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Diplomacy & Defense Think Tank News

Lettre de Washington – quelles nouvelles du trumpisme ?

Institut Montaigne - Thu, 02/11/2017 - 15:55
Lettre de Washington – quelles nouvelles du trumpisme ? Institut Montaigne jeu 02/11/2017 - 15:55

À Washington la semaine dernière pour sonder quelques think tanks de la capitale fédérale sur l’avenir du dossier iranien, on pouvait avoir l’impression que le "trumpisme" était en voie d’institutionnalisation : "Trump is the new normal", nous disait un journal

PARTOUT EN EUROPE, S’EXPRIME UNE DÉFIANCE CROISSANTE À L’ÉGARD DES INSTITUTIONS DE LA DÉMOCRATIE

Fondapol / Général - Thu, 02/11/2017 - 14:50

L’autocratie, qui s’accommode fort bien du capitalisme mondialisé et de la révolution numérique, revient en force et se pose en concurrente des « vieilles » démocraties libérales, analyse dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ». La démocratie régresse, elle séduit moins, y compris à l’Ouest. A la Bourse des régimes politiques, sa cote descend. Au […]

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Interview: Frauenhandel wirksam bekämpfen

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 02/11/2017 - 13:16
Die Hanns-Seidel-Stiftung, Renovabis und das Aktionsbündnis gegen Frauenhandel veranstalteten im Oktober zum 14. Mal eine gemeinsame Fachtagung zum Themenkomplex Frauenhandel. Mit unseren jährlichen Veranstaltungen wollen wir mehr öffentliches Bewusstsein für die Opfer von Zwangsprostitution schaffen und mit Fachleuten aus Politik und Wissenschaft, von Polizeibehörden und Fachberatungsstellen über Herausforderungen und Lösungsansätze diskutieren. Als ausgewiesene Expertin haben wir Monika Cissek-Evans von der Fachberatungsstelle JADWIGA für Sie interviewt.

30-jähriges Jubiläum in Korea: Partnerschaft für den Umweltschutz

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 02/11/2017 - 11:02
Südkorea hat sich wirtschaftlich rasant entwickelt, Naturschutz wurde wenig beachtet. Das hat sich geändert, nun werden Partnerschaften mit den Grenzprovinzen und -landkreisen vermittelt. 

What News of Trumpism? Letter from Washington

Institut Montaigne - Thu, 02/11/2017 - 09:14
What News of Trumpism? Letter from Washington Institut Montaigne jeu 02/11/2017 - 09:14

In Washington last week for input from think tanks of the federal capital on the future of the Iranian file, one could have the impression that "Trumpism" was in the process of institutionalization.

La cultura en la relación de España y Portugal

Real Instituto Elcano - Thu, 02/11/2017 - 02:03
DT 10/2017 - 2/11/2017
Ángel Badillo Matos

La profundización de la relación bilateral en materia de lengua y cultura ha permitido potenciar la presencia de manifestaciones culturales en ambos países, promover la colaboración entre instituciones y expandir la enseñanza del español en Portugal y del portugués en España.

Conference: «EaP: Looking beyond the 2017 Summit», 08/11/2017

ELIAMEP - Wed, 01/11/2017 - 07:09

The Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP), the European Commission Representation in Athens and the Embassies of Estonia, Lithuania, Sweden, Poland and Georgia have the pleasure to invite you to a conference on the present and the future of the Eastern Partnership, with the title: EaP: Looking beyond the 2017 Summit.

The conference will be held in English on Wednesday  8, November 2017 from  09:00 to 14:00 at the premises of the European Commission Representation in Greece (2, Vas. Sofias Avenue, 106 74, Athens).

Please present your ID card or passport at the entrance.

Please confirm your participation by Friday 3 November to  Ms. Nina Papaioannou

Τ: 210 7257111, e-mail: nina@eliamep.gr 

 

Europas stille Revolution

SWP - Wed, 01/11/2017 - 00:00

 

 

Geburts- und Todestage im November 2017

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 01/11/2017 - 00:00

10.11.1887        
130. Geburtstag Hans Ehard

20.11.1977 
  
40. Todestag Max Allwein

23.11.1932   
 
85. Todestag Ellen Amann

28.11.1927   

90. Geburtstag Christian Will

Kenya, un échec cuisant pour la démocratie africaine

IRIS - Tue, 31/10/2017 - 17:15

Le processus électoral au Kenya, qui s’est poursuivi sur trois mois dans une rare confusion, est une amère déception pour tous les démocrates, africains et autres.

Une disqualification générale

On se souvient de la décision du 1er septembre dernier de la Cour suprême d’annuler les résultats du scrutin du 8 août précédent au motif qu’il avait été mal conduit par la Commission électorale. Elle avait été saluée en Afrique et ailleurs comme une « grande victoire » de la démocratie, comme une décision sans précédent qui ferait date et qui pouvait servir d’exemple ailleurs. Sept semaines après, la même Cour Suprême a été dans l’incapacité de se réunir faute de quorum (2 présents et cinq absents) pour examiner un recours demandant le report de l’élection. La peur a contaminé la Cour Suprême qui en sort totalement discréditée.

Dans le même temps, la Commission électorale, pourtant déconsidérée par la décision d’annulation du premier scrutin de la Cour suprême, est restée en place pour organiser le nouveau scrutin du 26 octobre. Sans changement de titulaires et avec seulement quelques amendements. Et une totale incapacité à assurer la sécurité – et donc la crédibilité – du vote, avec 4 comtés où l’élection est reportée à une date incertaine. Pourquoi, les résultats du nouveau scrutin, conduit par les mêmes, seraient-ils plus légitimes que le précédent ?

Enfin, les deux protagonistes majeurs de cette péripétie sortent également disqualifiés. Raila Odinga parce qu’il s’est abstenu de participer à la compétition du 26 octobre, au prétexte qu’elle risquait de donner des résultats faussés et qu’il allait sans aucun doute perdre, mais surtout parce qu’il a ainsi laissé ainsi le champ libre à son adversaire, ne se laissant qu’une seule issue : sortir du jeu démocratique en appelant à la désobéissance civile. Uhuru Kenyatta de son côté, le vainqueur sans combat, aura des difficultés à asseoir sa présidence, parce qu’il obtient un score absurde (98 %), de type nord-coréen, un score jamais vu en Afrique même dans les régimes les plus pervertis et avec un socle électoral très étriqué (40% de votants soit moitié moins qu’au précédent scrutin). Sa légitimité est pour l’avenir fatalement entamée.

Quels scénarios ?

À tout le moins, le Kenya offre l’image d’un pays paradoxal. D’un côté un attachement apparent des élites aux formes de la démocratie formelle et à ses institutions, salué souvent comme exemplaire (cas de la Cour Suprême dans sa première version). De l’autre, une capacité à sortir brutalement du rail des institutions dès que les positions patrimoniales et rentières sont menacées.

Quelles sont les perspectives à court terme ? Quatre scénarios sont possibles.

  1. Celui du déchaînement généralisé de la violence devrait être écarté même si la mobilisation inquiétante de milices et de gangs par les acteurs politiques peut faire craindre une grande insécurité, pas seulement dans l’extrême Nord et sur la Côte, mais également à Nairobi. La peur d’un déferlement des pauvres des bidonvilles de Kibera et de Matharé sur les enclaves les plus riches comme celle de Muthaiga (où l’on compte déjà quelque 100 000 agents de sécurité privés) ne relève plus du fantasme sans cause.
  2. Celui du blocage des institutions avec la mise en place d’une désobéissance civile paralysante, avec un coût économique élevé, qui viendra s’ajouter à celui résultant du chaos de ces dernières semaines.
  3. Celui du « consensus mou » en misant sur la « fatigue des violences » ressentie par une fraction de la population et dans l’esprit de la nouvelle Constitution de 2010 qui voulait ouvrir une voie à la « dévolution politique pacifique ». Il faudrait alors une programmation à une échéance proche de nouvelles élections, avec au mieux d’autres protagonistes que les deux qui, avec leur famille, incarnent plus d’un demi-siècle d’affrontement pour le pouvoir.
  4. Enfin – tout est possible au Kenya -, une alliance, comme en 2008-2013 (quand Odinga fut nommé Premier ministre par son adversaire Mwai Kibaki), ce qui suppose une recomposition des alliances au pouvoir (notamment l’éviction du kalenjin William Ruto, le vice-président autour duquel se cristallise toute l’acrimonie des élites).

Un enseignement pour l’Afrique ?

Dans son histoire l’Afrique n’a jamais eu autant de pays pourvus de systèmes politiques issus d’élections multipartites. Tous les pays africains (hormis l’Érythrée et la Somalie) tiennent régulièrement des élections nationales, régionales et locales, permettant à leurs citoyens de choisir leurs dirigeants politiques et de garantir la légitimité formelle des gouvernements. Il faut cependant se méfier d’une lecture quantitative et à courte vue. Les libertés conquises s’exercent dans un faisceau de contraintes qui fragilisent les acquis. L’élection ne fait pas la démocratie. Loin de là. Elle suppose davantage : une justice indépendante, une administration impartiale, une presse libre, une sécurité. Le Kenya est un des pays qui pourtant se rapproche d’un tel modèle vertueux. Formellement seulement. « Quand le ventre est vide, l’urne sonne creux », dit-on avec réalisme.

En raison des enjeux économiques qui se trouvent derrière, l’élection, devenue la modalité privilégiée de conquête du pouvoir, est souvent un vecteur de violence : Kenya, 2007 et 2008 ; Côte d’Ivoire 2000 et 2010 ; Zimbabwe, 2007 ; Gabon, 2010 ; RDC, 2011 ; Ouganda, 2011 ; Congo, 2016.

Sur fond de crise sociale, l’identification ethnique tend alors à culminer à l’approche du scrutin, donnant l’occasion de règlements de comptes autour de revendications foncières, sociales ou économiques.

Les faits s’imposent crûment. La démocratie formelle n’a nulle part annulé la marchandisation du politique dans les États où règne encore un système de type patrimonial. Dans de nombreux cas, comme au Kenya, c’est la démocratie élective qui a été adaptée à la logique du clientélisme et non l’inverse. « Anocratie », « Pseudo-démocratie », « démocratie de faible intensité », « démocratie illibérale », « démocratie par délégation » ? Les institutions formelles offrent de nouvelles opportunités pour distribuer des prébendes et se maintenir durablement au pouvoir. Douze chefs d’Etat africains sont au pouvoir depuis plus de vingt ans.

Le Kenya est un bon exemple de cette perversion de la démocratie élective. Les acteurs politiques, tels Kenyatta et Odinga, n’ont souvent pas de références idéologiques très précises ; ils sont surtout attachés, une fois élus, à gérer leurs intérêts et leurs alliances. Les positions d’autorité ainsi légalisées continuent de permettre à ceux qui les occupent d’extraire et de redistribuer des ressources. La modernisation institutionnelle des pratiques et des normes est pervertie par la personnalisation du pouvoir et la stratégie d’accumulation-redistribution qui préside à chaque niveau de la hiérarchie, du sommet à la base en passant par les intermédiaires. L’État existe mais il adopte la forme d’un rhizome dont les tiges – les institutions – sont moins importantes que les racines souterraines qui plongent dans la réalité complexe des solidarités et des rivalités.

Des évolutions sont toutefois perceptibles. Le Worldwide Governance Indicators (WGI) qui tente de capturer les manières avec lesquelles une population est capable de jouir de ses libertés (expression, association) et d’interroger le gouvernement sur ses actes (voice and accountability) donne des résultats plutôt en hausse. Ils sont tous enregistrés en Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Ghana, Liberia, Niger et Nigeria). L’alternance politique est devenue une réalité au Bénin, au Ghana, au Sénégal et même en Gambie. Reconnaissons par conséquent que dans cette région, l’évolution est plutôt positive. Les jeux politiques sont plus ouverts, la contestation intérieure plus militante, la décentralisation en partie à l’œuvre, la surveillance extérieure plus vigilante. La violence d’État s’est atténuée au fur et à mesure de l’adhésion aux droits politiques et humains et à la liberté d’expression, surtout depuis 2010. Les manifestations de résistance sociale devenues plus fréquentes, animées efficacement par des mouvements citoyens, traduisent l’émergence d’une démocratie du quotidien et le renforcement des sociétés civiles. Même si l’idée de citoyenneté demeure encore embryonnaire, davantage de pays laissent s’exprimer les médias sur les affaires publiques.

L’Est et le Centre du continent doivent apprendre de son propre Occident.

Women’s Struggle for Citizenship: Civil Society and Constitution Making after the Arab Uprisings

European Peace Institute / News - Tue, 31/10/2017 - 17:13

Civil society played a pivotal role in the Arab uprisings. By reconfiguring the social contract in a region distinguished by gender inequality, these revolts brought the status of women to the fore, and equal citizenship became a central goal. Social actors were therefore particularly active in contesting the constitution-making processes that were launched.

Based on field research produced by Egyptian and Tunisian civil society activists and academics, this report analyzes the influence of civil society during the constitution-making processes in those two countries through the lens of women’s rights. These processes reflect in particular the struggle between the Islamists, the former regimes, and civil society over the identity and the future of the region.

The 2012 constitution in Egypt, the drafting of which was led by Islamists with little appetite for compromise, was far from satisfactory to civil society, though it did improve on its predecessor in some areas. Egypt’s 2014 constitution represented major progress for women’s rights, but the process itself was exclusive, paving the way for a campaign of repression of basic rights. In Tunisia, on the other hand, the constitution-making exercise has become in many ways a model to follow, demonstrating that Islamism and the Western liberal order are not necessarily incompatible and that the process of drafting a constitution may be more important than the content of the document itself.

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Working Paper deals with the the inclusion of refugees in the Greek education system

ELIAMEP - Tue, 31/10/2017 - 15:30

This working paper traces the experience emanating from the first year of the implementation of the project for the inclusion of refugee children in the Greek education system run by the Greek Ministry of Education, Research and Religious Affairs. The paper analyzes the existing action plan for integration as well as the problems encountered and the gaps identified throughout its implementation. Based on this evaluation, it proceeds to a series of recommendations, taking into account the experience and good practices from Greece and other European countries. The paper highlights the changes and proposals in the revised Education Plan for the school year 2017-2018, taking into consideration the Assessment Report drafted by the working group from the Ministry of Education and published in 2017. This research brief on the education of the refugee children is written on the occasion of the round-table discussion held at ELIAMEP in June 2017. Participants included experts from the Ministry of Education and Religious Affairs, the Ministry of Migration Policy, representatives of non-governmental organizations and other relevant stakeholders.

Working Paper 84/2017:  ‘The inclusion of refugees in the Greek education system’

Authors: Dr Dia Anagnostou and Ms Marina Nikolova

Transports et infrastructures : quels enjeux ?

IRIS - Tue, 31/10/2017 - 14:46

Emmanuel Hache, directeur de recherche à l’IRIS, et Samuel Carcanague, chercheur à l’IRIS, répondent à nos questions à propos du dossier qu’ils ont dirigé « Transports et infrastructures » paru au sein de la Revue internationale et stratégique N°107 :
– Qu’est-ce qui a motivé la relecture de la thématique du transport et des infrastructures afin d’en faire un objet de réflexion stratégique dans les relations internationales ?
– En quoi l’Asie centrale présente-t-elle un place stratégique et un terrain d’affrontement géopolitique dans le domaine des transports et infrastructures ?
– Assiste-t-on à une transition de l’Etat planificateur du 20e siècle à l’Etat 2.0 devenu facilitateur et VRP du privé ?

Nouvelles menaces, nouveaux outils : analyse du projet d'Emmanuel Macron pour la sécurité intérieure

Institut Montaigne - Tue, 31/10/2017 - 12:49
Nouvelles menaces, nouveaux outils : analyse du projet d'Emmanuel Macron pour la sécurité intérieure Institut Montaigne mar 31/10/2017 - 12:49

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a lancé samedi 28 octobre une grande concertation sur la police de sécurité du quotidien.

Israël-Palestine : sortir enfin de l'enlisement

Institut Montaigne - Tue, 31/10/2017 - 11:55
Israël-Palestine : sortir enfin de l'enlisement Institut Montaigne mar 31/10/2017 - 11:55

Il y a cent ans, la déclaration de lord Balfour sur la création d'un "foyer national juif" en Palestine annonçait l'édification ultérieure de l'Etat d'Israël.

A Dictionary on the conflict in Syria

ELIAMEP - Tue, 31/10/2017 - 10:40

The Dictionary on the conflict in Syria presents and explains key terms of the civil war. It is authored by Ms Chiara Tzivraili as ELIAMEP Working Paper 83/2017 (October 2017). The Dictionary is written in Greek.

 

« Edward Said » – 3 questions à Dominique Eddé

IRIS - Mon, 30/10/2017 - 17:42

Dominique Eddé, romancière et essayiste, répond à mes questions à l’occasion de la parution de son dernier ouvrage : « Edward Said : le roman de sa pensée », aux éditions La fabrique.

Chargée du lancement en France de l’ouvrage d’Edward Said, L’orientalisme, vous témoignez de « l’incroyable difficulté à mobiliser les médias français ». C’est pourtant une œuvre majeure, traduite dans plus de trente langues…

Le livre est paru aux éditions du Seuil en 1980, au moment où la scène intellectuelle et médiatique parisienne était marquée par l’apparition des nouveaux philosophes qui révisaient, de manière catégorique, leur rapport au tiers-monde, au marxisme et au religieux, en ce sens que l’identité juive, confondue par plus d’un avec l’identité israélienne, mettait désormais sur la défensive des esprits auparavant laïcs, ou, du moins, libres de ce type de solidarité communautaire. L’émission « Apostrophes », de Bernard Pivot, qui avait beaucoup de pouvoir sur le destin des livres, s’inscrivait dans cette mouvance, qui établissait un nouvel ordre de priorités, dénonçant à juste titre l’aveuglement des staliniens, mais s’acquittant aussi, à peu de frais, d’autres enjeux qui auraient encombré ou déstabilisé les raisonnements unilatéraux. Pour ce monde-là, il s’agissait d’en finir en bloc avec la culpabilité de « l’homme blanc ».

Ainsi, Edward Said, grand orateur palestinien, francophone, de culture et d’envergure internationale, n’était pas une bonne affaire. Le débat qui aurait dû, de toute évidence, se dérouler entre lui et les tenants de cette pensée occidentalocentrée n’a donc pas eu lieu. Ce rendez-vous télévisé manqué a privé les auditeurs français d’un échange qui eut été non seulement salutaire, mais peut-être bien utile à la paix.

Je n’ai pas eu de mal, en revanche, du temps où je travaillais aux éditions du Seuil à faire inviter Raymonda Tawil, la mère de l’épouse de Yasser Arafat, à la télévision. On devinera pourquoi.

Pour Edward Said, la solidarité à la cause palestinienne ne signifiait pas avaliser « les magouilles et fourvoiements de ceux qui étaient les représentants officiels ». Pouvez-vous expliquer ?

Membre du Conseil national palestinien de 1977 jusqu’à sa démission en 1991, Edward Said s’est fermement opposé aux dérives et corruptions de l’Autorité palestinienne dès le début des années 1990, par une critique très vigoureuse et très étayée – vérifiée par l’Histoire –  des accords négociés à Oslo en 1993. Ses principes n’ont pas varié : il voulait la paix, bien avant d’autres, mais une paix conséquente, dotée d’un possible avenir, fondée sur l’égalité et le respect mutuel. Il voulait la reconnaissance des droits des Palestiniens, et non la reconnaissance exclusive de l’OLP aux dépens du peuple, comme ce fut le cas avec ces accords qui passaient outre la question majeure de la décolonisation, sans parler de la question de l’eau, des réfugiés, et bien sûr de Jérusalem.

Said était ulcéré par le manque de sérieux des négociateurs palestiniens qui ne disposaient même pas de leurs propres cartes géographiques. Savoir, par ailleurs, que nombre d’entre eux s’en mettaient plein les poches le rendait malade.

En réalité, il était difficile de mener autant de combats : ne rien lâcher face au rouleau compresseur de la politique israélienne, ne rien céder à l’antisémitisme qu’il avait en horreur, ne pas ménager les prétendus représentants du peuple palestinien qui, par incompétence et par manque de vision, assortis d’alliances opportunistes, ont préféré, contrairement à un Nelson Mandela, négocier leur pouvoir plutôt que défendre le droit.

Pensez-vous, comme le soutiennent le gouvernement israélien et ses avocats, que la cause palestinienne est reléguée à l’arrière-plan de la scène stratégique ?

Ce qu’on appelle la « cause palestinienne » est trahie, reléguée à l’arrière-plan depuis longtemps. Il suffit d’additionner, jour après jour, le nombre de nouvelles colonies et de terres confisquées : le projet qui consiste à effriter méthodiquement le territoire physique et moral des Palestiniens est parfaitement au point. Aussi vais-je un peu déplacer la question.

La politique de morcellement, favorable à l’identité communautaire, qui a commencé en Cisjordanie, s’est bel et bien étendue, à travers les guerres du Golfe, à l’ensemble de la région, et tout indique qu’elle risque de poursuivre son entreprise de destruction. Ce mouvement de décomposition et de repli, dont rêvait Oded Yinon en 1982, signe une défaite généralisée. Ceci étant dit, qu’en sera-t-il dans vingt ou trente ans ? On peut supposer que les logiques de manipulation politique, à l’œuvre depuis un siècle, seront alors malmenées, voire balayées, par des enjeux très supérieurs et écrasants. L’intelligence artificielle dont nous parle brillamment l’historien israélien Harari dans son livre Homo Deus ne rendra-t-elle pas bientôt dérisoires ces politiques de séparation et de cloisonnement ? Pour survivre, l’espèce humaine ne sera-t-elle pas obligée de se penser en tant que telle, plutôt qu’en termes pathétiques d’identités religieuses ou même nationales ?

Reste la question centrale de Jérusalem. Germaine Tillon voyait loin quand elle disait qu’il manquait à ce centre des trois grandes religions du Livre, le christianisme, le judaïsme et l’islam, une quatrième religion : celle du bon sens. « Il faudrait », ajoutait-elle, « que ces quatre religions, ensemble, se mettent d’accord pour considérer Jérusalem comme un centre nerveux tout à fait indiqué pour le monde tel qu’il est. » Oui, un centre nerveux plutôt qu’un centre de monopole et de puissance. Le meilleur moyen de gagner du temps, de désarmer les foutraques et d’épargner les vies serait, en effet, de déclarer Jérusalem capitale neutre, ouverte à tous. Transformer le conflit en potentiel, et cette vieille ville saturée en capitale mondiale de la pensée non artificielle. Imaginez-vous la victoire que ce serait pour les Israéliens et les Palestiniens ? Retourner cette sinistre et infernale logique de guerre en un projet commun d’avant-garde intellectuelle et politique à l’échelle…planétaire ?

Lors de son entretien avec N. Mandela, ce dernier avait dit à E. Said qu’il fallait frapper les imaginations. E. Said a beaucoup fait, avec son ami, Daniel Barenboim, dans cet esprit. À présent, quel meilleur lieu de rendez-vous que Jérusalem pour imaginer et penser le monde autrement ? Pour affronter, toutes disciplines et nationalités confondues, le danger que représente, pour notre espèce, une toute-puissance robotique à la gigantesque mémoire, mais coupée de la mémoire humaine ? Cette mémoire humaine et individuelle ne sera préservée qu’à la condition d’un renoncement aux mémoires exclusives érigées en droit de propriété.

Sociale et solidaire, collaborative ou circulaire : l’économie dans tous ses états

Institut Montaigne - Mon, 30/10/2017 - 17:07
Sociale et solidaire, collaborative ou circulaire : l’économie dans tous ses états Institut Montaigne lun 30/10/2017 - 17:07

Une consultation vient d’être lancée par le gouvernement afin d’établir une feuille de route nationale pour l’économie circulaire. Dans le même temps, l’économie sociale et solidaire (ESS) est à l’honneur.

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