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Mon éditorial sur le discours prononcé par François Hollande, jeudi soir, à l’occasion des 20 ans de l’Institut Jacques Delors, est ici. Si vous voulez voir le discours pour vous faire une idée complète, c’est là. Bonne lecture !
Ceux, notamment au sein de la Commission, qui se faisaient de douces illusions sur un « soft Brexit » en sont pour leurs frais : ce sera un « hard Brexit », c’est-à-dire une rupture claire et nette entre l’Union et le Royaume-Uni. Theresa May, la Première ministre britannique, a rejeté, dimanche 2 octobre, tout modèle qui contraindrait son pays à appliquer tout ou partie du droit européen ainsi que la libre circulation des travailleurs, même si le prix à payer est la fermeture du marché unique pour ses entreprises. Autrement dit, la Grande-Bretagne se retrouvera d’ici à 2019, date de la fin des négociations, dans la position du Mexique vis-à-vis de l’Union, c’est-à-dire un simple État tiers.
Mars 2017, début du Brexit
« La seule bonne nouvelle du discours de May, c’est l’activation de la procédure de sortie de l’article 50 du traité sur l’Union avant la fin mars 2017. Ce qui est logique si la Grande-Bretagne veut être partie avant les élections européennes du mois de juin, les négociations devant durer deux ans maximum », analyse un diplomate européen. Depuis le référendum du 23 juin, les partenaires de Londres la pressaient d’annoncer une date afin de sortir de l’incertitude. C’est fait.
Mais Theresa May est allé plus loin en tranchant en faveur des Brexiters les plus durs : « elle a tiré les conséquences politiques du référendum », souligne-t-on dans l’entourage du chef de l’État français, « il n’y aura donc pas de moyen terme ». « Le peuple a voté pour quitter l’Union. Ce qui signifie que nous allons quitter l’Union », a ainsi martelé May. Elle a écarté expressément le « modèle norvégien » ou « le modèle suisse » comme cadre des futures relations de son pays avec l’Union Le premier, c’est en fait l’Espace Economique Européen (EEE) qui intègre totalement la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein au marché unique : en contrepartie, ils doivent appliquer l’ensemble de la législation communautaire sans la voter, respecter les « quatre libertés » (libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux), se soumettre à la jurisprudence de la Cour de justice européenne et contribuer au budget européen dans des proportions proches de celle d’un État membre. Le second fait référence à la vingtaine d’accords bilatéraux signés entre la Suisse et l’Union qui lui permettent d’avoir accès à une grande partie du marché unique (mais pas aux services financiers): contrepartie, là aussi, Berne doit respecter la libre circulation et contribuer au budget.
Pour la Première ministre, la question posée au référendum écarte tout compromis qui pourrait entamer la souveraineté pleine et entière de son pays : « certains ont évoqué un échange entre le contrôle de l’immigration et le commerce avec l’Europe. C’est une voie sans issue (…) Nous déciderons nous-mêmes de l’immigration ». Un avant-goût de ce qui attend les Européens a été donné cette semaine par les membres de son gouvernement : le ministre de l’Intérieur, Amber Ruud, a ainsi annoncé que les entreprise devront fournir la liste des non-Britanniques travaillant pour eux et expliquer pourquoi elles n’ont pas fait appel à des Britanniques pur jus. Son collègue à la santé, le bien nommé Jeremy Hunt, veut expulser tout le personnel soignant étranger et imposer des amendes aux médecins britanniques travaillant à l’étranger… Rappelons quand même que le pays est en plein emploi et que sans les étrangers, le NHS, le service de santé, ne pourrait pas fonctionner. De son côté, le Foreign Office a demandé à la London School of Economics (LES) de ne plus faire travailler de non-Britanniques ou des binationaux sur les études sur le Brexit qu’il lui commande pour des raisons de sécurité nationale. Et last but not least, le ministre du Commerce, Liam Fox, estime que les Européens résidants en Grande-Bretagne sont une « monnaie d’échange » dans les négociations avec l’Union… (lire l’éditorial de notre correspondante à Londres)
«Il faut qu’il y ait un prix»
Or, pour l’Union, les quatre libertés sont totalement indissociables : sans libre circulation, pas d’accès au marché unique. Et même en imaginant que l’Union accepte de transiger sur ce point, il faudrait, pour que les entreprises britanniques puissent avoir accès au marché unique, que le Royaume-Uni ait une législation totalement équivalente à celle de l’Union. Or, le référendum « signifie que nous devons avoir la liberté d’adopter nos propres lois dans tous les domaines, de la façon dont nous labellisons notre nourriture à celle dont nous contrôlons l’immigration », a insisté Theresa May. « Au début, les législations resteront proches, puisque l’acquis communautaire déjà transcrit dans le droit anglais ne sera pas remis en cause comme l’a annoncé la Première ministre », décrypte un fonctionnaire européen : « Mais ce sera de moins en moins vrai au fur et à mesure que Londres et l’Union adopteront de nouvelles lois ». Dans ces conditions, le seul moyen d’offrir aux entreprises britanniques, et notamment aux banques, un accès au marché intérieur est que l’Union accepte que la Grande-Bretagne n’applique ni la libre circulation ni aucune règle européenne. Londres, tout à son délire souverainiste, ne désespère pas d’y arriver en jouant sur la peur des Européens de laisser dans l’affaire quelques pourcentages de croissance.
Le problème, pour Theresa Mays, est que l’Union a beaucoup plus à perdre qu’à gagner si elle fait la démonstration que le Brexit pourrait être indolore, voire bénéfique, en permettant à un pays de n’appliquer que les règles qu’il souhaite. Une brèche dans laquelle s’engouffreraient tous les europhobes et les Vingt-sept en ont conscience. François Hollande, dans un discours prononcé jeudi 6 octobre à l’occasion du vingtième anniversaire de l’Institut Jacques Delors, a été d’une clarté parfaite sur ce point : « il faut aller jusqu’au bout de la volonté des Britanniques de sortir de l’Union européenne. Nous devons avoir cette fermeté. Si nous ne l’avons pas, nous mettrons en cause les principes mêmes de l’Union européenne. C’est-à-dire qu’il viendra à l’esprit d’autres pays ou d’autres partis de vouloir sortir de l’Union européenne pour en avoir les avantages supposés et aucun inconvénient et aucune règle. La fermeté, c’est en fait l’assurance que l’Europe pourra préserver ses principes et notamment les quatre libertés ». Et d’ajouter, pour bien se faire comprendre : « il faut qu’il y ait une menace, il faut qu’il y ait un risque, il faut qu’il ait un prix ».
La livre plonge
Une ligne dure, fixée dès le Sommet post-Brexit du mois de juin, qui n’est contestée par personne, contrairement à ce qu’on aurait pu craindre. Ainsi, Robert Fico, le Premier ministre slovaque, dont le pays exerce actuellement la présidence tournante de l’Union, a lui aussi été carré dans un entretien au Financial Times : « l’Union va utiliser cette opportunité pour dire aux gens : écoutez, maintenant vous allez voir pourquoi il est important de rester dans l’UE (…) Même si c’est la cinquième économie mondiale, ce sera très douloureux pour le Royaume-Uni ». Pour lui, l’optimisme affiché par le gouvernement britannique n’est qu’un « bluff » : on souligne d’ailleurs à Bruxelles que l’économie britannique évitera de justesse la récession l’année prochaine, soit une perte de croissance de près de deux points et tous les signaux économiques et financiers sont en train de virer au rouge vif, comme en témoigne la chute accélérée de la livre sterling, au lendemain du discours de May et surtout de Hollande.
Désormais, chacun sait que la rupture, en 2019, sera claire et nette et les acteurs économiques vont devoir s’y préparer. Ce qui ne veut pas dire qu’ensuite un accord de libre-échange, ainsi que divers accords de coopération, ne pourront pas être conclus. Mais, il faudra que Londres donne des gages sérieux durant les deux ans qui viennent sur sa bonne volonté si elle ne veut pas se retrouver avec des tarifs douaniers pendant la période transitoire, la négociation de tels accords prenant plusieurs années. Ce qui est sur, désormais, c’est que Londres ne retrouvera jamais un libre accès au marché intérieur : « même avec le CETA (le traité entre l’UE et le Canada), il y a des conditions à respecter : les produits doivent respecter la législation communautaire », souligne-t-on à Paris. Et, surtout, l’accès au marché financier n’est rien moins que garanti, d’autant que ce n’est pas forcément l’intérêt des Européens de le permettre… Michel Barnier, le négociateur de la Commission, qui a pris ses fonctions le 1er octobre, se prépare de longues nuits blanches et des lendemains migraineux.
N.B.: version allongée et mise à jour de l’article paru dans Libération du 5 octobre
He signed this peace deal with the FARC after 4 years of negotiations. The deal was meant to end 52 years of conflict.
The deal unfortunately collapsed last week as 50.2% of the Columbian voters rejected it in a referendum.
Alvaro Uribe, the former president was one of the most vocal opponent against the deal, arguing that it was too lenient to the rebels. (Those who confessed their crimes would get lighter sentences and the FARC would have 10 seats guaranteed in the Colombian Congress in the 2018 and 2022 elections).
260,000 people died because of the conflict, while more than six millions have been internally displaced.
The Nobel peace prize committee argued that the result of the referendum was important; « What the « No » side rejected was not the desire for peace, but a specific peace agreement. »
Santos recognised that the reason for the “No” was the difficulty to find a balance between the need for reconciliation and justice for the victims. Yet, he promised to work for peace until his last day in office.
The Nobel committee explained the wanted the prize to “give him strength to succeed in this difficult task”.
The Columbian president was selected for the prize from a list of 376 candidates (228 were individuals and 148 were organisations).
The leading candidate until the announcement was the Syrian White Helmets, a corps of first responders which has rescued thousands of victims in Syria from the beginning of the war.
This group of almost 3000 volunteers put their own lives on the line every day, notably with the recent developments in Aleppo.