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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Mis à jour : il y a 3 jours 16 heures

Un porte-conteneur attaqué par les pirates au large de Sao Tomé (v2)

sam, 24/04/2021 - 20:20

(B2) Deux attaques viennent de se dérouler coup sur coup dans le Golfe de Guinée frappant des navires marchands

Vendredi (23 avril), à 9h UTC, un porte-conteneurs battant pavillon chypriote, le Contship New, qui faisait route depuis Port Owendo au Gabon vers Lomé, au Togo, a été attaqué à environ 130 miles nautiques de Neves au nord-ouest de l’île de Sao Tomé (1°27 Nord et 4°38 Est).

Le skiff avec des pirates à bord avait, heureusement, été repéré en approche. L’alarme a donc été déclenchée. Et tout l’équipage a pu regagner la ‘citadelle’, mise en place au fond du navire. Les pirates sont monté à bord. Mais « ils sont repartis au bout de quelques heures car ils ne pouvaient accéder à aucun équipage » indique une source maritime.

La frégate de la marine italienne Nave Rizzo qui au moment de l’événement était en patrouille à environ 350 milles de distance, s’est rapprochée à haute vitesse. Elle a escorté le navire vers sa destination au Togo, indique la marine italienne. Dans les eaux territoriales togolaises, le porte-conteneurs a ensuite été assisté par les autorités locales jusqu’à l’amarrage dans le port.

Quelques heures plus tard, samedi (24 avril), à 2h23 UTC, un autre attaque a eu lieu dans la même zone (1°52 Nord et 3°17 Est). Le navire a été sécurisé « pris en charge et escorté » assure-t-on au QG Golfe de Guinée à Brest (MDAT-GOG).

(NGV).

Mis à jour avec les précisions sur les circonstances de l’attaque et l’intervention du navire de la marine italienne. Changement du titre.

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Catégories: Défense

Une attaque pirates stoppée au large du Nigéria par la marine italienne

ven, 23/04/2021 - 12:51

(B2) L’hélicoptère du navire italien, le Nave Rizzo, déployé dans le Golfe de Guinée, a stoppé une attaque de pirates au large des côtes nigérianes, mercredi (21 avril), vient de faire connaitre la marine italienne.

Le matériel à bord (échelle) comme l’équipement (moteurs) et l’absence de filets de pêche ne permet pas vraiment de doutes quant à l’objectif de ce « bateau de pêche » : il ne s’intéresse pas vraiment aux poissons (crédit : marine militaire)

Alerté, son hélicoptère de bord du Nave Rizzo, une frégate de type FREEM (F-595), a décollé faisant fuir un bateau rapide (doté de deux gros moteurs) avec neuf pirates à bord et du matériel adapté à l’embarquement (une grande échelle notamment bien utile pour l’abordage). « Tous les navires marchands en transit et les autorités locales ont été alertés du danger » indique le QG de la marine à Rome.

Le Nave Rizzo participe aux présences maritimes coordonnées, mises en place par l’Union européenne dans le Golfe de Guinée. Le porte-hélicoptères français (Dixmude) et un navire portugais sont présents actuellement dans la zone

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Catégories: Défense

Trois soldats suédois de Takuba blessés par IED au Mali

ven, 23/04/2021 - 10:45

(B2) Les faits se sont produit mercredi (21 avril) en soirée près de Menaka au Mali. Un engin explosif improvisé (IED) placé en bord de route a éclaté au passage d’une patrouille suédoise partie prenante de la task-force européenne Tabuka.

Les Suédois ont mis à disposition de Takuba une quick reaction force avec des hélicoptères Blackhawk (Archives B2 – Crédit : Försvarsmakten)

Légèrement blessés

L’explosion a fait trois blessés légers annonce le ministère suédois de la défense dans un communiqué. Leur état n’inspire pas inquiétude. « Deux des soldats ont repris leurs fonctions » rapidement. Le troisième est resté un temps « sous surveillance médicale » à l’hôpital. « Il est maintenant de retour dans son unité ».

Le Premier ministre Stefan Löfven a adressé un message de « prompt rétablissement » . « L’automne dernier, j’ai rencontré certains de ceux qui servent actuellement au Mali. Je suis fier des efforts des Forces armées à l’échelle nationale et internationale – ses femmes et ses hommes méritent le plus grand respect de notre pays » a-t-il indiqué via twitter.

La Suède est aujourd’hui le pays qui fournit à Takuba son plus gros détachement étranger (lire : Takuba. Les Suédois sur place au Mali).

(NGV)

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Catégories: Défense

Deux navires britanniques en Mer Noire en mai. Le reste du groupe aéronaval en Méditerranée

mer, 21/04/2021 - 17:18

(B2) Le Royaume-Uni va déployer le mois prochain deux navires en Mer noire . Une façon de montrer à l’Ukraine sa solidarité… et aux Russes la fermeté de la Royal Navy

Le HMS Defender (crédit : Royal Navy)

Un destroyer de type 45 doté de missiles anti-aériens et une frégate anti-sous-marine de type 23, en mer Noire, révèle le Sunday Times. Une zone ‘chaude’ car située à proximité de la Crimée, surveillée le lait comme le feu par les forces navales russes.

Ces navires seront extraits du groupe aéronaval formé autour du porte-avions HMS Queen Elizabeth (UK Carrier Group). Les deux navires pourraient donc être le HMS Defender ou le HMS Diamond, et le HMS Kent ou HMS Richmond, selon nos informations. Le porte-avions restera, lui, en Méditerranée. La Convention de Montreux de 1936 (son article 18 plus précisément) limite en effet le tonnage total des navires de guerre des puissances non riveraines de la mer noire. Mais les avions de chasse F-35 et des hélicoptères Merlin, qui se trouvent à son bord, se tiendront « prêts à soutenir ces navires en cas de menace » indiquent nos confrères britanniques.

Cette annonce britannique survient quelques jours après l’annulation par Joe Biden du déploiement de deux navires américains en mer Noire. Ce qui permettrait aux alliés de maintenir la pression sur la Russie. Ce déploiement vise à montrer la solidarité avec l’Ukraine et les alliés britanniques de l’OTAN dans la région. « Le Royaume-Uni et nos alliés internationaux sont inébranlables dans leur soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a indiqué un porte-parole du ministère de la Défense au quotidien britannique.

Après ce déploiement en Mer noire, le UK Carrier Group (cf. schéma ci-dessus) ira voguer vers des contrées tout aussi chaudes, à tout point de vues. Sa destination est en effet la mer de Chine. Précisons qu’un navire néerlandais sera du voyage (mais pas de l’escapade en mer Noire) — le HMS Evertsen — ainsi que un navire américain — le USS The Sullivans (DDG 68) qui vient de partir de sa base de Mayport (Floride), de la côte sud-est, selon la marine américaine.

(NGV avec Jean-Stanislas Bareth, st.)

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Catégories: Défense

Le jour où le Fonds européen de défense s’est fait couper d’un milliard

mar, 20/04/2021 - 22:10

(B2) La scène se passe dans un des bureaux du Conseil européen, à l’étage du président, avant le sommet de juillet 2020. Le cabinet du Président est en conseil de guerre pour préparer la réunion qu’on espère ultime des chefs d’État et de gouvernement pour trancher le budget européen des sept prochaines années. Il faut couper quelques milliards. Mais où ?

(flux : LCP – CheckProd – sélection B2)

Le chef de cabinet du président, Frédéric Bernard (FB) mène le débat :

  • FB : … « Il nous faut 2 milliards pour le premier pilier et 500 millions pour la liste des cadeaux. Il nous faut couper. Où ? Digital Europe
  • — hum. « Il y aussi Erasmus qui a beaucoup augmenté ».
  • — « Mais c’est une autre vache sacrée. Qu’est-ce qui serait le moins douloureux ? »
  • FB : « Pour être sincère je regarde le Fonds européen de défense et la mobilité militaire ».
  • — « Mais les Français ne vont pas être contents ? »
    FB : « Je peux demander aux Français. Que préférez-vous ? La PAC [politique agricole commune] ou la Défense ?
    Allez on retire un milliard au Fonds européen de défense. Proposons cela au Président
    . »

Et voilà !

Le Fonds européen de défense aura 1 milliard d’euros de moins. La mobilité militaire également. C’était la partie la plus facile à couper. Une conclusion évidente pour les négociateurs. C’est mon avis également. Entre Erasmus, la politique agricole commune et la défense, il n’y a pas photo, on coupera dans la défense, d’autant que la Commission européenne n’a pas vraiment fait de ce sujet une ligne rouge, ni la France. Tout cela se retrouve dans cet excellent documentaire produit par Check Prod‘ et diffusé sur LCP, et la RTBF.

(Nicolas Gros-Verheyde)

A partir de la 28e minute pour le Fonds défense. Mais vous pouvez tout regarder… Cela vaut le détour !

Une conclusion assez évidente

Nous savions tous, et depuis le début, que la proposition de la Commission européenne avait été calibrée de façon à pouvoir subir quelques coupes. Et, dans une négociation en général, c’est le budget le plus discret ou la coupe qui fait le moins de dégât dans l’opinion publique qui subit la perte notable. Ces deux équations ont donc conduit à cette solution assez facile : taper (un peu) dans la défense. En sachant au final que, la plus grande difficulté pour l’Union européenne n’était pas d’avoir un budget de défense européenne un peu bridé, mais en partant d’un budget à quasi zéro (ce qui était le cas dans la précédente période budgétaire) de justifier à la fois de la pertinence d’avoir une ligne budgétaire consacrée à la défense et de son utilité pour l’objectif visé : l’autonomie stratégique (lire aussi : Un Fonds européen de défense, calé à sept milliards. Ambition ratée ou réussie ?). Rendez-vous dans trois ou quatre ans.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Catégories: Défense

Combien de militaires Russes sont présents en Crimée et aux frontières ukrainiennes ? (v2)

lun, 19/04/2021 - 20:30

(B2) Les chiffres varient selon les sources et le périmètre considéré. Et il est bien difficile de saisir quels sont exactement les forces russes aux frontières ukrainiennes. Mais les mouvements sont suffisamment nombreux pour inquiéter. La moindre étincelle peut faire déraper la situation

Compétitions du génie russe sur le terrain d’entraînement de Borodinovsky (crédit : MOD Russie – district Sud – Archives B2)

De façon ambivalente, on confond parfois le ‘stock’ des militaires russes déjà présents en Crimée ou aux frontières, avec ceux qui viennent d’arriver pour des manœuvres, exercices, préparations ou relèves… selon l’opinion

150.000 militaires russes selon les Ukrainiens…

Le ministre ukrainien de la défense Andreii Taran a cité le nombre de 110.000 hommes concentrés le long des frontières ukrainiennes dans le Nord-Est [près des régions de Luhansk et Donetsk] et de 42.000 hommes à la frontière de la Crimée lors de son audition devant le Parlement européen (lire : Les Russes se massent aux frontières. En Crimée des armements nucléaires dénonce Andrii Taran). Un chiffre en nette augmentation par rapport au chiffre précédemment donné par un porte-parole du président ukrainien qui mentionnait, à la mi-avril, un chiffre de 80.000 au total, environ 40.000 dans l’Est de l’Ukraine et 40.000 en Crimée (lire sur NBC).

… à moitié confirmé au niveau européen

Un chiffre repris par le Haut représentant Josep Borrell, ce lundi 19 avril après la réunion des ministres des Affaires étrangères. « Il y a plus de 150.000 militaires russes déployés avec tout type de matériel » à la frontière ukrainienne et en Crimée. « Il s’agit du déploiement le plus massif auquel nous ayons jamais assisté. Cette situation est très inquiétante. On n’est pas à l’abri d’un incident à tout moment », a déclaré le chef de la diplomatie européenne à l’issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères. « Le risque d’une nouvelle escalade est évident. » NB : ce chiffre a ensuite été démenti et corrigé à la baisse dans le transcript publié en fin de journée. Le chiffre mentionné finalement est celui de 100.000 hommes.

Un peu moindre pour les Américains

Les Américains sont plus modérés. « Selon les informations obtenues auprès des sources disponibles, la Russie a maintenant plus de soldats stationnés à la frontière ukrainienne qu’à tout moment depuis 2014. La Russie a déplacé de 15.000 à 25.000 soldats en Crimée ou plus près des frontières ukrainiennes. Ce nombre comprend l’infanterie, les bataillons de chars, les hélicoptères et les moyens de défense aérienne. » indiquait ainsi le chargé d’affaires US à l’OSCE ((l’organisation de sécurité et de coopération en Europe)) mercredi (14 avril). Pour la seule Crimée, sur la base « des déclarations de la Russie ou de sources ouvertes », ils situent le chiffre à « plus de 17.000 soldats sont massés en Crimée ». Au total, la Russie aurait ainsi avec les effectifs présents dans l’ancienne péninsule ukrainienne, « environ 31.500 soldats (lire : Les bruits de bottes aux frontières ukrainiennes inquiètent les Alliés et les USA).

Moderato cantabile

Du côté français, à l’Élysée, on ne veut/peut pas confirmer le chiffre ukrainien. « Il y a beaucoup de soldats russes. Trop. » Ce qui est de fait un démenti plutôt sec au chiffre ukrainien. De plus, on relativise cette augmentation : « cela correspond à des cycles d’entrainement des forces russes » poursuit notre interlocuteur juste avant le sommet avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky à Paris vendredi (16 avril). « La situation est très évolutive. Il y a des mouvements » complète un diplomate européen. « Un jour c’est comme cela, l’autre c’est autrement. » Mais ce qui est sûr, « c’est qu’il y a une présence importante à la frontière. Trop importante. Nous suivons la situation avec beaucoup de vigilance. » Car, parfois un conflit peut naitre d’une étincelle « de causes plus ou moins établies, d’un mouvement mal compris. On a retenu les leçons de l’histoire. »

Un exercice militaire qui doit se terminer

Cette accumulation de troupes était peut-être un « exercice militaire au début. Mais dans ce cas, on a un mécanisme au sein de l’OSCE peut être utilisé [NDLR : le document de Vienne], en invitant des observateurs, etc. » Toutes mesures qui permettent de faire baisser la température. Et « si c’est un exercice militaire, il doit se finir le plus tôt possible », a indiqué le ministre finlandais des Affaires étrangères Pekka Haavisto répondant à B2 après la réunion des Affaires étrangères.

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Leonor Hubaut et Aurélie Pugnet)

A suivre : les indicateurs du conflit (violations du cessez-le-feu) et mon analyse sur la position russe.

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Le ‘Loup’ Pjetёr Shala inculpé

ven, 16/04/2021 - 17:24

(B2) Arrêté le 16 mars dernier par les autorités belges, Pjetёr Shala (surnommé « Le Loup ») a été transféré jeudi (15 avril) au centre de détention des Chambres spécialisées du Kosovo à La Haye.

L’acte d’accusation porte sur sa responsabilité de « crimes de guerre, de détention arbitraire, de traitement cruel, de torture et de meurtre commis dans le contexte d’un conflit armé non international au Kosovo et en relation avec celui-ci », au printemps 1999, à l’encontre de personnes détenues dans l’usine métallurgique de Kukёs (Albanie), indique le communiqué des Chambres Spécialisées du Kosovo. Un site utilisé comme prison clandestine par l’Armée de libération du Kosovo (UCK)

NB : Cette juridiction internationale a été créée sous l’impulsion de l’Union européenne, pour juger certains crimes de guerre particulièrement graves, impliquant notamment des responsables gouvernementaux, à la suite du rapport ‘Marty’ du Conseil de l’Europe.

(AP)

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La frégate belge Leopold Ier dans Emasoh

lun, 12/04/2021 - 23:55

(B2) La frégate belge a rejoint « cette semaine » la mission de surveillance dans le détroit d’Ormuz (EMASOH) assure le QG d’Agenor ce lundi (12 avril) via un tweet. Le Léopold Ier (F-930) va permettr de « réassurer » les navires marchands qui croisent au large de l’Iran. La mission, lancée à l’initiative de la France, compte aujourd’hui un seul navire — la frégate de type La Fayette Guépratte (F-714) — et un avion de patrouille maritime, de type Atlantique 2. Ce alors que les tensions avec l’Iran sont toujours bien présentes.

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Les inspections de navires continuent au large de la Libye. Le Premier maitre l’Her et le Berlin à l’action

dim, 11/04/2021 - 07:05

(B2) Deux navires ont été, coup sur coup, inspectés, dans les premiers jours d’avril au large de la Libye. L’un par le Premier maitre L’Her, l’autre par le Berlin. Tous deux engagés dans l’opération européenne de contrôle de l’embargo de l’ONU sur les armes (EUNAVFOR Med Irini)

L’équipe de visite lituanienne monte à bord du Queen Sara

La première inspection a été faite par le navire de soutien allemand Berlin (A1411) vendredi (2 avril). Le Queen Sara, un cargo battant pavillon du Sierra Leone, venant de Turquie et à destination du port libyen de Khoms (entre Tripoli et Misrata). Il était anciennement nommé Perelik. Mais ce ne sont pas des marins allemands qui sont montés à bord. C’est l’équipe de visite lituanienne du bord qui a embarqué. Une première pour les Lituaniens comme pour le Berlin (dans le cadre de l’opération Irini). « Aucun matériel interdit n’a été trouvé » et l’équipage du navire marchand a « toujours été coopératif lors de l’inspection » indique-t-on au QG de l’opération européenne à Rome.

Le Queen Sara et le Berlin (crédit : Bundeswehr / EUNAVFOR Med Irini)

L’équipe française monte à bord du Medkon Izmir

Le lendemain, samedi (3 avril) à l’aube, c’est au tour des Français d’intervenir. Le patrouilleur de haute Mer) Premier Maître (PM) l’Her effectue une opération de visite sur le Medkon Izmir, un porte-conteneurs appartenant à la compagnie turque Medkon Lines, qui navigue entre la Turquie et la Libye. Le navire, battant pavillon panaméen, a accepté la visite « après plusieurs minutes d’interrogation par radio » indique la marine nationale française.

Les fusiliers marins montent à bord du porte-conteneurs (crédit : Marine nationale / EUNAVFOR Med Irini)

Première étape : vérifier les documents du navire

C’est ce qu’on appelle une « inspection coopérative ». L’équipe de visite française — composée de marins du patrouilleur ainsi que des fusiliers marins de l’équipe de défense et d’interdiction maritime embarquée (EDIM) — monte à bord. La visite commence par « sécuriser le navire et son équipage » (la procédure), puis l’enquête de pavillon et le « contrôle des documents » du navire. Une fois ces formalités réalisées, l’équipe entame alors la fouille des locaux et des conteneurs transportés.

Une fouille assez longue

Il faut environ cinq heures pour effectuer le contrôle des conteneurs, en « raison du volume de la cargaison transportée ». Les 292 conteneurs que transporte le navire ne sont pas fouillés. Seuls 32 conteneurs le sont — ceux qui « étaient accessibles —, soit 11% de la cargaison totale. « L’accès aux conteneurs est la principale difficulté de ce type d’opération en raison de la hauteur des piles de conteneurs, de l’espace restreint, et de leur agencement » précise la marine française.

La fouille des conteneurs prend cinq bonnes heures (crédit : Marine nationale / EUNAVFOR Med Irini)

Rien de suspect

Au final, « aucune matière suspecte » n’a été trouvée indique le QG d’opération d’Irini à Rome qui précise : « Toutes les précautions recommandées contre le COVID-19 ont été observées ». C’est la onzième inspection du genre. Le patrouilleur de haute mer français, présent dans l’opération depuis le 12 février doit terminer sa mission le 28 avril.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La stratégie du sofa. De la puissance et de la brutalité

sam, 10/04/2021 - 13:05

(B2) La relégation d’Ursula von der Leyen sur un sofa lors de sa visite à Ankara à Recep Tayyip Erdogan, alors que Charles Michel avait droit à un fauteuil, fait jaser. Les commentaires fusent, souvent irrationnels. Essayons d’y voir clair…

Charles Michel, Recep Tayyip Erdoğan sur les fauteuils – Ursula von der Leyen et Mevlüt Çavuşoğlu, ministre turc des Affaires étrangères, à Ankara le 6 avril 2021 (crédit : Commission européenne)

Petit rappel des faits

Les dirigeants européens (Charles Michel et Ursula von Leyen) étaient à Ankara mardi (6 avril) pour transmettre à Receip Erdogan le message des 27, prêts à reprendre le dialogue avec la Turquie sous certaines conditions (lire : La Turquie mise à l’épreuve avant des étapes positives. Rendez-vous en juin (Sommet)). Trois heures de rencontres intensives, qui débouchent sur une communication a minima (lire : Petite étape pour la désescalade avec la Turquie. Rencontre au sommet à Ankara). L’essentiel est cependant vite effacé, en fin de soirée, par une video qui fait le buzz. Les deux Européens et le dirigeant turc entrent dans une salle. Les deux hommes s’installent sur les deux fauteuils, flanqués de part et d’autre des drapeaux européen et turc. Un honneur. Certains visiteurs n’ont droit qu’à deux drapeaux turcs (cf. encadré). Ursula von der Leyen reste, elle, debout, et ne cache pas sa surprise en se rendant compte qu’elle est reléguée à une place secondaire. On l’entend dire « hum », sans qu’aucun des interlocuteurs masculins ne réagissent. Dans l’image suivante, elle est assisse sur un canapé, en retrait, face au ministre turc des Affaires étrangères.

Scandale dans la bulle européenne… « Un affront fait à la présidente de la Commission européenne » titrent plusieurs journaux (dans la foulée de dépêches AFP). Les commentaires fusent dans les médias sociaux et dans les tribunes des journaux. La faute est rejetée successivement sur le dirigeant turc, accusé d’avoir humilié la femme (dans la foulée de la dénonciation de la convention d’Istanbul). Puis c’est le président du Conseil européen, Charles Michel, qui est pris pour cible, traité d’odieux machiste. « Deux hommes et un couffin: scandale macho à Ankara » titre le quotidien belge Le Soir. On est dans une phase de défoulement collectif plus. Il faut raison garder, et revenir à un certain sens des réalités.

Le protocole tout un art

En préalable, il faut dire que le protocole est un art, une science. C’est un « vrai métier », nous confie un diplomate rompu à cet exercice. Le tempo d’une visite, la place de chacun sont calculés au millimètre. Tout est prévu — les trajets, les véhicules, la lumière, l’éclairage, la salle, la disposition des sièges, leur taille… « Une simple montée de marche doit être minutée ». Il en est de même de la durée de la poignée de main et de sa vigueur, qui sont le témoignage d’une grande ou petite amitié.

Des missions préparatoires

Avant tout déplacement d’une autorité nationale (ou européenne), il y a normalement une mission préparatoire. Même la visite dans un pays le plus amical nécessite cette préparation. Elle peut prendre deux jours. Plus le pays est lointain, ou inamical, plus cela nécessite des préparatifs et de missions préparatoires. Fixer ces détails « prend des jours et des jours de négociation ».

Un vrai rapport de force

Le protocole local va fixer certaines conditions. Et le protocole de la puissance invitée les discuter ou exiger d’autres. C’est un « vrai rapport de force ». Celui qui a le plus intérêt à la visite va devoir céder, celui qui est le plus fort peut imposer certaines formalités. Chacun des détails va ainsi être discuté. Les négociations peuvent être parfois « très dures ». Certains pays, qui ont une tradition millénaire ou impériale, ont le protocole chevillé à la peau. Le Japon (où la durée de la montée des marches est mesurée) ou la Chine par exemple, mais aussi la Turquie. La simple visite du palais de Topkapı, à Istanbul où les sultans recevaient ainsi les ambassadeurs, est « mégaprotocolisée ». Le cheminement, le contournement de la fontaine, le rythme de marche, les arrêts, etc, tout est pensé.

Le protocole a-t-il été respecté ?

Qui devait s’asseoir à côté d’Erdogan ?

Dans la luminosité turque, une seule personne s’assoit généralement à côté du ‘monarque’. Et encore. Parfois il n’y en a aucun (cf. encadré). En toute logique, il est normal que le président du Conseil européen qui représente les Chefs d’État et de gouvernement de l’UE s’assoit d’égal à égal avec son hôte turc. Et non la présidente de la Commission européenne qui n’est ‘que’ chef de l’exécutif européen.

Pouvait-il y avoir deux personnes de part et d’autre d’Erdogan ?

Cela aurait été délicat. Cela voulait dire que celui-ci était encadré par l’Europe. Un symbole trop négatif pour la Turquie, inexact par rapport à la réalité institutionnelle et protocolaire. Et loin de la discussion d’égal à égal recherchée… Ajoutons aussi que les Européens ne semblent pas avoir demandé cette égalité.

Pourquoi Charles Michel et pas Ursula von der Leyen ?

Ce n’est donc pas une question de sexisme comme certains l’ont dit. C’est juste la règle de préséance, interne à l’Europe. En matière de relations extérieures, c’est le président du Conseil européen qui assure ce rôle. « Le président du Conseil européen assure, à son niveau et en sa qualité, la représentation extérieure de l’Union pour les matières relevant de la politique étrangère et de sécurité commune, sans préjudice des attributions du haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité » indique l’article 15 du Traité. Et Charles Michel tient plus que tout à assumer ce rôle. NB : dans les réunions du G20, où les deux personnages sont présents, le président du Conseil européen a ainsi la préséance.

La présidente de la Commission n’a-t-elle pas de rôle extérieur ?

Si mais pas directement. C’est la Commission européenne dans son entier qui a reçu cette compétence. « À l’exception de la politique étrangère et de sécurité commune et des autres cas prévus par les traités, [la Commission] assure la représentation extérieure de l’Union ». Le/a président/e de la Commission n’a, d’après le traité, qu’un rôle d’orientation et d’organisation de l’exécutif européen. Il/Elle « définit les orientations dans le cadre desquelles la Commission exerce sa mission; décide de l’organisation interne de la Commission afin d’assurer la cohérence, l’efficacité et la collégialité de son action ; nomme des vice-présidents » (dixit l’article 17 du Traité).

Pourquoi la présidente de la Commission européenne n’est qu’au second rang ?

Même si du côté de la Commission européenne, on défend que les deux personnalités ont le même rang protocolaire. Ce n’est pas la réalité institutionnelle. En termes hiérarchiques, le président de la Commission procède (est élu) d’une décision du Conseil européen et du Parlement européen. Et non l’inverse. C’est en gros un Premier ministre. Dans un système dual, avec un Président (chargé des relations extérieurs) et un chef de l’exécutif, il est logique que celui-ci soit relégué au second rang. Dans les réunions du Conseil européen, par exemple, au fil des ans, la place du président de la Commission européenne a varié. Mais il n’a été au centre de l’image, toujours en 3e ou 4e position, voire à l’extrême (lors des réunions internationales).

Photo de famille au sommet de mars 2011. Au centre le président du Conseil européen (Van Rompuy), le président de la Commission est en 4e position à droite (crédit : Consilium)

La faute à qui ? Quelle leçon en tirer pour le futur ?

Si on doit chercher un fautif, il n’est pas à chercher à Ankara… mais à Bruxelles.

Erdogan a-t-il voulu humilier l’Europe ? Erdogan ne supporte pas les remontrances sur le respect des droits de l’Homme. Il estime qu’en ayant fait le ‘job’ sur la migration, l’Europe a une dette envers lui. En attaquant l’Europe par son point faible, la pluralité de ses institutions, leur complexité, le Turc a peut-être voulu marquer un point, enfoncer un coin dans une structure européenne dont il connait tous les recoins. Mais ce n’était peut-être pas lui le fautif… ou le seul.

Erdogan a-t-il voulu humilier la femme ? Le dirigeant turc a de gros défauts certainement. Mais il a un certain sens politique. Quand Angela Merkel a été reçue par Erdogan, elle trônait à ses côtés sur le siège où était Charles Michel. On notera la petite touche du bouquet de fleurs et le drapeau allemand derrière la Chancelière.

Angela Merkel et R.T. Erdogan à Ankara – crédit : président turque

Idem pour la Britannique Theresa May en janvier 2017. Mais sans bouquet de fleurs, ni le drapeau britannique. Il y a deux drapeaux turcs derrière les deux dignitaires. L’ambiance semble plus fraiche…

Theresa May et R.T. Erdogan – janvier 2017 – crédit : Présidence turque

Qui a organisé la visite ? Apparemment c’est le service du protocole du Conseil qui a géré la visite. C’est lui qui a fixé certains détails avec la présidence turque. Et, naturellement, il a privilégié son chef (Charles Michel) et la logique institutionnelle. Il n’y avait pas d’équipe du protocole de la Commission européenne. Ursula von der Leyen ayant décidé de ne pas envoyer en raison de la pandémie. Après coup, on cherche bien sûr à réparer les dégâts. « Si la pièce avait été visitée, nous aurions suggéré à nos hôtes que, par courtoisie, le divan soit remplacé par deux fauteuils pour la présidente de la Commission » explique ainsi le service du protocole du Conseil.

Pouvait-on réagir sur le moment ? Délicat. Ce genre de choses se prépare en amont. Bousculer le protocole établi, c’est risquer l’incident diplomatique. Or, les dirigeants européens comme turc, étaient sur un chemin d’équilibriste, en train d’essayer de reconstruire une relation compliquée, abîmée par plusieurs incidents passés. Sur le plateau de la chaine belge d’infos en continu LN24, Charles Michel explique que toute réaction de sa part aurait pu créer un « incident bien plus grave » au vu de l’importance cruciale de cette réunion avec le président turc. Même son de cloche, un peu plus amer cependant à la Commission « La présidente von der Leyen a été surprise. Elle a décidé de passer outre et de donner la priorité à la substance sur le protocole » souligne le porte-parole de la Commission Eric Mamer. « Mais cela n’implique pas qu’elle n’accorde pas d’importance à l’incident. »

Comment jauger le ‘Hum’ de Ursula von der Leyen ? Face à ce type de situation, il peut être vu comme la juste réponse. Même si on ne sait pas si le ‘Hem’ était destiné au dirigeant turc ou à l’Européen ou aux deux. On peut aussi le voir comme un signe d’une impréparation totale, un certain manque de savoir-vivre géopolitique. Découvrir au dernier moment qu’on n’a pas de siège est aussi assez confondant. D’ordinaire, ce type de visite est répété ou expliqué par le protocole au président. Ou alors c’est vouloir l’incident. Et étaler au grand jour, devant un hôte étranger, des divisions internes est plutôt négatif. Cela pourrait apparaitre comme un signe de fragilité supplémentaire. (2)

Qui est en cause ? Dans cette histoire, ce n’est donc pas vraiment Erdogan qui est en cause, mais les Européens. Et leur absence de coordination rédhibitoire. Certes Charles Michel, avec son entregent pour les rencontres internationales, bouscule quelque peu le fragile équilibre européen. On l’avait vu parcourant le monde méditerranéen à son arrivée. On l’a vu en Géorgie récemment. Où malgré tous ses efforts, il s’est heurté à un os. Le Tintin européen perd des plumes à chaque rencontre internationale. Entre Ursula et Charles, d’ailleurs le torchon brûle. Et, depuis l’incident, ils ne se sont plus parlés. Le fait aussi que l’ambassadeur de l’UE à Ankara ait été peu associé

Un problème très européen ? Il y a une compétition entre les différents responsables européens qui n’arrivent pas à délimiter clairement leurs fonctions, veulent tous être sur la photo, être ‘calife à la place du calife’, comme le dirait Iznogoud (1). Ce jeu, assez puéril, est difficile à comprendre au sein de l’Europe, et encore plus difficile à saisir à l’extérieur. Les dirigeants européens auraient intérêt à régler leurs problèmes internes et accepter une hiérarchie commune, claire, simple, plutôt qu’étaler au grand jour leurs divisions et querelles internes.

La leçon à tirer ? Rendre visite à un dirigeant autoritaire comme l’est Erdogan (ou comme l’est aussi Poutine) est prendre un risque. Un risque certain. L’Europe n’est plus aujourd’hui perçue comme un animal chétif, un être gentillet à qui on doit des égards. Elle peut être perçue aussi de manière hostile. Les dirigeants européens ne doivent pas être naïfs. Même très bien préparés, ils vont dans l’entonnoir. Un hôte, qui ne respecte pas automatiquement toutes les règles communes, va vouloir utiliser cette visite à son profit. La visite à Moscou de Josep Borrell l’avait prouvé (lire : Le voyage à Moscou de Josep Borrell : légitime, nécessaire, utile ?). Le risque d’être piégé n’est pas de 2 ou 3%. Il est de 100% ! L’Europe est, en effet, confrontée à un « double phénomène » analyse pour B2 un diplomate expérimenté : les institutions européennes « sont davantage exposées que par leur passé » (elles sont plus présentes et on leur en demande plus). Et il y a « une brutalisation des rapports de force internationaux ». Cette « brutalité du jeu géopolitique », l’Europe doit mieux la préparer et la gérer à l’avenir. « Tout doit être encore plus verrouillé ».

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Leonor Hubaut)

  1. cf. Iznogoud par René Goscinny.
  2. NB : On aurait préféré non pas un ‘hum’, marque d’un ego un peu déplacé, mais un signe sur la situation défavorable des droits de l’Homme ou de la Femme en Turquie (même de façon subliminale comme une touche de couleur violette).

Retour dans le passé des rencontres turco-européennes

Y-a-t-il un précédent avec une telle hiérarchie ?

Oui Parfaitement. Quand Erdogan reçoit Charles Michel et Josep Borrell en mars 2020. Charles Michel est aux côtés du chef d’État. Et le Haut représentant de l’UE chargé des Affaires étrangères, Josep Borrell est relégué sur le canapé. Il n’en fait pas une chimère et s’affiche tout sourire devant. Il est vrai que les rôles étaient plus clairs, l’un étant le représentant des chefs d’État et de gouvernement, l’autre étant le chef de la diplomatie européenne.

Josep Borrell, Charles Michel, Recep Tayyip Erdogan le 6 mars 2020 (crédit : Commission européenne)

Autre exemple. Quand Erdogan reçoit en octobre 2015, en pleine crise migratoire, le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans (chargé des Droits fondamentaux alors), est assis à la droite du président turc, les autres commissaires (J. Hahn chargé du Voisinage, D. Avramapoulos chargé de l’Immigration… sont relégués sur le sofa. A la gauche du président turc, siège son ministre des Affaires étrangères, Feridun Sinirlioğlu. La Turquie joue ainsi à deux contre un. Et il n’y a pas de problème hommes – femmes. On est certes face à un niveau de représentation moindre : un simple vice-président de la Commission.

Beril Dedeoğlu, Turkish Minister for EU Affairs, Feridun Sinirlioğlu, Turkish Minister for Foreign Affairs ad interim, Recep Tayyip Erdoğan, Frans Timmermans, Johannes Hahn, Dimitris Avramopoulos and Hansjörg Haber (from the 3rd, seated, from right to left)

Y-a-t-il des précédents inverses ? Oui Lors d’une précédente rencontre, en mai 2017, les deux représentants européens, à l’époque Jean-Claude Juncker (Commission européenne) et Donald Tusk (Conseil européen) étaient assis côte-à-côte avec le président Erdogan. Cet exemple est souvent mis en avant par la Commission européenne. Mais… on est alors à Bruxelles. C’est une grosse différence ! La visite est alors organisée par l’Union européenne. Sur la photo, on note bien d’ailleurs qui est au centre : Donald Tusk, le président du Conseil européen, en tant que puissance invitante. A sa droite le président turc, R.T. Erdogan, l’air plutôt bougon, et à sa gauche, le président Juncker (de façon symétrique au président turc, fauteuils légèrement en biais).

Erdogan, Tusk, Juncker

Autre exemple, toujours avec les mêmes protagonistes à Antalya cette fois. Mais on était dans un autre cadre qu’une visite bilatérale. C’était en marge du G20, à Antalya, où la Turquie était puissante invitante. Et, surtout, on était en novembre 2015, avant le coup d’état militaire qui a durci à la fois le régime et les relations avec l’Union européenne.

Donald Tusk (Conseil européen), R.T. Erdogan (Tuquie), Jean-Claude Juncker (Commission européenne) – crédit : Conseil UE / Archives B2

De l’évolution des relations entre la Turquie et l’OTAN

Pour illustrer de l’importance des sièges, on peut prendre un autre exemple. On se rappelle de la rencontre entre le secrétaire général de l’OTAN et du président turc, dans les locaux de l’OTAN à Bruxelles, en mars 2020. Sur la photo officielle, Jens Stoltenberg est ramené à la place des conseillers, sur un petit fauteuil tout serré. Alors que le président turc trône au milieu, entre deux drapeaux turc. Aucun drapeau de l’OTAN n’est présent, alors que c’est souvent la règle dans l’enceinte de l’Alliance.

Jens Stoltenberg et le président turc Recep Tayyip Erdoğan à Bruxelles en mars 2020 (crédit : OTAN)

La différence est très notable avec la rencontre des mêmes, en septembre 2016, à Ankara, au lendemain du coup d’état militaire. Le président turc est toujours au centre, entre deux drapeaux turcs. Mais le secrétaire général est juste à côté de lui, dans une position quelque peu inféodée. Chacun a les jambes croisées, en signe de détente. Cette différence de position n’est pas innocente, à quatre ans de distance. Elle traduit un abaissement des relations.

Jens Stoltenberg et le président tuc Recep Tayyip Erdogan à Ankara (crédit : OTAN)

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Des Danois dans Takuba en 2022

jeu, 08/04/2021 - 15:03

(B2) Le gouvernement danois vient de le confirmer. Le Royaume de la Petite Sirène participera bien à la task-force initiée par la France au Mali. Les Danois pourraient, en quelque sorte, relayer les Suédois

Les soldats danois en formation au Kenya (crédit : Armée de terre danoise – Archives B2)

Le gouvernement danois a confirmé, ce jeudi (8 avril), être d’accord pour envoyer une contribution militaire à la Task Force Takuba. Le Conseil de la politique étrangère l’a approuvé. Cette décision devra encore être approuvée au Folketing (le parlement danois). Le contingent danois, fort de 105 personnes (au maximum), sera composé de forces spéciales, d’une unité chirurgicale et d’officiers d’état-major. Leur rôle : « conseiller, soutenir et accompagner les forces de défense et de sécurité maliennes et leur permettre de faire face à la menace des groupes terroristes dans la zone frontalière entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso » selon la définition qu’en a donnée la ministre de la Défense Trine Bramsen.

Lutter contre le terrorisme : une question vitale

« La menace du terrorisme de l’État islamique et d’Al-Qaïda reste grave. Ils veulent créer une oasis en Afrique de l’Ouest pour leur régime extrémiste de violence et de mort. Ce serait une grave menace pour la sécurité. Cela ne doit pas arriver » a souligné le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod dans un communiqué. NB : le Danemark va mettre aussi un avion de transport de type C-130 à disposition de la MINUSMA, la mission de l’ONU au Mali.

Un pays en première ligne

On peut remarquer que le Danemark est un des pays les plus engagés aux côtés des initiatives soutenues par la France, que ce soit dans le détroit d’Ormuz, au sein de la mission EMASOH, ou dans le Golfe de Guinée contre la piraterie. Les Danois sont aussi des habitués des rudes combats. Engagés de façon longue dans l’opération de stabilisation de l’OTAN en Afghanistan, c’est le pays qui, proportionnellement à sa population, a subi le plus de pertes (43 morts pour une population d’un peu moins de 6 millions d’habitants).

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La task-force Takuba en quelques mots

mer, 07/04/2021 - 06:15

(B2) Déclarée pleinement opérationnelle fin mars, la task-force Takuba est pour l’instant installée sur deux lieux essentiellement

L’essentiel de la task-force Takuba est basé à Ménaka. Se trouvent :

  • le quartier général de la force avec des officiers de huit pays (France, Estonie, Tchéquie, Suède, Italie, Belgique, Pays-Bas, Portugal) ;
  • le 2e task-group franco-tchèque avec l’ULRI malienne n°2 ;
  • la force de réaction rapide (véhicules, hommes, hélicoptères) suédoise ;
  • la force de protection armée par les Français ;
  • et l’antenne chirurgicale et de réanimation suédoise.

A Gao, se trouve le premier task-group franco estonien avec l’ULRI malienne n°4.

Enfin à Niamey, est basé un C-130 suédois, chargé de l’évacuation médicale stratégique, ou des transports.

La task-force takuba est commandée par un général français, le général de brigade Philippe Landicheff, issue des forces aériennes (il était anciennement à Bordeaux).

(NGV)

Lire aussi : Force Takuba : qui participe, observe ou simplement soutient ? (v3)

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Pourquoi la Belgique et les Pays-Bas entrent dans Takuba si timidement ?

mar, 06/04/2021 - 19:50

(B2) Même s’ils ne participent pas directement à l’opération déployée au Mali sur initiative française, deux pays du Benelux ont décidé d’envoyer un petit effectif d’état-major. Pour commencer…

(crédit : Mil.be)

Trois officiers belges

La Belgique a, discrètement, décidé de dépêcher trois officiers d’état-major au sein de la Task Force Takuba. C’est ce qu’a appris notre collègue de Belga, juste avant Pâques. Déploiement prévu : à partir du 19 avril. Le précédent gouvernement dirigé par Sophie Wilmès avait décidé, en novembre 2019, sur le principe affecter trois officiers de liaison à ce qui était alors appelée une CJSOTF (Combined Joint Special Operations Task Force) (1). Mais ce déploiement ne s’était jamais concrétisé. Le gouvernement a fini par donner vendredi (2 avril) son feu vert à l’engagement de ces trois officiers d’état-major. Deux d’entre eux seront déployés au Mali et le troisième le sera au Tchad.

Deux officiers néerlandais

Du côté néerlandais, la décision avait été prise peu avant. Le 16 mars, lors d’une rencontre à Paris avec son homologue française Florence Parly, la ministre néerlandaise Ank Bijleveld avait acté le départ de deux officiers néerlandais dans les états-majors de la task-force Takuba. Un officier de liaison au quartier général de l’opération Barkhane au Tchad et un officier de renseignement au quartier général de Takuba à Ménaka, au Mali. Peu auparavant, l’ambassadeur néerlandais en France, Pieter de Gooijer, avait signé (le 9 mars) avec son homologue malien, à Paris, un accord sur le statut (SOFA) des militaires néerlandais participant à la task-force.

Le déploiement sur le terrain : pas tout de suite

Difficultés politiques en Belgique

Un déploiement plus important de forces spéciales sur le terrain n’est pas encore prévu. Du côté belge, on ne l’exclut pas. Mais le projet d’envoi d’une compagnie aux côtés de Barkhane se heurte pour l’instant à des difficultés d’ordre politique (lire : Une compagnie belge dans l’opération Barkhane. Un accord politique encore nécessaire), comme de disponibilités. La faisabilité d’une participation belge à l’opération Barkhane est « toujours à l’étude » indique laconiquement la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder devant la commission défense de la Chambre le 10 février. Le retrait des militaires des patrouilles mobiles dans les rues et les lieux publics, comme les gardes statiques de certains bâtiments sensibles, dans le cadre de l’opération anti-terroriste Vigilant Guardian, au profit des policiers devrait permettre de récupérer un certain nombre de disponibilités. Et l’arrivée du premier A400M, suivi d’un autre dans les mois qui suivent, devrait permettre de récupérer une capacité de transport perdue aujourd’hui (faute de disponibilité de C-130).

Idem côté Pays-Bas

Les élections suivies de la mise en place d’une nouvelle coalition gouvernementale (délicate) obligent aussi à attendre un peu que la situation politique s’éclaircisse. Tout envoi de troupes nécessite en effet un projet de loi, approuvé par la Seconde Chambre (le parlement élu). Et il y a, là aussi des considérations opérationnelles. Les capacités requises des forces d’opérations spéciales (SOF) « ne sont pas disponibles » affirme-t-on à La Haye. Elles sont actuellement occupées « en Irak et en Afghanistan jusqu’au début 2022 ». D’autres capacités nécessaires — transports ou évacuations médicales —, ne sont pas « non plus disponibles ».

Une utilité limitée au niveau opérationnel, très importante en matière d’acculturation

Ce déploiement, plutôt limité, a plusieurs intérêts. Tout d’abord, « s’informer », comme l’explique un officiel néerlandais. Cela va permettre, en effet, à ces deux pays d’enrichir leurs connaissances sur le terrain, dans une zone — le Sahel — ou Belges comme Néerlandais ont été déployés, mais pas dans des missions de combat rapproché, de voir comment évolue l’opération. Cela permet aussi de cultiver l’interopérabilité des forces, de travailler en multinational avec les Français, comme avec les Maliens. Bref cela favorise une acculturation.

C’est aussi un préalable nécessaire avant un déploiement ultérieur, surtout pour des pays plus enclins à intervenir dans un cadre multinational ‘formaté’ (type OTAN, ONU ou UE). C’est une sorte d’exercice pratique à ce qui s’est fait ‘sur table’, au niveau politico-militaire, au sein de l’initiative européenne d’intervention (IEI). Enfin, cela permet de compléter quelques postes bien spécifiques dans un état-major (ce qui n’est pas toujours évident).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire : Force Takuba : qui participe, observe ou simplement soutient ?

(1) Terminologie OTAN ou US, il existe ainsi une CJSOTF Horn of Africa, composée d’Américains qui interviennent en Somalie.

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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (mars 2021)

dim, 04/04/2021 - 08:30

(B2) L’actualité des missions et opérations de l’UE nous fait voir des aspects souvent méconnus, ou du moins peu médiatiques, de la vie des pays dans lesquels ils interviennent, comme ce mois-ci dans l’est de l’Ukraine ou dans la région d’Agadez au Niger. La PSDC au quotidien, ce sont aussi des terrains de coopération, comme  dans le transport maritime, ou des thématiques émergentes, comme l’environnement

Donetsk (Ukraine). Renforcer la sécurité civile dans les zones plus dangereuses

Des modules préfabriqués pour servir de postes de contrôle, dix voitures de police, 1 162 trousses de premiers secours, 700 extincteurs et un scanner portable de pointe pour les engins explosifs – complètent l’équipement de la police nationale dans l’est de l’Ukraine. Une région « où la population vit sous un risque accru pour sa vie et sa santé en raison du conflit », souligne Xavier Camus, de la délégation de l’Union européenne en Ukraine. Cette aide de l’UE (de 600 000 €) s’inscrit dans le programme PRAVO Police, financé par l’Union européenne, mis en œuvre par l’UNOPS en étroite coordination avec la mission de conseil de l’UE aux forces de sécurité intérieure en Ukraine (EUAM Ukraine). Détails ici

Dix véhicules complètent la flotte de la police ukrainienne (crédit : EUAM Ukraine)

Agadez (Niger). Détour par une antenne pilote

Au Nord-Ouest et Nord-Est du Niger, la région d’Agadez couvre près de la moitié du pays, pas moins de 1900 km de frontières avec quatre pays (Algérie, Libye, Tchad, Mali). Cette place stratégique a justifié la création d’une antenne de la mission de l’UE de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel Niger). La région reste épargnée par le terrorisme. Mais elle ne nécessite pas moins d’attention, au contraire… Ce que la cheffe de la mission, Antje Pittelkau, a voulu témoigner en allant sur place, à la rencontre également des autorités régionales. Détails ici

(crédit : EUCAP Sahel Niger)

Corne de l’Afrique. Le transport maritime vu sous les deux angles, civil et militaire

« Peu de personnes dans le monde non militaire savent à quel point cette opération est importante pour notre vie quotidienne  » observe le capitaine de vaisseau Antonio Toledo, officier de réserve de la marine espagnole. C’est l’un des enseignements de sa participation à la force navale de l’Union européenne en Somalie (EUNAVFOR Atalanta) quelques mois. Une interview à lire ici

(crédit : EUNAVFOR Atalanta)

Somalie. Remise de clés

La rénovation et l’agrandissement des dortoirs de l’académie de police va permettre de former 560 cadets supplémentaires par an (+ 140 par cycle). Le chef de la mission de renforcement des capacités de l’Union européenne en Somalie (EUCAP Somalia) a transmis les clés mi mars. Détails ici

L’un des quatre dortoirs rénovés (crédit : EUCAP Somalia)

Kosovo. Mettre des mots (et des images) sur l’enjeu de la réinsertion

« Les prisonniers ne sont pas des numéros. Ils peuvent être des vôtres. Après avoir purgé leur peine, ils retournent dans leur foyer et leur communauté. Ils sont l’enfant, le parent, l’ami, le collègue, le partenaire ou le voisin de quelqu’un ». Ce sont les mots d’introduction d’une vidéo expliquant le rôle du Service correctionnel du Kosovo. Elle fait partie d’une campagne sur les médias sociaux, soutenue par la mission « État de droit » de l’Union européenne au Kosovo (EULEX). Détails (et vidéos) ici 

(crédit : EULEX Kosovo)

Toutes missions confondues. Le poids croissant des questions d’environnement

Un réseau d’échange de pratiques sur les questions d’environnement s’est créé entre 11 missions de l’UE. « Car les pays dans lesquels les missions opèrent sont particulièrement touchés par le changement climatique » indique EUAM RCA. En territoire palestinien, la cheffe adjoint d’EUPOL COPPS, Katja Dominik, constate aussi « une prise de conscience croissante de l’importance des questions environnementales, notamment dans le contexte des conseils, de l’encadrement et de la formation dispensés par les missions PSDC ». Les enjeux sont encore peu connus mais bien concrets. « La criminalité environnementale n’affecte pas seulement la santé et le bien-être des citoyens ordinaires et des générations futures. Les exemples les plus graves, comme le déversement de déchets toxiques, sont souvent liés à des groupes criminels organisés impliqués dans de multiples formes de criminalité » explique t-elle. Détails ici

@EUAM_RCA est membre du tout premier réseau environnemental des missions civiles de la PSDC de l'UE. Les pays dans lesquels elles opèrent sont particulièrement touchés par le changement climatique. Dans ce forum, 11 missions civiles échangent sur les meilleures pratiques. pic.twitter.com/qrmdzVbZuK

— EUAM-RCA (@EUAM_RCA) March 19, 2021

Italie. Un passager pas ordinaire

Deux jours durant, les 18 et 19 mars, le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, a fait le tour de l’opération de contrôle de l’embargo vers la Libye en Méditerranée (EUNAVFOR Med Irini). Du bureau du quartier général à Rome aux entrepôts de la base aérienne de Sigonella, en Sicile, en passant par le pont du Berlin, dernier navire (allemand) à avoir rejoint l’opération. La visite marquait le premier anniversaire de l’opération, dont le mandat vient d’être prolongé de deux ans. Détails ici

Josep Borrell en visite sur le Berlin, mars 2021 (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en mars) :

Et sur le blog : 

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    Une opération visant les cadres du RVIM au Sud-Est de Tessalit

    sam, 03/04/2021 - 23:54

    (B2) Les militaires de l’opération Barkhane ont mené, dans la nuit du 31 mars au premier avril, une opération visant la capture de cadres de groupes terroristes dans le Nord-Est du Mali

    Deux djihadistes capturés

    Cette opération s’est déroulée, au sol, dans un secteur situé à 95 km au sud-est de Tessalit (ville du nord-est du Mali, dans l’Adrar des Ifoghas). L’objectif était de capturer des cadres évoluant dans la « sphère du RVIM », le Rassemblement pour la victoire de l’islam et aux musulmans indique l’état-major des armées (NB : organisation dénommé aussi GSIM ou JNIM en arabe). Au bilan : deux djihadistes armés capturés — « ils sont actuellement interrogés » — un autre ‘neutralisé’, et une femme décédée (sans que la cause exacte du décès ne soit précisée). Trois armes individuelles (de type Kalachnikov AK 47), de « nombreuses » munitions et des téléphones ont été également saisis.

    Un échange de tirs, une femme décédée

    « Après une infiltration délicate en discrétion », et l’arrestation des deux suspects, les militaires français ont « été pris à partie par un individu caché dans une tente ». Afin de faire cesser cette attaque, ils ont « riposté en légitime défense, de façon proportionnée et maitrisée » (selon la formule désormais consacrée). Au cours de cet échange de tirs, « la tente abritant l’assaillant a pris feu ». Un enfant en bas âge, présent dans cette même tente, a été « extrait des flammes par un des militaires français ». Il a été soigné sur place avant d’être évacué vers l’hôpital militaire de Gao. « Souffrant de blessures superficielles, il est hors de danger ». La femme décédée était « présente aux côtés de l’assaillant ». Elle a été « retrouvée sans vie » indique laconiquement le communiqué officiel sans préciser la cause de la mort. NB: une enquête est normalement diligentée, pour déterminer l’origine du décès, par exemple identifier en cas de tir, quelle est l’origine de la balle mortelle.

    (NGV)

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    Takuba : la task-force opérationnelle. Pari réussi dixit Florence Parly

    sam, 03/04/2021 - 06:56

    (B2) Trois ministres, pas moins, se sont déplacés au Mali pour acter de la pleine capacité opérationnelle de cette force constituée d’Européens. Un symbole

    La Française Florence Parly, l’Estonien, Kalle Laanet et le Tchèque, Lubomir Metnar, viennent de boucler un déplacement commun au Mali, sur trois lieux : Bamako, Gao et Ménaka. C’est-à-dire les trois bases où sont déployés aujourd’hui quelques dizaines de soldats européens. issues de forces spéciales. Avec un objectif : former, conseiller et accompagner au combat des unités maliennes dans le Liptako, selon le triptyque bien connu des opérations internationales : train, advise, mentor.

    • NB : Un ministre était absent : le Suédois, alors que le pays nordique a déployé sur place un des contingents les plus importants (environ 150 hommes) sur place et quatre hélicoptères bien précieux.

    Une vingtaine de missions déjà réalisée

    Les premières opérations ont démarré à l’automne, essentiellement avec les Estoniens, qui ont été les premiers déployés. « Les premiers résultats opérationnels sont positifs » assure l’état-major des armées. Les militaires de Takuba ont déjà participé à « plus d’une vingtaine de missions » et a été engagée au feu « à plusieurs reprises ». Elle a notamment été déployée dans « les dernières opérations majeures » de Barkhane : Bourrasque et Eclipse.

    Un symbole européen

    La France n’est pas peu fière d’avoir réussi ce tour de force d’associer plusieurs pays européens à son opération Barkhane. La « réussite d’une initiative européenne inédite », avec un niveau de partenariat opérationnel « inégalé ». Cela témoigne de « l’engagement croissant des Européens dans la lutte contre le terrorisme au-delà de leurs frontières » assure le ministère français des Armées (1). Sur le terrain, cela permet « l’accompagnement au combat des forces armées maliennes » (ce qu’on dénomme dans le jargon militaire le ‘mentoring‘). Mais la task-force Takuba n’est pas que cela. C’est aujourd’hui un « véritable laboratoire d’intégration au combat » des partenaires européens. Cela permet de tester « l’interopérabilité » des troupes (2). Lancée le 27 mars 2020 à l’initiative de la France, la task-force Takuba fait partie de l’opération Barkhane. L’Italie a débuté son déploiement. « D’autres pays vont rejoindre Takuba dans les prochains mois » assure-t-on à Paris.

    (Nicolas Gros-Verheyde)

    1. On se souvient qu’après les attentats du Bataclan à Paris, la France avait déclenché la clause de soldarité de l’Union européenne (article 42-7) pour obtenir l’aide des Européens.
    2. C’est en fait le complément opérationnel de l’initiative européenne d’intervention, conçue plutôt comme un laboratoire de doctrine, au niveau politico-militaire.

    Lire aussi

    Sur les effectifs sur place :

    Et notre entretien avec le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist :

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    Catégories: Défense

    Belgique. Les militaires quittent la rue, la police prend le relais

    ven, 02/04/2021 - 15:14

    (B2) La police belge assure désormais seule la surveillance dans tous les transports publics, aéroports, métros et gares, dans le pays. Elle remplace les militaires appelés en renfort au plus fort de la vague terroriste entre 2015 et 2016

    Tous les militaires seront retirés de la rue avant la fin de l’été 2021 (crédit : MIL Belgique / Sedeyn)

    La fin de six années de patrouille

    Ceci met un terme à six années de présence notable de personnel militaire dans les rues belges. Une présence exceptionnelle au plat pays. Jamais depuis la 2e guerre mondiale, les militaires n’avaient été déployés sur le sol belge. Leur action était réservée à l’extérieur (contrairement à la France qui vit depuis presque une trentaine d’années au rythme des différents plans Vigipirate). L’opération belge, dénommée ‘Vigilant Guardian’, a été déclenchée au lendemain des attentats de Paris de janvier 2015 et du démantèlement ‘musclé’ d’une cellule terroriste à Verviers, démontrant des liens étroits entre les deux pays. Elle a été renforcée après les attentats deu Bataclan de novembre 2015 et, surtout, après les attentats à Bruxelles le 22 mars 2016.

    Un retour progressif

    Le retour des militaires dans leurs casernes a été décidé fin 2020. Cela a commencé avec l’aéroport de Charleroi Gosselies, puis les institutions européennes le 1er février. L’étape franchie jeudi concerne les autres aéroports, métros et gares. Un certain nombre d’ambassades et d’autres institutions suivront plus tard cette année. : les policiers reprenant leurs tâches habituelles de patrouille et de surveillance de certains lieux assurés. Un retrait souhaité par l’armée, des militaires au sommet. Le chef de la Défense belge, le vice-amiral Michel Hofman, l’avait dit clairement face aux députés belges le 21 octobre dernier, lors d’une audition en commission de la défense : « N’est-il pas grand temps de trouver une solution structurelle après près de six ans de présence militaire en rue ? », comme le signale l’agence Belga. Une déclaration très conforme à la volonté politique du nouveau gouvernement de la coalition Vivaldi.

    Lié à l’évaluation de la menace

    Ce retrait est organisé « en tenant toujours compte de l’analyse de menaces de l’OCAM » assure-t-on à la défense belge. Un niveau de menace estimé à 2 en ce moment, à l’exception d’un certain nombre de cibles potentielles pour lesquelles le niveau de menace 3 (sur une échelle de 4) reste en vigueur (comme la communauté juive d’Anvers par exemple). L’objectif est — si rien ne change — de pouvoir assurer la relève complète par les Polices fédérale et locale d’ici le 1er septembre 2021.

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    La France à la tête de la TF 50 dans le golfe arabo-persique

    jeu, 01/04/2021 - 16:00

    (B2) Le groupe aéronaval français, constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle, a pris mercredi (31 mars) le commandement de cette coalition maritime américaine dédiée à la lutte contre Daech

    (crédit : Ministère des armées)

    Cette task-force est l’une des composantes des forces navales américaines déployées dans la région du golfe arabo-persique, dédiée à la lutte contre Daech, avec un oeil particulier donc « vers les théâtres de Syrie et d’Irak au sein de l’opération Inherent Resolve (OIR) » précise l’état-major des armées dans un communiqué. La TF 50 évolue sous les ordres de l’USNavCent (United States Naval Forces Central Command), l’état-major naval américain régional, dirigé par le vice-amiral Samuel Saparo, qui a sous ses ordres la Ve flotte US. C’est la seconde fois que le Charles-de-Gaulle occupe ce rôle, « à la demande des États-Unis ». La première c’était en 2015-2016 dans le cadre de la mission ‘Arromanches’.

    Le groupe aéronaval, est composé de la frégate multi-missions Provence, la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var et la frégate belge Léopold 1er.

    (J-S.B. st.)

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    Catégories: Défense

    La Russie propose sa contribution à quatre projets de la PESCO dont le SCAF !

    jeu, 01/04/2021 - 10:20

    (B2) C’est une demande pour le moins surprenante que vient de recevoir ce jeudi (1er avril) le bureau de Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE

    (crédit : MOD Russe)

    Participer aux projets de la PESCO serait bénéficiaire à tous

    La lettre est signée de Vladimir Chizhov, l’ambassadeur russe auprès de l’UE à Bruxelles. S’engouffrant dans la brèche ouverte par la demande américano-canadienne de participer à un projet de la PESCO (lire : Trois pays de l’OTAN seront bien associés au projet PESCO de mobilité militaire), Moscou propose ni plus ni moins ses bons offices pour participer à plusieurs projets de la PESCO. « Ce serait bénéficiaire pour tous ». Quatre projets sont a priori visés dans la missive russe :

    • 1. La mobilité militaire – projet mené par les Pays-Bas ;
    • 2. l’école de renseignement interarmées – projet mené par la Grèce ;
    • 3. le partage de bases – projet mené par la France ;
    • 4. l’eurodrone, partie prenante du SCAF – projet mené par l’Allemagne.

    Des arguments russes frappés au bon coin de l’ironie

    Les arguments russes sont frappants, non dénués d’une certaine ironie, voire d’un certain humour que certains pourraient juger déplacé en pleine recrudescence de l’épidémie de Covid-19. « Pour atteindre des territoires comme l’Afghanistan ou les autres continents [sous entendu la Chine], par avion comme par navire ou train, la Russie est un point incontournable » (mobilité militaire) « Nous avons une bonne expérience à vous proposer notamment sur Daech. Et pouvons vous proposer des stages dans des pays du pourtour méditerranée où la Russie a une vue particulièrement aiguisée » sous entendu Syrie et Libye. 3. « Notre base maritime en Crimée offrirait un point d’appui intéressant » (partage de bases). 4. « Notre industrie aéronautique a un savoir faire acquis qui pourrait être utile pour permettre de mener à terme ce projet dans les délais ». NB : le programme Altius développé par UZGA à Kazan vise à développer un drone de ce type (cf. Air & Cosmos).

    La participation aux exercices

    Loin de s’arrêter là, l’ambassadeur russe propose même de renforcer la coopération Russie-UE en organisant un « exercice commun , sur le modèle de Zapad, mais avec une dominante plus aérienne et maritime, de Lisbonne à Vladivostok, de l’Atlantique au Pacifique en 2024 ». Soit juste 80 ans après le débarquement anglo-américain. Il propose même un nom à cet exercice, en souvenir de cette célèbre escadrille de pilotes français engagés en Russie : « Normandie-Niemen 2024 »… Selon nos éléments, une autre lettre aurait été adressée au commissaire européen Thierry Breton, pour demander la participation des entreprises russes dans le prochain appel d’offres du Fonds européen de défense. À confirmer…

    (NGV)

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    Fin d’astreinte dans le Battlegroup pour la DSK allemande

    mer, 31/03/2021 - 19:26

    (B2) La Division Schnelle Kräfte de l’armée allemande, unité formée de soldats allemands et néerlandais, a terminé mercredi (31.03) sa mission en stand-by pour le battlegroup, le groupement tactique de l’UE

    Le drapeau européen est baissé dans la caserne Herrenwald à Stadtallendorf. Au salut, le le général de division Hannemann (à droite) et son adjoint néerlandais, le général de brigade Timmermans (à gauche) (crédit : Bundeswehr/Frederik Ströhlein)

    Outre l’Allemagne et les Pays-Bas, sept autres pays (Irlande, Autriche, Tchéquie, Croatie, Lettonie, Finlande et Suède) ont participé à l’astreinte.

    Une prolongation nécessaire

    Le corps germano-allemand, sous le commandement du général de division Andreas Hannemann, était de permanence au titre du second semestre 2020. Mission qui a été prolongée jusqu’à fin mars 2021 faute de combattants. La faute à la pandémie de coronavirus. Aucun autre pays n’était en mesure de prendre le relais le 1er janvier. C’est normalement un battlegroup dirigé par l’Italie avec l’Autriche, la Croatie, la Hongrie, frappés de plein fouet par le Covid-19 qui devait assurer la relève.

    Une certification par défaut

    L’épidémie a aussi un peu bousculé les procédures habituelles. Il n’était « plus possible de certifier l’ensemble de la troupe lors de l’exercice European Challenge 2020 (EUCH 20) prévu à Wildflecken et Hammelburg » explique la Bundeswehr sur son site. C’est la certification précédemment effectuée « au niveau national qui été utilisée comme référence ». « La crise du Corona nous a soudainement donné un cadre complètement différent » reconnait le général Hannemann. Du début à la fin, le groupement tactique est resté cependant capable de se déployer pour une mission extérieure dans un délai de 5 à 10 jours après l’alerte, comme le veut le concept d’origine de cette force de réaction rapide. L’Allemagne devrait reprendre son rôle de nation-cadre dans la conduite d’un battlegroup (EUBG) pour l’année 2025, sous la responsabilité de l’Eurocorps.

    Un dispositif inusité

    Précisons que depuis le début, aucun groupement tactique n’a pu être déployé, soit faute de volonté politique, soit par manque de compétence technico-militaire du battlegroup de permanence sur la zone concernée.

    (NGV)

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