La fondation Konrad-Adenauer- Stiftung (KAS) en collaboration avec le réseau Wildaf-Bénin poursuit sa tournée de plaidoyer dans le département de l'Atlantique autour du thème contribution des cours royales dans le renforcement du rôle économique de la femme à travers son accès sécurisé à la terre. Son représentant et une délégation de Wildaf étaient, ce mercredi 14 décembre 2022, au palais royal de Tori-Bossito. Au terme de la session, sa majesté Kinigbé Gbozèkpa a pris l'engagement de veiller sur les droits fonciers de la femme dans sa localité.
La salle de conférence du palais royal de Tori-Bossito a servi de cadre, ce mercredi 14 décembre 2022, à une séance d'échange et de plaidoyer sur la contribution des cours royales dans le renforcement du rôle économique de la femme à travers son accès sécurisé à la terre. Cette séance de sensibilisation sur les droits fonciers et les législations au Bénin était une occasion pour les organisateurs d'amener les rois et les autres chefs de Tori-Bossito à réfléchir sur les stratégies à promouvoir pour un accès équitable des moyens de production au profit des femmes rurales. La projection du téléfilm sur les différents moyens d'accès des femmes à la terre a suscité des discussions intenses entre les participants et les animatrices de Wildaf sur les stratégies d'amélioration de l'accès des femmes aux opportunités économiques agricoles en milieu rural.
Solange Ganganna, Ginette Bonou et Claudette Afandohou ont à tour de rôle, à partir de leurs explications et réponses aux préoccupations des participants, déconstruit les fausses opinions et pratiques de ces acteurs sur les droits fonciers des femmes, la législation sur les successions aux terres au Bénin, le rôle économique et de la sécurité alimentaire des femmes.
Le foncier sécurisé étant vital dans les différentes activités économiques et sociales de la femme, elles ont exhorté les femmes à sécuriser leurs terres quel que soit le mode d'accès pour en tirer pleinement profit.
D'après les chiffres, seulement 15% de femmes sont propriétaires de terre. Et ce, malgré le rôle important qu'elles jouent dans l'économie rurale voire nationale. Une situation déplorable qu'il urge de corriger pour un Bénin sans pauvreté.
C'est donc pour atténuer les difficultés que traversent les femmes en cette période de crise d'approvisionnement alimentaire, de changement climatique et de guère en Ukraine que la fondation KAS en partenariat avec Wildaf a décidé d'associer les rois, chefs coutumiers et leaders religieux et les femmes des Gie au combat pour un accès équitable et sécurisé au profit des femmes rurales.
« Une femme qui accède à la propriété foncière grâce aux connaissances de la loi et du contexte juridique associés à la maîtrise de la terre qu'elle cultive et a une meilleure chance d'améliorer ses moyens d'existences c'est-à-dire, ses capacités à acheter ou vendre, choisir comment exploiter et obtenir de fonds pour développer les activités », a souligné Mounirou Tchacondoh.
Au terme de la session, les participants, qui entre temps étaient fermés aux discussions, ont pris l'engagement de revoir certaines pratiques très ancrées dans les communautés et de rechercher les voies et moyens pour augmenter l'accès des femmes aux terres agricoles et aux opportunités associées dans la commune.
Ils ont dit...
Sa majesté Kinigbé Gbozèkpa
‹‹ La femme et l'homme sont tous des enfants et doivent hériter des terres de leurs parents. Jadis nos parents disaient que la femme n'hérite pas de terre mais aujourd'hui les choses ont changé. Il n'est plus question de laisser les hommes vendre les terres pendant que les femmes souffrent. Nous prenons l'engagement de sensibiliser à notre tour les chefs de collectivités et de famille afin que le partage d'héritage se fasse conformément aux dispositions de la loi en vigueur au Bénin. Nous allons également inviter et aider nos mères, nos femmes et nos filles à sécuriser leurs terres quel que soit le mode d'accès afin qu'elles en tirent pleinement profit.››
Assouko Thélesphore, Répresentant du CA de Tori-Cada
‹‹ La situation de l'accès des femmes à la terre devient de plus en plus compliquée dans la commune de Tori-Bossito parce que la place qui est réservée à la femme en ce qui concerne l'héritage n'est pas respectée. La femme est souvent marginalisée et minimisée chez nous car beaucoup disent qu'elle n'a pas droit à l'héritage de son défunt père ou de son défunt mari. Le thème de cette formation qui vient à point nommé répond à une préoccupation et je ferai un compte rendu fidèle à qui de droit et au cours des différents conseils d'arrondissement et même des conseils communaux, il saura comment conscientiser les populations sur la question pour qu'une solution durable soit trouvée depuis la base pour le bonheur de tous. Je profite de l'occasion pour demander à Konrad Adenauer de vulgariser les textes de lois sur la question et de partager l'information jusqu'à la base dans les villages pour que le dernier citoyen puisse être informé de ce que les hommes et les femmes sont égaux devant la loi et ont tous droits dans les mêmes proportions à l'héritage.››
Gbakouè Célestine, vendeuse de produits maraîchers
‹‹ C'est la première fois que je participe à une formation sur l'accès des femmes à la terre. Quand on assiste pas à ces séances, on ne peut pas être informée de ce qui se passe ou encore de nos droits. Je suis contente d'avoir pris part à la séance et je remercie Wildaf et Konrad Adenauer pour avoir pensé à l'épanouissement de la femme et je demande à Dieu de veiller sur eux. Moi particulièrement mes défunts parents n'ont rien laissé comme terre pour nous les enfants. Mais à partir des enseignements tirés du téléfilm, je peux désormais orienter et dire la conduite à tenir aux femmes déshéritées de leur terre afin de les aider à obtenir gain de cause comme la jeune fille qui a aidé sa mère et sa tante dans le téléfilm.››
J.M.
Empire Événementiel a annoncé par son Président Ulrich Adjovi, ce jeudi 15 décembre 2022, l'organisation au Bénin de la 1ère édition du Festival International des Arts du Bénin (FInAB), du 14 au 19 février 2023. Ce biennal vient répondre à la problématique du manque de visibilité et de moyens financiers des artistes et des créateurs pour développer convenablement leurs activités.
Le Festival International des Arts du Bénin (FInAB) a pour objectif de soutenir la création, la production et la circulation des spectacles et des œuvres de qualité de plusieurs pays au Bénin, mais surtout de développer des plateformes d'échange, de formation et de partage entre les acteurs culturels et artistiques béninois, africains et du monde. La 1ère édition qui démarre le 14 février prochain se déroulera dans trois villes du Bénin, notamment à Cotonou, à Porto-Novo et à Ouidah. Soutenu par le Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts (MTCA), du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et du Ministère des Sports, la 1ère édition qui accueillera le Maroc comme pays invité, aura pour thème : « La diversité culturelle, un levier d'attraction et de rayonnement pour les pays du Sud ».
Selon le Président du groupe Empire, Ulrich Adjovi dont la filiale Empire Événementiel assure l'organisation du FInAB, « Le Bénin a besoin d'un festival de ce genre. Parce que les arts, la culture et le tourisme, le Bénin en fait désormais un fer de lance. Le tourisme, c'est sur ce levier que le gouvernement béninois veut s'appuyer pour développer le Bénin.
Le FInAB mettra en exergue les cultures béninoise et africaine à travers diverses activités réparties dans trois grandes villes du pays : un grand marché d'art dénommé « TOKP'ART », lui-même inspiré du marché « TOKPA »,- le plus grand marché de l'Afrique de l'Ouest, des ateliers de formation et de renforcement de capacité, des espaces de création et bien d'autres programmes culturels.
M. Ulrich Adjovi, affirme que le FInAB « revêt un caractère inédit, car il est rare de
voir sur le continent une telle plateforme réunir, en une seule et même occasion, autant d'œuvres d'art et d'artistes africains toutes catégories confondues. »
« La culture et les arts étant au service du tourisme au Bénin, le FInAB sera un pôle d'attraction supplémentaire pour le développement du pays. », a fait savoir le conseiller technique à la Culture au ministère du tourisme, de la culture et des arts Florent Couao-Zotti représentant le ministre de la culture.
La tenue de cette édition marque également les 50 ans de carrière du célèbre artiste plasticien Ludovic Fadaïro, figure emblématique de l'art béninois, qui fait partie des tous premiers peintres du continent à se détourner des techniques conventionnelles apprises dans les écoles d'art. « Le Bénin est fier d'accueillir le monde et de partager sa belle culture au monde. Ce sera également, pour moi, un moment privilégié car j'aurai l'occasion de célébrer l'anniversaire de plusieurs décennies de passion » a affirmé l'artiste.
L'un des moments-clés de cette grand-messe de la culture africaine sera la distinction officielle de grands noms de l'art africain. Ainsi Angélique Kidjo (artiste chanteuse), Alphadi (styliste), Tibari Kantour (artiste plasticien), Ludovic Fadaïro et bien d'autres, présents au FInAB, seront honorés pour l'immensité de leur carrière et pour leur travail inlassable à valoriser l'art et la culture africains.
La Rédaction