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»Grüne Männchen als Retter«

SWP - Mon, 11/05/2015 - 10:50
Der Regierungsberater Oliver Geden kritisiert die von Forschern und Politikern genährte Illusion,...

David Cameron mise tout sur l’économie. Les Britanniques vont payer son erreur

IRIS - Mon, 11/05/2015 - 10:26

La victoire des conservateurs aux élections législatives britanniques est aussi massive que surprenante. Ils ont une centaine de sièges de plus que les travaillistes alors que tous les instituts de sondage donnaient les deux partis au coude à coude.

Vers une sortie de l’Europe ?

Au final, c’est la situation économique qui a compté. Elle est incontestablement bonne : le taux de chômage n’est que de 5,5 %, la croissance de 2,6 % pour 2014. De quoi faire rêver la plupart des pays européens.

Comment, dès lors, a-t-on pu douter de la victoire de David Cameron ? Il y a un hic : les très fortes inégalités sociales qui se creusent et la peur du déclassement qui hante de nombreux Britanniques. Mais aussi le déclassement international du pays.

Ceux qui, comme l’auteur de ces lignes, souhaitaient la victoire des travaillistes, seuls en mesure de redonner une nouvelle vigueur à leur politique étrangère et la possibilité de rejouer un rôle moteur en partenariat avec les Français, ne peuvent qu’être déçus.

Le maintien au pouvoir de David Cameron risque d’avoir une conséquence majeure : la sortie possible, voire probable, du Royaume-Uni – même si lorsque les indépendantistes du SNP remportent 56 sièges sur 59 en Écosse le terme semble sujet à caution – de l’Union européenne.

David Cameron s’est engagé à soumettre au référendum la question du maintien de son pays au sein de l’UE avant fin 2017. Dans un climat général de fatigue de l’Europe au sein des frontières de l’Union européenne, on peut penser que dans un pays qui n’a jamais eu la fibre européenne le « non » l’emportera.

Une réussite économique, pas géopolitique

Dans sa grande majorité, la presse attise les sentiments anti-européens. Les Britanniques voient dans l’Europe un risque d’immigration massive, une stagnation économique et une perte d’identité nationale. Si le parti anti-européen UKIP a échoué aux élections, c’est en grande partie parce que David Cameron a asséché leur terrain électoral en prenant (et donc en nourrissant) des positions anti-européennes.

Mais, après tout, ne faut-il pas se réjouir de cette clarification ? Puisque Londres a décidé de ne pas jouer son rôle moteur dans la construction européenne, ne vaut-il mieux pas rompre avec un pays qui est un frein ? Et cela ne permettrait-il pas au contraire de donner un nouvel élan à l’Europe ?

Si David Cameron a réussi sur le plan économique, il a largement échoué sur le plan international. C’est sans lui qu’Angela Merkel et François Hollande ont conclu les accords de Minsk avec la Russie et l’Ukraine.

La Chambre des communes a refusé en 2013 de laisser l’armée britannique intervenir en Syrie, le Foreign Office subit des coupes sombres, ainsi que le budget de la défense qui passe en dessous de la barre des 2% du PIB à un tel point que le chef d’état-major de l’armée américaine a émis des commentaires publics négatifs sur l’évolution de l’armée britannique.

L’influence britannique en Europe rétrécit

Vu de Washington, la Grande-Bretagne n’est plus un allié aussi fiable que par le passé. C’est l’Allemagne pour les aspects économiques et la France pour les aspects stratégiques qui sont devenus les partenaires privilégiés.

David Cameron a également rétréci l’influence britannique en Europe. Son influence est réduite et même son pouvoir de nuisance a diminué. Il s’est opposé en vain à la nomination de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne. Le parti conservateur a quitté le groupe politique le plus important, le PPE, et cultive un isolement qui n’est pas splendide.

Les demandes de Cameron de réaménager les positions britanniques au sein de l’Union ont été repoussées. La sortie de l’Union européenne risque de s’avérer beaucoup plus coûteuse pour le Royaume-Uni que pour l’Europe. Mais David Cameron a, par sa promesse de référendum, lancé un processus qu’il ne contrôle plus.

Loin de la politique de Tony Blair

Quelle dégradation de la situation par rapport à celle qui prévalait au début de ce siècle ! Tony Blair qui, faut-il le rappeler, voulait que son pays adopte l’euro, avec sa troisième voie, était un leader incontournable d’une Europe sociale-démocrate avec ses partenaires français, allemands, espagnols et portugais. Il avait une influence supérieure à ces derniers aux États-Unis.

La Grande-Bretagne était à la fois influente en Europe et outre-Atlantique. Elle n’est plus ni l’une ni l’autre. C’est certainement l’une des conséquences de la décision catastrophique d’entrer en guerre aux côtés de Washington contre l’Irak en 2003. C’est a partir de là qu’est venue la rétraction actuelle de la Grande-Bretagne sur la scène internationale, qu’une sortie de l’Union européenne va accélérer.

Nyugdíjas találkozó a kecskeméti repülőbázison

JetFly - Mon, 11/05/2015 - 10:01
A kecskeméti MH 59. Szentgyörgyi Dezső Repülőbázison május 7-én rendezték meg az emlékezéssel egybekötött nyugdíjas találkozót. Koszorúzással kezdődött a nyugdíjas találkozó programja a kecskeméti repülőbázison, melynek rendezvényén több mint 300 volt kolléga vett részt. Az MH 59. Szentgyörgyi Dezső Repülőbázis és Jogelődjeinek kötelékében, repülőhalált halt repülőgépvezetők és szolgálatteljesítés közben elhunyt repülőműszakiak emlékére állított emlékműnél, koszorút helyezett el a Magyar Honvédség 59. Szentgyörgyi Dezső Repülőbázis nevében, Fekete Tamás alezredes, a repülőbázis megbízott parancsnok helyettese, valamint Dr. Jónás János alezredes a repülőbázis törzsfőnök helyettese.
Categories: Biztonságpolitika

Szolnokon járt az amerikai nagykövet

JetFly - Mon, 11/05/2015 - 09:45
A Magyar Honvédség különleges műveleti képességéről tájékozódott Colleen Bell, az Amerikai Egyesült Államok magyarországi nagykövete, aki Hende Csaba honvédelmi miniszterrel együtt szakmai látogatáson járt a szolnoki Ittebei Kiss József hadnagy Helikopterbázison május 8-án, pénteken.
Categories: Biztonságpolitika

El poder militar suní: ¿hacia un Ejército árabe?

Real Instituto Elcano - Mon, 11/05/2015 - 07:21
ARI 24/2015 - 11/5/2015
Félix Arteaga
Los países del Golfo, primero, y algunos países de la Liga Árabe, después, están decididos a crear una fuerza militar de intervención árabe.

El poder militar suní: ¿hacia un Ejército árabe?

Real Instituto Elcano - Mon, 11/05/2015 - 07:21
ARI 24/2015 - 11/5/2015
Félix Arteaga
Los países del Golfo, primero, y algunos países de la Liga Árabe, después, están decididos a crear una fuerza militar de intervención árabe.

Soudan du Sud : les hostilités dans l'Etat d'Unité forcent à interrompre l'aide humanitaire, selon l'ONU

Centre d'actualités de l'ONU | Afrique - Mon, 11/05/2015 - 07:00
Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies au Soudan du Sud, Toby Lanzer, a prévenu lundi que les hostilités dans l'Etat d'Unité ont forcé les organisations humanitaires à interrompre leur assistance, laissant 300.000 personnes dans le besoin.
Categories: Afrique

Colombia: An overview of the Armoured Vehicle market

DefenceIQ - Mon, 11/05/2015 - 06:00
Events this year have reinforced the dynamic of operational demands that Colombian Armed Forces are currently facing. In January, it was announced that 32 8x8 wheeled combat vehicles would be purchased in order to enhance security measures along the Venezuelan border. Defense Mini
Categories: Defence`s Feeds

Colombia: An overview of the Armoured Vehicle market

DefenceIQ - Mon, 11/05/2015 - 06:00
Events this year have reinforced the dynamic of operational demands that Colombian Armed Forces are currently facing. In January, it was announced that 32 8x8 wheeled combat vehicles would be purchased in order to enhance security measures along the Venezuelan border. Defense Mini
Categories: Defence`s Feeds

Fighter jet news digest: May 2015

DefenceIQ - Mon, 11/05/2015 - 06:00
There’s buzz around Boeing’s Super Hornet sale to Kuwait Kuwait is drawing near to buying up to 40 F/A-18 E and F Super Hornet stri
Categories: Defence`s Feeds

Tévedett-e az IMF a magyar gazdaságpolitikában?

Bruxinfo - Mon, 11/05/2015 - 00:01
Az IMF európai igazgató-helyettese szerint a magyar kormánynak a monetáris lazítást a fokozatos költségvetési kiigazítással ötvöző makrogazdasági politikáját nem lehet unortodoxnak nevezni. Az IMF-nek továbbra is kételyei vannak a szektorspecifikus állami beavatkozás hasznosságát illetően, és arról sincs meggyőződve, hogy fenntartható lenne a 2014-es dinamikus növekedés – nyilatkozta Jörg Decressin a BruxInfónak.

Crash with Consequences

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Mon, 11/05/2015 - 00:00
(Own report) - Saturday's crash of an Airbus A400M transporter near Seville, Spain, has put a damper on Germany's ambitions of developing autonomous global military intervention capabilities. The military transport plane had been destined to replace the German Bundeswehr's current Transall airlifters, designed in the 1960s for relatively short-ranged European combat scenarios, therefore hardly applicable for global warfare assignments of the future. With years of delay and numerous technical problems, Saturday's crash means another delay for the German Air Force's conversion to the A400M. It is, nevertheless, still unclear whether the plane can cover all the functions, it was supposed to fulfill. Paris is already considering the purchase of US transporters. Should this happen, German-European ambitions of becoming completely autonomous in their global military interventions would be confronted with a new set of problems. In any case, for the time being the Bundeswehr will remain dependent upon Russian support for transporting their combat material to their theaters of mission. Last December, a contract to this effect, reached in 2006 with a Russian-Ukrainian joint venture, was renewed. The contract stipulates the conditions for use of the Russian-made Antonov Transporter carriers for relocating German combat material.

Merkel’s Visit to Moscow is Sign of Reconciliation – Western Media

RIA Novosty / Russia - Sun, 10/05/2015 - 20:55
The German chancellor arrived in Moscow on May 10 where she met with Russian President Vladimir Putin and laid a wreath at the Tomb of the Unknown Soldier.






Categories: Russia & CIS

Une tactique politique remarquable. Le voile se lève sur EUNAVFOR Med (Maj)

Bruxelles2 - Sun, 10/05/2015 - 19:55

(crédit : Conseil de l’UE)

(BRUXELLES2 – Exclusif) L’opération européenne de sécurisation en Méditerranée — que nous nommerons par son nom de code « EUNAVFOR Med » (EUNAVFOR Mediterranea)— est un petit chef d’oeuvre de préparation, politique et opérationnelle en fait. Récit. Et premiers éléments d’une opération qui n’est pas encore lancé.

Une tactique politique remarquable

La charge du Pont d’Arcole

D’une part, les responsables politiques se sont très vite mis d’accord sur sa nécessité. D’autre part, entre l’idée politique et sa conceptualisation, il aura fallu aussi peu de temps, 4 semaines, selon nos éléments, en comptant 2 jours fériés (1er mai et 8 ou 9 mai selon les pays). Une belle manoeuvre tournante qui est à peu près digne des offensives éclairs de Napoléon, avec écran de fumée, préparation intense et coup de butoir décisif et rapide. Si je me permettrais, une analogie, c’est un peu la charge du Pont d’Arcole… Ainsi, entre la mise à l’ordre du jour de ce question à l’ordre du jour d’un conseil des ministres des Affaires étrangères, le 20 avril, et la réunion du 18 mai qui pourrait donner le feu vert à l’opération (concept de gestion de crises), il ne se sera écoulé que quelques semaines.

Mogherini à la manoeuvre

Quand arrive le naufrage, dans la nuit de samedi à dimanche (18/19 avril), avec les 700 à 1000 morts, l’émotion s’empare de toute l’Europe. Au temps de l’inaction (lire : Sortir la tête du sable !) semble venu le temps de l’action. L’équipe Renzi-Mogherini sait qu’il est temps de repasser à l’offensive. Mais, cette fois-ci, en version éclair. L’avantage est que les deux postes clés à Bruxelles — les Affaires étrangères et l’Intérieur sont aux mains des « Méditerranéens », parfaits connaisseurs de la situation. L’agenda facilite la donne. Une réunion des ministres des Affaires étrangères, est déjà prévue le 20 avril, avec à son ordre du jour, la Libye.

Agenda bousculé

La concertation va vite. Les téléphones crépitent. Federica Mogherini est en Italie chez elle et rencontre le Premier ministre italien (son ancien boss). Et son homologue chargé de la migration, Dimitris Avramopoulos, qui devait visiter Ceuta et Mella, avec le ministre de l’intérieur Jorge Fernández Díaz, annule sa visite mais décide d’aller à Luxembourg. Ils ont le soutien du président de la Commission, JC Juncker et de plusieurs capitales. Ils décident d’un commun accord de réunir ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères à Luxembourg (en avril – les réunions ont lieu dans la capitale luxembourgeois et non à Bruxelles). On bouscule quelque peu l’agenda. Et on y ajoute l’après-midi une session commune. Tous les ministres des Affaires étrangères sont là (en personne ou le vice-ministre) et plus de la moitié des ministres de l’Intérieur ont fait le déplacement. Ce qui est une gageure en aussi peu de temps (à peine 24 heures).

Un plan en dix points concoctés aux petits oignons

Les deux commissaires ont préparé un plan en dix points, rapidement mis au point, qui reprend pour une bonne partie les demandes italiennes (sauf la répartition solidaire des réfugiés, la relocalisation qui restera partielle et volontaire (lire sur le Club : La Commission propose un plan en 10 points face au choc migratoire en Méditerranée). Ce plan n’est savamment révélé que le plus tard possible. Peu de choses fuitent dans la presse, à part la volonté de renforcer Frontex, et une idée allemande d’avoir une clé de répartition pour répartir les réfugiés venant de Syrie. Le collège des commissaires n’a pas vraiment eu le temps de discuter de façon approfondie de ces points, qui figuraient en partie dans une communication sur les migrations prévue le 13 mai. Et cette approbation par les Ministres grille un peu le processus. Un porte-parole l’avouera sur le bout des lèvres, le lendemain. « Le Commissaire Avramopoulos est en droit d’annoncer des pistes nouvelles. Mais la décision appartient au collège. » Trop tard…

Renzi et Mogherini à la manoeuvre, entre égaux (crédit : CUE)

Enjeu : enfoncer le clou

La seconde phase déjà enclenchée

Le Conseil n’est pas encore terminé que la seconde phase est déjà enclenchée : la convocation d’un sommet européen, consacré aux migrations et sauvetage en Méditerranée. Dès 17h, le président du Conseil européen Donald Tusk annonce sa convocation.  Il s’agit, là aussi, de prendre de la vitesse, éviter un revirement de dernière minute, aux sceptiques de s’exprimer et au processus de s’enliser. Durant le week-end, les téléphones ont sonné entre les capitales, entre Renzi, Hollande, Merkel, Cameron et Tusk notamment (ces 4 se retrouveront d’ailleurs pour une réunion entre « grands pays » lors du sommet européen). Le terrain a été bien balisé.

Le soutien britannique

Le leader Britannique, en pleine finale de campagne électorale, sait qu’il a une double carte à jouer : montrer la puissance navale britannique (ce qui permet au passage de ravaler toutes les critiques qui lui ont été fait sur la diminution des moyens des armées et çà plait toujours aux Anglais attachés à la Royal Navy comme à la famille royale) et prendre un de ses chevaux de bataille favoris : la lutte contre l’immigration. Au passage, les chefs d’Etat lui donnent, involontairement, un petit coup de pouce dans sa campagne.

L’imprimatur des « Chefs » obtenue sans grande difficulté

Réunis, le 23 avril, les Chefs d’Etat et de gouvernement donnent leur « imprimatur », à leur tour. La discussion a été longue, surtout parce que chacun a voulu parler. « Multiplier 28 prises de parole par 5 mn minimum, cela fait déjà 2 heures au minimum » explique un témoin régulier de ces réunions. « Et comme il y en quelques uns qui étaient particulièrement prolixes … », notamment l’Italien ou le Maltais, « vous arrivez presque à 3 heures ». Ajouter le temps de revoir les conclusions. Car, pour aller plus vite, les conclusions ont été revues et corrigées, dans la salle même. La « plume du Conseil » qui a pris note de la plupart des demandes de corrections des Chefs. Le tout est lu ensuite devant les Chefs pour obtenir leur approbation.

Un plan en dix points

Le plan en dix points est globalement approuvé, mis à part une ou deux exceptions, les plus délicates au plan politique – le caractère obligatoire ou non d’un programme de réinstallation des réfugiés. Mais l’essentiel du caractère opérationnel est conservé : renforcement de l’opération Frontex (trois fois au lieu de deux fois proposé), mise en place d’une opération PSDC, mise en place d’éléments dans plusieurs pays clés (Niger, Tunisie, etc.) pour « bloquer » ou « surveiller » les migrants/réfugiés qui partent vers la Libye. On rajoute par ci par là un élément : la concertation avec l’Union africaine, avec la Turquie. Mais B2 a soigneusement fait la track-list entre le projet de conclusions et le projet final. Et l’analyse est claire. (lire : Eviter de nouvelles tragédies en Méditerranée. Les mesures du Conseil européen)

Un savant dosage pour satisfaire chacun

Ce plan est savamment équilibré : un peu de sauvetage, un peu de répartition des réfugiés/migrants, un peu de retour à l’envoyeur et surtout la lutte contre les trafiquants. « Il y de quoi satisfaire tout le monde. Chaque chef d’Etat et de gouvernement peut rentrer chez lui en disant : j’ai gagné. » me raconte un expert de ces joutes européennes. Finement joué ! La Commission européenne a, prudemment, choisi de ne pas jouer les provocateurs. Le président Jean-Claude-Juncker, une larme à l’oeil, se dit bien « déçu » du résultat. C’est un peu une larme de crocodile… L’exécutif européen a bien pris soin de ne pas fâcher les 28 ; il a notamment renoncé à une quelconque velléité de proposer l’ouverture de la directive sur la protection temporaire (pourtant destinée à assurer la solidarité entre Européens en cas d’arrivée massive de réfugiés). Et sa proposition de « quotas » européens pour la migration légale fait davantage partie du paquet « migrations » présenté le 13 mai que de la discussion du 23 avril.

La planification de l’opération

Des bâtisseurs de concept

Les Chefs d’Etat et de gouvernement ont à peine fini de débattre que les planificateurs dans les structures européennes et dans différents ministères de la défense (particulièrement en Italie) se sont déjà mis au travail, dès la fin du Conseil des ministres des Affaires étrangères en fait. Au pas de course. Un premier brouillon du concept est bâti dans la foulée. Les premiers commentaires fusent. Et un projet de concept de gestion de crises peut alors être présenté officiellement et discuté par les ambassadeurs du COPS qui se penchent sur la question le 5 mai (lire détails sur le Club : Perturber le « business model » des trafiquants. L’opération PSDC Méditerranée se précise). Comme le raconte un des diplomates européens, on a « rarement été aussi vite pour mettre sur pied, conceptualiser une opération et obtenir un consensus ». Les premiers retours des Etats membres sont, en effet, positifs, si positifs, que pour une fois, on ne se pose que très peu la question des moyens disponibles ou nécessaires. C’est le casse-tête habituel des opérations militaires de l’UE.

On s’interroge, on se tâte, mais on est d’accord

Il y a bien quelques voix sceptiques. On sent bien que quelques pays, notamment à l’Est ne sont pas vraiment super enthousiastes (la crainte sans doute de voir l’attention politique se détourner du front oriental). Il y a les interrogations habituelles : l’opération doit-elle avoir un but humanitaire (le sauvetage des réfugiés) ou principalement de lutter contre les trafiquants (le sauvetage étant le domaine des Italiens et de Frontex, et le droit de la mer couvrant de toute façon une obligation de sauvetage général). Mais le consensus se fait de continuer à travailler et vite.

Qui participera ?

Plusieurs Etats se montrent disposés à contribuer à l’opération (avec des moyens). Même les Britanniques ! Ce qui est une première pour une opération militaire depuis le Congo et Artémis (2003) ou la Bosnie et Althea (2004). Selon nos informations : l’Italie bien sûr et Malte mais aussi l’Espagne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni devraient fournir des moyens, voire la Belgique et/ou les Pays-Bas. En bref, la plupart des puissances maritimes européennes sont partantes. Et les autres participeront avec des moyens aériens, des hommes et officiers, etc. Un ou deux pays tiers pourraient même éventuellement participer (Norvège par exemple). C’est l’Italie avec Rome qui devrait proposer son quartier-général. Et un ou deux amiraux sont déjà « fléchés » pour commander l’opération. Mais chut… rien n’est officiel (lire sur le Club : Une opération maritime de lutte contre les trafiquants. Premiers éléments).

La difficulté politique et juridique

Chacun sait en fait que la vraie difficulté est d’ordre… à la fois juridique et politique. Il faut arriver à avoir un consensus international, pour décrocher une résolution de l’ONU, a minima, pour pouvoir continuer à préserver le consensus européen. L’Italie – qui n’est pas membre du Conseil de sécurité – l’Espagne, la France, le Royaume-Uni qui en sont membres (avec la Lituanie qui préside le Conseil ce mois-ci) sont sur le pont pour préparer et affiner un projet de résolution. Chacun active ses contacts pour convaincre d’un côté les Africains, de l’autre les 2 pays avec droit de veto Chine et Russie. Cela tombe bien, là encore. François Hollande voit Poutine en Arménie, le dimanche. Tandis que Federica Mogherini est en Chine avec le ministère des Affaires étrangères. Et, selon mes informations, ce seraient les Britanniques qui tiendraient le « stylo » pour écrire le draft de la résolution. Des ouvertures se font sentir…

Une opération EUNAVFOR en 3-4 phases

A Bruxelles, les planificateurs européens, fins connaisseurs de ces difficultés, ont bâti un concept d’opération en 3 – 4 phases, qui sont autant de plans B ou C, selon les résultats obtenus à New-York, mais permettent de pallier, à peu près, toutes les hypothèses.

Voici les phases de l’opération telles qu’on peut les présenter sommairement

1ère phase – qui peut être commencée immédiatement – sans attendre la résolution de l’ONU – dès l’aval des ministres européens avec du renseignement et de la coopération policière. Objectif : amasser un maximum d’informations sur les navires, les pavillons, les réseaux en cause, les ficher pour pouvoir les frapper au plus juste, geler leurs financements, etc.  puis graduellement de pouvoir monter en puissance, selon l’intensité de la résolution.

2e phase : pouvoir approcher (et saisir si nécessaire) les navires suspects qui battent soit un pavillon européen, soit n’ont pas de pavillon, en haute mer, voire les neutraliser (une fois vidés de leurs migrants). Sur ce plan, il est possible d’agir, si on le fait avec tact,  selon le droit de la mer, sans résolution de l’ONU. Une option est prévue pour permettre des accords avec certains pays (Tunisie, Egypte) qui autoriseraient alors sous certaines conditions le contrôle sous l’etat de leur pavillon.

3e phase (et 4e phase) : ce sont des opérations identiques mais cette fois à l’égard d’autres navires battant pavillon « libyen », ou « étranger ». Et une option est prévue pour entrer dans les eaux territoriales libyennes. Cela nécessite alors une résolution de l’ONU, voire une demande du gouvernement libyen (mais lequel), voire les deux.

Et maintenant ? Deux rendez-vous décisionnels

Deux rendez-vous sont maintenant sur la table qui permettront de fixer le niveau des ambitions : à New-York, le 11 mai. La Haute représentante a décidé de monter à la « Grosse Pomme » pour défendre, elle-même le point de vue européen. et à Bruxelles, le 18 mai, où les ministres des Affaires étrangères devraient approuver, si tout va bien, le concept de gestion de crises. Le lancement de l’opération étant prévu en juin normalement.

Premières leçons ?

1ère leçon. Toujours insister : un Oui pourra survivre à une série de « non »

Une telle rapidité n’est cependant pas née de nulle part. On peut remonter il y a 18 mois, pour en retracer les origines, après le premier drame de Lampedusa. Les Italiens, par la voie d’Emma Bonino (affaires étrangères) et Mario Mauro (défense) demandent en novembre à la Haute représentante Catherine Ashton différentes mesures — dont la mise sur pied d’une opération navale de sauvetage et de lutte contre les trafiquants, le renforcement de Frontex, la discussion avec les pays tiers sur l’immigration —, discutés au conseil des ministres des affaires étrangères et de défense en novembre 2013. Des options sont élaborées par les diplomates européens : militaire ou civile, et diplomatique (Lire sur le Club : Opération PSDC en Méditerranée : trois options à l’étude). Italiens et Grecs conviennent d’agir ensemble, lors d’une rencontre entre Mario Mauro et Dimitris Avramopoulos (alors ministre de la défense). Mais la discussion entre ministres n’aboutira pas vraiment. Et le sommet des chefs d’Etat en décembre 2013 se terminera sans résultat. Les « 28 » rejettent la demande italienne… Rome et Athènes n’abandonnent cependant pas. Et ils ne ratent pas une occasion – avec les Grecs, Maltais, Espagnols et Bulgares – de revenir à la charge pour réclamer plus de solidarité européenne. Dans les services diplomatiques, l’option maritime reviendra sur la table quand on parlera d’une assistance à la Libye.

2e leçon. La rapidité est une question de volonté plus que de procédure

On n’a pas connu un tel engouement et une telle rapidité depuis la mise sur pied de la mission d’observateurs en Géorgie en 2008, après le coup de force de la Russie. Mais il s’agissait, là, d’une mission civile, d’une taille assez limitée (400 personnes) sur un territoire aussi bien délimité, face à un « adversaire » somme toute connu, qui avait donné son accord préalable à la mission. « Même avec Artémis en 2003, on n’avait pas été aussi vite. Du moins pour l’instant » me raconte un vieil habitué de la PSDC.

3e leçon : Quand Européen veut, Européen peut

L’opération n’est pas encore lancée, ni opérationnelle. Mais si elle se concrétise, cela montrera que, quand l’Europe veut, elle peut. Et surtout elle peut faire assez vite, en accélérant la cadence et violant un peu les procédures. Bien sûr, on peut rétorquer qu’un Etat national peut aller plus vite. Mais quel Etat peut et veut mettre aujourd’hui, à l’heure de la multiplication des crises, des difficultés budgétaires et des autres engagements, une petite dizaine de navires en mer rapidement, avec une assistance aéronavale, au large de la Libye ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

Categories: Défense

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