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Le budget de l’Union européenne en 3 minutes

mar, 18/07/2023 - 18:22
Crédits : franckreporter / iStock

L’argent dépensé par l’Union européenne provient de plusieurs sources.

Les deux tiers du budget sont directement alimentés par les Etats membres, qui versent chaque année une contribution. Celle-ci est calculée pour chacun en fonction de son “revenu national brut”, qui donne une idée de sa richesse. C’est donc l’Allemagne qui en finance la plus grande partie (environ 24 % en 2023), suivie de la France (18 %).

Le reste est notamment financé par une petite partie de la TVA collectée par les Etats membres et reversée à l’UE (plus de 12 % en 2023) ou encore des droits de douane que l’UE prélève à ses frontières (13 %). Depuis quelques mois, une nouvelle ressource plastique (80 centimes d’euros pour chaque kilo de plastique non recyclé) a également fait son apparition, apportant près de 4 % du montant total.

D’autres sources diverses (taxes sur le personnel européen, contribution de pays tiers à certains programmes, amendes aux entreprises et solde de l’année précédente… comptant pour à peine 3 % du budget) contribuent également à gonfler ce budget… tout comme la contribution du Royaume-Uni (6 % en 2023) !

D’autres enfin devraient s’y ajouter : elles seraient issues des revenus du marché carbone, du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, de l’impôt mondial sur les multinationales et d’une contribution calculée sur les bénéfices des entreprises. Elles permettront principalement de rembourser le plan de relance européen lancé en 2020.

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La contribution britannique

En 1984, la Première ministre britannique Margaret Thatcher obtient un “rabais” pour son pays. A l’époque, le budget européen finance en effet essentiellement la politique agricole, dont le Royaume-Uni bénéficie très peu en retour. Jusqu’au Brexit, les autres Etats lui remboursaient les deux tiers de son solde budgétaire. En 2018, le pays avait ainsi bénéficié d’un rabais de 5 milliards d’euros.

Depuis leur départ en 2020, les Britanniques contribuent toujours au budget européen par ailleurs. En 2023, ils lui doivent près de 10 milliards d’euros. Car chaque année, une partie des dépenses prévues par l’Union (crédits d’engagement) n’est réglée que quelques temps plus tard (paiements). Et tout comme les autres Etats, le Royaume-Uni n’avait pas fini de payer ses factures en 2020.

Comment est-il adopté ?

Ce budget européen est voté chaque année par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne.

Mais c’est un “cadre financier pluriannuel” qui fixe, tous les 7 ans, l’enveloppe budgétaire de l’UE et le montant maximum dédié à chacune de ses politiques. Ce cadre permet de prévoir à plus long terme là où l’Union doit concentrer ses dépenses.

Les Etats membres étant les principaux contributeurs au budget européen, ce sont eux qui, lors d’un Conseil européen, déterminent à l’unanimité son montant.

En décembre 2020, plus de deux ans et demi après la première proposition formulée par la Commission européenne, le budget pluriannuel (2021-2027) a finalement été validé. Fixé à 1 074,3 milliards d’euros, soit le montant proposé par le Conseil européen en juillet 2020, il s’accompagne d’un plan de relance inédit de 750 milliards d’euros, baptisé Next Generation EU, pour répondre aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.

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En 2023, et comme depuis depuis de nombreuses années, l’essentiel des dépenses européennes (plus de 63 %) est consacré à la politique agricole commune (PAC) et à la politique de cohésion. La première subventionne avant tout les agriculteurs et le développement des territoires ruraux. La seconde vise à réduire les écarts de développement en soutenant avant tout les régions européennes défavorisées : elle y cofinance des projets favorisant notamment l’emploi, les PME, la recherche…

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Les postes de dépenses suivants sont l’action extérieure (diplomatie, aide au développement, aide humanitaire, soutien aux pays candidats… 8 %), l’aide à la recherche et l’innovation (8 %), les investissements stratégiques (programme InvestEU ou mécanisme pour l’interconnexion en Europe… 3 %) ou encore le programme de mobilité Erasmus (2 %).

Enfin l’UE met en œuvre de nombreuses autres politiques et programmes représentant chacun moins de 2 % du budget : gestion des migrations, espace, défense

Par ailleurs, 7 % de son budget est consacré aux frais administratifs des institutions européennes, dont la rémunération des fonctionnaires, traducteurs et interprètes.

Ces montants n’incluent pas les dépenses issues du plan de relance européen.

Sur la période 2021 - 2027, les dépenses de l’Union européenne (cadre financier + plan de relance européen) se répartissent ainsi :

Source : Conseil de l’Union européenne

Comme l’Allemagne, l’Autriche ou l’Italie, la France est un contributeur net au budget de l’UE. Ce qui veut dire que sa contribution excède le montant des fonds européens qu’elle perçoit (notamment les fonds de la politique agricole commune, PAC).

La contribution nette de la France s’est élevée en moyenne à 7 milliards d’euros entre 2014 et 2018. Ce simple calcul ne tient cependant pas compte des avantages économiques (marché unique…) et politiques qu’elle retire de son appartenance à l’Union européenne.

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Catégories: Union européenne

Objectifs de développement durable: “la population et la planète ne peuvent pas se permettre de perdre encore une décennie”

mar, 18/07/2023 - 17:39
La délégation du CESE au Forum politique de haut niveau à New York (17-19 juillet), destiné à suivre les progrès dans la réalisation des objectifs de développement durable de l’ONU pour 2030, avec Oliver Röpke (deuxième en partant de la gauche) et Peter Schmidt (premier en partant de la droite) - Crédits : CESE

Huit ans après le lancement du programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies, les multiples crises mondiales auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés et qui s’exacerbent les unes les autres mettent fortement en péril la viabilité même de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Néanmoins, dans un contexte marqué par des crises diverses, les ODD restent le phare et la boussole qui nous guident, en tant que seule conception universelle de la paix, de la prospérité socio-économique et de la durabilité environnementale dont nous disposions.

Échouer à mettre en œuvre les principes régissant les ODD que sont l’inclusion sociale, une énergie propre, un accès universel aux services publics ainsi qu’une consommation et une production responsables conduira à multiplier encore les crises et les rivalités géopolitiques. Si les ODD ne sont pas mis en œuvre, les entreprises et la compétitivité future en pâtiront également : d’après le dernier rapport du Forum économique mondial, les crises environnementales et sociales domineront le paysage des risques mondiaux dans les années à venir.

Depuis le 17 jusqu’au 19 juillet, une délégation du Comité économique et social européen (CESE) participe au Forum politique de haut niveau à New York, une manifestation déterminante pour la mise en œuvre des ODD. Pour la première fois, l’Union européenne présente un examen volontaire au niveau de l’UE des progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme des Nations unies à l’horizon 2030, auquel le CESE a contribué en communiquant les points de vue exprimés collectivement par la société civile.

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Comment pouvons-nous, en tant que société civile organisée, saisir cette occasion pour faire en sorte que les ODD retrouvent une place centrale dans le programme stratégique ? De quelle manière le CESE fait-il entendre sa voix ?

Tout en reconnaissant le rôle de chef de file que l’Union assume sur la scène mondiale, nous souhaitons et avons besoin qu’elle œuvre encore davantage à la crédibilité des ODD et qu’elle prenne la tête des efforts internationaux visant à accélérer leur mise en œuvre. Alors que la géopolitique gagne en complexité et que les fausses nouvelles et la désinformation progressent, ce ne sont pas seulement les ODD qui se trouvent menacés, mais aussi notre démocratie dans son ensemble.

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Grâce à des manifestations parallèles et à des réunions bilatérales avec des fonctionnaires des Nations unies au plus haut niveau, des représentants des grands groupes et d’autres parties prenantes sur le terrain, nous ferons passer des messages forts quant à l’importance de garantir une participation structurée et significative des groupes de la société civile, des organisations de jeunesse, des groupes de femmes, des entreprises et des syndicats, car il s’agit là d’un élément clé pour stimuler la réalisation des ODD. Il est également essentiel d’assurer la cohérence des politiques et de disposer d’une stratégie globale concernant les ODD.

Le temps presse !  

Durant les années qui nous séparent de 2030, le CESE est prêt à poursuivre sa contribution pour ce qui est d’accélérer la mise en œuvre du programme, et à jouer un rôle accru en tant qu’espace de dialogue permettant à la société civile de nouer des relations avec des responsables politiques. La population et la planète ne peuvent pas se permettre de perdre encore une décennie. À sept ans seulement de l’échéance de 2030, le monde doit être aiguillé dans la bonne direction.

Nous devons réellement entreprendre une transition juste et associer tout un chacun à ce parcours.  Cette tâche ne peut être léguée aux générations futures ni confiée aux prochains gouvernements. C’est aujourd’hui qu’elle doit être accomplie, et c’est aux responsables qui sont en place à ce moment précis qu’elle incombe. Le temps presse !

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Catégories: Union européenne

1961-1989 : de la construction à la chute du mur de Berlin

mar, 18/07/2023 - 16:59
Destruction du mur de Berlin - Crédits : Lionel Cironneau / Commission européenne

C’est un mur que les Allemands de l’Est n’auront de cesse de tenter de franchir, au péril de leur vie, et qui ne sera abattu qu’en 1989, avec l’affaiblissement de l’Union soviétique et la politique de libéralisation conduite par Gorbatchev. Emblème d’un monde bipolaire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Mur de Berlin est une page de l’Histoire à lui tout seul.

Pourquoi a-t-il été construit ? Comment les Berlinois ont-ils vécu l’édification d’un tel rempart ? Comment l’Allemagne a-t-elle finalement accédé à sa réunification ? Retour sur trente ans de faits pas si lointains…

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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne se retrouve divisée en quatre zones d’occupation : une zone soviétique, une zone britannique, une zone américaine et une zone française. Ce découpage fait suite à l’accord conclu entre les Alliés vainqueurs en février 1945 à Yalta.

La ville de Berlin, située au cœur de la zone d’occupation soviétique, se retrouve également divisée en quatre. L’armée soviétique laisse aux Occidentaux l’ensemble de la zone Ouest de la capitale. Le secteur Est représente de son côté 409 km², soit 45,6% de la superficie de la ville. La capitale allemande devient très vite un enjeu majeur de la Guerre froide qui s’engage dès la fin des hostilités le 8 mai 1945.

Le 19 mars 1948, en suspendant sa participation au Conseil de contrôle allié et du commandement Interallié, l’Union soviétique rompt la coopération entre les forces alliées occupantes. Elle n’a dès lors de cesse d’essayer de gêner les communications entre les Occidentaux et Berlin-Ouest. Du 24 juin 1948 au 12 mai 1949, Staline instaure le blocus de Berlin, entravant tout transit entre l’Allemagne de l’Ouest et Berlin-Ouest, qui survivra grâce au pont aérien mis en place par les Etats-Unis.

En 1949 est créée la République fédérale d’Allemagne (RFA), regroupant les zones américaines, britanniques et françaises. Peu de temps après, l’Union soviétique crée la République démocratique d’Allemagne (RDA), formalisant la séparation de Berlin en deux entités distinctes, même si la ville reste officiellement une zone démilitarisée.

C’est à cette période que les Allemands de l’Est commencent à émigrer massivement vers l’Ouest. Leurs raisons sont politiques (respect des libertés individuelles) comme économiques (salaires élevés, croissance…). En dix ans, ils seront des millions à prendre cette décision : un mouvement qui fera dire à Willy Brandt, futur chancelier alors maire de Berlin-Ouest, que les Allemands “votent avec leurs pieds” .

Le Rideau de fer, séparant le bloc de l’Est et l’Europe de l’Ouest. La Yougoslavie et l’Albanie étant considérées comme non-alignées pendant la Guerre froide, il n’y a pas de consensus sur leur appartenance au bloc de l’Est. L’ultimatum de Khrouchtchev

Le 27 novembre 1958, le premier secrétaire du parti communiste soviétique Nikita Khrouchtchev envoie une note aux États-Unis, au Royaume-Uni et la France, ainsi qu’au gouvernement de la République fédérale allemande. Il leur propose d’abroger le statut quadripartite de l’ancienne capitale du Reich et de transformer Berlin en une “ville libre” démilitarisée, dotée d’un gouvernement propre. L’arrière-pensée manifeste de cette proposition est d’intégrer complètement la ville dans le domaine d’influence soviétique.
La réaction des trois puissances occidentales, du gouvernement allemand et du maire en exercice de Berlin-Ouest Willy Brandt est immédiate et résolue. Les Américains prennent acte de la note en dénonçant son caractère unilatéral et marquent ostensiblement leur présence à Berlin. Le 31 décembre de la même année, les puissances occidentales envoient une réponse formelle commune à la proposition réfutant l’argumentaire juridique de Krouchtchev, réaffirmant leur droit d’être à Berlin et imputant la responsabilité de la crise à l’URSS, mais faisant part de leur ouverture à des négociations concernant l’ensemble de l’Allemagne. Au bout des six mois, l’ultimatum prend fin sans résultat tangible.

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Face aux vagues d’émigration de l’Est vers l’Ouest, les autorités communistes de la RDA décident de réagir. Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, la pose de grillages et de barbelés encerclant Berlin-Ouest marque le début du processus d’édification du Mur, projet secret du gouvernement est-allemand.

Un mur pour stopper les migrations vers l’Ouest

De 1949 à 1961 entre 2,6 et 3,6 millions d’Allemands vont fuir la RDA pour aller à l’Ouest, privant l’Allemagne de l’Est d’une main d’œuvre importante. Or la majeure partie de ces migrants va passer par Berlin, puisqu’au sein de la ville les contrôles à la frontière sont beaucoup moins efficaces que dans les zones rurales.

Ainsi, jusqu’en août 1961, il suffit de prendre le métro ou le chemin de fer berlinois pour passer d’Est en Ouest, ce que font quotidiennement des Berlinois pour aller travailler. De plus, Berlin représente à l’époque une porte d’entrée vers l’Ouest facile d’accès pour les Tchèques ou les Polonais. Même si avant même la construction du Mur, la police de la RDA surveille attentivement la frontière afin d’empêcher ceux que le régime nomme “les déserteurs de la République” de passer à l’Ouest.

La construction du Mur va être une réaction à l’effondrement économique de la RDA. En effet, comme les autres pays du bloc de l’Est, cette dernière a mis en place une économie planifiée. Or le plan septennal (1959-1965) est un échec dès le début, la production industrielle augmentant moins vite que prévu et la collectivisation des terres agricoles entraînant une baisse de la production et une pénurie alimentaire.

La principale cause de cet effondrement économique est l’augmentation des salaires, due à un manque de main-d’œuvre provoqué en grande partie par les fuites à l’Ouest, ainsi que l’important trafic de devises et de marchandises, néfaste à l’économie est-allemande, qui passe par Berlin.

La nuit du 12 au 13 août, un mur s’érige en plein Berlin

La construction du Mur de Berlin est un programme secret du gouvernement de la RDA. Si les Alliés s’attendent à des mesures drastiques de verrouillage de Berlin-Ouest, ils sont loin d’imaginer l’ampleur et la rapidité du plan est-allemand.

Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, 14 500 membres des forces armées bloquent les rues et les voies ferrées menant à Berlin-Ouest. Des troupes soviétiques se tiennent prêtes au combat et se massent aux postes frontières des Alliés. Tous les moyens de transport entre les deux Berlin sont interrompus. Les pays du bloc de l’Est, membres du pacte de Varsovie, publient le même jour une déclaration pour soutenir le bouclage de la frontière entre les deux Berlin.

Le dimanche 13 août, des barbelés et des barrières provisoires sont déployés à la frontière berlinoise entre les secteurs d’occupation Est et Ouest. Les jours suivants, ils sont remplacés par un mur en pierres de taille importante, construit par des maçons est-berlinois, sous l’étroite surveillance des gardes-frontières de RDA. Les portes et fenêtres des façades d’immeubles sont murées et intégrées dans le dispositif de séparation des deux moitiés de la ville.

Le jour même, Konrad Adenauer, chancelier de la RFA, appelle la population à rester calme. Pour autant, la réaction des Alliés n’est pas immédiate et seul le maire de Berlin, Willy Brandt, proteste énergiquement. La première manifestation devant le Mur a lieu le 16 août et réunit 300 000 personnes autour du maire.

Les réactions à l’Ouest, qui se font attendre, apparaissent ambigües. Les Alliés français et anglais considèrent que la construction du mur est le fait de l’URSS. Du côté des Etats-Unis, alors que le secrétaire d’État américain Dean Rusk condamne fermement la restriction de liberté de circulation des Berlinois, le président John Fitzgerald Kennedy, s’il assure à la ville de Berlin tout son soutien, considère cependant que l’option prise par la RDA est “préférable à une guerre” .

Une vraie confrontation entre Américains et Soviétiques n’aura lieu que le 27 octobre de la même année, à Checkpoint Charlie, point de contrôle américain entre Berlin-Ouest et Berlin-Est. Ce jour-là en effet, des gardes-frontières de RDA exigent de contrôler des membres des forces alliées occidentales voulant se rendre en secteur soviétique. Or tous les membres des forces d’occupation bénéficient d’un droit de libre-circulation dans l’ensemble de la ville.

Pendant trois jours, dix chars américains et dix soviétiques se postent de part et d’autre du mur. L’affaire se termine par un retrait des chars, aucune des deux parties ne voulant enclencher une escalade. Paradoxalement, cette situation explosive, aussi bien à Berlin que dans le reste de l’Europe, va déboucher sur la plus longue période de paix qu’ait connue le continent européen.

Berlin Ouest, enclavé dans la République démocratique allemande, et séparé de Berlin Est par le mur en 1989 - Crédits : Google Earth / capture d’écran

Checkpoint Charlie

L’ancien poste-frontière Friedrichstraße, appelé “Checkpoint Charlie” , devient à partir de 1961 le point de passage pour les membres des forces alliées américaines, britanniques et françaises stationnées à Berlin et désirant se rendre à Berlin-Est. Les touristes étrangers pouvaient y obtenir des renseignements sur les séjours à Berlin-Est.
Ce poste-frontière doit son appellation à l’alphabet de l’OTAN. Les membres des forces alliées stationnées en Allemagne disposaient de trois points de passage pour rejoindre le centre de Berlin: le Checkpoint A (Alpha) à Helmstedt, qui était le point de passage de RFA en RDA, le Checkpoint B (Bravo) à Drewitz, qui était le poste de passage de RDA à Berlin-Ouest, et, enfin, le Checkpoint C (Charlie), le poste-frontière pour le transit de Berlin-Ouest à Berlin-Est.

1961-1989 : la vie de chaque côté du mur

La construction du Mur de Berlin va changer pour plusieurs années le visage de la capitale allemande. Et la circulation entre Berlin-Ouest et Berlin-Est va devenir peu à peu impossible.

Dès 1952, le passage de la RDA vers la RFA était limité et contrôlé. Les Berlinois de l’Est pouvaient cependant encore se rendre à l’Ouest pour travailler ou en visite à condition d’utiliser l’un des 81 points de passage existants. Dès le 13 août 1961, 69 d’entre eux sont fermés. Le 14 août, c’est la porte de Brandebourg qui est à son tour fermée, suivie de 14 autres points de passage.

Le mur intra-urbain, qui sépare Berlin-Ouest de Berlin-Est, atteint au final une longueur totale de 43,1 kilomètres. La partie du dispositif qui sépare Berlin-Est de Berlin-Ouest comprend 111,9 kilomètres.

La Potsdamer Platz, en plein cœur de Berlin, se retrouve coupée en deux, et le centre historique de la capitale finit par se vider tout à fait, composé désormais d’un no man’s land entre les murs de séparation à l’Est et d’un terrain vague à l’Ouest.

Au delà des répercussions politiques de la construction du mur, qui devient dès 1961 le symbole de la Guerre froide dans le monde entier, c’est la vie de toute une population qui va être bouleversée ce matin d’août 1961. 63 000 Berlinois de l’Est perdent leur emploi à l’Ouest, 10 000 de l’Ouest perdent leur emploi à Berlin-Est, et ce sont également des milliers de familles qui sont séparées pendant plus de vingt ans.

Surtout les “deux Allemagne” , à l’image des deux parties de la capitale, vont connaître une évolution bien différente. Ainsi, alors que Berlin-Ouest se modernise, Berlin-Est perd peu à peu de son animation. Sur le plan architectural, culturel, culinaire, un gouffre se creuse entre l’Est et l’Ouest. L’Est prend, sous le joug communiste, un retard économique qu’il mettra des années à rattraper.

“Ich bin ein Berliner”

La solidarité occidentale avec Berlin-Ouest se fait de plus en plus forte, comme le montre le discours du président américain John Fitzgerald Kennedy lors de son passage dans la capitale allemande.

Le 26 juin 1963, lors d’un voyage en Europe, celui-ci prononce un discours à Berlin-Ouest devant des centaines de milliers de personnes. Il y déclare “Ich bin ein Berliner” (“Je suis un Berlinois”). Le président américain entend par cette phrase choc faire savoir aux habitants de l’Ouest de Berlin que l’ensemble de l’Occident, appelé à l’époque le “Monde libre” , se sent solidaire de leur sort.

La population allemande, et notamment berlinoise, souffre beaucoup de la séparation familiale que représente le Mur. Nombreux seront ceux qui tenteront de le traverser, par des méthodes plus inventives les unes que les autres (valises, voitures coupées en deux, cartons…) et souvent à leurs risques et périls.

Ainsi, selon les recherches de la collectivité berlinoise de travailleurs “Collectif du 13 août” , société gestionnaire du Musée du Mur au Checkpoint Charlie, 245 personnes sont mortes en essayant de passer illégalement le Mur, même si le nombre exact de victimes est difficile à évaluer du fait du silence de la RDA sur ce sujet.

On sait cependant que les premières balles mortelles sont tirées par la police de la route le 24 août 1961 sur Günter Litfin, un jeune civil de 24 ans, près de la gare de Friedrichstraße, onze jours après la fermeture de la frontière, au cours d’une tentative d’évasion. Le 17 août 1962, Peter Fechter, 18 ans, est tué à son tour sur la “piste de la mort” . En 1966, deux enfants de 10 et 13 ans sont abattus par quarante balles au total. Chris Gueffroy est enfin la dernière victime du Mur, le 6 février 1989.

Ceux qui ne sont pas morts ont cependant mis en danger leur liberté, comme le prouvent les 75 000 hommes et femmes condamnés jusqu’à deux ans de prison en tant que “déserteurs de la république” . La peine dépassait en général cinq ans si le fugitif dégradait les installations frontalières, était armé, soldat ou détenteur de secrets.

Dans l’autre sens, un premier accord sur le règlement des visites de Berlinois de l’Ouest chez leurs parents de l’Est de la ville est signé le 17 décembre 1963 après d’âpres négociations. Il permet, du 19 décembre 1963 au 5 janvier 1964, à 1,2 million de Berlinois de rendre visite à leurs parents. D’autres arrangements suivent en 1964, 1965 et 1966. Après l’accord quadripartite de 1971, le nombre des points de passage entre l’Est et l’Ouest est porté à dix.

Au début des années 1970, l’Ostpolitik, politique de rapprochement entre la RDA et la RFA menée par Willy Brandt et Erich Honecker, rend la frontière entre les deux pays un peu plus perméable. La RDA simplifie notamment les autorisations de voyage, en particulier pour les retraités, et autorise les visites de courte durée d’Allemands de l’Ouest dans les régions frontalières.

Comme prix d’une plus grande liberté de circulation, la RDA exige la reconnaissance de son statut d’État souverain ainsi que l’extradition de ses citoyens ayant fui vers la RFA, ce que cette dernière s’évertuera à refuser.

9 novembre 1989 : le Mur tombe 1989 : l’année du changement en Allemagne

La fin des années 1980 est marquée, en URSS et dans plusieurs Etats de l’Europe de l’Est, par un vent de changement. En 1989, quatre ans après l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev à la tête de l’Union soviétique, la Hongrie ouvre son Rideau de fer et la Pologne, en nommant à sa tête Tadeusz Mazowiecki, membre du syndicat Solidarnosc, s’achemine vers la démocratie.

Mais en RDA, le gouvernement d’Erich Honecker s’oppose à toute libéralisation. Durant l’été 1989, sous le prétexte de partir en vacances en Hongrie, 25 000 Allemands de l’Est rejoignent alors la RFA en profitant des frontières ouvertes en Hongrie et en Tchécoslovaquie.

En RDA, l’opposition au régime prend de l’ampleur, notamment à travers de nombreuses manifestations comme le 2 octobre à Leipzig, où 20 000 personnes descendent dans la rue. Le Parti communiste tente alors de reprendre la main en se rénovant, mais les manifestations continuent.

Le 7 octobre, de passage à Berlin-Est pour le quarantième anniversaire de la création de la RDA, le président de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev indique aux dirigeants de la RDA que le recours à la répression armée est exclue.

À LIRE AUSSI19 août 1989 : le pique-nique paneuropéen, une des premières brèches dans le Rideau de fer 9 novembre : la nuit où le Mur est tombé

La nuit du 9 novembre est une nuit historique dans l’histoire de l’Allemagne, de l’Europe, et même du monde. C’est en effet cette nuit-là que le Mur de Berlin est ouvert, permettant aux Allemands de l’Est de passer à l’Ouest, et marquant le début de la chute du Rideau de fer et la fin de la bipolarisation du monde.

Bien que les causes profondes de la chute du Mur soient multiples, c’est une déclaration prématurée d’un membre du SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands), parti politique de la RDA, qui semble l’avoir précipitée. Le 9 novembre 1989, Günter Schabowski accorde une conférence de presse retransmise en direct par la télévision du centre de presse de Berlin-Est, à une heure de grande écoute. Il y déclare que “Les voyages privés vers l’étranger peuvent être autorisés sans présentation de justificatifs - motif du voyage ou lien de famille” et, à une question d’un journaliste sur la date d’entrée en vigueur de cette nouvelle disposition, répond “immédiatement”.

Or celle-ci est extraite d’un projet de décision du conseil des ministres qui ne devait être communiqué que le lendemain. Et qui, pensaient les autorités de la RDA, suffirait à satisfaire la population sans provoquer de mouvement de foule. Or la nouvelle amène plusieurs milliers de Berlinois à se presser au postes-frontières situés le long du mur.

C’est ainsi que le point de passage de la Bornholmer Straße est ouvert peu après 23h, suivi d’autres points de passage tant à Berlin qu’à la frontière avec la RFA, marquant la chute du Mur de Berlin, dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 novembre 1989. Cet événement reste marqué dans l’histoire allemande sous le nom de “die Wende” (le tournant).

Dès le 9 novembre, les Berlinois entament la destruction du Mur. Présent à Berlin, le violoncelliste virtuose Mstislav Rostropovitch, qui avait dû s’exiler à l’Ouest pour ses prises de position en URSS, vient encourager les démolisseurs en jouant du violoncelle au pied du Mur. La photographie de cet événement deviendra célèbre et sera l’un des symboles de la chute du bloc communiste en Europe.

Cependant, les réactions de la population berlinoise sont surtout visibles le lendemain. Des files de voitures s’embouteillent en direction de l’Ouest et une véritable marée humaine se presse près de la porte de Brandebourg, sur et autour du Mur.

L’événement fait bien sûr la Une de la presse internationale et les réactions se multiplient. Face au gouffre économique entre les deux Allemagnes, Helmut Kohl, Chancelier de la RFA, annonce dès le 28 novembre 1989 un plan en dix points visant la réunification. Ainsi, le 12 septembre 1990, moins d’un an après la chute du Mur de Berlin, est signé le Traité de Moscou qui rend sa pleine souveraineté à l’Allemagne et le 3 octobre de la même année, les deux Allemagne (RFA et RDA) sont officiellement réunifiées.

Des citoyens ouest-allemands se réunissent devant une brèche dans le Mur de Berlin, sur la Potsdamer Platz en novembre 1989 - Crédits : US Department of Defense

Mais les conséquences de la chute du Mur et des événements antérieurs de l’année 1989 dépassent largement les frontières allemandes. Ceux-ci entraînent en effet le démantèlement de l’empire soviétique. A Prague, la Révolution de Velours (17-18 novembre 1989) met fin au communisme. En Bulgarie, le stalinien Todor Jivkov doit accepter son remplacement par un communiste plus ouvert, Petar Mladenov. En Roumanie, Ceausescu est éliminé plus violemment en 1989. En Union soviétique, les États baltes proclament leur indépendance en mars et mai 1990.

Fête nationale allemande

La date du 9 novembre a bien sûr été évoquée pour devenir la fête nationale de l’Allemagne, d’autant qu’elle célèbre également la proclamation de la république de Weimar en 1918. Mais cette date est aussi celle de l’anniversaire du putsch d’Adolf Hitler (9 novembre 1923), et de la Nuit de cristal, le pogrom anti-juif commis par les nazis le 9 novembre 1938. Le 3 octobre, jour de la réunification des deux Allemagnes, a donc été finalement choisi.

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Glyphosate : l’autorisation européenne pourrait être renouvelée dès septembre

mar, 18/07/2023 - 13:35
Le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé, classe le glyphosate comme substance cancérigène probable - Crédits : Bim / iStock

Les 11 et 12 juillet, la direction générale de la Santé et de la Sécurité alimentaire de la Commission européenne (DG SANTE) proposait aux Etats membres de l’Union européenne de renouveler l’autorisation d’utilisation du glyphosate, l’herbicide le plus vendu dans le monde. Un sujet qui ne figurait pas à l’ordre du jour de la réunion, laquelle s’est tenue à huis clos, selon un document obtenu par le réseau européen PAN Europe.

La précédente autorisation avait expiré en décembre 2022 et fait l’objet d’une prolongation temporaire, dans l’attente du rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Dans un rapport paru le 6 juillet dernier et dont seul un résumé était rendu public, l’EFSA n’identifiait pas de risques suffisamment critiques pour la santé ou l’environnement qui justifieraient une interdiction de cet herbicide. Elle soulignait néanmoins des lacunes dans les données qui lui ont été fournies, ainsi que des problèmes de toxicité.

Selon l’ONG PAN Europe, la proposition officielle de renouvellement devrait arriver sur la table en septembre prochain. Elle déplore ainsi la précipitation du calendrier, alors que l’intégralité des documents utilisés par l’EFSA pour élaborer son rapport ne devrait être dévoilée qu’entre les mois d’août et d’octobre prochain, d’après un porte-parole de l’agence cité par Euractiv.

Le glyphosate est une substance active largement utilisée dans l’agriculture. La controverse persiste autour de ce produit, classé comme cancérigène probable pour l’homme selon le Centre international de recherche sur le cancer, dont les conclusions ont également été suivies par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en France.

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Carlos Trindade (CESE) : “La question de l’eau engage la société tout entière”

lun, 17/07/2023 - 14:42
Carlos Trindade, co-auteur de l’avis sur la précarité hydrique, lors de la session plénière du Comité économique et social européen à Bruxelles, le 13 juillet 2023 - Crédits : Comité économique et social européen

Un nombre croissant d’européens est affecté par la précarité hydrique, se retrouvant dans l’incapacité de payer ses factures d’eau ou d’avoir accès à un assainissement de qualité. Un phénomène qui risque de s’accentuer avec le réchauffement climatique et ses effets sur les ressources en eau. Dans un avis adopté le 13 juillet (171 pour, 19 non, 22 abstention), porté par la Hongroise Kinga Joó (rapporteuse) et le Portugais Carlos Trindade, le Comité économique et social européen (CESE), organe consultatif de représentation de la société civile européenne, propose de mettre à l’agenda cet aspect de la pauvreté en plaidant pour un “Pacte Bleu” européen. L’eau deviendrait ainsi une priorité transversale dans les futures législations européennes.

À LIRE AUSSIL’eau, cheval de bataille du Comité économique et social européen en 2023 Toute l’Europe : Qui est affecté en premier lieu par la précarité hydrique ?

Carlos Trindade : La précarité hydrique concerne environ 26 millions de citoyens européens. Soit environ 6 % de la population européenne qui a des problèmes d’accès à une eau et à un assainissement de qualité à un prix abordable. On constate que les groupes qui sont les plus vulnérables dans la société de manière générale sont aussi les plus vulnérables face à la précarité hydrique. Les ménages les plus pauvres ont plus de risques de ne pas avoir d’équipements sanitaires adaptés chez eux. Et certains groupes sont plus affectés par des problèmes spécifiques, comme les femmes chez qui cette situation peut poser des soucis d’hygiène intime menstruelle. La précarité hydrique n’est pas un sujet particulièrement mis en avant. Et pourtant la question de l’eau ne concerne pas seulement les groupes les plus vulnérables : elle engage la société tout entière.

Le changement climatique renforce-t-il la précarité hydrique en Europe ?

On a déjà eu en Sicile une situation où, en période de sécheresse, les habitants avaient accès à l’eau seulement deux ou trois heures par jour dans certaines villes. Mais tous les Européens peuvent être affectés, et pas seulement le sud du continent ! Les pays ayant d’importantes côtes maritimes risquent de rencontrer des problèmes liés à l’élévation du niveau des mers, par exemple. Dans les Etats montagneux, l’absence de neige va avoir des conséquences directes sur l’accès à l’eau, mais aussi sur l’économie locale et le tourisme. Il y a aussi la question de l’assèchement des grands fleuves européens : si le Danube manque d’eau, l’activité économique est en jeu. Dans son avis, le CESE s’intéresse non seulement aux groupes vulnérables, mais aussi à la problématique plus générale du manque de ressources en eau et à son impact sur l’économie.

À LIRE AUSSILa politique européenne de l’environnement et du climat Quelles sont les solutions concrètes avancées par le CESE pour lutter contre les inégalités d’accès à l’eau ?

D’abord, la question de l’eau doit être abordée sous l’angle des droits humains : ce n’est pas une marchandise mais un bien public. Plutôt que de le réguler par le marché unique, le CESE souhaite que la Commission européenne s’appuie sur les objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU. En particulier l’objectif numéro 6 qui vise à garantir un accès à l’eau pour tous et assurer une gestion durable des ressources. Je tiens à rappeler aussi que dans le socle européen des droits sociaux, un article est consacré au droit d’accès à des services essentiels de qualité, dont l’eau fait partie.

Actuellement, l’eau reste en dehors du marché unique grâce à une directive issue de l’initiative citoyenne européenne “Right2Water”. Mais il faudrait renforcer cette vision sociale, en introduisant par exemple l’ODD n°6 dans la directive relative à l’eau potable pour qu’elle garantisse à tous un accès aux services d’approvisionnement en eau.

Le “Pacte Bleu” proposé par le CESE est-il un moyen d’encadrer la concurrence des usages de l’eau de manière transversale ?

Oui. Car ce que l’on propose avec le “Blue Deal” c’est une vision stratégique et holistique. Bien sûr, nous avons besoin d’une vision sociale, l’accès à l’eau étant un droit essentiel. Il ne faut pas non plus négliger l’aspect économique et trouver un équilibre entre ces deux dimensions : l’eau est nécessaire à l’agriculture, à l’industrie ou encore pour assurer aux citoyens un certain nombre de services, comme les activités touristiques. Les aspects sociaux et économiques vont de pair.

La coopération territoriale est aussi très importante. Dans la gestion des fleuves et bassins hydriques transfrontaliers notamment. C’est le cas dans la péninsule ibérique où un comité de gestion a été créé pour le Tage. C’est aussi un moyen de prévenir les conflits liés à l’eau. La coopération permet d’éviter les tensions et de réduire les inégalités de manière plus efficace. Si nous voulons un avenir meilleur, nous devons donner à la question de l’eau l’intérêt qu’elle mérite.

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La Russie suspend sa participation à l’accord sur les céréales ukrainiennes

lun, 17/07/2023 - 13:54
Depuis juillet 2022, près de 33 millions de tonnes de céréales avaient pu quitter les ports ukrainiens grâce à l’accord - Crédits : Elena Iarina / iStock

L’accord de la mer Noire est “de facto terminé”, a indiqué le Kremlin ce lundi 17 juillet. Garantissant à l’Ukraine l’exportation de ses céréales en dépit du conflit sur son territoire, celui-ci doit expirer aujourd’hui à minuit. Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a affirmée que dès la partie de l’accord concernant la Russie serait “satisfaite”, le pays y reviendrait “immédiatement”.

Moscou, qui menaçait depuis plusieurs semaines de se retirer du texte, demande notamment la levée des entraves à ses propres exportations de denrées agricoles et d’engrais. Dimitri Peskov a précisé que la décision n’avait pas de lien avec l’attaque survenue la nuit dernière contre le pont du Kertch, reliant la Crimée à la Russie.

Signé le 22 juillet 2022, l’accord a permis l’exportation de près de 33 millions de tonnes de céréales depuis les ports d’Ukraine. Il avait été prolongé à trois reprises : en novembre 2022 et en mars puis mai 2023.

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Sauvetage de migrants en mer : les eurodéputés demandent une meilleure coordination au niveau européen

jeu, 13/07/2023 - 18:35
Depuis 2014, 27 633 personnes ont été portées disparues en Méditerranée selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) - Crédits : Joël Carillet / iStock

Alors que les drames se succèdent en mer Méditerranée, les eurodéputés souhaitent que l’Union européenne et ses Etats membres s’impliquent davantage pour les empêcher. Jeudi 13 juillet, les parlementaires ont adopté une résolution en ce sens.

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Dans leur texte, ils appellent l’UE et les Vingt-Sept à une meilleure coordination concernant les opérations de sauvetage en mer. Les députés se prononcent en faveur d’une augmentation des moyens alloués par les Etats membres et Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de gardes-côtes, en termes de navires, d’équipements et de personnel aux activités de recherche et de sauvetage. La résolution demande aussi la mise en place d’une mission européenne en la matière, qui serait assurée par les Etats membres et Frontex.

Le Parlement européen s’est par ailleurs penché sur la coopération de l’UE avec des pays tiers sur les questions migratoires. Les eurodéputés rappellent que les personnes secourues doivent être débarquées dans des lieux sûrs. Sollicitant des informations détaillées sur le soutien européen apporté à la Libye, la Turquie, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc, ils invitent la Commission européenne et les Vingt-Sept à évaluer les allégations de graves violations des droits fondamentaux pesant sur les gardes-côtes libyens et à cesser la coopération avec leur Etat si elles étaient prouvées.

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Quand les pays de l’Union européenne célèbrent-ils leur fête nationale ?

jeu, 13/07/2023 - 14:39

La plupart des Etats membres de l’Union européenne ont une seule fête nationale inscrite au calendrier. C’est, entre autres, le cas de la Roumanie et de l’Allemagne qui célèbrent chaque année leur unification.

Certains ont en revanche adopté plusieurs journées officielles de commémoration. Avec cinq dates, Malte est l’Etat membre qui détient le record du nombre de jours dédiés à ces fêtes.

Et même si certains pays comme le Danemark ou l’Irlande n’ont pas de fête officielle, la coutume a imposé un temps de célébration commune. Evénement partagé à travers le monde, la Saint Patrick en est un exemple célèbre. La fête irlandaise n’est d’ailleurs pas la seule à avoir dépassé les frontières. La fête nationale espagnole, rappelant la “découverte” de l’Amérique par Christophe Colomb, a un écho sur le continent américain. Son voisin portugais a de son côté choisi de commémorer un élément de sa culture, avec la mort du poète Luís de Camões.

Une majorité de pays d’Europe centrale et orientale célèbrent quant à eux leur indépendance chaque année, vis-à-vis de l’Empire ottoman (Bulgarie, Grèce) ou de la Russie (Finlande, Hongrie, Estonie, Lettonie, Lituanie).

Enfin, tous les Etats membres n’ont pas le même rapport à la royauté. Si la France célèbre, chaque 14 juillet, l’évènement déclencheur d’une Révolution qui conduira à la chute de la couronne française, certains de ses voisins comme le Luxembourg ou la Belgique rendent au contraire hommage à leur monarchie tous les ans.

Les dates des fêtes nationales en un coup d’oeil

- Allemagne : 3 octobre
- Autriche : 26 octobre
- Belgique : 21 juillet
- Bulgarie : 3 mars
- Chypre : 1er octobre
- Croatie : 30 mai
- Danemark : 5 juin
- Espagne : 12 octobre
- Estonie : 24 février
- Finlande : 6 décembre
- France : 14 juillet
- Grèce : 25 mars
- Hongrie : 15 mars, 20 août, 23 octobre
- Irlande : 17 mars
- Italie : 2 juin
- Lettonie : 18 novembre
- Lituanie : 16 février, 11 mars, 6 juillet
- Luxembourg : 23 juin
- Malte : 31 mars, 7 juin, 8 septembre, 21 septembre, 13 décembre
- Pays-Bas : 27 avril
- Pologne : 3 mai, 11 novembre
- Portugal : 10 juin
- République tchèque : 28 octobre
- Roumanie : 1er décembre
- Slovaquie : 1er janvier
- Slovénie : 25 juin
- Suède : 6 juin À LIRE AUSSI[Podcast] 9 mai : qu’est ce que la Journée de l’Europe ? Les fêtes nationales pays par pays

Allemagne - 3 octobre

Nom officiel : Tag der Deutschen Einheit (“Jour de l’Unité allemande”)

Le 3 octobre, le “Jour de l’Unité allemande” célèbre la réunification en 1990 des zones est et ouest du pays. Avant cet évènement, la République fédérale d’Allemagne (RFA) avait choisi le 17 juin afin de commémorer les grèves et les émeutes de 1953. La fête nationale de sa voisine, la République démocratique allemande (RDA), était quant à elle fixée au 7 octobre, afin de célébrer la fondation de la République en 1949.

La fête se déroule officiellement chaque année dans le Land qui assure la présidence tournante du Bundesrat, le Conseil fédéral allemand.

Autriche - 26 octobre

Nom officiel : Österreichischer Nationalfeiertag (“Fête nationale autrichienne”)

Le 26 octobre 1955, l’Autriche adopte la loi sur la neutralité autrichienne. Le jour de la fête nationale est une référence directe à ce principe constitutionnel de la “neutralité permanente” du pays, voté lors du retrait définitif des troupes alliées du territoire national. Selon l’article premier du texte, “l’Autriche n’adhèrera à aucune alliance militaire”. C’est pourquoi le pays n’est aujourd’hui toujours pas membre de l’OTAN.

Officiellement désignée fête nationale dix ans après cet évènement, elle était anciennement appelée “Jour du Drapeau”, car un étendard devait être hissé chaque année dans certains lieux comme les écoles.

Belgique - 21 juillet

Nom officiel : Fête nationale belge, Belgische nationale feestdag (néerlandais), Belgischer Nationalfeiertag (allemand)

La Belgique commémore le 21 juillet le serment de Léopold de Saxe-Cobourg, qui devient le premier roi des Belges en 1831. Ce n’est cependant qu’en 1890 que Leopold II fixe cette date dans la loi. En 2013, le roi Albert II choisit par ailleurs la date du 21 juillet pour abdiquer, passant la couronne à son fils Philippe.

La Belgique connaît également d’autres fêtes régionales ou communautaires. La communauté flamande commémore par exemple le 11 juillet la bataille de Courtrai (autrement appelée “des éperons d’or”), qui marque la victoire contre les troupes du roi de France en 1302. De leur côté, les Wallons gardent en mémoire les journées révolutionnaires de 1830 chaque 27 septembre.

Bulgarie - 3 mars

Nom officiel : Ден на Освобождението на България от османско иго (“Jour de la libération de la Bulgarie du joug ottoman”)

C’est dans la banlieue d’Istanbul, anciennement Constantinople, qu’a été signé le 3 mars 1878 le traité de paix de San Stefano mettant fin à une guerre russo-turque, après la victoire de la Russie. La fondation d’un Etat bulgare souverain et autonome interrompt ainsi la domination ottomane vieille de près de cinq siècles sur ce territoire. Le 3 mars est promulgué fête nationale en 1990.

Le mémorial de Chipka, situé entre Sofia et la Mer Noire et siège de plusieurs batailles importantes, est un symbole de la libération bulgare du “joug ottoman” et un lieu de pèlerinage chaque 3 mars.

Chypre - 1er octobre

Nom officiel : Ημέρα ανεξαρτησιάς (“Jour de l’indépendance”)

La date du 1er octobre a été choisie en souvenir de l’indépendance de l’île vis-à-vis du Royaume-Uni, en 1960. Des parades militaires ont lieu, notamment à Nicosie, la capitale. D’autres jours de commémorations sont importants à Chypre, comme le 1er avril qui rappelle le début de l’insurrection armée de 1955.

Croatie - 30 mai

Nom officiel : Dan državnosti (“Fête de l’Etat”)

Le calendrier des fêtes civiles a changé à plusieurs reprises en Croatie, jusqu’à récemment. En 2019, le pouvoir a rétabli la date du 30 mai comme fête nationale. Celle-ci, également appelée “jour du souvenir”, commémore les premières élections parlementaires libres de 1990.

Au début des années 2000, les parlementaires croates avaient choisi une autre date pour marquer la fête nationale. Le 25 juin, référence à la proclamation par le Parlement de l’indépendance de la République socialiste de Croatie de la Yougoslavie, avait remplacé le 30 mai. Ce “jour de l’indépendance” fait toujours l’objet d’une commémoration officielle chaque année.

Danemark - 5 juin

Nom officiel : Grundlovsdag (“Jour de la Constitution”) - Le Danemark n’a officiellement pas de fête nationale, mais cette date est célébrée comme telle par ses habitants.

Le Danemark n’échappe pas aux révolutions de 1848 (Printemps des peuples) qui secouent l’Europe des monarques. Le pays commémore tous les 5 juin l’entrée en vigueur de la Constitution de 1849, marquant l’avènement d’une monarchie constitutionnelle avec le roi Frédéric VII à sa tête, ainsi que la création d’un Parlement.

Les cérémonies n’ont pas de caractère militaire ou festif, mais des discours sont prononcés chaque année par de nombreuses personnalités politiques danoises. La plupart des commerces sont d’ailleurs ouverts le 5 juin.

Espagne - 12 octobre

Nom officiel : Día de la Fiesta Nacional de España (“Jour de la fête nationale d’Espagne”)

L’histoire de l’aventure du navigateur Christophe Colomb dépasse les frontières de la péninsule ibérique. Le 12 octobre 1492, missionnés par les monarques catholiques, l’amiral et son équipage arrivent sur une île d’un continent qui leur est inconnu. La “découverte” de l’Amérique marque surtout le début de la colonisation européenne des territoires outre-Atlantique.

Cette date a été commémorée dans plusieurs pays d’Amérique latine, mais avec des expressions différentes, mettant plutôt en valeur les indigènes ou le dialogue interculturel. Outre le jour de la fête nationale en Espagne, le 12 octobre était pendant un temps la Journée de la langue espagnole de l’ONU. Cette dernière a été déplacée au 23 avril pour commémorer la mort de l’écrivain Miguel de Cervantes.

Estonie - 24 février

Nom officiel : Iseseisvuspäev (“Jour de l’Indépendance”)

La première indépendance de l’Estonie n’aura pas duré très longtemps. Le 24 février 1918, un premier gouvernement est formé et un manifeste est diffusé dans Tallinn. Les troupes russes se sont retirées, mais les soldats allemands occupent le territoire.

C’est seulement avec la chute des Empires centraux au terme de la Première Guerre mondiale que l’Estonie retrouve sa souveraineté, à la fin de l’année 1918.

Finlande - 6 décembre

Nom officiel : Itsenäisyyspäivä (“Jour de l’Indépendance”)

Le 6 décembre 1917, la Finlande accède à l’indépendance, après avoir été dominée par la Russie depuis le début du XIXe siècle. L’URSS tente d’ailleurs de conquérir le pays lors de la Guerre d’Hiver de 1939 puis dans les années 1940.

La tradition veut que les Finlandais placent des bougies aux couleurs du drapeau, bleu et blanc, aux rebords des fenêtres. Avec leur casquette blanche traditionnelle sur la tête, les étudiants d’Helsinki font une marche aux flambeaux entre le cimetière de Hietaniemi et la place du Sénat, où se tient un concert. Une messe œcuménique, à laquelle assistent les dirigeants politiques, est également diffusée à la télévision.

France - 14 juillet

Nom officiel : Fête nationale

Bien que la loi française ne mentionne pas explicitement quel est l’évènement célébré le 14 juillet, il est de notoriété publique que c’est la date de la prise de la Bastille en 1789.

Ce jour-là, cette forteresse devenue prison d’Etat est assaillie par les insurgés parisiens après que le ministre réformiste Necker a été renvoyé par Louis XVI. Ceux qui se nomment désormais “citoyens” saisissent des armes et de la poudre, libérant au passage quelques prisonniers et tuant le gouverneur de Launay ainsi que le prévôt des marchands de Paris de Flesselles. Un an après, Louis XVI prête serment à la Constitution, puis promet d’appliquer et de respecter la loi. Délaissé par le pouvoir tout au long du XIXe siècle, le 14 juillet redevient fête nationale sous la IIIe République, en 1880. 

Feux d’artifice, défilé militaire sont aujourd’hui des marqueurs incontournables des célébrations tricolores. La Fête de la Fédération rassemble également des délégations de toutes les régions françaises sur le Champ-de-Mars.

 

Grèce - 25 mars

Nom officiel : Ο εορτασμός της Ελληνικής Επανάστασης (“Célébration de la révolution grecque”)

En Grèce, la fête nationale est célébrée le 25 mars. Elle commémore le jour où l’archevêque de Patras, dans le Péloponnèse, aurait lancé la rébellion contre les Ottomans en 1821.

Mais l’indépendance vis-à-vis de l’Empire n’est pas encore gagnée : d’abord réticentes à s’engager pour la cause des chrétiens orthodoxes, les autres puissances européennes interviennent en Méditerranée à la fin de la décennie 1820. La lutte des nationalistes grecs dure plusieurs années, et c’est seulement le 3 février 1830 que la Grèce obtient sa pleine autonomie, avec le Protocole de Londres.

Hongrie - 15 mars, 20 août et 23 octobre

Noms officiels : Nemzeti ünnep (“Fête nationale”), Szent István ünnepe ou Államalapítás ünnepe (“Fête de Saint Etienne” ou “Fête de la fondation de l’Etat”), Forradalom ünnepe (“Fête de la Révolution”).

La Hongrie est un des seuls pays d’Europe à retenir trois dates afin de célébrer sa nation. Point commun avec d’autres Etats du continent, le 15 mars fait référence au “Printemps des peuples” de 1848. C’est l’occasion de célébrer le poète Sandor Petöfi, inspirateur des libéraux à Pest, ainsi que la liste des douze revendications libérales des révolutionnaires vis-à-vis du gouvernement autrichien.

Le 20 août, les Hongrois commémorent la fondation de leur Etat par le roi chrétien Etienne Ier, aux alentours de l’an mille. Canonisé en 1083, celui-ci est considéré comme le saint patron du pays. Sa couronne, symbole de la monarchie, est désormais dans la salle centrale du Parlement hongrois.

Quant à la date du 23 octobre, elle se réfère à l’insurrection de 1956 contre le régime communiste inféodé à l’URSS.

Irlande - 17 mars

Nom officiel : Saint Patrick’s day ou Lá Fhéile Pádraig (“Fête de la Saint-Patrick”)

La Saint Patrick est peut-être une des fêtes nationales les plus connues en Europe, et assurément la plus célébrée en-dehors des frontières d’un pays. Si la loi irlandaise ne lui reconnait pas le statut de fête nationale, les habitants de l’île fêtent depuis plusieurs siècles le saint patron évangélisateur de l’Éire à cette occasion.

D’abord une fête chrétienne, la Saint Patrick est associée à la musique, à la bière, aux trèfles et à la couleur verte. Souhaitant promouvoir la culture irlandaise, le gouvernement a mis en place un festival à cette occasion, qui se tient chaque année à Dublin.

Italie - 2 juin

Nom officiel : Festa della Repubblica (“Fête de la République”)

L’Italie célèbre l’avènement de la République chaque année. Le nouveau régime est adopté après le référendum des 2 et 3 juin 1946. Aujourd’hui, des défilés militaires se tiennent à Rome à l’occasion.

D’autres jours de commémoration sont observés chez nos voisins transalpins. La Fête de la Libération est célébrée chaque 25 avril, en souvenir de la fin de l’occupation nazie dans plusieurs villes du nord après la Seconde Guerre mondiale.

Le 4 novembre est aussi une date importante : elle permet aux Italiens de fêter à la fois l’Unité italienne et la fin de la Première Guerre mondiale.

Lettonie - 18 novembre

Nom officiel : Latvijas republikas proklamēšana diena (“Jour de la proclamation de la république lettonne”)

Comme pour ses voisins baltes, c’est à l’indépendance du pays que fait référence la date de la fête nationale lettonne. Quelques jours après l’armistice du 11 novembre 1918 sanctionnant la défaite de l’Allemagne, la République de Lettonie est proclamée dans les bâtiments de l’actuel Théâtre National de Riga, le 18 novembre.

Les forces soviétiques occupent à leur tour le territoire à partir de 1940. Il faut attendre la chute de l’URSS au début des années 1990 pour que la Lettonie retrouve son indépendance. Le 4 mai est ainsi un “deuxième jour de l’indépendance”.

Aujourd’hui, le discours du président de la République est généralement donné dans le square du Monument de la Liberté à Riga.

Lituanie - 16 février, 11 mars et 6 juillet

Nom officiel : Lietuvos valstybės atkūrimo diena (“Fête de la restauration de l’Etat lituanien”), Lietuvos Nepriklausomybės atkūrimo diena (“Fête de l’indépendance de la Lituanie”) et Valstybės diena (“Fête de l’Etat”).

Les dates des 16 février et 11 mars correspondent aux deux déclarations d’indépendance lituaniennes. D’abord le 16 février 1918, puis le 11 mars 1990, lorsque les membres du Conseil Suprême signent l’Acte de rétablissement de l’Etat lituanien, après de nombreux rassemblements populaires et une victoire des indépendantistes aux élections de 1989.

C’est alors le premier Etat balte à se séparer de l’URSS. La Lituanie paye assez cher son autonomie : Moscou impose un blocus économique et assaillit les locaux de la télévision à Vilnius, causant quinze morts côté lituanien.

La fête de l’Etat chaque 6 juillet a elle aussi une signification politique. Elle rappelle le couronnement de Mindaugas, premier roi de Lituanie, en 1253.

Luxembourg - 23 juin

Nom officiel : Fête nationale du Luxembourg, Lëtzebuerger Nationalfeierdag (luxembourgeois), luxemburgischer Nationalfeiertag (allemand) ou Groussherzogsgebuertsdag (“Anniversaire du Grand-Duc”).

Si la Grande-Duchesse Charlotte (1896-1985) est née un 23 janvier, c’est bien son anniversaire qui est célébré au Luxembourg depuis 1961. La date a été déplacée au 23 juin pour faciliter l’organisation des festivités en raison du temps estival plus clément. La Grande-Duchesse n’était pas destinée à monter sur le trône mais y sera contrainte après l’abdication de sa sœur Marie-Adélaïde en 1919.

Des défilés et des discours sont organisés ce jour-là. Le Premier ministre et le Grand-Duc participent à un Te Deum au sein de la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg : une cérémonie officielle suivie d’une parade militaire dans le quartier Kirchberg. La veille, dans la capitale, les feux d’artifice terminent une soirée marquée par des concerts et le Fakelzuch, la traditionnelle retraite aux flambeaux.

Malte - 31 mars, 7 juin, 8 septembre, 21 septembre et 13 décembre

Nom officiel : Jum il-Ħelsien (“Jour de la Liberté”), Sette Giugno (“Sept Juin”), Jum il-Vittorja (“Jour de la Victoire”), Jum l-Indipendenza (“Jour de l’Indépendance”), Jum ir-Repubblika (“Jour de la République”).

En plus de nombreuses fêtes religieuses et populaires, Malte a cinq jours considérés comme fêtes nationales.

Première date du calendrier de ces commémorations, le 31 mars correspond à l’évènement le plus récent, lorsque la dernière base militaire britannique ferme en 1979.

Malte fête également son indépendance tous les 21 septembre. En effet, la reine d’Angleterre accorde à l’archipel son autonomie au sein du Commonwealth en 1964, demeurant cheffe de l’Etat.

Dix ans plus tard, le 13 décembre 1974, la République est proclamée à La Valette. Anthony Mamo devient alors le premier président maltais.

L’île occupe une position stratégique en Méditerranée. Aussi, le 8 septembre, ou “Jour de la Victoire”, est l’occasion de commémorer trois évènements en une seule fois : la fin du siège par l’Empire ottoman au XVIe siècle, par les Français en 1800 et par les forces italiennes en 1943.

Enfin, la journée du 7 juin rend hommage à la population maltaise qui s’est soulevée contre l’occupant anglais en 1919.

Pays-Bas - 27 avril

Nom officiel : Koningsdag ou Koninginnedag (“Jour du Roi” ou “Jour de la Reine”)

La fête nationale des Pays-Bas a récemment changé de date. Célébration liée à la monarchie néerlandaise, elle était initialement fixée au 30 avril, jour de l’anniversaire de la reine Juliana. Si Beatrix n’a pas souhaité bousculer ce calendrier lors de son accession au trône en 1980, le roi Willem-Alexander a, depuis 2013, avancé les festivités au 27 avril afin qu’elles coïncident avec son propre anniversaire.

Ces festivités se font souvent vêtus de la couleur orange, présente sur le drapeau néerlandais jusqu’au XVIIIe siècle et qui rend hommage à la famille royale.

Pologne - 3 mai et 11 novembre

Nom officiel : Święto Narodowe Trzeciego Maja (“Journée nationale du Trois Mai”), Narodowe Święto Niepodległości (“Fête de l’Indépendance nationale”).

La Pologne redevient un Etat souverain le 11 novembre 1918. Les pouvoirs sont alors transférés à Józef Piłsudski, le commandant des troupes polonaises pendant la guerre. C’est sous la Deuxième République, en 1937, que cette date est choisie afin de célébrer la fête nationale. Les célébrations sont toutefois suspendues entre 1945 et 1989, lors de la domination soviétique du pays.

Le 3 mai, les Polonais commémorent la naissance de la constitution de 1791. Adoptée par la Diète de Quatre Ans (chambre basse du Parlement national), c’est l’un des premiers textes constitutionnels votés démocratiquement au monde. Son article V déclare que “dans la société, tout pouvoir trouve son origine dans la volonté du peuple” et propose une séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.

Aujourd’hui, des festivités sont organisées dans tout le pays, incluant un discours présidentiel, des défilés militaires ou encore des concerts gratuits.

Portugal - 10 juin

Nom officiel : Dia de Portugal, de Camões e das Comunidades Portuguesas (“Jour du Portugal, de Camões et des communautés portugaises”).

La fête nationale portugaise est une petite exception en Europe, ne célébrant ni une victoire guerrière ni l’indépendance du pays, mais la culture du pays. Le 10 juin est en effet une référence à la mort de Luís de Camões, un poète portugais du XVIe siècle. Son œuvre Os Lusíadas témoigne d’un enthousiasme pour les explorations outre-Atlantique et exalte les conquêtes du pays.

La célébration prend une tournure très nationaliste à partir de 1933 et jusqu’à la fin de la dictature de l’Estado Novo. Le 10 juin devient alors le “jour de la race”, jusqu’à la chute de la dictature de Salazar en 1974.

Outre sa fête nationale, le pays commémore tous les 25 avril la révolution des Œillets, qui conclut cette même année des décennies d’autoritarisme. Des fêtes locales et municipales sont également observées.

République tchèque - 28 octobre

Nom officiel : Den vzniku samostatného československého státu (“Jour de la création d’un Etat tchécoslovaque indépendant”)

Au début de la Première Guerre mondiale, les trois futurs “pères fondateurs” de la Tchécoslovaquie animent la résistance depuis Paris et Londres contre l’Empire austro-hongrois des Habsbourg. Tomáš Masaryk, Edvard Beneš et Milan Rastislav Štefánik créent ainsi un Conseil national tchécoslovaque. Installé à Prague après la chute de l’Empire austro-hongrois, ce dernier adopte la Déclaration de Washington le 18 octobre 1918. La Tchécoslovaquie naît officiellement 10 jours plus tard.

Bien que la Slovaquie ait pris son indépendance en 1992, la nouvelle République tchèque a conservé cette date en souvenir de cette proclamation solennelle. Aujourd’hui, c’est notamment l’occasion pour le président de remettre un certain nombre de décorations honorifiques.

Roumanie - 1er décembre

Nom officiel : Ziua formării Regatului României Mari (“Jour de formation du Royaume de la Grande Roumanie”)

La date de la fête nationale roumaine, qui a changé à plusieurs reprises, a fait l’objet de débats dans le pays. Jugée trop liée à la royauté, la date du 10 mai faisait référence à un couronnement en 1866, alors que le 22 décembre aurait pu rappeler la chute du dictateur Nicolae Ceaușescu. Le 1er décembre, finalement choisi en 1989, est un symbole d’unité et d’indépendance. C’est à cette date qu’en 1918, Bucarest parvient à placer officiellement sous son autorité les territoires à population roumaine majoritaire, de la Transylvanie à la Mer Noire.

Des défilés militaires sont organisés chaque 1er décembre dans la capitale. La fête nationale a aussi une déclinaison locale à Alba Iulia, l’ancienne capitale de la principauté de Transylvanie, où l’acte de la Grande Union a été signé le 1er décembre 1918.

Slovaquie - 1er janvier

Nom officiel : Deň vzniku Slovenskej republiky (“Jour de création de la République slovaque”)

Bien que le 29 août soit une date célèbre en Slovaquie depuis le soulèvement contre les nazis en 1944, la fête nationale est fixée au 1er janvier, en souvenir de l’indépendance de 1993.

D’autres jours fériés sont observés dans le pays, comme le 5 juillet qui célèbre la mémoire des frères Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves. Le 17 novembre est une journée dédiée à la liberté et à la démocratie, en référence à la Révolution de velours et la chute du régime communiste en 1989.

Slovénie - 25 juin

Nom officiel : Dan državnosti (“Jour de l’Etat”)

La Yougoslavie éclate en 1991 : les deux premières républiques à proclamer leur indépendance sont la Croatie et la Slovénie, le 25 juin.

Outre cette date importante, le calendrier des commémorations est jonché de moments forts rappelant la souveraineté de l’Etat slovène. Le 27 avril rend ainsi hommage aux combattants du Front de libération de la nation slovène, qui veulent soustraire le territoire des forces allemandes et italiennes après le mois d’avril 1941.

La République de Slovénie doit-elle devenir un État indépendant et souverain ?” : la question est posée lors d’un plébiscite en 1990. Dévoilé le 26 décembre, le résultat est sans appel : environ 95 % des bulletins de vote répondent “Oui”. Depuis cette date de proclamation est un jour chômé dans le pays.

Suède - 6 juin

Nom officiel : Nationaldag (“Fête nationale”)

Les Suédois célèbrent le sacre du roi Gustave Ier Vasa le 6 juin 1523. La date marque également la fin de l’Union de Calmar, une confédération dans laquelle se retrouvaient les actuels Danemark, Norvège et Suède. Malgré le départ de cette dernière, les deux autres demeurent dans la même entité politique jusqu’en 1814.

Le 6 juin fait également référence à la constitution suédoise du début du XIXe siècle. Férié depuis 2005, ce jour n’est toutefois pas marqué par de grandes liesses populaires comme dans d’autres pays européens, même si certains monuments sont gratuitement accessibles à cette occasion.

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Les effectifs militaires des Etats de l’Union européenne

jeu, 13/07/2023 - 13:14

Les pays les plus peuplés du monde sont aussi ceux qui comptent le plus de militaires actifs. En 2023, la Chine en possède 2 millions (pour une population d’1,4 milliard d’habitants) et l’Inde pas moins de 1,45 million (1,4 milliard d’habitants). Les Etats-Unis ferment le podium, avec un effectif de près d’1,4 million de militaires actifs pour une population proportionnellement bien moindre de 330 millions d’habitants.

A ces officiers en période d’activité (forces armées actives) peuvent s’ajouter des réservistes, des hommes et des femmes qui consacrent une partie de leur temps à la défense de leur pays sans en faire leur seul métier. Enfin, certains pays comptent des forces paramilitaires, organisées selon la discipline militaire mais hors des forces armées nationales et qui ne font donc pas officiellement partie des forces de sécurité de l’Etat.

A noter que certains Etats européens conservent un service militaire. C’est le cas par exemple de la Grèce, de l’Autriche, du Danemark, de la Finlande… Le service national est essentiel dans le cas de certains pays d’Europe pour assurer la défense de leur territoire, puisqu’il leur permet de pouvoir compter sur un effectif important de conscrits (engagés pour une durée de plusieurs mois). Comme en Estonie, qui compte un nombre équivalent de militaires de carrière que de conscrits.

France, Allemagne et Italie : les armées les plus importantes de l’Union européenne

En termes d’effectifs, la France compte l’armée la plus importante de l’Union européenne avec 205 000 militaires actifs (sur une population d’un peu moins de 68 millions d’habitants), auxquels s’ajoutent 35 000 réservistes. Au second rang, les forces armées d’Allemagne comptent 184 000 militaires d’active (sur une population de 83,2 millions d’habitants) et peuvent également s’appuyer sur 15 000 réservistes.

Troisième de l’Union, l’Italie enregistre quant à elle 170 000 actifs (sur une population d’un peu plus de 59 millions d’habitants) et 20 000 réservistes. Parmi les Etats membres de l’UE qui jouissent d’effectifs militaires supérieurs à 100 000 actifs se trouvent aussi la Grèce (130 000), l’Espagne et la Pologne (120 000 chacune).

La puissance militaire d’un Etat ne se mesure pas uniquement au nombre de ses effectifs humains. Ainsi, la puissance stratégique d’une nation peut reposer sur trois critères principaux : l’économie (qui s’appuie également sur la démographie et la géographie du pays), la technologie (ou l’innovation et la performance) et les moyens militaires. D’autres critères fondamentaux entrent en jeu tels que la détention de l’arme nucléaire, la capacité de projection de force, la possibilité de mener des opérations extérieures…

À LIRE AUSSIDéfense : quels pays européens possèdent l’arme nucléaire ?

Au sein de l’Union européenne, c’est aussi la France qui possède l’armée la plus puissante, selon le site Global Firepower. Le classement la situe à la 9e place mondiale, derrière le Royaume-Uni notamment. L’Italie est juste derrière à la 10e place et la Pologne à la 20e. L’Allemagne est pour sa part à la 25e place.

Pour la majorité des pays de l’UE, moins de 50 000 militaires actifs

Hormis les exemples cités ci-dessus, les armées européennes comptent en moyenne de faibles effectifs d’officiers, en comparaison à d’autres puissances géopolitiques à travers le monde. Cela va souvent de pair avec des dépenses militaires réduites de la part des Etats : prenons l’exemple de l’Autriche, qui ne consacre que 0,8 % de son PIB à la défense et de l’Irlande, où les dépenses militaires ne représentent que 0,2 % de son PIB. Ces chiffres s’accompagnent d’armées peu nombreuses : 23 000 personnels actifs pour Vienne et 8 700 seulement pour Dublin.

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Parmi les armées dont les effectifs sont les plus faibles figurent les pays ayant la population la moins importante. Ainsi, Chypre et Malte comptent respectivement 12 000 et 2 000 militaires d’active. De même pour les pays baltes : 4 000 pour l’Estonie, 6 500 pour la Lettonie et 16 000 pour la Lituanie.

Enfin, plusieurs Etats membres de l’Union possèdent une armée qui oscille entre 25 000 et 35 000 militaires d’active. C’est le cas des Pays-Bas (35 000), du Portugal (27 000), de la Bulgarie (25 000), de la Belgique et de la République tchèque (26 000 chacune). Concernant la Roumanie, 47e armée mondiale d’après le classement de Global Firepower, on y compte tout de même 67 000 militaires d’active (et 50 000 réservistes).

Sauf pour Malte et Chypre, les données présentées ici proviennent du site Global Firepower, qui dresse l’inventaire des forces armées de la majorité des Etats dans le monde.

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Biodiversité : la loi sur la restauration de la nature survit à la bataille politique au Parlement européen

jeu, 13/07/2023 - 12:31
Des eurodéputés soutenant la loi ont porté des t-shirts “Restore Nature” en session plénière au Parlement européen - Crédits : Philippe Stirnweiss / Parlement européen

Les défenseurs de l’environnement ont poussé un ouf de soulagement”, observe Libération. Car “il s’en est fallu de peu” [BFM TV]. Avec 336 voix pour, 300 contre et 14 abstentions, et “au terme d’un long suspense” [Contexte], “les eurodéputés ont donné leur feu vert […] à un projet de loi visant à restaurer les écosystèmes” [France Info]. Les parlementaires ont ainsi adopté “leur position pour négocier le projet de loi sur la restauration de la nature avec le Conseil de l’Union européenne, qui rassemble les ministres des différents Etats membres”, explique L’Echo.

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Proposé mi-2022 par Bruxelles, ce règlement européen “vise à imposer aux Etats des objectifs contraignants de restauration des terres et espaces marins abîmés par la pollution ou l’exploitation intensive, pour préserver la biodiversité, dans la lignée de l’accord de la COP15 à Montréal”, détaille France Info. Car “seulement 15 % des habitats seraient en bon état” dans l’UE [Euractiv]. “Elle fait partie du Green Deal européen, paquet de mesures législatives visant à rendre l’Union climatiquement neutre d’ici à 2050″, complète L’Echo.

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Chaque Etat “devrait donc désormais prendre des mesures de restauration sur au moins 30 % des écosystèmes terrestres et marins dégradés, d’ici à 2030, puis 60 % d’ici à 2040″ [BFM TV]. De quoi par exemple augmenter le nombre de forêts saines, qui “sont capables de stocker davantage de carbone et sont mieux équipées pour résister à l’impact des incendies de forêt” [Euractiv]. Sept domaines d’action sont concernés, “tels que les terres agricoles, les tourbières, les pollinisateurs et les fonds marins” [Euronews].

Bataille politique

Avant le vote des eurodéputés, “la bataille a été farouche” [Le Monde]. “A un an des élections européennes, ce texte-phare du Pacte vert de l’UE était devenu l’emblème d’une bataille politique”, analyse France Info. Tous les votes “étaient scrutés” lors de la séance plénière, tant le texte a divisé politiquement [L’Echo].

Le président du groupe des conservateurs (PPE), Manfred Weber, “a été le fer de lance d’une campagne […] visant à faire tomber la loi, en avertissant la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, de ne pas aller trop loin avec son ‘Green Deal’, et en testant une nouvelle alliance avec la droite dure et l’extrême droite” [Politico]. A l’approche du scrutin européen de juin 2024, “la stratégie du PPE est taxée d’‘électoraliste’ par les partisans du texte” [Le Monde]. La position défendue à droite de l’hémicycle européen est que la loi sur la restauration de la nature est “dangereuse pour l’économie, la sécurité alimentaire et les agriculteurs”, résume Politico.

Ces affirmations ont été “largement contestées par les groupes de gauche, la Commission européenne, des dizaines d’ONG, des milliers de climatologues, l’industrie des énergies renouvelables et de grandes entreprises”, rapporte Euronews. Menés par Greta Thunberg, “des militants écologistes s’étaient réunis devant le Parlement européen à Strasbourg, pour défendre l’importance d’adopter une loi contraignante” [BFM TV]. Greenpeace s’est réjoui du vote, rappelant qu’il s’agissait “du premier texte législatif depuis 30 ans pour protéger la biodiversité dans l’Union européenne” [L’Echo].

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Mais pour la gauche et les écologistes, il s’agit d’une “victoire au goût amer”, comme l’a déclaré l’eurodéputée Caroline Roose (Europe Ecologie) à Libération. Les verts, socialistes et libéraux ont ainsi dû “avaler une version très édulcorée de la législation”, note Politico.

Quelque 140 amendements qui ont profondément dénaturé le texte” ont été adoptés par le Parlement européen [Le Monde]. Parmi les concessions, la nouvelle version “supprime complètement la mesure qui fixait des objectifs contraignants pour la restauration des écosystèmes agricoles [et] réduit également l’objectif de restauration des écosystèmes fluviaux” [Politico]. Elle retire également les objectifs “qui concernent la restauration de tourbières, importants puits de carbone” [Contexte]. “Le texte final prévoit même des conditions dans lesquelles l’application de la loi peut être suspendue”, ajoute Le Monde. Pour Sergiy Moroz, du WWF, “le Parlement européen a payé ‘le prix fort’ pour sauver la loi sur la restauration de la nature” [Le Monde]. La droite quant à elle “n’estime pas avoir tout perdu, ce 12 juillet”, souligne Contexte.

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Si le texte est sauvé au Parlement européen, Contexte indique que “la bataille est loin d’être terminée car les réactions, à l’issue du vote, laissent présager des négociations difficiles avec les Etats”, avec lesquels les eurodéputés doivent maintenant s’entendre.

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Au bout du suspense, le Parlement européen sauve la loi sur la restauration de la nature

mer, 12/07/2023 - 15:28
Le règlement voté par les eurodéputés prévoit l’instauration de mesures pour favoriser le retour de la biodiversité dans au moins 20 % des surfaces terrestres et maritimes des Vingt-Sept, d’ici à 2030 - Crédits : Angelique Nijssen / iStock.

A Strasbourg, personne ne s’était risqué au jeu des pronostics quant au sort réservé à la loi sur la restauration de la nature. Tous bords politiques confondus, les eurodéputés s’accordaient toutefois sur un point, le vote allait être serré. Ils avaient vu juste.

Après avoir sauvé in extremis le texte, les eurodéputés ont adopté la position du Parlement européen sur la proposition de règlement mercredi 12 juillet, le tout dans un climat tendu, lors de cette dernière session plénière avant les vacances.

Objet de vifs débats

Présentée en 2022, la législation demande la mise en place de mesures pour favoriser le retour de la biodiversité dans au moins 20 % des surfaces terrestres et maritimes des Etats membres de l’UE, d’ici à 2030.

Depuis des semaines, cette loi sur la restauration de la nature faisait l’objet d’un véritable feuilleton et de vifs débats. “Le texte ne tient pas compte de certains impératifs comme la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique”, affirmait encore devant les journalistes l’eurodéputée Parti populaire européen (PPE) Anne Sander à quelques heures du vote. Pour les défenseurs du règlement, les arguments du groupe conservateur ne tiennent pas la route, les écologistes et les socialistes n’ayant pas hésité à parler mardi de “fake news”, voire pour certains de “trumpisation de la droite européenne” pour les qualifier.

À LIRE AUSSIBiodiversité : que fait l’Union européenne ? Sauvetage in extremis

Le Parlement européen était d’abord amené à se prononcer sur un rejet pur et simple qui aurait définitivement enterré ce texte clé du Pacte vert européen. A 12 voix près (324 pour, 312 contre et 12 abstentions), les eurodéputés ont ainsi sauvé la proposition. Premier ouf de soulagement dans une moitié de l’hémicycle, de la gauche radicale à une partie des libéraux (ces derniers, dont dépendait en grande partie le résultat, s’étaient montrés très divisés sur le sujet).

Un soulagement de courte durée pour le rapporteur espagnol César Luena (S&D) et les défenseurs du règlement, puisque les eurodéputés devaient ensuite définir la position de leur institution. Après avoir approuvé ou rejeté un certain nombre d’amendements, les parlementaires ont adopté leur position quelques minutes plus tard. L’ultime vote favorable, acquis avec un peu plus de marge (336 voix pour, 300 contre et 13 abstentions), s’est ponctué par une standing ovation de la part d’une partie de l’hémicycle.

Désormais, les eurodéputés s’apprêtent à débuter les négociations sur une version finale du texte avec les Etats membres. Le Conseil avait adopté sa position le 20 juin dernier. Les versions des deux institutions revoient toutefois les ambitions initiales de la Commission européenne à la baisse. Un compromis nécessaire reconnaissaient plusieurs eurodéputés favorables au règlement en amont du vote.

À LIRE AUSSILa politique européenne de l’environnement et du climat Greta Thunberg contre les tracteurs

La législation a clivé bien au-delà des murs de l’hémicycle strasbourgeois. Symboles de cette opposition, deux manifestations se sont déroulées simultanément mardi matin devant l’esplanade du Parlement européen. D’un côté, de nombreux agriculteurs européens avaient fait le déplacement, coordonnés par le Copa-Cogeca, qui regroupe de nombreux syndicats agricoles. Une cinquantaine de tracteurs alsaciens barraient également la route menant au bâtiment.

A quelques mètres de là, une centaine de militants écologistes étaient réunis autour de l’activiste Greta Thunberg. Revêtant pour certains un masque à l’effigie de Manfred Weber (le leader allemand du PPE), ils ont notamment dénoncé l’attitude de la droite européenne. La jeune suédoise était quant à elle de nouveau présente à Strasbourg ce mercredi, cette fois dans l’espace visiteurs de l’hémicycle. Particulièrement attentive, elle a également pu pousser un ouf de soulagement lors du résultat du vote final.

UE: la loi sur la restauration de la nature divise. Deux camps dans l assemblée. Et à l extérieur. Des agriculteurs manifestent sur une rive. Les militants du climat de l autre, rejoints par les leaders des Verts, S&D, Left et d’une représentante de Renew. Et Greta Thunberg pic.twitter.com/5v8OWT2lPX

— Véronique Lamquin (@vlamquin) July 11, 2023 À LIRE AUSSIClimat et biodiversité : que disent les rapports des scientifiques sur l’avenir de l’Europe ?

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A Vilnius, des perspectives d’adhésion à l’Otan données à l’Ukraine mais pas de calendrier

mer, 12/07/2023 - 12:57
La Lituanie, où se déroule le sommet, défend avec ferveur l’adhésion de l’Ukraine à l’organisation - Crédits : présidence ukrainienne CC BY-NC-ND 4.0

A Vilnius en Lituanie mardi 11 juillet, “le message envoyé à Vladimir Poutine […] s’est voulu très clair : la guerre menée depuis le 24 février 2022 n’empêchera pas l’adhésion” de l’Ukraine à l’Otan, entame Libération. Pour ce second jour de la rencontre, les Alliés doivent par ailleurs présenter “un plan d’engagements à long terme pour la sécurité de l’Ukraine” [France 24]. Mais le sommet “a déçu l’espoir du président Volodymyr Zelensky d’obtenir un calendrier précis pour l’adhésion de son pays à l’alliance”, souligne la chaîne d’information en continu.

Invitation et voie rapide

Dans un communiqué paru hier, les Etats membres de l’Otan “se contentent d’affirmer que l’Ukraine recevra une invitation à les rejoindre ‘lorsque les alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies’, sans pour autant détailler quels sont ces paramètres”, explique Le Monde.

La première de ces conditions est la fin de la guerre en Ukraine, “puisque selon l’article 5, qui prévoit la solidarité militaire entre les 31 Etats membres - bientôt 32 en comptant la Suède - une adhésion immédiate risquerait d’entraîner tout l’Otan dans le conflit”, précise Libération. Le quotidien constate tout de même des progrès : “une voie rapide a été ouverte” car Kiev se verra “dispensé du long processus d’adhésion habituel, le MAP (Membership Action Plan)”. Et “le terme même d”invitation’, inenvisageable pour certains pays encore quelques heures auparavant, a été écrit noir sur blanc” [Libération].

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Côté américain, si le président Joe Biden “a été très allant sur l’assistance militaire conséquente à Kiev, [il] a toujours été beaucoup plus réservé quant aux promesses d’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance”, note Le Progrès. Pour l’heure, le locataire de la Maison-Blanche a évoqué “un accord similaire à celui qui lie les Etats-Unis et Israël : l’Etat hébreu reçoit tous les ans plusieurs milliards de dollars de Washington en aide militaire, ce qui lui offre une visibilité à long terme”.

Un soutien prolongé

Ce mercredi 12 juillet, le Conseil Otan-Ukraine nouvellement créé tient sa première réunion. Une structure qui permettra notamment à Kiev “de convoquer des réunions de l’ensemble de l’alliance”, fait savoir la BBC. “Un symbole politique”, selon Les Echos, “là où il n’y avait auparavant qu’une ‘commission Otan-Ukraine’ “.

Par ailleurs, les Alliés ont formulé de nouvelles promesses d’aide militaire en marge de ce sommet. The Guardian rapporte que le Royaume-Uni a annoncé la livraison “de 70 véhicules de combat et de logistique à l’Ukraine ainsi que des milliers de munitions pour les 14 chars Challenger 2 déjà donnés”. “Mardi, l’Allemagne a déclaré qu’elle fournirait davantage de chars, de missiles de défense Patriot et de véhicules blindés, pour une valeur de 700 millions d’euros supplémentaires”, relève France 24.

La France avait quant à elle annoncé l’envoi de missiles à longue portée Scalp, “et une coalition de 11 nations a indiqué qu’elle commencerait à former les pilotes ukrainiens sur des avions F-16 à partir du mois prochain” [France 24].

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[Infographie] Que fait l’Europe pour le patrimoine culturel ?

mar, 11/07/2023 - 18:01
Le patrimoine culturel, c’est quoi ?

Le patrimoine culturel désigne les biens communs ayant une valeur historique ou artistique importante.

Il se divise en patrimoine matériel :

  • Monuments ;
  • Villes historiques ;
  • Musées ;
  • Sites naturels et archéologiques.

Et patrimoine immatériel :

  • Traditions ;
  • Connaissances ;
  • Savoir-faire ;
  • Œuvres (art, littérature, musique…).
Top 5 des pays avec le plus de sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco

Italie : 58

Allemagne : 51

France : 49

Espagne : 49

Grèce : 18

À LIRE AUSSIPatrimoine : 12 idées de lieux remarquables à visiter en Europe Des initiatives européennes pour valoriser le patrimoine culturel Les Journées européennes du patrimoine

Créée pour la première fois en France en 1984, l’initiative s’est rapidement propagée dans toute
l’Europe. Elle permet aux citoyens de découvrir un patrimoine riche et divers, bien souvent caché
le reste de l’année.

L’édition 2023 se déroule les 16 et 17 septembre 2023, sur le thème du patrimoine vivant ainsi que du patrimoine du sport.

Le prix européen du patrimoine culturel

Chaque année, la Commission européenne et Europa Nostra, la fédération européenne pour
la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel, récompensent des réalisations.

28 lauréats en 2023 dont 4 français :

  • Hôtel de la Marine à Paris
  • Études scientifico-archéologique pour la préservation d’Ererouk entre l’Arménie et la France
  • ACTA VISTA à Marseille, acteur de l’inclusion par le patrimoine
  • Charpentiers sans Frontières à Paris
Le label du patrimoine européen

Depuis 2013, ce label a été attribué à 60 sites témoins de l’héritage européen. Choisis pour leur valeur symbolique, ils représentent les valeurs, l’histoire, l’intégration et les idéaux européens. Cinq se situent en France :

  • La maison de Robert Schuman (Scy-Chazelles) ;
  • Le quartier européen de Strasbourg ;
  • L’abbaye de Cluny ;
  • L’ancien camp de concentration de Natzweiler-Struhof ;
  • Le lieu de mémoire au Chambon-sur-Lignon.
À LIRE AUSSI[Infographie] Les capitales européennes de la culture Le saviez-vous ?

2018 a été consacrée Année européenne du patrimoine culturel.

L’objectif : mettre en avant l’importance économique, sociale, historique du patrimoine culturel européen.

En chiffres : 12,8 millions de participants, 23 000 événements organisés et 37 pays participants.

Cette année a débouché sur la création d’un cadre européen d’action en faveur du patrimoine culturel. Il propose que le patrimoine culturel soit pris en compte dans les autres politiques de l’UE, parmi lesquelles : le tourisme, la politique régionale, la durabilité, l’enseignement ou encore la protection et la conservation de la nature.

Des fonds européens pour préserver et développer le patrimoine culturel Europe Créative - La principale source de financement européen pour les secteurs culturels et créatifs

Europe Créative peut financer des projets de coopération européenne, des plateformes, des réseaux ou encore participer à la mobilité des professionnels dans le domaine du patrimoine culturel.

À LIRE AUSSIEurope créative : l’Union européenne renforce son action dans le secteur de la culture et de la création Horizon Europe - L’outil européen pour financer la recherche et l’innovation

Parmi les priorités du Cluster 2, figurent ainsi “la protection, la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel européen”. Le programme finance des innovations qui peuvent permettre de protéger le patrimoine et de le restaurer.

Erasmus+ - Le programme européen pour l’éducation et la jeunesse

Erasmus+ propose des financements pour des projets de coopération. En 2018, lors de l’Année européenne du patrimoine culturel, 92 millions d’euros ont financé 965 projets dans ce domaine.

À LIRE AUSSI[Podcast] Erasmus+, le programme pour la mobilité en Europe Citoyens, égalité, droits et valeurs - Le programme européen en faveur des valeurs européennes

Celui-ci consacre une part importante de ses fonds au patrimoine culturel au titre de la “mémoire”. Il propose également des projets de jumelages entre villes.

Fonds européen de développement régional (FEDER) - Le principal fonds de la politique régionale de l’UE

Une part importante des montants peuvent être alloués à la création d’emplois sur les sites du patrimoine culturel ainsi qu’à l’attraction des visiteurs.
Le FEDER finance également la coopération transfrontalière (Interreg). Il finance ainsi de nombreux projets en faveur du patrimoine culturel commun.

À LIRE AUSSILe Fonds européen de développement régional (FEDER)

Sources : sites du Ministère de la Culture, Commission européenne, Relais Culture Europe.

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Semi-conducteurs : le Parlement européen adopte le ‘Chips Act’

mar, 11/07/2023 - 17:02
Les députés européens ont approuvé le règlement sur les semi-conducteurs à 587 voix pour - Crédits : Mathieu Cugnot / Parlement européen

Proposé par la Commission européenne le 8 février 2022, le règlement sur les semi-conducteurs semble faire consensus au sein des institutions. Après s’être provisoirement accordé avec le Conseil en avril, le Parlement européen a largement approuvé le texte mardi 11 juillet en première lecture (587 votes pour et 10 contre), lors de sa session plénière à Strasbourg. Celui-ci doit désormais être examiné devant le Conseil de l’UE avant d’entrer en vigueur.

Les eurodéputés donnent ainsi leur feu vert pour garantir l’approvisionnement européen en semi-conducteurs et booster leur production sur le territoire de l’Union. Les semi-conducteurs, fabriqués à partir de métaux comme le silicium, le gallium et le germanium, sont des composants essentiels de nombreuses technologies du quotidien, telles que les voitures et les smartphones.

À LIRE AUSSIIndustrie : accord des Vingt-Sept et des eurodéputés pour doper la production de semi-conducteurs en EuropeÀ LIRE AUSSILa Commission européenne présente un plan d’investissement massif pour les semi-conducteurs Sécuriser l’approvisionnement

Le ‘Chips Act’ a pour objectif principal d’éviter de nouvelles pénuries en Europe. “Durant la pandémie, 45 % de nos chaînes d’approvisionnement ont été exposées à des pénuries de semi-conducteurs, avec une augmentation des prix pour les industriels et les consommateurs”, a souligné le rapporteur du texte Dan Nica (groupes des Socialistes & Démocrates) lors des discussions qui ont précédé le vote. Ces composants sont en effet produits pour l’essentiel en Asie et aux Etats-Unis. Le texte prévoit ainsi un mécanisme d’alerte permettant de mettre en œuvre des mesures d’urgence, tels que des achats groupés entre les Vingt-Sept.

Il vise également à consolider le tissu industriel européen sur le long terme. 3,3 milliards d’euros issus de fonds européens seront ainsi destinés à la recherche et l’innovation dans ce domaine. Par ailleurs, la législation renforcera les droits de propriété intellectuelle pour protéger le secteur. Enfin, le dernier pilier de ce texte vise à renforcer les partenariats commerciaux avec d’autres pays, comme le Japon avec lequel un mémorandum a été conclu la semaine dernière.

À LIRE AUSSIL’Union européenne et le Japon renforcent leur coopération en matière de semi-conducteurs

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L’Union européenne, comment ça marche ?

mar, 11/07/2023 - 15:01
Une organisation fondée sur des traités

La structure juridique de l’Union européenne repose sur des traités, ratifiés par les Etats membres. Le dernier traité ratifié est le traité de Lisbonne, signé en 2007. C’est lui qui fixe l’ensemble des compétences de l’Union européenne.

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L’Union européenne se différencie des organisations internationales classiques par son modèle d’intégration qui va au-delà de la coopération traditionnelle entre pays. Les Etats membres ont délégué en effet une partie de leurs compétences aux institutions européennes.

Ainsi, à côté des pouvoirs nationaux et locaux existe un pouvoir européen fondé sur des institutions indépendantes (Commission, Conseil, Banque centrale…) ou dont les membres sont démocratiquement élus (Parlement européen), mandatées pour intervenir dans plusieurs domaines.

A retenir !
Au sein de l’Union européenne, chaque Etat membre continue de peser fortement sur les décisions européennes à travers le Conseil de l’Union européenne et le Conseil européen.

L’étendue de la compétence de l’Union européenne dépend des domaines concernés :

  • soit les Etats ont décidé de transférer l’intégralité de leurs compétences dans un domaine. On parle alors pour l’Union européenne de compétences exclusives. C’est par exemple le cas en matières douanière, monétaire ou de commerce extérieur. Ici, l’Union européenne est la seule à pouvoir légiférer et adopter des actes contraignants. Les pays de l’UE ne sont pas habilités à le faire eux-mêmes, sauf si l’UE les autorise à mettre en place ces actes ;
  • soit les Etats n’ont transféré qu’une partie de leurs compétences dans un domaine, on parle alors de compétences partagées entre l’UE et les Etats membres. Il s’agit du cas le plus fréquent : marché intérieur, agriculture, environnement ou bien transports. Dans ce cas, l’Union européenne ne peut agir à la place des Etats que lorsque son action est considérée comme plus efficace que celle des Etats agissant séparément (en veillant à respecter le principe de subsidiarité) ;
  • soit la compétence principale reste du ressort des Etats membres, mais l’UE peut appuyer leur action : il s’agit alors d’une compétence d’appui. C’est le cas en matière d’éducation (programme Erasmus+ par exemple), de recherche, de tourisme, de sport ou encore de santé publique ;
  • enfin, l’UE possède des compétences particulières qui lui permettent de prendre des mesures pour veiller à ce que les Etats membres coordonnent bien leurs politiques économiques, sociales et de l’emploi. Et de mener une politique étrangère et de sécurité commune (PESC) dans laquelle le Conseil garde un poids prédominant.
Des institutions propres

L’Union européenne a ses propres institutions :

  • la Commission européenne : composée de 27 commissaires européens (un par Etat membre), elle exécute les politiques européennes et propose les textes législatifs qui doivent ensuite être adoptés par le Parlement européen et le Conseil ;
  • le Parlement européen : élu au suffrage universel direct par les citoyens, il vote les lois et le budget de l’Union européenne avec le Conseil ;
  • le Conseil (ou Conseil de l’Union européenne) : il rassemble régulièrement les ministres des Etats membres par domaine précis (agriculture, transports, commerce…), il adopte également les lois et le budget de l’Union européenne avec le Parlement ;
  • le Conseil européen : il réunit périodiquement les chefs d’Etat ou de gouvernement de tous les Etats membres pour décider des grandes orientations de l’Union européenne ;
À LIRE AUSSIConseil européen, Conseil de l’UE, Conseil de l’Europe : comment les distinguer ?
  • la Banque centrale européenne (BCE) : cette institution est responsable de la politique monétaire de la zone euro. Son principal organe décisionnel est le conseil des gouverneurs, lequel regroupe notamment les gouverneurs des banques centrales des Etats membres de la zone euro (19 à l’heure actuelle) ;
  • la Cour des comptes européenne : c’est la garante de la bonne gestion du budget de l’Union européenne ; elle est également composée de 27 membres.

L’Union européenne compte aussi deux organes consultatifs : le Comité économique et social européen et le Comité des régions.

Dans la plupart des cas, les décisions sont prises par le “triangle institutionnel” composé de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil des ministres de l’UE. Le Conseil européen fixe quant à lui les grandes orientations de l’Union européenne.

La France joue un rôle important dans toutes ces institutions européennes. En raison du poids de sa population, elle envoie 79 eurodéputés au Parlement. Du fait de son histoire et de son rôle moteur dans la construction européenne, elle est une voix importante au Conseil.

À LIRE AUSSILa représentation de la France au sein de l’Union européenne Un budget propre

Le budget européen est adopté tous les ans et s’inscrit dans un cadre financier pluriannuel, déterminé tous les 7 ans. Il permet d’assurer le fonctionnement de l’UE et de mettre en œuvre les politiques communautaires.

Le budget 2021-2027, adopté en décembre 2020, a été fixé à 1 074,3 milliards d’euros.

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L’Union européenne coopère avec d’autres organisations européennes, notamment :

  • le Conseil de l’Europe : fondée en 1949, cette organisation intergouvernementale, installée à Strasbourg, est chargée de défendre les droits de l’Homme et la démocratie et de valoriser l’identité culturelle européenne. Le Conseil de l’Europe est à l’origine de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH), signée en 1950 ;
  • l’Association européenne de libre échange (AELE) : créée en 1960, elle regroupe aujourd’hui la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein et favorise les échanges économiques entre ces pays ;
  • l’Espace économique européen (EEE) : signé en mai 1991 et en vigueur depuis janvier 1994, il associe les Etats membres de l’Union européenne aux pays de l’AELE (hormis la Suisse). L’accord ouvre le marché intérieur de l’Union aux pays de l’AELE.
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Catégories: Union européenne

Mobilités durables : quel avenir pour le train en Europe ?

ven, 07/07/2023 - 18:35
Deux trains gare de l’Est, à Paris - Crédits : Alexandros Michailidis / iStock

Que ce soit pour les trajets du quotidien, par goût des longs voyages ou sous l’effet du “flygskam” (la honte de prendre l’avion), le train a le vent en poupe en Europe. Depuis son livre blanc sur les transports de 2011, la Commission européenne veut par exemple tripler le trafic à grande vitesse d’ici à 2050.

Normes de signalisation différentes, coût des investissements… plusieurs obstacles barrent toutefois la route à une montée en puissance du transport ferroviaire, en particulier pour les voyages internationaux. Dans l’Union européenne, seuls 6 % des déplacements se font en train et un peu plus de 5 % du transport de marchandises passe aujourd’hui par les rails.

Peu émetteur de gaz à effet de serre, comparé à ses concurrents sur la route et dans les airs, le transport ferroviaire est pourtant un atout majeur dans la lutte contre le changement climatique. Il représente actuellement moins de 0,5 % des émissions liées aux transports de l’UE. Le réseau européen de promotion du train de nuit “Back-on-track” estime par exemple qu’un trajet Paris-Toulouse représente 167,6 kg de CO2 en avion, 96,6 kg en voiture diesel et seulement 3,3 kg en se glissant dans une couchette direction la Ville Rose.

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L’Union européenne veut donner un coup de pouce au rail, et parvenir à un espace ferroviaire unique sur le continent. En décembre 2021, la Commission européenne a dévoilé un paquet de mesures pour améliorer les transports en Europe. Parmi les textes, figure un plan d’action pour augmenter le trafic ferroviaire longue-distance et frontalier.

La proposition comprend une révision du règlement concernant le réseau transeuropéen de transport (RTE-T). Il s’agit de tous les grands axes routiers, maritimes et ferroviaires qui structurent les déplacements de longue-distance des Européens comme ceux des marchandises. Deux niveaux sont distingués : le réseau central, comprenant les principales voies européennes, et le réseau global, plus détaillé. Paris-Lyon fait par exemple partie du réseau central, quand Paris-Limoges, moins stratégique, est un tronçon du réseau global (voir la carte en fin d’article).

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L’exécutif européen a ainsi proposé d’augmenter la vitesse des trains à minimum 160 km/h pour le transport de voyageurs et 100 km/h pour le fret à horizon 2030 ou 2040, suivant les trajets. A titre de comparaison, le TGV roule jusqu’à 320 km/h.

Un autre point clé de cette réforme : la signalisation. Les pays européens ont toujours différents systèmes de gestion du trafic à bord de leurs trains et le long de leurs lignes, ce qui complexifie le franchissement des frontières. Rien qu’en France, trois systèmes cohabitent sur les longues distances. Pour améliorer l’interopérabilité, l’Union européenne a donc développé un instrument commun, l’ ”European Rail Traffic Management System” (ERTMS). Un système de contrôle et de communication radio qui permet par exemple de mesurer la vitesse du train, donc d’organiser la circulation et d’éviter les carambolages.

La France accuse ici un certain retard, notamment parce qu’elle ne dispose pas de programme de financement spécifique pour équiper ses lignes en ERTMS. Par ailleurs, en comparaison avec d’autres pays européens, elle dispose de systèmes assez avancés, qui offrent déjà de bonnes performances. Sur ses 28 000 kilomètres de lignes françaises, l’ERTMS est déployé sur environ 2 000 kilomètres. “Le nouveau règlement demande de l’installer sur le réseau central en 2030 et global en 2040″, explique Jérémie Pélerin, directeur des Affaires européennes de la SNCF. Soit 9 000 kilomètres et 17 000 kilomètres respectivement sur le territoire français.

Investir

C’est toutefois là où le bât blesse. L’ambition est coûteuse. “Le coût du déploiement de l’ERTMS est estimé à environ 40 milliards d’euros pour les 17 000 kilomètres du réseau RTE-T français”, poursuit le responsable. A titre de comparaison, la France investit environ 2,8 milliards d’euros sur les lignes chaque année. En avril dernier, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé un grand plan de 100 milliards d’euros pour développer le ferroviaire d’ici à 2040. Le déploiement de l’ERTMS figure parmi les priorités.

L’Union européenne s’est aussi dotée d’un programme de financement destiné à perfectionner le réseau transeuropéen de transport (RTE-T). Baptisé “Mécanisme pour l’interconnexion en Europe” (MIE), il aide notamment les Etats à installer le système européen unique de signalisation ERTMS. Le volet “Transports” du mécanisme dispose d’un budget de 25,8 milliards d’euros sur la période 2021-2027. Fin juin, la Commission européenne a par exemple sélectionné plusieurs dossiers qui recevront un soutien du programme. Les grandes liaisons ferroviaires transfrontalières ont été prioritaires, incluant par exemple le tunnel de base du Brenner entre l’Italie et l’Autriche.

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La Commission européenne va bientôt formuler de nouvelles propositions en matière de transports. Un texte pour améliorer la coordination des gestionnaires d’infrastructures ainsi qu’une révision de la directive sur les conducteurs de train sont notamment prévus. Le paquet, qui devrait être présenté en plusieurs fois jusqu’à cet automne, doit aussi inclure la création d’un compteur d’émissions de gaz à effet de serre. Chaque transporteur indiquerait à ses clients combien d’émissions ont été générées par un trajet, avec une méthodologie commune au niveau européen.

L’exécutif européen doit aussi réviser les normes de dimensions des poids lourds. Actuellement, les règles européennes limitent à 40 tonnes le poids des camions circulant entre Etats membres. Certains peuvent dépasser un peu cette dimension s’ils restent sur les routes nationales. Pourtant, les plus gros camions ne peuvent pas franchir les frontières, même lorsque deux pays voisins ont la même dérogation aux règles européennes. Ce que veut corriger la Commission. Rien à voir avec le train ? “Cela paraît être un détail, mais si cette mesure passe, cela signifie qu’une partie du trafic international va passer du rail vers la route parce qu’il y aura eu un gain de compétitivité pour les transporteurs routiers”, estime Jérémie Pélerin. D’autant que les dimensions des véhicules intéressent directement le transport ferroviaire, certains camions pouvant être embarqués sur des trains pour une partie du trajet.

Enfin, la Commission européenne compte libéraliser la vente des billets sur le continent. Un règlement entend faciliter l’accès à l’information, la réservation et le paiement des tickets en ligne pour les Européens. Les compagnies seraient ainsi obligées d’autoriser la vente de leurs billets nationaux sur d’autres plateformes que la leur.

Un texte qui concerne tous les modes de transport, mais qui touche en particulier le rail. Aujourd’hui, il est déjà possible de réserver un trajet en France sur le site de la Deutsche Bahn, la compagnie allemande, ou sur celui de Renfe, l’entreprise nationale espagnole. Mais l’offre reste inégale et pas toujours symétrique. La SNCF travaille par ailleurs avec des distributeurs privés. “Nous avons déjà des accords de distribution avec des plateformes, comme TrainLine, mais l’idée de la Commission est de multiplier les canaux de vente pour essayer d’attirer plus de voyageurs”, résume M. Pélerin.

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Au-delà des infrastructures nécessaires pour le rail, l’amélioration des services de billetterie est l’une des pistes pour encourager les voyages en train. L’ONG Transport & Environnement propose par exemple de supprimer la TVA sur les trajets internationaux. Des initiatives se multiplient d’ailleurs sur le continent pour faire baisser le prix des tickets. En Allemagne, le “Deutschlandticket” offre depuis mai un accès illimité aux bus, métros et trains locaux et régionaux pour 49 euros par mois. Une idée lancée après le succès d’un forfait à 9 euros à l’été 2022. Plusieurs pays comme l’Espagne ou l’Autriche proposent des offres similaires, même si ces abonnements n’engendrent pas forcément un report de la route vers le rail. En partie car cela peut simplement augmenter le volume du trafic en général, sans pour autant faire baisser celui de la voiture ou de l’avion..

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Catégories: Union européenne

En Europe, l’agriculture biologique occupe 9,9 % des terres cultivées

ven, 07/07/2023 - 16:32

En 2021, 15,9 millions d’hectares étaient cultivés biologiquement ou étaient en cours de conversion dans l’Union européenne, soit 9,9 % des terres agricoles, selon Eurostat. Un chiffre en augmentation de 6,5 millions par rapport à 2012 (9,5 millions d’hectares). Entre 2020 et 2021, la progression a été de plus de 1,2 million d’hectares.

Quel pays européen cultive la plus grande surface bio ?

En volume, c’est la France qui avait le plus de terres cultivées biologiquement en 2021 : 2,8 millions d’hectares. Elle est suivie de près par l’Espagne (2,6 millions), de l’Italie (2,2 millions) puis de l’Allemagne (1,6 million). Ensemble, celles-ci représentent 58 % des surfaces biologiques du continent.

En pourcentage, c’est l’Autriche (25,7 %) qui possédait la plus forte part de terres cultivées biologiquement. Elle est suivie par l’Estonie avec 23 % et par la Suède avec 20,2 %.

A l’opposé, Malte fait figure de mauvais élève : la part de culture biologique n’y atteint que 0,6 %. La Bulgarie (1,7 %), et l’Irlande (2 %) suivent l’archipel maltais.

La France est quant à elle légèrement en-dessous de la moyenne européenne avec environ 9,7 % de surfaces agricoles biologiques (contrairement aux autres Etats membres, les données pour la France sont des estimations d’Eurostat). Un écart que Paris est en train de combler puisque la surface dédiée à l’agriculture biologique en France a augmenté de 169 % entre 2012 et 2021.

Surfaces bio en Europe : 25 % en 2030 ?

En mai 2020, la Commission européenne a présenté la stratégie “De la ferme à la table” dans le but de promouvoir “un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement”. Cette feuille de route est actuellement déclinée à travers plusieurs textes législatifs.

L’exécutif européen souhaite notamment voir une augmentation importante des surfaces consacrées au bio dans l’Union européenne, avec un objectif de 25 % à l’horizon 2030.

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Catégories: Union européenne

Quatre millions d’Ukrainiens réfugiés dans l’UE ont bénéficié du statut de protection temporaire

ven, 07/07/2023 - 16:29
La grande majorité des bénéficiaires du statut de protection temporaire venus d’Ukraine sont des femmes et des enfants, selon Eurostat - Crédits : Oliver Boehmer / iStock

Près d’un an et demi après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, quatre millions de personnes ont quitté le pays et obtenu le statut de protection temporaire dans les pays de l’Union européenne, selon Eurostat. Au 31 mai 2023, l’Allemagne en avait accueilli 1,1 million et la Pologne 991 000, soit environ la moitié d’entre eux.

Troisième pays d’accueil, la République tchèque (340 000) est également l’Etat qui compte le ratio le plus important de bénéficiaires du statut par rapport à sa population, avec 32,3 personnes réfugiées pour 1 000 habitants. Selon ce même indicateur, l’Estonie (26,4), la Pologne (26,3) et la Lituanie (23,1) sont les autres pays qui contribuent le plus à leur accueil. En moyenne dans l’Union européenne, les Etats membres comptent 9 bénéficiaires du statut de protection temporaire pour 1 000 habitants.

À LIRE AUSSILogement, éducation, emploi… la difficile adaptation des réfugiés ukrainiens dans leur pays d’accueil En blanc sur fond doré : nombre de bénéficiaires du statut de protection temporaire par Etat membre de l’UE au 31 mai 2023. La couleur du pays indique l’importance du ratio personnes réfugiées/population totale (ex : la Pologne compte plus de 20 bénéficiaires du statut de protection temporaire pour 1 000 habitants) - Crédits : Eurostat

Parmi les détenteurs du statut venus d’Ukraine, 98 % ont la nationalité ukrainienne, précise Eurostat. Près d’un sur deux est une femme (46,6 %) et un sur trois un enfant (34,6 %). Les hommes représentent 18,8 % du total.

Le statut de protection temporaire est un mécanisme créé en 2001 et activé pour la première fois le 3 mars 2023, quelques jours après le lancement de l’invasion russe en Ukraine. Distinct de celui de réfugié, il est valable un an et renouvelable jusqu’à trois ans. Ce statut donne à ses bénéficiaires le droit au séjour dans tout pays de l’UE ainsi qu’un accès au marché du travail, à des soins et à la scolarisation.

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Catégories: Union européenne

Glyphosate : l’Autorité européenne de sécurité des aliments soutient un renouvellement de son autorisation

ven, 07/07/2023 - 12:57
Le glyphosate est la deuxième substance active la plus utilisée en France - Crédits : MaYcal/iStock.

Nouveau rebondissement dans l’affaire du glyphosate”, lance Le Figaro. Dans un rapport publié jeudi 6 juillet, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a donné un premier élément de réponse à la question suivante : le principe actif du célèbre Roundup de Monsanto-Bayer “continuera […] à être utilisé sur les cultures en Europe l’an prochain ?” [Le Parisien].

Le glyphosate “sert principalement à détruire les ‘mauvaises herbes’. Particulièrement efficace, il agit sur toutes les plantes, dans les vergers, les vignes et les espaces verts en ville”, rappelle Libération. Controversé, l’actif est “l’herbicide le plus utilisé au monde” [Libération] et s’est “érigé comme emblème des méfaits de l’agrochimie” pour ses effets néfastes sur la santé et l’environnement [Le Figaro].

Très attendue” [France Info], l’étude de l’EFSA “juge que le glyphosate n’est pas dangereux au point de devoir être interdit” [La Croix]. Plus précisément, les experts notent que le pesticide ne présente pas de “domaine critique de préoccupation” empêchant le renouvellement de son autorisation pour cinq ans [France Info].  

Si cette conclusion représente “une victoire pour le lobby de l’industrie des pesticides”, elle suscite en retour “l’indignation des défenseurs de l’environnement” [Politico]. Elle servira en effet “de base à l’Union européenne pour décider du renouvellement ou non de l’autorisation de l’herbicide” [Ouest-France]. Un choix qui devra être fait par la Commission européenne et les Etats membres d’ici au 15 décembre 2023, date à laquelle l’actuelle autorisation prend fin.

À LIRE AUSSIPesticides : quel est le rôle de l’Union européenne ? Cancérigène

Suspectée de favoriser certains cancers chez l’homme, la molécule “défraye la chronique depuis presque une décennie” [Libération]. Elle a été classée “cancérigène probable” en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), “l’agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui fait figure d’autorité de classification des agents cancérogènes” [Le Monde]. Des conclusions reprises en France par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en 2021.

Mais la question “divise les agences réglementaires et scientifiques” [Libération]. L’année dernière, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) considérait de son côté “que les preuves scientifiques disponibles ne permettaient pas de classer le glyphosate comme cancérogène”, ce que souligne l’EFSA dans son rapport [Le Parisien].

Le journaliste du Monde Stéphane Foucart rappelle que les différences d’avis entre agences réglementaires et institutions scientifiques “s’expliquent pour une grande part par la nature des données utilisées. Alors que les premières se basent prioritairement sur les études confidentielles que leur fournissent les firmes agrochimiques, les secondes se fondent sur la littérature scientifique publiée dans les revues savantes”.

Mercredi et jeudi, plusieurs dizaines d’ONG environnementales “ont appelé le gouvernement français à s’opposer” au renouvellement du glyphosate [La Tribune], déplorant “que le principe de précaution ne soit pas appliqué” [Le Figaro].

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Pour l’heure, “seules les grandes lignes des conclusions de l’EFSA ont été communiquées”, ajoute Le Monde. Le rapport complet de 180 000 pages ne sera rendu public que fin juillet, “après avoir été passé en revue par les firmes agrochimiques, qui peuvent légalement vérifier qu’aucune information confidentielle sur leurs produits n’y est divulguée” [Le Monde].

Si l’EFSA ne s’oppose donc pas au renouvellement de l’autorisation de l’herbicide, elle constate toutefois “ ‘un risque élevé [de toxicité] à long terme chez les mammifères’ pour la moitié des usages proposés du glyphosate” [France Info]. Mais “à la différence de certains risques pour la santé humaine, les risques environnementaux posés par les pesticides ne sont pas des critères stricts d’exclusion : leur gestion est laissée à l’appréciation du politique”, souligne Le Monde.

L’autorité européenne pointe également “des lacunes dans les données” recueillies [France Info], “que la Commission européenne et les États membres devront prendre en considération lors de la prochaine étape de la procédure de renouvellement de l’autorisation”. “L’insuffisance de données sur la toxicité d’un des composants présents dans la formule d’un pesticide à base de glyphosate soumis à l’évaluation” est notamment soulignée [Le Figaro].

L’agence ne donne pas non plus “d’avis finalisé” sur les risques liés à la consommation alimentaire, “en raison de données incomplètes sur la quantité de résidus de glyphosate dans les cultures en rotation telles que les carottes, la laitue et le blé”, rapporte La Voix du Nord. “Cependant, cela ne devrait pas conduire à un dépassement des niveaux de sécurité toxicologique” pour les humains, ajoute le quotidien régional.

Enfin, d’autres questions sont laissées en suspens, en particulier l’impact général sur la biodiversité : si les experts reconnaissent que les risques “sont complexes et dépendent de multiples facteurs”, l’EFSA estime que “dans l’ensemble, les informations disponibles ne permettent pas de tirer des conclusions définitives”, tout en notant “un manque de méthodologies harmonisées”, cite Le Figaro.

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10 chiffres sur le tourisme européen

jeu, 06/07/2023 - 19:03
Eurostat estime que 56 % de la population de l’UE âgée de 15 ans ou plus a fait du tourisme en 2021 - Crédits : Imgorthand/iStock 1- 50 % du tourisme mondial s’effectue dans l’Union européenne

En 2021, d’après l’Organisation mondiale du tourisme, l’UE a accueilli 50,3 % des visiteurs internationaux (qui ont quitté leur pays de résidence pour se rendre dans un autre pays afin de passer au minimum une nuit) dans des hébergements de type touristique et pour des raisons autres que professionnelles. Un chiffre qui inclut les touristes européens qui se rendent dans un autre pays européen.

2- 3,98 milliards

C’est le nombre total de nuitées touristiques des résidents de l’UE dans les pays de l’Union européenne en 2021. Mais si l’on regarde uniquement les nuitées des Européens dans un autre Etat membre que le leur, le chiffre tombe à 863 millions.

3- 56 % des Européens ont effectué au moins un voyage touristique au cours de l’année 2021

Près de 209 millions d’Européens (âgés de 15 ans ou plus) ont fait du tourisme en 2021. Cela représente une baisse de 14 % par rapport à 2019, avant la pandémie de Covid-19.

Les plus grands voyageurs sont les Néerlandais (81 %), les Français et les Suédois (78 %).

4- 4,9 : c’est la durée moyenne de nuits passées par voyage des Européens

Les voyages de courte durée (maximum 3 nuits) représentent la majorité de tous les séjours touristiques des Européens (58,8 %).

5- 12 % des nuitées passées par les Européens à l’étranger l’ont été en Espagne

Cela fait donc de l’Espagne la première destination touristique à l’étranger des Européens, suivie de près par l’Italie et la France.

À LIRE AUSSI[Carte] Vacances d’été : des durées très différentes selon les pays d’Europe 6- Plus de quatre voyages sur cinq des résidents de l’UE en 2021 l’ont été à l’intérieur de leur propre pays

En 2021, seuls la Belgique et le Luxembourg font exception. Ils ont comptabilisé plus de voyages vers l’étranger que dans leur pays.

7- Près de 3 Européens sur 10 n’ont pas les moyens de se payer une semaine de vacances

Voilà le constat de l’année 2022. C’est en Roumanie que la plus grosse part de la population ne peut pas se payer une semaine de vacances (62,5 %), suivie de la Grèce (48,8 %) et de la Bulgarie (43,8 %).

Source : Eurostat 8- 74,4 % de tous les déplacements touristiques se font par véhicule à moteur

Les véhicules à moteur, qu’ils soient privés ou loués étaient le principal moyen de transport, suivis par le train (11,9 %) et l’avion (7,7 %).

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Il s’agit des recettes liées au tourisme en France en 2022, battant un nouveau record et dépassant le niveau d’avant la pandémie.

10- 8,3 millions

C’est le nombre de Belges venant en France pour des raisons touristiques en 2021, ce qui les place à la première nationalité des étrangers voyageant dans l’Hexagone. En deuxième position se trouvent les Allemands, puis les Suisses et les Espagnols.

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