L'année 2013 a été un moment déterminant dans l'histoire du panafricanisme. Elle correspond à l'année où l'Union Africaine (UA) a adopté l'Agenda 2063 dont l'objectif est de faire du continent un espace souverain, pacifique, prospère, intégré et représentant une force dynamique sur la scène mondiale à l'orée de 2063. Ancré dans le panafricanisme, dont il entend renforcer la dynamique, l'Agenda 2063 ambitionne de rendre effectif un développement continental intégré et de faire du 21e siècle le siècle de la renaissance africaine et de l'Afrique. À cette fin et pour faciliter la réalisation de l'Agenda 2063, plusieurs pays du continent se sont, en bonne intelligence de l'UA, positionnés dans des domaines prioritaires pour être porteurs de projets spécifiques. À l'instar du Ghana qui s'est positionné sur le combat pour la réparation, du Kenya qui porte le combat de la justice climatique, de la Côte d'Ivoire qui est le champion de la deuxième décennie de l'Agenda 2063, le Togo a le leadership sur le projet du Marché unique du transport aérien africain et a, par ailleurs, fait adopter en février 2021 par la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de l'UA, la décennie 2021-2031 « Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine ».
Dès son adoption, la Décennie s'est imposée comme un cadre d'initiatives innovantes en faveur du renforcement des liens entre l'Afrique et sa diaspora que l'UA définit comme l'ensemble des « populations d'origine africaine vivant hors du continent, indépendamment de leur citoyenneté et de leur nationalité, et qui sont disposées à contribuer au développement du continent et à la construction de l'Union africaine ».
Le projet d'organiser le 9e Congrès panafricain est l'une des initiatives importantes prises dans le cadre de la « Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine ». Cet évènement essentiel, dont l'organisation a été confiée au Togo par la Décision Assembly/AU/Dec.22(XXXVI) de la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de l'UA réunie en sa 36e session ordinaire les 18 et 19 février 2023 à Addis-Abeba, en Éthiopie, s'inscrit dans la tradition des rassemblements panafricains portés de leur vivant par des figures telles qu'Henry Sylvester Williams, W.E.B. Du Bois et Kwame Nkrumah et vise à assurer une continuité historique au mouvement panafricain et à mobiliser l'Afrique et ses peuples autour des préoccupations actuelles du continent.
En effet, le panafricanisme, qui n'est pas un mouvement statique, s'est mû au fil de l'histoire pour s'adapter aux exigences du moment. Hier, les défis majeurs étaient, entre autres, la décolonisation de l'Afrique, la justice, la dignité universelle pour tous, la fin de l'apartheid et l'intégration économique. Aujourd'hui d'autres thèmes servent de force motrice au panafricanisme sans éclipser les défis persistants relatifs à la justice et à la dignité. Parmi ces thèmes, il y a celui de la réforme des institutions internationales, notamment celle du Conseil de Sécurité de l'ONU. Dès les premières heures des indépendances jusqu'à nos jours, les leaders des pays africains ont pris plusieurs initiatives allant dans le sens de la demande de réforme des institutions internationales. D'autres voix, à la suite de celles de l'Afrique et des pays des Caraïbes à forte population d'ascendance africaine, notamment celles des intellectuels et les leaders d'opinion de la communauté africaine, portent la même revendication : la réforme des Nations Unies et, au-delà, de toutes les institutions multilatérales de coopération internationale.
C'est prenant en compte le consensus explicite qui s'est dégagé autour de l'impératif de la réforme des institutions internationales et des demandes de justice dans la gouvernance mondiale en expression sur le continent que le Togo, en accord avec l'UA, a décidé de placer le 9e Congrès panafricain sous le thème : « Renouveau du panafricanisme et rôle de l'Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ».
Pour rendre le processus devant conduire au 9e Congrès panafricain plus inclusif, le Haut Comité de l'UA mis en place pour porter l'Agenda de la Décennie et subséquemment superviser la mise en œuvre du projet du 9e Congrès panafricain avait décidé de la tenue de six pré-congrès dans les six régions de l'Afrique : Afrique du Nord, Afrique de l'Est, Afrique de l'Ouest, Afrique Centrale, Afrique Australe et Diaspora.
L'Afrique du Sud a organisé, les 4 et 5 décembre 2023, le pré-congrès de l'Afrique Australe autour du thème « Panafricanisme, science, savoir et technologie ». Le Mali a abrité le pré-congrès de l'Afrique de l'Ouest les 14 et 15 mars 2024 sur « Diaspora, afro-descendants et développement », le Maroc le pré-congrès de l'Afrique du Nord le 18 avril 2024 sur « Panafricanisme et migration », le Congo le pré-congrès de l'Afrique centrale le 24 mai 2024 sur « Panafricanisme économique et émergence africaine », la Tanzanie celui de l'Afrique de l'Est le 6 juillet 2024 sur « Africanophonie, cultures, éducation et identité panafricaine » et le Brésil le pré-congrès de la région diaspora les 29, 30 et 31 août 2024 à Salvador Bahia autour du thème « Panafricanisme, mémoire, restitution, réparation et reconstruction ».
Au cours des six pré-congrès, des personnalités politiques du continent africain, des personnalités du monde des affaires, des journalistes, des universitaires, des leaders d'opinion, des cyberactivistes, des leaders syndicaux, des membres de la société civile, des artistes et des jeunes ont, dans une sorte de procession, revendiqué et célébré les valeurs du panafricanisme. Ils ont discuté des sujets pertinents comme la migration, le développement durable, la mobilisation des ressources, le commerce intra-africain, la restauration mémorielle, la réparation pour l'Afrique et ses peuples, la restitution des objets culturels africains, la contribution de la diaspora à l'émancipation de l'Afrique. Ils ont d'un commun accord revendiqué la nécessité d'adopter et de promouvoir dans le cadre du renouveau du panafricanisme une philosophie endogène à l'Afrique : la philosophie Ubuntu.
Le pré-congrès de la Diaspora à Salvador Bahia, l'espace le plus africain du Brésil qui a réuni des centaines de personnes de plus de 50 pays, a été une occasion pendant laquelle les discussions sur les injustices historiques commises contre les peuples d'Afrique et la question de leur réparation ont été abordées dans toute leur gravité. Les participants se sont mis d'accord, lors de cette rencontre, que seul un front uni de l'Afrique et de ses peuples permettra de faire avancer la cause de l'Afrique sur la scène internationale et sur la question cruciale de la réparation.
L'une des recommandations du pré-congrès du Brésil était relative à l'appel fait par les participants à faire de Salvador Bahia le siège de la sixième région (la Diaspora) de l'Afrique. Le Brésil, membre fondateur des BRICS qui se battent pour un monde décentré et polycentrique et pour la réforme de l'architecture de la gouvernance mondiale, qui a assuré la présidence du G20 à partir du 1er décembre 2023, est la première nation de la diaspora africaine. Il est le pays qui compte la plus grande population d'origine africaine vivant hors du continent. Plus de 70 % des populations de l'État de Bahia dont la capitale est Salvador sont Afro-Brésiliens. Ce siège de la 6e région pour la Diaspora africaine à Salvador pourrait permettre de coordonner les initiatives et actions panafricanistes à l'échelle diasporique et servira certainement de pont entre l'Afrique et les peuples d'ascendance africaine de par le monde.
Le 9e Congrès panafricain de Lomé a, dans une dynamique processuelle, traversé les différentes régions de l'Afrique et mobilisé les différentes composantes de la communauté africaine. Après la cérémonie solennelle de lancement le 22 mai 2023, la dynamique s'est poursuivie à travers les six régions d'Afrique où les pré-congrès régionaux ont été des moments d'intenses mobilisations autour et au nom de l'idéal panafricain. Le grand mérite du processus, c'est qu'il contribue à fédérer les énergies et les initiatives panafricaines en cours, sur les campus, dans les rues et dans les communautés.
Dans son expression empirique, le panafricanisme est d'expression plurielle ; mais la tenue d'un évènement comme le 9e Congrès panafricain, dont la nouvelle date sera bientôt portée à la connaissance du public, offre l'occasion de se mobiliser autour des idéaux fédérateurs et des causes communes. Il demeure un cadre opportun et historique d'une mobilisation sans précédent autour des questions de l'heure comme la réforme des institutions internationales, la réparation pour l'Afrique et ses peuples, la restitution des objets culturels africains et la mémoire de l'Afrique. Le panafricanisme demeure la mémoire commune des luttes d'hier, le cadre actuel des luttes présentes et la conscience commune des luttes futures de l'Afrique et de sa diaspora.
Professeur Robert DUSSEY
Ministre des Affaires Etrangères, de l'intégration
Régionale et des Togolais de l'extérieur
Le nombre d'étudiants étrangers qui poursuivent un cursus aux États-Unis a atteint le chiffre record de 1,1 million au cours de l'année scolaire 2023-24. Ce choix d'étudier en Amérique est motivé non seulement par la qualité de l'enseignement et du soutien offerts par les universités américains, mais aussi par l'impact d'un diplôme américain sur la future carrière des élèves.
Les étudiants étrangers inscrits dans des colleges et des universités américaines en 2023-241 étaient 1 126 690 en 2023-24, ce qui représente une hausse des inscriptions de 7 % par rapport à l'année scolaire précédente, indique le rapport Open Doors de 2024 sur les échanges éducatifs internationaux , publié le 18 novembre par l'Institute of International Education et le Bureau des affaires éducatives et culturelles du département d'État des États-Unis.
Sur l'ensemble des étudiants étrangers, plus de la moitié (56 %) a poursuivi des études dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques, et un quart, des études de maths ou d'informatique, précise le rapport. Pour la deuxième année consécutive, le nombre d'étudiants originaires d'Afrique subsaharienne a connu une hausse – cette fois-ci de 13 %. Pour ce qui est du pays d'origine des étudiants, ceux de l'Inde et de la Chine sont les plus nombreux.
Une fois arrivés sur les campus, les étudiants étrangers ont accès à une kyrielle de services et avantages. Voici quelques sources d'informations typiques qui leur permettent de tirer parti au mieux de l'expérience universitaire américaine.
Les services aux étudiants étrangers
Beaucoup d'établissements universitaires américains possèdent des bureaux qui ont pour seule mission d'aider les étudiants étrangers à s'adapter à leur nouvel environnement. À l'American University, à Washington, par exemple, il s'agit de l'International Student & Scholar Services office, dirigé par Senem Bakar. Son bureau oriente les élèves vers les services qui sont à leur disposition, tels que celui des conseillers d'éducation pour les élèves de première année, le centre médical ou bien les programmes de soutien à la transition vers le mode de vie américain.
En outre, un programme de préparation à l'emploi aide les étudiants étrangers diplômés à trouver leur voie sur le marché du travail américain ou à réussir leur retour dans leur culture d'origine. À l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh, l'Office of International Education envoie des courriels hebdomadaires aux étudiants étrangers pour les tenir au courant des activités organisées sur le campus et dans la région de Pittsburgh, comme les projections de films, les festivals ou les expositions dans les musées.
Le tutorat
Comme de nombreux établissements américains, l'université Rutgers, dans le New Jersey, propose des cours particuliers aux étudiants étrangers. Les tuteurs sont des élèves de premier et de deuxième cycle qui ont suivi au préalable une formation à l'enseignement, précise Stacey Blackwell, la directrice exécutive de l'assistance à l'apprentissage et des centres d'apprentissage de l'université.
Rutgers offre également des services de coaching académique pour aider les élèves à mieux réussir lors des examens, et à étudier et à gérer leur temps de manière plus efficace. L'université propose aussi d'autres services par l'intermédiaire de son institut de langue anglaise, de son programme et de ses centres d'écriture ainsi que de son bureau consacré à la réussite universitaire des étudiants étrangers. Ces derniers ont l'occasion de conseiller à leur tour leurs camarades, ajoute Mme Blackwell.
Les organisations étudiantes
L'avantage des universités américaines, c'est qu'il y en a pour tous les goûts, notamment parce que les campus abritent une immense variété d'organisations étudiantes. Par exemple, le Swarthmore College, en Pennsylvanie, compte plus de 100 clubs et organisations étudiantes consacrés à toute sorte de centres d'intérêt ou de disciplines académiques.
La Canadienne Paris Shan, qui poursuit aujourd'hui ses études à l'université George Washington, a obtenu un diplôme de sciences politiques au Swarthmore College. Lorsqu'elle fréquentait cet établissement, elle occupait la présidence du club des étudiants internationaux (i20 Club). Ce club organise en début d'année scolaire une séance d'orientation d'une semaine pour les étudiants étrangers, avec diverses activités au programme et un échange d'informations utiles, explique-t-elle.
En outre, le club organise chaque année une fête de l'automne, « où les étudiants étrangers peuvent s'inscrire pour cuisiner un plat de leur pays d'origine à partager ». De plus, l'i20 Club facilite les rencontres avec d'autres groupes d'étudiants, ce qui contribue à une meilleure intégration des élèves étrangers parmi l'ensemble de la population du campus. Les liens qui se créent entre les élèves sont porteurs de retombées positives, estiment les responsables du gouvernement américain. D'ailleurs, le département d'État et celui de l'Éducation ont publié une déclaration de principes conjointe à l'appui de l'éducation internationale (PDF, 473KB), qui souligne l'importance de « l'échange solide d'étudiants, de chercheurs, de boursiers et d'enseignants » entre les États-Unis et les autres pays.
Avant de se lancer dans des études aux États-Unis, les étudiants étrangers sont confrontés à une multitude de choix. Ils sollicitent dont souvent l'aide des conseillers d'Education USA. Ce service du département d'État des États-Unis possède un réseau de centres de conseils scolaires dans plus de 175 pays et territoires. Les étudiants y trouvent des informations sur les colleges et les universités accrédités ainsi qu'un guide en cinq étapes pour réaliser leur rêve d'étudier aux États-Unis. Renseignez-vous sur les possibilités d'étudier aux États-Unis sur le site EducationUSA.
Nouvelle consécration pour la cuisine algérienne sur la scène internationale. La cheffe Imane Laichi vient de remporter la première place lors du Salon culinaire Awards […]
L’article Salon culinaire Awards 2024 : la cheffe algérienne Imane Laichi récompensée au Qatar est apparu en premier sur .