La Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé ce jeudi 12 octobre 2023 qu’elle allait investir 450 millions d’euros dans la construction de la gigafactory de batteries électriques du groupe chinois Envision-AESC qui doit voir le jour à Douai, dans le nord de la France. Cet investissement sera réalisé sous la forme de prêts directs au projet à hauteur de 337,2 millions d’euros, ainsi que de prêts indirects aux banques commerciales participantes à hauteur de 112,8 millions d’euros, a indiqué la BEI. Un investissement qui bénéficie de la garantie du programme InvestEU, mis en place par la Commission européenne.
Le programme InvestEU fournit à l’UE des financements à long terme pour soutenir une reprise durable. Il contribue également à attirer des investissements privés au bénéfice des grandes priorités de l’Union européenne, telles que le Pacte vert pour l’Europe et la transition numérique. Le programme InvestEU rassemble les multiples instruments financiers de l’UE actuellement disponibles pour soutenir les investissements dans l’UE, rendant le financement de projets d’investissement en Europe plus simple, plus efficace et plus flexible.
À LIRE AUSSIQu’est-ce que la Banque européenne d’investissement (BEI) ?Au total, la première phase de ce projet nécessitera un investissement de 1,3 milliard d’euros et permettra la création d’environ 1 200 emplois directs dans les trois prochaines années, et jusqu’à 3 000 à horizon 2030. La gigafactory de Douai, l’une des quatre usines de ce type en construction dans la région des Hauts-de-France, permettra dans un premier temps d’alimenter 200 000 véhicules électriques par an, avant d’augmenter sa production progressivement grâce à la réalisation de trois expansions déjà planifiées. Les batteries électriques produites dans cette usine équiperont les véhicules de la marque Renault, notamment les futurs modèles de la Renault 5 et de la 4L électrique.
“La construction de cette gigafactory en France s’inscrit dans le droit fil des ambitions de l’UE en faveur d’une mobilité propre”, a déclaré la Commission européenne dans un communiqué. “Pour réaliser sa transition écologique et atteindre comme le prévoit le pacte vert européen la neutralité carbone d’ici à 2050, l’Europe devra augmenter considérablement sa capacité de production de batteries ‘Made in UE’. Par cet investissement, la BEI contribue à la transition vers une économie décarbonée, au renforcement de sa souveraineté industrielle et à la transformation du secteur automobile”.
À LIRE AUSSI“Au service des grandes ambitions européennes” : 10 ans de partenariat entre Banque européenne d’investissement et Caisse des Dépôts À LIRE AUSSIVéhicules électriques : les bornes de recharge dans l’Union européenneL’article La Banque européenne d’investissement (BEI) investit 450 millions d’euros dans la construction d’une gigafactory de batteries électriques à Douai est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
“L’Europe se tient aux côtés d’Israël. Et nous soutenons pleinement le droit d’Israël de se défendre”. La déclaration de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, intervient quelques jours après le déclenchement d’une vague d’attaques terroristes en territoire israélien par le Hamas, à partir du 7 octobre.
Un jour avant cette prise de parole, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell appelait à une augmentation de l’aide humanitaire aux Palestiniens. Un appel motivé par la situation humanitaire “désastreuse” dans la bande de Gaza, d’où le mouvement islamiste a lancé son offensive contre Israël et que ce dernier a soumise à un siège total. Une mesure contraire au droit international, a rappelé Josep Borrell.
Est-il alors possible de placer l’Union européenne dans le camp des pro-israéliens ou des pro-palestiniens ? En réalité, elle entretient de fortes relations avec Israël, dont elle est notamment le premier partenaire commercial, comme avec la Palestine, dont elle est le premier donateur mondial d’aide au développement. Dans cette région du Proche-Orient, l’UE s’est de longue date engagée en faveur du processus de paix, prônant une solution à deux Etats. Une position qui se veut impartiale, et souvent difficile à tenir face à la fréquente radicalité des parties prenantes du conflit israélo-palestinien.
Israël : proche partenaire de l’UELa base légale des relations entre l’UE et Israël repose sur un accord d’association entré en vigueur en juin 2000. Celui-ci permet notamment des échanges commerciaux dans un cadre de libre-échange dans plusieurs secteurs, industriel et agricole notamment. Les liens économiques entre les deux parties sont importants, l’UE étant le premier partenaire commercial d’Israël, avec environ un tiers des importations israéliennes qui proviennent des Vingt-Sept.
Israël est intégré à la politique de voisinage de l’UE, qui vise à assurer de bonnes relations politiques et économiques avec les voisins des Etats membres. Le pays est plus précisément inclus dans le Partenariat Euromed, le volet de la politique de voisinage destiné aux pays du pourtour méditerranéen. Dans ce cadre, des jeunes Israéliens bénéficient par exemple de programmes d’échange avec l’Europe. Aux côtés des Vingt-Sept mais également de la Palestine et de 14 autres pays, Israël est membre de l’Union pour la Méditerranée (UpM), organisation ayant notamment pour objectif de renforcer Euromed.
À LIRE AUSSILa politique européenne de voisinageLa coopération entre l’UE et Israël concerne aussi le domaine scientifique. Le pays participe à Horizon Europe, programme de l’UE pour l’innovation et la recherche doté de plus de 95 milliards d’euros pour la période 2021-2027. Israël est aussi partie prenante de Galileo, l’équivalent européen du GPS.
Enfin, désireuse de réduire sa dépendance aux énergies fossiles russes après l’invasion de l’Ukraine en février 2022, l’UE s’est également rapprochée de l’Etat hébreu dans le but d’augmenter ses importations de gaz en provenance du pays.
À LIRE AUSSIREPowerEU : comment l’Union européenne veut sortir de sa dépendance aux énergies fossiles russes L’UE, première donatrice d’aide au développement de la PalestineDès 1975, l’UE amorce des relations avec l’organisation de libération de la Palestine (OLP). Des liens qui s’inscrivent dans le dialogue euro-arabe, initiative visant une coopération accrue entre l’Europe et les Etats arabes, lancée au début des années 1970 par la France.
Au sein de l’Union européenne, les approches des Etats membres concernant la Palestine, pays observateur à l’ONU depuis 2012, diffèrent sensiblement. Notamment du point de vue de la reconnaissance diplomatique de l’Etat. Neuf pays parmi les Vingt-Sept, le plus souvent en Europe centrale et orientale, reconnaissent la Palestine. Un héritage de leur passé communiste, l’URSS et ses Etats satellites s’étant positionnés en faveur du camp palestinien.
La Roumanie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie ont ainsi établi des relations diplomatiques avec la Palestine, de même que la Suède, Chypre et Malte. Si le premier groupe de pays les avaient initiées lors de la Guerre froide, certains parmi eux, la Hongrie et la République tchèque notamment, comptent aujourd’hui parmi les plus fervents soutiens d’Israël au sein de l’UE.
Celle-ci est le premier fournisseur d’aide au développement de la Palestine. Pour la période 2021-2024, 1,117 milliard d’euros sont prévus par l’UE à destination des Palestiniens. Des sommes qui permettent à la Palestine, très dépendante de l’aide internationale, de financer des secteurs clés tels que l’éducation ou encore la santé.
À LIRE AUSSIAttaque contre Israël : imbroglio européen autour du programme d’aide à la Palestine L’engagement de l’UE en faveur du processus de paixL’UE a toujours indiqué qu’elle ne reconnaîtrait aucun changement aux frontières de 1967, qui attribuent la Cisjordanie et la bande de Gaza à la Palestine, et prône une solution à deux Etats pour résoudre le conflit israélo-palestinien. De fait, elle ne considère pas les territoires occupés par Israël en Palestine, et les colonies qui s’y trouvent, comme étant israéliens. Ce qui a notamment conduit l’UE à exclure les produits issus des colonies du champ d’application des accords commerciaux avec Israël.
L’UE s’est aussi montrée critique vis-à-vis d’Israël en matière de respect des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, de même que lors des opérations militaires dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas, dénonçant à plusieurs reprises un usage “disproportionné” de la force. En décembre 2022, les eurodéputés ont par exemple adopté une résolution appelant à une initiative européenne de paix, condamnant tous les actes de violence émanant des deux camps, y compris l’usage disproportionné de la force par l’armée israélienne.
Proche partenaire d’Israël mais soucieuse de favoriser la paix avec la Palestine, l’UE maintient une position en quête d’équilibre, n’hésitant pas s’opposer à des situations contraires au droit international. De quoi provoquer des tensions avec l’Etat hébreu, avec lequel les rapports se sont dégradés au cours des années 2010. Le Conseil d’association UE-Israël, né en 1995 et permettant de rassembler responsables européens et israéliens, ne s’est ainsi pas réuni une seule fois entre 2012 et 2022. Et la réunion en 2022, en octobre, a notamment été permise par l’arrivée au pouvoir de Yaïr Lapid (Premier ministre de juin à décembre 2022), aux positions plus modérées vis-à-vis de la Palestine que son prédécesseur Benyamin Netanyahou.
Mais ce dernier ayant retrouvé son poste de Premier ministre, l’UE doit de nouveau poursuivre le dialogue avec un leader israélien qui compte dans son gouvernement des ministres d’extrême droite, lesquels militent pour la poursuite de la colonisation en territoire palestinien. Et le dialogue avec les Palestiniens est également complexe, la Cisjordanie étant dirigée par une Autorité palestinienne au pouvoir très relatif et la bande de Gaza par le Hamas, mouvement islamiste classé comme organisation terroriste par l’UE.
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“Qu’il semble loin, ce mois de mai 2022 où le commissaire européen Thierry Breton et le patron de X (ex-Twitter), Elon Musk, se filmaient ensemble, souriants, pour afficher leur accord sur les règles fixées par l’Europe pour les réseaux sociaux”, ironise Le Monde. Car depuis ce mardi 10 octobre, l’ambiance est tout autre. Ces 48 dernières heures, “les deux hommes ont échangé publiquement menaces et moqueries”, poursuit le quotidien du soir.
En cause : la mise en garde adressée par Thierry Breton au milliardaire “pour la diffusion sur la plateforme de ‘contenus illégaux’ liés à la guerre entre Israël et le Hamas”, précise L’Echo. Pour Politico, “les vidéos haineuses du Hamas ont fait d’Elon Musk l’ennemi numérique n°1 en Europe”.
À LIRE AUSSIGuerre Israël-Hamas : Thierry Breton enjoint à Elon Musk de modérer les contenus illégaux sur XÀ LIRE AUSSINumérique : que sont le DMA et le DSA, les règlements européens qui visent à réguler internet ? 24 heures pour se conformer au DSA“Depuis que le Hamas a attaqué Israël samedi [7 octobre], le réseau social X du milliardaire a été inondé d’images horribles, de mensonges politiquement motivés et de propagande terroriste qui, selon les autorités, semblent violer à la fois ses propres politiques et la nouvelle loi de l’Union européenne sur les réseaux sociaux [DSA]”, précise le site d’information en ligne. Thierry Breton, le commissaire français chargé du Numérique, a fini par monter au front.
“Dans une lettre ouverte partagée sur X”, M. Breton “a averti que l’UE pourrait sanctionner X pour non-respect de ses obligations en matière de modération des contenus en vertu [du DSA], et a donné à M. Musk 24 heures pour fournir une ‘réponse rapide, précise et complète’ “, explique The Independent. L’intéressé a rapidement répondu, lui aussi sur X : “Notre politique est que tout soit open source et transparent, une approche que je sais soutenue par l’UE. Veuillez lister les violations auxquelles vous faites allusion sur X, afin que le public puisse les voir”, ajoutant, en français dans le texte, “merci beaucoup” [Libération].
C’est ensuite que l’échange s’est quelque peu tendu. “Vous êtes bien au courant des rapports de vos utilisateurs – et des autorités – sur les faux contenus et la glorification de la violence. A vous de démontrer que vous prêchez par l’exemple”, a poursuivi Thierry Breton [The Independent]. Dans un post suivant, Elon Musk a feint de ne pas comprendre les allusions du commissaire européen : “Je ne sais toujours pas de quoi ils parlent ! C’est peut-être dans le mail ou quelque chose du genre” [BFM TV].
À LIRE AUSSITikTok, Snapchat, Amazon… comment les grandes entreprises du numérique s’alignent sur les nouvelles règles européennes du DSA Thierry Breton rejoint Bluesky, “rival de X”Elon Musk “est désormais confronté à la menace de sanctions – y compris d’amendes potentiellement lourdes – alors que les responsables de Bruxelles commencent à rassembler des preuves en vue d’une enquête formelle visant à déterminer si X a enfreint les règles de l’Union européenne”, affirme Politico. “Une amende pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires”, précise BFM TV, voire “in fine, une possible interdiction de Twitter sur le sol européen”. Politico estime que cette affaire est l’occasion pour l’UE de “montrer que sa nouvelle réglementation, connue sous le nom de Digital Services Act (DSA), a du mordant.”
Ce mercredi 11 octobre, le commissaire européen a également mis en garde Meta, maison-mère de Facebook et Instagram, “concernant une recrudescence de fausses informations sur ses plateformes et a donné 24 heures au patron Mark Zuckerberg pour communiquer ses mesures pour y remédier”, indique Le Figaro. Une lettre ouverte cette fois publiée sur… BlueSky, un nouveau réseau social “créé par le cofondateur de Twitter, Jack Dorsey”, et que Le Parisien qualifie de “rival de X”.
Dans un message posté sur X, Thierry Breton a par ailleurs “laissé entendre en faisant un jeu de mots que Bluesky (‘Ciel bleu’) pouvait être plus vertueux que le service racheté par le milliardaire américain”, poursuit le quotidien français. “Bonjour ! Même si l’herbe n’est pas (toujours) plus verte de l’autre côté, le ciel est parfois… plus bleu. Restons en contact !”, a ainsi écrit le commissaire, “comme un pied de nez à Elon Musk” [France 24].
Ce jeudi matin, à l’issue du délai de 24 heures laissé au réseau social pour apporter des réponses à Bruxelles, M. Breton a indiqué avoir “reçu la réponse de X à [sa] lettre soulevant des inquiétudes concernant la propagation de contenus illégaux et de désinformation liés à l’attaque terroriste du Hamas contre Israël”. “L’équipe d’application du DSA analysera cette réponse et décidera des prochaines étapes”, a-t-il ajouté, cette fois sur X.
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