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Updated: 3 hours 54 min ago

10 destinations de plongée dans des aires marines protégées en Europe

Thu, 20/07/2023 - 18:13
Dans la plupart des aires marines protégées, l’activité touristique est associée à une sensibilisation du public sur la gestion et la préservation du milieu naturel - Crédits : Damocean / iStock A savoir avant de pratiquer la plongée

Les aires marines protégées régulent les activités humaines afin de protéger la biodiversité. Si toutes n’autorisent pas la pêche, de nombreuses réserves proposent des activités “douces” et encadrées, comme la plongée sous-marine.

Cette activité ne nuit pas à la faune et la flore à condition de respecter quelques règles : ne rien toucher, ne pas s’approcher trop près des rochers, rester prudent dans ses mouvements, ne pas nourrir la faune.

À LIRE AUSSI[Carte] Les aires marines protégées dans l’Union européenne 1. Akamas, Chypre

Le site d’Akamas est protégé depuis 2009. Vous pourrez y découvrir la faune et la flore méditerranéenne à travers ses tunnels et ses grottes… Et même observer des tortues pour les plus chanceux !

Grottes d’Akamas - Crédits : Irina Chayko / iStock 2. Zadar, Croatie

Au départ de Zadar, des excursions de plongée sont proposées entre les îles Kornati et le parc naturel de Telašćica, tous deux protégés depuis plus de trente ans. Avec ses nombreux lots et ses criques, c’est l’une des plus belles régions croates où observer les fonds marins.

Dorade à tête dorée dans le parc naturel de Telašćica - Crédits : Goran Safarek / iStock 3. Nerja, Espagne

Près de Malaga, en pleine réserve naturelle de Cerro Gordo, Nerja offre de nombreuses promenades en palmes-masques-tuba pour découvrir les richesses subaquatiques de la région. Le site est protégé depuis 2014.

Costa del Sol, Nerja - Crédits : Tunatura / iStock 4. Port-Cros, France

Créé en 1963, le Parc national de Port-Cros, au large de Hyères, célèbre cette année ses 60 ans d’existence. Le sentier sous-marin au départ de la plage de la Palud propose un parcours ludique et pédagogique, avec masque et tuba. Les plongeurs les plus expérimentés pourront se munir de bouteilles et se rendre à l’épave de la Barge aux congres.

Vue sous-marine du site de Port-Cros - Crédits : Damocean / iStock À LIRE AUSSIPatrimoine : 12 idées de lieux remarquables à visiter en Europe 5. Zante, Grèce

Dans la baie de Laganas au sud de l’île de Zante (Zakynthos) se trouve une grande aire marine protégée depuis 2003. L’endroit est idéal pour plonger, notamment au nord de la petite île de Cameo accessible à pied. Tout comme à Chypre, on peut y observer des tortues.

Accès à l’île de Cameo - Crédits : nelic / iStock 6. Torre Guaceto, Italie

Le site de Torre Guaceto, établi en 1991, est devenu un exemple dans la gestion des aires marines protégées et de l’éco-tourisme. Baignés dans la mer Adriatique, vous pourrez y découvrir la richesse de la faune et la flore de la zone “A”, qui est la plus strictement protégée.

Parc naturel de Torre Guaceto - Crédits : vololibero / iStock 7. Gozo, Malte

L’île de Gozo, protégée depuis 2016, possède une riche biodiversité. Ses formations géologiques sous-marines en font un lieu de plongée unique et incontournable.

Plongeurs près de l’île de Gozo - Crédits : freemixer / iStock 8. Îles Lofoten, Norvège

Pour les amateurs de sensations fortes, il est possible de plonger dans les eaux froides de Norvège et d’explorer le monde sous-marin arctique des îles Lofoten, autour de Henningsvær, qui sont protégées depuis 2018. Vous pourrez apercevoir au large des phoques et des baleines.

Vue aérienne des îles Lofoten - Crédits : Anastasiia Shavshyna / iStock 9. Scharendijke, Pays-Bas

La Mer du Nord n’est pas en reste en ce qui concerne la plongée ! Le petit port de Scharendijke, en Zélande, propose de la plongée pour tous les niveaux dans une réserve marine protégée depuis 2010. Les amateurs de plongée avec bouteilles pourront aller voir l’épave du Serpent qui git à 23 mètres de profondeur.

Plongeurs en Zélande, Pays-Bas - Crédits : brytta / iStock À LIRE AUSSIPréparer son voyage en Europe 10. Berlengas, Portugal

Si Madère et les Açores sont très populaires pour la plongée, il suffit de se rendre à Peniche, au nord de Lisbonne, pour aller explorer l’archipel des Berlengas. Protégées depuis 1981, ces îles atlantiques sont classées comme réserve de biosphère par l’Unesco.

Ponts d’accès au fort São João Baptista, Berlengas - Crédits : Luis Fonseca / iStock

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Categories: Union européenne

[Carte] Où partent les Européens en vacances ?

Thu, 20/07/2023 - 18:12

Lorsque les Européens voyagent, quatre voyages sur cinq se font dans leur Etat membre de résidence (84,6 % en 2021 selon les statistiques d’Eurostat). Mais parmi les 15 % de voyages à l’étranger, c’est majoritairement dans un autre Etat membre de l’UE que les Européens prennent leurs vacances (seulement 2,9 % des vacances s’effectuent hors Union européenne). Lorsque l’on s’intéresse aux destinations de ces voyages internes à l’UE mais hors Etats de résidence, trois pays se démarquent.

D’après Eurostat, 16,2 % des nuits passées par des résidents de l’UE lors de ces voyages dans un autre Etat membre en 2021 l’ont été en Espagne. Vient ensuite l’Italie, avec 15,7 % des nuits. A la troisième place du podium, la France, avec 12 % des nuits passées à l’étranger dans l’UE.

La Grèce se place à la quatrième place (8,1 %). Juste derrière elle, l’Allemagne totalise 7,1 % des nuits.

En bas du classement, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ne représentent à trois qu’1% des nuits des Européens à l’étranger dans l’UE.  

Entre les deux extrêmes, le Danemark (2,4 %), la Suède (2,1 %), la Belgique (2,1 %) ou la Roumanie (1,7 %) représentent environ 2 % de l’ensemble chacune.

A noter que les vacances restent bien souvent un luxe dans l’UE, avec toutefois d’importantes disparités entre Etats membres. Si 10,2 % de la population en Suède n’avait pas les moyens de s’offrir une semaine de vacances par an en 2022, cette situation concernait 62,5 % des résidents en Roumanie, 48,8 % de ceux de Grèce et 43,8 % en Bulgarie. En France, 25,4 % de la population ne pouvait pas partir une semaine en vacances en 2022.

Encart : Les destinations favorites des Européens hors UE

Si l’Espagne, l’Italie et la France attirent le plus de voyageurs Européens dans l’UE en 2021, les touristes quittant l’Union européenne pour leurs vacances se rendent majoritairement en Suisse (14 %), en Turquie (13 %) et au Royaume-Uni (12 %). La Norvège se trouve en quatrième position, suivie des Etats-Unis.

Les statistiques ci-dessus représentent les destinations favorites des Européens en termes de nombre de voyages effectuées en 2021.

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Categories: Union européenne

Frans Timmermans va quitter la Commission européenne pour tenter de devenir Premier ministre aux Pays-Bas

Thu, 20/07/2023 - 16:41
Malgré le contexte économique actuel, Frans Timmermans (ici le 15 juillet dernier) avait continué à défendre les objectifs du Pacte vert, devenant la principale cible des critiques de la droite au Parlement européen - Crédits : Lukasz Kobus / Commission européenne

Un peu moins de 9 ans après son arrivée au Berlaymont, Frans Timmermans s’apprête à quitter les couloirs de la Commission européenne. L’actuel vice-président de l’exécutif européen devrait retourner aux Pays-Bas pour tenter de briguer le poste de Premier ministre, vacant depuis la démission surprise de Mark Rutte le 7 juillet dernier. Des élections législatives anticipées doivent se tenir le 22 novembre prochain.

Ce matin, j’ai fait savoir au parti travailliste et [aux Verts] que j’aimerais être candidat pour être tête de liste pour ces deux partis lors des prochaines élections”, a déclaré Frans Timmermans lors d’une interview accordée à la télévision néerlandaise NOS. Les membres du parti travailliste, dont est issu le Néerlandais de 62 ans, avaient récemment voté en faveur d’une liste commune avec les écologistes dans l’objectif de revenir au pouvoir, après 6 années passées dans l’opposition.

À LIRE AUSSIFiche pays : Pays-Bas

Frans Timmermans avait fait son entrée à la Commission européenne en 2014. Jean-Claude Juncker le nomme alors vice-président en charge de l’amélioration de la législation, des relations inter-institutionnelles, de l’état de droit et de la Charte des droits fondamentaux. Il est reconduit au sein de l’exécutif européen par Ursula von der Leyen en 2019 avec une mission importante, mettre en œuvre le Pacte vert pour l’Europe, la feuille de route environnementale de la Commission. Aux Pays-Bas, il est loin d’être inconnu du grand public, après avoir notamment occupé la fonction de ministre des Affaires étrangères entre 2012 et 2014… au sein du gouvernement de coalition de Mark Rutte.

Au coude-à-coude dans les sondages

Un sondage en date du 17 juillet réalisé par Politico donne actuellement la liste commune des partis de gauche en tête avec 18 % des intentions de vote. Elle est au coude-à-coude avec le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, centre droit) de Mark Rutte - qui ne se représente pas- crédité de 16 %. Récent vainqueur des élections provinciales, le Mouvement agriculteur–citoyen (BoerBurgerBeweging ou BBB en néerlandais) atteindrait également 16 % des voix. Le parti populiste dénonce notamment les ambitions environnementales portées par l’Union européenne et Frans Timmermans jugées nuisibles pour le monde agricole.

À LIRE AUSSIFrans Timmermans : “L’Europe est en mesure d’atteindre des objectifs climatiques ambitieux lorsque chacun y met du sien”À LIRE AUSSIQu’est-ce que le Pacte vert pour l’Europe ?À LIRE AUSSI[Infographie] Le collège de commissaires européens d’Ursula von der Leyen (2019-2024)

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Categories: Union européenne

Qu’est-ce que le mandat d’arrêt européen ?

Wed, 19/07/2023 - 18:54
Le mandat d’arrêt européen est notamment devenu un outil important dans la lutte contre le terrorisme au sein de l’Union européenne - Crédits : Simon Skafar / iStock

En vigueur depuis le 1er janvier 2004, le mandat d’arrêt européen est une procédure judiciaire et policière simplifiée qui permet à l’autorité judiciaire de l’Etat membre émetteur de se voir remettre un individu présent dans un autre pays de l’Union européenne pour qu’il soit jugé ou vienne y exécuter sa peine. Un mandat émis par une autorité judiciaire d’un Etat membre est valable sur l’ensemble du territoire de l’UE.

Le mandat d’arrêt européen remplace en cela le système de l’extradition en imposant à chaque autorité judiciaire nationale (autorité judiciaire d’exécution) de reconnaître, moyennant des contrôles minimums, la demande de remise d’une personne formulée par l’autorité judiciaire d’un autre État membre (autorité judiciaire d’émission), dans le cadre de l’exercice de poursuites pénales ou de l’exécution d’une peine ou d’une mesure privative de liberté. L’idée du mandat d’arrêt européen est d’harmoniser les procédures et la libre circulation des décisions de justice pour créer un espace judiciaire européen dans lequel les Etats membres se font mutuellement confiance.

En quoi le mandat d’arrêt européen se différencie-t-il de la procédure d’extradition ?

Comme le mandat d’arrêt européen, l’extradition est une procédure juridique qui permet à un Etat de livrer l’auteur d’une infraction au pays qui le réclame pour qu’il puisse être jugé ou y exécuter sa peine. L’extradition est la plupart du temps régie par une convention d’extradition entre les deux pays concernés.

Mais alors que la demande d’extradition est faite sur décision du ministère des Affaires étrangères, le mandat d’arrêt européen est quant à lui une procédure strictement judiciaire. Il supprime en cela les considérations politiques qui peuvent entrer en jeu dans le cas d’une extradition, l’exécution du mandat se limitant à une procédure judiciaire supervisée par l’autorité judiciaire nationale.

La procédure du mandat d’arrêt européen est également plus rapide. La remise de la personne recherchée doit intervenir en principe dans les 90 jours de la réception de la demande, alors qu’il n’y a pas de délais dans le cadre d’une demande d’extradition.

À LIRE AUSSISécurité : la politique européenne en 3 minutes Comment fonctionne le mandat d’arrêt européen ?

De manière générale, le mandat d’arrêt européen est applicable lors :

  • D’une condamnation définitive à une peine d’emprisonnement ou d’une mesure de sûreté d’une durée minimale de quatre mois.
  • D’une infraction pour laquelle une peine d’emprisonnement ou une mesure de sûreté d’un minimum d’un an est prévue.

Une différence importante par rapport à l’extradition est que le mandat d’arrêt européen abolit l’exigence de double incrimination, à savoir l’existence de l’infraction dans les droits pénaux des pays émetteur et destinataire, dans certains cas. 32 catégories d’infraction sont concernées et celles-ci doivent être punies d’au moins trois ans de prison dans l’Etat d’émission du mandat. La participation à des activités criminelles ou terroristes, les pratiques de corruption, le trafic d’armes ou encore la fraude fiscale sont, par exemple, concernées.

Lors de l’exécution d’un mandat d’arrêt européen, toute personne arrêtée doit être informée du contenu du mandat à son encontre et peut être assistée d’un avocat, et au besoin d’un interprète. En cas de jugement par défaut par le pays demandant sa remise d’une personne arrêtée ultérieurement sur la base d’un mandat d’arrêt européen, celle-ci personne devra y être rejugée.

Un mandat d’arrêt européen peut-il être refusé ?

Un pays peut refuser l’exécution d’un mandat d’arrêt européen si selon sa législation, il y a prescription pénale, la personne ne peut pas être tenue responsable en raison de son âge, l’infraction est couverte par une amnistie ou si un jugement définitif a déjà été rendu par un autre pays de l’UE pour la même infraction et la même peine.

Dans quels cas le mandat d’arrêt européen a-t-il été appliqué ?

En 2020, 15 938 mandats d’arrêt européens ont été délivrés. Un chiffre en forte baisse si on le compare à 2019 ou plus de 20 200 mandats ont été émis, mais à replacer dans le contexte de la pandémie de Covid-19.

Depuis son entrée en vigueur, le mandat d’arrêt européen a concerné des cas tels qu’un poseur de bombe à Londres dont l’attaque avait échoué et qui a été arrêté en Italie, un tueur en série allemand arrêté en Espagne, ou encore une bande de voleurs armés recherchés par l’Italie.

Un mandat d’arrêt européen a aussi été émis par la France à l’encontre de Fritz-Joly Joachin, proche des frères Kouachi, responsables des attentats des 7-9 janvier à Paris, qui a été arrêté en Bulgarie à la fin du mois de janvier 2015 alors qu’il tentait de se rendre en Syrie. Mehdi Nemmouche, responsable de la tuerie de Bruxelles de mai 2014 et arrêté par la France, faisait aussi l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par la Belgique.

L’un des auteurs des attentats du 13 novembre 2015 en France, Salah Abdeslam, a été arrêté en mars 2016 Belgique sur la base d’un mandat d’arrêt européen.

À LIRE AUSSI[Infographie] Comment l’Union européenne lutte-t-elle contre le terrorisme ?

Un cas de mandat d’arrêt européen toujours en cours est celui de Vincenzo Vecchi, un ex-militant italien condamné à 12 ans et demi de prison, ramenés à 10 ans, dans son pays d’origine pour “dévastation et pillage” lors d’une manifestation contre le G8 de Gênes, en 2001. Interpellé en 2019 dans le Morbihan après l’émission d’un mandat d’arrêt européen par l’Italie, Vincenzo Vecchi n’a pas été remis aux autorités italiennes, la justice française soulignant que les infractions pour lesquelles il a été condamné n’existent pas dans le droit pénal en France. La Cour de justice de l’Union européenne a toutefois estimé dans un avis rendu en mars 2022 que le mandat devait être appliqué, une “correspondance parfaite” entre les droits pénaux français et italien n’étant pas exigée.

Enfin, le président destitué du gouvernement catalan, Carles Puigdemont et quatre de ses ministres, ont fait l’objet, depuis le 3 novembre 2017, de plusieurs mandats d’arrêt européens émis par l’Espagne pour “rébellion, sédition, détournement de fonds publics et désobéissance à l’autorité”. Les cinq hommes politiques se sont enfuis en Belgique après que le procureur espagnol a engagé des poursuites à l’encontre de plusieurs dirigeants catalans indépendantistes. Ces derniers ont contribué à organiser, le 1er octobre 2017, un référendum sur l’indépendance de la Catalogne et proclamé celle-ci une semaine plus tard, des faits jugés illégaux par Madrid.

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Categories: Union européenne

Le droit de vote des étrangers aux élections locales

Wed, 19/07/2023 - 16:01

11 pays de l’Union européenne ont décidé d’accorder un droit de vote, parfois d’éligibilité, aux étrangers non ressortissants de l’UE pour les élections municipales, voire générales ou régionales, à partir d’une certaine durée de séjour sur leur sol. 3 d’entre eux donnent le droit de vote aux ressortissants de pays sous condition de réciprocité. Enfin, 11 refusent encore d’accorder ce droit, la France faisant partie de cette dernière catégorie.

Depuis 1963, l’Irlande autorise tous les résidents étrangers à voter et à se présenter aux élections municipales, sans durée minimale de résidence, dans les mêmes conditions que les nationaux. Depuis juillet 2022, le Luxembourg, qui jusqu’alors exigeait un temps de résidence de 5 ans avant l’obtention du droit de vote aux étrangers, a supprimé cette condition. Désormais, les étrangers peuvent prendre part aux élections dans leur commune de résidence dès leur arrivée sur le territoire du Grand-Duché.

L’UE oblige les Etats membres à accorder un statut de résident de longue durée aux ressortissants de pays extérieurs ayant résidé pendant 5 ans sur leur territoire. Ce statut accorde une égalité de traitement avec les ressortissants nationaux dans des domaines tels que les conditions de travail et d’emploi, l’éducation et la formation professionnelle, la protection sociale, ou encore la liberté d’association et d’engagement dans une organisation de travailleurs ou d’employeurs. Les droits de vote et d’éligibilité ne sont pas concernés par cette directive.

La Suède, le Danemark, les Pays-Bas, la Finlande, la Belgique, l’Estonie, la Slovénie, la Lituanie, la Hongrie et la Slovaquie ont octroyé le droit de vote à tous les étrangers qui résident sur leur territoire depuis plusieurs années, entre deux et cinq ans selon les pays. Les Islandais et les Norvégiens peuvent même voter sans condition de durée de résidence au Danemark et en Suède, ou après 51 jours dans la même commune en Finlande. Le Danemark accorde le droit de vote et d’éligibilité aux régionales et la Suède à l’équivalent de l’élection des conseils généraux, ainsi qu’aux référendums nationaux.

L’Espagne et le Portugal accordent le droit de vote aux ressortissants de certains pays, en particulier leurs anciennes colonies, sous réserve de réciprocité et de durée de résidence. La République tchèque et Malte se sont octroyés la possibilité de conclure des accords bilatéraux pour y autoriser certains ressortissants, ce qui n’a pas encore eu lieu.

Les étrangers disposant du droit de vote sont éligibles aux conseils municipaux du Danemark, d’Espagne, du Luxembourg, des Pays-Bas, du Portugal et de Suède sous certaines conditions.

Enfin, 11 pays s’opposent au droit de vote des étrangers hors Union européenne. Il s’agit de l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la France, la Bulgarie, la Croatie, la Lettonie, la Pologne, la Roumanie, la Grèce et Chypre.

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Categories: Union européenne

Plateformes numériques : quel est le profil de leurs travailleurs en Europe ?

Wed, 19/07/2023 - 15:39
Environ 20 % des travailleurs des plateformes ne peuvent pas s’opposer aux tâches qui leur sont attribuées, sous peines de conséquences préjudiciables, telles que l’exclusion de l’application avec laquelle ils effectuent leurs missions - Crédits : waddle / iStock

Utiliser une application pour commander une pizza, se faire livrer ses courses ou encore conduire chez soi. Un geste devenu banal pour de nombreux Européens… et qui implique des millions d’individus appelés travailleurs des plateformes. En Europe, les entreprises de l’économie numérique en compte 28 millions, d’après la Commission européenne. Mais leur statut pose question.

Alors que 90 % des quelque 500 plateformes numériques implantées sur le Vieux Continent les considèrent comme travailleurs indépendants, la réalité pourrait bien souvent s’apparenter à une forme de salariat déguisé. Car ces personnes sont-elles aussi libres dans leur travail que leur statut le laisse entendre ? Pour la Commission européenne, 5,5 millions de travailleurs des plateformes sont qualifiés à tort de non-salariés.

L’office européen de statistiques Eurostat s’est emparé du sujet, en publiant fin juin une étude sur leurs revenus et conditions de travail, conduite auprès d’eux en 2022 dans 16 pays de l’Union européenne dont la France, ainsi qu’en Norvège. L’enquête arrive à un moment crucial, alors qu’un projet de directive européenne en discussion prévoit justement d’empêcher que ces travailleurs ne soient considérés à tort comme des indépendants et privés des avantages du salariat (salaire minimum, limitation du temps de travail hebdomadaire, congés payés, chômage…).

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L’un des traits caractéristiques du travail pour les plateformes numériques selon l’étude d’Eurostat est qu’il ne constitue pas l’activité principale dans une majorité des cas. Seuls 22,7 % des répondants ont déclaré y avoir consacré plus de 30 heures au cours du mois passé.

Ces données se reflètent dans la part des revenus tirés de ces activités en lien avec les plateformes. Pour seulement 23,4 % des personnes concernées, plus des trois quarts de leurs revenus sont assurés par leur travail pour ces entreprises du numérique. A l’inverse, 52,2 % d’entre eux en reçoivent moins d’un quart.

Mauvaise couverture sociale

Autre élément distinctif des travailleurs des plateformes : l’absence de couverture sociale. En moyenne dans les 17 pays de l’étude, 62,4 % d’entre eux ne bénéficient pas du chômage, 56,3 % ne sont pas couverts en cas de maladie et 54,2 % en cas d’accident du travail. Lorsqu’ils disposent d’une couverture sociale, c’est le plus souvent grâce à un autre emploi non lié aux plateformes numériques (environ un quart des sondés).

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Les auteurs de l’enquête d’Eurostat ont aussi demandé aux travailleurs des plateformes s’ils étaient en mesure de refuser des missions ou non, sans que cela leur soit préjudiciable. C’est l’enjeu principal de la directive européenne en discussion, sur laquelle les Etats membres de l’UE et les eurodéputés doivent s’entendre : s’ils ne peuvent pas s’opposer à une nouvelle tâche, peut-on réellement parler de travailleurs indépendants ?

Les répondants indiquent à 79,9 % qu’ils peuvent ne pas accepter des prestations sans conséquences (blocage et exclusion de l’application ou encore baisse du nombre de missions intéressantes proposées et de la notation du travailleur, d’après les critères retenus par Eurostat). Ce qui laisse un cinquième d’entre eux exposés à des répercussions dommageables.

Eurostat s’est aussi penché sur les choix des horaires de travail. Si 75,3 % des travailleurs des plateformes les choisissent uniquement eux-mêmes, 12,8 % ne peuvent que choisir parmi différents créneaux ou se les faire complètement imposer.

Concernant les prix des prestations, 61,4 des travailleurs les déterminent eux-mêmes. A l’inverse, pour 21,4 % des personnes interrogées, les tarifs sont définis par leur plateforme, application ou encore leurs clients.

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Categories: Union européenne

Le budget de l’Union européenne

Wed, 19/07/2023 - 12:55
Crédits : deepblue4you / iStock

En 2023, le budget de l’Union européenne est de 168,6 milliards d’euros en crédits de paiements (182,7 milliards d’euros en crédits d’engagements).

Le budget annuel de l’UE s’inscrit dans un cadre pluriannuel, fixé pour sept ans. Celui-ci permet de prévoir à moyen terme là où l’Union doit concentrer ses dépenses. Il fixe ainsi les montants maximums sur lesquels l’UE peut s’engager chaque année pour financer ses politiques.

Pour la période 2021-2027, ce plafond a été fixé à 1074,3 milliards d’euros à l’issue d’intenses négociations. Il s’accompagne d’un plan de relance inédit de 750 milliards d’euros (807 milliards d’euros en prix courants), baptisé “Next Generation EU”, pour répondre aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.

En moyenne, les Etats membres versent un peu plus de 1 % de leur richesse à l’UE chaque année. En 2022, le PIB total des 27 membres de l’Union européenne était de 15 810 milliards d’euros.

À LIRE AUSSIBudget à long terme de l’UE : qu’est-ce que le cadre financier pluriannuel (CFP) ? À LIRE AUSSIPlan de relance européen : où en est-on ?

Contrairement aux Etats, le budget de l’Union européenne doit équilibrer les dépenses et recettes et ne prévoit pas de déficit.

L’Union européenne fait toutefois la différence entre les crédits d’engagement et les crédits de paiement.

Les engagements contraignent l’UE à allouer des moyens à certains projets, contrats, travaux de recherche… au cours de l’année de l’engagement ou plus tard. Tandis que les paiements correspondent au montant que l’Union s’attend effectivement à dépenser au cours de l’année, y compris pour des projets réalisés les années précédentes.

De quoi se compose le budget ?

Le budget est financé par différents types de ressources, l’Union européenne ne prélevant elle-même aucun impôt directement.

La ressource “RNB”, pour “revenu national brut”, est la principale manne financière de l’Union européenne puisqu’elle alimente, selon les années, entre deux tiers et trois quarts du budget (107,9 milliards d’euros en 2023, soit 64 %). Chaque Etat membre verse ainsi une contribution calculée en fonction de son poids économique.

Les ressources propres traditionnelles (RPT) constituent près de 13 % des recettes totales en 2023. Elles se composent principalement de droits de douane perçus sur les importations en provenance de pays tiers.

La ressource TVA contribue à 12 % des recettes en 2023. Il s’agit d’un taux uniforme, pour tous les Etats membres, à l’assiette harmonisée selon les règles de l’UE.

En 2021, une nouvelle ressource plastique (80 centimes d’euros pour chaque kilo de plastique non recyclé) a également fait son apparition. Elle contribue à près de 4 % du montant total en 2023. 

Enfin, environ 6 % du budget doit de nouveau provenir du Royaume-Uni en 2023 ! En effet, malgré leur départ de l’Union européenne en 2020, les Britanniques n’ont pas terminé de régler leurs factures (engagements précédents).

Le reste (environ 3 %) provient de taxes versées par le personnel de l’UE sur ses rémunérations, de contributions de pays tiers à certains programmes européens, d’amendes infligées aux entreprises qui enfreignent les règles de concurrence ou d’autres lois, ainsi que du solde de l’exercice précédent.

La France est le deuxième contributeur au budget européen, après l’Allemagne. Elle doit fournir 27,2 milliards d’euros à l’Union européenne en 2023.

À LIRE AUSSILa France et le budget européen Où vont les dépenses ?

Le budget européen est alloué à plusieurs politiques. Le montant dédié à chacune peut varier chaque année en fonction du vote des institutions européennes.

Mais tous les ans, l’essentiel des dépenses européennes est consacré à la Politique agricole commune (PAC, à hauteur de 33 % du budget européen en 2022) et à la Politique de cohésion (30 %), dont l’objectif est de réduire les inégalités régionales et sociales au sein de l’Union européenne. A elles seules, ces politiques représentent donc près de deux tiers du budget de l’UE.

Viennent ensuite l’action extérieure (diplomatie, aide au développement, aide humanitaire, soutien aux pays candidats… 8 %), la recherche et l’innovation (8 %), les investissements stratégiques (programme InvestEU ou mécanisme pour l’interconnexion en Europe… 3 %) ou encore le programme de mobilité Erasmus+ (2 %). La gestion des migrations et la politique spatiale de l’UE représentent chacune moins de 2 % du budget de l’UE, la sécurité et la défense communes moins de 1 %.

Dans l’ensemble, les Etats membres “récupèrent” 93 % des dépenses européennes. Le reste (7 %) est consacré aux dépenses de fonctionnement, essentiellement les frais administratifs de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil de l’UE.

Deuxième bénéficiaire du budget européen, notamment à travers les fonds de la PAC (66 milliards d’euros estimés sur la période 2021 - 2027), la France en est également la 2e contributrice. Chaque année, elle verse ainsi plus au budget de l’Union européenne qu’elle n’en reçoit. Ce calcul ne tient cependant pas compte des avantages économiques (marché unique…) et politiques qu’elle retire de son appartenance à l’Union européenne.

Comment le budget est-il voté ?

Chaque année, la Commission européenne propose un budget pour l’année suivante. Celui-ci est ensuite amendé par le Parlement européen et par le Conseil de l’Union européenne, qui regroupe les Etats. Les négociations sont parfois longues, Commission et Parlement étant généralement favorables à une hausse tandis que les Etats membres (premiers contributeurs au budget) y sont souvent plus réticents. Si le budget 2023 est de 168,6 milliards d’euros, le budget 2024 devrait quant à lui être de 170,5 milliards d’euros en paiements (186 milliards d’euros en engagements).

Le cadre financier pluriannuel, lui, est adopté tous les sept ans selon une procédure différente. Sur proposition de la Commission, le Conseil de l’Union européenne adopte le budget pluriannuel à l’unanimité, après un vote d’approbation du Parlement européen (qui peut donc l’approuver ou le rejeter, sans pouvoir le modifier).

Le cadre financier pluriannuel pour la période 2021-2027, d’un montant de 1074,3 milliards d’euros, est entré en application le 1er janvier 2021 après son adoption par le Parlement européen le 16 décembre 2020.

L’adoption du budget pluriannuel 2021-2027

Le cadre financier pluriannuel 2021-2027 a fait l’objet d’intenses négociations depuis de longs mois.

En juillet 2020, les Vingt-sept l’ont fixé à 1074,3 milliards d’euros, un montant relevé de 16 milliards d’euros en novembre par un accord informel passé entre les équipes de négociation du Parlement européen et de la présidence allemande du Conseil européen. Cette hausse devant être financée par des contributions annexes, le plafond de dépenses reste cependant celui fixé par le Conseil européen. Le cadre financier pluriannuel est par ailleurs pour la première fois assorti d’un plan de relance de 750 milliards d’euros supplémentaires pour faire face à l’impact économique de la pandémie de Covid-19.

La Pologne et la Hongrie (soutenues par la Slovénie) ont un temps bloqué l’adoption du CFP, s’opposant au nouveau mécanisme conditionnant le versement des fonds européens du plan de relance au respect de l’état de droit. Une difficulté alors surmontée lors du sommet européen du 10 décembre 2020, qui prévoit que la Cour de justice de l’Union européenne puisse vérifier la validité de cet instrument avant son entrée en vigueur. Cette dernière étape a été franchie en février 2022, la Cour confirmant que le nouvel instrument était bien conforme au droit de l’Union.

Le nouveau budget à long terme est donc entré en application le 1er janvier 2021, tout comme la taxe sur le plastique non recyclable, première des nouvelles ressources propres prévues dans le calendrier.

Quelles évolutions depuis le traité de Rome ?

A sa naissance en 1957 et pendant plusieurs années, la Communauté européenne est intégralement financée par les contributions des Etats membres. Toutefois, les traités de Rome de 1957 prévoient déjà la possibilité de basculer vers un système de financement propre et indépendant des États.

Il faut néanmoins attendre la mise en place de la PAC en 1962 pour que des premières recettes autonomes puissent être allouées à la Communauté, et 1980 pour que, dans les faits, le budget européen devienne intégralement financé par des ressources propres (prélèvements agricoles, droits de douane et TVA pour l’essentiel).

Quelques années après, ces dernières apparaissent insuffisantes. En 1988, les contributions nationales réapparaissent alors, sous forme de ressource liée au produit national brut (PNB) de chaque Etat membre. D’abord complémentaire des autres ressources propres, la part des contributions nationales augmente progressivement, au point de constituer aujourd’hui une majorité du budget européen.

Afin d’équilibrer le budget, les “perspectives financières”, qui fixent un plafond et la composition des dépenses pour une période pluriannuelle, sont définies depuis 1988. Avec la mise en place du plan de relance européen en 2020, de nouvelles ressources propres devraient voir le jour.

Enfin, les pouvoirs du Parlement européen en matière budgétaire se sont accrus au fur et à mesure des traités successifs.

À LIRE AUSSIBudget européen : soixante ans de querelles Qu’est-ce que le plan de relance de l’UE ?

Fin mai 2020, la Commission a proposé un plan de relance de 750 milliards d’euros (“Next Generation EU”), basé sur des emprunts contractés par l’UE et adossé au budget pluriannuel pour faire aux conséquence économiques de la pandémie de Covid-19. Il a été validé par le Conseil européen le 21 juillet 2020, puis de nouveau le 10 décembre 2020 après un blocage de la Pologne et de la Hongrie.

Le plan s’accompagne d’une autre innovation majeure : la mise en place de nouvelles ressources propres, pour diminuer la part de contribution des Etats membres et rembourser en partie l’emprunt contracté pour alimenter le plan de relance. Outre la contribution plastique, entrée en application depuis le 1er janvier 2021, la Commission a proposé que le budget de l’UE soit également alimenté par une “taxe carbone” aux frontières de l’UE, par l’extension du marché carbone européen, par une partie des recettes de l’impôt mondial sur les multinationales et par une contribution liée aux bénéfices des entreprises. Les conclusions du Conseil européen de juillet 2020 suggéraient également la mise en place d’une nouvelle taxe sur les transactions financières.

À LIRE AUSSIBudget de l’UE : que sont les nouvelles ressources propres de l’Union européenne ? Qu’est-ce que le rabais accordé à certains Etats membres ?

Le rabais consiste en un accord entre l’Union européenne et certains de ses Etats membres qui les exempte partiellement de contribuer au budget européen. Il s’agit donc d’un mécanisme de correction du budget européen. Avant qu’il ne sorte de l’UE, le Royaume-Uni bénéficiait d’un rabais de ce type depuis 1984, obtenu après avoir protesté contre la PAC, qu’il estimait à son désavantage.

Jusqu’à sa sortie de l’UE, le Royaume-Uni s’est toujours vu rembourser les deux tiers de son solde budgétaire. Cette correction a été financée par les Etats membres en fonction de leur richesse, d’autres pays (des contributeurs nets au budget européen) ayant par ailleurs négocié des allègements sur cette compensation. Ainsi l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche et la Suède ne payaient que 25 % de la somme qui leur aurait été réclamée en principe. Bien que le Royaume-Uni ne soit désormais plus membre de l’Union, ces quatre Etats ont réussi à obtenir le maintien de ces rabais dans le cadre financier 2021 - 2027.

À LIRE AUSSIBudget européen : qu’est-ce que le rabais britannique ?

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La France et le budget européen

Wed, 19/07/2023 - 12:36
Crédits : 12ee12 / iStock

En 2023, la contribution française au budget européen devrait atteindre 27,2 milliards d’euros. Un montant qui représente 18,5 % des contributions des Etats membres.

La France est ainsi le deuxième contributeur au budget de l’UE derrière l’Allemagne (23,6 % des contributions nationales) et devant l’Italie (12,8 %).

Comme pour les autres Etats, la contribution française provient de plusieurs lignes budgétaires :

  • une ressource calculée en fonction du revenu national brut (RNB) : 18,5 milliards d’euros en 2023 pour la France.
  • une ressource calculée en fonction de la TVA perçue par la France : 3,8 milliards d’euros.
  • des ressources “traditionnelles”, correspondant aux droits de douane et aux droits agricoles : 2,2 milliards d’euros.
  • une nouvelle contribution fondée sur les déchets plastiques non recyclés (entrée en vigueur en 2021) : 1,3 milliard d’euros.
  • le financement des rabais obtenus par les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, l’Autriche et l’Allemagne : 1,4 milliard d’euros.
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La France devrait rester le premier pays à bénéficier des dépenses relatives à la politique agricole commune. 66 milliards d’euros doivent ainsi lui être reversées entre 2021 et 2027 à ce titre.

Les autres fonds à destination de la France sont consacrés en majorité à des actions de cohésion économique et sociale, afin d’aider les régions à se développer ou à innover, ainsi qu’à des programmes de recherche et de développement.

Dans l’ensemble, les Etats membres touchent 93 % des dépenses européennes. Le reste (7 %) est consacré aux dépenses de fonctionnement, essentiellement les frais administratifs de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil de l’UE.

A ces montants s’ajoutent les prêts et les subventions issus du plan de relance européen. Au total, plus de 40 milliards d’euros doivent être versés à la France jusqu’en 2026 pour soutenir son programme de relance national.

Le versement de ces fonds est néanmoins soumis à la réalisation d’objectifs intermédiaires inclus dans le plan national pour la reprise et la résilience, présenté par Paris et validé par les institutions européennes.

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Commission européenne : face à la polémique, l’Américaine Fiona Scott Morton renonce à un poste clé

Wed, 19/07/2023 - 11:45
La nomination de Fiona Scott Morton était contestée en raison de risques d’ingérence étrangère et de conflits d’intérêts, l’économiste américaine ayant notamment été consultante pour Amazon, Apple et Microsoft - Crédits : Frederic Camallonga / Flickr Universitat Pompeu Fabra CC BY-ND 2.0

Fiona Scott Morton m’a informé de sa décision de ne pas accepter le poste d’économiste en chef de la concurrence. Je l’accepte avec regret”, a déclaré la vice-présidente de la Commission européenne chargée du numérique et de la concurrence. Ce mercredi 19 juillet sur Twitter, Margrethe Vestager a partagé un message de l’Américaine indiquant renoncer à cette fonction “étant donné la polémique politique”.

Professor Fiona Scott Morton has informed me of her decision to not take up the post as Chief Competition Economist. I accept this with regret and hope that she will continue to use her extraordinary skill-set to push for strong competition enforcement https://t.co/8WSmWYc4LV pic.twitter.com/W3Zb34in7N

— Margrethe Vestager (@vestager) July 19, 2023

Son arrivée prévue le 1er septembre à la Commission avait en effet suscité un tollé parmi de nombreux eurodéputés. Dans une lettre commune, les présidents des groupes PPE (conservateurs), S&D (sociaux-démocrates), Renew (centristes) et des Verts avaient fait part de leur incompréhension “que des candidats non européens soient pris en considération pour un poste aussi stratégique et de haut niveau”. En 2011 et 2012, Fiona Scott Morton avait notamment été responsable de l’analyse économique au sein de la division antitrust du ministère américain de la Justice. La polémique était également liée à ses anciennes activités de consultante auprès de grands groupes américains de la tech, tels qu’Amazon, Apple et Microsoft. Des entreprises auxquelles des amendes de parfois plusieurs centaines de millions d’euros pour abus de position dominante ont été infligées en Europe.

Certains commissaires européens - Thierry Breton, Josep Borrell, Paolo Gentiloni, Nicolas Schmit et Elisa Ferreira - avaient par ailleurs demandé le réexamen de la décision de recrutement. En marge du sommet UE-Celac, Emmanuel Macron s’était quant à lui déclaré “dubitatif” à propos de la nomination de Fiona Scott Morton. “Si nous n’avons aucun chercheur [européen] de ce niveau pour être recruté par la Commission, ça veut dire que nous avons un très grand problème avec tous les systèmes académiques européens”, avait-il souligné mardi 18 juillet. Défendant une “autonomie stratégique” pour l’Europe, il estimait que cette embauche n’était “pas forcément la décision la plus cohérente à cet égard”.

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Christophe Grudler : “Avec le Chips Act, nous garantissons le bon fonctionnement de nos industries”

Wed, 19/07/2023 - 10:48
Membre du MoDem, Christophe Grudler a été élu député européen en 2019 - Crédits : Jan Van de Vel / Parlement européen

Le 12 juillet dernier, la loi sur la restauration de la nature était au centre de toutes les attentions politiques et médiatiques. Au bout de deux heures de vote, les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg, arrêtaient leur position sur ce texte clé du Pacte vert européen, dont le sort était plus qu’indécis depuis plusieurs semaines.

La veille, un autre texte -le Chips Act- était adopté par les députés européens, cette fois avec un très large consensus (587 votes pour et 10 contre) et une couverture médiatique bien moins importante. Lorsque nous rencontrons l’eurodéputé Christophe Grudler (Renew) dans son bureau strasbourgeois, au lendemain de ce vote, il en viendrait presque à regretter que le texte ait été adopté si facilement, tant il aurait mérité selon lui un peu plus de publicité. Proposé en février 2022, le règlement vise à garantir l’approvisionnement de l’Union européenne en semi-conducteurs. Durant la crise du Covid, l’industrie européenne avait fait face à d’importantes pénuries de ces puces électroniques, indispensables à la fabrication de très nombreux produits.

Membre de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) au Parlement européen, Christophe Grudler explique, pour Toute l’Europe, l’importance de ce règlement, qui doit encore être formellement adopté par le Conseil de l’UE. Dans un contexte particulier pour l’industrie européenne (Guerre en Ukraine, inflation et crise de l’énergie notamment), ce premier texte devrait être rapidement suivi d’autres pour renforcer l’autonomie stratégique du continent.

À LIRE AUSSISemi-conducteurs : le Parlement européen adopte le ‘Chips Act’ Toute l’Europe : Le sujet des semi-conducteurs peut paraître un petit peu technique pour le grand public. Pourtant, la Commission européenne explique qu’il est essentiel d’en garantir l’approvisionnement de l’UE. En quoi est-ce important ?

Christophe Grudler : Les semi-conducteurs sont partout : dans les téléphones, les réfrigérateurs, les ordinateurs, les voitures, les trains ou les avions. Or 80 % de la production mondiale est faite en Asie [dont près de deux tiers pour la seule île de Taïwan, ndlr]. Pendant longtemps, les Européens se sont approvisionnés au meilleur coût, peu importe les conditions environnementales et sociales de la production.

La crise du Covid nous a servi d’électrochoc : notre modèle posait un problème global. Avec des chaînes de valeurs aussi éclatées dans la fabrication d’un produit industriel, nous nous mettions en danger. Une pandémie mondiale peut stopper la chaîne de production, faute d’un élément essentiel et impliquer une perte d’emplois pour les salariés.

Le prix ne peut plus être le seul critère. Nous devons accepter de payer un peu plus cher certaines ressources pour pouvoir profiter de notre autonomie stratégique. Avec le Chips Act, nous garantissons le bon fonctionnement de nos industries, en fixant un objectif ambitieux : passer de 10 % à 20 % de puces fabriquées en Europe d’ici 2030, un défi majeur.

Le 11 juillet, le Parlement européen a adopté le Chips Act avec une large majorité. C’est donc un texte qui fait consensus ?

Tout le monde salue l’accord. Il est d’autant plus consensuel que 3,3 milliards d’euros de financement sont prévus : un très bon début par rapport à d’autres programmes. Par exemple, la Banque européenne de l’hydrogène ne bénéficie pour le moment que de 800 millions d’euros pour tous les projets européens, alors qu’elle aurait besoin de dix fois plus.

3,3 milliards d’euros à flécher pour aider les entreprises à produire des semi-conducteurs, c’est quasiment inespéré ! Le Chips Act est une grande victoire car nous avons un objectif européen et des moyens pour y arriver ! Désormais, nous voulons faire la même chose dans d’autres domaines comme la pharmacie par exemple [Le 26 avril, la Commission européenne a présenté son “paquet pharmaceutique” qui vise notamment à enrayer les pénuries de médicaments, ndlr].

À LIRE AUSSIL’Union européenne et le Japon renforcent leur coopération en matière de semi-conducteurs La Chine a annoncé début juillet restreindre ses exportations de certains métaux rares, nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs. La Commission européenne a proposé en mars un texte sur ces matières premières critiques. Dans quel but ?

Ce texte est également très important. Le CRMA (Critical Raw Material Act) définit 34 matières premières critiques ainsi que 16 autres dites stratégiques, parmi lesquelles le cobalt, le cuivre, le lithium. Ce dernier est par exemple essentiel à la fabrication des batteries.

Certains parlent de matières premières rares, mais elles ne le sont pas vraiment. Elles ne sont tout simplement pas exploitées chez nous car nos standards sociaux et de santé élevés conduisent à un renchérissement du coût. La situation est cependant en train de changer. Une mine de lithium va par exemple ouvrir dans le Massif central d’ici 2027. Elle répondra aux standards européens.

Avec le CRMA, nous prenons conscience de nos faiblesses dans nos chaines de valeur et nous essayons de moins dépendre des autres. Avec l’autonomie stratégie industrielle, nous avons notre destin entre nos mains.

Au Parlement européen, le vote sur le CRMA en commission ITRE est prévu le 7 septembre, puis en plénière le mois suivant [Le Conseil a adopté sa position le 30 juin dernier, ndlr].

Fin juin, les ministres de l’Economie français, italien et allemand ont annoncé renforcer leur coopération sur l’accès aux matières premières critiques. Cette initiative est-elle complémentaire de la proposition européenne sur le sujet ?

Cette action s’inscrit dans le cadre d’une alliance industrielle européenne [plusieurs ont été mises en place ces dernières années sur les batteries, l’hydrogène vert ou encore le photovoltaïque, ndlr]. Leur but est d’encourager la coopération entre États membres. Trois ou quatre pays peuvent collaborer pour obtenir des autorisations de subventions. Ils transmettent à la Commission européenne un projet qui peut leur accorder une dérogation pour verser des aides d’Etat. C’est ce qu’on appelle le système des projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC).

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Je milite pour une réforme de ces alliances, pour y inclure une couche de subventions européennes. Certains pays européens, notamment à l’est, n’ont pas les moyens d’accorder des aides d’Etat. Or, ils devraient pouvoir participer à des projets aux côtés de grands champions industriels allemands, français ou italiens. Le développement doit profiter à tous.

En réponse à l’Inflation Reduction Act (IRA) mis en place par les Etats-Unis, la Commission européenne a présenté en février dernier un plan industriel du Pacte vert. La réponse vous parait-elle proportionnée ?

Ce plan est présenté comme une réaction à l’IRA américain, mais n’oublions pas que l’IRA est lui-même une réaction au Pacte vert européen. Les Américains ont décidé d’apporter une réponse, après avoir constaté l’ensemble des projets portés par l’UE, à l’exemple de l’alliance européenne de l’hydrogène.

Ces derniers ne s’embêtent pas avec un texte législatif de 40 pages, mais accordent des subventions. Toutefois, comme ce plan n’est pas calculé au millimètre, ils sont incapables de dire combien va leur coûter l’IRA et donc de mesurer l’impact sur leur déficit.

L’Europe est le premier marché au monde. Si les Américains et les Asiatiques sont riches, c’est parce qu’ils commercent avec nous. Ils ont besoin de nous. Nous pouvons donc fixer un certain nombre de règles du jeu, notamment des enjeux environnementaux. 

Parmi les textes du plan industriel du Pacte vert, figure le règlement pour une industrie “zéro net” sur lequel vous êtes rapporteur pour votre groupe. De quoi s’agit-il ?

L’objectif du NZIA [Net-Zero Industry Act, en anglais]est de soutenir les clean tech européennes. Si l’Europe ne fait rien, elle risque de décrocher sur ces technologies propres qui seraient tentées de s’installer aux États-Unis s’il elles y trouvent plus de subventions.

Avec cette proposition, nous voulons classer toutes les industries propres. La liste est en cours d’élaboration pour être élargie, afin que chaque Etat membre puisse choisir celles qu’il souhaite développer. Nous mettrons ensuite en place des alliances industrielles européennes et les PIIEC pour les aides d’Etat. Le texte prévoit également des mécanismes de soutien et d’accélération de permis pour l’installation.

Côté financement, le projet est pour l’instant doté de 10 milliards, ce qui est largement insuffisant. Nous voulons aller au-delà, peut-être en mobilisant des crédits du marché carbone européen. Il me paraîtrait logique que l’argent des pollueurs vienne soutenir des technologies propres qui décarbonent.

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Le Parlement européen veut être prêt pour la rentrée, pour un vote en plénière début novembre. Les ministres européens plancheront dessus à partir du 15 décembre. Ce délai m’inquiète un peu. Si le Conseil arrive avec une position très différente de la nôtre, le texte pourrait être repoussé de pratiquement un an en raison des élections européennes [du 6 au 9 juin 2024, ndlr]. Or nous voulons avancer le plus vite possible.

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Le taux de chômage des jeunes en Europe

Tue, 18/07/2023 - 18:35

En mai 2023, le taux de chômage des jeunes s’établissait à 13,9 % pour l’ensemble de l’UE, un niveau égal à celui de mai 2022 (13,9 %). Entre temps, celui-ci avait stout de même sensiblement augmenté pour atteindre 15,1 % en septembre 2022.

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Selon les dernières statistiques d’Eurostat, l’Espagne et la Grèce restent de loin les Etats membres les plus touchés par le chômage des moins de 25 ans, avec respectivement des taux de 28,4 % et 24 % en mai 2023. Viennent ensuite l’Italie (21,7 %), la Roumanie (21,7 % en mars 2023) la Suède (19,9 %) et la Slovaquie (18,8 %).

A l’inverse, l’Allemagne (6,1 %) et l’Irlande (6,9%) sont les deux pays européens avec les taux les plus bas à la même période. 

Tendance à la hausse

Entre mai 2022 et mai 2023, le taux de chômage des jeunes est resté stable, malgré des différences marquées entre les Etats membres. Il a par exemple augmenté de 2,5 points en République tchèque, passant de 6,4 à 8,9 %, et de 1,7 point au Luxembourg, de 16,7 à 18,4 %.

Certains pays ont au contraire vu le taux de chômage des jeunes baisser. C’est notamment le cas de l’Estonie (21,4 % en mai 2022 et 11,8 % en mai 2023) et de l’Italie (de 22,2 % à 21,7 %).

Quant à la France, le taux de chômage a baissé de 0,4 point en un an chez les moins de 25 ans, pour atteindre 17,2 % en mai 2023. Le pays se place d’ailleurs au-dessus de la moyenne européenne et de celle de la zone euro (13,9 %).

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Le budget de l’Union européenne en 3 minutes

Tue, 18/07/2023 - 18:22
Crédits : franckreporter / iStock

L’argent dépensé par l’Union européenne provient de plusieurs sources.

Les deux tiers du budget sont directement alimentés par les Etats membres, qui versent chaque année une contribution. Celle-ci est calculée pour chacun en fonction de son “revenu national brut”, qui donne une idée de sa richesse. C’est donc l’Allemagne qui en finance la plus grande partie (environ 24 % en 2023), suivie de la France (18 %).

Le reste est notamment financé par une petite partie de la TVA collectée par les Etats membres et reversée à l’UE (plus de 12 % en 2023) ou encore des droits de douane que l’UE prélève à ses frontières (13 %). Depuis quelques mois, une nouvelle ressource plastique (80 centimes d’euros pour chaque kilo de plastique non recyclé) a également fait son apparition, apportant près de 4 % du montant total.

D’autres sources diverses (taxes sur le personnel européen, contribution de pays tiers à certains programmes, amendes aux entreprises et solde de l’année précédente… comptant pour à peine 3 % du budget) contribuent également à gonfler ce budget… tout comme la contribution du Royaume-Uni (6 % en 2023) !

D’autres enfin devraient s’y ajouter : elles seraient issues des revenus du marché carbone, du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, de l’impôt mondial sur les multinationales et d’une contribution calculée sur les bénéfices des entreprises. Elles permettront principalement de rembourser le plan de relance européen lancé en 2020.

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La contribution britannique

En 1984, la Première ministre britannique Margaret Thatcher obtient un “rabais” pour son pays. A l’époque, le budget européen finance en effet essentiellement la politique agricole, dont le Royaume-Uni bénéficie très peu en retour. Jusqu’au Brexit, les autres Etats lui remboursaient les deux tiers de son solde budgétaire. En 2018, le pays avait ainsi bénéficié d’un rabais de 5 milliards d’euros.

Depuis leur départ en 2020, les Britanniques contribuent toujours au budget européen par ailleurs. En 2023, ils lui doivent près de 10 milliards d’euros. Car chaque année, une partie des dépenses prévues par l’Union (crédits d’engagement) n’est réglée que quelques temps plus tard (paiements). Et tout comme les autres Etats, le Royaume-Uni n’avait pas fini de payer ses factures en 2020.

Comment est-il adopté ?

Ce budget européen est voté chaque année par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne.

Mais c’est un “cadre financier pluriannuel” qui fixe, tous les 7 ans, l’enveloppe budgétaire de l’UE et le montant maximum dédié à chacune de ses politiques. Ce cadre permet de prévoir à plus long terme là où l’Union doit concentrer ses dépenses.

Les Etats membres étant les principaux contributeurs au budget européen, ce sont eux qui, lors d’un Conseil européen, déterminent à l’unanimité son montant.

En décembre 2020, plus de deux ans et demi après la première proposition formulée par la Commission européenne, le budget pluriannuel (2021-2027) a finalement été validé. Fixé à 1 074,3 milliards d’euros, soit le montant proposé par le Conseil européen en juillet 2020, il s’accompagne d’un plan de relance inédit de 750 milliards d’euros, baptisé Next Generation EU, pour répondre aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.

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En 2023, et comme depuis depuis de nombreuses années, l’essentiel des dépenses européennes (plus de 63 %) est consacré à la politique agricole commune (PAC) et à la politique de cohésion. La première subventionne avant tout les agriculteurs et le développement des territoires ruraux. La seconde vise à réduire les écarts de développement en soutenant avant tout les régions européennes défavorisées : elle y cofinance des projets favorisant notamment l’emploi, les PME, la recherche…

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Les postes de dépenses suivants sont l’action extérieure (diplomatie, aide au développement, aide humanitaire, soutien aux pays candidats… 8 %), l’aide à la recherche et l’innovation (8 %), les investissements stratégiques (programme InvestEU ou mécanisme pour l’interconnexion en Europe… 3 %) ou encore le programme de mobilité Erasmus (2 %).

Enfin l’UE met en œuvre de nombreuses autres politiques et programmes représentant chacun moins de 2 % du budget : gestion des migrations, espace, défense

Par ailleurs, 7 % de son budget est consacré aux frais administratifs des institutions européennes, dont la rémunération des fonctionnaires, traducteurs et interprètes.

Ces montants n’incluent pas les dépenses issues du plan de relance européen.

Sur la période 2021 - 2027, les dépenses de l’Union européenne (cadre financier + plan de relance européen) se répartissent ainsi :

Source : Conseil de l’Union européenne

Comme l’Allemagne, l’Autriche ou l’Italie, la France est un contributeur net au budget de l’UE. Ce qui veut dire que sa contribution excède le montant des fonds européens qu’elle perçoit (notamment les fonds de la politique agricole commune, PAC).

La contribution nette de la France s’est élevée en moyenne à 7 milliards d’euros entre 2014 et 2018. Ce simple calcul ne tient cependant pas compte des avantages économiques (marché unique…) et politiques qu’elle retire de son appartenance à l’Union européenne.

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Objectifs de développement durable: “la population et la planète ne peuvent pas se permettre de perdre encore une décennie”

Tue, 18/07/2023 - 17:39
La délégation du CESE au Forum politique de haut niveau à New York (17-19 juillet), destiné à suivre les progrès dans la réalisation des objectifs de développement durable de l’ONU pour 2030, avec Oliver Röpke (deuxième en partant de la gauche) et Peter Schmidt (premier en partant de la droite) - Crédits : CESE

Huit ans après le lancement du programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies, les multiples crises mondiales auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés et qui s’exacerbent les unes les autres mettent fortement en péril la viabilité même de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Néanmoins, dans un contexte marqué par des crises diverses, les ODD restent le phare et la boussole qui nous guident, en tant que seule conception universelle de la paix, de la prospérité socio-économique et de la durabilité environnementale dont nous disposions.

Échouer à mettre en œuvre les principes régissant les ODD que sont l’inclusion sociale, une énergie propre, un accès universel aux services publics ainsi qu’une consommation et une production responsables conduira à multiplier encore les crises et les rivalités géopolitiques. Si les ODD ne sont pas mis en œuvre, les entreprises et la compétitivité future en pâtiront également : d’après le dernier rapport du Forum économique mondial, les crises environnementales et sociales domineront le paysage des risques mondiaux dans les années à venir.

Depuis le 17 jusqu’au 19 juillet, une délégation du Comité économique et social européen (CESE) participe au Forum politique de haut niveau à New York, une manifestation déterminante pour la mise en œuvre des ODD. Pour la première fois, l’Union européenne présente un examen volontaire au niveau de l’UE des progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme des Nations unies à l’horizon 2030, auquel le CESE a contribué en communiquant les points de vue exprimés collectivement par la société civile.

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Comment pouvons-nous, en tant que société civile organisée, saisir cette occasion pour faire en sorte que les ODD retrouvent une place centrale dans le programme stratégique ? De quelle manière le CESE fait-il entendre sa voix ?

Tout en reconnaissant le rôle de chef de file que l’Union assume sur la scène mondiale, nous souhaitons et avons besoin qu’elle œuvre encore davantage à la crédibilité des ODD et qu’elle prenne la tête des efforts internationaux visant à accélérer leur mise en œuvre. Alors que la géopolitique gagne en complexité et que les fausses nouvelles et la désinformation progressent, ce ne sont pas seulement les ODD qui se trouvent menacés, mais aussi notre démocratie dans son ensemble.

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Grâce à des manifestations parallèles et à des réunions bilatérales avec des fonctionnaires des Nations unies au plus haut niveau, des représentants des grands groupes et d’autres parties prenantes sur le terrain, nous ferons passer des messages forts quant à l’importance de garantir une participation structurée et significative des groupes de la société civile, des organisations de jeunesse, des groupes de femmes, des entreprises et des syndicats, car il s’agit là d’un élément clé pour stimuler la réalisation des ODD. Il est également essentiel d’assurer la cohérence des politiques et de disposer d’une stratégie globale concernant les ODD.

Le temps presse !  

Durant les années qui nous séparent de 2030, le CESE est prêt à poursuivre sa contribution pour ce qui est d’accélérer la mise en œuvre du programme, et à jouer un rôle accru en tant qu’espace de dialogue permettant à la société civile de nouer des relations avec des responsables politiques. La population et la planète ne peuvent pas se permettre de perdre encore une décennie. À sept ans seulement de l’échéance de 2030, le monde doit être aiguillé dans la bonne direction.

Nous devons réellement entreprendre une transition juste et associer tout un chacun à ce parcours.  Cette tâche ne peut être léguée aux générations futures ni confiée aux prochains gouvernements. C’est aujourd’hui qu’elle doit être accomplie, et c’est aux responsables qui sont en place à ce moment précis qu’elle incombe. Le temps presse !

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1961-1989 : de la construction à la chute du mur de Berlin

Tue, 18/07/2023 - 16:59
Destruction du mur de Berlin - Crédits : Lionel Cironneau / Commission européenne

C’est un mur que les Allemands de l’Est n’auront de cesse de tenter de franchir, au péril de leur vie, et qui ne sera abattu qu’en 1989, avec l’affaiblissement de l’Union soviétique et la politique de libéralisation conduite par Gorbatchev. Emblème d’un monde bipolaire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Mur de Berlin est une page de l’Histoire à lui tout seul.

Pourquoi a-t-il été construit ? Comment les Berlinois ont-ils vécu l’édification d’un tel rempart ? Comment l’Allemagne a-t-elle finalement accédé à sa réunification ? Retour sur trente ans de faits pas si lointains…

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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne se retrouve divisée en quatre zones d’occupation : une zone soviétique, une zone britannique, une zone américaine et une zone française. Ce découpage fait suite à l’accord conclu entre les Alliés vainqueurs en février 1945 à Yalta.

La ville de Berlin, située au cœur de la zone d’occupation soviétique, se retrouve également divisée en quatre. L’armée soviétique laisse aux Occidentaux l’ensemble de la zone Ouest de la capitale. Le secteur Est représente de son côté 409 km², soit 45,6% de la superficie de la ville. La capitale allemande devient très vite un enjeu majeur de la Guerre froide qui s’engage dès la fin des hostilités le 8 mai 1945.

Le 19 mars 1948, en suspendant sa participation au Conseil de contrôle allié et du commandement Interallié, l’Union soviétique rompt la coopération entre les forces alliées occupantes. Elle n’a dès lors de cesse d’essayer de gêner les communications entre les Occidentaux et Berlin-Ouest. Du 24 juin 1948 au 12 mai 1949, Staline instaure le blocus de Berlin, entravant tout transit entre l’Allemagne de l’Ouest et Berlin-Ouest, qui survivra grâce au pont aérien mis en place par les Etats-Unis.

En 1949 est créée la République fédérale d’Allemagne (RFA), regroupant les zones américaines, britanniques et françaises. Peu de temps après, l’Union soviétique crée la République démocratique d’Allemagne (RDA), formalisant la séparation de Berlin en deux entités distinctes, même si la ville reste officiellement une zone démilitarisée.

C’est à cette période que les Allemands de l’Est commencent à émigrer massivement vers l’Ouest. Leurs raisons sont politiques (respect des libertés individuelles) comme économiques (salaires élevés, croissance…). En dix ans, ils seront des millions à prendre cette décision : un mouvement qui fera dire à Willy Brandt, futur chancelier alors maire de Berlin-Ouest, que les Allemands “votent avec leurs pieds” .

Le Rideau de fer, séparant le bloc de l’Est et l’Europe de l’Ouest. La Yougoslavie et l’Albanie étant considérées comme non-alignées pendant la Guerre froide, il n’y a pas de consensus sur leur appartenance au bloc de l’Est. L’ultimatum de Khrouchtchev

Le 27 novembre 1958, le premier secrétaire du parti communiste soviétique Nikita Khrouchtchev envoie une note aux États-Unis, au Royaume-Uni et la France, ainsi qu’au gouvernement de la République fédérale allemande. Il leur propose d’abroger le statut quadripartite de l’ancienne capitale du Reich et de transformer Berlin en une “ville libre” démilitarisée, dotée d’un gouvernement propre. L’arrière-pensée manifeste de cette proposition est d’intégrer complètement la ville dans le domaine d’influence soviétique.
La réaction des trois puissances occidentales, du gouvernement allemand et du maire en exercice de Berlin-Ouest Willy Brandt est immédiate et résolue. Les Américains prennent acte de la note en dénonçant son caractère unilatéral et marquent ostensiblement leur présence à Berlin. Le 31 décembre de la même année, les puissances occidentales envoient une réponse formelle commune à la proposition réfutant l’argumentaire juridique de Krouchtchev, réaffirmant leur droit d’être à Berlin et imputant la responsabilité de la crise à l’URSS, mais faisant part de leur ouverture à des négociations concernant l’ensemble de l’Allemagne. Au bout des six mois, l’ultimatum prend fin sans résultat tangible.

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Face aux vagues d’émigration de l’Est vers l’Ouest, les autorités communistes de la RDA décident de réagir. Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, la pose de grillages et de barbelés encerclant Berlin-Ouest marque le début du processus d’édification du Mur, projet secret du gouvernement est-allemand.

Un mur pour stopper les migrations vers l’Ouest

De 1949 à 1961 entre 2,6 et 3,6 millions d’Allemands vont fuir la RDA pour aller à l’Ouest, privant l’Allemagne de l’Est d’une main d’œuvre importante. Or la majeure partie de ces migrants va passer par Berlin, puisqu’au sein de la ville les contrôles à la frontière sont beaucoup moins efficaces que dans les zones rurales.

Ainsi, jusqu’en août 1961, il suffit de prendre le métro ou le chemin de fer berlinois pour passer d’Est en Ouest, ce que font quotidiennement des Berlinois pour aller travailler. De plus, Berlin représente à l’époque une porte d’entrée vers l’Ouest facile d’accès pour les Tchèques ou les Polonais. Même si avant même la construction du Mur, la police de la RDA surveille attentivement la frontière afin d’empêcher ceux que le régime nomme “les déserteurs de la République” de passer à l’Ouest.

La construction du Mur va être une réaction à l’effondrement économique de la RDA. En effet, comme les autres pays du bloc de l’Est, cette dernière a mis en place une économie planifiée. Or le plan septennal (1959-1965) est un échec dès le début, la production industrielle augmentant moins vite que prévu et la collectivisation des terres agricoles entraînant une baisse de la production et une pénurie alimentaire.

La principale cause de cet effondrement économique est l’augmentation des salaires, due à un manque de main-d’œuvre provoqué en grande partie par les fuites à l’Ouest, ainsi que l’important trafic de devises et de marchandises, néfaste à l’économie est-allemande, qui passe par Berlin.

La nuit du 12 au 13 août, un mur s’érige en plein Berlin

La construction du Mur de Berlin est un programme secret du gouvernement de la RDA. Si les Alliés s’attendent à des mesures drastiques de verrouillage de Berlin-Ouest, ils sont loin d’imaginer l’ampleur et la rapidité du plan est-allemand.

Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, 14 500 membres des forces armées bloquent les rues et les voies ferrées menant à Berlin-Ouest. Des troupes soviétiques se tiennent prêtes au combat et se massent aux postes frontières des Alliés. Tous les moyens de transport entre les deux Berlin sont interrompus. Les pays du bloc de l’Est, membres du pacte de Varsovie, publient le même jour une déclaration pour soutenir le bouclage de la frontière entre les deux Berlin.

Le dimanche 13 août, des barbelés et des barrières provisoires sont déployés à la frontière berlinoise entre les secteurs d’occupation Est et Ouest. Les jours suivants, ils sont remplacés par un mur en pierres de taille importante, construit par des maçons est-berlinois, sous l’étroite surveillance des gardes-frontières de RDA. Les portes et fenêtres des façades d’immeubles sont murées et intégrées dans le dispositif de séparation des deux moitiés de la ville.

Le jour même, Konrad Adenauer, chancelier de la RFA, appelle la population à rester calme. Pour autant, la réaction des Alliés n’est pas immédiate et seul le maire de Berlin, Willy Brandt, proteste énergiquement. La première manifestation devant le Mur a lieu le 16 août et réunit 300 000 personnes autour du maire.

Les réactions à l’Ouest, qui se font attendre, apparaissent ambigües. Les Alliés français et anglais considèrent que la construction du mur est le fait de l’URSS. Du côté des Etats-Unis, alors que le secrétaire d’État américain Dean Rusk condamne fermement la restriction de liberté de circulation des Berlinois, le président John Fitzgerald Kennedy, s’il assure à la ville de Berlin tout son soutien, considère cependant que l’option prise par la RDA est “préférable à une guerre” .

Une vraie confrontation entre Américains et Soviétiques n’aura lieu que le 27 octobre de la même année, à Checkpoint Charlie, point de contrôle américain entre Berlin-Ouest et Berlin-Est. Ce jour-là en effet, des gardes-frontières de RDA exigent de contrôler des membres des forces alliées occidentales voulant se rendre en secteur soviétique. Or tous les membres des forces d’occupation bénéficient d’un droit de libre-circulation dans l’ensemble de la ville.

Pendant trois jours, dix chars américains et dix soviétiques se postent de part et d’autre du mur. L’affaire se termine par un retrait des chars, aucune des deux parties ne voulant enclencher une escalade. Paradoxalement, cette situation explosive, aussi bien à Berlin que dans le reste de l’Europe, va déboucher sur la plus longue période de paix qu’ait connue le continent européen.

Berlin Ouest, enclavé dans la République démocratique allemande, et séparé de Berlin Est par le mur en 1989 - Crédits : Google Earth / capture d’écran

Checkpoint Charlie

L’ancien poste-frontière Friedrichstraße, appelé “Checkpoint Charlie” , devient à partir de 1961 le point de passage pour les membres des forces alliées américaines, britanniques et françaises stationnées à Berlin et désirant se rendre à Berlin-Est. Les touristes étrangers pouvaient y obtenir des renseignements sur les séjours à Berlin-Est.
Ce poste-frontière doit son appellation à l’alphabet de l’OTAN. Les membres des forces alliées stationnées en Allemagne disposaient de trois points de passage pour rejoindre le centre de Berlin: le Checkpoint A (Alpha) à Helmstedt, qui était le point de passage de RFA en RDA, le Checkpoint B (Bravo) à Drewitz, qui était le poste de passage de RDA à Berlin-Ouest, et, enfin, le Checkpoint C (Charlie), le poste-frontière pour le transit de Berlin-Ouest à Berlin-Est.

1961-1989 : la vie de chaque côté du mur

La construction du Mur de Berlin va changer pour plusieurs années le visage de la capitale allemande. Et la circulation entre Berlin-Ouest et Berlin-Est va devenir peu à peu impossible.

Dès 1952, le passage de la RDA vers la RFA était limité et contrôlé. Les Berlinois de l’Est pouvaient cependant encore se rendre à l’Ouest pour travailler ou en visite à condition d’utiliser l’un des 81 points de passage existants. Dès le 13 août 1961, 69 d’entre eux sont fermés. Le 14 août, c’est la porte de Brandebourg qui est à son tour fermée, suivie de 14 autres points de passage.

Le mur intra-urbain, qui sépare Berlin-Ouest de Berlin-Est, atteint au final une longueur totale de 43,1 kilomètres. La partie du dispositif qui sépare Berlin-Est de Berlin-Ouest comprend 111,9 kilomètres.

La Potsdamer Platz, en plein cœur de Berlin, se retrouve coupée en deux, et le centre historique de la capitale finit par se vider tout à fait, composé désormais d’un no man’s land entre les murs de séparation à l’Est et d’un terrain vague à l’Ouest.

Au delà des répercussions politiques de la construction du mur, qui devient dès 1961 le symbole de la Guerre froide dans le monde entier, c’est la vie de toute une population qui va être bouleversée ce matin d’août 1961. 63 000 Berlinois de l’Est perdent leur emploi à l’Ouest, 10 000 de l’Ouest perdent leur emploi à Berlin-Est, et ce sont également des milliers de familles qui sont séparées pendant plus de vingt ans.

Surtout les “deux Allemagne” , à l’image des deux parties de la capitale, vont connaître une évolution bien différente. Ainsi, alors que Berlin-Ouest se modernise, Berlin-Est perd peu à peu de son animation. Sur le plan architectural, culturel, culinaire, un gouffre se creuse entre l’Est et l’Ouest. L’Est prend, sous le joug communiste, un retard économique qu’il mettra des années à rattraper.

“Ich bin ein Berliner”

La solidarité occidentale avec Berlin-Ouest se fait de plus en plus forte, comme le montre le discours du président américain John Fitzgerald Kennedy lors de son passage dans la capitale allemande.

Le 26 juin 1963, lors d’un voyage en Europe, celui-ci prononce un discours à Berlin-Ouest devant des centaines de milliers de personnes. Il y déclare “Ich bin ein Berliner” (“Je suis un Berlinois”). Le président américain entend par cette phrase choc faire savoir aux habitants de l’Ouest de Berlin que l’ensemble de l’Occident, appelé à l’époque le “Monde libre” , se sent solidaire de leur sort.

La population allemande, et notamment berlinoise, souffre beaucoup de la séparation familiale que représente le Mur. Nombreux seront ceux qui tenteront de le traverser, par des méthodes plus inventives les unes que les autres (valises, voitures coupées en deux, cartons…) et souvent à leurs risques et périls.

Ainsi, selon les recherches de la collectivité berlinoise de travailleurs “Collectif du 13 août” , société gestionnaire du Musée du Mur au Checkpoint Charlie, 245 personnes sont mortes en essayant de passer illégalement le Mur, même si le nombre exact de victimes est difficile à évaluer du fait du silence de la RDA sur ce sujet.

On sait cependant que les premières balles mortelles sont tirées par la police de la route le 24 août 1961 sur Günter Litfin, un jeune civil de 24 ans, près de la gare de Friedrichstraße, onze jours après la fermeture de la frontière, au cours d’une tentative d’évasion. Le 17 août 1962, Peter Fechter, 18 ans, est tué à son tour sur la “piste de la mort” . En 1966, deux enfants de 10 et 13 ans sont abattus par quarante balles au total. Chris Gueffroy est enfin la dernière victime du Mur, le 6 février 1989.

Ceux qui ne sont pas morts ont cependant mis en danger leur liberté, comme le prouvent les 75 000 hommes et femmes condamnés jusqu’à deux ans de prison en tant que “déserteurs de la république” . La peine dépassait en général cinq ans si le fugitif dégradait les installations frontalières, était armé, soldat ou détenteur de secrets.

Dans l’autre sens, un premier accord sur le règlement des visites de Berlinois de l’Ouest chez leurs parents de l’Est de la ville est signé le 17 décembre 1963 après d’âpres négociations. Il permet, du 19 décembre 1963 au 5 janvier 1964, à 1,2 million de Berlinois de rendre visite à leurs parents. D’autres arrangements suivent en 1964, 1965 et 1966. Après l’accord quadripartite de 1971, le nombre des points de passage entre l’Est et l’Ouest est porté à dix.

Au début des années 1970, l’Ostpolitik, politique de rapprochement entre la RDA et la RFA menée par Willy Brandt et Erich Honecker, rend la frontière entre les deux pays un peu plus perméable. La RDA simplifie notamment les autorisations de voyage, en particulier pour les retraités, et autorise les visites de courte durée d’Allemands de l’Ouest dans les régions frontalières.

Comme prix d’une plus grande liberté de circulation, la RDA exige la reconnaissance de son statut d’État souverain ainsi que l’extradition de ses citoyens ayant fui vers la RFA, ce que cette dernière s’évertuera à refuser.

9 novembre 1989 : le Mur tombe 1989 : l’année du changement en Allemagne

La fin des années 1980 est marquée, en URSS et dans plusieurs Etats de l’Europe de l’Est, par un vent de changement. En 1989, quatre ans après l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev à la tête de l’Union soviétique, la Hongrie ouvre son Rideau de fer et la Pologne, en nommant à sa tête Tadeusz Mazowiecki, membre du syndicat Solidarnosc, s’achemine vers la démocratie.

Mais en RDA, le gouvernement d’Erich Honecker s’oppose à toute libéralisation. Durant l’été 1989, sous le prétexte de partir en vacances en Hongrie, 25 000 Allemands de l’Est rejoignent alors la RFA en profitant des frontières ouvertes en Hongrie et en Tchécoslovaquie.

En RDA, l’opposition au régime prend de l’ampleur, notamment à travers de nombreuses manifestations comme le 2 octobre à Leipzig, où 20 000 personnes descendent dans la rue. Le Parti communiste tente alors de reprendre la main en se rénovant, mais les manifestations continuent.

Le 7 octobre, de passage à Berlin-Est pour le quarantième anniversaire de la création de la RDA, le président de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev indique aux dirigeants de la RDA que le recours à la répression armée est exclue.

À LIRE AUSSI19 août 1989 : le pique-nique paneuropéen, une des premières brèches dans le Rideau de fer 9 novembre : la nuit où le Mur est tombé

La nuit du 9 novembre est une nuit historique dans l’histoire de l’Allemagne, de l’Europe, et même du monde. C’est en effet cette nuit-là que le Mur de Berlin est ouvert, permettant aux Allemands de l’Est de passer à l’Ouest, et marquant le début de la chute du Rideau de fer et la fin de la bipolarisation du monde.

Bien que les causes profondes de la chute du Mur soient multiples, c’est une déclaration prématurée d’un membre du SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands), parti politique de la RDA, qui semble l’avoir précipitée. Le 9 novembre 1989, Günter Schabowski accorde une conférence de presse retransmise en direct par la télévision du centre de presse de Berlin-Est, à une heure de grande écoute. Il y déclare que “Les voyages privés vers l’étranger peuvent être autorisés sans présentation de justificatifs - motif du voyage ou lien de famille” et, à une question d’un journaliste sur la date d’entrée en vigueur de cette nouvelle disposition, répond “immédiatement”.

Or celle-ci est extraite d’un projet de décision du conseil des ministres qui ne devait être communiqué que le lendemain. Et qui, pensaient les autorités de la RDA, suffirait à satisfaire la population sans provoquer de mouvement de foule. Or la nouvelle amène plusieurs milliers de Berlinois à se presser au postes-frontières situés le long du mur.

C’est ainsi que le point de passage de la Bornholmer Straße est ouvert peu après 23h, suivi d’autres points de passage tant à Berlin qu’à la frontière avec la RFA, marquant la chute du Mur de Berlin, dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 novembre 1989. Cet événement reste marqué dans l’histoire allemande sous le nom de “die Wende” (le tournant).

Dès le 9 novembre, les Berlinois entament la destruction du Mur. Présent à Berlin, le violoncelliste virtuose Mstislav Rostropovitch, qui avait dû s’exiler à l’Ouest pour ses prises de position en URSS, vient encourager les démolisseurs en jouant du violoncelle au pied du Mur. La photographie de cet événement deviendra célèbre et sera l’un des symboles de la chute du bloc communiste en Europe.

Cependant, les réactions de la population berlinoise sont surtout visibles le lendemain. Des files de voitures s’embouteillent en direction de l’Ouest et une véritable marée humaine se presse près de la porte de Brandebourg, sur et autour du Mur.

L’événement fait bien sûr la Une de la presse internationale et les réactions se multiplient. Face au gouffre économique entre les deux Allemagnes, Helmut Kohl, Chancelier de la RFA, annonce dès le 28 novembre 1989 un plan en dix points visant la réunification. Ainsi, le 12 septembre 1990, moins d’un an après la chute du Mur de Berlin, est signé le Traité de Moscou qui rend sa pleine souveraineté à l’Allemagne et le 3 octobre de la même année, les deux Allemagne (RFA et RDA) sont officiellement réunifiées.

Des citoyens ouest-allemands se réunissent devant une brèche dans le Mur de Berlin, sur la Potsdamer Platz en novembre 1989 - Crédits : US Department of Defense

Mais les conséquences de la chute du Mur et des événements antérieurs de l’année 1989 dépassent largement les frontières allemandes. Ceux-ci entraînent en effet le démantèlement de l’empire soviétique. A Prague, la Révolution de Velours (17-18 novembre 1989) met fin au communisme. En Bulgarie, le stalinien Todor Jivkov doit accepter son remplacement par un communiste plus ouvert, Petar Mladenov. En Roumanie, Ceausescu est éliminé plus violemment en 1989. En Union soviétique, les États baltes proclament leur indépendance en mars et mai 1990.

Fête nationale allemande

La date du 9 novembre a bien sûr été évoquée pour devenir la fête nationale de l’Allemagne, d’autant qu’elle célèbre également la proclamation de la république de Weimar en 1918. Mais cette date est aussi celle de l’anniversaire du putsch d’Adolf Hitler (9 novembre 1923), et de la Nuit de cristal, le pogrom anti-juif commis par les nazis le 9 novembre 1938. Le 3 octobre, jour de la réunification des deux Allemagnes, a donc été finalement choisi.

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Glyphosate : l’autorisation européenne pourrait être renouvelée dès septembre

Tue, 18/07/2023 - 13:35
Le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé, classe le glyphosate comme substance cancérigène probable - Crédits : Bim / iStock

Les 11 et 12 juillet, la direction générale de la Santé et de la Sécurité alimentaire de la Commission européenne (DG SANTE) proposait aux Etats membres de l’Union européenne de renouveler l’autorisation d’utilisation du glyphosate, l’herbicide le plus vendu dans le monde. Un sujet qui ne figurait pas à l’ordre du jour de la réunion, laquelle s’est tenue à huis clos, selon un document obtenu par le réseau européen PAN Europe.

La précédente autorisation avait expiré en décembre 2022 et fait l’objet d’une prolongation temporaire, dans l’attente du rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Dans un rapport paru le 6 juillet dernier et dont seul un résumé était rendu public, l’EFSA n’identifiait pas de risques suffisamment critiques pour la santé ou l’environnement qui justifieraient une interdiction de cet herbicide. Elle soulignait néanmoins des lacunes dans les données qui lui ont été fournies, ainsi que des problèmes de toxicité.

Selon l’ONG PAN Europe, la proposition officielle de renouvellement devrait arriver sur la table en septembre prochain. Elle déplore ainsi la précipitation du calendrier, alors que l’intégralité des documents utilisés par l’EFSA pour élaborer son rapport ne devrait être dévoilée qu’entre les mois d’août et d’octobre prochain, d’après un porte-parole de l’agence cité par Euractiv.

Le glyphosate est une substance active largement utilisée dans l’agriculture. La controverse persiste autour de ce produit, classé comme cancérigène probable pour l’homme selon le Centre international de recherche sur le cancer, dont les conclusions ont également été suivies par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en France.

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Carlos Trindade (CESE) : “La question de l’eau engage la société tout entière”

Mon, 17/07/2023 - 14:42
Carlos Trindade, co-auteur de l’avis sur la précarité hydrique, lors de la session plénière du Comité économique et social européen à Bruxelles, le 13 juillet 2023 - Crédits : Comité économique et social européen

Un nombre croissant d’européens est affecté par la précarité hydrique, se retrouvant dans l’incapacité de payer ses factures d’eau ou d’avoir accès à un assainissement de qualité. Un phénomène qui risque de s’accentuer avec le réchauffement climatique et ses effets sur les ressources en eau. Dans un avis adopté le 13 juillet (171 pour, 19 non, 22 abstention), porté par la Hongroise Kinga Joó (rapporteuse) et le Portugais Carlos Trindade, le Comité économique et social européen (CESE), organe consultatif de représentation de la société civile européenne, propose de mettre à l’agenda cet aspect de la pauvreté en plaidant pour un “Pacte Bleu” européen. L’eau deviendrait ainsi une priorité transversale dans les futures législations européennes.

À LIRE AUSSIL’eau, cheval de bataille du Comité économique et social européen en 2023 Toute l’Europe : Qui est affecté en premier lieu par la précarité hydrique ?

Carlos Trindade : La précarité hydrique concerne environ 26 millions de citoyens européens. Soit environ 6 % de la population européenne qui a des problèmes d’accès à une eau et à un assainissement de qualité à un prix abordable. On constate que les groupes qui sont les plus vulnérables dans la société de manière générale sont aussi les plus vulnérables face à la précarité hydrique. Les ménages les plus pauvres ont plus de risques de ne pas avoir d’équipements sanitaires adaptés chez eux. Et certains groupes sont plus affectés par des problèmes spécifiques, comme les femmes chez qui cette situation peut poser des soucis d’hygiène intime menstruelle. La précarité hydrique n’est pas un sujet particulièrement mis en avant. Et pourtant la question de l’eau ne concerne pas seulement les groupes les plus vulnérables : elle engage la société tout entière.

Le changement climatique renforce-t-il la précarité hydrique en Europe ?

On a déjà eu en Sicile une situation où, en période de sécheresse, les habitants avaient accès à l’eau seulement deux ou trois heures par jour dans certaines villes. Mais tous les Européens peuvent être affectés, et pas seulement le sud du continent ! Les pays ayant d’importantes côtes maritimes risquent de rencontrer des problèmes liés à l’élévation du niveau des mers, par exemple. Dans les Etats montagneux, l’absence de neige va avoir des conséquences directes sur l’accès à l’eau, mais aussi sur l’économie locale et le tourisme. Il y a aussi la question de l’assèchement des grands fleuves européens : si le Danube manque d’eau, l’activité économique est en jeu. Dans son avis, le CESE s’intéresse non seulement aux groupes vulnérables, mais aussi à la problématique plus générale du manque de ressources en eau et à son impact sur l’économie.

À LIRE AUSSILa politique européenne de l’environnement et du climat Quelles sont les solutions concrètes avancées par le CESE pour lutter contre les inégalités d’accès à l’eau ?

D’abord, la question de l’eau doit être abordée sous l’angle des droits humains : ce n’est pas une marchandise mais un bien public. Plutôt que de le réguler par le marché unique, le CESE souhaite que la Commission européenne s’appuie sur les objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU. En particulier l’objectif numéro 6 qui vise à garantir un accès à l’eau pour tous et assurer une gestion durable des ressources. Je tiens à rappeler aussi que dans le socle européen des droits sociaux, un article est consacré au droit d’accès à des services essentiels de qualité, dont l’eau fait partie.

Actuellement, l’eau reste en dehors du marché unique grâce à une directive issue de l’initiative citoyenne européenne “Right2Water”. Mais il faudrait renforcer cette vision sociale, en introduisant par exemple l’ODD n°6 dans la directive relative à l’eau potable pour qu’elle garantisse à tous un accès aux services d’approvisionnement en eau.

Le “Pacte Bleu” proposé par le CESE est-il un moyen d’encadrer la concurrence des usages de l’eau de manière transversale ?

Oui. Car ce que l’on propose avec le “Blue Deal” c’est une vision stratégique et holistique. Bien sûr, nous avons besoin d’une vision sociale, l’accès à l’eau étant un droit essentiel. Il ne faut pas non plus négliger l’aspect économique et trouver un équilibre entre ces deux dimensions : l’eau est nécessaire à l’agriculture, à l’industrie ou encore pour assurer aux citoyens un certain nombre de services, comme les activités touristiques. Les aspects sociaux et économiques vont de pair.

La coopération territoriale est aussi très importante. Dans la gestion des fleuves et bassins hydriques transfrontaliers notamment. C’est le cas dans la péninsule ibérique où un comité de gestion a été créé pour le Tage. C’est aussi un moyen de prévenir les conflits liés à l’eau. La coopération permet d’éviter les tensions et de réduire les inégalités de manière plus efficace. Si nous voulons un avenir meilleur, nous devons donner à la question de l’eau l’intérêt qu’elle mérite.

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La Russie suspend sa participation à l’accord sur les céréales ukrainiennes

Mon, 17/07/2023 - 13:54
Depuis juillet 2022, près de 33 millions de tonnes de céréales avaient pu quitter les ports ukrainiens grâce à l’accord - Crédits : Elena Iarina / iStock

L’accord de la mer Noire est “de facto terminé”, a indiqué le Kremlin ce lundi 17 juillet. Garantissant à l’Ukraine l’exportation de ses céréales en dépit du conflit sur son territoire, celui-ci doit expirer aujourd’hui à minuit. Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a affirmée que dès la partie de l’accord concernant la Russie serait “satisfaite”, le pays y reviendrait “immédiatement”.

Moscou, qui menaçait depuis plusieurs semaines de se retirer du texte, demande notamment la levée des entraves à ses propres exportations de denrées agricoles et d’engrais. Dimitri Peskov a précisé que la décision n’avait pas de lien avec l’attaque survenue la nuit dernière contre le pont du Kertch, reliant la Crimée à la Russie.

Signé le 22 juillet 2022, l’accord a permis l’exportation de près de 33 millions de tonnes de céréales depuis les ports d’Ukraine. Il avait été prolongé à trois reprises : en novembre 2022 et en mars puis mai 2023.

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Sauvetage de migrants en mer : les eurodéputés demandent une meilleure coordination au niveau européen

Thu, 13/07/2023 - 18:35
Depuis 2014, 27 633 personnes ont été portées disparues en Méditerranée selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) - Crédits : Joël Carillet / iStock

Alors que les drames se succèdent en mer Méditerranée, les eurodéputés souhaitent que l’Union européenne et ses Etats membres s’impliquent davantage pour les empêcher. Jeudi 13 juillet, les parlementaires ont adopté une résolution en ce sens.

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Dans leur texte, ils appellent l’UE et les Vingt-Sept à une meilleure coordination concernant les opérations de sauvetage en mer. Les députés se prononcent en faveur d’une augmentation des moyens alloués par les Etats membres et Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de gardes-côtes, en termes de navires, d’équipements et de personnel aux activités de recherche et de sauvetage. La résolution demande aussi la mise en place d’une mission européenne en la matière, qui serait assurée par les Etats membres et Frontex.

Le Parlement européen s’est par ailleurs penché sur la coopération de l’UE avec des pays tiers sur les questions migratoires. Les eurodéputés rappellent que les personnes secourues doivent être débarquées dans des lieux sûrs. Sollicitant des informations détaillées sur le soutien européen apporté à la Libye, la Turquie, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc, ils invitent la Commission européenne et les Vingt-Sept à évaluer les allégations de graves violations des droits fondamentaux pesant sur les gardes-côtes libyens et à cesser la coopération avec leur Etat si elles étaient prouvées.

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Quand les pays de l’Union européenne célèbrent-ils leur fête nationale ?

Thu, 13/07/2023 - 14:39

La plupart des Etats membres de l’Union européenne ont une seule fête nationale inscrite au calendrier. C’est, entre autres, le cas de la Roumanie et de l’Allemagne qui célèbrent chaque année leur unification.

Certains ont en revanche adopté plusieurs journées officielles de commémoration. Avec cinq dates, Malte est l’Etat membre qui détient le record du nombre de jours dédiés à ces fêtes.

Et même si certains pays comme le Danemark ou l’Irlande n’ont pas de fête officielle, la coutume a imposé un temps de célébration commune. Evénement partagé à travers le monde, la Saint Patrick en est un exemple célèbre. La fête irlandaise n’est d’ailleurs pas la seule à avoir dépassé les frontières. La fête nationale espagnole, rappelant la “découverte” de l’Amérique par Christophe Colomb, a un écho sur le continent américain. Son voisin portugais a de son côté choisi de commémorer un élément de sa culture, avec la mort du poète Luís de Camões.

Une majorité de pays d’Europe centrale et orientale célèbrent quant à eux leur indépendance chaque année, vis-à-vis de l’Empire ottoman (Bulgarie, Grèce) ou de la Russie (Finlande, Hongrie, Estonie, Lettonie, Lituanie).

Enfin, tous les Etats membres n’ont pas le même rapport à la royauté. Si la France célèbre, chaque 14 juillet, l’évènement déclencheur d’une Révolution qui conduira à la chute de la couronne française, certains de ses voisins comme le Luxembourg ou la Belgique rendent au contraire hommage à leur monarchie tous les ans.

Les dates des fêtes nationales en un coup d’oeil

- Allemagne : 3 octobre
- Autriche : 26 octobre
- Belgique : 21 juillet
- Bulgarie : 3 mars
- Chypre : 1er octobre
- Croatie : 30 mai
- Danemark : 5 juin
- Espagne : 12 octobre
- Estonie : 24 février
- Finlande : 6 décembre
- France : 14 juillet
- Grèce : 25 mars
- Hongrie : 15 mars, 20 août, 23 octobre
- Irlande : 17 mars
- Italie : 2 juin
- Lettonie : 18 novembre
- Lituanie : 16 février, 11 mars, 6 juillet
- Luxembourg : 23 juin
- Malte : 31 mars, 7 juin, 8 septembre, 21 septembre, 13 décembre
- Pays-Bas : 27 avril
- Pologne : 3 mai, 11 novembre
- Portugal : 10 juin
- République tchèque : 28 octobre
- Roumanie : 1er décembre
- Slovaquie : 1er janvier
- Slovénie : 25 juin
- Suède : 6 juin À LIRE AUSSI[Podcast] 9 mai : qu’est ce que la Journée de l’Europe ? Les fêtes nationales pays par pays

Allemagne - 3 octobre

Nom officiel : Tag der Deutschen Einheit (“Jour de l’Unité allemande”)

Le 3 octobre, le “Jour de l’Unité allemande” célèbre la réunification en 1990 des zones est et ouest du pays. Avant cet évènement, la République fédérale d’Allemagne (RFA) avait choisi le 17 juin afin de commémorer les grèves et les émeutes de 1953. La fête nationale de sa voisine, la République démocratique allemande (RDA), était quant à elle fixée au 7 octobre, afin de célébrer la fondation de la République en 1949.

La fête se déroule officiellement chaque année dans le Land qui assure la présidence tournante du Bundesrat, le Conseil fédéral allemand.

Autriche - 26 octobre

Nom officiel : Österreichischer Nationalfeiertag (“Fête nationale autrichienne”)

Le 26 octobre 1955, l’Autriche adopte la loi sur la neutralité autrichienne. Le jour de la fête nationale est une référence directe à ce principe constitutionnel de la “neutralité permanente” du pays, voté lors du retrait définitif des troupes alliées du territoire national. Selon l’article premier du texte, “l’Autriche n’adhèrera à aucune alliance militaire”. C’est pourquoi le pays n’est aujourd’hui toujours pas membre de l’OTAN.

Officiellement désignée fête nationale dix ans après cet évènement, elle était anciennement appelée “Jour du Drapeau”, car un étendard devait être hissé chaque année dans certains lieux comme les écoles.

Belgique - 21 juillet

Nom officiel : Fête nationale belge, Belgische nationale feestdag (néerlandais), Belgischer Nationalfeiertag (allemand)

La Belgique commémore le 21 juillet le serment de Léopold de Saxe-Cobourg, qui devient le premier roi des Belges en 1831. Ce n’est cependant qu’en 1890 que Leopold II fixe cette date dans la loi. En 2013, le roi Albert II choisit par ailleurs la date du 21 juillet pour abdiquer, passant la couronne à son fils Philippe.

La Belgique connaît également d’autres fêtes régionales ou communautaires. La communauté flamande commémore par exemple le 11 juillet la bataille de Courtrai (autrement appelée “des éperons d’or”), qui marque la victoire contre les troupes du roi de France en 1302. De leur côté, les Wallons gardent en mémoire les journées révolutionnaires de 1830 chaque 27 septembre.

Bulgarie - 3 mars

Nom officiel : Ден на Освобождението на България от османско иго (“Jour de la libération de la Bulgarie du joug ottoman”)

C’est dans la banlieue d’Istanbul, anciennement Constantinople, qu’a été signé le 3 mars 1878 le traité de paix de San Stefano mettant fin à une guerre russo-turque, après la victoire de la Russie. La fondation d’un Etat bulgare souverain et autonome interrompt ainsi la domination ottomane vieille de près de cinq siècles sur ce territoire. Le 3 mars est promulgué fête nationale en 1990.

Le mémorial de Chipka, situé entre Sofia et la Mer Noire et siège de plusieurs batailles importantes, est un symbole de la libération bulgare du “joug ottoman” et un lieu de pèlerinage chaque 3 mars.

Chypre - 1er octobre

Nom officiel : Ημέρα ανεξαρτησιάς (“Jour de l’indépendance”)

La date du 1er octobre a été choisie en souvenir de l’indépendance de l’île vis-à-vis du Royaume-Uni, en 1960. Des parades militaires ont lieu, notamment à Nicosie, la capitale. D’autres jours de commémorations sont importants à Chypre, comme le 1er avril qui rappelle le début de l’insurrection armée de 1955.

Croatie - 30 mai

Nom officiel : Dan državnosti (“Fête de l’Etat”)

Le calendrier des fêtes civiles a changé à plusieurs reprises en Croatie, jusqu’à récemment. En 2019, le pouvoir a rétabli la date du 30 mai comme fête nationale. Celle-ci, également appelée “jour du souvenir”, commémore les premières élections parlementaires libres de 1990.

Au début des années 2000, les parlementaires croates avaient choisi une autre date pour marquer la fête nationale. Le 25 juin, référence à la proclamation par le Parlement de l’indépendance de la République socialiste de Croatie de la Yougoslavie, avait remplacé le 30 mai. Ce “jour de l’indépendance” fait toujours l’objet d’une commémoration officielle chaque année.

Danemark - 5 juin

Nom officiel : Grundlovsdag (“Jour de la Constitution”) - Le Danemark n’a officiellement pas de fête nationale, mais cette date est célébrée comme telle par ses habitants.

Le Danemark n’échappe pas aux révolutions de 1848 (Printemps des peuples) qui secouent l’Europe des monarques. Le pays commémore tous les 5 juin l’entrée en vigueur de la Constitution de 1849, marquant l’avènement d’une monarchie constitutionnelle avec le roi Frédéric VII à sa tête, ainsi que la création d’un Parlement.

Les cérémonies n’ont pas de caractère militaire ou festif, mais des discours sont prononcés chaque année par de nombreuses personnalités politiques danoises. La plupart des commerces sont d’ailleurs ouverts le 5 juin.

Espagne - 12 octobre

Nom officiel : Día de la Fiesta Nacional de España (“Jour de la fête nationale d’Espagne”)

L’histoire de l’aventure du navigateur Christophe Colomb dépasse les frontières de la péninsule ibérique. Le 12 octobre 1492, missionnés par les monarques catholiques, l’amiral et son équipage arrivent sur une île d’un continent qui leur est inconnu. La “découverte” de l’Amérique marque surtout le début de la colonisation européenne des territoires outre-Atlantique.

Cette date a été commémorée dans plusieurs pays d’Amérique latine, mais avec des expressions différentes, mettant plutôt en valeur les indigènes ou le dialogue interculturel. Outre le jour de la fête nationale en Espagne, le 12 octobre était pendant un temps la Journée de la langue espagnole de l’ONU. Cette dernière a été déplacée au 23 avril pour commémorer la mort de l’écrivain Miguel de Cervantes.

Estonie - 24 février

Nom officiel : Iseseisvuspäev (“Jour de l’Indépendance”)

La première indépendance de l’Estonie n’aura pas duré très longtemps. Le 24 février 1918, un premier gouvernement est formé et un manifeste est diffusé dans Tallinn. Les troupes russes se sont retirées, mais les soldats allemands occupent le territoire.

C’est seulement avec la chute des Empires centraux au terme de la Première Guerre mondiale que l’Estonie retrouve sa souveraineté, à la fin de l’année 1918.

Finlande - 6 décembre

Nom officiel : Itsenäisyyspäivä (“Jour de l’Indépendance”)

Le 6 décembre 1917, la Finlande accède à l’indépendance, après avoir été dominée par la Russie depuis le début du XIXe siècle. L’URSS tente d’ailleurs de conquérir le pays lors de la Guerre d’Hiver de 1939 puis dans les années 1940.

La tradition veut que les Finlandais placent des bougies aux couleurs du drapeau, bleu et blanc, aux rebords des fenêtres. Avec leur casquette blanche traditionnelle sur la tête, les étudiants d’Helsinki font une marche aux flambeaux entre le cimetière de Hietaniemi et la place du Sénat, où se tient un concert. Une messe œcuménique, à laquelle assistent les dirigeants politiques, est également diffusée à la télévision.

France - 14 juillet

Nom officiel : Fête nationale

Bien que la loi française ne mentionne pas explicitement quel est l’évènement célébré le 14 juillet, il est de notoriété publique que c’est la date de la prise de la Bastille en 1789.

Ce jour-là, cette forteresse devenue prison d’Etat est assaillie par les insurgés parisiens après que le ministre réformiste Necker a été renvoyé par Louis XVI. Ceux qui se nomment désormais “citoyens” saisissent des armes et de la poudre, libérant au passage quelques prisonniers et tuant le gouverneur de Launay ainsi que le prévôt des marchands de Paris de Flesselles. Un an après, Louis XVI prête serment à la Constitution, puis promet d’appliquer et de respecter la loi. Délaissé par le pouvoir tout au long du XIXe siècle, le 14 juillet redevient fête nationale sous la IIIe République, en 1880. 

Feux d’artifice, défilé militaire sont aujourd’hui des marqueurs incontournables des célébrations tricolores. La Fête de la Fédération rassemble également des délégations de toutes les régions françaises sur le Champ-de-Mars.

 

Grèce - 25 mars

Nom officiel : Ο εορτασμός της Ελληνικής Επανάστασης (“Célébration de la révolution grecque”)

En Grèce, la fête nationale est célébrée le 25 mars. Elle commémore le jour où l’archevêque de Patras, dans le Péloponnèse, aurait lancé la rébellion contre les Ottomans en 1821.

Mais l’indépendance vis-à-vis de l’Empire n’est pas encore gagnée : d’abord réticentes à s’engager pour la cause des chrétiens orthodoxes, les autres puissances européennes interviennent en Méditerranée à la fin de la décennie 1820. La lutte des nationalistes grecs dure plusieurs années, et c’est seulement le 3 février 1830 que la Grèce obtient sa pleine autonomie, avec le Protocole de Londres.

Hongrie - 15 mars, 20 août et 23 octobre

Noms officiels : Nemzeti ünnep (“Fête nationale”), Szent István ünnepe ou Államalapítás ünnepe (“Fête de Saint Etienne” ou “Fête de la fondation de l’Etat”), Forradalom ünnepe (“Fête de la Révolution”).

La Hongrie est un des seuls pays d’Europe à retenir trois dates afin de célébrer sa nation. Point commun avec d’autres Etats du continent, le 15 mars fait référence au “Printemps des peuples” de 1848. C’est l’occasion de célébrer le poète Sandor Petöfi, inspirateur des libéraux à Pest, ainsi que la liste des douze revendications libérales des révolutionnaires vis-à-vis du gouvernement autrichien.

Le 20 août, les Hongrois commémorent la fondation de leur Etat par le roi chrétien Etienne Ier, aux alentours de l’an mille. Canonisé en 1083, celui-ci est considéré comme le saint patron du pays. Sa couronne, symbole de la monarchie, est désormais dans la salle centrale du Parlement hongrois.

Quant à la date du 23 octobre, elle se réfère à l’insurrection de 1956 contre le régime communiste inféodé à l’URSS.

Irlande - 17 mars

Nom officiel : Saint Patrick’s day ou Lá Fhéile Pádraig (“Fête de la Saint-Patrick”)

La Saint Patrick est peut-être une des fêtes nationales les plus connues en Europe, et assurément la plus célébrée en-dehors des frontières d’un pays. Si la loi irlandaise ne lui reconnait pas le statut de fête nationale, les habitants de l’île fêtent depuis plusieurs siècles le saint patron évangélisateur de l’Éire à cette occasion.

D’abord une fête chrétienne, la Saint Patrick est associée à la musique, à la bière, aux trèfles et à la couleur verte. Souhaitant promouvoir la culture irlandaise, le gouvernement a mis en place un festival à cette occasion, qui se tient chaque année à Dublin.

Italie - 2 juin

Nom officiel : Festa della Repubblica (“Fête de la République”)

L’Italie célèbre l’avènement de la République chaque année. Le nouveau régime est adopté après le référendum des 2 et 3 juin 1946. Aujourd’hui, des défilés militaires se tiennent à Rome à l’occasion.

D’autres jours de commémoration sont observés chez nos voisins transalpins. La Fête de la Libération est célébrée chaque 25 avril, en souvenir de la fin de l’occupation nazie dans plusieurs villes du nord après la Seconde Guerre mondiale.

Le 4 novembre est aussi une date importante : elle permet aux Italiens de fêter à la fois l’Unité italienne et la fin de la Première Guerre mondiale.

Lettonie - 18 novembre

Nom officiel : Latvijas republikas proklamēšana diena (“Jour de la proclamation de la république lettonne”)

Comme pour ses voisins baltes, c’est à l’indépendance du pays que fait référence la date de la fête nationale lettonne. Quelques jours après l’armistice du 11 novembre 1918 sanctionnant la défaite de l’Allemagne, la République de Lettonie est proclamée dans les bâtiments de l’actuel Théâtre National de Riga, le 18 novembre.

Les forces soviétiques occupent à leur tour le territoire à partir de 1940. Il faut attendre la chute de l’URSS au début des années 1990 pour que la Lettonie retrouve son indépendance. Le 4 mai est ainsi un “deuxième jour de l’indépendance”.

Aujourd’hui, le discours du président de la République est généralement donné dans le square du Monument de la Liberté à Riga.

Lituanie - 16 février, 11 mars et 6 juillet

Nom officiel : Lietuvos valstybės atkūrimo diena (“Fête de la restauration de l’Etat lituanien”), Lietuvos Nepriklausomybės atkūrimo diena (“Fête de l’indépendance de la Lituanie”) et Valstybės diena (“Fête de l’Etat”).

Les dates des 16 février et 11 mars correspondent aux deux déclarations d’indépendance lituaniennes. D’abord le 16 février 1918, puis le 11 mars 1990, lorsque les membres du Conseil Suprême signent l’Acte de rétablissement de l’Etat lituanien, après de nombreux rassemblements populaires et une victoire des indépendantistes aux élections de 1989.

C’est alors le premier Etat balte à se séparer de l’URSS. La Lituanie paye assez cher son autonomie : Moscou impose un blocus économique et assaillit les locaux de la télévision à Vilnius, causant quinze morts côté lituanien.

La fête de l’Etat chaque 6 juillet a elle aussi une signification politique. Elle rappelle le couronnement de Mindaugas, premier roi de Lituanie, en 1253.

Luxembourg - 23 juin

Nom officiel : Fête nationale du Luxembourg, Lëtzebuerger Nationalfeierdag (luxembourgeois), luxemburgischer Nationalfeiertag (allemand) ou Groussherzogsgebuertsdag (“Anniversaire du Grand-Duc”).

Si la Grande-Duchesse Charlotte (1896-1985) est née un 23 janvier, c’est bien son anniversaire qui est célébré au Luxembourg depuis 1961. La date a été déplacée au 23 juin pour faciliter l’organisation des festivités en raison du temps estival plus clément. La Grande-Duchesse n’était pas destinée à monter sur le trône mais y sera contrainte après l’abdication de sa sœur Marie-Adélaïde en 1919.

Des défilés et des discours sont organisés ce jour-là. Le Premier ministre et le Grand-Duc participent à un Te Deum au sein de la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg : une cérémonie officielle suivie d’une parade militaire dans le quartier Kirchberg. La veille, dans la capitale, les feux d’artifice terminent une soirée marquée par des concerts et le Fakelzuch, la traditionnelle retraite aux flambeaux.

Malte - 31 mars, 7 juin, 8 septembre, 21 septembre et 13 décembre

Nom officiel : Jum il-Ħelsien (“Jour de la Liberté”), Sette Giugno (“Sept Juin”), Jum il-Vittorja (“Jour de la Victoire”), Jum l-Indipendenza (“Jour de l’Indépendance”), Jum ir-Repubblika (“Jour de la République”).

En plus de nombreuses fêtes religieuses et populaires, Malte a cinq jours considérés comme fêtes nationales.

Première date du calendrier de ces commémorations, le 31 mars correspond à l’évènement le plus récent, lorsque la dernière base militaire britannique ferme en 1979.

Malte fête également son indépendance tous les 21 septembre. En effet, la reine d’Angleterre accorde à l’archipel son autonomie au sein du Commonwealth en 1964, demeurant cheffe de l’Etat.

Dix ans plus tard, le 13 décembre 1974, la République est proclamée à La Valette. Anthony Mamo devient alors le premier président maltais.

L’île occupe une position stratégique en Méditerranée. Aussi, le 8 septembre, ou “Jour de la Victoire”, est l’occasion de commémorer trois évènements en une seule fois : la fin du siège par l’Empire ottoman au XVIe siècle, par les Français en 1800 et par les forces italiennes en 1943.

Enfin, la journée du 7 juin rend hommage à la population maltaise qui s’est soulevée contre l’occupant anglais en 1919.

Pays-Bas - 27 avril

Nom officiel : Koningsdag ou Koninginnedag (“Jour du Roi” ou “Jour de la Reine”)

La fête nationale des Pays-Bas a récemment changé de date. Célébration liée à la monarchie néerlandaise, elle était initialement fixée au 30 avril, jour de l’anniversaire de la reine Juliana. Si Beatrix n’a pas souhaité bousculer ce calendrier lors de son accession au trône en 1980, le roi Willem-Alexander a, depuis 2013, avancé les festivités au 27 avril afin qu’elles coïncident avec son propre anniversaire.

Ces festivités se font souvent vêtus de la couleur orange, présente sur le drapeau néerlandais jusqu’au XVIIIe siècle et qui rend hommage à la famille royale.

Pologne - 3 mai et 11 novembre

Nom officiel : Święto Narodowe Trzeciego Maja (“Journée nationale du Trois Mai”), Narodowe Święto Niepodległości (“Fête de l’Indépendance nationale”).

La Pologne redevient un Etat souverain le 11 novembre 1918. Les pouvoirs sont alors transférés à Józef Piłsudski, le commandant des troupes polonaises pendant la guerre. C’est sous la Deuxième République, en 1937, que cette date est choisie afin de célébrer la fête nationale. Les célébrations sont toutefois suspendues entre 1945 et 1989, lors de la domination soviétique du pays.

Le 3 mai, les Polonais commémorent la naissance de la constitution de 1791. Adoptée par la Diète de Quatre Ans (chambre basse du Parlement national), c’est l’un des premiers textes constitutionnels votés démocratiquement au monde. Son article V déclare que “dans la société, tout pouvoir trouve son origine dans la volonté du peuple” et propose une séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.

Aujourd’hui, des festivités sont organisées dans tout le pays, incluant un discours présidentiel, des défilés militaires ou encore des concerts gratuits.

Portugal - 10 juin

Nom officiel : Dia de Portugal, de Camões e das Comunidades Portuguesas (“Jour du Portugal, de Camões et des communautés portugaises”).

La fête nationale portugaise est une petite exception en Europe, ne célébrant ni une victoire guerrière ni l’indépendance du pays, mais la culture du pays. Le 10 juin est en effet une référence à la mort de Luís de Camões, un poète portugais du XVIe siècle. Son œuvre Os Lusíadas témoigne d’un enthousiasme pour les explorations outre-Atlantique et exalte les conquêtes du pays.

La célébration prend une tournure très nationaliste à partir de 1933 et jusqu’à la fin de la dictature de l’Estado Novo. Le 10 juin devient alors le “jour de la race”, jusqu’à la chute de la dictature de Salazar en 1974.

Outre sa fête nationale, le pays commémore tous les 25 avril la révolution des Œillets, qui conclut cette même année des décennies d’autoritarisme. Des fêtes locales et municipales sont également observées.

République tchèque - 28 octobre

Nom officiel : Den vzniku samostatného československého státu (“Jour de la création d’un Etat tchécoslovaque indépendant”)

Au début de la Première Guerre mondiale, les trois futurs “pères fondateurs” de la Tchécoslovaquie animent la résistance depuis Paris et Londres contre l’Empire austro-hongrois des Habsbourg. Tomáš Masaryk, Edvard Beneš et Milan Rastislav Štefánik créent ainsi un Conseil national tchécoslovaque. Installé à Prague après la chute de l’Empire austro-hongrois, ce dernier adopte la Déclaration de Washington le 18 octobre 1918. La Tchécoslovaquie naît officiellement 10 jours plus tard.

Bien que la Slovaquie ait pris son indépendance en 1992, la nouvelle République tchèque a conservé cette date en souvenir de cette proclamation solennelle. Aujourd’hui, c’est notamment l’occasion pour le président de remettre un certain nombre de décorations honorifiques.

Roumanie - 1er décembre

Nom officiel : Ziua formării Regatului României Mari (“Jour de formation du Royaume de la Grande Roumanie”)

La date de la fête nationale roumaine, qui a changé à plusieurs reprises, a fait l’objet de débats dans le pays. Jugée trop liée à la royauté, la date du 10 mai faisait référence à un couronnement en 1866, alors que le 22 décembre aurait pu rappeler la chute du dictateur Nicolae Ceaușescu. Le 1er décembre, finalement choisi en 1989, est un symbole d’unité et d’indépendance. C’est à cette date qu’en 1918, Bucarest parvient à placer officiellement sous son autorité les territoires à population roumaine majoritaire, de la Transylvanie à la Mer Noire.

Des défilés militaires sont organisés chaque 1er décembre dans la capitale. La fête nationale a aussi une déclinaison locale à Alba Iulia, l’ancienne capitale de la principauté de Transylvanie, où l’acte de la Grande Union a été signé le 1er décembre 1918.

Slovaquie - 1er janvier

Nom officiel : Deň vzniku Slovenskej republiky (“Jour de création de la République slovaque”)

Bien que le 29 août soit une date célèbre en Slovaquie depuis le soulèvement contre les nazis en 1944, la fête nationale est fixée au 1er janvier, en souvenir de l’indépendance de 1993.

D’autres jours fériés sont observés dans le pays, comme le 5 juillet qui célèbre la mémoire des frères Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves. Le 17 novembre est une journée dédiée à la liberté et à la démocratie, en référence à la Révolution de velours et la chute du régime communiste en 1989.

Slovénie - 25 juin

Nom officiel : Dan državnosti (“Jour de l’Etat”)

La Yougoslavie éclate en 1991 : les deux premières républiques à proclamer leur indépendance sont la Croatie et la Slovénie, le 25 juin.

Outre cette date importante, le calendrier des commémorations est jonché de moments forts rappelant la souveraineté de l’Etat slovène. Le 27 avril rend ainsi hommage aux combattants du Front de libération de la nation slovène, qui veulent soustraire le territoire des forces allemandes et italiennes après le mois d’avril 1941.

La République de Slovénie doit-elle devenir un État indépendant et souverain ?” : la question est posée lors d’un plébiscite en 1990. Dévoilé le 26 décembre, le résultat est sans appel : environ 95 % des bulletins de vote répondent “Oui”. Depuis cette date de proclamation est un jour chômé dans le pays.

Suède - 6 juin

Nom officiel : Nationaldag (“Fête nationale”)

Les Suédois célèbrent le sacre du roi Gustave Ier Vasa le 6 juin 1523. La date marque également la fin de l’Union de Calmar, une confédération dans laquelle se retrouvaient les actuels Danemark, Norvège et Suède. Malgré le départ de cette dernière, les deux autres demeurent dans la même entité politique jusqu’en 1814.

Le 6 juin fait également référence à la constitution suédoise du début du XIXe siècle. Férié depuis 2005, ce jour n’est toutefois pas marqué par de grandes liesses populaires comme dans d’autres pays européens, même si certains monuments sont gratuitement accessibles à cette occasion.

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Les effectifs militaires des Etats de l’Union européenne

Thu, 13/07/2023 - 13:14

Les pays les plus peuplés du monde sont aussi ceux qui comptent le plus de militaires actifs. En 2023, la Chine en possède 2 millions (pour une population d’1,4 milliard d’habitants) et l’Inde pas moins de 1,45 million (1,4 milliard d’habitants). Les Etats-Unis ferment le podium, avec un effectif de près d’1,4 million de militaires actifs pour une population proportionnellement bien moindre de 330 millions d’habitants.

A ces officiers en période d’activité (forces armées actives) peuvent s’ajouter des réservistes, des hommes et des femmes qui consacrent une partie de leur temps à la défense de leur pays sans en faire leur seul métier. Enfin, certains pays comptent des forces paramilitaires, organisées selon la discipline militaire mais hors des forces armées nationales et qui ne font donc pas officiellement partie des forces de sécurité de l’Etat.

A noter que certains Etats européens conservent un service militaire. C’est le cas par exemple de la Grèce, de l’Autriche, du Danemark, de la Finlande… Le service national est essentiel dans le cas de certains pays d’Europe pour assurer la défense de leur territoire, puisqu’il leur permet de pouvoir compter sur un effectif important de conscrits (engagés pour une durée de plusieurs mois). Comme en Estonie, qui compte un nombre équivalent de militaires de carrière que de conscrits.

France, Allemagne et Italie : les armées les plus importantes de l’Union européenne

En termes d’effectifs, la France compte l’armée la plus importante de l’Union européenne avec 205 000 militaires actifs (sur une population d’un peu moins de 68 millions d’habitants), auxquels s’ajoutent 35 000 réservistes. Au second rang, les forces armées d’Allemagne comptent 184 000 militaires d’active (sur une population de 83,2 millions d’habitants) et peuvent également s’appuyer sur 15 000 réservistes.

Troisième de l’Union, l’Italie enregistre quant à elle 170 000 actifs (sur une population d’un peu plus de 59 millions d’habitants) et 20 000 réservistes. Parmi les Etats membres de l’UE qui jouissent d’effectifs militaires supérieurs à 100 000 actifs se trouvent aussi la Grèce (130 000), l’Espagne et la Pologne (120 000 chacune).

La puissance militaire d’un Etat ne se mesure pas uniquement au nombre de ses effectifs humains. Ainsi, la puissance stratégique d’une nation peut reposer sur trois critères principaux : l’économie (qui s’appuie également sur la démographie et la géographie du pays), la technologie (ou l’innovation et la performance) et les moyens militaires. D’autres critères fondamentaux entrent en jeu tels que la détention de l’arme nucléaire, la capacité de projection de force, la possibilité de mener des opérations extérieures…

À LIRE AUSSIDéfense : quels pays européens possèdent l’arme nucléaire ?

Au sein de l’Union européenne, c’est aussi la France qui possède l’armée la plus puissante, selon le site Global Firepower. Le classement la situe à la 9e place mondiale, derrière le Royaume-Uni notamment. L’Italie est juste derrière à la 10e place et la Pologne à la 20e. L’Allemagne est pour sa part à la 25e place.

Pour la majorité des pays de l’UE, moins de 50 000 militaires actifs

Hormis les exemples cités ci-dessus, les armées européennes comptent en moyenne de faibles effectifs d’officiers, en comparaison à d’autres puissances géopolitiques à travers le monde. Cela va souvent de pair avec des dépenses militaires réduites de la part des Etats : prenons l’exemple de l’Autriche, qui ne consacre que 0,8 % de son PIB à la défense et de l’Irlande, où les dépenses militaires ne représentent que 0,2 % de son PIB. Ces chiffres s’accompagnent d’armées peu nombreuses : 23 000 personnels actifs pour Vienne et 8 700 seulement pour Dublin.

À LIRE AUSSILes dépenses militaires des pays de l’Union européenne

Parmi les armées dont les effectifs sont les plus faibles figurent les pays ayant la population la moins importante. Ainsi, Chypre et Malte comptent respectivement 12 000 et 2 000 militaires d’active. De même pour les pays baltes : 4 000 pour l’Estonie, 6 500 pour la Lettonie et 16 000 pour la Lituanie.

Enfin, plusieurs Etats membres de l’Union possèdent une armée qui oscille entre 25 000 et 35 000 militaires d’active. C’est le cas des Pays-Bas (35 000), du Portugal (27 000), de la Bulgarie (25 000), de la Belgique et de la République tchèque (26 000 chacune). Concernant la Roumanie, 47e armée mondiale d’après le classement de Global Firepower, on y compte tout de même 67 000 militaires d’active (et 50 000 réservistes).

Sauf pour Malte et Chypre, les données présentées ici proviennent du site Global Firepower, qui dresse l’inventaire des forces armées de la majorité des Etats dans le monde.

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