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Diplomacy & Defense Think Tank News

Präsident mit Strahlkraft: Jedem Anfang wohnt ein Zauber inne

Konrad Adenauer Stiftung - Sat, 10/06/2017 - 00:00
Die deutsch-französische Partnerschaft erfährt nur einen Monat nach der Wahl eine Dynamik, die nicht nur in Macrons Ministerpostenbesetzung zum Ausdruck kommt.

Le Royaume-Uni dans le flou

IRIS - Fri, 09/06/2017 - 18:53

Jeudi 8 mai se sont déroulées les élections législatives au Royaume-Uni. Theresa May y a laissé sa crédibilité et sa majorité politique. L’analyse d’Olivier de France, directeur de recherche à l’IRIS.

Comment expliquer la défaite des Tories et le pari manqué de Theresa May d’organiser des élections anticipées ?

L’objectif premier de ces élections anticipées était de donner davantage de légitimité populaire et un mandat politique plus solide à Theresa May, afin qu’elle puisse entrer en négociation avec l’Union européenne (UE) en position de force. Rappelons d’une part qu’elle avait été nommée Première ministre par défaut, sans avoir été élue. D’autre part, qu’elle s’était opposée au Brexit – certes du bout des lèvres – dans le gouvernement de David Cameron. Non seulement l’objectif de ces élections n’a pas été atteint mais il s’est retourné contre elle. C’est donc un pari manqué pour May.

C’est la deuxième fois successive qu’un Premier ministre britannique convoque des élections sans y être contraint, et contre qui le vote populaire se retourne. Pourquoi depuis 2015 les dirigeants britanniques se tirent-ils des balles dans le pied sans y être contraints ? Est-ce dû à un manque de sens politique ? L’hypothèse avancée récemment par The Economist est un manque de qualité du personnel politique britannique. Theresa May a été nommée par défaut, justement parce qu’elle n’avait exprimé aucune opinion forte sur le sujet principal alors à l’ordre du jour, à savoir le Brexit. Jeremy Corbyn n’a certes pas beaucoup de charisme mais il a le mérite d’afficher des principes auxquels il se tient. La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, est davantage charismatique et s’est proposée d’aider Corbyn à former une alliance progressiste, qui pourrait peut-être construire les prémices d’un Brexit moins dur. Quant au nouveau maire de Londres, il incarne un véritable renouveau et parait posséder un certain sens politique.

Avoir un sens politique signifie deux choses pour un dirigeant. Tout d’abord, être capable de comprendre son pays : notamment le fait qu’aujourd’hui, le Royaume-Uni est un pays parcouru de fractures, y compris aujourd’hui parfois au sein d’une même famille ou d’une même communauté. Deuxièmement, il faut un dirigeant qui ait conscience des enjeux internationaux qui pèsent sur son pays. Or, Theresa May n’a jamais compris Bruxelles et le fonctionnement de l’UE. Elle a mis six mois pour réaliser qu’elle serait contrainte de sortir du Marché unique et elle n’a toujours pas formulé de plan pour le Brexit.

Aujourd’hui, sans leader fort et dans un pays divisé, les dirigeants britanniques n’arrivent pas à sortir le Royaume-Uni de cette situation chaotique. Enfin, rappelons que le chaos politique actuel a été provoqué par les conservateurs puisque c’est David Cameron qui a convoqué le référendum du Brexit. Ce sont donc les conservateurs eux-mêmes qui l’y ont plongé au départ. Sans cette erreur non forcée, le pays n’en serait pas là.

Doit-on interpréter ce résultat comme un rejet des Britanniques de la voie du hard Brexit au profit de celle du soft ?

Pour l’instant, la première certitude est que ces élections vont retarder les choses du point de vue de Londres. Côté européen, Jean-Claude Juncker a déjà dit que l’UE était prête et que l’article 50 avait été activé. Le délai de deux ans est donc déjà en train de s’écouler. Or, avec ces élections, la formulation d’une position britannique est encore retardée. Va-t-elle s’effectuer dans le délai de deux ans ? Rien n’est moins sûr et le calendrier se resserre davantage. Ce scrutin a donc empiré la situation car la position de négociation du Royaume-Uni est maintenant encore plus faible.

La deuxième certitude, c’est que ces élections compliquent encore davantage la situation. Alors que Theresa May voulait raffermir sa position sur le Brexit par ces élections, elles l’ont affaiblie au final.

Comment se profile l’avenir politique du pays ?

Trois hypothèses sont envisageables. La première serait celle d’un gouvernement May construit avec le soutien des unionistes d’Irlande du Nord (DUP), qui sont pro-Brexit et très conservateurs. Dans ce cas, on passerait d’un gouvernement majoritaire à un gouvernement de coalition, ce qui serait un pis-aller par rapport à la situation précédente.

La deuxième option consisterait en un gouvernement travailliste soutenu par le Parti national écossais (SNP). On est loin de savoir si ce cas de figure est possible et quelles en seraient les conséquences. Même dans l’hypothèse où les travaillistes avaient obtenu la majorité absolue, il n’est pas sûr qu’ils aient pu remettre en cause le principe même du Brexit. Ils ont déclaré souhaiter respecter la souveraineté populaire. Au mieux, ils auraient pu adoucir le Brexit, notamment sur les questions d’union douanière, de Cour européenne de justice, etc.

Ces deux options auraient non seulement des conséquences sur le plan européen mais également sur le plan interne au regard de la question écossaise et de la question irlandaise. En effet, si le DUP s’allie avec les Tories, cela aurait des implications sur les questions de réunification entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord. Si le Labour Party s’allie avec et le SNP, cela aurait un impact sur les négociations pour un second référendum écossais. Les enjeux européens et internationaux sont donc inextricablement liés avec des conséquences à la fois à Bruxelles, à Edimbourg et à Belfast.

La troisième hypothèse serait celle d’un gouvernement conservateur minoritaire faible, qui ne parviendrait pas à gouverner et qui serait donc dans l’obligation de provoquer de nouvelles élections dès cet été.

Au final, alors que ces élections étaient censées clarifier les choses, elles les ont rendues encore plus floues, tant sur les négociations du Brexit, que sur le plan intérieur pour les questions écossaise et irlandaise. Ainsi, l’argument de campagne principal voire exclusif construit par Theresa May, qui se présentait comme la seule à proposer un leadership stable et ferme, est remis en question par ce scrutin de manière possiblement irrévocable.

L’Iran, pièce maîtresse de nombreux enjeux régionaux et internationaux

IRIS - Fri, 09/06/2017 - 16:29

La République islamique d’Iran est régulièrement sous les feux de l’actualité diplomatique, de par son importance stratégique tant sur le plan régional qu’international. Le point de vue de Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS.

Trump, mise au ban du Qatar… Pourquoi la République islamique iranienne cristallise-t-elle beaucoup de tensions diplomatiques dans la région ?

Depuis plusieurs jours, beaucoup évoquent une crise diplomatique. Il s’agit, en réalité, bien plus d’une crise politique profonde, susceptible d’entraîner des conséquences économiques.

Contrairement à ce que l’on entend régulièrement, la véritable obsession que conçoit l’Arabie saoudite à l’égard de l’Iran ne s’explique pas essentiellement par des raisons confessionnelles, de rivalité sunnite-chiite, mais bien par des raisons politiques et géopolitiques. Si le paramètre religieux est bien sûr à prendre en compte, il s’agit d’un paramètre parmi d’autres. Riyad éprouve une véritable inquiétude, une peur même, à voir Téhéran s’imposer comme la force déterminante des équilibres régionaux dans les années à venir. Il s’agit donc d’une classique question de rapport de puissance.

L’inquiétude des Saoudiens est, en ce sens, compréhensible. L’Iran jouit d’une histoire multiséculaire et c’est probablement l’un des seuls pays de la région à posséder une tradition d’État, contrairement aux monarchies pétrolières arabes du Golfe. L’Iran compte par ailleurs 80 millions d’habitants, une main d’œuvre qualifiée, d’importantes richesses en hydrocarbures (gaz et pétrole), autant d’éléments objectifs de concurrence avec Riyad. Par ailleurs, si l’Iran est bien une république, islamique, une consultation électorale a eu lieu en moyenne tous les ans depuis la Révolution de 1979. S’il ne s’agit certes pas d’une démocratie à l’occidentale, le régime bénéficie d’une légitimité populaire, doublée d’une légitimité théocratique.

L’Iran va probablement s’imposer dans la région dans les 10-15 ans à venir, ce qui n’est évidemment pas du goût des Saoudiens. Raison pour laquelle ces derniers – avec les Israéliens et les néo-conservateurs américains, à l’époque opposés à Barack Obama – n’ont cessé de tenter d’empêcher, sans succès, la signature de l’accord sur le nucléaire en juillet 2015.
Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump tente de détricoter méthodiquement ce qu’avait réalisé son prédécesseur. Dans cette veine, le président américain a prononcé un tissu de stupidités lors de sa visite officielle en Arabie saoudite, où il a notamment déclaré que l’Iran était le foyer du terrorisme. Depuis, des attentats, revendiqués par l’Etat islamique, ont frappé le Parlement iranien et le mausolée de l’imam Khomeini…

Trump a soutenu de façon inconsidérée la politique de Riyad, alors que nous savons parfaitement que des hommes d’affaires saoudiens – il ne s’agit pas d’accuser le gouvernement sans preuve – ont soutenu, notamment en Syrie, les groupes les plus extrémistes de la rébellion, des djihadistes. Le président américain ne devrait par ailleurs pas non plus oublier que lors des attentats du 11 septembre à New York, sur les 19 kamikazes qui sont allés s’écraser sur les Twin Towers 15 étaient d’origine saoudienne. Aussi, sans verser dans une comptabilité macabre, si des individus ou des groupes d’intérêt ont déjà directement soutenu des groupes terroristes, ils ne sont probablement pas iraniens mais plutôt issus de certaines monarchies arabes du Golfe.

Quelles peuvent être les conséquences de l’isolement de l’Iran entrepris par les États-Unis et par certains pays voisins ? Comment le régime peut-il réagir ?

Contrairement à ce que l’on entend fréquemment ces dernières semaines, l’Iran ne semble pas être un pays isolé, ce pour deux raisons. Premièrement, les tentatives de l’administration Trump, des Saoudiens et des Israéliens n’ont pas encore abouti. L’accord sur le nucléaire iranien en date du 14 juillet 2015 est encore en vigueur ; bien que Trump essaie de le vider de sa substance, cela s’annonce compliqué. Deuxièmement, dire que l’Iran est isolé traduit une vision américano-centrée ou occidentalo-centrée. Téhéran continue d’entretenir des relations importantes avec de grands pays tels que la Russie, la Chine, des pays d’Asie et d’Amérique du Sud. Quant à l’Union européenne, elle a eu un rôle positif – bien que tardif – dans la signature de l’accord du 14 juillet 2015 et elle devrait tenter d’approfondir la mise en œuvre de la réinsertion de l’Iran dans le jeu international. L’Iran est donc tout sauf isolé, même si de fortes pressions s’exercent à son encontre.

Non seulement l’Iran est un pays d’une importance géopolitique déterminante, c’est aussi une puissance potentiellement stabilisatrice. Aujourd’hui, les dirigeants iraniens ont tout intérêt à poursuivre leur réintégration dans le jeu régional et international.

Depuis près de deux ans, il y a eu beaucoup d’illusions côté iranien concernant les suites de l’accord sur le nucléaire, la population espérant que les investissements directs étrangers augmenteraient massivement en Iran. Mais la réalité est plus complexe, car nombre d’entreprises ou de banques françaises et européennes hésitent par exemple encore à investir en Iran par crainte de sanctions américaines. Les Européens devraient aujourd’hui faire preuve de plus de courage car il n’y a aucun intérêt à maintenir une politique d’ostracisme à l’égard de Téhéran, bien au contraire.

La réaction des Iraniens s’est déjà exprimée, le 19 mai dernier, lors des élections présidentielles puisque le président sortant, Hassan Rohani, a été réélu dès le premier tour. Or, sa ligne politique est celle d’une ouverture au reste du monde et d’une volonté de réinsérer le pays au sein de ladite communauté internationale, d’un point de vue économique, politique et diplomatique. Le peuple iranien a ainsi démocratiquement infligé une défaite à ceux qui restent en faveur d’une stratégie de la citadelle assiégée.

Quel rôle peut jouer l’Iran dans la lutte contre le terrorisme ?

L’Iran joue d’ores et déjà un rôle positif dans la lutte contre le terrorisme. En Syrie, Téhéran soutient certes Bachar al-Assad, ce qui marque une réelle divergence politique avec les Européens. Mais la question à poser consiste plutôt à se demander qui aujourd’hui en Syrie, voire en Irak, est notre ennemi principal ? Ce sont bien les groupes djihadistes, en particulier Daech, position qui a été défendue par François Hollande et désormais par Emmanuel Macron. Dès lors, nous sommes dans le même camp que l’Iran pour lutter contre cet ennemi commun ; cela n’exclut pas des divergences politiques concernant le régime d’Assad. En politique, il s’agit de faire preuve de réalisme et de hiérarchiser les défis et les objectifs. Les attentats ayant touché Téhéran indiquent également clairement que l’Iran est un ennemi de Daech, tout comme la France, le Royaume-Uni, etc.

Il est par ailleurs dans notre intérêt de raisonner politiquement avec l’Iran. Sur le dossier anti-terroriste, établir le maximum de contacts permettrait aux services de renseignements d’échanger des informations plus complètes, ce qui rendra la lutte contre le terrorisme plus efficace.

Notre intérêt n’est donc véritablement pas d’isoler l’Iran mais de tout faire pour le réintégrer pleinement sur tous les dossiers au sein de l’échiquier international et, par conséquent, de s’opposer à ceux qui s’opposent à cette vision. Dans le même mouvement il convient aussi, sans ultimatum ni condescendance, d’aider à l’élargissement des droits démocratiques individuels et collectifs dans ce pays.

L’extrême droite en plein doute dans le Gard

Fondapol / Général - Fri, 09/06/2017 - 13:56

FRANCE : L’ancienne torera Marie Sara (En Marche !) pourrait terrasser Gilbert Collard. Sur ces terres sourcilleuses de l’identité et des traditions, Marine Le Pen est arrivée en tête à la présidentielle. Mais le FN pourrait refluer, emporté par la vague Macron et une certaine désillusion. Sur la place Saint-Louis, la plus touristique d’Aigues-Mortes, on fait […]

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De la désillusion électorale à la bataille de l’opposition

Fondapol / Général - Fri, 09/06/2017 - 13:55

Sur le moral des militants du Front national, la deuxième lame du rasoir électoral fera peut-être plus mal encore que la première. Le revers de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle avait douché les espoirs de ceux qui croyaient infinie la progression du FN. Le verdict du second tour des législatives risque […]

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Séminaire bilatéral IHEDN – BAKS (7 juin 2017)

IHEDN - Fri, 09/06/2017 - 11:45

Le 2e séminaire bilatéral de dialogue stratégique, entre l’IHEDN et la Bundesakademie fur Sicherheitspolitik (BAKS) allemande, s’est déroulé le mercredi 7 juin 2017, ...

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Podiumsdiskussion zur Menschenrechtslage in Manila: Kriegsrecht im Süden der Philippinen

Hanns-Seidel-Stiftung - Fri, 09/06/2017 - 10:56
Nachdem die IS-nahe Maute group Teile der Stadt Marawi unter ihre Kontrolle gebracht und besetzt hatte, rief Präsident Duterte am 23. Mai 2017 das Kriegsrecht (martial law) für Mindanao im Süden der Philippinen aus. Mindanao, mit seinen insgesamt ca. 20 Millionen Bewohnern, ist die zweitgrößte Insel der Philippinen. Sie gilt als Heimatregion von Präsident Duterte und wird von Christen (geschätzt 60 – 80 Prozent) und Muslimen (geschätzt 20 – 40 Prozent) bewohnt.

Korruption in Brasilien – ein Fass ohne Boden

SWP - Fri, 09/06/2017 - 00:00

In Brasilien gerät Präsident Michel Temer aufgrund von Korruptionsvorwürfen zu­nehmend unter Druck. Bereits im Mai wurden strafrechtliche Ermittlungen gegen ihn aufgenommen. Nun rückt auch eine Entscheidung des Obersten Wahlgerichts über den Vorwurf illegaler Wahlkampffinanzierung näher. Der Wahlsieg, den Temer 2014 zusam­men mit Dilma Rousseff errang, könnte annulliert werden. Zugleich sind die regionalen Verzweigungen des Bestechungssystems in den letzten Monaten immer deutlicher geworden. Dafür sorgten Aussagen, die verurteilte Manager des Odebrecht-Konzerns gegen Strafminderung machten. Die brasilianische Justiz hat diese Informa­tionen jetzt ausländischen Staatsanwaltschaften zugänglich gemacht, so dass auch in anderen lateinamerikanischen Ländern mit neuen Prozessen gegen mutmaßlich korrupte Poli­tikerinnen und Politiker zu rechnen ist. Angesichts der Affäre sollte Deutschland in der Zusammenarbeit mit Brasilien und Lateinamerika noch stärker die Umsetzung von Antikorruptionsmaßnahmen fördern. Darüber hinaus gilt es dafür zu sorgen, dass deutsche Unternehmen sich nicht an illegalen Praktiken in der Region beteiligen.

Irans Unsicherheit wächst

SWP - Fri, 09/06/2017 - 00:00

 

 

Unterhauswahl mit Überraschungen: Großbritannien: was nun?

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 09/06/2017 - 00:00
Das Wahlergebnis widerspricht allen Erwartungen und zeigt ein gespaltenes Land. Eindeutiger Wahlverlierer sind die Conservatives und Theresa May.

Einheit in Vielfalt: Plädoyer für eine integrative Identität für ganz Europa

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 09/06/2017 - 00:00
In Lemberg warb Dr. Hans-Gert Pöttering für eine europäisch-integrative Identität, die sich mit den Identitäten der Nationen und Regionen Europas verbindet.

Was ist konservativ heute?: Wandel verträglich gestalten

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 09/06/2017 - 00:00
Wie sich Konservative von Traditionalisten und Reaktionären unterscheiden lassen, erläuterte Professor Andreas Rödder am Donnerstagabend in Krefeld.

Ausweitung der Proteste in Marokko: „Wachsender Unmut“

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 09/06/2017 - 00:00
Die Regierung hat zwar Reformen verkündet, aber „die Entwicklung geht den meisten Bevölkerungsgruppen nicht schnell genug“, berichtet Helmut Reifeld aus Rabat.

Applying the HIPPO Recommendations to Darfur: Toward Strategic, Prioritized, and Sequenced Mandates

European Peace Institute / News - Thu, 08/06/2017 - 21:44

Recent changes in the situation on the ground present an opportune moment for the international community to shift its political strategy in Darfur. Despite ongoing tensions, the relationship between the Sudanese government and the international community is showing signs of improvement. Moreover, while security has improved in some areas of Darfur, the human rights situation in Sudan has deteriorated. All these factors suggest a need for a shift in the political strategy of the United Nations–African Union Hybrid Operation in Darfur (UNAMID).

In advance of the renewal of UNAMID’s mandate in June 2017, the International Peace Institute (IPI), the Stimson Center, and Security Council Report co-organized a workshop on May 3, 2017, to help member states and UN actors develop a shared understanding of the situation faced by UNAMID in Darfur. This workshop was the fourth in a series analyzing how UN policies and the June 2015 recommendations of the High-Level Independent Panel on Peace Operations (HIPPO) can be applied to country-specific contexts.

Participants identified ways to amend UNAMID’s three priority areas to take into account the changing context. First, the mandate should allow for different types of activities for the protection of civilians in different parts of Darfur. Second, the mission should cooperate with the AU High-Level Implementation Panel, with the panel taking the lead at the national level and the mission shifting its focus to democratic transformation at the state and local levels. Finally, where violence has receded, the mission should shift toward addressing the core drivers of violence.

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« Les Torries paient leurs multiples revirements »

IRIS - Thu, 08/06/2017 - 16:34

La majorité de Theresa May est-elle menacée ?

Quand Theresa May a annoncé la tenue des élections législatives anticipées, on prédisait un score très faible pour les travaillistes qui était placé sous un leadership chaotique. Aujourd’hui, la situation est très différente pour le Labour. Theresa May peut se trouver dans une situation moins avantageuse que prévu ce qui risque de fragiliser sa position notamment dans les négociations du Brexit.

Pourquoi ce revirement dans l’opinion ?

Normalement, le Brexit aurait dû être l’enjeu principal de cette campagne. Si cela avait réellement été le cas, on ne se poserait pas la question de la majorité ou non des conservateurs. Le Brexit n’a au final pas été le seul slogan de ces élections à cause notamment des attentats. Les travaillistes ont habilement pointé les revirements de Theresa May sur le Brexit. Cela leur a permis d’enfoncer un coin dans la crédibilité de Theresa May. En effet, dans l’équipe de David Cameron, elle avait d’abord fait campagne pour le «Remain» c’est-à-dire pour le maintien dans l’Union européenne, contre le Brexit.

La succession des attentats a-t-elle joué un rôle dans la campagne ?

Normalement ce genre de drame profite aux partis forts sur les questions de sécurité. Cette fois-ci, cela n’a pas été le cas pour les Torries à cause notamment de la position personnelle de Theresa May.

Pourquoi ?

Pendant sept ans, elle a été ministre de l’Intérieur et était donc en charge de ces questions. Aujourd’hui, il est difficile pour elle de se dissocier de ce qui a été fait alors qu’elle était aux manettes. On lui reproche des réductions des effectifs dans les forces de police et de sécurité. Tout cela met à mal sa cohérence et sa crédibilité. L’opinion publique se dit que si elle n’est pas cohérente sur des sujets aussi sensibles que la protection des citoyens britanniques, sera-t-elle cohérente lors des négociations sur le Brexit ?

Ce sont ces revirements qui la desservent aujourd’hui ?

Oui en partie. Défendre le maintien dans l’Union européenne puis négocier les modalités de départ est difficilement compréhensible. Par ailleurs, elle a aussi retiré une proposition contestée de contribution des seniors pour le financement de la santé. Autant d’accros qui comptent aujourd’hui.

Konsequenzen für Europa: Wahlen zur französichen Nationalversammlung

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 08/06/2017 - 16:02
Nach der Wahl ist vor der Wahl: Ihren neuen Staatspräsidenten haben die Franzosen bereits gewählt. Und nun steht das Wählervotum für die Nationalversammlung unmittelbar bevor. Mit Blick darauf stellen sich wesentliche Fragen: Wie wirkt sich die Abstimmung auf die Zukunft Europas aus? Wie positioniert sich Paris in der Außenpolitik? Welche Auswirkungen haben die französischen Wahlergebnisse auf die deutsch-französischen Beziehungen?

Ce que les attentats de Téhéran pourraient changer au Moyen Orient en général et entre l’Arabie Saoudite et l’Iran en particulier

IRIS - Thu, 08/06/2017 - 14:41

L’Iran a été la cible de deux attaques terroristes, ce mercredi, qui ont frappé le Parlement iranien et le mausolée de l’imam Khomeyni à Téhéran. Pour la première fois de son histoire, l’Iran a été la cible de l’Etat Islamique, qui revendique les attentats. Quelles peuvent être les conséquences de ce « djihadisme sunnite » pour le pays?

Cet attentat va sans doute être « utilisé » comme argument de politique intérieure par les « radicaux » qui viennent de subir une lourde défaire aux élections présidentielles avec la victoire de Rohani.

On peut penser qu’ils vont dire que du fait cet « attentat », il faut que l’Iran affirme une ligne « dure » dans la région et ne fasse aucune concession notamment sur les dossiers syrien et irakien. Pour les durs en Iran, Daesh est « manipulé » par les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite. Les radicaux vont donc accroître leur pression sur le président Rohani et tout faire pour qu’il suive une politique plus dure dans la région et vis-à-vis des occidentaux. L’un des principaux objets de discorde entre les modérés et les radicaux est que ces derniers disent qu’il n’est pas question de faire un Barjam (nom en persan de l’accord sur le nucléaire) 2 ou 3 ou 4 à propos d’autres questions (comme éventuellement la Syrie). Ils signifient ainsi qu’il ne faut plus que l’Iran fasse de concessions dans le domaine diplomatique, notamment vis-à-vis des Etats-Unis. Or, lors de la campagne présidentielle, Rohani a promis qu’il ferait lever le reste des sanctions qui pèsent toujours sur l’économie iranienne. Or, ces sanctions viennent des Etats-Unis et y mettre fin impliquerait donc des négociations directes avec les Etats-Unis… On peut noter à ce sujet que Rohani a appelé après ces attentats à plus de coopération internationale pour lutter conter le terrorisme.

Sur le plan intérieur, on peut s’attendre à un affrontement entre deux visions. En effet, l’Etat Islamique à travers ces attentats tente de faire monter les tensions entre les chiites qui représentent 90 % de la population iranienne et les sunnites (près de 9 %). Or, on sait qu’il existe des discriminations et ethniques contre certaines parties de la populations comme les Baloutches (qui sont sunnites). Les « radicaux » vont sans doute appeler à une approche plus « sécuritaire » vis à vis de ces populations. Il est intéressant de noter qu’en Iran du fait de la modernisation des mentalités depuis la révolution (on peut noter à ce sujet qu’il y près de 47 % de filles dans les universités au Sistan-Baluchistan), les minorités ethniques et religieuses en Iran, en dépit de réelles discriminations ne croient pas à l’action violente et privilégient la lutte politique et culturelle. On peut ainsi noter que ces minorités sont allées massivement voter pour Rohani lors des deux dernières élections présidentielles. Ce dernier est plutôt favorable à accroître les droits politiques et culturels de ces minorités (les élèves des collèges et lycées au Kurdistan iranien peuvent ainsi apprendre le kurde depuis 2015). On verra si ce dernier arrivera à répondre aux demandes de ces minorités dans ce nouveau contexte. Les autorités iraniennes venant d’annoncer que les auteurs des attaques terroristes étaient iraniens (probablement sunnites) qui avaient fait allégeance à l’Etat islamique en Iran, on peut penser qu’il va y avoir dans les prochains mois de fortes tensions entre ces deux lignes politiques.

Alors que l’Arabie Saoudite et ses voisins ont annoncé avoir rompu toute relation diplomatique avec le Qatar,et suite aux déclarations offensives de Donald Trump à l’égard de Téhéran, dans quel contexte cet attentat intervient-il ? Quelles sont les tensions profondes qui traversent la région actuellement ?

Très clairement, la région est marqué par deux grands conflits. Il y a d’abord l’action de Daesh et d’Al Qaeda qui menace tous les pays de la région que ce soit Turquie, les pays arabes du Golfe Persique, l’Iran, l’Afghanistan. Parallèlement, il existe une lutte pour la suprématie régionale entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Chacun de ces deux pays est persuadé que l’autre le menace. Le narratif iranien est de de considérer que l’Arabie Saoudite a entraîné et soutenu ces groupes sunnites extrémistes (Etat Islamique, Al Qaeda) dans leur lutte en Syrie et en Irak pour faire « tomber » les gouvernements de ces pays et affaiblir l’Iran.

Et les Iraniens considèrent donc qu’ils sont obligés de soutenir les gouvernements syrien et irakien pour éviter que ces pays tombent aux mains des djihadistes. Du côté saoudien, depuis la chute de Saddam Hussein et plus récemment l’accord sur le nucléaire, le sentiment est que le Moyen-Orient tombe progressivement aux mains de l’Iran. Les autorités saoudiennes sont « obsédées » par la « menace » iranienne dans la région.C’est pour cela notamment qu’ils se sont lancés dans la guerre contre les Houthis au Yémen alors que le soutien iranien à ces derniers est sans doute très limité.

Dans un tel contexte, on peut être assez critique vis-à-vis du voyage récent de Trump dans lé région. Tout d’abord, est-ce qu’il n’est pas risqué de prendre parti aussi violemment pour l’Arabie Saoudite dans son conflit avec l’Iran. Quelles vont être les conséquences à long terme d’un soutien aussi aveugle à l’Arabie Saoudite ? Est-ce que cela ne risque pas d’accroître les tensions entre ces deux pays ? Est-ce qu’une sortie de crise en Syrie ne passe pas au contraire par une amélioration des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran ? Est-ce que la volonté du gouvernement américain de sanctionner encore plus l’Iran pour son rôle soi-disant « déstabilisateur » dans la région ne risque pas de renforcer le camp des plus radicaux en Iran qui se nourrit de l’antiaméricanisme ?

Mais je pense que l’erreur stratégique la plus grave du président américain est de mettre sur le même plan en tant que risque pour la région l’Iran et l’Etat islamique. C’est une erreur d’analyse fondamentale car elle met sur le même plan un pays où existe une société civile moderne qui rejette le fondamentalisme religieux et un groupe comme l’Etat Islamique. C’est également une erreur grave car cela revient à se priver de toute collaboration de l’Iran dans la lutte contre l’Etat islamique. C’est également une erreur potentiellement dangereuse à long terme car elle dénote une absence totale de réflexion quant à l’origine de l’extrémisme religieux dont se nourrit l’Etat islamique. Dans un article récent, un sociologue (1) établit un lien entre le fondamentalisme religieux et le monopole en matière d’offre de religions allié à une absence de démocratie (comme en Arabie Saoudite). Il est donc dangereux d’encourager comme le fait Donald Trump des pays qui refusent la tolérance religieuse ainsi que l’ouverture politique. Cela peut favoriser à terme des groupes d’opposants qui choisissent pour leur lutte politique une vision encore plus extrême du modèle religieux déjà imposé dans ces pays.

Le soutien aveugle de Trump à tous les régimes autoritaires de la région ne peut pas conduire à l’émergence de sociétés ouvertes qui refusent l’extrémisme religieux ou la violence. On peut rappeler également que quelques jours après le séjour de Trump en Arabie saoudite le gouvernement du Bahrain a tué 5 manifestants lors d’une manifestation pacifique d’opposants chiites. A quoi va ressembler la région à terme si les régimes autoritaires locaux pensent qu’ils ont un blanc-seing américain pour réprimer toute opposition comme bon leur semble ?

Engagé contre l’Etat Islamique en Irak comme en Syrie, comment peut on anticiper la réaction de Téhéran à l’égard de l’Etat Islamique, mais également en rapport aux différentes rivalités existantes dans la région ?

Je pense que cet attentat va de toute façon renforcer la volonté de l’Iran de lutter dans la région contre l’Etat islamique. Par contre, comme je l’ai dit plus haut, deux options vont s’affronter en Iran. Les radicaux qui estiment que ces attentats sont bien, le preuve que l’Iran ne doit jamais baisser la garde face aux Etats-Unis et à l’Arabie Saoudite. Les modérés avec Rohani comme chef de file qui estiment que, si c’est dans l’intérêt de l’Iran, il faut être prêt à négocier, même avec les ennemis d’hier …

Brésil, Amérique latine : la démocratie en danger ?

IRIS - Thu, 08/06/2017 - 12:34

Les années 1990, celles du rétablissement de la démocratie en Amérique latine, auraient-elles épuisé leurs vertus civiques et morales ? Du Brésil au Venezuela, en passant par le Mexique et le Nicaragua, la démocratie cuvée 2017 est bousculée. Il est vrai qu’un 11 septembre en 2001 aux États-Unis a effacé le précédent celui de 1973, au Chili. Il est tout aussi vrai que le Mexique et le Venezuela n’ont pas eu d’expérience dictatoriale « pure et dure » à la chilienne. La page des alternances électorales et de la tolérance mutuelle est-elle pour autant tournée ?

À en croire un président des États-Unis expert en pratiques démocratiquement discutables, Richard Nixon, la voie brésilienne a vocation continentale : « Nous savons » avait-il dit à son homologue, le général-dictateur Emilio Garrastazu Médici, le 7 décembre 1971, « que la route tracée par le Brésil, est suivie par tôt ou tard par l’Amérique latine ».

Le Brésil a donné en 2016 un signal de détresse démocratique. La présidente élue en 2014, Dilma Rousseff, a été destituée par députés et sénateurs au prix de contorsions anticonstitutionnelles, bénéficiant d’un aval médiatique massif. Un Parlement aux abois, dont une part importante était convaincue de corruption, a légitimé la violation de l’article 85 de la Loi fondamentale pour chasser un chef de l’État jugé coupable de perpétuer en période de crise la politique économique keynésienne de Lula da Silva, son prédécesseur. Le Brésil étant un pays présidentialiste, face à l’impossibilité de sanctionner politiquement le chef de l’État, les élus ont sans état d’âme choisi de l’accuser de corruption constitutionnelle pour l’écarter du pouvoir. Le 17 avril 2016, aucun n’a d’ailleurs fondé « le dégagement » de Dilma Rousseff sur l’article 85 de la Constitution de 1988, qui définit les conditions de suspension d’un mandat présidentiel. Les plus rationnels ont évoqué la nécessité de changer de politique économique. Les autres ont justifié leur vote en référence à l’un ou l’autre des membres de leur famille, voire à Dieu, comme le président de la Chambre, Eduardo Cunha, depuis condamné à 15 ans d’emprisonnement pour fraude fiscale.

Ce signal de détresse démocratique, loin de s’estomper, s’est au fil des mois perpétué. Aecio Neves, chef du parti social-démocrate brésilien (PSDB), formation partisane au titre trompeur, a perdu les présidentielles de 2014. Il en a contesté la validité devant le Tribunal suprême électoral, qui a engagé une procédure en cours d’examen. Aecio Neves n’est plus président du PSDB, a été suspendu de toute responsabilité parlementaire et mis en examen par le procureur général de la République. Ses principaux collaborateurs, sa sœur Andrea, son cousin, Frederico Pacheco et le collaborateur de l’un de ses collègues PSDB, Mendherson Souza Lima, ont été emprisonnés : tous sont soupçonnés de crimes de corruption et d’obstruction à l’action de la justice. Le président intérimaire de la République, Michel Temer, fait l’objet d’une enquête pour faits de corruption depuis les révélations faites par le responsable de l’entreprise agro-alimentaire JBS-Friboi, Joesley Batista. L’un des amis politiques du chef d’État intérimaire et député du PMDB, Rodrigo Rocha Loures, a été filmé avec une valise de billets remis par l’entreprise citée. Il est actuellement sous les verrous, tout comme José Yunes, avocat et conseiller de Michel Temer, Tadeu Filippelli, autre conseiller présidentiel, Sandro Mabel, Henrique Eduardo Alves, ancien ministre, ex-président de la Chambre des députés, etc.

La « grande presse », les médias du groupe Globo et l’hebdomadaire Veja, réservent pour autant l’essentiel de leur couverture à l’ex-président Lula et au Parti des travailleurs (le PT). Les dénonciations les plus spectaculaires se succèdent avec pour objet de criminaliser le PT et de façon plus générale la vie politique. Les journaux télévisés et la presse écrite font l’impasse sur les propositions des partis et leurs programmes ; seules sont traitées les « affaires » et les scandales, réels ou supposés. Le 6ème congrès du PT qui a été organisé à Brasilia les premiers jours de juin a ainsi été passé sous silence par les medias : le 3 juin en plein congrès des travaillistes brésiliens, le principal quotidien de Brasilia a traité de façon préférentielle – illustré d’une photo couvrant une demi-page du journal – l’élection de Miss Brésil-Globo 2017, qui se tenait dans l’un des hôtels de la capitale. Dans le discours de clôture au 6ème congrès du PT, l’ex-président Lula a rappelé qu’il avait fait la « une », des « unes » critiques, de l’hebdomadaire Veja une cinquantaine de fois ; et qu’il était régulièrement convoqué par des juges, qui, sans preuves, estiment par conviction qu’il pourrait être ou devrait être coupable de quelque chose. Tout cela, a-t-il conclu, a été entrepris pour l’écarter de toute activité politique avant les présidentielles de 2018.

Cette combinaison du pouvoir judiciaire et des grands médias butte pour l’instant sur les réalités sociales, désastreuses, et la capacité du PT et de la CUT (le principal syndicat) à résister à ce qu’il faut bien appeler par son nom : un coup d’État à la sauce du XXIème siècle, sophistiqué et sans victimes mortelles. Mais le vœu signalé par Richard Nixon a paradoxalement pris corps par des chemins multiples qui tous en Amérique latine convergent vers une interprétation restrictive, unilatérale et donc tendancieuse des principes démocratiques. Les grands groupes de presse donnent le « la » politique d’Argentine avec Clarin, au Chili avec El Mercurio, au Pérou avec El Comercio. La judiciarisation de la politique et des élections, en vue d’écarter les présidents jugés trop à l’écoute des plus pauvres en ces temps de crise économique, a forcé le départ du président Manuel Zelaya au Honduras en 2009 et de Fernando Lugo au Paraguay en 2012. Mais le plus inattendu a été la réponse anticipée inventée par des présidents se considérant progressistes et démocrates au Nicaragua et au Venezuela. Le Nicaraguayen Daniel Ortega et le Vénézuélien Nicolas Maduro ont suivi, à leur bénéfice, la voie ouverte par les forces conservatrices du Brésil, du Honduras et du Paraguay. Le principal candidat d’opposition nicaraguayen a été interdit avant les élections générales du 6 novembre 2016, auxquelles il n’a donc pas pu participer. Au Venezuela, les autorités au nom d’un supposé complot impérialiste empêchent toute expression libre du suffrage universel. L’Assemblée nationale, où l’opposition est majoritaire, a été privée de toute capacité législative effective. Le recours constitutionnel au référendum révocatoire a été empêché par des juges nommés par le pouvoir exécutif et les élections régionales de 2016 ont été suspendues. Le pouvoir a annoncé l’élection d’une Constituante, dont un tiers des membres seront « élus » par des corporations jugées plus représentatives que le suffrage universel.

La morale de l’histoire n’est pas encore écrite mais elle préoccupe de toute évidence. Le sénateur Ronaldo Caiado (parti DEM, droite brésilienne) s’en inquiétait le 3 juin dans la Folha de São Paulo : « … la destitution de Dilma Rousseff paraissait enfin avoir éliminé le PT de notre histoire (… mais) la permanence de Temer au gouvernement (donne) de l’oxygène au PT ». Tout comme celle de Maduro au Venezuela donne de l’air aux opposants les plus à droite.

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