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Diplomacy & Defense Think Tank News

« La victoire de Sanders dans les États du Nord aurait été extrêmement probable »

IRIS - Thu, 10/11/2016 - 14:31

Quels ont été les facteurs déterminants du basculement des États du nord des États-Unis ?

L’identification géographique est claire : tous ces États appartiennent à la « rust belt », cette région qui correspond au bassin minier et industriel des États-Unis. Depuis plusieurs décennies, la présence démocrate était presque automatique, sauf pour l’Ohio. C’est donc une très grosse surprise. Les États du Michigan, de Pennsylvanie et du Wisconsin étaient considérés comme des bastions démocrates.
Il faut donc remonter aux primaires démocrates pour comprendre comment Hillary Clinton n’a pas réussi à capter ces régions. Elle avait notamment perdu contre son principal adversaire lors de la primaire, Bernie Sanders, au Michigan et au Wisconsin, où il y avait un vote très anti-establishment incarné par M. Sanders. Il y a une rupture entre l’image de Clinton, haute dignitaire du Parti démocrate, et l’attente des populations dans ces États qui veulent un candidat différent des élites traditionnelles.
Il faut ajouter qu’elle a très peu fait campagne dans ces régions. Elle ne s’est même pas rendue au Wisconsin depuis la convention démocrate d’août dernier. Elle présumait ces bastions pour acquis et n’a pas cherché à comprendre les raisons de son échec face à Bernie Sanders lors des primaires. Les électeurs de Sanders n’ont soit pas voté, soit choisi Trump.

Si Bernie Sanders avait affronté Donald Trump, il aurait donc enrôlé l’électorat ouvrier de ces régions ?

Le discours sur le retour à une politique de proximité, sortir Washington de sa tour d’ivoire et surtout le fait de redonner aux citoyens oubliés leur dignité, a eu un écho très fort chez les cols bleus du nord des États-Unis. Ces idées étaient au début portées par Sanders avant d’être récupérées par Trump. La victoire de Sanders dans toute cette région aurait été extrêmement probable. J’irais même plus loin : je pense sincèrement que Sanders aurait battu Trump à l’élection. La rhétorique et le positionnement anti-establishment de Trump n’auraient pas fonctionné avec Sanders, qui n’était pas un candidat du système et qui représentait l’aile gauche dure du Parti démocrate. Trump avait donc en face de lui l’adversaire idéal qu’était Clinton. Plus que la défaite des idées du Parti démocrate, c’est la défaite de l’establishment de ce parti, représenté par Hillary Clinton. Il va falloir changer la manière de faire la politique : on arrête cette prééminence de Washington et on revient à l’écoute des citoyens.

Et pour l’Ohio, qu’est-ce qui a influencé le vote des électeurs ?

L’Ohio, État-clé du scrutin qui rapporte 18 grands électeurs, est à l’instar de Michigan ou du Wisconsin une région sinistrée par la désindustrialisation. Il a donc été remporté par les républicains pour les mêmes raisons que ses voisins : un ressentiment contre les élites traditionnelles. Or celui-ci n’était pas un bastion démocrate, mais un « swing state » : il a voté pour Obama en 2008, Bush avant lui en 2000 et Bill Clinton encore avant. Les écarts entre candidats y sont souvent très réduits et les pronostics incertains, mais Sanders aurait pu très probablement remporter cet État.

Strukturen unkonventionell organisierter Kriminalität aufdecken

SWP - Thu, 10/11/2016 - 14:26

Immer wieder wird das traditionelle Verständnis von Organisierter Kriminalität (OK) in Frage gestellt. Das Büro der Vereinten Nationen für Drogen- und Verbrechensbekämpfung (UNODC), das EU-Polizeiamt Europol und auch deutsche Behörden wie Bundeskriminalamt, Bundesinnenministerium und Bundesjustizministerium betonen, dass neben hierarchischen kriminellen Vereinigungen neue Formen krimineller Netzwerke existieren, die sich mit alten überlappen. Es handelt sich um weltweit agierende Zusammenschlüsse, die eher einer Marktlogik folgen, statt sich in gewaltsame Konflikte zu verstricken. Für die Strafverfolgungsbehörden sind sie schwer zu fassen, weil sie locker und flexibel organisiert sind. Alarmierend sind vor allem ihre Fähigkeit, die legale Wirtschaft zu infiltrieren, und das enorme Maß an Geldwäsche, welches das UNODC auf zwei bis fünf Prozent des weltweiten Bruttoinlandsprodukts schätzt. Deshalb sollten nicht nur Strafverfolgungsbehörden und Politiker, sondern auch der Privatsektor besonders wachsam sein. Oft treibt nationale Strafverfolgung kriminelle Aktivitäten nur über die nächste Grenze. Um erfolgreich zu sein, sollten Gegenstrategien daher an globalen Marktdynamiken ansetzen.

Victoire de Trump : sauvegarder à tout prix l’alliance américano-japonaise

IRIS - Thu, 10/11/2016 - 14:17

La victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine le 8 novembre peut-elle menacer l’alliance vitale entre les Etats-Unis et le Japon et déstabiliser la région asiatique ?

Donald Trump a critiqué le traité de défense unissant Washington et Tokyo car il ne force pas le Japon à venir en aide aux États-Unis en cas d’attaque. « Nous avons un traité avec le Japon qui dicte que si le Japon est attaqué, nous devons utiliser toute la force et la puissance des États-Unis », a dit le candidat républicain à ses partisans lors d’une réunion publique à Des Moines, dans l’Iowa. « Si nous sommes attaqués, le Japon n’a rien à faire. Ils peuvent rester chez eux à regarder leurs télévisions Sony », a-t-il poursuivi. Donald Trump, dont l’un des slogans de campagne est « L’Amérique d’abord » (« America’s first »), entretient depuis plusieurs mois la menace d’une renégociation ou d’un abandon des accords de défense avec les alliés traditionnels de Washington. « Ils doivent payer, car nous sommes à une autre époque qu’il y a 40 ans », a insisté Donald Trump. Et il a déploré, comme technique de négociation, les déclarations de responsables comme Hillary Clinton et Barack Obama qui répètent que ces alliances sont sacrées. « Il faut toujours être prêt à claquer la porte. Je ne pense pas que ce sera nécessaire, mais on ne sait jamais ! » a menacé Donald Trump. « Il est possible que le Japon soit obligé de se défendre contre la Corée du Nord ».

Le risque est donc, si M. Trump applique sa politique déclaratoire, d’une remise en cause des alliances traditionnelles. On peut attendre donc le risque de la désintégration des alliances américaines et un renversement de l’élan généré par l’administration Obama à travers son « rééquilibrage » vers l’Asie. Le Japon et la Corée du Sud sont, après les prises de position du milliardaire new-yorkais, plus susceptibles de développer des armes nucléaires. Donald Trump estime que les alliés ne paient pas leur part pour les garanties de dissuasion étendue aux États-Unis.

La remise en cause de l’alliance avec les Etats-Unis pourrait donc avoir des conséquences graves. Elle pourrait accroître les tensions déjà aiguës dans la région en initiant une course aux armements régionale car le Japon serait fortement incité à accroître ses dépenses de défense. Elle peut perturber l’équilibre régional car si les Etats-Unis n’apportent plus leur capacité de dissuasion, c’est tout l’édifice sécuritaire qui est menacé. Et le statu quo peut être remis en cause. Si le Japon n’a plus le parapluie nucléaire américain, il peut être tenté de se doter d’armes nucléaires. Ce qui serait illusoire, car il ne pourrait protéger efficacement son territoire si exigu, et dangereux, car il menacerait la Chine qui, inquiète, pourrait être tentée de mener une politique encore plus agressive. Cela introduirait également la possibilité que la Corée du Nord – la principale source de menace dans la région – réagisse de façon imprévisible. Si, sans remettre en cause l’alliance, il s’agit d’accroître fortement l’effort de défense du Japon, cela risque de mettre en difficulté une économie nippone encore fragile.

Une remise en cause de l’alliance ou un rééquilibrage trop brutal peuvent donc avoir des effets potentiellement dévastateurs. Personne ne sait réellement qu’attendre de Donald Trump, ce qui est déstabilisant dans une région sous haute tension.

Aussi, le Japon a immédiatement réagi à l’élection de Donald Trump. Le pays a décidé d’envoyer un haut fonctionnaire, Katsuyuki Kawai, assistant politique du Premier ministre Shinzo Abe en charge de la diplomatie, à Washington, dès la semaine prochaine, pour essayer de rencontrer ceux qui seront responsables de la prochaine administration de la Maison Blanche.
Le secrétaire général du cabinet nippon, Yoshihide Suga, a déclaré : « Nous nous préparons pour pouvoir répondre à n’importe quelle situation, parce que notre position est que notre alliance avec les États-Unis reste la pierre angulaire de notre diplomatie ». Et surtout, le Premier ministre japonais Shinzo Abe va rencontrer Donald Trump la semaine prochaine, ont annoncé jeudi des responsables officiels après une conversation téléphonique entre les deux hommes au lendemain de la victoire du milliardaire à l’élection présidentielle. M. Abe et Trump ont échangé pendant une vingtaine de minutes. Le Premier ministre japonais rencontrera probablement le futur président américain le 17 novembre, juste avant sa venue au Pérou, pour le sommet du groupe de coopération économique en Asie-Pacifique (Apec), a déclaré à l’AFP une responsable du ministère japonais des Affaires étrangères. Au cours de l’entretien téléphonique, M. Abe « a parlé de l’importance de la relation bilatérale et de l’alliance américano-japonaise », a déclaré la responsable du ministère. Shinzo Abe a félicité mercredi Donald Trump pour son élection à la présidence des Etats-Unis qualifiant les deux pays d’« alliés inébranlables ».
En réponse, M. Trump a dit espérer renforcer la relation américano-japonaise, a affirmé la responsable et il a également dit, selon elle, apprécier la politique économique de M. Abe.

M. Trump mettrait-il déjà de « l’eau dans son vin » et atténuerait-il ses positions de campagne ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est donc pas dans l’intérêt du Japon et des Etats-Unis de remettre en cause une alliance multidécennale et de risquer des conflits en Asie orientale, dont les répercussions pèseraient sur l’économie américaine et la stabilité des Etats-Unis. L’isolationnisme américain n’a jamais été bon pour la paix internationale. A l’inverse, une implication des Etats-Unis dans les affaires mondiales a pu souvent jouer un rôle historique stabilisateur et pacificateur, à l’exemple de l’intervention dans les deux conflits mondiaux du XXe siècle.

On peut espérer que Donald Trump n’agira cependant pas comme il l’a fait pendant la campagne présidentielle où il est apparu totalement imprévisible, vindicatif et hostile au commerce international. Il est possible que sa prise de fonction le rende plus raisonnable et qu’il agisse donc différemment. C’est l’espoir que la fonction présidentielle rende l’homme plus rationnel. Cela dépendra aussi de l’équipe qui se constituera autour de lui, actuellement en cours de formation, dont on peut espérer qu’elle comportera des vieux routiers de la diplomatie et des affaires militaires, conscients des équilibres mondiaux et des risques de conflits.

L’équilibre asiatique et donc la sécurité mondiale sont en jeu.

L’élection de Donald Trump va-t-elle bouleverser l’ordre économique mondial ?

IRIS - Thu, 10/11/2016 - 13:54

Dans quel contexte économique Donald Trump arrive-t-il à la Maison Blanche ? Son élection s’explique-t-elle aussi par les difficultés économiques dont souffrent les Américains ?

Donald Trump arrive paradoxalement dans un contexte économique plutôt bon aux Etats-Unis. Les Américains jouissent d’un quasi plein emploi avec un taux de chômage à 4,9%, tandis que leur croissance reste relativement stable et dynamique dans le contexte mondial actuel (2.1% en 2015 et probablement 1.8% en 2016). La plupart des analystes considèrent que la crise est passée et que l’économie américaine est plutôt dans une situation stabilisée. C’est d’ailleurs pour ces raisons que la réserve fédérale avait annoncé il y a quelques semaines une augmentation de ses taux directeurs en décembre. L’une des premières conséquences économiques de l’élection de Monsieur Trump risque d’être le maintien des taux. A suivre…
Par ailleurs, Barack Obama reste populaire. Début novembre 2016, l’Institut américain Gallup estimait sa popularité à 56% des personnes interrogées, un sommet de popularité pour lui (la seule fois où il fit mieux, c’était en octobre 2012, quelques mois avant sa réélection, il atteignait alors 57%) et un record pour un Président sortant. S’il avait pu se représenter, il aurait probablement été élu ! Ce vote n’est donc pas non plus un vote contestataire.
L’élection de Donald Trump ne s’explique pas directement par les difficultés économiques réelles des Américains. Certes, le nombre de pauvres a augmenté mais ces derniers ont plutôt voté démocrate. Le facteur clé pour comprendre l’élection de Donald Trump est probablement la montée des inégalités dans ce pays depuis 30 ans. En 2002, alors qu’il n’était encore que Professeur d’économie à Princeton, Ben Bernanke, l’ancien directeur de la réserve fédérale, avait fait déjà fait ce constat et expliquait combien ces inégalités remettaient directement en cause le modèle d’ascension sociale (le rêve américain en quelque sorte) de ce pays. Et avec cette élection, il semblerait que les Américains aient intégré cela au point de craindre un déclassement à venir. C’est ce qui s’exprime par la peur de « l’étranger », celui qui nous prend nos jobs, donc nos richesses, dans l’inconscient collectif… Or, alors que Barack Obama en avait fait sa priorité en 2012, il n’est pas parvenu à enrayer le phénomène de montée des inégalités.
Ce n’est donc pas une situation économique objective qui fait voter Donald Trump mais plus la peur du lendemain.

L’avènement d’un président qui prône le protectionnisme peut-il changer la nature des relations entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux ?

Oui. Si Donald Trump tient ses promesses en matière économique, cela changera radicalement la donne pour les Etats-Unis et pour l’économie mondiale. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en effet, les Etats-Unis sont les maîtres du jeu dans le domaine économique. L’ouverture des économies qui a conduit à la mondialisation dans laquelle nous vivons aujourd’hui a été leur choix et leur volonté depuis cette période. Par ailleurs, l’économie américaine a toujours été le principal moteur de la croissance mondiale, un peu affaibli au moment de la crise de 2008 et dans les années qui suivirent mais jamais totalement remis en cause. Or, le protectionnisme annoncé par Trump change radicalement la donne. En matière d’ouverture économique d’une part ; par les menaces qu’il fait peser sur la croissance américaine donc mondiale d’autre part.
Le garde-fou de cette politique radicale sera probablement la rue américaine. La politique annoncée par Trump aura un effet prix assez immédiat : un droit de douane entraîne l’augmentation immédiate des prix à hauteur du pourcentage de celui-ci (Trump a annoncé 45% pour les produits chinois !) sauf à pouvoir substituer par des produits domestiques ou pour les détaillants à accepter de réduire leurs marges… Cela paraît difficile dans certains secteurs (vêtements et chaussures, jouets, électroniques etc.) où l’importation fournit presque toute la demande aux Etats-Unis.

Après le Brexit, l’élection de Donald Trump s’inscrit-elle dans un contexte de rejet de la mondialisation et du libre-échange ?

Oui. Si à la fin des années 1990, la contestation de la mondialisation, l’altermondialisme, représentait une minorité de personnes, politiquement relativement bien identifiées, le rejet de la mondialisation et du libre-échange est aujourd’hui massif et généralisé.
Comme dans le cas de l’élection de Monsieur Trump, ce rejet n’est pas le résultat objectif d’une situation macroéconomique. Le bilan économique de la mondialisation est plutôt bon sur le long terme : sur les 70 dernières années, le niveau de vie a augmenté partout dans le monde, jamais autant de pays et d’individus n’avaient accédé au développement économique, etc. Pour autant, tout est loin d’être parfait dans ce monde économique. Les externalités négatives (réchauffement climatique, montée des inégalités, conséquences politiques, géopolitiques et sociales, comportements de certains acteurs, etc.) ont trop peu été prises en compte alors qu’elles sont porteuses de risques majeurs pour l’avenir et que, dans ce contexte, elles génèrent des craintes légitimes des populations partout dans le monde : peur du déclassement, peur des catastrophes naturelles, peur des étrangers…

L’agriculture face aux enjeux climatiques

IRIS - Thu, 10/11/2016 - 13:17

Philippe Pinta est président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB). Il répond à nos questions à l’occasion de son intervention au colloque international “Climat, agriculture et sécurité alimentaire” organisé le 3 novembre 2016 par l’IRIS et l’AGPB :
– Pourquoi était-il important de traiter du sujet agriculture et climat lors de ce colloque ?
Pour quelles raisons avoir mis en avant l’exemple marocain ?
– Quelles sont vos solutions pour l’agriculture française face au réchauffement climatique ?
– Comment réformer le secteur agricole, dont le blé, pour répondre au défi de la croissance démographique d’ici 2050 ?

États-Unis « Le programme économique de Trump sera catastophique. »

IRIS - Thu, 10/11/2016 - 10:29

Cette élection, c’est une remise en question de la politique économique d’Obama ?

Je ne crois pas que ce soit une réaction à la politique économique de Barack Obama. Obama est probablement le président sortant le plus populaire. C’est un point important car la situation macroéconomique des États-Unis est plutôt bonne. 4,9 % de chômage, ce qui est très faible, presqu’un niveau historique. Ils ont, quasiment à tout point de vue, effacé les impacts de la crise financière de 2008. Le PIB se maintient. La croissance est certes peu élevée, entre 2 et 3 %, mais elle est plutôt bonne, vue la situation de crise.

Justement comment va le pays ?

Ce qui choque les Américains, ce sont les inégalités entre riches et pauvres. On ne peut pas accuser, ni les médias ni les politiques, de ne pas avoir pris la mesure de ces inégalités. Mais les politiques ne sont pas parvenus à les enrayer. Les 3 % les plus riches concentraient 30,5 % du revenu total en 2013 contre 27,2 % en 2010.
Donald Trump a été élu sur un programme économique qui se veut fort, rassurant. Il rassure beaucoup d’Américains face à des changements qui sont peut-être allés trop vite. Avant d’être perçu comme protectionniste, il est perçu comme protecteur.

S’il applique son programme c’est tout un nouveau monde qui va se dessiner…

Tout à fait. Il veut taxer à 45 % les produits importés de Chine. S’il applique ça, c’est sûr que les Chinois ne vont pas se laisser faire.
Des études ont chiffré les conséquences de ses propositions. Une étude du Peterson institute for international economics, basée à Washington, a évalué sa politique commerciale à 27 millions de chômeurs supplémentaires.
S’il fait ce qu’il a dit, ce sera dramatique. Tout ce que critique Trump, c’est ce qui a fait la force de la société américaine ces soixante-dix dernières années : le commerce international, l’ouverture, la mondialisation. Les États-Unis se sont enrichis sur cette ouverture. Aucun autre pays, à part peut-être la Chine ces dernières années, l’a rattrapé. Dans un monde toujours plus riche, les États-Unis le sont toujours plus aussi.
Avec le ralentissement récent des économies émergentes, en partie des Brics, les États-Unis ont repris leur place de moteur de croissance mondiale. Si le marché américain se ferme et que la situation se dégrade, cela pèsera sur l’ensemble de la planète.

Est-ce que son programme est réalisable ?

C’est possible si, comme Donald Trump l’a souhaité, les États-Unis sortent de l’Organisation mondiale du commerce. Ses promesses dérogent aux engagements internationaux de facilitation des échanges commerciaux. Donald Trump est capable d’aller jusqu’au bout et de dire « ce n’est pas grave, on est les plus fort, on va sortir de tout ça. » Même si cette sortie prendra du temps, ça ne l’empêchera pas d’appliquer ses mesures.
Ce qui va freiner la mise en œuvre de son programme économique, ce sont les conséquences même des mesures qu’il propose et qui ne tarderaient pas à se produire.

C’est-à-dire ?

La majorité des vêtements qui sont vendus aux États-Unis viennent de Chine. Si vous imposez des droits de douane de 45 %, ça veut dire que ces produits valent 45 % plus cher. Vous croyez que les Américains vont accepter ça ? La contestation viendra de la rue car l’augmentation des prix va être immédiate. À ce moment-là, il sera obligé de changer de cap.
Tout le monde critique le libre-échange aujourd’hui. Mais est-ce que les gens ont réfléchi aux conséquences que cela a eues sur leur vie quotidienne ? Pouvoir se payer un écran plat pour deux francs six sous et toujours moins cher, payer des vêtements peu chers. C’est ça le libre-échange.
Il dit qu’il va baisser les impôts. Très bien. Mais augmenter les droits de douane, c’est augmenter fortement les impôts pour tous les Américains.

Quid de sa proposition de taxer les entreprises qui délocalisent ?

Si Donald Trump rapatrie ces emplois, on ne les payera pas le même tarif. Donc on augmente encore une fois les prix aux États-Unis. Cela va satisfaire à court terme une partie des électeurs de Trump mais pour fabriquer des produits beaucoup plus cher et finalement recréer du chômage. Les Américains n’auront pas les moyens d’acheter autant qu’aujourd’hui.
S’il espère que les entreprises vont relocaliser aux États-Unis, il se fait des illusions. S’il met en place des incitations fiscales, les entreprises ne créeront pas ces emplois-là. Ils seront remplacés par des machines.

Est-ce qu’il va être soutenu par les élus Républicains du Congrès, en majorité favorables au libre-échange ?

C’est probable que oui dans un premier temps, puisqu’il vient d’être élu. Mais le Congrès américain est un véritable contre-pouvoir. Ils pourraient atténuer la politique annoncée par Donald Trump. Tout Républicains qu’ils soient, il y a une vraie séparation des pouvoirs aux États-Unis, contrairement à la France. Le Congrès, institution chargée de voter les lois, est réellement indépendant du pouvoir exécutif. Il n’est pas rare qu’un représentant vote dans une direction inverse de celle son parti.
Il y a aussi une énorme incertitude sur sa politique. Rien ne dit, après un affichage très virulent, volontariste, qu’il ne se tourne vers plus de modération.

Est-ce que l’Union Européenne doit s’inquiéter ?

Oui au niveau de la croissance économique. Les États-Unis restent le moteur de la croissance mondiale. Ce n’est pas le moment pour nous d’avoir un marché américain fermé. Mais des retombées peuvent être positives. Si Donald Trump renonce à l’Alena – l’accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique – et se froisse avec le Canada, on peut imaginer que cela renforce réellement nos relations avec ce pays.
Un certain nombre d’hommes d’affaires américains qui ne voudraient pas travailler sous Trump, qui se sentiraient pénalisés par sa politique, pourraient se repositionner en Europe. L’option la plus simple pour eux, car les liens entre UE et États-Unis sont forts. L’UE est le premier partenaire commercial et financier des États-Unis.

Futuros escenarios ‘trumpistas’

Real Instituto Elcano - Thu, 10/11/2016 - 05:23
Opinión - 10/11/2016
Miguel Otero Iglesias
Las encuestas se han vuelto a equivocar: Donald Trump ha ganado las elecciones de EEUU y el desconcierto es mayúsculo. En casos de tanta incertidumbre, lo más sensato es plantearse una serie de escenarios.

Trumponomics

Real Instituto Elcano - Thu, 10/11/2016 - 05:16
Opinión - 10/11/2016
Federico Steinberg
¿Qué podemos esperar de Trump en política económica? ¿Terminaremos hablando de Trumponomics? ¿O sus políticas serán tan erráticas e incongruentes que no tendrá sentido acuñar este término?

De Dabiq a Roma: Estado Islámico muta y eso concierne a la UE

Real Instituto Elcano - Thu, 10/11/2016 - 04:46
Comentario Elcano 46/2016 - 10/11/2016
Fernando Reinares
La amenaza del terrorismo yihadista evoluciona mientras los avances en asuntos europeos fundamentales para la seguridad continúan aún por debajo del óptimo necesario.

Strukturen unkonventionell organisierter Kriminalität aufdecken

SWP - Thu, 10/11/2016 - 00:00

Immer wieder wird das traditionelle Verständnis von Organisierter Kriminalität (OK) in Frage gestellt. Das Büro der Vereinten Nationen für Drogen- und Verbrechensbekämpfung (UNODC), das EU-Polizeiamt Europol und auch deutsche Behörden wie Bundeskriminalamt, Bundesinnenministerium und Bundesjustizministerium betonen, dass neben hierarchischen kriminellen Vereinigungen neue Formen krimineller Netzwerke existieren, die sich mit alten überlappen. Es handelt sich um weltweit agierende Zusammenschlüsse, die eher einer Marktlogik folgen, statt sich in gewaltsame Konflikte zu verstricken. Für die Strafverfolgungsbehörden sind sie schwer zu fassen, weil sie locker und flexibel organisiert sind. Alarmierend sind vor allem ihre Fähigkeit, die legale Wirtschaft zu infiltrieren, und das enorme Maß an Geldwäsche, welches das UNODC auf zwei bis fünf Prozent des weltweiten Bruttoinlandsprodukts schätzt. Deshalb sollten nicht nur Strafverfolgungsbehörden und Politiker, sondern auch der Privatsektor besonders wachsam sein. Oft treibt nationale Strafverfolgung kriminelle Aktivitäten nur über die nächste Grenze. Um erfolgreich zu sein, sollten Gegenstrategien daher an globalen Marktdynamiken ansetzen.

Griechenlands Probleme sind nicht nur ökonomischer Natur

SWP - Thu, 10/11/2016 - 00:00
Ein Versuch der griechischen Regierung, das Privatfernsehen zu kontrollieren, ist am Einspruch des Staatsrates vorerst gescheitert. Ioannis N. Grigoriadis erkennt illiberale Tendenzen in der griechischen Politik, die die Überwindung der Krise des Landes gefährden.

Nach der US-Wahl: Unsicherheit in China, Schock in Japan

SWP - Thu, 10/11/2016 - 00:00
Die Wahl Donald Trumps zum neuen US-Präsidenten hat Konsequenzen für die Rolle der USA in Ostasien, die auch Europa empfindlich treffen könnten. Eine Analyse von Volker Stanzel.

The State of UN Peace Operations Reform: An Implementation Scorecard

European Peace Institute / News - Wed, 09/11/2016 - 17:00

There are currently more peacekeepers on the ground than ever before, and they increasingly operate in contexts where the UN is being asked to manage conflict rather than restore or keep peace. This has led many both within and outside of the UN to challenge and question the foundational assumptions and doctrines of UN peacekeeping and to ask whether peace operations are “fit for purpose.”

Against this backdrop, Secretary-General Ban Ki-moon appointed a High-Level Independent Panel on Peace Operations (HIPPO) in October 2014. The HIPPO released its report putting forward 166 recommendations in June 2015, followed three months later by a report from the secretary-general on the implementation of these recommendations. But one year later, no formal progress report has been produced.

This report, composed of a visual “scorecard” and accompanying narrative, aims to fill this gap. It presents a nuanced picture of progress to date by identifying where both the UN Secretariat and member states have taken the most concrete action across nine strategic areas. It then suggests how the next secretary-general and member states can take forward the HIPPO’s recommendations in each of these areas. Its recommendations include the following:

  • The next secretary-general should make bold, “game-changing” proposals early in his term, particularly on restructuring the UN peace and security architecture, financing, and improved management of peace operations.
  • The informal groups of friends of HIPPO, together with the broader UN membership, should carry forward the spirit of peace operations reform as a package.
  • Member states should champion and build consensus around key HIPPO recommendations that the next secretary-general puts forward.
  • Member states should pilot country-specific implementation of HIPPO recommendations, including the need for political solutions to guide the design and deployment of peace operations and for sequenced and prioritized mandates.
  • The Special Committee on Peacekeeping Operations (C-34) should continue discussing the HIPPO recommendations in its 2017 session.

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Trump, 45e président des Etats-Unis : le début d’une nouvelle ère ?

IRIS - Wed, 09/11/2016 - 15:23

Comment analysez-vous la victoire de Donald Trump quand de nombreux observateurs estimaient que les jeux étaient faits en faveur d’Hillary Clinton ? Quelle Amérique illustre cette victoire ?

Les observateurs qui considéraient que les jeux étaient faits ont mal observé. Les jeux n’ont jamais été faits. Je n’ai cessé de répéter, depuis janvier, qu’il fallait prendre Donald Trump au sérieux. Le Républicain incarne à lui seul trois phénomènes. Le populisme, tout d’abord, celui que nous voyons partout en Occident, voire ailleurs. L’aspect Far West ou jacksonien qui correspond au caractère combattif de l’Américain, où les problèmes se résolvent par la confrontation. De nombreux Américains s’identifient à ce caractère de Donald Trump qui lui permet, aux Etats-Unis, d’être parfaitement reconnaissable, alors qu’en Europe, le Républicain est loin de représenter l’Américain tel que se le figure l’imaginaire collectif. Troisième phénomène : le réveil américain. Après des décennies, les Américains réalisent que le pouvoir d’achat du foyer moyen n’a pas avancé depuis 40 ans et que la crise financière de 2008 a eu des effets néfastes sur le pays. Barack Obama les a bercés pendant huit ans ; aujourd’hui, le moment est venu pour les Américains de s’ériger contre les élites qui les ont mis dans cette difficulté.

Le 8 novembre marque une double voire une triple défaite des démocrates qui ne sont pas parvenus à récupérer le Sénat et à la Chambre des représentants. Cette gifle est-elle à mettre au crédit de l’impopularité d’Hillary Clinton, de Barack Obama ou du Parti démocrate dans sa globalité ?

Cette défaite est aussi bien celle d’Hillary Clinton, de Barack Obama que du Parti démocrate. Cela fait une génération que les démocrates, tout comme la gauche en Occident, ne sont pas en mesure de produire des idées neuves. Après huit ans de présidence de Barack Obama, le Parti démocrate est considéré comme un parti qui est resté trop longtemps au pouvoir. Quant à Hillary Clinton, elle est présente dans les médias depuis plus de trente ans, ce qui suscite une sorte de rejet chez une partie de l’opinion.

Avec deux chambres acquises aux Républicains, que doivent attendre les Américains de la politique de leur nouveau président ?

Ce qu’il a promis ! Le propre de la politique, surtout aux Etats-Unis, est de promettre une chose, et une fois arrivé au pouvoir, d’en faire une autre. Aux Etats-Unis, les présidents américains ont souvent tenu des discours du type : « Le Congrès m’empêche de tenir mes promesses ».
Aujourd’hui, Donald Trump peut revendiquer avoir obtenu un mandat clair de la part du peuple américain car il a remporté la Pennsylvanie et bien plus de voix que nécessaire. En gardant la Chambre des représentants et le Sénat, Donald Trump a la possibilité de mettre en œuvre son programme, situation assez exceptionnelle pour un président américain. Et Donald Trump, compte tenu de son discours, doit impérativement l’appliquer. Cela signifie qu’il va peut-être essayer de mettre en place ses promesses les plus radicales, comme la construction d’un mur à la frontière mexicaine ou une baisse drastique des impôts.

« Make America great again » était le principal slogan de Donald Trump durant la campagne. Selon-vous, comment se dessineront les futures relations des Etats-Unis avec le monde ?

Donald Trump n’a aucune expérience en politique étrangère. Dans ce domaine, on peut s’attendre à une cohérence inversée. C’est-à-dire que les réponses de Donald Trump sur les grandes questions manquent de logique. Sa seule cohérence sera celle de la défense des intérêts des Américains. Donald Trump a été le premier à dire que le pays va mal. Par le slogan « Make America great again », il entend remédier à ce problème et rétablir la grandeur des Etats-Unis.
Barack Obama laisse au nouveau président trois grands vides stratégiques : les relations avec la Russie, notamment sur l’Ukraine ; le Moyen-Orient au sens large, incluant la Turquie, l’Iran ainsi que l’Arabie Saoudite ; et le pivot vers l’Asie qui n’a pas fonctionné. Si Donald Trump sera contraint de traiter ces sujets un à un, je n’ai pas l’impression qu’il ait une stratégie globale et cohérente.
L’ère des Etats-Unis omniprésents sur la scène internationale est révolue.

ELIAMEP participates in the Media Pluralism Monitor 2016 Final Workshop & Final Conference in Florence

ELIAMEP - Wed, 09/11/2016 - 15:04

ELIAMEP researchers Evangelia Psychogiopoulou and Anna Kandyla participated in the “Media Pluralism Monitor 2016 (MPM2016) Final Workshop & Final Conference”, which took place on November 3 and 4, 2016 respectively in Florence. Both events were hosted by the coordinator of the MPM2016, the Centre for Media Pluralism and Media Freedom at the European University Institute. The final workshop was confined to the participation of project partners and aimed at discussing implementation issues. The open conference on the next day focused on presenting the findings from the first pan-European implementation of the MPM2016 carried out in 2016 in the EU Member-States, Turkey and Montenegro. ELIAMEP researchers presented key findings from the application of the MPM2016 in Greece and contributed actively to the discussions about fine-tuning the tool for the future. The agenda of the conference is available here. You may watch the conference here.

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