Le vice-président de l'Assemblée nationale, Nestor Batio Bassière, a procédé, le mercredi 31 mars 2021, à l'ouverture de la 3e édition de la foire universitaire et scolaire de Ouagadougou (FUSO) organisée par le club estudiantin pour l'innovation et le développement durable. Une cérémonie co-présidée par les représentants des ministres en charge de l'Enseignement supérieur ; de la Jeunesse, et du président de l'université Joseph Ki-Zerbo. Cette édition 2021 est placée sous le thème « Innovations technologiques et entrepreneuriat : quelles opportunités pour les jeunes ».
Pendant quatre jours (31 mars au 3 avril 2021), la place Joseph Ki-Zerbo, de l'université du même nom, bougera au rythme de la foire universitaire et scolaire de Ouagadougou (FUSO), édition 2021, avec une batterie d'activités prévues. Au programme, la formation de 500 jeunes dans différents métiers dont le marketing digital ; des compétitions inter-établissements en débats d'art oratoire, en dictée, culture générale, slam et en humour. A cela s'ajoutent des expositions de différents produits par les incubateurs. Une opportunité qui est leur offerte pour promouvoir leurs produits et se faire connaître.
Tour à tour, patron de la cérémonie comme président et parrains se sont relayés au pupitre pour féliciter et encourager les organisateurs de la FUSO qui est une tribune offerte aux jeunes de pouvoir peaufiner leurs projets et de se faire accompagner. Pour ce faire, le vice-président de l'Assemblée nationale, patron de la cérémonie, Nestor Batio Bassière, dans sa prise de parole est revenu sur l'importance du thème choisi pour cette 3e édition à savoir « innovations technologiques et entrepreneuriat : quelles opportunités pour les jeunes ».
Selon lui, ce thème permet de changer d'approches en promouvant l'entrepreneuriat dans le milieu estudiantin. « A notre temps quand on partait à l'école, c'est pour devenir fonctionnaire de l'Etat mais quand on fait le point aujourd'hui de ceux qui ont eu le courage d'entreprendre, ils sont devant. C'est dire que devenir quelqu'un demain n'est pas forcement attendre de l'Etat même si l'Etat à la responsabilité de créer forcement les conditions pour permettre à la jeunesse d'entreprendre », enseigne-t-il.
Il fait savoir aux jeunes que chacun d'eux a cette capacité de pouvoir mettre en œuvre sa vision de développement et c'est en cela qu'il pourra réaffirmer sa disponibilité à les accompagner à pouvoir, non seulement sensibiliser mais également susciter une prise de conscience pour que cette jeunesse soit l'avenir. Le vice-président de l'Assemblée nationale a exhorté les jeunes à se battre et à poser les bonnes questions aux autorités afin de trouver les bonnes réponses. Il les a invités à d'abord compter sur eux-mêmes, parce qu'ils ont la capacité et que le gouvernement est prêt à les accompagner dans la réalisation de leurs projets.
Inadéquation entre les modules enseignés et les besoins du marché
Le président du club estudiantin pour l'innovation et le développement, Bernabé Gansonré, a fait savoir ce pour quoi la FUSO a été créée. Selon ces dires, c'est l'inadéquation entre les modules enseignés et les besoins du marché de l'emploi, l'insuffisance de politiques d'accompagnement de projets probants ainsi que des inventions technologiques et start-up qui ont été les éléments catalyseurs qui ont prévalu à la mise en place de la FUSO. C'est pourquoi, dit-il, elle se veut être le tremplin de la valorisation du potentiel de créativité des élèves, étudiants et des jeunes, tout en impactant positivement leur environnement et celui des autres.
Parlant du choix du thème, M. Gansonré a indiqué qu'il a été choisi pour déceler les opportunités que les nouvelles technologies offrent aux jeunes afin d'impacter positivement leurs activités et à explorer d'autres voies. Il les encourage également à l'entrepreneuriat en milieu scolaire et universitaire et à croire à leur potentiel.
Yvette Zongo
Lefaso.net
Les grandes familles Métouolè kazilè, Métouolè maane, à Dissin-Saala, Ouaga, bobo, Diébougou, Gaoua, Ghana, Côte d'Ivoire.
Monsieur Hien Oscar à Ouagadougou
Monsieur Somda Kounsabè Charles à Dissin-Saala
Monsieur Hien Afrika à Dissin-Saala
Monsieur Hien Henri à Dissin-Saala
Monsieur Somé Moise à Dissin-Saala
Monsieur Somda Jean Philippe à Dissin-Saala
Madame Veuve Somé/Dabiré Marguérite à Bobo-Dioulasso
Madame Veuve Somé Hélène à Koin
Monsieur Hien Victor en Côte d'Ivoire
Monsieur Hien Etienne en Côte d'Ivoire
Son épouse :
Madame Veuve Somé/ Somda Marie Dominica à Song-Naaba, Ouagadougou.
Ses enfants :
Dr Somda Kounbèsiounè Marius et épouse Bissyandé Wend-yaam Désirée Flore, Théodile épouse Atimepko Samuel, Fapol Madeleine épouse Ouédraogo Maurice.
Ses petits enfants : Anne, Stanislas, Josué, Audrey, Francis, Emmanuel.
Ses neveux et nièces : Stéphane, Benjamin, Toussaint, Roland, Francis, Pie, Célestine, Cyprien, Rachel, Aurélie, Vincent, Luc, Safi, Yaya, Mamadou, Alassane, Diane, Elodie, Olivia, Ida, Boris, Bérenger, Léonce.
Les familles alliées Kusièlé, Bèkouonè à Ouaga, bobo, Diébougou, Gaoua, Tenkodogo.
Monsieur Somé Placide à Ouaga,
Monsieur Somé Jean Dalop à Ouaga
Madame veuve Bissyandé/Zombré Lucie à Tenkodogo
Les familles Atimepko, Compaoré, Bissyandé à Ouaga, Cissé à Diébougou.
Ont la profonde douleur d'annoncer le décès de leur cousin, époux, oncle, père, grand-père Somé Tierouwè Yvon, le samedi 20 Mars 2021, à l'âge de 73ans ; précédemment Agent de la SONAPOST à la retraite à Ouagadougou.
« Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » Jean 11:25-26.
Très touchés par les nombreuses marques de sympathie, de solidarité et de compassion, ils adressent leur profonde gratitude à tous ceux et celles qui de près ou de loin leur ont apporté un soutien spirituel, moral, physique, financier et matériel en cette douloureuse circonstance.
Ils s'abstiennent de citer des noms de peur d'en oublier, et vous informent par la même occasion que des messes seront dites pour le repos de son âme selon programme ci-après.
Le Seigneur qui n'est débiteur de personne, vous le rendra au centuple.
Programme des messes pour le repos de l'âme de Somé Tièrouwè Yvon décédé le samedi 20 Mars 2021 à Ouagadougou.
« Je suis la Résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra. » Jean 11 : 25
Les grandes familles TONI, SOW, ZERBO, KARAMBIRI, KOUSSOUBE, DEMBELE, KI, TOE à Dièrè, Nimina, Ouagadougou, Abidjan, Etats-Unis
La famille Feu OUEDRAOGO Yembila Laurent à Kologh-Naaba
Mme TONI née OUEDRAOGO Hortense et ses enfants Nina, Amandine, Muriel à Dakar, Ouagadougou, Cotonou,
Les grandes familles OUEDRAOGO, SAWADOGO, OUARMA, BAMBARA, SOMA, COULIBALY à Boussé, Kongoussi, Garango, Banfora, Koudougou,
La famille SIBANE à Ouagadougou, Garango, Abidjan, Accra, Dakar,
Les familles alliées Kpadonou à Cotonou,
Renouvellent leurs sincères remerciements et leur profonde gratitude à tous ceux qui, de près ou de loin, ont apporté leur soutien moral, matériel et financier, lors du rappel à Dieu, le 14 août 2020, de leur très cher regretté :
TONI Adama Martin, précédemment Technicien Avion à ASAM(Mali).
Elles vous convient à la Grande Messe de requiem, le 17 avril 2021, à l'Eglise Saint Kisito de Dièrè
PROGRAMME
Vendredi 16 avril à 20h : veillée de prière au domicile du défunt à Dièrè ;
Samedi 17 avril à 10h : Grande Messe de requiem à l'Eglise Saint Kisito de Dièrè.
Merci pour vos prières, votre fraternité et votre présence !
Que par la Miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix
« On a des mots pour dire une peine légère, mais les grandes douleurs ne savent que se taire »
(Sénèque)
04 Avril 2019 – 04 Avril 2021
Voilà déjà 2 ans qu'il a plu au Très Haut de rappeler à Lui son fils :
NI-DIAN HUGUES SOME
Précédemment Responsable
Service Food & Shop et Développement Réseaux
TOTAL BURKINA
Sa famille vous invite à vous joindre à elle pour les prières qui seront dites pour le repos de son âme selon le programme ci-après :
Paroisse Saint Jean XXIII
• 05 avril à 18h30
• 11 avril à 8h30
• 18 avril à 8h30
• 25 avril à 8h30
Paroisse Cathédrale de Ouagadougou
• 05 avril à 18h30
• 11 avril à 9h00
• 18 avril à 9h00
• 25 avril à 9h00
Union de prières !!!
Seigneur, nous ne te demandons pas pourquoi tu nous l'as pris. Nous te remercions de nous l'avoir donné !
La grande famille KARANGA à Koupéla, Ouagadougou, Côte d'Ivoire et Etats-Unis.
• Les familles BERE, PARKOUDA, ZOUNGRANA, ZOUGMORE, LOFO, DAMIBA à KOUPELA et OUAGADOUGOU ;
• Les familles alliées et amies : OUEDRAOGO, KOUADIO, PALENFO, SEGUI, BAKOUAN, VIHO, TRA-BI, SAWADOGO, NDO, BAYALA, SOROGHO, SOW, PARKOUDA,BELEMSIGRI, BAMBARA, WANGRE, WANDAOGO, SOME à OUAGADOUGOU, KOUPELA et BOBO-DIOULASSO ;
• Les enfants : Pauline-Emmanuelle, Martial-Désiré, Anne-Louise ;
Les petits-enfants :
Odilon, Alex, Kendra, Emmanuel et Marie-Anaé
Très touchés par votre soutien moral, spirituel et matériel lors du rappel à Dieu et de l'inhumation, respectivement le 09 mars 2021 à Ouagadougou et le 12 mars 2021 à Koupéla, de leur fille, sœur, mère, grand-mère,
Odile KARANGA
Adressons de tout cœur nos remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin nous ont soutenus lors de ce douloureux évènement.
Ces remerciements vont en particulier :
• A Son Excellence Monsieur le Premier Ministre Christophe Joseph Marie DABIRE ;
• A Monsieur Mathias TANKOANO, Président du Conseil Supérieur de la Communication ;
• Monsieur Abdoul Karim SANGO, ancien Ministre de la Culture et du Tourisme ;
• Au Professeur Augustin BAMBARA
• A la Communauté chrétienne de base Saint Joseph du secteur 5 à Koupéla ;
• Aux voisins et particulièrement aux jeunes du quartier Saint Joseph à Koupéla ;
• Aux membres de la Croix Rouge de Koupéla ;
• Aux voisins de Pissy à Ouagadougou ;
• Aux amis de la défunte ;
• Aux amis de la famille ;
Que Dieu Tout-Puissant vous rende au centuple vos bienfaits !
Les familles BONOU et MIHIN à Vy, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, au Canada et en France ;
La famille SIMPORE à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Kaya, aux USA, au Canada et en France ;
Les familles alliées, GNOUMOU, TRAORE, YAONABA, TOE, OUEDRAOGO, GALLANT, OUATTARA, LAMIEN, YE, SANDWIDI, BONDE, YARO, KERE, YAO, KINI, KABA, GARBA, BATIONO, YAMEOGO, BARRO, BASSOLE et DIALLO ;
La veuve Assétou BONOU / SIMPORE ;
Les enfants Gilles Rémy (Solo) et Samuella ;
Les petits enfants Noah, Jade et Eileen ;
Les frères et sœurs, Eléonore, Hugues, Lucien, Hubert, Emma, Monique, Alain, Jean-Pierre, Marie et Eliane ;
Les neveux et nièces ;
Réitèrent leurs sincères remerciements pour les nombreuses marques d'amitié, de sympathie, de compassion, de soutiens spirituel, moral, matériel et financier à l'occasion des obsèques de leur mari, père, grand-père, frère, beau-frère, beau-père et oncle :
René BONOU
Directeur général des Sociétés SAFTRANS SA et NINKY,
décédé le 26 janvier 2021 à Ouagadougou et inhumé le 31 janvier 2021 au domicile familial à Vy.
Les remerciements vont particulièrement :
à Son Excellence Monsieur Rock Marc Christian KABORE, Président du Faso ;
au Ministre de l'économie, des finances et du développement ;
au Ministre de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales ;
au Secrétaire général du Gouvernement et du Conseil des Ministres ;
au Conseiller spécial du Président du Faso ;
aux Honorables Députés ;
aux Maires ;
à Leurs Excellences Messieurs les anciens Chefs d'État Jean-Bapriste OUEDRAOGO et Michel KAFANDO ;
à Monsieur le Haut-commissaire de la Province des Balé ;
à Monsieur le MCD de Boromo et son personnel ;
au personnel de Saftrans, de Ninky et de la faîtière des transporteurs (FUTRB) ;
au Directeur général de Total Burkina et son personnel ;
au Directeur général de la Général des Assurances ;
au Directeur général de Coris Bank et son personnel ;
au Directeur général de BSIC et son personnel ;
au Directeur général de l'Hôtel Sissiman et son personnel ;
au Directeur de l'UFR-SEA et son personnel ;
au Directeur général de l'IDS et son personnel ;
aux responsables catholiques du diocèse de Dédougou, de
la Paroisse de Boni et à la CCB Saint Yacinthe ;
aux Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d'Afrique ;
au Dr Mamadou Philippe Karambiri ;
aux responsables des églises évangéliques ;
à la chorale : Ensemble Musical des Amis ;
aux Chefs coutumiers ;
aux confréries des chasseurs traditionnels "dozo" de Nanou et Ouahabou ;
aux collaborateurs du Mali Souleymane Baba TRAORE et Mahamadou YATASAYE ;
aux collaborateurs de la Côte d'Ivoire Aka KANGA et Mariame M'BAYE ;
aux collaborateurs de la France de "Nord-Sud" ;
à la famille Rousselot en France ;
aux parents, amis, voisins et connaissances ;
aux populations de Vy et des villages environnants ;
A tous ceux qui ont apporté un soutien multiforme et dont ils regrettent de ne pouvoir les citer.
Que Dieu, le tout puissant, rende à chacun le centuple de ses bienfaits.
UNION DE PRIERES
O mort, où est ta victoire ? O mort où est ton aiguillon ? Corinthiens 15:55
04 avril 2011 – 04 avril 2021
Voilà 10 ans qu'il a plu au Très Haut de rappeler à Lui son fils
Maminon Jonas SOME
Lieutenant-Colonel des Forces Armées Nationales
Son épouse : Fanta Marie Michelle, et ses enfants : Jean Philippe, Maïté et Sophie vous invitent à vous joindre à eux dans la prière :
• Le dimanche 04 avril 2021 au cours de la messe de Pâques à l'Eglise Saint Vincent de Paul (Patro) de Bobo-Dioulasso et
• Le vendredi 16 avril 2021 à 18 h 30 minutes à l'Eglise Jean XXIII à Ouagadougou.
Union de prières !
Seigneur, nous ne te demandons pas pourquoi tu nous l'as pris. Nous te remercions de nous l'avoir donné !
L'hebdomadaire conseil des ministres s'est tenu ce mercredi 31 mars 2021 à Ouagadougou sous la présidence du chef de l'Etat, Roch Kaboré. Au menu de cette rencontre, plusieurs projets de loi et décrets ont été examinés et adoptés.
Le conseil des ministres a examiné et adopté deux avant-projets de loi au titre du ministère de la Sécurité. Il s'agit du régime applicable aux drones civils au Burkina Faso. Selon le porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura, la nature intrinsèque du drone à interférer dans la vie privée ou à porter atteinte à la sécurité publique, exige du gouvernement un cadre juridique clair et précis pour son achat et son utilisation.
« Le projet de loi, une fois voté par l'Assemblée nationale, soumettra désormais tout achat, tout transfert ou toute utilisation d'un drone civil à une autorisation d'achat ou de session délivrée désormais par le ministre de la Sécurité », a-t-il précisé. Pour ce faire, le ministre de la Sécurité va procéder à une communication de proximité avec les agences de communication, a ajouté le ministre Ousséni Tamboura.
Le second projet de loi concerne le régime des armes à feu au Burkina Faso. « Désormais, par ce projet de loi, le régime des armes de guerre et celui des armes civiles seront régis par une seule loi », a indiqué le ministre de la Communication. Autre innovation de cette loi, le nombre d'armes par personne sera limité ; les infractions en cas de transfert d'arme seront élargies et plus sévèrement punies ; et l'exportation des armes de fabrication artisanale sera strictement règlementée. Ce projet de loi, à en croire le ministre Tamboura, une fois voté, il permettra au Burkina Faso de combler un vide juridique qui était incompatible avec les instruments internationaux que le pays a ratifiés.
En ce qui concerne le ministère en charge de l'Agriculture, le conseil des ministres a adopté un décret portant autorisation et création d'ouverture d'écoles privées de formation professionnelle agricole au Burkina Faso. « L'adoption de ce décret vise à doter notre pays d'un texte juridique qui va régir désormais la création et l'ouverture des écoles privées dans le domaine de la formation professionnelle liée à l'agriculture », a précisé le porte-parole du gouvernement.
Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net
Lorsque le droit est dit, toutes les parties prenantes ne sont pas forcément satisfaites. Si l'accusé finit par être blanchi dans une affaire le concernant, la partie accusatrice pourrait quelque fois se dire « victime ». Au Burkina Faso, une organisation est née pour apporter son soutien à ceux qui s'estiment lésés. Il s'agit du Mouvement des victimes d'injustice juridique (MVIJ). Nous sommes allés à leur découverte pour comprendre davantage ce mouvement.
« Celui qui ne connaît pas se fait toujours bouffer par celui qui connaît », dit un adage moaga (ethnie burkinabè). Plusieurs cas illustrent cette maxime du "Pays des hommes intègres". Des affaires traduites en justice où le plaignant croit avoir raison mais finit par être désillusionné par le marteau de la justice qui donne un avis contraire. C'est le cas d'un employé d'une société privée de la place, victime d'un accident de travail, et qui ignorait qu'il devait signaler sa situation à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Amputé d'une jambe, il a fini par saisir la justice pour être dédommagé. Mais comme il s'y est pris trop tard, il a perdu le procès, victime de son « ignorance des textes ».
Cette affaire est l'une des celles qui ont motivé Moïse Sawadogo à créer, avec d'autres personnes, le Mouvement des victimes d'injustices juridiques (MVIJ) dont il est le coordonnateur. Porté sur les fonts baptismaux le 16 mai 2016, ce mouvement est né pour « la bonne marche de la justice burkinabè qui ne marche pas bien », explique-t-il.
Moïse Sawadogo est également victime d'une injustice, à en croire son récit. Alors qu'il était le président d'un parti, l'Organisation pour la démocratie et le travail (ODT), il a eu des bisbilles avec sa famille politique. Dans cette affaire, il n'a pas eu gain de cause. Le seul député de sa formation politique se serait « accaparé du parti avec un faux récépissé en 2013 », assure-t-il. Selon M. Sawadogo, si le député en question est arrivé à un tel résultat, c'est parce qu'il bénéficiait de l'appui du pouvoir en place à l'époque. « Que ce soit l'avocat ou le juge, tout le monde était sous la pression », déclare-t-il. Se disant victime dans cette affaire, il a créé le mouvement afin que « cette forfaiture ne se reproduise plus. »
Rien que la justice
Pendant quatre ans, les membres fondateurs du MVIJ affirment avoir sillonné les juridictions et ils ont constaté que « ça n'allait pas ». Comment corriger les choses ? Il faut qu'une structure se mette en place d'où la création de ce mouvement. « Lutter contre l'injustice judiciaire », c'est l'objectif principal du MVIJ.
Sur le logo de ce mouvement, on peut apercevoir une balance déséquilibrée dans un cercle, comme pour signifier que la loi pèse plus que la population.
« C'est un constat amer », résume Moïse Sawadogo, en souhaitant que « tout le monde vienne pour rééquilibrer cette balance ». La vision du mouvement est de faire du Burkina Faso, « une Nation débarrassée de toutes les formes d'injustice en général, et d'injustices judiciaires en particulier d'ici 2030 ». Pour ce faire, le MVIJ s'est donné pour mission « le bien-être judiciaire et le minimum de justice pour une paix durable et d'apaisement des cœurs » pour tous les citoyens burkinabè.
Composé d'environ 150 membres dont 130 actifs, « les soldats de la justice », comme ils se surnomment eux-mêmes, ont pour devise : « Un peuple-Une loi-La justice ». Ces "soldats" ne sont pas tous des victimes d'injustice. Enfin, pas directement. Il y a parmi eux des personnes, qui, touchées par la cause du MVIJ, ont accepté d'y adhérer. C'est le cas de Adama Ilboudo. « J'ai vu que leur objectif était d'aider les gens, donc cela m'a intéressé », nous indique ce membre qui totalise cinq ans au sein du mouvement. Mieux, il est devenu même un ambassadeur. « J'ai expliqué l'objectif du MVIJ aux gens et il y a ceux qui ont fini par adhérer au mouvement », nous relate-t-il avec satisfaction.
Le cas de Nathalie Lompo est semblable à celui de monsieur Ilboudo. Même si elle n'a pas victime d'injustice, cette femme est membre fondatrice du mouvement. « Je ne suis pas victime, mais j'ai des proches qui l'ont été. Et même aujourd'hui, je ne suis pas victime, demain ou après-demain, je peux l'être ». C'est avec cette philosophie qu'elle justifie son activisme.
Tout est parti d'un cas qu'elle a vécu. « Il y a une femme qui a trompé un de mes parents du village en lui attribuant un enfant dont il n'était pas le père biologique. Le monsieur a éduqué l'enfant pendant neuf ans. Par la suite, la femme a envoyé une convocation pour lui dire que ce n'était pas son enfant. Jusqu'à présent, le monsieur n'a pas été dédommagé », relate-t-elle.
Pour Nathalie Lompo donc, le MVIJ a été créé pour aider la population parce que, estime-t-elle, 90% des Burkinabè ne connaissent pas les textes, alors que l'on répète à l'envi que « nul n'est censé ignorer la loi ». « Nous avons créé également le mouvement pour aider des victimes. Il y a aussi des gens qui ne sont pas des victimes. Mais en ignorant la loi, ils deviennent victimes de leur propre sort. Nous l'avons créé pour sensibiliser les gens sur ce qu'on appelle la justice. Comment recourir à la justice, quel chemin prendre pour faire des appels ? Etc. ».
Les objectifs spécifiques sont, entre autres, la lutte contre l'ignorance et les méconnaissances de la règle des droits ; la promotion de l'accessibilité aux textes des lois par les citoyens ; la dénonciation des abus des agents de la justice ; l'assistance les victimes d'injustice judiciaire à poursuivre les agents indélicats et corrompus et à rentrer dans leur droit, etc.
Avec son slogan « La justice, toujours la justice et rien que la justice », le MVIJ, dont le siège national est à Ouagadougou, est représenté dans quatre villes du Burkina (Koudougou, Fada N'Gourma, Kongoussi et Banfora). A en croire les explications de Moïse Sawadogo, à partir de cinq membres, un comité ad' hoc est mis en place pour réfléchir sur un bureau. Et pour créer un bureau, il faut au moins onze membres. Dans les prochaines années, le mouvement ambitionne de créer un bureau dans chaque 25 TGI (Tribunaux de grande instance) du pays.
Le Mouvement des victimes d'injustice juridique (MVIJ) devrait tenir son panel en mars 2020 sous le parrainage du ministre en charge de l'Administration territoriale, Siméon Sawadogo, mais le rendez-vous était avorté pour cause de Covid-19. Actuellement, le bureau exécutif s'active pour relancer la machine.
Cryspin Masneang Laoundiki
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Déçu par le faible rendement de ses champs de riz, Hamado Dabré s'est reconverti dans la culture de la banane à Bagré, après un long séjour passé à l'étranger. Aujourd'hui, le quadragénaire gagne bien sa vie et ne le cache pas. « Etre et travailler chez soi est la meilleure garantie que tout homme puisse avoir », se convainc Hamado Dabré. Nous l'avons rencontré, le 12 mars 2021, dans son champ de quatre hectares, qu'il exploite avec ses quatre épouses.
Après avoir bourlingué au Ghana puis en Côte d'Ivoire, dans les bananeraies, Hamado Dabré rentre au pays. Plutôt que poursuivre la production du riz qu'il avait expérimentée sept ans auparavant, sans succès, sur les berges du fleuve Nakanbé, il décide de se convertir dans la production de la banane.
Des pertes au regroupement
Mais sa première expérience sera de courte durée. Son champ sera détruit par les inondations dues à l'ouverture des vannes du barrage de Bagré, par la Société nationale d'électricité du Burkina, pour sauver la digue du barrage qui menaçait de céder à cause du trop-plein d'eau. Hamado Badré n'était pas le seul producteur à avoir subi des pertes.
« Nous avons demandé à la Maitrise d'ouvrage de Bagré (http://www.bagrepole.bf/qui-sommes-nous/historique/) de nous aider à obtenir un terrain pour poursuivre la production de la banane. Ils nous ont dit de nous réunir en groupement. Nous l'avons fait. Ils nous ont donné un terrain de 70 hectares. Certains ont demandé trois hectares, d'autres quatre hectares. Moi, j'ai obtenu quatre hectares », se souvient Hamado Dabré.
Retrait de la garantie
Pour l'exploitation de la superficie, les producteurs décident de prendre un crédit dans une banque de la place. « La banque nous a demandé d'apporter chacun une garantie d'un million de francs CFA. « Celui qui apporte un million, bénéficie d'un prêt de quatre millions. Nous avons apporté la somme demandée, mais nous avons poursuivi le dossier pendant un an, sans obtenir gain de cause. Nous avons donc retiré notre argent », explique le producteur.
Un client solvable
Au regard de la modeste somme en leur possession, les producteurs, sur conseil de Bagrépôle, commencent à exploiter 25 hectares et demi sur les 70 hectares obtenus. « Au bout d'un an, nous avons eu un bon rendement et nous avons commencé à exploiter toute la superficie. En ce qui me concerne, j'ai commencé à exploiter un demi hectare. Et avec les bénéfices engrangés, j'ai pu étendre ma production, au bout de trois ans, sur les quatre hectares que j'ai obtenus ».
Alors que le groupement Sougr-nooma prenait son envol, il bénéficiera de l'appui de la Coopérative d'épargne et de crédit (COOPEC) de Manga. Un crédit de 25 millions qu'il réussit à rembourser en seulement sept mois au lieu de huit mois. Jugé solvable, le groupement obtient de nouveau un prêt de 35 millions de francs CFA, à rembourser au bout de dix mois. Mais en neuf mois, il réussit la prouesse de régler sa dette.
Une activité rentable
« Sur un hectare, je peux produire 35 tonnes. Le kilo de banane est vendu souvent à 150 francs CFA. Un régime de banane peut atteindre 35 Kg. Vous voyez que la banane est très rentable. Pour espérer avoir des bénéfices dans la production du riz, il faut cultiver au moins quatre hectares de riz. On ne gagne rien en cultivant juste un ou deux hectares. Alors qu'avec la banane, j'ai réussi à scolariser tous mes enfants. J'emploie huit manœuvres payés à 20 000 F CFA le mois. Avec l'argent de la banane, j'ai également acheté un terrain de 4 millions de francs CFA à Ouagadougou, où j'ai construit une mini villa », confie Hamado Dabré.
Difficultés
Derrière ce beau tableau, se cachent des calculs et souvent des insomnies. Selon Hamado Dabré, les producteurs doivent faire face à l'insuffisance de main d'œuvre dans la localité. Les jeunes étant occupés sur les sites d'orpaillage.
Aussi, la production de la banane, au-delà de l'insuffisance de l'intérêt porté par les institutions de microfinance, nécessite une grande attention et un suivi régulier des plants. Face aux multiples maladies telles que la jaunisse fusarienne qui réduit la production des bananiers, les producteurs prévoient l'introduction d'une variété française plus résistante. En attendant, la parade trouvée est de sélectionner et planter des rejets autour de pieds mères, indemnes de maladies et en phase végétative.
« La meilleure garantie »
Malgré les difficultés qui s'imposent aux producteurs, Hamado Dabré confesse avoir refusé de partir à l'aventure en Italie. « Il n'y a rien à l'étranger. Même si un étudiant revient au pays et touche deux millions par mois, il ne pourra pas réaliser ce que je fais. Etre et travailler chez soi est la meilleure garantie que tout homme puisse avoir », se convainc Hamado Dabré.
Son exemple prouve à souhait que la terre ne fait pas semblant, ou du moins, elle ne ment pas. Pour peu qu'il y ait de l'eau, de la volonté, du savoir et un peu d'argent. Ainsi, vous aurez toujours la banane.
HFB
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Boubacar Diallo, président du parti « Mouvement Agir ensemble pour le Burkina Faso », qui a porté la candidature de Kadré Désiré Ouédraogo à l'élection présidentielle du 22 novembre 2020, était ce mercredi 31 mars 2021 face à la presse. Objectif, répondre aux militants qui demandent sa démission. Pour le premier responsable du parti, ce n'est rien d'autre que des actes d'indiscipline.
Le torchon brûle entre Boubacar Diallo et certains militants de sa formation politique, le « Mouvement Agir ensemble pour le Burkina Faso ». Réunis, le samedi 27 mars dernier au siège du parti, ces militants ont demandé la démission du président. Ils lui reprochent une mauvaise gouvernance, une attitude irrespectueuse du président vis-à-vis de leur candidat à la présidentielle, Kadré Désiré Ouédraogo, et le fait de ne pas être rassembleur.
Face à la presse ce mercredi 31 mars 2021, le président du parti a tenu à répondre à ses détracteurs. « Il est apparu lundi que des gens, se disant militants du parti, se sont retrouvés au siège du parti pour exiger, semble-t-il, la démission du président pour un certain nombre d'actes que ce dernier aurait posés et qui ne seraient pas à leur goût », commence par reconnaître Boubacar Diallo.
Il a ajouté que même si les militants ont le droit d'exprimer leurs opinions, les textes du parti définissent les voies et les moyens pour le faire. « Chaque organisation politique a des principes, des procédures par lesquelles il faut amener une personne qui a fauté à démissionner d'elle-même ou à la faire démissionner », a-t-il ajouté, non sans laisser planer des doutes sur le militantisme des frondeurs. « Ils se sont réclamés militants du parti et ont dit qu'ils vont organiser une rencontre le samedi 27. J'ai reçu une correspondance de ces derniers dans laquelle ils disent vouloir me rencontrer le samedi 27. Je leur ai fait savoir qu'il fallait suivre une certaine procédure d'autant plus que j'ai aussi un calendrier. Je leur ai donc demandé de patienter et que je les recevrai dès que je vais me dégager.
La correspondance est, du reste, signée par un porte-parole des militants de l'arrondissement n°10. Mais le porte-parole des militants de l'arrondissement n°10 ne doit être personne d'autre que le secrétaire à l'information du bureau de l'arrondissement n°10 qui est habileté par les textes à le faire. Tel qu'ils ont procédé, c'est manifestement un acte d'indiscipline posé. Des militants ne peuvent pas, sans que la structure de base de chez eux ne soit informée, faire une telle requête. Ils ont le droit d'exprimer leurs opinions mais ils doivent le faire selon les textes du parti », s'est insurgé le premier responsable du parti.
A l'origine de la fronde, des sanctions
Au cours de la conférence de presse, Boubacar Diallo est revenu sur les sanctions prises à l'encontre de certains responsables et qui constituent une pomme de discorde entre lui et le groupe des frondeurs. « Quand des responsables d'un certain niveau se permettent des propos qui discréditent le parti, ils n'ont pour autre volonté que de fragiliser le parti. Pire, ils se targuent d'avoir des proximités avec certaines personnes et que cela leur donne le droit de dire ce qu'ils veulent. Mais ça ne se passe pas ainsi au sein du parti », a-t-il indiqué. Il faut rappeler que ces sanctions ont été prises lors du Conseil exécutif national tenu le 27 février 2021.
Même s'il se dit toujours disposé à recevoir ceux qui réclament sa démission, Boubacar Diallo tient à ce qu'ils respectent la procédure édictée par les textes du parti. Ce qui, visiblement, fait durer le bras de fer au sein du parti.
Jacques Théodore Balima
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La CPI a confirmé ce mercredi 31 mars 2021, l'acquittement prononcé en 2019 de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. Il était poursuivi pour crimes contre l'humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011. Son co-accusé Charles Blé Goudé est également libre.
C'est la fin d'un marathon. Le procès aura duré près de 10 ans après l'ouverture du dossier. « La chambre d'appel rejette l'appel du procureur et confirme la décision de la chambre de première instance. » C'est par ces mots que le président de la chambre d'appel de la Cour pénale internationale, le Nigérian Chile Eboe-Osuji, a confirmé l'acquittement de Laurent Gbagbo, 75 ans.
Rappelons qu'en première instance, les juges avaient estimé que les preuves à charge étaient insuffisantes. « La procureure n'a pas étayé l'allégation d'existence d'une politique ayant pour but d'attaquer une population civile sur la base de modes opératoires récurrents auxquels auraient répondu les violences et d'autres éléments de preuve indirects cités à l'appui de cette allégation », avait fait remarquer les juges.
Le bureau de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait estimé que les magistrats n'avaient pas rendu une décision motivée en bonne et due forme et avaient commis des erreurs de droit et de procédure.
La procureure Bensouda a alors interjeté appel en septembre 2019, huit mois après l'acquittement. « L'appel démontrera que la chambre de première instance a commis des erreurs de droit et de procédure qui ont abouti à l'acquittement de M. Gbagbo et de M. Blé Goudé pour tous les chefs d'accusation », avait-elle laissé entendre.
Cette décision de la chambre d'appel de la CPI constitue une défaite de plus pour Fatou Bensouda. Son bilan est en effet jugé mitigé. Après 9 ans à la tête de la CPI, son bilan est marqué par les débats sur l'impartialité de la Cour, les affaires Jean Pierre Bemba et Laurent Gbagbo. Ces deux dossiers demeurent par ailleurs, ses plus grands échecs.
En 2018, Jean Pierre Bemba, le président du Mouvement de libération du Congo, est non seulement acquitté des "crimes de guerre et crimes contre l'humanité" pour lesquels il était poursuivi, mais il est parti jusqu'à réclamer plus de 68 millions d'euros d'indemnisation et dommages et intérêts à la CPI pour ses années passées en prison.
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, accusés de quatre chefs d'accusation (meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains) ont passé le clair de leur temps à clamer leur innocence. Ils recouvrent désormais la liberté effective. Le moins à dire est que cette décision de la CPI passera mal auprès des parents des victimes (3 000 morts) en Côte d'Ivoire.
En 2019, ils avaient bruyamment exprimé leur mécontentement à la suite de l'acquittement de Gbagbo et Blé Goudé en première instance. Quant aux deux ex-prisonniers, l'enjeu maintenant c'est de regagner leur pays, la Côte d'Ivoire.
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Une présidentielle inattendue : mort du candidat déclaré de la majorité et nouveau mandat pour le président sortant qui, initialement, n'en voulait pas. Des élections législatives qui assurent, une nouvelle fois, la victoire du parti présidentiel face à une opposition qui n'est pas parvenue à convaincre les électeurs de la sincérité de son union (partielle).
La Côte d'Ivoire, une fois encore, s'illustre sur la scène ouest-africaine par des scénarios inhabituels. Ajoutons la mort en exercice des Premiers ministres : Amadou Gon Coulibaly le 8 juillet 2020 ; Hamed Bakayoko le 10 mars 2021. Tout cela dans un contexte de crise sanitaire mondiale qui impacte nécessairement la vie économique et sociale et alors que la sécurité du territoire est, par moment, problématique.
Alassane D. Ouattara a donc tranché : place aux gestionnaires économiques pour affronter la première phase des cinq années à venir. Patrick Achi, formaté notamment par le cabinet d'audit Arthur Andersen, vient d'être confirmé au poste de Premier ministre. Il est remplacé au secrétariat général de la présidence par Abdourahmane Cissé, un ancien de la banque Goldman Sachs International qui s'est illustré notamment comme ministre du Budget puis ministre du Pétrole.
Cissé est par ailleurs un proche de Téné Birahima Ouattara, le frère cadet du chef de l'Etat, ancien banquier, trésorier du parti présidentiel, ministre des Affaires présidentielles et à ce titre en charge de la trésorerie de la présidence de la République et des services rattachés. C'est dire que Ouattara resserre les rangs autour de lui (ajoutons que Amadou Soumahoro, membre fondateur du RDR en 1994, a été réélu à la présidence de l'Assemblée nationale le mardi 30 mars 2021).
Dans la perspective de placer comme « premiers de cordée » des hommes qui sont des parfaits connaisseurs des arcanes de l'économie mondiale.
Non pas que l'économie ivoirienne soit dans une mauvaise passe, loin de là, mais parce que « gouverner c'est prévoir » et que les semaines, les mois et les années à venir risquent fort d'être difficiles pour les pays tributaires des relations internationales, qu'elles soient diplomatiques, commerciales ou financières. L'émergence est, désormais, pour beaucoup de pays, une espérance trahie et la mondialisation s'affirme, pour un temps, comme un handicap majeur pour les pays sous-développés (ce que la Côte d'Ivoire est encore avec un taux de pauvreté de plus de 37 %, mais qui dépassait les 51 % en 2011).
Après la République des planteurs, la République des banquiers
Avec cette perspective peu réjouissante, qui va obliger les pays africains qui le peuvent à être crédibles sur les marchés financiers, il faut des hommes qui savent compter. Et qui savent, aussi, agir dans un contexte politique à géométrie variable. Abdourahmane Cissé – qui a un quart de siècle de moins que son prédécesseur ! – sait compter et compte bien. Il est né le 6 août 1981 à Treichville, le quartier populaire d'Abidjan. La famille compte quatre enfants : trois garçons, une fille. Abdou est le dernier-né. Père ouvrier dans le BTP ; mère au foyer. Pour Abdou c'est Vridi Collectif, Port-Bouët, Grand-Bassam et, au final, un bac C mention bien. Puis ce sera Paris et les prépas et, finalement, l'Ecole polytechnique. X 2001 (A Polytechnique, contrairement aux autres grandes écoles françaises, l'année de promotion est celle de l'entrée pas de la sortie) : aujourd'hui il figure au palmarès des anciens élèves célèbres. Pas mal !
Ayant choisi l'option « mathématiques appliquées », il s'orientera, par la suite, vers les Etats-Unis (université d'Oklahoma à Norman, une université publique dont les « têtes-d'œuf » ont surtout été des sportifs) pour y décrocher un master en sciences économiques et gestion des ressources pétrolières (2005). Il rejoindra alors l'Institut français du pétrole (IFP School) pour y obtenir un master en économie et gestion des ressources pétrolières (Petroleum Economics and Management). A noter que Cissé a entrepris de faire ouvrir, au sein de l'Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INPHB), un cycle de formation à deux masters en économie pétrolière (amont ; aval) accessible aux ingénieurs bac + 5, formation assurée par l'IFP School.
A l'issue de sa formation, Cissé s'installera à Londres où il rejoindra le département matières premières de la banque Goldman Sachs pour s'y occuper, notamment, des questions pétrolières et gazières. Il sera, par la suite, vice-président et directeur exécutif en charge du trading de volatilité sur les indices de la zone euro au sein de la division Equity Derivatives.
Retour au pays natal
En juin 2011, Abdourahmane Cissé reviendra à Abidjan à l'occasion de ses congés d'été. La Côte d'Ivoire se remettait lentement de la « guerre des chefs ». Alassane D. Ouattara jouissait enfin pleinement du pouvoir après avoir remporté la présidentielle 2010. Le mercredi 1er juin 2011, Ouattara formera son premier gouvernement (qui faisait suite au shadow cabinet composé au lendemain de son élection) avec Guillaume Soro comme Premier ministre. Il y avait 14 RDR, 8 PDCI, 5 Forces nouvelles (FN), des représentants des petits partis et de la société civile. Les « affaires économiques » comptaient pas moins de 15 ministres. Amadou Gon Coulibaly était secrétaire général du gouvernement, Hamed Bakayoko était ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Patrick Achi était ministre des Infrastructures économiques. La machine était en marche.
De retour à Londres, Cissé démissionnera de Goldman Sachs. Objectif : Abidjan. Pour, dira-t-il, « apporter quelque chose à mon pays ». Restait à trouver un job. Ce qui prendra du temps. Mais il avait le contact avec Gon Coulibaly et Téné Birahima Ouattara, le frère du chef de l'Etat. En juillet 2012, Cissé rejoindra la présidence de la République en tant que conseiller spécial chargé des finances publiques. Quelques mois plus tard, en janvier 2013, alors que Daniel Kablan Duncan était Premier ministre (et, dans le même temps, ministre de l'Economie et des Finances), Cissé deviendra directeur de cabinet de Kaba Nialé, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l'Economie et des Finances, puis il sera nommé ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du Budget et du Portefeuille de l'Etat, le 19 novembre 2013. A 32 ans, il était le benjamin du gouvernement et devenait le symbole du retour des « cerveaux » de la diaspora. Son objectif : « Redonner confiance au peuple et aux investisseurs » et, surtout, veiller au surendettement.
Amadou Gon Coulibaly, Patrick Achi et les autres
Le 11 janvier 2017, alors que Amadou Gon Coulibaly (jusqu'alors ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence de la République) venait de prendre la suite de Daniel Kablan Duncan à la primature et que Patrick Achi était nommé ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Abdourahmane Cissé sera maintenu comme ministre du Budget et du Portefeuille de l'Etat (mais ne sera plus délégué auprès du Premier ministre) et se trouvera, dans la hiérarchie gouvernementale avant le ministre de l'Economie et des Finances (Adama Koné). Thierry Tanoh, précédemment secrétaire général adjoint de la présidence (chargé des affaires économiques et financières), était nommé ce jour-là ministre du Pétrole, de l'Energie et du Développement des énergies renouvelables. Tanoh était alors le dernier ministre PDCI encore en poste dans le gouvernement, tous les autres avaient rejoint le RHDP.
En juillet 2017, en accord avec Alassane D. Ouattara et Gon Coulibaly, Cissé quittera le gouvernement « pour convenance personnelle » (il sera remplacé par Moussa Sanogo mais celui-ci ne sera, un tant, que secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre). Cissé sera nommé ministre conseiller spécial auprès du président de la République chargé des affaires économiques et financières (une fonction assurée jusqu'alors, au sein du secrétariat général de la présidence, par Tanoh).
Les tensions entre Henri Konan Bédié et Ouattara vont s'exacerber. Bédié dénoncera les « complots visant à déstabiliser et faire disparaître » le PDCI-RDA et un « Etat de non-droit que veut promouvoir ce régime autoritaire [il s'agit bien sûr de celui de Ouattara] ». Le lundi 10 décembre 2018, Tanoh quittera le gouvernement. Il évoquera « le terme de ses fonctions » sans préciser si ce terme résultait d'une démission ou d'un limogeage. Quoi qu'il en soit c'est Abdourahmane Cissé qui prendra sa suite. Très modestement au sein de l'équipe gouvernementale. Au-delà de la vingtième place. La nomination de Hamed Bakayoko à la primature, à la suite de la mort de Gon Coulibaly, ne changera rien à l'affaire.
Problématique économico-financière ou politico-sociale ?
Au secrétariat général de la présidence de la République, Abdourahmane Cissé prend donc la suite de Patrick Achi et de Amadou Gon Coulibaly. Achi, désormais Premier ministre, et Cissé sont deux noms qui vont s'imposer sur la scène politique ivoirienne. L'un avec son passé (Achi a 66 ans et un long parcours dans les gouvernements qui se sont succédés depuis 2000) ; l'autre avec sa jeunesse (Cissé a 40 ans et n'a pas vécu, en Côte d'Ivoire, les errements politiques des années 1990-2000). Ils ont, l'un et l'autre, été formatés dans les instances bancaires et financières mondialisées ; ils ont assuré la gestion de ministères économiques.
Sont-ils la réponse à la problématique actuelle de la Côte d'Ivoire ? Une problématique qui est, aujourd'hui, économico-financière mais pourrait bien être, demain, politico-sociale. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, ce mercredi 31 mars 2021, l'acquittement prononcé en 2019 de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé dans le procès pour crimes contre l'humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011. Ce qui ouvre la porte de la Côte d'Ivoire aux deux hommes. Une autre forme de retour au pays natal des cadres de la diaspora !
Jean-Pierre Béjot
La Ferme de Malassis (France)
31 mars 2021
Paul Taryam Ilboudo est décédé ce mercredi 31 mars 2021 des suite de courte maladie à 72 ans. Il était le maire de la commune de Loumbila, province de l'Oubritenga, région du Plateau-central. L'homme de son vivant avant la politique fut linguiste, enseignant et intellectuel bien rempli.
Paul Ilboudo est né en 1949 dans une famille pauvre de ce qui s'appelait encore la Haute-Volta. Elève brillant, il fait des études secondaires, mais ne s'engage pas immédiatement dans un cursus universitaire pour ne pas charger financièrement sa famille. Il commence à travailler comme instituteur et s'inscrit en parallèle à l'Université de Ouagadougou. Ne pouvant suivre les cours à cause de ses activités professionnelles, il demande à un camarade de mettre un papier carbone sous ses notes et d'enregistrer les cours qu'il répète le soir après le travail.
Il obtient dans ces conditions sa licence et deux diplômes d'études approfondies (DEA). Il commence un doctorat qui s'est interrompu entre-temps. Paul Ilboudo est engagé à l'Institut international d'alphabétisation. Il y développe une méthode d'alphabétisation en 48 jours pour les jeunes adultes. Puis, à la demande des paysans, il met en œuvre une méthode accélérée d'enseignement du français à partir des langues nationales. A la fin des années 1980, il est engagé par Solidar Suisse pour ouvrir le premier bureau à Ouagadougou.
M. Ilboudo commence à développer l'éducation bilingue pour les jeunes dans deux école-pilotes. L'enseignement est donné dans la langue nationale et le français progressivement introduit dans le cursus. « Les taux de réussite aux examens nationaux se sont révélés bien supérieurs aux écoles classiques. Aujourd'hui, les treize régions du pays comptent au moins une école bilingue, et plus de deux cents au total, du primaire au collège. C'est une véritable réussite et même au-delà des frontières du Burkina Faso.
En 2015, il prend sa retraite pour, dit-il, consacrer du temps à sa famille et surtout finir sa thèse. Mais, en réalité il se lancera en politique plus tard. Il séra élu maire de la commune de Loumbila en 2016. Néanmoins, il trouvera du temps pour finir ses études. A 70 ans, le 28 février 2018, il soutient sa thèse de doctorat unique à l'école doctorale lettres et sciences humaines, laboratoire de psychopédagogie, d'andragogie, de politiques éducatives et de mesure et évaluation (LAPAME) de l'Université Norbert ZONGO de Koudougou.
Synthèse Dimitri OUEDRAOGO
SOURCE : Solidar Suisse
Lire aussi : Education : Paul Taryam Ilboudo a soutenu sa thèse de doctorat unique en politiques éducatives
Ceci est un coup de gueule d'un citoyen à l'endroit des téléphonies mobiles au Burkina. L'auteur s'offusque contre la mauvaise qualité des réseaux et dénonce certains services qui s'apparentent, à son avis, à de l'arnaque et du chantage... Lisez !
S'il y a bien à s'en offusquer, c'est bien contre les téléphonies mobiles. Nous souffrons d'un pillage hors du commun. Les réseaux de téléphonies mobiles du Burkina Faso nous laissent pantois sur certains faits ! Comment peut-on comprendre que la communication soit très coûteuse avec une qualité de communication nulle ?
Arrêtons-nous un instant sur quelques faits :
Pour passer un appel ce n'est pas chose aisée, il arrive que l'appel soit décroché mais vous n'entendez rien pourtant votre appel est facturé.
Il n'est pas rare d'entendre que votre correspondant est en communication et pourtant, il arrive que vous appelez quelqu'un qui est assis juste à côté de vous, qui n'est nullement en communication, mais le refrain va tomber : "votre correspondant est en communication, merci de réessayer un peu plus tard "
Dans la journée vous pouvez recevoir plus de 5 SMS souvent ayant le même connu. Votre boite à messagerie se sature au fil du temps
Vous recevez un message qui vous dit que vous votre numéro figure parmi les gagnants, il suffit juste de participer à un jeu pour espérer décrocher 100.000Fcfa, moyennant un coût de 10Fcfa. Imaginez si 100.000 personnes participent au jeu. Mathématiquement ça donne 10Fcfa × 100.000= 1000.000Fcfa.
Pour une récompense de 100.000Fcfa, on incite plusieurs à participer au jeu. Sur la base des 100 .000 participants au jeu, on récolte une somme de 1000.000Fcfa, si on soustrait 100.000Fcfa du gagnant, le réseau mobile s'en sort avec un bénéficie de 900.000Fcfa. Comment peut-on qualifier cette attitude, si ce n'est que de l'arnaque ?
Vous rechargez des unités, vous obtenez des bonus. Ce qui est bizarre les bonus sont surfacturés. Et pire, un délai d'utilisation de ces bonus est donné. C'est incompressible. S'il est vrai que le bonus vous appartient, logiquement il ne devrait pas avoir de date limite très brève d'utilisation. Cette manière s'apparente à du chantage.
Parlons des mégas, vous payez des mégas, vous n'arrivez pas à bénéficier d'une bonne connexion et quelques jours d'utilisation vous recevez un message, vous annonçant la fin de vos mégas avant terme.
La liste des dommages est non exhaustive.
Combien ont perdu des opportunités et vie parce que le réseau les a trahis ?
Quand finira le calvaire du consommateur ?
Hampougui Lankoandé, Éducateur et Écrivain
Le Directeur général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) porte à la connaissance des employeurs que les dates limites de paiement des cotisations sociales et de production des déclarations récapitulatives des salaires des périodes de mars 2021 et du 1er trimestre 2021 s'établissent comme suit :
• 15 avril 2021 pour les cotisants mensuels,
• 30 avril 2021 pour les cotisants trimestriels.
Par conséquent, il les invite au respect de ces dates afin d'éviter tout désagrément que constituent les majorations de retard.
Il saisit cette occasion pour saluer le civisme social des employeurs qui sont à jour de leurs obligations.
Assurer la protection sociale des travailleurs est un gage d'une meilleure performance de l'entreprise.
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale, les Vertus de la Solidarité.
Le Directeur général
Lassané SAVADOGO
Les populations de la ville de Boromo, dans la province des Balé, se sont engagées à lutter efficacement contre les pratiques de l'excision et du mariage d'enfants. Cet engagement s'est traduit par une déclaration publique d'abandon du mariage d'enfants et de l'excision, ce mardi 30 mars 2021. Ainsi, à travers cette déclaration publique, les populations de 159 villages et hameaux de culture ont établi une nouvelle convention sociale dans leurs communautés.
Cette activité s'inscrit dans le cadre d'un projet mis en œuvre par Mwangaza Action avec l'appui de l'Unicef. Ainsi, après plusieurs mois de sensibilisations reçues sur les conséquences de la pratique du mariage d'enfants, de l'excision et des autres violences faites à l'enfant, les populations de la ville de Boromo disent avoir pris conscience de leurs manifestations négatives sur la vie de ces enfants. C'est pourquoi, elles se sont engagées à bannir ces pratiques de leurs différentes localités à travers une déclaration publique, le mardi 30 mars dernier.
Les problématiques du mariage d'enfants, de l'excision et des autres violences à l'égard des enfants constituent une triste réalité dans la province des Balé et pose un problème d'accès aux services en matière d'éducation, de santé, d'opportunités économique et professionnelle. De ce fait, ces pratiques traditionnelles néfastes, qui perpétuent le cycle de la pauvreté et les inégalités de genre au sein de la société, affectent terriblement la sécurité des filles et des femmes.
Selon le chargé de programmes à Mwangaza Action, Célestin Ouédraogo, malgré les textes et lois qui garantissent les libertés et les droits fondamentaux de tous les citoyens burkinabè, les enfants font toujours l'objet de violences parfois les plus inimaginables. « Il s'agit du mariage d'enfants et de l'excision qui, malheureusement, sont très développés dans la province des Balé. Ces fléaux laissent voir que les droits fondamentaux des enfants sont bafoués et leur bien-être sérieusement remis en cause », a-t-il déploré.
C'est dans la recherche de solutions novatrices que cette ONG s'est proposé d'apporter des réponses aux problématiques de protection de l'enfant dans cette province, par la mise en œuvre du projet « Mobilisation communautaire pour la promotion et la protection des droits de l'enfant et de la femme : accélérer l'abandon de la pratique de l'excision, du mariage d'enfants et des violences faites aux enfants dans la Boucle du Mouhoun ».
Son objectif était de renforcer les capacités d'autoprotection des enfants et des jeunes, et de faciliter l'émergence des communautés engagées en faveur de l'abandon du mariage d'enfants, de l'excision et des violences aux enfants. Afin d'accélérer l'abandon de ces pratiques, 159 villages et hameaux de culture des dix communes de la province des Balé ont été identifiés par Mwangaza Action et ses partenaires, pour mettre en œuvre ledit programme.
Les acquis du projet sont considérables
En effet, une campagne de communication pour le changement social et de comportement au niveau communautaire a été menée pour repousser l'âge du mariage ou de l'union. A en croire le chargé de programmes de l'ONG, de mai 2020 à nos jours, la mise en œuvre des activités du projet a permis d'engranger des résultats clés et des acquis significatifs qui sont, entre autres, la formation de 22 techniciens d'appui aux communautés et d'une coordonnatrice terrain sur le mariage d'enfants, l'excision, les violences faites aux enfants et en technique de communication.
318 clubs totalisant 20 204 enfants de 10 à 19 ans ont été mis en place et encadrés par des techniciens d'appui, et 4 253 causeries ont été réalisées au profit des enfants. Par ailleurs, 6 436 enfants de 0 à 9 ans ont été recensés et ont fait l'objet de suivi. 200 imams formés sur le guide ont réalisé 234 prêches. Un comité de suivi du projet a également été mis en place dans la province des Balé, comité piloté par le haut-commissaire.
L'un des résultats de ce programme est la volonté des leaders et de leurs communautés de se démarquer de ces pratiques traditionnelles et de matérialiser cet engagement par cette déclaration publique d'abandon desdites pratiques. « Cet engagement public permet, d'une part, de modifier la convention en maintenant les liens sociaux et, d'autre part, il est nécessaire afin que chaque individu soit sûr que les autres membres de la communauté sont prêts à abandonner ces pratiques », a expliqué Célestin Ouédraogo.
Ainsi, les communautés des 159 villages des dix communes de la province des Balé, à travers leurs représentants ou représentantes, se sont engagés solennellement à abandonner la pratique du mariage d'enfants, de l'excision et des violences à l'égard des enfants dans leurs contrées. A tour de rôle, ces derniers sont passés devant l'assemblée pour la lecture de leurs déclarations. Selon la représentante des femmes de la zone d'intervention du projet, ces pratiques les exposent aux accouchements difficiles, à la mort, à la déscolarisation, à la pauvreté, à la souffrance physique et morale dans les foyers, etc.
« Au regard de toutes ces conséquences, nous disons non et encore non à ces pratiques. Nous nous engageons à ne plus cautionner ou être complices de ces pratiques et à nous mettre avec tous ceux qui sont engagés dans la sensibilisation », a-t-elle laissé entendre.
Les enfants, quant à eux, ont invité les parents, l'ONG Mwangaza Action, l'Unicef et toutes les institutions compétentes à les protéger et à les soutenir dans leur combat car, disent-ils, « nous sommes l'avenir de demain ». Le représentant des responsables coutumiers, El hadj Aboubacar Guira, dans sa déclaration, a affirmé que dans nos cités, la pratique du mariage d'enfants, de l'excision et des autres violences perpétrées sur les enfants demeure encore une triste réalité.
« Dans la nuit des temps, exciser une fille et la donner en mariage le plus tôt possible lui conféraient un statut de bonne femme. Aussi, violenter un enfant était légal et source de bonne éducation. Cependant, force est de constater que toutes ces pratiques qui constituaient une valeur sociale ne sont pas sans conséquences sur l'épanouissement de nos enfants », a-t-il regretté. C'est pourquoi, à l'unanimité, les responsables coutumiers ont dit non au mariage d'enfants et à la pratique de l'excision.
Cet engagement est traduit également chez les religieux. Ainsi, Boubacar Konaté, représentant les trois confissions religieuses (musulmane, protestante, catholique), a traduit cet engagement à faire bloc avec tous les acteurs pour stopper ces pratiques. Pour ce faire, ces religieux veulent poursuivre la sensibilisation des fidèles, dénoncer tout auteur ou complice de toute pratique rétrograde, mais aussi veiller désormais au respect de l'âge à la célébration des mariages.
C'est le haut-commissaire de la province des Balé, Yaya Sanou, qui a présidé cette cérémonie de déclaration publique. Touché par cet « acte concret », il a loué cette volonté des populations d'abandonner ces pratiques. Il fonde espoir que par cet acte, les populations vont enterrer ces pratiques et qu'elles ne vont plus continuer dans la clandestinité.
Il a salué également les efforts de l'ONG qui, par la formation, l'éducation et la sensibilisation, ont permis aux populations de mieux appréhender toute la mesure de la gravité de ces pratiques. Par ailleurs, il rassure que le comité de suivi reste en place, même après la fin du projet, pour toujours continuer à rappeler aux leaders d'opinion que la lutte continue pour une pratique zéro de l'excision dans la province.
Romuald Dofini
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Jakhasa, c'est Karim Sanou à l'état civil. C'est l'une des merveilleuses voix de la musique reggae au Burkina. Il est Marley d'or 2020, le trophée qui récompense les meilleurs défenseurs du style musical de Bob Marley. Sa particularité, c'est l'adaptation du balafon, un instrument traditionnel, au reggae. Cette fusion est appelée Reggae balafon.
Partout où il va, il fait la promotion de la culture de son pays. Pour l'homme et la musique, c'est une histoire d'amour et d'héritage. Il est issu d'une famille de griots. Il est l'auteur du tube à succès « enfants du pays ». Sa voix percutante se laisse écouter paisiblement. En vue de communier avec ses fans, il organise un concert le 8 avril 2021 au CENASA. A cette occasion, il nous a rendu visite le vendredi 26 mars 2021 pour en parler. Vidéo !
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Le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, a effectué une visite des infrastructures sanitaires et de recherches dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades, du 26 au 28 mars 2021. Ainsi, après l'étape de Bobo-Dioulasso, dans la région des Hauts-Bassins, le vendredi 26 mars, la délégation du ministre a mis le cap sur la région des Cascades, le samedi 27 mars 2021. Après avoir touché du doigt les réalités du terrain, le ministre a adressé ses félicitations et encouragements aux agents de santé de cette région qui, selon lui, se battent au quotidien pour offrir des soins de qualité aux populations.
Dans la région des Cascades, les sites visités par le ministre Charlemagne Ouédraogo sont, entre autres, le Centre médical (CM) de Niangoloko, le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Yendéré, le dispositif de surveillance Covid-19 au point d'entrée de Yendéré (frontière Burkina Faso/Côte d'Ivoire), le Centre hospitalier régional de Banfora ainsi que la pharmacie Comoé de Dr Dakuyo. Tout ce parcours de marathon a permis aux visiteurs non seulement de constater de visu les réalités du terrain, notamment les conditions difficiles dans lesquelles les agents de santé travaillent, mais aussi de les encourager dans leur « lutte noble » pour le bien-être des populations.
Cette visite dans les Cascades a conduit jusqu'à la frontière Burkina/Côte d'Ivoire. Et au cours du parcours, la délégation a pu visiter le Centre médical de Niangoloko. « Nous avons vu que ce centre est extraordinaire avec des agents de santé très motivés, très engagés et qui mettent en œuvre la politique sanitaire du Président du Faso, en particulier la politique des gratuités des soins en faveur des femmes enceintes et des enfants. Nous saluons l'engagement de cette équipe sous le leadership de la directrice régionale de la santé des Cascades », s'est réjoui le ministre Ouédraogo à l'entame de cette tournée dans les Cascades.
Guidé par le médecin responsable du centre, Charlemagne Ouédraogo a pu visiter les différents services qui composent ce centre médical. A en croire les autorités sanitaires de cette localité, le centre médical de Niangoloko a vu le jour en 1970 et couvre trois secteurs, deux villages et deux hameaux de culture. C'est le centre de référence technique de treize CSPS dans cette zone. Dans ce centre on compte actuellement 40 lits d'hospitalisation dont 14 à la maternité. Selon le médecin responsable du centre médical de Niangoloko, Abdoul Salam Ouédraogo, son équipe fait face à plusieurs difficultés dans l'exécution des différentes missions qui lui sont assignées.
Ainsi, du service de la médecine à la maternité, en passant par le service file active et du dépôt MEG, le constat qui se dégage de la visite est la vétusté des locaux et du plateau technique. « Les difficultés relevées sont notamment d'ordre infrastructurel et médical. Les locaux que nous avons visités sont exigus et vu que c'est un centre qui est plus fréquenté, même par nos compatriotes de la Côte d'Ivoire, il y a des moments où nous sommes obligés d'hospitaliser les femmes qui viennent accoucher à terre. Si on peut avoir une maternité plus spacieuse qui réponde aux normes, cela nous aiderait. La toiture du bâtiment du dispensaire est vraiment vétuste ce qui fait que lorsqu'il pleut, ça chuinte. Nous avons souhaité un renouvèlement de la toiture pour soulager aussi les malades. Nous avons également des problèmes avec les matériels médicaux techniques. Certains appareils son grillés », a exposé Abdoul Salam Ouédraogo.
La gratuité des soins effective au centre médical de Niangoloko
La gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants est une réalité au sein de ce centre de santé. A cet effet, le médecin responsable dudit centre affirme avoir engrangé des acquis en ce qui concerne la mise en œuvre effective de cette gratuité de soins, de la planification familiale pour les femmes ce, avec l'accompagnement du gouvernement. Par ailleurs, ce résultat, dit-il, a été atteint également grâce à la conjugaison des efforts et l'accompagnement des autorités de la région qui soutiennent les équipes soignantes malgré les difficultés. Toutefois, il a déploré les insuffisances liées à la gratuité des soins.
« La gratuité des soins est bien, elle soulage. Mais nous rencontrons d'énormes difficultés sur le terrain. Les remboursements de l'Etat ne sont pas réguliers, ce qui fait qu'on travaille à perte alors que ces centres ne bénéficient pas subvention de l'Etat. Ce sont les prestations que nous recouvrons qui nous permettent de payer les médicaments et le personnel de soutien. Vu que 90% de nos prestations c'est sur la gratuité, ça fait que toutes nos économies partent dans la gratuité », a-t-il laissé entendre.
Le dispositif de surveillance du Covid-19 visité à Yendéré
Après ce centre médical de Niangoloko, le ministre et sa délégation ont poursuivi leur chemin à Yendéré où ils ont pu visiter le CSPS et saluer l'engagement de son personnel infirmier et sage-femme. Là également, Charlemagne Ouédraogo s'est réjoui du travail qui est fait dans ce centre de santé afin d'offrir des soins aux patients. Puis, il a poursuivi sa visite jusqu'à Yendéré, à la frontière du Burkina/Côte d'Ivoire, pour visiter la mise en place du dispositif sanitaire pour contrôler les entrées dans le territoire.
« Vous savez que le président du Faso a pris la présidence de l'UEMOA, et les chefs d'État ont convenu d'une réouverture progressive des frontières pour faciliter la circulation des personnes et des biens. Cela va entrainer un afflux massif de personnes. Il était donc important que nous puissions vérifier le dispositif sanitaire qui est mis en place pour faire les différents contrôles afin que nous puissions éviter que de nouvelles maladies ne rentrent au Burkina et qu'on ait une augmentation brusque de la courbe d'incidence de Covid-19 », a expliqué Pr Charlemagne Ouédraogo.
Sur place à Yendéré, la délégation a constaté le dispositif Covid-19 mis en place ainsi que des infrastructures nouvelles acquises grâce à l'appui de la Banque mondiale, ainsi que d'autres infrastructures qui ont été érigées par le ministère de la Sécurité. Le ministre dit avoir constaté la parfaite collaboration entre les forces de sécurité et les agents de santé pour que ce dispositif sanitaire puisse marcher. Il a saisi l'occasion pour remercier et féliciter les forces de sécurité pour leur collaboration avec les équipes soignantes pour assurer un contrôle sanitaire au poste de frontière.
Le CHR de Banfora bientôt transformé en CHRU
De Yendéré, l'équipe ministérielle est revenue dans la ville de Banfora pour visiter le Centre hospitalier régional (CHR) qui doit être transformé en Centre hospitalier régional universitaire (CHRU), selon donc la volonté du président du Faso, Roch Kaboré. « Nous avons entamé une visite dans les urgences médicales, nous avons vu le dispositif en place pour recevoir les malades et assurer des soins adéquats. Nous avons vu un DG du CHR très engagé avec un esprit de collégialité, un rassembleur qui fait en sorte que l'ensemble des acteurs de santé qui sont dans ce CHR puissent travailler dans un esprit concerté. Nous avons vu un centre de recherche, de lutte contre le paludisme qui fait d'excellentes choses qu'il fallait découvrir.
Ils (les agents) participent à des essais vaccinaux pour permettre donc au Burkina Faso d'avoir des vaccins à la longue contre le paludisme. Nous avons également visité leur centre d'entomologiste pour voir comment est-ce qu'ils travaillent pour mieux connaitre les moustiques qui donnent le paludisme et surtout pour tester la qualité des moustiquaires imprégnées que nous recevons grâce à l'appui du fonds mondial », a-t-il relaté.
Avant de poursuivre : « En somme, nous avons vu une équipe de recherche formidable que nous avons saluée et encouragée. Nous souhaitons que cette recherche puisse se poursuive en collaboration avec le ministère en charge de la Recherche pour que du Burkina puissent sortir des innovations dans la lutte contre le paludisme. Nous avons poursuivi dans les autres services, en particulier le service de gynécologie obstétrique, et nous avons vu là également une équipe mobilisée pour mettre en œuvre la politique de gratuité des soins du président du Faso et faire en sorte que les différentes prestations en matière de suivi de la grossesse, d'accouchement et de prise en charge du nouveau-né soient entièrement gratuites ».
Cependant, Pr Charlemagne Ouédraogo dit avoir noté les quelques insuffisances qui ont été relevées et promet qu'une fois de retour à Ouagadougou, son ministère pourra travailler avec ses partenaires pour y apporter des corrections. Il a aussi affiché l'engagement du président du Faso, Roch Kaboré, de transformer ce CHR en un CHRU. Et cela va passer, note-t-il, par un renforcement de capacité du plateau technique et en ressources humaines de qualité, capables d'atteindre le niveau universitaire. « En tant que ministre de la Santé, nous sommes mandatés pour accompagner cette volonté du président Roch Kaboré ici à Banfora », a-t-il martelé.
Cette visite a touché également la pharmacie Comoé de Dr Dakuyo. Communément appelé le « centre Phytofla », ce centre a été créé en 1984. Il se donne pour mission de travailler avec la nature et les plantes pour procurer la santé et le bien-être aux populations tout en contribuant au développement socio-économique de la région des Cascades et du Burkina Faso. Ce centre est un laboratoire qui valorise la culture et la tradition africaine. Le ministre a ainsi salué le savoir-faire de ce centre.
Au terme de cette tournée dans les Cascades, c'est un ministre de la Santé qui se réjouit du constat général fait sur le terrain. « Au niveau de toute la région sanitaire, nous avons vu que Banfora est très lancée avec un leadership très affiché. Nous avons vu des responsables décentralisés qui collaborent ensemble. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]
Romuald Dofini
Lefaso.net