Mathieu Le Morzellec ne promet aucun programme, sinon de faire de Brest (Finistère) un laboratoire de la démocratie directe. À 47 ans, cet animateur de loisirs auprès de jeunes porteurs de handicap s’est mis en tête de créer une liste pour les élections municipales 2026, composée de citoyens tirés au sort baptisée « Brest démocratie directe ». « Moi je ne cherche pas à être élu, je serai en bas de la liste si besoin », confie-t-il dans une interview à Ouest-France.
Mi-décembre, il tirera au hasard entre 200 et 300 personnes à partir des listes électorales. Il ira ensuite « faire du porte à porte auprès des gens tirés au sort », explique-t-il au Télégramme. « On sait très bien que l’on ne va pas faire un gros score, donc ce n’est pas très engageant pour ceux qui acceptent. C’est surtout une façon de soutenir l’initiative » poursuit-il. D’après le journal local, Mathieu Le Morzellec doit réunir 55 personnes pour constituer une liste complète.
Et son choix de se présenter sans programme n’a rien d’un oubli. « Si on donne le pouvoir aux citoyens de décider, ce n’est pas pour arriver devant eux avec un programme déjà ficelé », affirme-t-il au Télégramme.
Le maire « serait un simple porte-plume »Si sa liste parvient à convaincre les Brestois, l’animateur de loisirs entend d’abord créer une assemblée de citoyens dans chaque quartier : « Les propositions qui en émaneraient seraient examinées par des commissions temporaires et dédiées. Les décisions seraient ensuite votées par 50 personnes tirées au sort. Pour les grandes décisions, quatre référendums par an seront organisés », détaille Mathieu Le Morzellec à Ouest-France. Et d’ajouter : « Le maire, lui, serait un simple porte-plume. »
Un modèle qui, d’après lui, « s’inspire beaucoup de la Suisse. Je suis parti du constat que la démocratie représentative telle qu’on la connaît aujourd’hui ne fonctionne pas, elle favorise la corruption », explique-t-il, tandis que « la démocratie directe responsabilise les citoyens ».
Aux élections municipales de 2020, Mathieu Le Morzellec était parvenu à constituer une liste complète, qui a récolté 2,12 % de suffrages. S’il ne s’attend pas à ce que sa liste soit élue cette fois, il ne désespère pas et conclut dans les colonnes du Télégramme : « Changer le système, c’est un combat qui prendra des décennies. »
Chaque voix comptera. La tension monte ce lundi 8 décembre, à la veille d’un vote de l’Assemblée nationale sur le budget de la Sécurité sociale. Alliés du gouvernement, Horizons et Les Républicains ont annoncé qu’ils ne voteraient pas ce texte, qui comporte notamment la suspension de la réforme des retraites. Dans l’opposition, le Parti socialiste devrait finalement voter pour, après avoir obtenu « une série d’avancées », se félicitait Olivier Faure.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) « n’est pas parfait, mais il est le meilleur budget possible », expliquait le Premier ministre Sébastien Lecornu ce week-end. Le Parisien fait le point sur les positions de chaque groupe politique à l’Assemblée nationale.
Ils vont voter pourSans surprise, le parti présidentiel Renaissance et la formation de l’ancien Premier ministre François Bayrou vont voter pour le projet de loi. « Nous avons conscience que c’est un budget d’attente, un budget imparfait », a reconnu Gabriel Attal ce lundi sur France inter, mais son adoption est « nécessaire », plaide l’ex-locataire de Matignon.
« Nous ne sommes pas des irresponsables », avait assuré vendredi le président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale Marc Fesneau, rappelant que l’absence de budget de la Sécurité sociale entraînerait une hausse du déficit.
Le patron du PS Olivier Faure a appelé ce lundi ses députés à voter pour le texte. « Il y a eu toute une série d’avancées (…) Le Premier ministre s’est engagé (sur la suspension de la réforme des retraites), il s’est montré fiable dans toute la discussion. Je souhaite que nous puissions à notre tour être fiables et faire en sorte que ce budget soit adopté », a-t-il déclaré sur BFMTV.
Si tous les députés socialistes décident de suivre leur Premier secrétaire mardi, le nombre de voix favorables au budget de la Sécu, en ajoutant celles de Renaissance et du MoDem, mais sans comptabiliser les voix potentielles d’autres députés, 196 votes pour.
Ils vont voter contreLa gauche de l’hémicycle va voter, là aussi sans surprise, contre le budget de la Sécurité sociale. Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a d’ailleurs vivement critiqué la position des socialistes annoncée ce lundi matin, appelant les parlementaires à désobéir.
Olivier Faure « valide 6 milliards d’euros d’économie sur la santé, une hausse du prix des mutuelles de 1 milliard d’euros, une limitation à 1 mois des arrêts de travail ou encore 500 millions d’euros d’économies sur les personnes atteintes de maladies chroniques comme le diabète », écrit-il, avant de lancer : « Les députés socialistes vont-ils suivre cette folie, abandonnant le programme sur lequel ils ont été élus et rejoignant ainsi la majorité macroniste ? »
L’extrême droite le martèle depuis le début des discussions budgétaires : elle s’opposera aux PLFSS et au PLF (actuellement discuté au Sénat). Sur LCI ce dimanche, le vice-président RN de l’Assemblée nationale a estimé que le texte porté par Sébastien Lecornu est « un calcul sur le dos des Français ». Nous serons « parfaitement nombreux et totalement présents » pour voter contre l’ensemble du projet de loi, a abondé Jean-Philippe Tanguy sur RTL.
Si tous les députés communistes, LFI, RN et UDR sont présents et votent contre le budget de la sécu, le compteur affichera 227 votes contre.
Ils voteront contre ou s’abstiendrontIl manque donc, sur le papier, une trentaine de voix au gouvernement pour faire passer le PLFSS. Sur TF1 ce lundi, le député LR Michel Barnier a annoncé qu’il s’abstiendra, « comme beaucoup d’autres parlementaires ». Au sein de son groupe Droite républicaine, « quelques élus » voteront pour le texte, mais une majorité suivra la consigne de Bruno Retailleau : l’abstention ou le vote contre.
Lors du vote de la partie « recettes » du texte vendredi, 20 députés LR étaient présents dans l’hémicycle : six avaient voté pour, 14 s’étaient abstenus.
Du côté d’Horizons aussi, on ne soutiendra pas massivement le PLFSS. Le texte n’est pas « votable », jugeait la semaine dernière Édouard Philippe. « Nos députés ne souhaitent pas voter en faveur de ce projet de loi », confirme sur BFMTV ce lundi Jérémie Patrier-Leitus, parlementaire du Calvados, qui déplore la suspension de la réforme des retraites. Lors du scrutin sur la partie recettes, quatre députés seulement du parti d’Édouard Philippe avaient voté pour et 15 s’étaient abstenus.
Si les parlementaires qui ont voté pour la partie recettes du PLFSS confirme leur vote mardi, le gouvernement pourra donc compter sur le soutien de 10 députés supplémentaires venus d’Horizons et de LR.
Ils pourraient voter pour, voter contre ou s’abstenirDeux groupes peuvent encore faire basculer le scrutin. Les députés Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) pourraient en partie soutenir le PLFSS pour s’assurer qu’un budget soit adopté. Lors du vote sur la partie recettes vendredi, neuf d’entre eux s’étaient prononcés en faveur du texte.
Les écologistes, eux, semblent hésiter entre abstention et votre contre. Le gouvernement prévoit de déposer un dernier amendement mardi pour augmenter l’objectif des dépenses de l’Assurance maladie. « J’espère que ce geste du gouvernement les amènera à faire le bon choix », a-t-il déclaré Olivier Faure alors que Les Écologistes avaient voté vendredi contre la partie recettes du budget.
Si les députés écologistes s’abstiennent, sur le papier, le PLFSS ne passera pas : on comptabilise (une configuration favorable au gouvernement, avec aucun vote contre des députés LR et Horizons) 215 voix pour et 227 contre. Restent les neuf députés non-inscrits. S’ils décident de soutenir le texte, l’écart se réduit à seulement trois voix : 224 pour, 227 contre. La présence et la participation de chaque groupe seront donc essentielles dans le résultat du scrutin mardi.
Pour l’exécutif, l’heure est grave. Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a mis en garde sur France 3 contre une « crise politique », « économique » et « sociale » en cas de rejet du PLFSS. S’il n’est pas adopté, le gouvernement a maintes fois averti que le déficit de la Sécu plongerait autour des 30 milliards d’euros en 2026, contre 23 en 2025.
Le vote fatidique sur le Budget qui approche, le président ukrainien qui vient chercher du soutien à Londres, le personnel du Louvre appelé à faire grève ou encore de nouvelles mesures pour se protéger du danger des airbags Takata… On fait le point sur l’actu.
L’info à ne pas louperLe Premier secrétaire du PS Olivier Faure a appelé ce lundi ses députés à voter pour le projet de budget « de compromis » de la Sécurité sociale (PLFSS) afin qu’il puisse être adopté mardi en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale. « Il y a eu toute une série d’avancées », a indiqué Olivier Faure sur BFMTV/RMC, citant notamment la suspension de la réforme des retraites.
Le vote des socialistes et des écologistes prend une importance cruciale avec le refus de LR et d’Horizons de soutenir ce projet de budget qui ferait, selon eux, trop de concessions à la gauche.
Vendredi, le volet recettes du PLFSS a été adopté grâce à plusieurs compromis (sur la CSG ou l’abandon de l’augmentation des franchises médicales…) mais aussi grâce aux nombreux absents dans l’hémicycle, notamment dans les rangs du Rassemblement national. L’adoption, mardi, de la partie consacrée aux dépenses, - avec la suspension de l’emblématique réforme des retraites, puis le vote sur l’ensemble du texte - s’annonce beaucoup plus incertaine.
Ce qu’il faut aussi retenirLa série noire des airbags Takata continue, en Nouvelle-Calédonie et à la Réunion. Deux nouveaux décès ont été récemment recensés en France. Pour pallier ce danger, les services de l’État ont renforcé les actions à l’encontre des constructeurs, avec une nouvelle étape dès le 1er janvier : la vérification systématique lors du contrôle technique des véhicules dotés d’airbags Takata en « stop drive ». Il s’agit d’une injonction du constructeur à ne plus utiliser le véhicule. Concrètement, si la voiture est équipée d’un airbag Takata en « stop drive » — et uniquement dans ce cas — elle sera mise automatiquement en contre-visite en raison du danger potentiellement mortel que l’airbag représente.
La porte-parole du parti d’extrême gauche Lutte ouvrière (LO), Nathalie Arthaud, a annoncé lundi sa candidature à la présidentielle 2027. Il s’agit de sa quatrième participation au scrutin présidentiel depuis 2012, elle qui avait réuni 0,56 % des suffrages exprimés en 2022.
« Lutte ouvrière sera présente à la présidentielle 2027. Lors de notre congrès (ce week-end), nous avons voté que je serai candidate pour Lutte ouvrière lors de cette présidentielle », a annoncé Nathalie Arthaud lors d’une conférence de presse à Paris.
La formation trotskiste sera également présente aux élections municipales dans 250 villes l’an prochain. Pour ces élections, Nathalie Arthaud, enseignante de 55 ans, représentera elle-même LO dans la ville de Pantin (Seine-Saint-Denis).
Sa quatrième candidature depuis 2012Pour celle qui a remplacé Arlette Laguiller en décembre 2008 comme porte-parole et visage de Lutte ouvrière, il s’agira en 2027 de la quatrième candidature à l’Elysée, après 2012 (0,56 % des suffrages exprimés), 2017 (0,64 %) et 2022 (0,56 %). « Nous sommes les seuls à porter la voix du monde du travail », s’est justifiée Nathalie Arthaud.
Devant la presse, tout en dénonçant « le retour du service militaire, tout comme l’augmentation du budget de l’armée », elle a mis en garde contre « la guerre sociale, la guerre que le grand patronat et le gouvernement mènent contre les travailleuses et les travailleurs ».
« Tous les partis politiques masquent cette guerre sociale et font diversion ils se chamaillent pour savoir qui gérera demain les affaires de la bourgeoisie », a insisté la porte-parole de LO, souvent critique de La France insoumise, qu’elle juge trop réformiste.
Renversement révolutionnaire de la société capitalisteLutte ouvrière, qui « défend l’idée d’un renversement révolutionnaire de la société capitaliste par le prolétariat », prône notamment l’interdiction des licenciements, l’augmentation des salaires et l’expropriation des banques. Le parti revendique 8 000 adhérents.
Enseignante en économie-communication à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Mme Arthaud est militante LO depuis ses 18 ans, après un sport-études à Lyon puis un passage en hypokhâgne dans un lycée chic de la capitale des Gaules.
Pour ses premières élections, Mme Arthaud, née le 23 février 1970 à Peyrins (Drôme) d’un père garagiste et d’une mère comptable, a obtenu 0,84% aux européennes de 2009, puis 1,42% aux régionales de 2010 en Rhône-Alpes.
La présence à la présidentielle de l’autre parti d’extrême gauche traditionnellement représenté aux échéances nationales, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), est compromise depuis que ce dernier s’est divisé fin 2022 entre deux partis: le NPA-Révolutionnaires et le NPA-l’Anticapitaliste.
Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a annoncé dans une publication X saisir l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel. La raison ? Une séquence jugée « extrêmement grave » par le responsable religieux, mercredi dernier sur franceinfo, lors d’un face-à-face avec Alexis Corbière, ex-élu LFI et cofondateur du mouvement L’Après.
Nathalie Saint-Cricq interrogeait alors Alexis Corbière sur les accusations d’antisémitisme qui visent régulièrement La France insoumise, son ancienne formation politique. L’ancien député de Seine-Saint-Denis, qui a claqué la porte de LFI l’an dernier pour cofonder le mouvement L’Après, a d’abord répondu à la journaliste : « L’antisémitisme est chose sérieuse. Il existe dans le pays. »
Puis Nathalie Saint-Cricq a enchaîné : « Et la quête du vote musulman aussi. » La réaction d’Alexis Corbière a été immédiate, demandant à la journaliste de s’expliquer sur ce rapprochement entre antisémitisme et vote musulman. « Quel est le rapport ? », l’a-t-il interrogé, visiblement surpris.
Poussant plus loin, il a demandé à la journaliste si elle pensait vraiment que certains élus tenaient des propos antisémites dans le but de séduire l’électorat musulman ? « Ah oui », a répondu Nathalie Saint-Cricq, évoquant « des études » avant de se voir couper la parole par le responsable politique. « Je trouve ça intolérable. Les musulmans n’ont pas besoin qu’on leur tienne des propos antisémites pour qu’ils votent pour quelqu’un », a répliqué aussitôt Alexis Corbière. Et la journaliste de préciser qu’elle ne ciblait aucunement les musulmans ou ce qu’ils pensaient mais « ceux qui croient (...) qu’en leur disant des propos antisémites on va pouvoir les rallier. Ce n’est pas du tout pareil ».
« Comment peut-on tenir de tels propos ! »« Les déclarations de Nathalie Saint-Cricq sont extrêmement graves. Je vais signaler à l’Arcom qui je l’espère prendra au sérieux notre demande. Comment peut-on tenir de tels propos ! », a écrit Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, sur X.
Les réactions politiques, notamment de gauche, n’ont pas tardé non plus. Olivier Faure a salué « la réponse immédiate et claire » d’Alexis Corbière. « Il n’y a aucun lien mécanique à faire entre musulmans et antisémites, a écrit le patron du PS. Il en existe comme il existe des chrétiens, des athées, des électeurs de droite comme de gauche qui le sont aussi et qui doivent être combattus. En revanche lier islam et antisémitisme est clairement islamophobe. »
Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a enfoncé le clou. « Pour Nathalie Saint-Cricq, pour conquérir le vote musulman (expression qui n’a aucun sens quand on se dit républicain), il faudrait être antisémite. Cet amalgame islamophobe n’a rien à faire à la télévision. Ça suffit ! »
L’Arcom n’avait pour l’heure pas communiqué sur cette saisine.
Ce n’est pas la première fois que le recteur, également avocat et membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, sollicite le régulateur de l’audiovisuel. Le 16 septembre dernier, il avait déjà saisi l’Arcom après des propos tenus sur BFMTV qualifiant la langue arabe de « langue musulmane », voire « islamiste ». Quelques jours plus tard, le 22 septembre, il réalisait de nouveau cette démarche pour dénoncer des déclarations sur franceinfo TV et CNews.
Sur la première chaîne, la journaliste Valérie Lecasble aurait présenté les musulmans de France comme une « menace démographique ». Sur la seconde, l’animateur Paul Amar avait suggéré que les musulmans « tentent maintenant de conquérir les terres occidentales ». À chaque fois, le recteur dénonce des discours « musulmanophobes » qui, selon lui, alimentent les stigmatisations.
Que se passera-t-il en cas d’accession du Rassemblement national au second tour de l’élection présidentielle en 2027 ? Dans son livre « Le Journal d’un prisonnier », Nicolas Sarkozy explique qu’il n’appellera pas à un front républicain contre l’extrême droite. Et l’ancien président de la République ne s’arrête pas là : « Le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème », écrit-il.
Interrogé ce lundi 8 décembre sur France inter, Gabriel Attal refuse de commenter un ouvrage qu’il « n’a pas lu ». Mais le patron de Renaissance estime « qu’il y a urgence pour le parti LR à clarifier son positionnement ».
« On voit bien qu’il y a une forme de bloc qui est en train de se constituer d’une droite radicale, extrême, antieuropéenne, assez climatosceptique, et je pense qu’on assiste à une forme de renversement, de changement d’alliance, du côté d’une partie des Républicains », lance Gabriel Attal. « Il y a urgence à clarifier », martèle l’ancien Premier ministre.
« Quand on accepte de faire tomber toutes les digues et de considérer qu’il n’y a plus de différence entre la droite et l’extrême droite, je pense qu’on renonce à la capacité à rassembler une majorité de français », prévient-il.
Le précédent CiottiL’idée d’une union des droites n’est pas nouvelle. En 2024, Éric Ciotti s’était allié avec le Rassemblement national, s’attirant les foudres des cadres de LR. Signe d’un possible rapprochement avec la formation lepéniste toutefois, le parti avait refusé participer au front républicain contre le RN lors des élections législatives anticipées.
Depuis plusieurs semaines, le patron des députés LR Laurent Wauquiez souhaite pour 2027 une primaire du macroniste « Gérald Darmanin à Sarah Knafo », l’eurodéputée du parti d’extrême droite Reconquête. Sans plaider toutefois pour une alliance formelle avec le Rassemblement national.
Ce dimanche, le président du parti Bruno Retailleau s’est adressé aux électeurs du parti d’extrême droite. Et, s’il ne croit pas à « une tambouille d’appareils », « vaine » à ses yeux, a-t-il dit sur BFMTV, il plaide pour une « union des droites » qui doit se faire « dans les urnes ».
Pas d’unanimité dans le partiEn octobre, l’ancien ministre de l’Intérieur avait appelé, lors d’une législative partielle dans le Tarn-et-Garonne, à ne pas donner « une voix » à la gauche face au candidat ciottiste, soutenu par le RN. Avant de critiquer, début décembre, le parti de Jordan Bardella et son « ADN socialiste ».
Pour autant, ce rapprochement possible entre droite et extrême droite ne fait pas l’unanimité. Xavier Bertrand, a dit pour sa part préférer « les positions politiques de Nicolas Sarkozy de 2007 que (celles) en 2025 », soulignant qu’à l’époque il « combattait le Rassemblement national, et par l’action et par des convictions, et par une fidélité (…) au mouvement de Jacques Chirac », qui refusait toute collusion « avec les extrêmes ».
Sur TF1 ce lundi, l’ancien Premier ministre Michel Barnier a rappelé sa « ligne qui a toujours été celle de (sa) famille politique » : « Il n’y aura pas d’alliance ni association avec partis d’extrême droite. Pas d’alliance, pas de compromission », a-t-il dit.
« En revanche, parler aux électeurs qui nous ont quittés parce qu’on les a déçus », oui, dit l’ancien Premier ministre. « Mais il n’y aura pas d’alliance avec ce parti (le RN) avec lequel nous ne partageons pas les mêmes valeurs. Nous n’avons pas la même idée de la République », tranche-t-il.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a annoncé qu’il se présenterait ce mardi devant son groupe et qu’il plaiderait « pour le fait que nous votions pour ce projet de loi de financement de la sécurité sociale », qui est une « copie passable », puisse être adopté en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale.
« Il y a eu là toute une série d’avancées (…) Le Premier ministre s’est engagé (sur la suspension de la réforme des retraites), il s’est montré fiable dans toute la discussion. Je souhaite que nous puissions à notre tour être fiables et faire en sorte que ce budget soit adopté », a-t-il déclaré sur le plateau de BFMTV/RMC.
« Des ingénieurs du chaos »« Je vois bien ce qui se passe à droite. Il y a toute une série de gens qui sont devenus des ingénieurs du chaos, Édouard Philippe en tête. Je pense que nous, nous devons prendre notre responsabilité, accepter l’idée que pour la première fois nous votions un projet de loi parce qu’il est l’objet d’un compromis », ajoute-t-il, sur le plateau de BFMTV/RMC.
Olivier Faure espère réussir à convaincre les députés socialistes pour « faire en sorte que tous les votes » se joignent au sien.
Concernant la position des Écologistes, le Premier secrétaire du PS indique qu’ils ont « une demande ultime » et qu’ils « ont raison de la poser ». « Sur le budget de l’hôpital, nous avons gagné un milliard en première lecture, ils veulent qu’on aille plus loin sur l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) », détaille-t-il.
Il s’est félicité que le gouvernement prévoit de déposer mardi un dernier amendement pour augmenter l’objectif des dépenses de l’assurance maladie, une main tendue aux Écologistes qui en faisaient la demande.
« J’espère que ce geste du gouvernement les amènera à faire le bon choix », a-t-il déclaré alors que les écologistes avaient voté vendredi contre la partie recettes du budget.
Le vote des socialistes et des écologistes prend une importance cruciale avec le refus de LR et d’Horizons de soutenir ce projet de budget qui ferait, selon eux, trop de concessions à la gauche. Le patron des LR Bruno Retailleau « finira par être avalé par l’extrême droite », a aussi prédit, Olivier Faure.
Quant à Édouard Philippe « que tout le monde présentait comme la sagesse incarnée », « il continue sa lente dérive lui aussi avec cette idée folle qu’il vaudrait mieux que tout ça s’arrête dans des conditions qui mettraient en danger notre système de protection sociale ».
« Ce n’est pas un budget parfait »L’annonce d’Olivier Faure a été saluée par Gabriel Attal. « Ça me semble quand même montrer que le travail qui a eu lieu ces dernières semaines et derniers mois a permis de dégager cette forme de compromis », a déclaré sur France inter le président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale.
« Il faut maintenant avancer et faire en sorte que ce budget puisse être adopté », dit l’ancien Premier ministre, sans être enthousiasmé par le projet de loi. « Ce n’est pas un budget parfait », résume Gabriel Attal, décrivant un texte « d’attente ». Mais « un budget parfait, en pareilles circonstances, ne peut pas exister », juge le député.
L’Assemblée nationale doit voter ce mardi 9 décembre sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) et le Premier ministre Sébastien Lecornu ne pourra pas compter sur l’un de ses prédécesseurs. Député de Paris depuis septembre, Michel Barnier annonce sur TF1 ce lundi qu’il s’abstiendra sur le budget de la Sécu dans l’hémicycle, « comme un grand nombre de parlementaires », précise-t-il.
La veille, le président de son parti, Bruno Retailleau, avait appelé ses troupes à ne pas soutenir le texte. « C’est un des pires PLFSS depuis des années, pour moi ce texte n’est pas votable », avait lancé l’ancien ministre de l’Intérieur, plaidant pour un « vote contre » ou « une abstention » des députés Les Républicains.
Au sein du groupe Droite républicaine, « quelques élus » veulent voter pour le budget de la Sécu, estime Michel Barnier. « D’autres, plus nombreux, veulent voter contre. Et un grand nombre vont s’abstenir », dit-il.
L’éphémère locataire de Matignon « ne veut pas blâmer » Sébastien Lecornu « qui a cherché avec ténacité un accord ». Mais, selon lui, l’actuel Premier ministre a « trop participé à une forme de chantage du Parti socialiste ».
« Il ne faut pas chercher à faire peur »La formation d’Olivier Faure a notamment obtenu la suspension de la réforme des retraites, mesure phare du quinquennat d’Emmanuel Macron. « On ne peut pas sacrifier les générations futures au chantage » du PS, tacle Michel Barnier, qui écarte le risque de crise politique en cas de non-adoption du texte mardi.
« Il ne faut pas chercher à faire peur. On n’est pas dans la situation que j’ai connu l’année dernière », juge-t-il. En décembre 2024, le gouvernement de Michel Barnier avait été reversé après le vote historique d’une motion de censure. Cette année, « le gouvernement peut rester en place et revoir sa copie », dit le député Les Républicains, qui ne souhaite pas la démission de Sébastien Lecornu en cas de non-adoption du PLFSS.
« Pas d’alliance » avec le RNAu sujet du budget de l’État (le projet de loi de finances, actuellement discuté au Sénat), Michel Barnier déplore un « budget de découragement national » : « Il y a trop de taxes dans ce pays, il y a trop de contraintes et trop d’impôts. Il ne faut pas en rajouter », lance-t-il.
Interrogé sur les déclarations de Bruno Retailleau sur l’union des droites et de Nicolas Sarkozy sur le front républicain en cas d’accession du Rassemblement national au second tour, Michel Barnier a rappelé sa « ligne qui a toujours été celle de (sa) famille politique » : « Il n’y aura pas d’alliance ni association avec partis d’extrême droite. Pas d’alliance, pas de compromission », a-t-il dit.
« En revanche, parler aux électeurs qui nous ont quittés parce qu’on les a déçus », oui, dit l’ancien Premier ministre. « Mais il n’y aura pas d’alliance avec ce parti (le RN) avec lequel nous ne partageons pas les mêmes valeurs. Nous n’avons pas la même idée de la République », tranche-t-il.
C’est une nouvelle affaire François Pupponi. L’ancien maire de Sarcelles (de 1997 à 2017) et ancien député (de 2007 à 2022), a rendez-vous au tribunal judiciaire de Paris, mardi 9 décembre. Il doit comparaître pour détournement de fonds publics d’une valeur de 122 459 euros (et 56 centimes), à Paris, Sarcelles et en Corse, entre le 5 mars 2015 et le 2 janvier 2018, comme le relate L’Informé.
Au terme d’une enquête dirigée par le Parquet national financier (PNF), l’ancien socialiste, qui n’est plus au PS depuis 2018, est mis en cause pour une utilisation non conforme de l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) qui lui était accordée en tant que député.
Un rappel lui aurait notamment été adressé par un courrier du président de l’Assemblée nationale, à l’époque Claude Bartolone, en date du 5 mars 2015.
L’IRFM est une indemnité forfaitaire qui a été créée en 1997 et remplacée le 1er janvier 2018 par l’Avance de frais de mandat (AFM). Cette enveloppe qui s’élevait en 2017 à 5 372,80 euros nets était destinée à couvrir les frais liés à l’exercice du mandat qui n’étaient pas directement pris en charge ou remboursés par l’Assemblée nationale. Jusqu’en 2015, le cadre régissant son utilisation demeurait toutefois flou et n’était pas soumis à contrôle.
Des signalements concernant plusieurs parlementairesAprès des révélations dans la presse, le bureau de l’Assemblée nationale a adopté une série de règles le 18 février 2015, prévoyant notamment que le président de l’Assemblée nationale puisse demander des « éclaircissements » à un député sur l’usage de son indemnité.
C’est à cette époque que Claude Bartolone écrit à tous les députés pour leur rappeler que l’IRFM ne peut être utilisée à des fins d’enrichissement personnel.
Le 5 octobre 2018, le Parquet national financier a reçu quatorze signalements de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) au sujet de possibles détournements de fonds publics par des parlementaires au moyen de leur IRFM. Ils concernaient 6 députés et 8 sénateurs. Après ces signalements, le PNF a ouvert une enquête préliminaire confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE).
François Pupponi toujours mis en cause dans une autre affaireDans cette enquête, neuf procédures concernant trois députés et six sénateurs ont donné lieu à un classement sans suite, après remboursement des dépenses considérées comme inéligibles. Une procédure concernant un sénateur a abouti à un classement sans suite pour absence d’infraction. En février 2022, le PNF indiquait qu’il restait trois procédures concernant deux députés et un sénateur, « en cours d’orientation ».
François Pupponi est actuellement toujours mis en cause dans l’affaire dite de la SEM chaleur, une société d’économie mixte chargée du chauffage de plusieurs dizaines de milliers d’habitants de Sarcelles. Il a été condamné par le tribunal correctionnel de Pontoise, puis par la Cour d’appel de Versailles pour abus de biens sociaux.
Il lui est reproché une utilisation abusive de la carte bancaire de la SEM Chaleur, une société d’économie mixte liée à l’exploitation du chauffage urbain de Sarcelles, entre 2004 et 2006, quand il en était le président. Après sa condamnation en appel, il a saisi la Cour de cassation qui n’a pas encore pris sa décision. Il demeure donc présumé innocent dans ce dossier.
Il est un peu plus de 20 heures ce dimanche 12 octobre lorsque les téléphones des députés du groupe Liot se mettent à vibrer. Leur président Laurent Panifous annonce sa nomination surprise en tant que ministre en charge des Relations avec le Parlement (MRP). « Je mesure parfaitement la très grande fragilité de ce projet », écrit-il, ajoutant ne pas partager « les idées de la macronie » et disant risquer ainsi la fin de sa carrière politique. Il s’excuserait presque d’avoir dit oui.
Près de deux mois plus tard, Laurent Panifous a l’impression d’être en poste depuis dix ans. La tâche est immense. Faire adopter un budget sans majorité et sans 49.3. Composer avec un socle commun au bord de l’implosion. Négocier avec les socialistes pour tenter, a minima, d’obtenir leur abstention. « Le MRP, c’est un peu les yeux et les oreilles de Matignon, défend le ministre. Il faut être sensible aux bruits faibles, aux tendances faibles, pour pouvoir l’informer et qu’il ait une capacité à prendre des bonnes décisions. »
Trois ans d’inéligibilité. La sentence est tombée le 25 novembre, l’ancien adjoint au maire de Compiègne (Oise), Oumar Ba, a été condamné pour avoir détourné 12 000 euros de fonds publics après avoir utilisé son téléphone d’élu local depuis l’Afrique pour une campagne électorale étrangère à ses fonctions municipales.
Quelques jours plus tôt, le 18 novembre, c’est le parquet de Senlis qui ouvrait trois enquêtes préliminaires à l’encontre du maire (LR) de Compiègne, Philippe Marini, pour prise illégale d’intérêts, favoritisme et détournement de fonds publics.
En réunion de quartiers, en commission urbanisme ou encore en mairie pour célébrer un mariage. Depuis six ans et son élection sur la liste de Nicolas Samsoen, le maire (UDI) de Massy (Essonne), Julien Compan est sur tous les fronts. Régulièrement accompagné d’un interprète. Car à 36 ans, il est l’un des six élus en France à être né sourd.
Son engagement politique s’est fait un peu par hasard. Habitant du quartier en mutation Atlantis depuis une dizaine d’années, et passionné d’urbanisme, Julien Compan assistait régulièrement à des réunions publiques. L’homme se fait rapidement repérer par l’entourage de Nicolas Samsoen qui lui propose de rejoindre sa liste.
« J’étais sur l’autoroute au volant de mon cabriolet quand j’ai brutalement perdu la vue de l’œil gauche. Quelques semaines plus tard c’était au tour du droit. » La vie de Vincent Julé a basculé en 2006. Un moment qu’il redoutait puisque treize membres de sa famille sont atteints d’une même maladie génétique, une neuropathie optique qui frappe sans prévenir. Il voit désormais à travers un brouillard opaque.
Pas de quoi faire baisser les bras de ce cadre dans la bureautique, qui s’est battu pour poursuivre sa carrière professionnelle. « Je voulais prouver que l’on peut conjuguer handicap et performance », résume l’homme de 48 ans, désormais conférencier en management handicap. Après le monde de l’entreprise, c’est celui de la politique qu’il espère faire évoluer en étant tête de liste aux élections municipales de mars 2026 à Courbevoie (Hauts-de-Seine).
Le garde des Sceaux Gérald Darmanin a inauguré dimanche à Basse-Terre, la préfecture de l’archipel de Guadeloupe, la nouvelle maison d’arrêt qui était en chantier depuis plusieurs années. « Une prison c’est toujours un endroit difficile », s’est souvenu le ministre de la Justice depuis le territoire ultramarin où il est en visite, rappelant que l’institution pénitentiaire est là pour que les personnes jugées par des magistrats « puissent purger leur peine et possiblement se réinsérer », afin d’éviter la récidive. « On constate aujourd’hui que l’établissement est digne, pour les agents pénitentiaires, les détenus et pour la République », a-t-il également relevé.
Hier, pour la première fois de son histoire, Saint-Barthélemy a accueilli une réunion des chefs de cour et de juridiction ainsi que des forces de sécurité intérieure sur le narcotrafic. À l’issue de cette réunion, le constat est sans appel : le trafic de drogue, notamment de… pic.twitter.com/gAP5Cea02X
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 7, 2025Dans les anciens locaux, régulièrement qualifiés de « honte de la République » par les gouvernements successifs, les détenus se comptaient jusqu’à 16 par dortoir. Désormais quelque 130 places accueillent les 211 détenus de la prison, transférés d’un local à l’autre, discrètement, il y a environ deux semaines. Une deuxième phase de travaux devrait permettre la création de 70 nouvelles places.
« On nous dit que l’hébergement sera individuel, mais on sait très bien qu’on risque de tourner à 350 détenus plus qu’aux 200 promis », anticipe Frantz Sapor, délégué du syndicat pénitentiaire Unsa-Ufap à Basse-Terre. Le syndicaliste compte déjà « 10 matelas au sol » et un taux de surpopulation qui avoisine les 160 %.
Création d’un tribunal de plein exerciceUn problème récurrent dans les maisons d’arrêt de Guadeloupe. Celle du centre pénitentiaire de Baie-Mahault affiche un taux de surpopulation qui oscille entre 240 et 250 %, avec près de 150 matelas au sol, dénoncent régulièrement les syndicats. « Au total, il y aura 350 places supplémentaires en Guadeloupe dans deux ans à deux ans et demi », a rappelé Gérald Darmanin, comptant aussi le chantier du centre pénitentiaire de Baie-Mahault, en cours.
Samedi, il a annoncé la création d’un tribunal de plein exercice et d’une prison de 60 places à Saint-Martin d’ici à 2026. Une centaine de Saint-Martinois sont actuellement incarcérés en Guadeloupe. « Construire des prisons (…) n’est pas un but politique en soi » a également assuré Gérald Darmanin. Selon lui, la Guadeloupe compte « un tiers de ses morts (NDLR : par armes à feu) en lien avec la drogue et 25 % des détenus atteints de maladie psychiatriques ».
La Guadeloupe a enregistré samedi son 49e homicide par arme à feu, et en début de semaine, un psychiatre a été tué à coups de couteau par un de ses patients.
9h30, un dimanche matin. La place de la Bastille (XIe) affiche un calme inhabituel. Rachida Dati (LR), candidate aux municipales à Paris, entre dans un café où l’attendent une trentaine d’habitants. Représentants d’associations, de collectifs ou du port de l’Arsenal, tous ont des préoccupations à partager avec elle. De quoi « nourrir le projet que nous développons », avance celle qui est aussi maire du VIIe arrondissement. « Tout est financé dans ce que nous proposons », affirme-t-elle, alors que la hausse de la dette de Paris (9,3 milliards d’euros) inquiète les habitants.
Prix de l’immobilier, projet d’aménagement contesté des « Remblas », insécurité au port de l’Arsenal ou « alcoolisme à ciel ouvert, rue de la Roquette », Rachida Dati embraye sur tous les sujets. Avant de se lever et de braver le froid hivernal.
Philippe Doucet (PS) affrontera bien une nouvelle fois Georges Mothron (LR) pour tenter de lui reprendre l’écharpe de maire d’Argenteuil (Val-d’Oise). Les deux rivaux s’étaient déjà affrontés en 2008, 2012, 2014 et 2020. Mais cette fois, l’ancien maire de 2008 à 2014 partira sans l’étiquette PS.
« Je me mets en retrait de la procédure de désignation d’un chef de file du Parti socialiste », annonce-t-il, ce dimanche 7 décembre, dans un communiqué. Il affiche également sa volonté de poursuivre sa campagne « plus libre, plus fort, et plus déterminé que jamais ».
Cette déclaration fracassante intervient alors que la direction nationale du Parti socialiste devait désigner mardi le candidat tête de liste pour le PS à Argenteuil. Selon un accord secret dévoilé par Le Parisien en septembre, c’est Philippe Doucet qui aurait dû en toute logique être choisi. La section locale comptait deux candidatures pour ce poste : Philippe Doucet et Nicolas Bougeard.
C’est ce dernier qui aurait dû être désigné en juin dernier si les militants avaient pu voter à ce moment-là, comme dans la plupart des sections en France. Une victoire par forfait puisque Philippe Doucet ne pouvait pas se présenter, étant encore soumis à une peine d’inéligibilité de 2 ans, prononcée à son encontre le 14 décembre 2023 – il a été déclaré coupable de favoritisme et prise illégale d’intérêt, puis a été condamné le 10 décembre 2024 pour détournement de fonds publics.
Il dénonce des « manipulations d’appareils » depuis ParisDésireux de battre Philippe Doucet dans les urnes pour asseoir sa légitimité, Nicolas Bougeard a accepté qu’un vote des militants soit organisé le 11 septembre, en dehors des procédures habituelles (mais en présence du secrétaire fédéral Rachid Temal).
Le bureau national devait ensuite désigner comme chef de file le vainqueur de ce scrutin, une fois Philippe Doucet redevenu éligible. Ce dernier a remporté le vote haut la main. Il devait donc être désigné comme candidat officiel du PS à Argenteuil, dans les tout prochains jours.
« Nicolas Bougeard avait, comme moi, signé un engagement écrit : le perdant du vote se retirait et soutiendrait le vainqueur, rappelle Philippe Doucet dans son communiqué, en publiant ce document. Il a perdu. Il n’a pas tenu parole. (…) Les Argenteuillais jugeront. »
Il adresse aussi des reproches à la direction du Parti socialiste, qui semble être revenue sur cet accord. « Depuis Paris, elle multiplie les auditions, atermoiements et manipulations d’appareils », accuse-t-il. Il ajoute qu’elle envisagerait de désigner Rachid Temal, comme tête de liste à Argenteuil.
Un coup porté à « l’unité des socialistes »« C’est une proposition qui m’a été faite par la direction nationale », confirme l’intéressé, sénateur du Val-d’Oise depuis 2017 et ancien élu municipal à Taverny entre 1995 et 2020. Il s’empresse d’ajouter que rien n’est encore décidé.
Interrogé à propos de l’accord secret entre Philippe Doucet et Nicolas Bougeard, il se borne à rappeler les règles officielles du Parti socialiste. « Pour les villes de plus de 20 000 habitants, nos statuts sont clairs : c’est une décision du bureau national du parti », indique-t-il. Cette décision attendue la semaine dernière devrait être connue mardi soir, en principe.
« Je constate aujourd’hui que la direction nationale n’a toujours pas compris, fustige Philippe Doucet. Elle continue de croire que Paris sait mieux que ses banlieues, que les appareils comptent plus que les militants, que certains territoires peuvent être ignorés, méprisés, placés sous tutelle. »
Rachid Temal dit regretter le choix de Philippe Doucet de se déclarer candidat dissident. « L’unité des socialistes est primordiale si on veut mettre fin à la politique de Georges Mothron, ajoute-t-il. Hors LFI, la gauche doit se rassembler. »
Le « money time » avant le vote d’un texte budgétaire n’a, peut-être, jamais été aussi tendu. Mardi 9 décembre, les députés devront prendre position sur le budget de la Sécurité sociale, et bien malin qui peut prédire le résultat final.
Le nombre d’inconnues est énorme. Dans la nuit de vendredi à samedi, la séance publique s’est achevée dans l’incompréhension. En cause, un amendement du gouvernement visant à augmenter l’Ondam (l’objectif national des dépenses de l’Assurance maladie) de 3 %, selon la ministre de la Santé, Stéphanie Rist. Son dépôt a nécessité plusieurs suspensions de séance.
Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) sera-t-il adopté par les députés mardi ? Alors que le vote pourrait se jouer à quelques voix, le président du parti Les Républicains, Bruno Retailleau, invite les députés de son camp à ne pas le voter : « Ils auront le choix de l’abstention ou de voter contre ».
« C’est un des pires PLFSS depuis des années, pour moi ce texte n’est pas votable », a-t-il lancé ce dimanche 7 décembre sur BFMTV. C’est « un hold-up fiscal » avec l’augmentation de la CSG, « un hold-up social puisqu’on ne fait pas la réforme des retraites » et « un hold-up démocratique parce que jamais le pays n’a été autant à droite, jamais un gouvernement, une politique n’a été autant à gauche », a déclaré l’ex-ministre de l’Intérieur.
Bruno Retailleau dénonce surtout « la lâcheté » et « le renoncement » que représente selon lui la mesure phare du texte, la suspension de la réforme des retraites. « C’est une lâcheté », martèle-t-il, assurant qu’on lui « avait signifié que jamais on ne toucherait » à la réforme.
« C’est une catastrophe » lance le patron des LR, qui appelle Sébastien Lecornu à faire passer un budget de la Sécurité sociale - sans suspension de la réforme des retraites - par 49.3. Une option exclue par le Premier ministre.
« Chaque jour justifie mon départ »Interrogé sur son départ du gouvernement, Bruno Retailleau ne regrette pas d’avoir quitté la place Beauvau. « Chaque jour justifie mon départ », déclare-t-il. « J’avais senti que tout partait à gauche (…) Emmanuel Macron a repris la main sur Matignon », tacle le patron des Républicains.
Le scrutin de mardi sur le PLFSS reste très incertain au vu des divisions de l’Assemblée nationale, jusqu’au sein du « socle commun ». Dans un entretien accordé à La Tribune dimanche, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon s’est montrée optimiste : « On peut y arriver. L’Assemblée a débattu plus de cent vingt heures sur ce texte. Le gouvernement aurait pu utiliser déjà par quatre fois le 49.3 et cela n’a pas été nécessaire. C’est déjà un résultat d’en être arrivé là ».
« La droite incarne le sérieux budgétaire. On ne peut pas se permettre le vide budgétaire », a-t-elle ajouté concernant les hésitations des groupes Les Républicains et Horizons, qui se sont divisés vendredi sur la partie recettes.
Nicolas Sarkozy a assuré à Marine Le Pen qu’il ne s’associerait pas à un éventuel « front républicain » contre le RN et plaidé pour un « rassemblement le plus large possible », « sans anathème », selon les extraits de son prochain livre publiés dimanche dans La Tribune.
Dans « Le Journal d’un prisonnier », le livre consacré à ses 20 jours de détention, qui sort en librairie mercredi, l’ex-chef de l’État rapporte un échange téléphonique avec Mme Le Pen. Nicolas Sarkozy l’avait contactée après sa condamnation, le 25 septembre dernier, à cinq ans de prison au procès du financement libyen de sa campagne de 2007 pour la remercier d’avoir pris sa défense.
Au cours de cet échange, rapporte-t-il dans son livre, Marine Le Pen lui aurait demandé : « Votre voix porte sur l’électorat populaire, vous associerez-vous à un quelconque front républicain » lors de futures échéances électorales ?
« Ma réponse fut sans ambiguïté »« Ma réponse fut sans ambiguïté : Non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet » , écrit l’ancien président, âgé de 70 ans. Plus loin dans l’ouvrage, il juge que « le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème ».
Nicolas Sarkozy a en revanche des mots acerbes à l’égard d’Emmanuel Macron, qu’il a rencontré peu avant son incarcération, le 21 octobre : « Je n’avais rien à lui dire et n’avais guère envie d’une discussion amicale avec lui ». « Depuis la funeste décision de dissoudre l’Assemblée nationale, nos relations s’étaient distendues (…) La méfiance s’était même installée à la suite du retrait de ma Légion d’honneur » à la suite de sa condamnation dans l’affaire dite des écoutes, « j’avais décidé en conséquence de tourner la page de notre amitié sans pour autant entrer dans une opposition systématique à sa politique », explique l’ancien locataire de l’Élysée, de 2007 à 2012.
Au sujet de son parti Les Républicains, l’ex-chef de l’État salue le caractère « courageux » de Michel Barnier, le seul dirigeant de sa famille à avoir émis le souhait de lui rendre visite à la Santé. « Bruno Retailleau m’appela régulièrement, mais n’en fit publiquement pas davantage » , note-t-il en revanche au sujet de l’actuel patron de LR.
Emmanuel Macron hausse le ton face à la Chine, qu’il menace de droits de douane « dans les tout prochains mois » si Pékin ne prend pas des mesures pour réduire le déficit commercial qui ne cesse de se creuser avec l’Union européenne.
« Je leur ai dit que, s’ils ne réagissaient pas, nous, Européens, serions contraints, dans les tout prochains mois, de prendre des mesures fortes (…) à l’instar des États-Unis, comme par exemple des droits de douane sur les produits chinois », a déclaré le président français, de retour d’un voyage officiel en Chine, dans un entretien dans le quotidien français Les Échos, publié ce dimanche 7 décembre.
Washington impose de forts tarifs douaniers sur les produits chinois, qui ont toutefois été réduit de 57 % à 47 % dans le cadre d’un accord, annoncé fin octobre entre les deux pays.
« Une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne »« La Chine vient percuter le cœur du modèle industriel et d’innovation européen, historiquement basé sur la machine-outil et l’automobile », relève Emmanuel Macron. Et le protectionnisme de l’administration Trump ne fait qu’aggraver les choses. « Elle accroît nos problèmes en redirigeant les flux chinois massivement sur nos marchés », met en avant le président français.
« Aujourd’hui, nous sommes pris entre les deux et c’est une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne », déplore-t-il. Mais il reste conscient que la constitution d’un front commun européen sur la question n’est pas facile, l’Allemagne, très présente en Chine, n’étant « pas encore totalement sur notre ligne ».
Lors de sa visite en Chine, Emmanuel Macron a réitéré que l’Europe, pour réduire son déficit commercial avec la Chine, devait accepter des investissements chinois. « Nous ne pouvons pas constamment importer. Les entreprises chinoises doivent venir sur le sol européen », plaide-t-il dans Les Échos.
« Réengager une politique de compétitivité »Une dizaine de secteurs sont concernés, parmi lesquels les batteries, le raffinage de lithium, l’éolien, le photovoltaïque, les véhicules électriques, les pompes à chaleur air-air, les produits d’électroniques grand public, les technologies de recyclage, la robotique industrielle ou encore les composants avancés.
Mais les investissements chinois en Europe « ne doivent pas être prédateurs, c’est-à-dire être faits à des fins d’hégémonie et de création de dépendances », souligne Emmanuel Macron.
De son côté, selon lui, l’UE doit se protéger dans les secteurs les plus vulnérables - comme l’automobile face au rouleau compresseur des véhicules électriques chinois - et parallèlement « réengager une politique de compétitivité ».
Cela passe par « la simplification, l’approfondissement du marché unique, des investissements dans l’innovation, une juste protection de nos frontières, un aboutissement de notre union douanière (…) et une politique monétaire ajustée », développe-t-il.