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Diplomacy & Defense Think Tank News

La libération de Benghazi change-t-elle la donne en Libye ?

IRIS - Fri, 07/07/2017 - 17:38

Mercredi 5 juillet, le maréchal Haftar a annoncé la libération de la ville de Benghazi des djihadistes. Le point de vue de Kader Abderrahim, chercheur à l’IRIS, sur la situation en Libye et sur l’organisation terroriste Daech.

Dans quel contexte a eu lieu cette libération de Benghazi ?

La bataille de Benghazi a commencé il y a déjà près de trois ans, lancée comme un défi, voire une provocation, par le maréchal Khalifa Belqasim Haftar. Dans le contexte de l’époque, le maréchal déclarait vouloir libérer la Libye de la présence de groupes islamistes ou terroristes. Haftar a en partie gagné puisque la défaite des terroristes islamistes à Benghazi marque pour lui un succès incontestable.

Cette libération de Benghazi intervient aussi dans un contexte où les divisions n’ont jamais été aussi fortes entre les différentes factions libyennes. Concernant le contexte politique, le Premier ministre Faïez Sarraj, reconnu par la communauté internationale, est très fragilisé et cette victoire du maréchal Haftar, qui n’a jamais reconnu le gouvernement de Sarraj, vient l’affaiblir encore davantage.

Ceci étant, pour la population libyenne, cette libération de Benghazi ne change pas fondamentalement la situation sécuritaire car les Libyens restent pris en otage soit par les dizaines milices, soit par les groupes terroristes, soit par les bandes mafieuses. La question de la sécurité pour la population est donc loin d’être réglée et la défaite des terroristes à Benghazi ne changera pas beaucoup de choses sur le fond.

Face à la division profonde du pays, où en sont les négociations entre les différentes parties ? Quel rôle joue la communauté internationale ?

Un nouvel émissaire des Nations unies, le libanais Ghassan Salamé, a été nommé il y a quelques jours. Sa principale mission consistera à tenter de réamorcer un dialogue entre les différentes factions libyennes. Ghassan Salamé ne connaît pas bien le terrain libyen, il s’était plutôt illustré en Irak et sur d’autres terrains de conflit. Le dossier libyen est donc un véritable défi pour lui. Il va falloir qu’il mette en œuvre toute sa finesse politique et diplomatique pour pouvoir rassembler autour de la même table tous les acteurs de cette guerre civile libyenne.

Ceci étant, Salamé a pour avantage d’être plutôt proche des monarchies du Golfe, notamment des Émirats arabes unis. Ces derniers avec l’Égypte sont les deux acteurs importants dans la situation libyenne actuelle puisque les Émiratis ont livré des armes au maréchal Haftar. Salamé a donc peut-être un point d’entrée par leur biais, pour éventuellement obtenir des Émirats qu’ils suspendent provisoirement les livraisons d’armes. Aujourd’hui, la Libye a en effet moins besoin d’armes que de diplomates.

De nombreux acteurs jouent un rôle en Libye : l’Égypte, les Émirats arabes unis, la Turquie, le Qatar et, dans une moindre mesure, l’Algérie. Tous ces pays devraient être à un moment ou à un autre associés à un processus politique, qui devra parvenir dans un premier temps à faire cesser les combats et, dans un second temps à trouver un compromis politique entre les différentes factions libyennes et arriver à la reconnaissance d’un gouvernement légitime. Ce sera un travail de longue haleine mais Ghassan Salamé a toutes les qualités pour parvenir à un succès.

Il est intéressant de voir qu’il n’y a eu aucune réaction de la communauté internationale suite à la libération de Benghazi, à l’exception de la Russie qui s’est réjouie de la défaite des terroristes. Même si la communauté internationale, notamment la France, soutient Faïez Sarraj, elle joue aussi double-jeu ambigu en souhaitant ménager l’avenir. Par ailleurs, il n’est pas certain que le maréchal Haftar soit populaire parmi les Libyens puisque c’est un militaire suscitant l’inquiétude d’avoir une pratique politique peu différente de celle du colonel Mouammar Kadhafi.

Cette nouvelle défaite de Daech, ajoutée à des difficultés dans d’autres régions, montre-t-elle que l’organisation est sur le déclin ?

Incontestablement, Daech subit un recul. En revanche, il est encore trop tôt pour parler de déclin. L’organisation terroriste accuse un recul militaire indéniable car partout, elle perd des positions : en Irak, en Syrie et aujourd’hui en Libye.

Pour autant, politiquement rien n’est réglé dans ces pays-là. D’autant plus que la stratégie de Daech depuis déjà au moins une année – lorsque l’organisation avait anticipé ces défaites militaires – consiste à se redéployer sur d’autres terrains, notamment en Afrique et surtout en Asie, où les attentats se multiplient. Il faut donc rester très prudent car la défaite du groupe terroriste est loin d’être acquise.

EU-phoria & Macron-mania: A Global Equation

IRIS - Fri, 07/07/2017 - 15:34

Bouts of market optimism are rarely named after French presidents, but we live in unusual times. In financial jargon, “Macron” seems to refer to a long-awaited political process by which the Euro zone’s flaws are expected to be fixed once and for all, by means of a political leap towards federalism. Although this hope has failed to translate into a stock market rally so far, many comments seem to follow the same kind of logic as the one that played out when Mario Draghi rocked the ECB’s deathly status quo, in 2012. The political process currently at play is of a clearly different nature however.

Reports suggesting the imminence of a Franco-German grand economic plan for Europe are inaccurate, but they are interesting in what they say about the political anxiety created by populism. There is some piquant irony in the rosy picture of EU politics that many British and American media outlets have been painting since the French election. Until recently, a bleak view of the euro was the norm, and the scenario of an EU collapse was even gaining traction. This sudden shift might point to the depth of the domestic divide over Brexit and Donald Trump’s presidency respectively, more than to a true change of heart about the EU.

The ongoing tensions between Angela Merkel and Donald Trump go beyond the latter’s disturbing rhetoric or his controversial decision to withdraw the United States (US) from the Paris climate agreement. They include different interests in terms of international trade — an issue which began to be raised long before Trump stepped in. The reduction of this debate to a moral opposition between free trade and protectionism is somewhat simplistic. The German Chancellor herself is developing an increasingly defensive stance, not so much in terms of trade of course – since her country enjoys a current account surplus close to 9 percent of GDP -, as in terms of strategic investments.

As Germany has become somewhat disillusioned with China, Merkel recently warned that “Seen from Beijing, Europe is an Asian peninsula.”[i] She made clear that she intends to have a say over Chinese investments in Germany, after the outcry sparked by Midea’s acquisition of Germany’s iconic robot manufacturer KUKA last year. Meanwhile, a German-Chinese partnership has been presented by many commentators as an alternative to US leadership, ahead of the G20 meeting in Hamburg. As with European issues, the questioning of the US global role often comes with a great deal of confusion.

The hope for a strong Franco-German push towards European federalism seems to be part of this global equation. Macron is taking account of Germany’s reassessment of its global and European role. At the latest EU summit in Brussels, he championed the notion of a “protective Europe,” which of course is music to French ears. Meanwhile, he cautiously focused on issues that are of concern to Germany too: anti-dumping, the overhaul of Chinese investments, posted workers from central Europe. These issues antagonized several EU member states, especially central European ones and northern Europe’s smaller open economies which have no interest in such restrictions. While Macron begins to challenge the European status quo, he clearly avoids confronting his German counterpart, especially when it comes to the country’s macro-economic coordination with its neighbours, whether in terms of labour costs, fiscal policy or public investments.

Given the long-term taboos affecting European politics, this configuration is unlikely to produce the tremendous progress expected by the consensus in the foreseeable future. In July 2012, Mario Draghi’s show of force, although rhetorical too, did have concrete and immediate technical implications, as the implicit pressure exerted on long-term interest rates helped crisis-hit governments to stay afloat financially, without having to restore their monetary sovereignty. The anticipation of the purchase programme that materialized in 2015 sparked an impressive depreciation of the euro in 2014, which, along with a massive flow of liquidity, set the stage for today’s rather comforting growth figures. While Macron’s election has been seen as a momentous step on the political side of the normalization process initiated by Draghi, its actual impact remains to be seen.

Macron’s presidency has got off to an impressive diplomatic start, and there is no doubt that his election has been seen very positively in Berlin in particular. Although Macron and “Merkel IV” could agree on significant steps, like the constitution of a joint budget for the Euro zone, these innovations will probably be of a rather symbolic order. Unsurprisingly, the issue of massive fiscal transfers and debt pooling remains anathema to most German politicians and, even more crucially, to the general public, whose opposition has grown even stronger in recent years.

On the banking union front, the Italian government’s recent decision to wind down two banks of the Veneto region for a total cost of up to €17 billion in public money, without tapping senior bondholders, has been promptly interpreted by many German commentators as a breach of Europe’s so-called “bail-in” rules. These rules, which are supposed to protect taxpayer money from bank failures, would turn out to be very beneficial on the long term, since they might lead investors to take more responsibility for souring debts. Meanwhile, there seems to be little consideration for the fact that they are inapplicable on the short term. Against this background, the Euro zone’s unresolved banking crisis adds to Germany’s fears over a joint deposit insurance mechanism, the cornerstone of a genuine banking union.

Some strikingly positive comments have been coming out of Germany since Macron’s election, but their scope for Europe tends to be greatly exaggerated. Most of those comments were meant to cheer the election of an energetic pro-EU leader, whose stance appears to be in synchronisation with the German government’s views, so far…  Despite the likelihood of symbolically significant concessions, these comments are far from signalling a willingness to embark on a new type of massive and systematic transfers or risk-sharing arrangements. Quite the contrary, defiance seems to be rising on that front.

Macron is expected to make good on his promised overhaul of France’s labour market, in line with the reforms carried out throughout the Euro zone over the past fifteen years, starting with Germany’s Hartz reforms in the early 2000s. This is, however, unlikely either to unleash a wave of institutional breakthroughs or to rebalance the European economy, which, despite its recovering growth rates, remains trapped in a widespread race to the bottom. Euphoria is of little help in the face of hard choices.

[i] “Merkel warnt vor expansivem China: ‚Peking sieht Europa eher als asiatische Halbinsel‘”, Wirtschaftswoche, 29 June 2017, http://www.wiwo.de/politik/deutschland/merkel-warnt-vor-expansivem-china-peking-sieht-europa-eher-als-asiatische-halbinsel/19996276.html

Europhorie et Macron-mania… Un jeu mondial

IRIS - Fri, 07/07/2017 - 15:33

Les épisodes d’optimisme financier portent rarement le nom d’un président français mais nous vivons des temps exceptionnels, semble-t-il. Dans le jargon financier, « Macron » renvoie au processus politique par lequel les failles de la zone euro doivent être comblées une fois pour toute, au moyen d’un bond en avant fédéraliste. Bien que ces espoirs ne se soient pas traduits, pour l’heure, en rallye boursier, de nombreux commentaires suivent une logique comparable à celle qui s’était déployée lorsque Mario Draghi avait secoué le statu quo de la BCE, en 2012. Le processus politique actuellement à l’œuvre est pourtant d’une nature bien différente.

Les bruits quant à l’imminence d’un grand plan économique franco-allemand à même de changer la donne en Europe sont erronés mais ils sont tout de même intéressants, de par ce qu’ils indiquent quant à l’anxiété créée par le populisme. On peut voir une ironie assez savoureuse dans le tableau idyllique que de nombreux médias britanniques et américains donnent de la politique européenne depuis les élections françaises. Il y a peu de temps encore, une vision sombre de l’avenir de l’euro dominait et le scénario d’un effondrement de l’Union européenne commençait même à avoir le vent en poupe. Ce revirement soudain semble davantage illustrer l’importance des divisions nationales au sujet du Brexit ou de la présidence de Donald Trump qu’un véritable changement d’avis sur l’Union européenne (UE).

La confrontation entre Angela Merkel et Donald Trump dépasse la question de la rhétorique abrasive du président américain et de sa décision néfaste de se retirer des accords de Paris. Elle se nourrit notamment d’intérêts divergents en matière de commerce international, un problème qui a commencé à être soulevé bien avant l’émergence politique de Trump. La réduction de ce débat à une opposition morale entre libre échange et protectionnisme est quelque peu simpliste. La chancelière elle-même développe une ligne de plus en plus défensive, non pas tant sur la question commerciale (puisque son pays jouit d’un excédent courant de 9% du PIB) qu’en ce qui concerne les investissements stratégiques.

Alors que l’Allemagne a connu une certaine déconvenue dans sa focalisation commerciale sur la Chine, Angela Merkel a récemment alerté son opinion publique sur l’expansionnisme chinois en déclarant que « Vue depuis Pékin, l’Europe est une péninsule asiatique »[i]. Elle a par ailleurs clairement indiqué qu’elle entend avoir son mot à dire sur les investissements chinois en Allemagne, à la suite de la controverse déclenchée par le rachat par le groupe chinois Midea du mythique constructeur allemand de robots KUKA, l’an passé. Pour autant, l’idée d’un partenariat sino-allemand a été présentée par de nombreux commentateurs comme une alternative au leadership américain, à l’approche du G20 de Hambourg. Tout comme les questions européennes, il semble que la remise en cause du rôle mondial des Etats-Unis s’accompagne d’une certaine confusion.

L’espoir d’une grande initiative franco-allemande pour l’Europe semble entrer dans le cadre de cette équation mondiale. Emmanuel Macron a pris en compte la révision par l’Allemagne de son rôle européen et mondial. Au dernier sommet européen, à Bruxelles, il a certes défendu l’idée d’une « Europe qui protège » mais en se concentrant sur les questions qui sont aussi devenues centrales pour l’Allemagne : les politiques anti-dumping, le contrôle des investissements chinois et l’encadrement du travail détaché en Europe. Ces questions ont profondément contrarié les pays d’Europe centrale, ainsi que les plus petits pays d’Europe du Nord qui, du fait de leur modèle économique, s’opposent à ce qu’ils voient comme des restrictions inutiles. Alors que Macron remet en cause le statu quo européen, il prend garde de ne pas affronter Berlin, en particulier en ce qui concerne la question de l’absence de coordination macro-économique de l’Allemagne vis-à-vis du reste de la zone euro en termes de coûts salariaux, de politique fiscale et d’investissements publics.

Au vu des tabous qui affectent la politique européenne, cette configuration a peu de chance de permettre les grandes avancées sur lesquelles table le consensus dans un futur proche. En juillet 2012, la démonstration de force de Mario Draghi, bien qu’étant également de nature rhétorique, avait des implications tout à fait concrètes et immédiates, puisque la pression implicitement exercée sur les taux longs avait alors permis aux gouvernements en crise de se refinancer sans avoir à restaurer leur souveraineté monétaire. L’anticipation du programme d’achats finalement mis en place en 2015 a déclenché une dépréciation majeure de l’euro à partir de 2014, qui, associée à des flux de liquidités massifs, a permis le rebond conjoncturel que l’on constate aujourd’hui. Alors que l’élection d’Emmanuel Macron a été interprétée comme le versant politique du processus de normalisation initié par Draghi, son impact réel reste à voir.

Sa présidence a commencé sur des succès diplomatiques et il ne fait aucun doute que son élection a été perçue très positivement par Berlin en particulier. Bien que Macron et « Merkel IV » aient la possibilité de se mettre d’accord sur des étapes significatives, comme la constitution d’un budget commun pour la zone euro, ces avancées ne seront probablement, d’un point de vue quantitatif, que d’une portée symbolique. De façon peu surprenante, la question de transferts budgétaires massifs et de la mutualisation des dettes reste taboue aux yeux de la plupart des responsables politiques allemands et, surtout, de la population, dont l’opposition semble même avoir crû au cours des dernières années.

Sur la question de l’union bancaire, la décision du gouvernement italien de mettre sur la table jusqu’à 17 milliards d’euros pour gérer la fermeture ordonnée de deux banques de Vénétie, sans mettre à contribution les créanciers séniors, a été interprétée en Allemagne comme une violation édifiante des règles de l’union bancaire. Ces règles, supposées protéger l’argent public lors des faillites bancaires, s’avéreraient bénéfique à terme, en responsabilisant les investisseurs. Mais il reste à prendre en compte le fait qu’elles sont inapplicables à court terme. Dans ce contexte, la crise bancaire qui continue à secouer la zone euro éloigne toujours plus la perspective d’un accord allemand sur un mécanisme commun d’assurance des dépôts, clé de voute de l’union bancaire.

Des commentaires très positifs sont certes venus d’Allemagne depuis l’élection d’Emmanuel Macron mais leur portée européenne est largement surestimée. La plupart de ces commentaires consistaient à saluer l’élection d’un leader pro-européen, dont l’approche semble être en phase avec la vision du gouvernement allemand, pour l’instant… Malgré la forte probabilité de concessions symboliques, ces commentaires n’indiquent en rien une volonté de l’Allemagne d’accepter un nouveau type de transferts massifs ou de partage du risque bancaire. Au contraire, la défiance semble plutôt croître sur ce front.

Il est attendu d’Emmanuel Macron qu’il honore ses promesses de réforme de marché du travail, sur le modèle des mesures mises en place à travers la zone euro depuis quinze ans, à commencer par les réformes Hartz en Allemagne au début des années 2000. Il est néanmoins improbable que cela engendre une vague d’avancées institutionnelles ou un rééquilibrage de l’économie européenne qui, malgré le renforcement de la conjoncture, reste enfermée dans une dynamique de nivellement par le bas. L’euphorie est de peu d’utilité face aux choix les plus difficiles.

[i]Merkel warnt vor expansivem China: Peking sieht Europa eher als asiatische Halbinsel‘”, Wirtschaftswoche, 29 Juin 2017.

Bayerische Delegation in Moskau: Europa von Lissabon bis Wladiwostok?

Hanns-Seidel-Stiftung - Fri, 07/07/2017 - 14:43
Wirtschaftlich gesehen bringen die Sanktionen der westlichen Staatengemeinschaft gegen Russland unter dem Strich niemandem etwas. Bei einer Diskussionsrunde in Moskau mit Vertretern des Haushaltsausschusses des bayerischen Landtags und russischen Abgeordneten betonte die russische Seite, eine Aufhebung der Sanktionen sei wünschenswert. Ohne die volle Umsetzung des Minsker Abkommens blieben diese jedoch notwendig, wie bayerische Vertreter mit einem gewissen Bedauern feststellten. Ein weitergehendes Engagement der russischen und ukrainischen Seite für einen Frieden im Donbass erscheint unter den derzeitigen Umständen nach wie vor unwahrscheinlich.

Verleihung des Nachwuchsförderpreises für junge Liedermacher in Kloster Banz : Neues von den Neuen

Hanns-Seidel-Stiftung - Fri, 07/07/2017 - 13:22
Bad Staffelstein. Die Zuschauer erleben am Wochenende wieder ein musikalisches Open-Air-Live-Spektakel auf der Wiese vor Kloster Banz. Etwa 8.000 Fans werden zum bekannten Festival erwartet, das unter dem neuen Namen „Lieder auf Banz“ stattfindet. Bereits am Donnerstag (06. Juli 2017) fand als Auftaktveranstaltung das Nachwuchspreisträgerkonzert in Kloster Banz statt. Die Hanns-Seidel-Stiftung zeichnet in diesem Jahr die Musiker und Gruppen Fee Badenius (Witten), Marcel Brell (Berlin) und Tonträger (Berlin) aus.

Containing Illicit Flows at African Borders

SWP - Fri, 07/07/2017 - 00:00

The recent rise in migration to Europe has put borders and their security back on the political agenda of the European Union and its member states. Alongside stricter control of the Union’s external borders, border security also plays a growing role in cooperation with third states. The action plan adopted by European and African heads of state and government at the Valletta summit on migration in November 2015 includes assistance for strengthening national capacities at land, air and sea borders. In particular in the immediate southern neighbourhood, this support is intended to contribute to stemming irregular migration and human smuggling. European programmes to combat illicit flows and organised crime at borders outside the EU have existed for some time, for example to interrupt cocaine smuggling via West Africa. The experience to date reveals potential pitfalls of this approach and underlines the necessity to think beyond technical border management.

Chinas BRICS-Vorsitz 2017

SWP - Fri, 07/07/2017 - 00:00

China hat 2017 den Vorsitz der BRICS-Staatengruppe (Brasilien, Russland, Indien, China und Südafrika) inne. Damit ist es Gastgeber des neunten BRICS-Gipfels, der Anfang September in der Stadt Xiamen stattfinden wird. Allerdings hat sich Chinas außenpolitisches Selbstverständnis in jüngster Zeit stark verändert. Peking könnte daher mittelfristig die eigene Rolle innerhalb der BRICS oder sogar die Zweckmäßigkeit dieser Staatengruppe in ihrer jetzigen Form in Frage stellen. Mit der Idee einer »BRICS-Plus« versucht China bereits, die Gruppierung zu erweitern und dafür zu sorgen, dass sich mehr Überschneidungen mit der von Peking initiierten »Neuen Seidenstraße« ergeben. Kurzfristig bleibt das Forum der BRICS dennoch für China relevant und wird als nützliche Bühne angesehen, um eigene »internationale Diskursmacht« bei selektiven Themen wie Klimaschutz oder Cyberspace-Politik auszuüben.

Gefährden Fake News die Demokratie?

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 07/07/2017 - 00:00
Fake News sind kein neues Phänomen, erhalten aber in Zeiten der Digitalisierung aufgrund ihrer rasanten Verbreitung neue Brisanz. Sie konterkarieren die Idee einer offenen Informationsgesellschaft und sind daher besonders verwerflich. Wie kann man Falschmeldungen erkennen? Welche Möglichkeiten gibt es, um ihre Verbreitung zu unterbinden? Sowohl Nutzer als auch Anbieter können etwas dagegen tun. In einem Policy Paper werden die Möglichkeiten der Gegenwehr beschrieben.

Delattre: Peacekeepers Need Analysis, Training, Support

European Peace Institute / News - Thu, 06/07/2017 - 20:42

“To be successful, peacekeepers must have appropriate analysis, training, and support,” said François Delattre, France’s Permanent Representative to the United Nations.

Speaking at a day-long meeting at IPI on peace operations reform, Mr. Delattre noted, “As the face of the UN, effective peacekeeping is essential to UN legitimacy.” Highlighting the importance of peacekeeping, he added, “It is what reinforces the legitimacy and relevance of the multilateral system, which we know is under threat.”  

Mr. Delattre made his remarks at a June 27, 2017 seminar held to discuss and analyze the state of UN peace operations reform two years after the release of the report of the High-Level Independent Panel on UN Peace Operations (HIPPO) and in light of review processes launched by Secretary-General António Guterres on the restructuring of the UN’s peace and security architecture and on management of the UN system.   

On the eve of the presentation of the reforms proposed to the UN peace and security architecture, there is widespread consensus that current institutional arrangements are anachronistic in their structure, procedures, and priorities. Participants from across the Secretariat, UN member-states’ missions, and academia thus joined a closed-door discussion (under the Chatham House rule of non-attribution) on the current state of reforms to the UN, the challenges of ensuring better delivery in the field, and the extent to which these efforts respond to the new paradigm of prevention and sustaining peace.

Arthur Boutellis, Director of IPI’s Center for Peace Operations, noted that the secretary-general had outlined nine priority areas for reform at a meeting of the Security Council in April 2017; the report of the Internal Review Team (IRT) on the UN Secretariat’s Peace and Security Architecture will indicate how the first of these nine will be addressed. He also welcomed Ethiopia’s intention, announced at the same meeting, to host a high-level open debate on the implementation of the recommendations of the HIPPO report.

The three panels of this day-long seminar sought to connect the peace and security architecture reform to the past, present, and future of UN peace operations. The Permanent Representatives of Ethiopia, Norway, and the Republic of Korea, as co-chairs of the Group of “Friends of HIPPO” states, served as moderators for these discussions.

The first panel took stock of progress made on implementing changes recommended in the HIPPO report. It concluded that, even as there has been progress on a number of important technical and managerial issues, these changes do not add up to the fundamental shifts called for in the HIPPO report. The UN today has gone through an exhaustive degree of analysis as to how problems arise and may be resolved; that there are still delays in implementing these solutions indicates their politically challenging nature.

The second panel, which included presentations from Fabrizio Hochschild (Assistant Secretary-General for Strategic Coordination, EOSG) and Tamrat Samuel (head of the IRT on the peace and security architecture), discussed Mr. Guterres’ vision of a “more anticipatory and agile” UN, which is able to use not only the full spectrum of peace operations but also the entire range of tools and resources within the UN system to be more responsive and flexible in preventing, managing, and resolving conflict.

The third panel reviewed how peace operations could work for sustaining peace. It acknowledged the growing recognition of synergies between the 2030 Sustainable Development Agenda and the sustaining peace framework adopted in 2015, and emphasized that this will require peace operations to be conceived in a “whole of UN” or “Delivering as One” context, with particular attention to financing and budgetary mechanisms to ensure that funding streams for “security” and “development” are not treated as a zero-sum game.

Across the three panels, there was consensus that peace operations must be seen as only one part of holistic UN engagement with countries and regions, and that their ability to contribute to peace, stability, and development in countries where they are deployed will be contingent on the ability to convene and coordinate a range of actors, including UN system actors such as the country team and humanitarian agencies; local, national, and regional governments; regional and sub-regional organizations; local and international non-governmental and civil society organizations; and other international organizations, notably the international financial institutions and donors.

The seminar was organized with support from the French Ministry of Defense’s Department for International Relations and Strategy (DGRIS), and marks the culmination of the three-year “New Issues Observatory” project. In its third year, the project has focused on field support to UN peace operations; previous themes were Technology in Peacekeeping, and UN Peace Operations in Asymmetric Environments.

Accord gazier Total-Iran : des enjeux énergétiques, économiques et stratégiques

IRIS - Thu, 06/07/2017 - 17:48

Lundi 3 juillet, le groupe français a signé un accord de projet gazier avec l’Iran. L’analyse de Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS.

Quels enjeux stratégiques cet accord présente-t-il pour Total ? Plus généralement, quelle relation énergétique la France entretient-t-elle avec l’Iran ?

Total est un groupe né au Moyen-Orient il y a environ un siècle, la région a donc toujours été très importante pour le groupe français. Le Moyen-Orient est en effet la région clef pour l’industrie pétrolière et gazière. Selon les estimations du groupe British Petroleum (BP), le Moyen-Orient représenterait aujourd’hui environ 48% des réserves de pétrole dans le monde et un peu plus de 40% des réserves de gaz naturel. En son sein, plusieurs pays arabes ont d’importantes réserves pétrolières et gazières : l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït, l’Irak, Oman, le Yémen, le Qatar… L’Iran a la particularité d’être un géant à la fois pétrolier et gazier : il est le 4ème pays au monde ayant les réserves pétrolières les plus importantes, après le Venezuela, l’Arabie saoudite et le Canada. Quant aux réserves de gaz, l’Iran est le n°1 mondial devant la Russie.

Total souhaite renforcer sa présence déjà importante dans la région. Dans cette stratégie, l’Iran est un élément clef. Total Elf a été le premier groupe pétrolier international à signer un contrat de développement avec Téhéran après la révolution islamique en 1995. Le groupe a ensuite obtenu quatre contrats de développement dans le pays, aucune autre compagnie pétrolière n’a autant de succès en Iran. Néanmoins, le groupe a dû, de façon forcée, quitter le pays du fait des sanctions européennes mais il a toujours pensé y revenir un jour. Après l’accord sur le programme nucléaire du 14 juillet 2015 et son entrée en vigueur avec une levée partielle des sanctions (notamment la levée des sanctions extraterritoriales américaines mi-janvier 2016), Total a signé un accord d’achat de pétrole brut iranien en 2016 et a entamé des négociations sur divers projets. Cette volonté s’est concrétisée par l’accord sur la phase 11 du champ de South Pars, un important projet gazier d’une valeur d’un peu moins de 5 milliards de dollars qui débouchera sur une production de près 400 000 barils équivalent pétrole par jour, sur une durée de 24 ans.

Dans le cadre mondial actuel, notamment avec le changement climatique, un certain nombre de compagnies pétrolières entendent renforcer leur portefeuille d’actifs gaziers aux dépens de leur portefeuille d’actifs pétroliers. Le gaz est en effet la moins sale des trois énergies fossiles – pétrole, charbon et gaz naturel -, le charbon étant la plus polluante avant le pétrole. Il est donc stratégique pour les compagnies pétrolières de se positionner comme des acteurs responsables sur le plan environnemental, tout en continuant à satisfaire la croissance des besoins énergétiques mondiaux en faisant monter en puissance le gaz, une énergie qui peut accompagner la transition énergétique. Celle-ci verra monter en puissance les énergies renouvelables mais pour l’heure, elles ne peuvent pas couvrir l’essentiel des besoins énergétiques mondiaux. On aura donc encore besoin longtemps des énergies fossiles.

L’Iran est un marché très important au Moyen-Orient avec ses 80 millions d’habitants, ainsi qu’une démographie et une économie en croissance depuis la levée partielle des sanctions européennes en 2016. De nombreux pays européens, l’Allemagne en tête, sont désireux de se (re)placer sur ce marché. Des visites à haut niveau ont eu lieu avec les ministres du commerce, de l’économie, etc., accompagnés de chefs d’entreprises. Avec cet accord de Total, la France profite du succès du groupe et espère un effet d’entrainement pour développer des relations d’affaires avec Téhéran. L’Iran présente aussi un enjeu stratégique pour la France par sa position géographique : riverain de la mer Caspienne, proche de l’Asie centrale et de l’Europe… La France va donc se placer dans le sillage de Total pour développer une relation stratégique tant sur les plans politique, économique et énergétique avec la superpuissance énergétique qu’est l’Iran.

Côté iranien, quels sont les bénéfices de cet accord et que change–t-il sur la scène régionale ?

L’Iran y voit plusieurs bénéfices. Téhéran négocie depuis début 2016 avec plusieurs compagnies pétrolières mondiales – exceptées les américaines puisqu’elles sont interdites de travailler en Iran du fait des sanctions. Une forte concurrence souhaite donc négocier avec Téhéran. Le pays attendait avec impatience ce contrat en espérant un effet d’entraînement pour attirer d’autres compagnies. En relation difficile avec les conservateurs, l’administration Rohani et le ministre du pétrole Bijan Namdar Zanganeh ont eu à cœur de présenter ce contrat comme un succès de la politique de négociation avec les compagnies pétrolières étrangères. D’autant plus que les États-Unis sont en train de réviser leur politique envers Téhéran, il vaut mieux signer un accord aujourd’hui plutôt que d’attendre un éventuel durcissement de la position américaine.

L’Iran marque donc non seulement un point par rapport aux États-Unis mais aussi par rapport aux pays arabes du Golfe. L’hostilité entre l’Iran, les États-Unis et les pays arabes du Golfe avec à leur tête l’Arabie saoudite s’est considérablement accrue. Téhéran ne va pas manquer de tirer profit de cet accord avec Total d’un point de vue politique et de communication, en disant « vos tentatives visant à m’isoler politiquement et économiquement ont échoué ».

Par ailleurs, ce projet gazier est destiné à la satisfaction des besoins du marché iranien intérieur ; il n’est pas prévu d’exporter le gaz qui sera produit par la phase 11 de South Pars. Bien que contrôlant des réserves gazières considérables, l’Iran a parfois des difficultés d’approvisionnement de son marché gazier, notamment en hiver dans certaines régions. Il est donc important pour le gouvernement de montrer qu’il s’intéresse à la satisfaction des besoins énergétiques de la population, en résorbant les pénuries de gaz qui ont lieu régulièrement dans le pays.

Cet accord de Total risque-t-il de tendre la relation entre la France et les États-Unis compte-tenu de la position très hostile de Donald Trump envers Téhéran ?

Très clairement, Washington ne va pas sabrer le champagne pour célébrer cet accord… Ceci étant, l’administration Trump ne peut pas accuser Total d’avoir violé les lois américaines car cet accord est parfaitement légal. En effet, suite à l’accord sur le programme nucléaire iranien de 2015, l’administration Obama avait accepté fin janvier 2016 de lever les sanctions extraterritoriales frappant les sociétés non-américaines qui commerceraient avec l’Iran. Durant sa campagne, Trump a constamment fustigé l’accord sur le nucléaire. Une fois élu, la position officielle de l’administration consistait à dire que l’accord n’est pas bon mais étant compliqué à remettre en cause, il sera respecté de façon stricte tout en surveillant de près Téhéran. Par la suite, le Département d’État américain a annoncé un réexamen global de l’ensemble des politiques américaines concernant l’Iran, y compris l’accord sur le nucléaire. Ce réexamen a débuté en avril et est toujours en cours, sans que l’on sache ses débouchés. Il pourrait mener à un durcissement de la position américaine et au rétablissement de certaines sanctions extraterritoriales. Pour Total et pour Téhéran, il était donc important de signer cet accord aujourd’hui sans attendre un éventuel durcissement des États-Unis.

Quant à savoir si l’accord de Total va pousser les États-Unis à revenir à des sanctions extraterritoriales, rappelons que les compagnies pétrolières américaines ne peuvent pas commercer avec l’Iran, ni investir dans le secteur pétrolier et gazier dans le pays. Elles sont donc dans une situation de concurrence qui leur est très défavorable par rapport aux compagnies non-américaines. Cela pourrait faire monter la température à Washington et pousser l’administration Trump à revenir des sanctions extraterritoriales. Puisque l’accord de Total est légal, les États-Unis n’ont aucune raison rationnelle d’en vouloir à la France ou à l’Union européenne. Néanmoins, nous savons que l’administration Trump n’est pas forcément des plus rationnelles…

Pour une diplomatie bleue

IRIS - Thu, 06/07/2017 - 17:05

La Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) adoptée à Montego Bay en 1982 et entrée en vigueur il y a 23 ans réforme de fond en comble le droit international de la mer, en créant au-delà des eaux territoriales des Zones économiques exclusives (ZEE) et leurs prolongements, où les Etats côtiers sont seuls propriétaires des ressources biologiques et minérales ; ce qui entraine un quasi doublement des surfaces exploitables du globe. En une vingtaine d’années, la moitié de ces zones – qui correspondent peu ou prou aux plateaux continentaux- a déjà été répartie et mise en exploitation. L’autre moitié est en cours de délimitation, soit pour préciser les limites d’extension des ZEE au titre du plateau continental, soit dans l’attente de délimitation des frontières maritimes entre Etats bénéficiaires où persistent des différends de souveraineté sur les terres émergées ouvrant droit à ZEE. Le plus médiatisé d’entre eux a concerné le rejet des prétentions chinoises à régenter l’essentiel de la mer de Chine. Ce Traité réglemente aussi l’exploitation des ressources biologiques et minérales des autres espaces, appelée « la Zone », correspondant à la haute mer, soit 60% des océans. Il crée pour cela une instance internationale, l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) qui répartit les permis d’exploitation et en administre les ressources pour le bénéfice de tous.

Ce Traité international qui bouleverse les paradigmes du développement économique doit nécessairement s’accompagner d’une évolution de l’ordre politique mondial. Il doit tenir mieux compte de la situation faite à la Chine et à l’Inde qui accueillent plus du tiers de l’humanité et se voient doter par la géographie de ZEE d’assez modeste envergure au regard de leurs besoins (l’île Maurice a par exemple un domaine maritime plus important que le leur). Le doublement des surfaces du globe progressivement mises en exploitation contribue au réchauffement climatique et à la dégradation de l’environnement qui affecte désormais de plein fouet le biotope marin. La communauté internationale a parallèlement multiplié les initiatives pour créer un cadre réglementaire propice à la gestion durable de l’océan et à la protection de l’environnement marin. Reste à coordonner à l’échelle régionale ce corpus réglementaire et à lui donner un caractère contraignant et les moyens, nécessairement régionaux, d’en imposer le respect. Ces évolutions amorcées dans le cadre onusien se prolongent dans le développement des approches multilatérales de la diplomatie contemporaine. Une diplomatie bleue pour l’Océan aurait donc pour double objectif de solutionner les différends de souveraineté entre Etats sur les terres ouvrant droit à ZEE et de promouvoir des politiques régionales de gestion de la mer dans le respect des engagements internationaux, dont tous les pays riverains seraient coresponsables.

L’urgence océanique

C’est dans le cours de nos vies que s’amorce cette révolution. La première Conférence internationale de l’ONU consacrée aux océans n’a en effet été réunie que 15 ans après le sommet de la terre de Rio, du 5 au 9 juin dernier. Venant après la Conférence internationale de Paris sur le climat, elle a surtout eu pour objectif de dresser un bilan. Il a été l’occasion de rappeler la prééminence de l’environnement marin (71% de la surface du globe, 97% de l’eau terrestre alimentant le cycle de la pluie et régulant le climat, 50% de l’oxygène produit et 30% du CO2 absorbé). Les représentants des 193 pays partenaires ont souligné son importance économique (5% du PIB mondial, source première de protéine pour plus de 3 milliards de personnes, 200 millions d’emplois, 30% de la production d’énergies fossiles). Ils ont réitéré l’objectif de développement arrêté à Rio pour l’horizon 2030 : « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins de développement durable » mais ont cette fois plus fermement tiré la sonnette d’alarme sur la dégradation accélérée du milieu : blanchiment de 20% du corail, développement des zones maritimes sans oxygène et donc sans vie, réduction de la biodiversité, surexploitation de 30% des stocks halieutiques, pollution terrestre des zones côtières, dégradation de 40% du milieu marin. Une attention particulière a été portée au problème du rejet en mer des plastiques qu’absorbent oiseaux de mer, tortues et mammifères.

L’ONU lance un appel à l’action et a ouvert un registre des contributions volontaires auquel se sont déjà inscrits plus de 1 300 organisations et institutions. Elle lance un appel à l’action et engage à l’adoption de mesures concrètes légalement contraignantes, au premier rang desquelles une plus grande maitrise des subventions aux industrie de la pêche jugées « destructrices » et une incitation à la création d’aires marines protégées ou de zones interdites à la pêche sur 14,4% des espaces maritimes d’ici 2020. L’UNESCO de son côté a lancé son projet de « décennie de l’océanologie » pour développer les connaissances et la recherche appliquée et fixer l’objectif de cartographier le fond des océans. Le Secrétaire général a lancé un vibrant plaidoyer pour l’inversion du cycle de déclin des milieux océaniques et conclu : « Nous devons résoudre nos problèmes de gouvernance et trouver une nouvelle vision stratégique ». La présente tribune a l’ambition de contribuer à cet objectif.

Faire de la France une vraie puissance maritime

L’archipel France, présent dans 4 des 5 océans et bénéficiaire du second domaine maritime au monde, pourrait concourir à la gestion durable des océans en s’engageant dans un projet à la hauteur des responsabilités que lui confèrent les 11,5 millions de km2 de son domaine maritime. Cet avantage, déterminant pour l’avenir, est politiquement et diplomatiquement encore insuffisamment consolidé ; ce dont notre Stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML), adoptée en février 2017, ne tient pas un compte suffisant. Elle n’a de plus pas pris toute la mesure des conséquences de la sentence de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye (CPA) sur la mer de Chine qui fragilise certaines des ZEE de nos îles inhabitées dans l’océan Indien, à Clipperton et dans l’Antarctique ; ni exploré toutes les potentialités de la cogestion pour en limiter l’impact. Sans une politique extérieure active et novatrice, la France risque de perdre une part importante de ses ZEE. La SNML ne prend pas non plus assez la mesure de ce que ce domaine est à 97% situé dans les outremers, pour 50% dans le Pacifique et pour 25% dans l’océan Indien. Or, certains de ces territoires peuvent être tentés par l’indépendance (Nouvelle Calédonie, Guyane …), tandis que dans le Pacifique, Wallis et Futuna ainsi que la Polynésie bénéficient déjà de gouvernements autonomes directement responsables de la politique de la mer. Notre stratégie doit donc associer plus vigoureusement nos outremers à la définition de notre politique de la mer et contribuer plus énergiquement encore à la protection et à la gestion de notre planète mer.

La stratégie pour la mer du programme d’Emmanuel Macron prend bien en compte ces objectifs. Elle souligne que ce secteur contribue pour 14% à la richesse nationale et crée 820 000 emplois, mais elle relève également que notre flotte de pêche est très réduite, que 85% des produits de la mer consommés en France sont importés et que moins d’un conteneur sur deux arrive en France par un port français. Cela conduit naturellement à la formulation d’un objectif prioritaire : garantir la souveraineté alimentaire de notre pays. Notre flotte marchande est au 30ème rang mondial, nos ports stagnent et ne traitent que 5% du trafic des conteneurs en Europe, alors même que le trafic maritime a quadruplé en 20 ans et connait sa plus forte expansion dans l’océan Indien dont nous sommes riverains. De plus, alors que l’océanologie est l’un des fleurons de la recherche française, le budget que nous y consacrons est inférieur à 600 millions d’euros. La perception de l’urgente nécessité de repenser notre politique de la mer se traduit dans le programme d’Emmanuel Macron par nombre de projets de long terme (« programme décennal », « stratégie portuaire nationale », « plan décennal pour la mer », « stratégie de long terme pour exploiter la mer dans le respect de l’environnement », « contrats de développement durable passé entre l’Etat et les régions »…). Une proposition particulière retient l’attention, celle d’organiser une Conférence mondiale sur la biodiversité marine dans un département d’outremer. C’est en effet l’une des priorités de l’agenda monde. Le riche biotope marin est fortement affecté par l’activité humaine. On connait de plus assez mal la vie qu’il héberge puisque seules 200 000 espèces sont identifiées, alors qu’on suppute qu’elles se comptent par millions. Il faut d’urgence arrêter des politiques de préservation plus rigoureuses à l’échelle de la planète. Il reste que l’agenda international a déjà retenu que cette 4ème conférence mondiale sur la biodiversité marine se tiendra à Montréal du 13 au 16 mai 2018. Nous devons donc prendre date pour 2021 ou 2022. Il serait de ce fait opportun que la France initie dès 2019 une action originale apte à mettre en application quelques-unes des multiples préconisations internationales sur la préservation et l’exploitation durable de l’océan pour nous inscrire dans la dynamique de l’injonction du SGNU à passer à l’action : la gouvernance régionale des océans.

Vers une gouvernance régionale des océans

Cette initiative est ambitieuse mais à notre portée. Notre domaine maritime nous rend directement responsables de la gestion de 3% de la surface des océans, de 10% des récifs, de 20% des atolls et de 10% de la biodiversité marine. Nous conduisons déjà une politique active dans tous les fora régionaux concernés mais un trop grand nombre de conventions régionales ou internationales enchevêtrent leurs compétences respectives sans qu’une véritable coordination régionale permette à leurs effets de se conjuguer. Nous sommes membres de tous les organismes régionaux qui le permettraient. Il serait de l’intérêt de notre pays de porter un projet de rationalisation des moyens et de coordination des efforts à l’échelle régionale sur les bassins maritimes où notre présence est forte. Il est proposé qu’une conférence nationale sur la mer soit rapidement organisée dans un département d’outremer pour que notre doctrine à l’international soit adossée à une SNML actualisée développée dans une concertation étroite avec les responsables ultramarins et pour que nous fassions le choix d’une première région d’application pour ce projet global.

Le Traité de Montego Bay provoque en effet un véritable bouleversement de la face du monde. Certes, 60% des mers demeurent patrimoine commun de l’humanité mais force est de constater que 90% des ressources halieutiques et 87% des réserves d’hydrocarbure offshore sont situées dans des ZEE en cours d’appropriation par les Etats côtiers, auxquels Chine et Inde n’ont qu’un accès limité. Il est donc impératif de poursuivre une concertation active avec ces grands partenaires là où nous le pouvons et, s’ils l’accueillent favorablement, de les associer dès l’origine au projet d’une gouvernance régionale de l’océan Indien dont ils sont riverains ou proches pour en entreprendre avec eux l’exploitation raisonnable et durable sans renoncer à nos droits propres dans nos ZEE. Il est également urgent de prendre toute la mesure de la fragilité relative de ces droits en développant toutes les possibilités de cogestion de ces zones avec les Etats îliens qui entretiennent avec nous des différends de souveraineté.

Nous pourrions engager cette dynamique par un projet de gouvernance régionale de l’océan Indien, région où ont été enregistrées sur 20 ans les plus fortes hausses du trafic maritime mondial et qui présente la particularité d’une assez grande homogénéité de son climat et de son peuplement biologique. Il offrirait une possibilité de gestion à l’échelle d’un bassin maritime tout entier, la première de ce type, pour rationaliser et coordonner des moyens déjà importants mais dispersés entre les compétences nationales, régionales et internationales. Il offrirait à la Grande-Bretagne l’occasion d’apaiser son différend de souveraineté avec Maurice sur l’archipel des Chagos, dans lequel est situé la base militaire de Diego Garcia qu’elle loue aux Etats Unis. Il permettrait d’associer les deux grandes puissances régionales, Inde et Chine, à une action coordonnée avec l’Union européenne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis et de mobiliser nos trois collectivités d’outremer dans cette région du monde pour l’exploitation durable et la préservation de leur environnement maritime, condition d’un renforcement de leur ancrage dans la République.

Deux espaces maritimes sont concernés. Le premier dans le Sud-Ouest de l’OI est presque en totalité partagé entre les ZEE des pays développés et celles des Etats Iliens. Le second dans le Nord-Est de l’OI accueille la ZEE de l’Inde et une partie de celles de l’Australie et de l’Indonésie. Cette partie de l’OI est composée pour moitié d’espaces maritimes de haute mer dont les fonds sont administrés par l’AIFM, si bien que l’agence pourrait s’associer à cette phase du projet.

L’Union européenne, les Etats membres et le RU pourraient initier en partenariat avec les autres nations riveraines un projet de gouvernance régionale du Sud-Ouest de l’OI déjà largement engagé dans les faits au travers de sa coopération avec un organisme régional, la Commission de l’océan Indien (COI). La France a déjà une politique active de préservation de l’environnement marin dans ses bassins propres du Sud-Ouest de l’océan Indien à la Réunion, à Mayotte, dans les Glorieuses et dans les terres australes. Cogérer une partie de nos ZEE dans cette zone serait le moyen de dépasser les différends de souveraineté que nous entretenons encore avec Madagascar, les Comores et Maurice, ainsi que de mieux coordonner nos politiques de préservation de l’environnement marin. Nos frontières maritimes avec la ZEE des Seychelles sont quant à elles agréées de part et d’autre. Cette première initiative pourrait être étudiée dans le prolongement de la Conférence nationale pour la mer évoquée plus haut et se tenir à Saint-Denis de la Réunion, autour du chef de l’Etat et des membres du gouvernement concernés, des représentants élus de tous les départements et territoire d’outremer, des experts et responsables académiques spécialistes des questions maritimes, ainsi qu’avec nos entrepreneurs français du domaine de l’économie bleue et ceux des pays riverains. Elle accueillerait enfin les représentants ministériels et les experts de ces pays pour étudier la faisabilité d’une initiative régionale pour la gouvernance de la totalité de l’océan Indien au sein de l’organisation régionale qui pourrait la porter : l’Indian Ocean Rim. Cette initiative pourrait être étendue ultérieurement à la Caraïbe et au Pacifique.

Más España en Europa en el ámbito de la cooperación internacional para el desarrollo

Real Instituto Elcano - Thu, 06/07/2017 - 03:24
Comentario Elcano 34/2017 - 7/7/2017
Iliana Olivié y Aitor Pérez

España puede aspirar a un mayor liderazgo en el ámbito del desarrollo en las instituciones europeas. Tras demostrar su capacidad negociadora en lo táctico, el reto está ahora en lo estratégico, donde podría moldear la agenda internacional del desarrollo.

For Peace in Nagorno-Karabakh, More Confidence-Building Measures Needed

European Peace Institute / News - Wed, 05/07/2017 - 18:05

On June 29th, the International Peace Institute, in partnership with LINKS (Dialogue, Analysis and Research), held a meeting in Vienna titled “Nagorno-Karabakh: Can confidence-building measures help bring about a peaceful resolution of the conflict?” This is the fourth meeting organized by IPI addressing the Nagorno-Karabakh conflict.

In his opening remarks, Ambassador Günther Bächler, Special Representative of the Chairman-in-Office of the OSCE spoke about the importance of confidence-building measures and the need to engage with a wide range of stakeholders. He thanked IPI and LINKS (DAR) for hosting the event. This was also echoed by the representative of the Office of the EU Special Representative for the South Caucasus, Atanas Baltov, who reiterated the support of the EU for the work of the OSCE Minsk Group, and spoke about the work of the European Union in the context of the Karabakh conflict and conflict settlement process, particularly through its work with civil society in the framework of the EPNK program.

In a short presentation, LINKS (DAR) Executive Director, Dennis Sammut, talked about the role that confidence-building measures (CBMs) can play in the Karabakh context, addressing the questions of when, between who, on what and in what way, the work can be done.

Richard Giragosian, Director of the Regional Studies Centre in Yerevan, Zaur Shiriyev, Associate Academic fellow of Chatham House in Baku, Benyamin Poghosyan, Vice President for Research at the Armenia National Defence University, Yerevan, and Ahmed Allili, Deputy Director, Centre for Economic and Social Development in Baku shared their views on the topic with participants. The representatives of the embassies of Armenia and Azerbaijan also took the floor.

Participants in the meeting emphazised the importance of CBMs for the resolution of the Karabakh conflict, and expressed concern at the lack of progress in the peace negotiations and the deteriorating security situation on the ground. It was highlighted that CBMs are not a substitute for serious peace negotiations, but it was equally argued that CBMs were often an essential ingredient for any peace negotiations. Among the discussants were the ambassadors of Kazakhstan, Iceland, Belgium, and Cyprus; representatives of other diplomatic missions in Austria; international experts from the region and civil society representatives.

Nuages à venir sur la relation Washington-Séoul

IRIS - Wed, 05/07/2017 - 16:55

Les sourires crispés et convenus ne trompent que les naïfs. Derrière une unité de façade face à la menace nord-coréenne – le contraire eut été surprenant ! – Donald Trump et son homologue sud-coréen, Moon Jae-in, ont bien peu de terrains sur lesquels ils vont pouvoir s’entendre.

Récemment élu, le 9 mai dernier, et bénéficiant d’un soutien populaire important, le démocrate Moon Jae-in est le nouveau visage de la République de Corée. Un visage qui rompt avec ses deux prédécesseurs conservateurs, Lee Myung-bak et plus encore la présidente déchue Park Geun-hye. Un visage qui semble également déplaire à Donald Trump, le nouvel homme fort de Séoul étant très critique de l’accord sur le déploiement du bouclier antimissile THAAD – qu’il a stoppé à peine entré en fonction dans la Maison-Bleue – et se montrant disposé à renouer le contact avec Pyongyang et à réparer les dégâts avec Pékin. En clair, la visite du président sud-coréen à Washington avait tout d’une rencontre entre alliés certes cordiale – mais pas vraiment amicale. En témoigne le fait que Trump n’a pas invité son homologue dans sa résidence en Floride à Mar-a-Lago, comme il l’avait fait avec le Premier ministre japonais Abe Shinzo ou le président chinois Xi Jinping. Ambiance…

PYONGYANG MON AMOUR

Au-delà des symboles, qui ont leur importance quand on sait que le président américain y est particulièrement attaché, c’est cependant sur le fond que les divergences semblent particulièrement fortes. Dans leur communiqué officiel conjoint, les deux hommes annoncent être en accord sur la nécessité de réengager le dialogue avec Pyongyang, à condition que le régime nord-coréen lâche du lest sur la question nucléaire. Mais s’il s’agit clairement de la ligne affichée par Moon depuis son entrée en fonction, peut-on en dire autant de Trump ? En fait, bien malin celui qui peut deviner quelle est exactement la politique coréenne du président américain, tant cette dernière semble osciller au gré de l’actualité et des humeurs de l’occupant de la Maison-Blanche. Moon est venu chercher à Washington un soutien à sa politique de réengagement avec la Corée du Nord, et c’est ce qu’il a obtenu. Mais peut-il faire confiance à un partenaire qui a alterné le chaud et le froid avec tant d’insistance ces derniers mois qu’on ne sait plus vraiment quelle est la température à laquelle la situation sécuritaire dans la péninsule coréenne est jugée menaçante pour Washington ? D’ailleurs, Trump a martelé en compagnie de son invité que « la patience stratégique avec le régime nord-coréen a échoué. Honnêtement, la patience est terminée. » Réengager avec Pyongyang sur cette base relève de l’équilibrisme. Le président coréen a suffisamment d’expérience pour savoir que si le degré de confiance accordé à Pyongyang doit être proche de zéro, il est désormais à peine plus élevé dans le cas de Washington.

La question de savoir quelle attitude adopter si Pyongyang oppose une fin de non-recevoir à cette doléance – et ce sera sans doute le cas – n’est pas non plus soulevée, parce que c’est justement sur ce point que Washington et Séoul sont en total désaccord. Moon souhaite renouer le dialogue, coûte que coûte, parce que c’est l’absence de dialogue qui a pourri tout effort de négociation depuis une décennie, et c’est sur cette base que la question nucléaire pourra être abordée. Mais côté américain, on semble faire de la dénucléarisation de la Corée du Nord un préalable à toute négociation. Bref, les deux alliés vont avoir du mal à s’entendre, et on attend presque avec impatience les réactions américaines si Moon réussit son pari, à savoir renouer le dialogue avec Kim Jong-un. Le président sud-coréen est resté en retrait sur ce point à Washington, sans doute conscient que ce n’était ni le moment, ni le lieu, pour détailler sa stratégie nord-coréenne. Affaire à suivre donc.

« STILL MADE IN KOREA »

Si le dossier nord-coréen est plus épineux que jamais, c’est cependant sur la relation avec la Corée du Sud que Donald Trump a jeté des braises, en critiquant vivement l’accord de libre-échange entre les deux pays, qui selon lui profite plus à Séoul qu’à Washington. Le diagnostic n’est pas mauvais, les chiffres l’attestent, et sur ce point le constat de Trump ressemble à celui qu’il avait fait avant d’annoncer le retrait des États-Unis du TPP. La méthode laisse cependant sérieusement à désirer, et aura des conséquences fâcheuses sur la relation entre les deux Etats. « Nous sommes en train de renégocier un accord commercial qui sera, je l’espère, équitable pour les deux parties », a précisé le président américain. Allusion faite à l’accord actuel, signé sous l’administration Bush et entré en vigueur en 2012, pendant la présidence Obama, et que Trump a qualifié d’ « horrible ». Côté coréen, cet accord n’est pas perçu de la même manière, l’excédent commercial n’en étant que renforcé.

Mais Trump a demandé une plus grande ouverture du marché sud-coréen dans des secteurs comme l’automobile et l’acier, espérant que les consommateurs coréens roulent dans des voitures américaines. Dans ces deux secteurs, la balance commerciale est très fortement à l’avantage de la Corée du Sud, qui exporte en très grande quantité vers les États-Unis. En clair, l’accord « équitable » espéré par Trump se résume à un rétablissement de cette balance, et donc soit à la mise en place de mesures protectionnistes côté américain, soit à la hausse des importations de produits américains en Corée du Sud. Dans les deux cas, ces déclarations auront très peu de portée, sinon à faire du tort à la relation entre les deux pays.

Les habitudes de consommation des Coréens, qu’on peut qualifier de patriotisme économique, ne vont pas être modifiées simplement parce que le président des États-Unis en a émis le souhait. Ou alors c’est très mal connaître la société sud-coréenne – et ne nous voilons pas la face, c’est de cela dont il s’agit. De l’autre côté, renforcer le protectionnisme américain vis-à-vis des importations de produits coréens serait non seulement une violation de l’accord de libre-échange entre les deux pays, mais aurait en plus pour conséquence de pousser Séoul vers d’autres partenaires économiques et commerciaux, la Chine en tête. On comprend dès lors pourquoi Moon a préféré rester silencieux sur ce sujet sensible, pour ne pas contredire son hôte, et en pensant sans doute que l’idée lui passera.

MOON N’EST PAS LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE

Et il ne le sera jamais. Pas plus qu’il ne représente les intérêts de la Chine quand il se déplace à Washington. C’est pourtant à Pékin que Donald Trump semble s’être adressé lors de la déclaration conjointe, plus qu’à son allié sud-coréen, qui ne s’y attendait sans doute pas. A moins justement que Trump n’ait cherché, en pointant du doigt les responsabilités de Pékin sur les sanctions à l’égard de Pyongyang, à faire pression sur son invité. Car Moon est désireux d’apaiser les tensions de son pays avec la Chine, très fortes depuis que le THAAD est venu s’inviter dans les débats sécuritaires dans la région. Trump a un agenda, Moon a le sien, et ils ne convergent que sur quelques éléments de langage.

En touchant à la question commerciale avec Séoul, c’est également Pékin que l’administration Trump a en tête. D’ailleurs, l’un des conseillers économiques du président américain, Gary Cohn, a évoqué cette question avec ses interlocuteurs coréens lors de leurs rencontres à la Maison-Blanche, faisant mention des « pratiques prédatrices de la Chine », et se montrant curieux de savoir comment la Corée du Sud s’y prend avec son puissant voisin. Cette discussion est éclairante à deux égards. D’une part, elle est révélatrice des difficultés qu’éprouve la Maison-Blanche à définir sa relation économique et commerciale avec Pékin, au point d’aller demander conseil à un allié, qui est par ailleurs un pays engagé dans une relation commerciale très étroite avec la Chine. D’autre part, elle ne fait que confirmer l’idée selon laquelle l’obsession de l’administration Trump dans la région est la Chine, et que la politique asiatique de Washington est en fait une politique chinoise, tout le reste n’étant qu’accessoire. Pas nécessairement le genre de message que Moon souhaitait entendre.

UNE POLITIQUE ASIATIQUE À PLUSIEURS VITESSES ?

Donald Trump a décidé de donner un grand coup de pied dans la politique asiatique de Washington, on le sait. Et il n’a pas véritablement de ligne directrice, on ne peut que le déplorer. Mais il y a en parallèle aux gesticulations du président américain des constances, et l’alliance des Etats-Unis avec le Japon et la Corée du Sud en font partie. Lors de leur entrevue, les deux chefs d’Etat ont sans doute évoqué leurs divergences, mais ils ont choisi de les laisser de côté pendant leur déclaration commune. C’était cependant sans compter sur Donald Trump, qui a profité de cet épisode pour se mettre en position de force et mettre en avant ses exigences, sans entendre celles de son invité, comme si celles-ci n’avaient pas la moindre importance. Si la Corée du Sud n’était pas un des alliés les plus proches et les plus solides de Washington – il conviendra cependant de s’interroger sur la fiabilité et la solidité de ce partenariat à l’avenir – et si Monsieur Moon n’était pas poli et expérimenté en politique, l’incident diplomatique était proche.

Les différentes vitesses dans le traitement de la question coréenne à Washington sont également le fait de l’ancien président américain, Barack Obama, qui s’est rendu à Séoul juste après la visite de Moon aux États-Unis, pour y rencontrer des dirigeants coréens, actuels et passés. On imagine que les propos tenus par Obama n’ont pas grand-chose à voir avec ceux de Trump, et que l’ancien président se voit « en mission » pour tenter de sauver la relation avec Séoul. Un vœu pieux, peut-être, mais pas nécessairement une bonne idée, qui en plus ne fait pas les affaires de Washington. Car un pays qui montre le visage d’une politique étrangère ambivalente et dissonante est un pays qui voit son influence et sa crédibilité menacées. Or, vu la situation actuelle dans la péninsule coréenne et de manière élargie en Asie, c’est justement sur ce terrain précis que les États-Unis ont de sérieux efforts à produire.

« La Corée du Nord et les États-Unis ont intérêt à maintenir une apparente tension »

IRIS - Wed, 05/07/2017 - 16:24

En quoi le tir de mardi diffère-t-il des précédents essais nord-coréens ?

Vu le temps de tir et sa distance, il semble en effet qu’on soit en face d’un essai de tir d’un genre nouveau, d’un missile balistique intercontinental. Si c’est bien le cas, la Corée du Sud serait en mesure d’attaquer, depuis son territoire, le sol américain, bien que l’Alaska ne soit pas des plus peuplés…

Mais il faut relativiser ce risque: d’une part parce que, même si le missile était effectivement capable d’atteindre l’Alaska, rien ne dit que la Corée du Nord soit capable de monter dessus une tête nucléaire, très lourde. D’autre part, parce que les deux pays ont intérêt à maintenir l’apparence d’une montée des menaces. La Corée du Nord pour se maintenir politiquement et les Etats-Unis pour justifier l’augmentation du budget de l’armée et dire aux Américains qu’ils doivent toujours mieux se protéger.

Donc le tir ne change pas fondamentalement la menace ?

Pas fondamentalement. C’est spectaculaire aujourd’hui parce que Trump est à la Maison Blanche et que Pyongyang a choisi de tirer le jour de la Fête nationale américaine, mais il n’y a pas de nouvelle menace.

Face aux provocations de Kim Jong-Un, que peuvent faire les Américains et les Sud-coréens ?

Le nouveau président sud-coréen n’a pas intérêt à hausser le ton face à Pyongyang, car il ne veut pas risquer de compromettre ses relations avec la Chine. Donald Trump, de son côté, a choisi d’augmenter la pression sur Pékin. Personne ne veut faire un pas vers une réelle agression, car tous savent qu’ils ont beaucoup à y perdre. Ce qui est sûr, c’est que le régime Nord-coréen ne renoncera jamais à son programme d’armement nucléaire, car le régime ne veut pas subir le sort de Mouammar Kadhafi et de Saddam Hussein.

Yihadismo en Europa: matar para dividirnos

Real Instituto Elcano - Wed, 05/07/2017 - 12:31
Comentario Elcano 33/2017 - 5/7/2017
Fernando Reinares

Los últimos actos de terrorismo en Europa Occidental son consecuencia directa de una movilización yihadista sin precedentes. Estamos ante un reto para la seguridad interior y un desafío para la cohesión de nuestras sociedades abiertas.

Negotiating the implementation of peacebuilding: a challenge for the transition to peace and democracy

The success of peacebuilding not only depends on the effective negotiation of peace agreements, but essentially also on how negotiations fare during the practical implementation of peacebuilding policies on the ground. Negotiations are thus a central part of the daily business of United Nations (UN) peacebuilding operations. International actors play an important part in these negotiations, not only as facilitators between conflict parties, but as an own party with the political agenda to promote peace and democracy. Yet the impact of negotiations between international actors and domestic elites on the success of peacebuilding has only received limited attention so far. Given the mixed success of UN peacebuilding operations in promoting peace and democracy in post-conflict contexts, this neglect is a missed opportunity to search for avenues that could make peacebuilding more sustainable. This Briefing Paper therefore engages with the role of negotiations in implementing peacebuilding policies and their impact on peacebuilding success. It particularly scrutinizes the challenges that international actors confront during a negotiation process and which constrain the prospects of reaching proclaimed goals of peace and democracy. Several aspects of negotiation processes either limit international actors in pushing through their demands or provide domestic elites with ample leeway to pursue interests not necessarily aligned with peacebuilders’ goals. These challenges to negotiation processes need to be carefully taken into account when planning a peacebuilding intervention. The findings of this Briefing Paper rest on a fine-grained process tracing of external-domestic interactions in four policy fields at the local level in Kosovo. The following messages need to be kept in mind regarding the role of negotiations in peacebuilding:
  •  Peacebuilding is a constant negotiation process. Negotiations do not stop after the conclusion of a peace agreement; peacebuilding goals and practice continue to be negotiated at every step of policymaking. Thus the success of peacebuilding also depends on how negotiations fare during implementation.
  • During such negotiation processes particular challenges arise for international actors vis-à-vis domestic actors: the reconciliation of the diverging goals of peacebuilders and domestic elites; mutual dependencies on both sides; the balance between flexibility and long-term strategies; and the selectivity of international engagement.
In light of these challenges, international actors need to:
  • Be aware of the need for compromise but make sure that compromises do not undermine overall peacebuilding goals. Issues for negotiation need to be selected strategically with a view to ensuring the best outcome of a peacebuilding policy.
  • Be aware of the need for contingency planning while finding a balance between flexibility and strategic long-term thinking. Fast-changing security environments may require strategic readjustment, but arbi­trary ad hoc changes in priorities must be avoided.

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