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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Mis à jour : il y a 3 jours 15 heures

Frappe de Bounti. Des civils étaient bien sur place affirme la MINUSMA. Paris critique le rapport (v2)

mar, 30/03/2021 - 15:55

(B2) La frappe de l’armée française sur Bounti, au centre Mali, le 3 janvier, a tué 19 civils indique un rapport de la mission des Nations-Unies au Mali publié ce mardi (30 mars) 

La présence de civils et d’hommes armés

La Division des droits de l’Homme de la Minusma confirme plusieurs éléments. 1° « La tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils » . 2° Parmi eux, la présence de « cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma ». 3° Au moins 22 personnes, dont trois des membres présumés de la Katiba Serma présents, ont été tuées (19 directement, 3 lors de leur transfert). 4° Au moins huit autres civils ont été blessés lors de la frappe. 5° Les victimes sont tous des hommes âgés de 23 à 71 ans dont la majorité habitait le village de Bounti (ou Bounty selon les orthographes). Le rapport de l’ONU confirme donc notre analyse d’une confusion entre civils et rebelles armés (lire Frappe de Bounti : deux versions différentes qui convergent ? L’hypothèse d’une demi-bavure reste latente).

Vigoureux démenti des Armées et critique du rapport

Le ministère français des Armées affirmait avoir frappé uniquement des djihadistes, rassemblés à l’écart du village, et hors de toute présence de civils pour un mariage (lire : Frappe aérienne à Bounti. Aucun dégât collatéral affirment Maliens et Français). Il maintient sa version « avec constance et avec force » dans un communiqué publié aujourd’hui. « Les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel. » Paris attaque même de façon vigoureuse la fiabilité du rapport et sa « méthodologie » qui appelle de « nombreuses réserves ». « Elle oppose des témoignages locaux non vérifiables et des hypothèses non étayées à une méthode de renseignement robuste des armées françaises, encadrée par les exigences du droit international humanitaire ». Et le ministère de nier que « ce rapport apporte une quelconque preuve contredisant les faits décrits par les forces armées françaises ».

Des règles strictes de collecte d’information

L’enquête de la MINUSMA a pourtant été effectuée avec toute la rigueur possible, affirme-t-on du côté de l’ONU. L’équipe a observé des « règles strictes de collecte d’information et de témoignages » afin de s’assurer non seulement du respect des « plus hauts standards » en la matière, mais également « de la crédibilité, la pertinence et fiabilité des éléments collectés ». L’équipe a organisé des « entretiens présentiels individuels avec au moins 115 personnes et avec au moins 200 personnes lors des réunions groupées, et réalisé plus d’une centaine d’entretiens téléphoniques ».

Des préoccupations importantes, une demande d’enquête

Pour la MINUSMA, cette frappe soulève des « préoccupations importantes » quant au respect des principes de la conduite des hostilités, notamment le « principe de précaution » et l’obligation de faire tout ce qui est « pratiquement possible pour vérifier que les cibles sont bien des objectifs militaires ».

Une demande d’enquête indépendante, crédible et transparente

Au terme de l’enquête, la MINUSMA fait trois recommandations aux autorités maliennes comme françaises : 1° Diligenter une « enquête indépendante, crédible et transparente » afin d’examiner les circonstances de la frappe et son impact sur la population civile de Bounti ; 2° Revoir les processus de préparation d’une frappe ainsi que des critères utilisés pour déterminer la nature militaire de l’objectif ; 3° Établir les différentes responsabilités et se préparer (le cas échant) à octroyer « une réparation appropriée » aux victimes et aux membres de leurs familles.

Commentaire : si certains arguments du ministère des Armées peuvent être entendus, notamment sur le risque d’une propagande terroriste, cette sortie apparait pour le moins maladroite et totalement à rebours de la position habituelle de la diplomatie française. Ne pas répondre à des demandes classiques d’un rapport, comme l’enquête indépendante, est pour le moins brutal et déconcertant. Ce type d’échappatoire pourrait se retourner vite contre ses auteurs et coller longtemps aux basques du gouvernement français. Le Quai d’Orsay demande régulièrement ce type d’enquête en cas d’incident. Cela a été le cas récemment pour la Biélorussie, la Chine ou la Russie, avec en retour une fin de non-recevoir. En utilisant le même procédé que certains régimes autoritaires, la France se tire donc une balle dans le pied et risque de semer plus de confusion que d’apporter de la clarté.

(Nicolas Gros-Verheyde)

le communiqué de la MinusmaTélécharger Le Rapport de la MinusmaTélécharger

Mis à jour à 17h45 et 18h avec d’autres éléments du rapport + la demande d’enquête indépendante + le commentaire

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Catégories: Défense

Nouveau commandant de force. Nouveau navire-amiral. Et mandat prolongé… l’opération Irini se poursuit

mar, 30/03/2021 - 14:58

(B2) L’opération européenne de contrôle de l’embargo international (armes et pétrole) au large de la Libye a reçu un nouveau mandat de deux ans. Jusqu’au 31 mars 2023. L’Italie reprend le flambeau de la Grèce

Le San Giorgio, nouveau navire amiral de l’opération Irini (crédit : MOD Italie)

Un Italien commandant de la force navale

C’est le capitaine de vaisseau italien Stefano Frumento (promu contre-amiral) qui prend la tête de la force navale de l’Union européenne (EUNAVFOR Med) à partir de jeudi (1er avril) au large de la Libye. Originaire de Savone, il s’était distingué notamment en commandant le Nave Grecale, au plus fort de la crise des migrants. En juillet 2014, il avait ainsi recueilli à bord près de 600 migrants, comme le rapportait alors le quotidien La Repubblica. Le Nave Grecale était une des premières frégates italiennes engagées dans les opérations de secours de migrants au large de la Libye dans le cadre de l’opération nationale Mare Nostrum, démarrée en octobre 2013. Plus récemment, il a commandé le GOI (Gruppo Operativo Incursori), le groupement des nageurs de combat de la marine italienne (son corps d’origine), avant de prendre en 2019 le commandement du porte-avions Giuseppe Garibaldi (C-551). NB : son passage dans l’opération européenne n’est donc pas anodin. Et il pourrait être un propulseur vers d’autres postes dans l’avenir.

Changement de pavillon pour le navire-amiral

Le contre-amiral Frumento remplace son homologue grec Theodoros Mikropoulos qui assurait le commandement depuis le 19 octobre 2020. Il opérera à bord de l’ITS San Giorgio (L-9892) qui sera le nouveau navire amiral. L’équipage du navire de débarquement porte-hélicoptères est un bon connaisseur de la zone et des opérations européennes. Le San GIorgio était le navire amiral de l’opération Irini durant l’été 2020 (lire : Le navire-amiral italien de l’opération Irini, le San Giorgio, arrive en renfort et Changement de navire amiral à EUNAVFOR Med Irini). Il a aussi officié dans l’opération précédente, Sophia, notamment pour assurer la formation des garde-côtes libyens (lire : Les premiers garde-côtes libyens diplômés ! Le San Giorgio quitte le bord).

Prolongation de deux ans

L’opération Irini vient d’être prolongée pour une durée de deux ans, avec un mandat quasi-inchangé. Seule modification importante : des précisions sur les conditions de déroutement des navires et du sort des matériels militaires saisis (destruction ou transfert dans un autre pays). (Lire : L’opération EUNAVFOR Med Irini prolongée de deux ans. Des précisions sur le déroutement des navires). Le commandement de l’opération reste aux mains d’un Italien, le contre-amiral Fabio Agostini, qui exerce ses fonctions depuis le QG de Rome.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Catégories: Défense

Ça chauffe à Palma (Mozambique). Une attaque en règle de djihadistes très organisée (v2)

dim, 28/03/2021 - 23:31

(B2) La ville de Palma – au nord du Mozambique, dans le Cabo Delgado – est depuis mercredi (24.03) le théâtre d’une attaque de groupes armés terroristes. Attaque plutôt organisée et massive si on en croit les sites locaux

Une des résidences de Palma prises sous le feu (crédit : Africain Century)

Une attaque très organisée

L’attaque, très coordonnée, a commencé à Palma, mercredi (24.03) à 16h15 très exactement indique un communiqué publié jeudi par le ministère mozambicain de la Défense. Les assaillants ont afflué dans trois directions : «  1) le passage de Pundanhar, Manguna, 2) la Via Nhica do Rovuma, et 3) l’aérodrome ». Un aérodrome situé à six kilomètres de la ville et sert de porte d’entrée principale à Afungi, où se trouvent les installations des entreprises qui explorent le gaz naturel. Au moins 100 hommes armés, en tenue militaire. y ont participé selon le site local communautaire Pinnacle News.

Un scénario bien organisé

Cet assaut du groupe Ahlu Sunna wal Jamaa (ou Al Chabaab, les jeunes) sur trois lieux ne tient pas du hasard. En bloquant le passage de Pundanhar, cela empêchait les FDS, les forces de défense et de sécurité mozambicaines, « de se renforcer avec des troupes installées à Mueda » explique le journaliste Marcelo Mosse de Carta de Moçambique. En attaquant le village de Manguna, « le seul sentiment de refuge pour la population était de se précipiter vers Palma ». Une ville devenue en quelques mois presqu’une « ville assiégée ». Les terroristes se sont mêlés à la foule des fugitifs, franchissant les sortes de checks points avec des sacs à dos. « À l’intérieur de Palma, ils ont ouvert leurs sacs, ont sorti leurs armes et ont commencé à attaquer des cibles militaires et civiles. »

Les habitants en fuite

Les habitants de la ville ont alors fui où ils pouvaient. Certains vers la forêt ou vers la Tanzanie. D’autres vers le port ou la plage. Plusieurs navires se relayant pour effectuer un pont naval en rapatriant plusieurs centaines de personnes vers la ville de Pemba située à plusieurs dizaines de km plus bas sur la côte. D’autres, dans la péninsule d’Afungi, ont pu trouver refuge auprès des forces militaires qui les ont accueillis dans d’immenses caches.

À l’Hôtel Amarula Palma

Quelques 200 personnes, essentiellement des travailleurs des installations d’exploitation du gaz naturel liquéfié (GNL), se sont d’abord dirigées vers l’hôtel Amarula Palma. Un des plus récents de la ville. Une première tentative d’exfiltration par hélicoptères a permis d’évacuer quelques personnes (des responsables gouvernementaux surtout). Mais elle a dû s’interrompre. Une autre tentative par la route a été effectuée, vendredi (26.03). Mais au moins sept d’entre elles ont été abattues alors qu’elles étaient évacuées. D’autres ont été blessées, dont un Portugais. Ses jours ne sont pas en danger a précisé le président, Marcelo Rebelo de Sousa, aux journalistes du Palais de Belém, selon la presse portugaise. D’autres sites ont été attaqués, tels le Palma Villages. Une partie du personnel « 19 personnes qui travaillaient sur le site et 4 clients » ont pu être secourus [samedi] 27 mars « au matin sous un feu nourri » précise le groupe Africain Century dans un communiqué. Les « efforts se poursuivent pour localiser les autres.

Les deux tiers de la ville détruite, des dizaines de victimes civiles, au moins 21 soldats tués

Le nombre de victimes est incertain. Mais il pourrait être élevé. La situation est dramatique selon Pinnacle News. « Les deux tiers de la Vila Sede de Palma ont été incendiés durant trois jours d’attaques consécutives. Il y a des dizaines de civils avec des corps décapités ou abattus. Au moins 21 soldats ont également été tués au combat. » Les témoignages des habitants qui ont fui parlent de plusieurs personnes tuées, et de corps d’adultes et d’enfants dans les rues. La situation reste confuse, car militaires et djihadistes portent parfois le même uniforme.

Communications mobiles coupées

Toutes les communications mobiles sont coupées. Le relais central de l’opérateur mobile local Vodacom a explosé. Mais des messages audios ont pu parvenir à Pinnacle News, en utilisant des lignes de communication alternatives fournies par la multinationale Total. La plus grosse unité de santé de la ville a été « occupée » par les djihadistes, le personnel médical ayant « fui ». Les trois agences bancaires ont été la cible d’attaques.

Une situation suivie de près à Bruxelles, Paris et Lisbonne

Du côté européen, on affirme suivre de près la situation. Le Mozambique a d’ailleurs été l’une des questions abordées dans l’entretien qu’ont eu en bilatéral les ministres français (Jean-Yves Le Drian) et portugais (Augusto Santos Silva) en marge de la ministérielle de l’OTAN, mardi (23 mars), selon nos informations (confirmées par la présidence portugaise). La question d’aller plus loin et de mettre en place un soutien européen à la formation des forces anti-terroristes mozambicaines est clairement sur la table.

La mise en place d’un soutien européen sécuritaire à l’étude.

Entre l’humanitaire et le développement, « la dimension sécuritaire est aujourd’hui la plus faible de la coopération européenne avec le Mozambique. C’est celle qui doit augmenter. Avec probablement une mission de formation militaire, une mission non exécutive. » indiquait fin janvier Augusto Santos Silva dans une interview exclusive à B2, juste après une mission exploratoire à Maputo. « Il faut intervenir, appuyer les autorités mozambicaines et travailler avec les acteurs de la région, dont la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), avant que le problème ne prenne une autre dimension… Il est de notre intérêt d’éviter la contamination régionale des réseaux terroristes et des liaisons de ses réseaux avec toutes sortes de trafics. »

Environ 2000 rebelles

Même s’il Il n’y a « pas de calcul précis du nombre d’insurgés au Nord du Mozambique, les estimations les plus crédibles signalent moins de 2000 personnes » parmi eux. Le ministère portugais a réitéré jeudi (25.03) son « engagement à renforcer la coopération avec le Mozambique, tant au niveau bilatéral qu’au niveau de l’Union européenne, en vue de soutenir la stabilisation de la situation dans la province de Cabo Delgado ».

La reprise de Total avortée et un relais sécuritaire

Cette attaque survient à un moment critique. Le Français Total, bien implanté au Mozambique, venait tout juste d’annoncer son retour dans la zone et la reprise de la construction du site destiné à produire du gaz liquéfié. Retour interrompu aujourd’hui. Tandis que le contrat de Dyck Advisory Group (DAG) , société privée sud-africaine, qui assure une partie de la sécurité avec des hélicoptères, prend fin début avril (le 6), les forces armées du Mozambique (FADM) devant prendre le relais avec des hélicoptères fournis par un autre privé, Paramount. Un hélicoptère de type russe Mi-8 (transport) a déjà rejoint le terrain. Et une quinzaine de pilotes mozambicains ont été formés à la Paramount Technical Training Academy, pour piloter des hélicoptères Gazelle selon le site Zitamar. Des pilotes ukrainiens seront aux commandes de Mi-17 (plus récent que le Mi-8) et Mi-24 (hélicoptère d’attaque).

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. La violence est endémique au Cabo Delgado région au Nord du Mozambique. Au moins 38 civils sont déjà morts ce trimestre (avant le 19mars) selon la base de données ACLED, et 330 en 2020.
Mozambique. Réflexion lancée pour une EUTM. Il faut agir vite avant d’avoir un État islamique en Afrique centrale (Santos Silva)

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Les chars Leclerc français en présence avancée dans le froid estonien

ven, 26/03/2021 - 20:30

(B2) Le détachement français a officiellement pris ses quartiers dans le camp militaire estonien de Tapa jeudi (25.03), aux côtés des Britanniques. Un déploiement dans le cadre de la présence avancée renforcée de l’OTAN aux frontières avec la Russie

Un détachement de 300 militaires

Fort de 300 militaires, le détachement de l’armée de Terre sera déployé jusqu’en mars 2022. Il comprend un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à dominante blindé, composé de douze chars Leclerc (deux pelotons), un peloton de reconnaissance et une section de combat d’infanterie (avec 8 véhicules blindés de combat d’infanterie ou VBCI et 21 véhicules blindés légers ou VBL), une section de combat du génie (avec deux engins blindés du génie) et une équipe d’observation et de coordination des feux.

Le tout complété par un élément de soutien national (ESN), composé d’un détachement logistique (avec 2 dépanneurs de chars Leclerc, 6 porte-engins blindés et 7 porteurs polyvalents logistiques ou PPLOG), d’un détachement prévôtal et d’un détachement de contre-ingérence. Le colonel Bruno Démésy, issu des transmissions et ancien chef du département médias de la DICOD, assure le rôle de représentant national (Senior national representative) au sein de l’état-major britannique.

Un déploiement au titre de la présence avancée renforcée

La France déploie tous les ans un contingent militaire alternativement en Estonie au sein du bataillon multinational britannique et en Lituanie au sein d’un bataillon multinational allemand. Ce qu’on appelle dans l’armée française la mission Lynx correspond à la posture de présence avancée renforcée décidée au sommet du Pays de Galles en 2014 entre les Alliés de l’OTAN pour ‘réassurer’ ses pays les plus à l’Est (Baltes et Polonais) soumis à une pression croissante de la Russie.

La Lettonie est couverte aujourd’hui par un bataillon multinational canadien, basé à Adazi, avec des Espagnols, Slovaques, Slovènes, Albanais et Monténégrins, et Polonais. En Lituanie, le bataillon multinational allemand, basé à Rukla, comprend des Néerlandais, Luxembourgeois, Norvégiens, Islandais, Tchèques). La Pologne est couverte par un bataillon multinational américain essentiellement, basé à Orzysz, avec un soutien belge et britannique.

(NGV)

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Un groupe armé rebelle neutralisé par l’opération Barkhane

jeu, 25/03/2021 - 23:14

(B2) La force Barkhane a procédé jeudi (25.03), en fin de matinée, à une frappe neutralisant un « groupe armé terroriste » (GAT) à 60 km au Nord de In Deliman (dans le cercle d’Ansongo). Cette frappe a été ordonnée « après une phase de renseignement et d’identification » ayant permis de « caractériser la présence et le regroupement d’un groupe armé terroriste » annonce l’état-major des armées (France). Au cours de la frappe, 3 motos ont été détruites.

(NGV)

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Le 18e A400M arrive, avec de toutes nouvelles capacités

jeu, 25/03/2021 - 20:37

(B2) Un nouveau appareil de transport de type A400M Atlas a été réceptionné à Séville (Espagne) mercredi (24 mars) par la direction générale de l’armement.

C’est le 18e de la série. Mais il s’agit pour la France du premier A400M doté d’emblée des deux nouvelles capacités certifiées en mai 2020 par la DGA et ses homologues des six autres pays partenaires du programme. La première est la possibilité de larguer jusqu’à 58 parachutistes par les deux portes latérales de l’avion en simultané. La seconde est la capacité de suivi de terrain à très basse altitude en mode automatique dans les conditions de vol à vue, « une première mondiale pour un avion de transport » affirme-t-on pas peu fier à la DGA.

L’appareil doit être livré à l’armée de l’Air et de l’Espace dans les prochains jours.

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Le Grace A inspecté par l’opération Irini

mar, 23/03/2021 - 18:22

(B2) L’équipe de visite de ITS Borsini (P-491), le patrouilleur de haute mer de la marine italienne, est montée à bord du Grace A, un cargo battant pavillon du Cameroun, au large de la Libye, vendredi dernier (19.03). Objectif : contrôler que le navire n’était pas en infraction avec l’embargo international sur les armes à destination de Libye.

Le Grace A (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

« Rien de suspect n’a été trouvé à cette occasion. Et le navire a été autorisé à poursuivre sa route » précise Josep Borrell, le haut représentant de l’UE, dans un tweet. Le chef de la diplomatie européenne a pu assister quasiment en direct à l’inspection, ayant visité le QG de l’opération. C’est la neuvième inspection menée par l’opération IRINI depuis un an. NB : Le ‘Grace A’ est un vieux client des marines européennes. Il y a un an, des soupçons s’étaient fait jour sur la possibilité que le ‘Grace A‘ soit utilisé pour transporter du matériel militaire turc vers le gouvernement de Tripoli en Libye, en violation de l’embargo sur les armes imposé au pays.

(NGV, avec JSB st.)

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Blacklisté par les Chinois, l’eurodéputé Michael Gahler témoigne

mar, 23/03/2021 - 11:12

(B2) C’est l’un des dix Européens, dont cinq eurodéputés, mis sur la liste noire des autorités chinoises. En représailles aux sanctions décidées par l’Union européenne lundi (22.03) pour les violations des droits de l’homme dans la région du Xinjiang. Une surprise, mais pas tant…

Michael Gahler a été reçu hier (lundi) par le président du Parlement européen, David Sassoli, avec d’autres députés européens inscrits sur la liste noire de la Chine. (crédit : Parlement européen)
  • Député européen depuis 1999, l’Allemand Michael Gahler (PPE/CDU), est coordinateur pour le parti chrétien-démocrate (PPE) à la commission des Affaires étrangères.

Pourquoi pensez-vous êtes plus précisément ciblé ? 

Outre mon engagement constant en faveur de la démocratie et des droits de l’homme et la dénonciation des déficits respectifs en Chine, ma position de président du groupe d’amitié avec Taïwan au Parlement européen aura probablement aussi joué un certain rôle.

Ces sanctions vous surprennent-elles ? 

Je ne m’attendais pas à être la cible des représailles chinoises, mais je ne suis pas fondamentalement surpris par les sanctions elles-mêmes. Cependant, il y a pire que d’être interdit d’entrée dans le pays par un gouvernement qui maintient un million de personnes dans des camps de travail forcé, simplement parce qu’elles appartiennent à une certaine minorité ethnique. Je pense notamment aux gens qui sont retenus dans le pays et emprisonnés comme otages politiques, comme le citoyen suédois Gui Minhai ou les deux Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor.

Avez vous déjà été menacé de près ou de loin par les autorités chinoises au titre de vos activités de parlementaire ? 

Je suis pratiquement sûr que les Chinois me surveillent, notamment dans le cadre de mes activités de défense de Taïwan. Mais je n’ai jamais été directement menacé.

Pourquoi pensez-vous qu’ils vous surveillent ?

Les méthodes de travail des services de surveillance chinois sont bien connues. Je suppose que ces méthodes seront également utilisées contre nous, Européens, chaque fois que les dirigeants chinois verront leurs intérêts menacés. Nos paroles franches et nos critiques justifiées à l’égard des violations des droits de l’Homme commises à l’encontre de leurs propres citoyens et de la menace militaire pesant sur les États voisins ne sont évidemment pas familières aux dirigeants de Pékin et ne sont pas les bienvenues – mais c’est précisément la raison pour laquelle nos paroles sont nécessaires.

Avez-vous le souvenir de sanctions ayant déjà visé des députés européens? 

Je me souviens de deux cas où des députés européens ont été la cible de sanctions étrangères. Dans le premier cas, peu après le tournant du millénaire, le Zimbabwe a sanctionné plusieurs députés européens, dont moi-même, pour avoir critiqué les élections parlementaires et présidentielles dans ce pays. Le deuxième cas que je connais s’est produit en 2014, lorsque la Russie a imposé des sanctions aux députés européens en réponse aux sanctions de l’UE liées à l’annexion illégale de la Crimée.

Le Parlement européen se réunit demain (mercredi) et jeudi. Doit-il marquer le coup ? Et comment ?

Notre session plénière ne devrait pas être perturbée par la réaction excessive des dirigeants chinois. Le Président du Parlement a déjà condamné lundi les mesures chinoises comme étant injustifiées et inacceptables. Nous évoquerons la nouvelle situation en temps utile dans nos organes compétents, tels que la commission des affaires étrangères, la commission du commerce ou la délégation pour les relations avec la République populaire de Chine.

(Propos recueillis par Emmanuelle Stroesser)

Échange par courriel, en français, entre lundi et mardi 22 et 23 mars

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La Suède et Takuba, la Russie, l’Otan par Peter Hultqvist

dim, 21/03/2021 - 22:10

(B2) Le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist, était l’invité de B2 cette semaine pour un tour d’horizon de quelques sujets d’actualité. Quelles bonnes phrases…

Task Force Takuba : les Suédois pleinement opérationnels fin mars

Les 150 Suédois présents au Sahel (forces spéciales et hélicoptères) seront « pleinement opérationnels très bientôt, avant fin mars ». Il n’y a pas de mentoring (accompagnement des forces maliennes par les Suédois). C’était « une préférence du côté des Français de rechercher différentes compétences ». 

Sahel : un engagement nécessaire

« J’espère que de plus en plus de pays participeront à l’opération. C’est nécessaire. Il y a un besoin de davantage de soutien de la part des autres en pratique. […] La lutte contre les terroristes internationaux est très importante. Il y a un grand risque que ces terroristes aillent en Europe ».
 
La Russie : la menace réelle

« La Russie n’est pas une menace, c’est la réalité.  C’est 2008 et la Géorgie. C’est 2014 et l’annexion de la Crimée. C’est la guerre dans l’Est de l’Ukraine. C’est la situation déséquilibrée en Biélorussie. […] C’est la désinformation. […] Ce sont beaucoup d’exercices ou d’opérations dans notre voisinage. »

Rejoindre l’OTAN n’est pas une option
 
« Au gouvernement, nous défendons tous les alignements militaires. Nous ne sommes pas intéressés à changer la doctrine de sécurité suédoise. […] Il est plus sage d’avoir ces coopérations directes et de construire l’interopérabilité dans les réalités pratiques que de commencer un grand débat ».
  
Participation au Programme Tempest

« Nous avons un accord. Et nous travaillons sur la base de cet accord. Je n’ai pas plus de commentaires sur ce sujet ».

(Aur.P.)

Lire : La Russie n’est pas une menace, c’est une réalité ! Mais la Suède n’entend pas changer de doctrine et adhérer à l’OTAN (Peter Hultqvist)

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Catégories: Défense

Une frégate danoise dans le Golfe de Guinée à l’automne

dim, 21/03/2021 - 13:05

(B2) Le Danemark s’engage dans les présences maritimes coordonnées dans l’Ouest de l’Afrique. Objectif : lutter contre les pirates locaux et protéger les navires , en particulier les porte-containers de Maersk Line, le géant maritime danois

L’Absalon engagé dans le groupe maritime permanent de l’OTAN (SNMG1) en 2020 (crédit : OTAN – Archives B2)

Un navire de la marine danoise va être engagé dans le Golfe de Guinée, à partir de novembre 2021, pour une période de cinq mois jusqu’à mars 2022, a annoncé le gouvernement danois mardi (16 mars). A bord un hélicoptère SeaHawk et des forces spéciales de la force opérationnelle navale, à même d’aborder les navires de façon ‘amicale’ ou plus ‘robuste’. Le navire a mission de lutter contre la piraterie, d’apporter son soutien aux navires marchands ou de les « escorter », et au besoin d’aller à leur secours ou d’opérer des sauvetages. NB : le nom du navire n’est pas précisé, mais il pourrait s’agir de l’Absalon (L-16), engagé à plusieurs reprises dans la lutte contre la piraterie dans l’Océan indien dans le cadre des opérations de l’OTAN en 2008-2014 (lire : Une attaque déjouée en Mer rouge. La piraterie en mode « veille active » ?)

Ne pas se contenter de regarder

« La sécurité maritime remise en question. Les pirates sont à l’origine de plusieurs enlèvements graves dans la région. Cela menace la sécurité des équipages danois et étrangers. Dans une telle situation, nous pouvons et ne devons pas nous contenter de regarder » a déclaré le ministre de la Défense Trine Bramsen dans un communiqué parvenu à B2. « Nous devons défendre le droit à la libre navigation. Une présence militaire internationale est nécessaire. » Le Danemark veut aussi œuvrer pour que « davantage de pays assument une responsabilité », dans la région.

Dans le cadre des présences maritimes coordonnées

Le navire sera placé sous le commandement danois et restera dans les eaux internationales. Sa présence sera « coordonnée » avec les autres « alliés et partenaires » du Danemark dans la région, précise Copenhague. C’est l’application même du nouveau concept européen des présences maritimes coordonnées qui rassemble en particulier quatre pays (la France, l’Espagne, le Portugal et l’Italie). Cela s’accompagne d’une coopération avec les États côtiers pour les « aider les pays à prendre en charge eux-mêmes la sécurité » comme l’indique le le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod. Il s’agit de combattre à la fois « les attaques de pirates et les causes de la piraterie ». .

Un intérêt vital pour le Danemark

La proposition doit encore obtenir l’aval du Folketing (le Parlement danois). Ce qui ne devrait pas susciter trop de problèmes. Le pays a une forte tradition maritime. C’est « la cinquième plus grande nation maritime du monde » se vante même le gouvernement. En moyenne, « jusqu’à 40 navires danois naviguent quotidiennement » dans le golfe de Guinée. Et cela représente une valeur marchandise de près de 10 milliards de couronnes danoises par an. « Notre responsabilité est engagée lorsque la sécurité de nos gens de mer et le droit à la libre navigation sont menacés. » précise Jeppe Kofod.

Le poids de Maersk

Avec Maersk Line, le Danemark dispose surtout de la première compagnie maritime et du plus grand armateur de porte-conteneurs du monde. Le simple chiffre d’affaires du groupe représente environ 13% du produit intérieur brut du pays. Un armateur qui a beaucoup œuvré pour cette présence militaire dans le Golfe. Les Danois militaient d’ailleurs pour davantage qu’une simple présence coordonnée, pour une opération de type de celle montée par les Européens et l’OTAN au large de la Somalie en 2008 (respectivement EUNAVFOR Atalanta et Ocean Shield).

Un engagement danois de longue date

Cela peut apparaitre avec un certain paradoxe pour un pays qui a un opt-out (une dérogation) à la politique de sécurité et de défense européenne. Une certaine continuité pour un pays qui est membre de l’initiative européenne d’intervention et a toujours répondu présent dès qu’il s’agissait d’assurer la liberté de navigation. Il s’est engagé ainsi dans la mission de surveillance maritime (EMASOH ou Agenor) initiée par la France pour assurer la surveillance du détroit d’Ormuz et du golfe arabo-persique (lire : Le Danemark se lance dans le détroit d’Ormuz aux côtés des Français). Un représentant spécial pour la sécurité maritime, l’ambassadeur Jens-Otto Horslund, a d’ailleurs été nommé en janvier.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : La surveillance maritime devient un vecteur de la défense européenne

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Le Charles-de-Gaulle et le groupe aéronaval dans le Golfe d’Aden, aux côtés des ‘Atalanta’ (v2)

ven, 19/03/2021 - 16:42

(B2) Le groupe aéronaval français a participé à un exerice Passex avec l’opération européenne de lutte anti-piraterie

La frégate Makkah (814) de la marine saoudienne au premier plan, le porte-avions Charles de Gaulle au fond (crédit : DICOD)

Après avoir navigué en mer Rouge, la Task Force 473 composée du porte-avions Charles de Gaulle (R-91), de la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul (D-621), de la frégate multi missions (FREMM) Provence (D-652), de la frégate belge Léopold 1er, (F-930), du bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var (A-608) et d’un sous-marin nucléaire d’attaque a franchi le détroit de Bab el Mandeb mercredi (10.03). Il a été rejoint par le destroyer américain USS Laboon. Le groupe a alors rejoint Djibouti pour quelques heures au mouillage.

Le GAN en soutien d’Atalanta

Tandis que les aéronefs du Groupe aérien embarqué (GAé) menaient une campagne de tirs sur « les champs de tirs djiboutiens de Koron » — annonce l’état-major des armées, les bâtiments ont ensuite « patrouillé durant quatre jours dans le golfe d’Aden », de concert avec les navires de l’opération de l’Union européenne (EUNAVFOR ATALANTA) chargée de la lutte contre la piraterie et les trafics en tout genre. Avec deux objectifs : d’une part, le « partage d’informations sur zone » et, d’autre part, densifier la présence sur place pour « garantir la sûreté de cette zone maritime stratégique » comme l’indique l’état-major des armées.

En fait il s’agit d’un ‘Passex’, un exercice combiné pour partager techniques et procédures et améliorer la sécurité maritime (1). A cette occasion, a été été effectué un exercice dit ‘Fast Rope’ vers le navire-amiral d’Atalanta, le Castilla. C’est-à-dire le débarquement de forces spéciales ou équipes d’embarquement via hélicoptères (en l’occurrence un NH-90) à l’aide d’une corde lisse. Dispositif qui permet d’arriver « rapidement » sur un navire.

(NGV)

  1. Ce type d’exercice a lieu régulièrement entre navires alliés ou partenaires, pour mieux appréhender les atouts de chacun et faciliter les interopérabilités.

Mis à jour avec les précisions sur le Passex et l’identité du navire sur la photo

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Les F-16 belges reprennent du service

ven, 19/03/2021 - 14:54

(B2) La force aérienne belge a repris progressivement les vols de F-16 cette semaine. Alors qu’elle était restée clouée au sol durant une semaine, suite à un défaut technique. L’aviation néerlandaise avait repris temporairement la tâche de protection de l’espace aérien du Benelux. (JSB, st.)

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Un an d’opération pour Irini. Et un bilan dont les Européens n’ont pas à rougir

jeu, 18/03/2021 - 06:55

(B2) L’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes et le pétrole de la Libye arrive à sa première année d’exercice. L’occasion de faire un bilan, puisé aux meilleures sources

Abordage du BF Esperanza (crédit. EUNAVFOR Med Irini)

L’opération européenne Irini a été déployée pour succéder à l’opération soeur Sophia avec un objectif principal : le contrôle de l’embargo sur les armes et le pétrole, imposé par le conseil de sécurité des Nations unies. On peut préciser que l’Union européenne est la seule force présente aujourd’hui en Méditerranée à assurer ce contrôle.

Quel est le bilan de l’opération déployée en Méditerranée centrale depuis un an ?

EUNAVFOR Med Irini a effectué 2340 interrogations de navires (hailings), 94 approches amicales (friendly approach), 8 abordages (boarding) . L’opération a émis aussi 14 recommandations d’inspection (un procédé moins connu). Certaines ont transité via Europol jusqu’aux autorités portuaires européennes avec contrôle par les polices locales. 8 inspections ont été conduites directement par l’opération. Du côté aérien, 194 avions suspects ont été repérés, et 25 aéroports ou zones d’atterrissage examinées. Sans oublier les 16 ports surveillés. Pour parfaire le tout et sourcer les informations, 563 sets d’images satellites ont été analysés par le centre satellitaire de l’UE (SatCen).

La liste des navires inspectés

Où partent les informations recueillies ?

22 rapports confidentiels ont été envoyés au groupe d’experts ‘sanctions’ des Nations unies. Des rapports étayés et sourcés établissant des violations de l’embargo de façon plutôt assez équilibrée : 9 rapports concernent des violations au profit de l’Ouest libyen (Gouvernement d’entente nationale de Tripoli), 12 au profit de l’Est libyen (camp Haftar), une concerne des violations commises des deux côtés.

Comment l’opération choisit les bateaux qu’elle interroge, inspecte ou aborde ?

Nous avons interrogé un responsable européen. Voici sa réponse. « Si nous n’avons pas de preuve évidente, pas de renseignement sur un navire, nous faisons normalement une interrogation (hailing). Nous pouvons aussi décider (ensuite ou directement] de visiter un navire, soit parce que nous n’avons pas d’information ou pas vraiment beaucoup d’information. L’équipe monte à bord, à l’invitation du capitaine, échange avec le capitaine (ou l’équipage). C’est très utile pour comprendre quel type de marchandise il transporte, où il va. Mais pas seulement. Cela permet surtout d’avoir certains renseignements sur ce qui passe en mer, sur le port de départ, celui d’escale, etc. Enfin, si nous avons des indices raisonnables qu’il y a implication dans un trafic ou le transport de matériels illicites, de façon assez consistante, alors nous abordons le navire pour mener une inspection. Jusqu’à présent nous n’avons jamais trouvé de matériel. » Sauf une fois, quand un navire a été stoppé et arrêté.

Quel est le sort du navire dérouté ?

C’était en septembre dernier, le navire Royal Diamond 7 a été pris sur le fait pour détention de matériel prohibé (du fuel pour avion) et dérouté sur la Grèce. Il y est resté un mois. La cargaison a été vidée et saisie. Et un procès est instruit contre l’armateur.

L’opération dispose-t-elle de suffisamment de moyens sur place ?

Un chef d’opération « ne dira jamais qu’il a assez de moyens ». Mais pour l’instant, Irini a « suffisamment » de moyens à la fois navals et aériens pour effectuer le coeur de ses missions : le contrôle de l’embargo sur les armes et sur le trafic de pétrole. Ce qui contraste singulièrement avec les débuts, où il n’était pas rare d’avoir un seul navire sur zone.

Quatre navires sont présents : le HS Aegean (Grec, qui est le navire amiral), le patrouilleur de haute mer italien ITS Borsini (P-491), le patrouilleur français Premier maitre L’Her et le navire de soutien allemand FGS Berlin.

En l’air, l’opération dispose de six appareils qui ont tous des petits noms : des drones italiens (alias Strega/Bolt), des avions, le ‘Pirate’ (Pologne), les Seagull (Luxembourg), le Joker (Allemagne), le Xenon (France), et le Digenis.

Quelle est la zone d’opération ?

Les moyens européens restent en dehors de la zone des 12 miles marins libyens, en haute mer. Le gouvernement libyen n’a pas autorisé aux navires européens le droit de contrôler ses ports et ses eaux territoriales. La zone d’opération (Area Of Operations) est divisée ainsi en trois sous-zones correspondant à des logiques différentes : la sous-zone Sud-Ouest (SAW), qui couvre globalement les eaux face aux territoires +/- tenus par le GNA, entre la frontière tunisienne et Syrte et remonte au Nord largement au-dessous de la Sicile ; une sous-zone est définie au Nord (SAN) entre Tunisie et Sicile (où naviguent plutôt les navires avec des migrants, et qui n’est couverte qu’au niveau aérien ; et une sous-zone Sud-Est (SAE), qui couvre les eaux face aux territoires +/- tenus par les forces de Haftar, entre Syrte et la frontière égyptienne, et remonte au Nord-Est non loin de la Crète.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Un exercice anti-terroriste au large de la Crète

mer, 17/03/2021 - 19:58

(B2) 450 militaires français ont été mobilisés samedi (13.03) dans « un exercice inédit de contre terrorisme en Méditerranée, au large de la Crète », a révélé la ministre française des Armées, Florence Parly, lors d’une audition au Sénat, mercredi (17.03). Le scénario : une prise d’otages sur un navire marchand. « Toute la palette » des moyens (terrestre, naval, aérien) a été mobilisée. Cet exercice « porte un message » souligne la ministre : « la Méditerranée ne sera jamais un espace de non droit ».

(Emm.S)

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Belgique. Un suspect pour crimes de guerre au Kosovo arrêté

mer, 17/03/2021 - 09:44

(B2) Pjetёr Shala vient d’être arrêté mardi (16 mars). Il est soupçonné de crimes de guerre durant la guerre du Kosovo. Un mandat d’arrêt et un acte d’accusation ont été dressés par un juge d’instruction des Chambres spécialisées du Kosovo (KSC). Pjetёr Shala sera détenu en Belgique, « dans l’attente d’un éventuel transfert vers le centre de détention des KSC à La Haye », ont annoncé les Chambres. Pour l’instant, pas d’information supplémentaire. « De plus amples informations seront fournies en temps utile, y compris des informations sur la publication de l’acte d’accusation confirmé, avec des expurgations si nécessaire », précisent les Chambres.

(Aur.P)

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Du grand chaud au grand froid, les troupes de montagne se préparent au combat de haute intensité (Hervé de Courrèges)

lun, 15/03/2021 - 14:15

(B2, à Varces) Entre un prochain départ au Mali dans la force Barkhane, les exercices programmés avec les Italiens l’an prochain, et la préparation au Grand Nord, l’agenda des chasseurs alpins donne l’impression du grand écart. Pas du tout, nous explique le général commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne. Nous sommes la capacité des milieux a-naturels

Le général Hervé de Courrères dans la caserne de Varces près de Grenoble © NGV / B2

À partir du mois de mai, une partie de la 27e BIM sera engagée au Mali, dans le cadre de la force Barkhane. Cela semble paradoxal de voir des montagnards dans le désert. En quoi des spécialistes du grand froid sont-ils bien adaptés au grand chaud ?

— Travailler dans des milieux naturels exigeants fait que les gens développent une rusticité, une capacité à endurer la souffrance et à développer l’effort qui leur servira. Et ce dans quelque circonstance que ce soit, au-delà des considérations climatiques. Un soldat qui sait combattre dans le froid sait combattre dans le chaud. On prend les meilleurs recrues dans leurs capacités psychologiques et physiologiques. Par ailleurs, le combat nécessite une cohésion d’ensemble, derrière un chef. Mais il faut aussi des personnes qui vont savoir faire montre d’initiative et de réactivité en toutes circonstances. Là aussi, le fait d’être dans un milieu naturel de montagne ou de grand froid développe ces aptitudes collectives — pour réagir à des incidents, savoir innover dans des modes d’action — qui donnent une approche toute particulière aux troupes de montagne quand elles se déplacent sur d’autres terrains.

Et, en Afrique, il n’y a pas que du désert…

— Oui, il y a aussi des zones de montagnes ! Un des intérêts du combat en montagne est de gérer la verticalité, c’est-à-dire de voir le monde en 3D. Quand vous gérez la verticalité, vous gérez un peu plus de complexité. Vous intégrez le fait que tout ce qui se situe au-dessus de vous peut vous aider dans une manœuvre : ce peut être un élément naturel comme un sommet de montagne ou de colline, ce peut être un drone, un ballon ou le sommet d’une maison ou d’un immeuble. Vous gérez aussi un espace de combat très différent de l’habitude. C’est très utile notamment quand on s’engage dans les zones urbaines. Nos soldats ont tout de suite le regard porté vers le haut. C’est l’aphorisme du montagnard : « qui tient les hauts tient les bas ». Ils ont tout de suite cette logique d’aller quérir du renseignement par les sommets plutôt que d’essayer de le gérer dans un monde complètement plat.

Cet engagement ne sera pas de tout repos. Il est risqué. Vous le redoutez ?

— Le risque est notable. C’est certain. Et je prépare mes soldats à y être confrontés. Nous évoluons sur un théâtre complexe. Quel est l’ami, l’ennemi, le partenaire ? C’est toujours assez difficile à déterminer. En tant que militaires, ce que nous devons faire, avant tout, est définir l’ennemi. Je ne vous ferai pas un cours là-dessus. Ce qui est sûr, c’est que nos soldats sont coutumiers à gérer de l’incertitude.

gérer l’incertitude ?

— Oui. Dès qu’ils se déplacent quelque part dans leur milieu, milieu montagneux, ils sont en permanence aux aguets de ce qui peut se passer, avalanche de pierres, avalanche de neige, survenue d’un orage. Leur mode de raisonnement opérationnel les amène à analyser leurs opérations toujours avec des cas non conformes à l’ordinaire, pour pouvoir se dire : comment vais-je réagir si les choses n’arrivent pas comme elles pourraient raisonnablement se produire ? Cette capacité à être toujours dans une logique très ouverte en terme de spectre d’occurrence leur donne une grande force pour gérer un ennemi aussi insaisissable que l’ennemi terroriste qu’ils combattent dans les sables du désert.

Ce n’est pas la première fois que les montagnards partent dans Barkhane, quel est le changement aujourd’hui ?

— Ce qui change par rapport aux derniers engagements de la Brigade en bande sahélo-saharienne (BSS), c’est l’arrivée de partenaires africains du G5 Sahel qui montent de plus en plus en puissance et avec lesquels nous allons travailler beaucoup plus que par le passé. Conformément aux engagements au sommet de N’Djamena. Nos soldats se préparent à accompagner les forces amies pour évaluer leur capacité et combattre avec eux. Ce n’est pas l’armée française qui est en tête en permanence. Ce partenariat militaire opérationnel (ou PMO) est vraiment l’évolution majeure du théâtre sahélien, au-delà de l’arrivée des Européens dans la task force Takuba.

Justement avec ces Européens de Takuba, aurez-vous une interaction spécifique ?

— Notre préparation spécifique n’a pas lieu avec les partenaires européens. Car ils vont faire partie de la task force Takuba avec des forces spéciales et avec lesquelles les liens ne seront pas si fréquents que cela, car leurs modes d’action ou leurs zones de déploiement ne seront pas nécessairement celles de Barkhane.

La coopération avec les Européens

Sur ce sujet, dans les années 2010, on parlait de créer une brigade franco-alpine de montagne. Où en est-on ?

— En effet, un accord technique de 2011 avait décidé la création d’un état-major non permanent binational devant s’entraîner à des opérations sous l’égide de l’ONU, de l’OTAN ou de l’UE. Cet état-major a été constitué. C’est un petit état-major, qui a vocation à être porté tantôt par l’Italie avec un renfort de la France, tantôt par la France avec un renfort italien. Il est aujourd’hui engagé au Liban dans la FINUL, avec deux officiers français intégrés dans l’état-major italien. Au-delà des discussions avec les chefs et d’état-major, ce que nous développons surtout avec les Italiens, ce sont des réalisations concrètes sur le terrain, d’unités aux niveaux élémentaires (compagnies, escadrons) qui s’entraînent ensemble, qui jaugent de leurs capacités opérationnelles et s’apprécient ensuite pour ce qu’elles peuvent apporter les unes aux autres. Nous avons ainsi des binômes entre les bataillons de chasseurs alpins qui partent en entrainement avec les compagnies d’infanterie des Alpini, ou entre le 4e régiment de chasseurs (de Gap) et le 1er régiment Nizza Cavalleria. Idem avec les commandos.

… comme sur votre exercice Cerces, en novembre je crois ?

— Au moment où la neige commence à tomber sur la montagne, chaque année, nous invitons en effet nos homologues italiens, pour notre grand exercice. En 2020, le Covid-19 a empêché leur venue. L’invitation a été reformulée pour novembre 2021. Et l’intention est que les Italiens ne soient pas seulement là comme observateurs, mais comme contributeurs à l’exercice, avec leurs chars Centauro. Ils sont très intéressés. Car il n’y a pas d’exercice similaire de l’autre côté des Alpes, et ils n’ont notamment pas ‘le grand champ de tir’ des Alpes, situé entre la Maurienne et le Briançonnais, où on peut faire des exercices de tirs de chars ou d’artillerie.

Peut-on aller plus loin et envisager un déploiement commun ?

— On pourrait envisager de tels développements si les deux parties avaient des intérêts convergents sur une zone qu’elles estimeraient importante. Nous avons avec notre partenaire italien un niveau qui nous permettrait d’envisager ce déploiement sans souci. Leur standard de préparation opérationnelle et la valeur de leurs unités sont tout à fait dans les standards français. Il n’y a aucun blocage. Après notre engagement (dans Barkhane), nous allons essayer d’organiser, en 2022 des exercices d’état major pour concevoir et raisonner des exercices tactiques, interarmées, avec la résolution des problèmes logistiques, de communications, de soutien pour pouvoir s’engager avec des moyens importants du niveau d’une brigade, sur une zone de montagne.

L’Italie est votre seul partenaire ?

— Les Italiens restent ‘un’ sinon ‘le’ partenaire prioritaire de la Brigade de montage dans notre coopération européenne, de par la proximité géographique, et parce que leurs unités d’élite sont alpines. Mais les Allemands aussi sont un partenaire. Ils sont très intéressés pour venir travailler avec nous, sur l’arc alpin, dans un autre registre.

… Quel autre registre pour les Allemands ?

— Ils ont en effet un type de force assez différent. Autant les Italiens ont une force assez légère de type parachutiste, autant les Allemands ont une force plutôt mécanisée, avec une capacité plus robuste mais moins légère. Pour nous, c’est intéressant d’avoir ces deux modèles d’armées pour s’engager sur un milieu identique, avec des capacités différentes. La Brigade est entre les deux, médiane d’infanterie légère mais avec des capacités structurantes de chars et de canons qui lui donnent un caractère médian.

Le conflit de haute intensité pourrait gagner la montagne ?

— Regardez ce qui s’est passé au Nagorny Karabagh, entre Arméniens et Azerbaidjanais, ou ce qui se passe entre les Chinois et les Indiens à 3000 mètres d’altitude. Les zones montagneuses sont traditionnellement des zones frontalières ou des zones sanctuaires, pour des gens qui fomenteraient des mauvais coups, comme on a eu dans les Adrar des Ifoghas (au Mali), à l’époque de Serval. C’est du conflit de haute intensité. Je me dois donc de développer un modèle capacitaire crédible.

Un modèle capacitaire crédible, qu’est-ce que cela signifie ?

— C’est de la doctrine, de l’organisation, des ressources humaines, de l’équipement et de l’entrainement… Avec un objectif : être capable d’affronter un ennemi d’une capacité équivalente à la mienne. Quand le chef d’état-major de l’armée de terre dit que l’armée française doit être capable d’affronter un ennemi de haute intensité à l’échéance 2030, je le prends pour moi, comme tout commandant de brigade, dans mon secteur particulier qu’est la montagne, chaude ou froide, et le grand froid. Des terrains spécifiques où je suis le seul à pouvoir m’engager.

Ce grand froid

C’est une notion récente pour l’armée française et la 27e BIM ?

— Le grand froid, on n’en parlait pas il y a dix ans. Le contexte, le réchauffement climatique et de nouveaux conflits ont changé la donne. On analyse avec précision les capacités potentielles de nos ennemis potentiels dans le Grand Nord. D’une part, car nous appartenons à des alliances militaires au sein desquelles nos partenaires ont des préoccupations. [Des préoccupations] sur d’éventuels conflits qui pourraient se dérouler dans ces espaces, pour des logiques souvent de prédation de sous-sol, face à des acteurs majeurs. D’autre part, c’est aussi pour nous la capacité de développer les bords du spectre de l’hypothèse capacitaire.

Vous parlez d’un milieu extrême, cela signifie quoi en pratique ?

— Quand on est dans le Grand froid, le premier ennemi n’est pas l’adversaire, c’est d’abord le milieu naturel. Avant même d’avoir rencontré le moindre ennemi, on pourrait avoir une force complètement éradiquée par une mauvaise protection, par une logistique qui ne suit pas, etc. Je me dois donc de développer des aptitudes dans des milieux a-naturels pour l’homme, avec des températures extrêmes, de grands espaces, très désertiques.

Un terrain qu’il faut appréhender ?

— Autant nous avons un savoir-faire aiguisé en montagne, une armée d’emploi, qui combat. Autant, dans le grand froid, il ne faut pas se mentir, nous entrons dans un terrain nouveau.

Comment se passe cette acculturation ?

— La Brigade participe systématiquement à l’exercice de l’OTAN, ‘Cold response‘ (en Norvège). Nous avons un partenariat spécifique avec les Danois : le GMHM et les commandos montagne font traditionnellement une mission au Groenland. Et nous faisons régulièrement des stages ou échanges avec les Suédois ou Finlandais. Cela nous oblige à nous tourner davantage vers les pays du Nord, vers lesquels nous sommes naturellement moins présents. Je veux favoriser ces échanges… C’est très important pour nous d’arriver à positionner la Brigade sur la crédibilité à s’engager dans le cadre d’une coalition qui irait combattre dans ces espaces de grand froid.

(Propos recueillis par Nicolas Gros-Verheyde)

Entretien réalisé en face-à-face individuel, dans les locaux de 27e Brigade de montagne le 11 mars, en marge d’une journée organisée par le SIRPA Terre

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La dernière trouvaille ‘high tech’ des chasseurs alpins

dim, 14/03/2021 - 22:40

(B2, à Varces) La 27e Brigade d’infanterie de montagne expérimente le mulet comme moyen de transport logistique tout terrain. Le retour à une vieille pratique

La Brigade de montagne réintroduit le mulet. Un hélicoptère Tigre (en arrière de plan) (© NGV / B2)

Les ‘Alpins’ ne tarissent pas d’éloges sur leurs mulets. Un animal endurant, aimant, parfois adapté aux terrains de montagne. Il peut porter facilement ses 80 kg de charge (auxquels il faut ajouter les 40 kg du bât) durant plusieurs heures, sur les terrains les plus pentus. Équipé de pointes en carbone sur les sabots pour ne pas riper sur les plaques de glace, il passe partout, ou presque. Et il peut parcourir 5-6 heures de marche sur 800-1000 mètres de dénivelé durant plusieurs jours. Par rapport à son successeur, l’hélicoptère, il est plus discret et peut évoluer par tous temps.

Être têtu a quelques avantages en montagne

Croisement d’une jument et de l’âne, le mulet pourrait avoir un inconvénient : il est un peu têtu, pour ne pas dire difficile de caractère. Un peu comme son ascendant. Mais, en montagne, c’est un avantage. Face à un bruit soudain (artillerie), ou une attaque (d’un rapace par exemple), le cheval va avoir tendance à fuir. Ce qui, en montagne, présente un risque pour l’animal. Le mulet au contraire va se figer. Un réflexe salvateur. Autre avantage par rapport au cheval, il marche les pieds l’un derrière l’autre, et non en parallèle, ce qui sur les chemins étroits de montagne est très utile.

Retirés du service puis réintroduits

Les mulets, après avoir rendu de bons et loyaux services à l’armée française, notamment dans les campagnes d’Afrique du Nord, durant la première ou la seconde guerre mondiale (1), ont été retirés du service après 1975. Idem dans les troupes alpines italiennes en 2002. Mais outre-Rhin, la brigade allemande d’infanterie de montagne a toujours une cinquantaine de mules, utilisées en Afghanistan ou au Kosovo, pour assurer le transport dans des lieux moins accessibles. Pour les Français, cette réintroduction, très récente, au sein du 7e bataillon de chasseurs alpins (7e BCA), a valeur de test.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Lire par exemple le rôle des mulets dans l’artillerie de montagne et notamment lors de la guerre 1939-1940 au seine du 93e RAM (régiment d’artillerie de montagne)

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Le BF Esperanza inspecté par l’opération Irini

ven, 12/03/2021 - 08:35

(B2) Une équipe de visite de l’opération IRINI a mené une inspection sur le BF ESPERANZA, un porte-containers battant pavillon d’Antigua-et-BarbudaLe navire était parti de Port Said le 8 mars et se dirigeait vers Benghazi (Est de la Libye). Une inspection qui s’est déroulé sur un « mode coopératif » (avec l’autorisation du capitaine du navire. « Rien de suspect n’a été trouvé » précise le QG de l’opération à Rome. C’est la huitième inspection depuis le début de l’opération en avril 2020. Mais la seconde quasiment coup sur coup (lire : Le New Moon inspecté par une frégate grecque d’Irini au large de Tobrouk).

Abordage du BF Esperanza (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

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Myanmar : coup de téléphone entre militaires européen et birman. Avec un conseil : arrêtez l’escalade

mer, 10/03/2021 - 17:05

(B2) Le chef d’état-major de l’UE, le vice-amiral Hervé Bléjean, vient d’avoir une conversation téléphonique ce mardi (9 mars) avec le commandant en chef adjoint de l’armée birmane. Objectif : discuter de la situation du pays et appelez à la raison

Quoi de mieux pour parler à des militaires auteurs d’un coup d’état qu’un autre militaire. Le procédé peut paraitre logique. Mais jusqu’à présent, il était rare que la diplomatie européenne passe par ses propres militaires. Ou du moins, qu’elle le fasse savoir ‘urbi et orbi’ et rapidement. Les esprits évoluent…

Un coup de fil non anodin

Le général Soe Win n’est pas n’importe qui en effet. Vice-président du Conseil administratif d’État, c’est un haut gradé expérimenté. Chef du commandement régional ‘Nord’,en 2008, il a sous sa responsabilité l’État d Kachin. Puis en 2010, en tant que chef du bureau des opérations spéciales, il a supervisé les opérations anti-guérilla dans les États de Rakhine (où vit la minorité Rohinghas) et de Chin. Il occupe depuis 2011 le poste de numéro 2 de l’armée birmane (Tatmadaw), succédant au général Maung Aye.

Le rôle de l’armée : protéger la population pas jouer l’escalade

Il s’agissait du premier contact avec l’armée depuis le coup d’État du 1er février. Un coup d’état que l’UE « condamne dans les termes les plus fermes » faut-il rappeler. Profitant de ses (bons) contacts sur place, le vice-amiral Bléjean a donc « exhorté » les autorités militaires à « cesser immédiatement toute violence », à « faire preuve de la plus grande retenue » face aux manifestations, à « éviter de nouvelles victimes » et à respecter le droit international, selon le compte-rendu qu’en fait le communiqué du service diplomatique européen. « Le rôle de toute armée doit être de protéger la population » souligne le VAE Bléjean.

Rentrer dans les casernes et restaurer le régime civil

Autre demande du militaire européen : Il faut « restaurer la stabilité et la démocratie » sous un régime civil « légitime », notamment pour « éviter toute nouvelle détérioration de la situation socio-économique » déjà difficile. Le VAE Bléjean a aussi exhorté son homologue militaire à libérer les dirigeants démocratiquement élus du pays, notamment Daw Aung San Suu Kyi et U Win Myint, ainsi que tous les autres détenus politiques, et « d’engager un dialogue politique inclusif » avec toutes les parties.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La flotte des F-16 belges quasi à l’arrêt. Problème de moteur

mar, 09/03/2021 - 18:55

(B2) La défense belge a annoncé ce mardi (9 mars) la décision d’immobiliser temporairement une partie de sa flotte d’avions de combat F-16

F-16 (© NGV / Archives B2)

La décision vient d’être annoncée aujourd’hui. Mais l’incident remonte il y a plus d’un mois, le 11 février dernier, quand un F-16 de la base de Florennes connait des problèmes de moteur au décollage. Le pilote doit alors effectuer un atterrissage contrôlé de précaution.

En cause une brûlure de tuyère

Une enquête est ensuite diligentée par le directorat de la sécurité aérienne (ASD – Aviation Safety Directorate) de la Défense. Et la cause déterminée : « une brûlure de tuyère (nozzle burn through) ». La rupture de matériau provoque, « en raison de la température élevée, la fonte d’un certain nombre de pièces qui peuvent se détacher » explique la défense belge. Le moteur de l’avion concerné est alors démonté et envoyé à l’entreprise de maintenance Patria BEC.

Une série d’avions concernés

Au cours de l’enquête, les investigateurs remarquent un problème avec la goupille de charnière.  Une goupille qui « fait partie d’un collier mobile sur l’échappement qui est contrôlé selon le régime du moteur ». Après vérification approfondie de l’ensemble de la flotte, on découvre « qu’un nombre important de moteurs présentent des phénomènes similaires ». Le temps de réparation est estimé à 5 jours ouvrables par moteur. Et cela risque de durer. Car il y a « une pénurie des pièces de rechange sur le marché ».

Les industriels avertis

Tous les partenaires du club F-16 et les constructeurs ont été informés. Le constructeur de moteur Pratt &Whitney, l’avionneur Lockheed Martin et l’US Air Force ont indiqué, sur la base de ces informations, que « des mesures correctives devraient être prises immédiatement sur les moteurs concernés ». La question de savoir si d’autres pays rencontrent le même problème « fait actuellement l’objet d’une enquête ».

La surveillance du ciel assurée

Le système de « Quick reaction Alert » au-dessus de l’espace aérien belge et néerlandais reste « opérationnel » assure la défense belge. Les « mesures nécessaires » sont prises pour fournir aux F-16 en opération « les moteurs de remplacement nécessaires ».

(NGV)

NB : hasard du calendrier, la commission défense de la Chambre va débattre, ce mercredi (9 mars), des déboires du successeur attendu du F-16, le F-35. Plusieurs députés demandent d’examiner quel serait le coût d’un retrait du programme. Retrait plutôt hypothétique, et demandé surtout par les députés de l’opposition (Chrétiens-démocrates francophones du CDH, Verts, et gauche du PTB). En tout cas, cet incident freine un peu les velléités des partisans (s’il en restait encore) de la prolongation des F-16.

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Catégories: Défense

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