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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Mis à jour : il y a 4 jours 12 heures

Britanniques restez dans l’UE svp (Obama)

sam, 25/07/2015 - 20:57

Crédit : White House / Amanda Lucidon

(B2) Dans une longue interview à la BBC, vendredi (24 juillet), le président américain Barack Obama a demandé aux Britanniques de rester dans l’Union européenne. « Avoir le Royaume-Uni dans l’Union européenne nous donne une plus grande confiance quant à la solidité de l’Union transatlantique et fait partie de la pierre angulaire des institutions construites après la Seconde Guerre mondiale pour faire un monde plus sûr et plus prospère. Nous voulons nous assurer que Royaume-Uni continue à avoir cette influence. Parce que nous croyons que les valeurs que nous partageons sont les bonnes, pas seulement pour nous-mêmes, mais pour l’Europe et le monde dans son ensemble. »

Catégories: Défense

Enlèvement de 5 Tchèques au Liban : un rapt criminel ?

ven, 24/07/2015 - 21:08

(B2) La disparition samedi (18 juillet) de cinq Tchèques et de leur chauffeur dans l’est du Liban est « de nature criminelle », a affirmé mercredi le ministre libanais de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, lors de sa visite à Paris. Les cinq personnes seraient deux journalistes, un avocat, un traducteur et un cinquième « dont le statut n’a pas été identifié mais qui serait, selon une source bien informée, une personnalité sécuritaire haut placée visitant le Liban pour la première fois sous le couvert de l’anonymat », selon le quotidien L’Orient le Jour.

Le quotidien de Beyrouth indique que « selon des informations non confirmées », cet enlèvement pourrait être lié « à l’affaire Ali Taan Fayad, un Libanais placé en détention provisoire en République Tchèque depuis 2014 à la demande des États-Unis ». Les cinq personnes auraient disparu dans le village de Kefraya, dans la vallée de la Békaa. Elément troublant : leurs passeports, sacs de voyage et caméras auraient été retrouvés dans le taxi (de type Kia) du frère de Fayad, Mounir Saëb Taan. Ali Taan Fayad a la nationalité ukrainienne et aurait occupé le poste de conseiller de l’ancien ministre ukrainien de la Défense pour le Proche-Orient, sous Viktor Ianoukovitch.

Une réunion de crise a eu lieu à Prague vendredi (24 juillet), selon l’agence Radio Prague. Le ministre des Affaires étrangères Lubomír Zaorálek a indiqué que l’hypothèse de l’enlèvement, reste « une piste parmi d’autres ».

Catégories: Défense

Les propositions de Eurodéfense pour un livre blanc de la Défense

jeu, 23/07/2015 - 19:12

(B2) L’association Eurodéfense – France a publié, sous la signature de plusieurs anciens hauts responsables militaires, à la mi-juin, un appel à rédiger un « Livre Blanc de la Défense » en donnant des pistes sur le contenu de ce document comme les perspectives d’exploitation. Cet appel mérite d’être relayé alors que s’engage un débat qui devrait aboutir en juin prochain sur une nouvelle Stratégie européenne de sécurité (juin 2016).

« Les récentes évolutions du contexte de sécurité mondial fragilisent dangereusement le système de défense actuel des pays européens. L’augmentation des conflits et des menaces aux frontières de l’Europe, conjuguée à une baisse régulière et risquée des budgets de défense des pays européens depuis plus de 20 ans et à un désengagement inéluctable des Etats-Unis, en est principalement responsable. Cette situation incertaine incite à une mutualisation des forces et des capacités au sein de l’Union Européenne, mais force est de constater que la volonté politique des Etats a fait défaut jusqu’ici. (…)

La réalisation d’un Livre Blanc européen pour la sécurité et la défense marquerait une prise de conscience des insuffisances et des lacunes du dispositif de défense actuel de l’Europe. A l’abri de la puissance américaine dans l’Otan, les capacités d’action militaires individuelles de la plupart des Etats européens sont devenues marginales. Quant à leurs capacités d’action commune dans l’UE, celles-ci demeurent ridiculement faibles en regard de l’enjeu économique et patrimonial que représente l’Europe, conséquence notoire du déclin relatif de ses nations et de dépenses de défense insuffisantes, engagées de façon non coordonnée. Pourtant les Etats européens doivent faire face à des menaces et des risques largement communs, même si leurs priorités peuvent différer. Le retrait américain les met pourtant dans l’obligation de reprendre la responsabilité de leur défense, ce qu’ils ne peuvent assumer qu’en analysant ensemble leurs besoins et en mutualisant leurs efforts. C’est en jouant de l’addition de leurs capacités et de leurs complémentarités qu’ils pourront atteindre la masse critique nécessaire, devenue un critère central de la puissance dans un monde globalisé.

Un certain nombre d’obstacles doivent cependant être surmontés pour y parvenir. L’absence d’une véritable Politique étrangère commune vient au premier rang mais pourrait être partiellement comblée par un approfondissement des convergences entre Etats, dossier par dossier, dans le cadre d’une nouvelle analyse stratégique au niveau européen (d’ailleurs envisagée par la nouvelle Haute Représentante). Il faudra ensuite vaincre les réticences et les craintes des responsables nationaux, inquiets de devoir modifier leurs priorités pour ne pas étaler leurs divergences, de se trouver contraints par des positions agréées au niveau européen et de devoir justifier des options qui pourraient être vues par leurs concitoyens comme des abandons de souveraineté. L’hétérogénéité des cultures politiques et militaires des Etats européens et de leur conception de la puissance ne doit pas être sous-estimée, mais pourrait toutefois se réduire dans une analyse considérant l’UE comme une entité globale dont chaque Etat serait partie. Une telle analyse réveillerait sans doute le débat sur l’objectif recherché par la construction européenne et ses limites, mais aurait l’intérêt de clarifier la vision de nos concitoyens, notamment face aux fausses alternatives nationalistes. Quant à l’argument d’un affaiblissement de l’Otan résultant du renforcement des capacités européennes, celui-ci paraît totalement spécieux au moment où notre partenaire américain réclame un rééquilibrage du partage du fardeau de la sécurité européenne.

Des opportunités pour agir ?

En contrepoint, le nouveau paysage des menaces et des risques tout autour de l’UE et notamment dans son voisinage, offre des opportunités à saisir en faveur d’une approche européenne de la défense.

La prise en compte de ces risques de façon globale dans leur diversité et en fonction de leur dangerosité à l’échelle européenne permettrait de fixer des priorités, de mieux répartir les efforts entre les Etats, de jouer sur leurs complémentarités et donc d’améliorer le rapport coût/efficacité de la défense européenne. Le problème actuel des flux migratoires incontrôlés en Méditerranée donne une bonne illustration de ce besoin d’apporter des solutions au niveau européen.

Une telle approche favoriserait aussi la définition d’un meilleur partage des rôles entre Européens et Américains dans la défense de l’Europe mais aussi pour la défense de nos valeurs et la protection de nos intérêts communs au niveau mondial.

Elle permettrait d’identifier les capacités stratégiques que les Etats européens ne pourront acquérir individuellement dans l’avenir, mais indispensables à leur indépendance et leur liberté d’action (moyens spatiaux, transport stratégique, systèmes d’armes majeurs du futur…)

Quel contenu ?

Un Livre blanc européen devrait exprimer la volonté politique des Etats de l’UE, en accord avec leurs opinions publiques, de penser et d’organiser leur défense au niveau européen, sans que cela débouche obligatoirement sur un système de défense européen totalement intégré, (armée européenne).

Il devrait traiter en particulier de:

  • l’approfondissement de la notion de masse critique pour la puissance d’influence des Etats ;
  • l’expression de la puissance et l’emploi de la force armée par l’UE ;
  • l’expression de la solidarité dans le domaine de la sécurité et de la défense au sein de l’UE dans le but non seulement de protéger les intérêts communs des Etats membres mais de défendre en commun tous leurs intérêts (communs et nationaux) ;
  • la mise en œuvre du principe de subsidiarité entre l’UE et ses Etats membres dans la défense, la finalité de l’approche européenne étant d’apporter des solutions communes là où les nations sont individuellement défaillantes et non de se substituer à elles ;
  • la problématique d’une approche concertée de la dissuasion nucléaire et de la défense anti-missiles balistiques dans la défense de l’UE ;
  • les conditions d’une autonomie stratégique de l’UE pour atteindre ses objectifs et les moyens nécessaires pour y parvenir.

Avec des besoins, des ambitions et des capacités réévalués au niveau européen, il devrait montrer comment l’UE se prépare à prendre en compte le désengagement partiel des Etats-Unis et à redéfinir un partenariat transatlantique adapté aux réalités du 21ème siècle.

Les besoins capacitaires devraient être exprimés par finalité : anticipation, prévention, protection, intervention, dissuasion, en référence à l’autonomie stratégique recherchée.

Ouvrage court et pédagogique, il devrait être complété par des stratégies de mise en œuvre détaillées dans les domaines de la sécurité intérieure, de la sécurité extérieure, par régions du monde avec des priorités.

Un tel livre blanc devrait servir d’instrument de cohérence et d’optimisation au niveau européen, en étant un cadre de référence pour les livres blancs nationaux. Il ne devrait pas être un document technique, mais avoir une vocation pédagogique, être de portée générale et accessible au grand public.

Elément constitutif de l’approche globale de sa défense par l’UE, il permettrait la définition de stratégies régionales (par ex. Sahel, Corne de l’Afrique) et thématiques (par ex. stratégie de sécurité maritime, de cyberdéfense, énergétique ou le lien entre la PSDC et la politique de voisinage), l’organisation (commandement et contrôle), la réalisation des budgets nécessaires (par ex. PESC et Athéna), le corpus doctrinal, le plan de développement des capacités (CDP), en lien avec la sauvegarde d’une base industrielle et technologique et les engagements opérationnels envisagés. Le Livre blanc européen pourrait également établir le niveau de relation et de coordination souhaitable avec les grandes organisations telles que l’ONU, l’OSCE, l’OTAN ou l’Union africaine

Dans le climat actuel d’euroscepticisme, l’élaboration d’un Livre Blanc Européen pourrait être un exercice à vocation pédagogique salutaire permettant de faire prendre conscience à nos concitoyens, des défis sécuritaires posés aux pays membres de l’UE mais aussi de proposer des solutions possibles au niveau européen. Son but principal serait de clarifier les conditions permettant de renforcer concrètement la sécurité de tous les Etats et de leurs citoyens en développant leurs solidarités.

Général de corps d’armée (2s) Jean-Paul Perruche ; Ingénieur général de l’armement (2s) Patrick Bellouard ; Pierre Lépinoy ; Général de division (2s) Maurice de Langlois ; Béatrice Guillaumin ; Général de brigade(2s) Patrice Mompeyssin.

Télécharger la proposition détaillée d’Eurodéfense (pdf)

Catégories: Défense

Rythme d’été

mer, 22/07/2015 - 11:57

(B2) L’actualité se réduit. B2 passe en rythme estival. Nous continuerons de suivre les évolutions des principales crises qui ne manquent pas tant au plan intérieur de l’UE (la crise grecque, l’arrivée de réfugiés ou migrants), qu’à ses frontières (Libye, Ukraine, Syrie…) ou un peu plus loin (Burundi, Centrafrique, Mali, Nigeria…), sans compter celles qui n’ont pas éclaté.

Les premiers jours de juillet ont apporté une certaine éclaircie dans le panorama international avec un début d’unité nationale en Libye, un accord conjoint entre les grandes puissances et l’Iran sur le nucléaire, un accord entre opposition et gouvernement en Macédoine (Fyrom), et l’octroi d’une autonomie constitutionnelle aux régions de l’Est de l’Ukraine (condition des accords de Minsk)… Mais tout n’est pas réglé loin de là : le conflit syrien continue de faire son lot de victimes quotidiennes, idem pour la guerre que mène Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins. L’Europe est elle-même assez mal en point : les deux dernières discussions – sur l’accueil des migrants et l’aide à la Grèce – ont montré une Europe chétive, repliée sur elle-même, qui peine à surmonter ses antagonismes et ses rancoeurs. Ce n’est pas très bon…

B2 ne quitte pas tout à fait le bord… nous allons faire une petite série d’été en compagnie d’Hillary, et de différents points de vue sur l’Union européenne….

(Nicolas Gros-Verheyde)

Catégories: Défense

Il faut réinvestir dans la défense, explique Steven Vandeput

mar, 21/07/2015 - 15:55

(BRUXELLES2 – exclusif) Il y a quelques jours, le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput,  accordé à B2 un entretien, en tête à tête. Une interview complète où le ministre aborde les menaces qui pèsent sur l’Europe et les changements que cela implique, les modalités de la coopération européenne et la restructuration de la défense belge. En ce jour de fête nationale pour la Belgique, ses propos sont particulièrement intéressants sur ce dernier point.  Extraits…

Interview intégrale publiée sur B2 Le Club (l’édition Pro de B2)

La Belgique est engagée dans une réforme de sa défense, quel est votre état d’esprit ?

Je veux introduire dans la Défense un esprit de n’avoir que ce qui est vraiment nécessaire. C’est ce qu’on a fait à Malbork. Le « host support » des Polonais est excellent ; il n’y avait pas donc besoin d’avoir tout le personnel déployé, notamment les officiers de liaison qui n’étaient pas strictement nécessaires. On a donc diminué le nombre de personnes qui était là. C’est plus économique. Et cela ne change rien au bon déroulement de la mission.

Ces économies ne suffisent cependant pas. Le budget belge de la Défense a diminué ces derniers temps. Il est à l’os disent de nombreux experts et des militaires… Que peut-on faire ?

Il faut faire des choix. Dans les trente années passés, on a toujours diminué le budget, jusqu’à un niveau où il est aujourd’hui difficile de répondre à tout. Les militaires belges sont réputés par leurs partenaires : flexibles, innovatifs, créatifs, réussissant à faire plus avec moins d’argent, Mais il y a des limites. Vouloir faire plus avec moins d’argent, c’est fini. Il faut réinvestir dans la défense. Nous en avons convenu au niveau de l’Otan comme européen. Mon premier objectif est donc d’arriver – comme on l’a prévu dans le plan de gouvernement – à un budget en équilibre. Et quand l’économie va repartir, je crois qu’il faudra faire des choix. La sécurité, qui est une des tâches principales d’une société, devra faire partie de ce choix.

Concrètement cela veut dire quoi. L’armée belge va-t-elle pouvoir continuer à tout faire, une marine, une aviation, une armée de terre ? Ne faudrait-il pas introduire une spécialisation ?

Certains pourraient effectivement se dire : a-t-on besoin d’une composante navale ? Mais c’est oublier l’importance du secteur maritime pour la Belgique et pour notre économie ; 90% de ce qui arrive passe par la mer. Ne plus avoir de navires chasseurs de mines, c’est dépendre de nos partenaires quand on aura une mine dans l’estuaire de l’Escaut. C’est assez difficile de l’imaginer. Pour notre économie, nous devons donc préserver certains moyens nécessaires, qu’on ne sait (peut) pas déléguer. Il y a donc des limites à la spécialisation. J’ai consulté 12 sages, de gauche à droite, le spectre total de la société. Chacun le dit, avec des nuances. Mais tout le monde le reconnaît, on est à la limite, on est à l’os. Nous devrons à la rentrée prendre une décision sur le budget du futur et les capacités où il faut investir. Nous devons être présents dans les 4-5 dimensions actuelles : terre, air, mer, cyber et intelligence. On ne peut pas oublier aucune de ces dimensions. Il faut tout simplement bien choisir là où on investit.

L’armée européenne n’est donc pas possible ?

Je ne crois pas qu’on va avoir dans les 20 ans une armée européenne. Si on veut mettre tout le monde ensemble pour décider, alors on ne se déploiera jamais. Il n’y pas actuellement le pouvoir politique pour le faire. On partage beaucoup d’intérêts au niveau européen mais pas tout l’intérêt. Même avec nos plus proches voisins, on peut partager beaucoup mais pas tout. Car il y a des intérêts typiquement belges et des intérêts typiquement néerlandais. Nous travaillons ensemble, avons une même plateforme de navires, faisons en commun la préparation, la formation, l’entraînement, etc. Mais la décision de déployer un navire reste la nôtre. Aller plus loin ne me semble pas possible. Ou bien il faut mettre ensemble les décisions politiques. Et ce n’est pas pour demain… Pour EUNAVFOR Med, ainsi, je vais proposer que la Belgique envoie la frégate Leopold I. C’est une décision belge. Mais les Pays-Bas prendront une autre décision. Les équipages peuvent être déployés ensemble si les 2 pays le décident, voire de façon imbriquée. Lors de l’opération Atalanta (contre la piraterie), par exemple, un hélicoptère néerlandais était sur notre frégate. Et on a échangé des équipes de VPD. Nous utilisons des paracommandos et forces spéciales là où les Néerlandais ont des fusiliers marins. C’était intéressant de comparer les différentes méthodes de travail.

(Nicolas Gros-Verheyde)

A suivre sur B2 Le Club (l’édition Pro de B2)

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Bombardements sur Donetsk et les zones résidentielles

mar, 21/07/2015 - 13:44

(B2) « Pour la première fois depuis plusieurs mois », les observateurs de l’OSCE ont observé, samedi (18 juillet) des bombardements dans le centre-ville de Donetsk et dans les quartiers résidentiels autour de la ville, contrôlée par le gouvernement Avdiivka. La violence a fait plusieurs morts — dont au moins 1 civil, confirmé par les observateurs. D’après les observateurs internationaux, les échanges sont le fait tant des forces du gouvernement ukrainien que des rebelles. Au point d’observation du Centre commun de contrôle et de coordination (CMCD), à la gare centrale de Donetsk ferroviaire (à 8 km au nord-ouest du centre-ville de Donetsk), la mission d’observation a ainsi pu entendre samedi (18 juillet) 112 explosions provenant d’échanges de tirs (sortants et entrants) de mortier (120 mm) et de tirs antiaériens – sortants et entrants – témoignant de la reprise de combats. Le jour suivant, dimanche (19 juillet), l’OSCE a pu observer « 24 explosions » à l’aéroport et autour de l’aéroport – une zone tenue par les rebelles de la république populaire de Donetsk.

Catégories: Défense

Le dispositif de commandement d’EUNAFOR Med. Un Français à bord…

ven, 19/06/2015 - 19:10

Le Cavour (crédit : marine italienne)

(BRUXELLES2 – exclusif) Le dispositif de commandement de l’opération européenne en Méditerranée contre les trafiquants d’êtres humains (EUNAVFOR Med) se dessine. Et B2 peut ainsi lever le voile sur ce dispositif qui devrait être annoncé lundi.

Le franco-italien aux commandes

Aux côtés du vice-amiral Enrico Credendino (annoncé en avant-première sur le Club : Le chef d’opération EUNAVFOR Med bientôt nommé. Son nom proposé. Biographie), qui commandera l’opération, on devrait trouver un Français bien connu des lecteurs de B2 : le contre-amiral, Hervé Bléjean. Dernier commandant de la Jeanne (d’Arc), il a commandé la force anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta) de décembre 2013 à avril 2014 à bord du TCD Siroco. Il assure aujourd’hui la fonction de l’autorité de coordination des relations internationales pour l’Etat-Major de la marine. Il a été auditeur de la 62e session de l’IHEDN. Il pourrait passer bientôt vice-amiral.

Etat-Major : à Rome

L’Etat-major d’Opération (OHQ) devrait être situé à Rome, sur l’aéroport militaire de Centocelle, et non colocalisé sur la base de Practica di Mare de la Guardia Di Finanza, qui loge l’opération Frontex, ou au MRCC de Rome des Gardes-Côtes, comme on aurait pu le croire un moment. A cela un explication, ou plutôt deux. D’une part, il s’agit de bien distinguer les deux opérations – l’une est civile – avec des moyens militaires – à vocation de sauvetage et secours en mer, l’autre militaire et policière à objectif de lutte contre les trafiquants (même si les interactions entre les deux opérations existeront). D’autre part, l’OHQ « fléché » et agréé pour les opérations européennes est celui de Centocelle.

Commandement tactique italien

Le commandant tactique, de la force déployée en mer et dans les airs reviendra à un Italien. Ce qui confirme nos dernières informations d’un « doublé italien ». Le commandant de la force en mer devrait être selon nos informations, le contre-amiral Andrea Gueglio, qui commande le second groupement naval italien, basé à Tarente. Il devrait officier à bord du porte-aéronefs Cavour (D-550), le navire-amiral de la marine italienne, qui pourrait être le FHQ de l’opération.

Moyens de renseignement

L’opération bénéficiera de moyens apportés par les différents pays en observation, en renseignements et en analyse. Les Français devraient ainsi fournir un avion de patrouille maritime (type Atlantic 2 ou Falcon) ainsi que des « produits finis » de renseignement provenant de différentes sources (aériennes, maritime, sous-marine…). Les Belges devraient profiter de la présence du Godetia sur place pour fournir également du renseignement. Les Luxembourgeois devraient mettre à disposition un appareil Swearingen Merlin IIIC du même type et de la même société (CAE Aviation) que celui mis à disposition d’EUNAVFOR Atalanta (lire : Les avions luxembourgeois. Ils sont de retour…). Etc.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : EUNAVFOR Med lancée lundi. Une opération grandes oreilles tout d’abord

Tous les articles sur cette opération porte le mot clé EUNAVFOR Med

 

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EUNAVFOR Med lancée lundi. Une opération « grandes oreilles » tout d’abord

ven, 19/06/2015 - 07:23

Un sous-marin pourrait être utilisé dans l’opération. L’avantage sa discrétion. Cet outil avait été utilisé contre les pirates. Ici le Zee Leuw néerlandais à l’action en 2010 (crédit : marine NL / archives B2)

(BRUXELLES2) Sauf surprise de dernière minute, l’opération européenne de lutte contre les passeurs et trafiquants de clandestins en Méditerranée (EUNAVFOR Med) va être lancée le 22 juin, par les ministres des Affaires étrangères de l’UE, mais uniquement dans sa phase 1 (comme annoncé dans notre édition « Pro » B2 Club, lire : L’opération EUNAVFOR lancée en phase 1 uniquement).

Du renseignement et de l’information

La phase 1 concerne uniquement le renseignement et échanges d’information. Elle ne nécessite donc pas de résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies ni d’invitation du gouvernement libyen. Deux décisions qui n’ont pu être obtenues à temps (ce qui était une gageure très difficile à atteindre). L’arraisonnement en haute mer de navires suspects et encore plus la pénétration dans les eaux territoriales libyennes est donc remis à plus tard. Mais tous les moyens de surveillance, « d’intelligence », d’analyse vont être employés assure-t-on du côté des militaires : des drones aux satellites en passant par les avions de patrouille maritime, voire des Awacs, jusqu’aux sous-marins, aux navires de patrouille équipées de toutes les possibilités d’écoutes (téléphoniques, radars, etc.).

Une décision sans débat

Pour éviter tout débat de dernière minute, au plan politique, l’accord va être entériné entre ambassadeurs et au sein du comité militaire. Il reste encore un certain nombre de détails à résoudre dans les derniers jours. Mais tout devrait être prêt d’ici dimanche. Ce qui permettra alors aux ministres d’entériner le lancement, sans discussion, en « point A » dans le jargon européen, lors de leur réunion à Luxembourg.

Un pari gagné pour Mogherini… et pour Renzi

Quoi qu’il en soit La Haute représentante de l’UE, l’Italienne Federica Mogherini, aura ainsi gagné son pari : lancer une opération navale militaire en Méditerranée pour manifester la solidarité européenne en matière de lutte contre les trafiquants aux côtés de l’opération civile coordonnée par l’agence Frontex qui a un objectif plus clairement affirmé de secours et sauvetage en mer des migrants (lire notamment : Le sauvetage de milliers de migrants par les marines européennes continue). Elle offre à Matteo Renzi, le Premier ministre italien, de brandir une victoire. Car sur la question de la relocalisation des migrants, c’est beaucoup plus compliqué. Et les débats sont là beaucoup plus ardus qu’en matière militaire.

Une phase 1 à durée indéterminée ?

Reste à savoir combien de temps va durer la phase 1. Et, là est toute l’ambiguité – et le pari sur l’avenir de l’opération. Selon les experts militaires, elle devrait durer au minimum plusieurs semaines, au moins jusqu’à septembre, date prévue pour la pleine capacité opérationnelle de la mission. D’ici là, il faudra arracher aux Libyens et aux Russes leur accord, condition principale pour obtenir le feu vert du Conseil de sécurité à la seconde phase. Mais la présence dans les eaux territoriales libyennes et encore plus la possibilité d’y neutraliser des navires parait loin d’être acquise.

(Nicolas Gros-Verheyde)

lire aussi sur Le Club (édition pro de B2 Pro) : L’opération EUNAVFOR lancée en phase 1 uniquement

Lire sur le sujet :

Catégories: Défense

L’Europe renforce son aide humanitaire au Nigeria face à Boko Haram

jeu, 18/06/2015 - 18:08

(B2) 21 millions d’euros ont débloqués par la Commission européenne pour « venir en aide aux populations du Nigeria et des pays limitrophes qui sont victimes des violences commises par Boko Haram » a annoncé, ce jeudi (18 juin), le commissaire européen chargé de l’aide humanitaire, Christos Stylianides, qui est actuellement en visite au Nigeria.

1,7 millions de personnes déplacées

Le conflit entamé avec Boko Haram a provoqué le « déplacement de plus de 1,7 million de personnes. Bon nombre d’entre elles vivent dans des conditions précaires dans d’autres régions du Nigeria et dans les pays voisins où elles ont fui. » a mis en évidence le commissaire.

Un problème d’accès aux populations

Stylianides s’est montré inquiet sur l’accès aux victimes.  « L’accès est limité dans de nombreuses zones, notamment le long du lac Tchad. Il faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour permettre aux organisations humanitaires d’être sur place pour aider les populations qui en ont besoin. »  L’inquiétude était partagée notamment par les organisations humanitaires. Le président du CICR, Peter Maurer, s’en était ému, lors de son passage à Bruxelles (lire : La Syrie, un exemple de ce qui va mal dans un conflit (P. Maurer)).

123 millions débloqués en 2015

De cette enveloppe, 12,5 millions € serviront à relever les défis humanitaires (eau potable, nourriture, abris, soins de santé et une protection) au Nigeria et 8,5 millions à aider les réfugiés nigerians au Niger, au Cameroun et au Tchad. Cette nouvelle aide s’ajoute à l’aide d’urgence déjà engagée pour aider les populations les plus vulnérables frappées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition au Nigeria et dans les pays limitrophes. Plus de 123 millions en 2015 et 107 millions € en 2014 ont été débloqués pour venir en aide aux populations au Nigeria, au Tchad, au Cameroun et au Niger.

(NGV)

Catégories: Défense

Le cri d’alerte du CICR au Yemen

mer, 17/06/2015 - 14:49

Cédric Schweizer à Dammaj en 2013 lors d’une évacuation de blessés (crédit : CICR)

(BRUXELLES2) Le Yémen constitue un peu un « trou noir » dans l’actualité européenne, chargée du moment. Cependant nous sommes à un moment clé. Des négociations ont été entamé à Genève, lundi (15 juin), sous l’égide de l’ONU, entre les différentes parties au conflit. Mais le conflit continue. La coalition menée par l’Arabie saoudite a ainsi continué de bombarder la capitale yéménite. B2 a pu rencontré, lors de son passage à Bruxelles, la semaine dernière, Cédric Schweizer (*). À la tête de la délégation CICR au Yémen, il a dressé un bilan sans fard de la situation humanitaire, complexe, sur le terrain. Un témoignage unique et captivant car le CICR reste une des seules organisations internationales présentes sur place. (NB : l’interview intégrale est disponible dans B2 le Club).

Comment qualifiez-vous la situation sur le terrain ? Quelles sont vos inquiétudes ? 

C’est un conflit. On est très proche d’une catastrophe humanitaire. Si des décisions immédiates ne sont pas prises, on va se retrouver avec des milliers de personnes à risque. Les populations n’ont pas accès à l’eau ni à la nourriture. 90% de la nourriture est importée. Il y a encore des stocks de nourriture. Mais les prix ont quintuplé. Et les gens n’ont plus de revenus donc ils n’ont plus accès, de fait, à cette nourriture. Le système d’approvisionnement doit fonctionner et on doit rouvrir les frontières. Si ces accès ne sont pas rouverts dans quelques semaines, des milliers de personnes vont mourir.

L’intervention militaire de la coalition menée par l’Arabie saoudite est-il une solution ou cela complique la donne ?

Cela a plutôt compliqué les choses et déstabilisé un peu plus le pays. Le Yémen a toujours été un pays qui, au bord du gouffre, a toujours trouvé des solutions pour ne pas tomber dans une situation chaotique. Aujourd’hui, avec cette nouvelle couche de conflit, on a l’impression que la société est bien ébranlée. Je le vois par exemple avec nos collègues yéménites : ils ont toujours été très résistants aux violences. Maintenant, ils sont arrivés à saturation. Ils ont de moins en moins d’espoir dans l’avenir. Ce n’est pas seulement l’action de la coalition, c’est tout ce que cela déstabilise le pays. Des groupes plus extrêmes commencent à prendre de plus en plus de pouvoir et de présence. Les antagonismes sont de plus en plus importants au sein du pays. Même le plus optimiste ne peut pas imaginer que son pays sera demain dans la paix et qu’il n’y aura plus de violence. Le processus de paix, si il y en a un, va prendre énormément de temps. Et, entre les deux, la violence va prendre de plus en plus de place et sera plus importante.

Vous terminez votre mission au Yemen, quels sont les défis qui attendent vos successeurs face à la situation du pays ? 

Le défi, c’est le Yémen de demain. Même si l’opération de la coalition se termine, nous sommes face à une situation sécuritaire beaucoup plus compliquée qu’avant. Le pays est très déstabilisé. Il y a des groupes comme Al Qaida ou ISIS qui commencent à faire parler d’eux.  Il va y avoir un réel risque pour la communauté humanitaire d’être acceptée. On va voir des conséquences et des besoins humanitaires énormes et, en même temps, des défis de volatilité qui ne vont pas permettre à ces organisations de se rendre sur les zones les plus risquées. L’équilibre est toujours complexe à trouver entre la valeur ajoutée d’une présence humanitaire et les risques pris. Aujourd’hui, on va continuer parce qu’on a cette acceptation privilégiée. Mais d’autres organisations n’ont peut être pas ces privilèges. Et cela va être très compliqué pour l’aide humanitaire.

(propos recueillis par Johanna Bouquet)

A suivre (sur le Club) : Yémen, un conflit qui dure, un pays au bord du gouffre. L’Europe a un énorme rôle à jouer (C. Schweizer)

Lire aussi : le blog du CICR à Paris sur la thématique Yemen

Catégories: Défense

367 + 100 migrants récupérés par le Le Eithne (maj)

lun, 15/06/2015 - 12:58

(B2) Le patrouilleur irlandais LÉ EITHNE a récupéré 367 migrants en perdition sur une barge en bois à 50 km au nord-ouest de Tripoli lundi (15 juin). Les conditions en mer « étaient agitées avec un vent sud-est et des vagues de 1 mètre de haut » précise la marine irlandaise. L’opération a commencé à 7h25 et s’est terminé 2h30 plus tard, à 10h09 très exactement. Elle a permis de récupérer 278 hommes, 80 femmes et 9 enfants.

Une deuxième opération de secours s’est déroulée peu après, vers midi. Le navire irlandais est venu au secours d’un bateau en caoutchouc avec 100 migrants à bord à 70 kilomètres au nord-ouest de Tripoli, en Libye. « Les conditions en mer restaient agitées », l’opération de transbordement a pris une bonne heure et demie et « s’est terminée vers 14h30 » indiquent les Irlandais.  Depuis le début de son intervention, le LÉ EITHNE a sauvé environ 1 620 personnes.

(NGV)

Catégories: Défense

Le journaliste Huseynov rapatrié d’Azerbaïdjan. Un beau coup de la diplomatie suisse

sam, 13/06/2015 - 15:40

source : FEJ

(B2) Le journaliste azéri Emin Huseynov, qui était réfugié depuis dix mois dans l’ambassade suisse à Baku, vient d’être exfiltré. Il est arrivé dans la nuit de vendredi à samedi à l’aéroport de Belp (Berne), dans l’avion du Conseiller fédéral suisse Didier Burkhalter, qui avait participé, quelques heures plus tôt, à la cérémonie d’ouverture des Jeux européens. « Il a été pris en charge par des collaborateurs du Département fédéral des affaires étrangères » précise le communiqué du ministère suisse des Affaires étrangères qui annonce l’information.

Négociation aux les autorités azerbaïdjanaises

Ne se sentant plus en sécurité chez lui, Huseynov avait pénétré dans l’ambassade de Suisse à Bakou le 18 août 2014 en se faisant passer pour un citoyen suisse et avait pu ainsi échapper à la police azerbaïdjanaise. « La Suisse, pour des raisons humanitaires, l’avait autorisé à séjourner dans les locaux de l’ambassade jusqu’à ce qu’une solution satisfaisante soit trouvée entre lui et les autorités azerbaïdjanaises qui souhaitaient l’interroger »

Sept journalistes en prison en Azerbaïdjan

C’est « une belle victoire pour les défenseurs de la liberté de la presse en Azerbaïdjan » a commenté Ricardo Gutierrez, de la Fédération européenne des journalistes (FEJ). Mais « sept journalistes croupissent toujours en prison, en Azerbaïdjan, pour la plupart sur base de preuves fabriquées ».

(NGV)

Catégories: Défense

Pour les Européens, armer l’Ukraine, c’est non

sam, 13/06/2015 - 14:10

(B2) Selon une étude rendue publique par le Pew Research Center, le 10 juin, il existe peu de soutien aujourd’hui dans les pays membres de l’OTAN à l’envoi d’armes en Ukraine (à peine 4 citoyens sur 10 en moyenne). Ce chiffre est le plus élevé en "> Pologne (50%), aux USA (46%) et au Canada (44%) mais très bas en Allemagne (19 %) et en Italie (22%). La France (40%) est juste autour de la moyenne comme le Royaume-Uni (42%).

">Et même ">si la Russie attaque un pays voisin, une réticence semblable existe quant à l’usage de la force en soutien au pays attaqué (48% pour, contre 42% en moyenne). L’Italie (51%), la France (53%) et l’Allemagne (58%) sont le plus réticent à l’exercice de "> l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord. Tandis que le soutien est le plus fort aux USA (56%), "> au Canada (53%), au Royaume-Uni (49%). Points étonnants : la Pologne n’est pas outrageusement en faveur de la solidarité transatlantique (48% pour, 34% contre) tandis que l’Espagne est très partagée (48% pour, 47% contre).

(NGV)

Télécharger létude

Lire également sur le Club : L’opinion des Européens divisée face à l’Ukraine et la Russie (une étude de la German Marshall Fund)

Catégories: Défense

213 migrants sauvés par le Godetia

ven, 12/06/2015 - 10:01

(crédit : armée belge)

(B2) Le navire belge Godetia a sauvé, mardi, 9 juin, 213 migrants supplémentaires en Méditerranée, indique un communiqué de l’armée belge. Parmi eux, 45 femmes et 87 enfants dont le plus jeune avait à peine 40 jours. L’opération de sauvetage a duré environ une heure. Le Godetia a ensuite remis l’embarcation des migrants aux Italiens pour inspection plus approfondie. Et le navire a mis le cap sur un port italien pour y transférer les migrants aux autorités italiennes. Le Godetia a été envoyé en Méditerranée dans le cadre de l’opération Triton visant à secourir des réfugiés et renforcer les efforts de la marine italienne et maltaise au large des côtes libyennes. (NGV)

Lire aussi :

 

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Tusk siffle la fin de la récréation à Tsipras

jeu, 11/06/2015 - 19:54

Donald Tusk arrive en salle de presse, plutôt tendu… (crédit : CUE)

(BRUXELLES2) Le président du Conseil européen, Donald Tusk, était resté, jusqu’à présent, très discret sur la négociation avec les Grecs. Quasiment exclu du jeu, même. C’est le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ancien ministre des Finances et ancien ténor de l’Eurogroupe, qui tenait plutôt le manche de la négociation avec Athènes (et Berlin). Ce qui tranchait singulièrement avec qui s’était passé sous le règne de son prédécesseur, le Belge Herman Van Rompuy, s’impliquant largement, sans grand tapage, dans la négociation et assurant le va et vient entre les capitales. Donald Tusk vient de rappeler à tous qu’il existait, en sifflant la fin de la partie.

La partie est terminée

« Je suis resté plutôt discret et neutre sur cette question » a reconnu aujourd’hui le principal intéressé, répondant à une collègue grecque lors de la conférence de presse de la fin du sommet UE-Amérique latine. « Mais il est tout de même venu une réflexion après la réunion d’hier, une réflexion évidente. Il est temps de prendre une décision. Les temps sont mûrs. Nous avons besoin maintenant de décisions, et plus de négociations. Le gouvernement grec doit devenir un peu plus réaliste. Les temps ne sont plus au pari, au jeu. La partie est terminée. La prochaine réunion de l’Eurogroupe (jeudi 18 juin) sera d’une importance décisive. Nous n’avons plus de temps devant nous. »

Commentaire : un jeu du bon et du méchant ou une bourrasque venue de Pologne ?

Cette sortie du président du Conseil européen, assez tardive, interpelle. On pourra y voir un jeu subtil avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui se doit après ses récentes déclarations de se réconcilier, un peu, avec le leader grec. En soufflant le chaud et le froid, on a ainsi un chassé-croisé entre le « good boy » et le « bad boy » assez classique des négociations au « finish ». Ou est-ce une donnée plus externe au débat grec et plus personnelle à Donald Tusk qui a joué ?

Le vent qui souffle de Pologne est, en effet, puissant. On pourrait même dire que c’est une bonne bourrasque qui souffle, tant le gouvernement de la Plate-Forme civique est secoué. Il y a eu le résultat des urnes, aux présidentielles le 24 mai dernier, qui a amené la victoire, plutôt inattendue du candidat PiS (Droit et Justice), Andrezj Duda, qui était pourtant peu connu. Un résultat qui pourrait se répéter aux législatives d’octobre et coûter sinon le gouvernement à PO au moins sa majorité absolue. Il y a ensuite une vieille affaire d’écoutes privées, qui remonte à la surface, révélatrice à la fois d’attitudes et de comportements surprenants qui embarrassent le pouvoir. Au point que le président de la Diète, l’ancien ministre des Affaires étrangères Radek Sikorski, plusieurs ministres et vice-ministres, et le chef de la chancellerie du Premier ministre viennent de démissionner.

Il est donc temps pour Donald Tusk d’exister. Ce qu’il n’a pas vraiment fait jusqu’ici. Sur le plan extérieur, le dynamisme de Federica Mogherini l’a scotché sur place. Sur les relations avec la Russie et l’Ukraine, où il était attendu, c’est le couple franco-allemand qui occupe le terrain. Sur le plan intérieur (migrations, investissements, fiscalité…), des sujets qui l’intéressent peu, c’est la Commission ou les Etats membres directement (notamment le franco-allemand) qui sont à la manoeuvre. Résultat : l’espace politique du président du Conseil européen est réduit aujourd’hui. Il est davantage un président « chrysantème » qu’un intermédiaire de la négociation. Et il se doit d’exister plus que jamais… Son mandat n’est, en effet, que de deux ans et demi (jusqu’à mai 2017), certes renouvelable (une fois). Mais la question de son renouvellement pourrait vite se poser si son parti sort du gouvernement à Varsovie.

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Le point de Rafah rouvert quelques jours

jeu, 11/06/2015 - 19:49

Un char israélien à Rafah – juillet 2014(crédit : armée israélienne)

(B2) Le point de passage de Rafah entre Egypte et Gaza va être rouvert durant trois jours, du 13 au 15 juin dans les deux directions. Une décision qui intervient « à la suite de consultations entre le président Abbas et les autorités égyptiennes » comme l’a précisé le Bulgare Nickolay Mladenov, coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.

En attendant la réouverture régulière…

« J’espère que les conditions de sécurité permettront que cette décision soit étendue et que Rafah puisse être ouvert sur une base régulière ». Et d’ajouter : « La nécessité d’une levée complète de toutes les fermetures demeure. Pour régler la situation, une solution durable exige également le retour du contrôle des points de passage à Gaza à l’Autorité palestinienne. »

Des Européens prêts…

Les Européens ont préparé un plan pour remonter en puissance sur le point de Rafah où des observateurs européens étaient présents en 2005-2006. Mais celui-ci reste conditionné à l’accord politique de toutes les parties. (Lire notre entretien, sur le Club, avec Guy Rolin, le chef de la mission EUBAM Rafah. Etre prêt, au cas où…

(NGV)

Lire aussi notre dossier : N°23 EUBAM Rafah. Une mission en attente d’un processus de paix

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Le sauvetage de milliers de migrants par les marines européennes continue

dim, 07/06/2015 - 17:47

(crédit : Royal Navy)

(B2) Les navires européens ont assuré, ces deniers jours, le sauvetage au large des côtes libyennes de plusieurs milliers de migrants supplémentaires.

Environ 500 migrants sauvés par le HMS Bulwark

L’opération la plus médiatisée a été celle menée par le HMS Bulwark de la marine britannique dimanche (7 juin). Le ministre de la Défense, Michael Fallon, accompagné de plusieurs journalistes a ainsi donné du volume à l’opération menée par le navire amiral. Dès les premières lueurs du matin, un hélicoptère Merlin de bord (qui appartient au 814e escadron) a identifié quatre navires de migrants en détresse, contenant un total d’au moins 500 personnes. Une femme enceinte repêchée dans l’eau. Fidèle à sa réputation, la Royal Navy a donné une grande luminosité éclipsant un peu les autres opérations. Mais les autres marines — notamment irlandaise, italienne ou allemande — n’étaient pas en reste.

1411 migrants pris en charge par les navires allemands

Dans la matinée de samedi (6 juin), le navire d’appui Berlin (A-1411) et la frégate Hessen (F-221) – de concert avec les marines irlandaise, italienne et le Phoenix – ont ainsi porté secours à au moins 7 navires en détresse « à environ 20 milles nautiques des côtes libyennes » précise un communiqué de la Bundeswehr (*). Les 2 navires allemands ont pris en charge 1411 migrants  (939 hommes, 327 femmes et 145 enfants) venant de quatre bateaux. Sur un seul bateau on a recensé 563 migrants. Tandis que plus de 2.000 migrants venant de cinq navires ont été repris par d’autres navires (italiens, irlandais et maltais). Le Berlin a ensuite mis le cap sur Trapani (Sicile) et la frégate Hessen sur Palerme (Sicile) pour transférer les migrants aux autorités italiennes. Les navires abandonnés ont été détruits et classés comme un obstacle à la marine ».

Plusieurs navires de la marine italienne engagés

Deux navires au moins de la marine italienne étaient engagés dans cette opération. La frégate de classe Minerva, le Driade (F-555) a d’abord récupéré 560 migrants puis pris en charge 475 migrants de plus, dont 7 femmes enceintes, débarqués à Corigliano en Calabre ce dimanche (7 juin). Le patrouilleur de classe Cassiopée, le Vega (P-404), de son côté, portait secours à 316 migrants.

399 migrants secourus par la marine irlandaise (+ 105 la veille)

Le patrouilleur irlandais LE EITHNE (P-31) est ainsi intervenu, ce même vendredi (6 juin), au matin, sur une barge qui a lancé un appel de détresse où se trouvaient 310 personnes (212 hommes, 59 femmes et 39  mineurs) à <p>">30 milles au nord de Zuwarah, en Libye. « <p>">Les conditions météorologiques étaient difficiles, avec un épais brouillard qui a gêné l’opération » raconte la marine irlandaise. A 17 heures, nouvelle opération de secours, cette fois pour deux embarcations pneumatiques ayant 89 personnes à bord, à 75 kilomètres au nord des côtes libyennes. <p>">Opération terminée à 18h50 précise le QG de la marine irlandaise. Le navire qui compte ainsi 399 personnes à bord se dirige actuellement vers le port de Tarente, en Italie, et devrait y arriver lundi (8 juin) au matin.

<p>">Jeudi (5 juin), après-midi, le LÉ EITHNE était déjà intervenu – toujours sur demande du Centre de coordination de sauvetage maritime italien – sur un bateau pneumatique en détresse, 40 km au nord de Tripoli, en Libye, dans la zone où patrouillait le navire. Les opérations de sauvetage et le transfert des migrants ont commencé à 17 heures et se sont terminés à 20 heures. Au total « 113 hommes, femmes et enfants (y compris des nourrissons) ont été sauvés par le L. E. <p>">EITHNE ». Un chiffre qui a été revu ensuite à la baisse. Les marines irlandaise et italienne ne parlant plus que de 105 personnes transférées, dans la nuit, au navire italien <p>">Fenice (F-557) – une corvette de classe Minerva, et débarqués à Pozzallo au petit matin vendredi.

Plusieurs opérations de SAR assurées par le Phoenix

De son côté, le navire MY Phoenix affrété par l’ONG Moas (Migrant Offshore Aid Station) devrait finalement débarquer à Augusta, près de Syracuse en Sicile, et non à Malte comme envisagé à l’origine, ce dimanche (7 juin) vers 19h45, 372 personnes (184 hommes, 126 femmes et 62 mineurs), principalement d’Érythrée, récupérés en mer. « Cela a été la plus grande opération dans lequel le MY Phoenix a été impliqué » raconte le colonel (à le retraite) de l’armée maltaise, Ian Ruggier (**) qui coordonne les efforts à bord du Phoenix. « Dans les minutes où nous avons localisé un navire surchargé, nous en avons repéré un autre, puis un autre. Nous nous sommes ainsi retrouvés impliqués dans le sauvetage de cinq bateaux transportant plus de 2.000 migrants entre eux ».  L’opération était complexe selon Marco Cauchi qui dirige les opérations de secours à bord. « J’ai mené plusieurs opérations de sauvetage (SAR) en Méditerranée centrale depuis de nombreuses années et je peux dire que cela a été l’une des opérations les plus intenses en raison du nombre considérable de gens et les bateaux en détresse ».

(NGV)

(*) La Bundeswehr est un peu plus « fair play » que la Royal Navy, précisant la participation d’autres marines

(**) Ce n’est pas n’importe qui. Les lecteurs de B2 le connaissent peut-être. Commandant du centre de détention pour migrants (Lyster Barracks) puis du Centre de Saffi, en 2014 et 2015, Ian Ruggier a également commandé l’équipe de visite et d’abordage des forces spéciales maltaises servant d’équipe de protection (VPD) embarquée sur le navire néerlandais Johan de Witt dans l’opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta) entre juillet et octobre 2013. Lire : Militaires maltais en entrainement anti-piraterie

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Une diplomate européenne expulsée de Gambie

sam, 06/06/2015 - 16:22

(B2) La diplomate européenne Agnès Guillaud qui est responsable de la délégation de l’Union européenne en Gambie (*) a été déclarée persona non grata par le gouvernement de Banjul, annonce l’AFP. Aucun motif n’a été donné à cette expulsion.

Ce départ était de toute façon prévue dans le cadre de la rotation habituelle au sein du Service diplomatique européen (SEAE). Puisque le mandat de Agnès Guillaud, après 4 ans de présence en Gambie, devait se terminer dans les quelques semaines. La chargée d’affaire avait d’ailleurs, à l’occasion de la dernière fête de l’Europe, fait ses adieux aux autorités gambiennes, rappelant  l’importance de défendre les valeurs fondamentales de l’Europe.

Une spécialiste des questions africaines et de développement

De nationalité française, la chargée d’affaires, Agnès Guillaud, est une bonne connaisseuse des questions africaines. Elle travaille, depuis 20 ans, dans les institutions européennes sur les questions de développement. Avant la Gambie, elle était conseillère politique à la délégation de l’UE en Algérie et à la DG AidCo en charge de l’aide opérationnelle.

Les relations entre l’Union européenne avec la Gambie, dirigée par l’ancien officier Yahya Jammeh, devenu président de la République, ont été parfois heurtées notamment sur le plan de la liberté d’expression et de la défense des droits des homosexuels. Mais elles semblaient s’être apaisées récemment.

L’ambassadeur gambien à Bruxelles convoqué

Du côté du service diplomatique européen (SEAE), on ne s’explique pas une pareille décision qui survient « sans justification ». « Nous sommes surpris par cette annonce qui est survenue sans explications » a expliqué la porte-parole de la Haute représentante à B2. L’ambassadeur gambien auprès de l’UE a été convoqué aujourd’hui (samedi) pour une explication. En attendant, la porte-parole a assuré « avoir pleinement confiance dans le travail et l’engagement de notre chargée d’Affaires en Gambie ».

(NGV)

(*) La délégation de l’UE en Gambie est une délégation régionalisée qui dépend hiérarchiquement du chef de la délégation du Sénégal, actuellement Dominique Dellicour

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Même pas peur !

sam, 06/06/2015 - 13:00

(BRUXELLES2) Intervenant dans un débat « sur la suite des attentats » de janvier lors des rencontres IHEDN à Paris, ce samedi (6 juin), la sénatrice verte Leila Aichi n’a pas eu froid aux yeux. Elle n’a pas hésité à mettre les pieds dans le plat sur un certain nombre de sujets : la société française (« inégalitaire »), sur le risque à parler en France d’une guerre de religion (« dangereux pour la cohésion nationale »), sur la loi « anti-terroriste » (« liberticide »), sur Daech (qui doit autant à Buch qu’à la religion). Même pas peur ! était le sous-titre de ce débat. Leila l’a illustré à propos ce sous-titre…

Réconcilier Ecolos et Militaires

Dans un amphi de l’école militaire, peu habitué aux envolées écologistes, elle a tenu à assumer son rôle, sans renier sa parole. Intéressée aux questions de sécurité, de défense, mais aussi attachée aux valeurs écologistes, elle veut réconcilier ces deux pôles parfois contraires : « J’ai réuni pour la Saint Valentin Dany Cohn-Bendit et le général Ract-Madoux », ancien chef-d’état major de l’armée de terre et aujourd’hui gouverneur des Invalides.

Une société inégalitaire

D’emblée, Leila Aichi place son discours sur l’après attentat sur la crise sociale en cours. « Jamais la France n’a été aussi inégalitaire, regardez notre schéma d’éducation ; ce sont les classes populaires qui financent l’école de l’élite en France. Notre système carcéral a des défaillances, les attentats l’ont montré. » La cohésion nationale n’est qu’apparente. « Il y a une juxtaposition de groupes qui vivent côte à côte, sans forcément se comprendre les uns et les autres. Ce qui pose un vrai risque pour la cohésion nationale. Oui, on peut se poser la question de savoir si le 11 janvier (lors de la manifestation « Charlie »), la France était représentée dans toute sa diversité ».

Le danger de parler de la guerre de religion

Les propos « sur la cinquième colonne (comme) sur la guerre des religions sont extrêmement dangereux. » Il faut lutter « contre les extrémistes » et non pas créer de nouvelles divisions. « Dans un pays où nous avons la première communauté musulmane et la première communauté juive d’Europe, il faut faire attention à ces termes, si on veut assurer la cohésion nationale ». Il ne faut pas oublier que « l’extrémisme et la radicalisation de la religion sont un instrument au service d’une politique. (…) Attention aux rhétoriques trop simplistes. »

Une loi « anti-terroriste » liberticide et peu efficace

La récente loi « anti-terroriste » est un texte « liberticide ». On ne peut « pas condamner des gens juste sur une intention. C’est dangereux. On ne peut pas retirer une carte d’identité française. La dernière fois qu’on a pratiqué cela, c’était sous la terreur, en 1793. » Et ce n’est pas efficace. En témoigne « une jeune à qui les parents avaient retiré sa carte d’identité, qui s’est cependant retrouvée en Syrie…» Cette loi est juste de « l’affichage politique » estime la sénatrice de Paris. Un « coup médiatique ». Une « réponse simple, et même simpliste à une question complexe. Et je ne suis pas sûr qu’elle ait un impact sur la sécurité ». Et d’ajouter : « On a moins besoin de textes que de moyens ».

Syrie, Iran, Russie… Il faut parler avec tous

« Je pense qu’il faut parler avec la Syrie. Quand j’entends qu’on ne parle pas avec Bachar El-Assad et les extrémistes. Mais avec qui on parle. On peut pas résoudre ce type de problèmes en disant qu’on ne parle avec la Syrie, avec l’Iran, la Russie. C’est ne pas tenir compte de la réalité. » Sur Daech (Etat islamique), Leila Aichi estime aussi qu’il ne faut pas se leurrer. « Dans Daech, on trouve un grand nombre de militaires irakiens. (…) Il ne faut pas oublier que Daech est aussi le résultat de l’intervention américaine, de Bush, en Irak. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Une pétition contre le directive « droit des affaires »

ven, 05/06/2015 - 21:36

(B2) Elise Lucet, journaliste à France Télévisions, vient de lancer une pétition contre la directive sur le droit des affaires. En 24 heures, la pétition avait déjà atteint 40.000 signataires. Pour la présentatrice de CashInvestigation, il ne faut pas « les entreprises dicter l’info ».

« Bientôt, les journalistes et leurs sources pourraient être attaqués en justice par les entreprises s’ils révèlent ce que ces mêmes entreprises veulent garder secret. A moins que nous ne réagissions pour défendre le travail d’enquête des journalistes et, par ricochet, l’information éclairée du citoyen.

Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur européen prépare une nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme, le « secret des affaires », dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en Europe.

Avec la directive qui sera bientôt discutée au Parlement, toute entreprise pourra arbitrairement décider si une information ayant pour elle une valeur économique pourra ou non être divulguée. Autrement dit, avec la directive « Secret des Affaires », vous n’auriez jamais entendu parler du scandale financier de Luxleaks, des pesticides de Monsanto, du scandale du vaccin Gardasil… Et j’en passe.

Notre métier consistant à révéler des informations d’intérêt public, il nous sera désormais impossible de vous informer sur des pans entiers de la vie économique, sociale et politique de nos pays. Les reportages de « Cash Investigation », mais aussi d’autres émissions d’enquête, ne pourraient certainement plus être diffusés. »

A signer…

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