Routes, carrefours et points stratégiques sont bloqués à travers toute la Serbie depuis dimanche soir. Citoyens et étudiants se relaient jour et nuit, défiant les forces de l'ordre. Le régime multiplie les arrestations pour tenter d'éteindre la contestation, qui se propage d'heure en heure.
- Articles / Courrier des Balkans, Serbie, Vucic, Politique, SociétéLe secteur pharmaceutique burkinabè s'enrichit d'un nouvel acteur. Le lancement officiel des activités de K-Pharma, établissement pharmaceutique de vente en gros, s'est tenu ce samedi 28 juin 2025, à Ouagadougou.
K-Pharma se positionne au deuxième niveau de la chaîne de distribution, avec pour clients les établissements pharmaceutiques de distribution en gros. Sa mission est d'assurer la mise à disposition régulière de médicaments essentiels et de produits de santé de qualité, sécurisés et équitables, en conformité avec la réglementation pharmaceutique du Burkina Faso.
En s'inscrivant dans la dynamique nationale de renforcement du système de santé, K-Pharma entend contribuer à la réduction des pénuries de médicaments, à la continuité des soins et à la construction d'un modèle économique durable et responsable dans le secteur de la santé.
K-Pharma s'engage, entre autres, à distribuer exclusivement des médicaments autorisés par les autorités compétentes et à respecter les bonnes pratiques de distribution et de stockageReprésentant le ministre en charge de la santé, le directeur de cabinet dudit ministère a salué l'initiative des promoteurs de K-Pharma. Dans son discours, il a souligné que le Burkina Faso, à l'instar de nombreux pays africains, fait face à des défis persistants en matière d'accès aux soins et aux médicaments de qualité, en particulier dans les zones rurales.
« Il y a toute une gamme de produits pharmaceutiques disponibles et déjà présents sur le terrain tels que des antibactériens, des antiparasitaires, des antalgiques, des solutés, des consommables, etc. Tous ces produits sont en lien direct avec le profil épidémiologique de notre pays et répondent aux besoins prioritaires en matière de prise en charge des patients. Nous sommes donc ici pour saluer cela et témoigner notre solidarité à de telles initiatives. Nous voulons aussi relayer les attentes du ministère et de la population, notamment en termes de disponibilité effective sur le terrain et d'accessibilité, qu'elle soit géographique ou financière, au profit de toutes les populations, y compris celles vivant en zones rurales. L'objectif est de réduire autant que possible les inégalités d'accès aux soins », a précisé le représentant du ministre en charge de la santé, par ailleurs son directeur de cabinet, Dr Adjima Combary.
Le directeur de cabinet du ministère en charge de la santé a encouragé les promoteurs à travailler dans le strict respect du cadre légal et réglementaireLe représentant du ministère a encouragé les promoteurs à travailler dans le strict respect du cadre légal et réglementaire, en synergie avec les structures telles que l'Agence nationale de régulation pharmaceutique (ANRP) et la CAMEG, garantes de la qualité et de la sécurité des produits pharmaceutiques. Il n'a pas manqué de saluer cette initiative qui, selon lui, est à encourager et à soutenir.
Prenant la parole, le directeur général de K-Pharma, Kirtani Kapil, a rappelé la genèse du projet, fruit de la volonté du président-directeur général, Dev Boulani, de contribuer concrètement à l'amélioration des conditions de vie des populations à travers l'accès à des médicaments sûrs et abordables.
Selon le directeur général de K-Pharma, Kirtani Kapil, leur ambition est de garantir une disponibilité effective dans tous les centres et points de distribution« Face aux défis sanitaires majeurs, l'accès régulier à des médicaments de qualité n'est pas un luxe, mais un besoin fondamental. K-Pharma promet de s'inscrire pleinement dans cette logique. Le lancement officiel de K-Pharma SARL marque donc la mise à disposition sur le marché de plusieurs produits de santé, consommables et médicaments, avec une très large gamme. Il existe déjà de nombreux produits sur le marché, mais K-Pharma vient les compléter en apportant une solution d'approvisionnement régulière, avec une logistique bien organisée et une présence constante sur le terrain. Notre ambition est de garantir une disponibilité effective dans tous les centres et points de distribution », a-t-il déclaré.
K-Pharma s'engage à distribuer exclusivement des médicaments autorisés par les autorités compétentes ; respecter les bonnes pratiques de distribution et de stockage ; garantir une transparence totale avec ses partenaires. La société s'engage également à mettre en place un système logistique moderne, traçable et réactif et aussi à participer activement à la lutte contre les médicaments falsifiés ou de qualité inférieure.
Hanifa Koussoubé
Lefaso.net
Le mercredi 25 juin 2025, l'Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2iE) a accueilli la cérémonie de clôture du programme Inclusive Sanitation Capacity Hub (ISC-Hub), mis en œuvre depuis 2022 au Burkina Faso. Ce programme vise à renforcer les capacités des acteurs de la chaîne de l'assainissement urbain dans quatre pays.
Le rideau est enfin tombé sur le programme Inclusive Sanitation Capacity Hub (ISC-Hub), mis en œuvre par l'Institut 2iE avec le soutien de plusieurs partenaires nationaux et internationaux. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme régional ISC-UP, déployé au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d'Ivoire et au Sénégal, avec l'objectif de bâtir un assainissement urbain plus inclusif, professionnel et durable.
Le programme est né d'un constat partagé : la majorité des acteurs de l'assainissement, notamment les vidangeurs manuels et mécaniques, les artisans maçons ou les gestionnaires de stations de traitement, exercent leur métier sans formation structurée, au détriment de la qualité des services et de la sécurité. Pour y remédier, les institutions universitaires des quatre pays impliqués ont uni leurs expertises pour concevoir des modules de formation pratiques et adaptés à la réalité du terrain. Au Burkina Faso, c'est l'Institut 2iE, en partenariat avec l'ONEA, la direction générale de l'assainissement des eaux usées ainsi que l'arrondissement 7 de la commune de Ouagadougou, qui a été retenu comme zone pilote d'intervention.
Le programme s'est déroulé en deux grandes phases. Une première de 2020 à 2022, consacrée au diagnostic des besoins en formation, et une seconde phase de 2022 à 2025, dédiée à la mise en œuvre concrète des formations, au renforcement des capacités et au coaching personnalisé des bénéficiaires. Les bénéficiaires, à savoir des vidangeurs, des artisans-maçons, des gestionnaires de stations, ont tous été formés selon une approche pédagogique innovante, mêlant cours pratiques, mise en situation, études de cas et suivi post-formation.
« Nous avons voulu que chaque notion soit appliquée sur un cas réel, celui du participant lui-même. Cela a changé leur rapport au métier. On a testé l'approche, elle fonctionne. Maintenant, on prépare une nouvelle phase pour élargir la portée du programme à plus de professionnels. Nous sommes en train d'y réfléchir. Nous analysons les résultats pour poser les bases d'une nouvelle phase », a expliqué Dr Anderson Andrianisa Harinaivo, enseignant-chercheur et coordonnateur du programme ISC-Hub au Burkina Faso.
Dr Anderson Andrianisa Harinaivo, enseignant-chercheur et coordonnateur du programme ISC-Hub au Burkina Faso.L'une des originalités d'ISC-Hub a été de créer un pont entre l'université et les professionnels de terrain. Avec ce programme, enseignants-chercheurs, étudiants, artisans maçons et vidangeurs ont collaboré étroitement. Des contenus pédagogiques ont été co-construits pour s'assurer de leur pertinence et de leur accessibilité.
Les impacts sont bien visibles. Plusieurs vidangeurs ont structuré leur activité, deux ont formalisé leur entreprise, trois ont acquis des locaux professionnels et d'autres ont lancé des campagnes de communication ciblées.
« Je n'ai plus besoin de me déplacer pour savoir où est mon véhicule. Avec la géolocalisation, on sait maintenant où nos clients sont vraiment basés. Cette année, on s'est rendu compte que nous avons beaucoup de clients à Saaba et cela nous rapproche encore plus d'eux. Avant nous travaillions sans organisation mais maintenant, il faut mettre le cahier des charges à jour chaque matin. J'ai eu à sauver un frère, il n'y a pas longtemps. Il a piqué une crise et il fallait beaucoup d'argent pour le soigner. Mais quand j'ai appelé, pour voir ce qu'il y avait sur mon compte, j'étais étonné de tout ce que j'avais pu économiser. Sans la formation, ça aurait été compliqué parce que quand nous finissons de travailler le soir, on dépense immédiatement l'argent en se disant que demain ira », a témoigné Odette Tenin Ouédraogo, actrice de l'assainissement.
Odette Tenin Ouédraogo, actrice de l'assainissement et bénéficiaireLa formation des bénéficiaires a également porté sur la construction de latrines inclusives, accessibles aux personnes âgées, handicapées ou à mobilité réduite. L'accent a été mis sur le respect des normes d'accessibilité, la durabilité des matériaux et l'esthétique des ouvrages. Pendant trois semaines, les bénéficiaires ont appris à construire des ouvrages conformes, avec un accompagnement pratique sur le terrain.
Diane Natacha Hélène Koné/Ouédraogo a pu innover grâce à cette formation. « J'ai fabriqué des chaises adaptées avec pot intégré pour les personnes à mobilité réduite. J'ai aussi appris à mieux gérer mes finances et à travailler avec un ordinateur, ce que je ne faisais pas avant », a-t-elle déclaré.
Diane Natacha Hélène Koné/Ouédraogo, bénéficiaireDepuis la fin de leur accompagnement, ces femmes, à leur tour, se sont regroupées en association et projettent d'organiser un camp de formation pour jeunes filles autour des métiers de l'assainissement. Une manière pour elles de prolonger l'impact du programme au sein de leurs communautés.
Les effets du programme ne se limitent pas aux bénéficiaires directs. ISC-Hub a également laissé une empreinte durable dans le paysage académique burkinabè. Des modules adaptés ont été élaborés et serviront aux universités et écoles de formation et aux professionnels du secteur de l'assainissement.
« Le ministère a accompagné la mise en œuvre de ce programme innovant, qui relie les acteurs de l'enseignement supérieur et ceux du terrain, comme les maçons et les vidangeurs. Ce contact a permis d'élaborer des modules qui prennent en compte les réalités et les difficultés du terrain. Nous avons beaucoup apprécié les résultats obtenus », a précisé la directrice générale de l'assainissement des eaux usées, Julienne Tiendrébéogo.
Julienne Tiendrébéogo, directrice générale de l'assainissement des eaux usées.La clôture officielle ne marque pas la fin du programme, mais plutôt un nouveau départ. Une prochaine phase est déjà en gestation, avec l'ambition d'élargir le cercle des bénéficiaires et d'approfondir les partenariats.
« Ce qui a été intéressant, ce sont les modules de formation qui ont été développés. Ils vont servir à renforcer la formation, surtout dans notre master en assainissement. Mais ce sont aussi des modules que nous avons partagés avec l'ensemble des universités publiques du Burkina Faso, pour qu'elles soient outillées afin d'utiliser ces modules. L'objectif est de former davantage de personnes dans le domaine de l'assainissement. Ce qui a été fait est bien, mais nous sommes conscients que c'est insuffisant et que c'est par la formation que nous pouvons relever ces défis », a souligné le directeur général de 2iE, Pr El Hadji Bamba Diaw.
Professeur El Hadji Bamba Diaw, directeur général de 2iE.Ce programme a été mis en œuvre avec l'appui de la Fondation Bill et Melinda Gates.
Hanifa Koussoubé
Anita Mireille Zongo (stagiaire)
Lefaso.net
L’atterrissage en catastrophe d’un avion non identifié sur une colline à Madegu, dans le territoire de Fizi, lundi 30 juin, continue de défrayer la chronique. Alors que les Forces armées de la RDC (FARDC) évoquent une violation de l’espace aérien national, des voix au sein de la communauté Banyamulenge avancent une autre version : celle d’un vol humanitaire.
Le président de l'Université Norbert Zongo (UNZ) de Koudougou, Pr W. H. Eugenie Maiga, par la présente, adresse "ses vives félicitations" à ses représentants pour la riche moisson qui a hissé son université au sommet du podium des 7es Jeux universitaires du Burkina Faso (JUBF). À ces 7es JUBF qui se sont déroulés du 21 au 28 juin 2025, les représentants de l'UNZ ont récolté dix premier prix, cinq deuxième prix et neuf troisième prix. L'UNZ a été également vainqueur en finale de football le samedi 28 juin 2025 au Stade Nungu de Fada N'Gourma.
Chers acteurs sportifs et culturels de l'Université Norbert ZONGO et du Centre Universitaire de Manga.
Le vendredi 20 juin 2025, avant votre départ pour les finales des 7èmes Jeux Universitaires du Burkina Faso (JUBF) Fada 2025, en remettant l'étendard de l'UNZ, j'avais émis le vœu de vous voir ramener tous les trophées.
Par ce message, je vous adresse mes vives félicitations pour cette riche moisson de trophées qui hisse l'UNZ au sommet du podium des JUBF tenus du 21 au 28 juin 2025 dans la Cité de Yendabili.
Votre engagement et vos prouesses dans les différentes compétitions ont permis de récolter au total :
– dix (10) premiers prix,
– cinq (05) deuxièmes prix,
– six (09) troisièmes prix.
Dans le détail, le samedi 28 juin 2025 au Stade Nungu de Fada, vous avez remporté, avec panache, la finale football face au Centre universitaire de Ziniaré, en présence de SEM le Premier Ministre Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO. Vous avez brillé jusqu'au sommet en art culinaire, lancer de poids handisport, théâtre, conte, chanson moderne, scrabble, pétanque et course 1500 m. En somme, c'est avec éclat que vous avez représenté l'UNZ dans tout le spectre des disciplines des compétitions sportives et culturelles dans ces finales des 7èmes JUBF Fada 2025.
Par ailleurs, aux premiers Jeux de l'Alliance des Etats du Sahel (JAES) à Bamako, dans la même période, nos compétiteurs en lutte traditionnelle Sibiri KI a ramené une médaille d'or et Kévin MOSSE, une médaille d'argent.
Chers étudiants sportifs et acteurs culturels,
Sur tous les fronts, le bilan de votre parcours est édifiant et les résultats sont fort appréciables, quand nous connaissons les conditions, pas toujours favorables, dans lesquelles vous vous êtes entrainés.
Au nom de la communauté universitaire et au mien propre je traduis toute notre reconnaissance aux acteurs et à vos encadreurs. J'encourage les compétiteurs, qui, cette fois, n'ont pas démérité mais ont rencontré meilleurs qu'eux à plus d'engagement pour des victoires prochaines plus éclatantes.
Cette bonne moisson de l'Université Norbert ZONGO aux Jeux Universitaires du Burkina Faso et à ceux de l'Alliance des Etats du Sahel est aussi l'occasion pour nous de lancer un appel à toutes les bonnes volontés, aux filles et aux fils de la région du centre-Ouest pour un soutien effectif aux activités de l'UNZ. Les bonnes volontés peuvent déjà nous soutenir pour la nuit des lauréats qui est un moment de reconnaissance aux acteurs et de célébrations des lauréats. Un cadre d'échanges sera mis en place pour présenter les priorités aux acteurs de la région.
Chers sportifs et acteurs culturels,
Vos victoires embellissent l'image de l'UNZ et honore sa devise : « excelle par le savoir pour mieux servir ». Ensemble soyons toujours engagés pour continuer écrire de belles pages notre Université.
En rappel, les JUBF ont drainé 1200 étudiants issus de 32 universités et institutions d'enseignement supérieur du public et du privé. Ils ont compéti dans 14 disciplines sportives et de loisirs ainsi que dans 15 activités culturelles.
Vive l'UNZ !
La patrie ou la mort nous vaincrons !
Pr W. H. Eugenie MAIGA
Chevalier de l'Ordre des Palmes Académiques
La semaine de la République démocratique du Congo à l’Exposition universelle Osaka 2025, au Japon, s’est achevée ce lundi 30 juin par une cérémonie marquant le 65ᵉ anniversaire de l’indépendance du pays.
La société française Orano (anciennement Areva) a pendant des décennies tiré profit de l'exploitation des gisements d'uranium au Niger, assurant ainsi l'indépendance énergétique de la France. Derrière cette stabilité stratégique se cachent non seulement des accords conclus dans un contexte de dépendance postcoloniale, mais aussi des dégâts écologiques et économiques de grande ampleur laissés dans le pays.
L'économiste des ressources naturelles et ancien consultant pour la CEDEAO, Dr. Amadou Boubacar Maïna, souligne : « Les accords conclus dans les années 1970 l'ont été dans une asymétrie totale entre un État nouvellement indépendant et une puissance nucléaire. »
Depuis les années 1970, plus de 150 000 tonnes d'uranium ont été extraites du sous-sol nigérien — soit près de 20 % de l'approvisionnement historique du secteur nucléaire français. Pourtant, la population nigérienne n'en a retiré que peu de bénéfices : selon Oxfam, moins de 5 % des recettes issues de cette activité ont bénéficié directement à l'économie nationale. Le reste a été capté par la France. L'expert note :« Le Niger ne percevait jusqu'à récemment qu'environ 12 % des revenus générés par l'uranium. »
Au-delà des pertes économiques, c'est une véritable catastrophe écologique : 20 millions de tonnes de déchets radioactifs à l'air libre dans les zones d'Arlit et d'Akokan. Les habitants tombent malades, les terres sont stérilisées.
Aujourd'hui, les autorités nigériennes prennent un tournant souverainiste. En 2023, les activités d'Orano à Imouraren ont été suspendues. Maïna est clair : « Il est tout à fait légitime que le Niger demande des compensations. »
Selon lui, il ne s'agit pas ici de posture politique, mais de justice et de réparation pour des décennies de dommages subis.
L'expert estime que le Niger dispose de leviers juridiques concrets : du recours à l'arbitrage international à une plainte devant la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples.
Il rappelle : « Il s'agit d'un impératif économique et moral, fondé sur des données, des principes juridiques et une aspiration légitime à la justice. »
La question des compensations est une question d'avenir. Sans réparation des torts du passé, il ne peut y avoir ni développement réel, ni dignité restaurée.
Drissa Traoré
La section d’appui à l’administration pénitentiaire de la mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a organisé un atelier de formation sur la numérisation et l’archivage numérique des dossiers des détenus des prisons du Nord-Kivu, jeudi 26 juin 2025.
L'organisation de la société civile dénommée "Plateforme nationale de plaidoyer et de lutte contre l'abus des drogues au Burkina Faso", a animé une conférence de presse, ce lundi 30 juin 2025, à Ouagadougou, pour évoquer "la crise liée à l'abus de la drogue au Burkina Faso". Elle préconise une approche globale, inclusive et humaine pour venir à bout du phénomène.
Pour les acteurs de la Plateforme, la situation de la consommation de la drogue au Burkina Faso est à un point critique. Et le système actuel, principalement axé sur la répression, a montré ses limites. Malgré les efforts de l'État, la réponse demeure insuffisante face à l'ampleur du phénomène.
La Plateforme nationale de plaidoyer et de lutte contre l'abus de la drogue au Burkina Faso signale un manque d'encadrement généralisé et l'insuffisance de personnel formé pour offrir des soins adaptés. Par conséquent, cela met en péril toute stratégie durable.
Toutefois, la Plateforme a salué l'adoption du tout premier Plan stratégique national de lutte contre la drogue, fruit du travail collaboratif entre les autorités et les acteurs de terrain sous le leadership du Secrétariat permanent du Comité national de lutte contre la drogue.
Cependant, ont déclaré les conférenciers, pour que ce Plan soit une réalité tangible, un engagement fort du gouvernement et de ses partenaires est indispensable. Par conséquent, elle appelle à une mobilisation urgente de ressources pour : renforcer les actions de prévention et de réhabilitation ; mettre en œuvre des programmes de réduction de risques adaptés aux réalités du terrain et respectueux des droits humains.
En outre, la Plateforme nationale de plaidoyer et de lutte contre l'abus de la drogue au Burkina Faso propose une révision du code des drogues pour mieux intégrer la dimension santé publique et droit.
Cette rencontre de cette OSC de lutte contre l'abus de la drogue avec la presse entre dans le cadre de la journée mondiale de la lutte contre la drogue, commémorée tous les 26 juin. Cette année, elle a été placée sous le thème "Les preuves sont là : Investissons dans la prévention". L'OSC nationale de la lutte contre l'abus de la drogue l'a placé sous le sceau du soutien aux personnes dépendantes des drogues plutôt que la punition.
Parce que, a expliqué le Secrétariat général de la Plateforme, Charles Somé, plus de 50 ans que l'approche répressive est implémentée mais les résultats ne suivent pas. "Il faut aller vers la sensibilisation, l'éducation", a-t-il conseillé. Pour lui, on doit faire la part des choses entre le narcotrafiquant et celui qui est dépendant de la drogue, donc malade.
"La guerre que nous menons pour notre souveraineté sera vaine si une partie de la population, notamment les jeunes, se retrouvent en situation d'addiction sans accompagnement adéquat. Le combat contre l'abus de la drogue n'est plus seulement sanitaire ou sécuritaire, il est profondément sociétal", a-t-il fait savoir.
Par conséquent, a-t-il poursuivi, changer de cap devient une urgence. "Il est temps d'agir autrement. Seule une approche globale, humaine et inclusive permettra de répondre efficacement à cette crise silencieuse et de construire un avenir plus sain et plus sûr pour l'ensemble de la population burkinabè.
Plus tôt dans la journée, la Plateforme a tenu un atelier de sensibilisation et de renforcement des compétences des acteurs intermédiaires sur la réduction des risques, le VHI/TB et autres co-morbidités et la promotion des droits humains.
Obissa Juste Mien
Lefaso.net
Pourquoi la vaccination contre la rougeole importe plus que jamais
Le monde fait face à une résurgence inquiétante de l'hésitation vaccinale. La désinformation et la méfiance ont conduit à une baisse des taux de vaccination tant pour la COVID-19 que pour les immunisations infantiles de routine. Pour l'année 2022 seulement, près de 22 millions d'enfants dans le monde n'ont pas reçu première dose du vaccin contre la rougeole, inversant des années de progrès (OMS 2023). Les pays en développement sont particulièrement susceptibles à ces crises étant donné la relative faiblesse de leurs systèmes de santé.
La rougeole est une maladie virale hautement contagieuse et reste une cause majeure de décès chez les enfants de moins de cinq ans dans le monde. Le virus peut affaiblir considérablement la mémoire immunitaire de l'organisme, rendant la guérison plus difficile et accroissant la vulnérabilité à d'autres maladies (Mina et al. 2015, 2019). Cette immunosuppression peut persister pendant des mois, voire des années après la guérison.
En revanche, le vaccin contre la rougeole offre une immunité sûre et efficace sans déclencher cette réinitialisation immunitaire. Il protège contre la rougeole et aide à préserver l'immunité plus large acquise par les enfants lors d'infections ou vaccins antérieurs. Ainsi, la vaccination contre la rougeole offre effectivement une double défense, prévenant une maladie mortelle tout en protégeant le système immunitaire d'un ensemble de vulnérabilités dans le futur.
Dans ce contexte, il est essentiel d'appréhender les effets bénéfiques la vaccination contre la rougeole dans leur totalité, en particulier dans les contextes ou les ressources sont limitées. Ici, nous évaluons l'impact à long terme du Programme National de Vaccination Commando (PVC) de 1984 au Burkina Faso. Nous trouvons une baisse notable de la mortalité infantile ainsi que des améliorations significatives des parcours scolaires, de l'emploi formel ainsi que de la productivité agricole. Ces résultats soulignent l'importance de l'immunisation de routine comme pierre angulaire des politiques de santé publique et de développement économique.
Etudes des effets à long terme d'une campagne de vaccination de masse au Burkina Faso
En 1984, le Burkina Faso a lancé une campagne extraordinaire pour secourir son programme de vaccination de routine en manque plutôt de succès. Avec un fort soutien politique du gouvernement du Président Sankara et l'appui de partenaires internationaux, le pays a mis en œuvre le PVC. Cet effort national de deux semaines a permis de vacciner plus d'un million d'enfants contre la rougeole, la méningite et la fièvre jaune.
Le programme a eu succès inédit : le taux de couverture vaccinale est passé de 17% à 77% en un peu plus de deux semaines, ce qui était impressionnant pour dire le moins. La mise en œuvre du PVC en elle-même était innovante : le gouvernement a mobilisé des ressources militaires et paramilitaires, réaffecté le personnel de santé, et rapidement distribué les vaccins grâce à une coordination centralisée. Le gouvernement a également investi massivement pour encourager la demande—utilisant la radio, des affiches et des spectacles locaux pour sensibiliser les populations sur les bienfaits de la vaccination. Ces efforts ont permis de surmonter les contraintes tant du côté de l'offre que de la demande qui avaient entravé les programmes de vaccination jusqu'alors.
Les enfants âgés de neuf mois à six ans étaient éligibles pour la vaccination contre la rougeole. Parce que l'intensité de la campagne variait entre les provinces, et que l'âge déterminait l'éligibilité, le déploiement a créé des différences notables dans l'exposition à la vaccination en fonction de la géographie et des cohortes d'âge. Ce déploiement—où certains enfants étaient exposés purement en raison de date et lieu de naissance—forme la base de notre stratégie empirique. Bien que le PVC comprît des vaccinations contre la fièvre jaune et la méningite en plus de la rougeole, la variation marginale de la couverture due à l'éligibilité vient principalement du vaccin contre rougeole. Les cohortes éligibles et non éligibles avaient un accès similaire aux deux autres vaccins. De plus, les analyses placebo comparant les cohortes plus âgées (1966-1971) et partiellement exposées (1972-1977) ne révèlent aucune différence significative, soutenant davantage que les effets à long terme que nous documentons sont attribuables à la vaccination contre la rougeole.
Pour estimer les effets à long terme de la vaccination contre la rougeole, nous utilisons une stratégie de différence-en-différences, suivant Duflo (2001). Spécifiquement, nous comparons les individus nés dans les cohortes d'âge éligibles (1978-1983) aux cohortes légèrement plus âgées et non éligibles (1966-1977), et exploitons les différences d'intensité de la vaccination contre la rougeole entre les provinces L'approche nous permet d'isoler les effets causaux de la vaccination des tendances séculaires et des caractéristiques régionales.
Nous assemblons de multiples sources de données représentatives au niveau national : l'Enquête Démographique et de Santé de 1993, le recensement général de la population et de l'habitat de 1985, et l'Enquête Agricole Permanente de 2010 à 2014. Prises en ensemble, ces données nous permettent de tracer l'effet de la vaccination depuis l'enfance jusqu' à l'âge adulte, notamment les effets sur la santé (mortalité infantile), la scolarisation, la participation au marché du travail formel et la productivité agricole.
Vaccination contre la rougeole : Un investissement durable dans le capital humain
Nos résultats, consignés dans la Figure 1, démontrent que les bénéfices de la vaccination contre la rougeole s'étendent bien au-delà de la réduction immédiate de la mortalité infantile, façonnant les opportunités à long terme.
Santé et réduction de la mortalité : Dans les provinces avec une intensité de vaccination élevée, le taux de mortalité des moins de cinq ans a diminué de 16%, correspondant à 47 décès d'enfants en moins pour 1 000 naissances vivantes. Cette réduction reflète l'effet remarquable du vaccin contre la rougeole sur la santé.
Education : Les enfants vaccinés avaient non seulement plus de chances de survivre, mais aussi plus de chances d'atteindre un niveau d'éducation plus élevé. L'exposition au vaccin contre la rougeole a augmenté les taux d'inscription et d'achèvement de l'école primaire de 12% et 14%, respectivement. Au-delà donc de l'amélioration de la santé physique, le vaccin a eu un effet sur les trajectoires éducatives à long terme. En effet, en améliorant la santé, la vaccination a probablement permis aux enfants de commencer l'école à temps, de s'absenter moins pour des raisons de maladie, et à progresser avec moins d'interruption.
Marché du travail formel : Les bénéfices se sont étendus à l'âge adulte, avec les individus vaccinés 11% plus susceptibles de travailler dans le secteur formel. Dans un contexte où les emplois formels offrent de meilleurs salaires, conditions de travail et protections sociales, la vaccination a effectivement ouvert les portes à des opportunités économiques supérieures.
Productivité agricole—un moteur économique inattendu : Ce qui ressort dans notre contexte est l'étendue des résultats. De nombreuses études se concentrent étroitement sur les revenus ou la scolarisation. Nous documentons les gains non seulement dans l'emploi du secteur formel mais aussi en agriculture—un secteur qui reste essentiel dans l'économie de nombreux pays en développement. Les individus vaccinés ont obtenu des rendements agricoles de 6-9% plus élevés que leurs homologues non vaccinés. Il est à noter que ce gain de productivité n'a pas résulté de la réduction de la taille des parcelles, de l'utilisation de plus d'intrants, ou de l'intensification des temps de travail. Les données suggèrent plutôt une amélioration de l'efficacité du travail agricole—a temps de travail identique, des agriculteurs en meilleure santé produisent plus, toutes choses égales par ailleurs. Cela correspond aux modèles économiques existant sur les relations entre la santé physique à l'efficacité du travail (Bliss et Stern 1978, Strauss 1986). Dans nos données, la vaccination n'a pas augmenté le nombre d'heures travaillées, elle a plutôt amélioré la valeur de ces heures.
Dans l'ensemble, ces effets à long terme renforcent une idée centrale en économie du développement : les interventions de santé dès la petite enfance peuvent façonner les trajectoires d'opportunités tout le reste de la vie des individus.
Une intervention très rentable
Pour quantifier ces rendements, nous avons conduit une analyse coût-bénéfice du PVC, comparant les coûts du programme aux gains monétaires tirés des revenus de l'emploi formel et de la production agricole. Les résultats présentés dans la Figure 2 sont édifiants :
• Les ratios coût-bénéfice vont de 3:1 à 82:1, en fonction des hypothèses les plus conservatrices aux plus optimistes (mais plausibles) concernant les coûts du programme et les taux d'actualisation.
• Taux de rendement internes entre 9% et 43%.
• Même sous les hypothèses les plus conservatrices, chaque dollar dépensé rapporte au moins trois dollars de valeur économique.
Ces chiffres sont conservateurs, car ils excluent d'autres bénéfices plausibles tels que des réductions des dépenses de santé, une santé adulte améliorée et des gains intergénérationnels.
Ces résultats soulignent que même de modestes interventions de santé dès la petite enfance, lorsqu'elles sont menées efficacement, peuvent générer des dividendes économiques substantiels. En l'occurrence, la vaccination contre la rougeole a entrainé des améliorations durables des revenus et de la productivité, ce qui est appréciable dans des environnements où d'autres formes d'investissement en capital sont limitées. Bien que l'objectif principal de la campagne fût d'améliorer la santé publique, ses effets en aval soulignent les retombées plus larges de l'investissement dans la santé de la petite enfance.
Implications
Notre recherche vient s'ajouter au nombre croissant de preuves sur les bénéfices durables des investissements de santé de la petite enfance, et offre aussi des perspectives particulières. Premièrement, contrairement à la plupart des travaux antérieurs axés sur des environnements à haut revenu ou des programmes localisés, notre analyse s'appuie sur une campagne nationale dans un pays à faible revenu. Deuxièmement, nous étendons la perspective au-delà de l'éducation formelle et l'emploi salarié pour documenter des gains en agriculture—un secteur critique et sous-examiné dans ce genre d'études.
Les résultats convergent vers une conclusion simple mais puissante : la vaccination à grande échelle peut transformer des vies, des économies et l'avenir. Alors que l'hésitation a l'egard des vaccins s'accroit et que les pressions budgétaires augmentent, ce cas historique rappelle à point nommé l'enjeu—et les bénéfices—quand les gouvernements et leurs partenaires priorisent les interventions de santé de la petite enfance.
Références
Bliss, C. and Stern, N., 1978. Productivity, wages and nutrition : Part I : the theory. Journal of Development Economics, 5(4), pp.331-362.
Bliss, C. and Stern, N., 1978. Productivity, wages and nutrition : Part II : Some observations. Journal of Development Economics, 5(4), pp.363-398.
Daramola, R., Hossain, S.M., Kazianga, H. and Ncharé, K., 2025. The Lasting Effects of Early Childhood Interventions : The National Vaccination Commando Program in Burkina Faso. Manusript](https://drive.google.com/file/d/1e3PFkgYDHfhUrVji7m1GePTi4GQKmOYO/view)
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Richard Daramola, Md Shahadath Hossain, Harounan Kazianga & Karim Ncharé
Traduit de l'Anglais de : Childhood vaccine Health Childhood vaccinations have transformative lifelong benefits
Les évêques du Togo condamnent les violences qui ont marqué le Togo les journées des 26, 27 et 28 juin 2025. Ils l'ont fait savoir dans une déclaration en date du 30 juin 2025, à l'issue de leur 139e session ordinaire.
Pour les hommes de Dieu, ces violences sont inacceptables et insoutenables, quels qu'en soient leurs origines, leurs auteurs ou leurs justifications. Les prélats togolais sont convaincus que la banalisation des principes fondamentaux de toute religion, culture et civilisation, conduit inexorablement au chaos. De même, s'entêter à voir le vrai et à faire croire le faux est une violence morale qui brise la cohésion.
Ils s'inclinent "respectueusement" devant la mémoire de tous les compatriotes qui ont été fauchés dans ces vagues de violences et présentent leurs sincères condoléances aux familles éplorées.
Faut-il le rappeler, le Togo a été secoué du jeudi 26 au samedi 28 juin 2025 par des manifestations. Les manifestants dénoncent des arrestations de figures critiques, la hausse du prix de l'électricité et une réforme constitutionnelle controversée. Cela a occasionné sept morts et plusieurs blessés, selon Togo actualités.
Lefaso.net
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