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Diplomacy & Defense Think Tank News

Culture, Festival du Cinéma de La Valette

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 30/05/2016 - 02:00
La Valette accueille la deuxième édition du festival du cinéma du 3 au 11 juin.

Hans-Gert Pöttering im Interview: 40 Jahre Europäische Volkspartei

Konrad Adenauer Stiftung - Mon, 30/05/2016 - 00:00
Heute feiert Europas christdemokratische Partei ihr 40-jähriges Bestehen. Im rbb Inforadio sprach Hans-Gert Pöttering über die aktuellen Herausforderungen.

100 Jahre nach der Schlacht um Verdun: Deutsch-französische Wege nach Europa

Konrad Adenauer Stiftung - Sun, 29/05/2016 - 00:00
In Verdun treffen sich Bundeskanzlerin Merkel und Staatspräsident Hollande an historischer Stätte. Zuvor erschlossen sich KAS-Stipendiaten die Kampfgebiete.

Colloque international : Le djihadisme transnational, entre l'Orient et l'Occident

Institut Montaigne - Fri, 27/05/2016 - 20:21
Date: Mardi 31 Mai 2016Description: Mardi 31 maiPrésentation Henri de Castries, Président de l’Institut MontaigneMichel Wieviorka, Président de la Fondation Maison des sciences de l‘hommeFarhad Khosrokhavar, Directeur de l’Observatoire des radicalisation, FMSH / EHESSHosham Dawod, Directeur-adjoint de l’Observatoire des radicalisation, FMSH / CNRSPierre Conesa, Directeur-adjoint de l’Observatoire des radicalisation, FMSH Radicalisation, violence et déradicalisation (I)Président de séance: Michel WieviorkaLes nouveaux profils de djihadistes – Farhad KhosrokhavarFemmes occidentales dans le djihad : un engagement contre-intuitif ? –Géraldine CasuttLes combattants européens dans le conflit syrien : évolution, types et conséquences – Peter NeumannLes attentats de 2015-2016 en Europe vus par les djihadistes français – Hugo Micheron Radicalisation, violence et déradicalisation (II)Président de séance : Peter NeumannApproche clinique de la radicalisation en France –Fethi BenslamaPolitique, religion et subjectivité dans le processus de (dé)-radicalisation – Bartolomeo Conti Recherche-action, déradicalisation, prison : retour d’expérience – Ouisa KiesComparer la radicalisation djihadiste en Europe et aux États-Unis – Lorenzo VidinoA confirmer – Shiraz Maher Global VS local (I)Président de séance : Khalil Al-AnaniLes mutations du terrorisme et des terroristes en Occident depuis les années 1990 –Alain BauerDaech, le risque transnational et global – Hamza Shareef Le Kurdistan irakien : terre d’international-djihad. D’Ansar al Islam à Daech – Adel BakawanBoko Haram : une énigme djihadiste au Nigéria – Marc-Antoine Pérouse de Montclos Global VS local (II)Président de séance : Saoud El MawlaLe djihadisme transnational dans le Sinaï : le Wilayat Sinai – Khalil Al-AnaniLe djihad transnational en Afghanistan et au Pakistan – Jean-Luc RacineLe Pakistan, nouvelle frontière de l’organisation de l’État islamique – Clément ThermeLe djihad russe exporté : l’insurrection du nord Caucase et la Syrie – Ekaterina Sokirianskaia Mercredi 1er juinLes ressources idéologiques et intellectuelles du djihadismePrésident de séance : Jean-Pierre DozonPenser la relation transnationale : le cas du djihadisme – Bernard RougierLe discours global de Daech : sources et contexte –Haider Saeed MerzahLes ressources intellectuelles de Daech –Hosham DawodVers une autonomisation du djihadisme ? Quelle porosité idéologique, sociologique et politique entre salafisme quiétiste et djihadisme contemporain ? – Mohamed-Ali AdraouiLe salafisme et ses différentes configurationsPrésident de séance : Jean-Luc RacineLes djihadistes sont-ils vraiment des salafistes ? – Olivier Roy Le salafisme djihadiste libanais : un phénomène de radicalisation communautaire– Saoud El MawlaLa radicalisation, le sectarisme et le « problème sunnite » en Irak – Harith Hasan Al-QaraweeLe Hamas et les salafistes djihadistes : entre affrontement idéologique et convergence d’intérêts ponctuels – Leïla Seurat Variations nationales dans le djihad transnationalPrésident de séance : Marc-Antoine Pérouse de MontclosLa séduction du califat. Considérations à partir du cas italien – Stefano AllieviLe développement du djihadisme dans le contexte danois – Ann-Sophie HemmingsenFaire face à la quatrième vague de combattants étrangers. Qu’est-ce qui conduit les Européens en Syrie et vers Daech ? Aperçu du cas belge – Rik CoolsaetDjihad allemand ? Combattants étrangers, kamikazes et mouvements salafistes – Daniel KoehlerLes nouvelles stratégies militaires du djihadismePrésident de séance : Michel FoucherPersistance et élargissement : la stratégie militaire de l’Etat islamique – Omar AshourEsquisse d’une anatomie de Daech –Hisham Al-HashimiDoctrines et stratégies combattantes des mouvances djihadistes – Philippe MigauxEngagement djihadiste et engagement militaire : continuités et ruptures – Elyamine Settoul Jeudi 2 juinSynthèse et conclusion du colloqueRésumé: Le phénomène djihadiste touche tous les continents et, mis à part l’Amérique latine, aucune région ne semble désormais lui échapper. Une trentaine de chercheurs dont les travaux portent sur l’Europe, l’Amérique du nord, le Moyen-Orient, l’Asie, l’Afrique du  nord  et  subsaharienne  participeront  à  cette  manifestation  scientifique.  Réunir autant de spécialistes du djihadisme relève d’une volonté de mettre face à face des chercheurs travaillant sur l’Orient et l’Occident, et d’éclairer leur interaction dans un monde globalisé, où ce qui se passe en Syrie, en Irak, en Afghanistan, en Libye, etc., affecte l’Europe via le djihadisme, et où le drame des pays touchés par l’islamisme radical  engendre  des  conséquences  migratoires  dramatiques  pour  des  millions  de personnes. Sera aussi abordée la manière dont la montée de l’islamisme radical en Europe alimente en retour des conflits extra-européens.Sociologues, anthropologues, politistes et psychologues tenteront de rendre intelligible le phénomène djihadiste, en se focalisant sur ses causalités multiples, tant économiques que sociales et politiques, ainsi que sur ses acteurs et ses réseaux

Rita E. Hauser Steps Down as IPI Chair

European Peace Institute / News - Fri, 27/05/2016 - 20:18

After 23 years of service, Rita E. Hauser was honored this week during a ceremony at the International Peace Institute after stepping aside as IPI Chair of the Board. Professor Michael W. Doyle, Director of Columbia University’s Global Policy Initiative, became interim chair. Dr. Hauser expressed her gratitude to the assembled IPI staff in front of the IPI’s library on the 4th floor, which was dedicated to her.

During his remarks, IPI President Terje Rød-Larsen lauded Dr. Hauser for her dedication to peace and security, and to IPI. Playing off one of Dr. Hauser’s oft-repeated remarks about the organization as “the little mouse that roared,” Mr. Rød-Larsen noted that, during her tenure, IPI has grown to be more of a lion, with 50 staff in three offices.

In his brief remarks, Professor Doyle added that he admired Dr. Hauser’s leadership and for being what he called the “queen of tough love.” Dr. Hauser remains deeply involved in Middle East affairs and civil society including through the Hauser Center for Nonprofit Organizations at Harvard University.

Ne pas se tromper dans le combat contre le racisme

IRIS - Fri, 27/05/2016 - 17:27

En sous-entendant que Didier Deschamps n’aurait pas pris dans sa sélection de 23 joueurs pour l’Euro 2016 Karim Benzema et Hatem Ben Arfa en raison de leurs origines maghrébines, Éric Cantona a créé indubitablement le buzz. Mais il a surtout desservi la cause de la lutte contre le racisme et la discrimination.

Ses accusations ne résistent pas à l’examen. Didier Deschamps a soutenu Benzema contre vents et marées après l’éclatement de l’affaire de la sextape ; cela le lui a même été reproché. Il avait maintenu sa confiance en Benzema entre l’Euro 2012 et la Coupe du monde 2014, alors que le joueur était en période de doute.

Deschamps a rappelé Ben Arfa en équipe de France cette saison. Lorsqu’il ne le fut pas lors des précédentes saisons, ce ne fut jamais ses qualités sportives qui étaient en cause mais d’éventuels problèmes de compatibilité avec ses coéquipiers. En le réintégrant en équipe de France, Deschamps a levé cette hypothèque. Le sélectionneur a également beaucoup insisté pour que Nabil Fekir choisisse l’équipe de France plutôt que la sélection algérienne. C’est uniquement à cause de sa blessure et de sa longue indisponibilité que Fekir n’est pas dans la liste. Il a par ailleurs appelé Adil Rami pour suppléer le forfait de Raphaël Varane.

Lorsque l’on regarde la liste des 23 joueurs retenus, on a du mal à voir une trace de racisme chez Didier Deschamps.

Dans tous les clubs qu’il a auparavant entraînés, Didier Deschamps s’est appuyé sur des joueurs de toutes origines sans qu’il n’y ait jamais la moindre évocation d’un problème de racisme.
Lorsque Cantona déclare, « Deschamps un nom très français (…) Personne dans sa famille ne se mélangeait avec quelqu’un », il dérape gravement. Cela signifierait qu’un individu qui ne provient pas de « la diversité » ne pourrait pas se mobiliser dans la lutte contre le racisme, voire même serait un peu raciste. C’est cette affirmation qui est raciste en préjugeant la réaction des individus en fonction de leurs origines.

Je suis de ceux qui auraient souhaité voir Ben Arfa intégrer la liste des 23. Je fais partie des 65 millions de sélectionneurs en France. Il y en a un seul qui l’est réellement : c’est Didier Deschamps. Il le fait en tenant compte de multiples paramètres : l’origine ethnique des joueurs n’est pas de ceux-là. Il est certain que parmi les 65 millions de sélectionneurs qui ne voulaient pas voir Benzema et/ou Ben Arfa en équipe de France, il y a un certain nombre de racistes. Mais ce n’est pas pour leur faire plaisir que Deschamps a pris sa décision. Comment penser qu’il puisse se priver d’un talent qui augmenterait ses chances d’un meilleur parcours ? Il a démontré dans le passé que son pragmatisme n’a d’égal que sa soif de gagner.

Je suis de ceux qui admirent Cantona et regrettent qu’il n’ait pas participé à l’Euro 96 et à la Coupe du monde 98, où la France a quand même gagné sans lui. Il s’est souvent lancé dans de nobles combats. Là, il dessert la cause qu’il prétend servir.

Qu’il ait des comptes personnels à régler avec Didier Deschamps, avec l’équipe de France qu’il a souvent déclaré ne pas soutenir, ne lui permet pas d’aggraver les divisions entre Français et les tensions interethniques.

La lutte contre le racisme et les discriminations consiste à être intraitable lorsque des faits réels sont avérés et non pas à susciter des polémiques inutiles sur fond de théorie du complot.

Obama à Hiroshima : une réaffirmation des liens étroits entre le Japon et les Etats-Unis

IRIS - Fri, 27/05/2016 - 14:38

Barack Obama est le premier président américain à se rendre à Hiroshima. Des excuses ou des regrets ayant été exclus, comment doit-on considérer la visite de Barack Obama qui cherche aussi à marquer positivement la fin de son mandat ? Cette initiative ne va-t-elle pas finalement raviver les plaies et les débats autour de l’utilisation de la bombe atomique le 6 août 1945 ?
Il a fallu attendre 1974 et la visite de Gerald Ford pour qu’un président américain en exercice se rende au Japon, et donc quatre décennies de plus pour que son successeur visite Hiroshima et son très emblématique Mémorial de la Paix. Il s’agit donc d’une visite historique, qui s’inscrit dans la volonté de Barack Obama de marquer sa dernière année à la Maison Blanche de symboles fort, de l’accord avec l’Iran à le levée de l’embargo sur les ventes d’armes au Vietnam, en passant par le rétablissement de relations diplomatiques avec Cuba. En ce sens, présenter des excuses était exclu, d’abord parce que ce serait une remise en cause de la version officielle aux Etats-Unis, et donc un soutien aux thèses révisionnistes (Obama a clairement rappelé que cette question appartient aux historiens), et ensuite parce que cela supposerait que le Japon doive de son côté présenter des excuses pour l’attaque sur Pearl Harbor et plus encore pour les crimes de guerre de l’armée impériale. Il s’agit là d’un sujet hautement sensible, et la Maison Blanche connaissait les limites de l’exercice. Pas de repentante donc, même si nous noterons que la simple présence d’Obama dans ce lieu très symbolique, son discours pacifiste, l’évocation de la « mort tombée du ciel » et des victimes innocentes sont un geste très fort.

Quels sont les enjeux de ce déplacement au-delà de son aspect symbolique ? Washington et Tokyo cherchent-ils à renforcer leurs liens stratégiques pour faire face aux ambitions chinoises en Asie ?
Il s’agit plus d’une réaffirmation que d’un renforcement, les liens étant déjà très étroits. D’ailleurs, l’un des moments les plus importants du discours d’Obama est celui qui fait référence au fait que d’anciens adversaires sont non seulement devenus des partenaires, mais aussi et surtout de proches amis. Un message clair qui illustre la relation entre les deux pays dans un climat d’inquiétude face à la montée en puissance chinoise, et qui dans le même temps illustre la doctrine Obama en matière de politique étrangère, avec une volonté de tourner des pages douloureuses pour proposer de nouveaux partenariats. Le Japon est le meilleur exemple, avec l’Allemagne dans une moindre mesure, de cette capacité de Washington à avoir transformé d’anciens ennemis en amis et alliés. Le rappeler à Hiroshima, qui reste omniprésent dans les débats mémoriels au Japon, était important.

La menace que représente l’arme nucléaire est au cœur de la visite du président américain. Où en est aujourd’hui la perspective d’un monde dénucléarisé appelé par les vœux d’Obama ? N’est-ce pas simplement de la rhétorique alors que les tensions nucléaires sont ravivées en Europe par l’installation d’un système balistique américain en Roumanie ?
Il s’agit d’un des grands chantiers, inachevés, des deux mandats de Barack Obama. Rappelons le discours de Prague de 2009, dans lequel il appelait déjà à la dénucléarisation totale, les accords avec Moscou, et le Prix Nobel de la Paix qui récompensait ses intentions (plus que ses actions). Il y a dans ce discours de Hiroshima une résonance à celui de Prague, notamment quand le président américain met l’accent sur l’inutilité de l’arme nucléaire. Ses convictions sont profondes sur ce sujet, il profite de sa dernière année au pouvoir pour le rappeler, comme pour laisser un héritage à celui ou celle qui lui succédera. Malgré cela, la réalité du désarmement nucléaire se heurte aux stratégies des grandes puissances et à un environnement sécuritaire qui ne s’y prête pas. En ce sens, les engagements de Barack Obama, aussi louables fussent-ils, resteront sans effet encore quelques années au moins.

Barthélémy Courmont récemment publié deux ouvrages sur le sujet : Le Japon de Hiroshima. L’abîme et la résilience (Vendémiaire, 2015) et Mémoires d’un champignon. Penser Hiroshima (Lemieux éditeur, 2016).

Public Debate: ‘The future of the EU and Greece: Challenges and Perspectives’, 08/06/2016

ELIAMEP - Fri, 27/05/2016 - 14:11

On Wednesday 8 June 2016, the Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP) will organise the public debate: ‘The future of the EU and Greece: Challenges and Perspectives’. The event will take place in Aegli Zappeiou (Olympia Hall) in the context of the New Pact for Europe Programme.  Its working language will be Greek. More information is available on the Greek version of our website.

 

Dr Thanos Dokos comments on DW on the visit of President Putin in Greece, 27/05/2016

ELIAMEP - Fri, 27/05/2016 - 13:30

Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos gave an interview on Deutsche Welle analysing the visit of President Vladimir Putin in Greece. You can read here the article (in Greek).

Le Monde – Réforme, méthode et démagogie

Fondapol / Général - Fri, 27/05/2016 - 13:00

Chronique de Vincent Giret parue dans Le Monde le 27 mai 2016, dans laquelle il renvoie à la note de la Fondation pour l'innovation politique Gouverner pour réformer : Éléments de méthode de Erwan Le Noan et Matthieu Montjotin.

Cet article Le Monde – Réforme, méthode et démagogie est apparu en premier sur Fondapol.

¿Es España un Estado miembro especialmente incumplidor en la implementación de la legislación europea?

Real Instituto Elcano - Fri, 27/05/2016 - 12:01
ARI 41/2016 - 26/5/2016
Javier Arregui
A partir de evidencia empírica comparada se cuestiona la idea de que España es un caso atípico negativo a la hora de aplicar internamente las normas jurídicas europeas.

R2P - Responsibility to Protect: Verantwortung in der Krise

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 27/05/2016 - 00:00
Die Weltgemeinschaft will Zivilisten im Krieg schützen. Doch der Syrien-Krieg zeigt, dass das schwer sein kann. Über die Gründe diskutierten Experten in Berlin.

Le populisme vulgaire et diffamatoire est-il la nouvelle norme du Parti républicain ?

IRIS - Thu, 26/05/2016 - 18:17

En 1954, Dwight D. Eisenhower, général et héros militaire devenu président (républicain) des États-Unis, déclarait : « Si d’aventure un parti politique tentait d’abolir le système de sécurité sociale, l’assurance chômage ou la législation du travail …, alors il disparaitrait de notre échiquier politique. Bien sûr, il y a un petit groupe de marginaux qui pensent qu’on peut faire ça… Mais ils sont négligeables et stupides »[1]. Un demi-siècle plus tard, il est frappant de s’apercevoir que ce « petit groupe de marginaux » semble être devenu la voix dominante du Parti républicain. Il convient alors de se demander si la sombre prévision d’Eisenhower va se réaliser ; si le Grand Old Party (GOP) est réellement en voie d’extinction.

Cruz, l’alternative ?

Avant que l’ascension de Trump ne l’oblige lui aussi à mettre un terme à ses ambitions présidentielles, Ted Cruz était souvent décrit comme l’alternative au populisme de Donald Trump. Les médias de masse, américains comme français, en reprenant ce message, ne faisaient que relayer un élément de langage de la campagne Cruz sans le questionner. Une simple comparaison de leur programme officiel remet en question ce statut d’ « alternative » : entre autres, les deux veulent rétablir le droit du sang, renforcer le mur et la surveillance à la frontière mexicaine, abroger l’intégralité de l’Obamacare, et protéger le droit de porter une arme (deuxième amendement de la Constitution). Cruz allait même souvent plus loin que Trump sur le plan institutionnel, réclamant systématiquement de renforcer le pouvoir des Etats pour affaiblir l’Etat fédéral. En résumé, Cruz était au mieux un corollaire de Trump, au pire un ersatz. Et pourquoi préférer la copie à l’original ?

Surtout, distiller l’idée que Cruz est l’alternative à Trump, c’est insinuer que ce dernier serait un épiphénomène, une anomalie éphémère, et que le GOP n’a rien à se reprocher, donc aucune introspection à faire. Mais il n’en est rien. Au-delà de Cruz et Trump, Ben Carson trouvait lui qu’un président américain ne pouvait pas être musulman, pendant que Jeb Bush, supposé modéré, refusait d’accueillir les réfugiés syriens non-chrétiens. Cruz, Trump, Carson et avant eux Sarah Palin : au fond, le nom importe peu. Tous témoignent d’une évolution structurelle du Parti républicain ; d’un parti qui n’est plus le parti centriste et réformateur incarné par Eisenhower, Nixon et Bush Senior – en témoignent les scores faméliques des candidats de cette mouvance aux primaires républicaines, notamment John Kasich. Dès lors, Trump est certes l’illustration paroxysmique de l’évolution du GOP au cours des trente dernières années ; mais il n’est pas apparu ex nihilo. Il s’est nourri d’un terreau fertile, un terreau préparé depuis au moins 1994 par les élus républicains les plus en vue. Et qui ne les dérangeait pas, avant qu’il ne leur échappe.

Incompétence, ignorance, diffamation : le tiercé gagnant ?

En 2012, les chercheurs spécialistes des institutions américaines, Thomas Mann et Norm Ornstein[2] rompaient avec l’habituel retenue des publications académiques en écrivant dans le Washington Post que le GOP était devenu « un cas unique d’insurrection dans la politique américaine ; idéologiquement extrême, méprisant le compromis, insensible à l’interprétation conventionnelle des faits, des preuves et de la science, il méprise la légitimité de ses opposants politiques »[3].

Une grille de lecture désabusée – voire fataliste – invoquerait la symétrie des maux : certes ce parti n’est pas reluisant, mais l’autre ne vaut probablement pas mieux. Cela ne résisterait pas à l’analyse. Il est vrai que le Parti démocrate pratique la « politics as usual », soutenant des figures familières fortement liées aux institutions du parti et qui, quand il faut obtenir un accord bipartisan, symbolisent le compromis. Ce fonctionnement peut paraître dépassé et obscur, mais là n’est pas la question. Le Parti républicain, de son côté, montre une capacité à faire émerger des figures de plus en plus démagogues, qui revendiquent précisément leur manque de compétences politiques, voire leur ignorance, comme un gage d’authenticité, et qui n’hésitent pas à user de diffamation si cela leur permet d’obtenir le pouvoir.

Le résultat de cette « antipolitique », comme la nomme David Brooks[4], se voit par exemple dans le dossier du successeur d’Antonin Scalia à la Cour Suprême : avant même que Barack Obama ne propose qui que ce soit, les sénateurs républicains avaient annoncé qu’ils refusaient ne serait-ce que d’auditionner le candidat du président, peu importe ses qualifications. Motif : 2016 est une année électorale et il convient de laisser ce choix au prochain président. Passons outre le fait que le fonctionnement de la Cour Suprême est traditionnellement jugé trop important pour être tributaire des cycles électoraux. Passons outre également que six juges ont été nommés à la Cour Suprême pendant une année de présidentielle depuis 1900 – le dernier étant le juge Kennedy, nommé par Ronald Reagan et confirmé par un Congrès démocrate en février 1988. Au bout du compte, l’obstruction républicaine sur ce dossier signifie qu’ils préfèrent que cette décision cruciale pour l’ensemble du pays soit prise par… le président Donald Trump, un ennemi déclaré des institutions de Washington. Et Mann et Ornstein de conclure : « Quand un parti s’éloigne à ce point du mainstream, il est quasi impossible pour le système politique de s’atteler de manière constructive aux défis auxquels le pays est confronté ».

Une fuite en avant devenue incontrôlable

Et pourtant, sur la plupart des sujets épineux, le Parti républicain continue de refuser de même considérer des compromis avec l’opposition. Dans un discours particulièrement crû, Barack Obama a bien illustré cette antipolitique républicaine : « Comment peut-on être choqué ? [Trump], souvenez-vous, était convaincu que j’étais né au Kenya – il ne voulait pas lâcher le morceau. Et ce même establishment républicain, il ne disait rien. Tant que c’était dirigé contre moi, ça leur allait. Ils le trouvaient sympa et voulaient tous son soutien »[5]. Il est vrai que Paul Ryan a aujourd’hui beau jeu de dénoncer Trump, mais pas la rhétorique du Tea Party, qui lui a ouvert la voie ; John McCain méprise Trump mais avait choisi comme colistière en 2008 Sarah Palin, qui s’était distinguée par son ignorance et qui soutient vigoureusement… Donald Trump ; enfin, Mitt Romney a certes dénoncé la misogynie de Trump mais avait, en 2012, chaleureusement accueilli son soutien et loué sa compréhension « extraordinaire » de l’économie. Incapable de choisir entre ses pires instincts et ses principes traditionnels, le GOP a lui-même créé les conditions du succès de Trump pendant plus d’une décennie. En lançant le message qu’on peut dire tout et son contraire sans se préoccuper des faits, qu’on peut simplement nier les preuves scientifiques, que le compromis est une trahison, le Parti républicain a joué avec le feu. Dans cette optique, l’opposant politique n’est pas simplement en désaccord avec nous et ne souhaite pas simplement adopter une approche différente ; il devient un ennemi qui conduit le pays à la crise et à sa perte.

Dès lors, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un de plus diffamatoire, plus outrancier et plus incivique émerge. Là encore, Barack Obama a des mots forts : « Quand vous faites fi des réalités, des faits, de la civilité en avançant vos arguments, vous vous retrouvez avec des candidats qui sont prêts à dire n’importe quoi … Et quand vous dites non à toutes mes propositions ou celles des démocrates, alors vous n’avez d’autre choix que de devenir déraisonnable… Dans ce cas, vous ne devriez pas être surpris que votre parti n’ait finalement rien à proposer » (ibid.).

Une nouvelle norme qui appelle un renouveau intellectuel

Le dilemme est de taille pour nombre de républicains modérés : soit soutenir un candidat qu’ils rejettent, sur le fond comme sur la forme, pour que leur parti ait une chance en novembre ; soit acter leur opposition à l’évolution populiste du GOP et ainsi risquer sa division. En somme, ils doivent choisir entre leur parti et leurs convictions. Ou décider qui ils détestent le plus : Donald Trump ou (probablement) Hillary Clinton. Le malaise est palpable dans les rangs républicains. Certains recourent à leur inventivité rhétorique, comme la sénatrice Kelly Ayotte, qui a affirmé qu’elle soutiendrait (« support ») M. Trump mais qu’elle ne l’appuierait pas (« endorse »)[6]. D’autres sont moins ambigus, comme Tony Fratto, porte-parole adjoint de la Maison Blanche sous George W. Bush, qui a twitté : « Jamais jamais jamais jamais jamais, sous aucunes circonstances, tant que je respirerai, jamais Trump »[7]. D’autres, enfin, ne savent tout simplement pas quoi faire.

Pour autant, ce rejet ne donne pas lieu à une introspection. La plupart des républicains qui abhorrent Trump vont chercher la cause de leurs malheurs en dehors du GOP. Loin d’interroger les pratiques de leur parti depuis les années 1990, ils accusent invariablement Barack Obama. Le seul moyen de sortir de cette crise identitaire par le haut serait tout simplement d’attendre le départ de ce dernier. Ce à quoi l’intéressé répond : « En vérité, ce qu’ils veulent vraiment dire, c’est que leur réaction à ma personne a été délirante et a maintenant pris des proportions démesurées. C’est complétement différent. Je n’ai pas causé la réaction. Leur réaction est une chose dont ils doivent assumer la responsabilité » (ibid.). Autrement dit, ils confondent cause et conséquence. Il est en effet difficile d’argumenter que les maux populistes républicains disparaîtront le jour où Barack Obama quittera la Maison Blanche. Ces maux sont là pour durer. Peu importe qu’ils soient incarnés par Trump, Cruz, Carson, Palin ou autre ; ils sont la nouvelle norme du parti. Le GOP doit l’admettre pour se renouveler intellectuellement et proposer autre chose que de l’opposition systématique – qui plus est, outrancière. Mais il doit aussi reconnaître que le problème est au moins partiellement interne. Et ce n’est pas en confondant cause et conséquence qu’ils vont le résoudre.

En 1788, au cœur d’une époque théorisant et exaltant les principes républicains, Alexander Hamilton écrivait courageusement dans le Fédéraliste n°71 : « Que les opinions du peuple, quand elles sont raisonnées et mûries, dirigent la conduite de ceux auxquels il confie ses affaires, c’est ce qui résulte de l’établissement d’une constitution républicaine ; mais les principes républicains n’exigent point qu’on se laisse emporter au moindre vent des passions populaires, ni qu’on se hâte d’obéir à toutes les impulsions momentanées que la multitude peut recevoir par la main artificieuse des hommes qui flattent ses préjugés pour trahir ses intérêts. Le peuple ne veut, le plus ordinairement, qu’arriver au bien public, ceci est vrai ; mais il se trompe souvent en le cherchant ». En fin de compte, l’histoire récente du GOP illustre les conséquences du populisme irréfléchi, brillamment exposées il y a plus de deux siècles par ce Père fondateur des États-Unis./

 

[1] Cité dans Jacob S. Hacker and Paul Pierson, “Making America Great Again”, Foreign Affairs, mai/juin 2016
[2] Ce dernier travaille pourtant pour le conservateur American Enterprise Institute
[3]Thomas Mann et Norman Ornstein, « Let’s just say it: The Republicans are the problem », The Washington Post, 27 avril 2012
[4] David Brooks, « The Governing Cancer of Our Time », The New York Times, 26 février 2016
[5] Cité dans Niraj Chokshi, « President Obama’s brutal assessment of the rise of Donald Trump », The Washington Post, 12 mars 2016
[6] P. Healy, J. Martin et M. Haberman, « With Donald Trump in Charge, Republicans Have a Day of Reckoning », The New York Times, 4 mai 2016
[7] Tara Golshan, « These key Republican figures say they are voting for Hillary Clinton instead of Donald Trump », Vox, 4 mai 2016

Ancien élève de l’école nationale d’administration (promotion benjamin franklin), Alexandre Andorra est adjoint de direction à la banque de France. Il est diplômé d’HEC paris et du département de sciences politiques de la freie université Berlin. Spécialiste des Etats-Unis, il étudie également la façon dont les évolutions économiques et financières interagissent pour influencer les relations internationales. Il a coécrit avec Thomas Snégaroff, professeur à Sciences Po paris, géopolitique des Etats-Unis d’Amérique, à paraitre en juin 2016 aux Presses Universitaires de France.
Ses travaux et publications sont le fruit de ses recherches personnelles et se font en son nom propre, non en celui de la Banque de France ou pour le compte de celle-ci.

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