à leurs actes une si grande publicité et en en faisant l’alpha et l’oméga des préoccupations. Or, dès qu’on avance cette analyse, certains en concluent un manque de fermeté face au terrorisme, voire d’en être le complice objectif. C’est tout à fait le contraire.
Lorsqu’on souligne le fait que le terrorisme suscite moins de victimes que d’autres phénomènes, contre lesquels nous sommes moins mobilisés, on est régulièrement accusé d’être passif ou complice.
« Au début du XXIe siècle, l’être humain risque plus de mourir d’un excès de MacDo que d’un attentat d’Al-Qaida. »
Si j’avais été l’auteur de cette phrase, je me serais fait incendier. On m’aurait reproché de nier le danger terroriste et de tomber le masque de mon « islamogauchisme ». Ce propos volontairement provocateur comparant les risques pour l’humanité du terrorisme et de l’obésité est en fait issu de la plume de l’Israélien Yuval Noah Hariri, dans son magistral ouvrage Homo Deus. Personne n’a été lui reprocher d’être dans le déni face au danger terroriste, pourtant encore plus prégnant dans son pays que le mien.
Les responsables politiques expliquent devoir tenir compte des préoccupations du public et les médias que le sujet intéresse ce dernier au plus haut point. Effectivement, après un attentat, les audiences sont au maximum. Mais n’est-ce pas un cercle vicieux dans lequel l’attention du public, et de ce fait des responsables politiques, augmente avec l’écho conféré ? Lorsque vous interrogez les responsables des médias sur ce point, ils disent répondre à une demande du public. Lorsque vous interpellez des responsables politiques, tous bords confondus, ils expliquent que leurs électeurs ne comprendraient pas qu’il n’en fasse pas une priorité, qu’il est politiquement invendable de vouloir réduire la couverture accordée aux attentats.
Certains responsables politiques instrumentalisent le sujet par des déclarations à l’emporte-pièce ayant pour objet de mettre en cause les gouvernements en place, quels qu’ils soient. Chacun peut à bon compte s’offrir son quart d’heure de gloire, proposant tout et n’importe quoi, à condition de marquer les esprits et sans avoir réfléchi au réel impact que cela pourrait avoir dans la lutte contre le terrorisme. Ils ne réalisent pas qu’ils jouent une partition qui enchante les terroristes.
Et que dire de certains « experts » qui se précipitent sur les plateaux télévisuels afin de combler un vide et, surtout, de faire leur autopromotion ? Le terrorisme est sans doute le phénomène qui suscite le plus l’apparition d’experts bidon et dont la réelle spécialité est de jouer sur les peurs et fantasmes, et là aussi conforter – tout en dénonçant – l’agenda des djihadistes.
Il serait plus qu’utile d’asseoir autour d’une table responsables politiques, journalistes et experts, afin de réfléchir en commun à la meilleure façon d’aborder la question du terrorisme islamiste dans les médias, guidé par le devoir d’informer (et de susciter la réflexion), sans tomber dans des surenchères sensationnalistes. Mieux combattre ce phénomène, qui nous menace tous individuellement, sans en faire une menace existentielle pour nos sociétés, est la seule réponse raisonnée et réfléchie.
[1] Le Monde, 16 juin 2018.
Une délégation gouvernementale érythréenne s’est rendue en Éthiopie, mardi dernier, pour tenter de mettre un terme à des longues années de conflits. Cette étape historique est le signe d’un espoir de paix dans la Corne de l’Afrique. Malgré les tensions qui persistent et la méfiance d’une partie de la population en Éthiopie, les projets de réforme du nouveau Premier ministre Abiy Ahmed insufflent un vent nouveau sur le pays. Ce premier contact diplomatique pourrait-il permettre la réconciliation entre l’Éthiopie et l’Érythrée ? Pour nous éclairer sur la situation, le point de vue de Patrick Ferras, directeur de l’Observatoire de la Corne de l’Afrique, enseignant à IRIS Sup’.
Mardi 26 juin, le Premier ministre éthiopien a reçu une délégation érythréenne, une première après de nombreuses années d’hostilité. Quels étaient les enjeux de cette rencontre ? Est-ce une étape historique pour l’avènement de la paix et la sécurité dans la Corne de l’Afrique ?
La Commission de démarcation de la frontière qui avait été mise en place suite aux accords d’Alger (signés le 12 décembre 2000) mettant fin à la guerre entre l’Éthiopie et l’Érythrée avait donné ses conclusions en 2002. La petite ville de Badme, entre autres, devait revenir à l’Érythrée. Cette décision n’a jamais été acceptée par l’Éthiopie et a conduit à une situation de « ni paix, ni guerre » entre les deux États. Depuis son élection et à plusieurs reprises, le nouveau Premier ministre Abiy Ahmed a souhaité mettre fin à cette situation et a décidé d’ouvrir le dialogue avec l’Érythrée. L’arrivée d’une délégation érythréenne de haut niveau souligne l’intérêt pour les deux pays d’une sortie de crise et c’est un signe très positif pour l’avènement de la paix et de la sécurité dans la Corne de l’Afrique.
L’enjeu majeur de cette rencontre était donc d’ouvrir un dialogue qui n’existait plus depuis 2002. Les deux États ont abordé les problèmes économiques (avec la visite du parc industriel d’Hawassa), sociaux et politiques, mais surtout affirment qu’il faut à présent parler du futur, laisser un certain nombre de choses derrière eux et rechercher une paix durable. Les prochains signes de « détente » pourraient être le retrait des troupes éthiopiennes de la zone de Badme, mais aussi la réintégration de l’Érythrée au sein de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD)[1]. Cela étant, les modalités de retour de Badme sous administration érythréenne resteront complexes et ne peuvent s’envisager que sur du moyen terme.
Le réformateur Abiy Ahmed a été élu Premier ministre éthiopien au mois d’avril. Son élection est-elle signe d’espoir et d’ouverture pour l’Éthiopie ? Quels sont les principaux défis du pays ? Les mesures de libéralisation de l’économie éthiopienne étaient-elles notamment attendues ?
La manifestation de samedi dernier a montré l’espoir suscité par le nouveau Premier ministre depuis son élection. Il était impossible d’accéder à Meskel Square tellement la foule était nombreuse et occupait aussi tous les axes principaux qui mènent à la place. Abiy Ahmed a investi le domaine de la communication qui restait négligé par les autorités éthiopiennes depuis 1991. Ses discours tranchent avec ceux de ses prédécesseurs. Ils sont dynamiques et présentent ce que les Éthiopiens souhaitent depuis longtemps : la lutte contre la corruption et le clientélisme, la mauvaise qualité de l’administration, la liberté de la presse… Les mesures annoncées sur le plan économique sont logiques et ont été maintes fois réclamées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour que l’Éthiopie puisse l’intégrer.
Selon certains analystes, l’application des nouvelles mesures du Premier ministre éthiopien ne se fera pas sans susciter des tensions au sein des ethnies locales. L’attaque à la grenade, samedi 23 juin à Addis-Abeba, n’est-elle que les prémices de cette défiance d’une partie de la population éthiopienne face aux volontés du nouveau pouvoir en place ? Quelle est la situation sécuritaire du pays ?
En expliquant ce qu’il veut faire et surtout en agissant, le Premier ministre a dynamisé la vie politique du pays. Les « vieux partis » sont dépassés par le rythme qu’il impose. L’attaque à la grenade de samedi dernier ne fera que renforcer son aura et l’engouement populaire qui le porte. Dans un État de 102 millions d’habitants, les tensions existent et continueront d’exister, mais la résolution par le dialogue est affichée et les sorties de crise possibles. La venue de la délégation érythréenne à Addis-Abeba est déjà un succès. Personne n’aurait pu l’imaginer il y a encore trois mois. Les chantiers économiques lancés vont demander du temps et c’est ce que Abiy Ahmed a demandé lors de toutes ses interventions ou de ses discours.
Il a été élu par la coalition au pouvoir qui a tout intérêt à ce qu’il réussisse dans son entreprise de modernisation du pays. S’il échouait, elle pourrait perdre, aux élections de 2020, le pouvoir détenu depuis 1991.
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[1] L’Éthiopie préside depuis de nombreuses années l’IGAD et bloquait la réintégration de l’Érythrée.
Los candidatos han presentado propuestas para afrontar el crimen organizado en un momento de transición, marcado por la implementación de los acuerdos de paz, el desarme de las Farc, la reconfiguración de los fenómenos criminales y el crecimiento de las economías ilegales.
In der Auseinandersetzung zwischen Russland und dem Westen spielt völkerrechtliche Rhetorik eine nicht zu unterschätzende Rolle, vor allem wenn es um Fragen von Souveränität, Intervention und militärischer Gewaltanwendung geht. Moskau wirft den USA und anderen westlichen Staaten seit vielen Jahren vor, eine Politik der Einmischung zu betreiben und in eigennütziger, missbräuchlicher Weise mit dem Völkerrecht umzugehen. Umgekehrt sieht sich Moskau von westlicher Seite ebenfalls immer wieder mit dem Vorwurf konfrontiert, das Völkerrecht zu brechen. Zuletzt geriet Russland wegen der Annexion der Krim, der Beteiligung am Ukraine-Konflikt und seiner Rolle in Syrien in die Kritik. Eine tragfähige Strategie für die Beziehungen zu Russland setzt eine fundierte Kenntnis der völkerrechtlichen Standpunkte und Argumentationslinien von Moskaus Außen- und Sicherheitspolitik voraus.
In der vorliegenden Studie werden zum einen die Argumente analysiert, mit denen Russland westliche Politik angreift. Zum anderen richtet sich der Fokus auf die Art und Weise, wie das Land seine Interessen im postsowjetischen Raum völkerrechtlich-argumentativ geltend macht. Im Vordergrund steht die Frage, inwieweit sich in den Argumentationslinien Moskaus ein konsistentes Völkerrechtsverständnis spiegelt und wo gegebenenfalls Widersprüche auftreten. Die Studie kommt zu dem Ergebnis, dass der russischen Politik im postsowjetischen Raum eine Lesart völkerrechtlicher Normen und Prinzipien zugrunde liegt, die zum Teil erheblich von jener abweicht, mit der sich westliche Akteure regelmäßig konfrontiert sehen, wenn sie von Russland kritisiert werden.
The idea of qualified majority voting in the Common Foreign and Security Policy (CFSP) is not new, but its momentum has been boosted by the growing international challenges facing the EU. The German government argues that abolishing the unanimity principle would make the EU a stronger foreign policy actor in face of rising transatlantic tensions, a resurgent Russia and an expansive China. But short of an overall treaty amendment the legal possibilities are limited. Qualified majority voting in the CFSP is also problematic if it weakens the EU’s internal legitimacy and external credibility. A dual approach is necessary: in the medium term strengthening the CFSP through flexible integration; in the long term supporting the development of a shared strategic culture through the establishment of collective European threat analysis and intelligence.
Un nouveau mandat de cinq ans s’ouvre pour Recep Tayyip Erdogan. Le président turc a remporté les élections présidentielles et législatives dès le premier tour, et maintient sa majorité parlementaire grâce à l’alliance de son Parti de la justice et du développement (AKP) avec le MHP (Parti d’action nationaliste). Cette élection est un tournant pour la démocratie turque, marquant le passage du système parlementaire à un régime présidentiel. Face aux nombreux défis et enjeux qui attendent le président turc, dont la plus préoccupante est la question kurde, se dirige-t-on vers une Turquie encore plus autoritaire ? Le point de vue de Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS.
Recep Tayyip Erdogan et son parti l’AKP (Parti de la justice et du développement) ont remporté les élections présidentielles et législatives dès le premier tour. Quelle analyse faites-vous de cette victoire ? Le régime autoritaire turc se renforce-t-il avec le passage du système parlementaire à un régime présidentiel ?
Tout d’abord, les résultats de cette élection ont un effet de surprise. La plupart des sondages d’opinion – même s’ils étaient à prendre avec précaution comme toujours – ne donnaient pas une victoire dès le premier tour d’Erdogan aux élections présidentielles et de sa coalition aux élections parlementaires. À la fin de la campagne, une véritable dynamique s’était en effet mise en œuvre en faveur du principal candidat de l’opposition, Muharrem Ince. Pour autant, celui-ci n’a atteint « que » 31% des voix aux élections présidentielles.
Il y a sûrement eu une sous-estimation de la base électorale d’Erdogan. Si je l’ai toujours considérée comme forte et consolidée depuis l’accession de l’AKP au gouvernement, il y a près de 16 ans, sa base sociale semblait en train de s’effriter au vu des turbulences économiques et du relatif isolement de la Turquie au niveau international. Néanmoins, si l’élection de Recep Tayyip Erdogan dès le premier tour a été possible, c’est notamment grâce à l’appui du parti politique ultra-nationaliste, le MHP (Parti d’action nationaliste) qui n’avait présenté aucun candidat. Cela confirme la place centrale du nationalisme turc pour comprendre les dynamiques de ce pays.
Autre élément, l’opposition dénonce des fraudes électorales, actuellement impossibles à mesurer. Même si tel est le cas, ce qui semble avéré, ces fraudes ne sont pour autant pas en mesure de modifier les rapports de force politiques. En effet, il y a une très grande différence entre celui qui est arrivé en première position, et qui est élu dès le premier tour, et son principal concurrent. La consolidation de l’AKP et de son leader est un marqueur politique pour les mois et années à venir en Turquie.
Indépendamment des problématiques de fraudes évoquées précédemment, le taux de participation a été une fois de plus élevé, avec près de 90%. Cette victoire va permettre à Erdogan de mettre en application le contenu de la réforme constitutionnelle qui avait été approuvée par référendum en avril 2017, installant un régime présidentialiste en Turquie. C’est un tournant dans le mode de fonctionnement de la démocratie turque, validé par les électeurs à deux reprises (référendum et élections présidentielles). On peut s’inquiéter de cette consolidation d’un régime autoritaire et centralisé, pourtant dans l’air du temps avec la multiplication des démocraties « ilibérales ».
Quels vont être les principaux défis du nouveau mandat de cinq ans pour le président Erdogan ?
Le premier défi est la question kurde. Celle-ci plombe l’ensemble des relations politiques en Turquie depuis de nombreuses années, s’illustrant par une opposition armée entre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et l’État turc. Cette situation s’est apaisée durant une courte période entre la fin de l’année 2012 et l’été 2015, où un processus de négociation a été mis en œuvre. Mais, depuis 1984, date du début du combat armé du PKK contre l’État, il y a toujours une préconisation par ce dernier d’une éradication militaire du Parti kurde. Pour autant, le PKK, malgré les coups sévères qu’il subit, est aujourd’hui plus puissant qu’il ne l’était à son origine. Dès lors, la stratégie de l’éradication militaire du PKK est un échec. Il est donc nécessaire de poser les cartes du jeu sur le terrain politique afin de relancer un processus de négociation entre Ankara et le PKK.
Le second défi est d’ordre économique. Au cours de ces dernières années, l’économie turque a atteint des scores de croissance très impressionnants, notamment en 2017. Pour autant, des turbulences économiques assez préoccupantes sont apparues avec une inflation à deux chiffres, ce qui rappelle de mauvais souvenirs aux citoyens turcs et, d’autre part, une sensible dépréciation de la livre turque par rapport au dollar. Ce sont des marqueurs importants d’une situation économique qui n’est pas parfaitement stabilisée. En outre, structurellement, la Turquie a besoin d’investissements directs étrangers, or au vu du contexte politico-économique assez tendu, de nombreux investisseurs étrangers hésitent à s’impliquer dans le pays.
Le troisième défi concerne le terrorisme, qui se décline de manières diverses en Turquie. Le pays se trouve dans une zone géopolitique infiniment volatile, le terrorisme y est multiforme et la Turquie est en première ligne pour affronter ce fléau déstabilisateur. Il faut non seulement que les moyens de l’État soient mis au service de cette lutte anti-terroriste, mais aussi qu’une coopération internationale se renforce avec la Turquie, à proximité de l’Irak et de la Syrie notamment, afin de rendre la Turquie pays partenaire incontournable.
Enfin, le dernier enjeu pour Erdogan est celui de la politique extérieure. Les relations avec l’Union européenne sont toujours compliquées et une partie de la campagne du président turc a eu une tonalité anti-européenne. La relation avec les États-Unis est également instable. Un des grands défis va donc être de normaliser ses relations avec nombre de pays afin que la Turquie reste un acteur incontestable et incontournable des relations internationales et régionales.
Le Parti démocratique des peuples (HDP), pro-kurde, a dépassé le barrage électoral des 10% et va être une nouvelle fois présent au Parlement. Cette victoire du parti pourrait-elle contrecarrer l’action du président Erdogan et faire évoluer la question kurde ?
Évidemment, le résultat du HDP et sa capacité à maintenir sa représentation parlementaire étaient un des enjeux de ce scrutin législatif. Le HDP a réussi le pari avec 11,62% des suffrages exprimés, ce qui lui permet d’avoir 68 parlementaires et d’être un parti bien enraciné dans le paysage turc. Cela malgré le fait que son responsable Selahattin Demirtas – candidat à la présidentielle – est en prison depuis une vingtaine de mois en attente d’un procès, et qu’une partie de la direction du parti subit des attaques systématiques de la part du gouvernement turc.
Pour autant, les résultats du scrutin pour le HDP vont-ils permettre de modifier la situation ? Si le président Erdogan persiste à considérer que ce parti n’est que le « paravent » du PKK, et qu’il ne souhaite aucunement dialoguer avec le HDP, le souhaitable processus de négociation restera lettre morte. La capacité du HDP de se faire entendre librement au Parlement et dans la société en tant que parti légal est le principal enjeu afin de tenter de mettre en place des négociations politiques ayant pour objectif de trouver une solution durable à la question kurde. Cela ne peut se faire qu’avec un interlocuteur qui est en l’occurrence le HDP et ses représentants légitimes, peut-être seule bonne nouvelle de ce scrutin.
Neben geografischen und geschichtlichen Schwächen des Autors Lutz Mükke (‚Schrumpfköpfe‘ gibt es nur bei einigen indigenen Völkern in Südamerika, die Tochter des Herzogs, Elisabeth, später Gattin des österreichischen Kaisers, schreibt man, nicht wie im Film, mit nur einem „s“, Herzog Max war auch nie „Landesvater“, denn er regierte nicht), enthält der Text aber auch schlicht falsche Tatsachen. Einige davon müssen im Folgenden richtiggestellt werden; ganz abgesehen davon, dass wir von der SZ ein anderes Niveau erwartet hätten.