Le milieu de terrain camerounais Patrick Ekeng est mort vendredi soir dans la c
«Un poseur de mines a été victime de sa propre manipulation » pouvait-on lire la semaine dernière dans la presse et sur les réseaux sociaux. « Quand Ansar Dine saute sur ses propres mines » titraient des journaux en janvier. Certes, il arrive que l’arroseur soit arrosé. Mais pouvons nous être rassurés par un tel constat ? A quoi les populations du Nord-Mali sont-elles réellement exposées et condamnées depuis que les terroristes sillonnent inlassablement les routes de l’Azawad ?
Si le terrorisme est une arme qui tue aveuglément, il en est d’autres qui anéantissent les familles sans discrimination: les mines et les engins explosifs. S’il fallait opérer une hiérarchie dans l’horreur et le cynisme des ennemis de la paix, on ajouterait qu’à la différence des engins explosifs, les mines continuent à produire leurs effets longtemps, très longtemps après leur activation. Combien d’enfants jouant innocemment, de femmes rentrant du marché seront encore les victimes de ces engins de mort ? Et pendant combien d’années ? Ces objets tuent ou handicapent de manière irrémédiable.
Ces mines ont fait des victimes chez les soldats maliens et étrangers qui combattent, eux, le terrorisme et protègent les populations avec discernement et responsabilité. Justement, les forces internationales apportent leur soutien à un dispositif voulu par l’Accord pour la paix et la réconciliation, dénommé « MOC » pour Mécanisme Opérationnel de Coordination. Le MOC doit permettre aux FAMa de travailler à la consolidation de la paix en partenariat avec les groupes armés signataires, en patrouillant ensemble pour le bien des populations, en aménageant des sites de cantonnement d’ex-combattants et en leur assurant une intégration dans l’armée ou la vie civile. Un avenir en somme.
Que nous proposent en revanche ces poseurs de mines et leurs commanditaires ? Rien de moins que l’enclavement de chaque ville, de chaque village, le repli communautaire, comme si l’Azawad en avait besoin. Vidés, les axes de communication. Immobilisés, les camions acheminant la nourriture. Séparées, les familles … Mais soyez-en sûrs, ils ne poseront pas de mines sur les routes qu’ils empruntent pour leurs trafics illicites !
Il y a quelques semaines, la Minusma annonçait le lancement des premières patrouilles communes à la Plateforme, à la CMA et aux FAMa. Où ? dans la région de Gao. Quand ? en mai. Nous y sommes, et c’est précisément sur la route de Gao à Ansongo qu’un poseur de mines a été déchiqueté par sa maladresse. De nombreux autres engins similaires ont été fort heureusement découverts à temps. Il y a de quoi décourager, voire faire disparaitre ces patrouilles, de même que nous observons le ralentissement des travaux de construction des sites de cantonnement. Bref, c’est l’anéantissement de tous ces efforts de paix qui est voulu par les terroristes.
Dans ce contexte, certains doivent tomber le masque. On a bien vu lors de l’occupation de la piste de Kidal avec quel empressement certains cadres du HCUA, Cheikh Ag Aoussa en tête, avaient mobilisé femmes et enfants pour parvenir à leurs fins. Ils incitent leurs petites mains à poser des mines au passage de convois militaires. Soyez en sûrs, ils se moquent bien des dégâts collatéraux !
Il y a bientôt deux ans, j’écrivais dans vos lignes « Choc à Aguelhoc : une mine posée par les terroristes tue deux femmes ! ». J’aurais aimé ne pas écrire ce nouvel article. Les mines sont un fléau. Ansar Dine une calamité.
Idrissa Khalou
Le milieu de terrain camerounais Patrick Ekeng est mort vendredi soir dans la capitale roumaine après un malaise lors d’un match du Championnat de Roumanie, a annoncé le club du Dinamo Bucarest.
« Des tentatives de réanimation ont été faites durant une heure et demie sans réussite », a déclaré le médecin de Dinamo Bucarest Liviu Paltinean aux journalistes. Agé de 26 ans, l’international camerounais était entré sur le terrain depuis seulement sept minutes lorsqu’il est tombé sur la pelouse, sans aucun contact préalable avec un autre joueur.
Comme de très nombreux ressortissants de Ménaka, c’est à la fois avec intérêt et circonspection que je me suis rendu la semaine dernière à la rencontre intercommunautaire qui s’y tenait. J’ai craint son annulation en dernière minute, tellement les groupes qui se partagent le nord du Mali nous ont habitués aux rendez-vous manqués. Des délégations sont venues de Gao, Bamako et même de l’étranger, en particulier du Niger qui accueille tant de réfugiés originaires de Ménaka !
Nous nous sommes retrouvés au moment de la levée des couleurs. Entendre l’hymne national retentir dans cette ville meurtrie depuis l’insurrection de 2012 et sa récupération par les terroristes d’Ansar Dine et du Mujao nous a profondément émus et redonné espoir. Plusieurs intervenants de haut rang se sont succédé, parmi lesquels le ministre de la Réconciliation nationale qui s’est exprimé en tamasheq et en français.
Si cet évènement a rencontré un tel succès, c’est qu’il a su diversifier ses intervenants et traiter des sujets qui concernent ou préoccupent réellement les communautés du Nord. Les chefs coutumiers et les femmes, pièces maitresses de l’édifice social, étaient là pour remettre au goût du jour les modes traditionnels de règlement des conflits. Même si on imagine bien qu’en de telles occasions des arrangements pour le partage du pouvoir s’opèrent en coulisse, des échanges constructifs ont bel et bien eu lieu autour des enjeux de développement et de sécurité.
Le commandant des patrouilles mixtes qui vont bientôt être déployées dans la ville de Gao a été aperçu. Les responsables des mouvements signataires (Plateforme pro-Mali et CMA pro-Azawad) se sont alors éclipsés pour le rencontrer. A Ménaka, il se dit que ces groupes souhaitent bénéficier du même dispositif qu’à Gao.
La rencontre a suscité beaucoup d’espoir. Mais il ne faudrait pas que le chantage exercé par certains cadres signataires à Kidal ou Bamako fasse ricochet à Ménaka. Alors que des mouvements comme le HCUA sont en proie aux divisions, ils trouvent le temps de réclamer des indemnités ahurissantes pour leurs contributions au suivi de l’Accord pour la paix. Ils exigent même que la désignation des autorités intérimaires précède la poursuite de ce processus.
Ménaka a désormais sa région, son gouverneur. Reconnaître l’identité d’un territoire et d’une communauté n’implique pas de reconstituer des fiefs pour des chefs de guerre. Laissons les institutions se mettre en place et l’autorité se rétablir, avant de nous lancer dans le partage de chefferies qui feront fatalement le lit des Iyad ag Ghaly, Cheikh ag Aoussa, Al Mourabitoune et je ne sais qui encore.
Mamadou Maïga
Cinq personnes ont été tuées vendredi et 11 autres blessées par des tirs d’obus sur un rassemblement à Benghazi dans l’est de la Libye, selon une source médicale.
« Des tirs d’obus sur un rassemblement au centre-ville de Benghazi ont fait cinq morts et 11 blessés », a déclaré à l’AFP un médecin de l’hôpital al-Jalaa.
Un journaliste de l’AFP présent sur place a vu deux corps et plusieurs blessés parmi ceux qui ont participé à ce rassemblement sur la place el-Kich à Benghazi vendredi après-midi, en soutien aux forces armées loyales au Parlement reconnu installé à Tobrouk (est) sous le commandement du controversé général Khalifa Haftar.
Une source militaire parmi ces forces a déclaré à l’AFP que « les obus étaient tirés depuis le secteur de Soug el-Hout » au nord de Benghazi, une zone sous le contrôle de groupes armés opposés aux forces loyales à Khalifa Haftar.
Benghazi, deuxième ville de Libye située à 1.000 km à l’est de la capitale Tripoli, est depuis près de deux ans le théâtre de combats sanglants entre les forces loyalistes et des groupes armés, dont les jihadistes du groupe Etat islamique et d’Ansar Asharia, proche d’Al-Qaïda.
Les forces loyales au général Haftar ont repris le contrôle de plusieurs secteurs de Benghazi mais ne parviennent toujours pas à libérer la totalité de la ville.