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Diplomacy & Defense Think Tank News

Les divergences économiques des populismes européens

IRIS - Wed, 21/12/2016 - 11:52

Le calme relatif sur les marchés européens offre un contraste saisissant avec l’aggravation de la situation de fond. Pour l’instant, les marchés semblent être davantage influencés par l’évolution des politiques monétaires des deux côtés de l’Atlantique et les perspectives de croissance à court terme que par les menaces politico-économiques auxquelles l’Union européenne est confrontée. Après les accès de stress financier qui ont caractérisé la crise de l’euro, la phase actuelle de complaisance pourrait présenter certains avantages. L’interprétation implicitement bienveillante de la situation semble motivée par l’idée que l’establishment européen a la capacité, dans une certaine mesure, de contrer la vague populiste qui secoue le continent ou, au moins, d’opposer un front uni.

Pourtant, une dynamique d’éclatement politique et idéologique entre pays, qui est antérieure à la montée électorale des partis populistes, gagne en intensité au sein de l’establishment européen lui-même. Le populisme, loin d’être un mouvement anti-UE uniforme, aggrave donc en fait, particulièrement en Allemagne, une logique préexistante qui laisse l’UE démunie face à ses propres failles. Cette situation empêche aussi bien un rééquilibrage au sein de la zone euro que des négociations pragmatiques sur le Brexit, en raison des pressions populistes au cœur de l’UE et du raidissement simultané du système dans sa périphérie. Le populisme, dans une Europe fragmentée, promet donc d’entraîner des conséquences économiques d’une nature différente de celles de l’élection de Donald Trump aux États-Unis.

Les taux souverains de long terme ont grimpé à peu près partout en Europe, notamment en Allemagne, pour des raisons qui, bien que diverses, ne reflètent pas cette situation sous-jacente. Les marchés européens semblent moins guidés par une évaluation fondamentale que par les signaux de la BCE quant à une normalisation progressive (en raison d’un mélange de considérations économiques et de pressions politiques) et la dynamique des taux aux États-Unis. La victoire de Donald Trump a renforcé les attentes d’un plan d’action propice à la croissance et a permis à la Fed de se lancer dans une voie plus crédible de hausses de taux, dont la perspective a propulsé les taux d’intérêt à long terme des deux côtés de l’Atlantique. De même, les marchés boursiers européens tendent à suivre le rallye de Wall Street (dont la viabilité pourrait être mise en doute), de façon certes plus modérée. Dans le même temps, une série d’événements majeurs, du vote du Brexit au référendum italien en pleine crise bancaire en passant par la nouvelle épreuve de force au sujet du plan de sauvetage grec alimente des spéculations de fond quant au sort de l’Union européenne, sans pour autant déclencher une véritable crise financière jusqu’à présent.

Il serait peu sensé, à première vue, de se plaindre de la complaisance des marchés. En 2011 et 2012, l’agitation financière sur la question des dettes publiques de la zone euro avait produit des effets politiques déconcertants. L’imposition par les bureaucraties nationales, européennes et internationales de programmes d’austérité contreproductifs a retardé toute reprise véritable et tout désendettement dans les pays touchés. Toutefois, la capacité de l’establishment politique de la zone euro à maintenir la monnaie unique, grâce à une réponse finalement centrée sur la rhétorique de la BCE et, plus tard, sur la dévaluation de l’euro au moyen d’achats d’actifs massifs, a modifié la façon dont les salles de marché perçoivent la politique européenne dans son ensemble.

La préservation de l’euro constitue bien un enjeu existentiel, non seulement pour les institutions de l’UE, mais aussi pour la plupart des élites nationales, qui se sont focalisées, au cours des trois dernières décennies, sur la question de l’unification monétaire. Cet aspect sous-tend à lui seul l’engagement à éviter l’éclatement de la zone en temps de crise. Il est insuffisant, en revanche, s’il s’agit de trouver un véritable terrain d’entente entre dix-neuf gouvernements nationaux, aux traditions économiques diverses, sur le type très ambitieux de mutualisation ou de coordination macroéconomique qui rendrait en théorie l’union monétaire viable.

Les commentateurs ont tendance à analyser la montée du populisme en Europe comme une tendance relativement homogène qui défie l’orthodoxie de l’UE dans un contexte de difficultés économiques et de tensions identitaires. La réalité est plus complexe, étant donné que le populisme suit des tendances nationales spécifiques. Les mouvements anti-establishment, même s’ils parvenaient au pouvoir dans toute l’UE, n’auraient pas une plateforme commune de gouvernement, bien au contraire. Si l’on s’intéresse à des sujets spécifiques, le Front national en France et l’AfD en Allemagne, par exemple, partagent une hostilité commune à l’euro (selon des modalités plus ou moins précises) et à l’immigration. Pour autant, leurs approches se révèlent, dans l’ensemble, difficilement compatibles.

Sur le plan économique, le FN est un parti étatiste dont l’approche repose sur une version française du keynésianisme administratif alors que l’AfD suit un credo économique qui n’est pas très éloigné, dans le fond, du centre de gravité ordolibéral de la politique allemande, sur le plan économique. La mutualisation ou la fédéralisation de la politique économique sont encore plus taboues aux yeux des populistes allemands que pour les partis allemands traditionnels. De façon plus importante encore, contrairement à la variante la plus commune, le populisme allemand tend plutôt à dissuader le gouvernement d’envisager un plan d’investissement significatif ou d’encourager des hausses de salaire importantes. Ces mesures sont pourtant les seules qui permettraient de rééquilibrer l’économie européenne, en ce qui concerne la compétitivité entre les divers pays, et de stimuler la croissance. L’actuelle course à l’abîme a l’effet précisément opposé.

Aux États-Unis, l’approche de Donald Trump s’appuie, malgré une campagne controversée, sur une évaluation économique qui dépasse les limites de la simple contestation antisystème. L’approche protectionniste qu’il a présentée au cours de la campagne se traduit surtout par la volonté de créer des emplois manufacturiers au sens large. Cela arrive à un moment où des innovations importantes, notamment dans l’industrie automobile, rendent cette perspective tangible à l’aide de moyens plus discrets et efficaces qu’une guerre commerciale ouverte, dans un environnement mondial où la manipulation monétaire va bon train. La surévaluation du dollar constitue certainement une menace à cet égard. Cette approche (dont on trouve une variante particulière au Royaume-Uni avec l’évocation par Theresa May d’une stratégie industrielle) indique néanmoins un changement fondamental qui redéfinit finalement la réflexion politico-économique de l’intérieur.

En Europe continentale, sans même spéculer sur la tournure que prendront les diverses élections, la pression exercée par les mouvements populistes sur les gouvernements nationaux aggrave une logique fondamentale de divergence et d’incompatibilité des approches. Les diverses variantes de populisme européen partagent certes un même type de position antisystème. Dans la plupart des cas, elles affichent également une organisation bancale, une culture partisane qui reste enracinée dans l’extrémisme et un manque de crédibilité institutionnelle. Malgré ces similitudes, les mouvements en question diffèrent à bien des égards sur le plan économique et reposent naturellement sur des habitudes de pensée nationales, que l’on retrouve au centre de leurs échiquiers politiques respectifs. En particulier, le populisme allemand tend à rendre encore plus rigide la politique économique allemande et exclut toute coordination macroéconomique. Dans le reste de la zone euro, le populisme tend plutôt à nourrir un rejet des règles fiscales de l’euro et des establishments nationaux qui, en retour, se pétrifient encore davantage.

La réduction du populisme européen à une tendance uniforme, sans voir notamment la spécificité allemande en la matière, ajoute à la confusion qui règne actuellement quant à la dynamique de l’Union européenne. Les mouvements populistes constituent une menace pour l’UE non pas tant en raison de leur positionnement eurosceptique que parce qu’ils soulignent et approfondissent les lignes de fracture qui séparent les scènes politiques nationales et empêchent des stratégies de rééquilibrage réalistes. La monnaie unique rend cette situation d’autant plus nocive qu’aucun rééquilibrage ne peut avoir lieu dans ce cadre sans un niveau particulièrement élevé, sans doute inaccessible, de coordination politique.

Thaïlande, le royaume entre deuil et incertitudes

IRIS - Wed, 21/12/2016 - 11:19

C’est une Bangkok parée de noir et de blanc – les couleurs du deuil et de la pureté – que le visiteur étranger découvre en ce crépuscule 2016, année essentiellement marquée, au ‘’pays du sourire’’, par un événement douloureux pour les 68 millions de Thaïlandais : la disparition courant octobre du vénéré souverain Bhumibol Adulyadej (Rama IX), après 70 années de règne (1946-2016). Un décès qui, tout anticipé[1] fut-il par la population et les autorités, n’en frappa pas moins une nation déjà éprouvée par d’autres tourments, politiques[2] et sécuritaires[3] d’une part, socio-économiques (relative atonie de la croissance) et climatiques[4] de l’autre ; il n’est guère que les Affaires extérieures[5] qui aient globalement laissé en paix cette pièce majeure de l’hétérogène puzzle sud-est asiatique.

Au bienveillant souverain Rama IX – que le peuple de l’ancien Siam n’a probablement pas fini de pleurer – succède donc son fils unique, le Prince Vajiralongkorn (64 ans), auquel l’étiquette protocolaire royale attribue désormais (dans sa version courte) la dénomination officielle de Rama X. Le monarque tout juste investi dans ses fonctions[6], est encore bien loin de jouir auprès de ses sujets du lustre et de l’autorité de son père, dans cette monarchie constitutionnelle au cours politique pour le moins agité[7]. Un nouveau roi qui aurait donc définitivement tiré – par la force des choses… – un trait sur son attitude désinvolte passée et qui entendrait, dit-on dans les milieux bien informés de Bangkok[8], tenir à l’avenir pleinement son rôle de souverain ; un projet distinct de ce qu’on lui prêtait comme ambition jusqu’alors. A voir naturellement dans quelle mesure ces velléités – protocolaires ou politiques – insoupçonnées s’accommoderont des desseins de l’influent establishment[9] de la capitale, pour qui l’avènement, fut-ce d’un souverain en cette terre de bouddhisme, ne saurait non plus compromettre les intérêts.

Ce, d’autant que l’horizon politique national reste à court-moyen terme ‘’balisé ’’ de sérieuses contingences et incertitudes ; consécutif au résultat d’une consultation référendaire (7 août 2016) mise en musique par le gouvernement du général-Premier ministre Prayuth – le Conseil national pour la Paix et l’Ordre (CNPO) -, le retour d’une démocratie ‘’raisonnée’’, un temps envisagé courant 2017, reculerait a priori dans le temps d’une bonne année. L’organisation d’un scrutin législatif s’envisage à présent au second semestre 2018 (pour mieux accompagner la période de deuil national) ; au plus tôt…

Cette ‘’démocratie encadrée’’ est chère à l’establishment – car affaiblissant les formations politiques échappant à son contrôle tutélaire – mais elle est dénoncée par son antithèse populiste[10]. Cette démocratie, qui privilégierait notamment les gouvernements de coalition tout en réduisant l’autorité des hémicycles parlementaires, n’est pas du goût de l’ensemble des Thaïlandais. Si ces derniers savent gré au CNPO du peu souriant Premier ministre Prayuth d’avoir ramené quelque ordre depuis deux ans, dans les rues de la capitale, et le fonctionnement des institutions, cette configuration politique est loin de constituer à ses yeux la panacée. Encore qu’en ces temps de transition monarchique parsemée d’intrigues de palais et de rivalités diverses, la présence rassurante voire anesthésiante de l’armée au sommet de la gestion des affaires nationales (quand bien même son bilan extra-sécuritaire reste sujet à discussion) n’est pas tout à fait pour déplaire…

Loin du Palais Royal de Bangkok, à des centaines de kilomètres en direction des recoins méridionaux du royaume, la tension, la violence et l’effroi n’ont, en revanche, connu ni moratoire ni interruption avec la disparition automnale du monarque, à l’instar de ces six victimes imputées aux séparatistes musulmans (provinces de Pattani et Narathiwat), le 7 décembre 2016. Seize mois après le meurtrier attentat perpétré dans le centre de la capitale – au sujet duquel les autorités demeurent encore bien byzantines pour ce qui a trait à ses motivations et instigateurs quels qu’ils soient -, le péril terroriste ne fait guère cas du recueillement observé par la nation. Pas plus dans un royaume bouddhiste endeuillé qu’ailleurs, la violence radicale et l’extrémisme ne connaissent aucune trêve.

Le regard que porte la communauté internationale sur le ‘’patient thaïlandais’’, affecté depuis le tournant du siècle par quelques pathologies ou carences[11] diverses assurément soignables mais au traitement visiblement trop amer pour être bien assimilé, est plus teinté de désarroi que de craintes existentielles. La crise politique, aussi longue et fiévreuse soit-elle, reste strictement du domaine domestique ; ses incidences économiques touchent avant tout le royaume et ne bouleversent pas les grands équilibres macroéconomiques régionaux ou mondiaux.

La dimension sécuritaire se lit peut-être avec davantage d’appréhension ; longtemps hors champs des radars internationaux, l’insurrection identitaire-séparatiste agitant, balafrant les quatre provinces musulmanes méridionales (autrefois malaises), résonne quelque peu différemment au regard d’autres théâtres de crise associant radicalisation, violence et terrorisme. Le fait que ce royaume bouddhiste abrite une minorité musulmane[12], qu’il est avéré que des citoyens thaïlandais soient partis ces dernières années combattre aux côtés de Daech en Syrie ou en Iraq ou encore que l’attentat du 17 août 2015 porte a priori une signature plus identitaire, religieuse que politique ou partisane, entourent cette thématique sensible – que peine à aborder publiquement le Conseil National pour la Paix et l’Ordre – d’un halo d’inquiétude compréhensible.

Si les Thaïlandais dans leur majorité s’accordent pour faire prévaloir le souvenir du défunt souverain sur les querelles partisanes et les intrigues, il ne fait en revanche guère doute que la matrice du moyen terme reste pétrie de points d’interrogation, de crises potentielles à l’intensité variable. L’arrivée d’un nouveau monarque et la douleur de ses sujets ni changeront rien.

[1] L’âge avancé du monarque et sa santé déclinante laissaient présager à court terme une telle possibilité.

[2] Cf. population divisée sur des lignes de fracture partisanes très tranchées ; gouvernement militaro-militaire en place depuis deux ans et demi.

[3] Cf. poursuite de l’insurrection séparatiste musulmane dans le sud (depuis 2004) et de sa kyrielle quasi-quotidienne d’attentats et d’assassinats ; contexte post-attentat du 17 août 2015 dans le centre de Bangkok (une vingtaine de victimes).

[4] Notamment ces deux années de sécheresse consécutives impactant durement la production agricole nationale.

[5] Si l’on met de côté les appels à un retour ‘’prochain’’ de la démocratie émanant de diverses capitales occidentales.

[6] Avant de pleinement ‘’prendre la main’’ à l’issue de l’année de deuil en cours, soit en octobre 2017.

[7] A l’instar de cette vingtaine de coups d’Etat militaires perpétrés (avec ou sans succès) du vivant de Bhumibol, dont le dernier au printemps 2014…

[8] Entretiens réalisés dans la capitale thaïlandaise par l’auteur de la note mi-décembre 2016.

[9] Lequel regroupe, en une matrice aussi influente que riche et puissante, le palais royal, les élites économiques et industrielles, les milieux bancaires.

[10] Qu’incarnent le Pheu Thai Party (PTP) des anciens Premiers ministres Thaksin et Yingluck Shinawatra, ainsi que le mouvement des ‘’chemises rouges’’.

[11] On pense ici notamment à l’instabilité gouvernementale, à la mobilisation partisane exacerbée, à la paralysie occasionnelle des institutions ou encore à l’impact négatif sur l’économie et l’image, l’attractivité extérieure du royaume.

[12] Dont la volumétrie serait sensiblement plus importante que ne le laissent entendre les statistiques nationales officielles.

Bilan stratégique 2016

IRIS - Wed, 21/12/2016 - 10:43

Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, revient sur les moments forts de l’année stratégique 2016.

Quels progrès ont été effectués sur cette question d’Europe de la défense ?

IRIS - Wed, 21/12/2016 - 09:32

Le Brexit ou la remise en cause de l’OTAN par Donald Trump sont des évènements de nature à inquiéter les citoyens européens. Les résultats du sommet des chefs d’Etat européens de la semaine passée, où la sécurité européenne a été discutée, sont-elles de nature à rassurer les Européens ?

Faisons une expérience. Je suis un citoyen qui s’intéresse un peu à la marche du monde. Je me dis qu’en 2016, l’Europe n’est pas forcément en train d’évoluer dans le bon sens : elle est moins unie, moins puissante et moins prospère qu’avant. Son environnement extérieur est instable, et elle fait face à un certain nombre de menaces. Le Brexit remet en cause sa cohésion de l’intérieur. Les déclarations de Trump remettent en cause la cohésion de l’Otan. Je me dis que, malgré tout, l’Union européenne reste le premier acteur économique mondial. Je me mets alors en tête d’identifier ce qu’elle fait pour peser sur le cours des choses, autrement que par sa puissance économique. Notamment sur les sujets qui sont au centre des préoccupations depuis 2014, du fait du conflit en Ukraine, du terrorisme, des migrations ou de la crise syrienne : les questions de sécurité et de défense.

Puisque les chefs d’Etat européens sont l’incarnation de la volonté démocratique des 28 pays européens, et qu’ils se sont réunis la semaine passée devant les caméras, j’irais chercher ce qu’ils en ont dit en mon nom, en me lançant dans une recherche Google. Je tomberais probablement sur le site du Conseil européen. Cinq minutes plus tard, il est possible que je trouve la section dévolue aux conclusions des chefs d’Etat, puis la déclaration en question sous une pile de communiqués divers. Armé d’un peu de patience, je trouverais une section consacrée à la sécurité extérieure et la défense, qui contient cinq paragraphes. Des travaux paraissent avoir été menés par des acteurs différents au cours des derniers mois : la Commission européenne, le SEAE, le Conseil des ministres, et l’Otan. J’irais regarder la nature de ces différents travaux et leurs différentes étapes, mais je ne serais pas en mesure de répondre à ma question initiale : quel est donc le plan de l’Union européenne en matière de sécurité en réponse aux évènements de 2016 ? Je m’en retournerais sur les réseaux sociaux car tout cela est décidément un peu compliqué.

Un citoyen, même tout à fait vigilant sur ces questions, peut ainsi avoir l’impression que rien n’a été fait sur le sujet. Cela est dommage car en réalité, l’Union européenne a progressé sur ces dossiers au cours des derniers mois. Mais elle le fait à sa manière. Elle avance sur le temps long et de manière incrémentale – pas forcément sur le temps court. Elle le fait de manière éparpillée – et parfois désordonnée – entre les différentes institutions qui la composent. Enfin, elle garde une incapacité surprenante à communiquer ses résultats. Elle met ainsi en avant les différents plans élaborés avec la Commission, le SEAE et l’Otan. Les experts se chargeront de l’exégèse, mais en quoi cela répond-il véritablement à la question, à savoir quelle est la position de l’Union européenne sur le sujet ?

Quels progrès ont été effectués sur cette question d’Europe de la défense ?

Je distinguerai grossièrement trois phases. La première phase dure environ 10 ans, de 1998 à 2008. Elle est marquée par un certain enthousiasme, de nombreuses déclarations d’intention, comme la capacité de déployer 60.000 soldats en opération extérieure, mais aussi de réalisations concrètes comme les opérations de la PSDC ou la mise en place de l’Agence européenne de défense. La deuxième phase se situe entre 2008 et 2013 où rien n’avance sur les questions de défense. L’Europe est en crise et l’économie – à juste titre – est le dossier prioritaire pour les dirigeants européens qui doivent répondre aux attentes des citoyens à courte échéance. La défense disparait ainsi de l’agenda.

Depuis 2013, l’Union européenne a mis les déclarations d’intention en sourdine pour se concentrer sur la mise en œuvre de projets concrets, notamment dans les domaines capacitaires et industriels. L’idée est de se donner les moyens d’avoir une ambition en avançant de manière plus pragmatique, et pas forcément à 28. Il s’agit paradoxalement d’une démarche à l’anglo-saxonne. L’année 2013 marque ainsi la relance du processus de défense européenne par les institutions.

C’est Herman Van Rompuy qui met la question de la défense et de la sécurité à l’agenda du Conseil européen. Rendons à César ce qui est à César : l’Europe, souvent critiquée pour son manque d’anticipation, a mis la défense européenne à l’agenda avant la crise ukrainienne, les attaques terroristes, la crise des migrants, le Brexit ou encore l’élection de Donald Trump. De son côté, la Commission européenne – qui représente les intérêts collectifs de l’Union européenne -, s’investit sur les questions de défense et commence à parler d’« autonomie stratégique ». Par ce terme, la Commission estime que l’Europe doit pouvoir gérer son environnement stratégique, de manière autonome. Fin novembre 2016, la Commission franchit un nouveau cap : elle rend possible l’établissement d’un financement destiné au secteur de la défense. Concrètement, des fonds seront disponibles pour la recherche dans le secteur de la défense. Cette action est d’une importance capitale, car aujourd’hui, les Etats membres manquent de moyens. En s’investissant sur cette question, elle peut relancer la machine très en amont. Un troisième acteur s’est efforcé de soutenir ces efforts. La Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité a publié une nouvelle stratégie globale de politique étrangère pour l’Union européenne. A l’automne 2016, elle a fait des propositions pour traduire concrètement ce document stratégique. Plusieurs projets sur les questions de défense ont ainsi été mis sur la table en novembre. Ceux-ci concernent les capacités militaires et opérationnelles, les incitations à la coopération, etc.

Si des progrès importants ont été accomplis, il reste aujourd’hui à transformer l’essai : mais cette tâche incombe aux Etats membres. La défense reste résolument une prérogative nationale, et ce sont eux qui doivent désormais se mettre en ordre de bataille. Les ingrédients sont là mais c’est seulement via les Etats membres que l’Europe de la défense se concrétisera. Reste que 2017 sera une année fort compliquée pour faire avancer ces dossiers du point de vue politique, du fait notamment des élections à Paris et à Berlin.

Vous avez évoqué un ensemble de projets en matière de défense qui ont été mis sur la table ces derniers mois. Quels sont-ils ?

Parmi les projets importants, deux tabous symboliques sont tombés. D’une part, la mise en place d’une capacité de contrôle et de coordination des opérations extérieures de l’Union européenne. Il ne s’agit pas d’un QG opérationnel permanent susceptible de faire concurrence à l’OTAN mais d’une capacité accrue pour coordonner les actions extérieures. Cette structure, même embryonnaire, est importante dans le sens où elle permettrait de réaliser des retours d’expérience et d’accumuler une culture stratégique européenne. Une revue annuelle de défense est également prévue. Elle ferait chaque année une veille des efforts des Etats européens en termes de capacité de défense et produirait des recommandations. Nous défendons cette idée depuis longtemps. Par ailleurs, le tabou symbolique du financement de la défense par des fonds communautaires est tombé puisque la Commission pèse désormais sur ces questions. Des financements seront disponibles pour permettre aux Etats de travailler ensemble sur les questions de défense. La coopération structurée permanente pourrait aussi être mise en place, sans que l’on en connaisse précisément les modalités. Si certains Etats refusent de renforcer la coopération sur les questions de défense, elle permettrait à ceux qui souhaitent aller plus en avant de continuer de coopérer ensemble.

Nigeria wankt – nicht nur wegen Boko Haram

SWP - Wed, 21/12/2016 - 00:00

Nigeria war in der Vergangenheit hauptsächlich wegen Boko Haram im Fokus der breiten Öffentlichkeit. Gemäß der Regierungsrhetorik soll die Terrorgruppe bereits besiegt sein, doch tatsächlich kämpfen die nigerianischen Streit- und Sicherheitskräfte weiterhin gegen die bewaffneten Islamisten. Nahezu tägliche Sabotageakte im Niger-Delta gegen die Infrastruktur der Ölproduktion haben – ebenso wie der niedrige Ölpreis – den Staat Nigeria an den wirtschaftlichen Abgrund gebracht. Doch das Land sieht sich noch anderen Herausforderungen gegenüber: Im Nordosten droht eine gewaltige Hungerkatastrophe, im Middle Belt gärt der Konflikt zwischen Ackerbäuerinnen und -bauern und Viehhirt/innen und im Südosten wird die Unabhängigkeit von Biafra gefordert. Ohne Unterstützung von außen droht das bevölkerungsreichste Land Afrikas und wirtschaftlich wichtigste in Westafrika aus den Fugen zu geraten. Da die Sicherheitskräfte die Hauptlast der Krisenbewältigung tragen, sollte der Fokus externer Partner auf der Professionalisierung und Erhöhung der Legitimität von Armee und Polizei liegen.

The Crushing of Syria’s Civil Actors

SWP - Wed, 21/12/2016 - 00:00

The Syrian regime’s strategy of using sieges and bombardments to force rebel-held areas to surrender is bringing it closer to its goal of eliminating independent civil-society engagement and alternative governance structures. Over the past six years, civil structures – that is, non-state non-military organisations and institutions – have been established and consolidated across Syria in areas out of government control to organise local affairs and provide the most essential community services. With the international debate on Syria concentrating on local military developments and regional power struggles, Syria’s civil actors have been shifted out of focus. However, the marginalisation of these local and decentralised actors and structures represents a major risk for Syria’s future. They not only constitute the bedrock for implementing any potential political agreement on the ground, they are also crucial for providing Syrians with an alternative to so-called Islamic State (IS) and other Islamist groups, which cannot be fought successfully by military means alone.

Wieder Hühnchen mit der EU zu rupfen?

SWP - Wed, 21/12/2016 - 00:00

Im Zusammenhang mit der Unterzeichnung von Wirtschaftspartnerschaftsabkommen zwischen der EU und afrikanischen Regionen hat ein altes Thema wieder Konjunktur: Wenn die afrikanischen Partnerländer ihre Märkte teilweise öffnen, könnten Importprodukte wie Hühnerteile, insbesondere bei künstlicher Verbilligung durch europäische Agrarsubventionen, die lokale Produktion in Afrika gefährden. Kritiker/innen zufolge droht dies Ernährungskrisen auszulösen, den Ländern ihre Zukunftsperspektiven zu rauben und damit letztlich Fluchtursachen zu verstärken. Bei näherem Hinsehen zeigt sich aber, dass die schwache afrikanische Eigenproduktion eine Reihe von Ursachen hat – zur Lösung des Problems ist ein ganzes Bündel an Politikmaßnahmen nötig.

25. Todestag: Alfons Goppel - Landesvater

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 21/12/2016 - 00:00
Mit seiner Wahl zum Bayerischen Ministerpräsidenten am 11. Dezember 1962 begann eine 16 Jahre währende Ära, in der sich Bayern nachhaltig vom Agrarstaat zum Industriestaat veränderte.

Poutine : l’homme le plus puissant du monde ?

IRIS - Tue, 20/12/2016 - 15:37

Le magazine Forbes a désigné à nouveau le président russe Vladimir Poutine comme l’homme le plus puissant de la planète.

Il est certain que le président russe aura marqué l’année 2016. Tout a semblé lui réussir. Donald Trump, qui a confessé son admiration pour lui, a été élu à la présidence des États-Unis. Cela devrait permettre à Poutine, qui juge la politique américaine peu respectueuse des intérêts russes, d’avoir un partenaire à Washington, et non plus un leader qui lui est hostile. Son allié, Bachar Al-Assad, qui semblait vaciller sur son siège il y a quatre ans, est toujours en place et ses forces viennent de reprendre la ville d’Alep, moment clé de la guerre civile syrienne. De plus, les dirigeants ukrainiens adversaires de Poutine, n’ont pas su relever leur pays ou s’attaquer à la corruption qui y règne.

Au pouvoir depuis seize ans, Poutine fascine et suscite les commentaires les plus contradictoires. Il bénéficie d’une cote de popularité interne exceptionnelle auprès des Russes, qui ne s’explique pas uniquement par le fait qu’il contrôle en grande partie les médias nationaux. Sa population lui reconnaît le fait d’avoir redressé économiquement le pays et restauré le prestige international de la Russie. Par contre, il est présenté de façon extrêmement négative dans les médias occidentaux : un tyran brutal et cynique, principal responsable de la dégradation du climat international. Il est vrai qu’il n’hésite pas à employer la force au moment où les Occidentaux, après les échecs en Irak, Afghanistan et Libye, sont tétanisés à l’idée de le faire. Bref, visible et fort, il dénote parmi les autres dirigeants.

Est-il pour autant l’homme le plus puissant du monde ? Certainement pas. Il ne faut pas confondre visibilité et puissance. La Russie ne pèse que 10 % du produit intérieur brut (PIB) américain et les dépenses militaires russes sont inférieures dans la même proportion aux dépenses militaires américaines. La dénonciation par Washington et l’OTAN de la menace militaire russe est largement un artifice de propagande afin de justifier leur politique. Il est par contre vrai que Poutine a un pouvoir de décision quasiment absolu dans son pays, alors que le président américain n’a pas les mains entièrement libres, eu égard au Congrès, à la Cour suprême ou à une opinion publique qui se détourne de plus en plus des affaires du monde.

L’homme le plus puissant du monde est en réalité plutôt le président chinois, même si ce dernier ne fait pas de déclarations fracassantes. À la tête d’un pays en bonne santé économique, il jouit également d’une forte adhésion de sa population du fait même de la réussite économique et de la fierté nationale retrouvée. Par ailleurs, la Chine, contrairement à Moscou et Washington, si elle augmente régulièrement sa puissance militaire, ne s’est pas engagée dans des opérations extérieures qui finissent par être coûteuses et même désastreuses pour ceux qui les mènent.

Certes, la Russie ne fait qu’accorder une aide limitée, dans la limite de ses moyens, aux indépendantistes du Donbass. En Syrie, elle ne s’est pas lancée dans de lourdes opérations terrestres de masse mais se concentre sur des opérations aériennes qui ne mettent pas en danger la vie de ses hommes. Mais la victoire à Alep, si elle consolide le régime syrien, ne consolide en rien la Syrie. Le pays est détruit. Il n’y a plus d’infrastructures, de système éducatif ou de santé, et surtout d’activité économique. Le scénario de Grozny en Tchétchénie – on détruit tout et on reconstruit afin d’obtenir l’adhésion de la population – ne pourra être reproduit, car la Russie n’a tout simplement pas les moyens de reconstruire la Syrie. Même si les combats s’arrêtaient aujourd’hui, il faudrait trente ans pour que la Syrie retrouve son niveau de 2011. La victoire des troupes gouvernementales syriennes à Alep est en grande partie en trompe-l’œil. La Russie ne pourra pas, même avec la complicité de l’Iran, tenir éternellement à bout de bras le régime de Bachar Al-Assad. Il faudrait donc que Poutine profite de sa victoire et de la position de force qui est la sienne pour rechercher une solution politique. Saura-t-il le faire ? Si ce n’est pas le cas, les limites de sa puissance seront rapidement visibles.

Green bonds: taking off the rose-coloured glasses

In light of the recent global climate agreement, the Paris Agreement, which came into force in November 2016, there is an urgent need to mobilise additional funds for environmentally sustainable investments and to direct financial flows from “brown”, that is, environmentally damaging, to “green” investment. Public officials, investors and the media have hailed green bonds as a key instrument for achieving both. But what are green bonds, and how realistic are assessments of their potential to contribute to financing sustainable development, notably by financing sustainable investments that would not be financed otherwise? Green bonds are debt instruments to finance environmentally sustainable investments. Although the green bond market began to grow only slowly after the onset of the global financial crisis in 2008, the market has seen explosive growth since 2014, with issuances in 2015 reaching USD 42 billion. Since the 2014 ”take-off”, the expectations with respect to the potential of green bonds have further increased. A number of factors make green bonds appealing for investors. Compared to other green instruments, green bonds are in many cases relatively simple, familiar fixed-income instruments. Moreover, many investors increasing­ly weigh the risks related to carbon-intensive investments when designing investment portfolios. Green bonds are also attractive for groups of investors who wish to make an environmental impact. Finally, in particular the green bonds issued by international financial institutions or large corporations usually have enough scale to be attractive to institutional investors. There are, however, also a number of challenges in relation to green bonds. These include: first, deficiencies of the governance framework of the green bond market; second, the significant costs associated with labelling a bond “green”; and third, the weakly developed pipeline for green projects in which the proceeds from the bonds could be invested. In the context of developing and emerging countries, green bonds face additional limitations. In particular, weakly developed capital markets and low credit ratings for potential green bond issuers pose obstacles to the issuance of green bonds. Moreover, green bonds have rarely been issued to mobilise additional climate finance. An important way to address these challenges and to realise the potential of green bonds to finance sustainable development is the design of an appropriate governance framework. Only then can the green bond market mature with integrity. An improved governance framework should be based upon a clear and ambitious definition of green bonds and include regular reporting, monitoring and evaluation of the compliance with standards, going beyond industry self-regulation. It will also be important to take measures to enhance the inclusiveness of governance and to share information among various stakeholders. Governments and multilateral development banks (MDBs) may play an important role in deepening bond markets by reducing the costs of issuance, which is an important precondition for the ability of green bonds to mobilise additional financing. Each of these measures will help to increase confidence in the green bond market. Without such confidence, it will be difficult for green bonds to meet the expectation to mobilise additional funds for environmentally sustainable investments and to direct financial flows from brown to green investments.

Conference on “Which “Crisis”? Understanding and Addressing Migration”, 16/12/2016

ELIAMEP - Tue, 20/12/2016 - 10:09

The Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP) and the International Affairs Institute (IAI) in Rome, organised an International Conference entitled “Which “Crisis”? Understanding and Addressing Migration”. The event was organized within the framework of the New-Med, a research project developed by IAI, in cooperation with the OSCE, the German Marshall Fund (GMF) of the United States, Compagnia di San Paolo, and the Italian Ministry of Foreign Affairs and International Cooperation.

 

The conference was held in English, on Friday, 16 December 2016 at 09:45-16:00, at the Representation of the European Commission in Athens (2 Vas. Sofias Ave., ground floor).

You may find the agenda of the conference here.

Éxitos y fracasos de las “marcas” país: cuando la imagen se compara con la realidad

Real Instituto Elcano - Tue, 20/12/2016 - 03:59
ARI 90/2016 - 20/12/2016
José Pablo Martínez Romera

Este documento analiza las diferencias existentes entre la realidad de los principales países del mundo y la imagen que proyectan al exterior, tanto en términos generales como en ámbitos específicos.

Sicherheitsrat der Vereinten Nationen: Neue Reformdynamiken

SWP - Tue, 20/12/2016 - 00:00

Am 7. November 2016 traf sich die Staatenwelt zur alljährlichen Debatte über die Reform des Sicherheitsrats der Vereinten Nationen (VN). Anders als zuvor konnte die Generalversammlung, in der diese Debatte geführt wurde, auf ein äußerst dynamisches Reformjahr zurückblicken: Zum 70. Jahrestag der VN-Charta 2015 hatte die Staatengemeinschaft nämlich erstmals einstimmig einen Text verabschiedet, der die zahlreichen Reformvorstellungen umfassend dokumentiert. Auf dessen Basis, so die Hoffnung, könne endlich über die Inhalte einer Neustrukturierung des Sicherheitsrats verhandelt werden. Im Mittelpunkt steht dabei seine Erweiterung um neue Mitglieder. Auch hatten engagierte Staatengruppen, allen voran »Accountability, Coherence, Transparency« (ACT), Vorschläge für Verfahrensreformen unterbreitet. Ziele waren etwa ein Verhaltenskodex zum Gebrauch des Vetorechts und mehr Einfluss für die Generalversammlung bei der Wahl des Generalsekretärs. Diese Initiativen sind Anlass, die Aussichten für eine Reform des Sicherheitsrats neu zu bewerten und daraus Konsequenzen für Deutschlands Bemühungen darum zu ziehen.

Guterres Meets Civil Society Members

European Peace Institute / News - Mon, 19/12/2016 - 21:41

United Nations Secretary-General-Designate António Guterres, Deputy Secretary-General-Designate Amina Mohammed, and members of the Secretary-General’s Transition Team met with civil society leaders in an event co-hosted by the International Peace Institute (IPI) and the United Nations Foundation at IPI on December 19, 2016.

The 90-minute meeting was the first gathering in what is meant to be the beginning of a constructive, ongoing working relationship between members of civil society and the Executive Office of the UN Secretary-General.

Represented at the discussion, billed as “A Conversation with United Nations Secretary-General–designate António Guterres,” were organizations from the peace and security, human rights, humanitarian affairs, development, climate change, and gender equality sectors.

The meeting was held under the Chatham House Rule of non-attribution. Among the subjects discussed were:

  • promoting gender parity and respect for women’s rights across all sectors and particularly in conflict settings;
  • promoting women’s health including in relation to sexual and reproductive rights;
  • focusing UN humanitarian efforts on prevention;
  • raising the visibility of the problem of violence against children;
  • bringing evaluation and accountability to UN activities;
  • confronting the threat that rising nationalism and populism pose to the UN and the human rights agenda;
  • addressing the closing of civic space, particularly in conflict;
  • pressing for measures to assure the end of sexual abuse by UN peacekeepers, including those in civilian roles;
  • using the Secretary-General’s good offices to bring influence on the Security Council;
  • stopping the erosion of respect for International Humanitarian Law in conflict settings;
  • spearheading an effective and human rights-centered approach in sharing the responsibility of hosting forcibly displaced people.

Welcoming remarks were delivered by Adam Lupel, Vice-President of IPI, and Elizabeth Cousens, Deputy Chief Executive Officer of the UN Foundation. Minh-Thu Pham, the Foundation’s Executive Director for Policy, moderated the discussion.

Mr. Guterres and Ms. Mohammed started off the conversation, and then after listening intently to the civil society proposals, they each gave closing remarks. Mr. Guterres, a former Prime Minister of Portugal and UN High Commissioner for Refugees, becomes Secretary-General, succeeding Ban Ki-Moon, on January 1, 2017.

2017: Nach dem Zauber des Anfangs

Bonn, 19.12.2016. Das Ende des Jahres 2016 ist weltweit von einem düsterer gewordenen politischen Klima geprägt. Dennoch hatte dieses Jahr Eins der Agenda 2030 für nachhaltige Entwicklung auch etwas vom „Zauber des Anfangs“ (Meister Eckhart). Nach den historischen Beschlüssen des Jahres 2015 zur Agenda 2030 mit ihren 17 Zielen und dem Pariser Klimaabkommen hat das Jahr 2016 viel Aufbruch gesehen, innerhalb der Staaten wie international. Bereits 22 Länder aus allen Weltregionen haben ihre Schritte zur nationalen Umsetzung der Agenda 2030 bei den Vereinten Nationen zur Überprüfung vorgestellt. Das Klimaabkommen konnte früh in Kraft treten. Die G7 hat sich zur Umsetzung der Agenda 2030 verpflichtet, zuhause und international. Die G20 hat einen Aktionsplan zur Agenda 2030 vorgelegt. Die BRICS-Länder haben auf ihrem Gipfel beschlossen, hierbei in vorbildlicher Weise voranzugehen. EU und OECD haben erste, wenn auch eher verhaltene Umsetzungsschritte präsentiert. Weltweit haben zahllose Akteure aus Zivilgesellschaft, Wirtschaft und Wissenschaft die 17 Ziele und die Klimaagenda zu ihrer eigenen Sache gemacht. Ein bemerkenswertes Momentum. Gleichzeitig geben drei Beobachtungen Anlass zu Sorge. Zuviel Selbstverliebtheit Es ist nur natürlich, dass Akteure bei der Umsetzung der Agenda 2030 von sich und ihrem Portfolio ausgehen. Das dadurch entstehende Muster kann aber nicht überzeugen. Die G20 und die Europäische Union ordnen der Agenda im Wesentlichen nur ohnehin schon laufende Aktivitäten zu, ähnlich verhalten sich viele nationale Akteure. Dies hilft sicher bei der Positionierung in der Welt der Agenda 2030. Notwendig ist aber ein zusätzlicher Schritt, der mit Selbstüberprüfung beginnen muss: Wo bleibt das jeweilige Land, der jeweilige Akteur am deutlichsten hinter den Zielen zurück? Wo ist sein Umsetzungsbeitrag für die globalen Ziele besonders gefordert? Warum konnten bereits früher gesetzte Ziele nicht erreicht werden? Nur mit Antworten auf diese Fragen können wirklich transformative Beiträge entstehen. Gefangen in Pfadabhängigkeiten Die Erarbeitung der Agenda 2030 konnte sich durchaus von üblichen diplomatischen Mustern der Vereinten Nationen lösen und hat mit dem High-Level-Political Forum on Sustainable Development eine institutionelle Innovation angestoßen. Jenseits davon ist die Umsetzung der Agenda aber weitgehend auf die Institutionen der Vor-2015-Welt angewiesen. Dies birgt zwei Risiken: Zum einen ergreifen und interpretieren Akteure und Institutionen die Agenda entlang ihrer traditionellen Mandate, Missionen und Mitgliedschaften. Zum anderen fehlen in einigen Handlungsräumen, die für den Erfolg der Agenda wichtig sind, entsprechende Akteure oder die Bereitschaft beizutragen. In den Staaten bleiben in der Regel die schon bisher mit Nachhaltigkeits-, Umwelt- und/oder Entwicklungsfragen betrauten Regierungsstellen in der Verantwortung, oft weit entfernt von Bereichen wie Finanz-, Wirtschafts- oder Außenpolitik. International wird die Umsetzungsarchitektur vor allem von Akteuren der traditionellen Entwicklungszusammenarbeit geprägt. Internationale Zusammenarbeit für nachhaltige Entwicklung muss sich aber von stereotypen Nord-Süd- und Süd-Süd-Mustern lösen und auch so etwas wie Nord-Nord umfassen. Gebraucht wird eine transformative Zusammenarbeit in gegenseitiger Solidarität, die auf Veränderung bei allen Beteiligten zielt und Ressourcentransfers weder mit Blick auf Umfang noch auf Richtung in den Mittelpunkt stellt. Kaum Impulse für Gesellschaftspolitik Es gehört zu den Mantras entwicklungs- und umweltpolitischen Denkens, dass Wandel in reicheren Ländern nötig ist, um Armut in ärmeren Ländern zu überwinden und globale öffentliche Güter zu schützen. Der Fluchtpunkt dieses Arguments lag stets außerhalb des eigenen Landes, seine Wirkung blieb entsprechend begrenzt. Die Agenda 2030 spricht nun Entwicklungsanliegen auch von Menschen in reicheren Ländern an. Ihr Leitsatz „leave no one behind“ ist in Europa und Nordamerika von konkreter Relevanz. Dennoch folgen Kommunikation und Rezeption der Agenda in vielen dieser Länder noch zu oft der alten Erzählung. Aber nur wenn die „einheimische“ Dimension der Agenda ernsthaft angenommen wird, kann auch die Akzeptanz von Verantwortung für andere Länder und den Planeten wachsen. Hierzu müssen sich alte wie aktuelle gesellschaftspolitische Diskurse mit der Agenda 2030 verbinden, neuartige und ungewöhnliche Dialoge und Allianzen entstehen. Gerade auch die klassischen Unterstützer der Agenda sollten ihre Komfortzonen verlassen. Drei transformative Vorschläge Damit die Agenda 2030 weiter Tritt fassen kann, brauchen wir 2017 einen zweiten Zauber des Anfangs. Drei Vorschläge für transformative Kooperation: (1.) In Frankreich, Italien und Deutschland verpflichten sich die jeweiligen demokratischen Parteien, die Agenda 2030 zu einem zentralen Bezugspunkt ihrer Wahlplattformen zu machen. (2.) Nordamerika und Europa schaffen einen hochrangigen Dialog- und Kooperationsrahmen für die nachhaltige Entwicklung beider Kontinente. (3.) Die G20 vereinbaren einen gemeinsamen Lernprozess von Politik, Unternehmen, Gewerkschaften und Zivilgesellschaft zum Umbau ihrer Kohlereviere. Die Umsetzung der Agenda 2030 darf nicht zu bürokratisch-diplomatischer Pflichtübung verkommen, sonst „droht Erschlaffen, [denn] nur wer bereit zu Aufbruch ist und Reise, mag lähmender Gewöhnung sich entraffen“ (Hermann Hesse).

Dr Thanos Dokos writes in Kathimerini on Greek foreign policy, 15/12/2016

ELIAMEP - Mon, 19/12/2016 - 12:47

You can read here the article on Greek foreign policy, which was written by Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos. This commentary was published in the Greek daily Kathimerini on 15 December 2016 [in Greek].

Communications stratégiques : l'Est et le Sud

Fondation Robert Schuman / Publication - Mon, 19/12/2016 - 01:00
Selon la nature d'une organisation, les "communications stratégiques" peuvent aller du marketing à la politique. Elles peuvent également désigner un processus, une profession et, bien sûr, une discipline académique à part entière. Plus important : cette activité exige une étroite...

Fondation, Auditions de la Fondation sur le suivi du retrait du Royaume-Uni de l'Union européénne

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 19/12/2016 - 01:00
Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation, a été entendu par la mission d'information sur les suites du référendum britannique et le suivi des négociations de l'Assemblée nationale le 15 décembre et Jean-Claude Piris, ancien directeur juridique du Conseil et membre du comité scientifique de la Fondation, par le Groupe sénatorial de suivi sur le retrait du Royaume-Uni le 14 décembre.

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