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Union européenne

Vers une autonomie stratégique de l’Europe

Euractiv.fr - mar, 15/11/2016 - 08:20
L’Europe est confrontée à des menaces et à des défis sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France et la République tchèque partagent la même conviction de la nécessité d’une Europe plus forte pour y faire face.
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A la COP22, les pro-climat tentent de neutraliser les vents contraires

Euractiv.fr - mar, 15/11/2016 - 08:08
L'élan de l'accord de Paris semble pénalisé par l'élection de Donald Trump, omniprésente dans les esprits des participants à la COP 22 à Marrakech.
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Crise de la dette: le gouvernement grec attend Barack Obama de pied ferme

RFI (Europe) - mar, 15/11/2016 - 07:55
Le président américain a choisi la Grèce pour débuter sa tournée d'adieux à l'international. Après deux jours sur place, il se rendra ensuite en Allemagne, puis au Pérou. A Athènes, il rencontrera d'abord le président de la République hellénique, Prokopis Pavlopoulos. Ce sera ensuite au tour du Premier ministre Alexis Tsipras à la mi-journée. Le gouvernement grec attend beaucoup de cette visite.
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L’Europe aussi veut recadrer la grande distribution

Euractiv.fr - mar, 15/11/2016 - 07:45
Alors la France vient d’assigner Carrefour pour pratiques commerciales déloyales avec l'agriculture, à Bruxelles, un rapport réclame un rééquilibre de la relation entre agriculteurs et grande distribution.
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Deux élections en Europe cette semaine, coup double pour Poutine à l'arrivée europe-RFI

RFI (Europe) - mar, 15/11/2016 - 07:32
Que de bonnes nouvelles pour Vladimir Poutine ! Ses partisans en Europe ont la faveur des électeurs ces jours-ci. En ce debut de semaine, les Bulgares et les Moldaves ont élu des chefs d'Etat qui souhaitent avoir des relations plus étroites avec Moscou, à savoir MM. Roumen Radev et Igor Dodon.
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Communiqué de presse - Droits de l'homme dans le monde: rapport annuel 2015 adopté - Commission des affaires étrangères

Parlement européen (Nouvelles) - lun, 14/11/2016 - 19:10
L'UE devrait faire davantage pour protéger les journalistes et bloggeurs indépendants et les défenseurs des droits de l'homme, disent les députés dans leur rapport sur l'état des droits de l'homme dans le monde en 2015, approuvé en commission des affaires étrangères lundi. Les députés soulignent que "l'universalité des droits de l'homme est sérieusement contestée dans de nombreuses parties du monde".
Commission des affaires étrangères

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Article - COP22 : des actions concrètes pour mettre en œuvre l'accord de Paris

Parlement européen (Nouvelles) - lun, 14/11/2016 - 15:37
Général : Moins d’un an après la conclusion de l’accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement climatique, les dirigeants du monde entier sont réunis à Marrakech, au Maroc, dans le cadre d’une nouvelle Conférence des Nations unies sur le climat. Douze députés y participeront afin de défendre la position du Parlement. Les négociations se concentreront sur la manière de mettre en œuvre les engagements pris lors de la COP21, à nouveau sur le devant de la scène depuis les élections américaines.

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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[Revue de presse] L'élection de Donald Trump au menu du Conseil des Affaires étrangères de l'UE

Toute l'Europe - lun, 14/11/2016 - 12:40
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réunissent aujourd'hui à Bruxelles. Sans surprise, le principal sujet de discussion est l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, une nouvelle épreuve pour l'Union européenne. Les ministres se sont d'abord retrouvés pour un "dîner informel" dimanche soir. Désireux d'afficher leur unité et de définir une position claire de l'Union européenne, les Etats membres doivent faire face à une élection qui pourrait fondamentalement modifier les relations transatlantiques. Ce qui attend les Européens de la part de Washington reste particulièrement difficile à prédire. Les ministres européens des Affaires étrangères échangent donc aujourd'hui dans un contexte des plus incertains.
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Article - Cette semaine au Parlement : budget 2017, fiscalité, COP22

Parlement européen (Nouvelles) - lun, 14/11/2016 - 11:04
Général : Cette semaine, le Parlement tentera de conclure un accord avec les États membres et la Commission sur le budget de l’Union européenne pour 2017. Une délégation de douze députés participera aux négociations de la 22ème conférence des Nations unies sur le climat qui se tient actuellement à Marrakech, au Maroc. La commission chargée d’enquêter sur les Panama Papers organisera également de nouvelles auditions autour de la question fiscale.

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Entre faisabilité et intox : les candidats Républicains à la primaire face à la question migratoire

EU-Logos Blog - lun, 14/11/2016 - 07:54

Le deuxième débat de la primaire des Républicains s’est tenu jeudi 3 novembre. Il portait tout particulièrement sur les questions de sécurité, terrorisme, diplomatie, immigration et Union européenne.

A cette occasion, les sept candidats au scrutin des 20 et 27 novembre ont été appelés à débattre sur les enjeux migratoires ainsi que sur le sort des réfugiés et des migrants présents sur le territoire français. Le débat s’est en effet ouvert sur ce sujet en se centrant sur la jungle de Calais, détruite et évacuée fin octobre. L’article revient sur les annonces faites par les ténors du camp Républicain, rectifie certaines approximations et analyse les idées des candidats.

Le droit et la politique d’asile ont été au cœur du débat. Les candidats ont tout d’abord réitéré l’importance du droit d’asile. Nathalie Koscuisko-Morizet a insisté : « Le droit d’asile fait parti de notre identité. Quand on fuit la guerre, on a le droit d’être accueilli en France ». Pour sa part, François Fillion a décrit le droit d’asile comme « aussi ancien que la chrétienté en France ».

Parmi l’ensemble des candidats, Bruno Le Maire et Jean-François Copé ont pointé du doigt les défaillances de la procédure d’asile et appelé à une révision de celle-ci. Il a notamment été question d’imposer des délais plus courts dans la politique du droit d’asile. Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire ont tous deux proposé que la demande d’asile soit examinée dans un délai réduit à six mois, délai au-delà duquel la demande doit être rejetée, afin d’empêcher que les demandeurs d’asile ne s’installent sur le territoire.

Cependant, en comparaison avec l’Allemagne, la France a d’ores et déjà des délais plus courts pour les procédures d’asile. Officiellement, le délai de traitement moyen en Allemagne est de 6 à 7 mois aujourd‘hui, contre 5 mois en moyenne en France pour le premier traitement. Les délais sont plus longs pour les recours, mais la situation est la même en Allemagne. Aujourd’hui, si l’Ofpra rejette une demande d’asile, le demandeur est autorisé à formuler un appel auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Durant l’examen du recours, le demandeur peut demeurer en France. En cas de rejet de la demande à la CNDA, le demandeur peut déposer un dernier recours en cassation auprès du Conseil d’Etat.

En ce qui concerne les recours auprès de la CNDA, le délai de traitement des demandes d’asile a été modifié par la loi n° 2015-925 du 29 Juillet 2015. Le recours devant la CNDA est passé à 5 semaines pour la procédure dite accélérée et 5 mois pour la procédure dite normale (art. 17 de la loi). Cette réforme du droit d’asile avait été largement critiquée pour symboliser la suppression du droit d’asile en France. Il avait en plus été dit qu’il était « matériellement impossible » pour les demandeurs de rassembler les documents demandés, ainsi que préparer un dossier. Nicolas Sarkozy est allé plus loin en proposant une réforme du droit d’asile en « limitant l’instruction de la demande d’asile à une fois ». Cela reviendrait à interdire le droit à l’appel pour les demandeurs d’asile et à supprimer l’instance des recours d’asile, la CNDA. Le droit d’appel est un droit fondamental et le supprimer est contraire au droit européen. En outre, supprimer la Cour de recours pour les demandeurs d’asile serait anticonstitutionnel et irrespectueuse des valeurs de la France.

Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, la France n’est pas vraiment généreuse en matière d’asile. En 2014, sur 52 053 décisions rendues par l’Ofrpa, seules 16 % étaient positives et il en est de même pour la CNDA, qui prononce en moyenne seulement 15% de réponse favorables.

Dans le même sens, Bruno Le Maire a proposé qu’en cas de première décision de refus d’asile auprès de l’Ofpra, le demandeur soit expulsé et fasse sa demande d’appel « depuis son pays d’origine ». Cette proposition marque un changement radical par rapport à la politique menée en France en matière d’asile et demanderait une révision radicale de la politique d’asile. Actuellement, une demande d’asile donne droit aux demandeurs à une autorisation temporaire de séjour sur le territoire français. Le candidat voit cette proposition comme un moyen de venir à bout du problème des demandeurs déboutés du droit d’asile qui ne sont jamais reconduits dans leur pays. En effet, il avait été estimé qu’en 2012, que seules 20 000 mesures avaient été prononcées pour 36 000 rejets définitifs auprès de la CNDA. L’expulsion des demandeurs d’asile dès le rejet de la première décision devant l’Ofpra, proposé par Bruno Le Maire soulève de nombreuses interrogations. Le caractère instable des pays d’origine des demandeurs réduirait considérablement leur capacité à exercer leur droit d’appel et reviendrait donc à la proposition de Nicolas Sarkozy visant à limiter l’instruction de la demande d’asile à une fois. Il convient également de s’interroger sur la faisabilité de cette mesure, qui nécessiterait une coopération avec des pays en conflit ou instables ainsi qu’un déploiement de personnel administratif spécialisé en droit d’asile français à l’étranger ou encore la création d’entités propres dans chaque pays d’origine des demandeurs. Un migrant peut demander l’asile en France si sa vie est menacée dans son pays d’origine pour des motifs d’ordre politiques ou encore religieux. Expulser et renvoyer un demandeur dans son pays d’origine dont la vie est potentiellement menacée apparaît donc enfin comme moralement problématique.

Les candidats Les Républicains se sont tous entendus sur la nécessité d’une renégociation des accords du Touquet, conclus en 2003 lorsque Nicolas Sarkozy était encore Ministre de l’Intérieur. Le traité avait alors été signé entre la France et le Royaume Uni lors de la fermeture du centre d’urgence de la Croix-Rouge de Sangatte, afin de limiter le passage au Royaume Uni des immigrants clandestins en instituant la frontière britannique sur le sol français. Jean-François Copé affirmait à ce sujet jeudi soir : « Calais c’est le résultat d’un traité signé avec les Britanniques en 2003, il faut absolument le renégocier ». Il est repris par Bruno Le Maire et François Fillion, qui soulignaient tout deux le besoin de renégocier ces accords afin de déplacer la frontière britannique de la France vers la Grande-Bretagne. Dans le même sens, Nathalie Koscuisko-Morizet déclarait « la frontière britannique n’avait pas à être en France », de même que Alain Juppé qui dénonçait « les accords du Touquet qui nous obligent à garder chez nous des personnes dont la Grande-Bretagne ne veut pas chez elle ». Quant à Nicolas Sarkozy, blâmé par ses concurrents d’avoir lui même négocié le traité, il annonçait vouloir ouvrir un « hot spot » en Grande-Bretagne afin que « les Britanniques décident eux même qui ils veulent accueillir », affirmant que « ce n’est pas à nous de le faire ».

Nicolas Sarkozy, en effet accusé d’être à l’origine des accords du Touquet par ses anciens collaborateurs, s’est défendu d’avoir, lorsqu’il était membre du gouvernement Raffarin, « fait évacuer 4 000 personnes de Sangatte vers la Grande-Bretagne ». Comme rappelé dans l’Obs, la fermeture du camp de Sangatte en 2002 s’est faite à l’occasion du transfert vers la France des contrôles aux frontières entre les deux pays, qui avait été négociés contre l’évacuation de seulement 1 000 migrants vers le Royaume-Uni. De plus, il est important de souligner que ce démantèlement n’avait en aucun cas apporté une solution durable à la présence de migrants dans la région de Calais : il s’était au contraire soldé par la création de plusieurs camps éclatés, ainsi que la naissance de la première jungle de Calais. Alors Président, Nicolas Sarkozy avait tenté un premier démantèlement de cette dernière en 2009 sans succès.

En évoquant la récente évacuation de la jungle de Calais, François Fillion a quant a lui conclu qu’une « immense majorité de personnes à Calais ou à Paris ne sont en réalité pas des demandeurs d’asile ». Il a cependant été démontré à de nombreuses reprises que la plupart des migrants de Calais étaient de nationalités irakiennes, afghanes, syriennes, soudanaises ou encore érythréennes. Eurostat a en effet constaté que les trois principales nationalités des primo-demandeurs d’asile dans les Etats membres de l’UE en 2015, étaient les Syriens (362 800 demandeurs) , les Afghans (178 200), les Irakiens (121 500).

Concernant la France plus spécifiquement, Eurostat indique que les primo-demandeurs d’asile en France sont en majorité des personnes originaires du Soudan (5 315 demandeurs soit 8%) ; de Syrie (4 625 soit 7%) ; et du Kosovo (3 825 soit 5%).

L’ensemble des pays cités est reconnu par les instances concernées, c’est à dire le Ministère des Affaires Etrangères ainsi que l’Ofpra (Office français de la protection des refugiés et des apatrides) comme des pays instables et dangereux pour leurs citoyens. Ces migrants sont donc majoritairement aptes à demander le droit d’asile en France. L’Ofpra avait en effet estimé que parmi les 6 400 migrants répertoriés et installés dans la Jungle de Calais, 70% d’entre eux devraient se voir accorder l’asile. Comme développé dans un précédent article, les migrants de Calais ne souhaitaient en fait pas demander l’asile en France en raison du Règlement de Dublin. En effet, sous ce mécanisme qui régit la politique migratoire européenne, les migrants fuyant la guerre ou la misère doivent déposer une demande d’asile dans le premier pays au sein duquel ils pénètrent sur le continent européen. De ce fait, une unique demande d’asile peut être effectuée par le migrant au sein de l’UE. Ce Règlement est largement critiqué par la société civile ainsi que de nombreux parlementaires tant européens que nationaux car il fait porter le poids de la responsabilité de la crise migratoire par les pays d’entrée tels que la Grèce et l’Italie. En conséquence du Règlement de Dublin, les migrants de Calais refusent d’être enregistrés en France afin de ne pas être « dublinés » et donc d’avoir une chance de déposer une première demande d’asile auprès du gouvernement britannique dans le cas où ils parviennent à se rendre au Royaume-Uni.

De ce fait, contrairement à la déclaration de François Fillion lors du débat, la plupart des migrants de Calais est donc bien constituée de demandeurs d’asile et non de migrants économiques.

François Copé quant à lui, lorsqu’il fut sollicité par les journalistes Ruth Elkrief et Laurence Ferrari sur la question des migrants, déclarait « Nous sommes devenus le hot spot d’Europe », laissant entendre ainsi que la France accueille plus de migrants que d’autres pays européens. La véracité de cette déclaration est plus que douteuse au vue de la situation d’États tels que l’Italie et la Grèce qui sont au bord de l’implosion face à l’afflux ininterrompu de migrants depuis presque deux ans. En effet, des points d’arrivées tels que l’ile de Lampedusa et Lesbos constituent les véritables « hot spot » de la crise migratoire. La France n’est pas un des pays européens qui concentrent le plus de migrants. Eurostat a en effet estimé qu’en 2015, le plus grand nombre de demandeurs d’asile était en Allemagne avec 441 800 demandeurs, soit 35% du total des demandeurs d’asile actuellement présents en Europe. Elle est suivie de la Hongrie, avec 174 400 demandeurs et de la Suède avec 156 100. La France ne se trouve qu’en sixième position, avec 70 600 demandeurs, soit 6% de l’ensemble des candidats à l ‘asile dans les Etats membres de l’UE. Elle se trouve également en treizième position du nombre de primo-demandeurs par habitant en proportion de la population, avec 1 063 demandeurs d’asile par million d’habitants, loin derrière la Suède (16 016) ; la Hongrie (17 699) ; ou encore l’Allemagne (5 441).

La France a en réalité été critiquée à de nombreuses reprises par ses partenaires européens pour ne pas accueillir suffisamment de migrants en comparaison aux Grecs et aux Italiens sur qui repose presque exclusivement la responsabilité d’accueillir ces derniers en provenance des côtes turques et libyennes. Les îles Grecques dénombrent à elles seules près de 16 000 migrants. L’ancien secrétaire général de l’UMP ignore donc que les Etats membres et la Commission européenne ont trouvé un accord l’année passée concernant ces « hot spots ». Afin de désengorger ces points-clés, l’accord prévoyait la relocalisation de 66 000 réfugiés à partir de la Grèce et de l’Italie au sein de l’UE. L’accord n’étant toujours pas appliqué, le ministre grec à la politique migratoire, Yannis Mouzalas, a exprimé sa « colère » envers le non-respect de ses partenaires européens de leurs obligations en matière de relocalisation. Ainsi, les affirmations de Jean-François Copé sur la situation de la France face à la crise migratoire sont inexactes et injustes en particulier face à des gouvernements démunis comme en Grèce et en Italie.

En matière de migration, certains candidats ont également mentionné l’aide au développement. François Fillon a en effet élargi le débat de la migration en proposant une « aide au développement conditionnée à des accords » avec les pays d’origine des migrants afin de lutter contre les flux migratoires. Cette mesure est cependant déjà développée et proposée par l’UE. Le 26 octobre, les parlementaires européens ont approuvés une augmentation de €500 de l’aide au développement afin d’assister les pays tiers à aborder la question de la crise migratoire. Dans un accord signé le 20 octobre dernier à Bruxelles, l’UE prévoit également déjà de conditionner son aide dans la lutte contre la migration illégale, en améliorant la surveillance des frontières de cinq pays africains (le Nigeria, le Niger, L’Ethiopie, le Sénégal et le Mali). Le mois dernier, François Hollande avait confirmé la mise en place de ce programme : « Il y aura également la mise à disposition des fonds prévus au sommet de la Valette pour les pays africains ». Ce programme qui devrait se voir attribuer un budget de 2 milliards d’euros, vise à réduire l’arrivée de migrants en situation irrégulière en créant simultanément des moyens d’incitation tels que le commerce et le développement. Développé sur la base de l’accord UE-Turquie, ce type de pactes migratoires pourraient être étendus à d’autres pays, notamment l’Afghanistan, le Bangladesh ou encore le Pakistan.

Plus largement, les ténors des Républicains semblent avoir oublié que la France fait partie de l’UE et n’agit pas unilatéralement face à la crise migratoire. Alain Juppé a en effet déclaré son intention de rétablir les frontières nationales si l’Union ne parvenait plus à protéger efficacement les frontières extérieures de l’espace Schengen. Nicolas Sarkozy et François Fillion se sont également exprimés sur leur intention de réviser les traités de Schengen, tout en maintenant les contrôles aux frontières. François Fillion a notamment soulevé le besoin de suspendre toute participation à Schengen d’un Etat qui n’arriverait pas à contrôler les frontières extérieures de Schengen. Jean-Frédéric Poisson a lui accusé le cadre européen de priver la France de sa souveraineté et a appelé à sortir de la tutelle de la Cour européenne des droits de l’homme. Comme noté par plusieurs commentateurs, les candidats ont pour la plupart, à l’exception peut être de Nathalie Koscuisko-Morizet qui souhaite refonder Schengen autour d’une « véritable politique commune » , ont appelé à plus de souveraineté nationale et manifesté une quasi ignorance de la construction européenne plutôt inquiétante. Jeudi, les sept candidats se retrouveront pour le troisième et ultime débat avant le premier tour de la primaire qui aura lieu le 20 Novembre prochain.

Kim Chardon

En savoir plus principales sources d’information

   -.Auffret S., (29.09.2015), « Combien d’expulsions d’immigrés clandestins en France ? », Le Monde, URL : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/09/29/combien-d-expulsions-d-immigres-clandestins-en-france_4776652_4355770.html

     -. Billard S., (04.11.2016), « Sarkozy, Fillon, Copé… 3 intox sur la question des migrants », URL : http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/presidentielle-primaire-droite/20161104.OBS0719/sarkozy-fillon-cope-3-intox-sur-la-question-des-migrants.html

     -. Barbière C., (04.11.2016), « L’Europe grande absente de la primaire à la droite », EurActiv, URL : http://www.euractiv.fr/section/elections/news/leurope-grande-absente-de-la-primaire-a-droite/

     -. Eurostat, (04.03.2016), « Demandes d’asile dans les Etats membres de l’UE », URL : http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/7203842/3-04032016-AP-FR.pdf/078f4e14-8bb7-45d2-bdbf-8bb3881270b2

     -. Goueset C., (25.01.2016), « Migrants : pourquoi Dublin menace de faire imploser Schengen », URL : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/migrants-pourquoi-les-regles-d-accueil-des-refugies-en-europe-menacent-schengen_1756237.html

     -. Laurent S., (22.06.2015), « Cinq questions sur le droit d’asile », Le Monde, URL : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/06/22/cinq-questions-sur-le-droit-d-asile_4659408_4355770.html

     . Le Monde, (24.06.2016), « Tout savoir sur le traité du Touquet », URL : http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/06/24/tout-savoir-sur-le-traite-du-touquet_4957436_3224.html

     -. Le Figaro, (02.11.2016), « Immigration et intégration : les réponses des candidats à la primaire à vos questions », URL : http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/primaires-droite/2016/11/04/35004-20161104ARTFIG00243-les-reponses-des-candidats-a-la-primaire-a-vos-questions-sur-l-immigration-et-l-integration.php

     -. Quéré J., (04.11.2016), « Débat de la primaire : la droite française a-t-elle oublié l’Europe ? », EurActiv, URL : http://www.euractiv.fr/section/all/opinion/debat-de-la-primaire-la-droite-francaise-a-t-elle-oublie-leurope/

     -. Sénat, (2003-2004), « La Frontière Franco-Britannique, une frontière extérieure de l’espace Schengen », URL : http://www.senat.fr/rap/l03-008/l03-0080.html

 

 


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Pourquoi Trump ?

EU-Logos Blog - dim, 13/11/2016 - 16:00

C’est contre l’avis de la majorité des sondages d’opinion et malgré le fort soutien médiatique de son adversaire que Donald Trump a été élu président des Etats-Unis. Les républicains ayant pris le pouvoir du Sénat et de la ‘House of Representative’ c’est un pouvoir énorme qui est confié au nouveau président.

Beaucoup ont qualifié Trump de « populiste ». Pour Daniel Gros, directeur de Centre for European Policy Studies, cette victoire risquerait donc de donner du courage à ses partisans idéologiques à travers le monde. Face aux réactions exprimés sur Twitter par certains, on se rend compte que cette victoire leur donne du courage. En effet, alors que certains se levaient avec une impression de gueule de bois l’autre matin, d’autres ont tenu à souhaiter le meilleur au nouveau président (espérant sans doute le même sort aux prochaines élections).

Bien que sa campagne ait été faite à coup de slogans caricaturaux et de promesses énormes il est intéressant d’étudier ce qu’il promet: traités commerciaux, alliances politiques et militaires, écologie, santés. Quels changements pour les Etats-Unis avec quel impact pour l’Europe cette nouvelle élection apporte-t-elle ?

Politique étrangère et immigration 

Les Mexicains étaient une des bêtes noires de M. Trump lors de sa campagne. Pour ‘combattre’ ces ‘violeurs, criminels et drug dealers’ (pour reprendre ses termes), il a promis d’ériger un mur de 1600km de long financé par les mexicains, de tripler le nombre d’agents de l’immigration et d’expulser 11 millions de sans papiers.

Les musulmans aussi étaient dans le colimateur du nouveau président élu. Il avait promis d’interdire l’entrée des musulmans aux Etats-Unis à la suite de la fusillade de San Bernardino, interdiction menée au nom de l’État islamique. Un appel qui a été supprimé de son site le jour suivant son élection pour des raisons « techniques » Il a aussi beaucoup mentionné le combat contre l’état islamique. Il veut continuer le combat contre ISIS tout en se désengageant des conflits. Il espère trouver un terrain d’entente avec la Russie dans la lutte contre l’état islamique en leur donnant une marge de manœuvre plus importante pour l’intervention en Syrie.

Economie
« America First » est le slogan qui résume le mieux la politique économique de Mr Trump. Celui qui se présente comme néo-isolationniste, a promis la renégociation de tous les accords de libre-échange en cours de discussion ou déjà signés. Selon le Wall Street Journal, “ses conseillers sont persuadés qu’il suffira de menacer de fermer l’accès au vaste marché américain pour contraindre les partenaires commerciaux de Washington à accepter les changements souhaités.”.

De ce fait, le Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP), en cours de négociation, semble condamné.

Néanmoins il ne semble pas opposé aux accords bilatéraux, et a promis, lors de sa campagne qu’une fois sortie de l’Europe, la Grande-Bretagne sera la première dans la file d’attente. Cette promesse est une aubaine pour Theresa May, la première ministre ; elle permettra de prouver que son pays peut conclure ses propres accords une fois sorti de l’Union Européenne.

Concernant le reste du monde, Mr Trump a promis d’imposer les produits “made in China” à des droits compensatoires de 45 % et des droits de douane de 35 % sur les produits importés du Mexique par les entreprises américaines. Ces deux pays absorbant près d’1/4 des exportations américaines, pourraient, s’ils décident de riposter, entrainer une baisse significative des exportations américaines et donc avoir un impact négatif sur l’économie dans son ensemble.

Les économistes s’accordent à dire que le protectionnisme ne crée pas de richesses.

Défense
Lors de sa campagne, le nouveau président s’en est aussi pris à l’OTAN. En effet, il l’a qualifié d’obsolète, de gouffre financier et dont les partenaires ‘ arnaquent l’Amérique’. Pour remédier à ça, il a annoncé vouloir un investissement durable et décisif des Européens dans l’OTAN à hauteur de 2% du PIB de chaque pays.

« Les pays que nous défendons doivent payer pour le coût de leur défense . Sinon, les États-Unis doivent être prêts à laisser ces pays se défendre eux-mêmes »

Si les Etats Unis ne financent plus l’OTAN, les armées européennes livrées à elles-mêmes risquent fort d’être dérisoires. Comme le note Nicolas Gros-Verheyde, ‘C’est en ayant des forces capables, formées, interopérables qui ont un certain pouvoir de dissuasion. Aujourd’hui les armées européennes — mise à part une ou deux — n’ont pas ce pouvoir de dissuasion au niveau territorial ‘.

Environnement
Cette élection est un revers majeur pour la politique climatique internationale. En effet, pour lui le réchauffement climatique est « une invention des chinois »

L’accord de Paris (poussé par Obama) sur le climat a peu de chance d’être annulé. Néanmoins, il y a tout de même de grandes chances qu’au niveau national, Washington ne se soumette pas aux obligations de l’accord. Divya Reddy, responsable de l’énergie et des ressources naturelles au Eurasia Group, assure qu’il est peut probable que Donald Trump se retire purement et simplement de l’accord. Il pourrai néanmoins réduire à néant la participation américaine en ne traitant pas l’accord sérieusement.

L’oléoduc Keystone XL est un projet de 1 900 km qui vise à transporter le pétrole canadien des sables bitumineux de l’Alberta jusque dans le sud des Etats-Unis. Il avait été freiné par Obama après de longues batailles entre les écolos et certains économistes. Sous Trump, ce projet risque fort de voir le jour, puisque le président a promis pendant sa campagne qu’il lèverait les restrictions en matière d’extraction pour lancer le projet.

Le risque est que certains pays d’Europe, mais aussi du reste du monde, soient découragés par l’attitude des États-Unis. « Si le plus important émetteur de gaz à effet de serre au monde ne fait rien, pourquoi devrais-je faire des efforts ? ». Bien que la politique énergétique et climatique européenne soit théoriquement bien établie, c’est un risque à prendre en compte.

Politique générale
Il ne faut pas exclure que les Européens trainent le pas en choisissant, eux aussi d’élire des candidats populistes.  Nicolas Gros-Verheyde propose que l’Europe se dote d’une véritable structure de commandement et de contrôle de ses opérations de maintien de la paix.

Enfin, à cela s’ajoute le fait que l’Union Européenne doit « renforcer sa politique anti-dumping et ne plus hésiter à taper fort, en augmentant les droits de douane de façon drastique, en cas de pratique déloyale destinée à capter des marchés. » Il ne faut plus hésiter à jouer « groupé » dans un monde divisé. Face à une Amérique qui se veut plus forte, l’Europe doit être plus forte.

Qui a voté Trump?

Un sondage réalisé par CNN donne une idée du profil des partisans du candidat républicain

Malgré sa posture sexiste, 42% des femmes auraient préféré Trump à Hillary 53% de femmes blanches. Ses nombreuses déclarations (grab them by the pussy, les punitions pour les avortements, la critique sur le physique de son adversaires républicaine,…) n’ont donc pas freiné les femmes de voter pour lui. Les électeurs se seraient plutôt focalisés sur l’économie, l’emploi, l’immigration et la crainte d’attentats.

Alors que le pape prenait position il y a quelques mois sur Trump en le qualifiant de ‘non chrétien’, ce dernier a reçu les voix de nombreux électeurs catholiques.
Il a en effet su tendre la main aux catholiques, dans le troisième débat avec Hillary Clinton, il s’est exprimé sur les avortements tardifs et a présenté son adversaire comme une militante de l’avortement

Des revenus plus modestes : c’est pour les salaires en dessous des 50K que le candidat aurait eu le plus de voix, Hillary a reçu le vote des personnes plus aisées.

La mobilisation qu’il y avait eu pour les minorités ethnique en 2008 n’a pas eu lieu cette année, certains préférant l’abstention au choix.
Encore plus étonnant, 30% des hispaniques auraient votés Trump.

Il n’y aurait eu qu’une faible majorité de jeune qui se serait déplacée pour voter pour la candidate démocrate, CNN avance 52% de jeunes contre 40% pour le candidat républicain. Tous les soutiens de Bernie Sanders n’ont donc pas suivi son conseil de soutenir Mme Clinton. Ont-ils préféré s’abstenir ou voter pour le candidat écolo ? Ou peut-être ont-ils cru que les sondages qui donnaient Hillary Clinton présidente et estimé dès lors qu’il n’était pas nécessaire de se déplacer pour voter?

Peut-on tirer des leçons de Madame Clinton pour contrer la montée du populisme ?

–          Le rejet et le dédain public de l’électorat populiste par Hillary Clinton

Le 9 septembre, devant plusieurs caméras de télévision, la candidate a déclaré : «pour généraliser grossièrement, vous pouvez placer la moitié des partisans de Trump dans la case des gens pitoyables» Clinton a, à ce moment, commit une réelle erreur. Face à un discours populiste qui résonne dans le cœur des électeurs il est important de respecter ces individus, sans les dénigrer systématiquement, sans les diaboliser automatiquement, mais surtout sans les toiser ou les mépriser.

La montée du populisme, comme le note l’historien Jean Pierre Rioux, se fait en raison « d’un burn-out en voie de généralisation massive, d’une langueur crépusculaire, d’un épuisement généralisé par neurasthénie sociale, d’une sorte de perte de l’estime de soi qui poussent des électorats dits « populaires », par refus des partis de gouvernement soit à l’abstention massive, soit au vote de protestation. »

–          Un manque de transparence

Lors de la commémoration du 11 septembre, lorsque son équipe de campagne assurait que la candidate avait seulement eu un ‘coup de chaud’, un réel manque de transparence a été ressenti par les électeurs Américains. En effet, quelques heures plus tard le médecin de la candidate faisait savoir que deux jours plus tôt une pneumonie lui a été diagnostiquée.
De même, la fuite de ses emails a une fois de plus montré au peuple Américains que beaucoup leur était caché. Notamment les questions de débat reçues à l’avance. Le fait que Trump soit celui qui mette en lumière cette affaire douteuse lui a donné du crédit et a décrédibilisé la candidate.

La montée du populisme fait sa soupe sur plusieurs phrases chocs parmi lesquelles ‘tous pourri’,tous comploteurs, tous ‘vendus’,…

Trump rejeté en masse par « l’élite » dénonçait une injustice, des mensonges de son adversaire, un avantage qui lui était donnée et que lui n’avait pas. Il a réussi à mettre le doigt sur un fait du ‘tous pourris’, il a trouvé des faits qui dénonceraient l’establishment qu’il décrie.

–          Des éléments externes

L’économie vacillante a certainement profité au magna de l’immobilier. Affirmant que cette situation est due à de mauvais accords commerciaux tout en dénonçant une économie truquée, il promet de créer 25 millions d’emplois en 10ans et de passer d’un smic de 7.5 à 10 dollar de l’heure. Même si son adversaire a promis un smic de 12 dollars, ça n’a pas suffit.

–          Un leader charismatique contre une Hillary un peu froide

On peut ne pas aimer sa choucroute, son teint orangé, sa bouche constamment en cul de poule mais Trump a certainement l’aura du leader charismatique. Son discours, pauvre en contenu mais riche en propos à l’emporte-pièce a une forte tonalité émotionnelle et a électrisé la population contre les élites qu’il dénonce.

Hillary quant à elle avait l’image d’une femme froide, elle a voulu surfer sur la ‘cool attitude’ de Barack Obama en multipliant les shows télévisés et les séries télé. Cela n’a pourtant pas convaincu beaucoup de monde.

Face à la dénonciation des élites corrompues et de « l’oligarchie », Hillary a peut-être trop passé de temps sur les plateaux télés ou sur les scènes auprès de stars plutôt que de continuer la bataille jusqu’au dernier moment comme son opposant. Se montrer proche du peuple comme Bernie Sanders ou Trump, à sa manière.

Céline Parisse

 

 


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Turquie : jusqu’à quand l’Union européenne devra-t-elle avaler des couleuvres ?

EU-Logos Blog - sam, 12/11/2016 - 22:10

Avec son « paquet élargissement » la Commission européenne fait-elle passer le bon message ? Erdogan défie l’Europe jouant la surenchère et la provocation. Un nouveau coup dur pour la démocratie avec l’arrestation du patron du journal du Cumhuriyet. Des voix s’élèvent pour que l’Union mette fin aux négociations d’adhésion, comme le réclame le rapporteur des questions turques au Parlement européen Kati Piri, une plaisanterie qui tournerait au tragique si elle devait se poursuivre. Il y a suffisamment de nuages sombres sur l’Europe pour que ne vienne pas s’ajouter celui représenté depuis un certain temps par la Turquie. Les autorités turques ont arrêté vendredi le 11 novembre le patron du quotidien d’opposition Cumhuriyet, après avoir détenu plusieurs de ses journalistes, au moment où la liberté de la presse est au coeur de vives tensions entre Ankara et l’Europe.

Akin Atalay, le président du directoire du quotidien, a été arrêté à son arrivée à l’aéroport Atatürk d’Istanbul, en provenance d’Allemagne, et placé en garde à vue, a indiqué Cumhuriyet sur son site. Il était visé par un mandat d’arrêt dans le cadre d’une enquête sur des « activités terroristes ». farouchement hostile au président Recep Tayyip Erdogan, Cumhuriyet, fondé en 1924, s’est transformé en machine à scoops sous la houlette de son ancien rédacteur en chef Can Dündar, multipliant les enquêtes embarrassantes pour le pouvoir.

Il a notamment publié en 2015 une enquête retentissante affirmant, vidéo à l’appui, que les services secrets turcs avaient fourni des armes à des rebelles islamistes en Syrie. M. Erdogan avait alors affirmé que M. Dündar allait « payer le prix fort ».M. Dündar, condamné pour « révélation de secrets d’Etat » en première instance, vit désormais en Allemagne.

Il a quelques jours, neuf journalistes de Cumhuriyet, dont le rédacteur en chef Murat Sabuncu, ont été placés en détention, une mesure qui a suscité l’inquiétude des défenseurs des droits de l’Homme et des critiques internationales. Le parquet avait annoncé au moment des arrestations que celles-ci se faisaient dans le cadre d’une enquête pour « activités terroristes » en lien avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen – accusé d’avoir fomenté le putsch raté – et avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

  1. Atalay a été arrêté à sa descente d’avion par des policiers qui l’ont fait monter dans un véhicule qui attendait sur le tarmac de l’aéroport, a précisé Cumhuriyet. Après les arrestations de ses journalistes, Cumhuriyet avait assuré qu’il lutterait « jusqu’au bout », dans un pays où la presse a été particulièrement visée par les purges menées depuis le putsch avorté de juillet.

Des opposants au président Erdogan et des organisations de défense des droits de l’homme accusent les autorités de se servir de l’état d’urgence instauré après le putsch manqué pour étouffer toute critique.

« Cumhuriyet, c’est la voix de la Turquie, c’est le souffle de la Turquie », a déclaré à l’AFP Hüseyin Karabulut, qui fait partie d’un comité de soutien dont les membres se relaient devant le siège du journal à Istanbul. M. Karabulut dit redouter le placement du quotidien sous tutelle, de la même manière qu’un administrateur avait été nommé par le gouvernement en mars dernier à la tête du grand quotidien Zaman, jugé proche de Fethullah Gülen. « S’il y a une mise sous tutelle, la Turquie aura perdu sa voix », lance M. Karabulut.

Les autorités turques nient pour leur part toute atteinte à la liberté de la presse et affirment que les seuls journalistes arrêtés sont ceux liés à des « organisations terroristes », expression désignant le PKK et le réseau güléniste.

Les arrestations de journalistes et la fermeture de médias ont exacerbé les tensions entre Ankara et l’UE, qui a plusieurs reprises dit son inquiétude, son extrême inquiétude, devant l’ampleur des purges menées dans le pays après le putsch avorté.

Dans son dernier rapport d’étape sur le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE publié le 9 novembre à Bruxelles, la Commission européenne a ainsi critiqué un « sérieux retour en arrière » sur les critères d’adhésion, en particulier en ce qui concerne la liberté d’expression et l’état de droit dans le pays.(cf. infra)

La Turquie a rejeté ces conclusions les jugeant « loin d’être objectives ».

Selon l’Association des journalistes de Turquie (TGC), 170 organes de presse ont été fermés, 105 journalistes placés en détention et 777 cartes de presse annulées depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet.

La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse dressé par Reporters sans Frontières (RSF) en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la République démocratique du Congo.

Le représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie Erol Önderoglu est actuellement jugé à Istanbul pour « propagande terroriste » pour avoir participé à une campagne de solidarité avec un quotidien pro kurde.

UN retour en arrière estime la Commission européenne. Sa crédibilité est jeu. Pour la Turquie le rapport d’étape de la Commission loin d’être objectif. Mais est-ce le bon message pour l’UE ? La Turquie a rejeté mercredi les conclusions du dernier rapport de l’Union européenne sur son processus d’adhésion , les jugeant loin d’être objectives. Certaines sections du rapport sont loin d’être objectives, a déclaré le ministre des Affaires européennes Omer Celik lors d’une conférence de presse à Ankara. Dans son dernier rapport d’étape sur le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE publié le 9 novembre , la Commission européenne a critiqué un retour en arrière sur les critères d’adhésion, en particulier en ce qui concerne la liberté d’expression et l’état de droit dans le pays. Pour M. Celik, ce rapport est loin d’être constructif et loin d’offrir une voie pour aller de l’avant. Ce rapport est rédigé d’une manière qui ne sert pas les intérêts des relations entre la Turquie et l’Union européenne, a-t-il dit, estimant que plusieurs de ses conclusions reflètent un manque de compréhension de la situation en Turquie. L’UE s’est transformée en une institution qui ne fait que publier des communiqués. De notre côté, nous ne nous répandons pas en paroles, car ce que nous cherchons, c’est de voir les choses aboutir, a-t-il protesté. Dans son rapport, la Commission a affirmé que la Turquie a connu un sérieux retour en arrière au cours de l’année passée dans le domaine de la liberté d’expression et rappelé également le rejet sans équivoque par l’UE de la peine de mort, dont le rétablissement est évoqué par le président Recep Tayyip Erdogan. Il est temps qu’Ankara nous dise ce qu’elle veut vraiment. C’est un test de sa crédibilité mais aussi de celle de l’Union européenne, a estimé le commissaire européen à l’Elargissement, Johannes Hahn, en présentant ce rapport. La veille, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait mis en doute la volonté turque d’adhérer à l’UE, déplorant que ce pays s’éloigne chaque jour de l’Europe, dans une référence appuyée aux vastes purges menées par le pouvoir depuis la tentative de coup d’Etat de juillet.

l’Union européenne « extrêmement inquiète »face au durcissement de la répression et à u nouveau coupdur pour la démocratie

Les répercussions politiques du putsch manqué de juillet contre Recep Tayyip Erdogan n’en finissent plus de remettre en cause l’Etat de droit en Turquie, jour après jour. Dans la nuit du jeudi au vendredi 4 novembre, neuf députés du Parti démocratique des peuples (HDP), une formation pro-kurde, dont ses deux coprésidents, ont été arrêtés. Samedi 5 novembre, c’était au tour de neuf journalistes et responsables de Cumhuriyet, le dernier grand quotidien turc d’opposition, d’être placés en détention. Plusieurs pays occidentaux se sont inquiétés de ce nouveau tour de vis dans la répression du coup d’Etat de juillet. Des critiques dont Recep Tayyip Erdogan n’a que faire.

L’arrestation des responsables politiques pro-kurdes marque un nouveau tournant dans la politique turque. « Un niveau de répression sans précédent« , commente ainsi Liberation. M. Erdogan justifie leur mise en détention en qualifiant le HDP de « branche » du PKK, organisation nationaliste kurde considérée comme terroriste par de nombreux membres de la communauté internationale (dont l’UE), rapporte le quotidien.

Le HDP finance le PKK, a affirmé le Premier ministre turc Binali Yildrim dans un discours télévisé : « Depuis des années, ils transfèrent au terrorisme, un argentl’argent que nous envoyons aux communes , ajoutant que « Quiconque nuit à cette nation devra en payer le prix. Pas seulement ceux qui posent des bombes, mais aussi ceux qui soutiennent le terrorisme« .

Des accusations qui ne reflètent pas la réalité des positions publiques adoptées par le HDP, notamment celles d’un de ses coprésidents, arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi, Salahattin Demirtas. Il avait pris « ses distances avec le PKK et [élargi] la base du HDP aux minorités, aux femmes, aux homosexuels et aux écologistes. En un mot, [débarrassé] son parti de l’étiquette «ethnique» pour en faire une formation politique ouverte à la modernité« . L’homme politique pro-kurde jouit d’une « popularité grandissante« , expliquent les média. Son parti a fait 13% aux législatives de 2015, occupant 80 sièges au Parlement. Ce qui contrarie les ambitions politiques du président Erdogan, en lui enlevant la majorité absolue, empêchant ainsi son « projet sultanesque de république présidentielle » soulignent les opposants. Le HDP accuse les autorités turques d’avoir procédé à ces arrestations pour renforcer le pouvoir du président : « le parti n’hésite pas à dénoncer un ‘coup d’État’ contre le pluralisme. Une manœuvre qui, selon eux, ne vise qu’un seul objectif : modifier la Constitution pour imposer un régime présidentiel, en remplacement de l’actuel régime parlementaire. Or, pour ce faire, Recep Tayyip Erdogan a besoin d’une majorité absolue afin de convoquer un référendum« . L’Europe et les Etats-Unis de Obama dénoncent, dénonciations que Erdogan ignore superbement. Qu’en sera-t-il àl’avenir ? De nombreux Etats européens, ainsi que les Etats-Unis, se sont inquiétés de ce nouveau tournant pris dans le durcissement du régime de Recep Tayyip Erdogan. Les Etats-Unis se disent « profondément troublés » par l’arrestation et la détention de responsables politiques kurdes, rapporte la presse internationale. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Walter Steinmeier, a mis en garde l’Etat turc contre la tentation de « museler l’opinion« . L’Union européenne, par la voix de sa haute-représentante Federica Mogherini, se déclare « extrêmement inquiète« .

Des critiques balayées d’un revers de la main par le président turc, au cours d’une cérémonie organisée dans une université : « Les critiques occidentales ne devraient absolument pas nous préoccuper. Nous savons très bien qui nous accuse. Nous avons étudié leur histoire, nous la connaissons parfaitement. J’ai appris à les connaître très bien durant mes quatorze années de Premier ministre et de Président. Je les lis comme un livre ouvert. Peu m’importe qu’il dise que je suis un dictateur. Ça rentre par une oreille et ça ressort par l’autre« , a-t-il asséné à ses détracteurs .

Poursuivant sur le même registre on peut noter  d’autres commentaires: « Ils disent que l’union européenne devrait réévaluer les négociations d’adhésion de la Turquie. Mais vous prenez du retard !Allez réévaluez-les maintenant et prenez une décision ». Il brave les lignes rouges de l’Union européenne en plaidant notamment pour le rétablissement de la peine de mort, se moque des hésitations et contradictions  de l’UE et reproche à l’UE « d’ouvrir ses portes, son Parlement (…) et ses palais aux terroristes »Il faut comprendre : offrir un refuge aux militants du PKK, à des fonctionnaires, des journalistes, des diplomates poursuivis en Turquie pour des liens présumés avec la tentative de putsch ou son ennemi personnel n° 1 l’iman Fethullah Güllen. Il veut pousser à bout les européens sans être celui qui coupera les ponts : « Vos relations avec nous ne peuvent continuer sur la base d’intimidations. Si vous voulez arrêter, arrêtez. Si vous voulez continuer, nous sommes prêts ». Que l’UE proteste après les incarcérations  des députés du parti pro kurde HDP ou l’arrestation de journalistes sont l’occasion de sommer les européens «  à se mêler de leurs affaires ».

Par ses actions et déclarations, M. Erdogan se détache de plus en plus de l’Europe. Les relations sont par ailleurs déjà particulièrement dégradées avec l’occident de manière générale. Les rapports avec l’UE vont mal : « ‘Sans visas pour les ressortissants turcs d’ici à la fin de 2016, plus d’accord migratoire’, a fait savoir vendredi Mevlut Cavusoglu, le ministre turc des affaires étrangères, tandis que M. Erdogan accusait l’Allemagne d’héberger des ‘terroristes’« . De même, les Turcs ne supportent pas de voir leur allié américain au sein de l’OTAN leur préférer les milices kurdes syriennes YPG, émanant du PKK, dans le conflit syrien.

On peut résumer l’ambition du président turc en peu de mots : « Casser l’héritage d’Atatürk, la laïcité, la toute-puissance de l’armée, l’orientation occidentale du pays, tel est le dessein assumé du président Erdogan, qui se pose en défenseur de l’islam sunnite On peut comprendre la réaction du commissaire à l’élargissement, Johannes Hahn : « il est temps que Ankara nous dise ce qu’il veut vraiment ». C’est faible comme réaction, mais que dire d’autre ? Ce sentiment d’impuissance nous le   retrouvons chez d’autres acteurs : répondant au député européen Kati Piri qui demandait le gel immédiat des négociations «  jusqu’à ce que le gouvernement turc retrouve le chemin du respect de l’Etat de droit ». « C’est aussi ce que nous demandons, répond Hisyar Özsoy, député responsable des relations internationales du HDP, jusqu’à récemment nous demandions de maintenir les négociations pour disposer d’un levier sue le gouvernement. Mais depuis l’incarcération de 10 de nos élus, nous pensons que l’UE doit adopter des sanctions contre l’AKP et le président Erdogan ». A son tour Johan Bihr responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale pour Reporters sans Frontières (RSF) : « nous avons conscience des limites du pouvoir de l’UE. Mais quand tant de journalistes sont en prison, on ne peut plus se contenter de manoeuvres de couloirs qui ne seront même pas efficaces puisque le gouvernement turc, actuellement, n’est pas prêt à entendre les conseils amicaux ».

Quoi donc ? un énième rapport ?quand Jean-Claude Juncker constate « la Turquie chaque jour s’éloigne de l’Europe ! ». Or précisément la Commission vient de livrer son « paquet élargissement 2016 (Cf. Pour savoir plus ». D’emblé le commissaire Hahn, chargé de l’élargissement souligne : « La perspective de l’adhésion à l’UE continue de favoriser le changement et de consolider la stabilité (…) un processus d’élargissement crédible (…) reste un outil irremplaçable pour renforcer ces pays et les aider à réaliser des réformes politiques et économiques. Aujourd’hui, nous réaffirmons le soutien constant de l’UE à ces efforts et invitons les gouvernements des pays visés par l’élargissement à adhérer plus activement aux réformes nécessaires et à en faire véritablement leurs priorités politique, non parce que nous leur demandons, mais parce qu’elles sont dans l’intérêt de leurs citoyens et de l’Europe toute entière ». Ce type de message n’est il pas propre à nourrir les malentendus qui demain se transformeront en acrimonies de plus en plus violentes nourrissant le sentiment d’avoir été trompés !

Risque d’autant plus probable que le rapport poursuit par un constat généralement préoccupant et pas seulement pour la Turquie ajoutant que « le rapport annuel de cette année arrive à un moment très important (…) nous sommes extrêmement préoccupés par la dégradation de la situation en matière d’état de droit et de démocratie à la suite de la tentative manquée de coup d’état. Dans son propre intérêt, la Turquie doit, de toute urgence, cesser de s’éloigner de l’UE ». La politique d’élargissement continue de produire des résultats et les réformes progressent dans la plupart des pays, bien qu’à des rythmes différents. Il demeure essentiel de maintenir l’attachement aux principes « de la priorité aux fondamentaux ». C’est pourquoi la Commission continuera à centrer ses efforts sur l’Etat de droit, y compris la sécurité, les droits fondamentaux, les institutions démocratiques et la réforme de l’administration publique, le développement économique et la compétitivité. Il est indispensable de renforcer le rôle de la société civile et des parties prenantes au sens large.

Dans le domaine de l’état de droit des progrès ont été réalisés dans l’ensemble et des efforts faits, tote fois la plupart des pays restent confrontés d’efficience et à un manque d’indépendance et de responsabilité du pouvoir judiciaire. Les cadres de la lutte contre la corruption et la criminalité organisé a été renforcé, mais il convient de concentrer ses efforts sur l’obtention de résultats concernant les enquêtes, les poursuites et les jugements dans toutes les affaires et à tous les niveaux. Les pays ont également modifié leur législation pénale et antiterroriste, sa dotant d’outils plus solides avec de nouvelles stratégies et de nouveaux plans d’action mais des efforts doivent être faits pour s’attaquer à la radicalisation par l’éducation et un meilleur contrôle des financements étrangers en faveur des contenus radicaux.

En ce qui concerne les droits fondamentaux, ils continuent à concentre l’essentiel es efforts mais dans la pratique des lacunes subsistent. En Turquie un recul a été observé et la mise en oeuvre pratique laisse souvent largement à désirer. En Turquie au titre de l’état d’urgence, de vastes mesures limitant les droits fondamentaux ont été prises. Un grand nombre d’allégations faisant état de graves violations des droits procéduraux ainsi que l’interdiction de la torture et des mauvais traitements ont été formulées au lendemain de la tentative de coup d’Etat.

La situation en matière de liberté d’expression et de libertés des médias demeure particulièrement préoccupante dans la plupart des pays de l’élargissement bien que à des degrés divers. L’absence de progrès dans ce domaine déjà observée au cours des dernières années s’est maintenue et dans certains cas s’est renforcée. La discrimination et l’hostilité à l’égard des groupes vulnérables, notamment pour des motifs d’orientation sexuelle reste un sujet de préoccupation important.

La crise migratoire a bien évidemment figuré parmi les préoccupations politiques principales . L’UE s’est efforcée de réagir de manière globale en tenant compte des droits de l’homme. La fermeture effective de la route des Balkans occidentaux combinée à la déclaration UE/ Turquie du 18 mars a produit des résultats évidents sur le terrain :le nombre de migrants en situation irrégulière et de demandeurs d’asile rejoignant les îles grecques a sensiblement chuté, passant de plusieurs milliers par jour à moins de cent par jour en moyenne. En outre le nombre de vies humaines perdues en mer a fortement baissé. Un résultat auquel l’Union tient et elle n’est pas disposée à y renoncer sans une contrepartie dont il est difficile d’imaginer le contour aujourd’hui.

 

Pour en savoir plus, sources principales de l’information

     -. Troisième Rapport d’étape concernant l’accord sur les migrants (septembre 2016) (FR)https://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2016/FR/1-2016-634-FR-F1-1.PDF (EN) https://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2016/EN/1-2016-634-EN-F1-1.PDF https://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2016/EN/1-2016-634-EN-F1-1.PDF

     -. Journal Libération http://www.liberation.fr/planete/2016/11/09/bruxelles-critique-un-retour-en-arriere-de-la-turquie-sur-les-criteres-d-adhesion-a-l-ue_1527350

     -. Journal le Figaro http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/11/09/97001-20161109FILWWW00154-adhesion-a-l-ueturquie-bruxelles-critique-un-retour-en-arriere.php?pagination=2

     -. Commission européenne : rapport d’étape key findings http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-16-3639_en.htm

     -. Rapport d’étape http://ec.europa.eu/enlargement/pdf/key_documents/2016/20161109_report_turkey.pdf


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Trump: l'UE sonnée

Coulisses de Bruxelles - ven, 11/11/2016 - 19:24

C’est un choc sans précédent pour l’Union, un « Brexit puissance trois » pour reprendre l’expression du président élu. Au-delà de la personnalité même de Donald Trump, dont l’idéologie n’est pas très éloignée de celle de l’extrême droite européenne, c’est la première fois de son histoire qu’elle va être confrontée à un chef de l’État américain farouchement isolationniste, tant sur le plan commercial que militaire, et hostile à la construction communautaire. Ainsi, le 24 juin, au lendemain du référendum britannique, Trump s’était félicité d’un résultat qualifié « d’extraordinaire » et de « fantastique ». Un changement de paradigme dont les conséquences n’ont pas fini de se faire sentir sur le vieux continent, non seulement pour sa sécurité face à une Russie agressive, mais aussi pour l’existence même du projet européen : « il faut éviter que l’Union, infiniment plus fragile que les États, ne soit, après le Brexit et la victoire de Trump, la future victime de ce rejet des élites et du système », dit-on dans l’entourage de François Hollande, « car elle n’y résisterait pas ».

Les causes qui ont conduit à l’élection du candidat républicain existent aussi en Europe et pourraient produire les mêmes effets, comme le constate Paul Magnette, le ministre-président de la Région wallonne, qui a mené le combat de la résistance au CETA, l’accord de libre-échange avec le Canada. L’Europe est, elle aussi, confrontée à une désindustrialisation, certes variable selon les pays, mais réels dans ceux où l’extrême-droite progresse. « C’est l’échec d’une idéologie, celle du libéralisme », assure José Bové, député européen EELV : « Trump l’a bien compris. Quand il allait dans l’Iowa où les usines ont fermé, il balançait son discours protectionniste et ça a marché. Car, depuis les années 80, la logique de la supériorité du commerce l’a emporté, aux États-Unis comme chez nous, sur toute préoccupation sociale ou environnementale. Pire : la gauche ne s’est pas distinguée sur ce plan de la droite ». « Même si seulement 15 % de la désindustrialisation est causée par le libre échange, le reste étant dû aux progrès technologiques et aux gains de productivité, il est plus facile de dénoncer les produits chinois, car le discours raciste est infiniment plus compréhensible pour les gens », estime Paul Magnette.

D’ailleurs, en Grande-Bretagne, c’est la classe moyenne, oubliée de la « mondialisation heureuse », qui a donné la victoire au Brexit, le rejet du libre-échange passant, comme aux États-Unis, par celui de l’immigration. C’est là qu’est le danger pour l’Europe. « Il y a une réapparition d’un discours de haine dans tous nos pays », se désole le député européen Alain Lamassoure, proche d’Alain Juppé (LR), un constat partagé par José Bové : « la logique de haine se développe. On est vraiment dans les années 30 où les fascistes surfaient sur une vague protectionniste en reprenant le discours social de la gauche ». « Ce que l’on croyait exclu, un risque démocratique chez nous ou des conflits internes, n’est plus très éloigné », s’alarme un conseiller du chef de l’État français : « il n’y a plus d’espace pour un projet confédéral en Europe comme le voulait Séguin ou Chevènement : aujourd’hui, on voit clairement, avec la Pologne ou la Hongrie, que la logique de fermeture des frontières conduit à un risque démocratique ».

Il faut donc d’urgence revoir le logiciel européen afin de le relégitimer « Ca n’est pas pour rien qu’une libérale comme Theresa May a promis une politique industrielle afin de renouer avec cette classe moyenne déclassée ou en voie de déclassement », constate-t-on à Paris : « il faut donc que l’Europe montre d’urgence qu’elle protège et qu’elle est capable de mieux défendre ses intérêts unis que désunis. De ce point de vue, la réforme des instruments de défense commerciale proposée hier par la Commission va dans le bon sens ». Il faut aussi qu’elle renoue avec la politique industrielle de ses débuts, abandonnée sous l’influence de Londres, et remette en cause son idéologie libre-échangiste : « il faut clairement abandonner le TAFTA, l’accord de libre-échange avec les États-Unis. Si la Commission ne change pas de cap, elle fera le lit du populisme » met en garde Paul Magnette et, ajoute José Bové, « elle se suicidera ». De même, l’Union devrait tirer officiellement un trait sur son élargissement permanent et dire à la Turquie qu’elle n’entrera jamais dans l’Union.

Enfin, bien sûr, l’Union va devoir démontrer qu’elle est capable de se défendre militairement: avec Trump, « le couplage entre la défense américaine et européenne est terminé », constate Alain Lamassoure, et il ne faudra plus compter sur une aide militaire gratuite et inconditionnelle comme il l’a lui-même annoncé. « C’est une menace, mais cela peut aussi être une chance, car Trump va nous obliger à bouger », espère Paul Magnette. Et là, les pays d’Europe de l’Est, déjà en partie aux mains des populistes, seront demandeurs. Bref, l’avenir est sombre, mais pas totalement désespéré.

N.B.: version longue de mon article paru le 10 novembre dans Libération.

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Communiqué de presse - Les députés participeront à la COP22 sur le changement climatique à Marrakech - Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire

Parlement européen (Nouvelles) - ven, 11/11/2016 - 13:49
Une délégation de douze députés participera aux négociations de l'ONU sur le climat (COP22) de lundi à vendredi à Marrakech. Suite à la ratification par le Parlement européen et à l'entrée en vigueur de l'accord de 2015 de Paris, la conférence se concentrera sur le financement et la répartition des efforts nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous de deux degrés en comparaison avec les niveaux préindustriels.
Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Article - Drones : vers une mise à jour des règles européennes sur la sécurité aérienne

Parlement européen (Nouvelles) - ven, 11/11/2016 - 13:08
Général : Les petits aéronefs sans pilote à bord, plus connus sous le nom de drones, connaissent un succès grandissant. S’ils peuvent être utilisés dans de nombreux domaines, de la photographie à l’agriculture, ils représentent également un danger pour la sécurité publique et le respect de la vie privée. Jeudi 10 novembre, les députés de la commission des transports ont adopté une mise à jour des règles sur la sécurité aérienne, y compris de nouvelles dispositions au sujet de l’utilisation des drones.

Source : © Union européenne, 2016 - PE
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Election de Donald Trump : quelles conséquences pour l'Europe ?

Toute l'Europe - jeu, 10/11/2016 - 18:53
L'arrivée à la Maison blanche de Donald Trump n'arrange pas les affaires de l'Union européenne. Pour la première fois de son histoire, elle devra en effet composer avec un président résolument isolationniste, vent debout contre le libre-échange, soutenant ouvertement Vladimir Poutine, et de surcroît opposé à la construction européenne. Un bouleversement géopolitique source de toutes les inquiétudes, d'autant que Donald Trump a régulièrement navigué dans le flou durant la campagne présidentielle, avec des formules chocs souvent jugées plus provocatrices que réalistes. A quoi peuvent maintenant s'attendre les Européens avec un tel président à la tête de la première puissance mondiale ?
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Russie: une cyberattaque d’envergure vise cinq grandes banques du pays

RFI (Europe) - jeu, 10/11/2016 - 17:43
Plusieurs grandes banques de Russie sont visées par une cyberattaque d’envergure. L’attaque a été lancée mardi 8 novembre et se poursuivait jeudi.
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Donald Trump, président des Etats-Unis : la presse européenne sous le choc

Toute l'Europe - jeu, 10/11/2016 - 17:40
Quels que soient les candidats, l'élection présidentielle américaine est une élection mondiale. Encore plus que lors de la victoire de George W. Bush en 2000 ou de Barack Obama en 2008, celle de Donald Trump, dans la matinée du 9 novembre, confirme cette idée, notamment avancée par François Hollande peu avant le scrutin. S'emparant très largement de l'événement, la presse européenne a fait part de sa surprise et surtout de son inquiétude vis-à-vis de l'arrivée du magnat de l'immobilier à la tête des Etats-Unis.
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Russie: la presse applaudit sobrement l’élection de Donald Trump

RFI (Europe) - jeu, 10/11/2016 - 16:34
En Russie, la victoire de Donald Trump est saluée par la presse, qui se demande tout de même quelle politique étrangère le républicain appliquera. En particulier quelle position il aura sur la Crimée. Revue de presse.
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123/2016 : 10 novembre 2016 - Arrêt de la Cour de justice dans l'affaire C-174/15/P

Cour de Justice de l'UE (Nouvelles) - jeu, 10/11/2016 - 16:21
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